INTRODUCTION
1. ENONCE DU
PROBLEME
Le diabète est une maladie chronique
débilitante ; Son incidence, sa prévalence ainsi que sa
morbi-mortalité en nette augmentation font de lui un des lourds
fardeaux en termes de santé publique. Il est la première cause
des complications cardiovasculaires, seconde cause de cécités,
troisième cause d'insuffisance rénale et responsable de la
moitié des amputations des membres inférieurs. (DE CLERCK M,
2000).
Il est l'une des causes des décès les plus
importants dans le monde et prend des proportions alarmantes et suscite des
vives inquiétudes chez les praticiens en charge de cette maladie
(OUASSILA SALEMI, 2010).
On a estimé en 2015 que 1,6 millions des
décès étaient directement dus au diabète et que
2,2 millions de décès supplémentaires devaient être
attribuées à l'hyperglycémie en 2012. Près de la
moitié des décès dus à l'hyperglycémie
surviennent avant l'âge de 70 ans (Mathers CD, Loncar D Plos med,
2006).
L'OMS prévoit qu'en 2030 le diabète passera de
la 8e à la 7e cause de décès dans le
monde et estime que le taux de mortalité du à cette pathologie va
augmenter de 50% durant la prochaine décade si aucune mesure urgente
n'est pas prise (Mathers CD, Loncar D Plos med, 2006).
Le nombre des personnes atteintes du diabète passe de
108 millions en 1980 à 422 millions en 2014. Sa prévalence
mondiale a augmenté plus rapidement dans les Pays à revenu faible
ou intermédiaire (OMS, 2017).
Cette augmentation générale du nombre des
diabétiques est essentiellement attribuée à
l'accroissement du nombre des nouveaux cas, qui lui-même est
déterminé par la hausse du nombre des obèses par le
vieillissement de la population, par les modifications de vie et notamment par
la sédentarité etc. ( BRUGIER, 2007).
Si on s'en tient aux définitions de l'OMS, un grand
nombre de personnes de plus de 60 ans seraient diabétiques même
si elles ne présentent aucun symptôme, car la tolérance au
glucose diminue avec l'âge, le pancréas vieillit et se
sclérose. Les cellules des ilots de Langerhans s'atrophient (M. DE
CLERCK, 2011).
L'Ampleur de ce problème est telle que les experts
n'hésitent pas à le qualifier d'une épidémie du
21e siècle (DE CLERCK M, 2000).
Cette épidémie est actuellement responsable de
plus de décès que le VIH/SIDA, il tue une personne toutes les dix
secondes. (OUASSILA SALEMI, 2010).
Les Pays Asiatiques ont un faible taux de diabétiques
et à l'inverse, le continent Américain est l'un des plus
touchés avec un taux avoisinant les 20% de personnes atteintes du
diabète.
Au Canada on estime que près de 7% de la population est
atteinte d'une forme ou l'autre de diabète dont 10% des
diabétiques de type 1 et 90% des diabétiques de type 2. Le
diabète gestationnel touche de 6 à 8% des femmes enceintes. Dans
90% des cas, il disparait peu de temps après l'accouchement mais, dans
plus de 50% des cas, la femme ayant connu un épisode de diabète
gestationnel développera le diabète de type 2 quelques
années plus tard.
La France fait partir des pays où le taux de
diabète est assez bas. Mais en seulement 10 ans, le nombre des
personnes diabétiques est passé de 1,6 à 2,9 millions,
dont 600.000 diabétiques qui s'ignorent. La prévalence actuelle
de diabète gestationnel y est estimée entre 2 et 6%. Elle est en
augmentation constante. (Passeport santé.net, Out brain 2016).
Selon le bulletin épidémiologique hebdomadaire
2009, environ 34000 décès y était liés au
diabète ou à ses complications (INVS, 2016). Actuellement, on y
compte environ 3,5 millions de diabétiques soit près de 5,3% de
la population (Santé-médecine. Journal des femmes.fr, 2018).
Si autre fois cette maladie contribuait à la
morbidité et à la mortalité observée dans les pays
développés (PAZOL L, DELCOURT C, 1996), aujourd'hui les pays en
voie de développement n'en sont pas épargnés (KANDJINGU,
2002).
En Afrique, on estime qu'environ 80% des personnes atteintes
de diabète ne sont pas diagnostiquées (FID, 2011). Seule la
moitié d'Afrique subsaharienne connaissent leur état avec un
diagnostic souvent tardif et seulement 11% reçoit un traitement
approprié. Ce n'est pas étonnant que l'autre fois cette maladie
soit considérée comme celle des sociétés
occidentales et des classes bourgeoises alors qu'aujourd'hui
l'occidentalisation des sociétés africaines entraînent un
changement de mode de vie de la population et fait que l'Afrique ne soit pas
épargné (BAYAULI MT et MBUYAMBA, 2007).
Le milieu urbain est surtout touché par cet état
pathologique suite à l'exode rural et à un taux de
fertilité encore élevé qui fait que la population urbaine
soit en augmentation rapide ; mais elle a tendance à progresser
également dans les régions rurales au fur et à mesure que
les modes de vie se modifient là aussi : utilisation d'aliments
préparés et des boissons sucrées ou alcoolisées,
manque d'activité physique (JEAN REHYNDER, 2016).
