ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE EVANGELIQUE EN AFRIQUE
UEA
B.P : 3323
Bukavu/Sud-Kivu
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
APPLICATION DU MODELE EPIC DANS
L'ESTIMATION DE LA FONCTION DE PRODUCTION RIZICOLE DANS LA PLAINE DE LA
RUZIZI : ESSAI D'INTEGRATION DU PARAMETRE INFORMATION
251654656
Mémoire présenté et
défendu en vue de l'obtention du diplôme de licencié en
sciences économiques.
Option : Économie Rurale
Présenté par : NTAMUSHIGO
YOSHWA
Directrice : Dr FURAHA MIRINDI
Germaine
Encadreur : Msc CADEAU RUSHIGIRA
251656704
ANNEE ACADEMIQUE: 2018-2019
Nothing is better than agriculture, nothing is more beautiful,
nothing is more worthy of a free man. It is amply enough to meet the needs of
our lives.
De DamasePotvin / Restons chez nous!
A ma Grand-Mère M'MAJAMBI ;
A mesChers Parents, Papa MUSHIGO NTAKOBAJIRA & Maman
NZIGIRE MAROYI ;
A mes oncles et tantes ;
A mes Frères & Soeurs ;
A mon Beau-Frère CIRHUZA MUKANIRE Isaac ;
A mes neveu et nièces ESAIE, GLORIEUSE CIRHUZA &
DENISE ALIMWINJA.
Au terme de notre parcours à l'Université, il
nous est impératif de pouvoir manifester notre sentiment de gratitude
à l'égard de tous ceux qui, de loin ou de près, ont
concouru à notre formation. Ils sont nombreux à nous avoir
apporté leur soutien et les remercier tous, nous pendrait toute une
éternité !
Ceci étant, nos premiers remerciements s'adressent au
Très-Haut pour sa « Grâce » qu'il ne cesse de
nous accorder jour et nuit ;
J'aimerais remercier ma Directrice de mémoire, Madame
la Dr Germaine Furaha Mirindi, pour sa contribution qu'elle a
apporté à la réalisation du présent travail,
notamment en nous apprenant à mener une bonne recherche et à
développer un esprit scientifique autonome. Nous profitons de cette
occasion pour remercier particulièrement le Docteur Paul Dontsop Nguezet
pour son soutien tant matériel, moral que financier à notre
égard ;
Qu'il nous soit permis de remercier les autorités
académiques de l'Université Evangélique en Afrique
(UEA/Bukavu) pour leur sens de dévouement et d'accompagnement qu'elles
ne cessent d'afficher. Que nos remerciements parviennent à tout le corps
académique et scientifique de la Faculté des Sciences Economiques
et de Gestion de l'UEA pour les efforts qu'il consent pour concourir à
l'excellence ;
Nos remerciements s'adressent aussi à l'encadreur,
Assistant Cadeau Felly Rushigira qui, en dépit de multiples chats
à fouetter, a accepté de parrainer la rédaction du
présent travail ;
Sentiment de reconnaissance envers tous ceux qui,
malgré leurs occupations, nous ont accompagnés durant toute notre
vie estudiantine. Que Monsieur Armel Buzera, Madame Christine Mwati, Monsieur
Christian Kanyama, Monsieur Etienne Mutware, Monsieur Oliver Kasele, Monsieur
Alex Biringanine, tous Assistants à la faculté ainsi que tous les
autres dont les noms n'ont pas été cités, trouvent ici
l'expression de notre profonde gratitude ;
Reconnaissance infinie à nos Très Chers Parents,
Papa MUSHIGO NTAKOBAJIRA & Maman NZIGIRE MAROYI, pour les sacrifices qu'ils
ne cessent de réaliser jour et nuit pour que leurs enfants soient
formés. Chapeau bas !
Remerciements les plus sincères à tous les
riziculteurs qui ont accepté de répondre à nos questions
ainsi qu'à toutes les personnes qui nous ont facilité
l'accès à la documentation et à la recherche. Coeur sur
vous les Grands, Ir Delvaux de Luberizi et Mr Imani de Luvungi. Grace à
vous, j'ai passé des moments inoubliables dans la plaine !
Nous ne terminerons pas cette rubrique sans pour autant penser
à tous nos camarades et compagnons de lutte. Mention spéciale
à Monsieur Munguakonkwa Matabishi Moise, Monsieur L'Ingénieur
Cubaka Maneno Yves, Mademoiselle Christelle Bazikange, Monsieur Sombokelo
Kingali Ibrahim, Mademoiselle Christelle Lulasha, Monsieur Kika
Ishukwe ;
A tous les amis et connaissances, nous leur disons
également merci !
La présente étude a pour but, à part
l'estimation de la fonction de production rizicole dans la plaine de la Ruzizi,
de vérifier la fiabilité du modèle EPIC en y
intégrant le paramètre « information ».
Ceci part d'un constat selon lequel, dans le milieu
susmentionné,actuellement l'agriculture en général et la
riziculture en particulier ; est affectée par les facteurs
climatiques pourtant ce site joue un rôle prépondérant dans
la satisfaction de la demande en produits alimentaires entre autres le riz,
laquelle ne cesse d'augmenter avec la croissance démographique et
l'utilisation dans l'industrie agroalimentaire, notamment dans la fabrication
de la bière.
L'originalité que présente ce travail par
rapport à ceux des autres et qui constitue le point de
démarcation, est celle consistant en une intégration du
paramètre « information » aux neuf composantes que
compte le modèle EPIC, le paramètre
« environnement » étant une partie. Pour estimer
notre modèle et vérifier sa fiabilité dans le milieu
d'étude, nous avons fait recours à une régression
multiple, laquelle nous a permis de ressortir l'influence de chacune des
variables indépendantes retenues sur la variable dépendante qui
est le rendement du riz. Après avoir sélectionné les
variables ettourné le modèle, il a été
remarqué que parmi les variables explicatives retenues, la variable
« fertilisant », la variable
« information » et la variable « traitement
phytosanitaire » étaient significatives respectivement aux
seuils de 1 % et 10 %, avec des probabilités respectives de 0,008 ;
0,053 et 0,083 qui leur sont associées.Les résultats montrent que
les signes positifs sont associés aux variables : main d'oeuvre,
traitement phytosanitaire, information et matériel agricole alors que
celui associé aux variables : sécheresse et fertilisant, est
négatif. En ce qui concerne le signe, celui positif reflète une
influence positive entre la variable considérée et la variable
dépendante qui est le rendement tandis qu'un signe négatif
traduit une influence négative entre la variable et le rendement.
L'information jouant un rôle important dans le processus de production,
elle permet certainement aux riziculteurs d'accroitre leur rendement. Son
influence positive sur la variable a été lue grâce à
son signe qui apparait dans le tableau des résultats de la
régression multiple présenté dans les lignes suivantes.
Pour mieux mesurer cette variable, elle a été du type
« catégoriel », en donnant une valeur
« 3 » à un riziculteur qui a accès à
trois types d'information à savoir : l'information sur les
techniques de production, sur les intrants et sur le marché du
riz ; « 2 » à celui qui a accès à
deux types ; « 1 » pour celui qui a accès
à un seul type et « 0 » pour celui qui n'a pas
accès.
Mots clés : Information,
Changement climatique, Production, EPIC, Fonction de Production
The purpose of this study is, apart from estimating the
production function, to verify, among other things, the reliability of the
model (by including the parameter "information" and "environment") in the
medium in which it applies.
This is due to the fact that climatic factors are affecting
agriculture in general and rice growing especially in the lowlands, yet the
latter occupies a prominent position in meeting the demand for food products,
among which rice, which continues to grow as the population grows and the use
of this product increases in the production of beer.
The originality of this work compared to that of the others
and which constitutes the demarcation point, is that consisting of an
integration of the "information" parameter with the nine components of the EPIC
model, the "environment" parameter being a part. To estimate our model and
verify its reliability in the study environment, we used a multiple regression,
which allowed us to highlight the influence of each of the independent
variables retained on the dependent variable which is the yield of rice. After
selecting the variables and turning the model, it was noted that among the
explanatory variables selected, the variable "fertilizer", the variable
"information" and the variable "phytosanitary treatment" were significant at
the thresholds of 1% and 10%, respectively. with respective probabilities of
0.008; 0.053 and 0.083 associated with them. The results show that the positive
signs are associated with the variables: labor, phytosanitary treatment,
information and agricultural equipment, while the one associated with the
variables: drought and fertilizer, is negative. For the sign, the positive sign
reflects a positive influence between the variable under consideration and the
dependent variable which is the return while a negative sign reflects a
negative influence between the variable and the return. Since information plays
an important role in the production process, it certainly enables rice growers
to increase their yield. Its positive influence on the variable was read by its
sign which appears in the table of the results of the multiple regression
presented in the following lines. To better measure this variable, it was of
the "categorical" type, giving a "3" value to a rice farmer who has access to
three types of information, namely: information on production techniques,
inputs and on the rice market; "2" to one who has access to two types; "1" for
the one who has access to one type and "0" for the one who does not have
access.
KeyWords: Information, Climate Change,
Production, EPIC, Production Function
EPIGRAPHE
I
DEDICACE
II
REMERCIEMENTS
III
RESUME
IV
ABSTRACT
V
TABLE DES MATIERES
VI
0. INTRODUCTION
1
0.1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
1
0.2. PROBLEMATIQUE
2
0.3. QUESTIONS DE RECHERCHE
4
0.4. HYPOTHESES
4
0.5. OBJECTIFS DE RECHERCHE
5
0.6. CHOIX ET INTERET DU SUJET
6
0.7. DELIMITATION DU SUJET
6
0.8. SUBDIVISION SOMMAIRE DU TRAVAIL
6
Chapitre Premier : REVUE DE LA LITTERATURE
7
1.1. La revue de la littérature
théorique
7
1.1.1. Le modèle Erosion Productivity
Impact Calculator (EPIC)
7
1.1.1.1. Présentation du modèle
EPIC
7
1.1.1.2. Composantes du modèle
EPIC
8
A. L'hydrologie
8
B. Le climat
9
C. La température du sol
11
D. L'érosion
11
E. Le cycle de nutriments
12
F. Le modèle de croissance des
plantes
13
G. Le travail du sol ou labourage
15
H. Le contrôle de l'environnement des
cultures
15
I. L'économie
15
J. L'information
17
K. L'environnement
18
1.1.1. La culture du riz en République
Démocratique du Congo
20
1.2. La revue de la littérature
empirique
21
Chapitre Deuxième : PRESENTATION DU
MILIEU ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
23
2.1. PRESENTATION DU MILIEU : LA PLAINE
DE LA RUZIZI
23
2.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE
24
Chapitre Troisième : ANALYSE, TRAITEMENT
ET DISCUSSION DES RESULTATS DE L'ETUDE
29
I. Profil de l'enquêté
29
II. Structure de l'exploitation
33
III. Production et accès aux intrants
35
IV. Accès à l'information
44
V. Résultats de la régression
multiple
45
CONCLUSION
48
BIBLIOGRAPHIE
49
ANNEXE
54
INTRODUCTION
0.1. CONTEXTE ET
JUSTIFICATION
Dans l'alimentation humaine, le riz constitue la
première céréale. Avec une consommation annuelle par
personne de plus de cent kilogrammes dans nombreux pays asiatiqueset quelques
pays africains, il est l'aliment de base de plus de la moitié de la
population, soit près de 50% (FAO, 2016).En Chine par exemple, il
était d'usage de se saluer en disant : « Avez-vous
mangé votre riz aujourd'hui ? » Le riz constitue
l'aliment de base des familles chinoises (FAO, 2014) et, avec 30,7% de la
production mondiale, la Chine arrive en tête devant l'Inde (21,6%). Selon
les chiffres de l'Organisation Mondiale de l'Alimentation (FAO), chaque
habitant consomme 90 Kgs de riz par an, contre 150 kgs en Indonésie et
200 kgs en Birmanie, mais seulement 4 kgs en France et 9 kgs aux
États-Unis (Malovic D., 2010). En RD Congo par contre, cette
consommation est évaluée à 7 kgs par an et par personne
(Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture, 2013).
On estime qu'il n'y a que 30 millions de tonnes de riz mises annuellementsur le
marché international, à peine 5% à 6% de la production
mondiale (Malovic D., 2010).
En Afrique, les stocks de riz sont tombés à leur
niveau le plus bas depuis 1983/1984. Cette situation a préoccupé
les pays qui ne pouvaient plus compter sur les importations de l'Asie pour
satisfaire la demande intérieure consécutive à un
accroissement démographique (Stratégie Nationale de
Développement de la Riziculture, 2013).
Au cours de la quatrième conférence
internationale sur le développement de l'Afrique, tenue au Japon en
2008, le gouvernement du pays précité a soulevé
l'initiative d'accompagner les pays africains en vue de doubler leurs
productions rizicoles, les dix dernières années qui allaient
venir. Lors de la première conférence tenue à Nairobi
à la même date, vingt et un pays (parmi lesquels la RDC) avaient
manifesté le besoin d'être assistés dans le
développement de la riziculture. Ce faisant, ils avaient
été assistés dans l'élaboration de leur
stratégie nationale de développement de la riziculture (SNDR). La
RDC avait bénéficié de cette assistance qui lui avait
permis de disposer de son propre document. Cette assistance était du
fait que « le pays regorge des grandes potentialités
rizicoles. En effet, outre les grandes zones productrices bien connues, toutes
les provinces du pays sont aptes à produire cette denrée. A ce
jour, seulement environ 450 000 ha sont exploités pour la riziculture,
alors que les disponibilités des terres cultivables sont
évaluées autour de 80 millions d'hectares dont 4 millions sont
irrigables »(Stratégie Nationale de Développement de la
Riziculture, 2013).
L'identification des zones de production à part devait
permettre d'assurer une production suffisante susceptible d'approvisionner
régulièrement les centres de consommation. Néanmoins, un
certain nombre de problèmes (dégradation des voies de
communication, manque de crédit, multiplicité des taxes,
inondation des sols, changements climatiques occasionnant la sécheresse
et une pluviométrie réduite, etc.) conduit à des
disparités parfois importantes de l'offre (Ministère de
l'Agriculture et du Développement Rural, 2013).
Pourtant, la demande du riz ne cesse d'accroitre dans le pays
en général et dans le Sud-Kivu en particulier, avec la croissance
démographique et son utilisation dans l'industrie agroalimentaire
notamment dans la fabrication de la bière.D'après
Assumani1(*), « de
grandes quantités de riz sont vendues à la seule usine brassicole
de la place qui consomme 2800 tonnes par an, mais aussi aux marchés
locaux autour de Bukavu et Uvira, les deux principales villes de la province
(Aluma B., 2019).
0.2. PROBLEMATIQUE
Plusieurs études (UnitedNations Framework Convention on
Climate Change, 2013 ; Zahm F. et al, octobre 2017 ; Witzke H-P. et
al, 2014) ont été menées en vue de ressortir les effets
des changements climatiques sur l'agriculture et montrer leur menace pour le
développement durable. L'identification des milieux, populations et des
systèmes de production qui sont les plus affectés par ce risque
par rapport aux changements climatiques peut contribuer à la mise en
place des stratégies d'adaptation (United Nations Framework Convention
on Climate Change, 2013).
Dans de nombreuses régions du monde, telles que
l'Afrique, l'Amérique du Sud,l'Amérique centrale, l'Asie du
Sud-Est et la région du Pacifique, les climats sont extrêmement
variables d'année en année et des sécheresses
récurrentes ainsi que des problèmes d'inondation affectent
régulièrement des pays entiers, ce qui provoque de graves
problèmes socioéconomiques. Dans les pays où les
situations socioéconomiques sont instables, les habitants sont
vulnérables aux changements qui surviennent. C'est le cas des pays
dépourvus d'une technologie adéquate pour faire face à la
sécheresse et aux inondations (United Nations Framework Convention on
Climate Change, 2013).
Pourtant, l'agriculture est fortement dépendante des
ressources en eau et des conditions climatiques, particulièrement dans
les régions du monde qui sont très sensibles auxrisques
liés au climat.
Les impacts du changement climatique sur la production
alimentaire, les évolutions socio-économiques telles que la
croissance démographique et la hausse des revenus dans de nombreuses
régions du monde et les politiques en matière de biocarburants
sont les principaux défis à venir pour le secteur agricole et ont
suscité un intérêt scientifique, politique et public dans
les prévisions à long terme (Godfray et al., 2010).
Ces défis doivent être résolus grâce
à un accroissement de la production. Or, l'exploitation de toute
ressource végétale amèneinévitablement les
producteurs agricoles à prendrede nombreuses décisions à
la ferme (Lepage M-P. & Bourgeois G., 2012). Dans le but de gérer
efficacement, les agriculteurs font recours à multiples notions qui sont
liées à la physiologie des cultures, cela en vue de
procéder à la sélection des meilleures opportunités
qui s'offrent à eux.
La montée en puissance des
préoccupationsenvironnementales et des exigences de qualitédes
produits agricoles, mais aussi l'émergencede cahiers des charges «
bas intrants » posentde nouvelles questions à l'évaluation
des innovationsvariétales. Celle-ci ne doit plus seulementporter sur la
bonne valeur agronomiqueet technologique moyenne des variétés et
sur lastabilité de leurs performances entre les lieux,mais aussi
permettre la valorisation de leursspécificités pour
différents environnements etdifférentes conduites de culture.
Cette nouvelleposture impose de comprendre, de prévoir etde
contrôler l'interaction variété-milieu-conduite de culture
(Debaeke P. et al., 2010).
Les décideurs agricoles rencontrent de plus en plus
dedéfis complexes, qui nécessitent un examendes alternatives de
gestion et de politique basées sur les potentiels impacts
économiques et environnementaux (Chung et al., 1999). L'étude de
ces différentes décisions relève de l'essence même
de l'économie.
De tous les temps, les décideurs agricoles ont
cherché à accroitre le rendement de leurs cultures dont la
croissance stipule l'évolution de la biomasse. Cette croissance suppose
une série d'interactions entre la plante ; le sol et les conditions
météorologiques. Le rendement sera alors défini en termes
de la section récoltée. Il varie en fonction d'un grand nombre de
facteurs, dont le cultivar utilisé, les pratiques culturales
employées et les conditions météorologiques durant la
saison de croissance (Plouffe D. et al., 2012).
Piet (2002), dans une étude sur la spatialisation d'un
modèle d'équilibre général calculable pour
l'étude de la localisation des activités agricoles à une
échelle infranationale, dégage trois facteurs de localisation des
activités agricoles : les facteurs humains internes à
l'agriculture (exploitant et exploitation), naturels (sol et climat) et humains
externes à l'agriculture (marché, Etat).
En ce qui concerne la riziculture dans la province du Sud-Kivu
en général et dans la plaine de la Ruzizi en particulier, elle se
localise (l'évolution de cette localisation ne peut être comprise
sans tenir compte des singularités comme par exemple : le relief,
le climat, l'hydrographie, la quantité de la terre, l'infrastructure, le
marché foncier,...) tenant compte des dotations des facteurs et des
effets des ressources scientifiques et technologiques. L'accès à
la technologie par exemple, nécessite au préalable la diffusion
de l'information, de son existence, ses caractéristiques, son prix, son
rendement qui permet sa propagation dans le milieu(Bashige C., 2005).Ce
faisant, l'information est considérée comme un bien
économique et un facteur de production au même titre que tous les
facteurs de production, et constitue un coût que doit supporter le
riziculteur dans sa phase de production. D'où l'importance de
l'intégrer dans la fonction de production du riziculteur.
Malheureusement, le système d'information reste peu
développé. SelonBashige C. (2005), plusieurs sources informelles
contribuent à la diffusion des technologies agricoles.
Néanmoins, cette activité est confrontée
aux multiples contraintes qui sont propres à la production :
l'accès à la terre, ses qualités et quantité pour
la culture du riz, la technique de production, l'accessibilité et le
niveau d'utilisation des intrants, l'infrastructure d'irrigation, la
fréquence du risque de production, la fertilité du sol et
l'accès aux moyens de communication.
La prise en compte de tous ces éléments permet
alors de représenter la technologie par des fonctions de production qui
caractérisent les exploitations rizicoles de la plaine de la Ruzizi.
Cependant d'après Vicien C. (1991), la construction de ce type de
fonction présente un grand inconvénient, celui de dépendre
d'un petit nombre d'observations passées qui sont très loin de
refléter tout l'éventail des possibilités.
