La participation des collectivités locales au développement économique et social. Cas du village Bametchetcha.par Aymard Amour SOUPENE Institut Panafricain pour le Développement Afrique Centrale (IPD-AC) - Licence 2016 |
II. MILIEU HUMAIN1. LE MILIEU SOCIO-CULTUREL1.1. HISTORIQUE DU VILLAGEA l'origine, la légende raconte que BAMETCHETCHA et BATIE sont deux villages créés par deux frères jumeaux, prince du fon GHAMGOU, actuel village AKUM « SMALL LONDON. Dans l'Arrondissement de Santa, Département de la Mezam, région de Nord-Ouest les deux chasseurs venant du village GHAMGOU s'étaient installés pour l'aîné qui deviendra plus tard FO'O YANG dans la concession actuelle de MEFO'O MEUTOU dans BATIE et le cadet, non loin de là. L'aîné, le grand stratège guerrier, aida son petit frère jumeau, qui deviendra, plus tard, FO'O YOUSSEUK, à combattre et à vaincre les chefs locaux qu'il soumit. Les chefs soumis, se soulevèrent et demandèrent à titre de vengeance, de régler les compte à FO'O YANG, en lui soumettant aussi, sous peine pour FO'O YOUSSEUK de se voir liquidé par ses troupes. FO'O YOUSSEUK accéda à cette pression et ordonna de faire la guerre à son frère jumeau. Ce dernier fut combattu et pourchasse à travers les divers sites où il avait eu à s'installer. Mais, grâce à sa maîtrise des stratégies guerrières, il réussissait toujours à s'en tirer, malgré, quelque fois, les pertes en vies humaines subies. C'est ainsi qu'avant d'arriver sur le site actuel, les chefferies FO'O YANG avaient été successivement déplacées sous pression des guerres de la concession de MEFO'O MEUTOU, à la concession actuelle de MBA SOP DOM à FEM MEUTCHOUE, dans BATIE, dont le titulaire reste le descendant de FO'O YANG, pour enfin se retrouver à NGOUHE, dans la concession actuelle de MBA TESSONGUI ; en passant par KOUO DEMSIM actuelle concession MBA KEM MEUSSEUN, originellement propriété de MBA KWI LEGUOUO fils de FO'O YANG. L'histoire raconte que, lorsque FO'O YANG abandonnait un site, il y laissait toujours un de ses fils. Dans un divers déplacement, FO'O YANG préférait construire ses chefferies non dans la forêt des bas fond, mais dans les buissons ou au sommet des savanes. Ce qui lui avait valu le sobriquet « MEUTCHOUETCHA » c'est-à-dire « celui qui vit dans le TCHA'A », dans les buissons. Par ailleurs, le terme FO'O YANG viendrait de ce que, dans les vallées, abandonnaient les palmiers, raphia dont les feuilles appelées « YANG » étaient très prisées par ce chasseur pour la construction des maisons en lieu et place de la paille, très usuel à cette époque. Rédigé et présenté par SOUPENE Aymard Amour étudiant à l'IPD-AC/UF-EM, 51ème promotion. 48
Les populations lui donnèrent alors le sobriquet de « FO'O YANG TCHA'A » autrement dit « FO'O du YANG (feuille du palmier raphia) qui habite dans le TCHA'A. » le village « PEMETCHOUETCHA » fut ainsi né, autrement écrit BAMETCHOUETCHA, sous la coordination de FO'O YANG. Après l'indépendance du Cameroun, les Autorités Administratives avaient écrit le nom de ce village « BAMETCHETCHA », orthographe qui fut définitivement adoptée dorénavant. A partir de NGOUHE, FO'O YANG vit la fumée monter de la vallée lointaine de NDENTCHA où vivait FO'O DZEUGWA, qui comme tout Chef vivait sa cour dont notamment MBA KWI PI, son adjoint et MBA TALEBOU, son serviteur. Parmi les autres membres de cette cour, l'on pourrait citer, entre autre, MBA KWI KA'AM, MBA KWI YOUAHE, MBA NZEH TCHOU, MBA DZEU KWAPTCHOU, MBA TEGUEU MBA DZEU MBOUHOM, Nous en avons certainement amis. L'histoire rapporte que l'origine de FO'O DZEUGWA n'est pas très connue, cependant son territoire s'étendrait sur tout NDENTCHA. FO'O YANG vint, en raison de l'abondance du gibier et de la fertilité du sol, installer sa Chefferie au site actuel (HIALA), de concert avec FO'O DZEUGWA. FO'O YANG, grand chasseur et généreux, partageait les produits de la chasse avec son homologue voisin FO'O DZEUGWA et sa cour. C'est ainsi qu'après la disparition