_
Table des matières
Liste des abréviations et acronymes
3
Liste des tableaux
5
Liste des figures
6
DÉDICACE
8
REMERCIEMENTS
9
Résumé
10
Abstract
11
INTRODUCTION GENERALE
12
1. Problématique
12
2. But de l'étude
15
3. Hypothèses
15
4. Objectifs
16
4.1. Objectif général
16
4.2. Objectifs spécifiques
16
Première partie : Synthèse
bibliographique sur le changement climatique
17
Chapitre 1 : Définitions des
concepts
17
1. Le GEIC
17
2. L'adaptation aux changements
climatiques
17
3. Puits de carbone
17
4. L'atténuation des changements
climatiques
18
5. OCDE (Organisation de Coopération
et de Développement économiques)
18
6. Le réchauffement climatique
19
7. El Niño et La Niña
19
8. Les gaz à effet de serre (GES)
20
9. La séquestration du carbone
20
10. Le crédit carbone
20
11. Les différents protocoles et
accords sur l'environnement et les changements climatiques
20
12. REDD (Reducing Emissions from
Deforestation and Forest Degradation)
21
13. Les changements climatiques en
République Démocratique du Congo
21
Deuxième partie :
Expérimentation
24
Chapitre 2 : MILIEU DE L'ÉTUDE
24
2.1. Description du milieu
expérimental
24
2.2. Les conditions climatiques durant
l'expérimentation
28
Chapitre 3 : Défrichement au ras de sol
comme alternative à la pratique d'incinération utilisée
dans les jachères herbeuses sous culture de manioc
30
Introduction
30
3.1. Matériel et méthode
31
3.2. Méthodes
34
3.2. Résultats et discussion
35
Chapitre 4 : Effet du labour et de la
disposition de plantation des boutures sur le rendement en racines de
manioc
56
INTRODUCTION
56
Problématique
56
Objectif
56
Hypothèse
56
4.1. Matériels et
Méthodologie
57
4.2. Résultats et discussion
57
4.2.1. Résultats
57
4.2.2. Discussion et conclusion
72
Chapitre 5 : Évaluation
économique des pratiques culturales
74
5.1. Les charges d'exploitation suivant les
techniques culturales
74
5.2. Calcul du coût de production
75
5.3. Les marges bénéficiaires
attendues suivant les techniques culturales de production
75
CONCLUSION
76
Recommandations
78
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
79
Liste des
abréviations et acronymes
· ASB : Agriculture Itinérante sur
Brûlis
· ANOVA : Analysis of variance (Analyse de la
variance)
· CART : Cochenille Africaine des Racines et
Tubercules
· CH4 : Méthane
· CV : Coefficient de variation
· CO2 : Dioxyde de carbone ou gaz
carbonique
· ETP : Évapotranspiration Potentielle
· GEIC : Groupe d'Experts Intergouvernemental sur
l'évolution du Climat
· GES : Gaz à Effet de Serre
· HBFC : Hydrobromofluorocarbons
· HCFC : Hydrochlorofluorocarbons
· HCN : Acide Cyanhydrique
· IITA : Institut International d'Agriculture
Tropicale
· LSD : Least SignificantDifference
· NASA : National Aeronautics and Space
Administration
· N2O : Protoxyde d'Azote
· OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Économiques
· ONU : Organisation des Nations Unies
· PANA : Programme d'Action National d'Adaptation
aux changements climatiques
· pH : Potentiel Hydrogène
· RDC : République Démocratique du
Congo
· REDD: Reducing Emission from Deforestation and Forest
Degradation
· SNSA : Service National de Statistique Agricole
· UNIKIS : Université de Kisangani
Liste des tableaux
Tableau 1 : Caractéristiques physiques, chimiques
et biologique des sols en étude
Tableau 2 : Les données des précipitations
et de températures durant la période de l'essai
Tableau 3 : Données des composantes du rendement
de manioc dans l'essai de comparaison de la technique d'incinération
à la non-incinération.
Tableau 4 : Moyennes de rendements suivant le mode de
préparation du sol, la saison et la variété
plantée.
Tableau 5 : Moyennes de rendements suivant les facteurs
observés (Mode de préparation du sol, saison de culture et
variétés de manioc).
Tableau 6 : Les rendements (t/ha) obtenus suivant le
moment de culture (saison) et le mode de préparation du sol
Tableau 7 : Moyennes de rendements obtenues suivant les
facteurs observés (Mode de préparation du sol et
variétés de manioc).
Tableau 8 : Moyennes de rendements suivant les facteurs
observés (Dates de plantation et variétés de
manioc).
Tableau 9 : Moyennes de rendements suivant les facteurs
observés (Mode de préparation du sol, dates de plantation et
variétés de manioc).
Tableau 10 : Données des composantes de rendement
suivant le mode de préparation du terrain, la disposition des boutures
et les variétés
Tableau 11 : Moyennes de rendements suivant le mode de
préparation du sol, la position des boutures et la variété
plantée.
Tableau 12 : Moyennes de rendements suivant les facteurs
observés (Mode de préparation du sol, position de plantation des
boutures et variétés de manioc).
Tableau 13 : Moyennes de rendements suivant les facteurs
observés (Mode de préparation du sol et position des
boutures).
Tableau 14 : Moyennes de rendements suivant les facteurs
observés (Mode de préparation du sol et les
variétés plantées).
Tableau 15 Moyennes de rendements suivant les facteurs
observés (Position de plantation des boutures et les
variétés plantées).
Tableau 16 : Rendement obtenu suivant le mode de
préparation du sol, la disposition des boutures et la
variété plantée
Liste des figures
Figure 1: Évolution de
la calotte glaciaire arctique (1979-2005)
3
Figure
2: Changement de l'accumulation des neiges au sommet du Kilimandjaro :
première photo prise le 17 février 1993, seconde le 21
février 2000. Le Kilimandjaro a perdu 82 % de son glacier durant le
XXe siècle et celui-ci pourrait avoir disparu en 2020
selon un article paru dans la revue Science en 2002
13
Figure 3: Amplitudes annuelles mondiales de
températures
14
Figure 4: arbre à problèmes du
changement climatique en RDC
23
Figure 5: Carte reprenant le site
expérimental de Litoy
25
Figure 6: Diagramme de saisons dans la zone
d'expérimentation, Source Logiciel New_LocClim (Local Climate
Estimator)
26
Figure 7: Graphique indiquant les
précipitations et les températures mensuelles enregistrées
entre 2002 à 2011 à Litoy. Source des données
Logiciel New_LocClim (Local Climate Estimator)
26
Figure 8: Les amplitudes thermiques à Litoy
prises sur 10 années antérieures à
l'expérimentation
27
Figure 9: Courbes de pluies (nombre de jours et mm
de pluies) durant la période expérimentale
29
Figure 10: Amplitudes des températures
pendant la période expérimentale à Litoy
29
Figure 11: Taux de levée du manioc
après bouturage suivant les saisons de culture, le mode de
préparation du sol et la variété de manioc
37
Figure 12: Courbe de régression obtenue
entre les racines commercialisables par pied et le rendement
38
Figure 13: Courbe de régression entre le
diamètre de racines et le rendement du manioc
39
Figure 14: Courbes de régression entre la
longueur de racines et le rendement du manioc
40
Figure 15: Courbe de régression entre la
longueur et le diamètre des racines
40
Figure 16: Droites de rendements suivant le mode de
préparation du terrain
43
Figure 17: Rendement du manioc suivant le mode de
préparation du terrain, la saison et la variété
43
Figure 18: Droites indiquant les rendements obtenus
suivant les dates de plantation
44
Figure 19: Droites de rendement suivant les
variétés de manioc plantées
45
Figure 20: Rendement du manioc suivant le mode de
préparation du sol et le moment de plantation du manioc
46
Figure 21: Rendement de manioc suivant le mode
préparation du sol et les variétés plantées
47
Figure 22: Rendement suivant la saison de
plantation et La variété plantée
48
Figure 23 : Rendements obtenus suivant le mode
de préparation du terrain, la saison de plantation et la
variété
49
Figure 24 : Nuages de points
présentant les rendements obtenus suivant les répétitions
(aire de culture)
50
Figure 25: Histogramme reprenant les variations de
pH à l'eau suivant les profondeurs et les traitements
51
Figure 26: Dosage du carbone et de la
matière organique
52
Figure 27: Analyse granulométrique des sols
du site expérimentale (en %)
52
Figure 28: Courbe de régression suivant le
nombre de racines commercialisables sur le rendement du manioc
59
Figure 29: Courbe de régression suivant le
nombre de racines non commercialisables sur le rendement du manioc
59
Figure 30: Courbes de régression du taux de
reprise après bouturage sur le rendement du manioc
60
Figure 31: Courbe de régression de la
longueur des racines sur le rendement en racines
61
Figure 32: Courbe de régression de
diamètres moyens des racines sur le rendement
61
Figure 33: Droites de rendement (t/ha) suivant le
mode de préparation du sol (Labour, non-labour)
64
Figure 34: Droites de rendement de manioc suivant
la position de plantation des boutures
65
Figure 35: Droites de rendement de manioc suivant
les variétés de manioc sur sol labouré ou non
labouré
66
Figure 36: Rendement (t/ha) du manioc suivant le
mode de préparation du sol et la position de plantation des boutures
67
Figure 37: Rendement (t/ha) suivant le mode de
préparation du sol et les variétés de manioc
plantées
68
Figure 38: Rendement suivant la
variété et la disposition des boutures lors de la plantation
70
Figure 39: Rendement (t/ha) suivant le mode de
préparation du sol, la disposition des boutures et la
variété de manioc
71
Figure 40: Dispersion de rendements dans l'essai
comparant les modes de préparation du terrain, la plantation des
boutures et les variétés plantées
71
Figure 41: Les charges d'exploitation suivant les
pratiques culturales
74
Figure 42: Histogramme présentant les
coûts de production suivant les pratiques culturales
75
Figure 43: Les marges bénéficiaires
suivant les pratiques culturales
76
DÉDICACE
A ma très chère épouse Safi MONGOTANE
NDONDA et à mes enfants,
Je dédie ce mémoire
REMERCIEMENTS
Au terme de cette formation qui sanctionne la fin de notre
formation au Programme d'Études Supérieures et qui nous ouvre la
porte vers les études doctorales, nous tenons à remercier du fond
de notre coeur, le Professeur MOANGO MANGA Adrien et le Docteur MAHUNGU NZOLA
MESO, ces éminents scientifiques, pour leur souci de nous voir cheminer
vers la hauteur de la science. Nous resterons gré vis-à-vis du
Professeur Victor MOBULA META pour son encouragement et son souci particulier
à nous voir avancer. Son oeil scientifique sur cette étude nous a
été d'un grand avantage.
Nos remerciements sont adressés aux autorités
académiques de l'Université de Kisangani qui ont accepté
de nous inscrire à ce Programme au sein de l'Université où
ils ont les hautes responsabilités.
Nous tenons à remercier l'ensemble du corps professoral
qui nous a dispensé cette formation et à travers lui, tous les
enseignants de l'Université de Kisangani. Ils ont transcendé
toute la grandeur pour disposer de leur temps et nous transmettre la science
avec abnégation et sans complaisance et cela évidemment
malgré leurs multiples occupations. De manière
particulière, nous adressons nos sentiments mérités au
Professeur NSHIMBA Hyppolite, Doyen de la Faculté de Gestion des
Ressources Naturelles Renouvelables pour toute la disponibilité
scientifique dont il a fait montre durant ce cycle post-universitaire.
Nous ne resterons pas indifférents à la
contribution combien scientifique de nos collègues de l'Institut
International d'Agriculture Tropicale (IITA), station de la République
Démocratique du Congo. Ils n'ont ménagé aucun effort pour
nous aider à produire ce document que nous voulons de haute
portée scientifique. Ils ont mis à notre disposition,
publications, logiciels statistiques et météorologiques,
données statistiques de production, etc.
Aussi, nous reconnaissons que plusieurs personnes ont
joué un rôle majeur pour l'aboutissement de ce mémoire.
Nous ne saurons certainement pas les citer ici de manière nominative par
crainte d'en oublier quelques-unes, nous disons donc tout simplement merci pour
leur assistance tant morale que matérielle.
Adrien NDONDA
Résumé
Dans cette étude, des pratiques consistant à
contourner l'incinération généralement usuelle dans les
systèmes culturaux de forêt de transition, ont été
mises en contribution pour évaluer leur performance dans la mitigation
des changements climatiques qui, du reste, sont déjà très
perceptibles dans la zone de l'étude. Après les diverses
évaluations, il vient d'être constaté que le labour
mécanique pratiqué sur sol sans incinération
préalable de la friche herbeuse permet une augmentation sensible du
rendement du manioc. On a obtenu des rendements moyens de 39 t/ha par
l'utilisation du labour mécanique comme mode de préparation du
terrain contre 27 t/ha en sol incinéré (méthode commune
des exploitants en zone de forêt de transition) et 24 tonnes par hectare
sur sol défriché au ras de sol sans incinération de la
biomasse végétale. Les accroissements de rendement sont de 63 %
lorsqu'on pratique le labour mécanique à la place de la
non-incinération et de 44 % lorsqu'on compare le labour à la
pratique d'incinération. Cependant, la comparaison de rendements par
rapport au moment de la mise en culture a clairement indiqué que le
manioc planté en saison sèche subit une baisse importante du
rendement. Ce dernier est évalué à 17 t/ha en moyenne
mais, lorsque planté en saison de pluie et/ou en saison de transition,
le rendement s'élève jusqu'à 32 tonnes par hectare. En
comparant les différents modes de plantation des boutures de manioc, il
ressort que les boutures plantées verticalement assurent un rendement
plus stable même si la plantation du manioc se suivait d'une
période sèche et cela, à cause de la profondeur de
l'enracinement. On a obtenu respectivement des rendements de 35 t/ha, 34 t/ha
et 31 t/ha suivant que les boutures sont plantées verticalement,
horizontalement et obliquement. La position oblique est évidemment une
variante de la position verticale et ne fait pas déceler des
différences entre ces deux modes de plantation de manioc. Les
variétés de manioc mises en contribution ont montré que la
variété Mvuama a prédominé dans toutes les
conditions de culture de manioc dans la friche herbeuse. Plusieurs analyses ont
permis de déceler les interactions entre les facteurs observés et
aussi une évaluation de la corrélation entre les
propriétés du sol et les rendements obtenus suivant les modes de
préparation du sol était réalisée par des
régressions linéaires et multiples. Un calcul de la marge
bénéficiaire a permis de désigner le labour
mécanique comme pratique alternative qui permet d'obtenir des marges
plus importantes évaluées autour de 2500 $ US par hectare contre
les autres pratiques qui ont donné des moyennes oscillant autour de 1500
$ US/ha. Cependant, les charges d'exploitations sont plus grandes pour le
labour mécanique et limitent son adoption par les petits producteurs
(paysans)
Mots clés : labour, incinération,
position de bouturage, changement climatique
Abstract
In this study, the practice of circumventing incineration
mostly used in transition forest cropping systems has been tested to assess its
contribution for mitigation to climate change in per the ecological zone of the
study.
According to various estimates, it has been found that the
mechanical tillage practices on land without prior burning (slash and burn
system) of the grassy wasteland significantly increases the yield of cassava.
An average yield of 39 tons per hectare was obtained with mechanical
land tillage comparedto 28 tons per hectare on slashed and burned land (common
method used by farmers in transition forestzone) and 24 tons of ground slashed
and cleared but without incinerating plant biomass. The yield increases are 63%
when comparing the mechanical tillage to non-incineration and 44% when compared
to the practice of cremation. Nevertheless, the comparison yields relative to
the time of cultivation has clearly indicated that cassava planted in the dry
season suffered a significant drop in performance of 17 tons per hectare on
average compared to 32 tons per hectare when planted in the rainy season.
