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Facteurs de non accès au financement des PME dans la ville de Lubumbashi


par Marie Michelle NGOMBA
Université Nouveaux Horizons  - Licence 2021
  

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I.1.2 Description du système bancaire

Le système financier de la RDC est caractérisé par la cohabitation de deux monnaie : le franc congolais et le dollar américain qui, à mi-juin 2020, constituaient 87.58% des dépôts des clients dans les banques commerciales(Mavinga, 2020). Ces chiffres illustrent bien la faible confiance des congolais dans leur monnaie nationale.

L'offre financière demeure pourtant dynamique en RDC avec la présence de 14 banques commerciales, 1 banque de développement, 16 sociétés financières dont 4 se font via les téléphones mobiles (mobile money) et 12 qui sont affiliées aux banques.

Le secteur bancaire en RDC doit aussi faire face à la méfiance de la grande partie de la population congolaise. Cette méfiance s'illustre bien par le fait que 70% des dépôts dans les banques sont à court terme. De plus, la population congolaise, ainsi que les autres opérateurs économiques, ayant une faible capacité d'épargne, les dépôts à court terme servent souvent à servir leurs besoins immédiats ce qui privent les banques de ressource à moyen ou long terme.

On observe une forte concentration du secteur bancaire dans la province de Kinshasa au détriment des autres provinces du pays. Certaines zones du pays restent encore très faiblement touchées par les banques. Les dépôts sont fortement concentrés dans la province de Kinshasa avec une estimation 70% du volume des dépôts total à travers le pays(Mermoux & Gilkes, 2019). Cette situation est valable aussi pour les crédits accordés à la clientèle.

Figure 4 Concentration des dépôts bancaire en 2019

Source : BCC, Rapport annuel 2019

Figure 5 Concentration des crédits bancaires en 2019

Source :BCC, Rapport annuel 2019

De manière comparative, les taux d'intérêt des banques en RDC sont supérieurs à la majorité des pays d'Afrique subsaharienne atteignant 26% contre un taux plus faible en Zambie qui est de 9,5%. Le taux d'intérêt élevé a un impact direct sur le crédit : il devient plus cher. Dû au coût du crédit, estimé trop élevé, de nombreux acteurs économique choisissent de se tourner vers des moyens de financement alternatifs comme la famille ou encore les amis.

Figure 6 Comparaison des taux d'intérêts de la RDC par rapports à d'autres pays

Source : Banque Mondiale

I.1.3 Processus de l'octroi des crédits bancaires en RDC

Une étude menée par Simone Schwarz (2011) a mis en évidence les processus que les banques et les sociétés de microfinance suivent pour octroyer le crédit à leur client. Elles suivent les étapes énnumérés de la manière suivantes :

ü Etablir un premier contact avec l'entrepreneur ;

ü Clarifier la demande de crédit lors d'une discussion avec le demandeur ;

ü Déterminer de façon précise à quel type de produit le demandeur souhaite souscrire ;

ü Recevoir de manière formel la demande de crédit ainsi que les documents relatifs à l'entreprise qui permettront à l'institutions de s'informer sur la situation de l'entreprise ;

ü Commencer la préparation du dossier de crédit ;

ü Passez à une analyse/enquête de la situation réelle de l'entrepreneur ;

ü Présenter le dossier au comité de crédit ;

ü Attendre la décision du comité (refus ou acceptation) ;

ü Vérification du dossier auprès du comité de gestion de risque ;

ü Décaissement des fonds.

Dans leur démarche pour se prévenir du risque de non-remboursement du crédit, les banques exigent souvent au demandeur de fournir une garanti. Cette garanti a souvent une valeur de 150 à 200% du montant qu'on souhaite emprunter. Dans la majorité des cas, ces garanties sont des titres de propriétés. D'un autre côté, pour certaines banques et IMF, la garanti peut aussi être le stock de l'entreprise ou encore une autre entreprise qui se porte garante. La garanti peut aussi dépendre du montant emprunté. Par exemple, certains ne demande pas de garanti à leur client si le montant est inférieur à 20000 USD et pour d'autres c'est lorsque le montant est inférieur à 10000 USD. Contrairement aux banques, les IMF n'ont pas l'habitude d'insister sur le fait d'avoir une garantie à fournir (Schwarz, 2011).

En ce qui concerne la gestion des relations avec les clients, les banques congolaises laissent un même agent en contact avec le client tout au long du processus d'octroi du crédit jusqu'au remboursement effectif du crédit. Ainsi, une bonne relation professionnelle peut se tisser entre la banque et l'entreprise. La situation est assez différente pour les banques internationales qui répartissent chaque processus sur des personnes différentes ce qui rend la relation avec le client assez difficile.(Schwarz, 2011)

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault