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DEVELOPMENT MANAGEMENT MASTER.
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LES CAUSES ET LES CONSEQUENCES DU NON
ENREGISTREMENT DES NAISSANCES A L'ETAT CIVIL EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE
DU CONGO: CAS DE LA VILLE DE BUKAVU, CHEF LIEU DE LA PROVINCE DU SUD
KIVU
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Par Innocent KADEKERE KWIGOMBA.
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Mémoire présenté et défendu
en vue de l'obtention du Diplôme de Maitrise en Management du
Développement Option: Démographie et Stratégie de
Développement. Promoteur: Prof Dr Jean Baptiste NIZEYIMANA.
Co Promoteur: Dt Ir J.R. KABASELE DYCKOBA.
Année Académique 2014-2015 GICUMBI, Juillet
2015
www.dphu.orginfo@dphu.org
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i
II
III
DEDICACE
A toi ma chère épouse Estelle MAOMBI TCHERU et
à vous mes très chers enfants Narcisse ANDEMA KADEKERE, Ketya
ACHIZA KADEKERE, Elie KADEKERE, Carol KADEKERE, Moise KADEKERE, Israël
AMBIKA KADEKERE et Laetitia ALIMWINJA KADEKERE pour avoir accepté des
sacrifices afin de voir cette recherche couronnée.
iv
REMERCIEMENTS.
« L'homme n'est rien sans l'homme » a-t-on coutume
de dire.
L'accomplissement d'une oeuvre humaine se présente dans
une certaine mesure comme étant le fruit de la contribution de plusieurs
acteurs.
C'est ainsi que pour le bon aboutissement de cette
étude, de nombreux acteurs sont intervenus.
Nécessité impérieuse s'impose à
nous de remercier tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont fait
de cette étude une réalité. Nous tenons à exprimer
singulièrement notre reconnaissance à certaines personnes.
Nous voudrons tout d'abord, formuler nos remerciements
à tout le corps enseignant de l'Université Distant Production
House qui a assuré notre formation et de façon
particulière
au Professeur Docteur Jean Baptiste NIZEYIMANA
et au Doctorant Ingénieur
Richard KABASELE DYCKOBA respectivement
Promoteur et Co Promoteur de notre mémoire à qui nous traduisons
toute notre gratitude pour l'attention particulière exprimée
à notre encadrement tout au long de cette étude.
Nous avons une pensée inoubliable à toute notre
famille qui nous a toujours soutenus dans nos études. Qu'elle trouve en
cette rédaction une preuve de notre gratitude pour tous les sacrifices
consentis, mais aussi un motif de plus afin de continuer à nous soutenir
en tout. A notre mère et nos soeurs ainsi qu'à nos frères,
nous ne saurions assez dire merci.
Merci à notre feu Père Boniface KADEKERE, amoureux
de la science, de tout ce que vous avez fait pour nous et dont vous n'avez plus
goûté les fruits. Vous nous avez précédé pour
intercéder en notre faveur, que votre âme repose en paix.
Notre gratitude s'adresse aux responsables de
différents Bureaux d'Etat civil de la ville de Bukavu et leurs
personnels respectifs, aux chefs de ménage et à l'ensemble de la
population qui ont accepté et facilité nos travaux
d'enquêtes et d'entretien lors de la collecte des données.
Enfin, aux Chef de Travaux Jean SHAMAMBA
et Vicky BUHALAGARHA en qui nous
réitérons nos sentiments de reconnaissance pour l'appui technique
et scientifique. Ces mêmes égards vont à l'endroit de tous
nos amis qui nous ont aidés dans la collecte des données,
l'encodage et l'analyse, tous les camarades avec lesquels nous partagions la
route de l'Université, et à tous ceux qui ont oeuvré pour
la bonne conduite de cette étude.
Puisse chacun se reconnaître à travers nos
pensées.
Innocent KADEKERE
V
RESUME DU TRAVAIL
D'après la Convention relative aux droits de l'enfant
(CDE), tout enfant doit être enregistré aussitôt à sa
naissance et dès celle-ci, a le droit à un nom, le droit
d'acquérir une nationalité
et, dans la mesure du possible, le droit de connaître
ses parents et d'être élevé par eux (art.7). Cependant,
nombreux enfants nés et vivant dans la ville de Bukavu échappent
à l'enregistrement à l'état civil. Afin de poursuivre la
lutte contre ce fléau dont l'ampleur et les impacts sont visibles sur la
protection des enfants et ainsi assurer la réduction des
disparités dans leur accès aux services sociaux de base.
Il est donc une nécessité de comprendre les
mécanismes y relatifs et leur dysfonctionnements. C'est dans le souci de
proposer des solutions appropriées, que nous
avons décidé de mener cette étude, en vue
de mieux identifier et comprendre les causes à l'origine du non
enregistrement des naissances à l'Etat civil et le dysfonctionnement du
système d'Etat civil Congolais en matière de l'enregistrement des
naissances.
Ainsi le présent mémoire se propose d'identifier
les obstacles de l'enregistrement à la naissance dans un contexte
général et dans le contexte particulier de la ville de Bukavu.
Pour conduire notre étude, nous avons fait recours à la
méthode systémique et statistique.
Celles-ci ont fait recours aux techniques documentaires,
d'enquête par sondage et d'entretien Il ressort de nos enquêtes sur
terrain que l'enregistrement de la naissance est fonction du
niveau d'étude des parents, de la distance entre la
résidence des ménages et le bureau d'Etat
civil et de l'enregistrement à l'Etat civil de la
naissance du chef de ménage et de son conjoint. Les principales causes
du non enregistrement des naissances évoquées sont l'oubli,
la négligence, l'ignorance, l'absence de mariage civil,
les grossesses précoces, hors mariage, le viol. Les conséquences
majeures qui en découlent sont l'absence d'une identité, de la
nationalité, de la filiation, la difficulté d'être inscrit
à l'école, la difficulté de voyager à
l'étranger,...
Ce mémoire propose enfin des recommandations faites par
différents acteurs de l'Etat civil pour un enregistrement exhaustif des
naissances : rapprocher les services de l'Etat civil des
populations, promouvoir la communication, la sensibilisation
et la mobilisation, le renforcement des capacités des acteurs de l'Etat
civil, la promotion des sensibilisations de routine (à la CPN, à
la vaccination de routine, à la célébration des mariages,)
et les campagnes de sensibilisation,...
Mot clés : la cause, la
conséquence, la Déclaration/enregistrement, la Naissance, l'Etat
civil,
vi
ABSTRACT
According to the Convention on the Rights of the Child (CRC),
a child shall be registered immediately after birth and to be named. The child
as the right to acquire a nationality and, as far possible, the right to know
their parents and be cared for by them (Article 7).
However, it is noticed that many children born and living in
the city of Bukavu escaped to be recorded by the state civil after their birth.
In order; to continue the fight against this scourge whose scope and impacts
are visible on the child protection and ensure the reduction of disparities in
children's access to basic social service. It is necessary to understand the
mechanisms and dysfunctions of the system. .In order to suggest appropriate
solutions, that why we decided to conduct this study in order to better
identify and understand the barriers causing the non-registration of births to
the state civil and the management of Congolese state system for birth
registration.
So, the present thesis aims is to identify barriers to birth
registration in a general context and in the particular context of the city of
Bukavu. To conduct our study, we use both systemic and statistical method.
These were supported by survey techniques, sampling, maintenance and
documentation
It appears from our field investigations that the birth
registration is the matter of the study level , the distance between the
population residence and the registry office .There is another option which
states that if during the birth of household head was recorded, automatically
the father of the children will register also his children .We noticed that
many parents weren't registered after their birth as consequence many children
weren't also registered by the parents to civil status. The main causes of
non-registration of births are: forgetfulness, carelessness, ignorance, lack of
civil marriage, early pregnancy outside marriage, rape ... and major
consequences to the children are the lack of identity, nationality, filiation,
the difficulty of being enrolled in school, difficulty for traveling abroad.
This thesis suggests recommendations made by various
stakeholders for the comprehensive birth registration. Among other
recommendations, we have the assertion of political will, awareness, capacity
building of civil status actors and to equip the registry office with adequate
tools, the delegation of signature to the employees in case of the absence of
authorized person and finally the decentralization of the state civil.
Keywords: the cause/case, the
consequence/repercussion, the registering/recording, the state civil, the
birth.
vii
TABLE DES MATIERES
DEDICACE i
REMERCIEMENTS .ii
RESUME DU TRAVAIL .iii
ABSTRACT ..iv
TABLE DES MATIERES v
REPERTOIRE DES TABLEAUX vi
REPERTOIRE DES GRAPHIQUES vii
SIGLES ET ABREVIATIONS viii
0. INTRODUCTION 1
0.1. Contexte de l'étude .1
0.2. Problématique 4
0.3. Question de la recherche .7
0.4. Objectif ..7
0.5. Hypothèse de travail 8
0.6. Choix et Intérêt du sujet 8
0.7. Cadre conceptuel 10
0.8. Difficultés rencontrées .11
0.9. Subdivision du travail 11
CHAP1 : LA REVUE DE LA LITTERATURE ..12
I.1. Définition des concepts 12
I.1.1. Une cause ..12
I.1.2. Une conséquence 12
I.1.3. L'Enregistrement à la naissance 12
I.1.4. Le Certificat de naissance 12
I.1.5. L'Acte de naissance 12
I.1.6. L'Extrait d'acte de naissance 13
I.1.7. L'Attestation de naissance 13
I.1.8. Le Jugement Supplétif d'acte de naissance 13
I.1.9. L'Etat civil 14
I.1.10. L'Officier d'Etat civil 14
I.2. L'Enregistrement des naissances à l'Etat Civil.
.15
I.2.1. L'Historique de l'enregistrement à l'état
civil à ses origines 15
I.2.2. Les effets de l'enregistrement à l'Etat civil et
ses implications depuis les millenaires17
VIII
I.2.3. L'enregistrement de l'Etat civil et les Etats modernes.
18
I.2.4. L'enregistrement de l'Etat civil et le
développement socioéconomique des nations
modernes 19
I.2.5. Les causes et les conséquences du non
enregistrement des naissances à l'Etat civil 22
I.2.5.1. Les causes du non enregistrement des naissances à
l'Etat civil
|
22
|
I.2.5.2. Les conséquences du non enregistrement des
naissances à l'Etat civil
|
28
|
I.2.6. Les effets de l'enregistrement des naissances dans les
nations modernes
|
30
|
I.2.7. L'historique de l'enregistrement de l'Etat civil en
RDC.
|
30
|
I.2.8. Les effets légaux de l'enregistrement de l'Etat
civil en RDC.
|
31
|
I.2.9. L'enregistrement de naissance en RDC
|
32
|
I.2.10. Les effets légaux de l'enregistrement des
naissances en RDC
|
.35
|
I.2.11. Les services de l'Etat civil dans la province du Sud Kivu
|
35
|
CHAPITRE
II. LA CONSIDÉRATIONS
MÉTHOLOGIQUES
|
...39
|
II.1. Les méthodes
|
39
|
II.2. La Description des instruments de recherche
|
39
|
II.3. La Description de l'échantillon
|
40
|
II.4. La Présentation du questionnaire.
|
..44
|
II.5. La Description du déroulement de la collecte des
données
|
44
|
II.6. La Description du plan d'analyse des données.
|
44
|
II.7. La Description du milieu d'étude
|
.45
|
CHAPITRE III : La PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS
|
57
|
III.1. La Présentation des résultats
|
57
|
III.1.1 Les Résultats de l'analyse quantitative
|
..57
|
III.1.1.1 Les caractéristiques des ménages
|
57
|
III.1.1.2 Le taux de couverture de l'enregistrement des
naissances
|
.60
|
III.1.1.3. Les causes du non enregistrement des naissances dans
la ville de Bukavu
|
...61
|
III.1.1.4 Les conséquences du non enregistrement des
naissances dans la ville de Bukavu .70
III.1.2. Les Résultats de l'analyse qualitative
|
72
|
III.2. La Discussion des résultats
|
75
|
III.3. Le modèle pour la promotion de l'enregistrement des
naissances à l'Etat civil
|
79.
|
CONCLUSION
|
.83
|
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE
|
.87
|
ANNEXES
|
|
ix
REPERTOIRE DES TABLEAUX
Tableau n°1: La Base de sondage
|
.41
|
Tableau n°2 : La Détermination de la taille
|
43
|
Tableau n°3 : La Subdivision administrative de la ville de
Bukavu
|
.46
|
Tableau n°4 : La Population de la ville de Bukavu
|
...53
|
Tableau n°5 : La Structure de la population de la ville
de Bukavu par tranche d'âge exercice
2014 ..54
Tableau n°6 : La Description des variables quantitatives
de l'étude 59
Tableau n°7 : La Répartition des chefs des
ménages par niveau d'étude du chef de ménage
et l'enregistrement des enfants à l'Etat civil
61 Tableau n°8 : La Répartition de l'échantillon selon
que la naissance du chef de ménage ou
du conjoint(e) était enregistrée et
l'enregistrement des enfants à l'Etat civil 62 Tableau n°9 :
La Distribution des enquêtés selon la connaissance de
l'enregistrement des
naissances et la pratique de l'enregistrement des naissances
à l'Etat civil. ..63 Tableau n°10 : La Distribution des
enquêtés selon la connaissance du lieu de
l'enregistrement des naissances et l'enregistrement des
naissances. 63 Tableau n°11 : La Répartition des opinions des
enquêtés selon la distance du lieu de déclaration des
naissances et la pratique de l'enregistrement des naissances à l'Etat
civil.
64 Tableau n°12 : La Connaissance
générale de l'enregistrement des enfants à l'Etat
civil 65 Tableau n°13 : La Répartition des
enquêtés selon leur opinions par rapport à la durée
légale
de l'enregistrement et la pratique de l'enregistrement des
naissances. 66 Tableau n°14 : La Distribution des
enquêtés selon les motifs qui empêchent la
déclaration
des naissances à l'Etat civil ..67 Tableau
n°15 : Le retrait d'un acte de naissance est-il conditionné par le
paiement d'une taxe
(frais) ? ..69 Tableau n°16: La Répartition
des enquêtés selon l'opinion que les enfants ont été
enregistrés
ou pas face aux méfaits du non enregistrement .70
Tableau n°17: La distribution des enquêtés
sur les conséquences futures des enfants en cas
de non déclaration de la naissance 71
X
REPERTOIRE DES GRAPHIQUES
Graphique n° 1 : Le Pourcentage de naissances
annuelles enregistrées en RDC et au Sud
Kivu selon les résultats des enquêtes MICS 2001, EDS
2007, MICS 2010 et EDS 2014. 32 Graphique n°2 : La Pyramide des
âges et de sexe de la population de la ville
de Bukavu 2014 54
Graphique n°3 : La Répartition de
l'échantillon par cellule 57
Graphique n°4 : La Répartition des
enquêtés par sexe 57
Graphique n° 5 : La Répartition des répondant
par Etat Matrimonial ..58
Graphique n°6 : La Répartition des chefs de
ménages par niveau d'étude 58
Graphique n°7 : La Répartition des chefs des
ménages selon leurs professions ..59
Graphique n°8 : Taux d'enregistrement des naissances
à l'Etat civil ..60
Graphique n°9 : La Répartition des
enquêtés selon qu'ils connaissent la personne habiliter
à
déclarer la naissance de l'enfant 62 Graphique
n°10 : La Répartition des enquêtés selon la
connaissance de la durée du délai
légal de l'enregistrement des enfants à l'Etat
civil. ..66 Graphique n°11: Répartition des
enquêtés selon qu'ils déclarent que l'enregistrement est
conditionné par le paiement d'une taxe. 68 Graphique
n°12 : Modèle pour la promotion de l'enregistrement des naissances
a l'Etat civil
79
Cartes
Carte administrative de la ville de Bukavu 45
xi
SIGLES ET ABREVIATIONS
Art. : Article.
BOM : Bureau des OEuvres Médicales.
CDE : Convention relative aux droits des enfants.
CEPGL : Communauté Economique des Pays des Grands Lacs.
CPN : Consultation Prénatale.
CPS : Consultation Préscolaire.
D : Décès.
E : Emigrants.
EDS : Enquête démographique et de santé.
EPSP : Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel. GINKI
: Groupe Industriel du Kivu.
I : Immigrants.
LPPE : Loi portant protection de l'enfant.
MICS : Enquête par grappes à indicateurs
multiples.
MISDAC: Ministère de l'Intérieur,
Sécurité, Décentralisation, et Affaire
coutumière.
N : Naissances.
OEC : Officiers de l'État civil.
OMD : Objectif du millénaire pour le
développement.
ONG : Organisation non gouvernementale.
ONU : Organisation des Nations Unies.
OUA : Organisation de l'Unité Africaine.
PMA : Paquet Minimum d'Activité.
PME : Petites et Moyennes Entreprises.
PNDS : Programme National de Développement Sanitaire.
Po : Population initiale.
Pt : Population totale.
RDC : République Démocratique du Congo.
SMNE : Soins de la Mère, du Nouveau-né et de
l'Enfant.
SPSS : Statistical Package for Social Sciences.
TGI : Tribunal de Grande Instance.
UNFPA. : Fonds des Nations Unies pour la Population. UNICEF :
Fonds des Nations Unies pour l'enfance.
VIH : Virus d'Immuno déficience Humaine.
0. INTRODUCTION
0.1. Contexte de l'étude
L'enfant qui, dans la Rome antique n'était qu'un «
objet de propriété » a acquis le statut de « personne
humaine en devenir » grâce au droit international des droits de
l'homme qui a émergé au cours du 20ème
siècle. Toutefois, il faut noter que de tous les instruments juridiques
internationaux ou régionaux créés au lendemain de la
deuxième guerre mondiale, c'est la Convention des Nations Unies relative
aux Droits de l'Enfant (CDE) adoptée le 20 novembre 1989 qui a
conféré à l'enfant son statut de « sujet de droit
» (KAHOU B., 2010).
A partir de ce moment, l'enfant devra bénéficier
d'une assistance et d'une protection juridique spéciale dans tous les
Etats membres de l'Organisation des Nations Unies (ONU) ayant ratifié
ladite convention par la prise en compte de ses dispositions pertinentes
spécifiques à l'enfant dans leurs dispositifs constitutionnels et
législatifs respectifs (KAHOU B., 2010).
Cela voudrait dire que ces Etats devront tout mettre en oeuvre
pour que tous les enfants soient enregistrés à l'Etat civil de
leur ressort.
En Afrique subsaharienne le taux d'enregistrement à
l'Etat civil ne dépasse pas les 35%. (KAHOU B., 2010)
En République Démocratique du Congo, seul un
enfant sur quatre est enregistré à l'Etat civil. Le taux
d'enregistrement des enfants de moins de 5 ans étant de 24,6%. Dans la
Province du Sud Kivu où nous avons effectué notre étude,
ce taux est de 24,7% (Ministère du Plan et de la Santé Publique,
2013-2014). A Bukavu ce taux est de 34,9% (Etat civil, 2014)
La Convention internationale sur les Droits de l'enfant
stipule que chaque enfant a droit à un nom, à une
nationalité et à la protection contre la privation de son
identité (CDE, 1989). L'enregistrement de la naissance est un moyen
fondamental de garantir ces droits aux enfants. Il rend légalement
l'enfant membre d'une famille et d'une nation, lui confère une
nationalité ainsi que le droit d'être protégé par
l'État quand celui des parents fait défaut.
Par l'acte d'enregistrement, l'enfant devient
bénéficiaire des avantages sociaux à travers ses parents,
comme l'assurance maladie. L'enregistrement de l'enfant à l'Etat civil
lui ouvre les portes aux droits que de nombreux adultes considèrent
comme acquis :Droit à la sécurité, à la protection
contre les abus et la violence, à l'accès à
l'éducation, à la bonne santé, au progrès et
à la mobilité et peut faire valoir ses droits à
l'héritage, le droit de se marier à la mairie, de posséder
un bien, de voter et de se présenter à une élection,
d'obtenir un
2
passeport, d'avoir un compte bancaire et d'obtenir un emploi.
L'enregistrement des enfants à l'Etat civil constitue également
une source fiable de statistiques sociodémographiques.
Un Monde digne des enfants stipule l'objectif
d'élaborer des systèmes pour garantir l'enregistrement à
l'Etat Civil de chaque enfant à la naissance ou peu après et de
préserver ainsi son droit à avoir un nom et une
nationalité, conformément aux lois nationales et aux instruments
internationaux compétents (UNICEF, 1999).
C'est dans cette optique que la loi portant protection de
l'enfant en RDC a prescrit que tout enfant a droit d'être
enregistré à l'Etat Civil dans les 30 jours qui suivent sa
naissance (JOURNAL OFFICIEL, 2009). Ce délai est porté à
90 jours par un projet d'amendement du Code de la famille.
Les enfants non enregistrés à leur naissance
dans le délai légal courent le risque de ne pas pouvoir
établir leur filiation et par conséquent, perdre les avantages et
privilèges qui en découlent dont le droit à
l'héritage. Ces enfants se voient de ce fait privés d'un droit
humain fondamental faute de production d'un acte juridique qui prouve notamment
leur âge et l'identité de leurs géniteurs. Ces enfants
risquent d'aller grossir les rangs des millions d'êtres humains
confrontés à la discrimination aux difficultés
d'accéder à certains services publics et privilèges les
plus élémentaires tels que les allocations familiales et autres
avantages connexes, l'éducation, les droits sociaux et politiques.
Sans enregistrement, les enfants n'existent pas d'un point de
vue juridique, ne savent pas qui sont leurs parents et n'ont pas de droits.
Cette absence d'identité à la naissance les poursuit tout au long
de leur vie.
L'instabilité politique à l'Est de la
République Démocratique du Congo (guerres à
répétition et l'insécurité
permanente), favorise l'enrôlement de ces enfants dans les milices,
les groupes armés et le trafic d'enfants (vers les
carrés miniers, dans les chantiers,...).
En outre, ne disposant pas de preuves de leurs âges ni
de leurs identités, ces enfants ne bénéficient pas
entièrement de la protection contre divers abus et autres formes
d'exploitation. Si l'enregistrement d'un enfant à sa naissance n'est pas
en soi une garantie pour l'accès à l'éducation, aux soins
de santé, à la protection ou la participation à la vie
sociopolitique, son absence, par contre, peut en constituer un frein ou un
obstacle.
Actuellement, la recrudescence des mouvements massifs des
populations dus entre autres aux guerres et conflits armés à
répétition, aux opérations militaires dans le cadre de
traquer les groupes armés, font de ce fait de l'enregistrement des
naissances une nécessité impérieuse plus que jamais. C'est
dans ce contexte qu'un édit provincial portant promotion
3
du droit à l'enregistrement des enfants non
enregistrés dans le délai a été initié par
la députée KINJA Mwendanga au niveau de
l'Assemblée Provinciale du Sud-Kivu.
L'édit vise plus l'enregistrement des enfants
nés en période des guerres ou des conflits armés,
c'est-à-dire les enfants issus d'un parent congolais ayant l'âge
de moins de 18 ans et dont le domicile ou la résidence était
établie dans la Province du Sud-Kivu pendant la période des
guerres, des conflits et ou des calamités naturelles ; ou encore les
enfants nés en refuge de l'un des parents congolais ayant sa
résidence ou domicile dans la Province du Sud-Kivu de 1996 à
2002.
Cet édit vise trois objectifs :
1. déterminer certaines mesures d'application des
normes régissant l'Etat civil en matière de l'enregistrement des
enfants non déclarés dans le délai légal
particulièrement en période de guerres et autres conflits
armés,
2. déterminer et préciser les obligations du
Gouvernement provincial en cette matière,
3. mettre en place un dispositif juridique pour
l'efficacité et l'efficience dans le mécanisme d'enregistrement
à l'Etat civil des enfants en tout temps et en toutes circonstances,
(KINJA, M, 2012).
Il est à signaler que la responsabilité
première de promouvoir et de protéger les droits fondamentaux des
enfants incombe à l'Etat. Il en est de même à quelques
différences et exceptions près, des personnes physiques et des
associations de la Société civile intéressées par
la question de ces droits au niveau local, national et international.
L'ignorance des droits susvisés constitue une forme de
violation des droits humains reconnus aux enfants par les instruments
juridiques nationaux et internationaux ratifiés par la République
Démocratique du Congo. (KINJA, M., 2012)
4
0.2. Problématique
Située dans la Région des grands lacs africains
à l'Est de la République Démocratique du Congo, la
Province du Sud-Kivu est l'une des provinces du pays où l'on enregistre
un taux de croissance démographique annuelle de l'ordre de 3,6% et 5,3%
dans la ville de Bukavu (Léon de St Moulin, 2004). En effet, selon le
résultat de l'Enquête Démographique et de Santé
réalisée en RDC en 2013-2014 par le Ministère du Plan et
de la Santé Publique, au Sud Kivu, l'indice synthétique de
fécondité est de7,7. Etant donné l'importance de ces
naissances, il y'a lieu d'accorder davantage attention à la protection
de cette frange de la population sur laquelle repose l'avenir du pays.
De nos jours, la protection des enfants est un problème
préoccupant et d'actualité. De par le monde, des journées
de réflexions et des activités sont entreprises pour trouver des
voies et moyens afin d'assurer le mieux-être et l'épanouissement
des enfants. Cela se traduit par des prises de décisions aux niveaux
internationaux et nationaux.
Sur le plan international, l'Assemblée
générale de l'Organisation des Nations Unies (ONU) a
adopté à l'unanimité en novembre 1989, la Convention
relative aux droits de l'enfant (CDE). Elle a pour but de changer la situation
des enfants partout où ils se trouvent en leur reconnaissant les
mêmes droits et en leur assurant la même protection afin de
favoriser leur développement et leur épanouissement. Les Etats
qui ont ratifié la Convention reconnaissent les droits contenus dans le
document qu'ils acceptent de respecter et s'engagent à les faire
connaître.
Sur le plan Continental, l'Organisation de l'Unité
Africaine (OUA) a adopté en juillet 1990 à Addis - Abeba
(Ethiopie) la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant. En
1992, les pays de l'OUA ont tenu à Dakar une conférence
internationale sur l'assistance aux enfants africains. Il s'en est
dégagé un consensus dit « consensus de Dakar » sur
l'urgence impérative d'améliorer les conditions de vie des
enfants africains. L'Organisation de l'Unité Africaine a aussi
consacré le 16 juin comme « journée de l'enfant africain
». Elle est célébrée chaque année dans tous
les pays africains (Yèlba P., 2008).
Sur le plan national, la République Démocratique
du Congo a signé la Convention relative aux droits de l'enfant en
Novembre 1989 et elle a ratifié la charte africaine en Juillet 1999.
Depuis l'entrée en vigueur de la convention relative aux droits de
l'enfant, la République Démocratique du Congo a promulgué
la loi portant protection de l'enfant et le code de la famille. Cette loi et la
Constitution de la République tiennent compte des droits de l'enfant.
5
Ainsi, pour protéger l'enfant, il est nécessaire
de commencer par s'assurer qu'il est enregistré à l'Etat civil et
qu'il possède un acte de naissance. Au-delà de la protection des
enfants, l'enregistrement systématique des naissances contribue
également à la réalisation des objectifs du
millénaire pour le développement (OMD) qui sont relatifs à
l'élimination de la pauvreté et de la faim (OMD 1), à
l'enseignement primaire universel (OMD 2), à la réduction de la
mortalité infantile (OMD 4). Le but fondamental du système
d'enregistrement des naissances est d'aider à identifier chaque individu
vivant sur un territoire national. Ainsi, lorsqu'il fonctionne convenablement,
comme le système d'Etat civil en général, il peut à
la fois servir les intérêts des individus et ceux de l'Etat voire
de son administration. (MIMCHE, H. & AGBEVIADE D., 2012). Dans
l'idéal, l'enregistrement des naissances doit faire partie d'un
système d'Etat civil efficace qui reconnaît l'existence d'une
personne devant la loi, établit les liens communautaires de l'enfant,
lui donnant tout droit sur un territoire géographique bien défini
et garde la trace des évènements principaux de la vie d'un
individu dès sa naissance à sa mort, en passant par son mariage
(MIMCHE, H. & AGBEVIADE D., 2012).
En Afrique de l'ouest et du centre, seulement un enfant sur
trois est enregistré à la naissance et trois nouveaux nés
sur dix en Afrique subsaharienne. En privant à ces enfants des documents
juridiques auxquels ils ont droit, on les prive de leur nom, de leur
identité et on hypothèque leur avenir de citoyen (THIOYE D.,
2005)
Selon les estimations de l'UNICEF, 41% des naissances
intervenues dans le monde en l'an 2000 n'ont pas été
enregistrées, sapant le droit de plus de 50 millions d'enfants à
une identité, un nom et une nationalité ; bref pour qui l'avenir
risque d'être compromis (Yèlba P., 2008).
Il faut souligner que les données quantitatives
disponibles concernant les enfants non enregistrés à
l'état civil ne sont pas exhaustives. Beaucoup d'enfants naissent chaque
jour à domicile dans les zones difficilement accessibles ou
éloignées de l'administration. Pour susciter une dynamique de
prise de conscience autour de cette problématique, la session
extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies
consacrée aux enfants et tenue en mai 2002 avait recommandé aux
Etats membres de mettre en place des systèmes d'enregistrement de tous
les enfants à la naissance et de respecter le droit de chaque enfant
à un nom et à une nationalité
conformément à la CDE. De même, lors de la première
Conférence de l'Afrique de l'Ouest et du Centre sur l'enregistrement des
naissances qui s'est tenue à Dakar en 2004, les Etats participants,
parmi lesquels la République Démocratique du Congo, ont
décidé de faire de l'année 2005 l'année pour
l'enregistrement
6
total et gratuit de tous les enfants âgés de 0
à 18 ans (MIMCHE H. & AGBEVIADE D., 2012).
Cependant, malgré la mise en place de mesures
encourageantes visant à rendre obligatoire la déclaration des
naissances et l'engagement de la société civile, nombreux sont
des enfants nés et vivant dans la Province du Sud-Kivu, et plus
particulièrement dans la ville de Bukavu, qui échappent à
l'enregistrement à l'Etat civil et parmi cela dont la naissance a
été déclarée nombreux parmi eux ne
détiennent pas d'acte de naissance à cause du dysfonctionnement
du service de l'Etat civil, de la négligence et/ou de l'ignorance des
parents.
Les données du rapport de l'Enquête
Démographique et de Santé indiquent qu'en République
Démocratique du Congo un enfant sur quatre (25 %), parmi les enfants de
moins de 5 ans a été enregistré et seulement 14 %
détiennent l'acte de naissance.
Au Sud-Kivu, Selon le même rapport, 24,7% d'enfants de
moins de 5 ans ont été enregistrés à l'Etat civil
parmi lesquels 16,3% ne détiennent pas l'acte de naissance. Quant au
rapport de l'Etat civil de la mairie de Bukavu, en 2014, le taux de couverture
de l'enregistrement des naissances a été de 34,9%. Le nombre
d'enfants qui seraient aujourd'hui privés d'une existence légale
et auraient besoin d'un jugement supplétif établissant leur
identité reste donc important. Par ailleurs, faute d'un enregistrement
systématique dans le délai requis, les nouvelles naissances
viennent encore grossir les effectifs des enfants non déclarés
à l'Etat civil.
Nous avons décidé de conduire cette
étude, en vue de mieux identifier et comprendre les barrières
à l'origine du non enregistrement des naissances à l'Etat civil
et du dysfonctionnement du système d'Etat civil Congolais en
matière de l'enregistrement des naissances.
Notre étude est focalisée sur la ville de Bukavu
chef-lieu de la Province du Sud-Kivu.
7
0.3. Question de la recherche
Pour cette étude, nous avons formulé notre question
principale de la manière suivante:
y' Quelles sont les raisons majeures du non enregistrement des
naissances à l'Etat civil
dans la ville de Bukavu ?
Les questions secondaires sont :
y' Quel est le taux réel de couverture de l'enregistrement
des naissances dans la ville de
Bukavu ?
y' Quelles sont les conséquences du non enregistrement des
naissances à l'Etat civil
dans la ville de Bukavu.?
y' Que faut-il faire pour que l'enregistrement des naissances
à l'Etat civil dans la ville
de Bukavu soit exhaustif?
0.4. Objectif
L'objectif principal de cette étude est de contribuer
à l'enregistrement exhaustif des naissances à l'Etat civil dans
la ville de Bukavu.
Plus spécifiquement, il s'agira de :
1. déterminer le taux de couverture de l'enregistrement
des naissances dans la ville de Bukavu,
2. identifier les principaux obstacles liés à
l'enregistrement des naissances à l'Etat civil dans la ville de
Bukavu,
3. dégager les conséquences éventuelles du
non enregistrement des naissances à l'Etat civil dans la ville de
Bukavu,
4. proposer des voies et moyens pour réduire les
barrières à l'enregistrement des naissances dans la ville de
Bukavu,
8
0.4. Hypothèse de travail.
Selon Quivy Raymond et Luc Van Campenhoudt (1998),
l'hypothèse se présente sous forme des propositions de
réponses aux questions que pose le chercheur. Elle constitue en quelque
sorte de réponse provisoire et relativement sommaire qui guide le
travail de recueil et d'analyse des données. Ces réponses
provisoires devront en revanche être testées, corrigées et
approfondies par lui.
Ainsi donc, nous estimons que :
y' le taux de couverture de l'enregistrement des naissances
dans la ville de Bukavu serait de 30%
y' les principaux obstacles à l'enregistrement des
naissances à l'Etat civil dans la ville de Bukavu seraient
principalement l'ignorance, la négligence, l'oubli, l'absence des
centres d'Etat civil secondaires,
y' les conséquences éventuelles du non
enregistrement des naissances à l'Etat civil dans la ville de Bukavu
seraient entre autres l'accès limité aux services sociaux de base
(la scolarisation, les soins de santé,), la difficulté de voyager
à l'étranger, la privation des droits à l'héritage,
la privation de la nationalité,...
y' rendre l'enregistrement des naissances à l'Etat
civil exhaustif dans la ville de Bukavu supposerait, la mise en place effective
des centres d'Etat civil secondaires, la forte sensibilisation des
ménages, ...
0.5. Choix et Intérêt du sujet.
Plusieurs raisons nous ont motivé à nous pencher
sur ce sujet partant du constat alarmant actuel et plus particulièrement
dans notre pays où des milliers d'enfants ne bénéficient
pas de ce droit relatif à leur enregistrement dès la
naissance.
Les conséquences sont très étendues et
parfois désastreuses comme nous l'avons souligné
précédemment. Les personnes sans pièces d'Etat civil ne
peuvent continuer leur scolarité, ils ne peuvent avoir accès a
certains services administratifs, ils ne sont pas reconnus comme de
véritables citoyens car étant et vivant dans « l'incognito
», tels des clandestins ! On pourrait même dire que ces enfants
deviennent transparents, on ne les voit plus, on ne les compte plus! L'ampleur
du phénomène ainsi que les différentes incidences qu'il
pourrait avoir sur les données statistiques (recensement, fichier
électoral, programme de développement,..) sur la scolarité
des enfants, la reconnaissance de la citoyenneté d'une personne, le
respect des droits de l'enfant,... sont autant de faits qui nous poussent
à nous intéresser à ce sujet et à étudier
les stratégies qui peuvent être développées pour
sensibiliser les décideurs politiques,
9
les partenaires au développement et les populations.
Nous restons convaincus par ailleurs que tout processus de développement
durable doit placer au coeur de ses préoccupations l'enfant, que nous
considérons comme le meilleur investissement possible
En tant que démographe, soucieux de l'avenir de notre
ville, de notre Province et de la destinée de chacun de ces enfants,
nous ne pouvions rester insensibles à une telle
"inégalité". L'enregistrement de la naissance est crucial pour
s'assurer que les enfants sont comptés et obtiennent l'accès
à des services essentiels comme ceux de la santé, de la
sécurité sociale et de l'éducation. Composante
intégrale des dispositifs d'Etat civil, les renseignements
démographiques fournis par l'enregistrement des naissances sont
indispensables aux gouvernements pour créer et surveiller des
statistiques sur la population nationale. L'amélioration des registres
d'Etat civil sur les naissances fournit des données statistiques qui
sont cruciales pour la planification, la prise de décision, les
activités de suivi et les politiques destinées à
protéger les enfants (UNICEF, 2013).
Leurs statistiques sont un élément essentiel de
la planification du développement humain. La connaissance en temps voulu
de l'effectif de la population d'un pays donné et de ses
caractéristiques est l'une des conditions préalables à la
planification socio-économique.
Etant donné qu'une population s'accroît par
l'augmentation des naissances et décroît par la soustraction des
décès, l'information sur le nombre de naissances et de
décès touchant une population, est critiqué pour
l'évaluation de l'accroissement naturel (ou de la diminution) et des
variations annuelles de l'effectif de la population et de sa structure.
L'information sur le nombre de naissances survenant au cours d'une
période donnée, classée en fonction de certaines
caractéristiques des femmes qui donnent naissance, constitue une base
d'analyse de la dynamique de la reproduction. Lorsque l'enregistrement des
données d'état civil concernant les naissances, les
décès et les mariages est satisfaisant, il produit une foule
d'informations pour l'analyse des divers aspects de l'évolution de la
population et de ses corollaires. (Nation Unies, 2003)
0.6. Cadre conceptuel du Sujet
Variable indépendante
Non enregistrement des naissances.
10
Victime d'une exploitation de tout genre et la difficulté
d'accéder à un emploi
Des problèmes d'inscription à l'école
Difficulté de voyager à l'étranger
Des problèmes de filiation
Non reconnu par l'Etat
Problème de l'héritage
Privation des droits
Effets
Droit à la nationalité
Pont
Rapprocher des services de l'Etat civil des populations
Pont
Sensibiliser et mobiliser toutes les couches de la population
Niveau d'étude du Chef de ménage
Léguer le pouvoir aux préposés à
l'Etat civil pour la signature des actes de naissances
Revoir à la baisse les frais liés au jugement
supplétif et assouplir les démarches y afférents
Impliquer l'Etat pour éviter la rupture des stocks
Enregistrement de la naissance du chef de ménage et de son
conjoint
Renforcer les capacités de l'Etat civil
Informatiser le système d'enregistrement
Enregistrement exhaustif des naissances Variable
dépendante7
11
Le non enregistrement des naissances (variable
indépendante) produit entre autre conséquences la privation de
droit, le non reconnaissance par l'Etat, la difficulté de voyager
à l'étranger, la difficulté d'être inscrit à
l'école, le droit à la nationalité, l'exposition à
l'exploitation de tout genre, la difficulté d'accéder à un
emploi, le problème de prouver sa
filiation et d'héritage. Cependant, certains
paramètres peuvent rendre effectif l'enregistrement des naissances
à l'Etat civil, ils constituent ainsi un pont entre la variable
indépendante et la variable dépendante. Il s'agit du
rapprochement des services de l'état civil des populations, de la
sensibilisation et mobiliser toutes les couches de la population, de
l'implication parfaite de l'Etat pour éviter la rupture des stocks, de
léguer le pouvoir aux préposés à l'Etat civil pour
la signature des actes de naissances, du renforcement des capacités
humaines et institutionnelle de l'Etat civil,...
0.7. Difficultés rencontrées
En effet, il n'existe pas beaucoup d'écrits sur notre
sujet de recherche, cela ne nous a pas facilité la tâche ; ce qui
nous a souvent amené à multiplier les efforts pour cerner
certains paramètres du problème, faisant ainsi un travail de
pionnier. Au-delà de cette première difficulté notons
également que pendant la phase de l'enquête, d'autres contraintes
non moins importantes se sont posées dans le cadre de cette étude
et sont de différentes natures. Ainsi, si nous n'avons pas
rencontré de méfiance de la part des autorités qui
étaient imprégnées grâce aux travaux
antérieurs d'autres chercheurs, certains chefs de ménage ont
marqué une certaine réticence, voyant dans notre travail des
objectifs politiques. Il fallait prendre du temps pour leur expliquer l'objet
et l'importance de notre étude.
Il faut ajouter aussi les difficultés d'ordre
matériel et financier du fait que nous avons mené cette
étude sans bourse ni aide spécifique. Tous ces problèmes
sont directement ou indirectement à l'origine de certaines insuffisances
que comporterait ce travail.
0.8. Subdivision du travail
Hormis l'introduction générale et la conclusion,
notre travail s'articule autour de trois chapitres :
Le premier traite de la revue de la littérature, le
deuxième décrit la considération méthodologique et
le troisième présente et analyse les résultats de notre
recherche.
12
CHAPITRE PREMIER : LA REVUE DE LA LITTERATURE
I.1. Définition des concepts
I.1.1. Une cause
Selon Microsoft Encarta 2009, une cause, est une raison
déterminante, elle a comme Synonyme : motif
I.1.2 Une conséquence
Microsoft Encarta 2009 définit une conséquence
comme étant l'effet direct particulièrement important et souvent
fâcheux (d'une action ou d'un phénomène)
I.1.3. L'Enregistrement à la naissance :
L'enregistrement à la naissance c'est l'inscription
officielle d'un enfant à la naissance. Il s'agit d'une procédure
administrative de reconnaissance permanente et officielle de l'existence d'un
enfant. Celui-ci, comme le stipule l'article 7 de la convention des Nations
unies relative aux droits de l'enfant, doit être enregistré
dès sa naissance. De ce fait, il a les droits d'acquérir un nom,
une nationalité et dans la mesure du possible de connaître ses
parents et d'être élevé par eux.
I.1.4. Le Certificat de naissance
Est une déclaration écrite qui émane de
l'autorité médicale et qui atteste que la naissance est survenue
dans les installations médicale de sa juridiction.
I.1.5. L'Acte de naissance
L'acte de naissance est une attestation délivrée
par l'officier de l'état civil pour prouver la naissance. Toute
naissance doit obligatoirement être déclarée auprès
de l'officier de l'état civil.
La loi portant protection de l'enfant en RDC a prescrit que
tout enfant a droit être enregistré à l'Etat Civil dans les
30 jours qui suivent sa naissance. Ce délai a été
porté à 90 jours par un projet d'amendement du code de la
famille.
La déclaration est faite par les parents ou par toute
autre personne ayant assisté à l'accouchement. La
déclaration de naissance est une obligation pour les parents
(père et mère.)
Pour être valable, la déclaration de naissance doit
obéir à quatre (4) conditions qui sont :
13
y' La déclaration de naissance doit être faite
dans les trois (3) mois qui suivent la naissance. Lorsque l'accouchement a eu
lieu à domicile, les parents doivent présenter l'enfant à
une formation sanitaire pour qu'on leur délivre un certificat de
naissance; à défaut, ils peuvent faire noter les dates et heures
de naissance par une personne capable de le faire.
y' La déclaration doit être sincère,
c'est-à-dire qu'elle doit être conforme à la
réalité.
y' La déclaration de naissance doit être faite
par une personne habilitée à le faire.
y' La déclaration de naissance doit être faite
auprès d'une autorité habilitée à la recevoir.
L'acte de naissance doit sous peine de nullité,
contenir les éléments tels que : l'année, le mois, le
jour, l'heure de naissance, le lieu de naissance, le sexe de l'enfant, les noms
et prénoms de l'enfant, les noms, prénoms, âges, profession
et domiciles du père et de la mère, et s'il y a lieu celui du
déclarant, l'année, le mois, le jour et l'heure où l'acte
sera reçu, les noms , prénoms et qualité de l'officier de
l'état civil.
Cet acte rédigé et signé, ne peut
être modifié ou rectifié que par une décision
administrative
ou judiciaire.
I.1.6. L'Extrait d'acte de naissance.
Selon Microsoft Encarta 2009, l'extrait de naissance est un
document certifié conforme qui reproduit la partie du registre des
naissances où figure le nom de l'intéressé
I.1.7. L'Attestation de naissance.
Une attestation de naissance est une pièce
écrite délivrée par l'officier d'Etat civil pour certifier
la véracité de la naissance.
I.1.8. Le jugement supplétif d'acte de
naissance.
Un jugement supplétif c'est la décision rendue par
le Président du tribunal pour autoriser l'officier de l'état
civil à inscrire certaines déclarations (naissance, mariage,
décès,...) sur les registres. Il est nécessaire lorsque la
déclaration n'a pas été faite dans le délai.
Lorsqu'une naissance n'a pas été déclarée dans le
délai de trois (3) mois prévue par les textes, l'officier
d'état civil ne peut le relater sur ses registres qu'en vertu d'un
jugement rendu par un tribunal.
14
Il existe différents cas de figures :
- Le cas d'enfant né dans une formation sanitaire et
pour lequel il existe une attestation d'accouchement, mais qui n'a pas fait
l'objet d'une déclaration dans le délai.
- Le cas d'enfant né à domicile et pour lequel il
n'existe pas de preuve écrite de la naissance (date, heure, lieu de
naissance non connus et nécessité de recourir à des
témoignages...). Lorsque les registres ont été perdus ou
détruits (incendie, inondation...).
- Le cas d'enfant dont la filiation a été
contesté jusqu'à ce qu'il ait deux (2) ans.
Dans les trois (3) premiers cas, le tribunal compétent
est le Tribunal pour enfant du lieu de la naissance. Le tribunal rend un
jugement supplétif d'acte de naissance qui supplée à
l'absence de déclaration.
Dans le quatrième cas, le tribunal compétent est
le tribunal de grande instance (TGI) ; celui-ci rend un jugement
déclaratif qui va suppléer à l'absence de
déclaration.
I.1.9. L'Etat civil
C'est l'ensemble des éléments de la filiation
qui identifie un individu et individualise une personne dans son milieu. Par
extension c'est l'appellation donnée aux services administratifs d'une
commune qui reçoivent les déclarations et qui conservent les
registres concernant les naissances, les reconnaissances d'enfants naturels,
les mariages et les décès. Cette définition rejoint celle
du code de la famille, qui dit que l'état civil permet aux citoyens
d'attester des événements importants de leur existence
(naissance, mariage, décès...) c'est à dire les
éléments constitutifs de l'état des personnes.
I.1.10. L'Officier d'Etat civil
C'est toute personne investie des pouvoirs de recevoir des
déclarations et de délivrer des actes (copies) de ces
déclarations. Pour ce faire, il assure la tenue des registres.
Selon le lexique de termes juridiques, l'officier d'Etat civil
est un officier public chargé de la tenue et de la conservation des
actes de naissance.
Les fonctions d'officiers de l'état civil sont remplies
par les chefs de circonscriptions administratives et par les maires ou leurs
adjoints. Dans les centres principaux d'état civil, ces autorités
peuvent déléguer à un ou plusieurs de leurs agents
titularisés dans un emploi permanent, leurs fonctions d'officiers
d'état civil pour la tenue des registres de naissances. Mais elles
doivent surveiller l'exercice de ces compétences
déléguées.
15
I.2. L'Enregistrement des naissances à l'Etat
Civil.
I.2.1 L'Historique de l'enregistrement à
l'état civil à ses origines.
Avant la Révolution Française de 1789,
l'état civil n'avait d'abord rien d'officiel. Pendant tout le Moyen Age,
il n'y avait aucun procédé régulier pour constater les
naissances, les mariages et les décès. La preuve de ces faits se
disait par les modes ordinaires, notamment les témoignages.
Cependant, le Clergé Catholique conservait la preuve
par écrit de certains actes religieux qui se trouvaient être en
même temps les faits d'état civil, ou qui tout au moins, les
accompagnaient : baptême, mariage, sépulture.
En effet, il était demandé aux curés ou
aux vicaires de tenir obligatoirement des registres et ceci évidement,
dans un but uniquement religieux. La conservation de ces renseignements
permettait d'effectuer des recherches nécessaires pour assurer le
respect des prescriptions ecclésiastiques telles que l'interdiction des
mariages entre parent. Mais la généalogie des parents
n'était pas antérieurement établie avant cette pratique,
les individus pouvaient se marier de bonne foi entre eux dans l'ignorance de
leurs parentés respectives.
Par ailleurs, il conviendrait de signaler que les
données recueillies par le Clergé étaient en fait
destinées à constater le paiement religieux afférent aux
événements eux mêmes.
La royauté, malgré les imperfections des
registres paroissiaux ou registres de catholicité s'est rendue compte de
leur incontestable utilité et a prescrit de règle pour leur bonne
tenue.
C'est au mois d'Avril 1539 sous le règne de
François 1er que l'ordonnance de Villiers Cotterêts a
jeté les premiers fondements d'une organisation réellement
laïque par son but, sinon par ses moyens. Cette ordonnance concernait
l'inscription des décès et des baptêmes, et à cette
occasion la mention de la naissance.
L'ordonnance de Blois de 1579 prescrivait que des registres
soient pour la constatation des mariages.
Cette réforme s'accompagnait de l'interdiction faite
aux juges de ne recevoir d'autres preuves de l'Etat civil que celles
résultant des registres.
En outre pour assurer la conservation des actes, l'article 53
de l'ordonnance de Villers-Cotterêts et l'article 181 de l'Ordonnance de
Blois ordonnaient le dépôt aux greffes des juridictions royales
des registres utilisés l'année précédente.
Dans ces conditions tous ceux qui n'étaient pas de la
religion catholique se trouvaient exclus du bénéfice de
l'institution royale et demeuraient réduits à prouver leur
état civil par les moyens anciens.
16
Quant aux protestants quoi qu'il existe des registres depuis
1558, ce fut le synode national de 1559 qui prescrivait la tenue des registres
de mariage et de baptême. Une déclaration interprétative de
l'Edit de pacification d'Ambroise de 1563 autorisa les pasteurs à
baptiser à charge pour eux de faire enregistrer les actes au greffe des
juridictions locales et l'Ordonnance de 1579, quoi qu'elle fût muette
à leur endroit leur fut en fait assez souvent appliqué.
(Toutefois les registres de sépultures n'apparaissaient que vers
1584)
En 1664, un arrêt du conseil d'Etat leur confia
officiellement la tenue des registres avec obligation d'en tenir un double et
de le déposer au greffe.
Mais les entraves apportées à l'exercice du
culte protestant rendent inapplicable l'arrêt de 1664 et, là
où les temples furent supprimées, les pasteurs dirent être
commis par les intendants pour établir et déposer au greffe
à des fins d'enregistrement, les listes des baptêmes, et
même dans certains lieux celles des mariages.
La révocation de l'Edit de Nantes le 18 Octobre 1685,
interdisant l'exercice du culte reformé (sauf en Alsace), ne conserva
que les registres mortuaires qui devaient être tenus par un juge
royal.
La déclaration de 1736 établit des registres
spéciaux tenus par l'autorité civile pour les personne n'ayant pu
avoir la sépulture catholique.
Il a fallu attendre 1787 pour que l'Edit de tolérance
autorisa la réhabilitation des mariages antérieurs et prescrivit
l'enregistrement des actes à venir devant un officier de justice avec
tenue d'un double conservé au greffe de la juridiction
supérieure.
C'était un premier pas dans la voie de la
sécurisation des actes d'Etat civil.
Mais cette sécurisation était incomplète
suite aux règlementations de l'Edit de 1787 qui ne s'appliquaient pas
aux catholiques ; les actes de ces derniers continuaient, comme par le
passé, à être dressés par les curés des
paroisses.
C'est le législateur révolutionnaire qui
différencia l'aspect social de l'Etat civil de son caractère
religieux.
Cependant, les citoyens conservent dès ce
moment-là, la liberté qu'ils ont tous de consacrer aux
naissances, aux mariages et aux décès par des
cérémonies du culte auquel ils sont attachés et par
l'intervention des ministres de ce culte. Le clergé paroissial a
continué, du reste, à tenir des registres qui ne servent que
devant l'autorité ecclésiastique. Ils gardent cependant leur
force probante pour tous les faits antérieurs à 1792 ; en outre,
ces registres sont parfois encore utilisés aujourd'hui en justice
lorsqu'il s'agit de suppléer des actes perdus ou détruits.
L'élaboration du code civil promulgué le 21 Mars 1804 par
Napoléon 1er fut l'occasion d'une reforme
générale des textes précédemment appliqués
(ANGONOU A., 1999).
17
I.2.2. Les effets de l'enregistrement à l'Etat civil
et ses implications depuis les millénaires
Chaque pays a besoin de connaître ses statistiques
démographiques, ses caractéristiques et ses tendances en termes
de naissances, de décès et autres indicateurs fondamentaux tels
que les taux de mariage, de divorce et de fécondité. Autrement
dit, chaque Etat a besoin de savoir combien de gens vivent sur son territoire,
et quels plans il doit préparer pour répondre à leurs
besoins.
L'Etat civil est par exemple le meilleur moyen de mettre
à jour les données démographiques collectées tous
les dix ans. Un enregistrement efficace fournissant des informations
détaillées sur la croissance démographique à chaque
niveau administratif (du local au national) permet à l'Etat
d'apprécier non seulement les tendances générales de la
fécondité et de la mortalité, mais aussi de les
différencier selon les groupes de population et les niveaux
administratifs. Il permet une analyse de ces taux par âge, et la mise au
point de projections démographiques. Il aide à identifier les
disparités (géographiques, sociales ou selon le sexe) sur le
territoire national, les régions les moins développées
pouvant avoir les taux d'enregistrement des naissances les plus faibles, et les
plus grands besoins en matière de services et de soutien actif. S'il n'y
a pas de données démographiques précises, ces
régions courent le risque d'être oubliées et de ne pas
recevoir les ressources qui leur seraient nécessaires. L'absence de
telles données risque donc de renforcer l'exclusion de personnes
déjà en marge de la vie sociale et économique de leur
pays.
Les données fournies par un Etat civil fonctionnel
permettent une planification, une élaboration et une mise en oeuvre
efficaces des politiques de développement, en particulier dans les
domaines de la santé, de l'éducation, de l'habitat, de l'eau et
de l'assainissement, de l'emploi, de l'agriculture et de l'industrie. Elles
renforcent l'aptitude du pays à contrôler et évaluer
l'impact de ces politiques et aident les gouvernements à allouer les
ressources appropriées à ceux qui en ont le plus besoin,
réduisant par-là les disparités. De plus, les
données d'état civil ont une valeur inappréciable dans
l'approche du cycle vital du développement humain. On peut s'en servir
pour planifier et coordonner les efforts en matière de vaccination,
contrôler la croissance des enfants, promouvoir l'inscription de tous les
enfants à l'école primaire, surveiller et arrêter l'abandon
scolaire, surtout parmi les fillettes, et vérifier d'autres points
clés dans la vie d'un enfant.
Des données démographiques précises et
complètes sont utiles aussi à la communauté
internationale, et en dernière analyse aux enfants eux-mêmes, du
fait qu'elles aident les organisations internationales, les institutions
financières et les ONG à programmer leurs activités avec
plus de précision, pour un plus grand impact (UNICEF, 2002).
18
I.2.3. L'enregistrement à l'Etat civil et les Etats
modernes.
Lorsqu'un système d'enregistrement des faits
d'état civil et d'établissement de statistiques de l'Etat civil
fonctionne adéquatement et normalement, il constitue une source
très précieuse d'informations-Il permet une utilisation constante
et permanente de données collectées. Le respect par tous et dans
le délai des obligations d'enregistrement en communiquant au bureau
local d'enregistrement des faits d'état civil des informations
immédiates et exactes sur les événements d'état
civil et leurs caractéristiques servent aussi bien
l'intérêt public que les intérêts individuels.
Dans cette optique, l'enregistrement des faits d'état
civil est rendu obligatoire et des amendes sont fixées en cas de
manquement à ces obligations.
Par ailleurs, des mesures incitatives sont prévues
comme la gratuité de l'enregistrement, même si les délais
légaux ont expiré.
Cependant, la principale incitation consiste à
souligner les avantages que l'enregistrement présente pour l'individu et
la famille; ainsi, il est indispensable que l'organisme administrant le
système d'enregistrement de faits d'Etat civil encourage la population,
volontairement dans la mesure du possible et sans mesure coercitive, à
prendre conscience des objectifs du système d'enregistrement des faits
d'état civil et d'établissement de statistiques de l'état
civil ainsi que des avantages pour chacun de l'enregistrement des faits
d'état civil et actes juridiques concernant l'état civil. Le
meilleur moyen d'encourager cette sensibilisation consiste à
réaliser des programmes d'information publique sur les besoins et
procédures en matière d'enregistrement ainsi que sur
l'intérêt que présente l'enregistrement des faits d'Etat
civil pour les individus qui peuvent ainsi obtenir à tout moment et pour
quelque raison que ce soit des preuves officielles de la réalité
de ces événements de même que pour les organismes publics
et privés qui sont tenus d'accepter les certificats d'enregistrement en
tant que documents publics attestant l'information qu'ils contiennent.
Si chacun comprend la fonction juridique essentielle que cet
enregistrement est appelé à exercer de par la loi, il n'y a pas
de meilleures incitations à une participation active à ce
système. A part cet intérêt individuel, les informations
rassemblées par .la méthode d'enregistrement présentent
aussi d'importants avantages pour le fonctionnement adéquat de la
société à laquelle appartiennent l'individu et la famille,
de sorte qu'à moyen et à long terme chacun a tout à gagner
de l'élaboration et de l'exécution de programmes publics
fondés sur les statistiques établies à partir des
données d'enregistrement. La fonction statistique confiée au
système d'enregistrement des faits d'état civil permet de
disposer d'informations complètes et fiables qui revêtent une
valeur
19
Irremplaçable dans les domaines politiques et des
programmes publics. Ces données statistiques ont de nombreuses
utilisations dans le domaine de la santé publique, des services et
programmes sociaux, de la planification familiale, de la recherche
médicale, de la recherche sociale et démographique, des
programmes de santé, maternelle et infantile, des études
génétiques, du contrôle des maladies infectieuses, des
études et causes de la mortalité, etc.
A titre d'exemple et d'illustration, sont passées en
revue, certaines des contributions les plus importantes de l'enregistrement des
faits d'Etat civil au fonctionnement de la société. (Nations
Unies, 1971)
La promotion de l'état civil constitue un enjeu capital
pour toute action relative à la maîtrise de la démographie.
(UNICEF, 2013)
Les états civils constituent enfin une source
d'information statistique sur la population qui permet une vision prospective
du développement urbain, et par suite des investissements et services
à mettre en place : campagnes de vaccination à prévoir,
établissements scolaires ou hospitaliers à créer, etc.
I.2.4. L'enregistrement à l'Etat civil et le
développement socioéconomique des nations modernes.
Les statistiques de l'Etat civil sont un élément
essentiel de la planification du développement humain. La connaissance
en temps voulu de l'effectif de la population d'un pays donné et de ses
caractéristiques est l'une des conditions préalables à la
planification socio-économique. Etant donné qu'une population
s'accroît par l'augmentation des naissances vivantes et
décroît par la soustraction des décès, l'information
sur le nombre de naissances et de décès touchant une population,
est critiquée pour l'évaluation de l'accroissement naturel (ou de
la diminution) et des variations annuelles de l'effectif de la population et de
sa structure.
L'information sur le nombre de naissances vivantes survenant
au cours d'une période donnée, classée en fonction de
certaines caractéristiques des femmes qui donnent naissance, constitue
une base d'analyse de la dynamique de la reproduction.
L'information sur les décès, classée en
fonction de certaines caractéristiques du défunt, notamment
l'âge et le sexe, est nécessaire au calcul des tables de
mortalité et pour l'évaluation des probabilités de
décès à différents âges.
Les estimations de fécondité et de
mortalité qui en découlent sont essentielles à des fins
diverses, y compris pour comprendre les moteurs de la croissance de la
population concernée; une évaluation des aspects humains du
développement socio-économique, l'appréciation des
20
risques de décès parmi les hommes et les femmes
à certains âges, à des fins d'assurance et de
sécurité sociale, et les projections démographiques.
Les statistiques de l'Etat civil découlant de
l'enregistrement des faits d'état civil sont la seule source
d'information sur la mortalité par cause de décès, qui
soit représentative sur le plan national. Ce type d'information est
d'une valeur inestimable pour l'évaluation et le suivi de l'état
de santé d'une population et pour la planification de mesures sanitaires
appropriées. L'enregistrement des décès en temps opportun
par cause peut fournir des indications précoces sur la morbidité
actuelle, ce qui permet de mettre au point des stratégies
d'intervention. Bien que d'autres sources d'information soient disponibles pour
la mesure de la fécondité et l'analyse de ses
déterminants, il n'existe pas encore de méthode de remplacement
pour se substituer aux données des registres de l'état civil en
ce qui concerne la mesure directe de la mortalité des adultes et
l'analyse des causes de décès et leur relation avec les
caractéristiques des défunts.
Les statistiques de l'Etat civil telles qu'elles
découlent des données des registres de l'état civil sont
la seule source qui puisse servir de base à une diversité
d'études épidémiologiques, y compris l'évaluation
des risques de mort prématurée par sexe et par âge,
l'évaluation de risques relatifs de décès parmi les
diverses sous-populations et l'analyse des tendances relevées dans le
risque de décès lié à des causes
particulières.
Ces statistiques comportent également des
données sur l'incidence des mariages, des divorces, des annulations et
des séparations de corps. Les données concernant ces questions
permettent l'analyse de la nuptialité, et, dans le cadre des
informations sur la fécondité, elles permettent d'étudier
la constitution de la famille. En raison des différences culturelles
marquant le degré de formalisation du mariage et les variations dans les
modes légalement reconnus de contracter le mariage, il arrive souvent
que les statistiques relatives à cet aspect de la dynamique de la
population n'offrent pas de points de comparaison d'un pays à l'autre.
On constate notamment que les unions consensuelles apparaissent rarement dans
les données de l'Etat civil. Toutefois, telle qu'elle est
consignée dans les registres, l'information sur les mariages
contractés, et la fréquence des dissolutions de mariages
officiellement sanctionnées, quelle qu'en soit la forme, est utile en ce
qu'elle permet d'évaluer l'impact social que peuvent avoir sur la
population ces aspects de la constitution de la famille.
Les mères célibataires et leurs enfants
constituent un groupe particulièrement vulnérable dans presque
toutes les populations. Pour fournir à ce groupe des services
appropriés, on aura sans doute besoin d'informations fiables sur leur
nombre et les variations de tendances au cours du
21
temps, ce qui ne peut être fourni que par un
système d'enregistrement des faits d'état civil bien
conçu. Cette question appelle une évaluation de la
fréquence des naissances illégitimes. Lorsque
l'enregistrement des données concernant les naissances, les
décès et les mariages est satisfaisant, il produit un nombre
d'informations pour l'analyse de divers aspects de l'évolution de la
population et de ses corollaires. Cependant, même lorsque les
données relatives à une question particulière laissent
à désirer, la régularité des processus
démographiques, combinée à l'existence d'autres sources
d'information, permettent d'ajuster ou de corriger les lacunes relevées
dans les données dérivées des registres au lieu d'avoir
les informations incomplètes.
Les données adéquates fournies par les registres
concernés, qui atteignent un haut niveau de couverture nationale offrent
également la possibilité d'évaluer les disparités
à l'échelon régional, ce qui fournit des précieuses
informations pour la planification régionale et l'allocation
appropriée de ressources aux secteurs administratifs compétents
dans des domaines tels que l'éducation, les soins de santé et la
sécurité sociale. Il importe à cet égard de pouvoir
analyser séparément l'évolution de la population des zones
rurales et urbaines, ou de régions particulières d'un pays, qui
diffèrent manifestement entre elles, et dont les différences
doivent être prises en considération dans la planification d'un
large éventail de services. Cette possibilité ne peut être
exploitée que si l'on dispose d'une présentation des statistiques
de l'état civil sous forme de tableaux, classées par lieu de
résidence habituelle.
Il est essentiel que les statistiques élaborées,
leurs analyses et interprétations ultérieures soient disponibles
en permanence pour l'établissement d'objectifs et l'évaluation de
plans économiques, y compris le contrôle de programmes
d'intervention en matière de santé et de population, et
l'évaluation d'indicateurs démographiques importants des niveaux
ou de la qualité de vie, comme l'espérance de vie à la
naissance et le taux de mortalité infantile
L'enregistrement des faits d'état civil permet aussi de
montrer ceux liés à un ensemble de caractéristiques
socio-économiques propres aux personnes qui sont le sujet de ces
événements. Ces caractéristiques sont
généralement consignées dans le cadre du processus
d'enregistrement, et peuvent se présenter sous forme statistique aux
fins de consultation ultérieure, par exemple l'étude des
disparités dans la mortalité par âge et par sexe en
fonction de la profession, de l'éducation ou de l'ethnicité du
défunt, la cause du décès et les services
administratifs
Afin de répondre à des besoins juridiques,
administratifs et autres, le système de statistiques de l'état
civil doit fonctionner conformément à des principes bien
définis, qui soient universellement applicables. De claires
définitions et des principes de base sont essentiels
22
pour que les actes de l'état civil consignés
dans les registres, soient universellement acceptables et pour assurer la
compatibilité universelle des statistiques de l'état civil aussi
bien dans le temps que sur le plan géographique. Le système doit
toutefois être suffisamment souple pour se prêter à
l'incorporation de nouvelles méthodes ou à l'adaptation
d'anciennes afin de répondre à de nouveaux besoins. Le
développement rapide ainsi que l'utilisation et l'accessibilité
généralisées de l'informatique ont répandu l'usage
d'instruments compacts, relativement bon marché et puissants servant
à la transmission des données et à leur mise en forme,
ainsi qu'au contrôle de la qualité, pour assurer l'interconnexion
entre les fichiers, l'analyse, la publication et la diffusion de l'information.
(Nations Unies, 2003)
I.2.5. Les causes et les conséquences du non
enregistrement des naissances à l'Etat civil.
I.2.5.1. Les causes du non enregistrement des
naissances à l'Etat civil.
La principale barrière à l'enregistrement des
naissances tient à ce que celui-ci n'est pas universellement
perçu comme un droit fondamental, et que de ce fait il ne lui est
accordé à chaque niveau qu'une priorité relative.
L'enregistrement peut ne pas être considéré comme important
soit par la société dans son ensemble, soit par un gouvernement
en proie à de graves difficultés économiques, soit par un
pays en guerre, soit encore par des familles surtout préoccupées
de leur survie au jour le jour. Sa valeur est souvent négligée
face à des problèmes plus immédiats et plus tangibles, en
oubliant son potentiel à long terme pour la résolution de ces
problèmes. Souvent, on n'y voit rien de plus qu'une formalité
légale, sans grand rapport avec le développement de l'enfant, y
compris l'accès aux services d'éducation et de santé. Tout
cela fait que les autorités nationales et locales ne soutiennent
guère l'enregistrement des naissances, qui n'est pas non plus
réclamé par le grand public sans conscience de sa valeur. Il se
peut que la procédure d'enregistrement elle-même soit trop
complexe et bureaucratique, ou que le cadre légal soit inadapté,
voire inexistant. L'enregistrement peut être trop coûteux pour les
parents. Dans de nombreux pays, les parents doivent payer pour l'enregistrement
et/ou pour l'acte de naissance. Il se peut aussi qu'il y ait trop d'obstacles
logistiques, dont entre autres, pour les habitants de régions
écartées, la difficulté et le coût du trajet
jusqu'au bureau d'état civil le plus proche - ce qui peut
entraîner la perte d'une journée ou deux de salaire, et obliger
à laisser d'autres enfants sans surveillance. (UNICEF, 2002)
23
I.2.5.1.1. Les Causes politiques
Sur un autre plan, l'enregistrement des naissances peut se
heurter à un obstacle très important, l'absence de volonté
politique. Elle peut être passive, découlant de ce que les
autorités, les politiciens et les fonctionnaires n'ont pas saisi
l'importance de l'enregistrement des naissances en tant que droit de l'homme,
ou le rôle fondamental de l'état civil dans une
société moderne. En 1999, lors d'un atelier organisé en
Asie sur l'enregistrement à l'état civil, des
délégués ont exprimé l'opinion que les
autorités des pays en développement ne jouent pas un rôle
suffisamment central pour la promotion de l'enregistrement des naissances dans
leurs pays respectifs. Bien que de tels problèmes soient
fréquemment rapportés, peu de recherches ont été
menées pour déterminer les raisons de leur persistance. Cette
carence des autorités a pour conséquences l'absence d'une
législation ou, s'il en existe une, sa mauvaise application, ainsi qu'un
manque de coordination et de coopération entre les divers
ministères et secteurs intéressés dans cet enregistrement.
Il peut y avoir des cas de mauvaise gestion, avec par exemple une
définition trop floue des responsabilités, ou une
décentralisation qui ne s'accompagne pas des allocations de ressources
nécessaires.
Le défaut d'une volonté politique conduira
à des allocations de crédits inadéquates, à une
insuffisance numérique et qualitative du personnel, à des bureaux
mal équipés, et à la pénurie du matériel
nécessaire pour mener à bien l'enregistrement. Ce défaut
fait que les autorités responsables n'accorde pas les bureaux et/ou le
matériel voulus pour l'enregistrement des naissances, qu'elles ne
s'occupent pas de lancer des campagnes d'information et de sensibilisation,
qu'elles ne stimulent pas la demande de ce type de service par la population.
Au-delà de cela, le manque de volonté politique se traduit par
l'absence de tout système d'état civil dans le pays
Tout à l'opposé, il peut se faire que certains
dirigeants politiques n'aient que trop conscience de l'importance de
l'enregistrement des naissances comme porte d'accès à d'autres
droits de l'homme. On peut alors voir dresser délibérément
des barrières politiques à cet enregistrement, dans le but par
exemple d'exclure un groupe et de lui bloquer l'accès à ses
droits humains, pendant que l'on favorisera les intérêts d'un
groupe prédominant. Cette exclusion est un moyen efficace de manipuler
des données démographiques, en niant l'existence officielle de
membres d'une minorité ethnique ou d'une religion
déterminées, ou de les empêcher de participer à la
vie politique de la nation. (UNICEF, 2002)
24
I.2.5.1.2. Les causes administratives
Les barrières politiques, passives ou intentionnelles,
ne sont pas sans conséquences pour l'administration des services
d'état civil. Le faible rang de priorité accordé à
l'enregistrement des naissances amène à ne reconnaître
à ces services qu'un statut inférieur, et à ne leur
attribuer en conséquence que des ressources insuffisantes. Le peu
d'importance accordé à l'enregistrement reflète dans
l'insuffisance du soutien apporté aux officiers de l'état civil.
Pour que les systèmes fonctionnent correctement en effet, il faut donner
aux responsables locaux une formation et une orientation concernant les lois et
procédures applicables en la matière, avec la possibilité
d'obtenir des instructions détaillées pour la solution des
problèmes qui pourraient se poser. Le manque d'un tel appui est un
obstacle majeur à l'enregistrement des naissances. Les fonctionnaires de
l'état civil ne reçoivent parfois qu'une maigre
rémunération, voire aucune. La faiblesse des
rémunérations et le peu de considération accordé
aux agents, avec en conséquence leur manque de motivation, peut parfois
ouvrir la porte à la corruption. (UNICEF, 2002)
I.2.5.1.3. Les causes législatives
La Convention relative aux droits de l'enfant, certains pays
n'ont toujours pas adopté de lois prescrivant l'enregistrement des
naissances, En Erythrée par exemple, cet enregistrement n'est fait que
sur demande spécifique, dans le seul bureau d'état civil du pays,
et tout individu ayant besoin d'un acte de naissance doit produire
jusqu'à quatre témoins. Une étude est actuellement
menée sur la possibilité d'introduire l'enregistrement des
naissances dans chacune des six zobas, ou régions, du pays
D'autres Etats n'ont toujours pas de loi spécifique sur
l'état civil, et les questions relatives à l'enregistrement
peuvent être incluses, de façon générale, dans le
code civil ou d'autres lois relatives à la famille, à
l'identification des personnes, au système statistique national, etc.
Mais de telles lois ou bien sont de nature si générale qu'elles
ne donnent que des indications insuffisantes aux fonctionnaires locaux de
l'état civil, ou bien ne concernent que certaines aspects techniques de
l'enregistrement.
Lorsqu'il existe des lois sur l'enregistrement des naissances,
ces textes sont souvent désuets, complexes ou rigides, opposant des
barrières pratiques à l'enregistrement. Les lois adoptées
il y a des décennies peuvent ne plus correspondre aux
réalités actuelles, être inadéquates partant du
droit international, trop centralisées, insensibles aux habitudes
culturelles, patriarcales, ou ne permettent pas l'obtention des statistiques
sanitaires valables fondées sur l'âge gestationnel, le poids
à la naissance, etc.
25
Au Bangladesh, l'enregistrement des naissances est
réglementé par des lois datant de 1873. Des problèmes se
posent aussi du fait que les lois ne couvrent pas toujours l'ensemble du
territoire national, d'où des conflits éventuels entre divers
systèmes d'enregistrement ou qu'il n'y a pas de réglementation
claire et détaillée.
En Indonésie, le quatrième des pays les plus
peuplés du monde, et où en l'an 2000, 37 % d'enfants de moins de
cinq ans n'avaient pas été enregistrés, il existe deux
systèmes d'enregistrements parallèles, tous deux
importés.
L'application dans les faits de la législation
existante ou sa non-application est une question importante, liée au
faible rang de priorité accordé à l'enregistrement des
naissances. Dans un certain nombre de pays, les documents de l'état
civil sont rarement demandés comme preuve du nom, de la date et du lieu
de naissance, ou des liens familiaux, même si cela est en principe
exigé par la loi.
Le manque de publicité et de sensibilisation aux lois
régissant l'enregistrement des naissances fait souvent obstacle à
l'application efficace de ces lois et à l'enregistrement universel des
naissances.
Il est important que les lois en ce domaine soient
cohérentes et complémentaires. Il est des cas où la mise
en oeuvre de la loi sur l'enregistrement des naissances est minée par
une loi dans un autre secteur, comme en Chine, où la politique de
l'enfant unique incitera les parents à ne pas faire enregistrer les
enfants qu'ils pourraient avoir par la suite, de crainte d'amendes pour avoir
contrevenu aux règles de planification familiale. On estime que le
nombre d'enfants non enregistrés en Chine pourrait atteindre les six
millions (UNICEF, 2002)
I.2.5.1.4 Les causes économiques
Les barrières économiques à
l'enregistrement des naissances sont de deux sortes : nationales, et
individuelles.
- Au niveau national, les pays confrontés au
problème de demandes concurrentes pour de faibles ressources peuvent
répugner à consacrer une partie de leurs maigres crédits
à la création d'un système d'état civil efficace,
d'autant plus qu'une fois le système mis en place, il faudra continuer
à lui allouer des ressources, si modestes soient-elles, pour qu'il
puisse fonctionner. Si l'Etat n'a pas pleine conscience de la valeur de ce
système, les coûts pourront lui paraître dissuasifs.
Dans les systèmes actuellement en place, le
sous-financement est à l'origine de problèmes fondamentaux tels
que le manque d'agents à plein temps bien formés, ou la
pénurie de locaux et de fournitures de base comme les formulaires et les
registres.
26
- Au niveau de l'individu, l'enregistrement de la naissance et
la première copie de l'acte de naissance devraient être gratuits.
De nombreux pays, pourtant, imposent des droits d'enregistrement, ce qui est de
toute évidence décourageant pour les familles. En
Indonésie, une enquête sur les raisons des non-enregistrements a
montré que 47 pour cent des parents estiment que les actes de naissance
« coûtent trop cher », un avis partagé par plus de 20
pour cent des mères ayant fait des études universitaires (UNICEF,
2002)
I.2.5.1.5. La non-prise en compte des
réalités culturelles et communautaires
Même un système d'état civil bien
établi, appuyé par une législation adéquate, peut
se heurter à des problèmes lorsqu'il n'a pas été
tenu compte de la culture et des réalités quotidiennes des
communautés locales. Le manque de liaison entre les autorités
centrales et les citoyens, s'ajoutant à un manque de conscience de la
valeur de l'enregistrement des naissances, contribue à faire que la
population n'utilise pas beaucoup ce service.
A Madagascar, où les pratiques régissant
l'attribution d'un nom sont considérées comme une tradition
sacrée, l'enregistrement à l'état civil n'est pas
jugé particulièrement important. Les Malgaches sont
persuadés que le nom affecte le destin d'un individu, et la maladie, le
décès ou l'accident d'une personne portant le même nom que
l'enfant peut amener à changer le nom de ce dernier. Les surnoms sont
fréquents aussi, et peuvent en pratique acquérir le statut d'un
nom de famille De telles coutumes rendront parfois difficile de sauvegarder
l'identité d'un enfant
Dans d'autres pays africains, dont la Côte d'Ivoire, le
Ghana et le Togo, on croit fermement qu'un enfant nouveau-né ne doit
être introduit que progressivement dans la société. Trouver
un nom qui convienne à un enfant demande de profondes réflexions,
et ce nom n'est pas communiqué aux autorités tant que le
processus traditionnel n'est pas achevé (UNICEF, 2002)
I.2.5.1.6. La Discrimination entre hommes et
femmes.
Dans certains pays, l'enregistrement des naissances est
entravé par une discrimination sexiste qui interdit l'intervention des
femmes dans le processus. De ce fait, si le père est absent,
l'enregistrement court grand risque d'être retardé.
La loi népalaise, selon laquelle seul l'homme le plus
âgé de la famille est habilité à déclarer une
naissance, enlève par là tout pouvoir à la mère et
empêche les femmes vivant seules de faire enregistrer leur enfant
27
Au Pérou, les employés de l'état civil
ont le droit de refuser l'enregistrement si le père de l'enfant n'est
pas présent.
Au Lesotho, société patrilinéaire, les
femmes célibataires se heurtent parfois à des problèmes et
on les presse de faire enregistrer leurs enfants sous le nom de leurs
pères (UNICEF, 2002)
I.2.5.1.7. Les Barrières
géographiques.
La plus évidente tient à la distance entre le
lieu de la naissance et le plus proche bureau d'état civil. Plus cette
distance est grande, plus il sera difficile et coûteux pour les parents
d'aller faire enregistrer leur enfant, sans compter le risque d'amende pour
enregistrement tardif. Il peut arriver aussi que les parents se
déplacent en vain, car les bureaux ont souvent des heures d'ouverture
malcommodes et irrégulières, ou bien le responsable est absent,
ou bien encore on manque de registres et de formulaires.
Ce sont là des problèmes d'accessibilité,
dus à la situation, à la configuration du terrain, à
l'état de l'infrastructure (routière par exemple) et des
transports en commun - auxquels les populations des villes sont moins
exposées.
Le lieu où se fait l'enregistrement a son importance.
Dans l'idéal, un enfant devrait être enregistré aussi
près que possible de son lieu de naissance (UNICEF, 2002)
I.2.5.1.8. La guerre et les conflits
internes.
Dans des pays ravagés par la guerre ou des conflits
internes, il est rare, pour des raisons évidentes, de trouver des
systèmes d'état civil opérationnels, et la situation peut
se prolonger pendant des années.
Dans d'autres parties de l'Afrique subsaharienne, la guerre et
les conflits interethniques qui ont déchiré des pays comme
l'Angola, le Libéria, la République démocratique du Congo,
la Sierra Leone et la Somalie ont totalement ruiné les systèmes
d'enregistrement des naissances. (UNICEF, 2002)
28
I.2.5.2. Les conséquences du non enregistrement
des naissances à l'Etat civil.
I.2.5.2.1. Les conséquences sociales.
> Sur l'individu : La non jouissance de droit et
privilège.
Non enregistré à la naissance, un enfant risque
d'être exclu de la société, de se voir refuser le droit
à une identité officielle, à un nom, à une
nationalité. Ces enfants qui n'ont pas d'acte de naissance sont ainsi
privés de toute une série de droits y compris ceux à
l'éducation, aux soins de santé, à la participation
à la vie sociale, à la protection, etc.
En effet, La personnalité juridique est la
reconnaissance à tout être humain d'être titulaire de droits
et d'être soumis à des obligations.
La relation entre la déclaration des naissances et la
promotion du droit à la personnalité, à la
citoyenneté est donc évidente. En outre, la déclaration
des naissances étant une obligation légale, son respect par le
citoyen est une expression de sa citoyenneté.
> Sur l'Etat : La souveraineté en danger.
L'Etat civil participe à asseoir la souveraineté
d'un pays dans ses limites territoriales. C'est à partir de l'acte de
naissance que se déclinent tous les éléments
d'identification prouvant la nationalité d'un individu. De ce fait, un
système d'état civil inefficace et poreux favoriserait
l'inscription d'autres nationalités dans les registres. Le citoyen donc
se distingue de l'étranger à qui il n'est pas reconnu les droits
politiques. En usurpant donc une nationalité qui n'est pas la sienne, un
étranger peut se retrouver à la magistrature suprême avec
les risques de mettre ainsi la nation en danger.
On pourrait penser que ce raisonnement relève de
l'absurde mais des cas similaires pourraient se produire surtout en Afrique
où l'état civil n'en est pas encore une priorité des
gouvernants et mettraient du même coup certains pays dans des situations
de confusion totale (YELBA P., 2008).
I.2.5.2.2. Les conséquences
Economiques
> La planification des politiques du
gouvernement
L'Etat civil constitue l'une des principales sources de
données sur les évènements
démographiques. Il permet de :
V' connaître la dynamique de la population,
V' calculer des statistiques sur la mortalité, la
natalité, la nuptialité, la fécondité,
l'espérance de vie de la population, etc.,
V' faire des projections démographiques,
29
De plus, les données d'Etat civil ont une valeur
inappréciable dans l'approche du cycle vital
du développement humain. On peut s'en servir afin :
y' de connaître les causes de décès,
y' de procéder à un suivi
épidémiologique de la population,
Pour la planification des politiques sociales et
économiques, les données de l'Etat civil
permettent de :
y' déterminer les services de santé
nécessaires à la population,
y' connaître la population scolarisable pour mettre en
place les structures et les moyens
adéquats,
y' connaître la taille de la population d'une ville pour
mieux estimer les besoins en
assainissement, logement, en services sociaux de base, etc.,
y' connaître la structure de la population afin d'adapter
les projets de développement
aux besoins des différentes couches,
Enfin, la disponibilité des données de
l'état civil favorise la limitation des coûts de la
recherche de l'information et permet de faire des
économies substantielles sur les
recensements et autres enquêtes par sondage.
En effet, le traitement desdites données aboutit notamment
à :
y' une gestion moins coûteuse du fichier
électoral,
y' un calcul correct des statistiques issues des élections
(taux de participation,
d'abstention, etc.),
y' une limitation des besoins en matière de recensements
administratifs et
démographiques.
> La non application de pratiques de bonne
gouvernance
Au-delà des questions touchant au développement,
l'état civil contribue à améliorer la façon
d'administrer un Etat. En effet, les données fournies par un état
civil fonctionnel renforcent l'aptitude d'un à contrôler et
à évaluer l'impact de ses politiques et aident les gouvernements
à allouer les ressources appropriées à ceux qui en ont le
plus besoin, réduisant par-là les disparités.
Les recensements qui se font généralement une
fois tous les dix (10) ans, donnent un portrait statistique de la nation
à un moment déterminé.
Par contre, les données de l'état civil
enregistrant les évènements au fur et à mesure, permettent
aux autorités de repérer les tendances à des intervalles
beaucoup plus courts de l'ordre de l'année, du trimestre, voire du mois.
Les études spéciales, enquêtes ponctuelles et
30
autres techniques d'échantillonnage pourraient
aisément s'en servir comme base de sondage (YELBA P., 2008)
I.2.6. Les effets de l'enregistrement des naissances dans
les nations modernes
Les renseignements démographiques fournis par
l'enregistrement des naissances sont indispensables aux gouvernements pour
créer et surveiller des statistiques sur la population nationale.
L'amélioration des registres d'état civil sur les naissances
fournit des données statistiques qui sont cruciales pour la
planification, la prise de décision, les activités de suivi et
les politiques destinées à protéger les enfants. (UNICEF,
2013)
Dans l'idéal, l'enregistrement des naissances doit
faire partie d'un système d'état civil efficace qui
reconnaît l'existence d'une personne devant la loi, établit les
liens familiaux de l'enfant et garde trace des événements
principaux de la vie d'un individu, de sa naissance à sa mort, en
passant par son mariage. Un système d'état civil parfaitement
fonctionnel devrait être obligatoire, universel, permanent et continu,
tout en assurant la confidentialité des données personnelles. Il
devrait réunir, transmettre et conserver les données d'une
manière efficace, et garantir leur qualité et leur
intégrité. Il devrait avoir deux objectifs principaux, l'un
légal et l'autre statistique. Pareil système contribue au
fonctionnement normal de la société, et apporte une aide non
négligeable à la protection des droits de l'homme.
L'acte de naissance est la preuve la plus visible de la
reconnaissance légale par un Etat de l'existence d'un enfant
considéré comme membre de la société. L'enfant qui
n'a pas été enregistré à sa naissance, qui ne
figure pas sur les registres officiels, ne possède pas ce certificat qui
est la preuve essentielle de son nom et de ses liens tant avec ses parents
qu'avec l'Etat.
En fait, l'acte de naissance est le document qui de
manière générale détermine la nationalité de
l'enfant, car pour de nombreux pays la nationalité est liée au
lieu de la naissance. Dans des pays appliquant d'autres critères, il
reste la preuve documentaire la plus importante de la nationalité de
l'enfant, car il mentionne la nationalité des parents. (UNICEF,
2002).
I.2.7. L'historique de l'enregistrement de l'Etat civil en
ROC.
L'existence des services de l'état civil en RD Congo
est largement tributaire du système romano germanique. En effet,
lorsqu'on remonte son histoire, nous lisons qu'au moyen âge
européen, ce sont les prêtres qui tenaient trois registres dans
leurs paroisses :
- Les registres de baptême
- Les registres de mariage,
31
- Les registres de sépulture pour les paroissiens qui
décédaient.
Bien que sectorielle, cette organisation rendait de grands
services. La République Démocratique du Congo n'a pas
échappé à ce passage religieux de l'état civil. En
fait, une bonne connaissance des faits naturels survenus au sein des
populations de la République Démocratique du Congo passerait
impérativement par une collaboration avec les missions
chrétiennes qui tiennent consciencieusement leurs registres.
En France, vers les années 1515 à 1547, le Roi
François 1er a été le premier souverain
à avoir réglementé l'état civil dans sa structure
actuelle. C'est cette structure qui sera transposée en République
Démocratique du Congo à l'époque coloniale.
En effet, la Belgique, qui a subi l'influence de la France en
plaçant l'état civil entre les mains des autorités
communales, a plaqué le même modèle sur le Congo
d'antan.
C'est ainsi que le roi Léopold II, a transposé
l'organisation administrative métropolitaine au Congo en signant le
décret du 12 novembre 1885 créant l'état civil dans les
territoires africains et désignant les officiers publics de
l'état civil pour constater les naissances et les décès
survenus dans la population d'origine européenne au Congo.
Les modifications successives sont intervenues pour faire des
aménagements tenant compte de l'évolution de la situation
socio-économique du pays. (MISDAC, 2013)
I.2.8. Les effets légaux de l'enregistrement de
l'Etat civil en ROC.
Les services de l'état civil sont aussi
organisés par la loi nationale et les dispositions internationales. La
Convention relative aux droits de l'enfant adoptée par
l'Assemblée générale des Nations unies, le 20 novembre
1989 détermine les obligations des Etats signataires vis-à-vis
des enfants et des parents.
La Charte africaine des droits et du bien-être de
l'enfant du 11 juillet 1990 dispose à son article 6 paragraphe 2 ce qui
suit : « Tout enfant est enregistré immédiatement
après sa naissance »
Sur le plan national, et comme nous l'avons signalé
plus haut, on peut constater que le décret du 12 novembre 1885 est le
premier texte juridique organisant l'état civil au Congo. « Le
décret est entré en vigueur le 1er janvier 1886, tandis que les
premiers bureaux de l'état civil sont créés, par
l'arrêté du 7 janvier 1886, à Banana, Boma, Vivi et
Léopoldville. Ledit décret annonce par ailleurs un texte
ultérieur sur les mariages.
Ce fut l'objet du décret du 30 juillet 1886. » Son
caractère discriminatoire disparaîtra au fil de temps avec le
souci de maîtriser la montée démographique des populations
non européennes.
32
Neuf ans plus tard, soit le 4 mai 1895, le Roi-souverain signe
le Décret contenant les dispositions du livre du code civil relatif aux
personnes. Ce texte régla de manière durable l'état civil
dans notre pays, et les modifications successives n'étaient que des
aménagements devant tenir compte de l'évolution de la situation
socio-économique du pays.
La Constitution de la RD Congo promulguée le 18
février 2006 prévoit dans son article 10, alinéa 4, une
loi organique qui détermine les conditions de reconnaissance,
acquisition, de perte et de recouvrement de la nationalité
congolaise.
La Loi 87-010 du 1er août 1987 portant code de la
famille va unifier l'état civil en mettant en place le bureau central
des actes de l'état civil au niveau du Ministère de la justice.
Cette loi va également introduire le contrôle judiciaire en
matière de surveillance, de contrôle et de rectification des actes
de l'état civil. Par ailleurs, le code dispose en ses articles 72 et 82
que l'état civil d'une personne est constaté par les actes
d'état civil qui sont :
- Acte de naissance,
- Acte de mariage,
- Acte de décès et autres.
Tout récemment, le 12 Janvier 2009, le Chef de l'Etat a
promulgué la Loi numéro 09/001 du 10 janvier 2009 portant
protection des enfants dont le chapitre 2 traite des droits et devoirs de
l'enfant (MISDAC, 2013).
I.2.9. L'enregistrement de naissance en ROC
Graphique n° 1 : Le Pourcentage de naissances
annuelles enregistrées en RDC et au Sud Kivu selon les résultats
des enquêtes MICS 2001, EDS 2007, MICS 2010 et EDS 2014,
33
En République Démocratique du Congo, selon les
résultats de l'Enquête Démographique et Santé
réalisée en 2007 en République Démocratique du
Congo, près d'un tiers des enfants sont inscrits à l'état
civil (31 %) : 23 % avaient un acte de naissance, alors que pour 9 % d'entre
eux, la naissance avait été enregistrée, mais l'acte de
naissance n'existait pas, soit qu'il n'avait jamais été remis aux
parents, soit qu'il avait été perdu. Les résultats selon
l'âge semblent suggérer une diminution des déclarations des
naissances des générations les plus anciennes aux plus
récentes, la proportion passant de 33 % pour les enfants de 2-4 ans (23
% ayant un acte de naissance et 10 % n'en ayant pas) à 28 % parmi les
plus jeunes de moins de deux ans (22 % ayant un acte de naissance et 7 % n'en
ayant pas). En d'autres termes, cela signifierait que les naissances sont de
moins en moins déclarées à l'état civil. Cependant,
ces résultats pourraient aussi indiquer que certains enfants ne sont pas
déclarés à l'état civil dès leur naissance,
mais plus tard. Les variations constatées traduiraient donc un report de
la déclaration des naissances selon l'âge et non une diminution de
la couverture de l'état civil La proportion d'enfants enregistrés
à l'état civil ne varie pratiquement pas selon le sexe de
l'enfant. Par contre, les enfants enregistrés à l'état
civil sont proportionnellement moins nombreux en milieu rural qu'en milieu
urbain (30 % contre 33 %). Ceci est compréhensible, compte tenu des
difficultés d'accessibilité des bureaux d'état civil en
milieu rural. Au niveau des provinces, on note que ce sont les enfants de
Maniema (10 %) et de l'Équateur (16 %) qui sont les moins
fréquemment déclarés à l'état civil, alors
que plus de 30 % des naissances d'enfants sont enregistrées dans les
provinces de Kinshasa, Kasaï Occidental, Sud-Kivu, Bandundu et Bas-Congo.
On peut enfin noter que les naissances ont été moins bien
déclarées pour les enfants vivant dans un ménage du
quintile le plus pauvre et pour ceux dont le ménage est classé
dans le quatrième quintile (29 % dans les deux cas). À
l'opposé, dans les ménages du quintile le plus riche, la
proportion d'enfants dont la naissance a été
déclarée est de 37 %. (MINISTERE DU PLAN ET DE LA SANTE, 2007)
Selon les résultats de l'Enquête par Grappes
à indicateurs multiples, réalisée en 2010 en
République Démocratique du Congo, seulement 28 pour cent
d'enfants de moins de cinq ans ont été enregistrés
à l'Etat Civil. Parmi ceux-ci, 5 pour cent avaient
présenté un Acte de naissance, 19 pour cent dont l'acte n'avait
été vu et 4 pour cent n'en avaient pas du tout. Parmi les
naissances enregistrées à l'Etat Civil, seulement 2 pour cent ont
été enregistrées dans les délais.
Il n'existe pas de différence significative dans
l'enregistrement des naissances entre garçons et filles. Au niveau des
provinces, le Bandundu et le Bas Congo présentent les proportions
34
les plus élevées d'enfants dont la naissance a
été enregistrée avec respectivement 61 et 57 pour cent
d'enfants enregistrés, tandis que la province du Kasaï Occidental
présente la proportion la plus faible 9 pour cent. La ville de Kinshasa,
malgré les campagnes réalisées pour amener les populations
à faire enregistrer leurs enfants, a présenté un
pourcentage inférieur à la moyenne nationale de 25 pourcent. (Sud
Kivu 22 pour cent).
Par ailleurs, l'enregistrement des naissances est plus
effectif en milieu rural 29 pour cent qu'en milieu urbain 24 pour cent et les
proportions d'enfants enregistrés augmentent avec l'âge et le
niveau d'instruction de la mère.
Par rapport au quintile de bien être
socioéconomique, la catégorie des plus pauvres enregistre le taux
d'enregistrement le plus faible 25 pour cent. Les proportions des
catégories intermédiaires varient entre 28 et 30 pour cent. Quant
à la religion, les enfants des chefs de ménages catholiques
présentent les taux les plus élevés (34 pour cent), suivis
de ceux des chefs de ménage Kimbanguistes (32 pour cent). Les enfants
des musulmans présentent le pourcentage le plus faible 19 pour cent
(INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE, 2010).
L'enregistrement des naissances présentes une tendance
à la baisse par rapport aux résultats de l'enquête MICS2 de
2001, soit 34 pour cent d'enfants enregistrés en 2001 contre 28 pour
cent en 2010 dans l'ensemble ; 36 pour cent en milieu rural en 2001 contre 29
pour cent en 2010 et 30 pour cent en milieu urbain en 2001 contre 24 pour cent
en 2010. (INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE, 2010).
Les résultats du 2ème Enquête
Démographique et de Santé réalisée en 2014 par la
république démocratique du Congo montrent que pour seulement un
enfant sur quatre (25 %), la naissance a été enregistrée
à l'état civil : 14 % disposent d'un acte de naissance et 11 %
n'en disposent pas. Les résultats selon l'âge et le sexe ne
mettent en évidence aucune variation importante, les pourcentages de
naissances enregistrées à l'état civil étant de 24
% parmi les moins de 2 ans et de 25 % parmi ceux de 2-4 ans. En fonction du
sexe, la proportion d'enfants dont la naissance a été
enregistrée est de 24 % chez les garçons contre 25 % chez les
filles.
Par contre, on note des écarts selon le milieu et les
provinces de résidence ainsi que selon le niveau de bien-être
économique du ménage. En effet, les enfants dont la naissance a
été enregistrée à l'Etat civil sont
proportionnellement moins nombreux en milieu rural qu'en milieu urbain (22 %
contre 30 %). Dans les provinces, c'est au Bandundu que cette proportion est la
plus élevée (52 %), suivi de Kinshasa (39 %) et du Bas-Congo (37
%). En outre, au Kasaï-Occidental (30 %), au Sud-Kivu (25 %) et au Katanga
(25 %), les
35
proportions sont relativement élevées à
la différence de la province Orientale (9 %) et du Nord-Kivu (7 %) ou
moins d'une naissance sur dix a été déclarée
à l'Etat civil. On remarque enfin l'écart important entre les
ménages du quintile le plus bas et ceux du quintile le plus
élevé dans lequel 38 % des naissances ont été
enregistrées contre seulement 16 % dans le plus bas. Dans les
ménages classés dans les quintiles intermédiaires, les
écarts ne sont pas importants. (MINISTERE DU PLAN ET DE LA SANTE.,
2014)
I.2.10. Les effets légaux de l'enregistrement des
naissances en ROC
Sur le plan national, l'enregistrement des faits d'état
civil et particulièrement des naissances s'inscrit dans un cadre
juridique global de l'Etat civil défini des lois nationales, souvent
revues au regard des changements sociaux et des enjeux de la modernité.
Ainsi, depuis l'accession à l'indépendance, plusieurs textes ont
été élaborés pour améliorer le
fonctionnement du système national d'état civil en
général, en vue de stimuler l'enregistrement des faits y relatifs
dans les structures appropriées et donc la demande des services
d'état civil par les populations. Dans le domaine de l'enregistrement
des naissances, ces instruments juridiques visent à garantir la
protection de l'enfant à travers le droit à une identité
et le droit à la nationalité.
I.2.11. Les services de l'Etat civil dans la province du
Sud Kivu.
L'organisation et le fonctionnement des services de l'Etat
civil dans la province du Sud Kivu émanent du niveau national, En effet,
l'organisation et le fonctionnement du service d'Etat-civil se basent sur le
Code de la famille (livre 2, chapitre 2) dont l'article 73 stipule : «Il
est créé un bureau principal de l'Etat civil, soit au chef-lieu
de la zone rurale ou urbaine, soit au siège des collectivités de
la zone rurale distinctes du chef-lieu de la zone». De cet article et
conformément à la nomenclature des entités territoriales
de base, il ressort que la République Démocratique du Congo doit
avoir 1201 bureaux principaux de l'état civil.
Au regard de la superficie du pays (2.345.410 Km2),
un bureau principal couvre un ressort de 1952 km2. Cela s'avère
énorme. C'est pourquoi, l'article 75 du code de la famille a
prévu la possibilité de créer des bureaux secondaires de
l'état civil selon les nécessités locales pour rapprocher
les services de l'état civil de la population.
En République Démocratique du Congo,
l'organisation et le fonctionnement du service d'état civil sont
confiés principalement au Ministère de l'Intérieur et de
la Sécurité et celui de la Justice et Droits humains qui
travaillent en synergie.
36
Rôle du Ministère de l'Intérieur
:
Le Ministère de l'Intérieur intervient dans le
domaine administratif, notamment :
· équipement et fonctionnement de bureaux de
l'état civil et création des bureaux secondaires de l'état
civil;
· nomination et l'affectation des Officiers d'État
civil et des Préposés ;
· formation et contrôle administratifs des bureaux et
du personnel affectés à l'état civil;
· tenue des registres des actes de l'état civil;
· organisation des campagnes de sensibilisation de la
population sur l'enregistrement des événements de la vie ;
· Plaidoyer auprès des autorités du pays pour
obtenir des allègements sur l'obtention des actes de l'état
civil;
· collecte, analyse et centralise les données
statistiques de l'état civil et de la population,...
Les Ressources humaines commises à cet effet au
niveau de la Province du Sud Kivu:
· le chef de Division provincial de l'intérieur;
· les officiers de l'Etat civil (O.E.C.) qui sont :
a) les Administrateurs des Territoires;
b) les bourgmestres des communes
c) les chefs des chefferies
d) les Chefs des secteurs
e) les Chefs des cités
· le Personnel de l'état civil à raison, en
moyenne, de 4 agents par bureau.
b) Rôle du Ministère de la
Justice :
Dans les provinces, le Chefs de Division provinciale travaille
en collaboration avec la Division de la justice et les Magistrats relevant de
parquets près les Tribunaux de Grande Instance.
Les ressources humaines commises à ces
fonctions:
· Le Chef de Division urbaine et provinciale de la
Justice
· Le Procureur de la République et les Magistrats
des Parquets près les TGI;
· Le Président du Tribunal de Grande Instance
· Les Présidents des Tribunaux de Paix et
· Les Greffiers titulaires de Tribunaux de Paix.
37
c) Collaboration intersectorielle
Pour mieux exercer leurs fonctions en rapport avec
l'état civil, les deux ministères (Intérieur et Justice)
travaillent en collaboration avec d'autres ministères dont les
Ministères du Genre, famille et enfants, des Affaires Etrangères,
de la Santé Publique, des Affaires Sociales, de l'EPSP, du Plan, de la
Fonction Publique, du Travail, du Budget et des Finances ainsi que les Cours et
tribunaux.
Le Ministère de la Santé, par exemple,
intervient à travers la Division Provinciale de la santé, dans la
sensibilisation des mères dans les maternités lors des
consultations prénatales (CPN) et préscolaires (CPS) et dans la
transmission des statistiques des naissances y survenues, dans
l'intégration de l'enregistrement des naissances dans le PMA, les normes
et directives SMNE ainsi que le PNDS.
La protection légale de l'enfant, l'enregistrement aux
bureaux de l'état civil est régie au plan international par la
convention relative aux droits de l'enfant du 20 Novembre 1989 (article 7) et
la Charte Africaine des droits et du bien - être de l'enfant du 11
Juillet 1990 porte à son article 6, paragraphe 2.
En ce qui concerne la législation interne, d'abord le
code de la famille dispose à son article 116 que « toute naissance
survenue sur le territoire de la République Démocratique du Congo
doit être enregistrée à l'officier de l'état civil
de la résidence du père ou de la mère dans les 30 jours
qui suivent la naissance », laquelle disposition a été
modifiée ensuite pour porter ce délai d'enregistrement à
90 jours (art. 16).
En effet, la Loi portant protection de l'enfant (LPPE)
adoptée par l'Assemblée Nationale et promulguée le 10
Janvier 2009 par le président de la République dispose en son
article 16 que« l'enfant a le droit d'être enregistré
gratuitement à l'état civil dans les 90 jours qui suivent sa
naissance».
Cette prorogation a l'avantage d'accorder plus de temps aux
parents qui veulent déclarer la naissance de leurs enfants. Elle permet
aux parents d'atteindre les bureaux de l'état civil
éloigné de leurs domiciles et du lieu de la naissance de leurs
enfants, d'atteindre ces bureaux avant la forclusion du délai.
38
d) Autres partenaires de l'Etat civil
Plusieurs partenaires interviennent dans les actes de
l'état civil, notamment
La société civile, le secteur privé
et les partenaires bilatéraux et multilatéraux.
1. La société civile intervient dans:
- La promotion des droits de la famille de la femme et de
l'enfant;
- La sensibilisation des communautés sur l'importance des
actes de l'état civil; - La formation des acteurs de la
société civile dont les animateurs sociaux ;
2. Le secteur privé intervient dans:
- Le paiement des allocations familiales sur base des actes de
l'état civil;
- La sensibilisation des masses laborieuses sur l'importance des
actes de l'état civil;
-
La formation du personnel des services sociaux (exemple des
assistants sociaux,....).
3. Les partenaires bilatéraux et multilatéraux,
dont:
1) L'Unicef (Section protection) qui intervient
dans:
- L'appui technique pour le renforcement des capacités
- L'appui matériel pour l'impression des registres des
actes de l'état civil,
- L'appui technique sur la sensibilisation de la population par
les médias et affiches
2) L'UNFPA qui intervient dans:
- La santé de la reproduction et tous les aspects de la
population;
- L'appui technique sur la sensibilisation de la population par
les médias et
affiches;
- L'appui au recensement de la population;
- Le renforcement des capacités des services publics de
l'état civil (MISDAC,
2013)
39
DEUXIEME CHAPITRE : LES CONSIDÉRATIONS
MÉTHOLOGIQUES
Pour ce travail, nous avons choisi comme méthodologie
l'approche mixte. Elle permet au chercheur de mobiliser aussi
bien les avantages du mode quantitatif que ceux du mode qualitatif. Elle nous a
aidé à maitriser notre sujet de recherche dans toutes ses
dimensions. Son volet qualitatif, par l'observation, l`entretien, les
protocoles (etc....) nous a permis de récolter énormément
d'informations sur notre sujet de travail. Son volet quantitatif a
été basé sur une enquête par questionnaires, elle
nous permis d'aboutir à des données chiffrées qui
permettent de faire des analyses descriptives, des tableaux et graphiques, des
analyses statistiques de recherche de liens entre les variables, des analyses
de corrélation, etc
II.1. Les méthodes
Pour vérifier nos hypothèses et cerner le
contour situationnel de notre problématique, nous avons fait recours
à la méthode Systémique et statistique. Elle nous a permis
d'expliquer notre thème de recherche par le rapport à
l'interdépendance entre tous les éléments du
système particulier dans lequel il se manifeste. Ce rapport est
considéré comme agissant sur le thème, des questions et
pendant le poids spécifique qu'il prend au sein de cet ensemble du
système.
II.2. La Description des instruments de recherche.
Nous nous sommes basées sur les trois techniques de
collecte de données suivantes: les enquêtes sur le terrain
auprès des chefs des ménages, l'entretien avec les acteurs
clés de l'Etat civil et la technique documentaire.
II.2.1. L'enquête par sondage.
Elle s'est faite au moyen d'un questionnaire adressé aux
chefs des ménages tirés dans les
quatre cellules tirées dans les trois communes de la
ville. Elle s'est déroulée du 28 avril au
02 mai 2015 dans le la ville de Bukavu.