Comparing the different methods of planting cassava cuttings, vertical and
slant (oblique) cutting planting resultedin more root yield than horizontal
cutting planting of 35 t / ha, 34 t / ha and 31 t / ha respectively. Slant
position is obviously a variation of the vertical position and does not detect
statistically significant differences between these two methods of planting.
Among the two cassava varieties used in this study the results showed that
Mvuama variety prevailed in all conditions of cassava in the grassy wasteland.
Several analyzes have revealed interactions between factors and observed that
an assessment of the correlation between the properties of soil and yields of
the modes of tillage was performed by linear regression and by multiple. The
gross margins obtained from mechanical tillage practice was much higher at
around U.S. $ 2,500 per hectare against other practices that gave average gross
margins around U.S. $ 1,500 / ha. However, mechanical tillage requires much
higher initial investment in production cost that only large commercial farms
could afford which may limit its adoption by smallholder farmers
(peasants).
Keywords: labor, incineration, cuttings position, climate
change
INTRODUCTION GENERALE
1. Problématique
Les sols des zones tropicales s'appauvrissent davantage
à cause des mauvaises pratiques culturales qui ne permettent pas
une utilisation rationnelle des espaces cultivables. Dans les zones
équatoriales par exemple, les forêts s'éloignent de plus en
plus des habitations et laissent la place à des jachères
généralement jonchées des espèces telles que le
Chromolaena odorata. L'agriculture itinérante sur
brûlis étant la pratique usuelle de préparation du terrain,
ses implications sont généralement négatives et influent
sur le climat et la biodiversité forestière.
Figure 1:
Évolution de la calotte glaciaire arctique (1979-2005)
Ces images satellites de la calotte glacière de
l'Arctique, prises en 1979 (image d'en haut) et 2005 (image d'en bas) par la
NASA qui effectue une surveillance par satellite de la région depuis
1978, Celle-ci se réduit d'environ 8 % tous les dix ans par rapport
à sa taille observée en 1979. Ce phénomène,
attribué au réchauffement climatique, devrait
s'accélérer au cours du xxi e siècle.
Goddard Space Flight Center/ Space Flight
Center/NASA
La pratique de la non-incinération est fastidieuse et
occasionne des charges d'exploitation importantes pour permettre au sol de
recevoir la culture. Mais, on sait aussi au même moment que la pratique
de l'incinération détruit la matière organique du sol et
dégage des quantités importantes de dioxyde de carbone dans
l'atmosphère, un des gaz à effet de serre responsable du
réchauffement de la planète et des changements climatiques
(Altieriet al., 2002). Ces derniers affectent tous les domaines vitaux
notamment l'agriculture avec des réductions de rendements
évaluées actuellement à environ 30 % en Afrique (Jackson
et al. 2007).
D'après le 4ème rapport du GIEC, "le
réchauffement du climat ne fait l'objet d'aucun doute et est
désormais attesté par l'augmentation observée des
températures moyennes de l'air et des océans, la fonte
généralisée de la neige et de la glace et l'augmentation
du niveau moyen de la mer" (Figures 1 et 2).
La hausse des températures moyennes à la surface
du globe est la première conséquence attendue et constatée
des émissions massives de gaz à effet de serre. Les
relevés météorologiques enregistrent des anomalies
positives de températures qui se confirment d'années en
années par rapport aux températures enregistrées depuis le
milieu du XIXème siècle.
Figure 2:Changement de
l'accumulation des neiges au sommet du
Kilimandjaro :
première photo prise le 17 février 1993, seconde le 21
février 2000. Le Kilimandjaro a perdu 82 % de son glacier durant le
XXe siècle et celui-ci pourrait avoir disparu en 2020
selon un article paru dans la revue
Science
en 2002
De plus, les paléo climatologues soulignent, dans le
rapport 2007 du GIEC, que la température actuelle moyenne de
l'hémisphère Nord est la plus élevée depuis 500 ans
et probablement depuis plus de 1 300 ans. Des amplitudes thermiques
positives sont remarquables depuis les années 1980 et évoluent au
fil des années. Cette situation entraîne des conditions qui
demandent que des mesures appropriées soient prises pour atténuer
ces changements déjà effectifs.
Si les pays développés sont moins
vulnérables aux perturbations climatiques, les États
sous-développés en revanche ne résistent pas encore
suffisamment aux chocs des climats. On observe que les personnes vivant en
milieu rural avec moins d'éléments de développement sont
plus vulnérables aux chocs climatiques. De la même manière,
dans une communauté rurale, une famille disposant de plus de moyens
matériels est moins vulnérable que celle qui n'a rien. (Sonwa,
2010).
Des phénomènes climatiques tels que La
Nina ayant pour origine une anomalie thermique des eaux
équatoriales de surface (premières dizaines de mètres) de
l'océan Pacifique centre et est caractérisée par une
température anormalement basse de ces eaux et El Nino
désignant par extension un phénomène climatique
particulier, différent du climat usuel, qui se caractérise par
des températures anormalement élevées de l'eau dans la
partie Est de l'Océan Pacifique sud, représentant une extension
vers le sud du courant chaud péruvien, contribuent aux modifications
observées sur le climat et quand bien même que ces
phénomènes climatiques naturels sont du Pacifique tropical,
ils font intervenir de façon conjointe l'océan et
l'atmosphère et se manifestent par un réchauffement des couches
superficielles de l'océan, un affaiblissement des alizés et un
déplacement sur l'océan des zones de grande convection
atmosphérique caractérisées par des précipitations
abondantes. El Niño est donc la phase chaude d'une oscillation
dont la phase froide est appelée La Niña. La
périodicité des événements varie entre deux et sept
ans et un événement dure entre 12 et 18 mois. (Yves du Penhoat,
1994).
Figure 3: Amplitudes annuelles
mondiales de températures
Source :
NASA GISS Surface
TemperatureAnalysis,
ClimaticResearch
Unit
En République Démocratique du Congo, la fin des
années 90 avait pour particularité la chute brutale de la
production de manioc, la principale denrée alimentaire du pays. Ces
contre-performances étaient attribuées à la recrudescence
des maladies telles que la mosaïque africaine. Pourtant, il aurait
été aussi important de tenir compte des phénomènes
climatiques actuels qui favorisent d'une manière ou d'une autre la
pullulation des certaines maladies et la présence assez remarquable de
certains ravageurs du manioc. Pour ne parler que du manioc, on sait que les
excès des pluies sont favorables aux pourridiés et à la
bactériose du manioc tandis que les extrêmes sécheresses
sont responsables de graves infestations à la cochenille farineuse et
aux acariens verts.
Quand bien même qu'une stabilisation de la production a
été observée depuis 2002, il faut cependant noter que la
situation est restée depuis lors très précaire et, face
aux menaces des changements climatiques actuels, des mesures doivent être
envisagées pour contourner les difficultés que connaissent la
production du manioc et qu'elle doit attendre davantage si des mesures
appropriées ne sont pas prises.
En province Orientale, le manioc est de loin la principale
culture dont les racines tubéreuses sont transformées en
chikwangue, fufu ou cuites directement, pilées et
mélangées au plantain pour la préparation du «
Lituma ». Au niveau national, elle occupe à elle seule plus de
la moitié des terres sous culture et en 2006 par exemple, plus de
2.200.000 ha étaient sous culture de manioc sur les 5.413.000 ha des
terres arables comportant les cultures vivrières, les cultures
pérennes et les jachères (SNSA, 2012).
Parmi les alternatives aux défis du changement
climatique, il faut épingler que les pratiques culturales peuvent
être mises en contribution. En zones forestières, elles
incluent le défrichement, l'abattage des arbres et l'incinération
qui précédent la culture. Dans ces conditions, la
préparation du sol ne favorise pas la rétention de l'eau dans le
sol et une bonne fraction de la matière organique se perd par
calcination, les exploitants agricoles ont tendance à se déplacer
chaque saison culturale à cause de la précarité de la
fertilité des sols exploités et c'est dans ce contexte qu'on
parle de l'agriculture itinérante sur brûlis et où des
hectares des forêts supplémentaires tombent chaque année et
accentuant ainsi dans une certaine mesure, les conditions responsables des
changements climatiques.
Avec les perturbations climatiques perceptibles avec la
présence des poches de sécheresse pendant les périodes
réputées pluvieuses, on ne parvient plus à maîtriser
un calendrier cultural. Par ailleurs, on note que le défrichement est la
pratique usuelle qui précède l'abattage et
généralement, se pratique à une certaine hauteur du sol de
sorte qu'après l'incinération, il occasionne une opération
supplémentaire consistant à découper les souches d'herbes
et d'arbustes pour rendre le sol disponible à recevoir la culture. Le
défrichement lorsqu'il est appliqué au ras du sol, il
disponibilise ce dernier pour la plantation. A cause de la
non-incinération, la biomasse obtenue après défrichement
sert : a) de paillis en favorisant la conservation de l'eau dans le sol,
en empêchant aussi la reprise rapide des mauvaises herbes ; b) de
fertilisant organique obtenu lors de la décomposition de la
matière organique et c) d'alternative pour contourner
l'incinération néfaste à l'environnement.
Dans cette étude, il s'agira aussi d'évaluer si
la profondeur des boutures lors de la plantation influence le taux de reprise,
la croissance et le rendement du manioc. Certains auteurs affirment que les
boutures plantées en profondeur moyenne (entre 4 à 6 cm dans le
sol) reprennent plus rapidement mais ne favorisent pas un développement
maximal des racines (Raffaillac, 1993). D'autres estiment que les boutures
plantées profondément permettent un bon développement des
racines mais qu'elles ne reprennent pas parce que souvent asphyxiées
dans le sol lors du processus de germination (Braimaet al., 2000).
Aussi, une faible densité réduit le rendement du manioc quel que
soit le potentiel productif des variétés plantées. Le mode
de plantation serait donc un facteur déterminant de la production du
manioc en racines.
Les changements climatiques constituent un fait réel
qui affecte les productions agricoles surtout dans les zones les plus
vulnérables d'Afrique subsaharienne où les systèmes
culturaux sont précaires et non durables. Il est évident que
devant de pareilles situations, la production végétale subisse
des revers qui affectent de plus en plus les petits exploitants à cause
de leur vulnérabilité.
2. But de l'étude
Dans cette étude, il s'agit de situer la ou les
pratiques culturales qui peuvent permettre une mitigation des changements
climatiques en favorisant la production sur les jachères en lieu et
place de l'Agriculture Itinérante sur brûlis exercée dans
la forêt primaire.
3. Hypothèses
· Le labour mécanique opéré sur les
friches herbeuses de jachère permet de bien ameublir le sol. Il favorise
un bon développement des racines et une croissance relativement plus
rapide de la plante. Il conviendrait à assurer une production optimale
en sol marginal et épargnerait les écosystèmes forestiers
des causes agricoles susceptibles de modifier le climat.
· La non-incinération permet de maintenir au sol
pendant des périodes relativement longues la matière organique
issue du défrichement et ainsi, cette matière peut modifier les
caractéristiques physico-chimiques et biologiques du sol et favoriser un
maintien de la fertilité du sol.
· La disposition des boutures de manioc lors de la
plantation influence le comportement végétatif et productif du
manioc
4. Objectifs
4.1. Objectif général
L'objectif général est de contribuer
à la lutte contre les causes agricoles qui affectent le climat à
partir des pratiques culturales appropriées.
4.2. Objectifs spécifiques
- Proposer les ou la pratique (s) agricole (s) la (les) plus
appropriée(s) pouvant permettre une production optimale dans les friches
herbeuses des jachères forestières et réduire la pression
des producteurs sur la biodiversité des forêts ;
- Utiliser les méthodes convenables de
préparation du sol pour lutter contre les effets néfastes de
l'agriculture itinérante sur brûlis (ASB).
- Identifier les pratiques agricoles qui peuvent permettre de
maintenir la fertilité des sols dans les jachères herbeuses des
zones forestières.
Première
partie : Synthèse bibliographique sur le changement climatique
Chapitre 1 :
Définitions des concepts
Plusieurs concepts devront être connus pour bien
appréhender la thématique du changement climatique. Dans ce
chapitre, il sera présenté quelques définitions des termes
qui reviennent le plus souvent lorsqu'il s'agit des changements climatiques.
1. Le GEIC
Le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur
l'évolution du climat (GIEC) est un organisme intergouvernemental,
ouvert à tous les pays membres de l'ONU. Il a pour mission
d'évaluer, sans parti-pris et de façon méthodique, claire
et objective, les informations d'ordre scientifique, technique et
socio-économique qui sont nécessaires pour mieux comprendre les
risques liés au changement climatique d'origine humaine, cerner plus
précisément les conséquences possibles de ce changement et
envisager d'éventuelles stratégies d'adaptation et
d'atténuation. Il n'a pas pour mandat d'entreprendre des travaux de
recherche ni de suivre l'évolution des variables climatologiques ou
d'autres paramètres pertinents. Ses évaluations sont
principalement fondées sur les publications scientifiques et techniques
dont la valeur scientifique est largement reconnue.
2. L'adaptation aux changements
climatiques
L'adaptation aux changements climatiques ou au
dérèglement climatique désigne les stratégies,
initiatives et mesures individuelles ou collectives visant, par des mesures
adaptées, à réduire la vulnérabilité des
systèmes naturels et humains contre les effets réels ou attendus
des changements climatiques.
Ces stratégies sont complémentaires des
stratégies d'atténuation, qui visent à moins
émettre de gaz à effet de serre et à restaurer ou
protéger les capacités de puits de carbone des
écosystèmes ou des agroécosystèmes. Dans plusieurs
pays, sa prise en compte est devenue obligatoire dans les processus
d'aménagement du territoire et de pilotage du développement
durable.
3. Puits de carbone
Au sens large, un puits de carbone ou puits CO2 est
un réservoir, naturel ou artificiel, de carbone qui absorbe le carbone
de l'atmosphère et donc contribue à diminuer la quantité
de CO2 atmosphérique, et en conséquence, le
réchauffement de la planète. La taille de ces réservoirs
augmente constamment, à l'inverse d'une source de carbone. Les
principaux puits étaient les processus biologiques de production de
charbon, pétrole, gaz hydrates de méthane et roches calcaires. Ce
sont aujourd'hui les océans, les sols (humus, tourbière,) et
certains milieux végétalistes (forêt en formation).
4. L'atténuation des changements
climatiques
Les mesures d'atténuation cherchent à limiter
l'accroissement des concentrations de gaz à effet de serre dans
l'atmosphère, responsables du changement climatique.
Selon le GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur
l'Évolution du Climat), le principal gaz à effet de serre, le
dioxyde de carbone, est émis par deux principales sources. En 2000, la
combustion de carbone fossile (charbon, pétrole, gaz) émettait
environ 6 milliards de tonnes de carbone par an dans l'atmosphère et la
déforestation émettait 1,5 milliard de tonnes. Deux grandes
options d'atténuation (ou "mitigation" en anglais) sont
généralement considérées. La première
consiste à réduire les émissions, en limitant la
consommation d'énergie, en changeant de sources d'énergie, en
partie grâce aux énergies renouvelables, en transformant les
systèmes de transport ou de traitement des déchets et en
réduisant la déforestation. La seconde option, souvent
appelée séquestration du carbone, cherche à
récupérer une partie du carbone de l'atmosphère et le
stocker dans la biosphère. En effet, les écosystèmes, en
particulier les forêts, peuvent jouer un rôle de puits de carbone
et absorber le carbone de l'atmosphère par exemple lors de leur
croissance.
