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Barrières et opportunités à  l’adoption des techniques de CES/ DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne.


par IsraàƒÂ«l SAWADOGO
Ecole Nationale de la Statistique et de l'Analyse Economique  - Diplôme d'Ingénieur Statisticien Economiste 2016
  

Disponible en mode multipage

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BURKINA FASO

REPUBLIQUE DU SENEGAL

Un peuple-Un but- Une foi

**********

Ministère de l'économie des finances et du plan

Unité-Progrès-Justice

**********

**********

Ministère de l'Agriculture, des Ressources
Hydrauliques, de l'Assainissement et de la Sécurité
Alimentaire (MARHASA)

**********

*********

Ecole Nationale de la Statistique et de l'Analyse Economique (ENSAE)

Direction Générale des Etudes et des Statistiques
Sectorielles (DGESS)
**********
Direction de la Prospective et de la Planification
Opérationnelle (DPPO)

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de

CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Rédigé par :

Supervisé par :

SAWADOGO Israël

Yve Gildas BAZIE

Elève Ingénieur Statisticien Economiste

Directeur de la Prospective et de la Planification Opérationnelle

&

Fidèle SALOU

Ingénieur Statisticien Economiste

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Décharge

L'auteur s'engage à porter l'entière responsabilité de ce présent document. Son contenu n'engage ni la responsabilité de l'Ecole Nationale de la Statistique et de l'Analyse Economique (ENSAE) ni celle de la Direction Générale des Etude et des Statistiques Sectorielles (DGESS) du Ministère de l'Agriculture, des Ressources Hydrauliques, de l'Assainissement et de la Sécurité Alimentaire (MARHASA).

SAWADOGO Israel-- ISE 3-- ENSAE MARAHASA/DPPO-BF

I

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Dédicace

A ma famille

SAWADOGO Israel-- ISE 3-- ENSAE MARAHASA/DPPO-BF

II

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Remerciements

La rédaction de ce document a nécessité différentes contributions provenant principalement de structure d'accueil pour le stage et de l'école de formation.

Ainsi nos remerciements sont adressés dans un premier temps au personnel de la structure d'accueil, la Direction technique de la Prospective et de la Planification Opérationnelle sous la couverture de la Direction Générale des Etudes et des Statistiques Sectorielles (DGESS) du MARHASA au Burkina Faso. De façon particulière, nous remercions :

· M. Amos KIENOU, Directeur Général des Etudes et des Statistiques Sectorielles ;

· M. Yve Gildas BAZIE, Directeur de la Prospective et de la Planification Opérationnelle pour le cadre mis à notre disposition, l'excellent suivi et les conseils techniques en tant que premier maitre de stage;

· M. Fidèle SALOU, le second maitre de stage pour l'excellent suivi et les conseils techniques sur l'étude que nous avons menée;

· M. Jean Baptiste KOADIMA et M. Ousmane KABORE pour leurs différentes contributions à la réalisation de ce travail.

En second lieu, nos remerciements sont adressés à l'administration de l'ENSAE pour l'ensemble des services rendus dans le cadre scolaire et au corps professoral pour les enseignements dispensés. De façon particulière, nous remercions :

· M. Bocar TOURE, Directeur de l'ENSAE;

· M. Mady Dansokho, Coordonnateur des études;

· M. Mamadou CISSE responsable de la filière ISE, pour le suivi du bon déroulement des enseignements qui y sont dispensés;

· M. Souleymane FOFANA et M. Souleymane DIAKITE respectivement responsable et responsable adjoint de la filière ITS.

En fin il convient d'adresser des remerciements à tous les camarades ayant contribué à la réalisation de ce document.

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III

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Avant-propos

L'Ecole Nationale de la Statistique et de l'Analyse Economique (ENSAE) de Dakar, créée en 2008, fait partie d'un réseau de trois écoles de statistique africaines. Les deux autres écoles qui composent ce réseau sont l'Ecole Nationale de la Statistique et de l'Economie Appliquée (ENSEA) d'Abidjan et l'Institut Sous régionale de la Statistique et de l'Economie Appliquée (ISSEA) de Yaoundé. Sous la supervision du Centre d'Appui aux Écoles de Statistique Africaines (CAPESA), ces trois écoles fonctionnent avec le même programme pédagogique excepté les programmes de spécialisation. A l'ENSAE les cours sont dispensés dans trois filières. On distingue le cycle de Technicien Supérieur de la Statistique (TSS) où la formation se fait en deux années scolaires, le cycle d'Ingénieur de Travaux Statistiques où la formation se fait en quatre années scolaires et le cycle d'Ingénieur Statisticien Economiste (ISE) où la formation se fait en trois années scolaires.

En ce qui concerne le cycle d'ISE, à la fin de la deuxième année, les élèves sont tenus d'effectuer un stage d'étude auprès d'une structure où l'outil statistique est mis en oeuvre. D'une part, le stage constitue une occasion pour l'élève de découvrir les difficultés liées à l'utilisation de cet outil. D'autre part, il permet à l'élève de découvrir a priori le milieu professionnel. C'est dans ce but que nous avons effectué un stage du 1ier Août au 28 octobre 2016 au niveau de la Direction de la Prospective et de la Planification Opérationnelle (DPPO), une des directions techniques de la Direction Générale des Etudes et des Statistiques Sectorielles (DGESS) du Ministère de l'Agriculture, des Ressources Hydrauliques, de l'Assainissement et de la Sécurité Alimentaire (MARHASA) au Burkina Faso. Le sujet soumis à notre réflexion dans le cadre de ce stage portait sur les « barrières et opportunités à l'adoption des techniques de Conservation des Eaux et Sols (CES)/Défense et Restauration des Sols (DRS) au Burkina Faso, dans la zone sahélienne»

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IV

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Sommaire

Décharge I

Dédicace II

Remerciements III

Avant-propos IV

Sommaire V

Liste des tableaux VII

Liste des graphiques VIII

Sigles et Acronymes IX

Résumé XI

Abstract XII

Introduction 1

CHAPITRE 1: Généralités et revue de littérature 5

Généralités sur les techniques CES/DRS 5

Revue de littérature sur les déterminants du comportement d'adoption 8

Théorie du producteur et notion de productivité 12

Les notions d'efficacité économique, technique et allocative 15

CHAPITRE 2: Approche méthodologique 20

Source des données et zone d'étude 20

Détermination des barrières à l'adoption des techniques CES/DRS 22

Construction de la frontière de production 29

CHAPITRE 3: Barrières à l'adoption des techniques de CES/DRS 40

Adoption des techniques de CES/DRS et caractéristiques généraux 40

Adoption et caractéristiques de l'unité de production agricole 43

Barrières à l'adoption des techniques CES/DRS, modèle dichotomique 47

CHAPITRE 4: Opportunités à l'adoption des techniques CES/DRS 55

Analyse descriptive de la production du mil et le sorgho dans la zone sahélienne 55

Analyse des avantages liés à l'adoption CES/DRS 57

Conclusion et recommandations 63

Références bibliographiques i

Annexe v

Annexe A v

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V

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Annexe B x

Table des matières xvi

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VI

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Liste des tableaux

Tableau 1: matrice de confusion théorique 26

Tableau 2: Variables expliquant l'adoption des CES/DRS et effets attendus 28

Tableau 3: structure de la production agricole 38

Tableau 4: tests de validation 48

Tableau 5: influence des facteurs sociodémographiques de l'exploitant sur l'adoption de la

CES/DRS 50

Tableau 6: influence des caractéristiques de la surface cultivée sur l'adoption de la CES/DRS 52

Tableau 7: effet des facteurs économiques sur l'adoption de la CES/DRS 53

Tableau 8: caractéristiques de tendance centrale et de dispersion du rendement du mil et du

sorgho 55

Tableau 9: frontière de production stochastique Cobb Douglas du mil et du sorgho 59

Tableau 10: effet marginal de l'adoption des techniques de CES/DRS par région 62

Tableau 11: résultats du test de hausman pour le choix entre logit et probit xi

Tableau 12: matrice de confusion au seuil optimal xiii

Tableau 13: résultats du modèle logit xiv

Tableau 14:hétéroscédasticité du terme stochastique, variable expliquée:???? ????2 xv

Tableau 15: vérification de la constance des rendements d'échelle xv

Tableau 16:matrice de corrélation des variables expliquant l'inefficacité technique Erreur !

Signet non défini.

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VII

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Liste des graphiques

Graphique 1: carte climatique du Burkina Faso 21

Graphique 2: taux d'adoption et parts de superficie sous CES/DRS au niveau des régions

sahéliennes 41

Graphique 3: utilisation des sites antiérosifs par intervalle d'âge 44

Graphique 4:adoption des techniques de CES/DRS en fonction de la taille de l'exploitation 45

Graphique 5: boites à moustache pour adoptants et non adoptants, cas du mil et du sorgho 56

Graphique 6: frontière de rendement et rendements observés pour les adoptants (à gauche) et non

adoptants (à droite), culture du mil 60
Graphique 7: frontière de rendement et rendement observé pour les adoptants (à gauche) et non

adoptants (à droite), culture du sorgho 60

Graphique 8: parts des superficies régionales emblavées sous CES/DRS x

Graphique 9: Courbe ROC du modèle logit xii

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VIII

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Sigles et Acronymes

BCEAO :

BMZ :

CES :

CRAI:

DGESS :

DPPO :

DRS :

ENSAE :

EPA :

FAO :

FARM :

FEER :

GERES :

LUCOP :

LR :

MARHASA:

NPK :

PasP :

PATECORE :

PdrT :

PIB :

PLCE :

PMN :

PROGERT :

RGPH :

ROC :

SDR :

Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement

Conservation des Eaux et Sols

Commission de la Recherche Agricole Internationale

Direction Général des Etudes et des Statistiques Sectorielles

Direction technique de la Prospective et de la Planification Opérationnelle

Défense et Restauration des Sols

Ecole Nationale de la Statistique et de l'Analyse Economique

Enquête permanente Agricole

Organisation pour l'alimentation et l'agriculture

Fondation pour l'Agriculture et la Ruralité dans le Monde

Fonds de l'Eau et de l'Equipement Rural

Groupe Energies Renouvelables, Environnement et Solidarités projet de Lutte contre la pauvreté

Likelihood Ratio

Ministère de l'Agriculture, des Ressources Hydrauliques, de l'Assainissement et de la Sécurité Alimentaire

Nitrate Phosphate Potassium

Protection intégrée des ressources agro-sylvo-pastorales Tillabéri Nord Projet d'aménagement des terroirs et de conservation des ressources dans le Plateau Central

Projet de développement rural de Tahoua

Produit Intérieur Brute

Programme de Lutte contre l'Ensablement du bassin du fleuve Niger

Programme Mali Nord

Projet de Gestion et Restauration des Terres dégradées du Bassin Arachidier Recensement Général de la Population et de l'Habitat

Receiver Operator Characteristic Soil Defense and Restoration

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IX

WSC : Water and Soil Conservation

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X

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Résumé

L'objectif principal de cette étude est de déterminer, de nos jours, les facteurs influençant négativement l'adoption des techniques de Conservation des Eaux et Sols/ Defense et Restauration des Sols (CES/DRS) et aussi les avantages liés à ces pratiques culturales afin de pouvoir mieux guider les politiques de développement agricole. A partir des recherches menées sur les déterminants de l'adoption des techniques de CES/DRS au niveau des travaux empiriques antérieurs, nous avons pu retenir trois types de variables sur lesquels l'analyse a été focalisée. A l'aide d'un modèle logit expliquant la décision d'adoption des agriculteurs par les trois types de facteurs que sont les caractéristiques sociodémographiques de l'exploitant, ses caractéristiques économiques et les caractéristiques de la surface cultivée, l'on a pu exhiber les facteurs considérés comme barrières à l'adoption des techniques CES/DRS dans la zone sahélienne burkinabè. Au niveau des facteurs sociodémographiques, les principales barrières à l'adoption sont : l'analphabétisme, la non appartenance aux groupements de producteurs et le faible niveau d'expérience agricole lié à la jeunesse de l'agriculteur. Au niveau des caractéristiques économiques, la rémunération de la main d'oeuvre par rapport à l'entraide et les activités non agricoles exercées par l'agriculteur constituent un frein à l'adoption des techniques de CES/DRS. En fin, au niveau des caractéristiques de la superficie emblavée, nous avons mis en exergue l'effet négatif de la gestion individuelle de la terre et de la sécurisation foncière sur la décision d'adoption des agriculteurs. Néanmoins, avant de proposer des politiques de promotion des techniques de CES/DRS, il s'avère nécessaire d'analyser les avantages liés à leur adoption. Une analyse par frontière de production stochastique en expliquant la variance du terme d'efficacité technique par l'adoption des techniques de CES/DRS, pour la culture du mil et du sorgho, montre qu'elle a un effet positif sur le niveau d'efficacité technique des agriculteurs de la zone sahélienne burkinabè. Les effets marginaux de cette adoption sur le score d'inefficacité technique sont respectivement évalués à -0,18 et -0,20. Des mesures devraient donc, nécessairement, être prises afin de promouvoir l'adoption des techniques de CES/DRS dans les milieux subissant une forte dégradation des terres tels que la zone sahélienne. Ces mesures devraient notamment viser les barrières à l'adoption des techniques de CES/DRS.

Mots clés : techniques CES/DRS, adoption, barrières, logit, frontière de production
stochastique, efficacité/inefficacité technique, dégradation des terres

 

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XI

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Abstract

The aim of this study is to determine, nowadays, which factors negatively influence adoption of water and soil conservation/ soil defense and restoration (WSC/SDR) and also the advantages linked to these agricultural technics. From de research led about determinants of adoption of WSC/SDR through previous frameworks, we have been able to encircle 3 types of variable on those the analysis has been focused. Using a binary logit explaining adoption behavior by these 3 types of variable given by social and demographic factors of the farmer, his economic characteristics and the characteristics of the land, we managed to encircle the factors counted as barriers to adoption of WSC/SDR in Burkina Faso in the Sahel. About farmers' social and demographic characteristics, the main barriers are: analphabetism, none inclusion to famers' organization and the lack of agricultural experiences due to farmer's youth. About economics characteristics, the using of some remunerated workers in the farm and none agricultural activities done by the farmer influence negatively decisions about WSC/SDR adoption. At last, about land characteristics, the barriers was the individual management of the soil and the landed aspect of the land. Unless before proposing any promotion policy of WSC/SDR technics, we have to analyze the advantages linked to their adoption from farmers.

A stochastic frontier analysis, explaining the variance of technical inefficiency term by the adoption of WSC/SDR technics from famers in millet and sorghum cultivations, has shown that this adoption had a positive effect on the technical efficiency in the Sahel. The respect marginal effects of adoption of WSC/SDR technics on the technical inefficiency scores are evaluated to -0.18 -0.20 and. So, we have to think about the policies those should be led in aim to popularize adoption of WSC/SDR technics in the regions suffering a lot of from soil erosion as the Sahel. These policies must mainly be focused on barriers linked to WSC/SDR technics adoption.

Keywords: WSC/SDR technics, adoption, barriers, logit, stochastic frontier analysis,
efficiency/inefficiency, land erosion.

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XII

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Introduction

Contexte

Au Burkina Faso, comme dans la plupart des pays de l'Afrique occidentale, le secteur agricole détermine considérablement la situation de l'économie nationale. Selon les données de la Banque Mondiale, la part du secteur agricole dans le Produit Intérieur Brut (PIB) en 2014 est évaluée à 34,2% au Burkina Faso. Par ailleurs, le Burkina Faso est un pays qui enregistre un fort taux de croissance démographique. Selon les résultats du dernier Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH 2006), le taux de croissance démographique en 2006 était de l'ordre de 3,1% avec une population évaluée à 14.017.262 habitants à cette date. Cette forte croissance démographique, du fait de la hausse de la demande en produits alimentaires agricoles qui s'en suit, provoque une intensification et extensification de l'agriculture. Selon les données de la Banque Mondiale, entre 1990 et 2015, la superficie forestière burkinabè a régressée de 14.970 km2. Cette perte de forêt étant en partie due à l'extension des terres cultivées pose un véritable problème environnemental. Quant à l'agriculture intensive, elle provoque à son tour un appauvrissement des terres cultivables du fait de la forte utilisation des produits chimiques. Pourtant, en plus de leur état défavorable, ces terres subissent fortement une dégradation naturelle.

La dégradation des sols est un phénomène qui désigne la perte de la capacité de production de ces derniers. Cette dégradation est due, non seulement, à l'érosion du sol et à leur état pauvre conditionné par une situation géographique et climatique défavorable, mais aussi à des facteurs anthropiques (déforestation, feux de brousse, pratiques culturales inadaptées, pollution, etc) (IFAD, 1992). La première cause de la dégradation des sols, l'érosion, se manifeste par un déplacement des particules du sol. Elle est dite hydrique lorsque ce déplacement est causé par l'eau et éolienne lorsqu'il est causé par le vent. La zone sahélienne, du fait de sa situation géographique (proximité du Sahara), reste la plus touchée par l'érosion des sols. Ce phénomène n'est pas sans conséquence sur la situation économique de cette localité et le secteur agricole est principalement le secteur le plus exposé. En effet, en diminuant leur fertilité, l'érosion contribue à réduire considérablement le rendement des terres cultivées dans la zone sahélienne. Le déplacement de des matières organiques, la réduction de la profondeur des terres, les dépôts poussiéreux sont les principaux aspects de l'érosion qui affectent la fertilité et donc la productivité des terres emblavées

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1

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

dans cette zone. Par ailleurs, l'érosion est occasionnée et favorisée par des facteurs de natures différentes. Certains facteurs tels que le degré d'inclinaison des terres, l'intensité des pluies sont d'ordre géographique tandis que d'autres, l'absence de couvert végétal sur les terres et la nature du sol sont respectivement d'ordre biologique et pédologique. De ce fait, pour ralentir la chute de la productivité de leurs exploitations, les agriculteurs doivent prendre des mesures visant à s'adapter ou à combattre ces facteurs. C'est dans ce contexte qu'apparait la nécessité de la mise en oeuvre de techniques de conservation des eaux et sols (CES)/défense et de restauration des sols (DRS).

La conservation des eaux et sols (CES) consiste à pratiquer une ou plusieurs techniques au niveau d'une parcelle agricole afin de protéger le sol contre l'érosion hydrique ou éolienne. Ces techniques visent en général à contrôler les facteurs qui favorisent l'érosion (Mahmoudou et Salim, 2011). La conservation des sols fait intervenir les techniques de défense et de restauration des sols (DRS). Les techniques de défense visent à protéger le sol contre la dégradation causée par l'eau, le vent et l'action des animaux en divagation. La restauration est quant à elle utilisée lorsque le sol a déjà subi une forte dégradation. Les techniques de CES/DRS ont été essentiellement développées dans les années 1970 et 1980, en réponse à des crises humanitaires et écologiques s'accompagnant de famines sévères et de pertes importantes d'espaces agricoles, pastoraux et sylvicoles (servant de sources d'approvisionnement en bois et en fourrage mais également de réservoirs de biodiversité).

Problématique

Depuis 1970, Plusieurs projets ont été mis en place pour vulgariser l'utilisation des techniques de CES/DRS dans la zone sahélienne subsaharienne. Parmi les plus récents, on distingue le Programme Mali Nord (PMN) de 1997 à 2001, le Projet de Gestion et Restauration des Terres dégradées du Bassin Arachidier (PROGERT) en 2007 au Sénégal, le Programme de Lutte contre l'Ensablement du bassin du fleuve Niger (PLCE) en 2008, les projets de Protection intégrée des ressources agro-sylvo-Pastorales Tillabéri Nord (PasP) entre 2004 et 2011 et de développement rural de Tahoua (PdrT) dans le cadre du projet de Lutte contre la pauvreté (LUCOP) au Niger. Au Burkina Faso, le projet d'aménagement des terroirs et de conservation des ressources (PATECORE) est mis en oeuvre à partir de 1990 à la suite de deux précédents projets nationaux

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

de lutte contre la dégradation1. Le champ d'action du PATECORE était la région du Centre Nord dans la zone sahélienne et l'objectif visé était de mettre en place des comités de gestion provinciaux qui encourageront les agriculteurs à recourir à l'aménagement des terres cultivables par l'utilisation des techniques de conservation. La dimension de ces projets décrits précédemment révèle l'enjeu de l'application des méthodes de conservation des eaux et sols.