Cette recherche de terrain a donc eu pour objectif de recueillir
des informations sur :
- les caractéristiques des ménages dans la ville de
Bukavu,
- les connaissances de la pratique de la déclaration des
naissances,
- les connaissances du lieu de la déclaration des
naissances,
40
II.2.2. La Technique d'entretien.
Elle a été basée sur un guide d'entretien
des acteurs de l'état civil. Nous avons choisi de façon empirique
les cibles les plus indiquées c ad les personnes expertes;
c'est-à-dire les plus impliquées dans l'enregistrement des
naissances à Bukavu
II.2.3 La Technique documentaire
Elle est une étape fondamentale en matière de
recherche. Elle nous a permis d'ores et déjà d'avoir des
connaissances théoriques sur notre thème d'étude mais
aussi nous assurer de l'originalité de la recherche.
Cette lecture documentaire s'est déroulée dans
les bibliothèques de la ville Bukavu. Elle a essentiellement
été menée à l'Institut National de la Statistique,
la bibliothèque centrale de l'Institut Supérieur
Pédagogique de Bukavu, à la Bibliothèque du Collège
Alfajiri (l'Humanitas),...
II.3. La Description de l'échantillon
L'enquête couvre toute la ville de Bukavu, elle concerne
tous les ménages ordinaires et individuels résidant dans la ville
en 2015 (pop statistique). Le ménage est une l'unité statistique
tandis que le chef de ménage ou son conjoint (conjointe) est
l'unité de collecte. Méthode de sondage
Nous avons choisi d'utiliser la méthode de sondage
aléatoire à plusieurs degrés (2).
La population statistique au 1er degré est
constituée des cellules administratives de la ville de Bukavu et des
populations respectives tel que présentée par l'autorité
administrative en 2014. Nous avons ainsi calculé la taille de
l'échantillon et tirons au hasard les cellules en considérant la
formule ci-dessous:
(KABASELE, 2009)
Soit n=4
n = taille
d'échantillon requise Z= niveau de confiance à
95% (Valeur type de 1,96)
= écart type
E= marge d'erreur à 5% (Valeur type de 0,05)
N= effectif des cellules (55).
41
La taille de l'échantillon est de quatre (4) cellules.
Les quatre cellules ont été obtenues en
utilisant la technique de tirage aléatoire simple à partir du
fichier Excel.
La 1ère colonne comprend le numéro
séquentiel des cellules.
La 2ème colonne comprend les noms des
cellules,
La 3ème colonne comprend le nombre de
ménage en regard de chaque cellule.
La 4ème colonne comprend le cumul des
ménages.
A partir de la manipulation du fichier Excel nous avons
tiré nos quatre celle en considérant le chiffre 1 dans la ligne
minima et le dernier chiffre obtenu dans le cumul à la ligne maxima dans
la fonction ALEA.ENTRE.BORN puis nous avons validé. Nous avons obtenu un
chiffre que nous avons incrémenté jusqu'à la taille de
notre échantillon (4). Les chiffres obtenus ont été
situés dans les cellules respectives qui correspondent aux cellules
tirées. Ainsi le chiffre 77134 correspond à la cellule Major
Vangu, le chiffre 61940 à la cellule Mulambula, le chiffre 117117
à la cellule Buholo et 109260 à la cellule Rukumbuka.
Tableau n°1 : La Base de sondage
N°
|
Subdivision Administrative
|
Ménages
|
Ménages cumules
|
N°
|
Subdivision Administrative
|
Ménages
|
Ménages cumulés
|
1
|
Buholo
|
6639
|
6639
|
29
|
Major Vangu
|
3350
|
80296
|
2
|
Chahi
|
8519
|
15159
|
30
|
Bizimana
|
927
|
81223
|
3
|
Chikonyi
|
3422
|
18580
|
31
|
Mbeke
|
2107
|
83330
|
4
|
Chiriri
|
3608
|
22189
|
32
|
Kazaboho
|
4476
|
87806
|
5
|
Chikera
|
1452
|
23641
|
33
|
Mushununu
|
3683
|
91490
|
6
|
Kanoshe
|
898
|
24539
|
34
|
Mulengeza I
|
4310
|
95800
|
7
|
Mulambula
|
1441
|
25981
|
35
|
Mulengeza II
|
2002
|
97801
|
8
|
Mulwa
|
1192
|
27173
|
36
|
Nyamulagira
|
2679
|
100480
|
9
|
Kinyamuzigi
|
2603
|
29776
|
37
|
Elila
|
3023
|
103503
|
10
|
Kajangu
|
2536
|
32313
|
38
|
Sake
|
2152
|
105655
|
11
|
Bobozo
|
1863
|
34175
|
39
|
Burhalaga
|
547
|
106203
|
12
|
Potopoto
|
2446
|
36621
|
40
|
Busoka
|
1184
|
107386
|
13
|
Fariala i
|
1652
|
38274
|
41
|
Ulindi
|
1584
|
108970
|
14
|
Fariala ii
|
1964
|
40238
|
42
|
Rukumbuka
|
2835
|
111805
|
15
|
Muhungu I
|
4730
|
44967
|
43
|
Buholo
|
8769
|
120574
|
16
|
Muhungu II
|
3407
|
48374
|
44
|
Funu Ier
|
3247
|
123821
|
17
|
Mukukwe
|
5224
|
53598
|
45
|
Funu B
|
2807
|
126628
|
18
|
Kibombo
|
2249
|
55846
|
46
|
Kawa
|
3971
|
130599
|
19
|
Rt.uvira
|
3584
|
59430
|
47
|
Clinique
|
2286
|
132885
|
20
|
Maniema
|
3585
|
63015
|
48
|
Karhale
|
5146
|
138031
|
21
|
Ruzizi
|
2154
|
65169
|
49
|
Nyarwizimia
|
4440
|
142471
|
42
22
|
Nyamoma
|
3449
|
68618
|
50
|
Kahuzi
|
2933
|
145404
|
23
|
Nguba I
|
1693
|
70311
|
51
|
Mulima
|
4703
|
150107
|
24
|
Nguba II
|
1075
|
71387
|
52
|
Camp TV
|
3201
|
153308
|
25
|
Muhumba I
|
703
|
72090
|
53
|
Lomami
|
7980
|
161288
|
26
|
Muhumba II
|
611
|
72701
|
54
|
Utu
|
3436
|
164724
|
27
|
Irambo
|
2556
|
75257
|
55
|
Byasi
|
1784
|
166507
|
28
|
Nyawera
|
1689
|
76945
|
|
|
|
|
n = taille d'échantillon requise
Z= niveau de confiance à 95%
(Valeur type de 1,96)
p = proportion estimative soit (25%)
E = marge d'erreur à 5%
(Valeur type de 0,05)
N= effectif des ménages (166507)
Au 2ème degré la population
statistique est constituée des ménages des cellules
administratives de la ville de Bukavu sélectionnées au
1er degré. La taille de l'échantillon a
été déterminée en utilisant la formule ci-dessous.
Notre base de sondage est liste de nombre de ménages.
La taille des ménages est de 288
ménages
Pour répartir les 288 ménages dans les quatre
cellules tirées, nous avons utilisé la technique
de tirage aléatoire simple à partir du fichier
Excel.
La 1ère colonne comprend le numéro
séquentiel des cellules qui ont été tirées.
La 2ème colonne comprend les noms des cellules
tirées,
La 3ème colonne comprend le nombre de
ménage en regard de chaque cellule.
La 4ème colonne comprend le cumul des
ménages.
A partir de la manipulation du fichier Excel nous avons
établi la clé de répartition de la taille
des ménages dans nos quatre cellules en considérant
le chiffre 1 dans la ligne minima et le
dernier chiffre obtenu dans le cumul des ménages des
quatre cellules obtenu à la ligne
43
maxima dans la fonction ALEA.ENTRE.BORN puis nous avons
validé. Nous avons obtenu un chiffre que nous avons
incrémenté jusqu'à la taille de notre échantillon
(288). Les chiffres obtenus ont été situés dans les
cellules respectives. En comptant ces chiffres par cellules, nous avons obtenu
la taille de chaque cellule.
Tableau n°2 : La Détermination de la
taille
Cellule
|
Nbre de Ménages
|
Ménages cumulés
|
observations
|
Taille
|
Major vangu
|
3350
|
3350
|
701, 3023, 2156, 2053,1234, 2307, 1412, 815, 269, 506,
|
48
|
|
|
|
2293, 1461, 1053, 66, 2219, 2710, 90, 3004, 166, 1978,
|
|
|
|
|
2813, 289, 2176, 2879, 2581, 1274, 2821, 2463, 1017,
|
|
|
|
|
2949, 3203, 735, 525, 2417, 3276, 2538, 1348, 1727,
|
|
|
|
|
3167, 67, 1724, 463, 1198, 775, 3295, 1227, 677, 2686
|
|
Mulambula
|
3585
|
6935
|
6155, 3581, 5210, 5815, 5320, 4770, 4213, 5717, 6752,
|
59
|
|
|
|
4497, 6516, 4345, 3701, 4332, 6304, 5362, 6117, 4883,
|
|
|
|
|
5181, 5589, 6493, 4203, 4478, 4488, 5699, 6721, 4659,
|
|
|
|
|
6385, 5477, 6616, 6389, 4053, 5116, 4160, 6050, 6353,
|
|
|
|
|
5530, 3711, 4080, 4740, 4506, 4601, 4416, 5262, 3551,
|
|
|
|
|
3756, 5689, 4538 4233, 6558, 5521, 3492, 3834, 4904,
|
|
|
|
|
4522, 5039, 5532, 6242, 4734
|
|
Buholo
|
8769
|
15704
|
10309, 7130,9423, 6973, 9730, 7637, 15248, 14520,
|
139
|
|
|
|
9026, 13240, 9851, 9531, 14531, 15391, 11586, 10446,
|
|
|
|
|
13921, 14084, 15261, 8502, 13193, 12219, 12310,
|
|
|
|
|
14917, 9094, 12773, 8511, 12007, 13038, 8186, 14635,
|
|
|
|
|
11131, 13818, 7182, 8238, 13708, 9431, 8432, 14543,
|
|
|
|
|
8769, 7485, 10887, 13976, 7591, 15132, 13812, 15576,
|
|
|
|
|
9253, 13171, 12791, 8761, 11803, 15429, 8275, 14723,
|
|
|
|
|
15605, 11206, 11163, 10333, 9740, 14180, 7697, 9677,
|
|
|
|
|
12076, 10674, 13749, 13202, 15401, 7574, 12993,
|
|
|
|
|
14331, 7973, 10248, 8464, 8154, 7877, 8208, 10352,
|
|
|
|
|
12983, 9702, 7413, 14395, 7003, 7438, 12367, 15518,
|
|
|
|
|
8737, 8835, 14059, 10185, 13042, 14686, 12428, 7234,
|
|
|
|
|
9323, 10853, 11307 10121, 14510, 9007, 7826, 14914,
|
|
|
|
|
12871, 8867, 15566, 10154, 11247, 7206, 8535, 6947,
|
|
|
|
|
7956, 11495, 14185, 12383, 11492, 11228, 14186,
|
|
|
|
|
9946, 7668, 8424, 13867, 12754, 9338, 8713, 14629,
|
|
|
|
|
10694, 12819, 12786, 13561, 14378, 13186, 7767,
|
|
|
|
|
15605, 8611, 12938, 11114, 15684, 14029, 12024
|
|
Rukumbuka
|
2835
|
18539
|
18329, 17387, 16389, 17607, 17607, 16588, 15729,
|
42
|
|
|
|
17021, 17772, 16948, 16315, 15946, 16323, 18396,
|
|
|
|
|
18477, 15728, 15834, 17657, 17037, 17336, 18365,
|
|
|
|
|
16042, 15988, 17964, 16791, 16970, 17580, 16362,
|
|
|
|
|
16393, 18138, 16780, 15883, 16841, 16711, 16576
|
|
|
|
|
16197, 18414, 18399, 16429, 17520, 17468, 15954
|
|
44
La Technique d'approche
Pour atteindre les ménages dans les différentes
cellules administratives qui ont été tirées,
nous avons fait recours à l'approche décrite
ci-dessous,
y' détermination du milieu de la cellule,
y' choix aléatoire de la direction par lancement en l'air
d'un stylo à bille,
y' comptage des ménages dans la direction choisie au
hasard,
y' le 1er ménage est le premier ménage
dans la première parcelle selon la direction
choisie
y' les autres ménages seront choisis à raison d'un
ménage par saut de deux parcelles
pour éviter de se retrouver dans une même
catégorie socio professionnel et
économique qui peut présumer un comportement
similaire (effet de cotangent)
II.3. La Présentation du questionnaire.
Notre outil de collecte est un questionnaire destiné
aux ménages, il est subdivisé en quatre parties, la
première donne la localisation des intervenants, la deuxième
décrit l'identification du répondant, la troisième analyse
la connaissance de la pratique de la déclaration des naissances et la
dernière capitalise les connaissances du lieu de la déclaration
des naissances
II.4. La Description du déroulement de la
collecte des données
Les travaux de terrain se sont déroulés dans
quatre cellules du 28 avril au 02 mai (5jrs) et exécutés par 6
enquêteurs formés et répartis en deux équipes de
travail. Chaque équipe était composée de trois personnes.
Les trois équipes étaient placées sous la
responsabilité d'un superviseur. Ce dernier a reçu une formation
complémentaire axée sur le contrôle technique
II.5. La Description du plan d'analyse des
données.
En ce qui concerne le traitement des données
collectées, nous avons utilisés Windows 2010, EXCEL pour les
traitements des graphiques, WORD pour la saisie du commentaire et SPSS.17 pour
l'encodage et les analyses.
L'analyse des données a été
subdivisée en deux volets : le volet quantitatif où nous avons
fait une analyse descriptive en comparant les modalités des
différentes variables et le volet qualitatif où nous avons repris
les propos des personnes interrogées lors de notre interview.
45
II.7 La Description du milieu d'étude.
II.7.1.La Présentation et la situation
géographique
La ville de Bukavu, chef-lieu de la Province du Sud-Kivu, se
trouve située à l'extrémité méridionale du
Lac Kivu, à 2°30' de latitude Sud et 28°50' de longitude Est
.Bâtie à une altitude moyenne de 1614m, Bukavu reste
jusqu'aujourd`hui la ville la plus perchée de la RD-CONGO.
D'après l'ordonnance loi n°78-054 bis du 21 Janvier 1978, elle
couvre une superficie estimée à 62,88Km2 dont 43,17Km2 de terre
ferme et 19,71Km2 occupés par le lac. Elle est limitée au nord
par le lac Kivu, à l'Est par la rivière Ruzizi qui la
sépare de la République du Rwanda, au Sud et à l'Ouest par
le Territoire de Kabare (BIREMBANO R, 2013)
Carte n°1 : Carte administrative de la ville de
Bukavu.
Source : CHAMMAA - S et al, 1981, Atlas de la ville de Bukavu,
CERUKI, ISP/Bukavu.
46
II.7.2. La Subdivision administrative de la ville de
Bukavu
La ville de Bukavu compte trois zones urbaines appelées
aujourd'hui communes urbaines. A part celle de Kadutu subdivisée en 05
Quartiers, celles de Bagira et d'Ibanda en ont 03 chacune.
Tableau n°3 La Subdivision administrative de la
ville de Bukavu.
Communes
|
Superficies
|
Quartiers
|
Cellules
|
1. BAGIRA
|
39.40 Km2
|
1.Nyakavogo
2. Lumumba
3. Kasha
|
01.Fariala I 02Fariala II 03.Potopoto 04.Chinyamuzigi 05.Kajangu
06.Bobozo 07.Mulambula 08.Chikera 09.Chikonyi 10.Kanoshe 11.Chiriri 12.Mulwa
13.Chahi
|
2. IBANDA
|
12.89 Km2
|
1.Ndendere 2.Nyalukemba
3.Panzi
|
01.Nyamoma 02.Ruzizi 03.Maniema 04.Nyawera 05.Muhumba I 06
Muhumba II 07.Nguba I 08 Nguba II 09.Major-Vangu 10.Bizimana 11.Mulengeza I
12 Mulengeza II
13 Route d'Uvira
14 Mukukwe
|
47
|
|
|
15 Kibombo
16 Muhungu I
17 Muhungu II
18 Mushununu
19 Mbeke
20 Kaza roho
|
3. KADUTU
|
10.59 Km2
|
1.Mosala 2.Nyamugo 3.Kasali 4.Cimpunda 5.NKafu
6. Kajangu
7. Nyakaliba
|
01.Karhale 02.Buholo 03.Funu I 04 Funu II 05.Utu 06.Lomami
07.Byasi 08.Ulindi 09.Elila 10.Rukumbuka 11.Nyamulagira 12.Sake 13.Burhalaga
14.Busoka 15. Kawa
16 Clinique
17 Mulima
18 Kahuzi
19 Nyarizimya
20 Camp TV
|
3 Communes
|
62.88 Km2
|
13 Quartiers
|
55 Cellules
|
Source : Monographie de la ville de Bukavu, 2013
48
II.7.3. Le Relief
Quatre paliers du relief bukavien.
La géomorphologie de la Ville de Bukavu a
été dictée par des phases volcaniques et tectoniques qui
lui ont finalement donné une configuration d'ensemble disposée en
paliers dissymétriques. Les trois séries de failles (mise en
place des rifts africains) lui confèrent un paysage en marches
d'escaliers dont le plus bas niveau atteint plus au Nord-Est le Lac Kivu
(1463m) et dans le Sud-Est la rivière Ruzizi (entre 1300 et 1350
mètres). Cette configuration présente les unités
morphologiques suivantes : a) au Sud et à l'Ouest , les hauts plateaux
du Mont Bangwe à plus de 2.000m d'altitude ; b) les bas plateaux
d'Ibanda , de Panzi et de Bagira entre 1.560 et 1.638m d'altitude ; c) le
littoral du lac Kivu dont le niveau moyen est de 1.460m et d) la vallée
de la Ruzizi en canyon de 120 à 180 mètres de haut après
le deuxième poste frontalier de la ville de Bukavu avec le Rwanda.(
(BIREMBANO R, 2013)
II.7.4. Le Climat et la végétation de la
ville de Bukavu.
De par sa latitude ( 2° 30' Sud) , la Ville de Bukavu
fait partie des contrées voisines du parallèle d'origine qui
devraient normalement être sous un climat équatorial
caractérisé par : *des températures constantes et
régulières (25°C comme moyenne annuelle, faibles amplitudes
thermiques de l'ordre de 5°C et moins) ; * une courte saison sèche
; * un régime pluviométrique à distribution bimodale avec
deux maximums équinoxiaux ; ... N'eut été la situation en
altitude (1460 à 2200 mètres) , la Ville de Bukavu serait dans la
même ambiance climatique que Kisangani , Yangambi et Mbandaka. Mais suite
à l'atténuation des températures par l'altitude (moins
6°C tous les 100 mètres en moyenne), les températures
moyennes annuelles s'adoucissent (environ 20°C). Les hauteurs
pluviométriques dépendent en grande partie des influences
océaniques (Anticyclone de Mascareignes, alizés du Sud-Est en
provenance de l'Océan indien) que des apports convectifs comme il en est
le cas dans un climat équatorial proprement dit.
Suite à l'absence des types climatiques
intermédiaires dans certaines classifications. Certains chercheurs
l'identifient à un climat subéquatorial (Equatorial d'altitude).
A la lumière de la classification de Vladimir KÖPPEN, il est de
Type Aw (type tropical d'altitude à long hivernage) (BIREMBANO R,
2013)
49
II.7.5. L'Hydrographie et l'hydrologie de la ville de
Bukavu
Les rivières de la Ville de Bukavu appartiennent
à deux bassins hydrographiques dont le plus vaste est celui du Lac Kivu
avec une superficie d'environ 48,49Km2, soit 77,85% de la superficie de la
Ville de Bukavu. Le second couvre moins du quart de ladite superficie. Il
s'agit de celui de la Ruzizi. Ces deux bassins s'étendent au-delà
des limites administratives de la ville de Bukavu. Ils comptent au total sept
rivières comme suit réparties :
*du Nord au Sud, dans le Secteur de l'extrémité
méridionale du Bassin du Lac Kivu, on traverse successivement la
Nyamuhinga, la Bwindi, la Tshula, la Wesha (Cidorhwe) et la Kahwa. Tous ces
cours d'eau dévalent les hauteurs vers le littoral lacustre du Sud-Ouest
vers le Nord-Est ;
toujours du Nord au Sud, le Bassin de la Ruzizi est
traversé d'Ouest vers l'Est par la Mukukwe et la Kamagema appelée
Lubemba dans son cours moyen et Nyalukungula dans son cours
supérieur.
Tous ces cours d'eau sont des rivières de montagne
couramment appelées torrents .Ils se caractérisent par des
débits liquides élevés après les fortes pluies
(0,10 à 0,16 m3/s, plus pour la Kahwa), mais chutent entre dix et douze
fois moins pendant les jours non pluvieux (BIREMBANO R, 2013)
II.7.6. La Démographie de la Ville de Bukavu
De 1909 à 2009, sur une période de 100 ans, les
effectifs de la population urbaine de Bukavu sont passés de 114 à
668.033 habitants, soit près de 6.000 fois la population initiale.
Arithmétiquement, l'augmentation de cette population urbaine est de
l'ordre d'une moyenne de 668 nouveaux citadins par an durant ce centenaire. Ce
calcul a l'avantage de fournir à titre indicatif certaines valeurs-
repères de ce peuplement de la ville de Bukavu, mais ne peut traduire
fidèlement son déroulement dans le temps. La ville de Bukavu,
traditionnellement terre des pâturages verdoyants de la famille du Mwami
KABARE, va devenir progressivement habitat des colons belges et de la main
d'oeuvre autochtone à leur service. Au départ son peuplement est
lent et sera aussi soumis plus tard à un contrôle rigoureux de la
part de l'administration coloniale. Avant l'accession de notre pays à
l'indépendance, la stabilité démographique était
assurée par deux mécanismes régulateurs importants :
a) la planification démographique urbaine qui limitait
à 50.000 les habitants des centres extra-coutumiers (12.500 à
Kadutu , 12.500 à Bagira et 5.000 à Cyangugu au
Rwanda)-initialement appelées villes indigènes et de la commune
rurale de Kasha (20.000 habitants) ;
b) et le Service du Bureau des Passeports dont le rôle
était d'enregistrer et de contrôler les
50
mouvements migratoires de la population à
l'intérieur de la ville et des milieux ruraux environnants vers elle
(exode rural). Au rythme actuel de 28.000 à 30.000 nouveaux citadins par
an, les récentes projections démographiques mettent entre 2020 et
2022 la période où la ville de Bukavu atteindra son premier
million d'habitants. Cela prendrait ainsi plus de 110 ans .Mais, il est
à retenir qu'il a fallu à cette population : 16 ans pour passer
de la centaine au millier ; 19 ans du millier à la dizaine de milliers ;
22 ans de la dizaine à la centaine de milliers ; et 40 ans pour franchir
la barre du demi-million d'âmes. On peut dire, sans risque de se tromper,
que la population urbaine de Bukavu, de 1909 à 2009, s'est
dédoublée tous les 7 à 8 ans et a connu une croissance
exponentielle (BIREMBANO, R, 2013)
II.7.7. Les Naissances et le Taux de natalité de la
population urbaine de Bukavu
La ville de Bukavu, au cours de ses quarante premières
années de création, a connu de très forts taux de
natalité dépassant excessivement la première
catégorie d'Etats au monde qui se situent à plus de 40 pour
mille. Cette période de surnatalité est surtout celle de
l'implantation dans la ville d'une nombreuse population autochtone en
provenance des milieux ruraux environnants en quête de l'emploi. Sans
transition et presqu'entièrement analphabète, elle a
quitté les villages périphériques pour s'installer en
ville. En réalité, cela a été vécu au
départ comme un simple changement de lieu, c'est-à-dire un
transfert du village à la ville avec tout son cachet culturel
(aménagement de l'espace, type d'habitat, place de l'enfant et du
mariage dans les relations sociales,...).L'administration coloniale belge a
laissé faire pendant ce temps car la ville était au début
de son peuplement mais concernait plus les centres extra-coutumiers, ou villes
indigènes, que la Ville européenne de laquelle a
été progressivement extirpée la population autochtone.
Mais à la longue ce mouvement des populations rurales vers la ville a
été soumis à un contrôle de l'administration
coloniale qui imposera un certain nombre de seuils d'habitabilité dans
sa planification urbaine. La période du laisser-faire est révolue
et l'autorisation de séjourner en ville est conditionnée par
l'obtention d'un emploi, conséquence logique de l'accès à
un certain niveau d'études, surtout primaires à l'époque,
pour pouvoir communiquer avec le patron blanc. Cela va naturellement favoriser
une sélection des catégories de personnes devant vivre en ville.
Les jeunes « instruits » et célibataires, dont certains en
provenance des autres provinces du Congo, vont constituer le gros de ces flux
de la population vers la ville. Ce premier changement socio-économique
aura comme retombées positives le désir général de
confort et de valorisation de l'enfant à qui on veut assurer une
promotion sociale .Par conséquent, contrairement au milieu rural , cela
va se traduire socialement par le relèvement de l'âge du
51
mariage .C'est ainsi que depuis 1944 ces taux de
natalité n'ont que continuellement baissé jusqu'à
atteindre le niveau le plus bas en 1996 (03.4 pour mille).Nous pensons ,sans
qu'on ait jusqu'ici atteint le niveau des villes des pays
développés , que le planning familial tel que recommandé
par l'administration coloniale au départ , puis relayée
après l'indépendance du pays par des organisations
internationales spécialisées en matière de la population ,
a réalisé de bons scores dans le domaine des naissances
désirables que dans les villages. A voir le nombre de mariages
bénis annuellement dans la ville de Bukavu ,entre 1100 et 1300 couples
civilement et religieusement unis, on ne peut que rester sceptiques dans
l'optique de la réduction durable des naissances à Bukavu. Avec
près de 110 mariages par mois, 3 à 4 par jour, il ya lieu
d'être réservés si on n'arrive pas à
déterminer clairement les caractéristiques démographiques
de nouveaux mariés, surtout dans une population avec une forte
proportion des jeunes et des adultes (moins de 18 ans : 55,16% ; 18 à
60ans :43.22%). Bien qu'il y ait encore beaucoup à faire, les efforts
déployés pour la revalorisation du statut de la femme (nombreuses
associations féminines, organisation de la marche mondiale de la
femme,...), au-delà de simples questions de prise de conscience,
pourront en améliorer lesdits scores. Mais il ne faudrait pas qu'on s'en
réjouisse outre mesure en espérant ainsi s'aligner dans la
catégorie de villes aux populations suffisamment stabilisées qui
auraient résolu les grands problèmes de sa démographie
galopante et de son hypertrophie. Le problème de la ville de Bukavu est
ailleurs et exigerait des taux de natalité inférieurs à
ceux d'aujourd'hui pour espérer arrêter dans les vingt ans qui
viennent la sursaturation de son espace. Elle n'est pas la seule solution
à envisager mais devra se faire accompagner par d'autres comme la
création des métropoles d'équilibre dans les territoires
ou un projet de refonte urbaine. (BIREMBANO R, 2013).