L'Afrique subsaharienne n'échappe pas à cette
épidémie même si par rapport à d'autres
régions, elle a encore beaucoup de chemins à parcourir pour
dominer les maladies infectieuses telles que la malaria, le SIDA, la
tuberculose ; Ainsi parle-t-on d'une double-charge de l'Afrique
subsaharienne avec d'une part encore la charge des maladies infectieuses et
d'une forte mortalité infantile et maternelle et d'autre part la charge
des maladies chroniques non transmissibles en progression (JEAN REHYNDER,
2016).
On estime que le nombre de personnes atteintes de cette
épidémie doublera aussi en Afrique Subsaharienne d'ici l'an 2030
(JEAN REHYNDER, 2016).
La RDC à l'instar des autres pays africains d'une part
et ceux du monde d'autre part n'est pas épargné de cette
épidémie, La prévalence qui y était nulle il ya 40
ans (BIELELI E I et al, 2000) est passée à 7% de la population
soit 4 millions d'habitants (MPOYI Muteba, 2015).
Selon les chiffres du ministère Congolais de la
santé publiés en 2013 à la radio Okapi, le taux de
prévalence du diabète oscille entre 7 et 10% pour les adultes et
est de 0 ,5% pour les enfants. En 2009 il y avait 800.000
diabétiques répertoriés dont 200.000 pour la ville de
Kinshasa. Des chiffres qui pourraient doubler dans 20 ans.
Le taux de mortalité en milieu hospitalier rural est de
12% (BAFANDE A, 2004). Ce pays post conflits est un territoire
national où la dégradation du tissus socio-économique ne
permet pas une prise en charge correcte de cette maladie couteuse en terme de
soins, car malgré ses immenses potentialités, il reste un des
pays les plus pauvres du monde où environ 80% de la population reste en
dessous du seuil de la pauvreté (KAPUNGA M, 2006).
En province du Kasaï Central, la ville de Kananga ne fait
pas exception face à cette maladie. L'accroissement du nombre des cas
des diabétiques par rapport à d'autres années attire
l'attention des praticiens de ce service (ACP, 2016).
Un grand nombre de diabétiques meurt soit par ignorance
de leur état soit par ignorance de leur régime alimentaire. Les
données pour ces catégories sont quasi inexistantes ou peu
connues.
Cette maladie avec la quelle on apprend à vivre tout au
long de sa vie fait encore peur aujourd'hui. Pourtant un diabétique pris
en charge correctement peut réussir à vivre sereinement avec sa
maladie.
2. QUESTION DE
RECHERCHE
Tout ce constat a soulevé en nous une interrogation
portant sur les questions suivantes :
· Est-ce que les diabétiques de la Zone de
santé de Katoka connaissent leur régime alimentaire
diabétique ?
· Quelles sont les attitudes et pratiques des
diabétiques de la Zone de santé de Katoka face à leur
régime alimentaire diabétique ?
3. BUT ET
OBJECTIFS
3.1.
But :
Le but de cette étude est de connaitre le niveau de
connaissances, attitudes et pratiques du régime alimentaire des
diabétiques dans la Zone de Santé de Katoka.
3.2. Objectifs
spécifiques :
Cette étude vise à :
o Constituer le questionnaire d'enquête
o Décrire les caractéristiques
sociaux-démographique des enquêtés.
o Déterminer le niveau des connaissances des
enquêtés sur le régime alimentaire diabétique.
o Identifier les attitudes et pratiques des
enquêtés face au régime alimentaire diabétique.
o Saisir leur logique et motivations du suivi ou non du
régime alimentaire.
4. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
Les stresses psychologiques, soucis, pauvreté et
décès constatés dans la Zone de Santé de Katoka
chez les diabétiques par rapport à la chronicité et aux
complications de cette maladie malgré le traitement médical
reçu ont motivé notre choix sur ce sujet.
L'intérêt de ce sujet se révèle sur
plusieurs dimensions:
§ Les diabétiques de la Zone de Santé de
Katoka seront éduqués sur les bonnes pratiques de leur
régime alimentaire avec précision des aliments permis et non
permis selon les types, les temps et normes de prise alimentaire.
§ Les résultats de cette étude
éveilleront éventuellement l'attention des responsables des
services publiques et sanitaires sur l'ampleur du problème pour utiliser
les mesures préventives d'urgence contre les complications de cette
maladie.
§ Mettre à la disposition de tout chercheurs
préoccupé par la même question un outil de travail au quel
il peut se référer pour approfondir les investigations
ultérieures.
5. DELIMITATION DU
TRAVAIL
Notre étude menée dans la Zone de Santé
de Katoka a pris une période allant du 10 Janvier au 10 Juillet 2018.
6. SUBDIVISION DU
TRAVAIL
Outre l'introduction, trois chapitres structurent ce travail
:
v Le premier chapitre traite la recension des écrits
pertinents.
v Le second est consacré à la
méthodologie de recherche
v Le dernier est celui de la présentation et
discussion des résultats obtenus.
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