Cependant, bien que les bilans des différents projets de vulgarisation des techniques de CES/DRS aient fait ressortir un recul considérable du niveau de dégradation des sols dans les zones d'action, l'on ne peut affirmer un renversement global de l'allure de la dégradation des sols dans la zone sahélienne burkinabè (BMZ, 2012). Par ailleurs, malgré les efforts de vulgarisation des techniques de CES/DRS et les avantages liés à ces pratiques, elles ne sont utilisées que de façon limitée dans les lieux subissant fortement l'érosion. Cela suscite des interrogations premièrement sur les éventuelles barrières à l'adoption des techniques de CES/DRS et deuxièmement sur la perception des producteurs agricoles quant aux avantages liés à ces pratiques.

Objectifs

L'objectif général de ce travail est de déterminer d'une part les facteurs qui empêchent les agriculteurs d'adopter les techniques de CES/DRS et d'autre part les avantages économiques liés à cette adoption.

Afin d'atteindre cet objectif, il serait nécessaire de :

? déterminer les différents facteurs susceptibles d'influencer le comportement d'adoption de la CES/DRS ;

? analyser l'influence de chaque facteur sur ce comportement afin d'en déduire les facteurs dont l'influence est négative ;

? expliciter les relations existant entre les indicateurs de performance (efficacité technique) d'une unité de production agricole et le choix d'adoption des techniques de CES/DRS.

1 Projet « Groupe Energies Renouvelables, Environnement et Solidarités » (GERES) dans les années 1960, les projets menés par le Fonds de l'Eau et de l'Equipement Rural (FEER) dans les années 1970 et 1980

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Hypothèses

Certaines hypothèses concernant les déterminants et les avantages du choix d'adoption des CES/DRS peuvent d'ores et déjà être formulées.

? H1 : la décision d'adoption des techniques de CES/DRS est négativement influencée par la faiblesse du niveau d'instruction, le niveau de responsabilité de l'exploitant agricole;

? H2 : la décision d'adoption des techniques CES/DRS est négativement influencée par les facteurs réduisant les capacités financières et économiques de l'exploitant ;

? H3 : l'utilisation d'une méthode adéquate de CES/DRS améliore la productivité des terres cultivées ;

? H4 : l'adoption d'une méthode de CES/DRS adéquate pour une culture donnée contribue à réduire l'inefficacité du système d'exploitation agricole qui les met en oeuvre.

Plan d'analyse

La suite du document sera subdivisée en 4 chapitres. Le premier chapitre se penchera sur une description générale des techniques CES/DRS, les développements théoriques faites sur les déterminants de l'adoption d'une technique agricole et l'analyse de l'efficacité d'une unité de production. Le deuxième chapitre relatera la méthodologie d'analyse des déterminants de l'adoption et les avantages de cette décision sur l'efficacité de l'exploitation agricole. Les deux dernier chapitre présenterons les résultats obtenus à l'issus de la mise en oeuvre de la méthodologie d'analyse à savoir, respectivement, les barrières à l'adoption des techniques CES/DRS et l'effet de leur adoption sur l'efficacité de l'unité de production agricole.

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

CHAPITRE 1: Généralités et revue de littérature

L'atteinte des 4 objectifs qui ont été fixés nécessite une description primordiale du cadre théorique dans lequel est circonscrit le thème de cette étude. Cette description nous permettra de nous familiariser avec les termes techniques usités dans ce document. Il sera ainsi développé au sein de ce chapitre le cadre technique de l'étude, les théories sur le comportement d'adoption d'une technique, particulièrement une technique de CES/DRS et les avantages liés à cette adoption. Nous procèderons initialement par une description générale des techniques de CES/DRS.

Généralités sur les techniques CES/DRS

La conservation des eaux et sols (CES) consiste à pratiquer une ou plusieurs techniques au niveau d'une parcelle agricole afin de protéger le sol contre l'érosion hydrique ou éolienne. Ces techniques visent en général à contrôler les facteurs qui favorisent l'érosion (Mahmoudou et Salim, 2011). Les techniques de défense visent à protéger le sol contre la dégradation causée par l'eau, le vent et l'action des animaux en divagation. La restauration est quant à elle utilisée lorsque le sol a déjà subi une forte dégradation. Il existe principalement deux types de méthodes de CES/DRS : les méthodes d'ordre physique et les méthodes d'ordre biologique ou pédologique. Pour chaque méthode, il est important de faire ressortir les avantages et les éventuelles limites qui y sont associés.

Méthodes physiques

Les techniques d'ordre physiques ont pour rôle de défendre le sol contre les phénomènes physiques dégradants tels que les forts écoulements d'eaux de pluie, l'impact des gouttes de pluie, l'action du vent, etc. Les dispositifs mis en place pour assurer cette défense sont désignés par le terme « sites antiérosifs » au niveau des Enquêtes Permanentes Agricoles (EPA).

Les cordons pierreux ou diguettes en pierres

Les cordons pierreux sont des alignements de pierres ayant un diamètre d'environ 15 cm placées les unes contre les autres et disposées selon les courbes de niveau. Ces cordons permettent de créer une stagnation temporaire des eaux de pluie en freinant leur écoulement. Ainsi le faible écoulement

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

permettra d'éviter les graves dégradations de sol. La stagnation quant à elle favorise l'infiltration des eaux et le dépôt d'éléments nutritifs.

Les digues filtrantes

Les diguettes filtrantes sont des sites antiérosifs construits le long des courbes de niveau. Elles ont une hauteur allant de 30 à 50 cm et s'étendent sur une largeur égale à deux ou trois fois la hauteur. Les diguettes filtrantes se distinguent des cordons pierreux par la taille. Elles sont le plus souvent placées en amont des cordons pour diminuer la puissance d'écoulement des eaux au niveau des pentes ou glacis. Les diguettes permettent donc d'éviter la dégradation excessive des sols cultivés causée par les forts écoulements (Mahmoudou et al, 2011).

Cependant la construction de digues filtrantes se fait à un coût relativement élevé car elle nécessite une main d'oeuvre en quantité et une disponibilité de moyens de transports.

Le zaï ou cuvettes d'eau

Le zaï est une technique de conservation qui consiste à creuser, dans une exploitation agricole, des trous de 40 à 50 cm de diamètre dans lesquels seront appliqués les semis. Ces trous sont séparés les uns des autres par une distance allant de 70 à 80 cm et renouvelés tous les deux ans. C'est une méthode paysanne redécouverte après la grande sécheresse de 1973-1974 puis perfectionnée par les divers intervenants auprès des paysans. La méthode des zaï permet, pendant la saison sèche, de capter et conserver les éléments nutritifs apportés par le vent. Pendant la saison pluvieuse, les trous creusés seront un refuge pour les eaux ruisselantes et les nutriments transportés par l'eau. En résumé cette méthode permet de mettre à la disposition de la plante les quantités d'eau et de nutriments nécessaires à son développement (Mahmoudou et al, 2011).

Les demi-lunes

Les demi-lunes sont des ouvrages en terre compactée ou en pierre ayant une forme d'arc avec des ouvertures perpendiculaires au sens d'écoulement des eaux. Les terres à l'intérieur des demi-lunes peuvent être enrichies par une fumure organique. L'utilisation des demi-lunes a pour but la récupération et la restauration des sols fortement dégradés, dénudés et encroutés. Cette récupération se fait par la conservation et la restauration des éléments nutritifs des sols cultivés à travers la réduction des effets néfastes du vent et des ruissèlements d'eau. Cependant lorsque la

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

masse d'eau déborde des demi-lunes, elle peut causer des dégâts considérables à l'égard des plantes.

Les haies vives de ligneux

Les haies vives de ligneux sont des lignes de plantes ligneuses formant une ou plusieurs rangés et agissant comme une barrière destinée à protéger la surface cultivée. Ces plantes sont régulièrement taillées pour que la barrière formée par la masse de tiges et des branches reste dense. Les haies vives ont pour principal rôle la défense du sol contre les animaux en divagation mais aussi elles permettent de protéger la surface cultivée contre le vent et l'ensablement.

Les techniques précédemment décrites agissent principalement sur les facteurs érosifs afin d'atténuer la vitesse de la dégradation des sols. Pour les sols ayant déjà subi une forte dégradation, ce sont plutôt les méthodes biologiques ou pédologiques de restauration qui seront appliquées.

Méthodes biologiques ou pédologiques

Les méthodes biologiques ou pédologiques sont utilisées en vue de restaurer la structure minérale et organique du sol par l'apport d'éléments nutritifs. Cependant l'utilisation de l'engrais chimique n'est pas considérée comme une méthode de restauration de sol. Sur les lignes suivantes sont décrites quelques techniques de restauration.

Le mulching ou paillage

Le paillage est un procédé qui permet d'améliorer la structure du sol et de conserver sa fertilité en y déposant une grande quantité de biomasse, paille, feuillage, branchages hachés, résidus de récolte, déchets domestiques, etc. Ces diverses matières favoriseront ainsi la constitution de l'humus (Mahmoudou et Salim, 2011). Le paillage permet d'obtenir :

? une réduction de l'érosion du sol due à l'action de la pluie, du vent et du soleil ;

? une protection des racines superficielles des plantes qui sont souvent endommagées lors du

sarclage ou du binage ;

? une conservation de l'humidité du sol par le biais de la réduction de l'évaporation de l'eau que

regorge le sol ;

? un apport de matière organique dû à la décomposition de la paille ;

? une diminution des pertes en éléments nutritifs de la parcelle agricole.

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La fertilisation organique et engrais verts

La fertilisation organique consiste à poser un mélange de matières organiques et minérales fermentées afin d'améliorer la qualité du sol par rapport à une culture donnée. Quant aux engrais verts, ce sont des plantes enfouies dans le sol afin que leur décomposition augmente la fertilité de ce dernier. Leur principal rôle est donc de rendre la terre cultivée plus fertile, et par ce canal améliorer son rendement.

La description des techniques de conservation des eaux et sols ainsi fait permet de mieux élucider le cadre technique de l'étude. Il convient à présent de faire une description du cadre théorique, à savoir l'adoption de ces techniques et les avantages qui y sont associés.

 

Revue de littérature sur les déterminants du comportement d'adoption

 

Théories comportementales

L'économie est une science sociale qui a pour objectif d'expliquer le comportement des agents confrontés à une disponibilité limitée des ressources et une quantité illimitée de besoins à satisfaire. Dans la théorie économique, plusieurs développements ont été faits pour expliquer le comportement du producteur. Cependant, la théorie économique se focalise généralement sur les aspects quantitatifs qui influencent le comportement des êtres humains. C'est dans ce cadre que la théorie microéconomique du producteur explique le comportement du producteur par la volonté de maximisation du profit. La maximisation du profit peut se faire soit en maximisant la production soit en minimisant le coût des facteurs ou les deux à la fois. Ainsi, la technologie qu'utilisera le producteur dans le processus de production sera influencée par ce comportement de maximisation. Cependant, plusieurs facteurs d'ordre social et psychologique affectent les décisions prises par le producteur dans l'exercice de ses activités. Le caractère social et psychologique de certaines décisions ont conduit au développement d'autres théories s'efforçant d'expliquer le comportement des agents en tenant compte des facteurs d'ordre sociologique et psychologique. La première théorie développée dans ce sens est la théorie de l'action raisonnée.

II.1.1 La théorie de l'action raisonnée

La théorie de l'action raisonnée a été développée par Fishbein et al (1975) dans le domaine de la psychologie sociale. Elle a pour objectif d'établir un lien entre le comportement d'un individu, ses

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perceptions, son attitude et ses intentions comportementales. Selon Fishbein et al (1975), la décision prise par un individu de mener une action donnée résulte de la confrontation entre son attitude propre à lui et les normes subjectives. Les normes subjectives désignent la perception que l'individu a à l'égard des opinions de son entourage (parents, amis, voisins, etc.) sur une action donnée. La théorie de l'action raisonnée distingue deux dimensions dans l'explication des intentions d'un individu envers un comportement donné : une dimension interne et une dimension externe. La dimension interne prend en compte les croyances de l'individu, c'est-à-dire sa perception de la probabilité d'aboutir à un résultat espéré à l'issu de l'action qu'il désire mener. Quant à la dimension externe, elle est déterminée par les normes subjectives. Un second postulat soutient que tout autre facteur en dehors de la croyance et des normes subjectives n'influence qu'indirectement la décision d'un individu de mener une action (Fishbein et al, 1975). Cependant la théorie de l'action raisonnée est limitée par le fait qu'elle ne prenne pas en compte la perception de l'individu de ses capacités à atteindre le résultat désiré et des opportunités qui se présenteront. La prise en compte de ces dernières composantes a donné naissance à la théorie de l'action planifiée.

II.1.2 La théorie de l'action planifiée

La théorie de l'action planifiée est une extension de la théorie de l'action raisonnée. Elle a été développée par Ajzen (1991). L'apport majeur de cette théorie est la prise en compte des perceptions de l'individu sur les capacités dont il dispose pour atteindre ses objectifs. Selon Ajzen(1991) l'intention d'adoption d'un comportement donné est aussi influencée par la perception du contrôle sur celui-ci. La perception du contrôle sur le comportement regroupe principalement 4 aspects : les ressources disponibles, les capacités personnelles, les opportunités éventuelles, la perception de l'importance des résultats possibles. La notion de perception du contrôle sur le comportement présente des similitudes avec celle de l'auto-efficience développée par Bandoura (1982). En effet, selon cette théorie, la croyance qu'un individu a de sa capacité propre à mener une action influence considérablement la décision d'adoption d'un comportement donné. Ainsi la décision d'un individu d'entreprendre une action va dépendre de trois facteurs : ses croyances, les normes subjectives et la perception du contrôle.

Dans le domaine de la recherche sur les questions d'ordre agricole, les déterminants sociologiques du comportement de l'individu seront combinés avec les déterminants d'ordre économique pour

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étudier la décision d'adoption des techniques de conservation et de défense des eaux et sols prise par les agriculteurs.

Travaux empiriques sur les déterminants du choix d'adoption des CES/DRS

Les théories précédemment évoquées permettent de faire ressortir généralement les déterminants du choix d'un individu de mener une activité donnée. Elles ont donné lieu à plusieurs travaux visant à expliquer les processus de prise de décision des individus dans plusieurs domaines (santé, consommation, psychologie, sociologie, etc.). C'est ainsi que certains travaux se sont intéressés à l'étude des facteurs qui influencent la décision du producteur agricole d'adopter une technique donnée.

Depuis 1980, avec la mise en place des projets de vulgarisation des pratiques de conservation et de défense des eaux et sols, plusieurs études se sont penchées sur les facteurs qui influencent les décisions d'adoption de ces techniques. Généralement, ces études se focalisaient sur les facteurs d'ordre comportemental, sociodémographique, biologique, physique et économique.

Les études menées par Rahm et Huffman (1984) et Barbier (1990) étaient basées sur les facteurs physiques tels que la position de la parcelle cultivée, son degré d'inclinaison et le type de sol qu'on y retrouve. Ces études ont pu faire ressortir l'influence de ces facteurs physiques et environnementaux sur la décision d'adoption des techniques de conservation et de défense des eaux. Par ailleurs, Featherstone et al. (1993) ; Norris et Batie (1987) montrent que l'âge du responsable des activités sur la parcelle affecte considérablement la probabilité que celui-ci adopte une technique de conservation de sol. Ervin (1982) aboutit à la même conclusion avec le niveau d'instruction. D'autres études menées à partir de 1998 ont montré que le niveau d'information de l'agriculteur sur les problèmes d'érosion influence positivement ses intentions d'adopter l'utilisation des techniques de conservation de sol (Traoré et al. 1998 ; Anim 1999 ; Thurow 2000).

Les facteurs économiques et financiers sont examinés par Norris et Batie (1987) et Gould et al. (1989). Ces études ont établi un lien entre l'adoption des techniques de conservation des sols et certains facteurs économiques et financiers tels que les sources de revenu (revenus provenant de l'activité agricole et revenus externes) du producteur agricole et son aversion au risque. Elles montrent que les revenus issus de l'activité agricole influencent positivement la décision d'adoption tandis que les revenus externes l'influencent négativement.

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Francis (1986) a cherché à expliquer les décisions d'adoption des techniques de conservation de sol par les caractéristiques foncières de la terre et les facteurs d'ordre organisationnel et institutionnel. Il s'agit du statut du responsable en termes de détention de la parcelle, de l'appartenance de l'unité de production à un groupement de producteurs et de l'assistance technique. Les analyses ont conclu que l'inefficacité du régime foncier influence négativement et significativement la décision d'adoption des pratiques de conservation (Lee et Stewart, 1983) tandis que l'appartenance à un groupement de producteurs l'influence positivement.

La décision de pratiquer les techniques de conservation est expliquée par Foltz (2003) à travers un modèle à choix binaire :

Il pose Y la variable dépendante représentant la décision de l'agriculteur. Y = 1 s'il adopte, 0 sinon. Il considère ??(A, X, H) comme le niveau d'utilité du producteur agricole caractérisé par les paramètres A, X et H. A désigne les actifs agricoles, X représente l'ensemble les facteurs sociodémographiques et H permet de capter les préférences de l'agriculteur. L'objectif de ce modèle est de faire ressortir l'impact des différents facteurs sur la probabilité d'adoption des techniques de conservation en ayant recours à une régression logistique.

Cependant, de tels modèles ne prennent pas en compte l'entretien des sites construit dans le cadre de l'adoption des techniques de conservation des eaux et sols. Néanmoins, Santos et al. (2000) ont tenu compte de cette dernière composante dans l'étude de la décision d'adoption des cordons pierreux en Honduras.

Par ailleurs, certaines études menées sur les techniques agricoles se sont intéressées à l'intensité d'utilisation des techniques de conservation des eaux et sols. C'est ainsi que Baidu-Forso (1999) utilisera un modèle Tobit afin de déterminer l'influence de facteurs d'ordre économique, démographique et physique sur le niveau d'adoption des techniques de conservation des eaux.

Enfin, des études menées récemment se sont focalisées sur l'aspect multinomial des techniques de conservation des eaux et sols. Owombo et Idumah (2015) ont analysé les déterminants de l'adoption à travers 11 variables de diverses natures décrivant un échantillon d'agriculteurs nigérians. Il s'agit des caractéristiques du ménage exploitant, des caractéristiques de la surface cultivée et des caractéristiques socioéconomiques. Ils utilisent un modèle Logit multinomial sur

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trois techniques : le mulching ou paillage, les cultures de couverture et les arbres plantés (pour assurer la protection du champ).

La revue sur les travaux empiriques fait ressortir déjà les facteurs pouvant expliquer la décision d'une unité de production agricole d'adopter les techniques de conservation et défense des eaux et sols. Ces facteurs peuvent être regroupés en 3 principaux groupes : les facteurs liés au ménage exploitant, les facteurs liés à la parcelle cultivée et les facteurs liés au cadre institutionnel et organisationnel de l'activité agricole. Par ailleurs il serait aussi nécessaire d'interroger la littérature sur les avantages liés à l'adoption d'une technique agricole. Il s'agira d'analyser les développements théoriques faits sur l'évaluation de l'efficacité et de la productivité d'une technique utilisée dans un processus de production agricole.

Théorie du producteur et notion de productivité

Dans le cadre de cette étude, plusieurs notions émanant de la microéconomie sont utilisées afin d'analyser les performances des exploitations agricoles. Il est alors convenable de faire un bref développement sur la microéconomie du producteur agricole. L'analyse sur le plan microéconomique est justifiée par le fait que l'étude soit basée sur des ménages agricoles. Un aperçu sur la théorie néoclassique, concernant le comportement de production, permettra de mieux cerner celui du producteur agricole.

La théorie du producteur

La production désigne l'action de combiner des biens et services selon une technologie donnée afin d'obtenir d'autres biens et services. La relation établie entre les quantités de biens incorporés dans le processus et la quantité de biens obtenus à terme est appelée fonction de production. La forme classique de la fonction de production est donnée par Y = ??(x1, ... , x??) où Y désigne la quantité produite à l'issu de l'utilisation des facteurs x1, ... , x??.

On appelle facteurs de production les ressources, matérielles ou non, utilisées dans le processus de production. Ces facteurs peuvent être analysés sous 3 principaux critères.

Lorsqu'on analyse la possibilité de modification quantitative, on distinguera les facteurs fixes des facteurs variables. Les facteurs fixes sont ceux qui ne peuvent varier en quantité tandis que les facteurs variables sont ceux dont la quantité est modifiée selon la quantité produite.

