Union Européenne EENI
Global Business School
PROGRAMME DE DOCTORAT EN AFFAIRES
INTERNATIONALES
KELY Céba Timothée
LE TRAITE D'AMITIE ET DE COOPERATION ENTRE LA COTE
D'IVOIRE ET LE BURKINA FASO ET LE RENFORCEMENT DE L'INTEGRATION ECONOMIQUE
SOUS-REGIONALE
Thèse dirigée par Madame Garcia Susana
Fernàndez
professeur à EENI Global Business
School
Présentée et soutenue publiquement le 15
février 2021
Tarragona (Espagne)
Composition du jury
Président : M. NONELL TORRES
Pedro, Professeur à EENI
Membre : Mme. CARRILLO Margarita,
Professeur à EENI
Membre : Mme. GARCIA Susana
Fernàndez, Professeur à EENI
2020
Dédicace
Je rends hommage,
Au Professeur Susana Fernandez Gracia, Directrice de notre
thèse pour son attention particulière et sa disponibilité.
Toute ma gratitude !
Aux enseignants de EENI Global Business School & HA
University et particulièrement au Professeur Paterson Ngatchou. Mes
sincères remerciements pour la connaissance que vous
apportez !
Aux étudiants de EENI Global Business School &
HA University. Beaucoup de courage et que la solidarité et l'amour
soient notre partage !
À mon père Kely BAYO qui m'a inculqué
le goût de l'effort et de la persévérance. Je t'aime
papa !
À ma mère Esther SAHON pour ses nombreux
sacrifices et privations afin de me permettre d'achever cette thèse. Je
t'aime maman !
À mes frères Apollinaire BAYO,
Jérémie BAYO, Benjamin KELY. Merci pour votre patience et
encouragement. Je vous aime !
À mes soeurs Marthe BAYO, Yvette BAYO, Lydie BAYO.
Merci pour votre patience et soutien. Je vous aime !
À ma chère petite soeur Salomé BAYO,
rappelée à Dieu en 2005. J'aurais aimé que tu voies la fin
de ce travail.
À mon épouse Manou Léa GOUANDA. Je
t'aime !
Table des matières
Liste des tables
1
Liste des tableaux
1
Liste des figures
1
Liste des graphiques
1
Liste des photos
2
Liste des abréviations, acronymes et
symboles
2
Résumé
4
Abstract
4
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
5
1.1. Choix du sujet
6
1.2. Pertinence de l'étude ou
justification
6
1.3. Énoncé du problème
7
1.4. Objectifs : général et
spécifiques
8
1.4.1. Objectif général
8
1.4.2. Objectifs spécifiques
8
1.5. Hypothèses de recherche
8
1.5.1. Hypothèse principale : notre
thèse
8
1.5.2. Hypothèses spécifiques
8
CONCLUSION DU CHAPITRE 1
8
CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTÉRATURE
9
INTRODUCTION
9
2.1. Les fondements théoriques de
l'intégration régionale
9
2.1.1. Les instruments et les voies de
l'intégration économique
10
2.2. Les recherches empiriques sur
l'intégration régionale et le commerce international
13
2.2.1. L'impact de l'intégration sur les
échanges bilatéraux
14
CONCLUSION DU CHAPITRE 2
15
CHAPITRE 3 : MÉTHODOLOGIE DE LA
RECHERCHE
16
INTRODUCTION
16
3.1. Définition des termes
16
3.1.1. Traité
16
3.1.2. Intégration économique
16
3.1.3. Intégration des marchés
16
3.1.4. Macroéconomie
16
3.1.5. Le modèle de gravité
17
3.2. Techniques et méthodes de collecte Des
données
17
3.2.1. La recherche documentaire
18
3.2.2. Le choix de la zone d'étude
19
3.3. Le traitement et l'analyse des
données
20
3.3.1. Présentation de
l'échantillon
20
3.3.2. Source des données
21
3.3.3. Le traitement qualitatif
21
3.3.4. Le traitement statistique et graphique
21
3.3.5. Le traitement économétrique
22
3.3.6. Le traitement cartographique
22
3.4. Les difficultés rencontrées
22
CONCLUSION DU CHAPITRE 3
22
INTRODUCTION
23
PREMIÈRE PARTIE : LE TRAITE
D'AMITIÉ ET DE COOPÉRATION IVOIRO-BUKINABE ET
L'HARMONISATION DES POLITIQUES SECTORIELLES ET LA LIBRE CIRCULATION DES
PERSONNES
24
Introduction
24
CHAPITRE 1 : UNE ANALYSE HISTORICO-POLITIQUE DU
TRAITE D'AMITIÉ ET DE COOPÉRATION IVOIRO-BURKINABÉ
25
Introduction
25
SECTION 1 : LE TRAITE D'AMITIÉ ET DE
COOPÉRATION IVOIRO-BURKINABÉ DE 2008 : UNE
CONSÉQUENCE POSITIVE DE L'ACCORD DE PAIX DE OUAGADOUGOU EN 2007
25
1.1. Le contexte global de la relation
Ivoiro-burkinabé
25
1.2. L'accord de paix inter ivoirien de Ouagadougou
en 2007
26
SECTION 2 : LES ENJEUX DU TRAITE D'AMITIE ET DE
COOPERATION ENTRE LA COTE D'IVOIRE ET LE BURKINA FASO
27
2.1. Le Traité d'Amitié et de
Coopération Ivoiro-burkinabé comme une réponse aux
conséquences de la crise identitaire ivoirienne
27
2.2. Adapter le Traité d'Amitié et de
Coopération aux mutations socio-économiques, institutionnelles et
géopolitiques actuels.
27
Conclusion
28
CHAPITRE 2 : ÉTAT DE MISE EN OEUVRE DES
MESURES DE FACILITATION DES ÉCHANGES
29
Introduction
29
SECTION 1 : LA MISE EN OEUVRE DES MESURES DE
FACILITATION DES ÉCHANGES PAR LA COTE D'IVOIRE ET LE BURKINA FASO
29
1.1. Analyse des indicateurs d'appréciation
de la mise en oeuvre de l'accord sur la facilitation en 2017.........
29
1.1.1. État de ratification et de
notification de l'accord de facilitation de échanges en Côte
d'Ivoire et au Burkina
Faso..........................................................................................................
30
1.1.2. Mise en oeuvre des mesures
complémentaires de taxation
31
1.1.3. Les documents obligatoires dans la
procédure des échanges commerciaux
32
1.1.4. Utilisation des instruments de douane et des
procédures douanières
32
SECTION 2 : L'ENGAGEMENT DE LA COTE D'IVOIRE ET
DU BURKINA FASO DANS L'INTÉGRATION SOUS RÉGIONALE
33
2.1. Les concepts de l'engagement formel et de
l'engagement effectif
33
2.1.1. Engagement de la Côte d'Ivoire et du
Burkina Faso par rapport aux textes communautaires
33
2.1.2. Engagement de la Côte d'Ivoire et du
Burkina Faso dans l'intégration commerciale
34
2.2. Engagement au-delà des textes et
application aux mesures de facilitation des échanges et la libre
circulation des personnes
34
2.2.1. L'interconnexion numérique des
capitales ivoirienne et burkinabé
35
2.2.2. Gouvernance des corridors routiers et
délais de dédouanement
35
2.2.2.1. Gouvernance des corridors routiers
Abidjan-Ouagadougou
35
2.2.2.2. Délais moyens de
dédouanement
36
2.2.3. Engagement dans la facilitation des
échanges
37
2.2.4. Engagement dans la libre circulation des
personnes
38
2.2.4.1. Des avantages à la libre circulation
des personnes
38
2.2.4.2. Performance de la Côte d'Ivoire et du
Burkina Faso en libre circulation des personnes
38
Conclusion
39
Conclusion première partie
39
DEUXIÈME PARTIE : LE COMMERCE ET
L'INTÉGRATION DES MARCHES DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA-FASO
41
Introduction
41
CHAPITRE3 : ANALYSE STRUCTURELLE DU COMMERCE
INTRA-AFRICAIN IVOIRO-BURKINABÉ ET DE L'INTÉGRATION DES
MARCHES
42
Introduction
42
SECTION 1 : LA DYNAMIQUE DES ECHANGES
IVOIRO-BURKINABE
42
1.1. Tendances du commerce extérieur en
Côte d'Ivoire et au Burkina Faso
42
1.2. Les principaux produits
échangés
43
SECTION 2 : GÉOGRAPHIE DES
ÉCHANGES DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA FASO
44
2.1. Orientation géographique du commerce des
deux pays
44
2.1.1. Flux commerciaux de la Côte d'ivoire
avec le Burkina Faso
45
2.1.2. Matrice des échanges de biens
intra-UEMOA entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso en
2017.....................................................................................................................................
46
2.2. La dynamique des échanges de
marchandises entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso
46
2.2.1. L'agriculture : un maillon essentiel
dans la dynamique des échanges ivoiro-burkinabé.
48
2.2.2. Estimation du niveau d'interdépendance
commerciale entre la Côte d'Ivoire et le Burkina
Faso................................................................................................................................
48
2.2.3. Performance de la Côte d'Ivoire et du
Burkina Faso en intégration productive
49
2.2.4. Une zone économique spéciale
pour intégrer les marchés
50
Conclusion
50
CHAPITRE 4 : DES OBSTACLES AU COMMERCE
IVOIRO-BURKINABÉ
51
Introduction
51
SECTION 1 : PALLIER AU DÉFICIT
INFRASTRUCTUREL DU COMMERCE
51
1.1. L'infrastructure routière, ferroviaire
et aérienne
51
1.1.1. L'infrastructure routière et
ferroviaire
51
1.1.2. L'infrastructure de transport des biens et
des personnes
52
1.1.3. L'énergie
53
1.2. Une faible dotation en infrastructure des
TIC
53
1.2.1. L'utilisation du téléphone
mobile et de l'internet en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso
53
1.2.2. Évolution de l'indice de TIC en
Côte d'Ivoire et au Burkina Faso
54
1.2.3. Un taux d'utilisation de l'infrastructure
financière en hausse
54
1.2.4. Performance infrastructurelle de la
Côte d'Ivoire et du Burkina Faso
55
SECTION 2 : LA SUPPRESSION DES BARRIÈRES
TARIFAIRES ET NON TARIFAIRES
55
2.1. Analyse et évaluation du corridor
Abidjan-Ouagadougou
55
2.1.1. Délais, procédures et
coût aux stades de l'importation par la route
56
2.1.2 Délais, procédures et coût
aux stades de l'importation par voie ferrée
56
2.2. Pratiques anormales sur le corridor Abidjan -
Ouagadougou
56
2.2.1. Analyse des postes de contrôle sur le
corridor Abidjan-Ouagadougou
57
2.2.2. Des perceptions illicites hors de la
frontière
57
2.2.3. Performance en intégration commerciale
des deux pays
57
Conclusion
58
Conclusion de la deuxième partie
58
TROISIÈME PARTIE : ÉTAT DES LIEUX
ET ANALYSE DE LA CONVERGENCE DES POLITIQUES MACROÉCONOMIQUES EN
MATIÈRE D'INTÉGRATION FINANCIÈRE ET MONÉTAIRE DE
COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA FASO
60
Introduction
60
CHAPITRE 5 : PERFORMANCES MACROECONOMIQUES DE
LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA FASO
61
Introduction
61
SECTION 1 : SITUATION MACROÉCONOMIQUE DE
LA COTE D'IVOIRE ET DUBURKINA FASO
61
1.1. Évolution du taux de croissance du
produit intérieur brut (PIB) et de l'inflation en Côte d'Ivoire
et au Burkina Faso
61
1.1.1. Évolution du taux de croissance du
produit intérieur brut (PIB)
61
1.1.2. Évolution de l'inflation en Côte
d'Ivoire et au Burkina Faso
62
SECTION 2 : PERFORMANCE DE LA COTE D'IVOIRE ET
DU BURKINA FASO EN MATIÈRE DE CONVERGENCE
62
2.1. Présentation des critères de
convergence UEMOA
62
2.2. Situation des critères de convergence
2016-2023 en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso
63
2.2.1. Etat de la convergence en Côte d'Ivoire
en 2018
63
2.2.2. Etat de la convergence au Burkina Faso en
2018
64
Conclusion
66
CHAPITRE 6 : LA GOUVERNANCE
INSTITUTIONNELLE ET L'INTÉGRATION ÉCONOMIQUE PAR LE MARCHE
67
Introduction
67
SECTION 1 : PAIX, SÉCURITÉ,
STABILITÉ ET GOUVERNANCE
67
1.1. Principes et objectifs du traité d'Abuja
et du TAC
67
1.1.1. Principes et objectif du traité
d'Abuja
67
1.1.2. Des dispositions prévues par le TAC en
matière de paix, de sécurité, de stabilité et de
bonne
gouvernance......................................................................................................................
67
1.1.3. Forces, faiblesses, opportunités et
menaces du traité d'amitié et de coopération
ivoiro-burkinabé......................................................................................................................
68
1.2. Impact de la qualité des institutions
sur les échanges commerciaux
69
1.2.1. Une revue de la littérature
69
1.2.1.1. Les institutions de bonne qualité
réduisent les coûts de transactions et favorisent l'expansion du
commerce
international...............................................................................................
70
1.2.1.2. La mauvaise qualité des institutions
n'est pas forcement un obstacle à l'expansion du commerce
international........................................................................................................
70
1.2.2. Analyse des indices de la qualité des
institutions dans l'UEMOA
70
SECTION 2 : ANALYSE
ÉCONOMÉTRIQUE DES DÉTERMINANTS DES ÉCHANGES
IVOIRO-BURKINABÉ
74
2.1. Méthodologie
74
2.1.1. Présentation du modèle
74
2.1.2. Spécification du modèle
74
2.2. Forme économétrique du
modèle
74
2.2.1. Les variables du modèle et les signes
attendus des coefficients
76
2.2.2. Stratégie d'estimation du
modèle de gravité
77
2.2.3. Résultats et interprétation du
modèle de gravité
78
Conclusion
80
Conclusion de la troisième partie
81
CONCLUSION DU CHAPITRE 4
82
CHAPITRE 5 : CONCLUSION GÉNÉRALE
ET RECOMMANDATION
83
Références Bibliographiques
87
Annexes
93
Liste des tables
Table 1 : Ratification de l'AFE et notification de la
Côte d'Ivoire et du Burkina Faso
Table 2 : Matrice d'interconnexion entre la Côte
d'ivoire et le Burkina Faso
Table 3 : Indicateurs, sous-indice et indice d'engagement
à baisser les obstacles sur les corridors
Tables 4 : Délai de dédouanement entre la
Côte d'Ivoire et le Burkina Faso
Table 5 : Engagement dans la facilitation des
échanges, au-delà des textes
Table 6 : Engagement global dans la facilitation des
échanges, au-delà des textes, positif et normatif
Table 7 : Structure géographique du commerce de la
Côte d'Ivoire et du Burkina Faso
Table 8 : Structure des échanges intra-UEMOA
Table 9 : Résumé des importations par voie
routière, 2xEVP, en rotation complète (Abidjan-Ouaga)
Table 10 : Résumé des importations par voie
ferroviaire, 2xEVP, en rotation complète (Abidjan-Ouaga)
Table 11 : Perceptions illicites par corps, par voyage et
par camion en moyenne (en FCFA)
Table 12 : Critères de convergence UEMOA
Table 13 : Evolution des indicateurs de convergence en
Côte d'Ivoire
Table 14 : Evolution des indicateurs de convergence au
Burkina Faso
Table 15 : Test de colinéarité à
partir du critère VIF
Table 16 : Résultats économétriques
Liste des tableaux
Tableau 1 : Indicateurs d'appréciation de la mise
en oeuvre de l'accord sur la facilitation en 2017
Tableau 2 : Etat de la taxation complémentaire au
TEC
Tableau 3 : Documents exigés dans la
procédure dans les échanges commerciaux
Tableau 4 : Forces, Faiblesses, Opportunités et
menaces du TAC
Liste des figures
Figure 1 : Présentation de la Côte d'Ivoire
et du Burkina Faso
Figure 2 : Le cordon ombilical entre la Côte
d'Ivoire et le Burkina Faso
Figure 3 : Thématiques et sous-thématiques
retenues pour la dimension intégration commerciale
Figure 4 : Zone économique spéciale
ZES-SKBO
Liste des graphiques
Graphique 1 : ICE_D positif normatif d'engagement dans
l'intégration commerciale
Graphique 2 : Performance de la Côte d'Ivoire et du
Burkina Faso en libre circulation des personnes
Graphique 3 : Le commerce total des biens et services de
la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso
Graphique 4 : La structure des échanges de la
Côte d'Ivoire en 2018
Graphique 5 : La structure des échanges du Burkina
Faso en 2018
Graphique 6 : Flux commerciaux de la Côte d'Ivoire
avec le Burkina Faso
Graphique 7 : Le commerce extérieur de la
Côte d'Ivoire avec le Burkina Faso
Graphique 8 : Le commerce extérieur du Burkina
avec la Côte d'Ivoire
Graphique 9 : Evolution du solde commercial de la
Côte d'Ivoire et du Burkina Faso
Graphique 10 : Performance en intégration
productive de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso
Graphique 11 : Utilisation de téléphone
mobil et de l'internet en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso
Graphique 12 : Evolution de l'indice des TIC en
Côte d'Ivoire et au Burkina Faso
Graphique 13 : Performance en infrastructures
régionales de la Côte d'ivoire et du Burkina Faso
Graphique 14 : Nombre de postes de contrôles sur le
corridor Abidjan-Ouagadougou
Graphique 15 : Performance en intégration
commerciale de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso
Graphique 16 : Evolution du taux de croissance en
Côte d'Ivoire et au Burkina Faso (%PIB)
Graphique 17 : Evolution de l'inflation en Côte
d'Ivoire et au Burkina Faso
Graphique 18 : Evolution des indicateurs de
qualité des institutions de l'UEMOA
Graphique 19 : Evolution des indicateurs de
qualité des institutions entre la Côte d'Ivoire et le Burkina
Faso
Graphique 20 : Indice de contrôle de la
corruption
Graphique 21 : Indice de la stabilité politique
Graphique 22 : Indice de la qualité de
régulation
Graphique 23 : Indice de la primauté du droit
Liste des photos
Photo 1 : Tronçon
Ferkessédougou-Ouangolodougou (Côte d'Ivoire)
Photo 2 : Compagnie de transport international exploitant
l'axe Abidjan-Ouangolodougou
Photo 3 : Poids lourd transportant des marchandises sur
l'axe Abidjan-Ouangolodougou
Liste des
abréviations, acronymes et symboles
APO : Accord de Paix de Ouagadougou
AFE : Accord de Facilitation des Echanges
BAD : Banque Africaine de Développement
BCEAO : Banque des Etats de l'Afrique de l'Ouest
BFA: Burkina Faso
BM : Banque Mondiale
CEA : Communauté Economique Africaine
CEAO : Communauté Economique des Etats de
l'Afrique de l'Ouest
CEDEAO Communauté Economique des Etats d'Afrique de
l'Ouest
CEE : Communauté Economique Européenne
CEN-SAD : Communauté des Etats
Sahélo-Sahariens
CEPII : Centres d'Etude Prospectives et d'Informations
Internationales
CER : Communauté Economique Régionale
CNFE : Comité National de Facilitation des
Echanges
CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le
Commerce et le Développement
CILSS : Comité Permanent Inter-Etats de Lutte
contre la Sécheresse dans le Sahel
CIV : Côte d'Ivoire
CNFE : Comité National de Facilitation des
Echanges
CNPE : Comité National de politique Economique
COMTRADE : Base de données statistiques sur le
Commerce des marchandises des Nations Unies
DGE : Direction Générale de l'Economie
DOTS : Direction des Statistiques du Commerce
FCFA : Franc de la Communauté Financière en
Afrique
FERDI : Fondation pour l'Etude et la Recherche sur le
Développement International
FMI : Fonds Monétaire International
GIM-UEMOA : Groupement Interbancaire Monétique de
l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africain
GMM : Méthode Généralisé des
Moments
GU : Guichet Unique
ICE : Indice Composite d'Engagement
INS : Institut Nationale de la Statistique
INSD : Institut Nationale de la Statistique et de
Développement
MCO : Méthode des Moindres Carrés
Ordinaires
MEF : Ministère de l'Economie et des Finance
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
OMD : Organisation Mondiale des Douanes
OPA : Observatoire des Pratiques Anormales
OUA : Organisation de l'Unité Africaine
PEA : perspective Economique en Afrique
PIB : Produit Intérieur Brut
SAD : Système Automatisé de
Dédouanement
SITARAIL : Société Internationale de
Transport Africain par rail
SWOT: Forces Faiblesses Opportunités Menaces
SYDAM World : Système de Dédouanement
Automatisé des Marchandises
SYDONIA : Système Douanier Automatisé
SYLVIE : Système de Liaison Virtuelle pour les
opérations d'Importation et d'Exportation
TAC : Traité d'Amitié et de
Coopération
TAI : Taxe d'Ajustement aux Importations
TCI : Taxe Conjoncturelle à l'Importation
TEC : Tarif Extérieur Commun
TCP : Taxe Complémentaire de Protection
TIC : Technologie de l'Information et de la
Communication
UA : Union Africaine
UE : Union Européenne
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine
USD : Dollar Américain
WDI : Indicateur du Développement dans le Monde
WGI : Indicateur de Gouvernance Mondiaux
ZES-SKB : Zone Economique Spéciale Sikasso Korhogo
Bobo
Résumé
Cette thèse vise à étudier la
contribution de la coopération (TAC) au développement des
échanges bilatéraux entre la Côte d'Ivoire et le Burkina
Faso dans une perspective du renforcement de l'intégration
économique sous régionale. La recherche s'appuie sur le
modèle de gravité. Tout d'abord, nous analysons les faits
stylisés. Ensuite, le modèle de gravité est
appliqué et estimé selon plusieurs variantes pour évaluer
les déterminants des flux bilatéraux. Les principaux
résultats sont : (i) les faits stylisés montrent que les
flux commerciaux de la Côte d'ivoire et du Burkina Faso sont en grande
partie dirigés vers leurs partenaires occidentaux et asiatiques ;
(ii) les coefficients des variables traditionnelles du modèle de
gravité sont globalement de signes attendus ; (iii) le faible
niveau de revenu par habitant et la faible diversification productive
expliquent la faiblesse des exportations entre la Côte d'ivoire et le
Burkina Faso ; (iv) les variables de contrôles influencent
faiblement le commerce bilatéral ; (v) la baisse de l'inflation
augmente faiblement le commerce bilatéral. Ainsi, même si le TAC
contribue au renforcement de l'intégration entre la Côte d'ivoire
et le Burkina Faso, les effets restent encore faibles.
Mots clés : Traité
d'Amitié et de Coopération, Intégration économique,
Commerce international, Modèle de gravité, Côte d'Ivoire,
Burkina Faso.
Abstract
This thesis aims at studying the contribution of cooperation
(TAC) to the development of bilateral trade, with a view to strengthening the
economic integration of Côte d'Ivoire and Burkina Faso. The research is
based on the gravity model. First, the study focuses on analyzing the stylized
facts and then goes out of its way to apply the gravity model and estimate in
several variants to assess the determinants of bilateral flows. The main
results are: (i) the stylized facts show that trade flows from Côte
d'Ivoire and Burkina Faso are largely directed towards their Western and Asian
partners; (ii) the coefficients of the traditional gravity model variables are
generally expected signs; (iii) the low level of per capita income and low
productive diversification explain the low level of exports between Côte
d'Ivoire and Burkina Faso; (iv) control variables have a weak influence on
bilateral trade; (v) Higher inflation increases bilateral trade. Thus, even if
the TAC contributes to strengthening integration between Côte d'Ivoire
and Burkina Faso, its effects remain weak.
Key words: Treaty of Friendship and Cooperation, Economic
Integration, International Trade, Gravity Model, Côte d'Ivoire, Burkina
Faso.
CHAPITRE 1 :
INTRODUCTION
Au lendemain de la création de l'Organisation de
l'Unité Africaine (OUA) après la conférence d'Addis-Abeba
en mai 1963, l'Afrique a décidé de prendre en main son
développement économique, politique et social. Ce sentiment
panafricain s'est intensifié après la naissance de l'Union
Africaine (UA), le 9 juillet 2002 à Durban, en Afrique du Sud. Cinquante
ans plus tard, en lieu et place de la Communauté économique
Africaine (CEA), objectif majeur de l'UA, le continent est le
théâtre des ballets de Plusieurs communautés
économiques régionales (CER). Malheureusement, en dépit du
foisonnement des CER et de la multiplicité des accords, l'Afrique ne
parvient pas à la réalisation de cette ambition de la
création du vaste marché continental. Car les CER et les Etats
sont souvent animés par un sentiment protectionniste excessif ou parce
qu'ils ne perçoivent pas les enjeux ou ne voient pas la
nécessité de coopérer du fait de la pauvreté de
l'Afrique et qu'elle est constamment l'objet d'instabilité politique et
socio-économique et bien d'autres fléaux. C'est dans ce contexte
que des États, de par la proximité frontalière ou par des
liens historiques ou économiques, entretiennent des relations
privilégiées dans divers domaines à travers le
mécanisme de coopération afin d'aboutir à une
intégration économique ou de renforcer les liens existants. C'est
le cas de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso, deux États
frontaliers de l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA), qui entretiennent des relations de coopération depuis plusieurs
années à travers le Traité d'Amitié et de
Coopération (TAC) signé, le 29 juillet 2008.
L'objet de notre étude est l'analyse des
déterminants de la dynamique des échanges
ivoiro-burkinabé. Car l'intégration économique a un effet
significatif sur les échanges bilatéraux.
La portée de la recherche se limite aux flux
bilatéraux des marchandises des pays de l'échantillon. Les
indicateurs de la qualité des institutions ont été
analysés mais exclus des estimations. On n'abordera pas non plus les
calculs économétriques de la détermination de l'indice
composite d'engagement (ICE) dans l'intégration économique mais
on utilisera les résultats des laboratoires (Ferdi) plus outillés
pour faire nos analyses. Concernant la convergence macroéconomique,
l'approche économétrique a été omise même si
les approches récentes en économétrie spatiale à
travers la méthode de Markov pour l'analyse de la convergence
donneraient plus de pertinence à l'étude (Le Gallo, 2004).
