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Thèse Gestions
Sous la
Ir. Joseph
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Agréée et incorporé sous le numéro
5621694
16192 Coastal Highway, Lewes, DE 19958, County of
Sussex, Delaware (USA)
Web :www.dphu.org
Email:
info@dphu.org
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i
:
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FACULTE DE SOCIOLOGIE OPTION GESTION DES
CONFLITS
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ETUDE SUR LA PARTICIPATION DE LA FEMME DANS LE
PROCESSUS DE RECONCILIATION ET DE CONSOLIDATION DE LA PAIX DANS
LE TERRITOIRE DE RUTSHURU, DE 2010-2016.
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présentée et défendue en vue de
l'obtention du grade Master en, Sociologie, option
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Par : BILLAY
des conflits. Emmanuel
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supervision de :
Richard KABASELE DYCKOBA (Dt)
Delaware, Janvier 2016
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2
SOMMAIRE
SIGLES ET ABREVIATIONS 4
DIFFICULTES RENCONTREES 6
PARTIE I. GENERALITES ERROR! BOOKMARK NOT
DEFINED.
0 : INTRODUCTION GENERALE 11
CONTEXTE DE L'ETUDE 11
1.2. PROBLEMATIQUE DU SUJET 14
1.3. OBJECTIFS DE RECHERCHE 17
1.3.1. OBJECTIF GENERAL 17
1.3.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES 17
1.4. QUESTIONS DE RECHERCHE 17
1.5. HYPOTHESES DE LA RECHERCHE 17
1.6. INTERET DU SUJET 18
1.7. CADRE ET LIMITATION DE L'ETUDE 20
1.7.1 DANS LE TEMPS 20
DANS L'ESPACE 20
DANS LE DOMAINE 21
STRUCTURE DE L'ETUDE 22
CHAPITRE II. REVUE DE LA LITTERATURE ET CONCEPTS CLES
23
2.1 CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 23
2.1.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES 23
2.1.1.1. LA PARTICIPATION : 23
2.1.1.2. LA FEMME 25
CONSIDERATION SOCIOLOGIQUE DE LA FEMME 25
2.1.1.3. PROCESSUS 25
2.1.1.4. RECONCILIATION 26
2.1.1.5. TERRITOIRE 26
2.1.1.6. LE GENRE 26
2.1.1.7. LA CONSOLIDATION DE LA PAIX 27
2.1.1.8. COHESION SOCIALE 29
2.1.1.9. PROCESSUS DE PAIX 30
2.2. REVUE DES VARIABLES DE L'ETUDE 30
3
2.2.1. REVUE DE LA LITTERATURE 30
2.2.1.1. THEORIES EXISTANTES 30
CHAPITRE III. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET
PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE 39
3.1. METHODES 39
3.1.1. L'APPROCHE MIXTE 39
3.2. TECHNIQUES 40
3.2.1. L'OBSERVATION DIRECTE 40
3.2.2. L'ETUDE DOCUMENTAIRE 40
3.2.3. L'HISTOIRE DE VIE 40
3.2.4. LA TECHNIQUE DE COMPLEMENT DE PHRASE
40
3.2. 5. PLAN DE SONDAGE 41
3.2.6. POPULATION D'ETUDE 41
3.2.7. METHODE D'ENQUETE 42
3.2.9. OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES 44
PRESENTATION DU QUESTIONNAIRE. 44
TRAITEMENT DE DONNEES 44
3.3. PRESENTATION DE LA ZONE DE L'ETUDE 45
3.3.1. PROFILE PHYSIQUE ET DEMOGRAPHIQUE
45
3.3.2. STATISTIQUES DEMOGRAPHIQUES DU TERRITOIRE DE
RUTSHURU 46
PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS, DISCUSSIONS DES
RESULTATS 71
HISTORIQUE DES ACCORDS DE PAIX DANS LE TERRITOIRE DE
RUTSHURU 75
STRATEGIES ERROR! BOOKMARK NOT DEFINED.
BIBLIOGRAPHIE/OUVRAGES/ARICLES/REVUES/RAPPORTS/LIENS
83
OUVRAGES 84
ARTICLES/REVUE 84
RAPORT 85
LIENS 85
4
SIGLES ET ABREVIATIONS
AAP : Aide et Action pour la Paix
ACODERP : Appui Conseil en Développement et
Réduction de la Pauvreté
AFBRD : Association des Femmes Bâtisseurs pour le
Développement de Rutshuru
AFEDEKI : Association des Femmes pour le Développement de
Kibututu
ARAEAR : Association Regroupant les Agriculteurs et Eleveurs pour
l'Auto-développement de
Rutshuru
BIFERD : Bureau d'Information, Formation, Echange et Recherche
pour le Développement
BOSAM : Bons Samaritains
CNDP : Congrès National pour la Défense du
Peuple
CPAP : Cellule Provinciale d'Appui à la Pacification
CLPC : Comité Local Permanent de Conciliation
CLPD : Comité Local de Paix et Développement
CEDEF : Convention sur l'Elimination de toutes les formes de
Discrimination à l'Egard des Femmes
CIPSOPA : Centre d'Intervention et de Promotion Participative
CEPROIA : Compagnie d'Entraide pour la promotion industrielle et
agropastorale
COPAP : Coopérative Agro-pastorale pour la Paix
DDR : Désarment, Démobilisation et
Réinsertion
Etc : « Et cætera » signifiant et le reste
EPPT : Encadrement Psychosocial des Personnes
Traumatisées
F : Femme/Fille
FAT : Forum des amis de la terre
FEMISA : Femme en Mission pour Soutien et Actions FCD :
Fraternité Congolaise pour le Développement
G : Garçon
GIZ : Deutsch Gesellschaft für Internationale
Zusammenarbeit
GHOVODI : Groupe des Hommes Voués au Développement
Intercommunautaire
H : Homme
HCR : Haut Commissariat pour le Réfugiés
HOVINA : Hommes Visionnaires pour la Nature
ICCN : Institut Congolais pour la Conservation de la Nature
IDEP : Innovation de Développement pour la Protection de
l'Environnement
JPRD : Jeunes piliers de Rutshuru pour le Développement
LSC : Ligue pour la Solidarité Congolaise
NK : Nord-Kivu
NU : Nations Unies
MONUSCO : Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du
Congo
ONG : Organisation Non Gouvernementale
O.N.U : Organisation des Nations Unies
Op Cit : "Opus Citatum" signifiant "Ouvrage déjà
Cité"
OCB : Organisation Communautaire de Base
5
OCPI : Organisation Communautaire pour le Progrès
Intégral
PHDD : Peace and Human Dignity for Development
PNVi: Parc National de Virunga
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PUF : Presse Universitaire Française
PEF : Parlement Ecole des Femmes
PACODI : Programme d'Actions Communautaires pour le
Développement Intégré
RCD : Rassemblement Congolais pour la Démocratie
R.D.C : République Démocratique du Congo
RSS : Reforme du Secteur de Sécurité
SIDEP : Soutien aux Initiatives de Développement et la
Protection
SOFRAHARU : Solidarité Fraternité des
Handicapés de Rutshuru (SOFRAHARU)
SPSS : Statistical Package for the Social Sciences
ROFAF : Réseau des Organisation Féminines
d'Afrique Francophone
UICDR : Union Intercommunautaire pour le Développement
Rural
UJADES : Union des Jeunes Actifs pour le Développement
et la Solidarité
UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural
Organization/Organisation des Nations
Unies pour l'éducation, la science et la Culture
UNIFEM: United Nations Development Fund for Women/ Fonds de
développement des Nations unies
pour la femme
UFPV : Union des Femmes pour la Promotion des
Vulnérables
UWASI: Umoja wa Mama wa Singa
VIH/SIDA: Virus de l'ImmunoDéficience Humaine/ Syndrome
d'ImmunoDéficience Acquise.
6
DEDICACE
Aux regrettés
Père MUSSAMBA L. Moise
Ami Michael J. SHARP qui aurait pu lire cette
recherche.
7
REMERCIEMENTS
Tout d'abord, je tiens à remercier le superviseur de
cette recherche Ir. KABASELE DYCKOBA J.R., pour le temps précieux qu'il
m'a accordé. Également je remercie VIJAYA T. Directrice de
Resolve net work, Dominique, Révérend KIPINDULA, ainsi que
l'ensemble des professeurs en l'occurrence Dr NDIKUMANA Deo qui ont
contribué à l'aboutissement de cette recherche. Mes remerciements
s'adressent également à toutes les personnes qui m'ont
aidé dans l'élaboration de cette recherche, en particulier
Patrick M. MASUDI et les autres collègues de recherche. Je n'oublie pas
mon épouse Bibilah BYAOMBE et mes enfants à qui je suis
reconnaissant de leur soutien.
8
RESUME DE THESE
La place, le rôle et le niveau d'implication de la femme
dans les processus de réconciliation et de consolidation de la paix
continuent à être un sujet de controverses et de débats
à travers le monde. Pendant les périodes des conflits
armés, les femmes, bien qu'étant comptées parmi les
premières victimes, elles jouent un grand rôle allant de la
protection de la progéniture à la mobilisation pour le
règlement pacifique des conflits. En dépit de cela, leurs efforts
restent sous-estimés et leur participation reste maintenue à une
moindre mesure dans les processus de négations et médiation en
faveur de la paix (Introduction), cette situation s'observe même au
niveau des opérations de maintien de la paix de l'ONU et même au
sein de certains organismes nationaux et internationaux intervenant dans ce
domaine. En outre, il est à noter que la contribution pertinente des
femmes au processus de paix et réconciliation reste marginale et leur
potentiel semble difficile à exploiter (problématique) ; on ne
peut pas soutenir une action de paix tout en oubliant et/ou sous-estimant
l'importance de la contribution d'une fange de la population. Cette
étude vise à examiner la contribution de la femme dans le
processus de consolidation de la paix et de réconciliation surtout entre
les communautés qui ont été affectées par la guerre
et les conflits ethniques en territoire Rutshuru. De plus, elle explore les
voies et moyens à partir desquels cette contribution pourra être
renforcée surtout par des interventions centrées sur la
cohabitation pacifique et la cohésion sociale. Bien que la politique du
gouvernement sur la promotion de la qualité du genre soit explicite
quant au besoin de l'implication des femmes, en pratique, la politique sur le
genre reste à traduire en action comme cela est indiqué dans le
rapport sur la politique au niveau des structures gouvernementales et de la
société civile dans le territoire de Rutshuru.
En République Démocratique du Congo en
général et le territoire de Rutshuru en particulier, la
participation des femmes aux processus de réconciliation et de
consolidation de la paix reflète les mêmes réalités
comme partout ailleurs ; en analysant, on trouve que même au sein des
organisations de la société civile les femmes ne sont pas
grandement impliquées.
9
Face à cela, il a été trouvé que
le niveau de participation de la femme dans les processus de
réconciliation et consolidation de la paix à Rutshuru reste
faible jusque là. Cette étude cherche à contribuer
à améliorer le niveau de la participation de la femme dans le
processus de consolidation de la paix et de réconciliation dans le
territoire de Rutshuru (Objectif global). Pour y arriver elle s'est
proposée de répondre à trois hypothèses dont la
première fait allusion au faible niveau de participation des femmes aux
processus de réconciliation et de consolidation de la paix, la seconde
parle des contraintes (d'ordre culturel et éducatif) auxquelles les
femmes font face dans le processus de réconciliation et de consolidation
de la paix et en fin, la troisième fait allusion au respect de la loi
15/013 portant modalité de droit de la femme et de la parité de
son chapitre 2 à son article 10 et le respect de l'article 14 de la
Constitution de la RDC, comme la stratégie efficace dans les processus
de réconciliation et de consolidation de la paix.
Comme résultats, il a été constaté
que le faible niveau de la participation des femmes dans les processus de
réconciliation et de la consolidation de la paix est lié à
plusieurs facteurs en l'occurrence les facteurs culturels, éducatifs,
voir même politiques. En revanche, cette tendance de mise à
l'écart et de la non reconnaissance et/ou de la sous-estimation de
l'importance de la contribution de la femme aux processus de
réconciliation et de la consolidation de la paix à Rutshuru
devrait être positivée par cette dernière, en la
considérant comme un stimulus qui doit la pousser à explorer
d'autres voies et moyens pour afin bien prendre part massivement à
toutes les instances partant du niveau local jusqu'au niveau national et le cas
échéant le niveau international. En outre elle doit se
dépenser pour prendre part activement dans des instances des
décideurs au sein de la communauté et cesser de se victimiser
tout le temps.
Pour y remédier, certaines stratégies ont
été développées notamment la tenue des dialogues
(quel que soit leur nature) regroupant uniquement des femmes suivi de la mise
sur pied des comités constitués uniquement des femmes (barza des
femmes), ceci pour encourager les femmes à être impliquées
à un degré supérieur dans le processus de reconstruction
de paix dans les zones post-conflit.
10
En outre, organiser pour les femmes du territoire de Rutshuru
des voyages d'étude et d'échange d'expériences vers
d'autres provinces du pays ou dans des pays étrangers où cette
problématique commence à trouver des réponses
satisfaisantes. Mais aussi, mettre en place un plan stratégique qui
facilite la fédération des associations féminines du
territoire de Rutshuru dans des plates-formes ou caucus des femmes et la mise
en place des mécanismes et/ou politiques avec des effets au niveau
communautaire, sociétal et institutionnel d'une part, et avec des effets
au niveau international de l'autre part. En fin, organiser des séances
de dialogues impliquant des couches de populations les plus vulnérables
(pauvres) c'est-à-dire les populations souvent oubliées lors de
la tenue de ce genre d'activités, à l'issue de ces travaux,
monter des plans d'actions qui ouvrent la voie et facilitent l'accroissement de
la participation intelligente des femmes dans les processus de
réconciliation et consolidation de la paix.
11
0 : INTRODUCTION GENERALE
0.1. Contexte de l'étude
La partie Est de la RD. Congo a souffert des décennies
de violences prolongées et cycliques. Au Nord-Kivu, la période de
stabilité a connu plusieurs formes de menace passant par la
prolifération des groupes armés dans la région. Cependant,
le contexte de conflits au Nord-Kivu devrait être pris sous un angle d'un
jeu complexe entre les dynamiques locales, nationales et régionales qui
accentuent et génèrent mutuellement les cycles de violence. Ce
type de violence persistante a eu un profond impact dans la vie des congolais
ces dernières années, conduisant à la destruction des
infrastructures, le ralentissement du développement et
l'altération de la cohésion sociale. Les principales causes
à la base de conflits ont révélé des
inégalités structurelles très prononcées. Le
conflit continue à persister en dépit des efforts
déployés pour amener la paix et la stabilité dans la
région. Le Territoire de Rutshuru a connu une relative période
d'accalmie.
Cependant, certains groupes armés continuent à
opérer (recruter des combattants) dans ce territoire, parfois n'ayant
pas de revendication précise, usant des méthodes susceptibles de
provoquer des tensions, divisions ainsi que des conflits structurels. La
population de Rutshuru vit sous la menace d'une possible résurgence de
la violence. Les conflits opposant les communautés d'accueil et les
retournés, les agriculteurs et éleveurs, les grands
concessionnaires et les petits concessionnaires, restent tous
interconnectés et débouchent sur des conflits ethniques,
identitaires et de citoyenneté. Tous ces aspects et questions de
légitimité ou «d'autochtone» restent
particulièrement pertinents dans le Territoire de Rutshuru du fait de sa
position frontalière avec des pays voisins.
Dans les situations de conflit, les femmes et les hommes n'ont
pas le même accès aux ressources, au pouvoir et à la prise
de décisions, avant, pendant et après les conflits. Les femmes et
les hommes vivent des expériences nettement différentes dans les
cas de tensions, de guerre et de reconstruction une fois le conflit
terminé.
12
Les considérations de sexe doivent donc entrer en ligne
de compte dans l'analyse des situations de conflit, et pourtant il y a peu de
statistiques sexuées dans ce domaine1.
En dépit de ce constat terrifiant, les femmes, bien que
victimes de guerre, jouent un rôle clé dans la survie de leur
famille pendant les périodes de troubles et de destruction. Elles sont
particulièrement impliquées dans les mouvements de défense
de la paix en sensibilisant leur communauté à une culture de la
paix. Cependant, elles restent absentes des négociations de paix. La
participation des femmes aux négociations de paix reste ad hoc, pas
systématique il est en moyenne moins de 8 pour cent des 11 processus de
paix pour laquelle ces informations sont disponibles. Moins de 3 pour cent des
signataires des accords de paix sont des femmes. Lorsqu'elles participent aux
négociations, c'est souvent comme représentantes d'ONG, rarement
au nom des institutions nationales ou internationales2.