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Lorsqu'on considère le rapport existant entre les facteurs, on parlera de facteurs substituables et facteurs complémentaires. Deux facteurs sont substituables lorsqu'on peut remplacer une quantité déterminée d'un des facteurs par une quantité supplémentaire de l'autre, tout en conservant le même niveau de production. Lorsque ces deux facteurs doivent être combinés selon une proportion donnée de chacun d'entre eux, alors ils sont dits complémentaires.

Plusieurs concepts sont définis pour déterminer les relations entre les intrants et les outputs dans un processus de production.

Notion de productivité et de rendement V.2.1 Définitions

En économie, la productivité est définie comme le rapport, en volume, entre une production et les ressources mises en oeuvre pour l'obtenir (FARM note n°7 Juillet 2007). Les ressources désignent ici l'ensemble des éléments utilisés au cours de l'activité de production. Il s'agit du capital, du travail incorporé, de la consommation intermédiaire, etc.

On parle de productivité moyenne globale lorsque que l'on s'intéresse à la quantité d'output moyenne pour chaque unité d'input. L'expression de la productivité moyenne globale est donnée par le rapport production/input. La productivité marginale globale quant à elle désigne la contribution d'une unité supplémentaire d'input à la production. La productivité marginale et la productivité moyenne peuvent aussi être définies par rapport à un seul facteur en supposant la quantité des autres facteurs fixe. Dans une optique de comparaison, dans le temps et dans l'espace, l'on peut être amené à évaluer la productivité d'un facteur.

Dans le domaine de l'agriculture, la productivité (agricole) mesure l'efficacité de l'utilisation des facteurs de production (terre, capital, travail, etc) dans un milieu agro écologique et un contexte politique et socioéconomique donné (FARM, note n°7 Juillet 2007). Comme productivité marginale partielle, on distingue la productivité de la terre, celle du travail, celle de substances organiques et chimiques utilisées. La productivité de la terre est la quantité produite par unité de surface cultivée. Dans le cas particulier où plusieurs cultures sont pratiquées sur une parcelle, la productivité désignera le rapport de la production totale et la surface totale sans tenir compte de la diversité.

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Le rendement désigne la productivité de la terre au cours d'un cycle de production d'une et une seule culture. La productivité de la terre peut être mesurée sur un ensemble de cultures sur une période comportant plusieurs cycles de production tandis que le rendement ne prend en compte qu'une seule culture au cours d'un seul cycle. C'est cette dimension qui fait la différence entre ces deux indicateurs.

V.2.2 Déterminants de la productivité d'une exploitation agricole

La littérature économique distingue plusieurs leviers susceptibles de faire accroitre la productivité agricole parmi lesquels nous distinguons la recherche, la formation, la qualité des ressources (main d'oeuvre, terres, outils), les infrastructures, l'innovation technique, etc.

D'un point de vue théorique, l'innovation technique et organisationnelle a un effet positif sur la productivité des exploitations agricoles (Mounier 1992). L'innovation à son tour dépend non seulement du niveau de diffusion des techniques agricoles à travers les formations dans le milieu rural, mais aussi de la capacité des agriculteurs à les assimiler (niveau d'instruction, expérience, etc) et à les mettre en pratique (facteurs financiers et économiques). Dans l'histoire de l'agriculture, une relation directe entre innovation technique et productivité a également été mise en exergue.

Les deux révolutions agricoles qu'a connues l'Europe au XVIIIème et au XIXème siècle, en raison des fortes croissances de la productivité qui y ont été enregistrés, permettent de mieux saisir l'ampleur de la contribution de l'innovation technique à la croissance de la productivité agricole. La première, survenue en Angleterre, a été conditionnée par l'adoption des cultures fourragères et les pratiques de restauration des sols (Bairoch, 1989). La seconde intervient dans un contexte de recherche et développement dans le domaine agricole. Ces recherches ont favorisé la mise en oeuvre de nouvelles pratiques agricoles: semences performantes, mécanisation, utilisation d'intrants chimiques, etc. Entre 1800 et 1850, en Europe, le rendement du blé passe de 8 quintaux par ha à 8,8 quintaux par ha, soit un accroissement annuel de 0,2% (Bairoch, 1989). Entre 1850 et 1910 l'Europe a enregistré un taux de croissance annuelle du rendement d'environ 0,4%.

Au XXème siècle, il est plutôt question de la révolution verte qui a démarrée en Inde en 1966 pour ensuite se propager dans plusieurs régions du continent asiatique et américain. Cette révolution, caractérisée par une intensification de l'agriculture, a entrainé une augmentation considérable de la production (Charles, 2004). Cependant une dégradation et un appauvrissement des terres s'en

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sont suivis. Afin de maintenir le niveau de la production stable, en 1994, les dirigeants de la Commission de la Recherche Agricole Internationale (CRAI) définirent des axes de résolution du problème de décroissance du rendement. Parmi ces axes apparaissaient l'adoption de techniques agricoles visant à restaurer la fertilité du sol par l'utilisation des matières organiques, la conservation de l'humidité des sols et la gestion des ressources en eau.

La productivité décrit une relation entre outputs obtenus et inputs utilisés dans un processus de production. Cependant, cet indicateur ne tient pas compte de l'environnement dans lequel a lieu ce processus. L'environnement désigne ici l'ensemble des éléments susceptibles d'influencer le niveau de production sans faire partie des facteurs de production (exemple : aléas climatiques, organisation du travail, cadre social et institutionnel, etc). C'est en cela que la notion d'efficacité devient indispensable pour une analyse complète du processus de production.

Les notions d'efficacité économique, technique et allocative

Dans cette partie, nous développerons les différents éléments nécessaires à l'analyse de l'efficacité économique. Il s'agira de définir a priori les notions d'efficacité économique, technique et allocative et ensuite de faire ressortir les différents développements théoriques et empiriques faits sur les déterminants de l'efficacité dans le domaine de l'agriculture.

Développement théorique sur l'efficacité VII.1.1 Définitions

Les premiers développements sur la notion d'efficacité économique ont été faits par Koopmans (1951). De façon générale, elle mesure la capacité d'une entreprise à utiliser une technologie donnée de manière adéquate afin d'obtenir les résultats souhaités. L'efficacité économique se compose de deux types d'efficacité : une efficacité allocative et une efficacité technique.

Selon Koopmans (1951) un plan de production choisi par une firme est techniquement efficace : « si l'augmentation de n'importe quel output requiert la diminution d'au moins un autre output ou l'accroissement d'au moins un input, et si une réduction de n'importe quel input requiert l'élévation d'au moins un autre input ou la réduction d'au moins un output.». Cette définition rejoint d'une part la théorie parétienne2, d'où le terme « efficacité Pareto-Koopmans » donné par

2 Notion d'équilibre de Pareto

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certains auteurs (Thanassoulis, 2001 et Ray, 2004). L'efficacité technique permet de mesurer la capacité d'une entreprise à pouvoir atteindre un niveau maximal de production, étant donné une quantité d'input, sans tenir compte du marché des facteurs de production.

Quant à l'efficience allocative, elle mesure les compétences du producteur dans le choix des combinaisons d'inputs optimales en fonction de la situation du marché des facteurs de production. La question qui se pose à ce niveau est la manière dont ces indicateurs doivent être déterminés lorsque nous sommes face à des données empiriques.

VII.1.2 L'analyse par frontières de production

Dans la théorie microéconomique, une fonction de production détermine le lien entre la quantité d'input utilisée dans le processus de production et la quantité d'output obtenue à terme. Pour Thiry et Tulkens (1988), il y a lieu de préciser que : « la fonction de production spécifie les quantités maximales d'outputs accessibles pour tout niveau des inputs, et, pour tout niveau de l'output, les quantités minimales nécessaires à leur obtention». Le recours aux frontières de production au-delà des simples relations établies entre outputs et inputs se fonde sur cette notion de maximalité et l'imperfection de l'être humain caractérisée par la sous-utilisation des facteurs de production. La frontière de production est une fonction limite sur la base de laquelle sera mesurée l'efficacité de chaque producteur. Le principal objectif de l'analyse par fonction de production est la détermination du degré d'inefficacité économique des agents.

Farrell (1957) fut l'un des précurseurs dans l'élaboration des méthodes de détermination de l'efficacité/inefficacité économique d'un système de production. Il procède par la construction d'une frontière de production et d'une droite d'isocoût pour déterminer les deux types d'efficacité vus précédemment. Une frontière de production est une fonction qui indique la quantité maximale d'output obtenue, à l'issu d'un processus de production, pour une quantité donnée d'input. Ainsi, toute technologie qui ne permet pas au producteur de se situer sur la frontière est dite techniquement inefficace. Cette inefficacité est mesurée par l'écart entre le niveau de production observé et la frontière de production, soit le complément à un du score d'efficacité technique (Farrell, 1957).

Dans la littérature économétrique, deux familles de méthodes de construction des frontières de production sont proposées, les méthodes paramétriques et des méthodes non paramétriques. Les

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méthodes paramétriques seront développées dans la partie méthodologique du document ; à présent nous nous intéressons aux déterminants de l'efficacité afin d'en déduire le lien existants entre elle et la décision d'adoption de techniques agricoles.

VII.1.3 Déterminants de l'efficacité technique

L'analyse des théories économiques récentes sur les déterminants de l'efficacité technique, dans le cadre agricole, fait ressortir généralement des facteurs d'ordre financier, organisationnel, sociodémographique et les facteurs relatifs à la nature (le climat).

Selon Battese et Coelli (1993), l'efficacité technique est fortement influencée par l'accès au crédit, le niveau d'encadrement des agriculteurs, l'expérience, l'âge et le niveau d'instruction de l'exploitant. La significativité de l'influence de l'accès au crédit a fait l'objet de plusieurs controverses. Pour certains chercheurs, le niveau d'accès au crédit influence la productivité mais pas l'efficacité technique (Nuama, 2010). Quant à la relation entre l'efficacité technique et le niveau d'instruction, elle est établie de façon indirecte. En effet, plus sera instruit un exploitant plus celui-ci serait apte à apprécier la pertinence de certaines techniques agricoles et cela pourrait agir positivement sur son efficacité technique. Cependant, un individu plus instruit aura tendance à mieux se concentrer sur des activités non agricoles au détriment du niveau d'attention accordé à son exploitation agricole (Audibert et al. 1999).

Ces développements théoriques vont ainsi donner lieu à plusieurs travaux empiriques visant à déterminer l'influence de l'adoption des technique CES/DRS sur la performance des exploitations agricoles. Les plus récents d'entre ces travaux ont utilisé la notion de frontière de production pour atteindre leurs objectifs.

Travaux empiriques sur les liens entre l'efficacité et l'adoption des CES/DRS

Les travaux de détermination des opportunités d'adoption des techniques de conservation et de défense des eaux et sols se sont effectués essentiellement sur la base de la productivité et de l'efficacité technique ou allocative. L'on distingue principalement deux types d'approche utilisés : l'analyse par frontières de production et l'analyse par fonctions de production moyennes.

Shively (1998) réalise une étude visant à déterminer l'influence des techniques de conservation de sol sur le rendement et sa variabilité. Il utilise des données recueillies sur un échantillon de 89

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exploitations de maïs en Philippines, pour la période 1994/1995, concernant l'utilisation des haies vives. Dans son étude, deux modèles ont été utilisés : un modèle de choix binaire pour modéliser le choix d'adoption et un modèle de régression avec hétéroscédasticité pour déterminer l'impact de cette adoption sur le rendement et sa variabilité. Au niveau du deuxième modèle, Shively (1998) effectue une régression sur les deux sous populations (adoptants et non adoptants) en utilisant le rendement comme variable expliquée. Cette dernière variable est expliquée par la quantité de travail effectué sur l'exploitation, la légalité du statut de l'exploitation, la profondeur du sol et l'âge de l'exploitation observés dans chaque strate. Les analyses effectuées à base de cette méthode ont mis en exergue un impact positif de l'adoption des haies vives sur le rendement. En effet, les résultats obtenus ont révélé que l'adoption des haies vives contribue à augmenter le rendement par hectare de 125 kg, même si cette contribution est décroissante avec l'intensité d'adoption. En ce qui concerne la variabilité du rendement, dans les travaux de Shively, elle est négativement influencée par l'adoption des haies vives. Il ressort des travaux de Shively que l'adoption des techniques de conservation améliore la productivité totale et diminue la variabilité de la production.

Kinane (2002) analyse les déterminants de l'adoption des cordons pierreux et des zaï dans le Yatenga au Burkina Faso en utilisant des données sur un échantillon de 199 ménages agricoles (sur 685 au total) recueillies en 1998. A travers une fonction de production de type Cobb Douglas, il mettra en exergue l'effet de l'adoption des deux techniques de CES citées précédemment sur la production. Les résultats montrent que les variables liées aux pratiques de CES/DRS expliquent à 30% la production. Ces variables sont : l'âge des sites antiérosifs, le niveau de formation de l'exploitant sur les techniques utilisées et la consommation en fumure organique.

Albouchi et al. (2006) mènent des travaux visant à estimer l'efficacité économique des exploitations agricoles du bassin versant de Merguelli en Tunisie. Les données en panel recueillies couvrant la période 1994-2003 leur permet de construire une frontière de production stochastique basée sur les fonctions de production de type Cobb-Douglas et évoluant dans le temps. La frontière de production construite mettait en relation la production annuelle et différentes variables susceptibles de l'influencer. Comme variables explicatives, l'on retrouve dans ces travaux la consommation intermédiaire en substances organiques, minérales et phytosanitaires (engrais, eau d'irrigation et produits divers), le travail, les charges (de transport et des travaux mécaniques), le

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capital et la terre. L'analyse de la frontière de production permet de déterminer les scores d'inefficacité de chaque individu. Ces scores ont ensuite été expliqués par d'autres variables dont l'adoption des techniques de conservation des eaux. Les résultats ont montré que l'adoption de ces techniques contribue à réduire significativement l'inefficacité des exploitations du bassin de Merguelli.

Les développements faits sur l'adoption des techniques de CES/DRS nous ont permis d'exhiber les différents indicateurs à exploiter pour l'atteinte des objectifs de cette étude et aussi de déterminer les méthodes d'analyses adéquates aux données dont nous disposons. C'est donc à partir de ces développements que sera élaborée notre méthodologie de détermination des barrières et avantages liés à l'adoption des techniques de CES/DRS dans la zone sahélienne burkinabè.

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CHAPITRE 2: Approche méthodologique

Le but de ce chapitre est d'expliciter les méthodes statistiques auxquelles nous aurons recours pour l'atteinte de nos objectifs. De ce fait, après une description préalable de la source des données et de la zone d'étude, nous développerons la méthode de détermination des facteurs influençant négativement l'adoption des CES/DRS. Ensuite, nous procéderons à la description de la méthode d'appréciation des effets de cette adoption sur l'efficacité technique.

Source des données et zone d'étude Source des données

Les données utilisées dans ce document sont issues de l'Enquête Permanente Agricole (EPA) de la campagne 2015/2016. L'Enquête Permanente Agricole est une enquête par sondage de portée nationale. Elle couvre les 45 provinces du pays selon le découpage administratif et a principalement pour objectif de:

· estimer les productions et les rendements de l'ensemble des 45 provinces du pays pour chaque culture ;

· estimer les superficies emblavées en fin Août ;

· faire des prévisions de récoltes céréalières courant le mois de septembre de chaque année afin de tenir informés le gouvernement et ses partenaires au développement sur la situation de la campagne agricole. Ces prévisions permettent d'établir un bilan céréalier prévisionnel ;

· faire des estimations des stocks résiduels paysans courant septembre ;

· suivre l'évolution du paradigme sécurité alimentaire ;

· servir à l'évaluation des performances du secteur agricole. Ces estimations sont utilisées pour l'établissement du bilan céréalier.

L'approche retenue pour la mise en oeuvre de l'EPA (2015/2016) est un sondage à deux degrés avec stratification induite au premier degré par celle du deuxième degré. L'unité primaire est le village tel que retenu par le Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 2006. Le tirage des unités primaires est fait à probabilité proportionnelle à la taille en ménages agricoles. Les unités secondaires sont tirées par la méthode du sondage aléatoire simple (Révision

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méthodologique de l'Enquête Permanente Agricole, MARHASA). Voir Annexe A (A.1) pour la méthode de pondération et la forme des estimateurs.

Zone d'étude

Le champ de cette étude constitue la zone sahélienne burkinabè. Elle est située au Nord du pays entre les latitudes 13°C'5' N et 15°C'3' N. Sur le plan climatique, elle est caractérisée par une pluviométrie de moins de 600 mm, des températures extrêmes allant de 10 à 45°C et une saison pluvieuse de 2 à 3 mois. La végétation dans cette zone est essentiellement dominée par les arbustes épineux, les steppes arbustives et les dunes de sable rencontrées plus au nord. Trois régions composent principalement cette zone : la région du Nord, le Sahel et la région du Centre Nord.

Graphique 1: carte climatique du Burkina Faso

Source : Centre de recherche forestière international (CIFOR)

Le choix de cette zone se justifie par les caractéristiques climatiques défavorables qu'elle présente, des caractéristiques qui rendent l'agriculture dans cette zone vulnérable au phénomène d'érosion, de sécheresse, de désertification, etc. C'est donc une zone dans laquelle l'utilisation des techniques

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CES/DRS est justifiée. Cette situation rend l'étude de l'adoption des techniques antiérosives plus pertinente dans la zone sahélienne.

Détermination des barrières à l'adoption des techniques CES/DRS

Le premier axe de notre étude est la détermination des barrières à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, précisément dans la zone sahélienne. Pour faire ressortir ces barrières, il serait nécessaire d'analyser l'adoption de ces techniques de la part des agriculteurs. Cette analyse se fera en déterminant l'influence qu'ont les différents facteurs sur la probabilité que les techniques de CES/DRS soient adoptées sur une exploitation agricole donnée. Par la suite, les facteurs ayant une influence négative seront considérés comme les barrières à l'adoption des techniques de conservation et de défense des eaux et sols. Compte tenu de l'aspect dichotomique du phénomène étudié et des informations recueillies dans la littérature, les modèles adéquats pour nos données seront les modèles dichotomiques3. De plus, ces modèles donnent la possibilité de déterminer à quel degré varie la probabilité d'adoption en fonction de plusieurs facteurs explicatifs de façon synthétique, contrairement à une simple analyse descriptive. L'utilisation des modèles dichotomiques est récurrente dans les études sur les déterminants de l'adoption des techniques agricoles. On distingue en guise d'exemples l'étude menée par Baradi (2005) sur l'adoption du labour de la terre, celle menée par Bayard et al. (2006) sur l'adoption des cordons pierreux à Fort-Jacques (Haïti) ; les travaux menés par Ng'ombe (2014) sur le comportement d'adoption des pratiques de conservation au niveau des ménages agricoles zambiens, etc. La confrontation des méthodes utilisées dans la littérature à la structure des données dont nous disposons nous conduit à opter pour l'utilisation d'un modèle économétrique dichotomique dans le but de déterminer les barrières liées à l'adoption de la CES/DRS. De ce fait, il serait nécessaire de décrire le cadre théorique de ces modèles.

Présentation du modèle dichotomique

La seconde moitié du XXème siècle fut dominée par l'utilisation des données microéconomiques dans le but d'expliquer le comportement des agents économiques. L'étude de tels comportements a rendu nécessaire le développement de modèles économétriques permettant d'étudier les

3 La variable d'intérêt qui est l'adoption des CES/DRS présente une structure dichotomique. La décision d'adoption de chaque agriculteur est renseignée sans aucune précision du type de technique utilisé.

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

phénomènes décrits par des variables de nature qualitative. Globalement, 3 types de modèle ont été développés dans ce cadre. Il s'agit des modèles dichotomiques, des modèles polytomiques et des modèles appliqués aux données censurées ou tronquées.

Les modèles dichotomiques (logit et probit) ont initialement été utilisés dans le domaine de la biologie, de la sociologie et de la psychologie avant d'atteindre l'économie avec principalement les travaux de MacFadden (1974) et Heckman (1976).