Dans l'ensemble, il existe deux principaux types de
modèles pour prédire la croissance ou le rendement des
cultures : des modèles empiriques et les simulateurs de croissance
et de rendement (Plouffe D. et al, 2012). Quant aux simulateurs, nous
utiliserons le modèle EPIC (Erosion Productivity Impact Calculator) qui
modélise des processus plus spécifiques : érosion,
prédit la biomasse selon les conditions de la culture.
EPIC est un modèle mathématique (Flichman G.
& Jacquet F., 2003 ; Vicien C., 1991 ; Sharpley A. N. &
Williams J. R., 1990) assez complet développé en 1981 aux USA
(par le National Soil Erosion-Soil Productivity Research Planning Committee
USDA-ARS) spécifiquement pour application au problème
érosion-productivité2(*) (Rody F. & Xanthoulis D., 2005).Le modèle
EPIC permet de simuler la croissance d'environ 70 espèces
végétales en fonction, d'un côté, des conditions
pédologiques et climatiques des régions considérées
et, de l'autre côté, des variables spécifiques de chaque
culture ainsi que des itinéraires techniques employés sur le
terrain (Vicien C., 1991).Par conséquent, étant donné une
série d'intrants et une série de contraintes physiques, le
modèle optimise le rendement agronomique des diverses cultures : EPIC
est donc une vraie fonction de production. Cela veut dire que les rendements
obtenus, moyennant l'utilisation d'EPIC sont les optima du point de vue
agronomique.
Selon Putman et Dyke (1987), EPIC est un modèle
sophistiqué de fonction de production qui simule l'interaction entre les
processus du sol, du climat, de la plante et de la conduite des cultures dans
la production agricole. Par conséquent, étant donné une
série d'intrants et une série de contraintes physiques, le
modèle optimise le rendement agronomique des diverses cultures. Dans ce
travail, nous nous limiterons à la culture du riz dans la plaine de la
Ruzizi.
0.3. QUESTIONS DE
RECHERCHE
Face à ce qui précède, notre travail de
mémoire se bornera à répondre aux préoccupations
suivantes :
Ø S'appuyant au modèle EPIC, quels seraient les
facteurs significatifs de la fonction de production rizicole dans la Plaine de
la Ruzizi ? ;
Ø Comment l'information etl'environnement
influenceraient sur la fonction de production rizicole ?
0.4. HYPOTHESES
Nousréférant à la revue de
littérature sur l'application du modèle EPIC, la fonction de
production des riziculteurs de la plaine de la Ruzizi est une
« fonction de production d'ingénieur », laquelle
décrit les rapports inputs-outputs en les associant aux
processus non biologiques (Chenery, 1949). Dans la pratique, il existe une
nette différence entre la fonction de production et celle
d'ingénieur. Pour la première catégorie, une simple
relation ou un simple rapport entre intrants et extrants est établi (e)
tandis que pour la seconde, elle s'appuie sur l'information technologique des
unités de production individuelles (Hildenbrand,1981).
Ø D'après la revue empirique sur le
modèle EPIC (Vicien C., 1991), les facteurs significatifs de la fonction
de production seraient les suivants :
· Le facteur« main d'oeuvre »
représenté ici par le nombre d'individus utilisés dans
l'exploitation. Nous basant sur la théorie des rendements
décroissants de Ricardo, toute augmentation de cette variable main
d'oeuvre entraine une augmentation de la production, ce faisant, le signe
positif est attendu ;
· Le facteur
« équipement » :il s'agit du
matériel agricole utilisé dans la riziculture. La production
réalisée étant fonction du niveau de technologie
utilisé, cette variable influence positivement la production ;
· Le « traitement
phytosanitaire » :pour espérer réaliser une bonne
production, un traitement des plantes est d'une importance capitale. La
production est alors fonction de ce traitement et un signe positif est ainsi
attendu ;
· La « sécheresse » :
Elle renvoie au stress hydrique que connait la plante tout au long de son
processus de croissance. Plus important est le stress, plus la croissance est
compromise, et donc plus la plante manque d'eau moins elle croit. Or le riz
exige des quantités abondantes d'eau, surtout lors de la floraison. En
cas de sécheresse des rizières, la production baisse voire
entièrement endommagée. Ceci étant, la sécheresse
influence négativement la production, d'où un signe
négatif.
Ainsi, en utilisant les données obtenues (au moyen de
la simulation) comme s'il s'agissait des données réelles
récoltées sur le terrain on peut ajuster des fonctions de
production, en employant une méthodologie économétrique
(Vicien, 1989) ;
Ø L'information est d'une
importance capitale dans le processus de production et peut actuellement
être considérée comme un bien économique au
même titre que les autres biens économiques. Elle permet aux
riziculteurs d'accéder aux techniques de production, aux prix des
variables, etc. Nous présumons qu'elle influencerait positivement le
rendement du riz. Quant à l'environnement, elle influencerait
négativement le rendement des cultures. D'après Vicien C. (1991),
le niveau de technologie utilisé par l'exploitant dépend des
ressources climatiques, pédologiques, génétiques, humaines
et économiques.
0.5. OBJECTIFS DE
RECHERCHE
Cette étude se fixe pour objectif d'estimer une
fonction de production propre aux riziculteurs de la plaine de la Ruzizi en
utilisant le modèle EPIC et établir par conséquent les
rapports inputs-outputs des différentes combinaisons factorielles,
dans le but de refléter un maximum des possibilités
techniques dont disposent les riziculteurs de la plaine de la Ruzizi en
République Démocratique du Congo.
A côté de cet objectif, celui principal, un
autredit spécifiqueest envisagé. Il s'agit d'évaluer
la fiabilité du modèle EPIC dans la plaine de la Ruzizi, nous
servant d'une régression multiple, prenant en compte les variables
ci-dessous mentionnées.A cela s'ajoute la mesure de l'impact de
l'information sur le rendement de la riziculture, spécificité de
notre travail.
0.6. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
Cette étude fait suite à un constat selon
lequel la demande du riz ne cesse d'accroitre avec la croissance
démographique et son utilisation dans l'industrie agroalimentaire
notamment dans la fabrication de la bière (Aluma B., 2019).Face aux
conditions climatiques changeantes pouvant influencer leur production, nous
avons voulu connaitre la façon dont les différentes composantes
du modèle EPIC influencent le rendement de la riziculture dans la plaine
de la Ruzizi et la manière dont les riziculteurs se comportent pour
faire face à cette influence. Nous pensons alors que ce mémoire,
loin d'être une simple application du modèle EPIC dans la plaine
de la Ruzizi, est une contribution originale dans la
compréhension de la relation intrants-extrants.
0.7. DELIMITATION DU
SUJET
La délimitation de notre travail passe par l'espace et
par le temps. Il s'agit de la délimitation spatio-temporelle. Ce
faisant, l'étude dont il est question, a été mené
dans la Plaine de la Ruzizi en République Démocratique du Congo.
Elle s'étend sur une période allant de Novembre (avec la
proposition des sujets de recherche) à Juillet (date à laquelle
ont eu lieu l'analyse et le traitement des données
récoltées3(*)
sur le terrain).
0.8. SUBDIVISION SOMMAIRE DU
TRAVAIL
L'ossature ou plan de notre travail comprend trois
parties (à part l'introduction et la conclusion) qui sont des chapitres.
Le premier est celui consacré à la revue de la
littérature. Ce chapitre sera développé en deux sous
points dont la revue théorique et celle empirique. La première
présentera les différentes notions liées au modèle
EPIC, notamment ses différentes composantes, avec un ajout des aspects
« Information » et
« Environnement » tandis que la seconde sera
réservée aux travaux de certains auteurs qui ont traité un
thème semblable au nôtre ; le deuxième chapitre
présentera de manière exhaustive la méthodologie
utilisée dans notre étude ainsi que le milieu d'étude qui
est la plaine de la Ruzizi et enfin le troisième et le dernier, sera
celui de la présentation, traitement et discussion des résultats
de notre recherche.
Chapitre Premier : REVUE DE LA
LITTERATURE
|
Ce chapitre est celui consacré à la revue de la
littérature. De coutume, il est subdivisé en deux parties
à savoir : la revue de la littérature théorique et la
revue de la littérature empirique. Dans la première partie, il
sera question de présenter le modèle qui est utilisé dans
ce travail, le modèle EPIC (Erosion-Productivity Impact Calculator), ses
composantes et son application dans le secteur agricole. La seconde partie
quant à elle, pourra passer en revue les études
réalisées par les autres auteurs dans le même angle que
celui dans lequel nous aborderons notre sujet et ressortir ainsi les
résultats auxquels ils avaient abouti.
1.1. La revue de la
littérature théorique
1.1.1. Le modèle Erosion
Productivity Impact Calculator (EPIC)
1.1.1.1.
Présentation du modèle EPIC
Le modèle Erosion-Productivity Impact Calculator (EPIC)
est un modèle mathématique(Flichman G. &Jacquet F.,
2003 ; Vicien C., 1991 ; Sharpley A. N. &Williams J.R.,1990)
assez complet développé en 1981 aux USA (par National Soil
Erosion-Soil Productivity Research Planning Committee USDA-ARS)
spécifiquement pourapplication au problème
érosion-productivité4(*)(Rody F. & Xanthoulis D., 2005).
Le modèle EPIC permet de simuler la croissance
d'environ 70 espèces végétales en fonction, d'un
côté, des conditions pédologiques et climatiques des
régions considérées et, de l'autre côté, des
variables spécifiques de chaque culture ainsi que des itinéraires
techniques employés sur le terrain (Vicien C., 1991).
Par conséquent, étant donné une
série d'intrants et une série de contraintes physiques, le
modèle optimise le rendement agronomique des diverses cultures : EPIC
est donc une vraie fonction de production. Cela veut dire que les rendements
obtenus, moyennant l'utilisation d'EPIC sont les optima du point de vue
agronomique.
En somme, ce modèle a été conçu
pour :
· simuler simultanément des processus biophysiques
en utilisant des donnéesfacilement disponibles ;
· simuler des systèmes de culture sur de
très longues durées afin de tenir comptedu processus
d'érosion qui est relativement lent ;
· être appliqué à un large
éventail de sols, de climats et de cultures ;
· simuler les effets particuliers de pratiques de gestion
sur l'érosion et laproductivité du sol dans des environnements
spécifiques.
1.1.1.2. Composantes du
modèle EPIC
Les composantes du modèle EPIC sont réunies en
huit (8) sous modèles interdépendants qui permettent de simuler
le climat, l'hydrologie, l'érosion, le
cycle de nutriments, la croissance des plantes, les
propriétés du sol, les itinéraires techniques
de chaque culture et le contrôle de l'environnement des
cultures (Williams, Jones et Dyke, 1988).
Source : Putman J. & Dyke P., 1987.
Cependant, l'étude menée aux Etats-Unis par
Williams et al. (1981) fait ressortir neuf composantes majeures du
modèle EPIC. En le comparant avec celui décrit par Vicien C.
(1991) dans « Les modèles de simulation comme fonctions de
production », nous remarquons que cette étude fait apparaitre
une neuvième composante qui est « Economics » de
l'anglais, ou « Economie » en français.
Notons à cet effet qu'à ces neuf
sous-modèles ou composantes que compte le modèle EPIC, nous
tâcherons d'y ajouter deux autres composantes qui sont
« l'information »et « l'environnement »
et voir comment chacune de ces variables parvient à influer sur le
rendement de la culture du riz dans la plaine de la Ruzizi.
A. L'hydrologie5(*)
Compte tenu des quantités quotidiennes de pluie, le
modèle de ruissellement simule les volumes de ruissellement et les
débits de pointe. Ce volume de ruissellement est estimé en
utilisant une modification du modèle conservation du sol. Cette
technique a été utilisée du fait qu'elle fiable et depuis
belle lurette, elle a été utilisée aux Etats-Unis. Aussi,
l'informatisation efficace, la disponibilité des intrants et la liaison
du ruissellement au type de sol, son utilisation et la gestion des pratiques a
été l'une des raisons du recours à cette technique.
L'utilisation des données quotidiennes des données de pluie
facilement disponibles est un attribut important de la technique parce
qu'à certains endroits, les données des précipitations
avec des incréments de temps de moins de un jour ne sont pas
disponibles. Aussi, les données de précipitations, les
manipulations et les calculs de ruissellement sont plus efficaces pour des
données prélevées quotidiennement que celles prises
à des intervalles plus rapprochés.
Ø Volume de ruissellement
L'écoulement de surface est prévu pour les
précipitations quotidiennes en utilisant l'équation du nombre de
courbes.
R > 0,2 s
R = 0,2 s
Source : Williams & Sharpley,
1990.
Où Q est l'écoulement quotidien, R est la pluie
journalière et s est unparamètre de rétention. Le
paramètre de rétention s varie : entre les versants des
bassins car les sols, l'utilisation des terres, la gestion et la pente
varient ; avec le temps du fait de la variation de la teneur en eau du
sol.
Ø Percolation
La composante de la percolation EPIC utilise une technique de
stockage de routage qui simule l'écoulement à travers les couches
du sol. L'écoulement issu d'une couche du sol se produit lorsque la
teneur en eau du sol dépasse la capacité du champ. La
réduction de l'eau est alors simulée avec l'équation de
routage qui suit :
Source : Williams & Sharpley,
1990.
Où SV et SV0sont des teneurs en eau du sol
à la fin et au début de l'intervalle de temps (24h) et TT est le
temps de trajet jusqu'à la couche.
B. Le climat6(*)
Cette composante regroupe :la pluie quotidienne, la
neige, les températures maximales et minimales, le rayonnement solaire,
le vent et l'humidité relative qui peuvent être lus et/ou
générés stochastiquement avec des méthodes
similaires à celles décrites par Richardson (1981, 1982a, b)
(Dyke P. et al., 1991). Pour estimer l'évaporation potentielle, diverses
variables peuvent être utilisées. A part la méthode
utilisée par Penman, la vitesse du vent et l'humidité sont
mêmement nécessaires. La vitesse du vent est indispensable
dès lors que l'érosion entrainée par le vent est
appréciée. Dans la plupart des cas et dans plusieurs pays, les
données sur le rayonnement solaire, la vitesse du vent et
l'humidité ne sont pas disponibles. Cependant, si les données sur
la température, le rayonnement et les précipitations sont
disponibles, elles peuvent directement être intégrées dans
le modèle (Williams & Sharpley, 1990).EPIC fournit des options pour
simuler diverses combinaisons decinq variables
météorologiques.
Ø Précipitations
Le modèle de précipitation EPIC
développé par Nicks en 1974 est unmodèle de chaîne
de Markov de premier ordre. Les entrées pour le modèle
doiventinclure les probabilités mensuelles de recevoir des
précipitations. A n'importe quel jour, l'entrée doit inclure des
informations permettant de savoir si lejour précédent
était sec ou humide. Un nombre aléatoire variant entre 0 et 1 est
généréet comparé à la probabilité
appropriée humide-sec. Si lenombre aléatoire est inférieur
ou égal à la probabilité humide-sec,les
précipitations se produisent ce jour-là. Le nombre
aléatoire supérieur àla probabilité humide-sec ne
donne aucune précipitation(Williams & Sharpley, 1990).
Ø Température et radiation
Le modèle développé par Richardson (1981)
a été sélectionné pour être utilisé
dans l'EPIC car il simule la température et le rayonnement, qui sonten
corrélation avec les précipitations (les pluies). Les
résidus du quotidienla température maximale et minimale ainsi que
la radiation solaire sont donnés par une distribution normale
multivariée. Ceci signifie que les résidus de la
température minimale et maximale, ainsi que le rayonnement sont
distribués normalement et la corrélation en série de
chaque variable peut se décrire par un modèle
autorégressif linéaire du premier ordre. Le modèle de
température nécessite des moyennes mensuelles de maximum et les
températures minimales, et leurs écarts types en tant
qu'entrées. Si les écarts-types ne sont pas disponibles, la
valeur observée à long terme des minima et des maxima mensuels
extrêmes peuvent être substitués (Williams & Sharpley,
1990).
Ø Vent
Le modèle de simulation du vent développé
en 1984 par Richardson et Vright pour l'EPIC fait apparaitre deux grandes
composantes qui sont la vitesse et la direction quotidiennes du vent.
D'après Williams et Sharpley (1990), la vitesse moyenne du vent par jour
est générée à partir d'une distribution gamma
à deux paramètres, de la forme :
Source : Williams & Sharpley, 1990
Où U est une variable sans dimension allant de 0
à 1, exprimant la fréquenceavec laquelle la vitesse du vent V
exprimée en mètre par seconde (m / s) se produit, Vp
est la vitesse du ventà la fréquence de pointe, et ç est
la forme de la distribution gamma. Le paramètre de forme est
calculé avec l'équation :
Source : Williams & Sharpley, 1990
où V est la vitesse annuelle moyenne du vent (m / s) et
SDV est leécart type de la vitesse du vent journalière (m /
s).
C. La température du
sol
Celle moyenne quotidienne du sol au centre de chaque couche de
sol est simulée en utilisant le cycle des nutriments et l'hydrologie,
selon l'équation suivante :
Source : Williams & Sharpley, 1990
Où T est la température du sol au centre de la
couche I le jour i. cette température a pour unité de mesure le
degré Celsius (°C) ; LAG : est un coefficient compris
entre 0 et 1 qui permet une pondération appropriée de la
température d'hier ; T représente la température
moyenne annuelle de long terme sur le site tandis que TG constitue la
température à la surface du sol. FZ quant à lui, est un
facteur de profondeur. Ainsi, en fonction de la température lue hier,
cette formule ci-haut décrite permet d'estimer celle d'aujourd'hui en
fonction notamment de la température à la surface du sol, la
profondeur et le coefficient de latence (Williams J. & Sharpley A., 1999).
Pour mieux appliquer cette équation, la connaissance de la
température à la surface du sol s'avère nécessaire.
Ce faisant, elle doit être estimée. Plusieurs facteurs influencent
la température à la surface du sol, parmi lesquels les
précipitations. Ainsi, plus elles sont importantes, plus la
température diminue.
La température du sol joue un rôle
prépondérant dans la croissance des plantes. Certaines cultures
exigent des températures élevées tandis que d'autres non.
La présentation de notre milieu nous a laissé voir que la
température maximale enregistrée dans la plaine de la Ruzizi est
de 38 degrés tandis que celle minimale est de 14 degrés, avec une
moyenne de 24 degrés. Le développement et la croissance du riz se
font à une température qui varie entre 25 et 35°C avec des
particularités selon le stade phénologique (l'optimum pour le
tallage est situé entre 25 et 31°C et 30 à 33°C pour
l'épiaison).
D. L'érosion7(*)
Parler de l'érosion et/ou de l'inondation,
soulève immédiatement l'aspect lié à l'eau, qui
joue un rôle important dans la croissance des plantes. La composante EPIC
en matière d'érosion causée par les précipitations
(pluies) et les écoulements, et par le recours aux techniques
d'irrigation (arroseurs et sillon). Pour simuler les précipitations et
l'érosion causée par les ruissellements, EPIC contient trois
équations pour ce faire : l'USLE développée par
Vischmeier et Smith en 1978, la MUSLE décrite par Williams en 1975 et la
modification de l'USLE intervenue suite aux travaux réalisés par
Onstad et Foster en 1975. Notons cependant qu'une seule de ces trois
équations réagit avec toutes les composantes du modèle
EPIC. Elles sont toutes identiques mais diffèrent cependant de par
leurs composantes énergétiques. L'USLE dépend largement
de la pluviométrie en tant qu'indicateur de l'énergie
érosive.MUSLE utilise uniquement des variables de ruissellement pour
simuler l'érosionet la production de sédiments.Les variables de
ruissellement ont augmenté la prédiction et éliminé
la nécessité en apport de livraison, ce qui avait permis aux
équations de donner une estimation unique des rendements en
sédiments. L'USLE donneseulement des estimations annuelles.
L'équation Onstad-Foster contient unecombinaison des facteurs
d'énergie de l'USLE et de la MUSLE.
Le modèle d'érosion de l'eau utilise une
équation de la forme :
=EI pour l'USLE
=11,8 (Q*.qp) 0,56 pour la
MUSLE
=0,646 EI + 0,45 (Q .q*p) 0,33 pour
Onstad-Foster
Source : Williams & Sharpley, 1990
Où Y est le rendement des sédiments,
exprimé en tonnes par hectare, K est le facteur d'érosion, CE est
le facteur de gestion des cultures, PE est le facteur de contrôle de
l'érosion, LS est la longueur de la pente, EI est le facteur
d'énergie des précipitations, Q* est le volume des
précipitations exprimé en m3, qp est le
taux marginal d'écoulement exprimé en m3 par seconde,
Q est le volume des précipitations exprimé en millimètre
et q*p est le taux marginal de l'écoulement exprimé en
millimètre par heure. La teneur en PE est déterminée en
considérant initialement que la pratique de la conservation a
été réalisée (Williams et Sharpley, 1990).