Différentes activités rurales des pays du Sud
peuvent atténuer le changement climatique et sont l'objet de travaux de
recherche à propos de la quantification des stocks et flux de carbone
dans les écosystèmes, la connaissance des processus au niveau des
sols agricoles et la production de bioénergie et de
biomatériaux.
5. OCDE (Organisation de
Coopération et de Développement économiques)
L'OCDE est un forum unique en son genre où les
gouvernements de 30 démocraties oeuvrent ensemble pour relever les
défis économiques, sociaux et environnementaux que pose la
mondialisation. L'OCDE est aussi à l'avant-garde des efforts entrepris
pour comprendre les évolutions du monde actuel et les
préoccupations qu'elles font naître. Elle aide les gouvernements
à faire face à des situations nouvelles en examinant des
thèmes tels que le gouvernement d'entreprise, l'économie de
l'information et les défis posés par le vieillissement de la
population. L'Organisation offre aux gouvernements un cadre leur permettant de
comparer leurs expériences en matière de politiques, de chercher
des réponses à des problèmes communs, d'identifier les
bonnes pratiques et de travailler à la coordination des politiques
nationales et internationales.
Les pays membres de l'OCDE sont : l'Allemagne, l'Australie,
l'Autriche, la Belgique, le Canada, la Corée, le Danemark, l'Espagne,
les États-Unis, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie,
l'Irlande, l'Islande, l'Italie, le Japon, le Luxembourg, le Mexique, la
Norvège, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, la Pologne, le
Portugal, la République slovaque, la République tchèque,
le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse et la Turquie. La Commission des
Communautés européennes participe aux travaux de l'OCDE.
6. Le réchauffement climatique
Le réchauffement climatique, également
appelé réchauffement planétaire, ou réchauffement
global, est un phénomène d'augmentation de la température
moyenne des océans et de l'atmosphère, mesuré à
l'échelle mondiale sur plusieurs décennies, et qui se traduit par
une augmentation de la quantité de chaleur de la surface terrestre. Dans
son acception commune, ce terme est appliqué à une tendance au
réchauffement global observé depuis le début du
XXe
siècle.
7. El Niño et La
Niña
7.1. El Niño
El Niño est un phénomène
climatique dont l'origine est assez mal connue. Contrairement à La
Niña, il se traduit par une hausse de la température
à la surface de l'eau (10 mètres environ) de l'est
de l'océan Pacifique, autour de l'équateur. Le nom de
El Niño - qui veut dire « l'enfant » en
espagnol - fait référence à Jésus, car ce
phénomène atteint son apogée à
l'époque de Noël. Ce sont les pêcheurs péruviens qui
avaient attribué ce nom au courant marin froid correspondant.
Ce phénomène a été
découvert dans les années 1920 par Sir Gilbert Walker, un
physicien anglais ayant mis en évidence l'oscillation australe qui est
liée à El Niño.
7.2. La
Niña
La Niña est un phénomène
climatique ayant pour origine une anomalie thermique des eaux
équatoriales de surface (premières dizaines de mètres) de
l'océan Pacifique central et est caractérisée par une
température anormalement basse de ces eaux. La Niña
(la petite fille en espagnol) tire son nom d'une comparaison avec
El Niño (le petit garçon en espagnol en
référence à l'enfant Jésus) dont les
conséquences maritimes et climatiques sont globalement l'inverse de
celles de La Niña. La fréquence de La
Niña est différente de celle d'El Niño et les deux
événements ne semblent pas nécessairement induits l'un par
l'autre (seuls un tiers des cas de proximité dans le temps entre El
Niño et La Niña semblent montrer une
corrélation)
8. Les gaz à effet de serre
(GES)
Les gaz à effet de serre (GES) sont des composants
gazeux qui absorbent le rayonnement infrarouge émis par la surface
terrestre contribuant à l'effet de serre. L'augmentation de leur
concentration dans l'atmosphère terrestre est l'un des facteurs à
l'origine du récent réchauffement climatique.
Un gaz ne peut absorber les infrarouges qu'à partir de
trois atomes par molécule, ou à partir de deux si ce sont deux
atomes différents.
Les principaux gaz à effet de serre qui existent
naturellement dans l'atmosphère sont la vapeur d'eau
(H2O), le dioxyde de carbone (CO2), le méthane
(CH4), le protoxyde d'azote (N2O) et l'ozone
(O3).
9. La séquestration du carbone
La séquestration du dioxyde de carbone (on parle
parfois piégeage ou emprisonnement du carbone) est le stockage à
long terme du dioxyde de carbone, hors de l'atmosphère.
10. Le crédit
carbone
Un crédit-carbone est une unité correspondant
à une tonne d'équivalent CO2 (dioxyde de carbone) sur
les marchés du carbone. Le marché du carbone concerne en effet
plusieurs types de gaz à effet de serre, et pas seulement le dioxyde de
carbone : on peut transposer tout type d'émission de gaz à
effet de serre en
équivalent
CO2. Sachant que chaque type de
gaz à
effet de serre possède un pouvoir de réchauffement plus ou
moins important. Afin de connaître l'équivalence d'une tonne de
GES en crédits carbone il faut appliquer au gaz en question un quotient
spécifique pour convertir la tonne en tonne d'équivalent
CO2.
Le dioxyde de carbone (CO2) est présent dans
l'atmosphère dans une proportion approximativement égale à
0,0375 % en volume, soit 375 ppmv (parties par million en volume). Mais
elle augmente rapidement, d'environ 2 ppmv/an, de par les activités
humaines de consommation des
combustibles
fossiles :
charbon,
pétrole,
gaz naturel.
11. Les
différents protocoles et accords sur l'environnement et les changements
climatiques
11.1. Le Protocole de Kyoto
Le protocole de Kyoto est un traité international
visant à la
réduction
des émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre de la
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques dont les
pays participants se rencontrent une fois par an depuis 1995. Signé le
11 décembre 1997 lors de la 3e conférence annuelle de
la Convention (COP 3) à Kyoto, au Japon, il est entré en vigueur
le 16 février 2005 et en 2010 a été ratifié par 141
pays.
11.2. Le Protocole de Montréal
À l'époque où le protocole a
été conclu, les négociateurs pensaient que les engagements
de la période post 2012 seraient dans la continuation de la
période Kyoto (2008-2012). Ils avaient prévu de commencer en 2005
l'examen des engagements des pays de l'annexe B pour les périodes
après 2012 (article 3.9). Néanmoins, le monde de 2005
n'étant plus le même que celui de 1997, date à laquelle le
protocole de Kyoto a été négocié, et les pays
développés ne pouvaient plus aujourd'hui accepter politiquement
de lancer un processus où leurs seuls engagements seraient
discutés en 2005.
11.3. Le Protocole de Copenhague
Le protocole de Copenhague est un amendement au protocole de
Montréal. Lors d'une réunion le 25 novembre 1992, l'arrêt
total de production et de consommation de chlorofluorocarbures (CFC),
tétrachlorure de carbone et méthyl chloroforme a
été avancé à 1996. L'arrêt des halons a
été avancé à 1994.
12. REDD (Reducing
Emissions from Deforestation and Forest Degradation)
REDD est l'acronyme anglais qui désigne
« Reducingemissionsfromdeforestation and
forestdegradation », en français
« Réduire les émissions de CO2 provenant de
la
déforestation
et de la dégradation des forêts ».
Le REDD est une initiative internationale et
transnationale
lancée en
2008. Elle vise à lutter
contre le
réchauffement
climatique provoqué par les émissions de
gaz à
effet de serre. Elle est coordonnée par l'
ONU qui a mis en place le
programme
UN-REDD
(en). Elle s'appuie sur des
incitations financières et est indirectement liée au
marché du
carbone.
13. Les changements
climatiques en République Démocratique du Congo
13.1. Généralités sur le
Programme d'Action National d'Adaptation aux changements climatiques (PANA)
Au nombre des problèmes auxquels se trouve
confronté notre humanité, figure celui des changements
climatiques. Face à ce problème mondial, les différents
États présents au Sommet de la Terre sur l'Environnement et le
Développement tenu à Rio de Janeiro en juin 1992, ont convenu sur
la mise en application de la Convention sur les Changements Climatiques. En
respect à cet engagement, la République Démocratique du
Congo a consenti deux ans plus tard, soit plus exactement le 8 décembre
1994, à la ratification de cette convention pour y faire face, les
États sont appelés à se prémunir des
stratégies d'adaptation appropriées et durables.
Dès lors, notre Pays s'est engagé, dans une
démarche volontariste, visant à remplir les différents
engagements auxquels il a librement et en connaissance de cause souscrite. Une
première action d'envergure a été la préparation
d'une Communication Nationale Initiale sur les changements climatiques,
présentée lors de la huitième session de la
Conférence des Parties à New Delhi en Inde en novembre 2002.
Étant donné l'urgence de s'attaquer aux défis des
changements climatiques et au regard des axes de vulnérabilité
identifiés au niveau national, le Ministère de l'Environnement,
en tant qu'Organe Officiel de pilotage de la convention avait, au lendemain de
cette conférence amorcé des travaux d'élaboration du
Programme d'Action National d'Adaptation aux changements climatiques en sigle
« PANA ».
13.2. Évaluation thématique des
capacités à renforcer en RD Congo
Le climat d'un pays constitue une de ses ressources naturelles
fondamentales. En effet,tous les facteurs climatiques sont des facteurs
écologiques. Or, ce sont ces derniers quidéterminent un
écosystème donné.
Cependant, avec l'entrée de la terre dans l'ère
dite « de l'Anthropocène », les activités humaines - ou
la Technosphère - provoquent des changements climatiques. L'état
des lieux de la RDC dénote que le pays n'échappe pas à
cette triste réalité.
Les principales articulations quant aux capacités
à renforcer en la matière procèdent des faits saillants
repris dans les axes suivants lesquels prennent en compte d'abord les causes
suscitant les changements climatiques. Ensuite seront identifiées les
parties prenantes en veillant sur la synergie comprenant pour chacune d'entre
elles les questions fondamentales ci-après : Qui ? Quoi ?
Pourquoi ? Comment ? Degré d'intérêt ?
13.3. L'arbre à problème du changement
climatique en RDC
Mauvaises affectations etutilisations des terres et
dessols
Perturbation des écotopes
- Consumation des forêts (feu !) ;
- Intensification des phénomènes
météorologiques extrêmes (ouragan, tornade, typhon,
etc.)
Procédés industriels nonappropriés
Faibles lois politiques et cadres habilitants
Mauvaises pratiques degestion des terres et
desdéchets
Faiblesses de l'éducation du public et de la
sensibilisation
Faibles institutions de suivi
CHANGEMENT CLIMATIQUE
Perturbation du régime pluviométrique :
- Raccourcissement de la saison des pluies et allongement de
la saison sèche ;
- Rareté des pluies ;
- Réduction du nombre des jours de pluie ;
- Augmentation des pluies intenses (d'où les
inondations) ;
- Diminution des eauxdans les aquifères ;
- Intensification du ruissellement ;
- Dégradation des terres ;
- Érosions ravinantes ;
- Envasement du réseau hydrographique.
Perturbation du cycle hydrologique
- Étiage de plus en plus prononcé ;
- Assèchement des rivières.
Problème
Effets
Renforcement des inversions de température plus
particulièrement enSaison sèche
Augmentation du forcing thermique (d'où la
canicule)
Causes
Augmentation des gaz àeffet de serre (GES)
Mauvaise gestion desessences forestières :
- Déboisement abusif
- Déforestation
Grande concentration de lapopulation/
mauvaiseurbanisation
Figure 4:arbre à
problèmes du changement climatique en RDC
Deuxième
partie : Expérimentation
Chapitre 2 : MILIEU
DE L'ÉTUDE
2.1. Description du milieu expérimental
L'étude était conduite sur une jachère
herbeuse dans l'hinterland de Kisangani durant les années calendaires
2011 et 2012.
2.1.1. Localisation
Les recherches ont été réalisées
à Litoy, une localité située au Nord-est de la
ville de Kisangani sur l'axe routier conduisant à Banalia en prenant une
bretelle à partir du point kilométrique 24
précisément sur la route qui conduit au Centre d'exploitation
forestière d'Alibuku appartenant à la
Société Congo Futur (ex Amex bois). La localisation de ce site
peut être visualisée dans la figure 5 (voir la flèche
rouge).
Lindi
Tshopo
Route Yangambi
Route Opala
RouteBanalia
Vers Lubutu
Vers Ituri
Kisangani
Route Ubundu
Yangambi
Litoy
Kisangani
Yangambi
Figure 5:Carte reprenant le
site expérimental de Litoy
2.2.2. Coordonnées géographiques du site
Suivant les coordonnées géographiques obtenues
à partir d'un GPS portatif de marque Etrex et confirmées
par le logiciel GPS Test téléchargé sur IPad
BlackBerry, le site de Litoy est situé à la :
· Latitude : Nord 00°42'46,4'' ou 0,71345548
N
· Longitude : Est 025° 14'23,7'' ou 25,24123957
E
· Altitude : 420 m
2.2.3. Le climat
Ce site se classe dans le type de climat Af de la
classification de Koppen caractéristique du climat Équatorial (A)
avec une écologie de forêt humide dense (f). La lame moyenne
annuelle des précipitations est évaluée entre 1500
à 1800 mm Les moyennes des températures durant l'année
oscillent autour de 24°C. L'humidité relative est
généralement élevée durant l'année et se
situe entre 80 à 90%.
De manière générale, il existe une longue
saison pluvieuse partant de mi-février jusqu'au-delà de
mi-décembre puis s'installe une période relativement sèche
d'environ un mois et demi partant de la seconde moitié du mois de
décembre jusqu'en mi-février. Cette période connait de
temps en temps des pluies intempestives (figure 6).
Figure 6:Diagramme de saisons
dans la zone d'expérimentation, Source Logiciel New_LocClim (Local
ClimateEstimator)
Des données de précipitations
enregistrées sur une période de 10 années
antérieures sur le site expérimental peuvent être
visualisées sur la figure 7.
Figure 7:Graphique indiquant
les précipitations et les températures mensuelles
enregistrées entre 2002 à 2011 à Litoy. Source des
données Logiciel New_LocClim (Local ClimateEstimator)
Le logiciel New_LocClim (Local ClimateEstimator) a permis
d'estimer les données des températures moyennes sur une
période de 10 années antérieures et la figure 8 indique
les tendances des amplitudes en considérant la moyenne annuelle variant
entre 24 et 25°C.
En observant la figure 8, il apparaît aussi que les
variations de températures moyennes pour la période allant de
2002 à 2012. On obtient des amplitudes positives durant les
années 2002 et 2003 puis il s'est suivi une période relativement
moins entre l'année 2004 jusqu'à l'année 2007. Les
amplitudes sont généralement négatives durant cette
période et oscillent entre -0,5 à - 1 °C.
Figure 8:Les amplitudes
thermiques à Litoy prises sur 10 années antérieures
à l'expérimentation
Les années 2008, 2009 et 2010 ont été
plus chaudes. Leurs amplitudes thermiques varient entre 0 à + 1,5°
C. Cependant, l'année 2011 et 2012 ont été moins chaudes
de toute la période (voir figure 8).
Les maxima et le minima des températures
présentent des variations suivant les années. On observe que les
années plus chaudes se chevauchent des années moins
chaudes.
En ce qui concerne les précipitations, les
variations sont aussi faibles. Les lames moyennes annuelles sont entre 1400
à 1600 mm de pluie. Cependant, l'année 2006 avait connu les plus
faibles précipitations évaluées à plus ou moins
1300 mm de moyenne annuelle. Les deux années qui avaient
précédé cette année (2004 et 2005) et
ajoutée l'année 2011 ont été les plus pluvieuses
(avec des pics de précipitations approchant 1600 mm de lame
annuelle).