De façon générale, ces modèles sont utilisés dans le but de déterminer l'influence de certains facteurs (variables explicatives) sur un phénomène H pouvant être décrit par une variable dichotomique y donnée. Le phénomène d'intérêt dans notre cas est l'adoption des techniques de CES/DRS. En notant N la taille de l'échantillon d'exploitations agricoles dont nous disposons, y la variable dichotomique associée à l'adoption des techniques peut être décrite comme suit :

1, si au moins une technique de CESIDRS

V i = 1 ...N, on a: est adoptée par l'individu i (1)

yi =

0, sinon

De façon analytique, le modèle dichotomique sera construit dans le but d'expliquer, à partir des observations des variables explicatives faites sur chaque individu i notées xi, la probabilité que le phénomène « adoption » se réalise au niveau de cet individu. Cette probabilité est notée pi = Prob(y1 = 11x1). Les p variables explicatives utilisées sont réparties en trois groupes: les caractéristiques économiques du responsable de l'exploitation, ses caractéristiques sociodémographiques et les caractéristiques de la surface emblavée. Par ailleurs, la description de la variable y fait intervenir une variable latente y* qui s'écrit comme combinaison linéaire des variables explicatives : y* = xil3 + e , avec x le vecteur des variables explicatives et il3 celui des coefficients associées.

Ainsi l'expression (1) peut se réécrire comme suit :

V i= 1 ...N, on a: y1=

f1, si yti* > c

l 0, sinon avec c un seuil réel fixé4

4 Réel à parti duquel l'on prédira la réalisation du phénomène d'intérêt

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L'effet des variables explicatives sur la variable d'intérêt peut être cerné par le canal de la variable latente Y, . La probabilité pi est déterminée de la manière suivante:

pi = Prob(Yi = 11xi) = Prob(Yi * >_ c) = Prob(xif3 + E >_ c)
=> pi=??(xif3- c)

i/.' désigne la fonction de répartition de la loi associée au terme d'erreur E. On parlera de modèle logit lorsque cette loi est logistique et de modèle probit lorsqu'elle est normale.

Choix entre le modèle probit et logit

Les modèles logit et probit présentent une ressemblance au niveau des coefficients estimés mais ils ne réagissent pas de la même façon face aux valeurs extrêmes. Ces valeurs ont en réalité un poids plus important avec un modèle logit qu'avec un modèle probit. Cependant, dans le cadre de cette étude sera utilisé le test de Hausman pour vérifier la significativité de la différence entre les coefficients estimées avec un modèle probit et ceux estimés avec un modèle logit. A l'issu des résultats de ce test nous déterminerons le modèle à retenir pour la suite de l'analyse.

Méthode d'estimation

La méthode d'estimation utilisée est celle du maximum de vraisemblance. Le choix de cette méthode est dû aux différents problèmes liés à l'estimation des paramètres d'un modèle dichotomique par les moindres carrés ordinaires (voir Annexe A, A.2). Le phénomène d'adoption tel que décrit par le modèle (1) suit une loi binomiale avec une probabilité de réalisation de pi pour chaque exploitation i. Le logarithme de la vraisemblance est donc donnée par :

N

ln L(Y, x, f3) = I Yi ln(i (xif3)) + (1 - Yi) ln(1 - 1(xif3))

i=1

Les coefficients du vecteur f3 sont déterminés en résolvant les équations résultant de l'annulation des dérivées partielles premières de cette log-vraisemblance sous les conditions de second ordre. Cette étape est suivie des travaux de validation du modèle. Il s'agit de vérifier, après une analyse des résidus, la significativité globale des coefficients estimés, la qualité de la prédiction du modèle et son adéquation aux données.

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Validation du modèle dichotomique Méthode d'analyse des résidus

Il s'agira à cette étape de faire une analyse visant à identifier les individus ayant des comportements irréguliers à travers le modèle dichotomique. Nous utiliserons les 4 principaux outils rencontrés dans la littérature:

? Les résidus standardisés de Pearson, pour déterminer les outliers, comparés à 2,

? Le "laverage", permettant de détecter les "high laverages", comparé à 2(p + 1)/N

? La distance de Cook pour mesurer l'influence de chaque individu sur les coefficients estimés, elle est comparée à 4/N ;

? Le dbeta pour déterminer l'influence de chaque individu aussi bien sur la valeur des coefficients estimés que sur leur signe, il est comparé à 2/vN ;

L'utilisation de ces 4 outils permettra d'identifier, comme individus pouvant détériorer la qualité du modèle, les individus qui apparaissent irréguliers pour plus de deux distances.

Le test du rapport de maximum de vraisemblance (LR Test)

Les coefficients estimés permettront de déterminer l'influence de certains facteurs sur le comportement d'adoption des techniques CES/DRS. Cependant, pour un facteur donné, cette influence est-elle significative dans le modèle? C'est pour répondre à cette question que sera utilisé dans cette étude le test de significativité globale ou partielle par le rapport de maximum de vraisemblance (LR test). En effet, le LR test peut être utilisé pour vérifier la significativité d'un ou de plusieurs coefficients en comparant les valeurs de vraisemblance atteintes pour le modèle contraint et celui non contraint. Le déroulement du LR test est présenté en annexe (annexe A, A.3). La vérification de la significativité partielle ou globale des coefficients sera suivie d'un contrôle de qualité du modèle en termes de pouvoir prédictif.

La matrice de confusion

La capacité du modèle dichotomique à prédire l'adoption des techniques de CES/DRS est donnée par la matrice de confusion. Fondamentalement, c'est une matrice qui fournit les différents types de classification et le pourcentage associé à chaque type. Les types de classification désignent les bonnes et mauvaises prédictions et les pourcentages associés désignent respectivement les taux de

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bonnes et de mauvaises prédictions. Le taux de bonnes prédictions est la proportion des exploitations agricoles de l'échantillon dont la classe prédite correspond exactement à la classe dans laquelle elle se trouve tandis que le taux de mauvaises prédictions est la proportion des exploitations mal classées. Dans le cas de l'étude de l'adoption des CES/DRS la matrice de confusion se présentera comme suit :

Tableau 1: matrice de confusion théorique

Adoptantes Non adoptantes

(observation) (observation)

Adoptantes A B

(prédiction)

Non adoptantes C D

(prédiction)

Source : construction de l'auteur

Avec N la taille de l'échantillon, le taux de bonnes prédictions vaut A+??

?? .

La sensibilité et la spécificité du modèle sont déduites de cette matrice. La sensibilité ici représentera la probabilité de bien classer une unité de production agricole de la catégorie des adoptantes tandis que la spécificité désignera la probabilité de bien classer une unité de la classe

inverse. Lorsqu'on se réfère au tableau 1, la spécificité est donnée par la quantité ??

??+?? et la

sensibilité par A

A+?? .

Ces indicateurs apportent des informations sur le pouvoir prédictif du modèle lorsqu'on considère un seuil donné de probabilité au-delà duquel l'on peut prédire l'adoption des techniques de CES/DRS. Par ailleurs, avec la courbe ROC, nous déterminerons les couples de niveaux de sensibilité et de spécificité atteints pour tout seuil d'adoption5.

La courbe ROC

La courbe ROC est une méthode de représentation graphique des performances d'un discriminant en deux classes. Elle permettra dans cette étude de mettre en relation la sensibilité et la spécificité du modèle discriminant (logit ou probit) en fonction des seuils d'adoption. En effet pour tout seuil, il est reporté sur l'axe des abscisses la valeur de la spécificité du modèle et sur l'axe des ordonnées la valeur de la sensibilité atteinte. L'ensemble des couples de coordonnées forme ainsi la courbe

5 Seuil auquel on compare les probabilités prédites pour prédire si l'individu est un adoptant ou un non adoptant.

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ROC. L'aire située en dessous de la courbe ROC, variant entre 0,5 et 1, est un indicateur de la qualité de la classification faite par le modèle. Le pouvoir discriminant du modèle sera d'autant plus grand que le sera cette aire.

Tests de bonne spécification de Pearson et de hosmer-lemeshow

Les tests de Hosmer-Lemeshow et Pearson seront utilisés dans cette étude pour évaluer la performance du modèle dichotomique décrivant l'adoption des techniques de CES/DRS en termes d'ajustement aux données. De façon concrète, ce test vérifie la significativité de l'écart entre les fréquences prédites et les fréquences observées de la variable d'intérêt. L'hypothèse nulle du test est que « le modèle s'ajuste bien aux données » et il se fait en 3 étapes :

? Etape 1 : l'on regroupe les probabilités prédites selon une répartition donnée en classes. On obtient à cette étape les fréquences prédites pour la variable d'intérêt.

? Etape 2 : les fréquences de bonnes réponses et celles de mauvaises réponses sont aussi déterminées pour chacune des classes construites à l'étape 1. Les fréquences obtenues désigneront donc les fréquences observées.

? Etape 3 : l'on évalue la distance entre les fréquences prédites et celles observées.

L'hypothèse nulle est acceptée lorsque la distance évaluée entre les fréquences prédites et observées est statistiquement faible. Dans les cas d'un test de Pearson, les classes sont composées des individus qui ont une même probabilité prédite. Dans le cas d'un test de Hosmer-Lemeshow, le découpage en classe est fait par rapport aux quantiles. Les statistiques et les règles de décision de ces deux tests sont données en annexe (Annexe A, A.4).

Variables utilisées dans la détermination des barrières à l'adoption

Dans les travaux empiriques sur les déterminants de l'adoption des techniques CES/DRS, les types de variables récurrents sont les variables sociodémographiques (Featherstone et Goodwin ,1993; Gould et al, 1989; Norris and Batie, 1987), organisationnelles (Francis 1986) et économiques (Baidu-Forso, 1999) et les caractéristiques de la surface cultivée (Rahm et Huffman, 1984 ; Barbier 1990 ; Lee et Stewart, 1983). Ces différentes références justifient le choix des trois types de variables explicatives pour l'estimation du modèle dichotomique de la détermination des barrières à l'adoption des techniques de CES/DRS.

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Tableau 2: Variables expliquant l'adoption des CES/DRS et effets attendus

Groupe de variables

Variable

Effet attendu

Caractéristiques
Sociodémographiques

Sexe (référence femme) Age

Taille ménage

+

+

+

Niveau d'instruction (référence=non alphabétisé)

Alphabétisé autre langue

Alphabétisé en français

+

+

Ne pas être chef de ménage Non adhésion à OP

-

-

Caractéristiques de
l'exploitation agricole

Superficie labourée Labour attelé Labour motorisé Labour manuel

-

-

-

Superficie sécurisée par Sécurisation moderne Sécurisation traditionnelle

+

+

Relief du champ

Superficie sur plateau

Superficie dans basfond

Ambiguë

-

Type de gestion Collective

+

Caractéristiques
économiques de l'exploitation
et du responsable

Autres activités

Main oeuvre rémunérée Cheptel petits animaux

Cheptel grands animaux

-

-

+

+

Source : Construction de l'auteur, revue empirique des déterminants de l'adoption

Les variables sociodémographiques prises en compte dans le cadre de cette étude seront l'âge, le sexe, la taille du ménage du responsable de l'exploitation, le niveau d'instruction et le fait que le responsable soit un chef de ménage ou pas. Le niveau d'instruction est décrit par trois modalités : non alphabétisé, alphabétisé en langue française et alphabétisé en d'autres langues différentes du français.

Les modalités de gestion et autres caractéristiques de la surface exploitée sont décrites par les types de labour, le type de gestion, le relief de la parcelle et son niveau de sécurisation. Les types de labour sont donnés par les parts de surface labourées par attelage, par motorisation ou par des outils manuels. Le type de gestion est aussi exprimé en termes de proportion du champ gérée de façon collective. Le relief est déterminé par les proportions de la superficie situées sur un plateau et dans

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un bas-fond. Le niveau de sécurisation de la terre est aussi décrit par les parts de la superficie sous sécurisation foncière traditionnelle, sous sécurisation foncière moderne et sous aucune sécurisation foncière.

L'aspect économique de l'exploitation agricole est prise en compte à travers, le nombre d'animaux de petite taille (caprins, ovins et porcins), le nombre d'animaux de grande taille (bovins, équins et camelins) possédés, l'utilisation d'une main d'oeuvre rémunérée (1 en cas d'utilisation, 0 dans le cas contraire) et le recours à d'autres activités (1 si l'exploitant exerce une activité non agricole, 0 sinon).

La détermination des barrières à l'adoption des techniques de conservation et de défense des eaux et sols contribuera à mettre en exergue les facteurs sur lesquels l'on doit s'appuyer pour promouvoir leur utilisation. A ce niveau il est important que l'agriculteur, étant confronté à un choix, connaisse a priori les avantages liés à l'adoption de ces techniques, avantages que nous déterminerons à l'aide d'une frontière de production.

Construction de la frontière de production

L'analyse des opportunités d'adoption des CES/DRS constitue le second axe de cette étude. Elle se fera en deux étapes : la construction de la frontière de production et la détermination des effets de certaines variables sur l'inefficacité technique y compris l'adoption de l'utilisation des sites antiérosifs. Cette analyse sera faite sur les cultures qui couvrent la plus grande partie de la superficie totale emblavée dans la zone d'étude. Pour chaque culture, une frontière de production à l'hectare (rendement) est estimée afin de déterminer l'effet de l'adoption de la CES/DRS sur le degré d'inefficacité technique des exploitations agricoles. Ce procédé s'explique par le fait que le rendement soit lié à l'espèce végétale cultivée. A titre d'exemple, il serait impertinent d'analyser dans un même modèle le rendement d'une exploitation de coton et le rendement d'une parcelle de chou du fait de leur différence en poids et en surface nécessaire pour le développement des plantes. Ce procédé n'est pas nouveau, il est retrouvé dans plusieurs travaux empiriques sur les déterminants de l'efficacité technique. C'est le cas des travaux de Shively (1998) basés sur la culture du maïs, ceux de Baten et al (2009) basés sur la culture du thé et ceux de Fontan (2008) basés sur la culture pratiquée en majorité sur les superficies irriguées, le riz.

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Dans la littérature économétrique, deux familles de méthodes de construction des frontières de production sont proposées. On distingue les méthodes paramétriques et les méthodes non paramétriques. Au niveau des méthodes paramétriques nous distinguons les frontières de production déterministes et les frontières de production stochastiques.

Frontière de production déterministe

Les frontières de production déterministes, développées par Aigner et Chu (1968) décrivent la quantité produite, en fonction de la quantité potentielle, à un terme d'erreur près qui détermine l'inefficacité du système de production. La production maximale est déterminée par les quantités données d'input et les paramètres à estimer. De façon analytique, le modèle général s'écrit comme suit :

V i = 1, ... , N on a yl = q (xl, [3) - ul , ul >_ 0 (1)

Avec yl la production observée chez le producteur i , [3 le vecteur des paramètres associés au vecteur xl representant les quantités d'inputs qu'il a utilisé et ul l'écart entre la production observée et la production maximale q (xl, [3) (frontière). Le terme ul est déterminé uniquement par l'inefficacité technique du système de production: c'est pourquoi la frontière est dite ici déterministe.

Le vecteur de paramètre [3 peut être estimé par des méthodes statistiques ou non statistiques. En ce qui concerne les méthodes non statistiques, les paramètres sont obtenus en résolvant un problème de minimisation des résidus unilatéraux sous la contrainte ul >_ 0 qui est équivalent à yl <_ q (xl, [3) , V i = 1, ... , N. L'on a recours à la programmation linéaire (min E |yl - q (xl,[3)|) ou quadratique (min E |yl - q (xl, [3)|2 ) pour estimer les paramètres de la frontière de production. Ces méthodes ont été développées par Aigner et Chu (1968). Cependant, les paramètres estimés de la sorte sont dépourvus de propriétés statistiques en plus de leur extrême sensibilité aux valeurs extrêmes. Pour pallier à ces problèmes, des méthodes statistiques ont été développées par Richmond (1974).

Trois principales méthodes statistiques sont proposées : la méthode des moindres carrés corrigés ; la méthode des moindres carrés décalés et la méthode du maximum de vraisemblance. Sans perte de généralité, (1) peut être réécrit pour l'individu i sous la forme:

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???? = ??0 + ? ?? ?????????? - ???? , ???? = 0 (2)

La première méthode d'estimation est basée sur les hypothèses de l'identique distribution des termes d'erreurs et de la non corrélation de ces termes aux inputs. Sous ces hypothèses, les

^

paramètres estimés sont sans biais à l'exception de la constante ??0

(En effet ??(??0^

) = ??0 + ?? ) .

Pour corriger ce défaut, Richmond (1974) intègre un terme supplémentaire à l'équation (2) comme suit : ???? = ??0 + ? ?? ?????????? - ?? , avec ?? = -???? + ?? . Ainsi, par la méthode des moindre carrées

^

ordinaires, on estime les paramètres ???? sans biais pour tout j et en retranchant la moyenne du terme u à la constante obtenue on obtient des estimateurs étant tous sans biais. Cependant l'application de cette méthode peut aboutir à des résidus négatifs ce qui signifie qu'il y a possibilité que certains individus soient situés au-delà de la frontière. Une telle frontière n'obéit pas rigoureusement à la logique d'une frontière de production déterministe (voir la contrainte dans le modèle (2)). C'est ce problème que cherchera à résoudre Greene (1980) en appliquant une translation sur le terme á, ???? ' = ?????? ???? - ????, afin d'obtenir des termes d'erreur étant tous positifs. C'est en cela que consiste la méthode des moindres carrés décalés. Cette méthode respecte la contrainte de positivité des résidus même si elle ne permet pas de déterminer la distribution asymptotique du terme constant.

Sous les hypothèses de l'identique distribution des termes d'erreurs et de la non corrélation de ces termes aux inputs, en spécifiant une loi pour le terme u, la méthode de maximum de vraisemblance peut être utilisée pour estimer les valeurs des paramètres de la frontière. Lorsque cette loi est asymétrique l'on obtient des résultats meilleurs que ceux obtenus par les moindres carrés ordinaires (Greene, 1980).

Quelle que soit la méthode d'estimation des frontières déterministes, leur analyse est limitée par le fait qu'elles n'intègrent pas les facteurs extrinsèques au système de production dans la détermination de l'inefficacité/efficacité économique. Pourtant certains secteurs de production comme l'agriculture sont beaucoup sensibles aux facteurs environnementaux, des facteurs qui ne peuvent pourtant pas être complètement maitrisés par le producteur. Les modèles de frontière de production déterministe ne sont donc pas conformes aux données dont nous disposons car, étant du domaine agricole, elles sont beaucoup influencées par les facteurs climatiques. Les limites observées au niveau de l'analyse par frontière de production déterministe ont donné lieu au

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développement de la notion de frontière de production stochastique. Cette dernière notion est celle qui sera utilisée dans le cadre de cette étude pour déterminer le lien entre adoption des techniques de CES/DRS et l'efficacité technique.

Construction de la frontière de production stochastique

Les concepteurs de ce modèle sont Aigner, Lovell et Schmidt (1977) ; Meusen et Van Den Broeck (1977) et il se présente comme suit :

V i = 1, ... , N on a : yl = q (xl, )l3) - ul + vl avec ul >_ 0 et vl E R

Ou yl = q (xl,)l3) + el en posant el = -ul + vl

Dans ce modèle, l'écart observé entre la production obtenue et la frontière de production admet deux composantes. La première, ul, est due au fonctionnement du système de production et la seconde, vl, est stochastique et prend en compte tous les facteurs extrinsèques susceptibles d'influencer la performance du processus de production tels que les facteurs climatiques (Aigner, Lovell et Schmidt 1977 ) . La frontière de production est dite stochastique à cause de cette dernière composante. La frontière de production stochastique est donnée par q(xl,)l3) + vl. Ainsi, toute déviation de cette frontière est due au fonctionnement de la firme, c'est-à-dire son inefficacité technique.

La frontière de production est estimée en ayant recours à la méthode du maximum de vraisemblance. Une méthode dite des moindres carrés modifiés est aussi utilisée pour estimer la frontière de production, mais cette méthode conduit à des estimateurs qui ne sont ni consistants ni efficaces car, contrairement aux estimateurs issus de la méthode du maximum de vraisemblance, ils n'atteignent pas la borne de Cramer-Rao (Parmeter et Kumbhakar, 2014).

III.3.1 Estimation: méthode du maximum de vraisemblance

L'utilisation de la méthode du maximum de vraisemblance nécessite des hypothèses distributionnelles émises sur les termes composant l'erreur. Plusieurs distributions sont utilisées dans les différents développements faits sur l'analyse par frontière de production stochastique. Initialement, on distingue la loi normale et la loi semi normale utilisée par However, Aigner et al. (1977) pour décrire l'évolution respective du terme d'inefficacité technique u et du terme stochastique v. En gardant l'hypothèse faite sur la distribution du terme v, Stevenson (1980)

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considère que le terme d'inefficacité est distribué selon une loi normale tronquée. Les modèles basés sur ces deux considérations distributionnelles sont les plus usités dans les travaux empiriques (Parmeter et Kumbhakar, 2014), mais deux autres types de distribution apparaissent dans la littérature économétrique.