En ce qui concerne l'importance d'inclure les femmes, les
perspectives de genre dans la planification et la mise en oeuvre des
opérations de paix sont de plus en plus reconnues, mais restent encore
largement sous-représentées dans la plupart des domaines des
opérations de paix de l'ONU, aux négociations de paix et dans la
gouvernance nationale, en particulier aux niveaux supérieurs. Les
problèmes des femmes sont souvent une faible priorité et le
soutien inadéquat. Les attitudes envers la participation des femmes dans
de nombreux pays et organisations constituent un obstacle important au
progrès. En outre, les politiques échouent souvent à
traduire en objectifs opérationnels et l'impact efficace sur la
situation des femmes sur le terrain3.
Tous ces conflits ont un point en commun : les femmes forment
le groupe social le plus durement touché par cette violence et ce,
principalement en raison de leur sexe4. Malgré ce triste
constat et le fait qu'elles représentent la moitié de
l'humanité5,
1 Liliane Perrin et Miriam Donsimoni : Les
femmes dans les territoires en conflit. Liber Amicorum : Hommage du Professeur
Jacques Fontanel, Editions l'Harmattan.
2 UNIFEM's research on women's participation in
peace processes (forthcoming, 2010), cité par Lilian Perin et Miriam
Donsimoni.
3 UNIFEM, forthcoming, 2010. Op Cit.
4 Lindsay, 2000; UNRISD, 2005;
Kauffman et Williams, 2010.
13
les femmes sont trop souvent mises à l'écart
lors des analyses des conflits armés. Elles sont soit,
complètement invisibles soit, décrites comme victimes passives et
sans recours. Au plan académique, nombre de chercheur(e)s ont
démontré, au cours des dernières années, un vif
intérêt pour les questions relatives aux femmes et aux filles en
temps de conflits armés.
Il m'apparaît toutefois important de s'intéresser
aux expériences des femmes de Rutshuru
hors du cadre des représailles et victime contre ces
dernières. À ce sujet, il est particulièrement
pertinent d'examiner le potentiel de ces femmes en tant qu'actrices
engagées dans les processus de paix et de s'interroger sur la
portée de leurs actions non seulement au niveau local, de la chefferie,
du territoire national, mais également au niveau international. Dans le
souci d'instaurer un système harmonieux et coordonné de promotion
de l'alignement, la gestion mutuelle.
La mise en place de ces structures gouvernementales et de la
société civile sont très diversifiées dans les
entités cibles. A Bwisha, le CLPD connait une nette avancée, mais
exige toutefois de consolider les acquis et renforcer le niveau
d'opérationnalisation et d'utilisation des outils de gestion des
conflits mis à leur disposition ainsi que ceux de coordination des
interventions et suivi de la planification du développement local.
Les structures locales installées principalement dans
le territoire de Rutshuru, élargissant leurs activités aux
entités et services déconcentrés, les animateurs des
structures locales nécessitent un renforcement de capacités en
terme de cohérence entre la planification du développement local
et la décentralisation ainsi que pour les notions des
tutelles6; mais aussi au respect de la loi n°15/013
portant modalité de droit de la femme et de la parité, de son
chapitre 2 à son article 10 et le respect de l'article 14 de la
Constitution de la République Démocratique du Congo qui stipule
que « les pouvoirs publics veillent à l'élimination de toute
forme de discrimination à l'égard de la femme et assurent la
protection et la promotion de ses droits, la mise en application de la
résolution 1325 des nations unies.
5 Convention sur l'Elimination de toutes les
formes de Discrimination à l'Egard des Femmes(CEDEF)
6 CPAP, 2015.
7 United Nations, 2002.
14
0.2. PROBLEMATIQUE
La paix durable exige la participation des femmes et des
filles ainsi que l'intégration de la perspective du genre dans tout
processus de construction de paix7. Le processus de consolidation de
la paix dans cette partie du pays et de réconciliation durant les cinq
dernières années a été documenté comme
étant du ressort des autorités, des organisations non
gouvernementale et de la communauté dans son ensemble ; mais le
rôle des différents groupes sociaux tels que les hommes, les
femmes et les jeunes ne l'a pas été. On n'a pas souligné
la contribution particulière des femmes et cela fait que la
participation de la femme à la paix et à la réconciliation
reste marginale et leur potentiel semble difficile à exploiter.
La paix et le développement sont très
liés, il n'y a pas de développement sans paix et aucune paix ne
peut être durable si elle n'est pas soutenue par le développement.
On ne peut pas construire une paix durable en oubliant une grande partie de la
population. Si la guerre est souvent l'affaire des hommes, la paix est
plutôt celle des femmes, ceci n'est peut être pas automatique mais
l'expérience montre, cependant, que la discussion et la médiation
permettent parfois à des femmes appartenant à des groupes rivaux
dans un conflit de trouver plus facilement un terrain d'entente. Elles sont
donc une force pour la paix et la réconciliation et doivent être
mieux intégrées dans les processus de paix La prévention
des conflits armés demeure le meilleur paramètre de la paix et de
la sécurité en Afrique. Construire la paix, c'est prévenir
la guerre.
Les femmes ont un rôle décisif dans la promotion
de la tolérance et de la non-violence, car elles sont la première
école de vie. Elles peuvent manifester leur influence d'épouses,
en faisant régner l'intégrité et la respectabilité
dans leur foyer. Les femmes peuvent également associer leurs
frères et soeurs au mouvement de la paix en organisant des cours de
formation, des séminaires et des campagnes de
sensibilisation. Dans tous les pays des grands lacs les femmes constituent
la grande majorité de la population, dans certaines régions les
femmes sont restées seules après les guerres.
15
Il est tout naturel de dire que la femme donne la vie et
qu'elle est la mieux placée pour
savoir sa valeur et mieux la préserver Les exemples
positifs montrent que de manière générale les femmes
participent activement aux mouvements en faveur de la paix, aussi bien qu'au
sein des organisations féminines à l'intérieur des pays et
à l'extérieur. Les femmes ont souvent
bénéficié d'une autorité morale en raison de leur
rôle de mère8. Les structures documentées n'ont
pas été présentées dans le but d'être
représentatives des initiatives menées dans le territoire de
Rusthuru, mais afin d'aider à montrer le rôle spécifique
joué par certains acteurs locaux dont les initiatives ont
été jugées particulièrement pertinentes. Il est
à noter que la majorité de ces structures aussi bien
gouvernementales que non gouvernementales est chapotée (dirigée)
par les hommes.
Pour illustrer les faits susmentionnés, le portrait que
présentent les structures de la société civile ainsi que
celles du gouvernement en dit long.
· Structures de la société civile:
- Les clubs de paix de HOVINA : 12% des femmes9
- L'édit foncier et le plaidoyer sur le Code foncier du
FAT (Forum des amis de la terre) ;
18% des femmes10
- Les noyaux de résolution des conflits fonciers d'AAP
(Aide et action pour la paix) ; 5%
des femmes11
- Les clubs de paix et de résolution des conflits fonciers
de FEMISA : 10% des femmes12
Structures gouvernementales :
o Les comités locaux de conciliation
- Organe exécutif : les dix
membres locaux du Comité Exécutif Cellulaire, correspondant aux
départements exécutifs du gouvernement local, avec en tête
le Responsable Cellulaire (et son suppléant), 20% des femmes ;
8 Le Rôle de la femme pour une paix durable en Afrique, 2
août 2013
9 La coordination de l'ONG HOVINA dans le territoire de
Rutshuru
10 La coordination de l'association FAT dans le
territoire de Rutshuru
11 Bureau de représentation de Rutshuru
12 Bureau de coordination basé à
Rutshuru
16
- Organe de Justice participative :
le Responsable Local (et son suppléant) du «Comité Local
Permanent de Conciliation», siégeant au niveau communal, 14% des
femmes ;
- Organe de délibération
: les délégués de la Cellule au
«Collège Communal»,
organe de délibération au sein de la Commune, 16%
des femmes.
o Les structures de coordination des actions humanitaires, de
développement et de gestion de conflits dans les entités
territoriales de la Province du Nord-Kivu, 10% des femmes ( CPAP Nord-Kivu).
Cette étude vise à examiner la contribution de
la femme dans le processus de consolidation de la paix et de
réconciliation surtout entre les communautés qui ont
été affectées par la guerre et les conflits ethniques.
De plus, elle explore les voies et moyens à partir
desquels cette contribution pourra être renforcée surtout par des
interventions centrées sur la cohabitation pacifique et la
cohésion sociale. Bien que la politique du gouvernement sur la promotion
de la qualité du genre soit explicite quant au besoin de l'implication
des femmes, en pratique, la politique sur le genre reste à traduire en
action comme cela est indiqué dans le rapport sur la politique au niveau
des structures gouvernementales et de la société civile dans le
territoire de Rutshuru.
De ce qui précède, il s'observe un faible niveau
de participation des femmes dans le processus de consolidation de la paix et de
conciliation, malgré la disponibilité des structures
gouvernementales et non gouvernementales chargées de mettre en
application les opportunités de ces femmes vis-à-vis du
processus, la question principale est de savoir comment faire pour
améliorer le niveau de participation dans le processus de consolidation
de la paix et réconciliation dans le territoire de Rutshuru ?
17
0.3. OBJECTIFS DE RECHERCHE 0.3.1. Objectif
général
Contribuer à améliorer le niveau de la
participation de la femme dans le processus de consolidation de la paix et de
réconciliation dans le territoire de Rutshuru.
0.3.2. Objectifs spécifiques
1. Evaluer le niveau de participation des femmes dans le
processus de consolidation de la paix et réconciliation dans le
territoire de Rutshuru, en ce qui concerne les meilleures pratiques et quelques
cas mettant en exergue certains faits positifs de ces femmes et les histoires
de succès
2. Relever les contraintes auxquelles les femmes font face
dans ce processus.
3. Envisager les stratégies d'intervention pour
améliorer et consolider le rôle de la femme dans l'effort de
consolidation de la paix et de réconciliation dans le territoire de
Rutshuru.
0.4. QUESTIONS DE RECHERCHE
En guise de ce qui précède, nous avions pu
développer les questions suivantes :
- Quel est le niveau de participation de la femme dans le
processus de réconciliation et de consolidation de la paix en territoire
de Rutshuru ?
- Quelles sont les grandes contraintes auxquelles les femmes
de Rutshuru font face vis-à-
vis de la participation dans le processus de
réconciliation et de consolidation de la paix ? - Quelles sont les
stratégies d'intervention pour améliorer la participation de la
femme
dans la consolidation de la paix ?
0.5. HYPOTHESES DE LA RECHERCHE
1. Le niveau de participation des femmes dans le processus de
consolidation de la paix et réconciliation dans le territoire de
Rutshuru serait faible : présence physique, dynamisme, motivation,
etc.
18
2. Les contraintes auxquelles les femmes font face dans le
processus de réconciliation et consolidation de la paix seraient d'ordre
culturelle (coutumes, normes sociales, tribalisme/linguistique,
géopolitique, etc.) et éducatif (analphabétisme, faible
niveau d'étude).
3. Les stratégies d'intervention pour améliorer
la participation de la femme dans la consolidation et la réconciliation
de la paix seraient le respect de la loi numéro 15 /013 portant
modalité de droit de la femme et de la parité de son chapitre 2
à son article 10 et le respect de l'article 14 de la Constitution de la
RDC comme ci-haut évoqué, organisation des cours, les campagnes
de formation des femmes et des campagnes de sensibilisations, l'intensification
des écoles des leadership féminine à tous les niveau pour
qu' elle puisse assumer les responsabilités consolidation de la paix.
0.6. INTERET DU SUJET
Les dernières années ont vu s'enrichir la
littérature portant sur le rôle des femmes au sein de
négociations, mais j'estime qu'il reste deux domaines particuliers
encore peu étudiés : premièrement, l'étude des
mécanismes qui empêchent les femmes d'avoir accès aux
processus de négociations reste peu documentée;
deuxièmement, l'examen des processus par lesquels les femmes parviennent
à faire usage de leur leadership dans la société civile
afin d'accéder aux forums de négociations reste à
faire.
Il est particulièrement pertinent d'examiner le
potentiel de ces femmes du territoire de Rutshuru en tant qu'actrices
engagées dans les processus de paix et de s'interroger sur la
portée de leurs actions non seulement au niveau local, mais
également au niveau international. En effet, il est souvent
rapporté que le peu d'accès aux lieux traditionnels du pouvoir
(tel que le milieu politique), force les femmes à concentrer leur
activisme politique au sein des groupes de plaidoyers et des organisations
caritatives présentes au sein de la société civile.
19
Pour ce faire, notre intérêt portera sur deux
volets :
? Volet personnel : la situation des femmes par rapport
à leur participation dans les processus de réconciliation et
consolidation, nous a poussé à mener cette étude afin de
proposer des stratégies (pragmatiques) supplémentaires pour
accroitre et améliorer la qualité de cette participation en une
participation intelligente. Grâce à cette nouvelle forme de
participation, elles pourront être capables d'embarquer tout le monde
dans leur lutte et ainsi obtenir le soutien venant de tous bords.
? Volet communautaire : la tenue des séances de
dialogues communautaires impliquant les vulnérables ou pauvres à
la base pourra permettre à la communauté de s'approprier de la
question du niveau de participation des femmes dans les processus de
réconciliation et proposer des stratégies, mesures
concrètes, efficaces visant la promotion et l'amélioration de la
qualité de cette participation.
En outre, notre intérêt portera également
sur les leviers utilisés par les femmes de Rutshuru où elles vont
tenter de surmonter leur position de citoyennes de seconde classe et faire
valoir leurs objectifs.
0.7. RESULTATS ATTENDUS
Cette étude est menée pour apporter des
réponses aux questions posées dans sa problématique et
d'atteindre les objectifs fixés au départ, ainsi pour y parvenir
elle compte atteindre les résultats ci-après :
- Le niveau de la participation des femmes dans les processus de
réconciliation et consolidation de la paix est évalué
- Les stratégies pour améliorer le niveau de
participation des femmes dans les processus de réconciliation et
consolidation de la paix sont proposées.
20
0.8. IMPORTANCE DE L'ETUDE
La province du Nord-Kivu en général et le
territoire de Rutshuru en particulier est une entité chargée de
nombreux événements qui mettent en mal la cohabitation pacifique
et la cohésion sociale entre différentes communautés qui y
vivent. Les femmes ont longtemps cherché à apporter leur
contribution dans les processus visant le rapprochement des de ces
communautés mais trop souvent leurs efforts se heurter à
nombreuses difficultés des divers ordres. Parfois, elles participaient
dans des travaux de résolution de conflits entre ethnies, mais ne
bénéficiaient pas d'une large marge de manoeuvre, soit se
retrouvaient en infériorité numérique, soit ne disposaient
pas d'assez de compétences pour faire entendre leurs voix.
Avec l'atteinte des résultats de cette étude,
les femmes de la province du Nord-Kivu en général et celles du
territoire de Rutshuru en particulier, seront tout d'abord informées sur
les causes (éventuelles) pertinentes de leur non ou faible niveau de
participation dans les processus de réconciliation et de la
consolidation de la paix, mais aussi seront outillées en
stratégies pour faciliter ou accroître leur participation
intelligente c'est-à-dire basée sur le critère de
mérite dans tous les processus de réconciliation et consolidation
de la paix.
0.9. CADRE ET LIMITATION DE L'ETUDE
0.9.1. Dans le temps
Cette étude nous intéresse depuis 2010 jusqu'en
2015 période marquée par l'escalade des violences et conflits
aussi bien interethniques qu'armés.
0.9.2. Dans l'espace
Nous menons notre étude uniquement dans le territoire
de Rutshuru, province du Nord-Kivu en République Démocratique
Congo.
21
0.9.3. Dans le domaine
Cette étude porte sur le domaine sociologique, plus
spécifiquement la construction et/ou l'édification de la paix.
Elle va inclure la recherche sur le niveau de participation et l'apport des
femmes dans le processus de paix et accordera moins d'attention sur la
participation numérique de ces dernières dans ce processus de
paix.