Afin d'atteindre les objectifs de cette étude, nous
avons organisé la recherche autour de cinq (5) chapitres : chapitre
1 : Introduction ; chapitre 2 : Revue de la
littérature ; chapitre 3 : Méthodologie ; Chapitre
4 : Analyse des données et des résultats ; Chapitre
5 : Conclusion générale et implications.
1.1 . Choix du
sujet
Notre sujet s'inscrit dans un contexte post-crise,
c'est-à-dire la reprise des relations bilatérales
socio-économiques et politiques entre la Côte d'Ivoire et le
Burkina Faso, rompues à la faveur de la crise militaro-politique de 2002
survenue en Côte d'Ivoire. Cette crise qui a duré huit (8) ans a
indubitablement affecté les relations bilatérales et le commerce
extérieur (diminution des importations et des exportations). En plus, le
Burkina Faso est un pays enclavé, essentiellement agricole et se
démarque de la Côte d'Ivoire qui est un Etat côtier,
présentant un tissu industriel relativement développé. Le
Traité d'Amitié et de Coopération ivoiro-burkinabé
né de l'Accord politique de Ouagadougou intervient pour restaurer les
relations économiques, politiques et sociales entre les deux Etats. Par
ailleurs ce choix a été fait parce que nous disposons des
données fiables pour apprécier les flux commerciaux
bilatéraux et les déterminants de l'intégration
économique.
Nous pensons être capables de traiter ce sujet dans la
mesure où nous sommes titulaires d'un Master 2 de recherche en
Géographie. La littérature est assez suffisante pour nous
permettre de comprendre le sujet et d'en dégager les différentes
orientations. La littérature est issue des instituts de recherche (CRDI,
FERDI) et des sites officiels de la CEDEAO, l'UEMOA, la BCEAO la BAD, la Banque
mondiale (BM), FMI, OMC, CNUCED. Nous avons consulté des ouvrages
généraux, des ouvrages spéciaux, des articles, des
thèses et des rapports. Ces différents documents
présentent l'intégration économique comme étant une
réponse à des impératifs socioculturels, politiques et
économiques. Plusieurs auteurs montrent l'impact de l'intégration
économique sur le commerce extérieur à travers des
modèles économétriques. Enfin, les sites officiels et les
instituts de recherches donnent des chiffres sur les déterminants du
commerce international à savoir les exportations, les importations, le
produit intérieur brut (PIB courant), le produit intérieur brut
par habitant (PIB/H), l'inflation, la distance entre les capitales, la
population totale des pays, la qualité des institutions etc.
1.2 . Pertinence de
l'étude ou justification
Le sujet nous permet d'aborder les échanges
bilatéraux et l'intégration économique
ivoiro-burkinabé et des implications socio-économiques. Dans ces
conditions, cette étude recherche les déterminants des
échanges bilatéraux qui expliquent la nécessité du
renforcement de l'intégration économique entre la Côte
d'Ivoire et le Burkina Faso dans la Sous-région UEMOA. Cette
étude est d'autant plus importante que parce que l'Afrique ne dispose
pas d'assez de données fiables sur son commerce intra-africain. En
général, l'on enregistre les flux entre l'Afrique et les autres
continents. Or, la disponibilité et la communication de l'information
économique chiffrée à travers la coopération
Sud-Sud permet d'évaluer les gains et les pertes dans un contrat et
d'éclairer les décideurs et de stimuler l'engagement politique
des Etats. Les résultats par ailleurs, des études empiriques sur
le cas spécifique de l'UEMOA montrent que l'appartenance à la
zone monétaire commune UEMOA et la mise en oeuvre des réformes
économiques ont eu des effets significatifs en termes de
détournement des importations et des exportations (Agbodji, 2007).
Ainsi, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso à travers le TAC,
sont-ils à la recherche d'une croissance des échanges tout en
stimulant l'intégration mutuelle. Cette étude permettra d'attirer
l'attention des pouvoirs publics, des professionnels des affaires
internationales et des chercheurs sur la nécessité de produire
des données exactes, consolidées et disponibles en temps
réel sur le commerce intra-africain et les modalités de
création d'un marché unique africain qui demeurent des enjeux
majeurs. Enfin, cette étude présente un intérêt
théorique qui viendra en complément d'autres travaux
déjà réalisés dans le cadre de la
coopération et de l'intégration économique sous
régionale et pourra sans doute constituer un point de départ pour
les études avenir sur le Traité d'Amitié et de
coopération entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso.
L'intérêt pratique de cette étude est de permettre aux
dirigeants ivoiriens et burkinabés d'apprécier si le TAC peut
garantir des avantages comparatifs vu les inégalités
socio-économiques entre les deux pays ; si le TAC peut constituer
un modèle de coopération bilatérale dans l'espace UEMOA.
1.3 .
Énoncé du problème
Le problème que suggère en effet cette recherche
est la faible croissance du commerce entre la Côte d'Ivoire et le Burkina
Faso. Par conséquent, la question centrale qui fonde notre étude
est la suivante : pourquoi, en dépit de la croissance du produit
intérieur brut, la baisse de l'inflation et la qualité des
institutions, la croissance des échanges bilatéraux entre la
Côte d'Ivoire et le Burkina Faso reste faible?
De façon subsidiaire, l'on peut émettre les
préoccupations suivantes :
- quels sont les accords de facilitation des échanges
et de la libre circulation des personnes mis en oeuvre par la Côte
d'Ivoire et le Burkina Faso?
- quelles sont les caractéristiques des échanges
commerciaux et les déterminants de l'intégration des
marchés de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso?
- quel est l'état des lieux de la convergence des
politiques macroéconomiques de la Côte d'Ivoire et du Burkina
Faso.
1.4 . Objectifs :
général et spécifiques
1.4.1. Objectif
général
Cette thèse vise à étudier la
contribution de la coopération au développement des
échanges bilatéraux dans une perspective d'intégration
économique sous-régionale de la Côte d'Ivoire et du Burkina
Faso.
1.4.2. Objectifs
spécifiques
- Identifier les accords du TAC ainsi que les mesures de
facilitation des échanges et de la libre circulation des personnes et
leur influence sur les relations bilatérales ivoiro-
Burkinabé;
- Analyser la dynamique du commerce intra-africain entre la
Côte d'Ivoire et le Burkina Faso selon l'approche de l'intégration
économique par le marché ;
- Faire l'état des lieux de la convergence des
politiques macroéconomiques de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso
selon les critères UEMOA.
1.5 .
Hypothèses de recherche
1.5.1. Hypothèse
principale : notre thèse
La coopération économique contribue à la
croissance des échanges bilatéraux et au renforcement de
l'intégration économique entre la Côte d'Ivoire et le
Burkina Faso.
1.5.2. Hypothèses
spécifiques
- L'engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso
dans le processus d'harmonisation des politiques sectorielles et la mise en
oeuvre des mesures communautaires de facilitation du commerce influent
positivement sur leur relation bilatérale;
- La faible dynamique haussière des échanges
commerciaux entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso s'explique par la
croissance des produits intérieurs bruts (PIB), la baisse de
l'inflation, le partage d'une langue et d'une monnaie unique;
- La situation de la convergence des politiques
macroéconomiques selon les critères UEMOA révèle
l'intégration économique de la Côte d'ivoire et le Burkina
Faso.
CONCLUSION DU CHAPITRE 1
Le chapitre1 a apporté les raisons du choix du sujet et
sa pertinence. Nous avons ensuite énoncé le problème et
les objectifs de la recherche. Enfin, nous avons décliné les
hypothèses de recherche.
CHAPITRE 2 : REVUE DE
LA LITTÉRATURE
INTRODUCTION
L'introduction nous a permis de montrer l'objet, la
portée et les raisons du choix du sujet de l'étude. Après
avoir dégagé le problème et les objectifs de la recherche,
nous avons énuméré les hypothèses de recherche. Le
chapitre 2, présente revue de la littérature autour de deux
grands axes:
-les fondements théoriques de l'intégration
régionale ;
-les recherches empiriques
2.1 . Les fondements
théoriques de l'intégration régionale
Les écrits montrent que trois écoles ont
dominé la pensée économique des années 1960 et
constituent les fondements théoriques des modèles classiques de
l'intégration régionale. Il s'agit entre autres de l'école
néoclassique, l'école marxiste et de l'école
développementaliste (Bourenane, 1996). Les premiers discours
scientifiques relatifs à la question d'intégration
régionale se situaient dans le cadre du prolongement de la
théorie des avantages comparatifs et du commerce international. Et les
économistes libéraux ont fait des recommandations dans le sens de
la libre circulation des facteurs de production et de la levée des
barrières tarifaires et non tarifaires. Dès lors, la
préoccupation soulevée par les auteurs portait sur les
modalités de mise en oeuvre des choix et l'efficacité de
l'intégration régionale comme étant un mécanisme de
libéralisation du commerce. Selon Viner (1950), la théorie
économique faisait mention de deux possibilités :
« la création du trafic » d'une part et de
« détournement » d'autre part. Cette
théorie montrait que la réduction des barrières
commerciales entre les pays voisins, la mise en place d'une zone de
libre-échange peut constituer un mécanisme de rationalisation des
activités économiques des pays tout en renforçant
progressivement les échanges internationaux. Mais comme le
démontre Viner, cette entité économique peut constituer un
facteur de « détournement » du commerce et devenir
par conséquent une source de gabegie économique si en effet
certains producteurs plus compétitifs d'un produit et originaires d'un
pays tiers, se retrouvaient privés du marché à cause de
l'union douanière.
D'inspirations marxistes-léninistes, Inotai (1982) et
Benallègue (1987) montrent qu'une lecture différente s'oppose
à l'école néoclassique. Cette approche montre que
l'intégration est la conséquence d'une évolution naturelle
de l'économie capitaliste dominée par la loi de
l'internationalisation du capital. Cette école démontre que dans
les pays en développement, qui aspirent profondément à
poursuivre leur développement sous l'impulsion de l'Etat,
l'intégration ne doit pas se faire selon le libre-jeu des forces du
marché. L'intégration devrait au contraire concerner
premièrement la production en utilisant une démarche respectueuse
de l'utilisation rationnelle des ressources disponibles. Enfin
l'intégration doit adopter une approche planifiée et
centralisée de gestion des besoins et des moyens.
L'analyse de Marchal (1965) et Perroux (1966) marque un
tournant déterminant dans les travaux sur l'intégration. Ils
préconisent une approche basée sur la prise en compte de la
dimension historique des phénomènes économiques et
sociaux. Selon Marchal, il faut distinguer deux choses :
l'intégration comme étant le résultat du
développement et l'intégration comme étant le moyen et la
condition du développement. En tant que produit de l'histoire des
sociétés, Marchal montre que l'intégration est d'abord le
résultat d'une transformation sociale. Cela voudrait signifier que
l'intégration ne peut pas se produire n'importe où, ni dans
n'importe quelle condition. Perroux (1966) aborde la même approche, qu'il
résume par trois interrogations : Qui intègre ?
Comment ? Et au profit de qui ?
Notons toutefois que sur le plan opérationnel, Marchal
et Perroux ne s'écartent pas considérablement des approches
volontaristes de leurs prédécesseurs ou encore de certaines
approches théoriques du développement des années 1960.
Marchal (1950) estime que le processus d'intégration doit se baser sur
l'industrialisation comme premier vecteur intégrateur, et sur des forces
sociales pouvant la supporter et l'animer. Abordant dans le même sens,
Perroux (1965) emprunte également aux théories du
développement et de l'industrialisation trois catégories
conceptuelles à savoir : les pôles de développement,
les unités motrices et l'industrialisation. Ici, Perroux présente
l'industrialisation comme un mécanisme de développement, dans un
contexte de protection douanière, qui profite aux pays concernés.
Sur cette base, Perroux distingue trois modalités d'intégration
qui sont l'industrialisation par le marché, par les investissements ou
par les institutions1(*).
2.1.1. Les instruments et les
voies de l'intégration économique
L'effet de l'orientation volontariste des modèles
d'intégration économique régionale a été par
le passé la concentration des réflexions stratégiques
autour du choix des instruments de l'intégration. Et ce, aux
dépends d'un débat sur des questions de construction
communautaire. Plutôt que de se demander avec qui, dans quel contexte et
sous quelles conditions l'intégration peut-elle être possible,
l'on préfère poser de questions sur le type d'institutions et les
mesures à promouvoir. Notons que cette démarche instrumentaliste
des stratégies d'intégration régionale présente
deux formes à savoir : une approche institutionnelle, axée
sur la création des institutions ayant pour mission la promotion et le
suivi du processus. Et une autre approche centrée sur le choix des
modalités d'intervention. En général, la seconde
orientation reste celle qui a prévalu en Afrique en
général et en Afrique de l'Ouest en particulier (Ntumba, 1996).
Par exemple, les résultats des objectifs escomptés (unification
de l'espace économique, tarif commun douanier) montrent que la
création de la CEAO n'a pu modifier considérablement la structure
du commerce officiel des pays qui la composent. Bourenane (1996) traite de
volontariste et d'instrumentaliste la problématique traditionnelle de
l'intégration économique. Et les caractéristiques sont
plus visibles à travers l'absence d'une théorie socio-politique
de l'intégration et la fixation des efforts sur la création
d'institution ou le choix des modalités d'intégration. Bach
(1996) quant à lui, signale plutôt l'absence avérée
de réalisme de la démarche dans le choix des objectifs ainsi que
des orientations stratégiques. C'est pourquoi, Bourenane (1996)
suggère une approche différente basée sur le concept de la
construction communautaire. Car cette approche prend en compte les contraintes
socio-politiques qui pèsent sur tout processus d'intégration
régionale. Enfin, cette démarche proposée
privilégie des actions stratégiques et intègre
fondamentalement la prise en compte des problèmes sociaux des acteurs
économiques. Sous cet angle, l'on ne perçoit plus l'Etat comme
étant l'unique vecteur et moteur de l'intégration
régionale. Mais il devient l'animateur de la construction communautaire
à long terme. Abordant les modalités d'intégration,
Bourenane (1996) explique que l'inexistence de théories explicatives de
l'intégration économique pouvant servir de
référence et de base aux travaux empiriques et appliquées
a poussé les chercheurs à axer la recherche sur la
définition des modalités de l'intégration, sur leur
planification temporelle, et sur la recherche de mesures efficaces à
appliquer dans ce cadre et surtout indépendamment de l'évaluation
de l'impact global ou des incidences sociales. Balassa (1961) a alors
défini deux orientations à ce sujet : l'approche par
« projet » et l'approche par
« paquet ». Selon lui, l'approche par paquet est
préférable car elle est fondée sur l'existence de
plusieurs projets liés et organisés. Elle produit des
bénéfices aux différents partenaires engagés dans
le processus d'intégration. En s'inscrivant dans une approche similaire
à celle de Balassa, les experts de la CEA (1990) se sont
focalisés sur trois approches à savoir : l'approche globale,
l'approche sectorielle et l'approche par projet. La première approche
dite globale consiste à situer l'ensemble des secteurs
d'activités dans le champ de l'intégration. A ce titre, la
planification rigoureuse de l'action à conduire s'impose et elle
implique obligatoirement une harmonisation des politiques économiques
ainsi que des plans de développement. Enfin, elle implique
nécessairement la mise en place effective d'organes multilatéraux
et supranationaux de gestion et qui sont dotés suffisamment de pouvoirs
dans le domaine économique. En dépit de l'intérêt de
cette approche, c'est-à-dire la compensation intersectorielle qu'elle
favorise pour les partenaires engagés, sa mise en pratique reste
complexe, lourde et coûteuse. Dans l'approche sectorielle, l'on
procède par étapes successives, en concentrant les actions sur un
secteur à la fois, et ce grâce à une harmonisation des
politiques et des mesures de développement sectorielles. Cette approche
paraît efficace car elle est plus aisée à mettre en oeuvre.
Par contre, elle est difficile à suivre car elle néglige
totalement le problème des compensations à assurer aux
partenaires. La troisième démarche consiste à identifier
et à mettre en oeuvre des projets spécifiques. Cette approche est
la plus aisée et la moins contraignante pour les différents
partenaires engagés. Mais elle est très limitée car ne
permettant pas l'engagement significative des pays dans l'harmonisation des
politiques économiques globales et sectorielles. Par ailleurs, elle
laisse entièrement le problème de la répartition des
coûts indirects et des avantages des projets engagés. Quant aux
institutions internationales relevant du système des nations unies, la
Banque mondiale et celles liées à l'Union européenne (UE),
ils préconisent une approche différente basée sur
l'intégration par la coopération. Ainsi donc pour aboutir
à l'intégration économique, l'UE a défini deux
étapes préliminaires dans le processus à savoir :
l'étape de la coopération thématique ou fonctionnelle
et l'étape de la coopération des politiques concertées au
niveau régional dans un cadre sectoriel (CEE, 1988). Dans la
première étape, il faut faire le choix de projets d'exploitation
collective des ressources communes aux Etats frontaliers. On peut
également à travers cette étape engager la prise en charge
d'un problème commun (la lutte contre le terrorisme). Dans la
deuxième étape qui privilégie l'harmonisation des
politiques sectorielles, l'objectif est d'éviter aux pays partenaires
les contrecoups liés aux politiques nationales et aux mesures non
concertées (dans le domaine du textile par exemple). La Banque mondiale
(1989) de son côté semble plutôt privilégier le
renforcement de la coopération à travers trois principes
fondamentaux à savoir : une libéralisation économique
allant dans le sens de la déréglementation et du renforcement de
l'ouverture sur les marchés mondiaux ; une large coordination
régionale des politiques monétaires et des aspects
macro-économiques des programmes d'ajustement structurel ; et enfin
un maximum de pragmatisme dans le choix des pays et des domaines de
coopération. Cependant, force est de signifier que cette perspective n'a
pas encore eu un impact significatif sur la pratique courante de la Banque
mondiale et dans les pays africains, et ce, en ce qui concerne la conception
des programmes d'ajustement structurel. L'orientation reste encore plus
nationale que régionale.
En somme, trois écoles nous permettent de souligner le
caractère volontariste des différentes approches des
théories de l'intégration. Elles reposent en effet sur
l'inexistence ou du moins la neutralité, des facteurs
extra-économiques liés aux choix ainsi qu'aux comportements des
acteurs, et enfin sur l'absence de dynamiques sociales et politiques capable
d'infléchir les choix et les actions purement économiques. Ces
trois écoles présentent ainsi des démarches
peut-être utiles dans le processus de construction théorique, mais
elles sont aussi limitées lorsqu'il s'agit de définir des
politiques économiques.
2.2 . Les recherches
empiriques sur l'intégration régionale et le commerce
international
Les chercheurs pensent que l'une des principales limites des
tentatives passées en matière d'intégration
économique se justifie par la primauté excessive accordée
à l'approche instrumentale des questions communautaires (Bourenane,
1996). Cette approche est à la base d'un Etatisme excessif dans le choix
et la mise en oeuvre des projets. Elle est également
caractérisée par un volontarisme incontrôlé eu
égard les contraintes du terrain. Elle est enfin
caractérisée par l'attitude mimétique vis-à-vis de
ce qui a débuté ailleurs (Europe communautaire) (Bach, 1996).
Dans ce contexte, l'intégration est souvent réduite à une
simple définition des modalités technico-bureaucratiques d'une
coopération économique renforcée entre les pays voisins,
qui accorde la priorité aux différentes formes institutionnelles.
On occulte alors les questions essentielles des objectifs
socio-économiques à négocier par les partenaires
impliqués par les actions qui leur sont liées. Cependant,
après les travaux du Club du Sahel (CILSS) ou de la Conférence
des ministres de l'agriculture autour des problèmes de
sécurité alimentaire, de nouvelles perspectives plus
réalistes se présentent (Brah, Pradelle et d'Agostino,
1993)2(*). L'analyse globale
et multidimensionnelle de l'intégration et de la coopération
régionale adoptée par la Conférence de Dakar permet de
faire le point de l'évolution des réflexions sur ce sujet, et
surtout en attestant que des intellectuels africains attachent du prix à
l'idéal régional (Diop et Lavergne, 1994)3(*). Ainsi, les africains pensent
que Mytelka (1996) propose un modèle d'intégration
régionale basé sur l'innovation en s'opposant alors aux approches
antérieures sur les échanges ou sur la spécialisation
économique. Selon l'auteur, les modèles d'intégration
« fondés sur les échanges » et ceux
« fondés sur la spécification » ont connu des
échecs parce qu'ils représentaient un caractère de jeu
à somme nulle et ne bénéficiaient pas de soutien efficace
au niveau des entreprises. Pourtant, les économistes s'accordent sur le
fait que les mécanismes d'échanges préférentiels
instaurés pour doper les échanges régionaux n'ont pas bien
fonctionné. Ils ne pourront fonctionner que si l'on trouve de nouvelles
formules moins chères et faciles à appliquer (Robson, 1987 ;
Foroutan, 1993). Selon Badiane (1996), les économistes du
développement ne s'opposent pas forcement à tout point de vue au
protectionnisme, mais au protectionnisme excessif et au taux de change
surévalués qui fragilise les exportations et ralenti la
croissance économique. Pour lui, il faudrait que la protection
s'accompagne d'un certain nombre de critères de performance, comme ce
fut le cas en Asie du Sud-Est (Banque mondiale, 1993). Badiane (1996)
intervient sur le commerce et le transport selon le modèle de l'UEMOA,
en insistant sur l'importance des bonnes pratiques des politiques commerciales
et de transport pour doper le commerce régional.
2.2.1. L'impact de
l'intégration sur les échanges bilatéraux
Les recherches empiriques ont permis d'évaluer et
d'analyser l'impact de l'intégration régionale sur le commerce
international. Cependant, il y a des divergences sur la significativité,
l'ampleur et le signe de l'effet. On remarque par ailleurs dans certains
travaux des insuffisances au niveau de la méthodologie. Carrère
(2004) a évalué l'impact des accords régionaux sur les
échanges des pays membres en Afrique subsaharienne et compare les effets
des accords commerciaux préférentiels et des unions
monétaires sur la période de 1962 à 1996. Après
avoir estimé un modèle de gravité en panel avec effet
spécifique, par la méthode d'Hausman-Taylor, les résultats
ont révélé que les unions monétaires africaines et
les Communautés économiques régionales ont connu une
croissance significative du commerce intra-africain. Quant à Agbodji
(2007), il étudie le cas spécifique de l'UEMOA à travers
le commerce frontalier informel. Dans son étude, Il considère le
commerce comme étant un processus dynamique. Ainsi après avoir
estimé un modèle de gravité, augmenté par la
méthode généralisée des moments (GMM), les
résultats des estimations révèlent que l'appartenance
à la zone monétaire commune (UEMOA) et la mise en oeuvre des
reformes économiques ont eu des effets significatifs en termes de
détournement des importations et des exportations. Mais l'auteur ne
précise pas comment les problèmes liés au traitement du
commerce nul dans l'échantillon sont pris en charge. Même si la
méthode GMM permet de résoudre les problèmes
d'endogénéité entre les variables, un mauvais traitement
du commerce nul peut entrainer des biais dans l'estimation de l'effet (Baldwin,
2005). Les travaux d'Avom et Ggetnkom (2005) ont traité les
problèmes liés au commerce nul dans l'UEMOA. Pour cela ils
utilisent la méthode Tobit, une méthode non linéaire qui
permet de reconnaitre l'existence des valeurs nulles de la variable
dépendante. En considérant deux périodes (1990-1994 et
1996-2000), ils montrent à travers les estimations que la variable
captant l'intégration est significative sur la période 1996-2000.
Ils attribuent donc ces résultats aux reformes économiques des
années 1980-1990. Cependant, leurs résultats seront
critiqués à cause de certaines variables importantes omises dans
le modèle de gravité à savoir : la
contiguïté, le taux de change réel bilatéral, la
volatilité de change bilatéral et la qualité des
infrastructures. Les travaux de Diop (2007) sont parvenus à des
résultats proches de ceux de Rose (2000). Il trouve un coefficient
multiplicateur de l'ordre de trois sur un échantillon de treize pays
appartenant à la CEDEAO. Pour cela, Diop utilise la méthode des
moindres carrés ordinaires (MCO) en coupe transversale, les variables
étant transformées en moyenne des valeurs observées sur la
période d'étude (1997-2004). Mais ces travaux souffrent de la
négligence des biais relatifs au commerce nul non pris en charge dans la
méthodologie d'estimation. Entre outre, d'autres déterminants
importants ont été omis dans le modèle
économétrique à savoir : le taux de change
réel bilatéral, la volatilité de change bilatéral
et la qualité des infrastructures.
Bangake et Eggoh (2009) ont été aussi soumis
à ces mêmes critiques en utilisant des techniques de panel (effets
fixes et effets aléatoires) pour trouver un impact positif et
significatif du franc CFA sur les échanges commerciaux intra-africains
de l'UEMOA. Ils ont traité les flux de commerce nul en ajoutant une
constante arbitraire à la variable dépendante. Wumi et Oluyomi
(2013) montrent la contribution de l'intégration régionale et la
facilitation du commerce sur les performances des exportations agricoles de la
CEDEAO. Les analyses économétriques (estimateur within et
méthode GMM en panel) révèlent que l'intégration
économique (c'est-à-dire la part des exportations agricoles dans
le commerce intra-régional) contribue de manière significative
à la facilitation du commerce (c'est-à-dire le nombre de jour
nécessaires pour exporter) dans la CEDEAO. En retour,
l'intégration économique et la facilitation du commerce ont un
impact sur les exportations agricoles. Cela signifie que le niveau du commerce
agricole est lié à la production agricole. On relève
toutefois que ces résultats obtenus sont fragiles à cause de la
courte période d'étude (2003-2008).
CONCLUSION DU CHAPITRE 2
En somme, l'état actuel de la littérature montre
bien que les questions de l'intégration économique et du commerce
international ont été abordées selon diverses approches.
Les concepts d'intégration et de coopération régionale ont
évolué et présentent différents champs d'actions et
des perspectives. Concernant les travaux empiriques, on note d'une part des
divergences sur la significativité, l'ampleur et le signe de l'effet et
d'autre part des insuffisances au niveau de la méthodologie. Nous
relevons alors quelques limites dans la littérature. Comme lacunes
recensées. La problématique de l'intégration en Afrique de
l'Ouest reste toujours difficile à formuler. Enfin, la
littérature ne présente aucune étude complète sur
notre sujet, en vue de mettre en relief la dynamique des
échanges commerciaux ivoiro-burkinabé.