L'érosion est caractérisée par la
pollution en lessivant les nutriments, la diminution de la biodiversité,
la diminution du rendement des récoltes, l'abandon des terres, le risque
de désertification accru, la perte de revenu rural.
E. Le cycle de
nutriments
Les techniques agricoles exigent d'être
développées sur des grandes surfaces de terre avec un produit par
hectare faible alors que quelques m2suffisent à l'artisan de
subsister ou à l'industriel de déployer un nombre important
d'ouvriers (Ngandu M., 2017-2018).
Il est composé de plusieurs compartiments qui sont
riches en nutriments et autres substances entre autres l'azote.
SelonHétier J-M. (1989-1990), ses principaux compartiments se trouvent
être : l'azote minéral (MIN),la matière organique
« fraîche » (MOF), la biomasse microbienne (BIO) et
l'« humus » (HUM). Ils peuvent se retrouver groupés
ou dispersés.
La quantité d'azote qui est perdue dans les eaux de
ruissellement est estimée en considérant la couche
supérieure du sol (10 mm d'épaisseur) seulement. La
quantité totale de l'eau perdue et que l'on estime avoir quitté
la couche est la somme de la quantité provenant de l'écoulement,
l'écoulement souterrain et de la percolation.
QT = Q + Ql+
QRl
Où QT est la quantité totale d'eau provenant de
la première couche, mesurée en millimètre. La
quantité de NO3-N perdue dans QT est :
YNO3=(QT) (cNO3)
Où YNO3 est la quantité de NO3-N
perdue dans la première couche et cNO3est la concentration de
NO3-N dans la première couche. A la fin de la journée,
la quantité totale de NO3-N restante dans la couche
est :
VNO3 = VN030 - (QT)
(cNO3)
OùVN030et VNO3 sont les poids de
NO3-N contenus dans la couche au début et à la fin de
la journée. La concentration en NO3-N peut être
estimée en divisant le poids de NO3-N par le volume d'eau
stocké. Elle est alors donnée par :
C'NO3 = CNO3 - CNO3
(
Source : Williams & Sharpley, 1990
Où C'NO3est la concentration en
NO3-N à la fin de la journée, PO est la
porosité du sol et VP est la teneur en eau de au point de fanage de la
couche de sol (en millimètre).
F. Le modèle de
croissance des plantes
« La croissance d'une culture se définit en
termes d'évolution de la biomasse, tant aérienne (feuillage,
grains, fruits) que souterraine (racines, bulbes,tubercules) »
(Lepage M-P. & Bourgeois G., 2012).Pour qu'il y ait croissance, il importe
une série d'interactions entre la plante, le sol et les conditions
climatiques. Une fois que la graine est mise sous la terre, la
température et les conditions d'humidité du sol contrôlent
la vitesse de germination et de développement des jeunes plantules.
Après la levée, la photosynthèse, la respiration,
l'évapotranspiration, l'absorption d'eau et d'éléments
nutritifs déterminent les conditions de croissance. Ces processus sont
influencés par la température de l'air, le rayonnement solaire,
les pluies, la vitesse du vent au cours de la croissance de la plante. Le
rendement sera déterminé en fonction de la section
récoltée des plantes : feuilles, grains de
maïs-blé-riz-etc., les fourrages, les racines, les bulbes, les
fruits, etc. Ce rendement à son tour, varie en fonction des pratiques
culturales adoptées et les conditions climatiques qui prévalent
dans un milieu à un moment donné (Lepage M-P. & Bourgeois G.,
2012).
Deux types de modèles sont utilisés pour
prédire la croissance des plantes ou le rendement de ces
dernières. Il peut s'agir des modèles empiriques ou soit des
modèles basés sur les simulations. La première
catégorie ou le premier type est axé sur les observations ou des
données tirées des champs que l'on manipule pour faire des
prédictions que l'on ne peut cependant pas transposer aux autres
régions tandis que le deuxième type est axé sur
l'utilisation des données proches ou tirées de
l'expérimentation. Parmi ces modèles, il y a le modèle
EPIC, Erosion-Productivity Impact Calculator, lequel constitue un simulateur
dynamique de croissance et rendement permettant de prendre en compte les
aspects biologiques ou physiologiques des cultures. Tel que dit, il utilise des
données tirées de l'expérimentation. Des modèles
mathématiques mettant en relation ces processus ci-haut décrits
et les variables explicatives telles que la température de l'air, le
rayonnement ou radiation, les pluies ou précipitations, sont
utilisés. Les spécificités relatives au sol ne sont pas
ignorées ainsi que celles des variétés culturales
adoptées.
EPIC est un modèle utilisé pour simuler la
croissance de plusieurs cultures (mais, soja, sorgho, blé, orge, etc.).
Bien qu'applicable à tout l'ensemble de ces cultures, chacune d'elles
possède ses propres paramètres. EPIC simule la croissance des
cultures tant annuelles que pérennes. Les cultures annuelles poussent de
la date de plantation à la date de récolte tandis que les
cultures pérennes conservent leur système racinaire tout au long
de l'année. Elles commencent à croitre dès lors que la
température moyenne quotidienne de l'air dépasse leur basse
température (Williams & Sharpley, 1990).
Le développement phénologique de la plante est
basé sur l'unité de chaleur quotidienne accumulée. Il est
calculé en se servant de l'équation :
Source : Williams & Sharpley, 1990
Où HUk, Tmx et Tmn représentent respectivement
les valeurs des unités thermiques, température maximale et
température minimale en degrés Celsius au jour k, et Tb est la
température de base spécifique à la culture en
degrés Celsius. Aucune croissance ne surgir au-delà ou en dessous
de cette température. Un indice de chaleur (HUk) allant de 0 à 1
à la maturité physiologique est calculé comme
suit :
Source : Williams & Sharpley, 1990
Où Huk est l'indice de l'unité thermique du jour
i et PHUj est l'unité de chaleur potentielle requise pour la maturation
de la culture j. La valeur de PHU peut être saisie ou calculée
par le modèle à partir de la plantation normale jusqu'aux dates
de récolte.
G. Le travail du sol ou
labourage
Le sol8(*)constitue le principal facteur et le plus important en
agriculture, bien qu'il y ait d'autres comme le travail (tout effort conscient
et organisé déployé par l'homme dans le but de production
des biens agricoles), le capital qui peut être fixe (bâtiment,
construction, etc.) ou circulant (engrais, semence, aliments de bétail,
produits phytosanitaires). A côté de ce groupe des facteurs
qualifiés de « classiques », l'on retrouve deux
autres à savoir : le temps et l'entrepreneuriat, qui sont des
facteurs modernes (Ngandu M., 2017-2018).
Cette composante consiste en un mélange des nutriments
et des résidus dans la profondeur de la charrue. Une autre fonction de
cette composante est qu'elle permet la simulation de faitage9(*). Chaque opération de
travail du sol se voit attribuer une certaine efficacité de
mélange. L'équation de mélange de travail du sol est
donnée par :
Source : Williams & Sharpley, 1990
Où X est la quantité de matériaux dans la
couche après mélange (en kg / ha), EF est l'efficacité de
mélange du travail du sol (0-1), Xo est la quantité de
matière avant mélange (en kg / ha), et M est le nombre de couches
de sol dans la profondeur de la charrue, PD (en m).
H. Le contrôle de
l'environnement des cultures
Il vise à fournir des mécanismes d'application
d'eau d'irrigation, d'engrais, de chaux et des produits phytosanitaires
(pesticides) ou simuler un système de drainage. Dans cette partie, nous
allons nous appesantir beaucoup plus sur l'aspect irrigation. L'utilisateur du
modèle EPIC a la possibilité de simuler des terres arides ou
irriguées des zones agricoles. L'irrigation par aspersion ou par sillon
peut être simulé et les applications peuvent être soit
spécifiées, soit automatiques. Comme prévu, l'option
spécifiée par l'utilisateur permet de déterminer les dates
d'application et les taux à entrer. Avec l'automatique, le modèle
décide quand et quelle quantité à d'eau à
appliquer. L'utilisateur doit saisir le niveau de stress hydrique pour
déclencher automatiquement l'irrigation, le volume maximum à
appliquer par saison,et l'intervalle de temps minimum entre les applications.
Celles-ci constituent des contraintes qui sont utilisées pour programmer
automatiquement les irrigations (Williams & Sharpley, 1990).
II. L'économie
Sous ce vocable, on regroupe les sous-systèmes
« budgétaire » et « comptable ».
Les règles exigent à ce que l'on prenne en compte le suivi des
coûts de production et de commercialisation des produits. Ces coûts
sont classés en deux catégories à savoir : ceux
dépendant du rendement des cultures que nous pouvons appeler
« des coûts variables » et ceux qui ne
dépendent pas du rendement que nous pouvons qualifier de
« fixes ». Les coûts du travail ainsi que ceux
liés à l'exploitation du sol, sont supposés être
indépendants du rendement réalisé.
D'après Williams J. & Sharpley A. (1999), les
coûts relatifs au fonctionnement doivent être calculés en
dehors du modèle EPIC et sont par la suite intégrés comme
variable dans le fichier du travail du sol. Les coûts dépendant du
rendement et de la gestion sont pris en compte par le modèle EPICet sont
de deux catégories : les coûts des semences et
l'ensemencement. Quant aux prix des cultures, ils sont directement
intégrés dans le paramètre de chaque culture. Les
coûts des semences se calculent comme le produit du taux de
semis10(*) et le cout par
kilogramme. La même le calcul des couts de modification reste le
même que celui des couts des semences. Le cout total par hectare est
obtenu par la sommation des couts liés au fonctionnement des machines,
les semences et les modifications. « La valeur marchande à
l'hectare est basée sur le produit du rendement de la cultureet prix net
de la récolte ». En essayant d'interpréter ce qui suit,
il sied de dire en des termes simples que la recette obtenue est fonction du
rendement réalisé et du prix qui prévaut.
Ce modèle, prenant en compte des aspects
budgétaires, permet non seulement de procéder au calcul du profit
(lequel se calcule en faisant la différence entre les recettes totales
et les couts engagés), mais aussi d'analyser le niveau du risque.
Ainsi, la capacité d'analyser le niveau du risque améliore de
plus en plus la valeur analytique du modèle EPIC pour les études
économiques.
Dans la réalité, le secteur agricole a toujours
présenté des risques énormes, lesquels peuvent être
soit d'origine climatique, etc. Or, nous savons, partant de la théorie
du producteur, que le producteur arrive à produire en combinant les
facteurs de production, lesquels s'achètent sur le marché et
constituent un cout qu'il doit supporter dans la phase de production. Les couts
se répartissent en deux catégories à savoir : les
couts fixes (qui ne dépendent pas de la quantité produite, par
exemple la terre, les machines,...) et les couts variables (qui évoluent
avec la quantité produite par l'agriculteur, par exemple les couts des
semences, de la main d'oeuvre,...). Cependant, comme le disent Williams&
Sharpley, les couts liés au travail et à l'exploitation seront
considérés comme indépendants du rendement
réalisé. Ce faisant, pour faire face aux risques auxquels il fait
face, l'agriculteur doit recourir aux nouvelles technologies ou pratiques de
production, ce qui nécessite à ce qu'il dispose d'un certain
budget.
Par convention, sa contrainte budgétaire est
représentée comme suit : CT= ?
Pi*Xioù CT représente les couts, et ?
Pi*Xi, la somme des couts des facteurs de production, a
vec Pi le prix du facteur correspondant et Xi la
quantité que se procure le producteur au prix fixé. Ceci
étant, nous nous intéresserons à savoir, à travers
cette étude, comment les riziculteurs de la plaine de la Ruzizi
parviennent à allouer leur budget pour adapter leur production à
l'environnement dans lequel ils travaillent afin de maximiser le rendement de
la culture du riz.
III. L'information
De nos jours, l'information constitue un facteur important qui
devait être pris en compte dans les opérations de production car
elle constitue un facteur de production au même titre que les autres,
à savoir : la terre, le capital, le travail, le temps et
l'entrepreneuriat ; et constitue un coût qui doit être
supporté par les agents économiques.
Les marchés en Afrique ont toujours été
caractérisés par des défaillances liées notamment
aux problèmes de l'information, caractérisée comme
incomplète et asymétrique entre les différents acteurs
(producteurs et commerçants en particulier). Cette situation a
été à la base de la mise en place des Systèmes
d'Information de Marché (SIM), lesquels ont été mis en
avant en Afrique subsaharienne pour appuyer les politiques de
libéralisation des filières agricoles. Ils constituent pour ce
faire des puissants outils d'accompagnement de ces politiques et consistent en
une collecte régulière de l'information sur les prix des
produits, des facteurs de production, etc., cela en vue d'assurer la
transparence des marchés et permettre aux acteurs de prendre des
meilleures décisions.L'information a pris de plus en plus de l'ampleur
à travers les SIM, introduits dans la plupart des pays africains vers
les années 80 en vue de renforcer les politiques de
libéralisation des filières agricoles. Cette réforme des
marchés a alors constitué un élément central des
politiques de libéralisation qui avaient été
définies à travers les plans d'ajustement structurel. Ce faisant,
les Etats devaient arrêter leur rôle de régulateur des
marchés (CTA, Octobre 2008).
Normalement les systèmes d'information de Marché
devraient être portés par les agronomes qui se chargeraient de la
diffusion de l'information sur les prix, les maladies et animaux ravageurs,
l'accès à la technologie donnée nécessite la
diffusion de l'information, etc.
Malheureusement, dans la plaine de la Ruzizi, le
système d'information n'est pas assez développé. On trouve
plusieurs sources d'information informelles qui interviennent dans la diffusion
des technologies agricoles. Pour la culture du riz par exemple, plusieurs
projets ont intervenu pour amener les riziculteurs à accroitre le
rendement de leurs cultures, notamment en optant pour des nouvelles
variétés culturales. C'est le cas du projet régional
tenant lieu d'un Programme Intégré de Croissance Agricole dans la
Région des Grands Lacs (du 28 avril au 14 mai 2015) qui s'était
assigné comme visée l'augmentation de la productivité et
l'amélioration de la qualité à travers la promotion de
nouvelles techniques et technologies de production et de
conservation/transformation selon les approches de démonstration en
milieu paysan, l'amélioration de la maitrise de l'eau
(aménagement hydro-agricole) (Programme Intégré de
Croissance Agricole dans la Région des Grands Lacs, 2015).
Les activités incluaient cependant (Programme
Intégré de Croissance Agricole dans la Région des Grands
Lacs, 2015):
· L'introduction de nouvelles variétés
appréciées parles consommateurs et susceptibles de concurrencer
le riz importé ;
· Le renforcement descapacités de quelques
organisations de la plaine autour de la production et la distribution
dessemences de qualité afin d'en diminuer le prix et d'améliorer
la disponibilité ;
· La réhabilitationet la construction
d'aménagements hydro-agricoles avec comme préalable la mise en
place descomités de gestion d'eau dans tous les périmètres
irrigués ;
· La facilitation de l'acquisition deséquipements
de capacité moyenne (batteuses, etc.) et de l'accès aux engrais
(boutiques, petits sachets) ;
· La formation des agriculteurs sur les techniques et
technologies de production (gestionintégrée des maladies et des
ravageurs, utilisation rationnelle des engrais et pesticides,
compostage,Climate-smart agriculture, etc.) ;
· et l'amélioration de l'offre de services de
vulgarisation et deformation sur les techniques culturales adaptées. En
termes de diffusion et partage desconnaissances techniques, l'approche
préconisée pour la filière riz est celle des
champs-écolepaysans (CEP).
IV. L'environnement
Le milieu des années 90 a été
marqué par l'émergence des nombreuses externalités
négatives entrainées par le modèle agricole productiviste.
Ces dernières ont alors fait l'objet d'une étude approfondie par
des acteurs extérieurs à l'agriculture. En France par exemple,
les exploitations agricoles qui jadis sont considérées comme des
entreprises mais qui ne sont cependant pas soumises à l'obligation
extra-financière, les agriculteurs sont de plus en plus amenés
à intégrer les dimensions sociales et environnementales dans leur
acte de production. Ce faisant, ils s'interrogent sur les critères
permettant de qualifier leurs activités,et souhaitent aussi disposer des
méthodes d'évaluation scientifiquement fondées sur la
prise en compte de la performance individuelle ou collective vers une
agriculture durable (Zahm F., 2013).
D'après Capron & Quairel-Lanoizelée, 2006,
Dohou &Berland, 2007 ; parler de la Performance Globale d'une
entreprise revient à évaluer la mise en oeuvre du concept de
développement durable, lequel a été défini par
Stéphany en 2003, comme celui visant
: « à assurer un développement par une
approche globale de la performance maintenu dans le temps et résistant
aux aléas, respectueux d'un système de valeurs explicité,
impliquantdifférents acteurs internes et externes, dans une logique de
progrès continu ». Cette définition revêt un
double aspect : la Responsabilité Sociale des Entreprises
(RSE)11(*) et la
durabilité des entreprises. Partant de ce fait, Zahm (2011) et Zahm
& Mouchet (2013), définissent la performance globale d'une
exploitation agricole comme « son niveau de contribution à une
agriculture durable ».
Retenons cependant que pour définir le concept
« développement durable », nous nous rangeons
derrière la définition proposée par Commission Brundtland,
selon laquelle « il désigne un type de développement
permettant de répondre aux besoins du présent sans pour autant
compromettre la capacité des générations futures à
répondre aux leurs ».
Par analogie, ce concept a été
transplanté au secteur agricole pour donner celui de
« l'agriculture durable », qui a été
définie par Francis & Youngberg en 1990 comme
étant : « une agriculture écologiquement
saine, économiquement viable, socialement juste et humaine
».
Ø Les dimensions de la Performance
Globale
Source : Zahm A. et al., 2013 ; Zahm et al.,
2017
Après avoir passé en revue les
différentes composantes que compte le modèle EPIC et après
y avoir intégré les deux composantes, nous aboutissons à
un nouveau schéma que nous pouvons présenter à partir de
l'ouvrage de Williams & Sharpley (1990) et l'article de Vicien C.
(1991) comme suit :
Source : Adaptation au modèle
proposé par Vicien C., 1991.
251657728 : Relation de réciprocité entre les
composantes du modèle ;
251658752 : Relation non réciproque.
Ce schéma ci-haut décrit est celui qui retrace
les différentes relations pouvant exister entre les composantes du
modèle EPIC.Comme dit ci-haut, ce modèle a été
élaboré vers 1981 aux Etats-Unis pour simuler l'interaction entre
les processus du sol, du climat, de la plante et de la conduite des cultures
dans la production agricole (Williams & Sharpley, 1990). D'après
Vicien C. (1991), un agriculteur devrait utiliser un niveau de technologie qui
puisse dépendre des ressources climatiques, pédologiques,
génétiques, humaines et économiques. Chacune de ces
variables est composée des sous-variables qui influencent chacune en sa
manière la croissance des cultures. La culture du riz se
développe à une température qui se situe entre 25 et 35
°C avec des spécificités au cours du stade de croissance
(stade phénologique) : l'optimum est situé entre 25 et 31
°C pour le tallage et, entre 30 et 33 °C pour l'épiaison
(Moinina A. et al, 2018). D'après l'ORMVAG (2013), « des
températures inférieures à 10°C ou supérieures
à 45°C sont inappropriées pour le riz ». Avec ces
conditions climatiques que présente la plaine de la Ruzizi, la culture
du riz s'avère être de plus en plus propice. Cependant, notre
travail s'attachera à voir l'impact qu'a cette température sur le
développement de culture. D'après Williams & Sharpley (1990),
si la surface du sol n'est pas nue, alors la température au niveau de la
surface peut être considérablement affectée par la
quantité de la couverture (les résidus de différentes
cultures, etc.). Aussi, des pluies abondantes entrainent la chute des
rendements des cultures (Moinina A. et al., 2018). En moyenne, la culture du
riz supporte une quantité annuelle des pluies variant entre 450 et 600
mm (Tajani M. et al., 1997). Généralement, la riziculture se fait
selon quatre grands écosystèmes connus : la riziculture
irriguée, la riziculture inondée, la riziculture pluviale et la
riziculture de submersion profonde (Khush G., 1997).