0.10. CONTRAINTES ET DIFFICULTES
Tout travail de recherche en particulier la recherche
scientifique est soumis à des nombreux difficultés dont les
chercheurs doivent surmonter, ces difficultés peuvent être d'ordre
contextuel, sécuritaire, logistique, financier, organisationnel
etc. il est vrai que dans certaines
circonstances certains défis peuvent s'associer à ces
difficultés et ainsi, la situation devient encore plus
compliquée. Pour le cas de l'espèce, durant la conduite de notre
étude, nous nous sommes heurtés à des nombreuses
difficultés notamment un moindre accès à certaines
données suite au refus (catégorique) d'un bon nombre de leurs
détenteurs (c'est le cas notamment des données sur les accords de
paix dans le territoire de Rutshuru) ; un difficile accès dans certaines
contrées suite aux longues distances à parcourir
généralement effectuées à pied.
En outre, nous nous sommes heurtés aussi à
certains défis en l'occurrence sécuritaire, il nous a
été difficile d'accéder dans certaines zones suites
à l'insécurité qui y sévissait ; de l'autre
côté, cette étude a été
réalisée dans un contexte de conflits ethniques dans une partie
du territoire de Rutshuru notamment la chefferie de Bwisha, cette situation
continuait à alimenter l'insécurité dans cette chefferie
et donc limitant l'accès dans certaines parties.
Il est à noter qu'en dépit de ces
difficultés et défis susmentionnés, la conduite de cette
étude n'a connu ni enregistré aucun incident pouvant compromettre
ses résultats c'est-à-dire qu'elle s'est bien
déroulée.
22
0.11. CONSIDERATIONS ETHIQUES
Cette étude a été réalisée
dans les normes scientifiques strictes c'est-à-dire sa conception, son
développement et son aboutissement ont été faits de
manière dépassionnée, les sentiments (partis pris) et
autres passions ont été mis de côté pour garantir la
neutralité de ses résultats. Lors des travaux de récolte,
de traitement et d'analyse des données, les outils et logiciels
spécialités étaient utilisés (questionnaire, SPSS,
Excel, etc.) permettant de réduire la marge d'erreur possible des
résultats, en outre l'anonymat était à chaque fois garanti
aux participantes (enquêtées) qui avaient accepté de
participer à l'étude. Les données récoltées
lors de la phase des enquêtes et les résultats atteints seront
publiés dans des bibliothèques des différentes
écoles, instituts supérieurs, librairies et seront
diffusés sur l'internet.
0.12. STRUCTURE DE L'ETUDE
La recherche sera structuré de la manière
suivante : une introduction , le premier chapitre de la revue de la
littérature, deuxième chapitre la littérature empirique,
troisième chapitre Méthodologie et quatrième chapitre
présentation du milieu d' étude, présentation et analyse
des résultats, discussions des résultats, une conclusion et des
recommandations.
23
CHAPITRE II. REVUE DE LA LITTERATURE ET CONCEPTS
CLES
L'objectif de ce chapitre est de donner une vue d'ensemble sur
les écrits et les débats ayant lieu sur la question des femmes,
de la guerre et de la paix.
2.1 Cadre conceptuel et théorique
2.1.1. Définition des concepts clés
2.1.1.1. La participation
Le concept de participation, quoique déjà
ancien, continue d'inspirer de nombreux textes de lois ainsi qu'une abondante
littérature scientifique, particulièrement, dans le domaine des
politiques sociales et urbaines. L'hypothèse présentée ici
est qu'au-delà des différences d'interprétations, son
usage récurrent s'explique parce qu'il désigne une ou
plutôt,
des manières possibles de mettre en oeuvre
l'idéal démocratique et le principe d'égalité des
citoyens, en insistant sur l'impératif que les « gens d'en bas
» puissent peser sur les décisions qui les
concernent13.
Notons qu'il existe différentes sortes de participation
1. La participation de fait qui tire son origine de la
tradition (groupe d'âge, de métier, groupe familial, de religion,
etc,..). Cette participation est non volontaire, elle est de fait. Elle
renforce les traditions ;
2. La participation volontaire ou consciente est une
création du groupe par les participants eux-mêmes et sans recours
à des animateurs extérieurs. Dans ce cas, le groupe se donne
lui-même son organisation (syndicat, coopérative, partis
politiques, etc.). Cette participation est volontaire, elle satisfait des
besoins nouveaux
3. La participation spontanée est une création
du groupe par les participants eux- mêmes. Ce type de participation se
fait à l'intérieur de groupe fluide, fluctuant et sans
organisation.
13 Bresson, M., 2004, La participation des habitants
contre la démocratie participative dans les centres sociaux associatifs
du Nord, Déviances et sociétés
n°1, p 94-117.
24
Les membres sont entièrement des volontaires et aucun
ne possède de fonction sociale apparente ;
4. La participation provoquée, résulte d'une
création du groupe par des animateurs extérieurs dans le cadre
des projets communautaires. Ce type de participation est provoqué et
suscité. Les membres adoptent des comportements jugés
désirables ;
5. La participation imposée, découle de la
création du groupe par des animateurs ou des autorités.
Habituellement, les membres eux-mêmes s'imposent des normes
impératives de comportement. Cette participation est obligatoire et
celle-ci est indispensable au fonctionnement du groupe.
6. La participation intelligente, dérive du
mérite qui sous-tend le principe de considération, du respect et
de récompense par rapport aux efforts fournis ou obstacles
surmontés. Elle est la résultante des énergies
endogènes qui poussent les gens à agir de manière
consciente (volontaire), mais va au delà de la volonté pour
atteindre le pragmatisme et le réalisme.
Dans ce travail, c'est la participation intelligente qui fera
l'objet d'étude, les faits par rapport à la participation des
femmes dans les processus de réconciliation et consolidation de la paix
à Rutshuru montrent que ces femmes éprouvent d'énormes
difficultés pour s'adapter aux conditions leur imposer par le
système (masculin) de telle enseigne qu'elles restent quasi-absentes de
ces processus. Grâce à ce type de participation elles vont
désormais commencer à prendre conscience de leur état et
potentialités dont elles disposent et mener ainsi une lutte intelligible
vis-à-vis des défis sociaux qu'elles doivent relever. Elles vont
être des pionnières de leur destin sous l'impulsion de la
détermination et le souci de participer intelligemment dans les efforts
de reconstruction post-conflit de leurs communautés à la base.
25
2.1.1.2. La femme
Vient du latin : femina « femme, femelle »,
féminin : être humain de sexe capable de concevoir les enfants.
Etre humain adulte de sexe féminin14.
Considération sociologique de la femme
L'examen des rapports asymétriques entre femmes est une
exigence encore peu rencontrée en sociologie. Y compris en sociologie
des rapports sociaux de sexe ou en sociologie du genre, qui en est encore
à la phase de faire émerger de la connaissance sur les femmes,
dans une relative solitude. À l'exception notoire et relativement
suspecte de la sociologie de la famille, la sociologie continue
généralement et le plus souvent à passer sous silence les
rapports entre les sexes, du moins à considérer que les femmes
ont du rattrapage à faire pour que leur situation puisse se comparer
à celle des hommes.
Or, la situation des femmes ne constitue qu'un des
éléments à prendre en compte dans l'examen des rapports
sociaux. Mais cet élément ne concerne pas seulement les rapports
entre les sexes15.
2.1.1.3. Processus
Sens sociologique : « enchaînement
de phénomènes successifs supposés constituer une
chaîne causale et dynamique. Le repérage d'un processus social est
un objectif de la recherche dans les différents domaines de la
sociologie qui se heurte toutefois à des obstacles importants du fait de
la complexité des interrelations, mais aussi du fait de
l'impossibilité d'isoler totalement un processus et de faire
disparaître la marge de contingence16».
14 Gérard Cornu& Henri C., Op cit, p.732
15 Marie Thérèse Tahon, Sociologie des
rapports de sexes, Presses universitaires de Rennes, 2004.
16 Ansart et Akoun, « Dictionnaire de
sociologie ». Le Robert/Seuil, 1999
26
2.1.1.4. Réconciliation
La réconciliation est le couronnement de la paix :
- Elle vise non pas au règlement du conflit mais à
son dépassement.
- Elle suppose la reconnaissance des droits mais va,
toutefois, au-delà, car son objectif ultime est de parvenir à une
société pacifiée où se reconnaissent des individus
libres et égaux, capables d'affronter une histoire faite de violences
et, surtout, de la surmonter.
- La réconciliation s'accompagne du pardon
sincère non pas tant pour effacer et oublier le passé, mais pour
vivre en intelligence et en convivialité le
présent...17
2.1.1.5. Territoire
Etymologie : du latin territorium, territoire
(d'une ville ou d'un Etat), dérivé de terra, terre, sol. Un
territoire est une étendue de terre occupée par un groupe humain
ou qui dépend d'une autorité (Etat, province, ville, juridiction,
collectivité territoriale, etc.). Exemple: le territoire national. La
notion de territoire prend en compte l'espace géographique ainsi que les
réalités politiques, économiques, sociales et culturelles.
Elle inclut l'existence de frontières, pour un territoire politique ou
administratif, ou de limites pour un territoire naturel.
La notion de territoire est utilisée en
géographie humaine et politique, mais aussi dans d'autres sciences
humaines comme la sociologie18.
2.1.1.6. Le genre
En sociologie, le genre est l'ensemble des aspects
psychologiques et sociaux rattachés à l'identité sexuelle
(le sexe d'une personne) : genre masculin (mâle ou homme) et genre
féminin (femelle ou femme).
17 Union interparlementaire, Promouvoir la
réconciliation internationale, contribuer à stabiliser les
régions en proie à un conflit et aider la reconstruction
après le conflit, 110ème Assemblée et
réunions connexes, Mexico, 15-23 avril 2004.
18
www.toupie.org: le dictionnaire de
politique
27
Ceci-dit, les études de genre (ou études sur le
genre) constituent une catégorie d'analyse en sociologie et en
anthropologie qui dénote un ensemble de normes et de conventions
sociales du comportement sexuel des personnes. Les études relatives au
genre permettent de connaitre les différences sexuelles à un
moment ou un endroit donné. Il y a lieu de mentionner que ces
études ne se consacrent pas uniquement à
l'inégalité envers les femmes, puisqu'elles s'intéressent
aussi aux masculinités et à la diversité sexuelle
(homosexuels, bisexuels, transsexuels, etc.). Nous retiendrons aussi que les
études sur le genre ne comptent ni sur l'appui de la biologie ni sur
celui de la génétique19.
2.1.1.7. La consolidation de la paix
Selon Boutros Ghali « le concept consolidation de la paix
réfère à l'ensemble des activités entreprises
à la suite d'un conflit violent dans l'objectif d'instaurer la paix
durable et d'ainsi éviter la reprise des
hostilités20». Les avancées récentes des
féministes en recherches, principalement dans le domaine des relations
internationales, nous permet d'aborder cette problématique grâce
à l'apport des nouveaux cadres théoriques, dont l'approche
sexospécifique. La littérature portant sur l'implication des
femmes dans les mouvements de paix permet de distinguer deux points de vue
diamétralement opposés. Le premier se base sur les natures dites
« distinctes » et« universelles » des hommes et des femmes
en soutenant que ces dernières seraient naturellement
pacifiques et pacifistes.
Cette position sous-entend que la caractéristique
« pacifique » est commune et généralisable à
l'ensemble de la population féminine. « Si la guerre est
souvent l'affaires des hommes, la paix est plutôt celle des femmes, ceci
n'est pas automatique mais l'expérience montre, cependant que la
discussion et la médiation permettent parfois à des femmes
appartenant à des groupes rivaux dans un conflit de trouver facilement
un compromis21». De même, la violence y est
perçue comme l'apanage commun et généralisable à
l'entière population masculine.
19
www.lesdefinitions.fr
, août 2011.
20 Katia Légaré, Candidat au doctorat,
Université Laval0 4 Octobre2012, Réseau de recherche sur les
Opérations de paix.
21 ROFAF :Réseau des Organisation Féminines
d'Afrique Francophone, dans son Article 14 : Le Rôle de la femme
pour une paix durable en Afrique,2 aout2013 .
28
En d'autres mots, on attribut à l'ensemble de la
population « homme » ou « femme », une
caractéristique que l'on estime naturelle. Ainsi, les hommes
sont associés avec la guerre et l'agressivité tandis que les
femmes sont associées avec la paix et l'altruisme22.
« Le système reconnaissait à la femme le rôle de
conseillère discrète du mari an particulier, le rôle actif
dans la consolidation de la solidarité et de l'harmonie sociale en
générale23».
On retrouve cette perspective chez plusieurs militants et
activistes pour la paix qui se servent des caractéristiques
essentialistes féminines et masculines, en s'inspirant par exemple, du
pouvoir symbolique de la « mère » et de la « veuve de
guerre » pour mobiliser la tenue d'un dialogue entre les divisions
ethniques et nationalistes. Le deuxième point de vue, soutenu notamment,
par Strickland et Duvvury ; Rioux et Gagné ; Puechguirbal; Kaufman et
Williams24, rejette cette position d'emblée, stipulant qu'une
telle analyse renforce les stéréotypes à la base des
rapports sociaux inégalitaires entre les hommes et les femmes, enfermant
ces dernières dans un rôle caritatif qui, par le fait même,
les exclues en tant qu'interlocutrices à part entière dans tout
processus de paix.
En d'autres termes, cette posture essentialiste est
fallacieuse dans la mesure où elle amenuise et même ignore la
diversité des expériences et opinions des femmes et des hommes.
En effet, se concentrer exclusivement (et ce de façon
démesurée) sur la victimisation des femmes tout en
négligeant les rôles significatifs qu'elles ont joués dans
les conflits et leur résolution subséquente peut miner le
potentiel de ces dernières en tant que citoyennes à part
entière.
Cette étude souligne l'importance de respecter les
droits des femmes - en particulier, le droit de participation et la
non-discrimination. Les études démontrent que lors des
négociations de paix où les femmes ont été
impliquées, même en tant qu'observatrices,
22Pateman, 1989 cité par Puechguirbal,
2007p.114; Falquet, 2002 cité par Puechguirbal, 2007, p. 116
23 ROFAF : Le rôle de la femme pour une paix durable en
Afrique, Op Cit.
24 Strickland et Duvvury (2003, p. 1); Rioux et Gagné
(2005); Puechguirbal (2005, 2007); Kaufman et Williams (2010).
29
ces dernières ont pu faire en sorte que des
préoccupations importantes pour elles soient incluent dans les accords
de paix25.
Toutefois, il faut souligner que la présence d'une
seule ou de plusieurs femmes n'a pas nécessairement entrainé que
les questions touchant par exemple, à l'éducation des filles,
à l'accès à l'emploi, à la participation politique,
au droit à la terre, à la propriété et à
l'héritage aient été abordées ou incluses dans
l'accord de paix. En effet, les clauses portant sur les réparations pour
violences sexuelles et autres abus contre les droits humains des femmes en
temps de guerre continuent d'y briller par leur absence26. Il faut
s'appliquer à trouver les moyens de protéger et d'autonomiser de
sorte qu'elles puisent jouer un rôle-clé pour ce qui est de
faciliter le processus de paix et de réconciliation et de les
pérenniser. Les femmes sont ainsi à même d'utiliser la
résolution 1325 comme outil comme outil concret pour atteindre des
objectifs précis dans le domaine de la paix et de la
sécurité,
qu'il s'agisse de leur participation à la table de
négociation ou des réformes visant à garantir leur
sécurité par des mesures spécifiques
»27.
2.1.1.8. Cohésion sociale
L'expression "cohésion sociale" a été
utilisée pour la première fois en 1893 par le sociologue Emile
Durkheim ((1858-1917) dans son ouvrage "De la division du travail social"
pour décrire le bon fonctionnement d'une société
où se manifestent la solidarité entre individus et la conscience
collective. La cohésion sociale favorise l'intégration des
individus, leur attachement au groupe et leur participation à la vie
sociale. Les membres partagent un même ensemble de valeurs et des
règles de vie qui sont acceptées par chacun28.
Selon le Conseil de l'Europe, c'est « la capacité
d'une société à assurer le bien-être de tous ses
membres, en réduisant les disparités et en évitant la
marginalisation.
25 UNIFEM, 2009, p. 3.
26 UNIFEM, 2009, Op Cit.
27 Onyejekwe Chineze J.,2005, Les femmes, la guerre, la
consolidation de la paix et la reconstruction »Revue internationale des
sciences sociales 2/2005(n°184) p.301-307
28
www.toupie.org: le dictionnaire de
politique
30
Le niveau de cohésion sociale permet de favoriser les
synergies des organisations et la qualité de vie des membres des
sociétés, si les relations sociales sont vécues
positivement29.