Dans certains modèles spécifiques la distribution utilisée pour décrire l'évolution de l'inefficacité technique est la loi normale tandis que d'autres modèles considèrent plutôt la loi gamma ou exponentielle. Par ailleurs, le choix de la distribution adéquate dans l'estimation d'une frontière de production stochastique est une étape importante car les estimations obtenues sur les niveaux d'inefficacité des individus en dépendent considérablement. Le problème majeur est qu'il n'existe pas de méthode spécifique permettant de déterminer la meilleure distribution adéquate à l'estimation de la frontière de production (Parmeter et Kumbhakar, 2014). Dans le cadre de cette étude, nous estimerons la frontière de production en considérant la distribution normale pour le terme stochastique et les distributions semi normale ou normale tronquée pour le terme d'inefficacité technique. Il faudra noter que la loi semi normale est une loi normale tronquée à moyenne nulle. Ainsi, pour déterminer laquelle des deux spécifications serait adaptée aux données, nous testerons la nullité de la moyenne de la distribution tronquée en estimant une frontière de production avec un terme d'inefficacité suivant une loi normale tronquée.

En supposant que le terme d'inefficacité et le terme stochastique suivent respectivement la loi normale ??(0, ????2 ) et une loi normale tronquée ???? +(??, ????2) , à partir de la densité jointe de u et v

on obtient la densité marginale de ?? : ?????? +(??) =

?? ??(??+??

1 ?? )??( ?? ? ??? -????? ? )

??( ?? ????) . Lorsqu'on suppose une

distribution semi normale pour le terme d'inefficacité technique, la densité de ?? est donnée par :

????+(??)=2 ?? ??(??? ?)??(- ????? ? ) , Avec ??2=????2 +????2 et =????/???? .

Ce modèle considère que les termes d'erreurs sont homoscédastiques,

Le paramètre ?? s'interprète comme la variabilité relative des sources de déviation par rapport à la production maximale devant être atteinte. Il permet de déterminer la source qui détermine le plus cette déviation. Cependant l'interprétation de ce paramètre doit se faire avec beaucoup de précautions. En effet dans le cas où le terme d'inefficacité technique est supposé suivre une loi

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semi normale ou normale tronquée, sa variance est donnée par (1 - 2??) ????2 en lieu et place de ????2 . Ainsi la part des déviations des productions observées par rapport à la frontière due à l'inefficacité

2

technique est évaluée à ??= (1-2 ??)???? (1-2 ??)???? 2+????2 .

?? et ?? désignent respectivement les fonctions de répartition et de densité de la loi normale centrée réduite.

Les logarithmes des vraisemblances s'écrivent respectivement comme suit :

????

L????

=

-?? ????

???? L??+

??

?(????

??-

2

+ ??)

-

????

??

??

????

??

??=1

1

 

-

???? ? ?)

??=1

= -?? ???? ??

??

??

+ ?

??=1

??(????)

??

(-????

????

( ??

??

?????2

??=1

??

??)

2??2

En annulant les dérivées premières de la fonction de vraisemblance, on obtient une estimation des paramètres ?? , ?? ???? ??2 par le maximum de vraisemblance. Cependant le principal but de l'estimation de la frontière de production consiste à déterminer l'effet de l'adoption des techniques CES/DRS sur le niveau d'efficacité technique des agriculteurs.

Test d'hypothèses sur les termes d'erreur

Avant de procéder à une modélisation de l'efficacité technique, il convient de s'assurer que l'estimation d'une frontière de production en lieu et place d'une fonction de production issue d'une régression linéaire est justifiée. L'hypothèse de l'existence d'un terme d'inefficacité technique constitue donc la première hypothèse fondamentale de l'estimation d'une frontière de production. Le rejet de cette hypothèse impliquera la non nécessité de recourir à l'estimation d'une frontière de production, une fonction de production moyenne6 serait donc adaptée aux données. Le test de détection de la présence d'un terme d'efficacité technique utilisé dans le cadre de cette étude est le z-test développé par Coelli (1995). Selon Coelli (1995), en présence d'un terme d'efficacité technique, la distribution des résidus issus d'une régression par les moindres carrés ordinaires est

6 Les méthodes d'estimation des fonctions de production par les moindres carrés estiment une fonction de production moyenne et ne tiennent pas compte de la notion de maximalité associé à l'analyse par les frontières de production.

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34

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

négativement asymétrique. A partir de cette assertion et de l'hypothèse nulle d'absence de terme d'inefficacité technique, il construit une statistique (z-statistique) du test à base des moments

d'ordre 2 (??2) et 3 (??3) de ces résidus. La z-statistique est donnée par : z = ??3 .

(6??2 3

?? )

La seconde considération à vérifier est la présence d'un facteur aléatoire dans le processus de production des agriculteurs. Cela revient à tester la nullité de la variance du terme stochastique a??2. L'application d'un test classique de rapport de maximum de vraisemblance permet de vérifier l'existence d'un effet stochastique dans la détermination de la production potentielle des agriculteurs.

La vérification de ces considérations permet d'atteindre l'objectif principal de l'estimation d'une frontière stochastique, dans cette étude, qu'est l'appréciation de l'effet de l'adoption des CES/DRS sur le terme d'efficacité technique.

III.3.2 Méthode d'appréciation de l'effet de l'adoption des techniques de CES/DRS sur l'inefficacité technique

La détermination de l'effet qu'ont d'autres variables sur le niveau d'efficacité peut se faire en deux étapes ou en une seule étape. Procéder en deux étapes consiste à déterminer en une première étape les scores d'inefficacité sans tenir compte des variables expliquant ce score et en une seconde étape procéder à une régression sur le score pour déterminer l'impact de ces variables sur l'inefficacité. Cette méthode est pourtant déconseillée par plusieurs auteurs du domaine de l'estimation des frontières stochastiques tels que Kumbhakar et Lovell (2000), Wang et Schmidt (2002). En effet l'estimation faite au niveau de la première étape ignore la probable existence d'une hétéroscédasticité au niveau des termes d'erreur. En cas d'hétéroscédasticité du terme v, les paramètres de la frontière de production estimés sont consistants exceptée la constante qui est biaisée et le biais obtenu sur ce paramètre se propage sur les scores d'inefficacité estimés à la seconde étape. Au niveau du terme d'inefficacité technique, la présence d'une hétéroscédasticité biaise les paramètres de la frontière et donc les scores d'inefficacité estimés (Kumbhakar et Lovell, 2000). L'alternative à ces problèmes est l'estimation de la frontière de production et de l'influence de certaines variables exogènes sur l'inefficacité ou sur le bruit en une seule étape (Kumbhakar et Lovell, 2000). Pour déterminer l'effet de l'adoption des techniques de CES/DRS sur le niveau d'efficacité des agriculteurs, nous supposerons une hétéroscédasticité sur le terme d'inefficacité.

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35

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Dans le domaine agricole le principal aspect pouvant influencer la variance du terme stochastique est la taille de l'exploitation. Cette éventuelle influence pourrait être neutralisée par le fait que l'analyse soit basée sur des quantités obtenues (output) ou consommées (inputs) par unité de surface (ha).

La prise en compte de l'hétéroscédasticité du terme d'inefficacité permet de déterminer l'effet de l'adoption des techniques de CES/DRS sur l'inefficacité technique.

Cas où le terme d'inefficacité suit une loi semi-normale : hypothèse de la nullité ?? acceptée

La prise en compte de l'hétéroscédasticité des variances des différents termes d'erreur se fait par l'adoption des paramétrisations suivantes:

2 = ????,?? ????

, ? ??= 1, ... ,??

???? ???2 ?,?? = ????,?? ????

Avec ???? le vecteur des variables expliquant la variance du terme d'inefficacité technique et ???? le vecteur des coefficients associés à ces variables; ???? le vecteur des variables expliquant la variance du terme stochastique et ???? le vecteur des coefficients associés à ces variables.

Dans ce cas, le logarithme de la vraisemblance ???? L??+ s'écrira sous la forme:

?? ?? ??

2

+ ?log (1 - ?? (???? ???? 2 ? ????

???? L??+ = -????? ????

??=1

1

2 )) - 2

???? ????

??=1 ??=1

La résolution du programme de minimisation donne les paramètres associés aux intrants et aux facteurs expliquant le niveau d'inefficacité. Particulièrement, le signe d'un coefficient ???? , ?? allant de 1à K (nombre de variables explicatives), détermine le sens de l'impact de la variable explicative associée sur le niveau d'efficacité technique mais ne peut en aucun cas être considéré comme un effet marginal. En effet, Suite à l'estimation à l'aide de la distribution semi normale, le niveau d'inefficacité de l'exploitation i prédit est donné par : ??(????) = v2/?? . ??????,?? ????.

Les effets marginaux des variables expliquant l'inefficacité technique sont individuels mais l'on peut procéder à la détermination des effets marginaux de la moyenne ou des effets marginaux moyens pour cerner l'information centralisée. L'effet marginal de la variable ?????? sur le niveau

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36

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

d'inefficacité au niveau de l'individu i est déterminée par :???? (????) ???????? = ????,??v2/?? ????,?? . On détermine

ainsi l'effet marginal moyen (????(????)) et l'effet marginal de l'individu moyen ????(????) . Pour le cas

???????? ????????

particulier de la variable d'intérêt, adoption des CES/DRS, l'effet marginal moyen est donnée par :

(?????? ??????/?????? ?? ????(????) ) = ????,??????/?????? v2/???? ? ????,??

??=1 avec ???? ??????/?????? la variable dichotomique "adoption des

techniques de CES/DRS" et ????,??????/?????? le coefficient qui lui est associé.

Cas où le terme d'inefficacité suit une loi normale tronquée: hypothèse de la nullité du paramètre ?? rejetée

Dans ce cas, la prise en compte des variables influençant la variance du terme d'efficacité technique ne peut se faire sans prendre en compte cette influence sur le paramètre (Parmeter et Kumbhakar, 2014).

???? ???_ ?,?? =????,?? ????

{

???? ???2 ?,??=????,?? ???? , ? ??=1, ... ,??
???? = ????,?? ????

Dans ce cas de figure, les effets marginaux pour une variable explicative k donnée au niveau de l'individu i sont :

????(????)

??????,?? (??)

= ??????(1 - ????????- ????2) + ??????????,??((1 + ????2)????+ ????????2)/2

????????(????)

??????,?? (??)

????

= ??

????,??

????(?? (????)2 - ??????(????)) + [1 - 21 ????(???? + ????3 + ????(2 + 3????2) + 2????????2)]

Où ???? = ????

????,??

?? (????

, ???? = ??(????) et ?????? (respectivement ??????) représente le coefficient associé à la variable

k expliquant la moyenne ?? (respectivement la variance du terme u).

Apres une description de la méthode de détermination de l'effet du choix d'adoption sur l'inefficacité technique, il convient de faire un développement sur le type de technologie utilisé pour l'estimation de la frontière stochastique de production.

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37

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

III.3.3 Type de technologie utilisé pour la détermination de la frontière

Selon les développements faits dans la littérature (Kinane, 2002 ; albouchi et al,(2002)), les fonctions Cobb Douglas et translog paraissent mieux adaptées à la modélisation d'une frontière de production dans le domaine agricole. Ces fonctions le seront donc pour la détermination de la frontière de production dans notre cas. Cependant l'utilisation d'une fonction translog serait limitée lorsqu'on dispose d'un grand nombre d'intrants entrant dans la construction de la frontière de production. La forme analytique de la fonction Cobb Douglas pour p intrants est donnée par :

p p

??????????(x,f3) = f30 ? xj ???? s??it In ??????????(x, f3) = In f30 + ? f3j In xj

j=1 j=1

Avec f3j représentant le coefficient associé à la quantité de l'intrant xj

Présentation des variables utilisées dans l'analyse par frontière de production

Les intrants

Les intrants disponibles pour cette étude sont regroupés dans le tableau suivant, les valeurs sont ramenées à la superficie en hectare.

Tableau 3: variables décrivant la production agricole

Variables Unités

Production

Rendement : production par hectare kg/ha

Intrants

Semences kg/ha

Engrais chimiques et organiques

Fumure organique kg/ha

Urée g/ha

Npk g/ha

Herbicides liquide L/ha

Fongicides g/ha

Nombre d'actifs agricoles Nombre d'actifs/hectare

Source: construction de l'auteur, manuel de l'enquêteur

La variable utilisée pour capter la production est le rendement. Le rendement pour une exploitation
et concernant une culture donnée désigne la quantité produite par unité de surface. Dans le cadre

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

de cette étude, la superficie sera évaluée en hectare (ha) et la production en kilogramme (kg). Ce qui nous donne un rendement en kg/ha. Quant aux intrants utilisés dans la construction de frontière de production, Les quantités utilisées sont toute converties en quantité par superficie. On distingue principalement 4 catégories d'intrants utilisées par les agriculteurs de production agricole au Burkina Faso.

? Les semences : La quantité de semence utilisée au niveau de l'exploitation agricole, quantifiée en kg/ha. Une distinction est faite entre les semences améliorées et les semences locales.

? Les engrais chimiques et organiques : les engrais sont évalués en quantité utilisée par hectare. L'engrais organique désigne la fumure organique et les engrais chimiques désignent le NPK et l'urée.

? Les substances phytosanitaires : les herbicides et les fongicides. Les fongicides sont des substances utilisées pour lutter contre les champignons s'attaquant aux plantes.

? Le travail : cet intrant est pris en compte à travers le nombre d'actifs agricoles du ménage exploitant. Il s'agit en effet du nombre de membres du ménage, dont l'activité principale est agricole.

Variables expliquant l'hétéroscédasticité

Les variables utilisées pour expliquer la variance de l'efficacité technique sont les modalités de la gestion de la surface exploitée (les techniques de CES/DRS et le labour) et les caractéristiques sociodémographiques du responsable de cette gestion. L'analyse de la moyenne et de la variance de l'inefficacité technique permettra de déterminer l'effet de ces variables sur le niveau d'efficacité technique des agriculteurs.

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

CHAPITRE 3: Barrières à l'adoption des techniques de

CES/DRS

La détermination et la description des facteurs influençant l'adoption des techniques de conservation des eaux et sols sera l'objet principal de ce chapitre. L'analyse se fera en trois étapes. La première consistera à décrire les taux d'adoption des techniques selon les caractéristiques généraux (région et culture). La deuxième correspondra à l'analyse descriptive de l'adoption des CES/DRS en fonction des caractéristiques de l'exploitation agricole et de son responsable. La dernière consistera à faire ressortir à travers un modèle dichotomique l'influence de ces caractéristiques sur le choix d'adoption.

Adoption des techniques de CES/DRS et caractéristiques généraux

Avant de se pencher sur l'adoption des techniques de conservation des eaux et sols, il serait nécessaire de décrire la répartition de la superficie totale emblavée de la zone sahélienne au cours de la campagne 2015/2016.

Description générale de la superficie cultivée

La zone sahélienne renferme le quart des exploitations agricoles burkinabè représentant 24,4% (1.078.226,5 ha) de la superficie totale emblavée qui est de 5.178.248,9. Cette superficie est détenue par 24,2% des ménages agricoles burkinabè. La zone sahélienne, du faite de l'inégalité observée entre les régions en termes de superficie, présente des disparités au niveau des superficies emblavées. Le sahel, la région la plus étendue renferme 45% (484.723,9 ha) de la superficie emblavée de la zone sahélienne. Elle est suivie de la région du Nord renfermant 31% de la superficie emblavée de cette zone (338.014,3 ha).

Aux termes d'une description générale de la superficie cultivée, l'on peut procéder à une description du niveau d'adoption de techniques CES/DRS.

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I.1.1 Profil des régions en termes d'adoption des CES/DRS

La zone sahélienne burkinabè représentée par les trois régions, à savoir le Centre Nord, le Nord et le Sahel abrite plus de 1,34 millions d'exploitants agricoles. 36,7% de ces exploitants exercent dans le Centre Nord, 34,9% dans le Nord et 28,4% dans le Sahel.

Sur le plan national, les techniques CES/DRS sont utilisées sur 13,2% des exploitations agricoles avec une superficie totale de 818.163,3 ha représentant 15,8% de la superficie totale cultivée au cours de la campagne 2015/2016. Mais ces proportions présentent une disparité considérable entre les régions. En effet, dans certaines régions telles que le Nord (respectivement le Centre-Nord), les techniques de CES/DRS sont adoptées par plus de la moitié (respectivement plus du tiers) des exploitants agricoles. Cependant, 5 régions présentent un taux d'adoption, en termes de superficie, est en dessous de 10% : il s'agit du Sud-Ouest, des Cascades, des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun et du Centre-Est. La distribution du taux d'utilisation des CES/DRS dans la zone sahélienne est indiquée sur le graphique 2.

Graphique 2: taux d'adoption et parts de superficie sous CES/DRS au niveau des régions sahéliennes

50%

Nord Centre-Nord Sahel Moyenne

nationale

taux d'adoption part superficie emblavée sous CES/DRS

49%

31%

36%

22%

29%

13%

16%

Source : construction de l'auteur, EPA 2015/2016

La zone sahélienne, représentée par les trois régions sur le graphique 2, présente un taux d'adoption supérieur aux autres zones. En effet, elle renferme 3 des quatre régions ayant les taux d'adoption les plus importants (Annexe B, Graphique 8). Le taux global d'adoption des CES/DRS dans cette zone est de 33,4% (450.655 agriculteurs) et la part de la superficie bénéficiant de cette adoption est de 36,2% (390.317,98 ha). Le taux d'adoption élevé dans cette zone serait dû à sa situation

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géographique favorable à la dégradation des sols (faible couche végétale, sols peu profonds, pluviométrie faible). Ainsi, les sites antiérosifs y seront plus adoptés que dans la zone soudanienne et soudano-sahélienne.

I.1.2 Cultures pratiquées et adoption des CES/DRS

De façon générale, l'agriculture burkinabè est dominée par les cultures céréalières qui sont pratiquées comme culture principale sur environ 3.453.892,02 ha, soit 66,7% de la superficie totale cultivée durant la campagne 2015/2016. Il s'agit notamment du sorgho (culture principale sur 27,6% de la superficie totale emblavée), du mil (21,8%) et du maïs (15,4%). La prépondérance des cultures céréalières demeure lorsqu'une restriction est faite sur la zone sahélienne. Dans cette zone, les céréales sont appliquées comme culture principale par plus de la moitié des exploitants agricoles sur environ 916.492,4, soit 85% de la superficie totale emblavée. Cette proportion est dominée par les cultures de Sorgho et de mil pratiquées sur 81,8% de la superficie totale recouverte par les cultures céréalières. A présent, quelles sont les cultures qui bénéficient plus de l'utilisation des techniques de CES/DRS ?

Nous désignerons le taux d'adoption des CES/DRS, pour une culture donnée, par la part de la superficie recouverte par cette culture sous CES/DRS par rapport à la superficie totale qu'elle couvre. Les trois taux d'adoption les plus élevés sont observés au niveau de la culture de la patate (96%), du coton BT (95,55%), et de l'aubergine (93,5%). Cependant, bien qu'elles utilisent fortement les techniques de CES/DRS, ces cultures ne sont pratiquées que par 10% des agriculteurs sur 7% de la superficie totale emblavée dans la zone sahélienne. Par ailleurs, lorsqu'on effectue l'analyse sur la répartition de la superficie totale sous CES/DRS durant la campagne 2015/2016, on s'aperçoit que sur une superficie de 10 ha, 4 ha sont occupés par le sorgho et 4 ha sont occupés par le mil. Ces deux cultures réunies sont donc pratiquées sur 80% de la superficie totale sous CES/DRS dans la zone sahélienne et au cours de la campagne 2015/2016. De plus, les taux d'adoption pour ces cultures dans la même période sont respectivement estimés à 45,7 et 33,5%.

L'analyse qui sera effectuée au chapitre suivant sur le rendement, pour les cultures, se réduira au sorgho et au mil. Par contre cette restriction ne sera pas prise en compte dans l'analyse des liens entre adoption et caractéristiques de l'unité de production agricole.