CHAPITRE 3 :
MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
INTRODUCTION
Le chapitre 2 consacré à la revue de la
littérature vient de nous donner une vue panoramique sur notre sujet. Il
est évident que les objectifs ci-dessus énumérés ne
pourront être atteints que par la mobilisation et la mise en oeuvre de
matériaux et de techniques constitutifs de l'approche
méthodologique. Dans notre étude, nous choisissons de
développer une recherche à la fois qualitative et quantitative
à travers la démarche hypothético-déductive.
3.1. Définition des
termes
Au regard de la diversité des termes propres aux champs
des affaires internationales ou d'autres domaines abordés dans notre
étude, il parait nécessaire de définir les mots
clés.
3.1.1. Traité
D'après le Dictionnaire encyclopédie Larousse,
le traité est un acte juridique par lequel les gouvernements des Etats
établissent des règles et des décisions.
3.1.2. Intégration
économique
Selon le dictionnaire Wikipédia, l'intégration
économique est le processus d'unification des politiques
économiques entre différents pays et qui passe par la suppression
partielle ou totale des restrictions tarifaires (taxes de douane) et non
tarifaires sur le commerce.
3.1.3. Intégration des
marchés
Hariss (1979), Ravallion (1986), Goodwin et Schroeder (1990),
Barrett et Li (2002), etc. ont à différence près des
visions similaires sur la définition du concept de l'intégration
des marchés. L'intégration des marchés correspond à
des lieux géographiquement connectés grâce aux flux
commerciaux. L'intégration des marchés suppose la poursuite de
deux objectifs qui sont la recherche d'économie d'échelle et le
développement du commerce entre pays membres. Ces objectifs doivent
conduire à renforcer le degré de réalisation de
l'intégration des marchés et l'intensité des mouvements de
marchandises et de facteurs de production.
3.1.4. Macroéconomie
Selon le dictionnaire encyclopédique Larousse, la
macroéconomie est la branche de la science économique
étudiant les seules grandeurs et variables agrégées, et
ignorant de ce fait les comportements individuels. Le dictionnaire
Wikipédia apporte des précisions en définissant la
macroéconomie comme étant une approche théorique qui
étudie l'économie à travers les relations existantes entre
les grands agrégats économiques, le revenu, l'investissement, la
consommation, le taux de chômage, l'inflation etc. En effet la
macroéconomie est l'outil essentiel d'analyse des politiques
économiques des pays ou encore des organisations internationales. La
démarche consiste à expliquer les mécanismes par lesquels
sont produites toutes les richesses à travers le cycle de la production,
de la consommation, et de la répartition des revenus au niveau national
ou international.
3.1.5. Le modèle de
gravité
Le modèle de gravité appartient à la
famille des modèles d'interactions spatiales. Il est utilisé dans
l'estimation des interactions spatiales principalement par les masses des
objets étudiés et la distance qui les sépare. Le
modèle gravitaire est également utilisé dans la
modélisation de la géographie des échanges de flux et des
interactions spatiales. Le modèle de gravité permet de comparer
une estimation de flux à une observation empirique de ces mêmes
flux entre des lieux, dans le but de les caractériser et de savoir s'ils
sont principalement dépendants de la distance et des masses ou non.
La formule de l'équation du modèle est
inspirée de la loi universelle de la gravitation d'Isaac Newton. La
formule communément admise est :
Fij désigne le flux à
déterminer du lieu i vers le lieu j. Mi et
Mj les masses des lieux i et j et
dij la distance entre les deux lieux. Le paramètre
k est une variable ajustable. Ce paramètre vise soit à
minimiser la somme des carrés des écarts entre les flux
observés et estimés, soit à assurer
l'égalité entre la somme des flux observés et celle des
flux estimés4(*).
K est appelé constante de proportionnalité5(*). Le paramètre a tente
d'estimer le frein de la distance en observant le rapport entre le volume des
interactions et la distance qui sépare les lieux concernés.
3.2 . Techniques et
méthodes de collecte Des données
Nous avons deux techniques principales : la recherche
documentaire et les enquêtes de terrain.
3.2.1. La recherche
documentaire
La recherche documentaire nous a permis de consulter :
- les ouvrages de méthodologie aussi bien en science
sociale, en géographie qu'en affaires
internationales : `'Méthodologie de recherche pour
développer une thèse'', `'comment rédiger une
thèse'', `'Guide pratique de la rédaction scientifique''. Ces
ouvrages ont permis d'avoir des éléments substantiels en vue de
la rédaction de la thèse ;
- les ouvrages ou articles traitant de la coopération
et de l'intégration économique en Afrique en
général et en Afrique de l'Ouest en particulier :
`'Intégration et coopération en Afrique de l'Ouest'', `'Processus
d'intégration régionale et sources de croissance
endogène : une application aux pays de l'UEMOA'', ... de la
consultation de ces ouvrages, l'on peut retenir les fondements
théoriques de la construction communautaire, les champs d'action
l'intégration et la coopération régionale en Afrique de
l'Ouest ;
- les études dont le champ spatial est proche ou
coïncide avec le nôtre : `' Etablir un indice d'engagement des
Etats pour l'intégration commerciale afin de la renforcer :
principes et application à l'UEMOA'', `'Les moteurs de la croissance et
l'ouverture commerciale en Côte d'Ivoire'', `'Burkina Faso :
étude diagnostique sur l'intégration
commerciale'', `'Evaluation du potentiel commercial dans la zone UEMOA''
... de la consultation de ces ouvrages, l'on peut retenir la dynamique des
échanges commerciaux dans la zone UEMOA en général et
entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso en particulier, l'engagement
des Etats pour l'intégration économique et les forces, les
faiblesses, les opportunités et les menaces de la coopération
Ivoiro-Burkinabé.
· Les données économiques de
l'Institut National de la Statistique (INS) du Fonds monétaire
international (FMI) et de la Banque mondiale (BM).
À travers les rapports de l'INS, nous avons une
présentation panoramique des déterminants économiques des
pays de l'échantillon en général et de la Côte
d'Ivoire et du Burkina Faso en particulier. Il s'agit d'une multitude
d'informations relatives à l'évolution du PIB courant;
l'évolution des taux d'inflation ; la qualité des
institutions ; la distance entre les capitales ; le commerce
extérieur (importation, exportation, clients, fournisseurs en chiffres,
produits échangés) etc.
· Les travaux et les documents des Centres
d'Etude et de Recherche (FERDI, OPA), des Organisations et institutions
internationales (UEMOA, CEDEAO, BAD, BM, OMC, CNUCED)
Les Centres d'étude et de Recherche, les organisations
et les institutions internationales nous renseignent sur les affaires
internationales en Afrique de l'Ouest (CEDEAO et UEMOA) : Ces documents
nous donnent les informations chiffrées et non chiffrées
sur :
- l'état des lieux de l'intégration
régionale en Afrique en général en Afrique de l'Ouest en
particulier (l'infrastructure, la libre circulation, harmonisation des
politiques sectorielles, la macroéconomie, les barrières
tarifaires et non tarifaires, l'intégration monétaire) ;
- la dynamique des échanges commerciaux
Ivoiro-Burkinabé ainsi que dans l'espace UEMOA (BM, UEMOA, OMC ;
- l'engagement des Etats pour l'intégration
commerciale (FERDI);
- les barrières tarifaires et les pratiques anormales
le long du corridor Abidjan-Ouagadougou (OPA) ;
- les performances en intégration commerciale,
infrastructurelle, productive, macroéconomique en matière de
libre circulation des biens et des personnes.
· Les documents
cartographiques
Les cartes en tant qu'éléments visuels,
permettent la description et la représentation spatiale d'un territoire
donnée. A ce titre, leur consultation nous donne la situation exacte et
l'expression des phénomènes étudiés. C'est pourquoi
nous avons consulté dans le cadre de notre étude des cartes de
base. La consultation de l'Atlas de Côte d'Ivoire a permis de voir les
deux pays avec leurs données physiques et topographiques,
démographiques et économiques.
3.2.2. Le choix de la zone
d'étude
Le choix de la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso s'est
fait en fonction des critères suivants :
-L'appartenance à l'espace UEMOA : les deux pays
appartiennent à l'UEMOA
-La position géographique des pays : deux pays
frontaliers, l'un côtier (Côte d'ivoire) et l'autre enclavé
(Burkina Faso). Les deux Etats sont reliés par la route, le ciel,
l'hydrographie (le fleuve Bandama) et l'énergie.
-Le domaine de la coopération : le commerce, la
sécurité, le financement, l'énergie, l'économie
numérique et les postes, le développement, la culture.
-Le lien historique entre les pays : Anciennement
territoire unique, et découpé à la faveur de la
colonisation, l'espace ivoiro-burkinabé est traversé par des
continuités géographiques, linguistico-culturelles (langues
Dioula et voltaïque, l'Islam, et christianisme), les traditions africaines
locales communes, socioéconomiques (brassages matrimoniaux et
commerçants) et des événements instituant une histoire ou
une mémoire commune. Leurs relations sont encadrées par un
Traité spécial d'Amitié et de Coopération (TAC)
signé à la faveur de la crise identitaire en Côte d'ivoire.
Dès lors, le TAC signé en 2009 est considéré comme
le cordon ombilical qui lie les deux Etats. Il symbolise l'Amitié, la
paix et la coopération (figure 1 et 2).
Figure 1 : Présentation de la Côte d'Ivoire
et du Burkina Faso
Source :
https://bf.ambafrance.org/Nouvelle-carte-Conseils-aux-voyageurs-francais
Figure 2 : Le cordon ombilical entre la Côte
d'Ivoire et le Burkina Faso
Source : INSD (Burkina Faso), INS (Côte
d'Ivoire), Sitarail, 2014
3.3 . Le traitement et
l'analyse des données
Les données qualitatives et quantitatives seront
traitées en fonction de leur nature : traitement qualitatif,
statistique, économétrique et cartographique. Ces méthodes
et techniques de traitement de données nous permettrons de confirmer ou
d'infirmer nos hypothèses de recherche.
3.3.1. Présentation de
l'échantillon
Pour une question de spécification appropriée
à l'hétérogénéité des pays, nous
avons choisi d'estimer un modèle de gravité centré sur les
exportations de 18 pays africains vers leurs principaux partenaires du monde.
L'échantillon des pays importateurs est composé
des 18 pays exportateurs plus 10 pays hors du continent africain. Les pays
retenus sont présentés dans le tableau en annexe. Nous retenons
la période allant de 2006 à 2018.
3.3.2. Source des
données
Les données relatives au commerce bilatéral
présentent les flux commerciaux des pays africains vers leurs
partenaires qui ont importés au moins pendant une année entre
2006 et 2018. Les données chiffrées sont issues de la base de
données du FMI (DOTS, 2019) et exprimées en millions de dollars
US. Les données du Produit intérieur brut (PIB) à prix
courant et de l'inflation proviennent de la base de données World
Development Indicators (WDI, 2019). Quant aux données de la distance
entre les capitales des pays partenaires commerciaux, la
contiguïté, la monnaie commune, langue commune, monnaie unique,
colonisateur commun, elles sont tirées du site du CEPII. Enfin, les
données des variables de la qualité des institutions proviennent
de la base de données de la Banque mondiale (World Governance
Indicators : WGI, 2019).
3.3.3. Le traitement
qualitatif
Les informations qualitatives ont fait l'objet de traitement
et d'analyse qualitative. De sorte que nous avons pu relever :
- les information relatives à la libre circulation des
personnes, des biens, des services, des capitaux ainsi qu'aux obstacles qui y
sont liés ;
- les informations relatives aux forces, faiblesses,
opportunités et menaces du TAC ;
- les informations relatives à la structure des
échanges ivoiro-burkinabé, à l'intégration des
marchés, la qualité des institutions, aux obstacles au commerce,
les politiques sectorielles et la convergence des politiques
macroéconomiques des deux Etats.
Le support informatique utilisé pour l'opération
de saisie et de traitement des informations est le logiciel Word de
Microsoft.
3.3.4. Le traitement statistique
et graphique
Nous avons recensé par le biais de la documentation des
laborations et des institutions, des données quantitatives sur les
exportations et les importations, les barrières tarifaires et non
tarifaires, le produit intérieur brut (PIB), l'inflation, la
qualité des institutions, la distance entre les capitales, les accords
signés... nous avons eu recours aux logiciel Excel de Microsoft et le
logiciel XLSTAT. Ce traitement présente les moyennes
arithmétiques, les fréquences de distribution, les tendances etc.
les resultats sont présentés dans des tableaux ou des graphiques
(hystogramme, courbe d'évolution).
3.3.5. Le traitement
économétrique
En nous appuyant sur le modèle de gravité avec
des données de panel, nous avons fait le traitement
économétrique des données afin d'analyser les
déterminants du commerce bilatéral entre la Côte d'ivoire
et le Burkina Faso. L'estimation a été faite sous le logiciel
STATA.15.
3.3.6. Le traitement
cartographique
Nous avons utilisé une série de carte pour
présenter notre espace d'étude (Figure 1).
3.4 . Les
difficultés rencontrées
Nous relevons premièrement l'accès à
information en ligne. Il nous a été quelques fois demandé
une inscription ou un abonnement afin de recevoir certains documents à
conditions d'être membre d'une entreprise. Nous nous sommes
appuyés sur les données officielles de la BM, le FMI, l'OMC, la
CNUCED, la BCEAO et de l'UEMOA. Nous avons attribuer un code arbitraire pour
les valeurs manquantes sur plusieurs années. N'ayant pas les moyens
nécessaires et le temps matériel pour faire des enquêtes
sur les pratiques anormales sur les routes, nous avons utilisé les
résultats des travaux des laboratoires reconnus (FERDI, OPA) pour
compléter nos analyses. Toutefois, ces difficultés
susmentionnées ne sauraient justifier les insuffisances de notre
travail. Nous sollicitons l'indulgence et le soutien de nos maîtres afin
de corriger les insuffisances de ce travail.
Nonobstant ces difficultés, les différents
traitements des données recueillies nous ont permis d'obtenir des
résultats. Notre argumentaire s'est articulé autour de trois
principales parties.
251638784
CONCLUSION DU CHAPITRE 3
Le chapitre 3 vient de présenter la méthodologie
utilisée pour fournir les données qui feront l'objet
d'étude dans ce travail. Il s'agit entre autre de la définition
des termes, les échelles et unités d'observation, les techniques
et méthodes de collecte des données, le traitement et l'analyse
des données et enfin les difficultés rencontrées.
CHAPITRE 4 : RÉSULTATS
INTRODUCTION
Le chapitre 3 a présenté la méthodologie
utilisée pour fournir les données qui seront analysées. Il
s'agit entre autre de la définition des termes, les échelles et
unités d'observation, les techniques et méthodes de collecte des
données, le traitement et l'analyse des données et enfin les
difficultés rencontrées. Le chapitre 4 suivant présentera
en trois parties les résultats de la recherche. Ces résultats
nous permettront de confirmer ou d'infirmer nos hypothèses.
PREMIÈRE
PARTIE : LE TRAITE D'AMITIÉ ET DE COOPÉRATION
IVOIRO-BUKINABE ET L'HARMONISATION DES POLITIQUES SECTORIELLES ET LA
LIBRE CIRCULATION DES PERSONNES
Introduction
Les accords entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso
sont encadrés par le Traité d'Amitié et de
Coopération, et demeurent aujourd'hui le « cordon
ombilical » des relations bilatérales. L'objectif du
Traité est de garantir la stabilité, la prospérité
et promouvoir l'intégration économique des deux Etats. Ces
dernières années sont marquées par une augmentation des
accords, signés par les autorités ivoiriennes et
burkinabés lors des rencontres des Chefs d'Etats, des gouvernements et
des experts. L'harmonisation des politiques sectorielles constitue l'un des
objectifs fondamentaux du Traité d'Abuja et de l'Agenda 2063 pour
l'ensemble des Etats de la Communauté économique africaine. Et la
deuxième phase de la feuille de route du Traité d'Abuja insiste
sur la nécessité d'une forte harmonisation des politiques
sectorielles intra et intercommunautaires. L'harmonisation des politiques
sectorielles permet de mettre en évidence et de rendre
prévisibles les règles du jeu commerciale interétatique.
Ainsi, les politiques communes et les efforts de coopération
permettent-ils aux pays de profiter pleinement des fruits de
l'intégration régionale et de développer leurs
économies. Il s'agira dans cette première partie de faire une
analyse historico-politique du Traité d'amitié et de
coopération ivoiro-burkinabé (Chapitre 1) et de faire
l'état des lieux de la mise en oeuvre des mesures de facilitation des
échanges ivoiro-burkinabés (Chapitre 2).
CHAPITRE 1 : UNE
ANALYSE HISTORICO-POLITIQUE DU TRAITE D'AMITIÉ ET DE COOPÉRATION
IVOIRO-BURKINABÉ
Introduction
Crée le 29 juillet 2008 à Ouagadougou (Burkina
Faso), le Traité d'Amitié et de Coopération entre la
Côte d'Ivoire et le Burkina Faso (TAC) rassemble chaque année
depuis 2009, alternativement au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire, les
Chefs d'Etat, les Gouvernements et les experts des deux pays. Le présent
chapitre structuré en deux sections présente les origines du
Traité d'Amitié et de Coopération ivoiro-burkinabé
de 2008 comme étant l'une des conséquences positives de l'Accord
de Paix de Ouagadougou (APO) en 2007 (section 1) et les enjeux du Traité
d'Amitié et de Coopération entre la Côte d'Ivoire et le
Burkina Faso en 2008 (section 2).
SECTION 1 : LE TRAITE
D'AMITIÉ ET DE COOPÉRATION IVOIRO-BURKINABÉ DE 2008 :
UNE CONSÉQUENCE POSITIVE DE L'ACCORD DE PAIX DE OUAGADOUGOU EN 2007
Afin de comprendre les origines du TAC et de la dynamique des
échanges intra-africains, il est important de rappeler le contexte
global de la relation Ivoiro-burkinabé.
1.1 . Le contexte
global de la relation Ivoiro-burkinabé
Le contexte global de la relation ivoiro-burkinabé se
caractérise par l'interdépendance des intérêts des
deux Etats. Les deux pays constituaient un espace unique, mais scindé
à la faveur de la colonisation. Ainsi, les deux Etats sont-ils
traversés par des continuités géographiques,
linguistico-culturelles, socioéconomiques et historiques. Ce fut une
ruée ouvrière vers la Côte d'Ivoire lors du lancement du
poumon agricole de la Côte d'Ivoire dans les années 40-50-60.
(Nyamsi, 2016). En outre, la Côte d'Ivoire est l'une des conditions de
l'ouverture du Burkina Faso au commerce mondial, car elle constitue la porte la
plus proche pour le Burkina Faso sur l'Océan Atlantique. A l'inverse, le
Burkina Faso est une condition du fonctionnement de l'économie de la
Côte d'Ivoire. Les relations ivoiro-burkinabé vont se
dégrader ensuite à cause de l'exclusion inter ivoirienne
avérée aux différentes élections en Côte
d'Ivoire et les coups d'Etats à répétition. Cette
dégradation du climat socio-politique affecte aussi bien la Côte
d'Ivoire que le Burkina Faso. Ces violences débutées en 1999
auront pour point culminant la rébellion de 20026(*). Cette rébellion dont le
double objectif est de réparer l'injustice et de recoudre les liens
historiques entre les deux pays sera amorcée par le biais de plusieurs
rencontres dont l'Accord de Paix de Ouagadougou.
1.2 . L'accord de
paix inter ivoirien de Ouagadougou en 2007
La définition du nouveau cadre d'une république
ivoirienne inclusive pour tous les ivoiriens et ouverte à la dynamique
de l'intégration panafricaine met en évidence ce qui
suit :
- L'identification générale des
populations : noeud de la crise identitaire ivoirienne. Reconnaissant
l'identité comme étant la cause du conflit ivoirien, l'accord
stipule : « Les Parties signataires du présent accord
ont reconnu que l'identification des populations ivoiriennes et
étrangères vivant en Côte d'Ivoire constitue une
préoccupation majeure. Le défaut d'une identification claire et
cohérente, de même que l'absence de pièces administratives
uniques attestant de l'identité et de la nationalité des
individus constituent une source de conflits » (Page 3 de
l'Accord).
- Du processus électoral : enjeu d'inclusion ou
d'exclusion politique. Reconnaissant l'exclusion politique et le manque de
transparence comme la conséquence du conflit identitaire, l'accord
énonce : « Soucieuses de parvenir, dans les meilleurs
délais, à une paix durable et à une normalisation
politique et institutionnelle en Côte d'Ivoire, les Parties au Dialogue
Direct réaffirment leur engagement à préparer, à
l'issue de l'opération d'identification, des élections
présidentielles ouvertes, démocratiques et transparentes,
conformément aux Accords de Linas-Marcoussis, d'Accra et de
Pretoria » (Page 6 de l'Accord).
- Des forces de défense et de sécurité de
Côte d'Ivoire : la nécessité d'une armée
républicaine. Reconnaissant que l'armée ivoirienne fût
désunie, instable, et hantée par des formes immorales, l'Accord
prescrit : « Les Parties au présent Accord,
conscientes que l'armée nationale doit être le reflet de
l'unité et de la cohésion nationales et la garantie de la
stabilité des institutions républicaines, se sont engagées
à procéder à la restructuration et à la refondation
des deux armées en vue de la mise en place de nouvelles forces de
défense et de sécurité attachées aux valeurs
d'intégrité et de moralité
républicaine » (Page 7 de l'Accord).
Il apparaît donc clairement que le Burkina Faso à
travers la médiation de son président d'alors tente de
résoudre la crise ivoiro-ivoirienne. Cette médiation a
également pour objectif de recoudre les liens ivoiro-burkinabés
rompus depuis plusieurs années à cause du politique et promouvoir
la fierté identitaire (Beucher, 2010). Dès lors, s'inspirant de
l'Accord de Paix de Ouagadougou, les gouvernants de la Côte d'Ivoire et
du Burkina Faso décident d'accompagner l'amitié retrouvée
par la signature du Traité d'Amitié et de Coopération
(TAC) un an plus tard. Car d'une manière simultanée, les Accords
complémentaires de l'APO pourraient évoluer en corrélation
avec le TAC (Nyamsi, 2016).
SECTION 2 : LES ENJEUX
DU TRAITE D'AMITIE ET DE COOPERATION ENTRE LA COTE D'IVOIRE ET LE BURKINA
FASO
La section 2 de ce chapitre présente la
corrélation entre l'APO et le TAC d'une part, et la
nécessité d'adapter le TAC ivoiro-burkinabé aux mutations
interne et aux changements géopolitiques actuels.
2.1 . Le
Traité d'Amitié et de
Coopération Ivoiro-burkinabé comme une
réponse aux conséquences de la crise identitaire ivoirienne
L'analyse du préambule démontre que le TAC est
effectivement une réponse aux conséquences de la crise
identitaire survenue en Côte d'Ivoire (Page 2 du Traité
d'Amitié et de Coopération, en abrégé TAC par la
suite). Il s'agit ici de resserrer les liens de fraternité et de
solidarité ivoiro-burkinabé et de consolider la
coopération. L'enjeu majeur ici, s'explique par le fait que
l'économie de la Côte d'Ivoire fonctionne grâce à la
main d'oeuvre burkinabé et le Burkina Faso ne peut participer au
commerce mondial que par l'ouverture géostratégique que lui offre
la nation ivoirienne. Dans ce contexte, nous pouvons donc déduire que le
TAC est une condition de développement mutuel. Les enjeux panafricains
sont visiblement présents dans l'esprit du 6ème
chapitre de l'APO de 2007 portant sur l'intervention mutuelle des pays
africains dans les enjeux de leurs voisins. Ainsi, le TAC ne saurait-il exister
sans une Côte d'Ivoire unie par l'APO. Les articles 3, 4, 5, 6 et 7
montrent l'importance politico-diplomatique. Cette importance est une
réponse aux conséquences négatives des crises
diplomatiques, générées par le conflit identitaire
ivoirien, entre les autorités ivoiriennes et burkinabés. Le titre
III définit le cadre institutionnel de la coopération. Des
articles 8 à 21, sont énoncés, la conférence au
sommet des Chefs d'Etats (articles 8 à 12) et les rencontres
ministérielles sectorielles (articles 13 à 16). D'autres
rencontres sont prévues par le TAC en ses articles 17 à 19.
Enfin, le titre IV du TAC, mentionne les dispositions diverses et finales. Les
conditions dans lesquelles les accords émanant du TAC seront conclus
dans les articles 22 à 26, sont évoquées: « Tout
différent relatif à l'application et à
l'interprétation du présent Traité sera résolu par
voie diplomatique » (article 24, Page 7 du TAC).
2.2 . Adapter le
Traité d'Amitié et de Coopération aux mutations
socio-économiques, institutionnelles et
géopolitiques actuels.
Le TAC, même s'il découle de l'APO, ne manque pas
de prendre en compte d'autres aspects. Car l'intégration
économique sous régionale demeure un défi commun dans
l'espace UEMOA. Ainsi, le titre I du TAC précise les objectifs et
principes du traité (Article 1). Il s'agit de la concertation
permanente, d'une coopération ivoiro-burkinabé
privilégiée, de l'intégration africaine, du
bien-être des peuples des deux pays. Les principes prônent la
non-agression et l'indépendance politique mutuelle. Il s'agit
également d'assurer la libre circulation des personnes et des biens. Il
s'agit de garantir le droit d'établissement et de séjour, et le
bon voisinage des peuples. Nous voyons ainsi que le titre 1 du TAC s'inscrit
dans la droite ligne de l'APO de 2007.
Le titre II identifie les domaines de la coopération
ivoiro-burkinabé. Cela se justifie à travers les articles 3, 4,
5, 6 et 7, qui précisent premièrement les domaines
politico-diplomatiques, l'intégration régionale en
deuxième lieu, en troisième lieu la coopération
économique, en quatrième lieu la coopération scientifique
et culturelles, et enfin en cinquième lieu, la coopération
judicaire.