2.1.1.9. Processus de paix
Par processus de paix, nous entendons à la fois la
dimension formelle des négociations et pourparlers de paix officiels, et
les activités de paix menées au niveau informel par les acteurs
non étatiques, par exemple les organisations de défense des
droits des femmes et les organisations de la société civile. Ces
deux types de d'action sont complémentaires et leurs effets se
combinent.30
2.1.1.10. Accords de paix
Documents officiels élaborés à l'issue
des pourparlers entre certains ou l'ensemble des protagonistes du conflit, et
reflétant un accord mutuel, portant sur la violence militaire ayant
entrainé la mort de plus de 25 personnes dans le cadre des combats au
cours d'une année, dans le but de mettre fin à cette
violence31
2.2. REVUE DES VARIABLES DE L'ETUDE
La participation de la femme dans le processus de
consolidation de la paix dans le territoire de Rutshuru est
considéré comme variable dépendante tandis que la
présence physique, dynamisme, approche genre et les contraintes sont des
variables indépendantes.
3.2.1. REVUE DE LA LITTERATURE
2.2.1.1. Théories existantes
D'après la théorie de la métamorphose de
conflit, lorsqu'un conflit a atteint son paroxysme c'est-à-dire stade de
visibilité « conflit ouvert »,
29 Ateliers des savoirs partagés à saint-Camille,
juin 2013.
30 International Alert, la participation des femmes dans les
processus de paix et la prise de décision politique en République
Démocratique, juillet 2012.
31 Christine Bell, texte et contexte : la «
perspective de genre » dans les accords de paix, Université
d'Edimbourg, octobre 2015.
31
le nombre des victimes impliquées de loin ou de
près s'accroit du jour au lendemain et trop souvent ce sont les femmes
et les enfants qui s'y comptent au premier rang. Cette situation devient encore
de plus en plus compliquée quand il s'agit des conflits violents
conduisant aux affrontements : conflits armés, ethniques, sociaux,
etc.
Cependant, étant des potentielles victimes face aux
conflits (armés, ethniques) et autres formes de violences, les femmes
vivant dans des zones à conflit, tentent souvent de s'organiser avec une
marge de manoeuvre pour la plupart de fois limitée, en mettant en place
des mécanismes de défense et de survie pour les femmes qui sont
en pleine zone de conflit(combats) et établissant des stratégies
visant à apporter des réponses appropriées aux efforts de
reconstruction pour celles se trouvant dans des zones post-conflits. Dans tous
les cas, ces efforts semblent être ignorés ou minimisés par
les acteurs (majoritairement des hommes) de ces conflits surtout dans les pays
du tiers-monde tendant à reléguer le rôle de la femme au
second plan dans tout système social c'est-à-dire se limitant
seulement aux fonctions sociobiologiques et économiques: la
reproduction, les travaux ménagers, l'agriculture, etc.
Les compétences diverses, l'ouverture d'esprit et le
sens des responsabilités acquis par les femmes en période de
guerre et de conflit peuvent se révéler extrêmement utiles
pour assurer la sécurité humaine, en contribuant à faire
évoluer les mentalités, à rapprocher les individus et
à favoriser une compréhension des choses et une vision communes,
ce qui ne peut être que profitable aux familles, aux communautés
et aux nations dans toutes les régions du monde. Pourtant, en
règle générale, les politiques ignorent ces femmes et ne
s'adressent qu'aux hommes, oubliant que ce sont les femmes qui ont su
s'organiser à la base, et se parler malgré les
divisions32.
La question de la représentation et du rôle des
femmes dans les situations de post-conflit et de négociation reste
d'actualité malgré une mobilisation importante des associations
et ONG de femmes et les implications des nombreuses institutions.
32 Mehren 2003, cité par Onyejekwe Chineze J.
32
La reconnaissance de la participation des femmes au
développement de la société est encore niée dans
nombreux pays33. Malheureusement, ce constant continue à
persister surtout dans des pays du sud où la femme se bat chaque jour
pour faire valoir ses potentialités ; en plus d'être mère,
femme, elle renferme aussi d'autres potentialités intellectuelles la
plaçant en marge des clichés dont elle est victime. Il est vrai
que toutes les femmes dans cette situation ne sont pas conscientes du
rôle qui est le leur, situation consolidée par certains facteurs
en l'occurrence le niveau d'instruction, la prise de conscience, la culture,
etc. ainsi, elles restent cloîtrées dans l'ignorance et
léthargie entravant l'amélioration de leurs conditions de vie.
La recherche de la paix devrait par nature être une
affaire de tous : hommes et femmes, grands et petits, jeunes et vieux, etc.
Exclure ou ignorer, minimiser la contribution des uns et des autres aux efforts
par exemple de renforcement de la cohabitation pacifique et de la
cohésion sociale pourrait paraitre fatal et peut conduire parfois
à une situation difficilement réversible ou gérable.
Selon M. Cliveti (Présidente de la commission sur
l'égalité des chances pour les femmes et les hommes de
l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe), les femmes sont
enfermées dans un douloureux paradoxe, alors qu'elles sont les
principales victimes civiles des conflits, elles n'ont souvent aucun moyen de
les prévenir, sont exclues des négociations visant à
régler les conflits et sont cantonnées à un rôle
marginal dans le processus de reconstruction et de
réconciliation34. La considérable rétrograde de
la femme par certains hommes (parfois décideurs/leaders) continue
à mettre en mal sa contribution aux efforts dans le processus de
reconstruction et de consolidation de la paix.
Ce combat renferme plusieurs paliers notamment au niveau de la
base, l'intégration des notions portant sur les aspects paritaire
(égalité de sexe) et genre qui rencontrent encore dans certaines
sociétés une résistance que beaucoup qualifierait
d'inouïe ;
33 Liliane Perrin et Miriam Donsimoni : Les femmes
dans les territoires en conflit. Liber Amicorum, op cit.
34 M. Cleveti, cité par Liliane Perrin et
Miriam Donsimoni : Les femmes dans les territoires en conflit.
33
et au niveau institutionnel, l'adoption des lois dans certains
pays facilitant l'égalité de chances entre les hommes et les
femmes dans toute circonstance.
Par ailleurs, certaines femmes surtout en Afrique
subsaharienne s'estiment être incapables face à certains sujets
qu'elles trouvent être du ressort « masculin », ce qui les
place en marge du développement de leurs communautés. Ce
sentiment d'incapacité éprouvé par ces femmes est le
résultat de la divergence de vue qu'ont ces dernières sur leur
rôle dans le processus de paix et de développement de leurs
milieux respectifs.
Ceci parait être est une brèche pour où
passent certains détracteurs des femmes qui n'hésitent pas
à la moindre occasion à les exclure de tout processus de paix.
L'exclusion des femmes du processus de paix et leur absence à la table
de négociations ont souvent entraîné des
conséquences regrettables dans le domaine de la justice sociale, du
développement et de la réconciliation nationale35.
La participation de la femme à tous les niveaux dans le
processus de paix contribue à consolider les dividendes issus de ce
processus car étant consciemment ou inconsciemment la part
entière des artisans de la paix.
La question d'implication des femmes dans la reconstruction
post-conflit est clairement posée dans la résolution 1325 (2000)
du Conseil de Sécurité. Cette résolution a demandé
à tous les intéressés d'incorporer une démarche
soucieuse d'équité entre les sexes dans les efforts de
reconstruction post-conflit et de tenir compte des besoins particuliers des
femmes et des petites filles36. En outre, la volonté et la
détermination de la femme suffisent amplement pour son implication
effective dans le processus de paix mais aussi pour que ses revendications et
lutte de tous les jours soient prises en compte par les instances
concernées.
35 De Siva Burke, E. and al, Engendrer la paix,
réflexion sur le processus de paix au Burundi, cité par
International Alert
36 Professeur Mabiala Mantuba Ngoma, Les femmes et la
reconstruction post-conflit en RDC, Ethnologue, Département des Sciences
Historiques, Université de Kinshasa.
34
Les efforts des femmes pour leur participation effective dans
le processus de reconstruction dans des zones post-conflit et des instances de
prise de décisions à tous les niveaux de la société
doivent converger vers la direction qui facilite la fédération de
leurs idées et philosophies par rapport à leur statut social et
au rôle multidimensionnel qu'elles ont à jouer. Ces efforts
devront bénéficier d'un accompagnement et/ou un appui soutenu de
la part d'autres acteurs concernés par cette problématique:
institutions étatiques, ONG, société civile, etc.
2.2.1.2. Littérature empirique
Un travail de recherche scientifique est entrepris dans la
perspective d'apporter un plus par rapport au sujet traité, ceci se
réalise dans le souci de montrer l'originalité de ce travail par
rapport aux travaux précédents ayant abordé la même
thématique. C'est dans ce cadre que nous présentons quelques
travaux (recherches, rapports, publications, etc.) déjà
réalisés et ayant traité la même thématique
tout essayant de mettre en évidence notre ligne de
démarcation.
GIZ37
Le rapport de travail publié par cette organisation a
porté sur la « promotion de la participation des femmes aux
négociations de paix et aux processus de paix » ; il a poursuivi
comme objectif, le droit de femmes à participer aux négociations
de paix et sur leurs contributions spécifiques aux négociations
et accords de paix. La méthode utilisée dans ce travail a fait
référence à l'utilisation de la boite à outil qui a
été le résultat des deux ateliers internationaux
intitulés « promouvoir la participation des femmes aux
négociations de pais et aux processus politiques après des
conflits violents ». A l'issue de cette étude, les auteurs sont
arrivés au résultat selon lequel « il n'existe pas de
facteur prépondérant capable de garantir la participation
effective de femmes aux négociations et aux processus de paix.
Toutefois, en combinant les enseignements et recommandations
développés (soutien aux structures locales et
régionales,
37 GIZ, Promouvoir la participation des femmes aux
négociations de paix et aux processus de paix, Berlin,
2012.
35
les hommes et les organisations d'hommes susceptibles de
devenir des alliés potentiels pour la promotion de la participation des
femmes et l'égalité de genre doivent être identifiés
et consolidés) il est possible d'accroître le nombre des
participantes et de garantir la mise en oeuvre sensible de genre aux accords de
paix.
Résolution 1325 des NU38
Les membres des NU ont adopté cette résolution
dans le souci d'assurer la pleine participation des femmes aux processus de
paix, y compris la prévention, la gestion et le règlement des
conflits et la reconstruction post-conflit. Elle reconnaît et
réaffirme le rôle joué par les femmes dans la construction
de la paix mais aussi en tant que participantes actives à tous les
stades de la prévention des conflits et du règlement des
différends. Elle fait de la protection des femmes dans les conflits
armés une préoccupation prioritaire de la communauté
internationale, qui leur assigne un rôle central dans la
prévention des conflits, le maintien et la consolidation de la paix.
En 2002, dans le cadre d'une session extraordinaire de suivi,
le Conseil de sécurité a appelé à étudier
plus avant les moyens d'intégrer une démarche soucieuse
d'équité entre les sexes dans le règlement des conflits et
la reconstruction.
Cette résolution présente quelques points saillants
dont voici quelques uns:
- Accroitre la représentation des femmes à tous les
niveaux de prise de décision
- Impliquer les femmes dans les négociations et les
accords de paix
- soutenir les organisations locales de femmes dans leurs
initiatives de paix
- etc.
Comme résultat, il reste encore beaucoup choses
à faire pour la mise en application effective de cette
résolution, notamment un bon nombre des gouvernements tardent ou
trainent les pas pour la mettre en application, mais aussi il se fait sentir la
nécessité de mettre sur pied des comités de suivis
chargés de suivre la mise en application de celle-ci.
38Nations Unies, résolution 1325 du Conseil de
Sécurité de l'ONU sur les femmes, la paix et la
sécurité, 2000.
39 Bureau de l'Envoyé Spécial du
Secrétaire Général des nations unies pour la Région
des Grands-Lacs, cité par la radio Africa N°1 :
Participation des femmes aux processus politiques et de paix dans la
région des Grands-Lacs, Goma/RDC, janv-février 2017.
36
Bureau de l'Envoyé Spécial du
Secrétaire Général des nations unies pour la Région
des Grands Lacs39
Le Bureau de l'Envoyé Spécial du
Secrétaire Général des Nations Unies pour la région
des Grands Lacs a organisé les Journées portes ouvertes sur la
résolution 1325 du Conseil de Sécurité, à Goma, en
République Démocratique du Congo (RDC), du 31 janvier au 2
février 2017, avec le soutien de la Mission des Nations Unies pour la
Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) et
ONU Femmes. L'événement a réuni 30 femmes leaders de cinq
pays de la région des Grands Lacs, à savoir le Burundi, la RDC,
le Rwanda, le Soudan du Sud et l'Ouganda, ainsi que les Ministres et
responsables en charge du Genre des pays concernés, et des
représentants des Nations Unies (ONU), de l'Union africaine (UA) et de
la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs
(CIRGL).
Ces Journées portes ouvertes, organisées dans le
cadre de la Plateforme des Femmes pour l'Accord-cadre pour la Paix, la
Sécurité et la coopération pour la RDC et la région
(Accord-cadre), avaient un triple objectif : (1) renforcer les capacités
des participantes en matière de leadership, de plaidoyer et de
participation aux processus politiques et de paix ; (2) offrir aux femmes
leaders et artisans de la paix une plateforme leur permettant d'échanger
sur leurs expériences, y compris sur les défis qu'elles
rencontrent dans leurs efforts pour promouvoir la paix et la
sécurité dans la région des Grands Lacs ; et (3)
évaluer la mise en oeuvre du pilier "participation" de la
résolution 1325 (2000) de l'ONU dans les pays participant à cet
évènement.
Les deux journées de travaux ont abouti à
l'élaboration des recommandations suivantes à l'intention des
dirigeants des pays et organisations de la région :
Aux signataires de l'Accord-cadre : appuyer
financièrement et techniquement le Forum Régional des Femmes de
la CIRGL et la mise en oeuvre de son plan stratégique 2017-2018, et
garantir la participation des femmes aux réunions du Comité
d'Appui Technique et du Mécanisme Régional de Suivi de
l'Accord-cadre.
37
Aux Ministres en charge du Genre et aux organisations
régionales et internationales : mobiliser et allouer davantage de
ressources techniques et financières en faveur du renforcement des
capacités des femmes pour leur permettre de participer efficacement aux
processus politiques et de paix, y compris dans leurs efforts de
médiation et de plaidoyer.
A l'UA, la CIRGL, SADC et aux Pays signataires de
l`Accord-cadre : oeuvrer en faveur d'une mise en oeuvre effective des
politiques régionales et continentales, notamment le plan d'action
Régional de la Résolution 1325 (2000) du Conseil de
sécurité des Nations Unies, le Protocole de Maputo, la politique
Genre de l'UA, afin d'assurer une participation effective des femmes dans les
processus de médiation, de négociation et de gestion de conflits,
y compris à travers la mise en place d'un mécanisme de suivi et
d'évaluation de ces politiques.
Christine Bell40
Ce rapport présente des données portant sur les
références explicites aux femmes dans les accords de paix conclus
entre le 1er janvier 1990 et le 1er janvier 2015, ces
données indiquent notamment que la référence aux femmes
dans les accords de paix s'accroît au fil du temps, vraisemblablement
sous l'influence en partie des résolutions du Conseil des NU sur les
femmes, la paix et la sécurité ; globalement 18% des accords de
paix font référence aux femmes, ce pourcentage était
néanmoins de 11% avant l'adoption de la résolution 1325 du
Conseil de Sécurité des NU, contre 27% par la suite...
Il utilise une méthodologie dont les données
s'appuient sur une nouvelle collection d'accords de paix et un outil
d'accès aux accords de paix encore en construction. Il a abouti aux
résultats selon lesquels avant l'adoption de la résolution 1325,
le 31 octobre 2000 ; 664 accords de paix avaient été conclus,
dont 73 (soit 11%) contenaient une référence aux femmes.
Après l'adoption de cette résolution et jusqu'au 1er
janvier 2015, 504 accords de paix avaient été conclus dont 138
(soit 27%), avaient fait référence aux femmes.
40 Christine Belle, texte et contexte : la « perspective de
genre » dans les accords de paix, Op cit.
38
La fréquence de référence aux femmes et
aux questions de genre dans les accords de paix augmente au fil du temps ;
cette augmentation s'explique par l'augmentation du nombre d'accords au sein de
certains processus.