IV.1. La culture du riz en
République Démocratique du Congo
Depuis le XVème siècle, le riz
pluvial est cultivé en République, où il a
été introduit par l'arrivée des Arabes. Il fallait alors
attendre les années 50 pour pratiquer la culture irriguée. Les
deux types subsistent jusqu'à nos jours, avec une prédominance de
l'agriculture pluviale, qui occupe à elle seule 98 % de l'espace
cultivé contre 2 % seulement pour l'agriculture aquatique. Quatre
provinces réalisent l'essentiel de la production totale du pays,
à savoir la Province Orientale (28%), le Maniema (20%), l'Equateur (13%)
et le Kasaï Oriental (11%). Elles parviennent à réaliser 72
% de la production au niveau national. La riziculture aquatique est
rencontrée à Kinshasa, dans la plaine de la Ruzizi, à
l'Equateur (Mbandaka, Bumba), dans la Province Orientale (Kisangani), et dans
le Bas-Congo (à Mbanza-Ngungu, Mawunzi). En République
Démocratique du Congo, la riziculture reste l'apanage des petits
producteurs qui exploitent en moyenne 0,50 hectare en culture sèche et
0,20 hectare en culture inondée pour des rendements respectifs allant de
1 à 3 tonnes de paddy par hectare (Stratégie Nationale de
Développement de la Riziculture de la République
Démocratique du Congo, 2013).
Dans la plaine, la culture du riz connait deux saisons de
production par an, et chacune dure environ quatre mois. Cependant, il est
difficile d'identifier la date de début et celle de la fin de chacune
d'elles, ce qui pousse les agriculteurs chacun de sa part, à planter
quand il se sent prêt à le faire. Aussi, il se pose des
problèmes d'eau dans certains endroits du fait du vieillissement des
barrages qui ne sont pas bien entretenus. L'adoption des nouvelles techniques
de production et des nouvelles variétés des semences a permis aux
riziculteurs d'accroitre leur production et partant leur revenu.Le rendement
est passé de 2,5 à 6 voire 8 tonnes à l'hectare entre 2010
et 2018(Aluma B., 2019).
IV.2. La revue de la
littérature empirique
Les méthodes pour évaluer les impacts
climatiques sur l'agriculture et les évaluations des stratégies
d'adaptation ont été affinées pendant de nombreuses
années et largement utilisées par les scientifiques, les services
de vulgarisation, les agriculteurs commerciaux et les gestionnaires de
ressources. Un défi majeur auquel toutes les évaluations
agricoles doivent faire face est l'analyse des impacts biophysiques et
socioéconomiques importants, parce qu'ils doivent être
dérivés d'interactions complexes parmi les systèmes
biophysiques et socioéconomiques qui sont fondamentalement difficiles
à modéliser (United Nations Framework Convention on Climate
Change, 2013).
Les modèles de simulation de culture sont
fréquemment utilisés pour estimer l'impact du changement
climatique sur la production agricole.Cependant, peu d'études ont
évalué la performance du modèle d'une manière que
la plupart des chercheurs ont pratiquée études d'impact sur le
climat (Xianzeng N. et al., 2008). Quand bien même elles parvenaient
à le faire, les résultats paraissent différents selon les
régionsou les milieux.
En 2008, Xianzeng N. et al., menaient une étude sur la
fiabilitéet l'incertitude du modèle EPIC induite par les
données d'entrée pour estimer l'impact du changement climatique
sur les rendements de sorgho dans les Grandes Plaines
américaines.L'objectif que ces auteurs s'étaient assignés
était d'examiner la fiabilité du modèle EPIC dans la
simulation des rendements du grain de sorgho dans les grandes plaines
américaines sous différents aspects climatiques au cours des
années avec des précipitations et températures normales et
extrêmes. Aussi, ils se sont servis d'un ensemble de données
d'entrée qui n'étaient pas appropriées au site sur lequel
ils menaient leur étude, en vue d'étudier les incertitudes du
modèle. Il s'agit des données historiques issues d'essais du
Centre expérimental de Mead. Les résultats auxquels ils avaient
abouti affichaient une fiabilité globale de 56 % avec une moyenne de
l'erreur relative absolue de 29 %. La fiabilité dépendant
essentiellement des classes de climat et des traitements à l'azote, il y
avait 69 % des probabilités que les incertitudes causées par les
données d'entrée soient limitées à moins de 20 % de
la moyenne de l'erreur relative absolue, notée absRE. Ces
résultats leur avaient permis d'affirmer que le modèle EPIC peut
être utilisé pour les études d'impact des changements
climatiques mais seulement il fallait encore fournir des efforts plus amples
pour améliorer la précision de la simulation des réactions
des cultures à des conditions extrêmes de stress hydrique. Vicien
C. en 1991 quant à lui, s'était servi du modèle EPIC pour
tenter de construire une fonction de production du type
« d'ingénieur » qui allait prendre en compte des
ressources climatiques, pédologiques, génétiques, humaines
et économiques. Son objectif était de ressortir la relation
input-output en utilisant les données qui sont proches de
l'expérimentation qui allaient permettre d'utiliser une
méthodologie économétrique afin de mettre en place une
fonction de production qui représenterait tous les éventails de
choix possibles, en reproduisant toutes les situations au champ. Le produit
spécifique de son étude était le blé et elle avait
été menée en Argentine et en France. Les résultats
des estimations, obtenus en recourant à la régression
linéaire multiple, présentent un coefficient de
détermination de 0,97 (soit 97 %) traduisant le fait que les variables
retenues dans son modèle expliquaient à 97 % le rendement de la
culture du blé. Quant à nous, nous appliquons le modèle
à la culture du riz dans la plaine de la Ruzizi en République
Démocratique du Congo. Le point de démarcation entre mon travail
et les leurs reste l'intégration de l'aspect
« information » et « environnement » au
modèle en le complétant, aspect non pris en compte par plusieurs
auteurs notamment Vicien C. (1991), dont l'article constitue notre
référence.
Chapitre Deuxième : PRESENTATION DU
MILIEU ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
|
Dans cette section, il est question de présenter
brièvement le milieu dans lequel l'étude s'est
déroulée ainsi que la méthodologie à laquelle nous
avions recouru pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés
dans ce travail.
2.1. PRESENTATION DU
MILIEU : LA PLAINE DE LA RUZIZI
Située de part et d'autre de la rivière Ruzizi,
qui assure la communication des lacs Kivu et Tanganyika sur 117 Km, entre les
deux lacs précités (le lac Kivu dans sa partie Nord et le lac
Tanganyika dans sa partie Sud), la plaine de la Ruzizi est une immense plaine
traversée par 13 affluents qui alimentent la rivière Ruzizi et
collectent une partie des eaux venant des montagnes environnantes qui
connaissent deux saisons annuelles de pluie qui les humectent. Cette zone (la
plaine de la Ruzizi) connait des échanges économiques importants.
Partagée entre trois pays, membres de la CEPGL (Communauté
Economique des Pays des Grands Lacs) à savoir : le Rwanda, la
République Démocratique du Congo et le Burundi ; la plaine
de la Ruzizi est une zone de production et compte une superficie de
175 000 ha des terres emblavées, répartie en raison de 2 200
ha pour le Rwanda, 80 000 ha pour la République Démocratique
du Congo et 93 000 ha pour le Burundi (CEPGL, 2015).« La plaine
de la Ruzizi constitue un marché potentiel des villes avoisinantes et
offre beaucoup d'opportunité en termes de développement
régional : (i) une forte potentialité en ressources en eau et en
terres ; (ii) une opportunité de marché régional ; et
(iii) des partenaires économiques de part et d'autres des
frontières.La population urbaine de ces villes avoisinantes
dépasse les 2 millions d'habitants : Bujumbura (800 000), Kamembe (30
000), Bukavu (1,2 millions) et Uvira (200 000). A cet effectif s'ajoutent plus
de 1 300000 habitants de population rurale vivant dans les environs de la
plaine dans les trois pays. Il faut également prendre en
considération une agro-industrie active, notamment dans la brasserie,
à même d'utiliser les céréales produites au niveau
de la plaine; ce qui ferait de cette plaine une zone de production
privilégiée» (CEPGL, 2015, p 1).
Du point de vue de son climat, la plaine de la Ruzizi connait
un climat du type semi-aride dû essentiellement à sa situation
géographique à l'Ouest de la crête Congo-Nil, qui restreint
les influences maritimes des alizés en provenance de l'Océan
Indien. Il se caractérise par deux saisons : la saison pluvieuse
qui s'étend sur à peu près six mois et la saison
sèche qui couvre le reste des mois. La température moyenne y est
de 24 degrés Celsius tandis que celle maximale et minimale sont
respectivement de 38 et 14 degrés Celsius. Les précipitations
varient annuellement entre 800 et 1 000 mm.Les sols sont d'origines
alluvionnaires et sont de plusieurs catégories : argileuses,
argilo-sableuses, sablo-argileuses et sablonneuses. Certains d'entre eux sont
formés le long des collecteurs de la rivière Ruzizi (sur des
alluvions fluviales récentes) et sont par conséquent
considérés comme les meilleurs de la plaine.Ils ont une texture
plutôt sablo-argileuse à parts presque égales
« sable-argile ». Quant à la
végétation de la plaine de la Ruzizi, elle est sujette aux
pressions issues des activités agricoles et pastorales des populations
vivant dans le milieu. Elle se scinde en cinq types à savoir : les
savanes herbeuses, les savanes boisées, les bosquets xérophiles,
les marais et prairies, et les forêts.Les feux de brousse, la pression du
cheptel et les défrichements successifs pour la mise en culture des
terres ont réduit la densité des couverts ligneux (CEPGL,
2015).
Notons cependant qu'en dépit de ses multiples
potentialités, la plaine de la Ruzizi reste confrontée aux
multiples défis entre autres celui de l'insécurité
alimentaire, due notamment à une absence des politiques incitatives
pouvant stimuler les investissements dans la production animale et
végétale, ainsi qu'une faible compétitivité des
produits face à ceux extérieurs. Ce dernier aspect entraine alors
des faibles investissements dans les facteurs de production. L'on signale
mêmement des différences en matière de législation
agricole, d'élevage et de commercialisation des produits dans les trois
pays (CEPGL, 2015).
Source : CEPGL, 2015. Annexe 1, p 2.
2.2. APPROCHE
METHODOLOGIQUE
En sciences sociales comme dans d'autres sciences, l'approche
méthodologique renvoie à la façon dont on a
procédé pour construire son raisonnement ou sa pensée.
Dans cette section, il s'agira de montrer et de faire comprendre aux
prétendants lecteurs, les processus utilisés pour la collecte des
données, leur analyse (traitement) et leur interprétation afin
d'aboutir aux résultats valables.Etant donné une insuffisance des
données statistiques dont a toujours fait preuve notre pays en
général et la province du Sud-Kivu en particulier, le recours aux
données primaires en nous servant du questionnaire d'enquête et
des groupes d'entretien, s'est avéré être la voie
exigée. Ont été concernés par l'enquête, les
individus oeuvrant dans la production du riz dans la plaine de la Ruzizi. Il
s'agit des producteurs considérés comme acteurs directs12(*), regroupés au sein des
ménages. Les informations que nous recherchions en contactant ces
acteurs concernaient entre autres : les rendements de leurs cultures en
périodes de récolte (deux saisons culturales sont à
signaler dans la plaine de la Ruzizi à savoir : la saison A (qui
commence au mois de Septembre jusqu'au mois de janvier), et la saison B (qui a
cours au mois de février jusqu'au mois de Juin), les coûts des
intrants qu'ils utilisent dans les processus de production : les prix des
semences, les prix des engrais, les prix des produits phytosanitaires, etc.
Puisque nous avions intégré les aspects
« information » et « environnement »,
il est question de mesurer l'impact de ces variables sur le rendement de la
riziculture dans la plaine de la Ruzizi.
La question qui se pose pour ce faire est alors de savoir
« Pourquoi avoir orienté l'étude uniquement dans la
plaine de la Ruzizi ? » Le choix de ce milieu se justifie
par plusieurs éléments. Tel que nous l'avions
évoqué précédemment,la demande du riz ne cesse
d'augmenter étant donné la croissance démographique et son
utilisation dans l'industrie agroalimentaire (notamment dans l'usine brassicole
qui consomme 2 800 tonnes par an), ce qui doit entrainer l'accroissement
de l'offre (après l'adoption des nouvelles techniques culturales, la
production est passée de 2,5 tonnes par hectare à 7,5 tonnes par
hectare), dans lequel la plaine de la Ruzizi a un rôle primordial
à jouer, vu sa proximité avec la ville de Bukavu et celle
d'Uvira, les deux principales villes de la province du Sud-Kivu. Aussi, le riz
produit localement occupe une place de choix sur un marché qui
était jadis couvert en grande partie par le riz provenant de la Tanzanie
et du Pakistan (Aluma B., 2019). A ces facteurs ci-haut cités, nous y
ajoutons le fait que « les zones de production du riz sont
localisées dans les périmètres dans lesquels les
infrastructures d'irrigation sont fonctionnelles » (Furaha G.,
2017-2018, p 23). Nous partirons des espaces répertoriés par
cette auteure dans le cadre de sa thèse, laquelle fait apparaitre 9
périmètres en République Démocratique du Congo, 38
au Burundi et 1 au Rwanda, lequel est divisé en 4 zones.
Pour recueillir les données nécessaires à
notre étude, étant donné que nous ne disposions pas du
nombre exact des riziculteurs que compte la plaine de la Ruzizi dans sa partie
congolaise, un échantillon de 80 riziculteurs (dont 50 riziculteurs
à Luvungi et 30 à Luberizi) a été retenu, cela
compte tenu des contraintes temporelles, financières, humaines, etc. La
récolte est intervenue durant une semaine, soit du 23 juin 2019 au 30
juin 2019, en raison de 3 jours par milieu. Nous avions utilisé
l'enquête électronique, en faisant recours à l'Open Data
Kit (ODK) qui nous a permis de collecter les informations auprès des
répondants. Pour les repérer, nous nous placions respectivement
à la Coopérative Paysanne pour l'Intensification Agricole et le
Développement (COOPIAD) à Luvungi et à la
Coopérative Solidaire des Producteurs des Denrées Alimentaires
(COOSOPRODA) à Luberizi, où nous attendions les premiers venus
qui une fois interviewés, nous leur demandions de nous indiquer une
autre catégorie d'individus remplissant les mêmes
caractéristiques, et donc qui pratiquent la riziculture.A cet effet,
l'échantillonnage « Boule-De-Neige » ou
« Snow Ball Sampling » a été
utilisé.
Ø Approche économétrique : la
régression multiple
Un travail scientifique doit suivre une certaine
démarche méthodologique dans le but de déboucher sur des
résultats scientifiquement valables. Pour atteindre notre objectif
fixé, nous avons fait recours à une régression multiple,
laquelle nous a permis de prédire l'effet sur la variable
dépendante (le rendement du riz), d'une série des variables dites
expliquées, nous servant des Moindres Carrés Ordinaires (MCO).
Ayant fait recours à la fonction de production
linéaire, nous avons alors cherché la relation input-output.
L'hypothèse est que la fonction de production des riziculteurs est du
type d'ingénieur qui prend en compte les facteurs non biologiques dans
le processus de sa construction.
D'après Boussard (1987), « ce
procédé nous permet donc de représenter
l'hétérogénéité de situations au niveau des
exploitationsagricoles, aussi bien dans une région que dans un pays de
sorte que l'on pourra construire des fonctions de productiontant au niveau de
la ferme individuelle qu'au niveau dela région ou du pays en employant
une certaine méthoded'agrégation. Dans le dernier cas il s'agira
de l'enveloppede plusieurs fonctions de production ».
Selon Vicien (1989), « si on utilise les
données obtenues au moyen de lasimulation comme s'il s'agissait des
données réelles récoltéessur le terrain on pourra
ajuster des fonctions deproduction, en employant une méthodologie
économétrique ».Etant donné que nous avons
manipulé des données quantitatives et avions plus d'une variable
explicative (Bourbonnais R., 2015), nous avions fait appel à la
régression multiple, dont le modèle retenu est le
suivant :
= pour t = 1,..., n.
Pour sélectionner les variables explicatives
significatives, c'est-à-dire les variables qui influent sur le rendement
des riziculteurs, nous partirons de la technique dite « Backward
elimination » ou « la technique d'élimination
progressive ». Pour atteindre le but que s'est fixé ce
travail, en s'inspirant de l'article de Vicien C. (1991), le rendement des
cultures à l'hectare (du riz pour notre cas) constituera notre variable
dépendante, les variables indépendantes étant : la
main d'oeuvre ou le facteur travail : L ;
l'équipement en matériel agricole pour la culture du riz
:Ma ; le fertilisant : F ;
le traitement phytosanitaire : Tp(Vicien C.,
1991). A cette liste des variables indépendantes, nous
intégrerons pour ce faire : l'environnement :
En(en considérant l'exposition de l'exploitation aux
événements climatiques, notamment la sécheresse,
phénomène actuellement alarmant) et
l'information :In.Notre modèle de
départ est formalisé comme suit :y =a0 + a1
L+ a2 Ma+ a3 F + a4Tp+ a5En +
a6 In + u
Le terme aléatoire u, que l'on appelle
l'erreur du modèle, tient un rôle trèsimportant dans la
régression. Il permet de résumer toute l'information qui n'est
pasprise en compte dans la relation linéaire que l'on cherche à
établir entre Y et X,c'est-à-dire les problèmes de
spécification, l'approximation par la linéarité,
résumer lerôle des variables explicatives absentes, etc. Comme
nous le verrons plus bas, lespropriétés des estimateurs reposent
en grande partie sur les hypothèses que nousformulerons à propos
de u. En pratique, après avoir estimé les
paramètres de larégression, les premières
vérifications portent sur l'erreur calculée sur les
données (onparle de "résidus") lors de la modélisation
(Bourbonnais R., 2015).
Le modèle que nous venons de spécifier n'est
qu'une simplification de la réalité.En effet, ne retenir que les
variables ci-haut pour expliquer le rendement des cultures est insuffisant ; il
existe plusieurs autres facteurssusceptibles d'expliquer le pourquoi de non
optimisation de la production du riz. D'où le terme aléatoire qui
synthétise l'ensemble de ces informations nonexplicitées dans le
modèle. On retrouve à titre illustratif des variables relatives
aux aspects environnementaux.
Notre étude a pour objectif d'estimer une fonction de
production propre aux riziculteurs de la plaine de la Ruzizi en utilisant le
modèle EPIC et établir par conséquent les rapports
inputs-outputs des différentes combinaisons factorielles, dans le but de
refléter un maximum des possibilités techniques dont disposent
les riziculteurs de la plaine de la Ruzizi en République
Démocratique du Congo. A part cet objectif, un autre est envisagé
: d'évaluer la fiabilité du modèle13(*) dans la plaine de la Ruzizi en
y intégration l'aspect « information » et
« environnement » aux 9 composantes qu'il compte.
Nous servant du modèle développé par Vicien C. (1991),
nous avons obtenu le modèle suivant :y = a0 +
a1 L+ a2 Ma+ a3 F + a4 Tp+
a5Se + a6 In + u où L :
représente la main d'oeuvre ; Ma : le matériel agricole
ou équipement ;F : la quantité de fertilisant
utilisé ; Tp : le traitement phytosanitaire ; Se :
composante retenue pour l'environnement. Elle sous-entend l'exposition de
l'exploitation à la sécheresse et In : l'information.
Ø Les tests de validation du modèle de
régression linéaire
Au niveau global, les indices qui permettent de juger la
qualité de la régression effectuée sont:
· Le coefficient de détermination
R2 : il est le carré du coefficient de
corrélation multiple et sert à mesurer la qualité de
l'ajustement entre les variables de l'analyse. Il s'interprète comme le
pourcentage de la variance de la variable à expliquer restitué
par le modèle. Plus il est proche de 1, plus les valeurs
observées calculées par le modèle sont proches ;
· Le test de Fischer : dont la
valeur calculée F, permet d'apprécier l'influence de l'ensemble
de variables explicatives. Il permet de tester si le modèle
linéaire rend compte de manière significative le comportement de
la variable dépendante. Si on a n observations et p variables,
F calculé est significatif au seuil critique retenu et à (p,
n-p-1) degré de liberté, si sa valeur est supérieure
à celle de F théorique pour les mêmes
références. Il permet ainsi de juger de la validité des
résultats, autrement dit, de la qualité des modèles
sélectionnés ;
· Le test de Student : sur la
signification individuelle des coefficients de chaque variable explicative
permet d'en apprécier la valeur explicative et selon le cas, la faire
ressortir du modèle. Il permet de savoir si le coefficient du
modèle est significativement différent de zéro. Si (t)
calculé est supérieur à (t) théorique, on accepte
que le coefficient soit significativement différent de zéro.