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Adoption et caractéristiques de l'unité de production agricole

Les différentes caractéristiques examinées dans cette partie sont les caractéristiques sociodémographiques de l'exploitant et les caractéristiques de la surface cultivée. Nous utiliserons des outils de la statistique descriptive afin de faire ressortir les éventuels liens existant entre celles-ci et l'adoption des techniques de CES/DRS.

Caractéristiques sociodémographiques de l'exploitant

La recherche des éventuelles barrières à l'adoption des CES/DRS nous conduit à nous intéresser aux caractéristiques sociodémographiques des exploitants agricoles. Etant un indicateur de l'expérience acquise par un agriculteur, l'âge sera la première caractéristique décrite.

II.1.1 Adoption et âge du responsable de l'exploitation

De façon globale, l'âge des exploitants de la zone d'étude varie entre 15 et 90 ans avec une disparité moyenne de 16 ans autour de la moyenne. La moyenne quant à elle est estimée à 42 ans (avec une marge d'erreur de 1,59%). Par ailleurs, il ressort des analyses que plus de la moitié des exploitants agricoles ont un âge en dessous de cette moyenne. Afin de déterminer d'éventuel liens entre l'âge de l'exploitant et l'adoption des techniques CES/DRS, il sera considéré trois classes d'âge. La première classe, qui sera nommée « classe des exploitants jeunes » est composée des individus ayant un âge compris entre 15 et 35 ans et elle constitue 49,4% des exploitants agricoles de la zone sahélienne. Constituant 45,9% des exploitants de cette zone, nous désignerons par « exploitants en âge avancé » les exploitants qui ne sont pas jeunes mais dont l'âge n'atteint pas 62 ans. La troisième classe, celle des « exploitants âgés », désigne la classe de ceux qui sont âgés de 62 ans et plus.

Dans la catégorie des exploitants jeunes, le taux d'adoption des techniques CES/DRS est estimé à 24%. Au niveau des exploitants en âge avancé, environ 40,8% des exploitants agricoles utilisent ces techniques. Quant à la classe des exploitants âgés, plus de la moitié adopte les techniques de CES/DRS. Comme on peut l'observer à travers le graphique 3, Le taux d'adoption a tendance à être plus élevé lorsqu'on est face à des exploitants plus âgés. La différence entre les différents groupes d'âge en terme d'adoption des CES/DRS est jugée significatif (à 5% de risuqe) à l'issu d'un test de chi 2 (p value nulle). Cette différence s'expliquerait par l'expérience atteinte par les

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agriculteurs lorsqu'ils avancent en âge. Les agriculteurs ayant donc acquis une grande expérience agricole avec l'âge auront une plus grande propension à adopter les techniques de CES/DRS.

Graphique 3: utilisation des sites antiérosifs par intervalle d'âge

âgés

âges
avancés

jeunes

50.9%

40.8%

24.0%

Source: construction de l'auteur, EPA 2015/2016

II.1.2 Adoption et niveau d'instruction/formation

En ce qui concerne l'adoption et le niveau d'éducation, les informations recueillies sur la campagne 2015/2016 nous montrent, de façon globale, que les exploitants alphabétisés ont tendance à adopter les techniques de conservation et de défense des eaux et sols plus que les analphabètes. On estime à 37,9% la proportion des responsables de parcelles alphabétisés et ayant adopté ces techniques contre 32,2% dans la catégorie des analphabètes. Lorsqu'on se place dans la catégorie des exploitants alphabétisés en langue nationale ou en arabe, le taux d'adoption est évalué à 46%. Comme le montre les résultats du test d'indépendant de Pearson (p value nulle à 5% de risque), Le niveau d'instruction agirait sur l'adoption. Cette conclusion pourrait s'expliquer par le lien qui existe entre l'instruction et l'accès à l'information sur les pratiques agricoles.

Les lignes précédentes décrivent le comportement d'adoption des CES/DRS selon certaines caractéristiques sociodémographiques des exploitants. D'autres facteurs pouvant influencer la décision d'adoption sont pourtant liés aux caractéristiques de la parcelle exploitée.

Adoption des CES/DRS selon les caractéristiques de la superficie cultivée

Au niveau de l'analyse des facteurs liés à la terre exploitée, le taux d'adoption désignera la part de la superficie emblavée sous CES/DRS par rapport à la superficie totale emblavée.

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

II.2.1 Adoption selon la taille de l'exploitation

Afin d'obtenir des informations résumées sur la superficie des exploitations agricoles, il sera distingué trois classes d'exploitation: les petites exploitations, les exploitations ayant une superficie cultivée inférieure à 0,2312ha ; les exploitations moyennes, celles qui ont une superficie cultivée comprise entre 0,2312 et 1,2518 ha et les grandes exploitations, celles qui ont une superficie cultivée au-delà de 1,2518 ha. Les exploitations agricoles de la zone sahélienne sont constituées de 49,4% de petites exploitations, 41,9% d'exploitations moyennes et de 8,7% de grandes exploitations. Au cours de la compagne 2015/2016, tel que décrit le graphique 4, l'on constate que les grandes exploitations adoptent plus les techniques de CES/DRS par rapports aux plus petites.

Graphique 4:adoption des techniques de CES/DRS en fonction de la taille de l'exploitation

grandes
exploitations

exploitations moyennes

petites
exploitations

25%

41%

52%

Source : construction de l'auteur, EPA 2015/2016

II.2.2 Adoption des techniques de CES/DRS et relief de l'exploitation

Techniquement, l'utilisation d'une technique dans le but d'éviter l'érosion des sols varie en fonction du type d'érosion auquel fait face l'exploitation. Le type d'érosion dépend à son tour du relief de la parcelle exploitée. On distingue, comme reliefs, les basfonds qui sont des surfaces le plus souvent à proximité des cours d'eau ou des étendus d'eau, les plateaux qui sont des surfaces planes et les versants qui sont les surfaces inclinées reliant les lieux en hauteur aux lieux moins élevés (fiche de l'enquêteur EPA 2015/2016).

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Le Burkina Faso a de façon générale une surface plane et cette structure se reflète au niveau des surfaces cultivées dans la zone sahélienne, au cours de la campagne agricole 2015/2016. Les parcelles situées sur les plateaux constituent à 82% (884.145,73 ha) la superficie totale emblavée tandis que les deux autres types de relief, les basfonds et les versants n'occupent que respectivement 9,4 (101.353,29 ha) et 8,6% (92727.48 ha) de la superficie emblavée. Le taux d'adoption est plus élevé au niveau des terres étant situées, complètement, sur versant (47,7%) qu'au niveau des terres entièrement situées dans les basfonds (38,7%) et sur les plateaux (34,8%). Cette structure peut être expliquée par le fait que les terres situées à flanc de montagne ou de colline soient fortement exposées à l'érosion hydrique. Les techniques de CES/DRS étant appliquées dans l'optique de réduire les effets de l'érosion, le taux d'adoption aura donc tendance à être plus élevé au niveau de ces terres.

L'un des aspects d'une exploitation agricole pouvant influencer le soin apporté à la terre cultivée est le niveau de sécurisation foncière associée à cette dernière.

II.2.3 Adoption des techniques CES/DRS et sécurisation foncière

En ce qui concerne la sécurisation foncière des terres cultivées dans la zone sahélienne, on estime à 1,8% (19408,08 ha) la part de la superficie totale emblavée étant sous sécurisation foncière moderne et à 76,5% (233975,15 ha) la part sous sécurisation foncière traditionnelle contre 21,7% (824843.27 ha), la part étant sous aucune sécurisation foncière. Le taux d'adoption, pour les terres étant entièrement sous une sécurisation foncière traditionnelle, est estimé à 37,6%. Au niveau des terres entièrement sous sécurisation moderne, le taux d'adoption est estimé à 11,7%. Quant aux terres étant sous aucune sécurisation foncière, le taux d'adoption est de 26%.

L'analyse descriptive a permis de mettre en exergue, a priori, les liens pouvant exister entre l'adoption de ces techniques et les caractéristiques de l'unité de production agricole (caractéristiques de la surface exploitée et de l'exploitant). Néanmoins, l'influence de ces caractéristiques sur la probabilité d'adoption serait mieux explicitée à travers un modèle économétrique dichotomique. La description générale des variables utilisées et les tests d'indépendance à la variable adoption sont faits dans les tableaux suivants :

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Tableau 4: présentation des variables explicatives qualitatives du modèle logit

variables

modalités

fréquences

Statistique de chi 2

P value

 

homme

58

334.21

0.00

sexe

femme

42

 
 

pas chef de

oui

28.84

468.06

0.000

ménage

non

71.16

 
 
 

aucun

79.97

44.3544

0.000

instruction

autres langues

10.55

 
 
 

français

9.48

 
 

adhésion OP

oui
non

7.94

92.06

63.1298

0.000

Source : construction de l'auteur

Tableau 5: présentation des variables explicatives qualitatives du modèle logit

Variables

Min

 
 
 

Statistique

P value

 
 

Moyenne

Max

écart type

T test

 

type de labour

 
 
 
 
 
 

Labour attelé

0

0.1747543

1

0.3615956

0.5219

0.6017

Labour motorisé

0

0.3980634

1

0.9901795

-11.8409

0.000

Labour manuel

0

0.0091544

1

0.0903423

1.0730

0.2833

sécurisation

 
 
 
 
 
 

Sécurisation moderne

0

0.0305017

1

0.1683859

5.0678

0.0000

Sécurisation traditionnelle

0

0.5291585

1

0.4924843

5.6665

0.0000

Relief

 
 
 
 
 
 

Superficie sur plateau

0

0.8249325

1

0.3486735

5.6665

0.000

Superficie dans basfond

0

0.0978707

1

0.2677769

-3.2603

0.0011

Superficie collective

0

0.3296842

1

0.465048

-20.8226

0.000

Cheptel

 
 
 
 
 
 

Grande taille

0

2.08627

108

6.010983

-9.9415

0.000

Petite taille

0

4.927501

182

10.42442

-10.8595

0.0000

Source : construction de l'auteur

Barrières à l'adoption des techniques CES/DRS, modèle dichotomique

L'objectif de ce point est de mettre en exergue les différents facteurs qui influencent négativement la décision d'adoption des techniques de CES/DRS, à l'aide d'outils économétriques. L'analyse sera faite par type de facteurs, à savoir les caractéristiques sociodémographiques de l'exploitant, les caractéristiques économiques du responsable et les caractéristiques de la surface cultivée. L'utilisation des données sur ces facteurs a permis d'expliquer la décision d'adoption des techniques CES/DRS au cours de la campagne agricole de 2015/2016 dans la zone sahélienne.

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47

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Choix et validation du modèle

Le test de Hausman a conduit à l'estimation d'un modèle logit (Annexe B, Tableau 11). Le modèle logit estimé a par suite été soumis à un contrôle de qualité. L'aire située en dessous de la courbe ROC est évaluée à 0,804, le modèle est donc de bonne qualité (courbe ROC en annexe, Graphique 10). En outre, les tests de bonne spécification de Pearson et de Hosmer-Lemeshow effectués acceptent l'hypothèse nulle du bon ajustement du modèle aux données, à un risque de 5%. L'examen de la matrice de confusion donne un taux de bon classement de 72,6%. La spécificité et la sensibilité du modèle quant à elles sont respectivement évaluées à 74,2% et 68,0%.

Tableau 6: tests de validation

Tests Statistique p value à 5% de risque

LR Test

Ho : nullité du vecteur des coefficients 1137.53 0,00
Test de Hosmer-Lemeshow

Ho : bon ajustement du modèle aux données 3969,88 1,00
Test de Pearson

Ho : bon ajustement du modèle aux données 4009.66 1,00

Source : estimations, sorties de logiciel

Les tests statistiques menées et les indicateurs de qualité examinés nous ont permis de valider le modèle d'explication du comportement d'adoption des CES/DRS par les trois types de facteurs définis précédemment. Ainsi, l'on peut donc procéder à une interprétation de l'influence de ces facteurs.

Description et interprétation des résultats Les facteurs sociodémographiques

Le LR test effectué révèle que les facteurs sociodémographiques déterminent significativement le choix d'adoption des techniques de CES/DRS (Tableau 4).

Les résultats de l'estimation montrent que la propension d'adoption des techniques de CES/DRS est 2,85 fois plus élevée au niveau des exploitations appartenant à une organisation paysanne fonctionnelle qu'au niveau de celles qui n'en n'appartiennent pas. Le fait de ne pas être membre d'une organisation paysanne constitue donc une barrière à l'adoption des CES/DRS, cette relation serait due à l'effet du groupe et à l'accès à l'information. En effet, une organisation paysanne est un cadre de partage d'expérience, de soutien mutuel, de réception, de diffusion d'information sur

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48

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

les techniques culturales et d'autres activités améliorant la gestion de l'exploitation des différents membres. L'appartenance à une organisation paysanne assurerait donc à l'agriculteur un accès facile à l'information et à l'expérience acquise par d'autres agriculteurs. Ce dernier pourrait être ainsi réceptif aux techniques culturales telles que la conservation et la défense des eaux et sols. Les résultats obtenus sur les liens entre l'adhésion à une organisation paysanne et l'adoption des techniques de CES/DRS sont similaires à ceux obtenus avec les travaux de Sidibé (2005) et ceux de Kinane (2002) sur les cordons pierreux, au Burkina Faso, dans le Nord. Le deuxième aspect intervenant dans la constitution du lien entre l'adhésion à une organisation paysanne et l'adoption des techniques de CES/DRS désigne le niveau de responsabilité atteint pour un agriculteur adhérant, un niveau de responsabilité qui lui permettrait de traiter son exploitation avec plus de précautions. Ce même aspect permet d'expliquer le lien entre l'adoption des techniques de CES/DRS et le statut de l'exploitant agricole dans son ménage.

Le statut de l'exploitant agricole dans son ménage détermine significativement le choix de l'agriculteur en termes d'adoption de techniques CES/DRS. Etant donné le fait qu'en général un agriculteur chef de ménage soit confronté à plus de responsabilité qu'un agriculteur ne l'étant pas, l'on devrait s'attendre à un effet positif de ce statut sur la décision d'adoption. Les résultats montrent que la propension d'adoption des techniques de CES/DRS est deux fois plus élevée au niveau des exploitants chefs de ménage qu'au niveau de ceux qui ne le sont pas. Le lien entre statut du responsable dans le ménage et l'adoption peut aussi être interprété dans le sens de la disponibilité de la main d'oeuvre nécessaire à la construction des sites antiérosifs. La construction de certains sites tels que le bourrelet de terre, les banquettes et les cordons pierreux nécessite une main d'oeuvre abondante et disponible. Ainsi, le chef de ménage, du fait de sa position au niveau du ménage aurait plus accès à la main d'oeuvre familiale par rapport aux autres membres du ménage.

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Tableau 7: influence des facteurs sociodémographiques de l'exploitant sur l'adoption de la CES/DRS

 
 

LR test de significativité globale

statistique z?? (??) = 264,89 P value (5% risque) = 0,000

 

Influence

P value

 

Variables

(sur l'adoption)

(5% risque)

Odd ratio

Sexe (référence=femme)

+

0,000

1,84

Age au carré

-

0,000

0,99

Age

+

0,000

1,13

Taille du ménage

-

0,008

0,98

adhésion à aucune organisation paysanne

-

0,000

0,35

Ne pas être chef de ménage

-

0,000

0,50

Niveau d'instruction (référence=non alphabétisé)

 
 

Alphabétisé en français

Nulle

0,407

1,13

Alphabétisé en autre langue

+

0,000

2,48

Source : estimations, sorties de logiciel

L'analyse de l'effet de l'âge de l'exploitant sur le choix d'adoption révèle qu'une variation d'un an contribue à augmenter la propension à adopter les techniques de CES/DRS de 1,13 pour ce dernier, mais cette augmentation est atténuée à partir d'un certain seuil comme le montre la significativité de l'influence du carré de l'âge sur la probabilité d'adoption (Tableau 5). L'interprétation que l'on peut faire de l'influence de l'âge sur le choix d'adoption concerne l'expérience acquise par l'agriculteur avec le temps. L'on devrait donc s'attendre à moins d'adoption pour les jeunes exploitants, par défaut d'expérience dans le domaine agricole. L'instruction peut cependant être un moyen pour corriger le défaut d'expérience lié à la jeunesse.

En ce qui concerne le niveau d'instruction, le fait que le responsable de l'exploitation agricole ne soit pas instruit diminue la probabilité que celui-ci adopte les techniques de CES/DRS. La propension d'adoption des techniques de CES/DRS est 2,48 fois plus élevée au niveau des exploitants alphabétisés en une langue différente du français qu'au niveau des exploitants non alphabétisés. Cependant, comme le montre les travaux de Kinane (2002), l'instruction en français, en référence à l'absence d'instruction, n'influence pas significativement le choix d'adoption des techniques de CES/DRS. Cela se justifie par le fait que les cultivateurs, ayant acquis un certain niveau d'instruction, aient une propension plus élevée à exercer d'autres activités. Les résultats obtenus sur le lien existant entre niveau d'instruction et adoption des CES/DRS sont conforment aux travaux antérieurs (Sidibé, 2005) menés sur l'adoption des cordons pierreux dans la région du

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Nord. Ayant fait ressortir les caractéristiques sociodémographiques de l'exploitant pouvant constituées un obstacle à l'adoption, nous pouvons continuer l'analyse au niveau des caractéristiques de la surface cultivée.

III.2.2 Caractéristiques de la surface cultivée

Le test de rapport de vraisemblance effectué sur les coefficients associés aux caractéristiques de la surface emblavée a permis de vérifier la significativité globale de l'impact de ce groupe de facteur sur l'adoption des techniques de CES/DRS (Tableau 6).

L'estimation du modèle logit a fait ressortir un effet non significatif (à un risque de 5%) des parts de la superficie cultivées sous les 3 types de labour (attelé, motorisé et manuel) sur la probabilité d'adoption des techniques de CES/DRS. Par contre, cette probabilité est considérablement influencée par le niveau de sécurisation foncière de l'exploitation agricole (Tableau 6). En effet, l'augmentation de la part de la surface cultivée sous sécurisation foncière moderne de 1%, pour une exploitation, contribue à réduire de 0,07% la probabilité d'adoption des techniques de CES/DRS pour cette dernière. Cette élasticité est évaluée à 0,08% pour la sécurisation traditionnelle. Le niveau de sécurisation peut apparaitre ici comme un indicateur du niveau de modernisme atteint par l'agriculteur dans la gestion de son exploitation. Ainsi, les agriculteurs qui disposent d'une sécurisation foncière plus moderne auraient tendance à utiliser des techniques agricoles beaucoup plus modernes par rapport aux techniques de CES/DRS.

Le but principal de l'application d'une technique de conservation et de défense des eaux et sols est d'atténuer les effets d'une forme donnée d'érosion sur le terrain exploité. Par ailleurs, pour ce terrain, l'exposition à l'érosion dépend du type de relief dans lequel il se situe. Le type de relief est donc susceptible d'influencer la décision d'adoption. La confrontation de cette idée aux données nous montre que l'utilisation des techniques de CES/DRS est moins probable lorsque les parts de la surface située sur un plateau et dans un basfond sont élevées (Tableau 6). Cela pourrait s'expliquer par le fait que de tels types de relief, contrairement aux collines et aux versants, offrent un cadre plus favorable au développement des plantes à l'abri de l'érosion.

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Tableau 8: influence des caractéristiques de la surface cultivée sur l'adoption de la CES/DRS

 

LR test de significativité globale

statistique z?? (??) = 113.46 P value (5% risque) = 0,000

Variable

Influence

p value

Effet marginal

Labour

 
 
 

Part de surface sous labour attelé

Nulle

0,252

0,0022

Part de surface sous labour motorisé

Nulle

0,057

-0,0118

Part de surface sous labour manuel

Nulle

0,089

0,0152

Sécurisation foncière

 
 
 

Part Surface sous sécurisation moderne

-

0,000

-0,0045

Part Superficie sous sécurisation traditionnelle

-

0,006

-0,0004

Relief de la surface cultivée

 
 
 

Part de surface sur plateau

-

0,000

0,0017

Part de surface dans basfond

-

0,003

0,0008

Part de superficies à gestion collectives

+

0,000

0,0010

Source : estimations, sorties de logiciel

Le dernier aspect de la surface cultivée analysé est la part sous gestion collective. La probabilité qu'une exploitation adopte les techniques CES/DRS augmente de 0,001 pour une variation de 1% de la part de la surface gérée de façon collective. La gestion individuelle constitue donc une barrière à l'adoption des techniques de CES/DRS. En effet, une gestion collective contribuerait à l'apport de diverses idées de la part du groupe afin d'améliorer l'exploitation de la terre. La singularité de ces idées dans le cas d'une gestion individuelle peut donc être un obstacle à l'adoption des techniques de CES/DRS.