De ce qui précède, les travaux ci-haut
présentés se sont en gros focalisés sur la promotion des
mécanismes pouvant faciliter la participation de la femme aux accords et
aux processus de négociation de paix.
Par railleurs, reconnaissons que les efforts o combien
louables sont entrain d'être fournis par les acteurs et institutions
concernés mais beaucoup reste encore à faire pour arriver
à obtenir une participation qualitative des femmes aux processus de
réconciliation et de consolidation de la paix.
Pour ce faire, cette étude tentera à mettre en
exergue l'accroissement de la participation intelligente des femmes aux
processus de réconciliation et consolidation de la paix
c'est-à-dire (comme cela est évoqué ci-haut) une
participation axée sur l'aspect du mérite que ces femmes doivent
mettre en avant, ce qui pourra leur ouvrir les portes du cercle restreint des
preneurs de décisions. Et non se limiter seulement à l'aspect
paritaire (comme cela est repris en choeur par certains gouvernements dans le
monde) et gonfler les rangs des participants à ce genre des travaux sans
réellement apporter ce qu'on attend d'elles.
39
CHAPITRE III. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET
PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE
3.1. Méthodes
3.1.1. L'approche mixte
Cette approche est une combinaison des deux modes. Elle permet
au chercheur de démobiliser aussi bien les avantages du mode quantitatif
que ceux du mode qualitatif. Cette Conduite aide à maitriser le
phénomène dans « toutes » ses dimensions. Les deux
approches ne s'opposent donc pas. Elles se complètent: L'approche
qualitative, par observation, par entretien, par protocoles (etc.) permet de
récolter énormément d'informations. Cependant la
durée d'une enquête qualitative limite son recours à des
sujets de recherche pour lesquelles on dispose de peu d'informations.
L'enquête qualitative sera choisie dans une phase
exploratoire d'un nouveau sujet de recherche. Elle permet de développer
une théorie et relève donc d'un processus inductif.
Cependant ce qui fait la force de l'approche quantitative
(profondeur des entretiens) est source de faiblesses (durée de
l'entretien) : on ne peut interroger qu'une faible partie des individus. La
validité externe de la recherche est questionnable. L'approche
quantitative repose sur un corpus théorique qui permet de poser des
hypothèses.
La phase empirique d'une telle recherche se réalise
souvent en conduisant une enquête par questionnaires. Le questionnaire
permet d'interroger un beaucoup plus grand nombre d'individus. Mais le format
de l'enquête ne permet de recueillir que les informations relatives aux
questions (cours de recherche scientifique).
Les deux approches qualitative et quantitative nous ont permis
de collecter des données fournies par notre population d'enquête
à travers l'observation directe, des entretiens appuyés par un
questionnaire établi à l'avance et des sondages. Elles nous ont
permis de jeter un regard exploratoire et de mener une analyse approfondie tout
en essayant de scruter les facteurs et acteurs concernés par la
thématique traitée.
40
3.2. Techniques
3.2.1. L'observation directe
Le chercheur est présent sur le terrain, observe et
collecte les informations. Ainsi, grâce à cette technique, nous
avons pu rentrer en contact direct avec les faits constituant l'objet de cette
étude et avons palpé du doigt les réalités de notre
population d'enquête sur le terrain.
3.2.2. L'étude documentaire
L'attention est portée sur des documents
(écrits, sonores, visuels, audiovisuels ou des objets). Nous avons
utilisé et fait recours à des nombreux documents (écrits,
sonores, objets, etc) ayant trait à notre sujet d'étude. Ces
éléments nous ont permis de mener une étude comparative
d'une part et de l'autre part, par une approche historique, ils ont permis de
comprendre et de cerner l'ampleur de ce fait social étudié.
3.2.3. L'histoire de vie
C'est un entretien à visée large et plus ou
moins complète. Il permet de raconter une vie. Nous nous sommes servis
de cette technique pour amener l'enquêté à avoir un
aperçu historique du sujet étudié pour afin comprendre le
présent et prévoir l'avenir.
Par cette démarche, l'enquêté a la
possibilité de raconter son expérience par rapport au sujet de
recherche traité et ainsi donner sa contribution en guise de
stratégie (s) et/ou piste(s) de solution sur le phénomène
étudié.
3.2.4. La technique de complément de phrase
Cette épreuve permet au sujet de livrer quelque chose
de lui-même. Nous servant d'une écoute active, cette technique
nous a permis de paraphraser à chaque fois nos enquêtées
quant cela s'avérait nécessaire pour nous rassurer que nous avons
bien compris ce que ces dernières nous donnaient comme information.
Ainsi, nous nous sommes rassurés de la précision de l'information
nous donnée en revenant chaque fois que cela était
nécessaire dans les propos de nos interlocutrices.
41
3.2. 5. Plan de sondage
Ensemble des procédures qui vont définir le mode
de sélection des personnes à interroger. Le plan de sondage est
une réflexion théorique sur la structure de l'échantillon
et les biais à éviter et porte également sur
l'organisation pratique du travail des enquêteurs.
Notre enquête intitulée enquête sur la
participation de la femme dans le processus de réconciliation et de
consolidation de la paix dans le territoire de Rutshuru, de 2010 - 2015.
S'adresse aux femmes de Rutshuru en général et en particulier aux
femmes militantes dans diverses organisations oeuvrant pour la
réconciliation et la consolidation de la paix dans le territoire de
Rutshuru entre 2010 et 2015.
Cette enquête a pour objectif de recueillir les
informations auprès des femmes nous permettant d'apprécier leur
implication ou pas dans le processus de consolidation de la paix et la
réconciliation. Il est certain que de part le chiffres ci haut les
femmes sont sous représentées dans les instances de prise de
décision dans les organisations. Néanmoins cela ne pas
d'amblée une affirmation de leur non implication dans le processus de la
consolidation de la paix et de réconciliation à Rutshuru.
De cet fait notre enquête se fixe cette tâche
d'approcher les concernées afin d'y recevoir des informations valides et
vraie concernant leur place dans le processus dans le territoire de
Rutshuru.
3.2.6. Population d'étude
Considérant le caractère communautaire de la
question de consolidation de la paix et de la réconciliation, notre
population d'étude est constituée des femmes de Rutshuru en 2016.
Mais alors pour une étude qui se veut rationnelle, d'une part et d'autre
part en tant donnée la situation sécuritaire précaire de
notre milieu, le territoire de Rutshuru, notre étude se fixe une
population cible qui est les femmes engagées ou encadrées dans
les organisations. Ainsi nous adressons notre questionnaire à la femme
encadrée dans une organisation militant pour la pacification
conciliation de la paix et la réconciliation à Rutshuru en
2016.
42
3.2.7. Méthode d'enquête
Pour mener à bonne fin notre étude et notre
collecte de données, nous avons utilisé la
méthode de sondage à deux degrés. Au premier
degré on sélectionne les associations sur le
cinquante existantes. Et au deuxième degré on
sélectionne les femmes dans les
associations.
3.2.8. Détermination de la taille des
échantillons
Z N
2 2
(1,96) (0,5) 50
2 2
? ? ? 33,108
10 Au premier niveau (associations)
2
n ? ?
2 2 2
2 2 2
E ( N ? 1) ?
Z ? (0,1) ? 50 ? 1
? (1,96) (0,5)
? ? ?
41
a
2 a =
a a
2 2
avec n=taille de l'echantillon;
=le niveau de confiance d'ou Z de la loi normale pour =5%, Z
1,96;
E= erreur systematique; est fixee par le chercheur
N= taille de la population;
La procédure du tirage des associations est dans l'annexe
numéro 5.
La technique de tirage utilisée est le tirage
aléatoire simple par le logiciel Microsoft Excel
2007.
o- = ecart type. S i celui ci n'est pas
connu des travaux anterieurs alors on le prend a 0,5
? 2 2
20 Taille de l'échantillon pour les femmes
n
Z 2 2
( )
1,96 0,5
?
2 = 96,04
2 0,1 2
= =
De ce qui précède, il ressort de nos calculs que
nous devons interviewer 97 femmes de 34 associations qui travaillent dans la
thématique paix du territoire de Rutshuru de 2010- 2016.
41 Dankit K.Nassiuma: survey sumpling theory and
methods Nairobi university press,Kenya 200
42 Douglas A. LIND at alii : basic stastictics for
business and economics, 5 ed, singapour 2006
43
Néanmoins, un calcul simple nous donne . En somme il
s'agit ici de trois femmes par association ce qui nous fait en
somme .
Cette situation qui nous amené à interviewer 102
femmes raffermie la précision de nos résultats. Comme
épingler ci haut le territoire de Rutshuru est jusqu'à ces jours
une zone instable. L'approche pour sélectionner la femme a
interviewée dans l'association est la méthode de convenance
(convenience method). Il s'agit d'interviewer l'individu disponible et
prêt à nous recevoir.
Pour n'est pas souffrir de la redondance due a l'exception
faite par les femmes membres des associations qui sont dans les instances de
prise de décision. Nous avons décidée dans cette situation
d'interviewer une femme leader dans l'association et deux en dehors du
comité de l'association. Apres le tirage des 50 Associations qui
constituaient notre N, nous avons utilisé la méthode
aléatoire de l'Excel pour sélectionner les 34 associations dont
:
N°
|
ASSOCIATIONS
|
31
|
UICDR
|
4
|
PHDD
|
2
|
BIFERD
|
22
|
GHOVODI
|
32
|
OCB/Bunagana
|
46
|
UFPV
|
16
|
AFEDEKI
|
10
|
SIDEP
|
3
|
CIPSOPA
|
29
|
HOVINA
|
11
|
UJADES
|
33
|
Association Regroupant les Agriculteurs et Eleveurs pour
l'Auto-développement de Rutshuru
|
45
|
SOFRAHARU
|
30
|
JPRD
|
42
|
CEPROIA
|
17
|
PEF
|
44
44
|
Association tujenge
|
27
|
Association des Femmes pour la Santé et la
Maternité
|
15
|
Conseil de Paix et de Développement
|
7
|
Rassemblement des Jeunes pour la Paix et le Progrès
|
24
|
Solidarité Paysanne et actions de développement
SPAD
|
25
|
AFBRD
|
19
|
PACODI
|
21
|
UWASI
|
36
|
OCPI
|
14
|
EPPD
|
9
|
COCODE
|
6
|
COPAP
|
12
|
IDEP
|
8
|
FCD
|
5
|
ACODERP
|
18
|
LSC
|
39
|
OCB/Kabaya
|
3.2.9. Outils de collecte des données
Présentation du questionnaire
Notre questionnaire a cinq partie dont :
1. Identification de l'association à enquêter
2. Identification de la femme à interviewer
3. Participation et implication de la femme
4. Contraintes
5. Stratégies pour la participation et l'implication de
la femme.
Traitement de données
Le dépouillement de notre enquête est faite par
l'assistance par le logiciel SPSS ET EXCEL pour les calculs et la
présentation de résultats sous forme de tableau, graphique,
diagramme.
45
3.3. PRESENTATION DE LA ZONE DE L'ETUDE
Le Territoire de RUTSHURU est une subdivision administrative
de la Province du Nord - Kivu issue du découpage territorial de
l'ancienne Province du Nord - Kivu intervenu en 1988.
3.3.1. Profile physique et démographique
Le territoire de Rutshuru a une superficie de
5289km2, dont 54% est couverte par le Parc National des Virunga et
des réserves naturelles. Ce territoire est géographiquement
limité au nord par le Lac édouard et le territoire de Lubero,
à l'est par l'Ouganda, au sud-est par le Rwanda, à l'ouest par
les territoires de Masisi et de Walikale, et au sud par le territoire de
Nyiragongo.Administrativement, Rutshuru est constituée de deux
chefferies, Bwisha et Bwito, et de la cité de Kiwanja, physiquement
localisée dans la chefferie de Bwisha. La population de Rutshuru est
estimée à 1'500'000 habitants (2013) comprenant des Hutu, Nande,
Hunde, Tutsi, Twa/Mbuti (pygmées),43
toutes considérées comme des communautés
traditionnelles de la chefferie, et des groupes ethniques minoritaires tels que
des Kumu, Nyanga, Bira, et Havu qui sont émigrés d'autres
territoires.44 La population est catholique (40%), protestante
(36%), animiste (36%) et adventiste (8%). 61% de la population savent
écrire et lire des messages simples, 36% ne sont jamais allée
à l'école et 8% ont complété l'école
primaire.
43 Revue Documentaire - Profile territorial du
Rutshuru, Section Affaires Politiques MONUSCO NK, Février 2014 Situation
de l'Administration civile dans le territoire de Rutshuru, Section Civil
Affaire MONSCUO NK, Mai 2014
44 Harvard Humanitarian Institute - Cette
étude présente les résultats d'une évaluation de
base sur la Paix, Justice et reconstruction dans les Kivus et Ituri. Un total
de 5195 adultes sélectionnés au hasard au travers de ces
territoires ont été interviewés pour l'étude entre
Novembre et Décembre 2013.
46
3.3.2. Statistiques démographiques du territoire de
RUTSHURU
Subdivision Administrative
|
Population Congolaise
|
Population étrangère
|
Total Général
|
H
|
F
|
G
|
F
|
Tot.
|
H
|
F
|
G
|
F
|
Tot .
|
Chefferie de BWISHA
|
123389
|
129770
|
246214
|
407739
|
907112
|
1
|
-
|
-
|
7
|
8
|
907.120
|
CHEFFERIE DE
BWITO
|
92395
|
110214
|
200013
|
215224
|
617846
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
617846
|
Agglomération de Kiwanja
|
10431
|
11223
|
20543
|
35353
|
7750
|
10
|
10
|
7
|
7
|
34
|
77.584
|
Total Territoire
|
226215
|
251207
|
466770
|
658316
|
1602508
|
11
|
10
|
7
|
7
|
42
|
1.602.550
|
Rapport annuel de l'administration du territoire de Rutshuru
exercice 2015 Source : Bureau du territoire de Rutshsuru.
Il y a eu de notre part une démarche ou un effort
délibéré d'interviewer des leaders d'opinion qui ont un
rôle potentiel dans le processus de la réconciliation et plus
spécialement en ce qui concerne le rôle de la femme dans le
processus de consolidation de la paix et la réconciliation ; l'objectif
étant d'avoir une idée sur la participation, leur
expérience , d'évaluer les meilleurs pratiques et des
récits de succès chez les femmes.
47
CHAPITRE IV. PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION
DES DONNEES
3.4.1. Traitement des données
Graphique n°1. Répartition des
associations par année de création
Fréquences
|
|
|
95
|
|
|
|
32 33
|
|
|
|
16
|
|
|
|
|
|
|
7
|
7
|
|
|
|
|
|
|
|
1991-1996
|
1996-2001
|
2001-2006
|
2006-2011 2011-2016 Total
|
Année
L'intervalle 1991-2016 correspond au boum d'associations et/ou
organisations plus particulièrement les associations féminines et
ayant comme domaine d'intervention la consolidation de la paix dans cette zone.
Cette situation s'explique d'une part, par le fait que durant ces deux
décennies la problématique des conflits, tensions et violences
(entre communautés et/ou groupes armés) dans cette zone ; avait
atteint son paroxysme avec un passif teinté des conséquences
désastreuses en l'occurrence des meurtres, des déplacements
massifs des populations à l'intérieur comme à
l'extérieur du pays, des famines et autres formes de souffrances dont
ses populations furent victimes.
D'autre part, cette période correspond au début
de la lutte menée par les activistes de la paix pour l'éveil des
consciences sur la problématique « droits de la femme, la
parité et le genre ».
Par ailleurs, cela est la conséquence directe de la
recrudescence des conflits (ethniques, armés) et apparition des certains
groupes armés et rebellions (CNDP, M23) dans cette zone occasionnant des
conséquences humanitaires incommensurables.
48
En outre, cette situation est aussi liée à
l'engagement significatif des certains acteurs de la société
civile dans la lutte pour la promotion des droits et la défense de la
femme face aux nombreuses violations de ses droits auxquelles elle était
soumise et la léthargie dont a longtemps fait montre l'Etat congolais
face à cette question.
Graphique n°2. Répartition des
associations selon le sexe de dirigeants
Total Masculin Feminin Missing
|
|
Fréquence
|
0 20 40 60 80 100 120
Le graphique ci-haut indiquent que 43 femmes soit 39.4% sur
les 109 interrogées dirigent (coordonnent) leurs associations contre 63
hommes soit 57.8% qui dirigent les associations de nature féminine.
