CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE ET EMPIRIQUE
Ce chapitre va présenter des études
précédentes qui ont traité du financement des PMEs. Il
sera subdivisé en trois section : la première
présentera les théories explicatives dans le financement des
PMEs, la deuxième nous présentera les études empiriques
sur le sujet et enfin la troisième présentera en détail la
méthodologie de notre travail.
II.1 Théories explicatives
Différentes théories vont appuyer la suite de
notre travail. Parmi elles nous pouvons citer :
II.1.1 Théorie de
l'asymétrie d'information
L'asymétrie d'information désigne une situation
dans laquelle certains acteurs du marché ont plus d'information que
d'autres. Dans le contexte de cette étude, l'asymétrie de
l'information existe entre les entreprises qui sont en besoin de financement et
les prêteurs de fonds. Selon Goyer (1995) cité par Ngongang (2015)
il existe trois types d'asymétrie de l'information :
l'asymétrie d'information ex ante, l'asymétrie
d'information on going, l'asymétrie d'information ex post.
La première identifie une asymétrie d'information
liée au fait que le prêteur de fonds ne peut pas correctement
identifier la demande de financement. Par conséquent, il aura tendance
à limiter son offre de financement et donc exclure les entreprises
risquées comme les PME. La deuxième asymétrie
d'information identifie une situation dans laquelle le prêteur ne peut
pas s'assurer de l'usage des fonds qu'il accorde à l'entreprise. Ses
fonds accordés à l'entreprise peuvent être utilisés
à d'autres fins que celles convenus par les deux parties : c'est le
risque de substitution. La troisième asymétrie d'information
désigne l'incapacité du prêteur à mesurer les
performances de l'entreprise.
L'asymétrie d'information est à l'origine de
deux phénomène : la sélection adverse et
l'aléa moral.
a. La sélection adverse
Elle provient de l'asymétrie d'information ex ante.
Cela signifie qu'avant la signature du contrat, l'une des parties a
déjà plus d'information que l'autre (Akerlof, 1970). Cette
situation décrite par Akerlof(1970) amènera les bons vendeurs
à sortir du marché. La sélection adverse a donc l'effet
inverse que celui attendu dans une situation.
Dans le cas de prêt bancaire, les banques ne disposent
pas d'information suffisante sur les emprunteurs. Pour se protéger,
elles auront tendance à augmenter leur taux d'intérêt ou
à établir d'autre critères de sélection assez
complexes. Ces différentes décisions auront pour effet d'attirer
les emprunteurs aux projets les plus risqués et à faire sortir
les bons emprunteurs du marché.
b. L'aléa moral
Elle correspond à l'asymétrie d'information
on going. Elle décrit une situation dans laquelle après
la signature du contrat l'une des parties affiche un comportement caché
au départ que l'autre partie ne peut pas connaître. L'aléa
morale est donc le non-respect des clauses du contrat par l'une des parties
engagées.
De manière pratique, l'aléa morale
entraîne des situations comme la substitution d'actif ou encore
l'apparition de comportement opportunistes. L'emprunteur peut, dès lors
qu'il a obtenu le crédit, ne plus fournir les efforts nécessaires
à la réussite de son projet. Il peut dans certains cas choisir de
ne plus rembourser, totalement ou partiellement, le montant qui était
convenu au départ.
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