Conclusion
Le Traité d'Amitié et de Coopération est
la conséquence de l'Accord de Paix de Ouagadougou en 2007. Ce
Traité s'inscrit aussi dans la droite ligne de l'APO, celle de
promouvoir la paix. Cependant, le TAC va plus loin en présentant des
objectifs de développement des échanges commerciaux et
d'intégration économique sous régionale de la Côte
d'Ivoire et du Burkina Faso. Enfin, le TAC a permis de recoudre les liens et
d'améliorer les relations bilatérales et diplomatiques entre la
Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. La paix est revenue au sein des Etats
de 2008 à 2018 et le TAC apparaît aujourd'hui comme un outil
essentiel pour l'intégration des peuples, l'intégration
économique et politique.
CHAPITRE 2 :
ÉTAT DE MISE EN OEUVRE DES MESURES DE FACILITATION DES
ÉCHANGES
Introduction
L'OMC définit la facilitation du commerce comme
étant « la simplification et l'harmonisation des
procédures internationales du commerce ». Ce chapitre
apporte une appréciation sur la mise en oeuvre des mesures de
facilitation des échanges de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso
(section 1) et le degré d'engagement de la Côte d'Ivoire et du
Burkina Faso dans le processus d'intégration économique sous
régionale (section 2).
SECTION 1 : LA MISE EN
OEUVRE DES MESURES DE FACILITATION DES ÉCHANGES PAR LA COTE D'IVOIRE ET
LE BURKINA FASO
Il s'agit de savoir si oui ou non la Côte d'Ivoire et le
Burkina Faso ont mis en oeuvre les mesures de facilitation de catégorie
A, B et C des échanges d'une part, et d'autre part le nombre de mesures
mises en oeuvre par les deux pays.
1.1 . Analyse des
indicateurs d'appréciation de la mise en oeuvre de l'accord sur la
facilitation en 2017.
La Côte d'Ivoire a ratifié depuis le 08
décembre 2015, l'accord sur la facilitation des échanges. Le
Comité National de facilitation est effectivement mis en place. La
notification des Catégories A est effective depuis le 31 juillet 2014,
et la notification des catégories B et C est encore en cours. Au niveau
du système de gouvernance et des opérations du Comité
National des Facilitations des échanges, un cadre permanent de
concertation sur les questions de facilitation des échange est
crée par adoption en mars 2015 du décret portant création,
organisation et attribution du Comité National de Facilitation des
Echanges (CNFE). Enfin, la Côte d'Ivoire entreprend des efforts en ce qui
concerne la mise en oeuvre du Guichet Unique du Commerce extérieur, afin
d'accomplir ses obligations de mise en oeuvre de l'accord. La Côte
d'Ivoire a également validé le 18 août 2017, un plan de
mise en oeuvre des mesures des catégories B et C.
Quant au Burkina Faso, le pays a notifié les mesures de
la catégorie A à l'OMC en 20177(*).En outre, des dispositions sont en cours pour la
ratification de l'AFE. Quant au CNFE, il a été formalisé
par décret n°2017-0099/PRES/PM/MCIA/MINEFID en date du 31 mars
2017. Le Burkina Faso a également ratifié la convention Kyoto
révisée8(*).
L'instrument d'adhésion a été déposé le 08
juillet 2017 auprès de l'Organisation mondiale des douanes (OMD). En ce
qui concerne la simplification des procédures, le Burkina Faso a mis en
place une plateforme électronique qui s'apparente au guichet unique
SYLVIE (Système de Liaison virtuelle pour les opérations
d'Importation et d'Exportation). Elle a pour rôle de collecter les
documents de pré-dédouanement, opérationnel. Les
procédures douanières sont informatisées, la gestion des
risques est aussi automatisée et le scanning système est
installé.
Le tableau ci-après décrit l'état de la
mise en oeuvre de facilitation des échanges de la Côte d'ivoire et
du Burkina-Faso. C'est-à-dire la ratification ou la notification des
mesures A, B et C (tableau 1).
Tableau 1 : Indicateurs d'appréciation de la
mise en oeuvre de l'accord sur la facilitation en 2017
Ratification
|
Côte d'Ivoire
|
Burkina Faso
|
Oui
|
Non
|
Mesures de catégorie A
|
Notification
|
Oui
|
Oui
|
Nombre
|
15
|
10
|
Mesures de catégorie B
|
Notification
|
Non
|
Non
|
Mesures de catégorie C
|
Notification
|
Non
|
Non
|
Mesures spécifiques :
|
|
Comité National de Facilitation des Echanges (CNFE)
|
Oui
|
Oui
|
Guichet Unique (GU)
|
GUCE
|
SYLVIE
|
Système automatisé de dédouanement
(SAD)
|
SYDAM World
|
Sydonia World
|
Source : OMC, 2017, Rapport commun de l'examen des
politiques commerciales
1.1.1. État de
ratification et de notification de l'accord de facilitation des
échanges en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso
Les projets d'interconnexion des systèmes informatiques
douaniers ivoiro-burkinabé sont en cours de réalisation. La
Côte d'Ivoire et le Burkina Faso n'ont effectué aucune
notification de catégorie B et C auprès de l'OMC. Cependant, ils
ont transmis des notifications de catégories A (Table 1).
Table 1 : Ratification de l'AFE et notification de la
Côte d'Ivoire et du Burkina Faso.
Pays
|
Date de ratification
|
Etat des notifications (Décembre 2018)
|
Catégorie A
|
Catégorie B
|
Catégorie C
|
% notifiés
|
% non notifiés
|
Côte d'Ivoire
|
8 déc 2015
|
31,1
|
0
|
0
|
31,1
|
68,9
|
Burkina Faso
|
21 sept 2018
|
12,2
|
0
|
0
|
12,2
|
87,7
|
Moyenne CIV-BF
|
|
21,65
|
0
|
0
|
21,65
|
78,3
|
Source : OMC, 2018, https:
//www.tfadatabase.org9(*)
1.1.2. Mise en oeuvre des
mesures complémentaires de taxation
Les mesures complémentaires de protection sont
autorisées dans l'espace UEMOA jusqu'en 2020. Il s'agit notamment de la
Taxe Complémentaire de Protection (TCP), de Taxe Conjoncturelle à
l'importation (TCI) et de la Taxe d'Ajustement aux Importations (TAI).
La TAI permet à la Côte d'Ivoire et aux Burkina
Faso de s'ajuster progressivement au Tarif Extérieur Commun (TEC). Et la
somme des droits inscrits au TEC, la TAI et la TCP ne doit pas excéder
70%. Le tableau ci-dessus montre que le TCP n'est pas encore effectif en
Côte d'Ivoire. Cependant, elle applique une TCI de 10% sur 18 lignes
tarifaires, selon les dispositions du Règlement n°06/2014/CM/UEMOA
du 25 septembre 2014. Par ailleurs la République de Côte d'Ivoire
applique une TAI au taux de 10% pour 5 ans sur 5 lignes tarifaires à
compter du 1er janvier 2018 avec une perspective de 0% au
1er janvier 2020.
Quant au Burkina Faso, le pays applique la TAI aux produits
insecticides originaires des pays tiers, destinés à
l'agriculture. L'objectif de cette mesure est de compenser la baisse du taux de
droit de douane sur les produits (passant de 20% à 5%). De ce fait, le
taux de la TAI était de 15% au Burkina Faso. Et ce taux devrait passer
à 10 à partir du 1er janvier 2018, avec une
perspective de 0% au 1er janvier 2020 (Tableau 2).
Tableau 2 : Etat de la taxation complémentaire au
TEC
|
Taxe conjoncturelle à l'importation (TCI)
|
Taxe complémentaire de protection (TCP)
|
Taxe d'ajustement aux importations (TAI)
|
Côte d'Ivoire
|
18 lignes tarifaires
|
Néant
|
5 lignes tarifaires
|
Burkina Faso
|
Néant
|
Néant
|
Insecticides destinés à l'agriculture
|
Source : UEMOA, Rapports nationaux de surveillance
commerciale 2017
1.1.3. Les documents
obligatoires dans la procédure des échanges commerciaux
Divers documents sont demandés dans les échanges
commerciaux. Et les plus fréquents demeurent entre autre la carte de
commerçant ou l'importateur, le certificat phytosanitaire, le certificat
d'origine. L'examen du tableau montre qu'il est exigé en Côte
d'Ivoire des certificats d'origine sur les exportations de produits alors que
les dispositions du protocole additionnel N°III/2001 en ses articles
3,5,8,11 et 12 qui définissent les règles d'origine des produits
de l'UEMOA n'en exige pas. Par conséquent, cette pratique n'est pas
conforme à la réglementation communautaire, et elle n'est pas
avantageuse pour le TAC ivoiro-burkinabé (Tableau 3).
Tableau 3 : Documents exigés dans la
procédure dans les échanges commerciaux
|
A l'exportation
|
A l'importation
|
Côte d'Ivoire
|
Facture d'achat pour le destinataire, attestation de change,
déclaration à l'exportation EX1/1000 (EX D6), déclaration
de mise à la consommation pour les marchandises non manufacturées
en Côte d'Ivoire et certificat d'origine (Ice)
|
Facture commerciale originale, facture fret originale, carnet
TRIE, attestation d'assurance, manifeste original, document de transport
original (connaissement, LTA), attestation de règlement financier/avis
de règlement bancaire, demande d'avant dépôt manifeste ADM,
fiche de déclaration à l'importation, déclaration
préalable d'importation DPI/intention d'importation, fiche
d'enregistrement statistique, déclaration des éléments de
la valeur, certificat national de conformité et bordereau de suivi
|
Burkina Faso
|
Attestation ou titre d'exportation, autorisation d'exportation
pour certains produits et attestation d'enregistrement de change
|
Facture commerciale, facture fret éventuellement,
attestation d'assurance, certificat d'origine (Lce), autorisation
spéciale d'importation (Lce), attestation de vérification
(AV/COTECNA), certificat sanitaire ou phytosanitaire (Lce) et certificat
national de conformité (Lce)
|
Source : UEMOA, Rapports nationaux de surveillance
commerciale 2017 (Lce : le cas échéant)
1.1.4. Utilisation des
instruments de douane et des procédures douanières
Visiblement, les instruments douaniers sont harmonisés
dans l'espace UEMOA. Par conséquent, ils le sont pour la Côte
d'Ivoire et le Burkina Faso. Par contre, les procédures
douanières n'ont pas considérablement évolué entre
les deux pays. Ainsi, les projets de modernisation des douanes des deux Etats
sont-ils en cours. Et cela se manifeste par la migration de la Côte
d'Ivoire et du Burkina Faso vers respectivement SYDAM World et SIDONIA World
(OPA, 2016).
SECTION 2 :
L'ENGAGEMENT DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA FASO DANS L'INTÉGRATION
SOUS RÉGIONALE10(*)
L'engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso dans
l'intégration sous régionale se traduit par la capacité
à mettre en oeuvre les dispositions des textes communautaires et le TAC
au niveau national. Cette section expose les principes d'un indice d'engagement
dans l'intégration régionale de la Côte d'Ivoire et du
Burkina Faso, par rapport aux textes de l'UEMOA et l'engagement au-delà
des textes et application aux mesures de facilitation des échanges et la
libre circulation des personnes.
2.1 . Les concepts
de l'engagement formel et de l'engagement effectif
L'engagement formel relève de la volonté
manifeste des Etats ivoirien et Burkinabé à s'engager
véritablement dans le processus d'intégration sous
régionale, et ce à travers la qualité de la transposition
des textes au niveau national. L'engagement effectif peut être
appréhendé par des mesures plus spécifiques et directes de
l'écart entre les recommandations des textes ainsi que leur application.
Par conséquent, l'on peut mesurer le degré de
concrétisation des dispositions des textes.
2.1.1. Engagement de la
Côte d'Ivoire et du Burkina Faso par rapport aux textes
communautaires
La figure 3 présente la structure des textes
communautaires par thématiques et sous-thématique, de
l'engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso dans
l'intégration économique sous régionale.
251637760Figure 3 : Thématiques et sous
thématiques retenues pour la dimension intégration commerciale
Fiscalité interne
251648000
Concurrence
251644928
Mesures non tarifaires
251643904
Mesures tarifaires
251639808
251653120251656192
TEC
251640832251660288
Mobilisation des recettes
251650048251663360251657216
Libéralisation des échanges
251641856
Réglementation
251649024251665408251659264
Normes et certifications
251645952
Négociation commerciale
251642880251655168Attribution des marchés
publics
251651072251662336
Coordination fiscale
251652096251664384
Facilitation des échanges
251646976
251654144251661312251658240
Source : Ferdi WP n°202, 2017
2.1.2. Engagement de la
Côte d'Ivoire et du Burkina Faso dans l'intégration
commerciale
Cette sous-section vise à présenter les
résultats de l'engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso
à appliquer les textes. Les résultats des deux
déclinaisons de l'indice, compris entre 0 et 1 indiquent le leadership
de la Côte d'Ivoire (0,85 pour l'indice positif, et 0,78 pour l'indice
normatif). Cette performance est au-dessus de la moyenne UEMOA (0,64 pour
l'indice positif, et 0,57 pour l'indice normatif). Quant au Burkina Faso (0,61
pour l'indice positif, et 0,49 pour l'indice normatif), la performance demeure
en-deçà de la moyenne UEMOA.
En effet, le leadership de la Côte d'Ivoire s'explique
par son engagement à transposer et à appliquer les textes
relatifs à la réglementation des marchés, à la
coordination fiscale et aux mesures tarifaires. La faible performance du
Burkina Faso résulte du déficit d'engagement à transposer
et à appliquer les textes sur la réglementation et à la
mobilisation des recettes dans le commerce sous régionale.
Graphique 1 : ICE_D positif et normatif d'engagement dans
l'intégration commerciale
Source : Ferdi WP,
2017
2.2 . Engagement
au-delà des textes et application aux mesures de facilitation des
échanges et la libre circulation des personnes
L'engagement au-delà des textes communautaires consiste
pour des pays à prendre des initiatives en s'engageant dans des reformes
de l'administration, dans des projets, des programmes, ou dans le
développement d'infrastructures qui ne sont pas prévus par les
textes communautaires. Cette sous-section vise à démontrer la
contribution de la facilitation des échanges dans l'avancement de
l'intégration commerciale sous régionale à travers les
variables de l'interconnexion numérique des capitales de la Côte
d'Ivoire et du Burkina Faso, les obstacles à la circulation des
marchandises le long des corridors routiers, et enfin, les délais de
dédouanement.
2.2.1. L'interconnexion
numérique des capitales ivoirienne et burkinabé
Le niveau d'interconnexion est un indicateur d'engagement en
ce sens qu'il dépend de la qualité des régulations du
secteur des télécommunications, ainsi que de la volonté
politique de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso à
améliorer suffisamment la couverture des infrastructures terrestres et
maritimes et enfin assurer les interconnexions transfrontalières. Le
score de l'interconnexion s'obtient par la formule suivant :
L'indicateur d'interconnexion entre les capitales
présente les meilleurs scores de Ouagadougou (Burkina Faso), (0.8) et
d'Abidjan (Côte d'Ivoire), (0.7) en matière d'interconnexion
numérique avec les autres capitales de l'UEMOA. Ainsi, le score
d'interconnexion numérique Abidjan-Ouagadougou est de 1. Ce qui
démontre bien que les deux Etats ont un bon niveau de déploiement
d'infrastructures de télécommunication, malgré
l'enclavement du Burkina Faso.
Les résultats sont consignés dans la matrice
ci-après (Table 2 :)
Table 2 : Matrice d'interconnexion numérique entre
la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso
|
Abidjan
|
Bamako
|
Guinée Bissau
|
Cotonou
|
Dakar
|
Lomé
|
Niamey
|
Ouagadougou
|
Indicateur Interconnexion
|
Abidjan
|
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
n/a
|
1
|
0.7
|
Bamako
|
0
|
|
0
|
n/a
|
1
|
n/a
|
0
|
1
|
0.4
|
Bissau
|
0
|
n/a
|
|
0
|
1
|
0
|
n/a
|
n/a
|
0.25
|
Cotonou
|
1
|
n/a
|
0
|
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0.5
|
Dakar
|
1
|
1
|
1
|
1
|
|
1
|
n/a
|
n/a
|
1
|
Togo-Lomé
|
1
|
n/a
|
0
|
0
|
0
|
|
n/a
|
1
|
0.4
|
Niger-Niamey
|
n/a
|
0
|
n/a
|
0
|
n/a
|
n/a
|
|
1
|
0.33
|
Ouagadougou
|
1
|
1
|
n/a
|
0
|
n/a
|
1
|
1
|
|
0.8
|
Source : Télégeography.com
(câbles sous-marins), AfferFibre (câbles terrestres), DATC
(Commission UEMOA)
n/a : non applicable car les pays ne sont pas
limitrophes.
2.2.2. Gouvernance des
corridors routiers et délais de dédouanement
2.2.2.1. Gouvernance des
corridors routiers Abidjan-Ouagadougou
La réduction des barrières à la
circulation des biens et des personnes impulsée par les Accords de Bali,
ne se limite pas qu'au seul processus législatif communautaire de
facilitation des échanges. Les données des enquêtes de
l'observatoire des pratiques anormales (OPA) relatives aux contrôles et
aux pots-de-vin, réalisées le long du corridor
Abidjan-Ouagadougou par l'OPA en 2016 révèlent les scores de
l'engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso au-delà des
textes11(*).
Les scores de la Côte d'Ivoire (0.81) et du Burkina Faso
(0.82) sont sensiblement équivalents. Les deux pays font preuve
d'engagement dans le processus de diminution des obstacles à la
circulation des biens. (Rapport annuel 2015, OPA 2016) (Table 3).
Table 3 : Indicateurs, sous-indice et indice d'engagement
à abaisser les obstacles sur les corridors
|
Indicateurs corridor Sous
indices corridor
|
Indice corridor
|
Pays
|
Moyenne Ration temps (min) /100Km
|
Pots-de-vin moyen (FCFA)
|
Indice temps
|
Indice pots-de-vin
|
Côte d'Ivoire
|
6.5
|
14023
|
0.96
|
0.65
|
0.81
|
Burkina Faso
|
25.8
|
7000
|
0.80
|
0.85
|
0.82
|
Source : Rapport annuel 2015, Observatoire des
pratiques anormales, 2016
2.2.2.2. Délais
moyens de dédouanement
La réduction des délais de dédouanement
est une preuve d'engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso, dont
la portée va également au-delà des textes communautaires.
L'Observatoire des pratiques anormales nous donne les résultats de
l'enquête de 2012 et 2016 (Côte d'Ivoire), celle des
résultats de 2016 (Burkina Faso et le Niger) et enfin celle de 2012
(Mali) (Enquête 2012-2016, OPA, 2016).
L'indice délai de dédouanement de la Côte
d'Ivoire (1) est plus grand que celui du Burkina Faso (0.67). Ce qui montre
bien que le délai de dédouanement de la Côte d'Ivoire (1
jour) est plus réduit par rapport à celui du Burkina Faso (2
jours). Le Burkina Faso est donc encouragé à réduire
d'avantage le temps des contrôles dans les corridors routiers (Table
4).
Table 4 : délai de dédouanement entre la
Côte d'Ivoire et le Burkina Faso
Pays
|
Délai de dédouanement (en nombre de jours)
|
Indice délai de dédouanement
|
Côte d'Ivoire
|
1
|
1
|
Burkina Faso
|
2
|
0.67
|
Source : Enquête 2012-2016, OPA, 2016
2.2.3. Engagement dans la
facilitation des échanges
Il s'agit d'intégrer les données sur
l'interconnexion numérique, sur les obstacles le long des corridors et
sur les délais de dédouanement dans l'Indice Composite
d'Engagement de la sous-thématique (ICE_T) « facilitation des
échanges ». Le modèle est donné par le
calcul de l'indice d'engagement dans la facilitation des échanges,
au-delà des textes, égal à la moyenne arithmétique
de l'indicateur d'interconnexion numérique, ensuite le calcul de
l'indice de corridor et enfin de l'indice de délai de
dédouanement.
La table 5 présente les résultats de
l'engagement de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso dans la facilitation
des échanges, au delà des textes. Il ressort de ce calcul que la
Côte d'Ivoire (0.83) démontre le score le plus
élevé, c'est-à-dire le plus fort engagement au-delà
des textes dans la facilitation des échanges. Et le Burkina affiche un
score de 0.76.
Table 5 : Engagement dans la facilitation des
échanges, au-delà des textes
|
Indice délai de dédouanement
|
Indicateur interconnexion numérique
|
Indice global corridor
|
Indice engagement, au-delà des textes
|
Côte d'Ivoire
|
1
|
0.67
|
0.81
|
0.83
|
Burkina Faso
|
0.67
|
0.80
|
0.82
|
0.76
|
Source : Enquête 2012-2016, OPA, 2016
En déterminant l'engagement global dans la facilitation
des échanges, positif et normatif, nous obtenons :
Globalement, la Côte d'Ivoire affiche les meilleurs
scores (0.83) par rapport au Burkina Faso (0.76). Il ressort donc que la
Côte d'ivoire démontre le plus fort engagement au-delà des
textes dans la facilitation des échanges. (Ferdi WP n°202,
Cariolle, J., Geourjon, A--M., et de Ubeda, A-A, 2017).
Les résultats sont consignés dans la table 6.
Table 6 : Engagement global dans la facilitation des
échanges, au-delà des textes, positif et normatif
|
ICE_T positif
|
ICE_T normatif
|
Indice d'engagement, au delà des textes
|
ICE_T global positif
|
ICE global normatif
|
Côte d'Ivoire
|
0.61
|
0.65
|
0.83
|
0.72
|
0.74
|
Burkina Faso
|
0.36
|
0.30
|
0.76
|
0.56
|
0.53
|
Source : Enquête 2012-2016, OPA, 2016
2.2.4. Engagement dans la libre
circulation des personnes
Selon le rapport 2016 de la CEA, des protocoles de libre
circulation des personnes ont été ratifiés.
Malheureusement, la mise en application sur le terrain est confrontée
à des difficultés diverses au sein de plusieurs régions.
Cependant, dans l'espace UEMOA, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso
affichent des performances appréciables en matière de libre
circulation des personnes.
2.2.4.1. Des avantages
à la libre circulation des personnes
La libre circulation des personnes et les droits de
résidence et d'établissement représentent la
cinquième étape du Traité d'Abuja devant être
réalisée d'ici à 2023. En effet, la libre circulation des
personnes est un puissant outil pour dynamiser la croissance économique
et le développement du commerce et des compétences grâce
aux voyages que les populations peuvent effectuer sans difficulté dans
le cadre du commerce, du tourisme ou de l'éducation. En fait, le pays
qui ouvre ses frontières ou dont les ressortissants sont en mouvement
profite des retombées économiques de la libre circulation des
personnes12(*). Ainsi, la
Côte d'Ivoire et le Burkina Faso ont-ils compris que la condition de la
réalisation des investissements transfrontaliers est la
libéralisation de la libre circulation des personnes entre les deux
Etats.
2.2.4.2. Performance de la
Côte d'Ivoire et du Burkina Faso en libre circulation des personnes
La quatrième dimension de l'intégration sous
régionale (la libre circulation des personnes) comporte trois
indicateurs à savoir : i) Ratification (ou non) de protocoles
applicables aux CER sur la libre circulation des personnes ; ii)
Proportion des pays membres des CER dont les ressortissants n'ont pas besoin de
visa à leur arrivée et iii) Proportion des pays membres des CER
dont les ressortissants reçoivent un visa à leur arrivée.
Avec un intervalle de confiance de 95%, le graphique ci-dessous présente
les scores de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso en matière de
libre circulation des personnes. La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso
présentent le même score (0.8) que les autres pays de l'espace
UEMOA. Cette bonne performance indique que la Côte d'Ivoire et le Burkina
Faso ont ratifié et appliqué le protocole de libre circulation
des personnes qui permet aux citoyens des deux pays de voyager sans visa
(graphique 2).
Graphique 2 : Performance de la Côte d'Ivoire et du
Burkina Faso en libre circulation des personnes
Source : CEA, Indice de
l'intégration régionale en Afrique, Rapport 2016
Conclusion
En somme, l'harmonisation des politiques sectorielles permet
de mettre en évidence et de rendre prévisibles les règles
du jeu commercial interétatique. Ainsi, les politiques communes et les
efforts de coopération permettent-ils aux pays de profiter pleinement
des fruits de l'intégration régionale et de développer
leurs commerces. Cependant, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso
rencontrent des difficultés pour la mise en oeuvre des mesures de
l'accord de facilitation du commerce. En Effet, la ratification et la
notification des mesures de catégorie A sont effectives et celles des
catégories B et C ne le sont pas encore. Globalement, la Côte
d'Ivoire affiche son leadership en matière de mise en oeuvre des mesures
de facilitation des échanges. Et les deux Etats sont effectivement
engagés dans la libre circulation des personnes.
Conclusion première
partie
Le TAC de 2008 s'inscrit dans la droite ligne de l'APO inter
ivoiriens de 2007 dont le fondement est la crise identitaire et la politique de
l'exclusion avérée en Côte d'Ivoire. Ce traité
privilégie la paix et la stabilité dans les deux pays. Cependant,
le TAC ne se limite pas seulement aux volets de la stabilité et de la
paix. Le TAC s'intéresse à d'autres domaines compte tenu de la
montée de la démocratie, du mondialisme, du régionalisme.
Il s'agit en plus du domaine politico-diplomatique, de l'économie, de la
culture et de la science, de l'intégration économique etc. le TAC
est un outil privilégié de développement des
échanges commerciaux et d'intégration économique sous
régionale. Le TAC a permis de recoudre les liens et d'améliorer
les relations bilatérales et diplomatiques entre la Côte d'Ivoire
et le Burkina Faso. La paix est revenue au sein des Etats de 2008 à 2018
et le TAC apparaît aujourd'hui comme un outil essentiel pour
l'intégration des peuples, l'intégration économique et
politique.