2.2.4. Le sol et végétation
L'essai était conduit sur un substrat sablo-argileux
dont la prédominance des éléments grossiers est visible.
Les analyses des sols effectuées en amont et en aval de
l'expérimentation ont permis de définir les
caractéristiques physico-chimiques et biologiques de ce sol (tableau
1). C'est une jachère herbeuse dominée par des
espèces telles que Chromolaena odorata, les fougères,
des graminées telles que Panicum maximum, Hyparrheniasp,
etc.
Tableau 1 : Caractéristiques physiques, chimiques
et biologiques du sol sous expérimentation
Le précédent cultural était le manioc
installé deux années auparavant.
2.2. Les conditions climatiques durant
l'expérimentation
La préparation du terrain et la mise en place des
champs expérimentaux avait eu lieu au mois de novembre 2011 jusqu'en
janvier 2012 et la récolte est intervenue entre novembre 2012 et janvier
2013 en suivant les dates de plantation de l'essai. Les conditions climatiques
qui ont prévalu durant l'expérimentation sont
résumées dans le tableau ci-après.
Tableau 2 : Les données des précipitations
et de températures durant la période de l'essai
Le diagramme suivant indique l'allure des pluies suivant les
mois pendant la période de l'expérimentation. On observe deux
pics de précipitations en 2011 (le mois d'Avril et septembre avec
respectivement 256,9 et 215,9 mm) tandis qu'en 2012, on obtient ce pic au mois
d'octobre (234,2 mm). Une période sèche relativement longue s'est
étalée de décembre 2011 à avril 2012. Les pluies
avaient repris très timidement en avril et mai 2012, pour devenir plus
effectives en juin 2012. Ces périodes sèchent se sont
caractérisées par des élévations de
températures plus importantes au courant de
l'expérimentation.
Figure 9:Courbes de pluies
(nombre de jours et mm de pluies) durant la période
expérimentale
Des moyennes oscillant autour de 25°C étaient
obtenues contre une moyenne de 24,01°C obtenue durant toute la
période expérimentale.
Les variations de températures sont
séquentielles (figure 10). On observe selon les amplitudes obtenues
pendant cette période expérimentale que les mois d'avril et mai
2011 étaient relativement chauds puis va se suivre une période
moins chaude allant du mois de juin 2011 à décembre 2011. Pendant
cette période, les amplitudes thermiques ont varié entre - 0,1
°C et - 1,5°C. Il s'était suivi une période chaude
allant de janvier 2012 à juillet 2012. Les amplitudes de cette
période sont entre 0,1 °C à 1°C. Cette période
était caractérisée par une sécheresse qui s'est
étalée entre le mois de janvier et avril 2012 (figure 10).
D'août à octobre 2012, il a fait moins chaud certainement à
cause de l'abondance des précipitations puis la température va
commencer à remonter au mois de novembre 2012.
Figure 10:Amplitudes des
températures pendant la période expérimentale à
Litoy
Chapitre 3 :
Défrichement au ras de sol comme alternative à la pratique
d'incinération utilisée dans les jachères herbeuses sous
culture de manioc
Introduction
Problématique
Dans le système de culture en zone forestière,
l'incinération de la litière obtenue après
défrichement permet d'installer les cultures et évite des charges
d'exploitation plus importantes dues à la préparation du terrain.
(Chaplot, 2008) qualifie ce système comme une méthode agraire
dans laquelle les champs sont défrichés par le feu avant
d'être cultivés d'une manière discontinue. La
méthode implique des périodes de jachères plus longues que
la durée de mise en culture qui dépassent rarement 3
années. Des périodes courtes de cultures s'alternent avec de
longues jachères naturelles arborées destinées à
régénérer la fertilité (Tollens, 2010). Il semble
aussi que le feu constitue un mécanisme qui permet de détruire
les adventices (Pye-Smith, 1997). Cependant, au bout de deux ou trois
saisons culturales, ces champs perdent la fertilité et sont sujets de
l'envahissement des adventices. Ils sont abandonnés pendant plusieurs
années, de 15 à 20 ans (Van Vliet et al., 2012) et
peuvent ainsi recouvrer leur fertilité. (Semeki, 2007) observe que les
périodes de jachères sont de plus en plus réduites et ne
permettent plus de régénérer les conditions optimales du
sol. Les agriculteurs des zones forestières à plus de 70%
recourent aux forêts pour leurs prochaines cultures. Ces conditions (ASB)
deviennent favorables pour la destruction de la forêt par l'agriculture
et favorisent les causes des changements climatiques. D'ailleurs, dans le
rapport du GIEC intitulé « Bilan 2007 des changements
climatiques », ces experts concluent que `le changement
climatique, en interaction avec des facteurs d'origine humaine tels que la
déforestation et les feux des forêts, est une menace pour les
écosystèmes africains'. Ce rapport précise
même que les changements climatiques en Afrique vont aggraver les
pénuries d'eau existantes pour certains pays. On prévoit aussi
une augmentation de la fréquence des épisodes climatiques
extrêmes comme les sécheresses et les inondations.
But
Le but poursuivi dans ce chapitre est de raccourcir le moment
de jachères en permettant une production convenable sur des surfaces
herbeuses avec des pratiques agricoles qui n'impliquent pas
l'incinération et ainsi, préserver la forêt des
méfaits de l'agriculture.
Hypothèse
L'incinération favorise les pertes de rendement
à cause de la destruction de la matière organique et
accélère l'appauvrissement du sol en l'exposant aux radiations
directes, à l'acidification de surface et aux érosions hydriques.
La non-incinération peut servir d'alternative pour maintenir la
matière organique au sol et ainsi maintenir sa fertilité sur une
période relativement longue.
Objectif
Lutter contre les causes des pertes de la matière
organique dans les sols forestiers et ainsi de leur fertilité.
Objectifs spécifiques
· Évaluer la non-incinération comme
pratique de conservation de la matière organique dans les sols des
jachères forestières.
· Produire le manioc sur les jachères herbeuses de
zones de forêt avec une gestion rationnelle de la fertilité du
sol.
3.1. Matériel et
méthode
3.1.1. Matériel
Appareillage, instruments et logiciels d'analyse
La réalisation de travaux avait exigé
l'utilisation d'une série d'appareils, des instruments et de logiciels
spécifiques pour certains types de données. Les
équipements utilisés sont :
Données du sol
· Prélèvement des
échantillons : sonde, couteau, sachets Ziplock bag de petit format,
stylo marqueur indélébile
· Analyse : laboratoire pédologique de la
Faculté des Sciences (UNIKIS)
Données agronomiques et de récolte
· Données de mensurations : Mètre
tirant, pied à coulisse digital, Ipad BlackBerry
· Séchage des échantillons :
Étuve à grande capacité, balance à précision
digitale par voie densimétrique
· Détermination de la teneur en amidon :
balance à précision digitale par voie densimétrique
Compilation et analyses des données
· Compilation au champ : IPad avec Excel
· Analyse des données statistiques : les
logiciels SPSS 8.0 (Statistical Package for Social Sciences), GENSTAT
5ème édition (Roger Stern et al., 2001), utilitaire
d'analyse avec Excel et Les fonctions avancées du logiciel Excel sur les
formules trigonométriques, mathématiques et statistiques.
· Les graphiques et cartes ont
été réalisées à partir des Microsoft-offices
ci-après : Excel, Word, Paint et Publisher.
Données géographiques et climatiques
· Données géographiques : On a
utilisé une série de GPS qui sont :
· GPS eTrex.HC (Vista HCx,
LegendHCx, Summit HC et Venture HC), personalnavigator,
· GPS test à partir de la tablette
numérique ;
· GPS Data Master de la tablette
numérique ;
· Localisateur GPS de la tablette
numérique avec acquisition Internet
· Données climatiques : Pluviomètre
ordinaire pour la prise de la lame de précipitations, le
thermomètre centigrade digitalisé et le logiciel New_LocClim
(Local climateestimator, FAO 2005)
3.1.2. Le matériel végétal
Deux variétés de manioc étaient
identifiées. Il s'agit des variétés Mvuama et TME 419
(Obama) et dont les fiches techniques sont les suivants
a. OBAMA (TME 419)
· Caractéristiques agronomiques :
- Couleur de la feuille épanouie : vert clair
- Couleur de la feuille non épanouie : vert
sombre
- Couleur du pétiole : verte à vert
rougeâtre
- Port : érigé
- Floraison : fleurie rarement mais c'est à
Yangambi qu'on a observé de floraison à 6 mois
- Couleur de la tige aoûtée : argenté
blanche
- Couleur de l'épiderme de racine : brun
- Sensibilité aux maladies : résistante
à la mosaïque, à la striure brune, à la
bactériose et à l'anthracnose
- Sensibilité aux ravageurs : tolérantes
à l'acarien vert, à la cochenille farineuse et à la
Cochenille Africaine des Racines et Tubercules (CART).
· Caractéristiques techniques :
- Type variétal : doux
- Matière sèche : 41,8%
- Potentiel en acide cyanhydrique (HCN) : 5mg/100g
- La production : bonne productrice de fufu, Chikwangue,
manioc de bouche, lituma, molé, feuilles de manioc, etc.
· Rendement en racines tubérisées et en
feuilles
- En station de recherche : 35-45T/ha
- En milieu paysan : 25 T/ha
- Rendement en feuilles : moyen
b. MVUAMA
· Caractéristiques agronomiques :
- Couleur de la feuille épanouie : vert clair
- Couleur de la feuille non épanouie : vert
sombre
- Couleur du pétiole : rouge
- Port : à ramification
(généralement au-delà de 1 m de hauteur)
- Floraison : fleurit rarement dans les conditions de
Litoy.
- Couleur de la tige aoûtée : Blanche avec
de rayures longitudinales basales
- Couleur de l'épiderme de racine : blanche
- Sensibilité aux maladies : résistante
à la striure brune, à la bactériose et à
l'anthracnose. Tolérante à la mosaïque africaine
- Sensibilité aux ravageurs : tolérante
à l'acarien vert et résistante à la cochenille farineuse
et à la Cochenille Africaine des Racines et Tubercules (CART).
· Caractéristiques techniques :
- Type variétal : Amer
- Matière sèche : 39,09%
- Potentiel en acide cyanhydrique (HCN) : 8 à 10
mg/100g
· La production : bonne productrice de fufu,
Chikwangue
· Rendement en racines tubérisées et en
feuilles
- En station de recherche : 35-45T/ha
- En milieu paysan : 25-30 T/ha
- Rendement en feuilles : moyen
3.1.3. Matériel de préparation du
terrain
En plus des outils usuels utilisés lors de la mise en
place d'un champ, c'est-à-dire, les machettes, les houes, les cordes de
semis, le mètre ruban, etc. Nous avons fait recours à un tracteur
à pneumatique attelé à une charrue pour les travaux de
labour et ensuite à une herse pour les travaux d'émiettement du
sol.
3.2. Méthodes
3.2.1. Prélèvement des
échantillons des sols
Suivant la méthode de diagonales, en prenant trois
emplacements « pit » sur le site expérimental. Sur chaque
emplacement, un trou d'environ 100 cm de longueur, 70 cm de largeur et 60 cm de
profondeur devra permettre le prélèvement de 3
échantillons perturbés tous les 15 cm, exploitant ainsi une
profondeur de 45 cm. Des sachets de qualité « Ziplock bag »
étaient utilisés pour décrire l'identité de chaque
échantillon au marqueur noir indélébile.
Les échantillons de sols étaient pris avant et
après la culture du manioc et analysés au laboratoire de
pédologie de la Faculté des Sciences de l'Université de
Kisangani. Les analyses ont concerné les éléments
suivants la granulométrie des particules (sable, limon, argile), le
dosage du carbone organique, le dosage de l'aluminium, le pHeau, le
pHKCl, la densité apparente, l'acidité
échangeable (H+ et Al3+) et la porosité.
3.2.2. Détermination de la teneur en
matière sèche et en amidon
L'estimation de la teneur en matière sèche et en
amidon s'est faite avec la méthode densimétrique qui permet de
terminer la gravité spécifique (Fukudaand al. 2006).
Cette méthode consiste à prélever et peser
simultanément dans l'eau (Pe) et à l'air libre
(Pa), un échantillon de racines tubéreuses
fraîches et dont le poids de l'échantillon varie entre 3000 et
5000 g.
La gravité spécifique est calculée comme
suit,
Et est introduite dans les équations respectives pour
donner les teneurs en matière sèche et amidon.
La matière sèche était aussi
déterminée par étuvage qui consiste à
prélever et peser au moins deux échantillons de racines
tubéreuses fraiches de poids variant entre 300 et 500 g (Pf). Les
échantillons préparés sont placés à
l'étuve à une température de 105° C pendant 24 heures
et peser jusqu'à avoir un poids constant (Ps). La teneur en
matière sèche est calculée en utilisant la formule
suivante :
3.2.3. Dispositif expérimental
L'essai était conduit suivant un dispositif factoriel 2
x 2 x 3 en split plot de 4 répétitions.
Facteur 1 : les modes de préparation du sol
(2) : Non-incinération et incinération
Facteur 2 : les variétés de manioc
(2) : la variété Mvuama et la variété TME 419
= Obama
Facteur 3 : Dates de plantation (3) à des
intervalles d'un mois à partir de la première date : (a)
Saison de pluies (19 octobre 2011), (b) Saison de plantation (19 novembre
2011), Saison sèche (19 décembre 2011).
Le manioc était planté aux écartements de
1 x 1m. Dans les parcelles non incinérées, une ouverture
était réalisée sur le poquet pour permettre de creuser le
poquet et planter la bouture.
Les dimensions des blocs est de 25 x 20 m, des
parcelles : 12 X 20 m, des sous-parcelles : 12 x 10 m, des sous-sous
parcelles : 4 x 10 m et de l'essai : 52 x 46 m.
3.2. Résultats et
discussion
3.2.1. Résultats
1. Évaluation des composantes du rendement
Plusieurs facteurs sont déterminants du rendement chez
le manioc, le tableau 3 présente les résultats du nombre des
racines commercialisables et non commercialisables, le taux de reprise du
manioc après bouturage et les dimensions des racines
récoltées.
Tableau 3 : Données des composantes du rendement
de manioc dans l'essai de comparaison de la technique d'incinération
à la non-incinération.
De ce tableau, on peut déceler ce qui suit :
· Les taux moyens de reprise de manioc suivant les
périodes de mise en place du champ sont de 81,8 % pour la saison de
pluie, 62,7 % pendant la saison de transition et 59,15 % en saison sèche
(LSD.05 = 11,51). L'incinération et la non-incinération ne
présentent pas une influence sur le taux de reprise des boutures de
manioc. On a observé que la variété Mvuama reprend plus
facilement en la comparant à la variété Obama. Le taux de
reprise est de 63,35 % chez Obama contre 72,42 % en moyenne pour la
variété Mvuama (LSD.05 = 9,71 %). Une bonne reprise après
plantation présente un avantage dans le choix de la
variété à planter surtout lorsque les conditions des
précipitations sont incertaines ou sujettes aux changements
climatiques.
Figure 11:Taux de levée
du manioc après bouturage suivant les saisons de culture, le mode de
préparation du sol et la variété de
manioc
· Le nombre de racines commercialisables par pied est de
4 en moyenne. La pratique ou non de l'incinération n'a pas fait modifier
le nombre moyen des racines. Néanmoins, le manioc planté en
saison sèche a connu une baisse du nombre de racines commercialisables.
Il est de 3 racines par pied (LSD.05 = 0,598). Ce nombre est resté plus
ou moins constant en comparant les deux variétés de manioc
(Mvuama et Obama). Les variations résiduelles (CV%) ont
été bonnes pour l'ensemble des paramètres observés.
