IV. Accès
à l'information
L'information joue un rôle crucial dans le
processus de production. De nos jours, elle peut être
considérée comme un bien économique au même titre
que les autres biens et constitue un coût que les acteurs peuvent
supporter en amont ou en aval du processus de production. Néanmoins, les
réalités sur le terrain montrent que les riziculteurs sont loin
de payer pour accéder à l'information, qu'il s'agisse de
l'information sur les intrants, les prix des produits utilisés comme
matière première, etc. Nos résultats issus de l'analyse
montrent que l'information circule gratuitement entre les individus et cela
sans coût. 100 % de nos répondants de tous les milieux confondus
ont affirmé être en possession de l'information en temps
réel c'est-à-dire avant d'acheter les intrants. Cette information
circule librement d'un individu à un autre, de bouche à oreille.
Tous les répondants contactés ont affirmé qu'ils ne paient
pas pour être informés sur la situation qui prévaut sur les
marchés car, si un individu refusait de livrer l'information, on ne peut
pas manquer quelqu'un d'autre qui peut en fournir gratuitement. Cependant, pour
ce qui est des marchés d'intrants, les avis sont partagés.
Ø Information sur
les techniques
La production
réalisée, comme signalé ci-haut, est fonction de la
technologie utilisée par les agriculteurs. Dans la plaine, il a
été constaté, à travers les enquêtes, que les
riziculteurs n'ont pas accès à une information adéquate
sur les techniques de production. A Luvungi par exemple, les techniques de
semis ne sont pas encore améliorées. La majorité des
riziculteurs plantent encore en vrac, ce qui fait à ce qu'ils utilisent
une grande quantité de semence par carré pour faire la
pépinière (la quantité varie entre 7 et 10 kilogrammes),
contrairementà Luberizi où les techniques de semis sont bien
maitrisées, on plante en ligne et en utilisant une graine par partie.
Avec l'arrivée du projet « Maji Ya Amani », oeuvre
de l'ONG ZOA, les riziculteurs ont bénéficié de certaines
formations sur les techniques culturales, notamment la sélection des
variétés résistant au stress hydrique.
Ø Information sur
l'approvisionnement en intrants
Avant d'acheter les intrants
(semences, produits phytosanitaires, les engrais, etc.), les riziculteurs
disposent de l'information. Cette dernière est transmise de bouche
à l'oreille, d'un individu à un autre. A Luvungi, les produits
phytosanitaires et les engrais se paient dans les pharmacies des produits
phytosanitaires, d'où la disponibilité de l'information dans le
milieu. Les autres produits peuvent s'acheter soit au marché ou
auprès des autres riziculteurs. Du fait que l'information est disponible
tant à Luvungi qu'à Luberizi, certains préfèrent
aller acheter des produits au Burundi que dans la plaine car, en faisant une
comparaison entre les prix, les produits burundais deviennent moins chers. A
Luberizi par exemple, les riziculteurs préfèrent aller au Burundi
plutôt que dans leur propre milieu où les produits, quasi
inexistants, coutent énormément chers.
Ø Information sur le
marché du riz
Avec une source informelle
d'information, cette dernière circule. La vitesse de circulation peut
être faible mais elle permet aux riziculteurs d'avoir une idée sur
les prix pratiqués. Actuellement, la Bralima constitue le principal
preneur des productions rizicoles de la plaine, cela de par l'importance du riz
dans la fabrication de la bière (cf. matière première). Ce
faisant, ces acteurs se trouvent être informés sur les prix
pratiqués, le prix étant le plus grand incitant en
économie ! Néanmoins, il n'est pas surprenant d'observer une
asymétrie d'information dans le chef de certains acteurs.
|