La lecture de ces données indiquent clairement la
situation sur le plan managérial des associations des femmes dans la
zone. Avoir un effectif plus important d'hommes qui dirigent les associations
sensées être féminines, ouvre le débat sur la
capacité des femmes de cette zone à prendre en main leur destin
à travers la gestion, direction et coordination de leurs
associations.
Ces résultats ramènent un certains nombres des
chercheurs dans la zone à spéculer sur la capacité d'un
bon nombre des femmes à assumer certains postes de
responsabilité, entre autres : la confiance en soi, le niveau
d'instruction, l'attachement aux us et coutumes (barrières culturelles),
la religion (croyances occultes), etc.
49
En se référant toujours à ces
résultats, un autre aspect important transparait, celui de la remise en
cause des capacités managériales d'une partie de ces femmes, qui
nécessite la mise en place des mesures d'accompagnement pour booster les
énergies de celles qui présentent des signaux de
potentialités probables.
Graphique n°3. Répartition des
enquêtées par chefferie d'origine
100%
Bwisha Bwito Total
Chefferie
Pourcentage
0.9%
25.7%
73.4%
Les femmes des deux chefferies du territoire de Rutshuru ont
été concernées par ce travail dont la chefferie de Bwito
et celle de Bwisha. 28 femmes soit 25.7% représentant les associations
féminines de la chefferie de Bwito ont été
interrogées contre 80 soit 73.4% des femmes interrogées et
représentant les associations féminines de Bwisha.
Cet énorme écart entre d'une part les effectifs
des femmes contactées et interrogées dans ces deux chefferies du
territoire de Rutshuru traduit les résultats des deux situations :
premièrement, le contexte sécuritaire : la situation
sécuritaire a été beaucoup plus volatile (instable) dans
les sites concernés par cette étude, surtout les sites se
trouvant dans la chefferie de Bwito où pendant la période de ces
enquêtes on enregistrait des nombreux cas d'affrontements entre
l'armée régulière et des groupes armés et/ou les
affrontements entre les groupes armés rivaux mais aussi les exactions
commises par les membres de ces groupes armés.
Mean
Median
Mode
Minimum
Maximum
N
Valid
Missing
102
7
34.14
33.00
28
19
64
Sur les données valides de 109 femmes
interrogées, l'âge maximum des femmes interrogées a
été de 64 ans contre 19 ans comme l'âge des femmes les
moins âgées.
50
Cette situation a occasionné des déplacements
massifs des populations, situation qui a été à la base de
ce faible taux de participation des femmes beaucoup plus pour cette chefferie.
En second lieu, il s'est remarqué la méfiance d'un bon nombre des
femmes membres des associations féminines vis-à-vis des
enquêteurs et dont le mobil n'a pas été
véritablement exprimé.
60 50 40 30 20 10 0
|
|
|
|
|
Series1
|
Célibataire Divorcée Mariée Veuve
Graphique n°4. Etat matrimonial des
enquêtées
Parmi les répondantes contactées et
interrogées, 54 soit 49.5% ont déclaré être
mariées ; 6 soit 5.5% des divorcées ; contre 10.1% des veuves et
28.4% des célibataires.
Tableau n°5. Age des
enquêtées
Parmi les femmes membres activistes de la paix
interrogées dans tous les sites, 12 soit 11% sont cultivatrices contre
6.4% des commerçantes,
51
Tableau n°6. Répartition des
enquêtées par niveau d'étude
|
Niveau d'études
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
|
|
20
|
18.3
|
Primaire
|
4
|
3.7
|
Secondaire
|
56
|
51.4
|
Supérieur et universitaire
|
29
|
26.6
|
Total
|
109
|
100.0
|
Sur les 109 femmes interviewées, 4 soit 3.7% ont
atteint le niveau de l'école primaire contre 29 soit 26.6% qui ont
atteint le niveau supérieur et universitaire. Par ailleurs, 56 soit
51.4% de ces femmes ont atteint le niveau secondaire. En scrutant ces
résultats, il se remarque que le niveau d'étude des femmes qui
interviennent dans ces associations reste moyennement apprécié
c'est-à-dire qu'elles ont un niveau d'étude relativement moyen
(soit le niveau d'études secondaire).
Tableau n°7. Professions des
répondantes
Profession
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
|
|
78
|
71.6
|
Agent de l'Etat
|
1
|
.9
|
Agent de santé
|
1
|
.9
|
Juriste
|
1
|
.9
|
Commerçante
|
7
|
6.4
|
Ouvrière
|
1
|
.9
|
Agent de développement
|
1
|
.9
|
Couturière
|
1
|
.9
|
Cultivatrice
|
12
|
11.0
|
Ménagère
|
1
|
.9
|
Enseignante
|
4
|
3.7
|
Etudiante
|
1
|
.9
|
Total
|
109
|
100.0
|
52
3.7% des enseignantes et le reste soit 0.9% sont soit agent de
l'état, agent de développement, ouvrière, agent de
santé, étudiante, couturière, ménagère et
juriste. D'après ces résultats, le gros des activistes
féminines de la paix se retrouvent dans la catégorie des
cultivatrices, ce qui signifie qu'une attention particulière devrait
être accordée à ces femmes car occupant la plus grande
proportion par rapport à d'autres secteurs de la vie dans cette zone qui
est en grande partie rurale.
53
Tableau n°9. Répartition des
enquêtées selon le poste occupé dans
l'association
Poste
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
|
|
12
|
11.0
|
Administratice financière
|
1
|
.9
|
Animatrice
|
6
|
5.5
|
Assistante psychosociale
|
1
|
.9
|
Chargée de plaidoyer
|
1
|
.9
|
Caissière
|
4
|
3.7
|
Chargé de VSBG
|
1
|
.9
|
Chef d'antenne
|
1
|
.9
|
Comptable
|
3
|
2.8
|
Conseillère
|
9
|
8.3
|
Coordinatrice
|
18
|
16.5
|
Coordinatrice adjointe
|
1
|
.9
|
Cuisinière
|
1
|
.9
|
Evaluatrice
|
1
|
.9
|
Formatrice
|
1
|
.9
|
Chargée d'hygiène
|
1
|
.9
|
Médiatrice
|
3
|
2.8
|
Membre
|
26
|
23.9
|
Monitrice
|
1
|
.9
|
Point focal
|
2
|
1.8
|
Présidente
|
3
|
2.8
|
Réceptionniste
|
1
|
.9
|
Secrétaire
|
5
|
4.6
|
Sensibilisatrice
|
1
|
.9
|
Agent sociale
|
1
|
.9
|
Trésorière
|
1
|
.9
|
Vice-Présidente
|
3
|
2.8
|
Total
|
109
|
100.0
|
Au vu de ces résultats, il s'observe un constat selon
lequel 26 femmes interrogées soit 23.9% sont des simples membres des
associations; contre 16.5% d'autres qui occupent le poste de coordinatrice ;
8.3% autres sont commises au poste de conseillère ; 5.5% jouent le
rôle d'animatrice, 4.6% sont affectées au poste de
secrétaire ; 3.7% occupent le poste de caissière ; 2.8% ont
à leur charge le poste de médiatrice, présidente du
conseil
Une portion des répondantes interrogées soit
4.6% ont déjà totalisé 1 an au service de leurs
associations contre celles qui ont totalisé successivement 2 et 3 ans
soit 20.2% ; 6,7%.
54
d'administration et vice-présidente du conseil
d'administration, et 1.8% occupent le poste de Point focal. Par ailleurs, 0.9%
des femmes ont été aussi interrogées et affirment assumer
le reste des postes notamment assistante psychosociale, chargée
d'hygiène, réceptionniste, etc.
Il est à noter que la plus large proportion des femmes
interviewées soit 23.9% se retrouvent dans la tranche des femmes n'ayant
presque pas du tout de responsabilité dans leurs organisations contre
16.5% des femmes qui ont à leur charge des postes de
responsabilité. Cette situation peut conduire à la frustration de
certaines membres, car ne se sentant pas vraiment
concernées/impliquées directement dans la vie (activités)
de l'association en dépit du fait que tout le monde ne peut pas occuper
tous les postes surtout ceux de responsabilité.
Tableau n°10. Ancienneté des
répondantes dans les associations
Ancienneté (Année)
|
Frequency
|
Percent
|
Valid
|
1
|
5
|
4.6
|
2
|
22
|
20.2
|
3
|
22
|
20.2
|
4
|
18
|
16.5
|
5
|
13
|
11.9
|
6
|
5
|
4.6
|
7
|
5
|
4.6
|
8
|
6
|
5.5
|
9
|
2
|
1.8
|
10
|
2
|
1.8
|
15
|
1
|
.9
|
16
|
5
|
4.6
|
19
|
2
|
1.8
|
Total
|
108
|
99.1
|
Missing
|
System
|
1
|
.9
|
Total
|
109
|
100.0
|
Lors de l'organisation des marches contre la violence, 77.1%
des femmes interrogées ont témoigné y avoir
déjà pris part, contre 22% qui ont affirmé n'avoir pas
encore participé à une
55
Par ailleurs, 4.6% ont déjà
réalisé 16 ans au service de leurs associations, par rapport
à 2 autres soit 1.8% qui ont réalisé 19 ans. De ces
résultats, aucune femme interrogée n'a réalisé plus
de 20 ans d'ancienneté dans la lutte quotidienne pour la consolidation
de la paix dans leurs contrées respectives.
Tableau n°11. Participation des
répondantes à une formation ou séminaire sur la
paix
Participation
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
|
Non
|
5
|
4.6
|
oui
|
104
|
95.4
|
Total
|
109
|
100.0
|
104 femmes sur 109 soit 95.4% des femmes membres des
associations interrogées ont affirmé avoir participé aux
diverses séances de renforcement de leurs capacités
principalement en « consolidation de la paix », contre 4.6% d'autres
femmes membres des associations déclarant n'avoir pas encore
participé à une quelconque séance de renforcement de leurs
capacités en « consolidation de la paix ».
Ces femmes ont témoigné n'avoir pas encore eu
d'opportunité pour participer à une séance de renforcement
de leurs capacités par rapport aux thématiques liées
à la paix, en dépit de leur manifestation d'intérêt
quant à ce. Elles ont renchéri en disant que cette situation
serait due à plusieurs facteurs en l'occurrence l'amateurisme
caractérisant certains dirigeants (es) de leurs associations respectives
et parfois, l'inadéquation constatée entre leurs horaires de
travail avec ceux de leurs associations, etc.
Tableau n°12. Participation aux
marches contre la violence
Participation
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
|
|
1
|
.9
|
Non
|
24
|
22.0
|
Oui
|
84
|
77.1
|
Total
|
109
|
100.0
|
56
quelconque marche contre la violence. La marche pacifique est
l'une des nombreuses méthodes de revendication non violente des droits,
sur ce, elle requiert une motivation immatérielle c'est-à-dire la
sensibilisation/conscientisation par rapport à une question bien
déterminée et constituant le centre d'intérêt d'un
certain groupe des personnes bien identifié.
La participation à une marche contre la violence
devrait faire l'objet d'une préparation minutieuse de la part des
organisateurs pour que le groupe pour qui cela est destiné, comprenne
tout d'abord son mobil et par la suite puisse s'en approprier. De l'autre
côté, un certain nombre des facteurs limitants peuvent être
abordés, mettant en évidence certains faits qui sont de nature
à entraver la participation à une manifestation (pacifique)
quelle que soit sa nature : la brutalité des forces de l'ordre, les us
et coutumes, communication moins élaborée, etc.
Tableau n°13. Organisation de
formation de restitution sur la paix
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
|
4
|
3.7
|
Nom
|
6
|
5.5
|
Oui
|
99
|
90.8
|
Total
|
109
|
100.0
|
90.8% des associations interrogées ont
déclaré organiser des séances de restitution sur leur
domaine d'intervention la « paix », contre 5.5% d'autres associations
intervenant dans la « paix », déclarant n'avoir pas encore
organisé une quelconque séance de restitution sur la « paix
», bien qu'étant leur domaine d'intervention. La restitution tient
lieu de la redevabilité, faire la restitution dépend de la
manière dont cela est prévu (perçu) selon les dispositions
et/ou les textes juridiques régissant l'association, à cela
viennent se greffer la disponibilité des moyens matériels et
financiers pour y parvenir.
57
Tableau n°14. Participation à la
formation sur la paix
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
|
|
7
|
6.4
|
La Coordination
|
7
|
6.4
|
Ceux qui savent lire et écrire, disponibles
|
1
|
.9
|
Les membres de la
communauté du coordinateur /de la coordinatrice
|
18
|
16.5
|
Choisis par la coordination
|
1
|
.9
|
Ceux qui sont disponibles
|
5
|
4.6
|
Les anciennes membres dans l'organisation
|
4
|
3.7
|
Tous les membres de
l'organisation
|
4
|
3.7
|
Uniquement les femmes de l'organisation
|
1
|
.9
|
Femmes de responsables
|
1
|
.9
|
Uniquement les hommes
|
5
|
4.6
|
Seuls les hommes et femmes qui savent lire et écrire
|
1
|
.9
|
Je ne sais pas
|
1
|
.9
|
Les femmes de l'association avec les autres femmes non membres de
l'association
|
48
|
44.0
|
Toutes les femmes de
l'association
|
5
|
4.6
|
Total
|
109
|
100.0
|
|
|
|
|
Comme indique les résultats de ce tableau, 5 femmes sur
109 soit 4.6% des femmes enquêtées déclarent que ce sont
toutes les femmes de leurs associations qui participent aux formations sur la
paix, contre 18 soit 16.5% toujours de ces enquêtées qui affirment
plutôt que ce sont les membres de la communauté du coordinateur ou
de la coordinatrice qui participent aux formations. Néanmoins, 0.9% des
enquêtées dit ne pas être au courant sur la qualité
ou l'identité des gens qui participent aux différentes
séances de formation au sein de
Aucune femme qui a atteint le niveau d'études primaire
parmi les femmes interviewées n'a été associée
à une quelconque séance de résolution de conflits, ainsi
que 4 du niveau
58
leurs associations, contre 44% qui déclarent que ce sont
plutôt les femmes membres de l'association avec les autres femmes non
membres qui participent aux formations.
Etablir la nature de la personne qui doit participer ou non
à une séance de renforcement de capacités relève
des dispositions réglementaires régissant l'association, y
déroger serait une entorse et la viabilité de l'association devra
en pâtir d'une manière ou d'une autre.
Tableau n°15. Le fait d'être associé
à la résolution de conflits
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
|
|
4
|
3.7
|
Non
|
8
|
7.3
|
Oui
|
97
|
89.0
|
Total
|
109
|
100.0
|
Ces résultats renseignent que 8 soit 7.3% des femmes
membres des associations n'ont pas encore été associées
à la séance de résolution des conflits, contre 89%
toujours de ces femmes qui affirment avoir été associées
à la séance de résolution des conflits.
Ce qui revient à dire qu'un bonne partie de ces femmes
connaissent déjà la manière dont se déroule une
séance de résolution des conflits quelles que soit les
qualités, les capacités et les compétences des
médiateurs y impliqués.
Tableau n°16. Le fait d'être associée
à la résolution de conflits par rapport au niveau
d'études
|
|
Niveau d'études
|
|
|
|
|
Supérieur et
|
|
|
|
Primaire
|
universitaire
|
Secondaire
|
Total
|
|
1
|
0
|
2
|
1
|
4
|
Non
|
3
|
0
|
1
|
4
|
8
|
Oui
|
16
|
4
|
26
|
51
|
97
|
Total
|
20
|
4
|
29
|
56
|
109
|
59
secondaire et 1 du niveau supérieur et universitaire.
Par contre, 4 femmes ayant atteint le niveau d'études primaire ont
affirmé avoir été associées à la
séance de résolution des conflits, contre 26 femmes qui ont
atteint le niveau supérieur et universitaire, ainsi que 51 femmes qui
ont atteint le niveau d'études secondaire. Ici, aussi les femmes ayant
atteint le niveau secondaire se démarquent par rapport aux autres
catégories avec un effectif plus élevé que le reste du
groupe.