En ce qui concerne l'harmonisation des politiques sectorielles
et l'engagement dans la facilitation des échanges, la Côte
d'Ivoire et le Burkina Faso ont uniquement ratifié et notifié les
mesures de catégorie A, soit 21,65% des mesures. Concernant les mesures
complémentaires, seulement la Côte d'Ivoire applique 18 lignes
tarifaires en ce qui concerne la TCI. Concernant la TAI, la Côte d'Ivoire
applique 5 lignes tarifaires et le Burkina Faso n'applique la TAI qu'aux
insecticides destinés à l'agriculture en provenance des pays
tiers. Certains documents (Certificat d'origine sur les exportations des
produits) continuent d'être exigés par les Etats. Pourtant, les
dispositions du protocole additionnel de l'UEMOA qui définissent les
règles d'origines des produits n'en exigent pas. Cependant, force est de
constater que les efforts consentis en ce qui concerne la mise en oeuvre de
l'Accord de facilitation des échanges a des effets fiscaux en Côte
d'Ivoire et au Burkina Faso : les recettes fiscales contribuent
relativement peu à la création des richesses, la part des
recettes des droits de porte de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso,
inscrit au TEC par rapport aux recettes fiscales n'a pas enregistré une
évolution sensible depuis la mise en oeuvre du TEC CEDEAO au
1er janvier 2015. Et les richesses de la Côte d'Ivoire et du
Burkina Faso sont dépendantes à moins de 8%. Par comparaison des
deux pays en matière d'engagement dans l'intégration commerciale,
la Côte d'Ivoire impose son leadership (0.85 ; 0.78) au Burkina Faso
(0.61 ; 0.49). En ce concerne l'engagement global dans la facilitation des
échanges, au-delà des textes, la Côte d'Ivoire affiche
toujours le meilleur score (0.83). L'engagement en matière de libre
circulation des personnes et des biens présentent de nombreux avantages.
C'est pourquoi la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso ont tous les deux
ratifié et appliqué le protocole de libre circulation des
personnes qui permet aux citoyens des deux pays de voyager sans visa.
Face à cet état des lieux des mesures de
facilitation du commerce et de la libre circulation des personnes, quelles sont
les caractéristiques des échanges commerciaux et les
déterminants de l'intégration des marchés de la Côte
d'Ivoire et du Burkina Faso ?
DEUXIÈME
PARTIE : LE COMMERCE ET L'INTÉGRATION DES MARCHES DE LA COTE
D'IVOIRE ET DU BURKINA-FASO
Introduction
L'objectif de cette deuxième partie de notre travail
est d'analyser la structure du commerce intra-africain entre la Côte
d'Ivoire et le Burkina Faso. Il s'agit de montrer dans quelle mesure le TAC et
les mesures de facilitation du commerce adoptées influent sur le niveau
des échanges ivoiro-burkinabés dans l'espace UEMOA.
L'organisation de cette partie s'articule autour de deux chapitres :
Analyse structurelle du commerce intra-africain ivoiro-burkinabé et
l'intégration des marchés (Chapitre 3) ; Les obstacles au
commerce intra-africain entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso
(Chapitre 4).
CHAPITRE3 : ANALYSE
STRUCTURELLE DU COMMERCE INTRA-AFRICAIN IVOIRO-BURKINABÉ ET DE
L'INTÉGRATION DES MARCHES
Introduction
Ce chapitre organisé en deux sections, sera
consacré à l'étude de la dynamique des échanges
intra-africains et de l'intégration des marchés entre la
Côte d'Ivoire et le Burkina Faso.
SECTION 1 : LA
DYNAMIQUE DES ECHANGES IVOIRO-BURKINABE
Il est question d'analyser les tendances et la structure du
commerce extérieur ivoiro-burkinabé. Le niveau des flux de
commerce entre les deux pays expliquera la dynamique des échanges
ivoiro-burkinabé dans l'espace UEMOA.
1.1 . Tendances du
commerce extérieur en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso
Entre 2010 et 2018, le commerce extérieur des biens et
services de la Côte d'ivoire et du Burkina Faso a connu une augmentation.
Cependant, celui de la Côte d'ivoire reste plus dynamique que le Burkina
Faso. Les exportations de la Côte d'Ivoire ont augmenté passant de
9 321 895 748 USD en 2006 USD à 12 814 810 582
USD en 2018. Et les importations sont passées de 761 360 209
USD en 2006 à 12 578 295 474 USD, soit un taux de
croissance d'environ 6,41% en 2018. Les exportations du Burkina Faso ont
enregistrée une croissance 16,22%, passant de 673 239 521 USD en
2006 à 4 349 247 966 USD en 2018. Les importations sont
passées de 1 476 327 435 USD en 2006 à
5 259 902 823 USD en 2018, soit une croissance de 17,78% en 2018
(graphique 3).
Graphique 3 : Le commerce total des biens et services de
la Côte d'ivoire et du Burkina Faso (courant
USD)
Source : Perspective monde,
Banque Mondiale, consulté le 02 octobre 2020
1.2 . Les
principaux produits échangés
En 2015, les exportations de la Côte d'ivoire
étaient composées de 68% de produits agricoles contre 41,379% en
2006 ; 18,099% de pétrole et produits miniers contre 35,595% en
2006 ; 11,722% de produits manufacturés contre 14,523% en 2006 et
1,241% d'autres marchandises contre 8,503% en 2006. Les importations
étaient composées en 2015, de 19,588% de produits agricoles
contre 17,84% en 2006 ; 22,42% de produits miniers contre 32,915% en
2006 ; 53,520 de produits manufacturés contre 43,234% en 2006 et
4,472% d'autres marchandises contre 6,011% 2006 (Perspective monde,
consulté en 2019).
En 2018, les produits échangés par la Côte
d'ivoire sont très diversifiés. les principaux produits se
composent de : 27,5% de Cacao en fèves et brisures de fèves,
bruts ; Noix de coco, noix du brésil et cajou (9,9%) ; Huile
de pétrole ou de minéraux bitumineux (8,0%) ; Or, y.c l'or
platiné, sous formes brutes (6,8%) ; Caoutchouc naturel, balata,
gutta-percha, guayule (6,4%) ; Huiles brutes de pétrole ou de
minéraux bitumineux (6,0%), pâte de cacao, même
dégraissée (4,8%) ; Beurre, graisse et huile de cacao
(3,3%) ; Coton, non cardé ni peigné (2,4%) et l'huile
de palme et ses fractions, même raffinées (1,6%). Les importations
sont composées de : Huiles de pétrole ou de minéraux
bitumineux (14,1%) ; Riz (6,3) ; Huile de pétrole ou de
minéraux bitumineux (5,6%) ; Poissons, comestibles, congelés
(4,8%) ; Médicaments (3,0%) ; Voitures de tourisme et autres
véhicules (2,8%) ; Gaz de pétrole et autres hydrocarbures
gazeux (1,9%) ; Bateaux-phares, bateaux-pompes, bateaux dragueurs
(1,7%) ; Insecticides, anti-rongeurs, fongicides, herbicides (1,7%) et
froments (blé) et méteil (1,6%).
En 2015, la structure des exportations du Burkina Faso
étaient composées de 31,215% de produits agricoles contre 65,664%
en 2007 ; 2,766% de pétrole et produits miniers contre 0,157% en
2007 ; 5,079% de produits manufacturés contre 5,292% en 2007 et
60,940% d'autres marchandises contre 28,887% en 2007. Les importations
étaient composées en 2015, de 16,222% de produits agricoles
contre 15,483% en 2007 ; 29,598% de produits miniers contre 21,233% en
2007 ; 54,099% de produits manufacturés contre 56,046% en 2007 et
0,081% d'autres marchandises contre 7,238% 2007 (Perspective monde,
consulté en 2019).
Les principaux produits exportés en 2018 se composent
comme suit : Or, y.c. platiné, sous forme brutes (65,6%) ;
Coton, non cardé ni peigné (9,7%) ; Noix de coco, noix du
brésil et noix de cajou (6,5%) ; zinc sous forme brute
(5,7%) ; Graines et fruits oléagineux, même concassés
(5,2%) ; produits pétroliers (0,8%) ; Fruits (0,7%) ;
Graisses et huiles végétales (0,7%) ; Tomates, à
l'état frais ou réfrigéré (0,5%) et Charbons
activés, matières minérales naturelles (0,4%). Les
produits importés sont composés de : Huile de pétrole
ou de minéraux bitumineux (23,2%) ; Médicaments
(4,3%) ; Riz (3,4%) ; Ciments hydrauliques (2,9%) ; Voitures de
tourisme et autres véhicules (2,4%) ; Energies électrique
(2,1%) ; Véhicules automobiles pour le transport (1,9%) ;
Partie reconnaissables (1,8%) ; Gaz de pétrole et hydrocarbures
gazeux (1,7%) et Produits laminés plats, en fer ou en aciers
(1,5%).
251667456
251666432Graphique 4 : La structure des
échanges de la Côte d'ivoire en 2018.
Source : Comtrade, 2018
Graphique 5 : La structure des changes du Burkina
Faso en 2018
251669504
251668480
Source : Comtrade, 2018
SECTION 2 :
GÉOGRAPHIE DES ÉCHANGES DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA
FASO
2.1 . Orientation
géographique du commerce des deux pays
La dynamique croissante du commerce extérieur de la
Côte d'ivoire et du Burkina Faso et les effets de la mondialisation ont
modifié la structure des partenaires principaux. Le classement se fait
selon l'échantillon des dix (10) partenaires principaux (clients et
fournisseurs) de la Côte d'ivoire et du Burkina Faso en 2018. Le Burkina
Faso reste le 6ème client mondial de la Côte d'ivoire
avec 5,2% des exportations. Cependant, la Côte d'ivoire est le
4ème client mondial du Burkina Faso avec 6,3% des
exportations et le 2ème fournisseur avec 11,5% des
importations. Elle était le 1er fournisseur en 2008 avec
14,53 % des importations. Cela explique le bon niveau d'ouverture de
l'économie ivoirienne et constitue une opportunité pour le
Burkina Faso, pays voisin. Ainsi donc à l'échelle mondiale, la
Côte d'ivoire représente le partenaire privilégié du
Burkina Faso dans la sous-région. (Table 7).
Table 7 : Structure géographique du commerce de la
Côte d'ivoire et du Burkina Faso en 2018
Côte d'ivoire
|
Burkina Faso
|
Rang
|
Principaux clients
|
% exportations
|
Principaux fournisseurs
|
% Importations
|
Principaux clients
|
% exportations
|
Principaux fournisseurs
|
% Importations
|
1er
|
Pays-Bas
|
11,4
|
Chine
|
15,0
|
Suisse
|
52,7
|
Chine
|
12,6
|
2ème
|
Etats-Unis
|
9,1
|
Nigéria
|
12,3
|
Inde
|
15,4
|
Côte d'ivoire
|
11,5
|
3ème
|
Vietnam
|
6,8
|
France
|
10,3
|
Singapour
|
7,7
|
France
|
7,2
|
4ème
|
Allemagne
|
6,4
|
Inde
|
4,5
|
Côte d'ivoire
|
6,3
|
Etats-Unis
|
5,7
|
5ème
|
France
|
5,4
|
Pays-Bas
|
3,6
|
France
|
4,2
|
Russie
|
5,5
|
6ème
|
Burkina Faso
|
5,2
|
Etats-Unis
|
3,4
|
Ghana
|
3,1
|
Inde
|
5,5
|
7ème
|
Mali
|
4,8
|
Espagne
|
3,0
|
Togo
|
1,9
|
Ghana
|
4,6
|
8ème
|
Inde
|
4,4
|
Allemagne
|
3,0
|
Vietnam
|
1,3
|
Corée du sud
|
4,3
|
9ème
|
Malaisie
|
3,9
|
Corée du sud
|
2,7
|
Royaume
|
1,0
|
Allemagne
|
3,4
|
10ème
|
Belgique
|
3,7
|
Colombie
|
2,4
|
Pays-Bas
|
0,9
|
Pays-Bas
|
3,2
|
Source : Comtrade, 2018
2.1.1. Flux commerciaux de la
Côte d'ivoire avec le Burkina Faso
Les échanges entre la Côte d'Ivoire et le Burkina
Faso ont progressé de 25% entre 2013 et 2017 pour se chiffrer à
319,741 milliards FCFA. Le Burkina est le premier client de la Côte
d'Ivoire dans la zone CEDEAO avec près de 24% des exportations et le
6ème client au niveau mondial. La Côte d'Ivoire fait
partir des principaux partenaires commerciaux du Burkina Faso. Elle demeure le
4ème client (6,3%) et le 2ème fournisseur
(11,5%) mondial du Burkina Faso (graphique 6).
Graphique 6 : Flux commerciaux de la Côte d'ivoire avec
le Burkina Faso (million USD)
Source : Banque mondiale,
2019
2.1.2. Matrice des
échanges de biens intra-UEMOA entre la Côte d'Ivoire et le Burkina
Faso en 2017
Le total du commerce intra-UEMOA en 2017 est estimé
à 2268,5 milliards CFA contre 2245,8 milliards CFA en 2016, soit une
hausse de 1%. La matrice des échanges de bien intra-UEMOA indique que
le leadership de la Côte d'Ivoire et du Sénégal comme les
principaux fournisseurs intra-régionaux, avec respectivement 36,9% et
21,6% des exportations totales en 2017. Le Mali et le Burkina Faso occupent les
première et deuxième places des importations
intra-régionales, avec respectivement 32% et 22,9% des
approvisionnements. Les produits pétroliers sont les principaux produits
d'échange, avec plus de 40,3% des échanges commerciaux
intra-UEMOA (Table 8).
Table 8 : Structure des échanges intra-UEMOA (en %
du total)
|
Importateurs
|
Bénin
|
Burkina Faso
|
Côte d'Ivoire
|
Guinée-Bissau
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
UEMOA
|
Exportateurs
|
Bénin
|
0,0
|
0,2
|
0,4
|
0,0
|
2,3
|
2,1
|
0,0
|
0,8
|
5,8
|
Burkina Faso
|
0,1
|
0,0
|
0,5
|
0,0
|
0,6
|
0,5
|
0,2
|
1,1
|
2,9
|
Côte d'Ivoire
|
1,1
|
13,1
|
0,0
|
0,1
|
12,6
|
1,2
|
3,4
|
5,6
|
36,9
|
Guinée-Bissau
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,2
|
0,0
|
0,2
|
Mali
|
0,5
|
2,9
|
3,4
|
0,0
|
0,0
|
0,7
|
4,2
|
0,2
|
12,0
|
Niger
|
0,5
|
0,9
|
0,2
|
0,0
|
2,0
|
0,0
|
0,0
|
0,5
|
4,1
|
Sénégal
|
0,6
|
1,5
|
3,6
|
1,6
|
12,9
|
0,8
|
0,0
|
0,7
|
21,6
|
Togo
|
6,3
|
4,4
|
1,8
|
0,0
|
1,6
|
2,2
|
0,3
|
0,0
|
16,6
|
UEMOA
|
9,0
|
22,9
|
10,0
|
1,7
|
32,0
|
7,3
|
8,2
|
8,8
|
100,0
|
Source : BCEAO, Statistiques douanières,
2017
2.2 . La dynamique
des échanges de marchandises entre la Côte d'Ivoire et le Burkina
Faso
La courbe tendancielle révèle une
évolution décroissante des exportations de la Côte d'ivoire
vers son partenaire le Burkina Faso. Cette tendance baissière est assez
significative comme le montre la valeur du coefficient de détermination
associé à la courbe de tendance linéaire :
R²=0,590. Malgré la proximité des deux pays, le commerce des
marchandises de la Côte d'Ivoire vers le Burkina Faso reste faible.
Cependant, cette évolution n'est pas linéaire sur notre
période 2006-2018. En effet, la première rencontre dans le cadre
du TAC s'est tenue en 2009. Avant cette date, les exportations de la Côte
d'ivoire en direction du Burkina Faso étaient en décroissance.
Ces exportations vont augmenter jusqu'en 2010 (108.942146 millions UDS) pour
chuter en 2011 (97.951426 millions USD) à cause de la crise
postélectorale. Cette instabilité politique a occasionné
le ralentissement des activités économiques avec la fermeture des
frontières terrestres et aériennes. Cela signifie que la
stabilité politique influence les performances commerciales. La reprise
de la croissance en 2012 (34.483282 dollars USD) sera fulgurante mais va
aussitôt baisser significativement entre 2014 et 2016. Depuis 2016, les
exportations de la Côte d'Ivoire en direction du Burkina Faso connaissent
une croissance relative pour atteindre 57.678459 millions USD en 2018.
Concernant les importations des marchandises de la Côte
d'ivoire en provenance du Burkina Faso, le volume reste très faibles
comme le démontre la valeur du coefficient de détermination
associé à la courbe de tendance linéaire R²=0,008 qui
n'est pas proche de 1. La valeur moyenne des importations entre 2006 et 2018
est de 11.9103170769231 millions USD. La faiblesse des importations signifie
que la Côte d'ivoire exporte plus qu'elle n'achète avec son
partenaire le Burkina Faso (graphique 7).
Graphique 7 : Le commerce extérieur de la
Côte d'ivoire avec le Burkina Faso.
Source : Banque mondiale,
2019
Au Burkina Faso, les exportations vers la Côte d'ivoire
sont en croissance jusqu'en 2014. Mais cette augmentation n'est pas
significative comme le montre la valeur du coefficient de détermination
associé à la courbe de tendance linéaire :
R²=0,425. Le Burkina Faso entend s'appuyer sur la Côte d'ivoire pour
développer son économie. Le pays étant également
impliqué dans la crise identitaire en Côte d'ivoire, les
frontières lui étaient fermées. Ce n'est qu'après
la signature du TAC en 2009 que les exportations vont augmenter jusqu'en 2014
pour atteindre 149.171073 millions USD. Elles vont ensuite chuter en 2015 et
reprendre en 2016 pour atteindre 205.498164 millions USD en 2018.
S'agissant des importations du Burkina Faso en provenance de
la Côte d'ivoire, elles sont aussi en augmentation. La croissance n'est
pas significative comme le démontre la valeur du coefficient de
détermination associé à la courbe de tendance
linéaire : R²=0,283 qui est très loin de 1 (graphique
8).
Graphique 8 : Le commerce extérieur du Burkina
Faso avec la Côte d'ivoire.
Source : Banque mondiale,
2019
2.2.1. L'agriculture : un
maillon essentiel dans la dynamique des échanges
ivoiro-burkinabé.
Les échanges ivoiro-burkinabé sont
essentiellement agricoles et liés aux besoins de consommation des
ménages et entreprises en produits manufacturiers non localement
disponibles13(*). La
Côte d'Ivoire fourni au Burkina Faso le tabac, l'huile de palme, l'huile
essentielle, le café transformé, le pétrole, le plastique.
Quant au Burkina Faso, il exporte principalement du coton (mais qui ne fait que
transiter par le port d'Abidjan) (INSD, 2016), des fruits et légumes
frais. Il exporte également les métaux non ferreux, du fils, des
tissus, des articles textiles façonnés et autres produits
connexes.
2.2.2. Estimation du niveau
d'interdépendance commerciale entre la Côte d'Ivoire et le
Burkina Faso
Le solde commercial nous permettra de savoir si les
échanges de la Côte d'ivoire et du Burkina Faso sont
excédentaires ou déficitaires au cours de la période
2006-2018. Partant donc des résultats nous pouvons déterminer le
niveau d'interdépendance entre la Côte d'Ivoire et le Burkina
Faso. Le solde commercial est calculé comme suit :
Le solde commercial en Côte d'Ivoire est positif sur
toute la période 2006-2018. Il est négatif au Burkina Faso sur la
même période. La Côte d'Ivoire vend plus au Burkina Faso
qu'elle n'achète. Et le Burkina Faso importe plus de la Côte
d'Ivoire qu'il n'exporte. Ce qui fait du Burkina Faso, le
4ème client mondial de la Côte d'ivoire en 2018. La
Côte d'ivoire quant à elle, reste le 4ème client
et le 2ème fournisseur mondial du Burkina Faso en 2018
(Comtrade, 2020). Les deux économies sont donc interdépendantes.
Le Burkina Faso est par ailleurs très dépendant de la Côte
d'Ivoire et des autres pays de la sous-région. Il est dépendant
en importations d'hydrocarbures en provenance de la Côte d'Ivoire et bien
d'autres pays voisin. Le pays en a besoin pour la production
d'électricité et le transport. Il est également
dépendant pour les importations de carburant. Ainsi nous pouvons bien
voir que le Burkina Faso entend s'appuyer sur la Côte d'Ivoire pour
dynamiser son économie. Et le TAC apparaît comme un moyen efficace
pour doper le processus. (Graphique 9).
Graphique 9: Evolution du solde commercial de la
Côte d'ivoire et du Burkina Faso
Source : Banque mondiale,
2019
2.2.3. Performance de la
Côte d'Ivoire et du Burkina Faso en intégration productive
Avec un intervalle de confiance de 95%, la Côte
d'Ivoire démontre une performance relativement élevée
(0,280) par rapport au Burkina Faso(0,083). Cependant, ce score demeure faible
par rapport à certains pays de l'UEMOA : Togo (0,494) et
Sénégal (0,383) (Graphique 10).
Graphique 10: Performance en intégration
productive de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso
Source : CEA, Indice de
l'intégration régionale en Afrique, Rapport 2016
2.2.4. Une zone
économique spéciale pour intégrer les marchés
La zone économique spéciale ZES-SKBo (Côte
d'Ivoire, Burkina Faso et Mali) constitue « un nouveau souffle
à la dynamique de la coopération et de l'intégration
sous-régionale ». Cette zone vise à créer
et à renforcer des projets industriels publics et privés dans une
perspective d'une union économique et monétaire, afin
d'améliorer le niveau de vie des populations des trois pays. Elle
offrira aux entreprises privées, dans le cadre du partenariat
public-privé (PPP), l'opportunité de créer des conditions
d'affaires, d'implanter les unités de production et de les
développer.
Carte : Zone économique spéciale ZES-SKBo
Source : Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest, 2018
Conclusion
Les échanges commerciaux entre la côte d'Ivoire
et le Burkina Faso connaissent une dynamique haussière depuis la
signature du TAC. Cette dynamique qui s'explique par une augmentation des
exportations et des importations est en partie tributaire des produits
agricoles. Mais la grande majorité des produits d'exportation
(café, cacao, coton, or etc.) sont destinés en
général aux marchés européens, asiatiques ou
américains. La Côte d'Ivoire vend plus qu'elle n'achète et
le Burkina Faso achète plus qu'elle ne vend à la Côte
d'Ivoire. Et la valeur des échanges du Burkina Faso reste faible par
rapport à celle de la Côte d'Ivoire. Ces échanges sont
interdépendants et présentent une faible performance en
intégration productive. En plus des produits agricoles, la Côte
d'Ivoire approvisionne le Burkina Faso en électricité dont la
production nationale est déficitaire. Elle fournit de l'hydrocarbure
pour l'électricité et le transport au Burkina Faso. Concernant
l'intégration des marchés, elle repose principalement sur les
produits vivriers (riz, maïs etc.). Il y a également le projet de
création d'une zone économique spéciale (ZES-SKBo) pour
l'intégration des marchés qui est en cours.
CHAPITRE 4 : DES
OBSTACLES AU COMMERCE IVOIRO-BURKINABÉ
Introduction
Le déficit d'infrastructures, les barrières
non-tarifaires et le manque de financement du commerce extérieur
demeurent les principaux obstacles au commerce intra-africains
ivoiro-burkinabé.
SECTION 1 : PALLIER AU
DÉFICIT INFRASTRUCTUREL DU COMMERCE
Selon la BAD (2014), le développement des
échanges commerciaux s'explique par l'accroissement des investissements
dans le domaine de l'infrastructure et surtout par la construction de routes et
de marchés dans les espaces ruraux. Ils garantissent les liens
commerciaux entre les zones et les communautés tout en renforçant
le commerce transfrontalier.
1.1 .
L'infrastructure routière, ferroviaire et aérienne
1.1.1. L'infrastructure
routière et ferroviaire
La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso entendent
améliorer le réseau routier en faisant de l'axe
Yamoussoukro-Ouagadougou, un modèle d'intégration
sous-régionale ouest-africain et de coopération Sud-Sud. Il y'a
des avancés de plusieurs projets. Notamment, le démarrage
effectif, le 2 octobre 2017 des travaux de la section
Yamoussoukro-Tiébissou, du démarrage en février 2018 des
travaux de renforcement de la section Bouaké-Ferkessédougou, de
l'achèvement des travaux sur le tronçon
Ferkessédougou-Ouangolodougou et l'achèvement des études
d'avant-projet sommaire et détaillé du tronçon
Ouagadougou-Bobo, le 3 novembre 2017 concernant le projet de construction de
l'autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou. En effet, les échanges de
marchandises par la route sont passés de 402 000 tonnes en 2011
à 658 000 tonnes en 2014, et devraient progresser significativement
si l'autoroute du Nord, reliant Abidjan à Yamoussoukro se prolongeait
jusqu'à Ouagadougou (6ème sommet du TAC :
Protocole d'Accord de coopération technique entre le gouvernement de
la République de la Côte d'Ivoire et le gouvernement du Burkina
Faso relatif aux infrastructures routières).
Concernant l'infrastructure ferroviaire, le lancement du
projet de réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouagadougou-Kaya et
son prolongement à Tambao a été effectué le 4
décembre 2017. Il est long de 1261 km. Non seulement ce projet s'inscrit
dans le cadre de la coopération ivoiro-burkinabé, mais il
permettra à long terme de doper le volume des échanges par le
transport de plus de 3 millions de tonnes de manganèse, 300 000
passagers et plus de 2 millions de tonnes de marchandises. Ce projet a une
durée de 8 ans et d'une valeur de 262 milliards FCFA. Il s'agira de la
modernisation de la voie ferrée et de l'amélioration de tout le
système de sécurité (Desk Info CICG, 2016),
(6ème sommet du TAC : Accord entre le Burkina Faso,
la République de la Côte d'Ivoire et la SITARAIL pour la
réhabilitation et le prolongement du chemin de fer,
Abidjan-Ouagadougou-Kaya-Tambao) (Photo 1).
Photo 1 : Long de 44 km, le tronçon
Ferkessédougou-Ouangolodougou (Côte d'Ivoire) est livré
après environ trois années de travaux effectués par la
société HALLA Corporation.