II.7.8. Le Décès et le Taux de
mortalité de la population urbaine de Bukavu.
Si au départ, entre 1900 et 1949, les taux de
mortalité ont été très élevés suite
aux problèmes d'hygiène et de santé, ils se
relèveront légèrement entre 1990 et 1996 suite à
l'instabilité politique en RDC et dans les deux autres pays de la
C.E.P.G.L. La période intermédiaire est celle
caractérisée par une baisse sensible de la mortalité
urbaine dont les taux les plus bas (3.1 à 3.5 pour mille) sont atteints
entre 1981 et 1985. Plusieurs raisons peuvent justifier cette baisse de
mortalité .Entre autres éléments de justification peuvent
être repris l'accès à l'eau potable, la construction des
quartiers planifiés à logement assez spacieux et confortable, l'
implantation des infrastructures sanitaires animées au départ par
un personnel soignant qualifié (médecins belges et religieuses
blanches),instauration des programmes
52
élargis de vaccination ( Diphtérie , Rougeole ,
Tétanos , Tuberculose, Poliomyélite, Variole-varicelle,...) ,l'
organisation des services d'hygiène et d'assainissement urbains
(pulvérisation des insecticides ,parfois au moyen d'un petit-porteur ;
construction des caniveaux et grands collecteurs des eaux usées et de
ruissellement, choix des terrains urbains réservés aux
décharges publiques), les bonnes conditions sécuritaires et
l'absence des guerres en RDC et dans la Région des grands lacs, la
situation économique du pays encore assez bonne. Aujourd'hui, avec des
taux de mortalité inférieurs à 02 pour mille, la ville de
Bukavu présente dans la Province du Sud-Kivu l'image d'une « oasis
de paix ».Cela justifie en partie pourquoi les populations qui habitent
les territoires où sévissent les forces négatives en font
« leur terre de refuge » ces 14 dernières années
caractérisées par des guerres à répétition,
de nombreuses activités de pacification et des efforts de restauration
de l'autorité de l'Etat sur le territoire national. (BIREMBANO R,
2013).
II.7.9. Les Mouvements migratoires dans la ville de
Bukavu.
La population urbaine de Bukavu n'a pas augmenté
seulement par les apports positifs du mouvement naturel (différence
entre les naissances et les décès) , mais au contraire plus par
les flux migratoires. Les soldes migratoires en constituent 89.8% contre 10.2%
pour le mouvement naturel. Bukavu, ville capitale de la Province du Sud-Kivu,
fait figure d'une terre des migrations de par les importants flux qu'elle
reçoit. Au cours des années reprises dans le tableau n°7,
moins du quart de celles-ci ont connu des départs massifs en dehors de
la ville. Ces périodes de forte émigration correspondent à
la fin de la deuxième guerre mondiale et de l'indépendance du
pays pour le colonisateur belge ; entre 1967 et 1977, à la guerre de
SCHRAMME et à la rébellion muléliste ; en 1983, à
la grande sècheresse qui avait affamé la ville de Bukavu fin 1982
; en 1990, avec les grandes agitations politiques au pays réclamant le
multipartisme pendant le régime du Président Joseph
Désiré MOBUTU ; et enfin en 1996, quand les pays de la C.E.P.G.L
vont traverser des moments très difficiles ( génocides au Rwanda
et au Burundi ; mouvements rebelles en Ouganda ,au Rwanda ,au Burundi , en RDC
et autres pays limitrophes ) (BIREMBANO R, 2013) .
II.7.10. Le Taux d'accroissement de la population urbaine
de Bukavu.
Les périodes de forte émigration correspondent
à celles de taux d'accroissement négatifs. Le contraire s'observe
pendant les périodes de forte immigration. les taux les plus bas,
inférieurs à moins 5%, sont atteints en 1976-77, en 1982-83 et en
1989-90. Elles correspondent, comme déjà signalé, à
des moments politiquement ou naturellement difficiles
53
où une partie de la population avait choisi d'aller
vivre ailleurs, soit dans les autres provinces de la RDC ou dans les pays
étrangers. Le taux moyen pondéré de l'ordre de 26.9% reste
supérieur à celui de la Province et des territoires autour de
03.3%.Ce qui ,en réalité, réduit le temps de
dédoublement de sa population à moins de 3 ans quand en Province
il sera de 21 ans. A ce niveau de croissance, des mesures coercitives d'une
nouvelle planification urbaine doivent être urgemment prises pour
éviter le pire. Sinon Bukavu se dégradera davantage et il ne fera
plus beau vivre. Notons pour le besoin de calcul, ces taux ont
été obtenus au moyen de la formule d'équilibre suivante :
Pt = Po + (N -
D) + (I - E). (BIREMBANO R, 2013)
II.7.11. La Répartition de la population de la ville
de Bukavu par sexe et par commune.
Tableau n° 4: La Population de la ville de Bukavu en
2014.
|
Population de la ville de Bukavu 2014
|
|
|
H
|
F
|
G
|
F
|
Total
|
Densité (hab/Km2)
|
1. Commune d'Ibanda
|
|
|
|
|
|
|
Q Ndendere
|
42798
|
47284
|
50385
|
59378
|
199845
|
|
Q Nyalukemba
|
11904
|
12281
|
16277
|
17177
|
57639
|
|
Q Panzi
|
28224
|
32690
|
37866
|
44311
|
143091
|
|
Total Ibanda
|
82926
|
92256
|
104528
|
120865
|
400575
|
31076
|
2. Commune de Kadutu
|
|
|
|
|
|
|
Q Cimpuda
|
7413
|
7532
|
12314
|
12450
|
39710
|
|
Q Kajangu
|
3064
|
3082
|
6081
|
6198
|
18426
|
|
Q Kasali
|
4574
|
4658
|
5922
|
6006
|
21159
|
|
Q Mosala
|
17021
|
17282
|
18977
|
19595
|
72875
|
|
Q Nkafu
|
14585
|
14858
|
17501
|
17525
|
64469
|
|
Q Nyakaliba
|
7454
|
7252
|
10682
|
10978
|
36366
|
|
Q Nyamugo
|
15116
|
15288
|
21476
|
21749
|
73629
|
|
Total Kadutu
|
69226
|
69953
|
92952
|
94502
|
326634
|
30844
|
3. Commune de Bagira
|
|
|
|
|
|
|
|
Q Kasha
|
14974
|
17556
|
23777
|
28376
|
84683
|
|
Q Lumumba
|
3869
|
4165
|
6198
|
6550
|
20782
|
|
Q Nyakavogo
|
3725
|
3641
|
5274
|
5232
|
17872
|
|
Total Bagira
|
22569
|
25362
|
35248
|
40158
|
123337
|
3130
|
Total.Ville Bukavu
|
174721
|
187571
|
232728
|
255526
|
850546
|
13526
|
Source Rapport annuel de l'Institut National de la Statistique,
2014
La commune d'Ibanda est la plus peuplée et dense de la
ville de Bukavu, elle est la commune la plus urbanisée, elle abrite la
majorité des services administratifs.
54
La commune de Bagira est la plus vaste, la moins peuplée
et la moins dense. Une partie importante est rurale, c'est une commune
dortoir.
La commune de Kadutu est la moins vaste et très
populaire.
Ce tableau dégage une supériorité
numérique des personnes de sexe féminin par rapport à
celles de sexe masculin. Le taux de féminine est de 52,1% et celui de
masculinité de 47,9%. Le rapport de féminité est d'environ
1,09 et celui de masculinité est d'environ 0,92.
II.7.12. La Structure de la population de la ville de
Bukavu par tranche d'âge.
Tableau n°5La Structure de la population de la ville de
Bukavu par tranche d'âge exercice 2014
Tranche d'âge
|
M
|
F
|
Tot
|
0-4 ans
|
85819
|
86669
|
172488
|
5 - 9 ans
|
62878
|
64577
|
127455
|
10 -14 ans
|
50982
|
50982
|
101964
|
15-19 ans
|
42485
|
42485
|
84970
|
20-24 ans
|
39086
|
39936
|
79022
|
25-29 ans
|
29739
|
32288
|
62027
|
30-34 ans
|
22092
|
25491
|
47583
|
35-39 ans
|
18693
|
20393
|
39086
|
40-44 ans
|
13595
|
16994
|
30589
|
45-49 ans
|
11896
|
15295
|
27191
|
50-54 ans
|
10196
|
13595
|
23791
|
55-59 ans
|
6798
|
8497
|
15295
|
60-64 ans
|
7647
|
9347
|
16994
|
65-69 ans
|
5098
|
4248
|
9346
|
70-74 ans
|
4248
|
2549
|
6797
|
75 ans plus
|
3399
|
2549
|
5948
|
Source : Rapport annuel de l'Institut National de la Statistique,
2014.
Graphique n°2 : La Pyramide des âges et de sexe de la
population de la ville de Bukavu 2014
Source : Elaborée à partir des données de
l'Institut National de la Statistique.
55
A travers cette pyramide nous constatons que l'effectif de la
population de la tranche d'âge de 0 à 4 ans est le plus important,
cela s'explique par le nombre élevé des naissances survenues dans
la ville de Bukavu. Elle représente une population jeune. La population
jeune (0 à 17 ans) représente environ 53, 5%, celle adulte (18
à 60 ans) 42,2% et celle vieille (plus de 60 ans) 4,3%.
II.7.13. Les Aspects économiques.
Depuis environ une décennie, l'économie de la
ville de Bukavu connait des problèmes de tout genre (économique,
politique et sociaux) sur lequel la rébellion s'est appuyée pour
détruire de plus en plus les tissus économiques. Face à
cette crise, beaucoup de gens survivent grâce aux petits métiers,
aux petits commerce (multiplicité de petits marchés, petites
boutiques, vendeurs ambulants, etc.). Ajoutons que les sources de revenu de la
population Bukaviennne proviennent essentiellement des recettes du commerce,
des salaires et des primes de fonctionnaires.
Le secteur industriel est basé sur la production de la
quinine par la PHARMAKINA, de la boisson par le BRALIMA et de matelas par le
GINKI, ainsi que des petites usines de production de souliers et bidon en
plastique, de bois et des savonneries artisanales.
Les institutions financières comprennent quelque
quelques banques et institutions financières ainsi que des agences de
transfert d'argent.
Le secteur informel est très dynamique, la population
urbaine en expansion, la compression forcée de la fonction publique sont
autant de motifs qui incitent à se tourner vers la micro entreprise
locale, principal fournisseur et créateur d'emploi (jusqu'à 2
travailleurs sur trois dans certaines villes), elle attire aussi bien les
hommes, les femmes et les jeunes.
Dès lors, il est impérieux de retenir que ces
activités très diversifiées qui font vivre et procurent
l'emploi et le revenus à une grande portion de la population font
l'objet de plusieurs études scientifiques depuis les années 1970
sous les termes de « secteur informelles »
Les activités telles que l'agriculture, la pêche,
l'élevage et l'exploitation minière étant donné la
vocation urbaine et une forte densité humaine que connait la ville de
Bukavu, l'activité agricole y est développée de
façon très marginale dans la mesure où elle ne dispose ni
terres cultivables ni de crédit à l'agriculture appropriée
à la ville.
En effet, on trouve quelque champ dans la commune de Bagira
dont les productions sont insuffisantes pour satisfaire la demande. Notons la
présence des quelques jardins potagers dans les parcelles dont la
production sert à la consommation domestique.
56
Pour s'approvisionner en denrée alimentaires, la ville
de Bukavu fait recours aux zones rurales où l'agriculture demeure
l'activité principale. S'agissant de l'élevage, son
développement est quasi inexistant. L'on assiste en effet à
l'élevage des petits bétails et des
volailles. la pèche elle est
pratiquée sur le lac Kivu. Il s'agit d'une pèche purement
artisanale de subsistance dont le rendement reste très faible. En
dépit de son existence la ville importe les poissons. En ce qui est de
l'exploitation minière, elle est artisanale et pratiquée dans les
territoires mais commercialisés dans la ville de Bukavu.
Le secteur de l'industrie est dominé par les petites
industries de transformation (Industries pharmaceutiques : PHARMAKINA,
BOM-DIOPHAR ; Industrie chimiques GINKI, SHENIMED,)
Il est moins développé et compte plus
d'industries alimentaires (Industrie alimentaires Boulangeries, minoteries,
boucheries, brasseries, etc) qui utilisent main d'oeuvre réduite. Cette
situation rend la ville de Bukavu plus dépendante en matière
d'approvisionnement en produits manufacturés. Cela explique aussi le
développement du commerce avec les pays limitrophes de la province du
Sud-Kivu et ceux du moyen orient.
L'artisanal produit des biens et services qui sont vendus au
différent agent économiques du Sud-Kivu
Le secteur tertiaire est développé dans la
ville. Il concerne les services qui sont rendus par les boutiques et magasins,
Alimentations, Quincailleries, pharmacie, Auto pièces, agences de
transport, administrations publiques que privées, les banques,
Hôtels et bars, internet etc. Mais ce sont les PME qui dominent ce
secteur. Rappelons aussi en dernier lieu que la prédominance des PME par
rapport aux autres activités peut s'expliquer en partie par
l'inexistence des unités de production des produits manufacturés.
Cela pourrait s'explique également par la faiblesse du système de
motivation dans la fonction publique (la crise du secteur formel publique (la
crise du secteur formel public et privé). De ce fait, les hommes ou la
population Buka vienne recherchent leur bonheur individuel ailleurs en se
lançant dans les PME. (BAKULI, L, 2006).
57
TROISIEME CHAPITRE: LA PRESENTATION ET DISCUSSION DES
RESULTATS.
III.1. LA PRESENTATION DES RESULTATS.
III. 1.1. LES RESULTATS DE L'ANALYSE QUANTITATIVE.
III.1.1.1. LES CARACTERISTIQUES DES MENAGES.
Dans un souci de clarté et pour permettre une meilleure
compréhension de notre étude, nous avons effectué une
enquête auprès de 288 ménages et des interviews
auprès des acteurs clés de l'Etat civil dans la ville de Bukavu.
Le graphique n°3 nous les proportions des répondants par
cellules.
Graphique n°3 : La Répartition de
l'échantillon par cellule
Rukumbuka
15%
Major vangu
17%
Mulambula
20%
Buholo
48%
Notre échantillon est constitué à 48,2%
des répondants de la cellule Buholo, à 20,5% de ceux de la
cellule Mulambula, à 16,7% de ceux de la cellule Major Vangu et à
14,6% de ceux de la cellule Rukumbuka.
Graphique n°4 : La Répartition des
répondants par sexe
Les répondants ont été répartis selon
leur sexe et par cellules, le graphique n° 4 nous donné leurs
proportions.
58
La taille de l'échantillon est composée en grande
majorité des femmes (68 ,1%).
Les hommes ne représentent que 31,9%. En effet les femmes
sont plus disponibles à répondre aux questionnaires par rapport
aux hommes qui sont pour la plupart de fois absents de leur
résidence.
Graphique n° 5 : La Répartition des
répondants par Etat Matrimonial
Les répondants interviewés ont été
classés selon leur Etat matrimonial. Le graphique - dessous
décrit leurs compositions selon les catégories universelles.
Parmi les répondants, 76,4% étaient mariés
légalement, 14,9% étaient des couples vivant ensemble en union de
fait, 5,6% des veufs (ves), 1,4% des divorcés et 1,7% des
célibataires.
.Graphique n°6 : Répartition des chefs des
ménages par niveau d'études
Les chefs des ménages ont été
également structurés en tenant compte de leur niveau
d'instruction Le graphique ci-dessous montre leurs proportions par niveau
d'études
59
Il ressort du graphique au ci-dessus que 54,5% de chefs des
ménages ont un niveau d'étude secondaire, 24% ont un niveau
d'étude supérieur, 15,6% ont un niveau d'étude primaire,
5,2% n'ont aucun niveau d'étude et 0,7% ont un niveau d'étude
socio professionnel.
Graphique n°7 : La Répartition des chefs des
ménages selon leurs professions Nous avons aussi groupé
les chefs de ménages selon leurs activités professionnelles En
nous référant à la classification universelle des
professions nous avons repartis les proportions des chefs des ménages en
fonction de leurs professions dans les catégories reprises dans le
graphique ci-dessous.
Parmi les chefs des ménages, 26,4% n'exerce aucune
profession, 25% sont classés dans la catégorie des Vendeurs et
personnels des services destinés aux particuliers, 11,5% dans la
catégorie des Artisans et ouvriers des métiers et 9,7% dans celle
des Employés administratifs.
Tableau n°6 La Description des variables
quantitatives de l'étude
Certaines caractéristiques quantitatives ont
été renseignées dans le tableau ci-dessous
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Taille du ménage
|
7,00
|
3,048
|
Nombre d'enfants ayant été enregistrés
|
1,76
|
1,067
|
Age du répondant
|
38,63
|
12,181
|
60
La taille moyenne des ménages des enquêtés
est 7 membres. Cette taille montre que les ménages
échantillonnés sont caractérisés par une forte
fécondité.
L'âge moyen des répondants est de 38,63 ans. En
effet les répondants étaient tous majeurs (adultes)
Nombre moyen d'enfants enregistrés par ménage est
de 1,76. Ce nombre montre à suffisance le faible enregistrement des
naissances dans les ménages enquêtés.
III.1.1.2. LE TAUX DE COUVERTURE DE L'ENREGISTREMENT
DES NAISSANCES DANS LA VILLE DE BUKAVU.
Le graphique ci-dessous représente les taux
d'enregistrement des naissances dans les quartiers échantillonnés
dans la ville de Bukavu.
Graphique n°8 : Le Taux d'enregistrement des
naissances à l'Etat civil
De ce graphique, nous constatons qu'environ 3,8 enfants sur 10
sont enregistrés dans la ville de Bukavu soit 38%. Dans les cellules
échantillonnées les proportions d'enfants qui n'ont pas
été enregistrées l'emportent sur celles qui l'ont
été. Le taux moyen d'enregistrement des naissances est de 38,2% ;
il est légèrement supérieur à celui calculé
dans le rapport de l'Enquête Démographique et de Santé
(EDS-RDCII 2013-2014) soit 24,7% et celui calculé dans le rapport de la
Mairie de Bukavu en 2014 soit 34,9%. Ce taux est faible ce sont les cellules
Major Vangu et Buholo qui l'ont tiré vers le bas avec des proportions
très basses inférieures à la moyenne provinciale, à
Buholo 1 enfant sur quatre est enregistré et à Major Vangu zero
sur dix. Dans les cellules Rukumbuka et Mulambula, 3 enfants sur 4 sont
enregistrés. Ce faible taux moyen d'enregistrement rejoint notre
hypothèse ayant estimé le
61
taux d'enregistrement des naissances dans la ville de Bukavu
à 30%. L'idéal est d'enregistrer tout enfant aussitôt sa
naissance. La cellule Major Vangu nécessite une observation
particulière, aucun ménage n'a fait enregistrer ses enfants.
Cette cellule est très populaire et réputée pour la
résistance et l'esprit révolutionnaire de sa population.
III.1.1.3. LES CAUSES DU NON ENREGITREMENT DES
NAISSANCES DANS LA VILLE DE BUKAVU.
Après analyse des données collectées sur
le terrain, certains facteurs ont été jugé responsables du
non enregistrement des naissances dans la ville de Bukavu. Ces facteurs sont
décrits dans ce point.
Tableau n°7 : La Répartition des chefs des
ménages par niveau d'étude et l'enregistrement des enfants
à l'Etat civil
L'instruction du chef de ménage peut inciter ce dernier
à enregistrer la naissance des enfants à l'Etat civil. Le tableau
ci-dessous montre les proportions de chefs des ménages en fonction de
leur niveau d'étude qui ont fait enregistrer les naissances de leurs
enfants
Niveau d'étude
|
enregistrement à l'état civil des
enfants
|
Oui
|
Non
|
Aucun
|
23,5%
|
76,5%
|
Primaire
|
26,7%
|
73,3%
|
Secondaire
|
37,6%
|
62,4%
|
Supérieur
|
50,7%
|
49,3%
|
Ensemble
|
38,2%
|
61,8%
|
Nous remarquons que ce sont les chefs de ménages qui
n'ont aucun niveau d'étude qui n'ont pas fait enregistrer la naissance
de leurs enfants s'élève à (76,5 % alors que la proportion
de ceux qui ont un niveau d'étude supérieur et qui n'ont pas fait
enregistrer leurs enfants est de 49,3%.
62
Tableau n°8 : La Répartition de
l'échantillon selon que la naissance du chef de ménage ou du
conjoint(e) était enregistrée et l'enregistrement des enfants
à l'Etat civil L'enregistrement de la naissance du chef de
ménage ou de son conjoint est déterminant pour celui des enfants
Le tableau ci-dessous dégagent les proportions des chefs des
ménages dont la naissance a été enregistrée et qui
à leur tour ont fait enregistrer celle de leurs enfants
Parents enregistrés
|
Enfants enregistrés à l'état
civil?
|
|
oui
|
non
|
Le deux enregistrés
|
58,9%
|
41,1%
|
Le deux parents non enregistrés
|
24,8%
|
75,2%
|
Le chef de ménage seul
|
37,5%
|
62,5%
|
Conjoint (e) seul
|
6,7%
|
93,3%
|
Ne sais pas
|
19,4%
|
80,6%
|
Ensemble
|
38,2%
|
61,8%
|
58,9% de Chefs des ménages et de conjoints (e) dont la
naissance était enregistrée à l'état civil ont
à leur tour fait enregistrer celle de leurs enfants et 41,1% ne l'ont
pas fait. Tandis que 24,8% de Chefs des ménages et de conjoints (e) dont
la naissance n'a pas été, ont fait enregistrer celle des leurs
enfants et 75,2% ne l'ont pas fait
Les données montrent que les ménages dont la
naissance du chef de ménage et celle de son conjoint a été
enregistrée sont ceux qui ont les fortes proportions d'enfants
enregistrés à l'Etat civil.
Graphique n°9 : La Répartition des
enquêtés selon qu'ils connaissent la personne habilitée
à déclarer la naissance de l'enfant
La connaissance des personnes qui ont la responsabilité
de faire enregistrer la naissance de l'enfant à l'Etat civil est
très capitale. Le graphique ci-dessous montre les opinions des
répondants sur ces personnes.
63
63% de répondants estiment que les deux parents sont
responsables de l'enregistrement de la naissance des enfants à l'Etat
civil. Cependant, une proportion non négligeable (29%) pense que cette
la responsabilité revient au Père seul. Cette façon de
voir les choses montre la nécessité de sensibiliser davantage les
ménages sur l'enregistrement des naissances à l'Etat civil.
Tableau n°9 : La Distribution des
enquêtés selon la connaissance de l'enregistrement des naissances
et la pratique de l'enregistrement des naissances à l'Etat civil.
L'enregistrement de la naissance est ignoré par certains
ménages. Nous avons représenté les expressions des
répondants sur la connaissance de l'enregistrement de la naissance et sa
pratique dans le tableau qui suit.
Connaissance de l'enregistrement
|
Enfants enregistrés à l'état
civil?
|
|
Oui
|
Non
|
Oui (95,8%)
|
39,9%
|
61,1%
|
Non (4,2%)
|
0,0%
|
100%
|
Il ressort du tableau ci-dessus que 95,8% de répondants
connaissent que la naissance des enfants doit être enregistrée
à l'Etat civil mais parmi eux, seulement 39,9% ont fait enregistrer
leurs enfants. Par ailleurs les répondants qui ne connaissent pas que la
naissance des enfants doit être enregistrée (soit 4,2% de
l'ensemble), ne l'ont pas fait.
Tableau n°10 : La Distribution des
enquêtés selon la connaissance du lieu de l'enregistrement des
naissances et l'enregistrement des naissances.
Le lieu d'enregistrement de la naissance doit être connu
par les ménages. Le tableau n°10 montre la proportion des
répondants qui connaissent le lieu de l'enregistrement et la proportion
de cela qui ont fait enregistrer leurs enfants.
Le lieu d'enregistrement
|
Enfants enregistrés à l'état
civil
|
|
OUI
|
NON
|
OUI (88,9%)
|
41,4%
|
58,6%
|
NON (11,1%)
|
12,5%
|
87,5%
|
Il ressort du tableau ci-dessus que 88,9% de ménages
enquêtés connaissent le lieu où les naissances doivent
être enregistrées, parmi eux 58,6% n'ont pas malheureusement fait
enregistrer la naissance de leurs enfants. Par ailleurs 11,1% de
répondants ne connaissent
64
pas le lieu où les naissances doivent être
enregistrées; parmi, eux 87,5% n'ont pas fait enregistrer leurs enfants.
Les données montrent qu'il y a un lien entre la connaissance du lieu
d'enregistrement et la pratique l'enregistrement
Tableau n°11 : La Répartition des opinions
des enquêtés selon la distance du lieu de déclaration des
naissances et la pratique de l'enregistrement des naissances à l'Etat
civil.
La distance influence la pratique de l'enregistrement de la
naissance. L'appréciation de la distance qui sépare la
résidence du lieu d'enregistrement par les répondants est
reportée dans le tableau ci-dessous.
Distance Enfants enregistrés à
l'état civil?
|
n
|
Oui
|
Non
|
Longue
|
37
|
35,1%
|
64,9%
|
Moyenne
|
112
|
41,1%
|
58,9 %
|
Petite
|
107
|
43,9%
|
56,1%
|
Ensemble
|
256
|
41,4%
|
58,6 %
|
Du tableau ci-dessus, on remarque que plus la distance est
longue moins les ménages font enregistrer la naissance des enfants
(35,1%) et plus elle est petite plus les naissances sont enregistrées
43,9%. La distance entre la résidence et le lieu d'enregistrement est un
facteur qui contribue au non enregistrement des naissances.