Ø Description des principales variables de
l'étude : tableau synthèse
Variables
|
Acro.
|
Modalités
|
Impact
|
Variable Dép.
|
|
Rendement par ha
|
y
|
Il est une variable quantitative ou mesurable. Il
désigne le rapport de la production par la superficie totale
cultivée ou emblavée.
Il sera exprimé en kilogrammes par hectare.
|
|
Variables Indép.
|
|
Main-d'oeuvre
|
L
|
Variable quantitative : elle est mesurée en
référence à la quantité de facteur travail
utilisé. Nous allons considérer le nombre d'individus par
hectare.
|
+
|
Equipement
|
Ma
|
Variable quantitative : il s'agit ici de l'ensemble de
tous les matériels agricoles utilisés pour la riziculture. Il
sera mesuré en prenant le cout moyen d'acquisition.
|
+
|
Traitement phytosanitaire
|
Tp
|
Variable quantitative : il désigne l'ensemble des
produits utilisés par les riziculteurs pour faire face aux animaux
nuisibles et autres maladies. Il sera exprimé en unité
monétaire par hectare (le franc congolais sera pris comme
référence).
|
+
|
Fertilisant
|
F
|
Variable quantitative : il s'agit de la quantité
de fertilisant nécessaire pour assurer un bon rendement. Le kilogramme
par hectare sera retenu comme unité de mesure.
|
+
|
Environnement
|
En
|
Variable quantitative : il est complexe dans son
ensemble. Par manque des données disponibles, nous nous limiterons
à l'exposition à la sécheresse qui sera mesurée en
utilisant la superficie asséchée.
|
-
|
L'information
|
In
|
Variable catégorielle : elle renvoie à
l'accès à l'information dont ont besoin les riziculteurs lors du
processus de production. Elle sera mesurée en référence
à trois types d'information : accès à l'information
sur les techniques de production, sur les intrants et du marché. On
attribuera la note 3 à celui qui aura accès à ces trois
types d'information, 2 à celui qui aura accès à deux
types, 1 à celui qui a accès à un seul type et 0 à
celui qui n'a pas accès à l'information.
|
+
|
Source : Nos analyses nous servant du
modèle de Vicien C., 1991.
Analyse de données : Les
données que nous avions collectées l'ont été
grâce à l'Open Data Kit (ODK), les graphiques ont
été réalisés à l'aidede Microsoft EXCEL.
Quant à l'analyse, nous avions fait recours aux logicielsde traitement
Eviews dans sa version 8 ainsi que SPPS dans sa version 20.0. Ces derniers nous
ont servi dans l'analyse statistique des données.EXCEL et SPSS nous ont
aidés respectivement dans le traçage des graphiques et tableaux.
Quant à la régression, elle a été faite avec le
logiciel Eviews.
Chapitre Troisième : ANALYSE,
TRAITEMENT ET DISCUSSION DES RESULTATS DE L'ETUDE
|
Ce chapitre est celui consacré à l'analyse et au
traitement des données recueillies sur le terrain auprès des
riziculteurs de la plaine de la Ruzizi. Dans cette partie, nous
présenterons les résultats issus des données
collectées et analysées, en essayant de suivre un plan qui
comprend cinq points dont : le premier sera celui du profil de
l'enquêté ; le deuxième présentera la structure
de l'exploitation ; le troisième sera celui qui traitera des
questions relatives à la production et aux intrants ; le
quatrième, l'accès à l'information et enfin le
cinquième et le dernier, se bornera à présenter les
résultats issus de la régression multiple, laquelle permettra de
vérifier la fiabilité du modèle que nous estimons.
I. Profil de
l'enquêté
Tableau n° 1 :
Caractéristiques des ménages
Variables
|
Tous les milieux
|
Luvungi
|
Luberizi
|
Sexe
|
Hommes
|
70 %
|
70 %
|
73,3 %
|
Femmes
|
30 %
|
30 %
|
26,7 %
|
Age
|
35,77 ans
|
37 ans
|
34 ans
|
Taille du ménage
|
7 personnes
|
8 personnes
|
7personnes
|
Ancienneté dans l'agriculture
|
12,76 ans
|
13,18 ans
|
12,06 ans
|
Ancienneté dans la riziculture
|
10,69 ans
|
11,06 ans
|
10,06 ans
|
Source : Nos analyses avec SPSS 20.0
Dans la plaine de la Ruzizi en général, et
à Luvungi & Luberizi en particulier, l'agriculture constitue
l'activité principale de plusieurs individus. On cultive le riz, la
tomate, le maïs, le haricot, etc. Bon nombre de champs sont occupés
par le riz, surtout la partie où l'irrigation est possible. Dans les
coins où il est difficile d'irriguer, on cultive le maïs, le
haricot ou toute autre culture pluviale.
Le riz constitue la spéculation la plus
pratiquée et constitue la source principale des revenus de bon nombre
d'acteurs qui le cultivent. Les revenus issus de la vente de ce produit leur
permettent alors de subvenir aux besoins de leurs familles notamment :
l'alimentation, la scolarisation des enfants, les soins de santé,
l'habillement, etc. Les résultats à notre possession montrent que
dans les milieux où notre terrain s'est réalisé (Luvungi
et Luberizi) : 98,8 % des individus ont pour activité principale
l'agriculture tandis que 1,2 % a pour une activité principale autre que
l'agriculture, l'enseignement.Ceci n'est cependant pas surprenant car certaines
études (Note de Politique Agricole de la RDC, 2009 ; Code Agricole
Congolais, 2008) montrent que l'agriculture est pratiquée par plus de 70
% de la population congolaise et qui vit cependant dans les milieux
ruraux.D'après le Code Agricole Congolais : « La
République Démocratique du Congo est un vaste pays à
vocation agricole, dont les activités ont toujours été une
tradition,avec une population de près de 70 % vivant en milieu rural
etdépendant de cette activité [...] ».Cependant, une
étude menée en 2012 par A. Balika montre quant à elle que
dans la Province du Sud-Kivu, 87 % de la population s'occupe de l'agriculture.
Qu'il s'agisse de Luvungi ou de Luberizi, la situation reste la même. A
Luvungi, 98 % de nos répondants s'occupent de l'agriculture tandis que 2
% seulement ont une autre activité à part l'agriculture. La
situation semble être la même à Luberizi où nous
avons trouvé que les 100 % de nos répondants avaient comme
activité principale, l'agriculture. En parlant de cette activité,
il faut comprendre qu'il s'agit bel et bien de la riziculture. Celle-ci est
pratiquée en majorité par les hommes qui sont majoritaires et
représentent 70 % de notre échantillon tandis que les femmes ne
représentent que 30 % de ce dernier. Les informations à notre
possession nous ont laissésentendre que les femmes ne s'occupaient jadis
de la riziculture dans la plaine de la Ruzizi mais actuellement, elles
commencent à intégrer progressivement cette activité.
C'est ce qui justifie d'ailleurs la faible proportion ou participation de la
femme dans les activités rizicoles. Aussi, il a été
prouvé que la riziculture est une activité qui exige trop de
sacrifices de la part des acteurs, ce qui fait à ce que les femmes en
consacrent moins de temps et la plupart de leur temps aux travaux
ménagers. Une étude menée sur la riziculture dans la
plaine de la Ruzizi par Furaha G. en 2017, montre que les femmes sont moins
présentes dans la riziculture que nous soyons au Rwanda, au Burundi ou
en RD Congo. Dans ce dernier, elles représentaient 23 % de
l'échantillon contacté. Les résultats montrent que la
faible participation de la femme dans la riziculture reste due aux
critères socio-économiques que ne remplissent pas souvent cette
catégorie. Quant à Mukenge A. (2018), la riziculture dans la
plaine de la Ruzizi est une activité de rente, d'où la
présence élevée des hommes. Ses résultats montrent
toujours une forte prépondérance des hommes dans la riziculture
avec 51,79 %à Bwegera et 64,1 % à Luberizi, contre 48,31 et 34,32
% des femmes respectivement à Bwegera et à Luberizi. Notons
cependant que l'ancienneté dans cette activité est variable selon
les individus. En lisant les résultats qui apparaissent dans le tableau
ci-haut, nous remarquons que tant à Luvungi qu'à Luberizi, la
moyenne de l'ancienneté est de 12,76 ans dans l'agriculture tandis
qu'elle est de 10,69 ans dans la riziculture. Il se remarque que ces moyennes
sont élevées à Luvungi qu'à Luberizi, mais il est
difficile de dire le pourquoi de cette différence. Toutefois, il sied de
préciser que le nombre d'années dans l'agriculture n'est pas
synonyme du nombre d'années dans la riziculture car on peut trouver un
agriculteur non riziculteur.
Nous l'avions vu précédemment, les hommes
restent prédominants dans la riziculture pratiquée dans la plaine
de la Ruzizi, aussi l'on signale une forte proportion des jeunes dans cette
activité, laquelle exige beaucoup de sacrifices. Elle est exercée
par les individus dont la moyenne d'âge est de 35,77 ans, avec 23 ans
comme l'âge du répondant le moins âgé et 60 ans, le
plus âgé.Comme on peut le constater à travers les
résultats à notre possession et tenant compte des
réalités vécues sur le terrain, les riziculteurs sont
essentiellement jeunes, avec 73,8 % ayant moins de 40 ans. A Luvungi, la
majorité des exploitants rizicoles a un âge compris entre 27 et 40
ans tandis qu'à Luberizi, la majorité est jeune, dont l'âge
varie entre 20 et 50 ans. En ce qui concerne la composition, le tableau ci-haut
présenté affiche une taille de ménage qui est de 7
personnes pour l'ensemble des répondants, avec environ 8 personnes
à Luvungi et 7 à Luberizi. Ces résultats rencontrent en
partie ceux trouvés par Mukenge A. en 2018, dans son étude sur
l'analyse des impacts socioéconomiques multidimensionnels du changement
climatique sur la production rizicole dans la plaine ; ainsi que ceux de
Plaza C. (2006-2007), respectivement selon lesquels : « la
taille de ménage de la plaine de la Ruzizi se situe autour de 7
personnes » et « la taille moyenne des ménages
interrogés est de 7 personnes dans le territoire d'Uvira ».
Néanmoins, ces résultats semblent s'éloigner de ceux de
l'enquête 1-2-3 réalisée en 2004-2005, qui nous
présente une taille de 5 personnes comme taille moyenne de l'ensemble du
pays. En comparant nos résultats trouvés avec ceux des autres
études menées en RD Congo, on remarque qu'ils tendent vers ceux
présentés dans le Document de la Stratégie de Croissance
et de Réduction de la Pauvreté-DSCRP qui sont tels que :
« En moyenne, un foyer congolais comporte 6 membres ».
Figure n° 1 : Répartition selon le
niveau d'étude des producteurs par sexe
Source : Nos analyses avec SPSS 20.0
En ce qui concerne le niveau d'instruction des riziculteurs,
ces derniers sont caractérisés par un niveau d'étude plus
faible. L'on note la prédominance des producteurs à niveau
d'étude secondaire, qui représentent 51,2 % de notre
échantillon, ceux du niveau primaire qui représentent 33,8
% ; les individus analphabètes qui représentent 10 % et
enfin ceux universitaires qui sont minoritaires, et représentent 5 %.
Les études menées par d'autres chercheurs en l'occurrence de
Furaha G. (2017) montrent que dans la plaine de la Ruzizi, 60 % des individus
ont un niveau d'étude secondaire, 20 % ont un niveau primaire, 17,5 %
sont analphabètes et 2,5 % sont des universitaires. La tendance est la
même pour Mukenge A. (2018) qui avait trouvé 43,94 % ; 34,85
% ; 13,64 % et 7,58 % respectivement pour le secondaire, primaire,
analphabète et universitaire, cela à Luberizi. Faute des moyens
suffisants pour faire scolariser les enfants, bon nombre d'individus se voient
arrêter leurs études en niveau secondaire. Aussi, certains parents
estiment que si une fois leurs enfants savent lire et écrire, cela peut
leur suffir. En lisant la tendance que ressort ce tableau, il se remarque que,
de tous les niveaux d'étude, la proportion de la femme reste faible.
Aucune parmi celles enquêtées n'a un niveau universitaire ;
12,50 % ont un niveau secondaire ; 13,80 ont un niveau primaire et enfin
3,80 % sont analphabètes. Nous présumons à cet effet que,
du fait que les femmes sont marginalisées dans la société
africaine, elles ne sont pas scolarisées. Certains estiment que la place
de la femme se trouve à la cuisine ou elle est vouée à
réaliser les travaux ménagers ou encore elle doit se marier,
raison pour laquelle il n'est pas nécessaire de la scolariser.
Toutefois, on peut aussi remarquer que les hommes ayant aussi un niveau
d'étude universitaire sont peu nombreux. Faute des moyens, les parents
ont du mal à supporter les frais académiques de leurs enfants,
raison pour laquelle ils sont nombreux à avoir un niveau d'étude
secondaire.
Ø Situation
matrimoniale des producteurs par localisation
Figure n° 2 :
Répartition selon la situation matrimoniale et selon la
localisation
Source : Nos analyses avec SPSS 20.0
Ce graphique nous renseigne sur l'état matrimonial des
enquêtés ainsi que leur localisation. Trois modalités y
apparaissent pour l'état matrimonial, à savoir :
célibataire, marié et veuf (ve). Il se remarque que les
mariés en ressortent majoritaires avec 68,8 % de notre
échantillon, ensuite les célibataires qui représentent
27,5 % et enfin les veuf (ve)s qui sont une minorité et
représentent 3,8 %. La riziculture constitue une activité de
rente comme l'a souligné Mukenge A. en 2018. Cela signifie que le riz
constitue une spéculation qui est commercialisée après
production. La forte proportion des mariés dans cette activité se
justifie par le fait que la riziculture constitue une profession
(activité principale) de 98,8 % de la population, ce qui fait à
ce que les parents devraient la pratiquer pour assurer la survie de leurs
familles en satisfaisant les besoins familiaux : l'alimentation, la
scolarisation, les soins de santé, l'habillement, etc. De même que
les mariés, les veufs (ves) s'en servent aussi pour subvenir aux besoins
de la famille. Quant aux jeunes célibataires, ils pratiquent
l'agriculture pour subvenir à leurs besoins. Une source contactée
a montré que pour des cultures destinées à la vente, on
pratique la riziculture tandis que pour l'alimentation, on cultive le manioc.
En interprétant ce graphique, les célibataires constituent une
majorité à Luvungi (16,20 %) qu'à Luberizi (11,20
%) ; situation pareille pour les mariés à Luvungi (42,50 %)
contre 26,20 % à Luberizi. Les veufs (ves) quant à eux ne
représentent que 3,80 % et ont été localisés
uniquement à Luvungi. De ce qui précède, rien ne nous
rassure que la tendance reste la même pour toute la plaine de la
Ruzizi.
II. Structure de
l'exploitation
La localisation de l'exploitation constitue un facteur
important dans la conduite de la riziculture. Les riziculteurs qui veulent se
lancer dans cette activité préfèrent acquérir les
terres (pour l'achat ou pour la location) en fonction de plusieurs
facteurs notamment l'accès à l'eau d'irrigation. A Luvungi
comme à Luberizi, les agents sont indifférents en ce qui concerne
la localisation des exploitations. Les sites les plus connus et les plus
exploités à Luvungi se trouvent être Kakamba, Rurambira et
Rugoze (Nyanzigo, Ndogombo, Kigoko, Nyakagobe) tandis qu'à Luberizi,
certaines sources nous ont laissés entendre que l'on compte 7 blocs de
culture du riz dont : Kibumba, Kagaragara I, Kagaragara II, Mukama, Sango
Ier, Gashiru et Sango II. Ces sites sont classés selon
l'accès à l'eau d'irrigation. Cependant, il a été
remarqué, à travers les résultats de nos analyses qu'il y
a disponibilité des terres dans la plaine de la Ruzizi tant pour l'achat
que pour la location. Ceci a été confirmé par 100 % des
personnes rencontrées qui ont affirmé que les terres sont
disponibles pour celui qui veut pratiquer la riziculture dans la plaine de la
Ruzizi, et donc à Luvungi et à Luberizi, nos deux milieux
d'étude. Comme il a été remarqué, 40 %-56 %-2 %-2
%des exploitations à Luvungi ont été acquises
respectivement par achat-location-don-héritage tandis que 18
%-12%acquises respectivement par achat-location à Luberizi. De plus
frappant, le mode d'acquisition par achat reste dominant tant à Luvungi
qu'à Luberizi pourtant une étude précédente
réalisée par Furaha G. et al (sd) souligne
que : « le mode de faire valoir indirect (location) des
champs rizicoles est dominant dans la plaine de la Ruzizi ».
Interrogés à ce sujet, certains riziculteurs ont avancé
qu'avec la demande élevée de terres pour la riziculture, les
couts de location ont aussi augmenté considérablement et ce
faisant, si on trouve quelqu'un qui vend son champ, le mieux serait de
l'acheter pour faire face aux frais de location à supporter à
chaque saison. Cependant, rien ne rassure, à travers les
résultats trouvés que le mode d'acquisition par achat reste
dominant car, bien que nous l'ayons constaté, certains démontrent
que dans la plaine en particulier et au Sud-Kivu en général, la
voie d'accès la plus répandue reste la location, à travers
le bwasa, le kalinzi et le bugule. C'est le cas de Bashige C. (2005), qui
montre que : « Puisque les paysans pauvres possèdent
moins de terres pour pratiquer la culture du riz ni assez de moyens financiers
pour procéder à l'achat d'une terre, la seule voie d'accès
qu'ils utilisent est le marché de location ».Signalons que
ceux dont le mode d'acquisition est l'achat n'ont pas à proprement
parler des titres de propriété du genre « certificat
d'enregistrement ». Ils ont à leur disposition des petits
documents (papiers) tenant lieu d'acte de cession établis entre
cédant et acquéreur lors du processus de cession de la
propriété. Les études précédentes
soulèvent un constat selon lequel : « aucun
riziculteur se reconnaissant propriétaire (selon la coutume et le
droitd'occupation) ne possède de titre de propriété.
Pourtant, le titre de propriété est l'acte officiel qui
permet de démontrer que l'on est propriétaire d'un bien, que
celui-ci ait été acheté, transmispar donation, par
héritage ou à la suite d'un partage. Il est délivré
obligatoirement par un notaire, c'est-à-dire d'un acte authentique, qui
est remis lors de l'acquisition d'unbien immobilier. C'est un document
légal qui est remis au nouvel acquéreur et qui lui garantit
cependant une certaine sécurité foncière ».
Pour atteindre leurs champs, les riziculteurs parcourent des
longs trajets. Cependant, ces derniers varient d'un milieu à un
autre : ils sont très longs à Luvungi tandis que pas assez
à Luberizi où les champs sont plus proches des cultivateurs,
même si le trajet dépend de la résidence de chaque
riziculteur. Il se remarque qu'un agriculteur-riziculteur parcourt en moyenne
environ 3000 mètres (soit 3 Km de trajet) pour atteindre son champ, ce
qui semble se rapprocher de ce qu'avait trouvé Furaha G. et al (sd) qui
montre que : « les ménages rizicoles du site RDC
parcourent en moyenne 3km pour atteindre leurs champs rizicoles ». A
Luberizi, la situation semble être contraire. Des ménages
parcourent en moyenne 1000 mètres (soit 1 Km) pour atteindre leurs
champs.Dans la plaine de la Ruzizi en général, et dans la partie
congolaise en particulier, la riziculture reste essentiellement
irriguée, en captant les eaux des rivières qui sont
drainées jusque dans des champs pour alimentation. Tous les
enquêtés rencontrés (100 %) ont souligné qu'ils
pratiquent la monoculture, et donc la riziculture. Ainsi, dès lors que
le champ a été affecté à la riziculture, aucune
autre culture ne peut y être associée. Comme le disent Furaha G.
(2017) & Furaha G. et al (sd) : « La culture du riz
irrigué de la plaine de la Ruzizi dans son ensemble oblige le mode
d'occupation en cultures seules. C'est-à-dire que la même parcelle
n'est pas utilisée à la fois pour l'habitation et les cultures.