C'est dans le calcul des interactions où on a obtenu des coefficients de
variations relativement plus importantes (soit autour de 34 %)
Une régression linéaire était
réalisée entre le nombre de racines commercialisables par pied et
le rendement correspondant en racines fraîches. Il est ressorti de cette
analyse qu'il existe une corrélation entre le nombre de racines
commercialisables et le rendement du manioc (coefficient de
détermination R2= 0,6825).
Figure 12:Courbe de
régression obtenue entre les racines commercialisables par pied et le
rendement
En observant le nuage des points obtenus lors de
l'émission de la courbe de régression curviligne du rendement, on
constate que les points se regroupent autour de la droite de régression
et que les deux courbes tendent à se confondre. Il apparaît donc
clairement que plus le nombre de racines par pied augmente, plus le rendement
est plus important (la tendance ascendante de la droite et l'allure de la pente
donne un angle plus aigu par rapport à l'axe des
ordonnées).
· Le nombre moyen de racines non commercialisables est de
1. On n'a pas décelé de différences statistiques pour ce
paramètre quel que soit le traitement appliqué.
· En ce qui concerne la dimension des racines de manioc,
il a été évalué le diamètre et la longueur
des racines. On constate pour ce qui concerne le diamètre que la moyenne
est de 6,28 cm pour l'ensemble des paramètres observés. La
grosseur de la racine n'a pas été influencée par les
facteurs mis en contribution. Le nuage de points se concentre entre 4,5 et 8 cm
de diamètre et de l'analyse des courbes de régression, on
constate que les deux courbes (de rendement et de prévision de
rendement) tendent à se confondre mais la dispersion des nuages de
points est très grande. Cela sous-entend qu'il n'existe pas une
corrélation entre la grosseur des racines et le rendement
(R2= 0,15). Suivant l'allure des courbes de régression
(courbes à tendance ascendante), il ressort que plus on a des racines
plus grosses, plus le rendement est modifié à la hausse.
Figure 13:Courbe de
régression entre le diamètre de racines et le rendement du
manioc
· La longueur des racines a été
influencée par le moment de plantation des boutures (saison), les
racines sont plus courtes lorsque le manioc est planté en saison
sèche. Les moyennes sont respectivement de 26, 27 et 24 cm de longueur
lorsque le manioc est planté en saison de pluie, en saison de transition
et en saison sèche (LSD.05 = 3,2 cm). Traitements appliqués entre
autres, le moment de mise en culture du manioc (saison) et les
variétés plantées. L'utilisation ou non de
l'incinération n'a pas indiqué des différences
significatives en ce qui concerne la longueur des racines. On a observé
que la longueur moyenne des racines était pareille dans les parcelles
où on avait appliqué l'incinération et dans celles
où la biomasse n'était pas brûlée avant la
plantation et cette moyenne a été évaluée à
26 cm la longueur des racines du manioc.
Aussi, on a constaté que les deux
variétés de manioc ont eu une longueur des boutures pas
différentes et estimée à 26 cm.
Ce paramètre (longueur moyenne de racines) n'est pas en
corrélation avec le rendement du manioc (R2= 0,31).
Cependant, on a tout de même remarqué que plus le manioc est long,
plus il assure un rendement plus conséquent. En général,
les racines ont donné des longueurs variantes entre 20 et 30 cm (voir
nuage des points à la figure 14)
Figure 14:Courbes de
régression entre la longueur de racines et le rendement du
manioc
En observant la dimension des racines, on décèle
que leur grosseur (diamètre) est en relation avec leur longueur
(R2= 1). On a donc constaté que plus la racine est grosse
(diamètre), plus elle est longue (longueur) et plus elle assure un
rendement plus important. L'allure de la courbe est ascendante (Figures 14
et 15).
Figure 15:Courbe de
régression entre la longueur et le diamètre des racines
2. Rendement (t/ha) en racines fraiches et en poids secs
Suivant le mode de préparation du sol
(incinération et non), la date de plantation (les saisons) et les
variétés de manioc (Obama et Mvuama), les rendements obtenus sont
présentés dans le tableau 8.
Tableau 4 : Moyennes de rendements suivant le mode
de préparation du sol, la saison et la variété
plantée.
ANOVA 3
Réalisé avec les formules Maths, trigonométries
& statistiques sur Excel Exe.
Une ANOVA à trois critères de classification
était réalisée pour déceler les interactions entre
les facteurs observés entre autres le mode de préparation du sol,
la date de plantation du manioc et les variétés de manioc. Les
facteurs étaient pris deux à deux puis combinés les trois
à la fois.
Tableau 5 : Moyennes de rendements suivant les facteurs
observés (Mode de préparation du sol, saison de culture et
variétés de manioc).
Les moyennes sont de 29,71 t/ha pour la pratique de
l'incinération, 24,43 t/ha pour la non-incinération, 31,91 t/ha
pour le manioc planté en saison de pluie et en saison de transition,
17,41 t/ha pour le manioc planté en saison sèche, 23,95 t/ha pour
la variété Obama et 30,2 t/ha pour la variété
Mvuama. Des différences hautement significatives sont constatées
par rapport aux dates de plantation du manioc (Saisons) avec un LSD.05 de 2,47
kg/ha. Le rendement obtenu dans la plantation en saison sèche est
nettement différent de deux autres dates de plantation du manioc (saison
de pluie et saison de transition). Le comportement de deux
variétés mises en comparaison n'a pas non plus fait ressortir des
différences statistiques significatives. Cela est aussi le cas pour ce
qui concerne le mode de préparation du sol où on n'a pas
observé de variations significatives de rendement.
1. Mode de préparation du sol (Incinération et
non incinération)
La pratique de la non-incinération n'est pas habituelle
mais il présenterait plusieurs avantages en ce qui concerne
l'organisation de la structure etde l'équilibreorgano-minéral du
sol (Malikiet al. 2000). En plus de certaines difficultés
inhérentes à l'utilisation de cette technique sur des grandes
superficies parce qu'elle est très fastidieuse, il faut
reconnaître qu'en première saison, les effets sont moins
perceptibles. D'abord à cause de la minéralisation assez lente de
la matière organique généralement constituée des
celluloses et hémicelluloses des graminées et ensuite, à
cause des difficultés observées lors de la reprise du manioc qui
pour la plupart de cas, était gêné par la biomasse
végétale touffue sur la surface du sol. Cette contrainte a
favorisé l'étiolement et la déformation de certains plants
au début de la croissance. L'incinération est usuelle, il assure
une production relativement bonne en première saison culturale et fait
perdre la fertilité dès la deuxième saison culturale
à cause des carences en composés organiques qui ont
été détruits antérieurement par calcination.
Figure 16:Droites de
rendements suivant le mode de préparation du terrain
On n'a pas observé de différences
statistiquement significatives entre la pratique de l'incinération et la
non-incinération en ce qui concerne le rendement du manioc. Les moyennes
de rendement obtenues sont de 29,71 t/ha en champ incinéré contre
24,43 t/ha en champ non incinéré.
Le manioc dans la plupart des cas, obtient sa valeur en
rapport avec le poids sec. Après détermination de la
matière sèche, les rendements estimés en poids secs
suivant les paramètres observés sont illustrés dans le
graphique ci-après :
Figure 17:Rendement du manioc
suivant le mode de préparation du terrain, la saison et la
variété
La moyenne en poids secs est de 10,4 t/ha pour l'ensemble de
facteurs observés. On observe que les moyennes de chaque facteur sont
autour de 11 t/ha. On observe des différences significatives en
comparant le rendement sec obtenu suivant le moment de plantation, on a une
moyenne relativement plus faible pour le manioc planté en saison
sèche (6,48 t/ha) et des moyennes respectives de 11,85 et 11,79 t/ha
sont obtenues pour le manioc planté respectivement en saison de pluie et
en saison de transition. Pour les variétés mises en comparaison,
les analyses statistiques n'ont pas permis de dégager une
différence statistiquement significative.
2. Le moment de plantation du manioc (saison)
Il apparaît des différences statistiquement
significatives entre les saisons de cultures. Le manioc planté durant la
saison sèche a été sévèrement
affecté. On a obtenu une moyenne de production de 17,41 t/ha contre
31,91 t/ha pour les plantations réalisées en saison de pluie et
en saison de transition (LSD.05 = 6,21 t/ha).
En saison sèche, le déficit hydrique
observé durant le premier trimestre de la croissance du manioc a
négativement affecté la production. En conséquence, la
période sèche ralentit la croissance après la reprise et
affecte la tubérisation qui normalement a lieu durant le premier
trimestre après la plantation du manioc.
Figure 18:Droites indiquant
les rendements obtenus suivant les dates de plantation
Les rendements sont affectés suivant que le manioc est
planté en période sèche ou en saison de pluie. On a
observé que les moyennes de rendement pour le manioc planté en
saison sèche, n'ont pas dépassé 20 t/ha pendant que
lorsqu'on a planté en saison pluvieuse, le rendement est au-delà
de 30 t/ha. En saison sèche, le sol de surface durcit
généralement à cause de la dessiccation due aux radiations
directes du soleil et dans cet état, les racines ne peuvent pas se
développer aisément.
3. Les variétés de manioc
Il est ressorti qu'à la récolte du manioc, on a
observé un bon comportement de la variété Mvuama (30,2
t/ha) en comparaison à la variété Obama (23,95 t/ha). Le
LSD à 5 % d'erreur expérimentale étant de 5,4
t/ha.
Figure 19:Droites de rendement
suivant les variétés de manioc plantées
4. Les relations entre les facteurs
a. Relation entre la pratique culturale et la saison
Il existe une interaction entre la pratique de
l'incinération ou non et le moment de planter le manioc.
Tableau 6 : Les rendements (t/ha) obtenus suivant le
moment de culture (saison) et le mode de préparation du sol
LSD.05 = 2,47 t/ha
Figure 20:Rendement du manioc
suivant le mode de préparation du sol et le moment de plantation du
manioc
Les rendements sont faibles en saison sèche tant dans
la friche incinérée que dans celle non incinérée.
Le manioc planté en saison de pluie et en saison de transition a
donné le meilleur résultat
Les moyennes sont respectivement de 34,91 t/ha, 35,93 t/ha et
18,3 t/ha suivant que le manioc est planté en saison de pluie, en saison
de transition et en saison sèche dans la friche mise sous
incinération. Ces moyennes ont été de 28,91 t/ha, 27,88
t/ha et 16,52 t/ha dans la friche non incinérée respectivement
pour le manioc planté en saison de pluie, en saison de transition et en
saison sèche.
On espérait obtenir une production plus importante en
saison sèche dans les parcelles où on n'a pas pratiqué
l'incinération étant donné que la biomasse de la
litière restée au sol devrait jouer le rôle de paillis et
servir pour conserver l'eau dans le sol. Cela n'a pas été le cas
après toutes les évaluations faites dans cette étude. Des
différences se dégagent aussi en comparant les rendements obtenus
dans la friche soumise à l'incinération par rapport à la
non-incinération. En moyenne, on a 29,71 t/ha en champ
incinéré préalablement contre 24,43 t/ha en champ non
incinéré (LSD.05 = 2,47 t/ha).
b. Relation Mode de préparation du sol -
Variétés de manioc
Les données ont aussi été groupées
de manière à ressortir les moyennes entre les
variétés plantées et le mode de préparation du sol.
On a obtenu des moyennes de 23,95 t/ha pour la variété Obama et
30,20 t/ha pour la variété Mvuama.
Tableau 7 : Moyennes de rendements obtenues suivant les
facteurs observés (Mode de préparation du sol et
variétés de manioc).
LSD.05 = 5,4 t/ha
Les rendements obtenus suivant les variétés
plantées sont de 26,58 t/ha et 32,85 t/ha respectivement pour Obama et
Mvuama dans la friche incinérée. On observe un accroissement de
rendement de 23,6 % lorsqu'on opte de placer Mvuama à la place d'Obama
en sol mis sous incinération. En sol non incinéré, les
moyennes sont respectivement de 21,31 t/ha et 27,55 t/ha pour Obama et Mvuama
en sol non incinéré.
Figure 21:Rendement de manioc
suivant le mode préparation du sol et les variétés
plantées
Il ressort que la variété Mvuama a donné
un rendement plus important quel que soit le mode de préparation du
terrain. Cette variété (Mvuama) étant comparée
à la variété Obama qui constitue actuellement la
variété la plus prisée par les exploitants du manioc dans
l'hinterland de Kisangani à cause de son haut rendement, peut être
indiquée pour bien produire dans les jachères herbeuses.
Cependant, à cause de son goût amer, elle sera mieux
indiquée pour les exploitants qui visent à produire les cossettes
fermentées ou la Chikwangue.
c. Relation entre les Saisons et les variétés
En vue de dégager les interactions entre les
variétés de manioc et les dates de mise en culture, le tableau 12
fait ressortir les moyennes des rendements obtenus entre les paramètres
observés.
Tableau 8 : Moyennes de rendements suivant les facteurs
observés (Dates de plantation et variétés de
manioc).
LSD.05 = 6,21 t/ha
Des rendements évalués à 30 t/ha pour la
variété Obama en saison de pluie et respectivement de 24,69 t/ha
en saison de transition et 17 t/ha en saison sèche. La
variété Mvuama a donné les rendements suivants :
33,77 t/ha en saison de pluie, 39,91 t/ha par hectare en saison de transition
et 17,71 t/ha par hectare en saison sèche.
Il s'observe des accroissements de rendement de l'ordre de
26,14 % lorsqu'on plante la variété Mvuama en lieu et place de la
variété Obama dans les friches herbeuses. Cependant, ce rendement
décroit de 83,18 % lorsque le manioc est planté à la
mauvaise période (saison sèche).
Figure 22:Rendement suivant la
saison de plantation et La variété plantée
En observant le graphique ci-dessus, on constate que pour le
manioc planté en saison de transition la variété Mvuama a
remarquablement prédominé sur la variété Obama.
Cependant en saison sèche, le comportement de deux
variétés était pareil en ce qui concerne le rendement. En
saison de pluie, les différences ne sont pas très perceptibles.
Il ressort de manière générale que la
variété Mvuama a réagi plus positivement face aux dates de
plantation du manioc.
d. Interactions entre les modes de préparation du sol,
les dates de plantation et les variétés
Les données relatives aux combinaisons des facteurs
préparation du sol, saison et variété peuvent être
visualisées dans le tableau 9.
Tableau 9 : Moyennes de rendements suivant les facteurs
observés (Mode de préparation du sol, dates de plantation et
variétés de manioc).
LSD.05 = 10,21 t/ha
La combinaison des différents facteurs fait
apparaître des différences entre les rendements obtenus. La
variété Obama s'est bien comportée dans les parcelles
incinérées et plantées en saison de pluie (moyenne de
32,63 t/ha) ainsi que Mvuama qui a donné 37,18 t/ha dans les mêmes
conditions. Mvuama donne des rendements significativement différents
lorsqu'elle est plantée en saison de transition et suivant qu'elle est
plantée sur une friche incinérée ou non. On a obtenu 42,47
t/ha dans les parcelles soumises à l'incinération et 35,79 t/ha
dans les parcelles où l'incinération n'était pas
appliquée.
Figure 23 :Rendements
obtenus suivant le mode de préparation du terrain, la saison de
plantation et la variété
En observant la dispersion des rendements dans l'essai, il
apparaît que les moyennes se situent pour la grande majorité entre
20 et 45 t/ha quel que soit le traitement appliqué. Ceci sous-entend que
le niveau d'amélioration de la fertilité due aux pratiques
culturales est relativement bon. Les rendements les plus faibles ont
été obtenus pour le manioc qui était planté en
saison sèche.