C'est dans cet angle d'idée que lors de l'interview
du 28/04/2015 au près des acteurs clés de l'Etat Civil du Bureau
d'Ibanda, ils ont dit qu'il existe des centres secondaire pour l'enregistrement
des naissances. En effet, les quartiers Panzi et Ndendere ont été
désengorgés mais ce n'est pas encore officiel, c'est juste pour
atténuer le problème lié au transport (à la
distance à parcourir)
Lors de notre interview du 29 et du 30 avril
respectivement auprès des acteurs clés de l'Etat civil bureau de
Kadutu et de Bagira, ils ont reconnu que les longues distances entre les
résidences de certains parents et le bureau d'Etat civil
découragent certains parents paresseux, ils ne prennent pas le courage
de venir déclarer leurs naissances.
65
Tableau n°12 : La Connaissance
générale
Certaines informations d'ordre général sont
reportées dans le tableau ci-dessous. Il s'agit de la connaissance du
délai légal, de la procédure et de l'obligation de
l'enregistrement de la naissance des enfants par les répondants
n
Savez-vous que la naissance d'un enfant doit être
enregistrée à l'état civil ? Oui !
Savez-vous comment faire enregistrer la naissance d'un enfant
à l'état civil ? OUI !
Savez-vous qu'il y a un délai légal pour
déclarer la naissance de l'enfant ? OUI !
Cellule
|
|
|
|
Total
288
|
Buholo
|
Major Vangu
|
Mulambula
|
Rukumbuka
|
139
|
48
|
59
|
42
|
95,7%
|
95,8%
|
96,6%
|
95,2%
|
95,8%
|
68,3%
|
72,9%
|
74,6%
|
71,4%
|
70,5%
|
66,9%
|
72,9%
|
72,9%
|
61,9%
|
68,4%
|
Dans l'ensemble 95,8% de répondants savent que la
naissance d'un enfant doit être enregistrée à l'Etat civil,
70,5% savent comment faire enregistrer la naissance d'un enfant et 68,4% savent
qu'il y a un délai légal pour déclarer la naissance de
l'enfant à l'Etat civil.
66
Graphique n°10 : La Répartition des
enquêtés selon la connaissance de la durée du délai
légal de l'enregistrement des enfants à l'Etat civil.
Il nous a été nécessaire de savoir si les
répondants connaissaient la durée légale de
l'enregistrement de la naissance à l'Etat civil. Le graphique ci-dessous
dégage les proportions selon les opinions des répondants.
Parmi les répondants, 76% ont dit que le délai
légal est de 90jours, 16% ont dit qu'il est de 30jrs et 8% de 60 jours.
Visiblement 24% des répondants ne savent pas la durée
réelle du délai légal de l'enregistrement de la naissance.
D'où l'importance d'une forte vulgarisation de ce délai
Tableau n°13 : La Répartition des
enquêtés selon leur opinions par rapport à la durée
légale de l'enregistrement et la pratique de l'enregistrement des
naissances.
Les points de vue des répondants par rapport au
délai légal a été saisi dans le tableau qui
suit.
Duree
|
n
|
Enfants enregistrés à l'Etat
civil
Oui
|
Non
|
Long
|
24
|
54,2%
|
45,8%
|
Raisonnable
|
69
|
60,9%
|
39,1%
|
Court
|
68
|
35,3%
|
64,7%
|
Ne sais pas
|
8
|
0,0%
|
100,0%
|
Ensemble
|
169
|
47,3%
|
52,7%
|
Parmi cela qui ont reconnu que le délai est
raisonnable, 60,9% ont déclaré la naissance de leurs enfants
à l'Etat civil. Et parmi ceux-là qui ont reconnu que le
délai est long, 54,2% ont déclaré la naissance de leurs
enfants.
67
64,7% de ceux-là qui ont estimé que le délai
est court n'ont pas enregistré la naissance de leurs enfants. Ces
proportions montrent que la durée est de loin une des raisons du non
enregistrement des naissances à l'Etat civil.
Tableau n°14 : La Distribution des
enquêtés selon les motifs qui empêchent la
déclaration des naissances à l'Etat civil et par
quartier
Plusieurs motifs du non enregistrement des naissances ont
été évoqués par les répondants, ces motifs
sont classés par ordre d'importance dans le tableau ci-dessous.
|
Buholo 139
|
Major vangu 59
|
Mulambula 48
|
Rukumbuka 42
|
Ensemble 288
|
Ignorance
|
46,8%
|
47,5%
|
68,8%
|
40,5%
|
49,7%
|
Négligence
|
42,4%
|
33,9%
|
75,0%
|
33,3%
|
44,8%
|
Oubli
|
13,7%
|
10,2%
|
14,6%
|
7,1%
|
12,2%
|
Absence de mariage
légal
|
11,5%
|
10,2%
|
8,3%
|
9,5%
|
10,4%
|
Problèmes administratifs
|
9,4%
|
13,6%
|
2,1%
|
9,5%
|
9,0%
|
Monnayage de l'acte
|
3,6%
|
1,7%
|
2,1%
|
0,0%
|
2,4%
|
Autres
|
1,4%
|
6,8%
|
2,1%
|
4,8%
|
3,1%
|
49,7% de répondants affirment que c'est par ignorance
que certains parents ne déclarent pas la naissance des enfants à
l'Etat civil, 44,8% pensent que c'est par négligence, 12,2% pensent que
c'est par oubli, 10,4% estiment que ce n'est pas normal d'enregistrer enfants
tant que le couple n'a pas encore contracté un mariage légal; 9%
pensent que c'est à cause des problèmes administratifs,
c'est-à-dire la lenteur administrative, l'irresponsabilité de
l'Etat (pas de suivi), pas de sensibilisation de la part de l'Etat. En outre,
certains parents (3,1%) déclarent qu'ils ne trouvent aucun avantage de
déclarer leurs enfants à l'Etat civil car que l'état est
quasi inexistant en RD Congo, ils passent beaucoup plus de temps à
l'attente des documents, ce qui les fatigue.
En plus des raisons évoquées par les
enquêtés, lors de notre interview en date du 29/04/2015 au
près des acteurs clés de l'Etat civil du Bureau de KADUTU, il a
ajouté d'autres causes à savoir :
- l'absence de mariage civil, beaucoup de parents pensent
que s'ils n'ont pas de mariage civil les enfants ne peuvent pas être
enregistrés. Or ces cas sont nombreux.
68
- les cas des grossesses précoces où les
filles qui accouchent chez elles à la maison n'ont pas l'habitude de
déclarer la naissance des enfants.
- les longues distances entre les résidences de
certains parents et le bureau d'état civil, ils ne prennent pas le
courage de venir déclarer les naissances.
- la négligence, la paresse de certains parents, ces
derniers se rappellent à la dernière minute quand le délai
a expiré. Les enfants sont ainsi victimes de l'irresponsabilité
de leurs parents incapables affrontés les obligations liées au
jugement supplétif.
- l'insuffisance des sensibilisations en la matière
»
A l'interview du 28/04/2015 au près des acteurs
clés de l'Etat civil du Bureau d'Ibanda, ils ont ajouté les
autres causes ci-dessous :
- la faible implication de l'Etat (les registres
codifiés nous les obtenons difficilement, de fois moyennant 50 dol quand
l'argent n'a pas été libéré nous tombons dans la
rupture du stock des registres codifiés les parents peuvent passer une,
deux, trois fois même sans que l'enfant ne soit enregistrer, ils se
fatiguent et ils ne reviennent plus ...), -la lenteur administrative de
l'autorité communale qui fait plusieurs mois sans signer les registres
complétés ainsi les parents passent plusieurs mois sans
être en possession des actes de naissance déclarée. A la
prochaine ils ne viennent plus d'où le découragement.
Ceux de Bagira interrogés le 30 avril sont revenus
sur les mêmes motifs que leurs prédécesseurs.
Graphique n°11: La Répartition des
enquêtés selon qu'ils déclarent que l'enregistrement est
conditionné par le paiement d'une taxe.
La paie d'une taxe comme exigence à l'enregistrement
empêche les parents à faire enregistrer la naissance des enfants.
Le graphique ci-dessous dégage les opinions des répondants quant
à ce.
69
65% de nos enquêtés affirment que
l'enregistrement est gratuit 15% affirme que l'enregistrement est
conditionné par une taxe et 19% ne savent pas. Nous constatons que 35%
ne connaissent pas la gratuité de l'enregistrement de la naissance. Ce
qui limite certains parent à déclarer la naissance de leurs
enfants si on pensequ'il y a une taxe à payer.
Tableau n°15 : Le retrait d'un acte de naissance
est-il conditionné par le paiement d'une taxe (frais) ?
La paie d'une taxe comme exigence du retrait de l'acte de
naissance empêche les parents à faire enregistrer la naissance des
enfants. Le graphique ci-dessous dégage les opinions des
répondants quant à ce
Paiement d'une taxe (frais)
|
n oui non Ne sais pas
Cellules Buholo 139 1,4% 71,2% 27,3%
Major vangu 48 4,2% 75,0% 20,8%
Mulambula 59 1,7% 62,7% 35,6%
Rukumbuka 42 0,0% 76,2% 23,8%
Total 288 1,7% 70,8% 27,4%
Nous remarquons que 70,8% de répondants confirment que
le retrait d'un acte de naissance n'est pas conditionné par le paiement
d'une taxe (frais) alors que 27,4% n'en savent rien et 1,7% affirment que le
retrait est payable. 29,1% de répondants ignorent les conditions de
retrait de l'acte, il leur faut une sensibilisation en guise d'information.
Au cours de nos interviews au près des acteurs
clés de l'Etat civil d'Ibanda, de Kadutu et de Bagira tous ont reconnu
que l'enregistrement est gratuit, il en est de même du retrait de l'acte
de naissance. Cependant lorsqu'on a perdu l'original pour avoir le duplicata,
on doit payer un montant équivalant à 2800FC, s'il s'agit d'un
extrait d'acte de naissance, on paie 4700FC. En cas de toute demande
d'enregistrement hors délai, le cas est soumis à la
compétence du tribunal pour enfant afin d'obtenir un jugement
supplétif à partir duquel nous pouvons enregistrer gratuitement
la naissance de l'enfant. Ces cas sont rares, car il faut avoir l'argent et le
temps pour arriver au bout. Ce qui est une grande contrainte pour les
parents.
70
III.1.1.4. LES CONSEQUENCES DU NON ENREGISTREMENT DES
NAISSANCES DANS LA VILLE DE BUKVU.
Tableau n°16: La Répartition des
enquêtés selon l'opinion selon que les enfants ont
été enregistrés ou pas face aux méfaits du non
enregistrement.
Ce tableau indique les proportions des répondants qui
connaissent qu'un enfant non enregistrer court certains risques.
La non déclaration de la naissance peut-elle
avoir des méfaits sur l'avenir des enfants ?
|
|
Oui
|
Non
|
Ne sais pas
|
Vos enfants ont-ils été enregistrés
à
|
oui
|
91,8%
|
1,8%
|
6,4%
|
l'Etat civil?
|
non
|
76,4%
|
13,5%
|
10,1%
|
Ensemble
|
|
237 (82,3%)
|
26 (9,0%)
|
25 (8,7%)
|
Nous remarquons que 82,3% de répondants estiment que la
non déclaration de la naissance peut avoir des méfaits sur
l'avenir de l'enfant. Parmi ceux qui ont enregistré la naissance de
leurs enfants à l'Etat civil, 91,8% estiment que s'ils ne le faisaient
pas, cela aurait des méfaits sur l'avenir de leurs enfants. Parmi cela
qui n'ont pas fait enregistrer leurs enfants 76,4% reconnaissent que l'enfant
non enregistré court certains risques La déclaration de la
naissance d'un enfant dépend de la perception à venir qu'ont les
parents face à la non déclaration de la naissance.
Lors d'une interview en date du 30/04/2015 les acteurs
clés à l'Etat Civil du Bureau de Bagira déclarent que
c'est très nécessaire de déclarer la naissance d'un enfant
parce que l'acte de naissance assure sa filiation, permet la facilité de
l'inscription à l'école, permet de voyager à
l'étranger, règle même beaucoup de problème
d'héritage.
71
Tableau n°17: La distribution des
enquêtés sur les conséquences futures des enfants en cas de
non déclaration de la naissance
Plusieurs conséquences du non enregistrement des
naissances ont été évoquées par les
répondants, ces conséquences sont classées par ordre
d'importance dans le tableau ci-dessous
n
|
Buholo 139
|
Major vangu 48
|
Mulambula 59
|
Rukumbuka 42
|
Ensemble 288
|
Difficulté de
voyager à l'étranger
|
32,4%
|
29,2%
|
25,4%
|
40,5%
|
31,6%
|
Non reconnue par
l'Etat
|
12,2%
|
0,0%
|
16,9%
|
28,6%
|
13,5%
|
Droit de nationalité
|
11,5%
|
31,3%
|
8,5%
|
2,4%
|
12,8%
|
Privation de droit
|
9,4%
|
18,8%
|
20,3%
|
0,0%
|
11,8%
|
Problème d'héritage
|
6,5%
|
4,2%
|
15,3%
|
14,3%
|
9,0%
|
Des problèmes
d'inscription à l'école
|
3,6%
|
2,1%
|
8,5%
|
7,1%
|
4,9%
|
Autres
|
2,9%
|
4,2%
|
3,4%
|
2,4%
|
3,1%
|
Nous remarquons que les conséquences avenir des enfants
non enregistres sont énormes, 31,6% estiment qu'avec la non
déclaration de la naissance, il y a la difficulté de voyager
à l'étranger, 13,5% pensent que cela peut contribuer à la
non reconnaissance par l'Etat et de ce fait, on a le problème de
nationalité (12,8%) et privation de certains droit (11,8%).
Au cours de nos entretiens avec les acteurs clés de
l'Etat civil ces derniers ont ajouté d'autres méfaits liés
à la non déclaration de la naissance de l'enfant à savoir
:
- l'enfant aura des problèmes de filiation,
- l'enfant n'aura pas droit à l'héritage,
- l'enfant sera victime d'une exploitation de toute sorte,
- l'enfant ne sera pas reconnu officiellement par
l'état.
72
III.1.2. LES RESULTATS DE L'ANALYSE QUALITATIVE.
Les entretiens avec les acteurs clés de l'Etat civil ont
tourné également autour des questions ci-dessous :
1. Recevez-vous régulièrement la
population pour l'enregistrement des naissances ? Oui, ils sont
devenus réguliers suite aux sensibilisations soit radio diffusées
soit organisées lors de la célébration des mariages. Les
acteurs clés de l'Etat civil de la commune de Bagira se sont
exprimés à travers cette phrase : « Oui, mais à
compte goûte, le degré de sensibilisation a baissé
».
2. Existe-t-il des centres secondaires (dans les
quartiers, dans les maternités...) pour l'enregistrement des naissances
?
Ils ont répondu négativement, cependant ils ont
reconnu le projet qui reste à officialiser :
V' C'est le cas du quartier Kasha en commune de Bagira, un
quartier éloigné du bureau communal où a été
implanté un bureau d'enregistrement pour rapprocher la population du
service d'Etat civil ;
V' A l'Hôpital Général Provincial de
Référence dans le quartier Nkafu en commune de Kadutu où
l'enregistrement se fait par procuration après l'accouchement.
V' Dans les quartiers Panzi et Ndendere en commune d'Ibanda
où a été implanté un bureau d'enregistrement pour
atténuer le problème lié au transport (par rapport
à la distance à parcourir)
3. Est-il nécessaire de déclarer la
naissance d'un enfant ?
Dans l'unanimité tous les acteurs clés de l'Etat
civil ont répondu : « Oui, très
nécessaire »
Parce que :
V' Permet de connaitre le statut de l'enfant,
V' Permet de voyager à l'étranger,
V' pour raison de données statistiques.
V' Permet une reconnaissance officielle de l'enfant en termes de
nationalité
V' Permet de déterminer la filiation de l'enfant
V' Facilite l'inscription à l'école
V' Règle beaucoup de problèmes
d'héritage.
73
4. Quelle est la fréquence moyenne mensuelle de la
déclaration des naissances ?
350 enfants en moyenne au bureau communal de Kadutu, 300 enfants
en moyenne à celui de Bagira et 299 à celui d'Ibanda.
5. Pensez-vous que cette fréquence est suffisante
?
Tous ont reconnu que ce n'est pas suffisant par rapport aux
naissances qui surviennent dans les maternités de la place.
6. A-t-elle augmentée, diminuée ou est
restée la même comparativement aux 5 dernières
années ?
Les acteurs clés de l'Etat civil de la commune de Kadutu
et d'Ibanda ont reconnu que le
nombre a augmenté comparativement aux
cinq dernières années bien que certains parents trainent
encore les pieds et doivent être soumis au jugement supplétif.
Les parents commencent à comprendre le
bien-fondé de ce document qui est l'acte de naissance grâce
à la sensibilisation par le message aux média et lors de la
célébration des mariages à l'Etat civil. Dans le temps on
ne réalisait même pas une centaine d'enfants
déclarés par mois. Cependant, il sied
de signaler que beaucoup d'efforts restent à fournir pour arriver
à sensibiliser au maximum les parents.
Ceux de la commune de Bagira ont déclaré :
« A notre avis nous constatons que cette moyenne est en baisse
comparativement aux cinq dernières années »
Dans l'ancien temps, il y avait une forte implication de
chefs de quartiers dans la sensibilisation, ces derniers passaient dans leurs
entités entrain de sensibiliser les ménages sur l'importance de
l'enregistrement des enfants. Ils nous amenaient des procurations et les
parents concernés passés après pour le retrait de l'actes
de naissance.
7. Quelle est la durée pour le retrait de l'acte
de naissance ?
Dans le temps, 7 jours suffisaient pour que
l'intéressé soit en possession de son acte de naissance. Mais
depuis un temps nous connaissons une rupture de stock des registres
codifiés et une lenteur de l'autorité communale à signer
les registres remplis.
74
Ceux de la commune de Bagira ont renchéri en ce mot :
« A l'heure où nous vous parlons les actes du mois de janvier 2014
ne sont pas encore signés pourtant les parents ne cessent de nous les
demander »
8. Y a-t-il des actions engagées par
l'autorité publique pour encourager l'enregistrement des naissances
?
Oui:
y' l'autorité publique encourage les
préposés,
y' elle fait le suivi de l'enregistrement des naissances,
y' l'organisation de quelques séminaires
y' les messages radio diffusés
y' la sensibilisation pendant la déclaration de
mariage,
y' la stratégie de rendre disponible les procurations dans
les maternités,
y' l'initiative de la création des centres secondaires
à Panzi, Ndendere et Kasha
9. A quelles difficultés vous heurtez vous dans
l'exercice de vos fonctions de préposé ou
d'agents d'Etat civil ?
y' faible motivation des agents,
y' absence d'un outil informatique,
y' insuffisance du personnel,
y' la faible implication de l'Etat (les registres codifiés
nous les obtenons difficilement
de fois moyennant 50 dollars),
y' la rupture du stock des registres codifiés,
y' la lenteur administrative de l'autorité communale qui
met des mois et des mois
pour signer les registres complétés,
y' le personnel qui nécessite un rajeunissement,
y' le recyclage moins fréquent des agents ; le dernier
date de 2008
10. Quelles solutions proposez-vous pour un meilleur
enregistrement des naissances
y' que l'Etat s'approprie cette tâche, pour éviter
la rupture des stocks des registres,
y' léguer le pouvoir aux préposés pour la
signature des actes de naissances, car ils
trainent beaucoup auprès de l'officier d'Etat civil.
y' informatiser le système d'enregistrement
y' appuyer les cadres de bases dans la sensibilisation dans leur
milieu respectif
75
y' rendre disponible les procurations dans les
maternités et appuyer le circuit d'achement et de retrait de ces
document
y' Ouvrir le centre secondaire dans les maternités et les
quartiers,
y' une sensibilisation toute azimuts des toutes les couches de
la population (à travers les églises, les cadres de base, les
médias, les relais communautaires.
III.2. LA DISCUSSION DES RESULTATS
Nous avons collecté nos informations dans 288
ménages repartis dans les trois communes de la ville de Bukavu. Les
enquêtés étaient constitués en grande
majorité (68,1%) des individus de sexe féminin, des mariés
(76,4%), de niveau d'étude secondaire (54,5%) et dont 26,4% n'avaient
pas d'activité professionnelle. L'âge moyen des
enquêtés était de 38,63 ans. Au regard des résultats
obtenus de l'enquête sur terrain et des entretiens réalisés
auprès des acteurs clés de l'Etat civil, nous avons classé
les causes du non enregistrement des naissances en causes directes, indirectes,
lointaines et immédiates. Notons cependant qu'il est difficile
d'établir une nette distinction entre les causes directes et les causes
immédiates d'une part et les causes indirectes et lointaines d'autre
part.
III.2.1. Les causes immédiates.
Celles-ci affectent l'enregistrement de naissance à l'Etat
civil de manière instantanée.
y' l'ignorance et l'analphabétisme,
En effet pour bon nombre de parents qui ne font pas
enregistrer leurs enfants, c'est soit qu'ils « ne savaient pas que
l'enfant devrait être enregistré » ou « ne savaient pas
qu'il fallait l'enregistrer ». Dans ces circonstances, il est loisible de
constater que les populations qui dans leur grande majorité ne savent ni
lire, ni écrire, ignorent non seulement l'existence de la norme,
à fortiori son contenu. La déclaration des naissances, gratuite,
est ignorée par certains parents (49,7%) qui pensent qu'il faut
inéluctablement verser la taxe pour déclarer son enfant (16%).
y' la négligence et l'Oubli.
L'enregistrement des naissances n'est pas forcément une
priorité pour certains parents, ce derniers font parfois preuve d'une
grande négligence (44,8%) et oubli (12,2%).
76
III.2.2. Les causes directes.
Ces causes sont de nature à établir une
étroite connexion avec l'enregistrement de naissance à l'Etat
civil.
V' l'absence de mariage légal et les grossesses
précoces.
Beaucoup de parents qui n'ont pas de mariage civil, les filles
qui ont connu des naissances précoces et les filles et/ ou femmes
victimes des violences sexuelles ne déclarent pas la naissance de leurs
enfants à l'Etat civil.
V' l'insuffisance des sensibilisions en la matière.
Le manque de coordination et de coopération entre les
divers ministères et secteurs intéressés dans la
déclaration des naissances prouve à suffisance que l'Etat
n'accorde pas suffisamment de valeur à l'enregistrement de la
naissance.
V' la faible implication de l'Etat.
La faible implication de l'Etat conduit, à une
insuffisance numérique et qualitative du personnel, à des bureaux
mal équipés, et à la pénurie du matériel
nécessaire pour mener à bien l'enregistrement qu'ils ne
s'occupent pas de lancer des campagnes d'information et de sensibilisation,
qu'ils ne stimulent pas la demande de ce type de service par la population.
III.2.3. Les causes indirectes.
Elles influencent l'enregistrement de naissance à l'Etat
civil d'une façon détournée.
V' la lenteur administrative,
Il s'agit ici du problème de la lourdeur dans les
procédures de l'enregistrement des naissances qui ne contribue pas
à encourager la fréquentation des bureaux d'Etat civil.
Cette lourdeur se caractérise par les délais
souvent trop longs pour obtenir les actes des naissances, nécessitant
des va et vient incessants. D'autre part les agents d'Etat civil doivent
transmettent les registres de déclaration au Procureur pour être
côtés et paraphés, il arrive bien souvent que ce dernier
mette du temps pour accomplir son devoir, les ruptures de stocks de registres
qui sont assez fréquentes. Toutes ces choses causent préjudices
aux tiers qui risquent de recourir aux jugements supplétifs pour les
naissances parce qu'étant dans l'impossibilité de déclarer
l'évènement par manque de registres.
V' les longues distances entre le lieu de résidence et le
bureau de l'Etat civil,
Plus cette distance est grande, plus il sera difficile et
coûteux pour les usagers d'y aller pour réclamer des prestations.
Le lieu où se fait l'enregistrement a donc son importance. Dans
l'idéal, un enfant devrait être enregistré aussi
près que possible de son lieu de naissance.
77
y' Le Monnayage de l'acte de naissance,
Bien que le service soit gratuite, d'autres ont
institué des taxes dites de « retrait » dont les usagers
doivent s'acquitter avant d'entrer en possession de leurs actes. Eu
égard aux difficultés liées à la pauvreté
des populations, ces attitudes ne sont pas de nature à favoriser la
fréquentation des centres d'Etat civil. Nous avons compris cette
situation lorsque les acteurs clés ont reconnu qu'ils donnent 50 dollars
pour obtenir les registres codifiés et si
l'argent n'a pas été libéré à
temps, ils tombent dans la rupture du stock des registres codifiés.
On peut se poser la question de savoir là où ils tirent cet
argent quand on sait que l'enregistrement est gratuit ?
III.2.4. Les causes lointaines
Elles n'ont pas de rapport direct ou proche avec
l'enregistrement des naissances à l'Etat civil.
y' L'enregistrement des naissances des parents.
Les parents dont la naissance n'avait pas été
enregistrée à l'Etat civil ont tendance à ne pas faire
enregistrer celle de leurs propres enfants à leur tour.
y' La qualité du déclarant, la
déclaration de naissance incombe au père, à la mère
ou à l'un des ascendants ou des proches parents ou à toute
personne ayant assisté à l'accouchement.
Le cercle des personnes habilitées à faire les
déclarations de naissances a été élargi et ce, dans
le but d'augmenter le taux d'enregistrement des naissances. Cette initiative
est bonne et à soutenir dans la mesure où elle peut aboutir
à atténuer le phénomène de sous enregistrement des
naissances. Peu de parents savent cette initiative.
En effet, les officiers de l'Etat civil exigent selon le cas
d'espèces :
- Que les parents du nouveau-né soient munis d'un acte
de mariage, leurs certificats de naissances ou jugement supplétifs
d'acte de naissance en tenant lieu lors de la déclaration devant
l'officier de l'Etat civil.
- En ce qui concerne l'enfant né d'un couple non
marié, seul le père ou son représentant muni d'une
procuration peut déclarer la paternité. Ces exigences des
praticiens qui, sont toutes légales, visent essentiellement à
éviter les risques d'erreurs lors de l'inscription de l'identité
des parents et les contestations de paternité ; toutefois, elles
contribuent à favoriser le non enregistrement des naissances.