En effet, contrairement aux autres types de cultures pratiquées dans le
milieu d'étude qui permettent l'utilisation des terres pour l'habitation
familiale et pour l'exploitation agricole, les terres à vocation
rizicole sont utilisées exclusivement pour les cultures (principalement
le riz). Elles sont localisées dans des espaces aménagées
(marais ou bas-fonds) ». Aussi, aucun exploitant rizicole n'avait
pensé à disponibiliser un pâturage. Sur les 100 % ayant
répondu à nos questions, tous ont montré que les champs ne
disposent pas de pâtures pour le bétail, cela pour éviter
des conflits pouvant naitre à cet effet une fois que les bêtes
parvenaient à divaguer et atteindre les champs voisins. D'autres par
contre ont carrément soulevé qu'ils ne sont pas en possession de
bétail à faire paitre mais à plus forte raison, un champ
affecté à la riziculture, l'est dans sa totalité.Notons
aussi que 100 % des champs exploités par les répondants le sont
à titre individuel.
En ce qui concerne le nombre d'exploitations dont disposent
les riziculteurs, ce nombre varie selon les circonstances. A Luvungi par
exemple, les résultats montrent qu'un riziculteur exploite en moyenne
1,42 champ tandis qu'à Luberizi, une moyenne d'un champ a
été trouvée. Du fait de la sécheresse
observée dans ce milieu due à une absence d'eau, tous les
exploitants ont été déçus si bien qu'ils se sont
limités à exploiter un seul champ. Néanmoins, la
superficie cultivée dans les milieux sous étude reste la
même. Une étude menée par Mukenge A. (2018) affiche que la
superficie rizicole exploitée dans la plaine de la Ruzizi est d'au moins
0,23 hectare par ménage rizicole. Ce fait est corroboré par les
résultats trouvés par Furaha G. (2017) qui montre que les
ménages possèdent en moyenne 0,49 hectare dans le site congolais.
Elle ajoute qu'il y a une forte concentration des ménages dans la
tranche de moins d'1ha qui représentent 80,6% des riziculteurs, alors
que 18,5% ont une superficierizicole variant entre 1 et 2 hectares et que
seulement 1,9% possède entre 3 et 5 hectares.Les données
recueillies présentent une superficie qui est en moyenne de 0,26
hectares dans l'ensemble(avec une moyenne de 0,26 ha à Luvungi et 0,25
ha à Luberizi), ce qui fait environ 4 carrés14(*) exploités en moyenne
pour chaque ménage.
Ø Répartition des répondants par
tranches de la superficie possédées par localisation
Une forte concentration se fait remarquer pour les
ménages ayant moins de 0,5 ha en exploitation, qui représentent
92,5 % de notre échantillon contre 7,5 % seulement des ménages
qui exploitent plus de 0,5 ha, soit 8 carrés. Comme on peut le constater
à la lumière des résultats présents dans ce
tableau, 35 % des ménages exploitant moins de 0,5 ha à Luberizi
tandis qu'à Luvungi, 57,5 % en exploitent moins de 0,5 ha. Il se
remarque que très peu de ménages exploitent plus de 0,5 ha (7,5
%), en raison de 2,5 % à Luberizi et 5 % à Luvungi. Est-ce autant
dire que c'est à Luvungi que l'on exploite des plus grandes vastes
rizières ? Il nous a été révélé
que les superficies rizicoles exploitées restent faibles car la
riziculture est une activité qui exige beaucoup de soins et une main
d'oeuvre abondante, ce qui stipule des coûts relativement
élevés à supporter dans le processus de production. La
tendance observée à Luberizi est telle que les riziculteurs
émettent les voeux d'accroitre leurs superficies cultivées en
raison des opportunités de marché qui sont en train de se
présenter du jour le jour dans leur milieu, notamment avec
l'arrivée de la Bralima qui est actuellement le principal preneur des
productions réalisées, étant donné que le riz est
utilisé comme matière première dans la fabrication de la
bière comme le disait Aluma B. (2019) : « [...] de
grandes quantités de riz sont vendues à la seule usine brassicole
de la place qui consomme 2 800 tonnes par an, mais aussi aux marchés
locaux autour de Bukavu et Uvira, les deux principales villes de la
province ». Notons en passant que les rendements sont importants
à Luberizi qu'à Luvungi.
Figure n° 3 : Répartition selon la
superficie exploitée par groupement
Source : Nos analyses avec Excel
III. Production et
accès aux intrants
Pour
produire, il importe de combiner les facteurs de production, parmi lesquels les
intrants (semences, engrais, produits phytosanitaires, etc.). Nous l'avions vu
précédemment, l'unité la plus couramment utilisée
dans la plaine de la Ruzizi reste le « carré », dont
1 carré15(*)
équivaut à 0,0625 ha, soit 6,25 ares ou encore 625 m² (soit
25m x 25m). La production du riz dans la plaine connait deux saisons culturales
(avec deux récoltes au courant de l'année) à savoir la
« saison A » qui commence au mois de Septembre pour la
majorité, voire Octobre et la « saison B » qui
intervient au mois de Février, selon le calendrier
ci-après :
Ø Calendrier rizicole, phases de production&
main d'oeuvre utilisée
Source : Furaha G., 2017
Au cours
d'une saison culturale, plusieurs opérations sont
réalisées : la pépinière, le repiquage, le
1er labour, le 2e labour, le 3e labour,
l'épandage d'engrais, le 1er sarclage, le 2e
sarclage, le 3e sarclage, la récolte, le battage et le
séchage.La réalisation de ces opérations est fonction des
ressources financières dont disposent les riziculteurs. Pour certains,
par manque des moyens financiers, ils ne pratiquent pas le 3e
labour, le 2e sarclage ainsi que le 3e sarclage, car
estimant que ce sont des coûts à supporter pourtant il n'y a pas
assez d'argent pour rémunérer la main d'oeuvre et ils n'ont pas
de force pour le faire ; avec tout ce que cela a comme conséquence
au rendement attendu. Les recherches soulignent une importance capitale du
sarclage pour assurer une bonne croissance des plantes étant
donné que les mauvaises herbes absorbent les éléments
contenus dans le sol et dont a besoin le riz pour son développement.La
pépinière se réalise au même moment que le labour
(1er, 2e et 3e) et 21 à 30 jours
suffisent à cet effet pour ensuite procéder au repiquage des
jeunes plants dans la rizière. Le respect du délai de labour
s'avère être d'une importance capitale en vue d'espérer
réaliser une bonne production. Plus la pépinière dure trop
longtemps, la production est compromise de plus en plus. La
pépinière est installée dans le champ même où
s'effectuera le repiquage, cela en vue de faciliter le transport des plants. De
coutume, la surface où elle est implantée est suffisamment faible
ou petite.Du fait que la pépinière n'exige pas beaucoup à
faire, pour minimiser les coûts à cette étape, la
majorité d'individus (73,75 %) utilise une seule personne, à qui
elle paie en moyenne 2511,63 FC ou 2928,57 FC selon que l'on est à
Luvungi ou à Luberizi. 26,25 % des riziculteurs utilisent 2 personnes
pour faire faire la pépinière. D'autres, par maque des moyens, le
font seuls.La pépinière se paie
à des prix qui soient extrêmement faibles par rapport aux autres
opérations. Même chose pour l'épandage d'engrais. Faute des
moyens financiers, certains riziculteurs recourent à la main d'oeuvre
familiale pour faire faire cela. A Luvungi, sur les 50 personnes
contactées, 7 personnes (soit 14 %) et 21 (soit 42 %), ont dit qu'elles
le font seules (pépinière et épandage d'engrais), cela du
fait que ces opérations exigent moins de la personne humaine en termes
d'énergie car pour la pépinière par exemple à
Luvungi où les techniques culturales restent encore traditionnelles, on
jette les graines en masse, même chose pour l'épandage d'engrais
s'il ne s'agit pas d'engrais sous forme de briquettes. 86 % et 58 % restants,
utilisent une main d'oeuvre salariée pour la pépinière et
l'épandage d'engrais. A Luberizi par contre, la tendance est
renversée : sur les 30 répondants, 16 (soit 53,3 %)
travaillent seuls dans leurs champs quand il s'agit de faire la
pépinière et 3 (soit 10 %) quand il s'agit d'épandre
l'engrais. Le reste, soit 46,7 % et 90 % recourent à la main d'oeuvre
salariée pour faire exécuter ces opérations.
Au départ, le champ est
couvert des mauvaises herbes qui doivent être coupées et
dégagées (cf. 1er labour16(*)) du champ afin d'avoir un
endroit où mettre la pépinière. Les frais à cette
phase sont généralement élevés tant à
Luvungi qu'à Luberizi vu le travail à faire et étant
donné que le champ est recouvert d'une brousse à
défricher. 76,25 % des exploitants agricoles utilisent en moyenne 2
personnes à ce stade, avec une moyenne de 2 jours à faire par
carré. Cela étant, pour quatre carrés (soit 0,25 ha), il
faut au moins une semaine ou 8 jours pour achever le 1er labour.Il
est généralement conseillé à ce stade, d'utiliser
un grand nombre de travailleurs pour accélérer les travaux et
éviter ainsi de retarder le repiquage des plants. La probabilité
d'être en retard est élevée pour ceux qui utilisent peu
d'individus pour cette opération. Pour ceux qui recourent à un
individu, ce dernier, avec tous les efforts qu'il peut fournir, peut mettre
deux jours voire trois pour faire un carré. En cas de recours à
une main d'oeuvre salariée, le propriétaire du champ qui est le
riziculteur, doit se rassurer que les travailleurs respectent le délai
tel que convenu. Le plus souvent, le calendrier agricole échappe aux
riziculteurs qui ne le respectent pas, notamment à cause des facteurs
climatiques, la disponibilité de la main d'oeuvre, et de la
présence ou non de l'eau pour l'irrigation. D'après Aluma B.
(2019), « une saison dure au maximum quatre mois. Mais on ne peut pas
dire à quelle période la saison commence. Chacun plante au moment
où il se sent prêt ». Au même moment que se passe
le 2e labour, on verse le premier type d'engrais (le DAP). A cet
effet, il sied de mentionner que deux types d'engrais sont
appliqués : l'engrais de fond et l'engrais de couverture. Une fois
que le repiquage a été fait, on procède au 1er
sarclage, soit un mois après. Il faut attendre encore un mois
après pour passer au 2e labour, ensuite le 3e pour
ceux qui le font. Pour d'autres, cette opération n'a pas souvent lieu.
Un mois après l'application de l'engrais de couverture, le DAP, on verse
alors l'urée. Il faudra alors attendre la période de
récolte qui se réalise simultanément que celle de
battage17(*).Pour
éviter de se faire voler la récolte, ces opérations
doivent être aussi raccourcies que possible : deux jours au maximum.
Au même moment que les plantes sont coupées à la
faucière par un travailleur, l'autre fait le battage et l'autre
encore18(*), se charge du
transport. Quant au séchage19(*), quelques deux à trois jours suffisent (selon
qu'il y a disponibilité du soleil) avant d'amener le paddy au moulin
pour la transformation.
Il sied de signaler, à la
lumière des informations à notre possession, que le plus souvent,
la main d'oeuvre salariée ayant pratiqué le 1er labour
est souvent celle qui est utilisée pour le 2e labour, donc 2
personnes à ce stade. Il est à noter qu'à toutes les
autres étapes, une moyenne de 2 travailleurs est retenue par
carré sauf au stade de l'épandage d'engrais où on revient
encore à un individu vu qu'il n'y a pas beaucoup à faire.
L'engrais se jette comme des grains dans le champ et là, un jour suffit
pour terminer cette opération. Néanmoins, il faut au moins deux
jours pour ceux qui utilisent l'engrais sous forme de briquette pour
l'épandre sur l'ensemble du champ. En ce qui concerne la
rémunération, le tableau ci-dessous présenté nous
fait une exposition des coûts. On peut alors remarquer les prix diminuent
au fur et à mesure que l'on passe d'un stade à un autre,
étant donné que la pénibilité des taches est
réduite.
Ø Structure des coûts production par
carré (pour chaque étape)
Nous
l'avions précédemment souligné que pour produire, les
riziculteurs doivent supporter des coûts tout au long de leur processus
de production : pépinière, repiquage, 1er labour,
2e labour, 3elabour, épandage d'engrais,
1er sarclage, 2e sarclage, 3e sarclage,
récolte et battage, sans inclure les coûts de semences et autres
intrants. Le tableau ci-dessous nous présente leur structure par milieu
d'étude :
Milieu
|
Luvungi
|
Luberizi
|
Variables
|
Min
|
Max
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Min
|
Max
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Pépinière
|
2000
|
3500
|
2511,63
|
429,401
|
2500
|
3500
|
2928,57
|
267,261
|
Repiquage
|
5000
|
7000
|
5230,00
|
465,219
|
5500
|
6000
|
5950,00
|
152,564
|
1er labour
|
6000
|
7000
|
6234,69
|
383,270
|
7000
|
8500
|
7916,67
|
296,047
|
2e labour
|
5000
|
6000
|
5270,00
|
406,704
|
6000
|
7500
|
6516,67
|
533,100
|
3e labour
|
0
|
5000
|
3500,00
|
1760,682
|
0
|
0
|
,00
|
,000
|
Epandage
de l'engrais
|
2000
|
3500
|
2500,00
|
422,577
|
3000
|
5000
|
4000,00
|
635,489
|
1er sarclage
|
5000
|
8000
|
6489,80
|
641,367
|
11000
|
14000
|
12366,67
|
889,918
|
2e sarclage
|
0
|
7000
|
4950,00
|
1601,179
|
10000
|
12000
|
10633,33
|
718,395
|
3e sarclage
|
0
|
0
|
,00
|
,000
|
0
|
0
|
,00
|
,000
|
Récolte et battage
|
10000
|
12000
|
11820,00
|
522,553
|
10000
|
13000
|
12420,00
|
730,949
|
|
Autres
variables
|
|
Quantité de semence
|
6
|
10
|
9,36
|
,898
|
4
|
6
|
4,67
|
,547
|
Source : Nos analyses avec SPSS 20.0
Les
coûts ci-haut présentés dans ce tableau sont
évalués en Franc Congolais par carré tandis que la
quantité de semences, en kilogrammes par carré.Un constat se
dégage, selon lequel les coûts liés à
l'établissement de la pépinière et l'épandage
d'engrais sont faibles par rapport à ceux de toutes les autres
étapes. Le premier labour et le premier sarclage se paient chers partout
dans la plaine de la Ruzizi, qu'il s'agisse de Luvungi ou de Luberizi. Les
résultats montrent qu'en moyenne : la pépinière, le
repiquage, le 1er labour, le 2e labour, le 3e
labour, l'épandage d'engrais, le 1er, le 2e&le
3e sarclage ainsi que la récolte & le battage, se paient
respectivement à 2511,63 FC ; 5230 FC ; 6234,69 FC ; 5270
FC ; 3500 FC ;2500 FC ; 6489,80 FC ; 4950 FC ; 0 FC et
11820 FC à Luvungi.A Luberizi par contre, ces mêmes
opérations se paient respectivement à 2928,57 FC ; 5950
FC ; 7916,67 FC ; 6516,67 FC ;0 FC ; 4000 FC ;
12366,67 FC ; 10633,33 FC ; 0 FC et 12420 FC. De surcroit, les
activités à réaliser sont les mêmes dans les deux
milieux sont étude mais néanmoins, les prix sont
élevés à Luberizi qu'à Luvungi. Plusieurs raisons
sont à la base de cette différence observée. Une source
qui s'est confiée à nous nous a fait savoir que la main d'oeuvre
utilisée dans la plaine de la Ruzizi est une main d'oeuvre d'origine
burundaise. Alors la question qui se pose est de savoir « pourquoi
cet écart pourtant ce sont les mêmes personnes qui travaillent
dans la plaine ? » Cet extrait nous fait le point sur les
éléments de différence : « Les
Burundais constituent la main d'oeuvre utilisée dans les rizières
dans la plaine de la Ruzizi. Du fait des conflits qui déchirent notre
chefferie depuis un temps, ils sont poursuivis par le service de la Direction
Générale des Migrations (DGM) car soupçonnés
être à la base des troubles. Auparavant, le 1er labour
avait le même prix qu'à Luvungi et se payait à 6000 FC mais
depuis un temps, il se paie à 8000 FC à cause de la rareté
de la main d'oeuvre qui, poursuivie par la DGM, préfère
travailler à Luvungi où les tracasseries sont minimes et aussi
Luvungi se trouve être proche du Burundi. Ce faisant, ils peuvent
travailler la journée et se retrouver chez eux le soir. A chaque
instant, la DGM leur demande d'être en ordre avec les documents
administratifs avec possibilité de multiples tracasseries (achat des
unités aux agents de la DGM, pourboire, etc.), ce qui les
décourageait tellement pourtant ils ne gagnent pas grand-chose.
Chassés20(*), ils
restent chez eux ou ils vont à Luvungi et ce faisant, la main d'oeuvre
est devenue rare et couteuse...Allez-y comprendre que ce sont les enjeux
politiques qui sont à la base de cette situation ».Le 3e
labour et le 3e sarclage apparaissent avec la valeur
« Zéro » dans certaines situations car nous l'avions
souligné dans les lignes qui ont précédé que
certains riziculteurs ne pratiquent pas de 3e labour voire le
3e sarclage pour raison des moyens financiers qui sont minimes.
Quand ils sont réalisés, ils le sont à un prix faible car
on estime qu'ils n'exigent pas trop de l'effort humain.
Ø De la quantité des semences
utilisée par les riziculteurs pour la
pépinière
Nous
l'avions vu,la pépinière est installée dans le champ
même où s'effectuera le repiquage, cela en vue de faciliter le
transport des plants. De coutume, la surface où elle est
implantée est suffisamment faible ou petite. Cependant, la
quantité de semences utilisée varie d'un lieu à un autre.
La lecture du tableau ci-haut montre une moyenne de 9,36 kilogrammes de semence
utilisés pour la pépinière par carré à
Luvungi tandis qu'à Luberizi, au moins 4 à 5 kilogrammes
suffisent pour faire la pépinière pour une superficie d'un
carré. Cette situation est due au fait qu'à Luvungi, les
riziculteurs ne sont pas assez formés sur les nouvelles techniques
culturales. Pour semer ils utilisent encore les techniques archaïques
consistant à jeter plusieurs grains à un seul endroit. A
Luberizi, cette pratique est loin d'être utilisée. Elle
prévalait dans le temps mais a été changée
dès lors que les riziculteurs ont bénéficié d'une
série de formations sur les nouvelles techniques culturales avec
l'arrivée du projet « Maji Ya Amani », oeuvre de
l'Organisation Non Gouvernementale (ONG) ZOA, en collaboration avec l'IRC
(International Rescue Committee). Ce projet leur a permis alors
d'accéder aux semences21(*) qui leur étaient distribuées sous forme
de crédit-intrant et leur avait permis d'avoir l'urée et le DAP
qui ont été distribués également. Ceci pour les 100
% de nos répondants de Luberizi croisés à la COOSOPRODA.
Ils ont affirmé que les nouvelles techniques culturales leur avaient
permis de changer les anciennes habitudes de semis et qu'actuellement, ils
utilisent une seule graine par partie ou point et cela en ligne. Ils avaient
alors remplacé le désordre en ordre.Comme le dit Georges (2015)
cité par Furaha G. (2017), « l'adoption de nouvelles
techniques culturales (le repiquage en ligne) réduit à plus de
500% la quantité des semences utilisées en culture traditionnelle
de repiquage en vrac ».
Ø De l'utilisation des produits phytosanitaires
et origine des semences
L'utilisation des produits phytosanitaires est cruciale
pour espérer réaliser un meilleur rendement. Elle permet de faire
face aux insectes et maladies pouvant attaquer les plantules qui, une fois non
éradiqués, peuvent entrainer des pertes énormes pour les
riziculteurs. D'après Furaha G. (2017), l'on peut aller jusqu'à
enregistrer 50 à 80% de perte de production. D'où la
nécessite d'en utiliser pour une bonne croissance des cultures. A
Luberizi, 100 % de nos répondants utilisent ces produits sans
résistance, cela après une série de formations dont ils
avaient bénéficié de la part du projet « Maji Ya
Amani », et aussi après avoir bénéficié
d'un crédit-intrant de la part de l'ONG-ZOA qui avait aussi
distribué des semences. Et donc, à partir de ceci, il faut
directement comprendre que les 100 % des répondants rencontrés
à la COOSOPRODA à Luberizi ont pour origine de leurs semences
(cette période), l'ONG, celle susmentionnée. Aussi, le produit
phytosanitaire le plus utilisé par les interviewés est
« Doudou » (40 % des répondants de Luberizi :
12 personnes sur 30) dont le prix moyen avoisine 4000 FC (moyenne :
3716,67 FC) tandis qu'il est en moyenne de 3000 FC (moyenne : 3125 FC). Au
sujet de l'utilisation des fertilisants azotés, les riziculteurs ne
connaissent pas grand-chose là-dessus. Le riz a besoin d'une certaine
quantité d'azote pour sa croissance. D'après Furaha G. (2017), 16
éléments nutritifs essentiels sont indispensables aux plantes
pour le cycle de croissance, parmi lesquels l'azote qui est transporté
par les engrais qu'ils utilisent le plus souvent. Si les riziculteurs de
Luberizi en utilisent ces derniers temps (surtout ceux membres de la
COOSOPRODA), la situation est loin d'être la même à
Luvungi où les agriculteurs, par manque des moyens financiers,
certains ont du mal à se payer les produits phytosanitaires et les
engrais.