Répétitions
Figure 24 : Nuages de points
présentant les rendements obtenus suivant les répétitions
(aire de culture)
CV% = 10,5
Le cadran rouge montre que la majorité des rendements
sont obtenus dans cet intervalle. En condition du paysan, les moyennes de
rendement sont autour de 5 à 10 t/ha lorsqu'il utilise les
variétés améliorées. Ces moyennes sont plus faibles
lorsqu'il s'agit des variétés locales généralement
affaiblies par les maladies et les ravageurs du manioc. Quelques
rendements supérieurs ou égaux à 50 t/ha étaient
aussi obtenus (dans 3 parcelles).
3. Les analyses du sol
L'expérimentation était menée sur un sol
acide (pHeau = 5,12), les échantillons prélevés
à trois niveaux de profondeur indiquent une plus grande acidité
en profondeur. On constate aussi que le sol devient plus acide après la
culture du manioc dans les parcelles soumises sous incinération.
Cependant, la non - incinération a favorisé l'amélioration
de l'acidité du sol après le manioc (figure 25).
Si l'acidité était plus forte sur la friche non
incinérée avant la plantation du manioc, elle l'était
moins après le manioc. Ainsi, on peut croire que la matière
organique non incinérée avait permis de réduire la vitesse
d'acidification du sol. On observe même qu'elle a permis une
amélioration positive du pH après le manioc.
Figure 25:Histogramme
reprenant les variations de pH à l'eau suivant les profondeurs
et les traitements
Après évaluation de la matière organique
avant et après la culture du manioc, on observe une augmentation du
carbone organique et de la matière organique après la
récolte du manioc dans les parcelles incinérées et non
incinérées. Ces augmentations sont plus visibles dans les
parcelles non incinérées. Cela peut s'expliquer par le fait de la
matière organique qui était laissée au sol après le
défrichage du champ et c'est cela qui justifie aussi, une faible allure
d'acidification du sol dans ces parcelles après le manioc. Cette
acidité est plus perceptible après le dosage du pH au chlorure de
potassium qui permet de mettre en contribution les divers cations responsables
de l'acidité du sol. Avec l'utilisation de cette méthode, il
apparaît qu'en sol incinéré, l'acidité augmente
après la culture de manioc dans les proportions de pH de 5,27 à
4,41 pendant qu'elle baisse en sol non incinéré (pH de 4,54 avant
le manioc et de 4,87 après le manioc).
Les teneurs en carbone et en matière organique sont
relativement faibles dans ce sol. Ce qui est une caractéristique des
sols tropicaux. Le taux du carbone organique a varié entre 1,59 et 1,85
% dans le champ incinéré respectivement avant et après le
manioc et de 1,39 à 1,83 % dans les parcelles non
incinérées. De la même manière, la teneur en
matière organique a semblé augmenter après le manioc dans
les parcelles où on n'a pas pratiqué l'incinération. De
2,7 % à 3,21 % dans les parcelles incinérées et de 2,39 %
à 3,15 % dans les parcelles incinérées.
Figure 26:Dosage du carbone et
de la matière organique
L'analyse de la granulométrie indique clairement que le
substrat sur lequel s'est déroulé l'expérimentation est
à prédominance d'éléments grossiers (sable). Les
teneurs en sable ont varié de 8,15 % à 7,01 % respectivement
avant et après le manioc dans les parcelles avec application de
l'incinération et de 6,06 % à 6,46 % dans les parcelles sans
application de l'incinération respectivement avant et après le
manioc.
La fraction limoneuse est plus grande dans le sol non
incinéré (2,96 %) et on constate que cette molécule
augmente après la culture du manioc. Les teneurs en
éléments colloïdaux (argile) sont faibles et, semble-t-il,
elles décroissent en sol non incinéré (de 0,71 à
0,59 % respectivement avant et après le manioc). On a observé une
allure contraire en sol incinéré où cette teneur est
passée de 0,67 à 0,77 %)
Figure 27:Analyse
granulométrique des sols du site expérimentale (en %)
La mobilisation des cations (H+, Al3+)
dans le sol est plus grande avant la plantation du manioc dans les parcelles
où on a incinéré. Elle baisse considérablement en
fin du cycle du manioc. Cependant l'ion H+ baisse effectivement
après le manioc sur la friche non incinéré (de 0,21
méq/100 g à 0,13 méq/100 g) tandis que
l'Al3+semble stable avant et après la culture du manioc sur
la friche non incinérée (de 0,62 à 0,63 méq/100
g).
Au regard des résultats obtenus après les
analyses du sol, on constate d'une manière générale que la
non-incinération de la friche herbeuse a permis le maintien de la
fraction organique dans le sol. Cette caractéristique a permis une bonne
organisation de la structure du sol avec une granulométrie où la
tendance est le développement de la fraction limoneuse au profit du
sable. L'acidité de surface reste constante contrairement à la
friche qui était préalablement incinérée. Sur cette
friche, on a constaté que le niveau d'acidité avait sensiblement
augmenté après le manioc. La matière organique s'est
reconstituée après la culture du manioc dans les deux types de
friche.
3.2.2. Discussion et conclusion
a) La non-incinération comme facteur de maintien de la
matière organique et de la fertilité du sol
La matière organique est la base de la fertilité
des sols (Maldague, 2007). Cet auteur propose de mettre fin au système
d'agriculture itinérante sur brûlis, de ne plus défricher
dans les forêts primaires pour une utilisation agricole non durable,
d'appliquer les règles de gestion des bassins versants,
d'améliorer les pratiques agricoles et de recourir à
l'agroforesterie si on l'on veut maintenir de manière durable la
matière organique du sol. L'agriculture itinérante sur
brûlis (ASB) est jusqu'à ce jour pratiquée par 60 à
70 % de la population en RDC (Semeki, 2007). Selon Chaplot, 2008, ce
système utilise essentiellement le feu lors de la préparation du
terrain avant la mise en culture et se fait suivre des périodes de
jachères plus longues que de périodes de cultures. C'est dans ce
contexte que (Tollens. 2010) estime que dans ce système, ce sont les
périodes courtes de culture qui se succèdent à des longues
jachères naturelles arborées et destinées à
régénérer la fertilité des sols. La durée de
la jachère peut prendre 15 à 20 ans (Van Vliet et al.
2012) et dans cette condition, l'agriculture Itinérante sur brûlis
peut ou ne pas constituer une menace pour les écosystèmes
naturels (De Wachter 1993) si les exploitants exerçaient une pression
relativement faible sur la forêt primaire (Maldague, 2007). Cela est
influencé par la pression démographique. Lorsque la
densité de la population est faible et que la qualité des sols
est bonne et/ou l'accès aux marchés est réduit, l'ASB peut
être un choix parfaitement rationnel (Ickowicz,2006 ; Nielsen et
al. 2006).
Inversement, lorsque la croissance démographique est en
plein essor cela se traduit par le raccourcissement de la durée de la
jachère et une dégradation accrue des forêts, du fait de
l'augmentation des besoins en surfaces agricoles pour les populations.
En RDC, certaines études suggèrent que lorsque
la densité de population atteint 20 à 30 habitants au
km2, l'ASB n'est plus viable, car il n'y a plus de période de
jachère, entraînant ainsi une diminution de la fertilité
des sols, et delà la réduction des rendements (Zhang et al.
2002). Selon (Karsenty, 2012), le taux de croissance de 3.3% en RDC
entraîner un doublement de la population dans les 22 prochaines
années. Cela étant, considérant que la densité
moyenne de la RDC est déjà proche de 30 hab/km² (mais
considérant également qu'il y a une forte
hétérogénéité de densités dans le
pays), l'on peut craindre un accroissement de la pression plus rapide de la
population sur la forêt. Les rendements obtenus sur la friche non
incinérée lors de la préparation du terrain (moyenne de
24,43 t/ha) n'ont pas indiqué des différences statistiquement
significatives par rapport à l'ASB (29,71 t/ha en moyenne). Cependant,
il ressort que le sol a été bien organisé après la
culture du manioc dans la friche non incinérée. La
non-incinération lorsqu'elle est pratiquée dans les
jachères en zones forestières, elle permet (i) la conservation de
la matière organique dans le sol (de 2,8 % à 3,25 %
respectivement avant et après le manioc), (ii) l'amélioration de
la structure du sol (30,07 % de limon après le manioc contre 23,38 %
avant le manioc), (iii) une réduction de l'acidité du sol (de
5,38 à 5,96)et de la porosité (de 57,14 % avant le manioc
à 48,59 % après le manioc. La densité apparente aussi est
améliorée. En sol incinéré par contre, on observe
des phénomènes contraires tels que la diminution du pH et
l'augmentation de la porosité. La structure du sol est mal
organisée. On reproche à l'ASB une perte rapide de la
fertilité du sol. Cette pratique ouvre la porte au déboisement
tropical, à la perte de la biodiversité et au
réchauffement mondial (Fujisaka et Escobar, 1997). Le rapport mondial
sur le changement climatique de 2007/2008 attribue jusqu'à 14% des
émissions de gaz à effet de serre à l'ASB. Pourtant la
non-incinération épargne l'environnement de tous ces effets
néfastes sur le climat et permet de sédentariser le
système agricole surtout lorsqu'elle est associée à
d'autres pratiques telles que l'agroforesterie, la rotation et les associations
des cultures. Dans ce contexte, on peut soutenir une production
végétale sur la même surface pendant plusieurs saisons et
épargner la forêt des effets destructifs de l'ASB.
b) La non-incinération face aux changements climatiques
(cas de la sécheresse)
Le manioc exige une bonne pluviosité surtout en
début de croissance. A cause des changements climatiques, il se
chevauche de plus en plus des périodes sèches pendant les saisons
de pluie et cela influence défavorablement le rendement du manioc. On a
observé des pertes très importantes de rendements à cause
de la sécheresse. La décroissance de rendement due à la
sécheresse est évaluée à -47 %. Pendant ces
périodes sèches inattendues, il est impérieux d'adopter
des pratiques culturales qui permettent d'épargner au sol les radiations
directes du soleil qui provoquent une incertitude des rendements liés
aux carences hydriques (Dugué et Floquet, 2000). La pratique telle que
la non - incinération permet de maintenir pendant des périodes
relativement longues une bonne litière au sol. Celle-ci, jouant le
rôle de paillis, permet aussi de conserver l'eau dans le sol.
c) Le choix de variétés de manioc
résilientes aux changements climatiques
Les variétés de manioc s'adaptent
différemment aux effets pervers des changements climatiques. On observe
que la variété Mvuama réagit plus positivement aux
conditions de la non - incinération (28 t/ha). Les écarts de
rendement entre l'incinération et la non-incinération sont de 16
% en faveur de l'incinération mais ne présentent pas des
différences statistiquement significatives. Obama a produit 21 t/ha en
condition de non-incinération et les écarts sont de 22 %
lorsqu'il est comparé aux conditions d'incinération.
Suivant les saisons de cultures, Mvuama réagit aux
conditions de saison de transition (39 t/ha). Les pluies qui
précédent les périodes sèches suffisent à
cette variété de maintenir sa production même si une
situation de sécheresse survient un ou deux mois après la mise en
place du manioc. Cependant, Obama se comporte bien lorsque les conditions
hydriques sont optimales. Cette variété ne supporte pas les
périodes sèches allongées au début de sa
croissance. Les pertes de rendement peuvent aller jusqu'à- 42 %.
Chapitre 4 : Effet du
labour et de la disposition de plantation des boutures sur le rendement en
racines de manioc
INTRODUCTION
Problématique
Le manioc étant un exportateur des
éléments minéraux, il soustrait environ 30 kg d'azote, 4
kg de phosphore et 20 kg de potassium pour une production de 10 tonnes à
l'hectare (Egleet al. 1994) et en retour, il ne restitue pas
grand-chose au sol. Les variétés actuellement en diffusion en
République Démocratique du Congo peuvent produire jusqu'à
plus de 50 tonnes de manioc frais à l'hectare. Dans cette condition, les
exportations deviennent plus importantes et peuvent être estimées
à 150 kg d'azote, 20 kg de phosphore et 125 kg de potassium à
l'hectare (Egleet al. 1994). Il est considéré comme
plante appauvrissante et vient généralement en fin de rotation
(Sylvestre et Arraudeau, 1983). Cependant, d'aucuns sait l'importance de cette
culture en RDC. Il est incontestablement la principale culture vivrière
du pays et occupe plus de la moitié des surfaces sous culture. En zone
forestière, les agriculteurs utilisent l'ASB mode pratique culturale.
Traditionnellement, la pratique comprend 2 à 3 ans d'activité
agricole avec des cultures telles que le manioc, le maïs, l'arachide puis
suivies de 10 à 20 années de jachère (de Wasseigeet
al. 2010). Pendant ces périodes de longues jachères, les
nouveaux espaces sont ouverts dans la forêt et sont soumis à
l'ASB.
Si la RDC est le plus grand pays des forêts tropicales
du Bassin du Congo, son taux net de déforestation entre 2000 et 2005
était à 0,22%, ce qui est relativement faible par rapport
à d'autres pays tropicaux dans d'autres continents, mais le plus
élevé parmi les pays du Bassin du Congo (De Wasseigeet
al. 2010). Geist et Lambin, 2002 confirme que l'ASB est l'une des
principales causes de la déforestation et par conséquent
contribue à environ 14 % parmi les causes de changement climatique. Il
faut donc développer des solutions alternatives susceptibles de
contourner l'ASB en zone forestière.
Objectif
Évaluer les pratiques agricoles alternatives à
l'ASB pour réduire la pression anthropique sur les
écosystèmes forestières
Hypothèse
Il existerait des pratiques agricoles alternatives qui peuvent
garantir une production optimale sur les jachères de zones
forestières et conserver la forêt des effets néfastes de
l'ASB sur le climat.
4.1. Matériels et Méthodologie
4.1.1. Matériel
Le même matériel a été
utilisé pour les deux essais (voir chapitre 3).
4.1.2. Méthode
L'essai était conduit suivant un dispositif multi
factoriel (2 x 3 x 2 x 2), soit 48 traitements avec 4
répétitions.
Facteur 1 : Préparation du sol (2) : Labour
mécanique et plantation à plat, Non labour, incinération
avant semis et plantation à plat (méthode utilisée en
milieu paysan)
Facteur 2 : Profondeur des boutures (3) : Plantation
en profondeur (7 à 10 cm), Profondeur moyenne (4 à 6 cm) et
Plantation superficielle (1 à 3 cm)
Facteur 3 : Variétés de manioc (2) :
TME 419 (Obama) et Mvuama
Cet essai était installé à la veille de
la saison sèche (le 29 octobre 2011).
Les dimensions : De l'essai : 16 x 120 m, Des
blocs : 16 x 30 m, Des parcelles : 16 x 30 m, Des sous
parcelles : 8 x 30 m et Des sous-sous parcelles : 4 x 10 m
Le rendement du manioc était aussi évalué
en sol labouré ou non et suivant la disposition des boutures dans le sol
lors de la plantation du manioc. Les résultats obtenus ainsi que leurs
interprétations sont contenus dans les lignes qui suivent.
4.2. Résultats et discussion
4.2.1.
Résultats
1) Évaluation des composantes du rendement
Les données sur le nombre des racines commercialisables
et non commercialisables, le taux de reprise après bouturage, les
dimensions des racines (longueur et diamètre) à la récolte
étaient prises et sont présentées dans le
tableau 15.