Tableau n°17. Qualité pour
assister à la séance de résolution de conflit
Qualité
|
Fréquence
|
pourcentage
|
|
|
19
|
17.4
|
AUTRE
|
1
|
.9
|
CONSEILLERE
|
32
|
29.4
|
FEMME SAGE
|
1
|
.9
|
LEADER
|
3
|
2.8
|
Modératrice
|
9
|
8.3
|
Modératrice conseillère
|
7
|
6.4
|
MEDIATRICE
|
8
|
7.3
|
MEMBRE
|
3
|
2.8
|
Observateur
|
11
|
10.1
|
PARTICIPANT
|
1
|
.9
|
RAPPORTEUR
|
3
|
2.8
|
SUIVI DE RESOLUITION
|
1
|
.9
|
Témoin
|
10
|
9.2
|
Total
|
109
|
100.0
|
Un bon nombre des femmes interrogées ont
participé à la séance de résolution des conflits
comme conseillère soit 29.4% ; contre 0.9% des femmes qui y ont
participé en tant que soit « femme sage, participante ou membre du
comité de suivi des recommandations ». Par ailleurs, 10.1% de ces
femmes déclarent avoir participé à cette séance
comme « observateur » ; 2.8% d'autres femmes y ont participé
comme soit « rapporteur, membre ou leader ». De l'autre
côté, 8.3% de ces dernières affirment y avoir
participé à titre de « modératrice » ; contre
6.4% qui témoignent y avoir participé en tant que «
modératrice conseillère » ; et en dernier lieu, d'autres
soit 7.3% affirment prendre part à cette séance comme «
médiatrice ».
60
Il revient de constater de par ces résultats le
degré d'importance du rôle de la femme dans le processus de
résolution et transformation des conflits dans cette zone. Faire partie
du cercle des décideurs confère à une personne une
certaine considération, un certain poids social/respect vis-à-vis
de ses pairs, par conséquent cela génère des
retombées positives sur la confiance et l'estime de soi.
Tableau n°18. Considération de
sa qualité pour assister à la résolution de conflit par
rapport au Niveau d'études
|
|
Niveau d'études
|
Total
|
|
|
Primaire
|
Supérieur et
universitaire
|
Secondaire
|
|
|
8
|
1
|
4
|
6
|
19
|
AUTRE
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
CONSEILLERE
|
4
|
1
|
11
|
16
|
32
|
FEMMESAGE
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
LEADER
|
0
|
0
|
0
|
3
|
3
|
Modératrice
|
1
|
0
|
3
|
5
|
9
|
Modératrice conseillère
|
5
|
0
|
1
|
1
|
7
|
Médiatrice
|
0
|
0
|
1
|
7
|
8
|
Membre
|
0
|
2
|
0
|
1
|
3
|
Observateur
|
1
|
0
|
3
|
7
|
11
|
Participant
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
Rapporteur
|
0
|
0
|
3
|
0
|
3
|
Suivi de résolution
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
Témoin
|
1
|
0
|
3
|
6
|
10
|
Total
|
20
|
4
|
29
|
56
|
109
|
7 femmes interrogées et jouant le rôle de «
observateur » affirment avoir participé dans la séance de
résolution de conflits avec un niveau d'études secondaire; 6 avec
le niveau de supérieur et universitaire et aucune de niveau primaire ;
par contre, 16 autres femmes et
61
jouant le rôle de « conseillère »
déclarent y avoir participé avec un niveau d'études
secondaire, 11 avec un niveau supérieur et universitaire et 1 avec un
niveau d'études primaire. Se référant aux données
des tableaux ci-haut développés, le niveau d'études
secondaire bat encore une nouvelle fois le record comparativement à
d'autres niveaux d'études.
Tableau n°19. Le fait de n'avoir pas
été associée à la résolution de
conflits
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
|
102
|
93.6
|
Jamais vu
|
1
|
.9
|
Je ne sais pas
|
1
|
.9
|
Manque de temps
|
1
|
.9
|
Non invité
|
1
|
.9
|
Pas concernée
|
1
|
.9
|
Pas motivée
|
1
|
.9
|
Traumatisée
|
1
|
.9
|
Total
|
109
|
100.0
|
Une seule proportion transparait de ce tableau soit 0.9% des
répondantes interrogées disent soit n'avoir jamais vu quelqu'un
pour les y intéresser, soit elles ne se sentent pas concernées,
soit elles n'ont pas le temps, soit elles ne sont pas invitées, soit
elles ne sont pas motivées, soit encore elles se sentent
traumatisées pour prendre part à ce genre d'assises.
En dépit de cette faible proportion mise en relief, il
revient aux chercheurs de creuser pour arriver à connaitre les
véritables motivations qui peuvent paraitre pour des entraves devant ces
femmes interrogées pour qu'elles ne soient pas associées à
une quelconque séance de résolution des conflits dans leurs
communautés respectives.
62
Tableau n°20. Echange sur la cohabitation
pacifique au sein de la famille selon le niveau d'études
|
|
Niveau d'études
|
Total
|
|
|
|
Primaire
|
Supérieur et
universitaire
|
Secondaire
|
|
Non
|
1
|
0
|
1
|
2
|
4
|
Oui
|
19
|
4
|
28
|
54
|
105
|
Total
|
20
|
4
|
29
|
56
|
109
|
54 femmes interviewées et ayant atteint le niveau
d'études secondaire ; 28 ayant atteint le niveau supérieur et
universitaire et 4 du niveau primaire témoignent partager avec les
membres de leurs familles des notions portant sur la « cohabitation
pacifique » ;
contre 2 femmes du niveau secondaire ; 1 du niveau
supérieur et universitaire et aucune du niveau primaire déclarent
ne pas parler de la « cohabitation pacifique » au sein de leurs
familles respectives. Au regard de ce tableau, il s'observe qu'une bonne partie
de ces femmes membres des associations fournissent un effort pour tenter de
partager, discuter, débattre avec les membres de leurs familles sur les
matières portant sur la cohabitation pacifique dans leur zone.
Le développement des nouvelles stratégies par
les autres acteurs impliqués dans ce secteur pourra être
perçu comme un nouveau souffle dont a besoin cette aura dont font montre
ces femmes.
63
Tableau n°21. La qualité de l'interlocuteur
selon le niveau d'études
|
|
Niveau d'études
|
Total
|
|
|
Primaire
|
Supérieur et
universitaire
|
Secondaire
|
|
6
|
0
|
5
|
10
|
21
|
Epoux
|
1
|
0
|
1
|
1
|
3
|
Epoux et Enfants
|
0
|
0
|
5
|
3
|
8
|
Epoux, enfants, Parents
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
Enfants
|
3
|
1
|
0
|
5
|
9
|
Enfant, parents
|
1
|
0
|
5
|
4
|
10
|
Epoux, Parents
|
3
|
0
|
0
|
1
|
4
|
Parents
|
2
|
0
|
3
|
5
|
10
|
Tous
|
4
|
3
|
10
|
26
|
43
|
Total
|
20
|
4
|
29
|
56
|
109
|
10 femmes interrogées du niveau d'études
secondaire, 5 du niveau supérieur et universitaire affirment en parler
avec leurs époux ; contre 1 du niveau secondaire, 1 du niveau
supérieur et universitaire déclarent en débattre avec
plutôt leurs époux et enfants. Néanmoins, 26 femmes ayant
atteint le niveau secondaire, 10 le niveau supérieur et universitaire, 3
le niveau primaire déclarent en partager avec tous ; contre 5 ayant le
niveau secondaire, 1 le niveau primaire qui disent en parler avec les enfants
uniquement.
La part importante des femmes interrogées et ayant un
niveau d'étude plus avancé affirment partager, débattre ce
sujet avec tout le monde dans leurs familles c'est-à-dire époux,
enfants et parents. Pour arriver à parler avec les catégories des
personnes ci-haut présentées, la femme est sensée
être tout d'abord informée/capacitée en la matière
pour être en possession des arguments convaincants et susceptibles de
changer la perception (erronée) des uns et des autres sur ce sujet.
64
Tableau n°22. La manière d'aborder
ce sujet avec les petits enfants selon le niveau d'études
|
|
Niveau d'études
|
Total
|
|
|
Primaire
|
Supérieur et
universitaire
|
Secondaire
|
|
|
0
|
0
|
3
|
5
|
8
|
AUTRE
|
1
|
0
|
0
|
1
|
2
|
CINEMA
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
Contes et légendes
|
5
|
0
|
7
|
26
|
38
|
Contes et légendes,
conséquences de la violence
|
0
|
0
|
0
|
2
|
2
|
Conséquences de la violence
|
9
|
1
|
4
|
4
|
18
|
Exemples de non violences
|
4
|
3
|
15
|
16
|
38
|
Exemples de la non violence, contes et légendes
|
1
|
0
|
0
|
1
|
2
|
Total
|
20
|
4
|
29
|
56
|
109
|
1 femme du niveau d'études secondaire, déclare
aborder ce sujet avec les petits enfants à travers le cinéma ;
alors que 26 autres du niveau secondaire, 7 du niveau supérieur et
universitaire déclarent l'aborder à l'aide des contes et
légendes. Par contre, 4 femmes ayant le niveau d'étude
secondaire, 4 ayant le niveau supérieur et universitaire, 1 ayant le
niveau primaire préfèrent aborder ce sujet avec les petits
enfants par l'entremise des conséquences issues de la violence ; 1 femme
ayant le d'étude secondaire déclare partager ce sujet avec les
petits enfants à travers les exemples de la non violence, contes et
légendes ;
de l'autre côté, 2 femmes avec un niveau
d'études secondaire disent aborder ce sujet avec les petits enfants en
faisant recours aux contes, légendes et conséquences de la
violence.
De ce qui précède, il apparait que l'approche la
plus utilisée par ces femmes (du niveau secondaire en l'occurrence) pour
partager ce sujet avec les petits enfants est celle qui porte sur les contes et
les légendes, ceci se justifierait premièrement par la place que
les sociétés africaines en général accordent aux
contes et légendes dans leur vécu quotidien et
deuxièmement par le fait que aborder ce sujet avec les petits enfants
n'est pas du tout aisé
65
compte tenu de sa délicatesse mais aussi du niveau de
compréhension/d'appréciation de ces enfants qui plus est, un
facteur primordial à considérer quant à ce.
Tableau n°23. La manière d'aborder ce
sujet avec les grands enfants (fille ou garçon) selon le niveau
d'études
|
|
Niveau d'études
|
Total
|
|
|
Primaire
|
Supérieur et
universitaire
|
Secondaire
|
|
|
4
|
0
|
4
|
4
|
12
|
Autres
|
1
|
0
|
0
|
1
|
2
|
Chanson
|
1
|
2
|
2
|
3
|
8
|
Chanson et conséquence de la violence
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
Chanson et exemple de la non violence
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
Conséquence de la violence
|
10
|
1
|
18
|
35
|
64
|
Conséquence de la violence,
exemple de la non violence
|
0
|
0
|
1
|
3
|
4
|
Exemple de la non violence
|
4
|
1
|
3
|
9
|
17
|
Total
|
20
|
4
|
29
|
56
|
109
|
Les femmes ayant atteint le niveau d'études secondaire
soit 35, 18 du niveau supérieur et universitaire et 1 du niveau
primaire, déclarent aborder ce sujet avec les grands enfants par des
récits décrivant les conséquences de la violence ;
d'autres encore ayant atteint le niveau secondaire soit 9, 3 du niveau
supérieur et universitaire et 1 du niveau primaire, affirment
débattre ce sujet avec ces grands enfants à travers des exemples
de la non violence.
Tandis que 2 femmes du niveau primaire, 2 du niveau
supérieur et universitaire et 3 du niveau secondaire disent l'aborder
avec ces grands enfants par la chanson. Aborder ce sujet avec les grands
enfants parait relativement aisé qu'avec les jeunes enfants car, ces
derniers ont un niveau d'appréhension/appréciation plus
avancé que celui des jeunes enfants,
66
mais en réalisé il peut sembler aussi
délicat d'aborder ce sujet avec les jeunes qui vivent en marge des
réalités de leurs contrées ou carrément qui ne se
sentent pas vraiment concernés d'une manière d'une autre par ce
qui se passe dans leurs milieux.
Le choix d'un bon nombre de ces femmes (quel que soit leur
niveau d'instruction) d'opter pour l'approche des histoires reprenant les
conséquences bien entendu néfastes de la violence renseigne sur
un certain nombre des choses par rapport à ce qui vient d'être
susmentionné.
Tableau n°24. Echange aisé avec le
conjoint selon le niveau d'études
|
|
Niveau d'études
|
Total
|
|
|
Primaire
|
Supérieur et
universitaire
|
Secondaire
|
|
Non
|
8
|
1
|
14
|
23
|
46
|
Oui
|
12
|
3
|
15
|
33
|
63
|
Total
|
20
|
4
|
29
|
56
|
109
|
33 femmes du niveau secondaire, 15 du niveau supérieur
et universitaire et 3 du niveau primaire, affirment en parler avec leurs
époux de manière aisée ; tandis que 1 femme du niveau
d'études primaires, 14 du niveau supérieur et universitaire et 23
du niveau secondaire, disent au contraire ne pas en parler avec leurs
époux de manière aisée.
Le fait pour ces femmes qui en parlent aisément avec
leurs époux relève de plusieurs facteurs notamment, la perception
qu'elles ont par rapport à la sensibilité de ce sujet, leur souci
de jouer pleinement leur rôle d'artisan de la paix tout en sachant que la
famille est la cellule de base de toute stabilité dans la vie d'un
homme, faire participer les siens dans le processus de la recherche et
consolidation de la paix, chercher à savoir si l'on partage la
même perception ou si les idées convergents dans la même
direction sur ce sujet avec son conjoint, etc. Par ailleurs, pour celles qui
affirment ne pas en parler aisément avec leurs époux, il y a
lieur d'avancer d'autres facteurs dépendants ou indépendants tels
que :
67
Facteurs dépendants : les us et coutumes, la non
maîtrise de la quintessence de la problématique (quel que soit son
niveau d'instruction), le fait de ne pas se sentir concernée par cette
problématique, le fait de ne trouver aucun intérêt
(personnel) par rapport à ce qui se passe, la relation entre les deux
époux, la volonté/motivation d'en parler, etc.
Facteurs indépendants : Ne pas être
impliquée totalement dans le processus de recherche de la paix,
communication défectueuse (canaux de communication très peu
élaborés : sensibilisation), etc.
68
Parmi les femmes interrogées, 43.1% d'entre elle
déclarent faire leur restitution auprès des membres de
l'église ; contre 0.9% qui disent faire leur restitution aux membres de
l'asbl et
Tableau n°25. La destination de la
restitution des formations et réunions concernant la paix?
|
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage valide
|
|
|
8
|
7.3
|
7.3
|
7.3
|
Amis
|
4
|
3.7
|
3.7
|
11.0
|
Ami et famille
|
1
|
.9
|
.9
|
11.9
|
Ami,Famille,Membre de
l'église
|
2
|
1.8
|
1.8
|
13.8
|
Ami, membre de l'ASBL
|
1
|
.9
|
.9
|
14.7
|
Ami, membre de l'église
|
2
|
1.8
|
1.8
|
16.5
|
Autres
|
1
|
.9
|
.9
|
17.4
|
Famille
|
9
|
8.3
|
8.3
|
25.7
|
Famille,membres de l'ASBL
|
6
|
5.5
|
5.5
|
31.2
|
Famille, membre de ASBL,
Membre de l'église
|
1
|
.9
|
.9
|
32.1
|
FAmille,membre de l'ASBL,
membres de l'église,Autres
|
3
|
2.8
|
2.8
|
34.9
|
membres de l'ASBL
|
6
|
5.5
|
5.5
|
40.4
|
membres de l'église
|
47
|
43.1
|
43.1
|
83.5
|
Membre de l'ASBL, Amis
|
1
|
.9
|
.9
|
84.4
|
Membres de l'ASBL ET
ASSOCIATION DE FEMMES
|
1
|
.9
|
.9
|
85.3
|
Membre de ASBL membre de l'église
|
4
|
3.7
|
3.7
|
89.0
|
Membre de ASBL, Population locale
|
1
|
.9
|
.9
|
89.9
|
Membres de ASBL, autres
associations
|
3
|
2.8
|
2.8
|
92.7
|
Tous
|
8
|
7.3
|
7.3
|
100.0
|
Total
|
109
|
100.0
|
100.0
|
|
69
associations de femmes mais aussi auprès des amis et
familles; en outre, 7.3% de ces femmes déclarent qu'elles font la
restitution des enseignements reçus auprès de tout le monde ;
tandis que d'autres soit 2.8% d'entre elles affirment faire la restitution
auprès des membres de famille, asbl, église et autres. Ces
résultats démontrent de manière globale la faible culture
de redevabilité de la part des enquêtées ; ce qui revient
à mettre en évidence un autre aspect important portant sur le
renforcement de leurs capacités en matière de
redevabilité.