III.2.3 Caractéristiques économiques de l'exploitant et de l'exploitation

Les caractéristiques économiques retenues dans le cadre de l'analyse des techniques de CES/DRS ont globalement un effet significatif sur le choix d'adoption de ces techniques (test de significativité globale des facteurs économiques, Tableau 7). Au niveau de ces caractéristiques, on note une influence significative et négative des autres activités exercées par le responsable d'une exploitation agricole sur l'adoption des techniques de conservation et de défense des eaux et sols. La propension à adopter ces techniques est en effet 1,81 fois plus élevée chez les agriculteurs n'exerçant aucune activité non agricole qu'au niveau de ceux qui en exerce. En réalité, un

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

exploitant agricole exerçant d'autres activités aurait tendance à moins s'appliquer dans la gestion de son exploitation, cela pourrait contribuer à réduire les soins apportés à la terre cultivée.

L'analyse menée sur le type de main d'oeuvre utilisée sur l'exploitation a mis en exergue des effets jugés significatifs. Lorsqu'elle est rémunérée, en référence à l'entraide, la probabilité d'adoption des CES/DRS diminue de 0,05 (Tableau 13, annexe). Cet effet serait dû au coût supplémentaire supporté lorsqu'on a recours à une main d'oeuvre rémunérée qu'à celle issue de l'entraide. Ainsi, pour la construction d'un site antiérosif nécessitant une importante quantité de main d'oeuvre, le coût de réalisation pourrait décourager la volonté de l'agriculteur.

Tableau 9: effet des facteurs économiques sur l'adoption de la CES/DRS

 

LR test de significativité globale

Statistique z?? (??) = 31,31 P value (5% risque) = 0,000

Variables

Influence

Odd ratio

P value

Autres activités

-

0,56

0,000

Cheptel- animaux de grande taille

Nulle

0,99

0,233

Cheptel-animaux de petite taille

Nulle

1,01

0,248

Main d'oeuvre rémunérée

-

0,70

0,019

Source : calcul de l'auteur

III.2.4 Synthèse

Au terme de l'analyse des déterminants de l'adoption des techniques de CES/DRS, nous avons pu exhiber les facteurs considérés comme barrières à l'adoption. La défaillance du cadre organisationnel (organisation paysanne), le faible accès à l'information et à l'éduction, le faible niveau d'expérience lié à la jeunesse et le statut (dans le ménage) du responsable de l'exploitation agricole constituent les principales barrières sociodémographiques à l'adoption de ces techniques. L'hypothèse Ho émise au début de l'étude est donc vérifiée par les résultats. L'hypothèse H1 émise sur les liens entre caractéristiques économiques et adoption de la CES/DRS est aussi confirmée par les résultats. En effet, bien que le patrimoine animal n'influence pas considérablement la décision d'adoption, l'utilisation de la main d'oeuvre rémunérée et les activités non agricoles menées par l'agriculteur contribuent à la non adoption des techniques de CES/DRS.

L'information dont nous disposons à la fin de cette étape de notre étude constitue les facteurs expliquant la non adoption des techniques CES/DRS dans la zone sahélienne, une zone qui

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pourtant présente un environnement vulnérable à l'érosion. Le caractère antiérosif de ces techniques devrait permettre aux agriculteurs de cette zone de tirer des avantages significatifs dans la conservation et la défense des eaux et sols, des avantages qui seront considérés comme des opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS.

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

CHAPITRE 4: Opportunités à l'adoption des techniques

CES/DRS

Ce chapitre, survenant après la détermination des barrières à l'adoption des techniques de CES/DRS, a pour but d'analyser les avantages liés à la décision d'utilisation de ces techniques dans la zone sahélienne burkinabè. Etant donné que cette décision intervient dans le cadre de la gestion de l'exploitation agricole, l'analyse se focalisera sur l'éventuel gain en efficacité technique pour les agriculteurs adoptants. Pour l'atteinte de nos objectifs, nous décrirons d'abord le niveau de production des producteurs de mil et de sorgho dans la zone sahélienne burkinabè, ensuite nous présenterons les résultats issus de l'estimation de la frontière de production avec hétéroscédasticité sur le terme d'efficacité technique.

Analyse descriptive de la production du mil et le sorgho dans la zone sahélienne Analyse du niveau de production

Dans la zone sahélienne, au cours de la campagne 2015/2016, Le mil a occupé environ 55,8% de la superficie emblavée. La production du mil est estimée à 364.767 tonnes pour cette campagne. Par ailleurs, la production moyenne par hectare (rendement moyen) vaut 673,8 kg avec un écart type de 378,0 kg de mil par hectare.

Quant au sorgho (blanc et rouge), la production est globalement estimée à 380.845,9 tonnes avec une production moyenne de 851,8 kg/ha. En termes de dispersion, le rendement du sorgho pour les exploitations agricoles de la zone sahélienne varie entre 70 et 2680 kg/ha avec une disparité moyenne de 389,9kg.

Tableau 10: caractéristiques de tendance centrale et de dispersion du rendement du mil et du sorgho

Culture

médiane
(kg/ha)

moyenne
(kg/ha)

écart type
(kg/ha)

min (kg/ha)

max (kg/ha)

Mil

600,00

673,81

378,01

70

2680

Sorgho

800,00

851,84

389,94

120

2100

Source : calcul de l'auteur, EPA 2015/2016

L'on peut aussi s'intéresser au comportement de la production ou du rendement selon le choix d'adoption des techniques de conservation et de restauration des eaux et sols au niveau des agriculteurs.

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Analyse du rendement en fonction de l'adoption de la CES/DRS

Afin de comparer le niveau de la production en fonction du choix d'adoption des techniques CES/DRS, le raisonnement sera fait sur la base du rendement. L'utilisation du rendement neutralisera l'effet de taille en termes de superficie cultivées. Une analyse bi-variée effectuée nous montre que le rendement moyen, au niveau des exploitants ayant adopté l'utilisation des sites antiérosifs, est plus élevé que celui des non adoptants. En effet, ces derniers exploitants produisent en moyenne une quantité de mil (respectivement de sorgho) estimée à 615kg/ha (respectivement 798 kg/ha) contre 706 kg/ha (respectivement 849 kg/ha) pour les adoptants. Par ailleurs, au niveau des producteurs de mil, la moitié des non adoptants ont un rendement inférieur à 560 kg/ha tandis qu'au niveau des adoptants le rendement médian est évalué à 680 kg/ha. En ce qui concerne les producteurs du sorgho, la production médiane par ha est la même au niveau des deux catégories de producteurs (adoptants et non adoptants), mais lorsque qu'on étend l'analyse sur les quartiles, on remarque que 3 exploitations sur 4 ayant adopté les techniques CES/DRS ont un rendement en dessous de 1080 kg/ha contre 1040 kg/ha pour les non adoptants pour la campagne 2015/2016. La représentation des boites à moustache (Graphique 5) permet de cerner, de façon visuelle, l'impact de l'adoption de la CES/DRS sur le niveau de rendement des agriculteurs.

Graphique 5: boites à moustache pour adoptants et non adoptants, rendements du mil et du sorgho

Source: construction de l'auteur, EPA 2015/2016

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Analyse des avantages liés à l'adoption CES/DRS

Le choix d'adoption des techniques de CES/DRS effectué par un exploitant agricole entre dans le cadre de l'organisation des travaux au niveau de son exploitation. Si le choix d'adoption a un impact considérable sur le rendement, ce serait alors par le biais de l'efficacité technique observée dans la gestion de cette exploitation. C'est ce qui nous amène à nous intéresser à la détermination des opportunités, en termes de gain en efficacité technique, liées à l'adoption des techniques de conservation et de défense des eaux et sol. Ainsi, il convient de faire une brève description des frontières de production estimées.

Description des frontières de production stochastiques du mil et du sorgho

Au niveau de chacune des cultures, le test d'absence de terme d'inefficacité effectué rejette l'hypothèse nulle (Tableau 9). L'estimation d'une frontière de production en lieu et place d'une régression par les moindres carrés est donc justifiée pour les deux spéculations.

Au niveau de la culture du mil on estime à 82,5% la part des écarts entre les rendements observés et les rendements frontières due à l'inefficacité technique. Cette valeur est cependant significativement différente de 1 du fait de la significativité de la variance du terme stochastique (Tableau 9). L'estimation d'une frontière de production stochastique est donc pertinente pour cette culture. Par ailleurs, les résultats montrent que la moyenne de la distribution du terme d'efficacité technique n'est pas significativement différente de zéro. Ce résultat nous conduit donc à la spécification d'une loi semi normale pour décrire le terme d'efficacité technique pour la culture du mil.

En ce qui concerne la production du sorgho, les conclusions sont les mêmes: la part des écarts due à l'inefficacité technique (87,1%) est significativement positive et inférieure à 1 et la part due au terme stochastique est également significative (Tableau 9). Alors, l'estimation d'une frontière de production, stochastique, pour le sorgho est aussi justifiée. En outre, la moyenne de la distribution du terme d'inefficacité technique n'est pas jugée significative, la spécification d'une loi semi normale est donc adéquate pour décrire ce terme.

Par ailleurs, il convient de rappeler que les variables décrivant les intrants dans le processus de production sont exprimées en quantité utilisée par ha. Cela permet donc de déterminer, à travers

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la frontière de production, l'effet de l'intensification de chaque intrant sur le rendement de la terre cultivée.

Frontière de production stochastique du mil

Le résultat de l'estimation de la frontière de production montre que, globalement, la quantité d'engrais consommée par hectare influence positivement et significativement le niveau de production de mil à l'hectare. Une variation de 1% de la quantité d'urée consommée, à l'hectare, conditionne une hausse de la production potentielle à l'hectare de 0,042% et une consommation supplémentaire de 1% de la quantité de NPK, par hectare, contribue à améliorer le rendement frontière de l'exploitation de 0,018%. L'analyse du travail à travers le nombre d'actifs par unité de surface révèle une élasticité de la production potentielle de 0,044 par rapport à cette variable. Comme le présente le tableau 9, les substances phytosanitaires ayant une influence significative sur la production du mil sont les herbicides. Par ailleurs, la prise en compte de l'hétéroscédasticité du terme stochastique montre que sa variance est significativement déterminée par la part de la superficie labourée et le sexe (Annexe B, Tableau 14).

Frontière de production stochastique du sorgho

Les résultats de l'estimation de la frontière de production du sorgho laissent voir quelques particularités. En effet, les influences de la quantité de semence et du nombre d'actifs agricoles par hectare sur le rendement frontière ne sont pas jugées significatives à 5% de risque tandis que la quantité de fongicide l'influence négativement et significativement (Tableau 9). Cependant, l'augmentation de la quantité de NPK (respectivement de fumure organique) d'un pourcent occasionne une augmentation du niveau de la production par hectare de 0,016% (respectivement 0,009%). Le rendement frontière du sorgho est aussi influencé, positivement, par la consommation d'herbicide et d'urée (Tableau 9). Quant à l'hétéroscédasticité du terme aléatoire au niveau des producteurs du sorgho, elle est principalement due à l'adhésion à une organisation paysanne (Annexe B, Tableau 14).

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Tableau 11: frontière de production stochastique Cobb Douglas du mil et du sorgho

Mil

Spéculation Sorgho

 

Statistique

p value Test d'hypothèse Statistique

p value

-10,327

0,000

z-test: H0 : absence de terme
d'inefficacité

-10,835

0,000

-1,13

0,260

test H0:u = 0

-1,00

0,317

-19,68

0,000

test de Significativité de ln Q,j,

-25,76

0,000

107,89

0,000

test H0 : Qû = 0 contre H1: Q??2 > 0

133,96

0,000

62.71

0,000

test de significativité globale de Wald

66.19

0,000

Coefficient

p value Variable dépendante: rendement Coefficient

p value

 

Frontière de production stochastique

 

6,77056***

0,000

Constante

7,11195***

0,000

0,01355

0,316

semence locale

0,00694

0,431

0,01226

0,577

semence améliorée

0,02085

0,110

0,00622

0,089

fumure organique

0,00916**

0,001

0,01772*

0,042

NPK

0,01599**

0,006

0,04217*

0,022

Urée

0,02091*

0,050

0,04714***

0,000

herbicide liquide

0,02491***

0,000

0,01411

0,061

fongicide poudre

-0,02247***

0,000

0,04446***

0,000

Travail

-0,00107

0,910

 

Déterminants de l'inefficacité technique, variable expliquée : In o ??

 

-0,27358**

0,003

adoption de la CES/DRS

-0,17188*

0,035

-0,24875**

0,004

part de la superficie labourée

-0,37701***

0,000

-0,00726**

0,005

âge

-0,00371

0,134

-0,32704***

0,000

sexe (référence femme)

-0,10331

0,210

0,33140*

0,013

constante

-0,23999.

0,071

nombre d'observations:1763 nombre d'observations:1871

log likelihood:- 505,7772 log likelihood: -1248,9513

Source : Estimations, sorties de logiciel

Gain en efficacité et en productivité lié à l'adoption des techniques de CES/DRS

II.2.1 Effet de l'adoption des CES/DRS sur l'efficacité

Pour toutes les deux spéculations analysées dans cette étude, les résultats apparaissent conformes aux attentes. L'adoption de l'utilisation des sites antiérosifs contribue à diminuer significativement le degré d'inefficacité des exploitations agricoles (Tableau 9). En moyenne, l'adoption de l'utilisation des sites antiérosifs contribue à diminuer le degré d'inefficacité technique de 0,18 pour un producteur de mil et de 0,20 pour un producteur de sorgho. L'adoption de l'utilisation de tels

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

sites contribue donc à rapprocher le niveau de rendement de ces producteurs à celui pouvant être atteint en présence d'une efficience dans la gestion de leur exploitation (Graphiques 6 et 7).

Graphique 6: frontières de rendement et rendements observés pour les adoptants (à gauche) et non
adoptants (à droite), culture du mil

rendement (kg/ha)

2500

2000

1500

1000

500

0

frontières rendements observés

Sources : construction de l'auteur

Graphique 7: frontière de rendement et rendement observé pour les adoptants (à gauche) et non
adoptants (à droite), culture du sorgho

rendement 2500 (kg/ha)

2000

1500

1000

500

0

frontières rendements observés

Sources : construction de l'auteur

L'aspect économique décrit ici constitue la productivité partielle du facteur de production terre pour une campagne agricole donnée. L'adoption des techniques de CES/DRS est donc d'un intérêt économique considérable au niveau des producteurs de la zone sahélienne en ce sens qu'elle permet d'accroitre la productivité des surfaces emblavées. Cet avantage de l'utilisation des techniques CES/DRS est déduit du lien mis en exergue précédemment entre l'adoption de ces techniques et le niveau d'efficacité technique.

Ces résultats confirment, par ailleurs, l'efficacité de l'utilisation des techniques de CES/ DRS dans le cadre de la limitation de la chute de la productivité des terres sahéliennes par le biais de la

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réduction des effets néfastes des facteurs érosifs. Les avantages peuvent être exprimés sur le plan microéconomique ou macroéconomique. En effet, la hausse de la productivité constitue un gain en termes de niveau de production des agriculteurs de cette zone et cela permet d'accroitre le niveau de production individuelle pour une quantité donnée d'intrant consommée. En agrégeant les comportements individuels, on aboutit à la conclusion que l'adoption des CES/DRS permet d'accroitre le niveau de production de la localité faisant l'objet de l'étude.

Par ailleurs, lorsqu'on se réfère à la microéconomie du producteur agricole, dans le cadre de cette étude, le rendement renvoie par définition à l'effet de l'extension, d'une unité, de la surface cultivée sur la production. Le gain en productivité associée à l'utilisation des techniques CES/DRS peut donc être analysé comme une augmentation de l'élasticité de la production par rapport à la taille de l'exploitation agricole en termes de superficie emblavée.

II.2.2 Analyse de l'effet de l'adoption des CES/DRS en fonction de la région

L'effet marginal de l'adoption des techniques CES/DRS sur le degré d'efficacité étant individuel, il peut être analysé au niveau de chacune des régions figurant dans la zone délimitée pour l'étude. Bien que l'effet de l'adoption de ces techniques sur l'inefficacité technique reste négatif, quelle que soit la région dans laquelle l'on se positionne, l'intensité de cet effet varie légèrement d'une région à une autre.

Lorsqu'on se focalise sur les producteurs de mil, on s'aperçoit que le choix d'adoption à un effet marginal, sur l'inefficacité, plus élevé dans le Sahel que dans les 3 autres régions. Au Sahel, les effets marginaux varient entre -0,25 et -0,12 avec une moyenne de -0,19 étant supérieure à la moyenne de la zone. La région du Sahel est suivie du Centre-Nord présentant un effet marginal moyen de 0,18.

En ce qui concerne la production du sorgho, la structure ne diffère pas de celle du mil. La région du Sahel présente les effets marginaux les plus élevés ; l'effet marginal moyen dans cette région vaut 0,21. Au niveau du Centre-Nord et du Nord, l'effet marginal moyen de l'adoption des CES/DRS sur le degré d'efficacité coïncide avec la moyenne générale de la zone (Tableau 10).

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Tableau 12: effet marginal de l'adoption des techniques de CES/DRS par région

Région

 

Mil

 
 

Sorgho

 

Moyenne

min

max

Moyenne min

max

Sahel

-0,19

-0,26

-0,12

-0,21

-0,23

-0,17

Centre-Nord

-0,18

-0,26

-0,12

-0,20

-0,23

-0,17

Nord

-0,17

-0,26

-0,12

-0,20

-0,23

-0,17

Total général

-0,18

-0,26

-0,12

-0,20

-0,23

-0,17

Sources : calculs de l'auteur

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Conclusion et recommandations

Les recherches faites sur la littérature des déterminants de l'adoption des techniques de CES/DRS nous ont permis de focaliser l'identification des barrières à l'adoption de ces techniques sur les facteurs d'ordre social, démographique et économique liés à l'exploitants et à son exploitation et les facteurs liés à la surface cultivée. Les résultats ont par ailleurs convergés vers les hypothèses préalablement émises sur les facteurs pouvant influencer négativement la décision d'adoption des techniques de conservation et de défense des eaux et sols. En conformité avec les attentes, l'adoption de ces techniques est contrainte par les caractéristiques sociodémographiques et économiques défavorables de l'exploitant agricole. Au niveau des caractéristiques sociodémographiques de l'exploitants, nous avons réussi à exhiber l`influence négative du faible niveau d'éducation et d'information et le manque d'expérience lié à l'âge. Au niveau des caractéristiques économiques de l'exploitant et de l'exploitation, le recours à une main d'oeuvre rémunérée détourne l'intention des agriculteurs de l'adoption des techniques de CES/DRS. A travers ces informations, les trois premiers axes des objectifs que nous sommes préalablement fixés sont atteints.

D'une part, la détermination de ces barrières permet, dans le cadre stratégique, d'identifier les classes d'agriculteurs à privilégier lors de la mise en oeuvre d'une politique de vulgarisation des techniques de conservation et de défense des eaux et sols. D'autre part, toujours dans le cadre stratégique, cela permet de mettre à la disposition des décideurs politiques un certain nombre de leviers sur lesquels il faudrait appuyer pour conditionner une augmentation de la propension à adopter les techniques de CES/DRS au niveau des agriculteurs de la zone sahélienne. Cependant, toute politique visant à promouvoir l'adoption massive d'une technique agricole nécessite une étude sur les avantages qui y sont associés.

En ce qui concerne les techniques de CES/DRS, nos analyses se sont focalisées sur le gain en efficacité technique associée à leur utilisation dans un milieu vulnérable à l'érosion, la zone sahélienne burkinabè, pour les deux cultures de subsistance essentiellement pratiquées, à savoir le mil et le sorgho. Les résultats ont fait apparaitre un lien positif et considérable entre adoption des techniques de CES/DRS et l'efficacité technique des agriculteurs : l'adoption de ces techniques contribue à diminuer le niveau d'inefficacité technique de 0,18 au niveau des producteurs de mil

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

et de 0,20 au niveau des producteurs de sorgho. La mise en exergue de ce lien constitue de dernier axe des objectifs de cette étude.

