III.1.2. LES RESULTATS DE L'ANALYSE QUALITATIVE.
Les entretiens avec les acteurs clés de l'Etat civil ont
tourné également autour des questions ci-dessous :
1. Recevez-vous régulièrement la
population pour l'enregistrement des naissances ? Oui, ils sont
devenus réguliers suite aux sensibilisations soit radio diffusées
soit organisées lors de la célébration des mariages. Les
acteurs clés de l'Etat civil de la commune de Bagira se sont
exprimés à travers cette phrase : « Oui, mais à
compte goûte, le degré de sensibilisation a baissé
».
2. Existe-t-il des centres secondaires (dans les
quartiers, dans les maternités...) pour l'enregistrement des naissances
?
Ils ont répondu négativement, cependant ils ont
reconnu le projet qui reste à officialiser :
V' C'est le cas du quartier Kasha en commune de Bagira, un
quartier éloigné du bureau communal où a été
implanté un bureau d'enregistrement pour rapprocher la population du
service d'Etat civil ;
V' A l'Hôpital Général Provincial de
Référence dans le quartier Nkafu en commune de Kadutu où
l'enregistrement se fait par procuration après l'accouchement.
V' Dans les quartiers Panzi et Ndendere en commune d'Ibanda
où a été implanté un bureau d'enregistrement pour
atténuer le problème lié au transport (par rapport
à la distance à parcourir)
3. Est-il nécessaire de déclarer la
naissance d'un enfant ?
Dans l'unanimité tous les acteurs clés de l'Etat
civil ont répondu : « Oui, très
nécessaire »
Parce que :
V' Permet de connaitre le statut de l'enfant,
V' Permet de voyager à l'étranger,
V' pour raison de données statistiques.
V' Permet une reconnaissance officielle de l'enfant en termes de
nationalité
V' Permet de déterminer la filiation de l'enfant
V' Facilite l'inscription à l'école
V' Règle beaucoup de problèmes
d'héritage.
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4. Quelle est la fréquence moyenne mensuelle de la
déclaration des naissances ?
350 enfants en moyenne au bureau communal de Kadutu, 300 enfants
en moyenne à celui de Bagira et 299 à celui d'Ibanda.
5. Pensez-vous que cette fréquence est suffisante
?
Tous ont reconnu que ce n'est pas suffisant par rapport aux
naissances qui surviennent dans les maternités de la place.
6. A-t-elle augmentée, diminuée ou est
restée la même comparativement aux 5 dernières
années ?
Les acteurs clés de l'Etat civil de la commune de Kadutu
et d'Ibanda ont reconnu que le
nombre a augmenté comparativement aux
cinq dernières années bien que certains parents trainent
encore les pieds et doivent être soumis au jugement supplétif.
Les parents commencent à comprendre le
bien-fondé de ce document qui est l'acte de naissance grâce
à la sensibilisation par le message aux média et lors de la
célébration des mariages à l'Etat civil. Dans le temps on
ne réalisait même pas une centaine d'enfants
déclarés par mois. Cependant, il sied
de signaler que beaucoup d'efforts restent à fournir pour arriver
à sensibiliser au maximum les parents.
Ceux de la commune de Bagira ont déclaré :
« A notre avis nous constatons que cette moyenne est en baisse
comparativement aux cinq dernières années »
Dans l'ancien temps, il y avait une forte implication de
chefs de quartiers dans la sensibilisation, ces derniers passaient dans leurs
entités entrain de sensibiliser les ménages sur l'importance de
l'enregistrement des enfants. Ils nous amenaient des procurations et les
parents concernés passés après pour le retrait de l'actes
de naissance.
7. Quelle est la durée pour le retrait de l'acte
de naissance ?
Dans le temps, 7 jours suffisaient pour que
l'intéressé soit en possession de son acte de naissance. Mais
depuis un temps nous connaissons une rupture de stock des registres
codifiés et une lenteur de l'autorité communale à signer
les registres remplis.
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Ceux de la commune de Bagira ont renchéri en ce mot :
« A l'heure où nous vous parlons les actes du mois de janvier 2014
ne sont pas encore signés pourtant les parents ne cessent de nous les
demander »
8. Y a-t-il des actions engagées par
l'autorité publique pour encourager l'enregistrement des naissances
?
Oui:
y' l'autorité publique encourage les
préposés,
y' elle fait le suivi de l'enregistrement des naissances,
y' l'organisation de quelques séminaires
y' les messages radio diffusés
y' la sensibilisation pendant la déclaration de
mariage,
y' la stratégie de rendre disponible les procurations dans
les maternités,
y' l'initiative de la création des centres secondaires
à Panzi, Ndendere et Kasha
9. A quelles difficultés vous heurtez vous dans
l'exercice de vos fonctions de préposé ou
d'agents d'Etat civil ?
y' faible motivation des agents,
y' absence d'un outil informatique,
y' insuffisance du personnel,
y' la faible implication de l'Etat (les registres codifiés
nous les obtenons difficilement
de fois moyennant 50 dollars),
y' la rupture du stock des registres codifiés,
y' la lenteur administrative de l'autorité communale qui
met des mois et des mois
pour signer les registres complétés,
y' le personnel qui nécessite un rajeunissement,
y' le recyclage moins fréquent des agents ; le dernier
date de 2008
10. Quelles solutions proposez-vous pour un meilleur
enregistrement des naissances
y' que l'Etat s'approprie cette tâche, pour éviter
la rupture des stocks des registres,
y' léguer le pouvoir aux préposés pour la
signature des actes de naissances, car ils
trainent beaucoup auprès de l'officier d'Etat civil.
y' informatiser le système d'enregistrement
y' appuyer les cadres de bases dans la sensibilisation dans leur
milieu respectif
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y' rendre disponible les procurations dans les
maternités et appuyer le circuit d'achement et de retrait de ces
document
y' Ouvrir le centre secondaire dans les maternités et les
quartiers,
y' une sensibilisation toute azimuts des toutes les couches de
la population (à travers les églises, les cadres de base, les
médias, les relais communautaires.
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