Etat actuel du chemin de fer Abidjan-Kaya exploité
en Côte d'Ivoire par la société SITARAIL (Source :
Kely, 2019)
1.1.2. L'infrastructure de
transport des biens et des personnes
Selon Hartmann (2010), le secteur des transports ne peut
servir effectivement au commerce que s'il est performant à trois
niveaux, à savoir : l'infrastructure, les services de transport et
la logistique. Un partenariat « interligne » est
signé entre Air Côte d'Ivoire et Air Burkina Faso. Des vols
quotidiens sont programmés entre les deux capitales. Et la Côte
d'Ivoire envisage le partage de codes (accords commerciaux) (La
Dépêche d'Abidjan, 2015). Par la route, plusieurs compagnies de
transport international assurent la circulation des personnes, des biens et des
marchandises.
251670528
251671552
Photo 3 : Compagnie de transport international
exploitant l'axe Abidjan-Ouagadougou
(Source : Kely, 2019)
251672576
Photo 4 : Poids lourds transportant des marchandises,
en stationnement à Ferkessédougou sur l'axe
Abidjan-Ouagadougou (Source : Kely, 2019)
251673600
En prdsaens.
1.1.3. L'énergie
Depuis 2011, l'Etat de Côte d'Ivoire veille à
l'approvisionnement en électricité du Burkina Faso, dont la
production nationale est déficitaire. En 2014, la Côte d'Ivoire a
exporté 424000 MWh au Burkina Faso, soit le double de ses ventes au
Mali, et le triple de ses exportations au Togo et au Bénin (La
Dépêche d'Abidjan, 2015). La production de l'énergie
s'appuie sur la construction des barrages hydro électrique et des
centrales thermiques (Azito, Yopougon). Au cours du 6ème
sommet du TAC, la conférence s'est félicitée de la
décision du gouvernement de la république de Côte d'Ivoire
d'augmenter la fourniture d'électricité de 80 à 90
mégawatts à compté du premier trimestre 2018
(6ème sommet du TAC : Accord de coopération
et d'assistance technique mutuelle dans le domaine de l'énergie
électrique entre le gouvernement du Burkina Faso et le gouvernement de
la république de Côte d'Ivoire).
1.2 . Une faible
dotation en infrastructure des TIC
Les mesures de facilitation du commerce relatives aux TIC
peinent à être appliquées entre la Côte d'Ivoire et
le Burkina Faso du fait de la faible dotation en infrastructures dans la sous
région. Il ressort du TAC que les administrations douanières de
la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso sont liées par un protocole
d'accords dont un des objectifs principaux est l'interconnexion des
systèmes informatiques douaniers en cours (7ème sommet
du TAC : Accord de coopération dans les domaines de
l'économie numérique et de la poste permettant à la
république de Côte d'Ivoire et au Burkina Faso de partager les
expériences et de procéder à l'interconnexion des
infrastructures de communication électroniques)14(*).
1.2.1. L'utilisation du
téléphone mobile et de l'internet en Côte d'Ivoire et au
Burkina Faso
Lente jusqu'en 1999, la pénétration de
l'utilisation du téléphone mobile en Côte d'Ivoire et au
Burkina Faso est fulgurante à partir des années 2000. Cependant,
la Côte d'Ivoire est plus avancée par rapport au Burkina Faso.
Quant à l'utilisation de l'internet, La
pénétration et l'utilisation de l'internet est encore faible en
Côte d'Ivoire et au Burkina Faso. Cependant, la Côte d'Ivoire est
plus avancée dans le domaine de l'internet par rapport au Burkina Faso
(Graphique 11).
Graphique 11 : Utilisation du téléphone
mobile et de l'internet en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso
Source : Banque Mondiale, 2014
1.2.2. Évolution de
l'indice de TIC en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso
L'évolution de l'indice de TIC révèle que
la dotation en infrastructures reste faible aussi bien en Côte d'Ivoire
qu'au Burkina Faso (Graphique 12).
Graphique 12: Evolution de l'indice des TIC en Côte
d'Ivoire et au Burkina Faso
Source : Banque Mondiale,
2014
1.2.3. Un taux d'utilisation de
l'infrastructure financière en hausse
L'utilisation des services financiers, en
général dans l'UEMOA connaît une dynamique
haussière. Le nombre total de comptes bancaires dans le GIM-UEMOA est
passé de 14 millions en 2010 à 31 millions en 2015. Et le taux
global d'utilisation des services financiers est passé de 26% en 2010
à 65% en 2016. Les services financiers via le téléphone
mobile sont les principaux déterminants de cette évolution. En
outre, le volume des transactions a dépassé 500 000
milliards FCFA et le nombre de cartes émises est plus de 4 millions.
Cela démontre l'engagement de la communauté bancaire en faveur de
la promotion de l'utilisation des paiements électroniques15(*). Le manque d'innovation au
sein des structures bancaires et la forte pression des opérateurs GSM
constituent des obstacles à l'utilisation de la carte bancaire en
Côte d'Ivoire, au Burkina Faso et partout dans l'Union.
1.2.4. Performance
infrastructurelle de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso
L'infrastructure régionale constitue la deuxième
dimension de l'intégration économique sous régionale (CEA,
2016). Et cette dimension comporte quatre indicateurs qui sont : i) Indice
de développement des infrastructures : transport,
électricité, TIC, eau et assainissement ; ii) Proportion de
vols intra-régionaux ; iii) Commerce régional de
l'électricité total (net) par habitant et iv) Coût moyen de
l'itinérance. Le graphique ci-après présente, avec un
intervalle de confiance de 95%, les scores de la Côte d'Ivoire et du
Burkina Faso. Le Burkina Faso (0.404) et la Côte d'Ivoire (0.370)
présente de faibles performances en infrastructures régionales
(Graphique 13).
Graphique 13 : Performances en infrastructures
régionales de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso
Source : CEA, Indice de
l'intégration régionale en Afrique, Rapport 2016
SECTION 2 : LA
SUPPRESSION DES BARRIÈRES TARIFAIRES ET NON TARIFAIRES
Balassa (1961) a admit à la suite de Viner (1950),
qu'en fonction du degré de réduction et d'élimination des
barrières commerciales, d'harmonisation et d'unification des politiques,
le processus d'intégration passe par cinq phases à savoir :
la zone de libre-échange ; l'union douanière ; le
marché commun ; l'union monétaire et l'intégration
économique complète.
2.1 . Analyse et
évaluation du corridor Abidjan-Ouagadougou
L'outil de coopération entre la Côte d'Ivoire et
le Burkina Faso (TAC), a permis de réaliser des progrès en
matière de fluidité routière sur le corridor
Abidjan-Ouagadougou. Les données de l'étude effectuée par
Nathan Associates en 2013 permet d'évaluer le corridor
Abidjan-Ouagadougou sur la période 2012-2016. Nous aurons donc recours
au cas des 2xEVP.
2.1.1. Délais,
procédures et coût aux stades de l'importation par la route
La table présente le résumé des
importations par la voie routière, 2xEVP en rotation complète.
Les améliorations sur le plan des coûts concernent les terminaux
de Ouagadougou avec une baisse de 13% des coûts d'ensemble. Et les
améliorations en termes de gain de temps concernent le port d'Abidjan
avec une réduction de 14% du temps d'acheminement total (Table 9).
Table 9: Résumé des importations par voie
routière, 2xEVP, en rotation complète (Abidjan-Ouaga)
|
Coûts (USD)
|
Temps (jours)
|
|
Total
|
Port
|
Transport
|
Ouaga et frontières
|
Total
|
Port
|
Transport
|
Ouaga et frontières
|
2016
|
6 669
|
1 778
|
3 832
|
1 059
|
15,5
|
6
|
8
|
15
|
2012
|
7 643
|
1 948
|
4 361
|
1 334
|
18
|
7,5
|
9
|
1,5
|
Variation 2012-2016
|
-13%
|
-9%
|
-12%
|
-21%
|
-14%
|
-20%
|
-11%
|
0%
|
Source : Etude Nathan Associates, 2013 et Diagnostic
ATWA
2.1.2 Délais,
procédures et coût aux stades de l'importation par voie
ferrée
Le terminal de Ouagadougou présente une
amélioration considérable avec 31% sur le plan des coûts
avec une baisse de 11% des coûts d'ensemble (Table 10).
Table 10: Résumé des importations par voie
ferroviaire, 2xEVP, en rotation complète (Abidjan-Ouaga)
|
Coûts (USD)
|
Temps (jours)
|
|
Total
|
Port
|
Transport
|
Ouaga et frontières
|
Total
|
Port
|
Transport
|
Ouaga et frontières
|
2016
|
5 837
|
1 684
|
3 093
|
1 060
|
20
|
9
|
6
|
5
|
2012
|
6 565
|
1 788
|
3 245
|
1 532
|
19,5
|
10,5
|
6
|
3
|
Variation 2012-2016
|
-11%
|
-6%
|
-5%
|
-31%
|
3%
|
-14%
|
0%
|
67%
|
Source : Etude Nathan Associates, 2013 et Diagnostic
ATWA
2.2 . Pratiques
anormales sur le corridor Abidjan - Ouagadougou
Selon le rapport de l'observatoire des pratiques anormales
(UEMOA), la norme communautaire est de trois postes de contrôle par
corridor.
2.2.1. Analyse des postes de
contrôle sur le corridor Abidjan-Ouagadougou
Dans la pratique, on observe que les transporteurs sont
contrôlés en moyenne 20 fois par voyage, soit 7 fois plus que la
norme communautaire. Le corridor Abidjan-Ouagadougou (1120Km) totalise 22
postes de contrôle. Soit environ 2 postes de contrôle sur 100Km. Ce
qui constitue un avantage au développement des échanges
(Graphique 14).
Graphique 14 : Nombre de postes de contrôles
sur le corridor Abidjan-Ouagadougou
Source : Commission UEMOA, Rapport OPA, 2017
2.2.2. Des perceptions
illicites hors de la frontière
Gbenro et al (2016) trouvent que la multiplication des
barrages routiers illégaux est à l'origine des tracasseries
(contrôles intempestifs, prélèvements illicites et temps de
contrôle trop long). La moyenne des perceptions illicites hors
frontière sur l'axe du corridor Abidjan-Ouagadougou en 2017, est de
26 450 FCFA. Ce montant est faible par rapport à la moyenne des
perceptions illicites au sein de l'Union (41 245 FCFA). Cela
démontre les efforts faits par la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso
dans le cadre de la suppression des barrières non tarifaires (Table 11).
Table 11 : Perception illicite par corps, par voyage et
par camion en moyenne (en FCFA)
|
Police
|
Douane
|
Gendarmerie
|
Eaux et Forêt
|
Sanitaire et Phyto
|
Syndicats et autres
|
Total
|
Corridor Abidjan-Ouagadougou
|
5 525
|
9 000
|
8 925
|
0
|
0
|
3 000
|
26 450
|
Source : Commission UEMOA, Rapport OPA, 2017
2.2.3. Performance en
intégration commerciale des deux pays
L'intégration commerciale qui représente la
première dimension de l'intégration sous régionale
comporte quatre indicateurs : i) Niveau des droits de douane sur les
importations ; ii) Part des exportations de produits
infrarégionales (en pourcentage du PIB) ; iii) Part des
importations de produits infrarégionaux (en pourcentage du PIB) et enfin
iv) Part de la totalité des échanges de produits
infrarégionaux (en pourcentage de la totalité des échanges
intra-CER). Le graphique présente les scores en intégration
commerciale de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso en 2016, avec un
intervalle de confiance de 95%. Le graphique présente le leadership de
la Côte d'Ivoire à travers son score (0,986), par rapport au
Burkina Faso (0,425) (graphique 15).
Graphique 15 : performance en intégration
commerciale de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso
Source : CEA, Indice de
l'intégration régionale en Afrique, Rapport 2016
Conclusion
A l'instar des Etats africains de l'UEMOA, le commerce
ivoiro-burkinabé rencontre des obstacles. On observe un déficit
d'infrastructures routières, ferroviaires et aériennes et une
faible dotation en infrastructures des TIC. Le Burkina Faso est
déficitaire en énergie pour le transport. Même si le taux
d'utilisation d'infrastructures financière est en hausse, la performance
reste encore faible en Côte d'Ivoire (0,37) et au Burkina Faso (0,404).
En outre, toutes les barrières tarifaires et non tarifaires ne sont pas
encore levées même si des efforts sont consentis par les deux
Etats. S'il est vrai que le commerce ivoiro--burkinabé présente
de nombreuses sources de financement, il n'en demeure pas moins de reconnaitre
que la BCEAO constitue la principale source. Ainsi l'accès aux sources
n'est pas chose aisée. Et cela entraine le sous financement des
entreprises.
Conclusion de la
deuxième partie
Depuis la signature du Traité d' Amitié et de
Coopération le commerce intra-africain des deux pays connaît une
faible croissance. Cette dynamique qui s'explique par une augmentation des
exportations et des importations est en partie tributaire des produits
agricoles. Les marchés ivoiriens et burkinabés sont globalement
intégrés mais cette intégration ne concerne que les
produits vivriers tels que le riz, le maïs etc. (Souley, 2007). Des
projets allant dans le sens de l'intégration des marchés sont en
vue à travers la création de la zone économique
spéciale ZES-SKBo. Par ailleurs, plusieurs obstacles empêchent le
développement harmonieux du commerce ivoiro-burkinabé. Le
déficit d'infrastructures lié au non achèvement et de la
réhabilitation des routes et des voies ferrées entre les deux
pays. Le transport est déficient à cause du déficit
d'énergie. On note également une faible dotation en
infrastructures des TIC. La dynamique haussière d'utilisation
d'infrastructures financière ne s'accompagne pas d'une facilité
d'accès au financement du commerce. La BCEAO constitue la source la plus
importante de financement. Cela entraine le sous financement des entreprises
qui s'accompagne d'une surliquidité du système bancaire due
à l'entrée des capitaux, le niveau élevé des taux
d'intérêt et la parité du CFA.
Il ressort donc de tout ce qui précède que seule
la Côte d'Ivoire présente une bonne performance en
intégration commerciale avec un score de 0,986 contre 0,425 pour le
Burkina Faso.
TROISIÈME
PARTIE : ÉTAT DES LIEUX ET ANALYSE DE LA CONVERGENCE DES POLITIQUES
MACROÉCONOMIQUES EN MATIÈRE D'INTÉGRATION
FINANCIÈRE ET MONÉTAIRE DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA FASO
Introduction
La convergence de politiques macroéconomiques en
matière d'intégration financière et monétaire est
le cinquième pilier de l'intégration économique
régionale conformément à la sixième étape du
Traité d'Abuja instituant une monnaie unique d'ici à 2028. Elle
constitue à ce titre un maillon important dans l'efficacité et le
développement économique de la Côte d'Ivoire et du Burkina
Faso. Et la détermination des objectifs de la convergence des politiques
macroéconomiques ainsi que l'engagement de la Côte d'Ivoire et du
Burkina Faso en la matière devraient conduire à la
réduction des fluctuations économiques, et permettre alors une
bonne stabilité macroéconomique. Cependant, cette situation n'est
possible que lorsqu'un point d'équilibre est atteint entre les
principales variables macroéconomiques (la hausse du PIB
accompagnée d'une faible inflation, d'une réduction du
déficit budgétaire et d'une balance courante relativement
équilibrée). La troisième partie de notre travail est
consacrée à l'étude de la convergence des politiques
macroéconomiques en matière d'intégration
financière et monétaire. Elle s'articulera autour de deux
chapitres : Performances macroéconomiques de la Côte d'Ivoire
et du Burkina Faso (chapitre 5) et la gouvernance institutionnelle et
l'intégration économique par le marché (chapitre 6).
CHAPITRE 5 :
PERFORMANCES MACROECONOMIQUES DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA FASO
Introduction
Les économies ivoirienne et burkinabé ont
évolué difficilement (insurrection populaire et transition
politique en 2014 et 2015 au Burkina Faso et rébellion en 2002 et crise
post-électorale en 2010 en Côte d'Ivoire)(PEA, 2019). La reprise
des activités économiques en Côte d'Ivoire et au Burkina
Faso en 2011 permet aux deux Etats d'améliorer leur performance
macroéconomique. Le chapitre 5 analyse la situation
macroéconomique de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso (Section 1)
et la performance en matière de convergence de la Côte d'Ivoire et
du Burkina Faso (Section 2).
SECTION 1 : SITUATION
MACROÉCONOMIQUE DE LA COTE D'IVOIRE ET DUBURKINA FASO
1.1 .
Évolution du taux de croissance du produit intérieur brut (PIB)
et de l'inflation en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso
1.1.1. Évolution du taux
de croissance du produit intérieur brut (PIB)
Jusqu'en 2011, le Burkina Faso a un PIB plus
élevé que celui de la Côte d'Ivoire. A partir de 2012, la
Côte d'Ivoire impose son leadership jusqu'en 2018. Le PIB réel de
la Côte d'Ivoire a atteint 7,43 en 2018 contre 7,7 en 2017. Cette
croissance est soutenue par la demande extérieure de produits agricoles
et pétroliers et par la forte demande intérieure de grands
projets d'investissement et de la consommation des ménages. Le Burkina
Faso enregistre une moyenne annuelle PIB de 5,64 sur la période
2006-2018. La valeur la plus élevée (7,29) est enregistrée
en 2008, et en 2009, la valeur la plus basse (2,96) (graphique 16).
Graphique 16 : Evolution du taux de croissance en
Côte d'Ivoire et au Burkina Faso (%PIB)
Source : Banque mondiale,
Perspective monde, consulté le 30 septembre 2019
1.1.2. Évolution de
l'inflation en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso
L'inflation est en moyenne de 4,3 sur l'ensemble de la
période 2006-2018 en Côte d'Ivoire et de 1,87 au Burkina Faso. On
enregistre la valeur la plus élevée en 2008 (6,31) et la valeur
la plus basse en 2018 (0,42) en Côte d'Ivoire. Et l'inflation est
à la baisse à partir de 2016 (0,72) jusqu'en 2018 (0,42). Au
Burkina Faso, La valeur la plus élevée est enregistrée en
2008 (10,66) et la valeur la plus basse est enregistrée en 2010 (-0,76).
D'une manière générale, le taux d'inflation est en baisse
jusqu'en 2018 dans les deux pays. Cependant elle est significative en
Côte d'Ivoire (0,42) en 2018 (graphique 17).
Graphique 17 : Evolution de l'inflation en Côte
d'Ivoire et au Burkina Faso
Source : Banque mondiale,
Perspective monde, consulté le 30 septembre 2019
SECTION 2 :
PERFORMANCE DE LA COTE D'IVOIRE ET DU BURKINA FASO EN MATIÈRE DE
CONVERGENCE
Le Pacte de Convergence et de stabilité
Macroéconomique de la CEDEAO et le Pacte de Convergence, de
Stabilité, de Croissance et de Solidarité de l'UEMOA sont des
instruments communautaires et des engagements formels des Etats membres pour
assurer la convergence des performances macroéconomiques. La performance
en matière de convergence de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso
sera analysée selon les critères de convergence de l'UEMOA.
2.1 .
Présentation des critères de convergence UEMOA
Nous avons deux (2) catégories de
critères : les critères de premier rang et les
critères de second rang. Les critères de premier rang sont au
nombre de trois (3) et les critères de second rang au nombre de
deux (2). (Table 12).
Table 12 : les critères de convergence UEMOA
Critères
|
Norme
|
Critères de premier rang
|
Ratio solde budgétaire, dons compris, rapporté
au PIB nominal
|
|
Taux d'inflation annuel moyen
|
|
Ratio de l'encours de la dette publique totale rapporté
au PIB nominal
|
|
Critères de second rang
|
Ratio masse salariale sur les recettes fiscales
|
|
Taux de pression fiscale
|
|
Source : Commission UEMOA
2.2 . Situation des
critères de convergence 2016-2023 en Côte d'Ivoire et au Burkina
Faso
2.2.1. Etat de la convergence
en Côte d'Ivoire en 2018
La situation de convergence de la Côte d'Ivoire en 2018
se présente comme ci-après :
- Critères de premier rang
Le solde budgétaire global (dons compris)
rapporté au PIB nominal ressort en 2018 à -4% contre -4,5% en
2017. Ainsi, ce critère n'a-t-il pas été conforme à
la norme communautaire (supérieur ou égal à -3%). Ce ratio
devrait s'améliorer en 2019, pour se situer à -3% en
conformité avec la norme UEMOA (-3%). Cette dynamique devrait
également se poursuivre sur la période 2020-2022 du fait de la
forte mobilisation des recettes fiscales (+11%) (MEF/DGE/, 2019).
Le taux d'inflation annuel moyen s'établi à 0,7%
en 2017, à 0,5% en 2018 et à 3%, en conformité avec la
norme UEMOA (inférieur ou égal à 3%). Les efforts de
maintien des prix encours grâce aux mesures vigoureuses de lutte contre
la cherté de la vie devraient pouvoir stabiliser le taux d'inflation en
dessous de 3% sur la période 2020-2022.
L'encours de la dette publique total rapporté au PIB
nominal, dont l'objectif dans le programme 2018-2022 était de 38,6%, se
situe à 48,2% en 2018 contre 45,3% en 2017. Il respecte ainsi la norme
communautaire de l'UEMOA. Ce ratio devrait se maintenir du fait du recours au
marché financier régional et international pour le financement
des investissements. En outre, la stratégie d'endettement devrait
permettre de stabiliser les chiffres en deçà de la norme UEMOA
(inférieur ou égal à 70% sur la période
2020-2022.
- Critères de second rang
Le ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales est
passé de 41,5% en 2017 à 41,4% en 2018, pour un objectif de 38,6%
dans le programme 2018-2022, se situant ainsi au-delà de la norme UEMOA
fixée à un maximum de 35%. La mise en oeuvre des mesures de
revalorisation salariale des fonctionnaires et agents de l'Etat ainsi que les
différents recrutements dans les secteurs sociaux devrait maintenir le
ratio au dessus de la norme UEMOA jusqu'en 2020 avant de s'améliorer
à partir de 2021 (34,2%) et 2022 (34,0%).
Le taux de pression fiscale se situerait est resté
constant (16,5%) sur la période 2017-2018 avec un objectif de 15,6% dans
le programme 2018-2022. Ce taux progresserait sur la période 2019-2022,
passant de 17,0% à 17,3%, à 17,4% et enfin à 17,0%. Mais
ces chiffres ne respectent pas la norme communautaire (supérieur ou
égal à 20%).
En somme, l'ensemble des critères de premier rang
serait respecté à travers la mobilisation effective des recettes,
la rationalisation des dépenses, la mise en oeuvre des mesures de lutte
contre la cherté de la vie et la mise en oeuvre de la stratégie
d'endettement. Quant aux critères de second rang, la maîtrise de
la masse salariale et l'amélioration des recettes devraient permettre
à la Côte d'Ivoire de se conformer aux normes communautaires UEMOA
(Table 13).
Table 13 : Evolution des indicateurs de convergence en
Côte d'Ivoire
Critères
|
Norme
|
2017
|
2018
|
2019
|
2020
|
2021
|
2022
|
2023
|
Critères de premier rang
|
solde budgétaire global /PIB nominal (en %)
|
|
-4,5
|
-4
|
-3
|
-2,9
|
-2,9
|
-2,4
|
-2,6
|
Taux d'inflation annuel moyen (en %)
|
|
0,7
|
0,5
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
Encours de la dette publique totale /PIB
|
|
45,3
|
48,2
|
48,3
|
48,1
|
46,9
|
47,4
|
48,1
|
Nombre de critères de premier rang respectés
|
|
2
|
2
|
3
|
3
|
3
|
3
|
3
|
Critères de second rang
|
Ratio masse salariale sur les recettes fiscales
|
|
41,5
|
41,4
|
39,0
|
36,4
|
34,2
|
34,0
|
32,3
|
Taux de pression fiscale
|
|
16,5
|
16,5
|
17,0
|
17,3
|
17,4
|
17,0
|
17,3
|
Nombre de critères de second rang respectés
|
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
Nombre total de critères de second rang
respectés
|
|
2
|
2
|
2
|
3
|
4
|
4
|
4
|
Source : Commission de l'UEMOA, CNPE, Côte
d'Ivoire
2.2.2. Etat de la convergence
au Burkina Faso en 2018
La situation de convergence du Burkina Faso en 2018 se
présente comme ci-après :
- Critères de premier rang
Le solde budgétaire global (dons compris)
rapporté au PIB nominal ressortirait en 2018 à -4,9% contre -7,8%
en 2017. Il était prévu pour s'établir a -4,8 dans le
programme de 2018-2022. Ce critère n'est pas conforme à la norme
communautaire (supérieur ou égal a -3%). Ce ratio devrait
s'améliorer pour se situer à -3% en 2019, à -2,8% en 2020,
à -2,7% en 2021 et en 2022 et enfin à -2,6 en 2023, en
conformité avec la norme UEMOA (-3%). Ce ratio devrait
s'améliorer sur la période 2020-2022 par à une forte
mobilisation des recettes fiscales.
Le taux d'inflation annuel moyen s'établi à 0,4%
en 2017, à 1,1% en 2018 et devrait se maintenir à 3,0% sur la
période 2019-2023, en conformité avec la norme UEMOA
(inférieur ou égal à 3%). La stabilisation du taux
d'inflation en dessous de 3% sur la période 2020-2022 devrait être
possible grâce Aux actions de maintien des prix encours et aux mesures de
lutte contre la cherté de la vie.
L'encours de la dette publique total rapporté au PIB
nominal, se situerait à 42,9% en 2018 contre 38,1% en 2017. Il
était prévu pour s'établir à 39,0% dans le
programme 2018-2020. Le ratio respecte ainsi la norme communautaire de l'UEMOA
(inférieur ou égal à 70% sur la période 2020-2022).
Ce ratio devrait se maintenir du fait du recours au marché financier
régional et international pour le financement des investissements. En
outre, la stratégie d'endettement devrait permettre de stabiliser les
chiffres en deçà de la norme UEMOA.
- Critères de second rang
Le ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales est
passé de 50,5% en 2018 contre 49,9% en 2017, pour une prévision
de 41,3% dans le programme 2018-2022. Il se situe ainsi au-delà de la
norme UEMOA fixée à un maximum de 35%.
Le taux de pression fiscale dont l'objectif était de
19,0% dans le programme 2018-2022, passerait de 17,3% en 2017 à un taux
de 17,4% en 2018. Il resterait en deçà de la norme communautaire
en 2019, et pourrait s'améliorer à partir de 2020 pour respecter
la norme UEMOA (supérieur ou égal à 20%).