Figure n° 4 : Répartition selon le
recours ou non aux produits phytosanitaires
Source : Nos analyses
avec Excel
Après dépouillement,
on constate que 12 % n'utilisent pas des produits phytosanitaires par manque
des moyens financiers pour les payer tandis que 88 % en utilisant. Le mode
d'accès aux semences le plus dominant à Luvungi est
l'achat : 60 % des riziculteurs achètent les semences soit
auprès des autres qui en ont en excédent tandis que 40 %
utilisent les semences de la récolte passée qui une fois
insuffisante, ils procèdent à l'achat pour compléter la
quantité disponible. Leurs semences proviennent des endroits
variés : soit des ONG (6 %) ; des associations paysannes et
celles de production des semences (18 %) ; des ONG et associations
paysannes (4 %) ; des ONG, association paysanne et associations de
production des semences (2 %) ; des organisations paysannes (68 %) ou
autres sources (2 %).
A Luberizi, 100 % de nos
répondants nous ont laissé entendre qu'ils s'approvisionnent en
intrants à Luvungi, à Sange, au Burundi ou au niveau des
dépôts des produits se trouvant dans leur milieu. Ils ont
affirmé clairement que dans leur milieu, trouver par exemple les
produits phytosanitaires est un véritable casse-tête car les
pharmacies sont quasi-inexistantes. Ils sont obligés de parcourir alors
des longues distances à la recherche des produits à utiliser dans
la riziculture. La situation n'est cependant pas pareille à Luvungi
où on retrouve plusieurs pharmacies de vente des produits
phytosanitaires. 96 % des répondants ont affirmé avoir pour point
de vente, le « marché » de Luvungi ; 2 %
s'approvisionne auprès des « associations de production des
semences » ; 26 % ont pour lieu, les
« dépôts de vente des produits » se trouvant
dans le milieu ; 16 % s'approvisionnent auprès des autres
agriculteurs du milieu qui se trouvent être en possession de l'un ou
l'autre des produits recherchés. Il sied de mentionner qu'il se trouve
être pratiquement difficile d'avoir un seul endroit où l'on peut
s'approvisionner en intrants. Le lieu varie selon le produit recherché
et selon les moyens dont on dispose.
Ø Des matériels utilisés pour la
riziculture
Les
matériels sont indispensables pour cultiver. Cependant, la riziculture
dans la plaine reste caractérisée par les techniques
traditionnelles. Par manque des moyens financiers, les riziculteurs ne savent
pas accéder aux nouvelles technologies productives. Bref, il se pose
encore des problèmes de mécanisation. A Luberizi, la
mécanisation est en train de s'implanter progressivement, avec la
COOCOPRODA. Celle-ci dispose d'une série de machines (motoculteur pour
le labour, batteuse, etc.) à la disposition des riziculteurs moyennant
paiement des frais de location. Cependant, la technologie semble être ne
pas encore bien accueillie par les acteurs faute des moyens financiers. Pour
louer le motoculteur, 5 $ constitue le paiement par carré pourtant
certains pensent qu'on peut trouver un travailleur à qui payer moins que
ça pour exécuter la tâche. Aussi, le défi que pose
le motoculteur est qu'il faut démolir des dispositifs
aménagés pour lutter contre le débordement des canaux
d'irrigation. Notons cependant que la houe est l'outil le plus utilisé
par les riziculteurs dans la plaine. Elle est utilisée par 100 % des
agriculteurs car utilisée à plusieurs étapes :
1erlabour, 2e labour, 3e labour,
1er sarclage, 2e sarclage et 3e sarclage. Son
prix est variable selon les milieux : elle coûte chère
à Luberizi (son prix avoisine 5000 FC en moyenne) tandis qu'à
Luvungi, son prix varie entre 3500 et 4500 FC. Plusieurs matériels sont
utilisés dans la riziculture : houe, machette, coupe-coupe,
faucière, bâches, bêche, bassin, pulvérisateur, etc.
Malheureusement, il est difficile de trouver un riziculteur qui dispose de tous
ces éléments. Par solidarité, ils vont jusqu'à
emprunter auprès de ceux qui en ont pour un usage temporel pour les
rendre après utilisation.
Ø De la production, du rendement et l'exposition
aux facteurs environnementaux
La
production (et partant le rendement) est fonction de multiples facteurs qui
sont à la fois climatiques, pédologiques,
génétiques, humains et économiques (Vicien C., 1991).
Actuellement, la production rizicole reste compromise par des facteurs
climatiques qui l'affectent énormément et agissent cependant sur
le rendement. Partout dans la plaine, le phénomène est alarmant.
Comme le dit leUnited Nations Framework Convention on Climate Change (2013),
l'identification des milieux, populations et des systèmes de production
qui sont les plus affectés par ce risque par rapport aux changements
climatiques peut contribuer à la mise en place des stratégies
d'adaptation. Aussi, dans les pays où les situations
socioéconomiques sont instables, les habitants sont vulnérables
aux changements qui surviennent. C'est le cas des pays dépourvus d'une
technologie adéquate pour faire face à la sécheresse et
aux inondations. Ces deux dernières constituent les facteurs qui ont le
plus été soulevés par répondant tant à
Luberizi qu'à Luvungi. La sécheresse22(*) a été
soulevée par les 100 % des répondants à Luberizi qui, par
manque d'eau, n'ont pas cultivé au cours de la saison B. Par manque
d'eau, certains ont vu leurs cultures endommagées pourtant le riz a
besoin de beaucoup d'eau à certaines phases de sa croissance :
comme le disait le Professeur KAPINGA23(*) : « au cours de la période
de tallage, le riz n'a pas besoin de beaucoup d'eau. Par contre lors de la
floraison, l'eau doit se trouver en quantité abondante ».
Malheureusement, les riziculteurs ne disposent pas de stratégies pour
lutter contre la sécheresse. Face à un problème naturel
comme celui-là, il faut attendre la tombée des pluies. La
sécheresse est un fait qui était rarement observé dans le
temps (deux fois l'an) mais actuellement, les répondants ont
affirmé qu'il est devenu récurrent, on peut l'observer plusieurs
fois par saison. Selon un riziculteur rencontré à la COOSOPRODA,
« les sites les plus touchés par ce problème sont
surtout Mukama, Sango 1er, Gashiru et Sango 2. Ces sites font partie
de 7 grands blocs rizicoles de Luberizi, à côté des sites
de Kibumba, Kagaragara 1er et 2. Néanmoins, Sango
1er reste le site le plus exploité. En temps normal, Sango
produit plus que Kagaragara. En termes de concentration, Kagaragara
1er et 2 comptent plus de riziculteurs ». il n'est pas
aussi rare d'observer le problème d'inondation. Cette dernière
touche les exploitations rizicoles mais à des degrés
différents. Les exploitations les plus vulnérables sont celles
qui se situent proches des canaux principaux d'irrigation et qui sont telles
qu'en cas de débordement, elles sont énormément
touchées. Cela s'observe le plus souvent durant les périodes de
fortes pluies, au cours des mois de janvier, avril, octobre et décembre.
D'après Furaha G. (2017), « pendant la saison de forte pluie,
85 % des champs rizicoles sont exposés au problème d'excès
d'eau dans les sites congolais. Ces résultats témoignent le
niveau élevé d'incertitude dans la riziculture et qui peut
entrainer d'énormes coûts et des pertes ».Nous ne sommes
pas loin de ce chiffre à Luberizi même si le problème
rencontré lors de notre terrain a été celui relatif
à la sécheresse : des canaux qui servaient de conduite d'eau
vers les rizières étaient complétement
asséchés. 100 % des rizières sont touchées par les
événements climatiques tandis qu'à Luvungi, 68 %
seulementsont concernés contre 32 % qui sont à l'abri. Ce dernier
chiffre se rapporte aux champsqui occupent des positions qualifiées de
stratégiques de telle sorte qu'ils ne soient pas affectés par la
sécheresse car proches des canaux d'irrigation principaux et qui sont
bien aménagés de telle sorte que les inondations soient
anéanties. Cependant, en cas d'inondations, la voie de sortie pour y
faire face reste l'aménagement des canaux d'irrigation lors des travaux
communautaires réalisés par les riziculteurs et
consistantà les déboucher.
Notons
que les effets de ces phénomènes sont variables et affectent le
sol, la production, l'environnement, etc.100 % des
répondants croisés tant à Luvungi qu'à Luberizi ont
soulevé « l'endurcissement du sol » comme effet de
la sécheresse sur le sol. Celle-ci entraine la fissuration du sol qui
à la longue, entraine une perte importante des nutriments
nécessaires pour la croissance de plantes. Ses effets sont aussi non
négligeables sur la production : elle peut endommager les cultures
(31,25 %), entrainer la perte totale de la production(5 %) ou sa baisse (50 %).
Pour ce qui est de la sécurité alimentaire, la sécheresse
peut entrainer : l'indisponibilité des aliments (51,25 %),
l'instabilité de la consommation (40 %) ou l'inaccessibilité de
la production pour l'autoconsommation(15 %). La baisse de la production et
l'indisponibilité des aliments affectent énormément la
sécurité alimentaire, notamment dans sa composante
« accès aux aliments ». Pourtant, d'après la
FAO (2008), la sécurité alimentaire existe lorsque tous les
êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et
économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur
permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs
préférences alimentaires pour mener une vie saine et active. Les
inondations sont sans effet sur l'environnement. L'on note (45 % des
répondants) l'accentuation des maladies et des parasites ainsi que la
perte des écosystèmes (22,5 %). Quant aux inondations, elles ont
aussi des effets sur le sol, la production, la sécurité
alimentaire et l'environnement. 22,5 % des répondants ont montré
que les inondations lessivent le sol des matières nutritivespour la
riziculture ; 10 % ont montré que les inondations entrainent la
perte d'une partie de la terre et 1,25 % a signalé qu'il n'y a pas
d'effet, cela du fait que le terrain n'est pas glissant pour qu'il y ait
d'effets palpables.
Néanmoins, bien que les exploitations soient
affectées par les événements environnementaux, les
riziculteurs ont appris à procéder à la sélection
des variétés peu exigeantes en vue de réaliser des bons
rendements. Les statistiques à notre possession affichent un rendement
qui s'élève à 4868,96508 kilogrammes par hectare (soit
environ 5 tonnes par hectare), soit une production d'environ 300 kilogrammes
par carré. Ce chiffre tend vers ceux apparaissant dans un article
publié en 2019 par Aluma B. qui, selon lui, « le rendement
varie entre six et huit tonnes à l'hectare ».Nos
résultats trouvés semblent se conformer à ceux de Mukenge
A. (2018) qui avait trouvé un rendement de 4804,18 kilogrammes par
hectare à Luberizi ; soit environ 5 tonnes.
IV. Accès
à l'information
L'information joue un rôle crucial dans le
processus de production. De nos jours, elle peut être
considérée comme un bien économique au même titre
que les autres biens et constitue un coût que les acteurs peuvent
supporter en amont ou en aval du processus de production. Néanmoins, les
réalités sur le terrain montrent que les riziculteurs sont loin
de payer pour accéder à l'information, qu'il s'agisse de
l'information sur les intrants, les prix des produits utilisés comme
matière première, etc. Nos résultats issus de l'analyse
montrent que l'information circule gratuitement entre les individus et cela
sans coût. 100 % de nos répondants de tous les milieux confondus
ont affirmé être en possession de l'information en temps
réel c'est-à-dire avant d'acheter les intrants. Cette information
circule librement d'un individu à un autre, de bouche à oreille.
Tous les répondants contactés ont affirmé qu'ils ne paient
pas pour être informés sur la situation qui prévaut sur les
marchés car, si un individu refusait de livrer l'information, on ne peut
pas manquer quelqu'un d'autre qui peut en fournir gratuitement. Cependant, pour
ce qui est des marchés d'intrants, les avis sont partagés.
Ø Information sur
les techniques
La production
réalisée, comme signalé ci-haut, est fonction de la
technologie utilisée par les agriculteurs. Dans la plaine, il a
été constaté, à travers les enquêtes, que les
riziculteurs n'ont pas accès à une information adéquate
sur les techniques de production. A Luvungi par exemple, les techniques de
semis ne sont pas encore améliorées. La majorité des
riziculteurs plantent encore en vrac, ce qui fait à ce qu'ils utilisent
une grande quantité de semence par carré pour faire la
pépinière (la quantité varie entre 7 et 10 kilogrammes),
contrairementà Luberizi où les techniques de semis sont bien
maitrisées, on plante en ligne et en utilisant une graine par partie.
Avec l'arrivée du projet « Maji Ya Amani », oeuvre
de l'ONG ZOA, les riziculteurs ont bénéficié de certaines
formations sur les techniques culturales, notamment la sélection des
variétés résistant au stress hydrique.
Ø Information sur
l'approvisionnement en intrants
Avant d'acheter les intrants
(semences, produits phytosanitaires, les engrais, etc.), les riziculteurs
disposent de l'information. Cette dernière est transmise de bouche
à l'oreille, d'un individu à un autre. A Luvungi, les produits
phytosanitaires et les engrais se paient dans les pharmacies des produits
phytosanitaires, d'où la disponibilité de l'information dans le
milieu. Les autres produits peuvent s'acheter soit au marché ou
auprès des autres riziculteurs. Du fait que l'information est disponible
tant à Luvungi qu'à Luberizi, certains préfèrent
aller acheter des produits au Burundi que dans la plaine car, en faisant une
comparaison entre les prix, les produits burundais deviennent moins chers. A
Luberizi par exemple, les riziculteurs préfèrent aller au Burundi
plutôt que dans leur propre milieu où les produits, quasi
inexistants, coutent énormément chers.
Ø Information sur le
marché du riz
Avec une source informelle
d'information, cette dernière circule. La vitesse de circulation peut
être faible mais elle permet aux riziculteurs d'avoir une idée sur
les prix pratiqués. Actuellement, la Bralima constitue le principal
preneur des productions rizicoles de la plaine, cela de par l'importance du riz
dans la fabrication de la bière (cf. matière première). Ce
faisant, ces acteurs se trouvent être informés sur les prix
pratiqués, le prix étant le plus grand incitant en
économie ! Néanmoins, il n'est pas surprenant d'observer une
asymétrie d'information dans le chef de certains acteurs.
V. Résultats de la
régression multiple
Dependent Variable: Rendement
|
Method: Least Squares
|
Sample: 1 80
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
Constante
|
5577,683
|
2967,827
|
1,879
|
0,066***
|
Main d'oeuvre
|
102,775
|
1525,518
|
0,067
|
0,947
|
Matériel agricole
|
0,041
|
0,108
|
0,375
|
0,709
|
Fertilisant
|
-36,508
|
13,145
|
-2,777
|
0,008*
|
Traitement phytosanitaire
|
0,416
|
0,235
|
1,772
|
0,083***
|
Sécheresse
|
-927,074
|
2369,001
|
0,391
|
0,697
|
Information
|
548,091
|
276,098
|
-1,985
|
0,053***
|
R-squared
|
0,546
|
Mean dependent var
|
4829,18
|
F-statistic
|
3,328
|
S.D. dependent var
|
641,88
|
Prob (F-statistic)
|
0,008
|
Durbin-Watson stat
|
1,600
|
* Significatif au seuil de 1 % ; ** Significatif au seuil
de 5 % ; ***Significatif au seuil de 10 %
Source : Nos analyses avec SPSS 20.0
Ces résultats ci-haut présentés sont ceux
de la régression multiple. Comme on peut le constater, le signe de la
variable« main d'oeuvre »,
« information », « traitement
phytosanitaire », « matériel agricole »
ainsi que celui de la constante ; est positif tandis qu'il est
négatif pour les variables « sécheresse » et
« fertilisant ». On peut constater que le rendement
évolue inversement que la sécheresse et le fertilisant. En
d'autres termes, plus il y a sécheresse et plus on ne respecte pas la
dose optimale pour la quantité de fertilisant à appliquer, moins
le rendement est bon. Cela parait tout à fait normal car la
sécheresse a des effets négatifs sur la production des cultures
surtout le riz qui exige beaucoup d'eau pour une bonne croissance. Tel qu'on
l'a vu dans les paragraphes précédents, le riz a besoin de
beaucoup d'eau lors de la floraison. La situation est contraire lors de la
phase de tallage. Lorsqu'il y a sécheresse d'une exploitation, le
rendement diminue considérablement de 927,074. En ce qui concerne la
fertilisation du sol, le fertilisant minéral reste actuellement le plus
utilisé. Fait à la base des produits chimiques, une certaine dose
doit être respectée, au-delà de laquelle la qualité
du sol sera compromise, ce qui aura un impact négatif sur le rendement
des riziculteurs. Une étude menée par Furaha G. (2017) montre que
la dose optimale de fertilisant à appliquer est de 175 kilogrammes par
hectare et par an. Quant à la main d'oeuvre, l'information, le
traitement phytosanitaire et le matériel agricole, plus ils augmentent,
le rendement augmente respectivement de 102,775 ; 548,091 ; 0,416 et
0,041. L'interprétation économique qui correspond à la
variable « main d'oeuvre » tire son origine de la loi de
Ricardo selon laquelle « lorsqu'on ajoute un facteur variable
à un facteur fixe, la production croit dans un premier temps pour
atteindre le maximum et décroitre enfin » : en augmentant
le nombre de travailleurs dans une exploitation alors que sa taille n'a pas
changé, la production va augmenter mais pas éternellement. A un
certain moment, elle finira par décroitre. C'est la loi des
« rendements non proportionnels » de David Ricardo. Pour ce
qui est du traitement phytosanitaire, plus on utilise les produits, plus le
rendement est bon. Nous l'avions vu précédemment, les plantes
sont attaquées par des insectes et autres parasites qui les bouffent et
conduisent à la réduction du rendement des cultures, en
entrainant la perte de 50 à 80 % de la production. Pour pallier à
cela, l'utilisation de ces produits s'avère d'une importance capitale.
Cependant, les riziculteurs doivent respecter le dosage qui, une fois
dépassé, entraine la destruction des cultures qui seront
brûlées par l'acide contenu dans certains de ces produits. En ce
qui concerne l'information, elle influence positivement le rendement du riz.
Plus les riziculteurs sont informés sur les techniques de production,
les intrants et le marché, plus ils réalisent une bonne
production. Ainsi, en étant en possession de l'information, le rendement
augmente de 548,091. Quant à l'équipement, il joue aussi un
rôle important pour assurer un meilleur rendement. Plus la technologie
est archaïque, moins les riziculteurs produisent. Ils auront d'abord du
mal à cultiver des vastes étendues, ensuite ils ne seront pas
bien outillés dans certaines situations. Quelqu'un qui utilise un drone
pour épandre l'engrais dans son champ et celui qui le fait manuellement
ne peuvent pas enregistrer les mêmes rendements.
La lecture de la dernière colonne du tableau nous
fournit les probabilités associées à chaque variable. Au
seuil de 1%, la variable « fertilisant » est significative.
Notons qu'une variable significative à 1 % l'est aussi à 5 et 10
%. A 10 %, la variable « traitement phytosanitaire » et la
variable « information » sont significatives.
La probabilité associée à la variable
« sécheresse » est de 0,697 tandis que celle
associée variable « main d'oeuvre » et
« matériel agricole » est respectivement de 0,947 et
0,709. Elles sont supérieures à 0,1 (soit 10%), ce qui nous
pousse à dire qu'elles ne sont pas significatives.Avec une
probabilité de 0,008 associée au F de Fisher < à 0,05
(soit 5 %), on conclut que le modèle est bon. Tels que les
résultats sont affichés, il se remarque que le modèle, de
la manière dont il est conçu est bon, en utilisant le
modèle EPIC. Toutefois, ce dernier comptant un large éventail des
possibilités qui n'ont pas été prises toutes en compte,
nous exhortons alors tout autre chercheur épris d'un esprit
d'innovation, de reprendre l'étude et intégrer un large
éventail des choix possibles que présente le modèle, ce
qui pourrait rendre la recherche de plus en plus intéressante. Vicien C.