Tableau 10 : Données des composantes de rendement
suivant le mode de préparation du terrain, la disposition des boutures
et les variétés
De l'analyse de ce tableau, il ressort ce qui suit :
· Le nombre de racines commercialisables a varié
suivant la position de la plantation des boutures. La moyenne est de 4 racines
par pied pour les boutures plantées horizontalement et obliquement et ce
nombre diminue lorsque les boutures sont plantées verticalement, soit 3
racines par pied. Le nombre de racines non commercialisables par contre
était en moyenne à une racine par pied. On a observé
quelques cas de 2 racines non commercialisables par pied chez la
variété Mvuama.
Une régression linéaire a permis de
déceler que les nombres de racines commercialisables et non
commercialisables sont en relation avec le rendement du manioc. Il s'observe
que l'abondance des pieds avait un nombre de racines commercialisables qui
variaient entre 3 à 5. Les prévisions de rendement avec cet
intervalle du nombre de racines oscillent entre 30 et 35 t/ha. Cependant, les
racines non commercialisables ont été moins nombreuses et leur
nombre s'est concentré entre 1 à 2 racines par pied. On peut
apercevoir sur la figure 34 la concentration du nuage de points sur la
moyenne d'une racine par pied. Ce qui apparaît comme un bon facteur
étant donné les inconvénients inhérents de la
production d'un nombre important des racines non commercialisables.
Figure 28:Courbe de
régression suivant le nombre de racines commercialisables sur le
rendement du manioc
Figure 29:Courbe de
régression suivant le nombre de racines non commercialisables sur le
rendement du manioc
· Le taux de reprise après le bouturage du manioc.
En moyenne, ce taux était de 77,26% pour l'ensemble des facteurs
observés. Il se dégage des analyses statistiques
effectuées que le comportement de variété était
différent. On avait constaté que la variété Obama
avait mieux repris après le bouturage avec un taux de reprise de 82,19 %
en comparaison à la variété Mvuama qui avait un taux de
reprise de 72,32 %.
En observant la courbe de régression du taux de reprise
en rapport avec le rendement, il se dégage une grande dispersion des
points faisant entrevoir qu'il n'existe aucune corrélation entre le taux
de reprise et le rendement des racines.
Figure 30:Courbes de
régression du taux de reprise après bouturage sur le rendement du
manioc
· En ce qui concerne les dimensions des racines obtenues
dans les différents traitements c'est dire le diamètre moyen et
la longueur moyenne des racines, il s'observe ce qui suit :
Pour la longueur des racines, il ne s'observe pas une
corrélation entre ce facteur et le rendement cependant, on peut
constater en observant le graphique 31 que plus les racines sont longues, plus
elles permettent un rendement plus important. La droite linéaire de la
régression a une allure ascendante.
Figure 31:Courbe de
régression de la longueur des racines sur le rendement en
racines
Pour le diamètre moyen, il s'observe à nouveau
que ce facteur n'influence pas le rendement. La plupart des racines avait un
diamètre qui variait entre 6 à 8 cm.
Figure 32:Courbe de
régression de diamètres moyens des racines sur le
rendement
2. Le rendement
Les données de rendements obtenus sur sol
préparé avec le labour mécanique et sur sol non
labouré (préparé suivant les pratiques des paysans), sur
la position de plantation de boutures de manioc et sur deux
variétés de manioc Obama et Mvuama sont présentées
dans le tableau 16.
Tableau 11 : Moyennes de rendements suivant le mode de
préparation du sol, la position des boutures et la variété
plantée.
ANOVARéalisé avec les formules Maths, trigonométries
& statistiques sur Excel Exe.
Une analyse de la variance à trois critères de
classification (ANOVA 3) a permis de dégager les interactions entre les
facteurs observés. En plus, les plus petites différences
significatives entre les moyennes étaient ressorties des
écarts-types et des déviations standards des variables
analysées.
Tableau 12 : Moyennes de rendements suivant les facteurs
observés (Mode de préparation du sol, position de plantation des
boutures et variétés de manioc).
Les moyennes observées suivant les paramètres
évalués sont de 39,2 t/ha pour les friches labourées,
26,97 t/ha pour celles non labourées. Des moyennes respectives de 33,86
t/ha, 30,58 t/ha et 34,83 t/ha suivant la disposition des boutures en
horizontale, oblique et verticale. Les deux variétés de manioc
comparées ont donné respectivement 29,27 t/ha pour Obama et 36,91
t/ha pour Mvuama.
1) Le mode de préparation du sol (labour et non
labour)
En regroupant les données suivant les facteurs mis en
observation, il ressort que les rendements moyens suivant les modes de
préparation du sol sont de 39,2 t/ha lorsque le sol est labouré
et est de 26,97 t/ha en condition des sols non labourés (LSD.05 = 8,72
t/ha). Il se dégage une différence statistiquement significative
pour ce qui concerne l'utilisation du labour. Cette pratique a permis un
accroissement de rendement évalué à 45,34 % par rapport
à la technique usuelle de préparation de sol telle
qu'utilisée par les paysans et les exploitants du manioc.
Figure 33:Droites de rendement
(t/ha) suivant le mode de préparation du sol (Labour,
non-labour)
La droite indiquant les rendements obtenus par la pratique du
labour (enfouissement de la biomasse végétale lors du labour) est
nettement au-dessus de la droite indiquant les rendements obtenus sur la
pratique du non-labour. La dernière pratique qui correspond parfaitement
aux méthodes paysannes, ne dérange pas beaucoup la structure du
sol mais détruit la matière organique lors de
l'incinération de la litière sèche.
En ce qui concerne les hinterlands de la ville de Kisangani,
les jachères herbeuses peuvent être capitalisées avec la
présence des engins mécanisés qui sont actuellement
présents dans le site. Cette façon de gérer les ressources
naturelles permettrait d'épargner les écosystèmes
forestiers des nouvelles emblavures au profit de ces espaces herbeuses qui
environnent les habitations en milieu réel. Il faut noter
qu'actuellement l'agriculture se pratique de plus en plus dans la forêt
et de plus en plus, les paysans s'éloignent de leurs habitations pour
atteindre ces forêts. On peut donc optimiser le retour aux
jachères qui favorise la sédentarisation du système
agricole par l'utilisation d'un labour mécanisé.
Les conditions d'humidité dans le sol étaient
plus effectives dans les parcelles labourées mécaniquement. Dans
ces parcelles, la matière organique enfouie lors du labour, a
semble-t-il joué un rôle favorable lors de la croissance du
manioc. Elle a aussi été importante dans le maintien d'un bon
bilan hydrique lors des périodes sèches qui ont suivi la mise en
place de l'essai.
2) Le mode de plantation des boutures
L'étude a consisté aussi à
vérifier si la position de plantation des boutures est susceptible
d'apporter une modification sur le rendement du manioc. Avec trois positions
qui ont été mises en contribution, il est ressorti que les
rendements qu'elles sont donnés ne sont pas différents
statiquement. La plantation à l'horizontale a donné un rendement
moyen de 33,86 t/ha, la plantation à l'oblique a donné 30,58 t/ha
et la plantation à la position verticale a donné 34,83 t/ha. Ces
moyennes bien que ne présentant pas de différences entre elles,
on peut tout de même remarquer que lorsque les boutures sont
plantées verticalement, elles occasionnent un rendement relativement
plus grand et en revanche, la position oblique donne un rendement plus
faible.
Nous pouvons observer sur le graphique suivant que la position
de plantation des boutures n'a aucun effet statistiquement significatif sur le
rendement du manioc (les droites se raccrochent). Les rendements obtenus par
l'utilisation de ces modes de plantation oscillent autour de 30 t/ha. La
logique consistant à croire qu'une plantation faite en profondeur
protégerait les boutures de la dessiccation à la surface du sol
n'a pas prouvé ces performances.
Figure 34:Droites de rendement
de manioc suivant la position de plantation des boutures
3) Les variétés de manioc
Deux variétés de manioc Obama et Mvuama
étaient utilisées dans cette étude et étaient
soumises aux différents facteurs évalués pour
vérifier si leur rendement est influencé. Les meilleures
productions ont été obtenues avec la variété Mvuama
qui a donné une moyenne de 36,91 t/ha comparativement à la
variété Obama qui a produit 29,27 t/ha. La
supériorité de la variété Mvuama semble se
confirmer sur Obama en se référant aux résultats obtenus
dans l'essai sur l'incinération et la non-incinération. Il y a
donc lieu de recommander cette variété si on vise à
produire du manioc dans les conditions des sols marginaux des jachères
herbeuses de l'hinterland de Kisangani étant donné que les
performances de la variété Obama ont été
prouvées dans des études antérieures.
Figure 35:Droites de rendement
de manioc suivant les variétés de manioc sur sol labouré
ou non labouré
4) Relation entre les facteurs
a. Mode de préparation du sol et la position de
plantation des boutures
Plusieurs facteurs ont été observés dans
cette étude entre autres le mode de préparation du sol (labour et
non labour) et la position de plantation des boutures (horizontale, oblique et
verticale). En combinant ces deux facteurs on obtient les résultats
suivants :
Tableau 13 : Moyennes de rendements suivant les facteurs
observés (Mode de préparation du sol et position des
boutures).
LSD.05 = 7,99 t/ha
De ce tableau, il se dégage que les rendements sont
plus importants dans les parcelles labourées quel que soit la position
de bouturage. Ils varient de 37,79 t/ha à 40,72 t/ha allant de la
position oblique à la position verticale dans la friche labourée
et de 23,36 t/ha à 28,93 t/ha gardant la même tendance
(figure 42).
Figure 36:Rendement (t/ha) du
manioc suivant le mode de préparation du sol et la position de
plantation des boutures
La position de plantation des boutures dépend aussi de
la perméabilité du sol. Le labour a permis que le sol soit bien
ameubli et cela avec pour corollaire un bon développement des racines
tubéreuses. La combinaison de ces deux facteurs a occasionné un
avantage statiquement significatif dans la friche labourée et dont le
manioc était planté soit verticalement (moyenne de 40,72 t/ha) ou
soit horizontalement (moyenne de 39,10 t/ha). Le rendement est de 37,79 t/ha
lorsque le manioc est planté obliquement.
En plantation verticale, le rendement varie de 28,93 t/ha
à 40,72 suivants que la friche est respectivement non labourée et
labourée. On assiste donc à un accroissement du rendement de
40,75 % lorsqu'on procède au labour.
En plantation horizontale, la variation de rendement est de
28,61 t/ha sur la friche non labourée contre 39,1 t/ha lorsqu'on
pratique le labour. Cette opération (labour) occasionne un accroissement
de la production de l'ordre de 36,67 % lorsque les boutures sont
plantées horizontalement.
Lorsque les boutures sont plantées obliquement, on
obtient des moyennes de 23,36 t/ha en condition de sol non labouré et
37,79 t/ha lorsqu'on applique le labour. Soit un accroissement de rendement de
61,77 % lors de la plantation oblique des boutures.
De ces résultats, il apparaît très
clairement que le labour a une influence sur le rendement du manioc. Suivant la
manière dont les boutures sont disposées lors de la plantation,
des accroissements de rendement sont très perceptibles suivant que les
boutures sont plantées sur une friche labourée ou non.
b. Mode de préparation du sol et Variétés
de manioc
Deux variétés de manioc Obama et Mvuama, la
première est actuellement identifiée comme la plus productive et
la seconde fait partie des variétés introduites en Province
Orientale vers les années 2003 dans le cadre du programme de lutte
contre la mosaïque et s'était émargée du lot de cinq
variétés qui étaient introduites dans le cadre de ce
programme.
Le comportement de ceux deux variétés peut
être observé dans le tableau 19.
Tableau 14 : Moyennes de rendements suivant les facteurs
observés (Mode de préparation du sol et les
variétés plantées).
LSD.05 = 14,5 t/ha
De ces résultats, on peut déduire que les
rendements varient entre les variétés et sont plus avantageux
lorsque le sol est labouré. Obama a donné 33,91 t/ha en sol
labouré contre 24,62 t/ha en sol non labouré. Soit un
accroissement de 37,73 % par le fait du labour et Mvuama a produit 44,49 t/ha
en sol labouré contre 29,32 t/ha en sol non labouré.
L'accroissement avec la variété Mvuama est de 51,74 % lorsqu'on
passe du non-labour au labour.
Figure 37:Rendement (t/ha)
suivant le mode de préparation du sol et les variétés de
manioc plantées
En observant le graphique, on peut voir la suprématie
de la variété Mvuama en condition de labour et de non-labour.
Cette indication permet de viser cette variété lorsqu'on veut
produire dans les jachères herbeuses de Kisangani. Mvuama avec une
moyenne de 36,91 t/ha peut permettre de soutenir une production satisfaisante.
Dans les mêmes conditions, Obama donne un rendement moyen de 29,27 t/ha
et l'accroissement de rendement avec Mvuama est de 26,1 %.
c. Mode de plantation des boutures et variétés
de manioc
La plantation des boutures suivant différentes
positions a donné des différences statistiquement significatives
par rapport aux variétés de manioc. On observe que la
variété Obama s'est bien comportée lorsqu'elle
était plantée horizontalement (31,54 t/ha), son rendement
décroit lorsqu'elle est plantée verticalement (29,27 t/ha) et
décroit davantage lorsqu'elle est plantée obliquement (26,53
t/ha). Pour cette variété (Obama), on observe que son rendement
s'accroît de 18,88 % par le fait de modifier le mode de disposer les
boutures dans le sol c'est-à-dire en passant du mode oblique au mode
horizontal. Cet accroissement est de 12 % lorsqu'on passe de la disposition en
oblique vers la disposition verticale.
Tableau 15 : Moyennes de rendements suivant les facteurs
observés (Position de plantation des boutures et les
variétés plantées).
LSD.05 = 15,97 t/ha
La variété Mvuama donne un rendement
élevé lorsque les boutures sont disposées verticalement
lors de la plantation. Le rendement moyen est de 39,92 t/ha en plantation
verticale et est respectivement de 36,17 t/ha et 34,62 t/ha si les boutures
sont plantées horizontalement et obliquement. Il s'observe donc que la
variété Mvuama ne réagit pas différemment à
la disposition des boutures lors de la plantation. Les variations de rendement
sont non significatives statistiquement et les accroissements sont relativement
plus faibles. Ils sont de 15,3 % lorsqu'on passe du bouturage en oblique vers
le bouturage en verticale et de 3 % de la position oblique à la position
horizontale.
Figure 38:Rendement suivant la
variété et la disposition des boutures lors de la
plantation
d. Interaction entre le mode de préparation du sol, la
disposition des boutures à la plantation et les
variétés
Suivant les données obtenues après analyse et
consignées dans le tableau 21, on peut voir le bon comportement de
la variété Mvuama sur la friche labourée. La disposition
des boutures lors de la plantation n'a pas exercé une influence
remarquable sur le rendement obtenu dans ces parcelles. La
variété Obama quant à elle, fait modifier les rendements
suivant les boutures sont disposées en oblique, en horizontale ou en
verticale.
Tableau 16 : Rendement obtenu suivant le mode de
préparation du sol, la disposition des boutures et la
variété plantée
LSD.05 = 17,66 t/ha
Figure 39:Rendement (t/ha)
suivant le mode de préparation du sol, la disposition des boutures et la
variété de manioc
En observant le graphique ci-haut représenté, il
se dégage que la disposition des boutures en position verticale lors de
la plantation est plus avantageuse pour la variété Mvuama. La
plantation en horizontale cependant, n'indique pas de grandes
différences par rapport aux variétés et aux modes de
préparation du sol. La variété Obama s'est bien
comportée lorsqu'elle est plantée horizontalement. Les meilleurs
rendements sont obtenus dans les sols labourés.
La dispersion de rendements sur l'ensemble de l'essai montre
qu'à la troisième répétition, les conditions du sol
ont été plus hétérogènes. Cependant dans les
deux premiers blocs, ce rendement est plus stable et se situe en moyenne entre
20 et 40 tonnes par hectare. Cela semble être la même tendance pour
le quatrième bloc.