Au total, il ressort de l'analyse de l'état de
convergence 2018 que le critère clé relatif au solde
budgétaire global ne serait pas respecté. Et aucun critère
de second rang ne serait également respecté. Ainsi, le Burkina
Faso devrait fournir des efforts dans les années avenir afin
d'améliorer ses performances macroéconomiques au regard des
résultats de la Côte d'Ivoire. La table ci-dessous présente
la situation de convergence des politiques macroéconomiques du Burkina
Faso (Table 14).
Table 14 : Evolution des indicateurs de convergence au
Burkina Faso
Critères
|
Norme
|
2017
|
2018
|
2019
|
2020
|
2021
|
2022
|
2023
|
Critères de premier rang
|
solde budgétaire global /PIB nominal (en %)
|
|
-7,8
|
-4,9
|
-3,0
|
-2,8
|
-2,7
|
-2,7
|
-2,6
|
Taux d'inflation annuel moyen (en %)
|
|
0,4
|
1,1
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
3,0
|
Encours de la dette publique totale /PIB
|
|
38,1
|
42,9
|
46,8
|
45,4
|
44,7
|
44,4
|
43,6
|
Nombre de critères de premier rang respectés
|
|
2
|
2
|
3
|
3
|
3
|
3
|
3
|
Critères de second rang
|
Ratio masse salariale sur les recettes fiscales
|
|
49,9
|
50,5
|
48,0
|
45,9
|
45,1
|
45,9
|
45,7
|
Taux de pression fiscale
|
|
17,3
|
17,4
|
19,9
|
20,1
|
20,3
|
20,4
|
20,5
|
Nombre de critères de second rang respectés
|
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Nombre total de critères de second rang
respectés
|
|
2
|
2
|
3
|
4
|
4
|
4
|
4
|
Source : Commission de l'UEMOA, CNPE, Burkina
Faso
Conclusion
Le PIB dans les deux pays est en croissance : 7,43% en
Côte d'Ivoire et 6,51% au Burkina Faso. Concernant l'inflation, elle est
en baisse jusqu'en 2018 en Côte d'Ivoire (0,42%) et au Burkina Faso
(1,86%).
L'évolution des indicateurs de convergence montre que
la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso ne respectent pas les normes
communautaires UEMOA. Seulement deux (2) sont respectés sur les cinq (5)
critères de convergence en 2018. Cependant la situation pourrait
s'améliorer à partir de 2019.
CHAPITRE 6 : LA
GOUVERNANCE INSTITUTIONNELLE ET L'INTÉGRATION ÉCONOMIQUE PAR LE
MARCHE
Introduction
Le chapitre 6 présente dans sa première section
présente le profil de la gouvernance institutionnelle. La
deuxième section analyse l'intégration économique par le
marché à travers le modèle de gravité
destiné à mettre en évidence les déterminants du
commerce international.
SECTION 1 : PAIX,
SÉCURITÉ, STABILITÉ ET GOUVERNANCE
1.1 . Principes et
objectifs du traité d'Abuja et du TAC
Le traité d'Abuja encadre les relations internationales
de l'ensemble des pays et CER de la Communauté économique
africaine, y compris la Côte d'Ivoire et Burkina Faso.
1.1.1. Principes et objectif du
traité d'Abuja
Le règlement pacifique des différends entre les
Etats membres et la promotion de la paix en tant que conditions
préalables au développement économique constituent entre
autre les grands principes du traité d'Abuja. Les principes et objectifs
de la paix et de la sécurité comprennent :
- L'établissement et le renforcement des
mécanismes pour assurer la prévention et la résolution en
temps opportun des conflits intra-étatiques et
interétatiques ;
- La promotion de la paix, la sécurité et la
stabilité entre les Etats membres ;
- La promotion de la coexistence pacifique et du bon
voisinage ;
- L'encouragement du règlement pacifique des
différends ;
- La promotion de la bonne gouvernance, y compris les
principes de la démocratie, l'état de droit, la
responsabilité, la transparence, la justice sociale et la promotion et
la protection des droits de l'homme et de l'égalité des
chances ;
- Le respect des droits fondamentaux définis dans la
déclaration universelle de 1948 des droits de l'homme et la Charte
africaine des droits de l'homme et les droits du peuple de 1981.
1.1.2. Des dispositions
prévues par le TAC en matière de paix, de sécurité,
de stabilité et de bonne gouvernance
Tout comme les Etats de l'UEMOA et d'autres CER, la relation
ivoiro-burkinabé a besoin de paix, de sécurité et de
stabilité afin de garantir la croissance et le développement
économique, indispensables au renforcement de l'intégration
économique sous régionale. La promotion de la paix, la
sécurité, la stabilité et la bonne gouvernance et le
règlement pacifique des différends entre la Côte d'Ivoire
et le Burkina Faso tiennent une place importante dans les objectifs du TAC.
Devenu creuset de coopération et de diplomatie, le TAC a eu pour
principale mission de recoudre les liens ivoiro-burkinabé rompus par la
crise ivoirienne de 2002. Ainsi, depuis le 29 juillet 2008, le Traité
consacre la volonté des deux Etats à tisser de véritables
relations de coopération basées sur le respect mutuel, en vue de
promouvoir la paix et la sécurité. Pour cela, les deux pays
acceptent les échanges d'information entre les forces de
sécurité intérieure, la construction d'un poste
juxtaposé sur la Léraba et l'alimentation électrique des
zones frontalières. A ce jour, le TAC enregistre à son actif,
d'importants acquis dans les secteurs des « infrastructures
routières, ferroviaires et aériennes, l'agriculture et le foncier
rural, la formation professionnelle, l'artisanat, les relations
économiques et commerciales, l'énergie, la culture et le
tourisme, l'emploi des jeunes et les droits des femmes. Mais également
dans les domaines de la diplomatie, la défense et la
sécurité, l'éducation et la recherche scientifique, la
libre circulation des personnes et des biens etc. »
(6ème sommet du TAC, 2017). Les accords signés au
cours du 6ème sommet du TAC dans le domaine de la
sécurité sont :
- Protocole de jumelage entre le Prytanée militaire de
Kadiogo du Burkina Faso et l'Ecole militaire préparatoire technique de
Bingerville de la république de Côte d'Ivoire ;
- Protocole de jumelage entre l'académie militaire
George Namoano du Burkina Faso et l'Ecole des forces armées de la
république de Côte d'Ivoire ;
- Protocole de jumelage entre l'Ecole nationale des
sous-officiers d'active du Burkina Faso et l'Ecole nationale des sous-officiers
d'active de la république de Côte d'Ivoire.
Face aux grands défis d'ordre économiques,
politiques et sécuritaires auxquels la république de Côte
d'Ivoire et du Burkina Faso sont confrontés, le TAC apparaît comme
un outil de recours pour y apporter des réponses efficaces. La question
de la sécurité exige donc aux deux Etas des actions
concertées et coordonnées.
1.1.3. Forces, faiblesses,
opportunités et menaces du traité d'amitié et de
coopération ivoiro-burkinabé
L'analyse SWOT (Strengths - Weakness - Opportunities -
Threats) est un outil d'analyse stratégique. Il permet de combiner
l'étude des forces et des faiblesses d'une organisation, d'un
territoire, d'un secteur, etc. avec celle des opportunités et des
menaces de son environnement, afin d'aider à la définition d'une
stratégie de développement. Il s'agit de prendre en compte dans
la stratégie les facteurs internes et externes du TAC, en maximisant les
potentiels des forces et des opportunités et en minimisant les effets
des faiblesses et des menaces. Le tableau suivant présente les forces,
les faiblesses, les opportunités et les menaces du TAC (tableau 4).
Tableau 4 : Forces, faiblesses, opportunité et
menaces du TAC
Les forces du TAC
|
Les faiblesses du TAC
|
- Le TAC joue un rôle de prescripteur dans la
prévention des conflits et de catalyseur dans la coopération
économique bilatérale et sous régionale
- La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso ont ratifié
les conventions les plus importantes concernant les droits de l'homme de la
libre circulation des personnes et des biens.
- Les liens géographiques, historiques,
linguistico-culturels, religieux et socioéconomiques.
- Espace économique de libre échange avec une
monnaie commune.
- Deux économies en croissance (7,43% en Côte
d'ivoire et 6,51% au Burkina Faso)
- population totale estimée à plus de 44, 82
millions d'habitants en 2018 (Perspective monde)
|
- La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso sont les pays les
plus impliqués dans les récentes crises militaro-politiques en
leur sein.
- Vulnérabilité de la démocratie au sein
des deux Etats et avec une tendance du retour au parti unique en Côte
d'Ivoire.
-L'instabilité politique liés aux injustices
- Forte présence de la population
étrangère (environ 36%) en Côte d'Ivoire constitue une
source de conflit foncier (3 millions de ressortissants burkinabé) (INS,
2016).
- Absence de souveraineté monétaire
- Corruption
- Inégalité économique avec des
populations vivant majoritairement dans la pauvreté
|
Les opportunités du TAC
|
Les menaces du TAC
|
- La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso appartiennent
à un modèle d'intégration économique sous
régionale (UEMOA).
- La Côte d'Ivoire et le Burkina Faso sont membres de la
CEDEAO, de la CEN-SAD.
- Des populations jeunes et dynamiques
-Développement des énergies renouvelables, de la
technologie, du secteur minier et du secteur bancaire
-Forte demande d'infrastructures de
télécommunication
- Secteur agricole diversifié
|
- Les attentats terroristes (Djihadiste) à
répétition dans toute la région sahélienne au
Niger, dans le Nord du Mali, en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso
- Conflits politiques liés à la course
effrénée au pouvoir
- Tensions sociales entre la Côte d'Ivoire et le Burkina
Faso et dans l'espace économique (UEMOA)
|
Source : Réalisé par l'auteur
1.2 . Impact de la
qualité des institutions sur les échanges commerciaux
1.2.1. Une revue de la
littérature
Les institutions désignent l'ensemble des règles
organisant l'activité des agents économiques, qui interagissent
dans une société donnée. La qualité des ces
institutions peut influencer les performances commerciales d'un pays à
deux niveaux.
1.2.1.1. Les institutions
de bonne qualité réduisent les coûts de transactions et
favorisent l'expansion du commerce international
La bonne qualité des institutions est source des
avantages comparatifs considérables dans le commerce international d'un
pays, en ce sens qu'elles facilitent les accords commerciaux et optimise la
gestion des commandes. Ainsi, ce pays gagne la confiance de la
communauté internationale qui désire échanger avec lui
(Levchenko, 2007 ; Nunn, 2007).Par ailleurs, Anderson et Marcouiller
(2002) montrent que la mauvaise qualité des institutions peut entrainer
des coûts additionnels qui pénalisant les exportations. Quant
à Lavallée (2006), il montre que le contrôle de la
corruption, la primauté du droit et la qualité de la bureaucratie
influencent positivement les échanges commerciaux. Jansen et Nordas
(2004) vont plus loin en indiquant que la bonne qualité des institutions
rassure les partenaires commerciaux et améliore le potentiel commercial.
Par contre, un environnement économique incertain lié à la
mauvaise qualité des institutions réduit les transactions
commerciales (Büge, 2010 ; Mironov, 2005, Herrera, et al. 2003 ;
Myint, 2000). Selon Farzanegan (2009), la mauvaise qualité des
institutions explique le développement de la contrebande et des
transactions informelles dans un pays. Nous retenons que la bonne
qualité des institutions réduit les coûts des transactions
et favorise l'expansion du commerce international.
1.2.1.2. La mauvaise
qualité des institutions n'est pas forcement un obstacle à
l'expansion du commerce international
Selon Leff (1964), la mauvaise qualité des institutions
peut être avantageuse pour les agents économiques. En ce sens que
la corruption peut faciliter les transactions économiques face à
un système de règlement trop rigide. Ainsi, les agents
économiques trouvent d'autres voies détournées pour faires
leurs transactions (Méon et Weil, 2005 ; Mendez et Sepulveda,
2006). De Jong et Bogmans (2011) soutiennent que les pots de vin payés
en douane augmentent le volume des importations. Car ces frais additionnels
permettent d'effectuer les transactions rapidement.
En définitives, la revue de la littérature
montre bien que les performances commerciales d'une économie
dépendent de la qualité des institutions.
1.2.2. Analyse des indices de
la qualité des institutions dans l'UEMOA
Les différents graphiques décrivent
l'évolution de la gouvernance institutionnelle de la Côte d'Ivoire
et du Burkina Faso dans l'UEMOA entre 2006 et 2018, suivant quatre (4)
indices : contrôle corruption, stabilité politique,
qualité de régulation et primauté du droit. Il s'agit des
indicateurs qui permettent d'appréhender la bonne gouvernance
institutionnelle des Etats. Le graphique 18 montre l'évolution de la
moyenne arithmétique simple des scores des pays de l'UEMOA (graphique
18).
Nous constatons que la quasi-totalité des scores
associés à l'indicateur de la qualité des institutions est
négative de 2006 à 2018. Cela démontre une mauvaise
qualité en générale des institutions dans l'espace
UEMOA : la corruption règne encore au sein de l'Union ; la
confiance se fait rare entre l'administration et les agents
économiques ; le manque de respect vis-à-vis des
règles de la société ; l'instabilité politique
récurrente en Afrique de l'Ouest affectent négativement
l'environnement des affaires. Cette situation peut décourager les
investisseurs et autres agents économiques et entrainer la
réduction des exportations. Sans oublier les détournements de
commerce vu la persistance de l'instabilité politique en Afrique comme
l'indique la courbe (graphique 18).
Graphique 18 : Evolution des indicateurs de
qualité des institutions de l'UEMOA.
Source : WGI, 2019
Après l'analyse des indicateurs de la qualité
des institutions à l'échelle sous-régionale, nous faisons
un examen des spécificités de la Côte d'Ivoire et du
Burkina Faso.
Nous observons de façon générale que tous
les scores associés aux quatre indicateurs sont tous de signe
négatif sur la période. Cela dénote une mauvaise
qualité des institutions aussi bien en Côte d'Ivoire qu'au Burkina
Faso. Cependant, les indicateurs du contrôle de la corruption, la
qualité de régulation et la primauté du droit
présentent une tendance à la hausse entre la Côte d'Ivoire
et Burkina Faso. Ce qui dénote que de plus en plus des efforts sont
consentis par les deux Etats en vue d'améliorer la qualité des
institutions. Car la bonne qualité des institutions influe positivement
sur les échanges et l'intégration économique.
Malheureusement, l'instabilité politique est encore présente dans
les deux pays (attaques Djihadiste, coups d'Etats militaires, crises
électorales) (graphique 19).
Graphique : 19 Evolution des indicateurs de
qualité des institutions entre la Côte d'Ivoire et le Burkina
Faso
Source : WGI, 2019
Au niveau du contrôle de la corruption, la Côte
d'Ivoire et le Burkina Faso présentent des tendances à la hausse
même si les indices sont négatifs. Le Burkina Faso présente
une bonne disposition avec les meilleurs scores dans le contrôle de la
corruption par rapport à la Côte d'Ivoire (graphique 20).
Graphique 20 : Indice du contrôle de la corruption
Source : WGI, 2019
Concernant la stabilité politique, le Burkina Faso
présente une bonne performance entre 2006 et 2009 avec des indices
positifs. A partir de 2010, la tendance est à la baisse avec des scores
négatifs. En effet, les récentes attaques terroristes et les
coups d'Etats seraient à la base de la baisse des indices. La tendance
en Côte d'Ivoire demeure à la hausse même si elle affiche
des scores négatifs sur toute la période (graphique 21).
Graphique 21: Indice de la stabilité politique
Source : WGI, 2019
Le graphique 22 montre que les scores associés à
l'indicateur de la qualité de régulation sont négatifs sur
la période. Cependant, la tendance est à la baisse au Burkina
Faso et à la hausse en Côte d'Ivoire.
Graphique 22 : Indice de la qualité de
régulation
Source : WGI, 2019
Au Burkina Faso, la primauté du droit enregistre des
scores négatifs avec une tendance à la baisse. Et la Côte
d'Ivoire présente des indices négatifs avec une tendance à
la hausse (graphique 23).
Graphique 23 : Indice de la primauté du droit
Source : WGI, 2019
En somme, nous pouvons dire la Côte d'Ivoire et le
Burkina Faso à l'instar des pays de l'UEMOA présentent un mauvais
profil de gouvernance institutionnelle.
SECTION 2 :
ANALYSE ÉCONOMÉTRIQUE DES DÉTERMINANTS DES
ÉCHANGES IVOIRO-BURKINABÉ
2.1 .
Méthodologie
2.1.1. Présentation du
modèle
Le modèle que nous présentons s'inscrit dans la
lignée des travaux de Linnemann (1966) en intégrant les variables
binaires qui peuvent influencer les flux commerciaux entre les pays (la langue
commune, le lien colonial, l'appartenance à une one de libre
échange, la monnaie commune, la contiguïté...). Nous
utilisons un modèle de panel portant sur un échantillon de 28
pays et les observations s'étalent sur la période allant de 2006
à 2018. Nous nous sommes intéressés aux commerces de
marchandises. Et les échanges de services ont été exclus
pour des raisons d'indisponibilité de données pour l'ensemble des
couples de pays. La grande part du commerce s'effectue avec les partenaires
occidentaux. Toutefois, faut-il souligner que cette situation s'explique par le
fait que les pays africains exportent très peu de produits et les
complémentarités sont faibles.
2.1.2. Spécification du
modèle
Plusieurs auteurs ont utilisé le modèle de
gravité pour déterminer les flux commerciaux entre deux pays. Ces
auteurs sont parvenus à l'idée que les facteurs
déterminants des échanges bilatéraux sont la distance, les
niveaux de revenus et la taille du pays (Rose, 2001). Ainsi, pour tout couple
de pays (i, j), l'expression la plus utilisée de l'équation de
gravité s'écrit comme suit :
Com représente la valeur du commerce bilatérale
entre le pays i et le pays j ;
Yi et Yj représente
respectivement les Produits Intérieurs Bruts (PIB) des pays i et
j ;
Distij mesure la distance entre le pays i et le
pays j.
A, â1 et â2 sont des
coefficients ; â1 est supposé négatif
tandis que â2 est supposé positif.
2.2 . Forme
économétrique du modèle
Afin d'appréhender les déterminants des
échanges bilatéraux, nous avons recours au modèle de
gravité pour analyser les données et expliquer l'effet des
variables explicatives suivantes, sur le volume des échanges des pays
africains. D'après Benhin (2006), la présence d'un trop grand
nombre de variables explicatives dans un modèle peut être sources
de multi colinéarité. La présence de
colinéarité dans un modèle peut générer des
coefficients de régression estimés très
élevés ou encore des signes des coefficients peu robustes, ce qui
rendrait nos résultats erronés.
Au moins deux (2) méthodes peuvent nous permettre de
diagnostiquer la présence de colinéarité. La
première est basée sur deux indicateurs à savoir l'indice
global de conditionnement (ICG) et le tableau de décomposition des
variables (Erkel-Rousse, 1995). La seconde méthode porte sur le
critère VIF (Variance Inflation Factors).
S'agissant tout d'abord de la première méthode,
l'ICG permet de détecter la présence de colinéarité
à travers ses valeurs. Ainsi, lorsque la valeur de l'ICG dépasse
le seuil de 100, cela indique que la colinéarité est très
forte. Lorsqu'elle est comprise entre 30 et 100, on parle de
colinéarité modérée. On peut supposer une absence
de colinéarité en dessous du seuil de 30. Ces seuils étant
indicatifs (Erkel-Rousse, 1995), le tableau de décomposition de variance
permet de détecter précisément les variables sources du
problème de colinéarité.
Concernant le critère VIF, son calcul consiste à
régresser chacune des variables explicative, sur les autres variables.
Ensuite, le calcul de permet d'obtenir la statistique VIF pour chacune des variables. Il y a
colinéarité pour un indice VIF supérieur à 10 ou si
la moyenne des indices est supérieure à 2 (Chatterjee et al,
2000).
La prise en compte de ces critères et indices permet de
produire des estimateurs robustes à
l'hétéroscédasticité.
L'analyse de la colinéarité dans notre
modèle à partir du critère VIF présente les
résultats suivants :
Tableau 15 : Test de colinéarité à
partir du critère VIF.
251675648
Source : auteur, à partir du logiciel STATA
2015
Source : auteur, à partir du logiciel STATA
2015
Le critère VIF associé à la moyenne des
variables explicatives est inférieure à 2. Par conséquent,
le modèle ne présente pas de colinéarité. Ainsi,
notre équation de gravitation est la suivante :
- Comij indique les exportations totales du pays i
à destination du pays j ;
- Yi et Yj sont respectivement le
produit intérieur brut (PIB) des pays i et j ;
-Infli et Inflj représentent
respectivement l'inflation au niveau des pays i et j ;
-Distij est la distance relative entre les
capitales des pays partenaires ;
-Frontcomij est la variable muette frontière
commune qui prend la valeur 1 si les partenaires ont une frontière
commune et 0 sinon ;
-MonUij est la monnaie unique qui vaut 1 si les
partenaires partagent la même monnaie et 0 sinon ;
-Enclavij désigne la variable enclavement
qui vaut 1 si l'un des deux partenaires ne dispose pas de façade
maritime ;
-Comcolonij est la variable commun colonisateur qui
est égale à 1 si les partenaires ont été
colonisés par le même colonisateur et 0 autrement ;
-Langcomij représente la variable muette
langue, qui vaut 1 si les partenaires ont une langue commune et 0
autrement ;
-Ftaij désigne la variable muette, qui vaut
1 s'il existe un accord commercial entre les deux partenaires et 0 sinon.
2.2.1. Les variables du
modèle et les signes attendus des coefficients
L'utilisation du modèle de gravité dans le
commerce international révèle que le volume des échanges
dépend des potentialités de chaque pays à commercer et de
l'attraction mutuelle à l'échange. On admet donc que les
potentialités sont fonctions du niveau richesse de chaque pays,
mesuré par le PIB. Cela montre qu'un pays qui dispose d'importante
richesse est disposé à échanger. Et le coefficient
associé à cette variable devrait donc être significatif et
positif.
La distance est une variable proxy des coûts de
transaction. Le volume du commerce évolue négativement avec les
coûts de transaction. Ainsi, le coefficient associé à cette
variable devrait être significatif et négatif.
L'inflation est une variable de résistance
multilatérale. L'augmentation des prix explique positivement et
significativement les exportations. Et la diminution des prix explique
négativement et significativement le commerce bilatéral.
Avoir une frontière commune serait un potentiel
avantage comparatif pour le développement des échanges entre
certains pays partenaires. Et le coefficient associé à la
variable frontière devrait être significatif et positif.
L'enclavement ne favorise pas le commerce. Cette variable agit
négativement sur les échanges bilatéraux Par contre,
disposer d'une ouverture maritime et des voies terrestres et aériennes
développe les échanges. Ainsi, le coefficient associé
à cette variable devrait être significatif et positif sachant
qu'une part importante du commerce international se fait du plus en plus par
voie maritime (Gouel et al, 2008).
Plusieurs travaux ont démontré que le
passé colonial commun entre les partenaires commerciaux influence le
commerce bilatéral. Ainsi, les variables colonie, colonisateur commun et
langue commune devraient agir positivement sur les échanges
bilatéraux.
La monnaie unique est une variable qui permet de saisir
l'effet supposé positif d'une union monétaire. Et la variable
UEMOA devrait se traduire par une création nette (création ou
détournement) de commerce entre les pays membres.
Afin de considérer l'effet discriminatoire de
l'appartenance à une zone d'intégration avec l'impact d'une
politique commerciale telle que la réduction des tarifs douaniers entre
les pays membres, la variable dichotomique UEMOA a été introduite
dans le modèle. S'il y a une création de commerce, alors le
coefficient associé à cette variable sera positif et
significatif. Ces variables serviront dans l'analyse et l'interprétation
des résultats des estimations.
2.2.2. Stratégie
d'estimation du modèle de gravité
Les travaux empiriques sur le modèle de gravité
utilisent trois estimateurs (Salvo, 2010 ; Yu, 2010 ; Santos Silva et
Tenreyro, 2006 ; Eaton et Tamura, 1994). Il s'agit entre autre de
l'estimateur des moindre carrés ordinaires (MCO), l'estimateur Tobit, et
l'estimateur du Pseudo-Maximum de Vraisemblance de poisson (Poisson). Le choix
des méthodes d'estimation pour estimer les déterminants du
commerce bilatéral et l'impact de l'intégration économique
en Afrique est basé sur la revue méthodologique des travaux
recensés dans la littérature et la nécessité de
résoudre certaines difficultés d'ordre
économétrique. Par exemple, les techniques des Moindres
Carrés Ordinaires (MCO) en panel ou en coupe instantanée est
inappropriée en présence d'un grand nombre de commerce
bilatéral nul. Pour contourner cette difficulté, la
littérature consultée propose une augmentation des valeurs des
exportations ou importations d'une valeur relativement faible (Rose,
2000 ; Bangake et Eggoh, 2009 ; Camara, 2013). On peut
également faire une régression Tobit permettant de
contrôler la censure de la variable transformée (Avom et Gbetnkom,
2005 et Afesorgbor, 2012). Mais ce moyen de contournement peut être
inefficace si la répartition du commerce nul dans le commerce
bilatéral n'est pas aléatoire (Afesorgbor, 2012). Afin de
corriger le biais lié à la présence de commerce nul,
Helpman et al (2008) proposent une approche en deux étapes de la
méthode Heckman. Certains auteurs comme Gomez-Herrara (2013) trouvent
que la méthode de Heckman est plus indiquée pour les
données en coupe transversale. Pour eux, son utilisation en panel
requiert d'avantage de recherche. C'est pourquoi Santos Silva et Tenreyro
(2011) proposent l'utilisation de l'estimateur pseudo maximum de vraisemblance
de poisson (PPML). Cette méthode d'estimation est robuste à
l'hétéroscédasticité et est appropriée dans
les cas où la proportion du commerce nul est élevée.
En ce qui nous concerne, nous choisissons d'estimer le
modèle de gravité augmenté en panel après avoir
ajouté à chaque valeur du commerce bilatérale la valeur
arbitraire 10 de sorte que la valeur considérée du commerce
est : Ln (Com +10). Et la méthode que nous privilégions est
l'estimateur Tobit. Ensuite, nous appliquons un test de robustesse des
résultats avec les estimateurs pseudo maximum de vraisemblance de
poisson (PPML), « between » (Effets Aléatoires) et
les Moindres Carrés Ordinaires (MCO) en panel homogène (Pooled).
