CONCLUSION PARTIELLE
Il est vrai que les multiples désarticulations qui
caractérisent le fonctionnement de l'économie congolaise exigent
de profondes réformes structurelles. De l'avis de certains analystes
intéressés à cette question, les réformes
monétaires et économiques devraient encore se poursuivre. Cette
poursuite va dépendre du courage et de la volonté politique
axée sur une politique économique et monétaire efficace,
capable de relancer l'économie réelle. Pour que la redynamisation
de l'activité économique soit une réalité, les
efforts de la politique économique doivent être orientés
dans le but de renforcer la politique monétaire de la banque centrale
dans le financement de l'économie nationale à travers le
système bancaire. Car celle-ci est une nécessité
préalable en vue d'amener le chômage, l'inflation, le produit
intérieur brut, les revenus de la population dans une fourchette
raisonnable et acceptable.
La diversification et l'extension de l'économie
congolaise doivent porter sur l'investissement dans le secteur agricole
proprement dit, la relance de l'élevage et la pêche, les
exploitations forestières et minières ; ceci aura comme
conséquence la déconcentration de l'activité
économique à la seule ville-province de Kinshasa et l'ancienne
province du Katanga dans son ancienne configuration. Cette trajectoire
macroéconomique pourra stimuler finalement l'amélioration des
conditions de vie de la population congolaise et donc le développement
économique du pays.
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CHAPITRE TROISIEME :
LA BANQUE CENTRALE FACE A LA GESTION DE LA
POLITIQUE MONETAIRE CONGOLAISE
INTRODUCTION
La volonté du gouvernement de traduire dans les actes
ses décisions économiques, le regain de la confiance qui se
manifeste au niveau des partenaires intérieurs et extérieurs
constituent des atouts pour l'avenir économique de la RDC. Dans un
contexte de stratégies de la réduction de la pauvreté, le
maintien et l'application satisfaisants des politiques macroéconomiques,
visant à contrôler le taux d'inflation pour une stabilité
générale des prix s'avèrent indispensables. Cette
situation permettrait la création des conditions propices à la
relance de l'activité économique.
« Le schéma classique représentant la loi
de l'offre et de la demande qu'enseigne MISHKIN est que lorsque la demande
augmente les prix montent, et lorsqu'elle baisse les prix en font autant.
»(35)« C'est sur cette notion que se fonde l'action des
banques centrales. Selon la science économique, l'inflation »
(36) provient d'un excès de liquidités. Autrement dit,
le volume de monnaies en circulation est largement supérieur au volume
des biens et services. C'est que si la monnaie en circulation augmente, les
particuliers accroissent leur demande des biens et services. « Si cette
demande accrue ne s'accompagne pas d'une augmentation de la production, les
prix montent. »(37)
Les banques centrales peuvent, alors, influer sur le taux
d'inflation en modifiant le taux de croissance de la masse monétaire
à l'aide de leurs instruments de politique monétaire.
III.1. CADRE REGISSANT LA GESTION MONETAIRE RDC
Nous présentons ci-après le cadre
opérationnel et analytique de la politique monétaire de la RDC.
Le cadre institutionnel, faisant l'objet du troisième chapitre.
(35) MISHKIN. F.ea., Monnaies, Banques et Marchés
financiers, 7ème éd. Pearson Education, Paris, 2004,
p.34
(36) L'inflation est une augmentation continue du niveau des
prix. C'est l'accroissement exagéré du montant des billets
émis par la banque centrale. On distingue généralement
deux formes d'inflation : l'inflation par la demande et l'inflation par les
coûts. Dans le premier cas, l'inflation trouve sa source dans
l'excès de demande ou de dépenses par rapport aux
possibilités immédiates de la production. Les causes de
l'inflation par la demande sont monétaire (excès des
dépenses publiques, surliquidités bancaires et excès de
crédit), psychologiques (comportement des agents économiques) et
économiques (faiblesses et la production locale). Dans le second cas,
l'inflation résulte de l'augmentation du prix des différents
secteurs de production.
(37) CARARE A., STONE M., « pourquoi cibler
l'inflation ? », in finances et développement, juin 2004,
p. 24
95
III.1.1. LES OBJECTIFS
La Banque Centrale du Congo procède à un ancrage
monétaire. En effet, l'objectif final de la politique monétaire
est la stabilité du niveau général des prix38.
Pour atteindre cet objectif, la banque centrale oriente la masse
monétaire via le contrôle de la base monétaire. Ainsi, en
contrôlant l'expansion des agrégats monétaires, la Banque
Centrale espère contrôler le niveau général des
prix. Ainsi donc, l'objectif final de la politique monétaire est
stabilité du niveau général des prix, l'objectif
intermédiaire étant la masse monétaire et la base
monétaire est l'objectif opératoire.
Cependant, la masse monétaire congolaise est
composée à 65 % des dépôts en devises. Ce qui limite
l'impact des instruments de la politique monétaire sur l'objectif
final.
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