de FO'O DZEUGWA, on ne sait ni trop comment, ni depuis combien de temps, les notable de sa cour rejoignent intégralement la cour de FO'O YANG, en raison dit-on de la collaboration qui existait entre les deux. Et c'est tout récemment que la tradition attrapa et fit connaitre son successeur, en la présence de MBA KWI KA'AM de BANDENKOP. La dernière guerre classique entre les deux peuples, BATIÉ et BAMETCHETCHA, avait eu lieu sous le règne de sa Majesté FO'O DJIA 3ème. En effet, face à la résistance farouche de FO'O YANG et son peuple lors de la précédente attaque et les pertes en vies humaines subies, FO'O YOUSSEUK avait demandé et obtenu l'assistance de certains chefs voisin pour surprendre FO'O YANG, afin de le combattre et de le vaincre. Mais un informateur, bien connu, vint annoncer la nouvelle à FO'O YANG en parabole en ces termes : « si tu as un abcès au dos que feras-tu ? » Et lui orgueilleux et confiant en ses forces, compte tenu de la dernière bataille, dit : « j'enverrai ma main gauche derrière pour crever ». Rédigé et présenté par SOUPENE Aymard Amour étudiant à l'IPD-AC/UF-EM, 51ème promotion. 49
L'informateur s'en était allé quelques jours après, le village avait été attaqué. Bataille au cours de laquelle il y'avait eu beaucoup de pertes en vies humaines de part et d'autre. Face à la menace, de l'extermination de son peuple, FO'O YANG, profitait d'une averse qui dura plusieurs jours, doublée d'épais brouillard, qui ne permettait pas voir à deux mettre devant soi, s'était enfuit, avec tout son peuple pour se réfugier à BAPOUANTOU. A partir de là, la riposte avait été organisé et mené pour reconquérir l'espace perdu. Le peuple BAMETCHETCHA, pendant près de neuf ans, ardemment battu, pour repousser progressivement les assaillants jusqu'aux limites actuelles du village. Pour ce faire, sa Majesté FO'O DJIA 3ème, autrement appelé FO'O DJIA TCHAPGUEM, avait marqué une pause au lieu-dit « NO'O MBO'O » ou « MEUBO'O » pour faire ses forces avant de poursuivre la progression. Il convient de relever que la tension ou la guerre larvée est loin d'être terminée aujourd'hui d'autant plus que leurs frères voisins (peuple BATIÉ) de loin plus nombreux et détenteurs des moyens colossaux, n'ont changé que de fusil d'épaule. C'est ainsi qu'ils falsifient l'histoire et la vérité aux grés de leurs intérêts expansionnistes, pour amener l'Administration à mettre et à maintenir le village BAMETCHETCHA dans le village BATIÉ. C'est ainsi qu'après la mort de feue sa Majesté FO'O MEULADJE Joseph, en 1962, tué par une patrouille conduite par un Sergent blanc, les populations BAMETCHETCHA désespérées, avaient été évacuées à BATIÉ-FEMGOUM aujourd'hui appelé BAFAMGOUM (I et II), regroupement de villages où elles devaient être protégées et encadrées par des forces de défense de la jeune République, à l'instar de BANGOU où furent installées, outre les habitants du village BANGOU, les BANDENKOP, BAPA, ou encore Compagnie où furent regroupés les peuples de BANDJA, BAPOUANTOU et autres. Mais cette présence des BAMETCHETCHA à BATIÉ-FEMGOUM et surtout l'intronisation de sa Majesté FO'O DJIA Samuel au quartier HIALA de BATIÉ en 1967, avait fait dire par ceux-là qui ne cessent de nourrir l'espoir et l'envie d'annexer les populations de BAMETCHETCHA, de les avilir, que leur village était une partie intégrante de BATIÉ. D'où leur irrégulière incorporation au village BATIÉ par l'Administration de la République. 50 Pour répertorier les évènements marquants et leurs impacts, nous avons élaboré le profil historique du village comme suit : Rédigé et présenté par SOUPENE Aymard Amour étudiant à l'IPD-AC/UF-EM, 51ème promotion.
Tableau 9: Profil historique
51 Source : travaux des étudiants de l'IPD-AC/UF-EM 51ème promotion, Avril 2016 Rédigé et présenté par SOUPENE Aymard Amour étudiant à l'IPD-AC/UF-EM, 51ème promotion.
La dynastie de FO'OYANG TCHA'A se décline de la manière suivante :
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