(1991) montre qu'un agriculteur devrait utiliser un niveau de technologie qui
puisse dépendre des ressources climatiques, pédologiques,
génétiques, humaines et économiques. Par manque des moyens
pour accéder à certaines informations et étant
donné des difficultés liées à la mesure de certains
phénomènes (notamment ceux relatifs au changement climatique),
nous avons été amenés à réduire nos
variables et n'utiliser que les données accessibles et disponibles dans
notre milieu. Xianzeng N. et al. (2008) ; Vicien C. (1991), ont
utilisé le modèle EPIC dans différents milieux et sur
différents produits et ont abouti à des résultats
différents en ce qui concerne la fiabilité du modèle
testée à partir du coefficient de détermination
(R2) que fournit la régression, méthode
utilisée par chacun d'eux. Ils avaient trouvé respectivement 56 %
et 97 % aux Etats-Unis et en Argentine & France. Quant à nous, un
coefficient de 54,6 % trouvé signifie que les variables retenues
expliquent à 54,6 % le rendement de la culture du riz dans la plaine. Le
modèle peut être appliqué à la riziculture dans la
plaine de la Ruzizi mais pour le rendre plus intéressant, il faudra
prendre en compte un large éventail des choix possibles que
présente ce modèle, en intégrant la température du
sol, la vitesse du vent, la percolation, la quantité d'eau de
ruissellement, l'humidité, etc.
Toutefois, le modèle estimé est
présenté de la manière suivante :
y = a0 + a1 L+ a2 Ma+
a3 F + a4 Tp+ a5 Se + a6 In + u
y = 5577,683 + 102,775 L + 0,041 Ma - 36,508 F + 0,416 Tp -
927,074 Se +548,091 In
|
Cette droite est celle du modèle estimé, avec
y : la variable dépendante. Il représente le rendement de la
culture du riz dans la plaine de la Ruzizi ; L : de l'anglais
« Labour » ou main d'oeuvre en anglais, il
représente le nombre d'individus utilisés à chaque
étape de la production ; Ma : le matériel agricole ou
équipement agricole nécessaire pour la riziculture ;
F : la quantité de fertilisant ; Tp : traitement
phytosanitaire ; Se : l'exposition de l'exploitation aux facteurs
environnementaux et In : l'information. L'influence de chacune de ces
variables explicatives sur la variable dépendante est lue à
travers le signe de la variable. Un signe négatif traduit un impact
négatif de la variable indépendante sur la variable
dépendante tandis qu'un signe positif traduit le contraire. Ainsi, les
résultats montrent que le rendement du riz diminue respectivement de
36,508 et 927,074 lorsque la dose de fertilisant n'est pas respectée, et
aussi lorsque l'exposition à la sécheresse augmente
considérablement. Situation contraire pour la variable main d'oeuvre,
matériel agricole, traitement phytosanitaire et information, pour
lesquelles l'influence est positive et dont les coefficients respectifs de
102,775 ; 0,041 ; 0,416 et 548,091traduisent une augmentation du
rendement des montants ci-haut lorsque ces variables augmentent.
Cette étude cherchait à évaluer
l'impactde l'informationetdu changement climatique sur la production du riz
dans la plaine de la Ruzizi (notamment à Luvungi et à Luberizi)
en utilisant le modèle EPIC. Spécifiquement, les objectifs
poursuivis étaient : d'intégrer l'aspect
« information » et « environnement »
dans le modèle pour voir leur contribution au rendement, ainsi
vérifier la fiabilité de ce modèle dans la plaine de la
Ruzizi. Ce modèle permet de prendre en compte un large éventail
des choix possibles qui se présentent aux riziculteurs et qui peuvent
leur permettre de prendre des décisions à la ferme. Le
riziculteur peut alors utiliser une technologie qui tienne compte des
ressources climatiques, pédologiques, génétiques, humaines
et économiques. La régression multiple a permis et de
vérifier la relation input-output et vérifier ainsi la
fiabilité du modèle. Le recours au modèle de simulation
EPIC a permis d'estimer la fonction de production. Cette étude peut
être conclue en insistant sur le fait que les riziculteurs de la plaine
de la Ruzizi sont très vulnérables au changement climatique et
cette vulnérabilité est accélérée pour ces
régions dans lesquelles les situations socioéconomiques sont
précaires. Les résultats ont montré que 100 % des
répondants de Luberizi avaient des champs exposés aux
événements climatiques notamment la sécheresse qui est
actuellement observée plusieurs fois par saison contrairement aux
périodes passées où elle était observée deux
fois l'an voire rarement. A Luvungi par contre, seulement 68 % des
exploitations sont concernés par le problème d'affectation des
événements climatiques tandis que 32 % non. En utilisant le
modèle EPIC, l'objectif principal était d'estimer la fonction de
production des riziculteurs de la plaine de la Ruzizi (en ajoutant deux aspects
à savoir : information et environnement, particulièrement
l'exposition aux inondations et à la sécheresse) et
vérifier ainsi la fiabilité du modèle à travers le
coefficient de détermination fourni par la régression. Les
résultats trouvés affichent un coefficient de 54,6 % pour
l'ensemble du modèle, traduisant ainsi le fait que les variables
retenues expliquent le rendement de la culture du riz à 54,6 %. Toute
chose restante égale par ailleurs, étant donné que cette
valeur est supérieure à 50 %, le modèle peut être
utilisé dans la plaine de la Ruzizi. La fonction de production
étant du type d'ingénieur, la valeur trouvée du
coefficient permet de confirmer que le modèle est fiable ! Aussi,
les probabilités associées aux variables
« fertilisant », « information » et
« traitement phytosanitaire » nous permettent de ressortir
ces trois variables comme étant facteurs significatifs pour notre
modèle, ce qui nous permet de répondre à notre
première hypothèse.En intégrant l'environnement et
l'information dans notre modèle, l'objectif était de mesurer leur
impact sur le rendement ou la production rizicole dans la plaine de la Ruzizi.
Ce faisant, nous avons capté l'environnement en nous
référant à la vulnérabilité de
l'exploitation à la sécheresse, phénomène alarmant
actuellement dans la plaine de la Ruzizi (en considérant la superficie
asséchée, le plus souvent la superficie rizicole totale) et
tandis que pour l'information, nous l'avons catégorisée en
donnant la mention « 3 » à celui qui a accès
à trois types d'information (technique de production, intrants et
marché) , « 2 » à celui qui aura accès
à deux types, « 1 » à celui qui a
accès à un seul typeet « 0 » à celui
qui n'a pas accès à l'information.Il a été
remarqué alors que l'influence de l'information est positive sur la
production tandis que celle de l'environnement est négative. Cela a
été lu grâce au signe ! Ce faisant, la
2ème hypothèse a été
vérifiée.
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Gafsi M., Gasselin P., Girard S., Guichard L., Loyce C., Manneville V., Menet
A. & Redlingshöfer, 2017. Evaluer la performance globale d'une
exploitation agricole à partir d'un cadre conceptuel mobilisant les
propriétés de la durabilité en agriculture - La
méthode IDEA version 4. Programme des rencontres
interrégionales 2017 des Directeurs d'exploitation agricole (DEA) -
Directeurs d'ateliers technologiques (DAT), référents Enseigner
à produire autrement (EPA), Tiers Temps et chefs de projet du Grand
Sud.
Zahm F., Ugaglia A., Barbier J-M, Boureau H.; Del'homme B.,
Gafsi M., Gasselin P., Girard S., Guichard L., Loyce C., Manneville V., Menet
A., Redlingshöfer B., octobre 2017. Evaluer la performance globale
d'une exploitation agricole à partir d'un cadre conceptuel mobilisant
les propriétés de la durabilité en agriculture : La
méthode IDEA version 4, Programme des rencontres
interrégionales 2017 des Directeurs d'exploitation agricole
(DEA)-Directeurs d'ateliers technologiques (DAT), référents
Enseigner à produire autrement (EPA), Tiers Temps et chefs de projet du
Grand Sud.
ANNEXES
251659776
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE ADRESSE AUX RIZICULTEURS
N°.........
I. PROFIL DE L'ENQUETE
Localisation de
l'enquêté :...........................
Age :........
Sexe : 1. M 2. F
Date d'enquête : ...........................
Etat civil : 1) Marié 2) Célibataire 3)
Veuf (ve) 4) Séparé 5) Divorcé
Niveau d'instruction : 1) Analphabète 2) Primaire
3) Secondaire 4) Diplômé 5) Universitaire
Activité
principale :...................................................................................
Activité
secondaire :.................................................................................
Type d'habitat : 1) Durable 2) Semi-durable 3) Boue et
tôles 4) Planches et tôles 5) Boue et paille
Taille de ménage : ...............
Adresse de résidence :......................
Veuillez indiquer votre
revenu..............................................en dollars
Ancienneté dans votre activité (culture du
riz)........................années
II. STRUCTURE DE L'EXPLOITATION
Localisation de l'exploitation: ................................
Périmètre :..................
Combien d'exploitations agricoles (champs)
possédez-vous ?........................
Décrivez chacun d'entre eux :
N°
|
Superficie totale
|
Superficie rizicole
|
Type rizicole24(*)
|
Mode d'acquisition25(*)
|
Possession titre
|
Type de sol26(*)
|
Distance par rapport au domicile
|
1er champ
|
|
|
|
|
|
|
|
2e champ
|
|
|
|
|
|
|
|
3e champ
|
|
|
|
|
|
|
|
4e champ
|
|
|
|
|
|
|
|
5e champ
|
|
|
|
|
|
|
|
Si votre mode d'acquisition est la location, s'agit- il
de :
1) Fermage .......... Montant/saison cultural.........$
Auprès de qui27(*).........
2) Métayage......... Part du propriétaire
.............% Auprès de qui.........
3) Autre à préciser : ....................
Depuis combien de temps (en année) cultivez-vous le
riz ? .........................................................
Quel est le type de votre exploitation ? 1) Individuelle
2) Collective 3) familiale 4) Exploitation de forme sociétaire :
5) Groupement agricole d'exploitation commun 6) Exploitation agricole à
responsabilité limité ; 7) Hôpital 8)
Église 9) Coopérative 10) Ecole ou université 11)
Autres
....................................................................................
Est-il facile de trouver un champ pour la culture du riz ?
A) Achat : 1) Oui 2) Non B) Location : 1) Oui
2) Non
Votre exploitation dispose-t-elle des pâtures ? 1) Oui
2) Non
Si oui, pour combien de
têtes ?....................................................................................
Si non,
pourquoi ?...........................................................................................................
III. QUESTIONS RELATIVES A LA PRODUCTION ET AUX
INTRANTS
Quels sont le rendement et la production par hectare ?
(en tonnes/ha).
|
1er champ
|
2ème champ
|
3ème champ
|
4ème champ
|
5ème champ
|
Production Saison A
|
|
|
|
|
|
Production Saison B
|
|
|
|
|
|
Combien d'individus utilisez-vous et les couts que vous
supportez à chaque phase ?
Phase de production
|
Calendrier agricole
|
Quantité
|
Prix en FC
|
Saison A
|
Saison B
|
Durée (en jours)
|
|
|
Pépinière
|
|
|
|
|
|
1ere labour
|
|
|
|
|
|
2ème labour
|
|
|
|
|
|
3ème labour
|
|
|
|
|
|
Epandage d'engrais
|
|
|
|
|
|
Repiquage
|
|
|
|
|
|
1er sarclage
|
|
|
|
|
|
2ème sarclage
|
|
|
|
|
|
3ème sarclage
|
|
|
|
|
|
Récolte
|
|
|
|
|
|
Battage
|
|
|
|
|
|
Séchage
|
|
|
|
|
|
Quelle est la quantité des semences utilisées
?.........en tonnes........en kgs
Origine de la variété : 1) ONG 2)
Association paysanne 3) Gouvernement 4) Association de production de semence 5)
Autres à
préciser.....................................................
Mode d'accès aux semences : 1) Crédit intrant
2) Achat 3) Utilisation des semences de la récolté
passée 4) Autres à préciser
................................
Utilisez-vous des produits phytosanitaires ? 1) Oui 2)
Non
Si oui, lesquels ?
Champs
|
Nom du produit
|
Mode d'approvisionnement.
|
Lieu d'approvisionnement
|
Quantité par ha
|
Prix par hectare
|
1
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
|
Utilisez-vous un fertilisant azoté ? 1) Oui
2) Non
Si oui, en quelle quantité par
hectare ?.....................................................
Quels sont les matériels que vous utilisez dans vos
activités agricoles
Type de matériel
|
Puissance en Cheval-Vapeur
|
Mode d'acquisition
|
Cout d'acquisition
|
Année d'acquisition
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IV. ACCES A L'INFORMATION
Où achetez-vous vos
intrants ?..............................................................................................
Disposez-vous des informations sur les prix avant
l'achat ? 1) Oui 2) Non
Si oui, comment obtenez-vous
l'information ?..........................................................
S'agit-il d'une source formelle ou informelle
d'information ?........................................
Vous arrive-t-il de payer ? 1) Oui 2) Non
Si vous payez,
combien ?............................................................en
FC
Si vous ne payez pas pourtant vous accédez à
l'information, pourquoi ?.........................
V. EXPOSITION AUX FACTEURS
ENVIRONNEMENTAUX
Est-ce que les événements climatiques
extrêmes affectent votre activité agricole ? 1) Oui 2)
Non
Si oui lesquels ? 1) Les inondations 2) Perturbations
pluviométriques 3) Sécheresse 4) Glissement de terrain
Pouvez-vous estimer la quantité d'eau (les pluies) dans la
rizière ?.....................en mm
En cas des pluies abondantes, quelle peut être la
superficie inondée ?...................en ha
En cas d'inondation par exemple, pouvez-vous estimer la
superficie inondée ?............ha
A combien estimez-vous la température du
sol ?....................................en °C
Quelle est la température
maximale ?......................................... en °C
Quelle est la température
minimale ?........................................... en °C
Événements
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Fréquence d'apparition
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Code
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Effet sur le sol
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code
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Effet sur la production agricole
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code
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Effet sur la sécurité
alimentaire
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code
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Effets environnementaux
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code
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Quels sont alors les mécanismes envisagés
pour y faire face ?
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Inondations
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1) Plusieurs fois par saison
2) Deux fois l'an
3) Chaque après 5 ans
4) Chaque après dix ans
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1) Lixiviation du sol
2) Perte d'une partie ou de toute la terre
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1) Les cultures endommagées
2) Pertes totales de la production
3) Pourriture de certaines cultures (patate douce, arachide,
etc.)
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1) Aliments remportés
2) Instabilité de la consommation
3) Production pour la consommation non accessible
4) Détérioration de la qualité des
aliments
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1) Accentuation des maladies, des parasites
2) Pertes des écosystèmes, de la
biodiversité,....
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Sécheresse
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1) Plusieurs fois par saison
2) Deux fois l'an
3) Chaque après 5 ans
4) Chaque après dix ans
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1) Endurcissement du sol
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1) Les cultures endommagées
2) Pertes totales de la production
3) Aucune/ Baisse de la production des cultures hydrophiles
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1) Indisponibilité des aliments
2) Instabilité de la consommation
3) Inaccessibilité de la production pour
l'autoconsommation
4) Détérioration de la qualité des
aliments
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1) Accentuation des maladies, des parasites
2) Pertes des écosystèmes, de la
biodiversité,...
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Glissement de terrain
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1) Plusieurs fois par saison
2) Deux fois l'an
3) Chaque après 5 ans
4) Chaque après dix ans
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1) Lessivassions du sol
2) Pertes de la surface cultivée
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1) Les cultures endommagées
2) Pertes totales de la production
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1) Indisponibilité de la production
2) Instabilité de la consommation
3) Production pour la consommation non accessible
4) Détérioration de la qualité des
aliments
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1) Détérioration de la biodiversité
2) Détérioration du sol
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Perturbation pluviométrique
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1) Plusieurs fois par saison
2) Deux fois l'an
3) Chaque après 5 ans
4) Chaque après dix ans
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1) Pertes des nutriments
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1) Production très faible
2) Pourriture de certaines cultures (patate douce, arachide,
etc.)
3) Baisse de la production des certaines cultures.
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1) Indisponibilité de la production
2) Instabilité de la consommation
3) Production pour la consommation non accessible
4) Détérioration de la qualité des
aliments
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1) Détérioration de la biodiversité
2) Disparition des certaines espèces et/ou cultures
3) Distribution anormale des pluies
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251660800
* 1Inspecteur provincial de
l'agriculture.
* 2Ce modèle a
été développé en vue d'établir la relation
entre l'érosion du sol et la productivité.
* 3 Il sied de signaler que
la récolte des données est intervenue au mois de Juin, pendant
une semaine, soit du 23 au 30 juin.
* 4Ce modèle a
été développé en vue d'établir la relation
entre l'érosion du sol et la productivité.
* 5 Il s'agit d'une science qui
traite des eaux et de leurs propriétés. Elle étudie
notamment la distribution de l'eau sur la terre, ses réactions chimiques
et physiques avec d'autres substances naturelles, et ses relations avec la vie
sur terre.
* 6Par ce concept, il faut
entendre la température et autres conditions atmosphériques
propres à une région.
* 7Elle désigne un
processus physique et chimique naturel par lequel le sol et les roches de la
croute terrestre sont continuellement soumis à une abrasion et à
une corrosion. La majeure partie de l'érosion provient des actions
combinées de différents facteurs, comme la chaleur, le froid, les
gaz, le vent, la gravité et la vie végétale.
* 8 En parlant du sol, on fait
référence à la « terre » comme facteur
de production.
* 9 Pièce de bois qui
fait le sommet de la charpente dans un bâtiment.
* 10 Il peut être
perçu comme le taux de germination des plantes ou le nombre de plantes
obtenues au Km2 ou par hectare, à atteindre.
* 11 Ce concept nous le devons
à Zahm A. et al., 2013.
* 12Nous devons ce terme
à la Dr. Furaha G. (2017-2018) dans « Analyse comparée
des chaines de valeur du riz dans la plaine de la Ruzizi de la
Communauté Economique des pays des Grands Lacs (CEPGL) »
* 13 Elle sera
mesurée en utilisant le coefficient de détermination du
modèle (Vicien C., 1991 ; Xianzeng N. et al, 2008).
* 14L'unité de mesure
de la terre couramment utilisée dans la plainede la Ruzizi reste le
« carré » qui a une superficie de 0,0625hectare. Ce qui
signifie donc que 1ha équivaut à 16 carrés (soit 25 m x
25). L'unité de mesure retenue dans ce travail est l'hectare.
* 15Pour convertir le
carré en hectare, comme 1 carré équivaut à 25m/25,
il suffit juste de prendre (25*25)/10000 pour trouver le 0,0625 ha ou 6,25
ares.
* 16 Il est
communément appelé « Tipula » dans la plaine,
tandis que le 2e et le 3e labour sont respectivement
appelés : « Komolola » et
« Koropa ».
* 17 On utilise aussi le
terme « Puta » pour parler du battage.
* 18 Dans la plaine de la
Ruzizi, le transport des produits agricoles est assuré par des individus
appelés « Daristes » qui ont des vélos
réservés uniquement au service de transport des marchandises et
autres produits.
* 19 Il se fait au
séchoir construit en ciment par les coopératives (surtout
à la COOSOPRODA à Luberizi) pour permettre aux riziculteurs de
sécher leur riz en toute quiétude. Pour les riziculteurs non
membres des coopératives agricoles, des bâches sont
utilisées à cet effet.
* 20 Il s'agit des Burundais
qui travaillaient dans les rizières dans la plaine de la Ruzizi.
* 21 Les semences
étaient distribuées aux membres de la coopérative
COOCOPRODA sous forme de crédit-intrant qui en retour, devaient
rembourser la quantité reçue + 1 kilogramme de surplus tenant
lieu d'intérêt.
* 22 A la base, la saison
sèche caractérisée par une diminution des pluies
réduisant ainsi le débit d'eau des canaux et les travaux de
construction du barrage de distribution, ce qui a entrainé la rupture de
la fourniture en eau.
* 23 C'est un Professeur de
l'Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR) de Bukavu que
nous avions croisé à Luvungi où il séjourne de
temps à autre pour faire le suivi de ses champs. Il va à Bukavu
juste pour donner cours mais permanemment il reste à Luvungi.
* 24Riziculture
irriguée, riziculture de marrais ou riziculture de montagne ou
pluviale
* 25 Achat, héritage,
location, don
* 26 Argileux, sablonneux ou
sablo-argileux
* 27 Particulier, Eglise,
hôpital, école, Société
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