78
Les conséquences sont nombreuses nous les avons
structurées en trois volets :
V' Sur l'enfant lui-même.
Les enfants restent les premières victimes de la non
déclaration des naissances, ainsi les conséquences sur l'enfant
sont :
+ la difficulté de voyager à l'étranger,
+ le non reconnaissance par l'Etat,
+ le droit de nationalité,
+ la Privation de droit (le droit de voter, d'être
éligible, d'avoir un travail,...),
+ le problème d'héritage,
+ les problèmes d'inscription à l'école.
Il sera difficile pour une personne non déclarée
de pouvoir établir une reconnaissance légale de son existence
(UNICEF, 2002)
Tout enfant doit fournir un acte de naissance au moment de son
inscription en première année primaire comme c'est le cas dans
d'autres pays. Si ce texte était respecté, ils seraient des
milliers d'enfants à ne pas être scolarisés. Cette
réglementation bien qu'existant ne s'applique pas dans la
réalité car étant en contradiction avec les objectifs
d'éducation pour tous dans lesquels s'inscrit le gouvernement congolais.
Les enfants sans pièces d'Etat civil sont tolérés et
s'inscrivent à l'école primaire et secondaire. Mais dès
lors qu'ils arrivent en 6ème secondaire, ils sont contraints au moment
de la constitution de leur dossier pour rechercher une inscription à
l'Université, de présenter leurs pièces d'Etat civil
V' Sur le ménage
+ Non enregistré à l'Etat civil, l'enfant
affecte négativement les allocations familiales dans le calcul de
salaire des parents.
Malheureusement en République Démocratique du
Congo, depuis un temps les allocations familiales et autres paramètres
n'entrent plus dans le calcul de salaire. C'est aussi une des causes du non
enregistrement des naissances à l'Etat civil car certains parents
pensent que c'est une perte de temps, le gouvernement ne tenant plus compte des
allocations familiales.
V' Sur l'Etat
Le problème de la fiabilité des données
devra être posé partant de l'ampleur de la non déclaration
des naissances et le programme de développement seront erronés
Aussi, c'est à partir de l'acte de naissance que se
déclinent tous les éléments d'identification des citoyens
d'un Etat.
79
III.3. MODELE POUR LA PROMOTION DE L'ENREGISTREMENT DES
NAISSANCES A L'ETAT CIVIL.
Figure n°12. Modèle pour la promotion de
l'enregistrement des naissances à l'Etat civil.
Les Affiches dans les hôpitaux, maternités
Opérations de routine
Parents sensibilisés et mobilisés ; futurs parents
sensibilisés et avertis
Rapprochement des services de l'état civil des
populations
Communication-sensibilisation-mobilisation.
Opérations de rattrapage
Les panneaux grands formats
Plaidoyer et au Suivi-Evaluation
Les Sketchs radiodiffusés
Enregistrement exhaustif des naissances
80
Susciter un réflexe de la déclaration
à la naissance.
L'Etat, gagnera la bataille quand il obtiendra des populations
le réflexe d'aller enregistrer spontanément la naissance de leurs
enfants dans les délais requis sans attendre un leader ou une
organisation en parler à la radio ou dans une réunion.
Pour cela, il faudrait que le réflexe de la
déclaration à la naissance à mettre en place se fasse dans
une perspective de pérennité et l'ancrer une fois pour toute dans
les mentalités de la population. Cette stratégie n'écarte
pas d'autres déjà proposées pour la promotion de l'Etat
civil.
Il est important que dans ce processus, les décideurs
politiques, les partenaires au développement, les enseignants, les
agents commis à l'Etat civil, les associations de la
société civile, les médias, les associations
féminines, les chefs d'avenues et les autres leaders soient suffisamment
sensibilisés et impliqués. Il faut dire également que le
fait de les impliquer constitue une façon de les motiver et de leur
faire porter le discours partout où ils sont actifs. Cette synergie
d'intervention permettra à chaque partie de prendre un aspect de
modèle et de le dérouler dans son domaine et zone
d'intervention.
Le Modèle pour la promotion de l'enregistrement des
naissances à l'Etat civil dans la ville de Bukavu s'articule autour de 3
axes clés.
1. Un axe consacré à la
communication-sensibilisation-mobilisation.
La mise en place des cercles ref1ect est un outil de
communication pour la promotion de la déclaration des naissances
à l'Etat civil. Il s'agit des rencontres régulières des
habitants dans chaque avenue autour des sujets clés dont
l'enregistrement des naissances à l'Etat civil avec l'usage des
boîtes à images. D'habitude, les participants se réunissent
deux fois par mois. Une séance typique peut durer au maximum deux
heures. Cette intensité de contact continuel constitue l'un des
éléments fondamentaux d'un processus qui aspire à
réaliser de sérieux changements sociaux ou politiques.
Certaines rencontres peuvent être animées par des
femmes pour qu'elles sensibilisent les autres sur le fait notamment qu'elles
peuvent elles aussi faire enregistrer leurs enfants à l'Etat civil. Des
témoignages des femmes ou des enfants peuvent être suivis.
L'école peut également organiser des rencontres
de sensibilisation à l'intention notamment des élèves
proches de la classe terminale mais aussi des élèves assez
grands, assez âgés pour relayer l'information dans leur
famille.
81
Les Affiches dans les hôpitaux,
maternités: Du fait du poids des croyances sociologiques quand
une femme est enceinte, l'approche devra être très
réfléchie. Ces supports visuels devront être bien
pensés et leur illustration ou photographie très parlante afin
d'être compréhensible par les analphabètes.
A l'école, pensé à
confectionner des cahiers dont les pages de couverture sont illustrés de
thèmes relatifs à l'enregistrement des naissances, avec des
messages forts. Dans ce cadre, l'éducation civique dans les
écoles pourrait être un facteur déterminant pour renforcer
le rôle de l'enfant comme vecteur d'information.
Les panneaux grand formats: C'est le type
d'outil qu'on peut juger invraisemblable mais qui est tout à fait
faisable et pouvant garantir des résultats notamment pour créer
le réflexe de la déclaration de son enfant. Ces panneaux
placés aux endroits stratégiques de la ville constitueront un
rappel permanent pour les passants.
Les Sketchs radiodiffusés, il permet
de faire passer durablement des messages. Il faut renforcer et structurer
l'intervention des journalistes qui, jouent un rôle
particulièrement impressionnant. Ils sont à la fois «
informateur» mais en même temps participent à la
conscientisation des populations
Diverses questions y seront traitées:
· Qu'est-ce qu'une déclaration de naissance?
· Qui doit déclarer la naissance ?
· Pourquoi devons-nous déclarer les naissances?
· Comment devons-nous déclarer la naissance des
enfants?
· Que faire après le dépassement du
délai légal?
2. Axe consacré au rapprochement des services
de l'Etat civil des populations, à travers des opérations de
routine et de rattrapage :
V' Opérations de routine
(Création des Bureaux secondaires dans les quartiers de
la ville, enregistrement par procurations, création des relais dans
les maternités et centres de santé,
V' Opérations de « rattrapage »
(Unités mobiles, organisation des audiences
foraines, couplage avec la vaccination et le Monitorage
Amélioré pour l'Action (MAA).
82
3. Axe consacré au Plaidoyer et au
Suivi-Evaluation.
Le plaidoyer se fera auprès des décideurs
politiques à tous le niveau et des partenaires au développement.
Il vise leur implication pour une meilleure appropriation, il contribuera
à améliorer les infrastructures, les équipements et les
performances des ressources humaines des services d'Etat civil.
Il est très important pour que ces axes
stratégiques portent des fruits, que l'ensemble des ressources
nécessaires soient disponibles.
Le plaidoyer devra aider à ce que les programmes
liés à l'enregistrement des naissances soient adoptés,
financés, exécutes grâce au soutien des autorités et
des bailleurs.
A l'ère des nouvelles technologies de la communication
et compte tenu de l'importance de l'Etat civil dans la vie d'une nation,
l'informatisation de ces bureaux devient de plus en plus cruciale.
Il est difficile d'accorder de la valeur à une
stratégie quand elle n'est pas évaluée. Pour se faire, il
faudra forcément documenter des situations de références
fiables qui pourront commenter des évolutions.
83
CONCLUSION
L'enregistrement de la naissance est un droit fondamental de
l'être humain. Non seulement il donne à l'enfant une existence et
une identité légalement reconnues, mais il est le signe de son
appartenance à une famille, une communauté, une nation où
l'enfant a sa place, et droit de participation. Il est la clé d'autres
droits tels, celui de bénéficier des services de santé ou
d'éducation, celui d'offrir une protection contre la discrimination et
l'abandon, déterminant alors le traitement de l'enfant dans le
système judiciaire. L'enregistrement de la naissance garantit à
l'individu, pendant toute sa vie, le droit de prendre part à la vie
sociale et politique de son pays.
On pourrait croire que le droit à l'enregistrement de
la naissance perd de son importance avec l'ignorance et la négligence.
Mais avec la mondialisation qui s'accélère et les mouvements
croissants de population tant sur le territoire national qu'au-delà des
frontières, posséder une identité légale reconnue
devient d'une importance cruciale. Dénier ce droit fondamental revient
non seulement à dénier le droit à une identité
énoncé dans l'article 7 de la Convention relative aux droits de
l'enfant mais beaucoup d'autres droits auxquels peut prétendre chaque
citoyen. C'est pour faire face aux nombreux problèmes liés au non
enregistrement des naissances que notre étude s'est fixée comme
objectif principal de contribuer à un enregistrement exhaustif des
naissances à l'Etat civil dans la ville de Bukavu. A un tel
problème, nous avons adjoint les hypothèses suivantes :
y' le taux de couverture de l'enregistrement des naissances
dans la ville de Bukavu serait de 30%
y' les principaux obstacles à l'enregistrement des
naissances à l'Etat civil dans la ville de Bukavu seraient
principalement l'ignorance, la négligence, l'oubli, l'absence des
centres d'Etat civil secondaires,
y' les conséquences éventuelles du non
enregistrement des naissances à l'Etat civil dans la ville de Bukavu
seraient entre autres l'accès limité aux services sociaux de base
(la scolarisation, les soins de santé,), la difficulté de voyager
à l'étranger, la privation des droits à l'héritage,
la privation de la nationalité,...
y' rendre l'enregistrement des naissances à l'Etat
civil exhaustif dans la ville de Bukavu supposerait, la mise en place effective
des centres d'Etat civil secondaires, la forte sensibilisation des
ménages, ...
Pour vérifier nos hypothèses et cerner le
contour situationnel de notre problématique, nous avons fait recours aux
méthodes systémique et statistique appuyées des techniques
d'enquête par sondage, la technique d'entretien et la technique
documentaire.
84
Nous sommes arrivé aux résultats ci-dessous :
1° De l'étude réalisée, il ressort
que :
Le taux moyen d'enregistrement des naissances dans la ville de
Bukavu est de 38,2% légèrement supérieur à celui
issu de la deuxième enquête démographique et de
santé 20132014 (24,7%) et de l'Etat civil en 2014 (34,9%). Ce taux est
faible, il confirme l'hypothèse émise estimant le taux
d'enregistrement des naissances dans la ville de Bukavu à 30% et le
qualifiant de faible.
Parmi les enquêtés n'ayant aucun niveau
d'étude 76,5% n'ont pas enregistré la naissance de leurs enfants,
cette proportion est basse (49,3%) chez les enquêtés ayant un
niveau d'étude supérieur par rapport à ceux ayant un
niveau d'étude primaire (73,3%) et secondaire (62,4%).
Parmi les enquêtés, les chefs des ménages
et les conjoints dont la naissance a été enregistrée,
(41,1%) n'ont pas fait enregistrer celle de leurs enfants. Ceux dont la
naissance n'a pas été enregistrée, 75,2%. n'ont pas fait
enregistrer aussi celle de leurs enfants. Ces observations nous ont permis de
conclure que l'enregistrement des enfants à l'Etat civil est lié
:
V' au niveau d'étude du Chef de ménage,
V' au fait que plus la naissance du chef de ménage et
de son conjoint était enregistrée à l'Etat civil, plus
celles de leurs enfants sont également enregistrées.
Parmi les causes du non enregistrement des naissances à
l'Etat civil, 49,7% de nos enquêtés ont évoqué
l'ignorance ; 44% ont évoqué la négligence de certains
parents ; 12,2% ont évoqué l'oubli ; 10,4% ont
évoqué l'absence de mariage légal ; 9,0% ont
évoqué les problèmes administratifs ; 2,4% ont
évoqué le monnayage de l'acte, ...
Les entretiens menés sur le terrain avec les acteurs
clés de l'Etat civil nous ont permis de renchérir les causes du
non enregistrement des naissances à l'Etat civil en évoquant :
V' la distance à parcourir pour atteindre le bureau le
plus proche,
V' la lenteur administrative de l'autorité communale pour
la signature des actes,
V' la rupture des stocks des registres
codifiés,
V' la faible implication de l'état,
V' les cas des grossesses précoces,
V' les cas des grossesses issues des violences sexuelles,
Ces causes évoquées non seulement par les
enquêtés mais aussi par les acteurs clés de l'Etat civil
nous ont permis de confirmer l'hypothèse émise relative aux
causes du non enregistrement des naissances à l'Etat civil dans la ville
de Bukavu.
85
Parmi les conséquences du non enregistrement des
naissances à l'Etat civil, 31,6% de nos enquêtés ont
évoqué la difficulté de voyager à l'étranger
; 13,5% ont fait allusion à la non reconnaissance de l'enfant par l'Etat
; 12,8% ont parlé de la privation du droit à la
nationalité ; 11,8% ont déclaré que l'enfant sera
privé des droits ; 9,0% ont déclaré que l'enfant sera
confronté aux problèmes d'héritage ; 4,9% ont
déclaré que l'enfant sera confronté aux difficultés
d'inscription à l'école ; ....
Les entretiens menés sur le terrain nous ont permis de
renchérir les conséquences auxquelles l'enfant peut être
confronté, à savoir :
? assurer sa filiation,
y' la difficulté d'accéder
à un emploi.
Cette réalité nous permet de confirmer
l'hypothèse selon laquelle, pour l'enfant, l'absence de l'acte
d'état civil est souvent une contrainte d'accès l'accès
aux services sociaux de base (la scolarisation, les soins de santé,), la
difficulté de voyager à l'étranger, la privation des
droits à l'héritage, la privation de la
nationalité,....
4° Enfin il ressort de nos entretiens avec les acteurs
clés de l'Etat civil que pour un meilleur enregistrement des naissances
à l'Etat civil, il faudrait :
? renforcer la sensibilisation des toutes les
couches de la population (à travers les églises, les cadres de
base, les médias et les relais communautaires ; ce qui confirme
l'hypothèse selon laquelle rendre l'enregistrement des naissances
à l'Etat civil exhaustif dans la ville de Bukavu supposerait entre
autre, la création de centres secondaires d'Etat civil, la forte
sensibilisation et mobilisation de toutes les parties prenantes,...
y' officialiser les bureaux secondaires
déjà crées, créer d'autres dans les
maternités de la place et dans les quartiers les plus
éloignés pour rapprocher la population du service de l'Etat
civil,
y' exiger l'acte à chaque inscription
de l'enfant à l'école à tous le niveau,
y' léguer le pouvoir aux
préposés à l'Etat civil pour la signature des actes de
naissances, y' impliquer fortement l'Etat pour éviter
la rupture des stocks des registres codifiés,
? revoir à la baisse les frais
liés au jugement supplétif et assouplir les démarches y
afférents,
? organiser le recyclage du personnel,
? informatiser le système
d'enregistrement,
? appuyer les cadres de bases à la
sensibilisation dans leur milieu respectif,
86
Partant de ce qui précède, nous recommandons ce qui
suit:
+ Au Gouvernement
y' de s'impliquer et s'approprier l'enregistrement des naissances
à l'Etat civil,
y' de promouvoir la communication, la sensibilisation et la
mobilisation,
y' de promouvoir les sensibilisations de routine (à la
CPN, à la vaccination de routine, à
la célébration des mariages,) et les campagnes de
sensibilisation,
y' de rapprocher les services de l'Etat civil des populations,
par la création de centres
secondaires d'Etat civil,
y' d'améliorer les infrastructures, les équipements
et les performances des ressources
humaines des services d'Etat civil.
+ A la Population
y' de développer un réflexe de la
déclaration à la naissance.
+ Aux partenaires au développement
y' de s'impliquer et s'approprier l'enregistrement des naissances
à l'Etat civil, y' de contribuer à la promotion de la
communication, de la sensibilisation et de la mobilisation,
y' de contribuer à l'amélioration des
infrastructures, des équipements et des performances des ressources
humaines des services d'Etat civil,...
87
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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http://www.unicef.org,
consulté en Juin-Juillet 2014
http://www.google.org,
consulté en Juin-Juillet 2014
http://fr.wikisource.org,
consulté en Juin-Juillet 2014
ANNEXES
QUESTIONNAIRE MENAGE
Date : |__|__||__|__| 2015
Résultat de l'enquête: |__| 1 = Complètement
rempli 2 = Partiellement rempli 3 = Refus de répondre 4= Absent de la
maison
A. Localisation des intervenants
A.1 Commune : |__|__| A.2 Quartier : |__|__|
A.3 .Cellule : |__|__| A.4 ménage : |__|__| A.5 Taille
ménage : |__|__|
A.6 Nombre d'enfants dans le ménage : |__|__| A.7 Nom du
Chef de ménage:
B. Identification du répondant
B.1 Nom du répondant : B.2 Sexe : |__| 1 = Masculin
2 = Féminin
B.3. Lien de parenté avec le chef de ménage: 1=Chef
de ménage 2=Epoux ou Epouse NB. Seuls le chef de ménage ou son
conjoint sont appelés a répondre au questionnaire.) B.4 Age
(années révolues) : |__|__| B.5 Etat civil : |__| 1 =
Célibataire 2 = Marié 3 = Veuf 4 = Union de fait 5 =
Divorcé B.6 Niveau d'étude du chef de ménage : |__|
1 = Aucun 2 = Primaire 3 = Secondaire 4 = Supérieur 5.
Autres (à préciser)
B7. Profession du Chef de Ménage : 1 2 3 4 5 6 7 8 9
10 Sans profession
Codes professions
1= Membre des corps législatifs, cadre de la fonction
publique, dirigeant et cadre de direction
d'entreprise
2= Profession intellectuelles et scientifiques,
3=Profession intermédiaires
4= Employés administratifs
5= Vendeurs et personnels des services destinés aux
particuliers
6= Travailleurs qualifiés de l'agriculture et de la
pêche
7= Artisans et ouvriers des métiers
8= conducteurs d'installation et de machine et ouvriers de
l'assemblage
9= Manoeuvre, manutentionnaires et ouvriers non
qualifiés.
|
C. Connaissance de la pratique de la déclaration
des naissances
C1 : La naissance du Chef de ménage et/ou de son conjoint
(e) ont-elles été enregistrées à l'état
civil ?
1 = Oui 2 = Non 3= le Chef de ménage seul 4= conjoint (e)
seul (e) 5=Ne sait pas
: Savez-vous que la naissance d'un enfant doit être
enregistrée à l'état civil ? 1 = Oui 2 = Non 3= Ne sait
pas
C3 : Est-il nécessaire de déclarer une naissance
d'un enfant à l'état civil ? 1 = Oui 2 = Non 3= Ne sait pas
C4 : Si oui Pourquoi ? 1= donne droit à la
nationalité 2= droit à certains services sociaux de base 3= droit
aux allocations familiales 4= droit à la protection 5= droit à
l'héritage 6= ne sait pas
7= autre à préciser
C5 : Si non pourquoi ? 1= l'état n'y accorde aucune
importance 2= nous ne voyons pas ses effets
3= ne sait pas 4= autre à préciser
C6 : Savez-vous comment faire enregistrer la naissance d'un
enfant à l'état civil ? 1 = Oui 2 = Non
C7 : Qui peut déclarer la naissance de l'enfant?
1= Père, 2= Mère 3= Père et/ou Mère
4=autre à préciser
C8 : Savez-vous qu'il y a un délai légal pour
déclarer la naissance de l'enfant ? 1 = Oui 2 = Non 3= Ne sait pas
C9 : Connaissez-vous ce délai légal ? 1 = Oui 2 =
Non (si non aller à C10)
C10 : Si Oui, quel est ce délai ? 1. 30 jours 2. 60 Jours
3. 90 jours 4. Sans délai
C11 : Comment le trouvez-vous 1= long 2= raisonnable 3= court. 4.
Ne sait pas AUX PARENTS
C12 : Vos enfants ont-ils été enregistrés
à l'état civil? 1 = Oui 2 = Non 3=Non concerné
C13 : Combien ont-ils été enregistré ?
|__|__|
C14 : Avez-vous leurs actes de naissance? 1 = Oui 2 = Non
C15 : Si non pourquoi ? 1= acte n'avait été
retiré 2= acte perdu
C16 : Combien ne l'ont pas été ? |__|__| Age enf
1|__|__| Ag2 |__|__| Age 3 |__|__| Age 4 |__|__| Age 5 |__|__|
C17 : Pourquoi ? 1= oubli 2= on m'a exigé l'argent 3=
ignorance 4= longue distance
5= autre à préciser
C18 : Combien ont été enregistré dans le
délai légal : |__|__|
C19 : Combien ne l'ont pas été ? |__|__|
0 : Pourquoi ?
1= oubli 2= on m'a exigé l'argent 3= longue distance 4=
absence du certificat de naissance
1 : La déclaration de la naissance est-elle
conditionnée par le paiement d'une taxe/frais quelconque? 1 = Oui 2 =
Non 3 = Ne sais pas
2 : Si Oui combien | | | | | | |FC
3 : Le retrait d'un acte de naissance est-il conditionné
par le paiement d'une taxe (frais) ? 1 = Oui 2 = Non 3= Ne sais pas
4 : Si oui, Combien | | | | | | | | FC
5 : Quels sont les raisons qui empêchent les parents dans
votre milieu de déclarer les naissances ?
1. Comment
2. Comment
3. Comment
4. Comment
6 : La non déclaration de la naissance peut-elle avoir des
méfaits sur l'avenir de l'enfant ? 1 = Oui 2 = Non 3= Ne sais pas
7 : Si oui lesquels
8 : Si non Pourquoi ?
|
D. Connaissance du lieu de la déclaration des
naissances
D1 : Connaissez-vous le lieu où déclarer les
naissances ? 1 = Oui 2 = Non 4 = Ne sais pas.
D2 : A combien de Km vous situez vous du lieu où
déclarer les naissances? 1= moins d'1Km 2= 1 à 5Km 3= 6 à
10 Km 4 = Plus de 10 Km.
D3 : Comment trouvez-vous la distance entre votre
résidence et le lieu de déclaration des naissances le plus
proche? 1= longue 2= Moyenne 3= petite.
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GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES ACTEURS DE L'ETAT
CIVIL
1. Recevez-vous régulièrement la population pour
l'enregistrement des naissances
2. Existe-t-il des centres secondaires (quartiers,
maternités...) pour l'enregistrement des naissances ?
3. Est-il nécessaire de déclarer la naissance d'un
enfant ? Pourquoi ?
4. Quelle est la fréquence mensuelle en moyenne de la
déclaration des naissances
5. Pensez-vous que cette fréquence est suffisante,
a-t-elle augmentée, diminuée ou restée la même
comparativement aux années antérieures ? Pourquoi ?
6. L'enregistrement des naissances est-il payable, si oui,
combien en FC
7. La remise de l'acte de naissance est-elle payable ? si oui,
combien en FC
8. Quelles sont selon vous les principales barrières
à l'enregistrement des naissances ?
9. Quelles sont selon vous les risques que court un enfant non
enregistré à l'état civil
10. Quelle est la durée pour le retrait de l'acte de
naissance
11. Y a-t-il des actions engagées par l'autorité
publique pour encourager l'enregistrement des naissances ?
12. Quelles sont les implications du non enregistrement des
naissances pour l'Etat
13. A quelles difficulté vous butez vous dans l'exercice
de vos fonctions d'agents et/ou d'officiers d'état civil ?
14. Quelles solutions proposez-vous pour un meilleur
enregistrement des naissances
15. Pouvez-vous nous donner les procédures
d'établissement de l'acte de naissance de la déclaration à
l'enregistrement avec tous les frais qui l'accompagnent
16. Quelles sont les implications du non enregistrement des
naissances dans le délai.
DERNIER FEUILLET RC,X7397 ·
Mandons et ordonnons à tous huissiers à ce requis
de mettre le présent jugement à exécution ;
·
Aux procureurs Généraux et aux Procureurs de la
République d'y tenir la main et tous commandants et Officiers de la
Police Nationale Congolaise d'y prêter la main forte lorsqu'ils en seront
requis ;
En foi de quoi, le jugement a été signé et
scellé du sceau de ce Tribunal ;
Il a été employé en feuillets
utilisés uniquement au verso
et paraphés par nous, Greffier Divisionnaire du Tribunal
de Grande Instance de Bukavu ;
Délivrons à la partie demanderesse Monsieur,
Madame,
Mademoiselle.. .contre paiement de :
1. Grosse et copie · 6 FF
2. Frais et dépens 10 FF
3. Droit proportionnel FF
4. Signification commandement 3 FF
5. Consignation à parfaire ·..40 .FF
NNAIRE
ENDS uU55 - EL - SkINDA
Chef de Division
TOTAL : FF
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO
J)1 NVWCt UU St{ -riVU .+tAmi LIE rur:AA Il _ , c4DMMtNE
LE:
14 t it:
(FFICE DE !'ETAT CJ1-1I-
R. N° -
-......
Vo. N° :
FXTi t1 E'.CTF IDE NAISSANCE
L'an , le jour
du mois de est né (e)
Le (la) nommé (e)
Fils (Fille) de (2) Profession
Agé de : ans, domicilié à :
.........
et de (3) : .... Profession
Agée de : Ans, domicilié à
·
`Conjoint (ej (f) :
Pour extrait certifié conforme,
s
N.B : Sans surcharge
1
Fait à Bukavu, le /
...............,/7A.........
Le Bourgmestre de la Commune,
(1) Mention à remplacer éventuellement
parla reconnaissance de l'enfant
(2) Le nom et prénoms du père, profession du
père
(3) Le nom et prénoms de la
mère, profession de la mère
Officier de l'État Civil,
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