2.2. Le biais inflationniste
La banque centrale décide de la politique en prenant
comme données les anticipations d'inflation des agents et en observant
le choc d'offre, un avantage observationnel
35
formalisant simplement la fonction de stabilisation de la
banque centrale. Formalise l?idée que la politique monétaire peut
réagir à tout instant aux informations nouvelles, alors que les
contrats de salaire sont révisés seulement
périodiquement.
2.3. L'inflation d'équilibre
En anticipations rationnelles, les agents prennent en compte
cette fonction pour déterminer leurs anticipations:
= E( )= (1 - ) ( + ) +
La recherche d'un point fixe entre les anticipations et les
réalisations. D'où:
-
=
Erreur d'anticipation des agents dûs à l'ignorance
du choc:
- = (1 - ) ( + ) - - (1 - ) -
= - (1 - )
En ce qui concerne la stabilisation du taux de chômage,
nous reprenons la courbe de Phillips:
-
- -
Interprétation : élevé => poids
élevé sur l'inflation => peu de stabilisation du
chômage. Inflation d'équilibre :
= (1 - ) ( + + ) +
-
-
36
Inflation moyenne:
-
E( )= +
Le biais inflationniste d'autant plus fort que le poids sur la
stabilisation de l'inflation est faible. L'inflation est supérieure
à l'inflation désirée par la BC. Cette perte en inflation
se fait sans gain en terme de chômage :
Cercle vicieux : anticipation de déflation => taux
réels élevés => PM restrictive => demande faible et
pas d?inflation. La trappe à liquidité est fondamentalement une
trappe à anticipations.
La crédibilité peut être une mauvaise chose
ici.
Un cercle vicieux similaire existe en économie ouverte
: anticipation de déflation => rendement élevé des
titres domestiques => appréciation de la monnaie => faible
compétitivité => effet dépressif sur la demande.
Un cycle auto-entretenu déflationniste a
également un impact sur la dette publique pris entre deux ciseaux. Un
taux d'intérêt nominal faible peut être inefficace si le
taux de LT reste élevé.
De même, la récession peut conduire les banques
à adopter une politique de crédit prudente qui limite l'impact de
la base monétaire sur la masse monétaire. Les pertes
passées pèsent sur les bilans et amplifient le mécanisme.
Enfin, le rendement des crédits ne sera pas tellement plus
élevé que le rendement de la monnaie, ce qui conduira les banques
à ne pas transformer les dépôts en crédits
supplémentaires.
2.4. Les remèdes
Comment devrait réagir une Banque Centrale face au
risque de trappe à liquidité ? Le premier
remède15 consiste alors à changer les anticipations de
déflation en tentant d'adopter une politique de reflation (de
redémarrage de l'inflation) crédible. Si la Banque Centrale
arrive à convaincre que sa politique monétaire va augmenter les
prix (et cela de façon franche et durable, malgré souvent un
mandat contraire), cela réduit le taux réel et relance
l'économie. Le problème de
15Keynes préconisait la taxation des
dépôts bancaire, ce qui, associée à une restriction
de la convertibilité des dépôts en pièces et
billets, permettrait de passer le taux nominal dans les négatifs. En
effet, les titres comme la monnaie auraient un rendement nominal
négatif. C'est toutefois politiquement peu faisable...
Les politiques de ciblage d'inflation prennent un autre
objectif intermédiaire plus opérationnel : la prévision
d'inflation à moyen terme. Une stratégie de ciblage de
l'inflation
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crédibilité s'inverse : comment convaincre les
agents que la banque centrale souhaite durablement une inflation significative.
A priori, plus une banque centrale est réputée dure sur
l'inflation, plus elle aura du mal à sortir d'une déflation.
Cercle vertueux : anticipation d'inflation => taux
réel faible => PM expansive => demande forte et inflation.
Une solution complémentaire est d'adopter un taux de
change sous-évalué pour importer de l'inflation et ainsi
dynamiser l'économie.
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