Vu les résultats obtenus sur les avantages liés à l'adoption des techniques de CES/DRS, la mise en oeuvre d'une politique correcte de divulgation des techniques de conservation et de la défense des eaux et sols dans la zone sahélienne ne serait pas sans répercussion positive sur le niveau d'efficacité des agriculteurs et donc sur la productivité du facteur de production terre. Ces politiques doivent en générale viser les barrières à l'adoption.

Ainsi, en vertu des résultats obtenus nous nous devons de faire quelques recommandations à l'égard des organisations gouvernementales et non gouvernementales engagées dans la mise en oeuvre de politiques ayant pour objectif d'améliorer la productivité des exploitations agricoles au Burkina Faso.

En premier lieu, nous proposons la mise en place et/ou le renforcement de cadres d'échange et d'entraide entre agriculteurs tels que les organisations paysannes, les coopératives, les groupements de producteurs, etc. La mise en place de tels cadres aura 4 principaux avantages. Premièrement ils constitueront des canaux performants de divulgation fluide et rapide des techniques agricoles telles que la conservation et la défense des eaux et sols. Ensuite, ces cadres faciliteraient le transfert d'expérience en termes d'utilisation de techniques agricoles entre les agriculteurs plus âgés et les moins âgés. Ce transfert d'expérience constituerait un moyen de relever le niveau d'expérience des agriculteurs moins âgés. En raison de l'entraide développée entre agriculteurs les membres d'une même association de producteurs, le troisième éventuel résultat serait la résolution du problème économique lié à la disponibilité de la main d'oeuvre pour la construction des sites antiérosifs. Cette dernière alternative constituerait donc un moyen pour faire face à une des barrières à l'adoption des techniques de CES/DRS, La rémunération de la main d'oeuvre. Enfin, le dernier élément lié à la mise en place des associations d'agriculteurs est la gestion de la superficie cultivée. Les résultats de notre étude ont montré qu'une gestion collective augmente la propension d'adoption des techniques de CES/DRS. Ainsi pour un agriculteur qui gère sa parcelle de façon individuelle, l'appartenance à une association de producteurs lui permettrait d'associer d'autres idées à cette gestion, en provenance des autres membres. L'appartenance à une association paysanne peut donc être une solution aux problèmes liés à la gestion singulière d'une exploitation agricole.

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

En second lieu, nous proposons la mise en place et le renforcement du système éducatif rural bien au niveau des jeunes qu'au niveau des personnes adultes. Cela contribuerait à hausser le niveau d'éducation des générations présentes et futures d'agriculteurs, les rendant ainsi plus réceptifs aux techniques agricoles telles que les techniques de CES/DRS du fait de leur capacité à analyser les avantages qui y sont associés.

En troisième lieu, nous proposons de la part des décideurs politiques la mise en oeuvre de campagnes de renouvellement et de construction de sites antiérosifs au début de chaque campagne agricole dans la zone sahélienne. Cette stratégie permettrait de surmonter les obstacles liés à la disponibilité de la main d'oeuvre. Afin d'assurer une meilleure organisation de ces activités, elles peuvent être menées en collaboration avec les associations de producteurs (organisation paysannes, coopératives, groupement de producteurs, etc).

La dernière recommandation concerne le suivi des agriculteurs. Nous proposons un renforcement des liens entre agents agronomes et les agriculteurs de telle sorte à rendre moins individuelle la gestion des terres cultivées.

Aux termes de cette étude, nous avons obtenus d'importants résultats concernant l'adoption des techniques de CES/DRS. Cependant, ces résultats sont limités par la non prise en compte de certains éléments. Au niveau de la description des barrières à l'adoption, les facteurs climatiques n'ont pas été examinés. Il s'agit en effet des informations sur la pluviométrie, les caractéristiques pédologiques, la couverture végétale des terres et la disponibilité en eau. L'absence de ces éléments est essentiellement liée à une insuffisance d'information au niveau des données de l'EPA. Le second élément absent dans cette analyse est le niveau de revenu des agriculteurs, une variable exclue de l'analyse du fait du manque d'information pour plus de la moitié des individus.

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Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

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iv

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Annexe

Annexe A

A.1 Pondérations et estimateurs pour l'EPA 2015/2016 (Révision méthodologique de l'Enquête Permanente Agricole, MARHASA)

Notations

N : Nombre total de ménages agricoles

?? ?? : Nombre de ménages de la strate primaire p de la province

?? ?? : Nombre de villages de la strate primaire p de la province

?????? : Nombre de ménages agricoles du village i de la strate primaire p

????h?? : Nombre de ménages agricoles de la strate secondaire h du village i de la strate primaire p ???? : Nombre de villages échantillons de la province pour la strate primaire p

???? : Nombre de ménages échantillon de la strate primaire p de la province

????h?? : Nombre de ménages agricoles échantillons de la strate secondaire h du village i de la strate primaire p

??????h??= observation de la variable d'intérêt provenant du ménage j de la strate secondaire h du village i de la strate primaire p.

i= 1, 2,..., ?? ?? : numéro du village dans la strate secondaire p

j= 1, 2,..., ?????? : numéro du ménage de la strate secondaire h du village i

p=1,2,..., P: numéro de la strate primaire

h=1,2,..., H: numéro de la strate secondaire

Au premier degré, ?? ?? villages sont sélectionnés proportionnellement à leur taille en ménages

agricoles dans chaque strate primaire p. Au deuxième degré, ????h?? ménages sont tirés dans chaque strate secondaire h du village i de la strate primaire p.

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v

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

,

Pour chaque strate primaire p, la probabilité d'inclusion du village i est donnée par :

Coefficient de pondération au premier degré de chaque village i de la strate primaire p :

1 N ihp

? ?

? n

jihp ihp

Pour chaque strate primaire p, la probabilité d'inclusion du ménage j de la strate secondaire h du village i est donnée par :

Nihp

ijhp ip jihp

Le coefficient de pondération au second degré de chaque ménage j de la strate secondaire h du village i est donc :

n m ?

ihp p ip

Cjihp

? ? C C

Le coefficient total de pondération est donc donné par :

 

?

Nihp

H n ihp

Estimateurs du total et de la moyenne dans la province

P m p

1

Y = ?? ? ? y ijhp

m ? n

p = 1 i = 1 p ip h = 1 ihp j = 1

L'estimateur du total dans la province est donné par :

A

Nihp

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vi

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

On en déduit l'estimateur de la moyenne dans la province :

?

J

Estimateurs de la variance des estimateurs

En posant et

i=1 Bq nihp ;=1

On a :

2[(1 - fi) 2 (1-f2 p) 2

? 2[(1-fp) 2 (1-f ) 21

L'estimateur de la variance de la moyenne est :

V(Y)=E Wp m Sp + n m S2p

p=1 P p p

?

L'estimateur de la variance du total :

V Y =V(MY)=M2V(Y)=M2EWp S1 p n pmp

+

p=1 p ZP S2p

J

m

A.2 problèmes liés à l'estimation d'un modèle dichotomique par la méthode des moindres carrés ordinaires

Trois principaux problèmes nous emmènent à préférer l'estimation du modèle dichotomique par le maximum de vraisemblance. Supposons que le modèle à estimer soit de la forme yl = x. 6 + eL V i = 1, ... , N avec yl la variable binaire expliquée, xi le vecteur de variable explicative et et le terme d'erreur, les trois majeurs problèmes rencontrés avec une estimation par les moindres carrés ordinaires sont :

? E(yt) = x06 = Prob(yi = 1)

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vii

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

0 <_ Prob(yl = 1) <_ 1 => 0 <_ x. f3 <_ 1 . Cela constitue une contrainte sur le vecteur des paramètres estimé, pourtant celui-ci est susceptible de prendre n'importe quelle valeur de 1I8p+1 en présence de p variables explicatives.

· Le deuxième problème constitue la difficulté de trouver une droite qui s'ajuste le mieux le nuage de points.

· L'hypothèse d'homoscédasticité n'est pas vérifiée car: Var(yl) = Prob(yl = 1)(1 - Prob(yl = 1)) dépend de l'individu i.

A.3. LR test de significativité globale ou partielle

Supposons que l'on veuille tester la significativité de l'influence d'un facteur j représenté par K variables vii, , k=1 ,..., K donné sur le comportement d'adoption. Notons f3, les K coefficients

estimés, associés aux variables vii, , k = 1, ... , K , permettant d'apprécier cet influence. Le test à effectuer est bilatéral avec les hypothèses définies comme suit :

{Contre H1: 3 k E [1 , K] tel f31i * 0

Ho: f31 i = ? = f3?? i = 0 Avec Ho l'hypothèse nulle

Sous ces considérations, la statistique du test est donnée par LRT = -2(lo9Lnc - lo9Lc)

Lc représente le niveau de vraisemblance atteint avec le modèle contraint (lorsqu'on ignore le facteur j) et Lnc le niveau atteint avec le modèle non contraint. La décision est prise en comparant la statistique LRT au quantile d'ordre a de la loi de Khi deux à K degrés de liberté X2(K) : l'hypothèse nulles est rejetée lorsque LRT > X2(K).

Le LR test peut particulièrement être utilisé pour vérifier la significativité globale des coefficients d'un modèle binaire. Le procédé est le même lorsqu'on remplace le groupe de coefficients relatifs au facteur j par tous les coefficients du modèle.

A.4 statistique des tests de Pearson et de Hosmer-Lemeshow Notons M le nombre de classes, N le nombre d'individus

et V j = 1,...,M,

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viii

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

mi la taille de la classe j

{ Qi le taux de réalisation effective du phénomène étudié dans la classe j P.j le taux de réalisation prédite du phénomène étudié dans la classe j

La statistique du test de Pearson est donnée par : X2 = EM1 (311-m1151)2 et elle suit une loi de Khi

J- mipj (1-p;)

Deux à M - K degré(s) de liberté, où K représente le nombre de variables explicatives. Lorsqu'il s'agit du test de Hosmer-Lemeshow, la statistique est similaire à celle du test de Pearson adaptée au découpage par quantile et elle suit dans ce que une loi de Khi Deux à G - 2 degré(s) de liberté avec G le nombre de groupes issus du découpage par quantile.

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ix

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Annexe B

Graphique 8: parts des superficies régionales emblavées sous CES/DRS

49%

36%

33%

29%

18% 17% 16%

12%

9%

6%

6% 4%

3%

Source : construction de l'auteur

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x

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xi

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Tableau 13: résultats du test de hausman pour le choix entre logit et probit

 

(b)

(B)

(b-B)

 

Logit

probit

Difference

2.sexe

0.2790365

0.1604219

0.1186146

age_carre

-0.0003818

-0.0002233

-0.0001585

sup_attelep

0.0501379

0.0257059

0.024432

sup_manuel

0.0385897

0.0234299

0.0151598

sup_motorp

-0.7264235

-0.4467079

-0.2797155

sup_none_labourp

-0.0478795

-0.0329015

-0.014978

sup_secur_modrenp

-1.17576

-0.6716839

-0.5040763

sup_secur_tradip

-0.1251984

-0.0709382

-0.0542601

sup_plateaup

-0.6457112

-0.3847156

-0.2609956

sup_basfondp

-0.3672289

-0.2217374

-0.1454915

sup_collectivep

0.4247575

0.2569828

0.1677747

pas_chef_menage

-0.7424964

-0.4602494

-0.282247

Age

0.0485267

0.0284417

0.020085

niveau_instruction

 
 

1

0.5210131

0.309212

0.2118011

2

0.1293279

0.0833993

0.0459286

autre_activitel

-0.2877949

-0.1709765

-0.1168184

Remuneree

-0.1730874

-0.0988548

-0.0742326

gro_ani

-0.0051684

-0.0031421

-0.0020264

peti_ani

0.0039253

0.0023465

0.0015788

pas_adhererp

-0.6525472

-0.3904266

-0.2621206

nbre_membrel

-0.0080513

-0.0049683

-0.003083

b = consistent under Ho and Ha; obtained from logit

B = inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained from probit

Test: Ho: difference in coefficients not systematic

chi2(20) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B) = 105.24

Prob>chi2 = 0.0000

Source : sorties du logiciel

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Graphique 9: représentation graphique des dbeta et des résidus standardisés de Pearson

Source : sorties du logiciel

Graphique 10: Courbe ROC du modèle logit

0.00 0.25 0.50 0.75 1.00

1 - Specificity

Area under ROC curve = 0.8041

Source: estimations, sortie de logiciel

SAWADOGO Israel-- ISE 3-- ENSAE MARAHASA/DPPO-BF

xii

SAWADOGO Israel-- ISE 3-- ENSAE MARAHASA/DPPO-BF

xiii

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Tableau 14: matrice de confusion au seuil optimal

 

Adoption
(observé)

non adoption
(observé)

Adoption (prédiction)

925

810

non adoption (prédiction)

416

2328

Sensibilité

68.98%

Spécificité

74.19%

Taux de bonnes classifications

72.63%

Source: estimations, sortie de logiciel

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Tableau 15: résultats du modèle logit

Logistic regression

Nombre d'observation = 4.459

LR chi2 = 1137,53

Prob > chi2 = 0,0000

Pseudo R2 = 0,2108

Log likelihood = -2129,4418

Variable expliquée : ces drs

Coefficients

odds ratio

effets marginaux

P value

Constante

-2,052543

0,128408

----

0,0000

Caractéristique sociodémographique

Sexe (référence femme)

0,6088516

1,838319

0,1006

0,0000

Age

0,1189428

1,126305

0,0186

0,0000

Age carré

0,9989899

0,0001464

 

0,0000

Taille ménage

-0,0166331

0,9835045

-0,0026

0,0080

Niveau d'instruction (référence=non alphabétisé)

 

Alphabétisé en autre langue

0,9076176

2,478411

0,1550

0,0000

Alphabétisé en français

0,1252032

1,133379

0,0196

0,4070

Ne pas être chef de ménage

-0,687925

0,5026179

-0,1074

0,0000

Non adhésion à OP

-1,044413

0,3518983

-0,1630

0,0000

Caractéristique de l'exploitation agricole

Superficie labourée

 

Labour attelé

0,1417492

1,152288

0,0022

0,2520

Labour motorisé

-7,57934

0,0005109

-0,0118

0,0570

Labour manuel

0,0976865

1,102617

0,0152

0,0890

Superficie sécurisée par:

 

Sécurisation moderne

-2,882781

0,0559789

-0,0045

0,0000

Sécurisation traditionnelle

-0,2609947

0,770285

-0,0004

0,0060

Relief du champ

 

Superficie sur plateau

-1,091565

0,3356906

0,0017

0,0000

Superficie dans basfond

-0,5574031

0,5726944

0,0008

0,0030

Type de gestion

 

Collective

0,6435253

1,903178

0,0010

0,0000

Caractéristiques économique de l'exploitation et du responsable

Autre activité

-0,5845741

0,5573432

-0,0912

0,0000

Main oeuvre rémunérée

-0,3533522

0,7023298

-0,0551

0,0190

Cheptel petit ruminants

-0,0137559

0,9863383

-0,0021

0,2330

Cheptel grands ruminants

0,0072343

1,007261

0,0011

0,2480

Sources : estimations, sorties de logiciel

SAWADOGO Israel-- ISE 3-- ENSAE MARAHASA/DPPO-BF

xiv

SAWADOGO Israel-- ISE 3-- ENSAE MARAHASA/DPPO-BF

xv

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Tableau 16:hétéroscédasticité du terme stochastique, variable expliquée:???? a?? ??

Spéculation

Variables

Coefficient

Ecart type

z

P value

Sorgho

Adhésion

0,6140762

0,230635

2,66

0,008

Constante

-2,797992

0,1105081

-25,32

0,000

Mil

part superficie labourée

-0,5981298

0,1653942

-3,62

0,000

Sexe

-0,3463449

0,1689279

-2,05

0,040

Constante

-1,324923

0,2899369

-4,57

0,000

Source : estimations, sorties de logiciel

Tableau 17: vérification de la constance des rendements d'échelle

LR test, Ho : rendements d'échelle constants

 

statistique

P value

mil

465,44

0,000

Sorgho

1768,01

0,000

Source : calculs de l'auteur

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Table des matières

Décharge I

Dédicace II

Remerciements III

Avant-propos IV

Sommaire V

Liste des tableaux VII

Liste des graphiques VIII

Sigles et Acronymes IX

Résumé XI

Abstract XII

Introduction 1

CHAPITRE 1: Généralités et revue de littérature 5

Généralités sur les techniques CES/DRS 5

Méthodes physiques 5

Méthodes biologiques ou pédologiques 7

Revue de littérature sur les déterminants du comportement d'adoption 8

Théories comportementales 8

La théorie de l'action raisonnée 8

La théorie de l'action planifiée 9

Travaux empiriques sur les déterminants du choix d'adoption des CES/DRS 10

Théorie du producteur et notion de productivité 12

La théorie du producteur 12

Notion de productivité et de rendement 13

Définitions 13

Déterminants de la productivité d'une exploitation agricole 14

Les notions d'efficacité économique, technique et allocative 15

Développement théorique sur l'efficacité 15

SAWADOGO Israel-- ISE 3-- ENSAE MARAHASA/DPPO-BF

xvi

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

Définitions 15

L'analyse par frontières de production 16

Déterminants de l'efficacité technique 17

Travaux empiriques sur les liens entre l'efficacité et l'adoption des CES/DRS 17

CHAPITRE 2: Approche méthodologique 20

Source des données et zone d'étude 20

Source des données 20

Zone d'étude 21

Détermination des barrières à l'adoption des techniques CES/DRS 22

Présentation du modèle dichotomique 22

Validation du modèle dichotomique 25

Variables utilisées dans la détermination des barrières à l'adoption 27

Construction de la frontière de production 29

Frontière de production déterministe 30

Construction de la frontière de production stochastique 32

III.2.1 Estimation: méthode du maximum de vraisemblance 32

III.2.2 Méthode d'appréciation de l'effet de l'adoption des techniques de CES/DRS sur

l'inefficacité technique 35

III.2.3 Type de technologie utilisé pour la détermination de la frontière 38

Présentation des variables utilisées dans l'analyse par frontière de production 38

Les intrants 38

CHAPITRE 3: Barrières à l'adoption des techniques de CES/DRS 40

Adoption des techniques de CES/DRS et caractéristiques généraux 40

Description générale de la superficie cultivée 40

I.1.1 Profil des régions en termes d'adoption des CES/DRS 41

I.1.2 Cultures pratiquées et adoption des CES/DRS 42

Adoption et caractéristiques de l'unité de production agricole 43

Caractéristiques sociodémographiques de l'exploitant 43

II.1.1 Adoption et âge du responsable de l'exploitation 43

II.1.2 Adoption et niveau d'instruction/formation 44

Adoption des CES/DRS selon les caractéristiques de la superficie cultivée 44

II.2.1 Adoption selon la taille de l'exploitation 45

SAWADOGO Israel-- ISE 3-- ENSAE MARAHASA/DPPO-BF

xvii

Barrières et opportunités à l'adoption des techniques de CES/DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne

II.2.2 Adoption des techniques de CES/DRS et relief de l'exploitation 45

II.2.3 Adoption des techniques CES/DRS et sécurisation foncière 46

Barrières à l'adoption des techniques CES/DRS, modèle dichotomique 47

Choix et validation du modèle 48

Description et interprétation des résultats 48

Les facteurs sociodémographiques 48

III.2.2 Caractéristiques de la surface cultivée 51

III.2.3 Caractéristiques économiques de l'exploitant et de l'exploitation 52

III.2.4 Synthèse 53

CHAPITRE 4: Opportunités à l'adoption des techniques CES/DRS 55

Analyse descriptive de la production du mil et le sorgho dans la zone sahélienne 55

Analyse du niveau de production 55

Analyse du rendement en fonction de l'adoption de la CES/DRS 56

Analyse des avantages liés à l'adoption CES/DRS 57

Description des frontières de production stochastiques du mil et du sorgho 57

Gain en efficacité et en productivité lié à l'adoption des techniques de CES/DRS 59

II.2.1 Effet de l'adoption des CES/DRS sur l'efficacité 59

II.2.2 Analyse de l'effet de l'adoption des CES/DRS en fonction de la région 61

Conclusion et recommandations 63

Références bibliographiques i

Annexe v

Annexe A v

Annexe B x

Table des matières xvi

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xviii






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