I.1.2 Description du
système bancaire
Le système financier de la RDC est
caractérisé par la cohabitation de deux monnaie : le franc
congolais et le dollar américain qui, à mi-juin 2020,
constituaient 87.58% des dépôts des clients dans les banques
commerciales(Mavinga, 2020). Ces chiffres illustrent bien la faible confiance
des congolais dans leur monnaie nationale.
L'offre financière demeure pourtant dynamique en RDC
avec la présence de 14 banques commerciales, 1 banque de
développement, 16 sociétés financières dont 4 se
font via les téléphones mobiles (mobile money) et 12 qui sont
affiliées aux banques.
Le secteur bancaire en RDC doit aussi faire face à la
méfiance de la grande partie de la population congolaise. Cette
méfiance s'illustre bien par le fait que 70% des dépôts
dans les banques sont à court terme. De plus, la population congolaise,
ainsi que les autres opérateurs économiques, ayant une faible
capacité d'épargne, les dépôts à court terme
servent souvent à servir leurs besoins immédiats ce qui privent
les banques de ressource à moyen ou long terme.
On observe une forte concentration du secteur bancaire dans la
province de Kinshasa au détriment des autres provinces du pays.
Certaines zones du pays restent encore très faiblement touchées
par les banques. Les dépôts sont fortement concentrés dans
la province de Kinshasa avec une estimation 70% du volume des
dépôts total à travers le pays(Mermoux & Gilkes, 2019).
Cette situation est valable aussi pour les crédits accordés
à la clientèle.
Figure 4 Concentration des
dépôts bancaire en 2019
Source : BCC, Rapport annuel 2019
Figure 5 Concentration des
crédits bancaires en 2019
Source :BCC, Rapport annuel 2019
De manière comparative, les taux d'intérêt
des banques en RDC sont supérieurs à la majorité des pays
d'Afrique subsaharienne atteignant 26% contre un taux plus faible en Zambie qui
est de 9,5%. Le taux d'intérêt élevé a un impact
direct sur le crédit : il devient plus cher. Dû au coût
du crédit, estimé trop élevé, de nombreux acteurs
économique choisissent de se tourner vers des moyens de financement
alternatifs comme la famille ou encore les amis.
Figure 6 Comparaison des taux
d'intérêts de la RDC par rapports à d'autres pays
Source : Banque Mondiale
I.1.3 Processus de l'octroi des
crédits bancaires en RDC
Une étude menée par Simone Schwarz (2011) a mis
en évidence les processus que les banques et les sociétés
de microfinance suivent pour octroyer le crédit à leur client.
Elles suivent les étapes énnumérés de la
manière suivantes :
ü Etablir un premier contact avec
l'entrepreneur ;
ü Clarifier la demande de crédit lors d'une
discussion avec le demandeur ;
ü Déterminer de façon précise
à quel type de produit le demandeur souhaite souscrire ;
ü Recevoir de manière formel la demande de
crédit ainsi que les documents relatifs à l'entreprise qui
permettront à l'institutions de s'informer sur la situation de
l'entreprise ;
ü Commencer la préparation du dossier de
crédit ;
ü Passez à une analyse/enquête de la
situation réelle de l'entrepreneur ;
ü Présenter le dossier au comité de
crédit ;
ü Attendre la décision du comité (refus ou
acceptation) ;
ü Vérification du dossier auprès du
comité de gestion de risque ;
ü Décaissement des fonds.
Dans leur démarche pour se prévenir du risque de
non-remboursement du crédit, les banques exigent souvent au demandeur de
fournir une garanti. Cette garanti a souvent une valeur de 150 à 200% du
montant qu'on souhaite emprunter. Dans la majorité des cas, ces
garanties sont des titres de propriétés. D'un autre
côté, pour certaines banques et IMF, la garanti peut aussi
être le stock de l'entreprise ou encore une autre entreprise qui se porte
garante. La garanti peut aussi dépendre du montant emprunté. Par
exemple, certains ne demande pas de garanti à leur client si le montant
est inférieur à 20000 USD et pour d'autres c'est lorsque le
montant est inférieur à 10000 USD. Contrairement aux banques, les
IMF n'ont pas l'habitude d'insister sur le fait d'avoir une garantie à
fournir (Schwarz, 2011).
En ce qui concerne la gestion des relations avec les clients,
les banques congolaises laissent un même agent en contact avec le client
tout au long du processus d'octroi du crédit jusqu'au remboursement
effectif du crédit. Ainsi, une bonne relation professionnelle peut se
tisser entre la banque et l'entreprise. La situation est assez
différente pour les banques internationales qui répartissent
chaque processus sur des personnes différentes ce qui rend la relation
avec le client assez difficile.(Schwarz, 2011)
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