Nous avons écarté l'estimateur à effet fixe à cause
de l'invariabilité de plusieurs variables dans le temps.
2.2.3. Résultats et
interprétation du modèle de gravité
Notre variable dépendante est représentée
dans le modèle par les exportations des pays africains. L'estimation du
modèle permet d'identifier quatre (4) blocs de variables : le bloc
des variables traditionnels (PIB, Dist), le bloc des variables de
résistance multilatérale (Infl), le bloc des variables muettes de
contrôle (MonU, Enclav, Froncom, Langcom, Coloncom) et enfin, le bloc des
variables muettes d'intégration (UEMOA, Fta).
Les coefficients des variables traditionnelles
présentent les signes attendus conformément à la
théorie. Le PIB du pays exportateur contribue positivement et
significativement à 1% à son commerce bilatéral. La
croissance du PIB entraine un pouvoir d'achat supplémentaire. Le pouvoir
d'achat supplémentaire favorise les importations accroît les
moyens de production et avec un effet multiplicateur sur la production et le
volume des exportations. Par conséquent, le commerce total du pays
augmente. Cette analyse est pareille pour le pays importateur.
La distance réduit le volume du commerce
bilatéral. Ce résultat implique que toutes choses égales
par ailleurs, l'augmentation de la distance d'une unité entre deux pays
réduit leur commerce bilatéral de 0,49 unités. Ces
résultats reflètent ceux obtenus dans les études
antérieures (Avom, 2005 ; Gbetnkom et Avom, 2005 ; Gbetnkom,
2006 ; Agbodji, 2007).
Les signes associés à la variante de
résistance multilatérale (inflation) sont positifs pour les
partenaires et globalement significatifs à 1%. Notons que l'augmentation
des prix dans le pays i explique positivement et significativement ses
exportations ainsi que son commerce total. Cela signifie qu'un niveau
général des prix qui augmente constitue une capture de rente pour
le pays exportateur, notamment lorsque la demande de ses produits continuent
d'être forte. Nous pouvons donc dire que c'est l'élasticité
de la demande étrangère face aux prix domestiques qui explique ce
phénomène. L'analyse du niveau d'inflation dans notre
modèle révèle que l'augmentation de l'inflation dans le
pays i augmente son commerce bilatéral. C'est le même cas pour le
pays j. L'augmentation du commerce du pays j avec l'inflation pourrait
s'expliquer par le fait que, malgré les coûts de transaction
seraient théoriquement élevés, les pays partenaires
parviennent à augmenter leurs marges commerciales.
Quant aux variables muettes de contrôles nous avons des
coefficients avec des signes attendus et significatifs. Les partenaires qui ont
une langue commune commercent 0,41 fois plus entre eux qu'avec les autres.
L'enclavement d'un pays ne favorise pas les échanges. Et les
échanges avec le pays colonisateur réduit le commerce
intra-africain. Les résultats du modèle montrent que
l'appartenance à un accord commercial et à une zone
monétaire unique exerce une influence déterminante sur le
commerce entre les économies membres. Par conséquent, les pays
qui partagent une monnaie unique échangent 0,32 fois plus que les pays
hors de l'union monétaire. Ces résultats confirment donc
l'idée selon laquelle « l'harmonisation des politiques
commerciales accroît les échanges commerciaux dans
l'UEMOA ». Cependant, faut-il signaler que son effet est faible et
non statistiquement significatif. Il est important de rappeler que l'un des
problèmes que soulève l'analyse des effets de
l'intégration en Afrique de l'Ouest est de distinguer l'impact
spécifique des aspects monétaires par rapport à celui des
accords commerciaux. Cette difficulté serait liée à celle
de la création ou du détournement des flux. Par
conséquent, l'effet de détournement de flux commerciaux pourrait
être lié aux caractéristiques même de l'union
douanière (Tarif extérieur commun). Car la nature même du
régime monétaire (ancrage sur l'euro, garantie de
convertibilité) plaide pour plus d'ouverture commerciale (Guillaumont,
2002) (table 16).
Table 16: Résultats économétriques
Source : auteur, à partir du logiciel STATA
2015
251674624
Conclusion
Le TAC est un outil de paix, de stabilité, de
sécurité et de bonne gouvernance. Mais il présente des
faiblesses liées à la vulnérabilité de la
démocratie au sein des deux Etats et aux menaces Djihadiste. La
Côte d'Ivoire et le Burkina Faso à l'instar des pays de l'UEMOA
présentent un mauvais profil de gouvernance institutionnelle. Enfin, le
modèle de l'estimation économétrique est globalement
significatif et présente les signes attendus.
Conclusion de la
troisième partie
La performance macroéconomique démontre que la
Côte d'Ivoire et le Burkina Faso font d'énormes efforts dans la
mise en application du protocole relatif à la convergence des politiques
macroéconomique en matière d'intégration financière
et monétaire. A la fin de l'exercice 2018, Il apparaît qu'aucun
des deux Etats ne respecte les deux critères de convergence à
100%. S'il est vrai que les critères de premier sont partiellement
respects par les deux pays, le Burkina Faso quant à lui ne respecte
aucun critère de second rang. L'ensemble des critères de
premier rang serait respecté en Côte d'Ivoire à travers la
mobilisation effective des recettes, la rationalisation des dépenses, la
mise en oeuvre des mesures de lutte contre la cherté de la vie et la
mise en oeuvre de la stratégie d'endettement. Quant aux critères
de second rang, la maîtrise de la masse salariale et
l'amélioration des recettes devraient permettre à la Côte
d'Ivoire de se conformer aux normes communautaires de l'UEMOA. Quant au Burkina
Faso, l'Etat devra fournir des efforts dans les années avenir afin
d'améliorer ses performances macroéconomiques au regard des
résultats de la Côte d'Ivoire. La Côte d'Ivoire et le
Burkina Faso à l'instar des pays de l'UEMOA présentent un mauvais
profil de gouvernance institutionnelle. La paix, la stabilité, la
sécurité et la bonne gouvernance qui demeurent les conditions
d'amélioration des performances macroéconomiques sont très
menacées du fait de la vulnérabilité de la
démocratie et surtout des menaces et attentats terroristes
enregistrés dans la région sahélienne de l'UEMOA en
général et dans les deux Etats en particulier. Enfin, le
modèle de l'estimation économétrique est globalement
significatif et présente les signes attendus.
CONCLUSION DU CHAPITRE
4
Les résultats de ce travail ont été
présentés en trois (3) parties. Dans la première partie,
nous retenons que le TAC est la conséquence positive de l'Accord de paix
de Ouagadougou. En matière de la mise en oeuvre des accords de
facilitation du commerce, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso font preuve
d'un engagement formel car ils ont en général notifié et
ratifié ces accords. Mais la mise en oeuvre tarde à être
effective. Cependant, les deux pays sont effectivement engagés dans la
libre circulation des personnes : 0,83 dans les deux pays. Par ailleurs,
la Côte d'Ivoire impose son leadership (0,85 ; 0,78) au Burkina Faso
(0,61 ; 0,49) selon les indices positifs et normatifs d'engagement dans
l'intégration commerciale.
Dans la deuxième partie, nous pouvons retenir une
faible dynamique haussière des échanges de la Côte d'
Ivoire et du Burkina Faso. Cela se justifie par la faible performance en
intégration productive dans les deux pays : 0,28 en Côte
d'Ivoire et 0,083 au Burkina Faso. Plusieurs obstacles au développement
du commerce sont relevés. Entre autres le déficit
d'infrastructures lié au non achèvement et à la non
réhabilitation des routes et des voies ferrées, le déficit
d'énergie. Cependant, les efforts de la Côte d'ivoire (0,986) lui
permettent d'afficher une bonne performance en intégration commerciale
par rapports au Burkina Faso (0,425).
Dans la troisième partie, nous retenons que le PIB en
Côte d'Ivoire et au Burkina Faso augmente pendant que l'inflation est en
baisse. Cependant, cette situation n'a pas permis aux deux pays de respecter
les normes communautaires UEMOA en matière de convergence en 2018.
Enfin, le modèle de l'estimation économétrique est
globalement significatif et présente les signes attendus.
CHAPITRE 5 :
CONCLUSION GÉNÉRALE ET RECOMMANDATION
Les résultats de notre étude ont
été présentés dans le chapitre 4. Le chapitre 5 qui
constitue le dernier sera consacré à la conclusion des analyses
et aux recommandations que suscite le sujet. L'objectif de cette thèse
étant d'étudier la contribution de la coopération en
général, et du TAC en particulier au développement des
échanges bilatéraux dans une perspective du renforcement de
l'intégration économique de la Côte d'Ivoire et du Burkina
Faso, nous avons analysé les faits stylisés en organisant les
résultats de nos enquêtes en trois parties. Puis, nous avons
appliqué le modèle de gravité de panel en vue
d'appréhender les déterminants des échanges
bilatéraux. C'est l'analyse de ces déterminants qui nous permet
d'apprécier l'impact de la coopération (TAC) sur les relations
bilatérales entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso.
Premièrement, nous avons fait l'historique et ensuite
présenté le rôle du Traité d'Amitié et de
Coopération (TAC) dans les relations bilatérales
ivoiro-burkinabé. Et enfin, nous avons étudié l'engagement
de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso dans l'harmonisation des
politiques sectoriels et la libre circulation des personnes. Il ressort de
l'historique que le TAC est la conséquence de la crise identitaire
survenue en Côte d'Ivoire depuis 2002. Ainsi, le TAC a-t-il permis de
recoudre les liens rompus et d'améliorer les relations
bilatérales et diplomatiques entre la Côte d'Ivoire et le Burkina
Faso. La paix est revenue au sein des Etats de 2008 à 2018 et le TAC
apparaît aujourd'hui comme un outil essentiel pour l'intégration
des peuples, l'intégration économique et politique. Concernant
l'engagement de la Côte d'ivoire et du Burkina Faso dans l'harmonisation
des politiques sectoriels et la libre circulation, nous retenons que les deux
pays font preuve d'un engagement formel. En effet, les deux Etats rencontrent
des difficultés dans la mise en oeuvre des accords de facilitation du
commerce, à l'instar des pays de l'UEMOA dont ils sont membres. La
ratification et la notification des mesures de catégorie A sont
effectives et celles des catégories B et C ne le sont pas encore. Par
ailleurs, la Côte d'Ivoire affiche globalement son leadership en
matière de mise en oeuvre des mesures de facilitation des
échanges. Et les deux pays sont effectivement engagés dans la
circulation des personnes avec des performances appréciables (0,8) en
2016 (Rapport CEA, 2016).
Deuxièmement, nous avons fait une étude du
commerce international de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso. Dans cette
partie, nous avons retenu que le commerce international de la Côte
d'ivoire et du Burkina Faso présente une faible dynamique
haussière. Le commerce bilatéral entre les deux pays reste faible
et les flux sont en majorité dirigés vers leurs partenaires
occidentaux et asiatiques comme c'est le cas des pays d'Afrique de l'Ouest.
Cependant, nous relevons que le commerce bilatéral de la Côte
d'Ivoire est plus dynamique que celui du Burkina Faso qui est un pays
enclavé. En outre, la Côte d'Ivoire présente une bonne
performance en intégration commercial dans l'espace UEMOA, vu
l'évolution indiciaire (0,986) en 2016, présentée par la
Commission économique pour l'Afrique (rapport CEA, 2016). Le Burkina
Faso présente un faible indice de 0,425 en 2016. Nous avons
évoqué par ailleurs, des difficultés que rentre la
Côte d'Ivoire et le Burkina Faso dans le développement de leurs
échanges bilatéraux. Comme partout en Afrique de l'Ouest, nous
relevons le déficit d'infrastructures qui se décrit par le non
achèvement et le manque de réhabilitation des routes et des voies
ferrées entre les pays. Le déficit d'énergie fragilise le
transport. Concernant l'utilisation de l'internet, La
pénétration et l'utilisation de l'internet est encore faible en
Côte d'Ivoire et au Burkina Faso. Cependant, la Côte d'Ivoire est
plus avancée dans le domaine de l'internet par rapport au Burkina Faso.
La dynamique haussière de l'utilisation d'infrastructures
financières ne s'accompagne pas d'une facilité d'accès au
financement du commerce.
Enfin, dans la troisième partie de nos
résultats, nous avons dans un premier temps présenté la
situation des critères de convergence de la Côte d'Ivoire et du
Burkina Faso selon la norme UEMOA. Puis dans un second temps, nous avons
estimé le modèle de gravité de panel en
privilégiant la méthode Tobit afin de confirmer ou infirmer de
façon empirique nos hypothèses de recherche.
· Les résultats
économétriques : le modèle de
gravité
Les résultats économétriques basés
sur le modèle de gravité nous permettent de consolider les
résultats théoriques et enfin de confirmer ou d'infirmer nos
hypothèses.
Nous relevons que le PIB est en croissance (7,43%) en 2018 en
Côte d'Ivoire contre 6,51% au Burkina Faso à la même
année. Quant à l'inflation, elle est en baisse jusqu'en 2018 dans
les deux pays. Cependant elle reste significative en Côte d'Ivoire
(0,42%) par rapport au Burkina Faso (1,86%).
La variante Fta présente un signe positif et
significatif. Cela indique que l'appartenance à une zone de
libre-échange permet d'harmoniser les politiques sectorielles et
facilite alors les échanges. La ratification, la notification
améliore les relations bilatérales entre les pays et les agents
économiques ont plus de liberté dans l'exercice de leurs
activités commerciales. Cependant, les économies ouest-africaines
étant fragmentées, la création de l'UEMOA n'a pas permis
l'augmentation du commerce. Mais plutôt le détournement de
commerce. C'est ce qui explique la faiblesse du commerce bilatéral
intra-africain entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso. Par ailleurs la
création de l'UEMOA permet de faciliter les échanges
intra-africains à travers les mesures communautaires de facilitation des
échanges et de libre circulation en vigueur. Ainsi, notre
hypothèse selon laquelle « l'engagement dans
l'harmonisation des politiques sectorielles et la mise en oeuvre des mesures
communautaires de facilitation du commerce, influe positivement sur les
relations bilatérales » est confirmée.
Concernant les variables muettes de contrôles, nous
avons des coefficients avec des signes attendus et significatifs. Les
partenaires qui ont une langue commune commercent entre eux qu'avec les autres.
L'enclavement d'un pays ne favorise pas les échanges. Les
résultats du modèle montrent que l'appartenance à un
accord commercial et à une zone monétaire unique influe sur le
commerce entre les pays membres. Par conséquent, les pays qui partagent
une monnaie unique échangent plus que les pays hors de l'union
monétaire. En outre, le produit intérieur brut influence
positivement le commerce bilatéral comme l'indique notre modèle
à travers le signe positif. Et la distance réduit le commerce.
Enfin, le taux d'inflation baisse tout en restant positif. La maîtrise de
l'inflation est donc très importante pour le développement du
commerce. Car l'alternance de la hausse ou de la baisse de l'inflation pourrait
accroître ou diminuer le commerce. Dans le cadre du commerce
bilatéral entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, nous avons
les mêmes observations : le PIB augmente en Côte d'Ivoire et
au Burkina Faso, l'inflation présente une tendance à la baisse,
les deux pays partagent la même langue et la même monnaie. Cette
situation pourrait donc expliquer la faible dynamique haussière du
commerce bilatéral eu égard les signes attendus des coefficients.
De tout ce qui précède, notre hypothèse selon laquelle
« la faible dynamique haussière des
échanges commerciaux entre la Côte d'Ivoire et le Burina Faso
s'explique par la croissance du PIB, la baisse de l'inflation, le partage d'une
langue commune et d'une monnaie unique » est
confirmée.
Relativement à la troisième hypothèse de
recherche, nous avons présenté l'évolution des indicateurs
de convergence en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso édictés
par la Commission de l'UEMOA. Nous avons ensuite procédé à
la comparaison des variantes de l'estimation avec la situation de convergence
des deux pays en 2018. Il ressort de l'analyse des indicateurs que la
Côte d'Ivoire a pu satisfaire à deux (2) critères de
premier rang sur trois (3). Il s'agit du taux d'inflation annuel moyen (0,42%)
et de l'encours de la dette publique totale par rapport au PIB (48,2%). Le
solde budgétaire global par rapport au PIB nominal n'est pas
respecté. Concernant les critères de second rang, la Côte
d'Ivoire n'a pu satisfaire à aucun des critères sur les deux. Au
total, la Côte d'Ivoire a pu respecter deux (2) critères sur les
cinq (5).
Concernant le Burkina Faso, le pays affiche la même
situation de convergence que celle de la Côte d'Ivoire : deux (2)
critères de premier rang sur trois (3) sont respectés et aucun
critère de second rand. Ce qui fait également un total de deux
(2) sur cinq (5).
Par ailleurs, les prévisions indiquent que les trois
critères de premier rang seraient respectés à partir de
2019 et se maintenir jusqu'en 2023. Car le critère clé de premier
rang relatif au solde budgétaire global serait respecté par les
deux pays. En outre, un critère de second rang serait respecté
à partir de 2021 pour se maintenir jusqu'en 2023 par la Côte
d'Ivoire. Le Burkina Faso respecterait un critère de second rang
à partir de 2020 pour se maintenir jusqu'en 2023. Cette situation
rapporterait donc le nombre de critères respectés à quatre
(4). A la fin de l'exercice 2018, Il apparaît qu'aucun des deux Etats ne
respecte les critères de convergence à 100%. S'il est vrai que
les critères de premier rang sont partiellement respects par la
Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, aucun de ceux de second rang n'est
respecté par les deux pays. Au regard des critères de
convergence, nous pouvons dire la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso
continuent de faire des efforts allant dans le sens de la convergence des
politiques macroéconomiques selon la norme UEMOA dont ils sont membres.
Malheureusement, il faut reconnaître que les résultats obtenus
après plusieurs années d'efforts sont toujours en
deçà des espérances. Ainsi, notre hypothèse selon
laquelle « la situation de la convergence des politiques
macroéconomiques selon la norme UEMOA révèle
l'intégration économique de la Côte d'Ivoire et du Burkina
Faso » est infirmée.
En somme, notre objectif général qui
était d'étudier la contribution de la coopération au
développement des échanges bilatéraux dans une perspective
d'intégration économique sous-régionale de la Côte
d'Ivoire et du Burkina Faso est atteint. Le renforcement de
l'intégration économique s'avère nécessaire car les
relations intra-africains ont eu un impact positif sur le développement
des échanges bilatéraux entre la Côte d'Ivoire et le
Burkina Faso avec une faible tendance haussière. Ainsi, notre
hypothèse générale selon laquelle « la
coopération contribue à la croissance des échanges
bilatéraux et au renforcement de l'intégration économique
entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso » est
confirmée. Le Traité d'Amitié et de coopération
(TAC) est le catalyseur des relations ivoiro-burkinabé. Par
conséquent, il contribue au développement des échanges
bilatéraux et au renforcement de l'intégration économique
entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso.
· Implications
S'il est vrai que le TAC a un impact sur les échanges
bilatéraux entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, il n'en
demeure pas moins de faire des suggestions afin d'améliorer les
performances, eu égard au non-respect de la totalité des
critères de convergence : gage de l'intégration
économique sous régionale. Les deux pays devraient continuer
à maîtriser l'inflation. L'ensemble des critères de premier
rang serait respecté par les deux pays à travers la mobilisation
effective des recettes, la rationalisation des dépenses, la mise en
oeuvre des mesures de lutte contre la cherté de la vie et la mise en
oeuvre de la stratégie d'endettement. Quant aux critères de
second rang, une maîtrise de la masse salariale et l'amélioration
des recettes devrait permettre aux deux pays de se conformer aux normes
communautaires. Les indicateurs de la qualité des institutions ont
été passé en revue dans les faits stylisés, mais
non pas été pris en compte dans l'estimation du modèle de
gravité. Nous pensons que ces indicateurs pourraient être pris en
compte dans les modèles économétriques des études
futures sur le commerce bilatéral entre la Côte d'Ivoire et le
Burkina Faso. Concernant le développement des échanges, la
diversification des produits et l'augmentation des parts de marchés de
l'UEMOA permettraient la consolidation des avantages comparatifs et contribuer
à améliorer le PIB ainsi que le niveau de vie de la Côte
d'Ivoire et du Burkina Faso et des autres pays de l'Union. Cet aspect n'a pas
été abordé dans notre étude. Il peut être
considéré comme une limite de la portée de notre
étude aussi comme une extension des analyses. Toutefois, l'étude
a montré que la coopération étroite entre la Côte
d'Ivoire et le Burkina Faso à travers le TAC a eu un impact sur la
croissance des échanges bilatéraux et l'amélioration des
relations diplomatiques. Ainsi, la promotion du TAC pourrait-elle contribuer au
développement des échanges intra-africains et au renforcement de
l'intégration économique sous-régionale de la Côte
d'Ivoire et du Burkina Faso. Le TAC par ailleurs peut être
considéré comme un modèle de coopération pour le
renforcement de l'intégration économique sous
régionale.
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, Exports and Imports by areas and countries, consulté le 20 mai 2019.
https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.MKTP.CD,
Données sur les comptes nationaux de la Banque mondiale et fichiers de
données sur les comptes de l'OCDE, consulté le 30 mai 2019.
Geo_cepii (1).dta,
Base de données du CEPII (monnaie, distance, frontière,
colonisateur langue, enclavement), consulté le 5 juin 2019.
https://databank.banquemondiale.org/WGI-Table/id/ceea4d8b,
Base de données des indicateurs de gouvernance institutionnelle,
consulté le 14 juin 2019.
Annexes
Annexe 1 : Echantillon de pays
Pays exportateurs
|
Code pays : iso3_o
|
Pays importateurs
|
Code pays : iso3_o
|
Bénin
|
BEN
|
Allemagne
|
DEU
|
Burkina Faso
|
BFA
|
Belgique
|
BEL
|
Côte d'Ivoire
|
CIV
|
Chine
|
CHN
|
Cameroun
|
CMR
|
Espagne
|
ESP
|
Congo
|
COG
|
France
|
FRA
|
Algérie
|
DZA
|
Inde
|
IND
|
Gabon
|
GAB
|
Italie
|
ITA
|
Ghana
|
GHA
|
Pays-Bas
|
NLD
|
Guinée
|
GIN
|
Turquie
|
TUR
|
Kenya
|
KEN
|
Etats Unis
|
USA
|
Libye
|
LBY
|
|
|
Maroc
|
MAR
|
|
|
Mali
|
MLI
|
|
|
Niger
|
NER
|
|
|
Sénégal
|
SEN
|
|
|
Togo
|
TGO
|
|
|
Tunisie
|
TUN
|
|
|
Afrique du Sud
|
ZAF
|
|
|
TOTAL AFRIQUE
|
18
|
TOTAL HORS AFRIQUE
|
10
|
Annexe 2 : Régression linéaire
Annexe 3 : Critère vif
Annexe 4 : Random-effects poisson regression
Annexe 5 : Random-effects GLS regression
Annexe 6 : Between regression
* 1 Naceur BOURENANE apporte une
contribution en analysant les fondements théoriques des modèles
classiques de l'intégration. Sous la Direction de Réal
Lavergne « Intégration et coopération
régionale en Afrique de l'Ouest ». Editions KARTHALA 22-24,
Boulevard Arago 75013 paris, CRDI, Boîte postale 8500 Ottawa KIG 3H9.
* 2 Limites de l'approche
instrumentaliste et les éléments d'une approche renouvelée
(Brah, Pradelle et d'Agostino, 1993).
* 3 Les visions
stratégiques et perspectives de la coopération et de
l'intégration économique (Diop et Lavergne, 1994).
* 4 Jean-Pierre Grimmeau,
« le modèle gravitaire et le facteur d'échelle.
Application aux migrations intérieures de la Belgique
1989-1991 », Espace Populations Société, Vol. 12,
N°1, 1994, p.131-141 (DOI 10.3406 /espos.1994.1631 (
https://dx.doi.org/10.3406%Fespos.1994).
1631.
* 5 « Interactions
potentielles entre les lieux : application du modèle gravitaire aux
villes du nord de la France » (
https://Sitrada.hypotheses.org/files/2018/01/Gravier_ResumerSTRADA_Janvier2018.pdf
), consulté le 05 mai 2019.
* 6 On peut consulter
l'étude dirigée par Francis Akindès, in Côte
d'Ivoire. La réinvention de soi dans la violence, Dakar, Codesria,
2011.
* 7 Voir document WT/TFA/N/BFA/1
du 9 mars 2017.
* 8 Convention internationale
pour la simplification et l'harmonisation des régimes douaniers.
* 9 En date du 1er
décembre 2018.
* 10Selon Viner, 1950 ;
Balassa, 1961 ; Geourjon et al, 2013, la question de la hiérarchie
entre les textes communautaires et les pondérations qui leur sont
associées mettent en relief la particularité des processus
d'intégration régionale en Zone franc, et ce par rapport aux
recommandations des théories de l'économie de
l'intégration.
* 11 Seules les données
sur les montants des perceptions illicites par voyage seront
considérées.
* 12 Commission de l'Union
africaine, Banque africaine de développement, Commission
économique pour l'Afrique-Rapport 2016. « Indice de
l'intégration régionale en Afrique-Rapport 2016 ».
Disponible sur
http://w.afdb.org/fr/documens/africa-regional-integration-index-report-2016-87415/.
* 13 Discours du Ministre
ivoirien Souleymane Diarrassouba dans le cadre du Traité d'Amitié
et de Coopération (TAC) entre la Côte d'Ivoire et le Burina Faso,
publié par le journal `'la dépêche d'Abidjan'', en
décembre 2015.
* 14 Voir
https://www.afrikipresse.fr/afrique/cote_d_ivoire_burina_faso_au_coeur_d_un_modele_d_integration_en_afrique_de_l_ouest,
le 17 avril 2019.
* 15 Abidjan.net par Ata
Pointe, Monétique et inclusion financière : le Gouverneur de
la BCEAO a présidé, le vendredi 1 décembre 2017, à
Abidjan les festivités marquant les 15 ans d'existence du Groupement
Interbancaire Monétique de l'Union Economique et Monétaire
Ouest-africaine (GIM UEMOA).
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