Figure 40:Dispersion de rendements dans l'essai
comparant les modes de préparation du terrain, la plantation des
boutures et les variétés plantées
4.2.2. Discussion
et conclusion
1) Le labour et le non-labour
Le labour est une pratique ancienne dont un des buts premiers
est de créer un environnement favorable à la germination des
graines et/ou des fragments des tiges et au développement des racines
(Köller, 2003). Il se dégage une différence statistiquement
significative pour ce qui concerne l'utilisation du labour. Dans les
jachères forestières, cette pratique a permis un accroissement de
rendement évalué à 45,34 % par rapport à la
technique usuelle de préparation de sol telle qu'utilisée par les
paysans et les grands exploitants du manioc. Le labour a permis d'ameublir le
sol pour un bon développement des racines. (Balesdentet al.
2000) précise d'ailleurs que le labour augmente le turn-over de la
matière organique du sol en favorisant l'aération et la
porosité du sol. L'incorporation de la matière organique verte a
contribué dans l'enrichissement de la fraction organique du sol (Andrade
et al. 2003) et ainsi, il y a lieu de penser à une bonne
combinaison avec les colloïdes minéraux. Ces conditions favorisent
la formation du complexe absorbant du sol et permettent une amélioration
de la fertilité. (Pirot, 1997) avait observé que le labour
mécanique constituait un moyen efficace de désherbage et limitait
les travaux de sarclage. Cependant, (Chaussod, 1996) s'interroge sur l'impact
de cette technique sur la biodiversité du sol, sa fertilité
biologique (potentialités agronomiques liées à
l'activité biologique des sols), son état sanitaire, ses impacts
environnementaux et sur sa capacité de résilience de
l'agrosystème.
2) La disposition de boutures lors de la plantation
La plantation des boutures suivant les différentes
positions n'a pas indiqué des différences statistiquement
significatives. La tendance est que le rendement est beaucoup plus faible
lorsque les boutures sont plantées obliquement. Pourtant, Raffaillac,
1993) a constaté des différences dans l'enracinement suivant le
mode de plantation des boutures. Il a observé que l'enfoncement à
l'oblique de la bouture dans le sol provoque une concentration plus forte des
axes racinaires en avant du plant. Les sols sous l'expérimentation
étant à prédominance sableuse, la plantation à la
position verticale a été plus avantageuse et selon Braimaet
al. 2000), le choix de la position des boutures lors de la plantation doit
tenir compte de la structure du sol. Il précise que le bouturage
vertical convient au sol sablonneux tandis que dans les sols loameux, le
bouturage horizontal est probablement la meilleure méthode et selon
Sylvestre et al. 1983, en position verticale, une seule longue tige se
développe généralement à l'extrémité
apicale, alors que les positions inclinées provoquent le
développement de plusieurs tiges courtes. Les boutures non
complètement enterrées se dessèchent plus facilement et
reprennent moins bien dans des conditions de pluviométrie
limitée. A l'inverse, en plantation à plat, sur sol pouvant
être engorgé par fortes pluies, les boutures verticales peuvent
être préférables.
3) Conclusion partielle
Les difficultés rencontrées, en région
tropicale, dans la mise en valeur des sols acides est la perte rapide de la
fertilité des sols souvent liées à l'acidification
constatée après la mise en culture. Elle constitue un grand
défi pour l'agriculture en milieu rural de ces régions (Latham
et al. 1985). S'agissant de Kisangani, les jachères herbeuses
sont quasi-inexploitées et peuvent être valorisées en
procédant au labour mécanique comme mode de préparation du
terrain. Les accroissements de rendement qu'on obtient par cette pratique ainsi
que les marges des bénéfices sont économiquement plus
rentables par rapport à la pratique usuelle d'incinération. Le
rendement obtenu avec le labour sur friche herbeuse peut permettre aux
exploitants de protéger la forêt. Les boutures peuvent être
disposées soit horizontalement, soit obliquement ou soit encore
verticalement. La variété Mvuama a particulièrement bien
répondu en sol labouré (44,5 t/ha) et peut servir de
référence dans des études qui seront menées
postérieurement. En plus, le labour mécanique nécessite
des conditions préalables de dessouchage. Ainsi les espaces labourables
peuvent être quantifiés et permettre aux exploitants de les
utiliser rationnellement.
Chapitre 5 :
Évaluation économique des pratiques culturales
La production agricole occasionne des charges importantes qui
varient suivant les intrants utilisés et les pratiques culturales mises
en contribution. Dans cette étude, il a été question
d'évaluer quelques pratiques qui permettent de produire le manioc en
condition d'une jachère herbeuse. Les résultats obtenus par
rapport à la production brute des racines fraîches donnent une
indication sur les performances de ces techniques. Dans ce chapitre, il s'agit
de faire une évaluation du coût de production de chacune des
pratiques et la marge des bénéfices qui peuvent se dégager
après utilisation de ces pratiques.
5.1. Les charges
d'exploitation suivant les techniques culturales
Il ressort après le calcul des charges d'exploitations
pour chacune des techniques culturales que la préparation du sol
utilisant le labour mécanique occasionne des charges plus importantes.
Elles sont évaluées en moyenne à 1451,99 $ US/ha dans un
champ préparé mécaniquement (labour et hersage) sans
incinération de la friche avant le labour. Les coûts sont
estimés à 1192,5 $US lorsque la préparation du terrain
inclut le défrichement, l'incinération, le débardage et
autres suivant la méthode usuelle utilisée par les petits
producteurs (paysans). Cependant la non-incinération réduit
sensiblement les charges d'exploitation qu'on peut évaluer à
989,47 $US/ha.
Figure 41:Les charges
d'exploitation suivant les pratiques culturales
La non- incinération permet de conserver pendant un
temps relativement long la biomasse défrichée au sol. Dans cette
condition, le sol est protégé à la radiation directe et
permet de conserver l'eau dans le sol. Aussi, cette matière
végétale qui sèche sur le sol joue un rôle de
paillis et empêche les mauvaises de pousser aisément. Ceci retarde
le sarclage et permet de réduire le coût dû à cette
opération.
Dans les conditions de la province orientale et principalement
lorsqu'il s'agit de pratiquer une agriculture mécanisée dans les
jachères herbeuses qui environnent les habitations et qui constituent
aussi l'essentiel de la végétation des vieux champs, les charges
d'exploitation sont plus grandes à cause du coût de location de
tracteur (estimé à 120 $/ha) et du coût de carburant
(environ 2 $ /litre). Ceci peut limiter l'adoption de cette pratique par les
paysans dont la majorité a un revenu très faible.
5.2. Calcul du coût de
production
Le coût de production est un rapport entre les
dépenses engagées pour réaliser une production. L'objectif
visé est d'avoir un dénominateur plus grand (augmenter la
production) et minimiser les dépenses. Pour ce qui concerne les
pratiques culturales évaluées, les coûts de production
calculés en dollars par panier de cossettes fermentées et
fumées de manioc ont indiqué que généralement un
panier de cossettes est produit autour de 4 et 5 $. Ce coût est plus
faible lorsqu'on utilise le labour mécanique (Figure 42).
Figure 42:Histogramme
présentant les coûts de production suivant les pratiques
culturales
En revanche, la technique du paysan incorporant
l'incinération de la masse végétale est plus
coûteuse pour produire un panier de cossettes fumées et
fermentées. Les moyennes obtenues sont respectivement de 5,17 $, 4,73 $
et 4,32 pour l'incinération, la non-incinération et le labour
mécanique. Ce coût est plus élevé lorsque le mode de
plantation du manioc est oblique. Dans la pratique d'incinération, la
plantation oblique a donné un coût de production de 5,55 $/panier
(colonne rouge).
5.3. Les marges
bénéficiaires attendues suivant les techniques culturales de
production
Ces marges calculées en dollars américains par
production de cossettes fumées sur un hectare ont clairement
montré que les marges sont plus importantes lorsqu'on procède par
un labour mécanique du sol. Elles sont de 2565,74 $ US par hectare dans
ces conditions de préparation du terrain. Lorsqu'il s'agit de la
préparation manuelle du terrain avec ou sans incinération de la
friche herbeuse, ces marges sont toujours positives et sont de 1580,39 $ et
1514,22 $ respectivement lorsqu'on procède à
l'incinération et lorsqu'on n'incinère pas.
Figure 43:Les marges
bénéficiaires suivant les pratiques culturales
Des accroissements de la marge bénéficiaire sont
de l'ordre de 59 % lorsqu'on décide de pratiquer le labour
mécanique en lieu et place du système de production usuelle
consistant au défrichage, incinération, débardage,
etc.
CONCLUSION
Cette étude vise la recherche des alternatives
susceptibles de rompre les systèmes empiriques d'exploitation agricoles
qui consistent dans leur majorité à briser les équilibres
environnementaux par l'utilisation du feu comme mode de préparation du
sol et cela, quel que soit le milieu où on se trouve.
L'agriculture itinérante sur brûlis est le système le plus
utilisé surtout par les petits exploitants qui sont les plus nombreux.
Les conséquences de cette méthode agricole influencent
directement les écologies naturelles et ses effets sont encore beaucoup
plus qu'inquiétantes surtout lorsqu'il s'agit des
écosystèmes forestiers. Les paysans font tomber des gros troncs
d'arbres chaque saison culturale en brisant sans le savoir le cycle du carbone,
ils incinèrent la litière qui dégage suffisamment du
dioxyde de carbone dans l'atmosphère, une fois de plus sans le savoir et
contribuent en fait à l'accentuation des effets néfastes de
changement climatiques.
La question qu'on s'est posée est celle de savoir s'il
est possible de produire la nourriture sans exercer une forte pression sur la
forêt ? Si le manioc est la principale culture vivrière dans
la zone écologique de l'étude, il est aussi vrai de croire qu'il
occupe les plus d'emblavures et qu'il occasionne les plus de pression sur la
forêt en ce qui concerne le système agricole en milieu villageois.
Plusieurs exploitants agricoles (paysans surtout), pensent qu'on ne peut pas
soutenir une production des cultures vivrières dont le manioc dans les
jachères herbeuses. La tendance est la progression dans la destruction
de la forêt et déjà, on constate dans ce milieu que la
forêt s'éloigne des habitations. Elle est systématiquement
détruite par ces méthodes plus ou moins nomades actuellement
pratiquées (ASB) et en plus, les jachères ne sont pas
suffisamment conservées pour permettre une
régénération future de la forêt et de la
fertilité du sol.
Le but visé est de sédentariser le
système agricole, produire la nourriture sur un sol qui peut maintenir
sa fertilité pendant plusieurs saisons culturales en conservant un
équilibre propice des constituants minéraux et organiques. On
sait qu'en sol tropical, le grand problème réside dans la
conservation de la matière organique dans le sol. Déjà
avec la pratique de l'incinération, il n'est pas possible de
prétendre conserver les bonnes conditions de fertilité du sol.
D'office, il fallait promouvoir les pratiques agricoles qui ne prennent pas en
compte l'incinération comme mode de préparation du sol. Ainsi,
trois méthodes de préparation du sol étaient
comparées, l'une reprenant la pratique usuelle du paysan
(défrichement, incinération, débardage et plantation sans
labour) était pris pour servir de contrôle et deux autres
méthodes entre autres le labour mécanique avec enfouissement de
la matière organique verte et le défrichement au ras de sol de la
friche herbeuse puis plantation sans incinération.
Les résultats obtenus ont indiqué clairement que
le labour mécanique réalisé sur une surface non
incinérée préalablement permet de réaliser des
productions plus importantes du manioc. On a obtenu des moyennes
évaluées à 39 t/ha avec ce système contre 27 t/ha
sur la friche incinérée et, 24 t/ha sur la friche non
incinérée. Les performances dues au labour se justifient par le
fait que cette pratique disponibilise les éléments
minéraux lessivés dans les profondeurs du sol et ensuite, la
décomposition de la matière verte enfouie permet une bonne
organisation du sol.
Cependant, en comparant les variétés de manioc
utilisées dans l'étude, on observe une certaine résistance
de la variété Mvuama aux effets de la sécheresse. On a
remarqué que le manioc planté pendant la période qui
précède la saison sèche a réagi
différemment. La saison sèche avait sensiblement
affecté le rendement du manioc. Des rendements faibles sont obtenus pour
le manioc planté en saison sèche avec une moyenne de 17 tonnes
par hectare et quel que soit le mode de préparation du sol. Dans le
même sens, on a aussi constaté que la position des boutures lors
de la plantation n'influence pas le rendement. Néanmoins, il se
dégage que lorsque les boutures sont plantées plus
profondément en période sèche, elles affectent
positivement la production du manioc.
Il existe plusieurs interactions entre les facteurs. Lorsque
les conditions de culture sont marginales, il est préférable de
planter le manioc sans incinérer la friche. On obtient un rendement qui
ne dégage pas des différences significatives en comparaison au
système de l'incinération mais, en revanche, on assure au sol un
maintien de la matière organique et une stabilisation de
l'acidité de surface (selon les analyses des sols effectuées
avant et après la culture du manioc) qui peut favoriser des rendements
acceptables après la première saison culturale. On a par ailleurs
observé que le sol s'acidifie davantage après le manioc sur la
friche incinérée. Cette condition constitue un facteur limitant
lorsqu'on vise à sédentariser le système agricole.
La détermination de la marge bénéficiaire
en tenant compte des pratiques culturales évaluées montrent
clairement que le labour mécanique est plus avantageux avec une moyenne
de 2565,74 $ US par hectare. Les autres pratiques ont donné des marges
plus faibles. Soit 1580, 39 $ pour le champ incinéré et 1514,22 $
pour le champ non incinéré. Le labour permet un
coût de production plus bas et des marges bénéficiaires
plus importantes. Cependant, les charges d'exploitation sont plus grandes par
rapport aux autres techniques. Ceci réduit sa chance d'être
aisément accepté par les petits exploitants (paysans) qui ne
disposent pas de suffisamment de moyens pour soutenir les charges dues à
la production (surtout au début des opérations culturales).
Recommandations
Cette étude devra faire l'objet d'une
répétition dans le temps et sur le même site pour confirmer
ou infirmer les résultats obtenus et ensuite évaluer la
durabilité des systèmes en étude.
Il faut revenir aux jachères et valoriser les espaces
mécanisables. Le coût de production est sensiblement réduit
et la marge des bénéfices est plus grande. Cette technique permet
d'éviter l'agriculture itinérante sur brûlis qui cause des
effets néfastes sur le climat par des émissions de dioxyde de
carbone lors de la combustion de la biomasse végétale et aussi,
sur la destruction de la matière organique du sol. Cependant le labour
mécanisé occasionne des charges d'exploitation plus importantes
qui ne sont toujours pas à la portée des petits producteurs. Ceci
ralentit certainement l'adoption de cette alternative et par conséquent,
les gouvernants pourraient subventionner cette opération en introduisant
des systèmes tels que le métayage des espaces
mécanisées.
Aussi, il est possible aujourd'hui de réduire la
pression sur la forêt en produisant convenablement sur les
jachères herbeuses qui environnent les habitations des paysans. Il faut
cependant adapter le système cultural le plus rationnel. La
non-incinération s'apprête bien mais il faudra, dans une
étude postérieure en évaluer les coûts et revenus
marginaux pour permettre de tirer une conclusion conséquente. Il semble
que cette technique permet d'organiser le sol de manière durable. Les
cultures peuvent se succéder sans que les répercussions
d'épuisement ne se fassent tout de suite sentir. Une fois de plus, des
études postérieures permettront de déterminer combien de
saisons successives peuvent permettre d'obtenir une production
économiquement rentable.
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