Faire de la redevabilité son lot quotidien implique la
familiarisation des concernés par ce concept, et ainsi ils pourront
comprendre que la culture de rendre compte peut être aussi bonne pour les
siens (membres de l'asbl, famille, église, amis) que pour le reste du
monde (les autres acteurs intervenants dans divers domaine, etc).
Tableau n°26. La qualité de l'interlocuteur
en général selon le niveau d'études
|
|
Niveau d'études
|
Total
|
|
|
|
Primaire
|
Supérieur et
universitaire
|
Secondaire
|
A qui parlez-vous ?
|
|
2
|
0
|
1
|
3
|
6
|
Amis
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
Collègues
|
1
|
2
|
0
|
4
|
7
|
Membres de la communauté autre que la vôtre
|
2
|
0
|
4
|
6
|
12
|
Membres de la communauté autre que la vôtre,
collègues
|
0
|
0
|
2
|
0
|
2
|
Membres de votre
communauté
|
3
|
0
|
5
|
4
|
12
|
Partie adverse
|
0
|
0
|
1
|
3
|
4
|
Tous
|
0
|
1
|
4
|
5
|
10
|
Voisins
|
0
|
1
|
7
|
10
|
18
|
Voisins, Collègues
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
70
Total
|
Voisin, Collègues, Partie
adverse
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Voisins, membres de l'autre
communauté
|
0
|
0
|
2
|
5
|
7
|
Voisins, membres de l'autre
communauté, collègues
|
1
|
0
|
1
|
2
|
4
|
Voisins, membres de l'autre
communauté, Membres de votre communauté
|
4
|
0
|
0
|
1
|
5
|
Voisins, membres de l'autre
communauté, Membres de votre communauté,
collègue
|
4
|
0
|
1
|
2
|
7
|
Voisins, membres de l'autre
communauté, Membres de votre communauté,
collègue, Partie adverse, Autre
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
Voisins, Membres de la
communauté, autres, membres de votre communauté,
partie adverse
|
0
|
0
|
0
|
2
|
2
|
Voisins, membres de l'autre
communauté, Membres de
votre communauté, Partie adverse, Autre
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
Voisins, membres de votre
communauté
|
2
|
0
|
0
|
2
|
4
|
Voisins, membres de votre
communauté, collègues
|
0
|
0
|
1
|
2
|
3
|
Voisins, membres de votre
communauté, partie adverse
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
20
|
4
|
29
|
56
|
109
|
Par rapport au niveau d'étude secondaire, 1 femme
affirme parler de la cohabitation pacifique avec ses voisins, membres de sa
communauté et partie adverse ; 1 autre ayant le même niveau
d'études dit qu'elle en parle avec ses voisin, les membres de l'autre
Ceci a permis à la femme de militer pour la
défense des droits des femmes et cela lui a beaucoup aidé
à entrer en contact avec les réalités liées
à cette question et donc lui a offert
71
communauté, les membres de sa communauté, la
partie adverse et les autres. Par contre, 10 femmes du niveau d'études
secondaire, 7 du niveau supérieur et universitaire et 1 du niveau
primaire, déclarent en parler avec leurs voisins ; contre 1 femme du
niveau primaire, 4 du niveau supérieur et universitaire et 5 du niveau
secondaire qui déclarent échanger sur cette problématique
avec tout le monde.
Le choix d'un interlocuteur avec qui débattre/parler
sur un ce sujet qui peut paraître dans certaine mesure comme étant
sensible peut faire objet de débat. Choisir le point d'adresse ou de
destination d'une information ou d'un sujet relève d'une panoplie de
raisons en l'occurrence : le contexte dans lequel cela doit être fait,
l'analyse des facteurs limitants ou favorisants pour le faire,
l'idée/l'appréhension que l'on a de ce point de destination,
le canal de communication utilisé, etc. Les quelques
éléments ci-haut développés, laissent croire qu'ils
peuvent jouer le rôle de directives pour déterminer le point
d'adresse/destination d'un sujet ou information.
DISCUSSIONS DES RESULTATS
La recrudescence de l'insécurité en territoire
de Rutshuru depuis maintenant plusieurs années n'a pas laissé les
femmes indifférentes. C'est précisément avec le
départ miraculeux de la rébellion du CNDP (Congrès
National pour la Défense du Peuple) en 2008 que les femmes ont
commencé à constater la montée des cas de violations
graves de droits de l'homme, principalement à l'égard de la femme
de Rutshuru. Ceci a été à la base de la création
d'un espace facilitant la libre expression de la femme, dénommé:
"Voix de la femme Congolaise "où la femme de Rutshuru pourrait faire
passer ses joies (idées, intentions) et ses peines (problèmes et
difficultés). Voilà qu'en 2010, cet espace a vu le jour
regroupant trois associations (EPSPT, BOSAM & AFEDKI). D'autres
associations y ont adhéré progressivement et depuis 2012, cet
espace est devenu une Synergie de 20 associations féminines à
Rutshuru dont 5 de la Chefferie de Bwito.
Par ailleurs, dans sa lutte de tous les jours elle se bute en
tant que femme, à des nombreux défis en l'occurrence, les us et
coutumes rétrogrades, le rôle d'observateur et non de
72
des nouvelles perspectives dans cette lutte. En outre, cela
lui a ouvert de nombreuses portes et casser d'autres obstacles dans son travail
de plaidoyer.
Avec sa participation dans différentes séances
de renforcements des capacités en diverses matières : droits
humains, consolidation de la paix, voyages d'échanges
d'expériences, etc. Elle a la grande responsabilité de
conscientiser la population en générale, les femmes en
particulier et leur partager le peu de connaissances en matière de paix
et développement qu'elle dispose notamment la sensibilisation des
communautés à la cohabitation pacifique et la cohésion
sociale, la résolution pacifique des conflits,...
Actuellement, elle recherche la paix à tout prix. Dans
le domaine de la réconciliation et la consolidation de la paix, elle
organise au sein de son organisation ou sa plate-forme de femmes artisans de
paix, des décentes sur terrain surtout là où l'on observe
le début, naissance et/ou latence des conflits ou des conflits ouverts
comme c'est le cas actuellement à Bwito/Kibirizi, Bambo...dans le
Rutshuru et même en dehors de ce territoire, à Lubero/Luhanga...
et sensibilise/prêche la cohabitation pacifique et la cohésion
sociale entre communautés, tout en se servant des exemples concrets
vécus notamment les retombés de guerres sur ces mêmes
communautés. Sans compter l'apport de la résolution 1325 dans le
processus de paix.
Cette résolution a facilité des changements
significatifs à tous les niveaux de la vie dans la société
pour les femmes: politique, économique, culturel, social, etc. depuis
l'avènement de cette résolution. Elle place des balises qui les
protègent et les soutiennent face à des nombreux défis qui
les guettent. Si, aujourd'hui elles parviennent à hausser leurs voix,
à militer pour la paix, c'est grâce à elle. Voilà
qu'elles réalisent des plaidoyers, formulent des alertes,
dénoncent de cas de violation des droits humains,... Nous revendiquent
leurs droits sans violence en ayant aux méthodes non-violentes (memo,
sit-in, marche pacifique, prières, boycotts, etc).
45 Resolve network/RDC, « Projet de
stabilisation impliquant les groupes de personnes à haut risque dans le
territoire de Rutshuru»,2015-2016.
73
décideur lors des assises de paix de type formel comme
informel, la mise en application/exécution des arrêtés et
décrets portant sur la participation effective (parité) de la
femme dans des institutions publiques, etc. Certaines femmes font face au
problème de niveau d'instruction (relativement
bas/analphabétisme) occasionnant la crise de confiance en soi ; la
crainte d'être tenue pour responsable une fois qu'elle va dénoncer
le mal qui ronge sa communauté ainsi que ses auteurs, etc.
A ceci s'ajoute le défi sécuritaire, toujours
comme femme, elle est affectée par les conflits armés, à
telle enseigne qu'elle ne vaque plus librement à ses activités :
travaux champêtres, commerce, etc. par crainte d'atrocités (viols,
meurtres). En outre, la femme et les enfants restent vulnérables lors
d'un conflit armé, ils en sont les premières victimes
même.
Raison pour laquelle dans les efforts de reconstruction de la
paix post-conflit, il s'avère impérieux d'y faire participer la
femme comme partie prenante du grand ensemble qui est la communauté.
La faire participer à ces efforts contribuerait d'une
part à sa revalorisation dans la communauté et d'autre part
à sa détraumatisation, sans oublier qu'elle a des attributs
liés à sa féminité (en tant que mère et
épouse) qu'elle peut toujours mettre à profit lors du processus
de paix. Une bonne partie des femmes interrogées (en dépit de
leur poids social) n'avaient jamais participé à une quelconque
cérémonie d'accord de paix entre les communautés en
conflit, et celles qui y ont déjà participé y ont
assisté comme participantes, observatrices et/ou représentantes
d'une institution/organisation donnée et dont les interventions
n'avaient pas vraiment d'effet sur les décisions
arrêtées.
De l'autre côté, nous nous sommes servis des
résultats du projet de « stabilisation impliquant les groupes des
personnes à haut risque dans le territoire de Rutshuru/chefferie de
Bwisha45» de l'ONG Internationale Resolve network qui
intervient dans cette zone, relevant l'écart constaté entre les
efforts de la femme dans la reconstruction de la paix dans
Au regard de ces statistiques, il se remarque une grande
asymétrie sur le plan paritaire soit 37.2% des femmes ayant
participé à ces différents dialogues contre 62.8% des
hommes.
74
une zone post-conflit et son niveau d'implication ;
résultats qui illustrent le caractère « figuratif » de
la femme dans le processus de paix dans le territoire de Rutshuru en
général et la chefferie de Bwisha en particulier.
Dans son opérationnalisation, ce projet avait comme
entre autres activités : la tenue des dialogues pour renforcer la
participation de la femme dans le processus de paix dans un milieu
post-conflit. Pour ce faire, les dialogues communautaires, démocratiques
et sociaux ont été tenus. Dans sa philosophie de travailler avec
les populations vulnérables (à la base), différentes
couches de la population prenaient part à ces assises. Comme ces
populations vulnérables (à la base) sont oubliées
intentionnellement ou non et/ou ne sont pas trop souvent conviées
à participer aux dialogues communautaires en grand format, les dialogues
en petit format sous la forme de micro-dialogues étaient tenus pour
espérer atteindre cette population à la base, dont l'objet ultime
portait sur la consolidation de la paix à travers le renforcement de la
cohabitation pacifique, cohésion sociale, le rapprochement des
communautés en conflit, le rapprochement entre la population et les
autorités locales ainsi que la restauration de l'autorité de
l'Etat. Pour illustrer cela, nous avons constaté pendant
l'implémentation de ce projet ce qui suit:
Statistiques du niveau d'implication des femmes dans
le processus de paix
Dialogues
|
Nombre
|
Femmes
|
Hommes
|
Total Effectif
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Micro-dialogues communautaires
|
261
|
415
|
36.4
|
725
|
63.5
|
1140
|
Dialogues
démocratiques
|
3
|
51
|
34
|
99
|
66
|
150
|
Dialogues sociaux
|
3
|
66
|
48.8
|
75
|
53.2
|
141
|
Total général
|
267
|
532
|
37.2
|
899
|
62.8
|
1431
|
75
Signalons que la catégorie « femmes » ici,
était constituée des femmes des diverses classes sociales
notamment : femmes leaders, femmes politiques et autres (femmes agricultrices,
commerçante et déseouvrées).
Cette organisation renseigne qu'à chaque
activité, un terme de référence était établi
mentionnant l'aspect paritaire par rapport au nombre des participants soit 50%
hommes et 50% femmes et les invitations étaient établies en
fonction de ce principe. Mais, à chaque activité il se remarquait
un effectif des femmes inférieur à celui d'hommes.
En sus, ceci pourrait être à la base du fait
qu'elles ont difficile et/ou ne parviennent toujours pas à faire
entendre leurs voix comme elles le souhaitaient dans leur lutte quotidienne qui
est celle de la consolidation de la paix.
Les résultats ci-haut décrits poussent à
chercher les raisons tout d'abord de cette asymétrie paritaire, ensuite
chercher à connaitre le niveau de contribution de ces femmes dans le
processus de paix. Par rapport à l'asymétrie paritaire, comme
évoqué dans les lignes précédentes, ceci se
justifierait par certains interdits coutumiers (une femme ne peut pas assister
à une réunion d'hommes et si elle y assiste elle n'a pas droit
à la parole), le manque de confiance qui peut être dû
à un niveau d'instruction relativement bas/l'analphabétisme,
l'ignorance, une mauvaise communication, le contexte du milieu
(sécurité). Par rapport au niveau de contribution de ces femmes
au processus de paix, le rôle de ces dernières se limite plus
à l'observation qu'en décideur et celles qui ont la chance de se
retrouver dans le cercle des décideurs sont en infériorité
numérique pour que leurs voix se fassent entendre comme elles peuvent le
souhaiter.
Historique des accords de paix dans le territoire de
Rutshuru
Les différentes dynamiques des conflits
observées dans les deux chefferies du territoire de Rutshuru conduisent
depuis toujours aux conflits récurrents qui écument cette zone.
Des efforts ont été entrepris par certains acteurs issus de
divers milieux (associatifs, politiques, société civile, etc)
pour essayer de réfléchir sur des pistes de sortie de ce cercle
vicieux. Par
76
ailleurs, sur un autre chapitre, le cycle de violences
continuent à s'y observer et à prendre de l'ampleur. Cette
situation bipolaire a poussé certains acteurs à creuser
profondément dans le processus de recherche de la stabilité et
ont abouti sur des dialogues/pourparlers sanctionnés par des accords
entre les participants.
Plusieurs séances des dialogues ont été
tenus regroupant divers protagonistes (qui sont constitués d'une part,
soit des communautés ethniques, des groupes armés trop souvent
à connotation ethnique, et de l'autre part soit par des autorités
politico-administratives, la société civile et les ONG) qui ont
abouti à la conclusion des divers accords pour tenter de trouver des
réponses à certaines dynamiques de ces conflits.
De ce fait, voici deux cas qui mettent en exergue ces efforts
dont l'un porte sur « le protocole concernant le zonage du Domaine de
chasse de Rutshuru à Kahunga en vue de la protection des cultures et de
la faune46 » et l'autre concerne « La déclaration
finale réunissant des notables locaux et des chefs des groupes
armés dans le Bwito, Lubero et le nord-Walikale dans la province du
Nord-Kivu/RDC47 ». En outre, il existe d'autres cas reprenant
des accords passés entre différents protagonistes dans cette zone
et dont malheureusement nos efforts s'étaient avérés vains
pour nous procurer des copies attestant leur effectivité et/ou
matérialité. Pour ce faire, nous allons seulement nous limiter
à les citer, il s'agit des accords qui sont supposés viser le
renforcement de la cohabitation pacifique et la cohésion sociale entre
diverses communautés et ethnies localisées dans cette
contrée, en l'occurrence :
? Les accords de paix signés entre les
représentants des ethnies hutu et nande en 2015 à
Nyamilima/territoire de Rutshuru ;
? Les accords de paix signés entre les twa
(pygmées) et les ethnies tutsi et hutu à Bunagana/territoire de
Rutshuru
? Etc.
46 Le secrétariat administratif de la chefferie
de Bwisha/Territoire de Rutshuru/Province du Nord-Kivu/RDC
47 Le secrétariat administratif de la chefferie
de Bwito/Territoire de Rutshuru/Province du Nord-Kivu/RDC
Par l'entremise de ces travaux, les participants cherchaient
à trouver une voie de sortie de la crise qui sévissait dans ces
zones et mettant en mal la cohabitation pacifique entre les
77
Pour ce qui concerne le premier cas c'est-à-dire «
le protocole concernant le zonage du Domaine de chasse de Rutshuru à
Kahunga en vue de la protection des cultures et de la faune », il s'est
agi d'une situation de conflit qui a longtemps opposé l'ICCN et les
populations riveraines du PNVi et articulée autour
d'intérêts des uns et des autres. Ces populations déclarent
être victimes des agissements de l'ICCN qui ne prend pas en compte leurs
intérêts c'est-à-dire ne profitent pas pleinement des
dividendes générés par le parc, mais aussi les prive
d'exercer leurs activités agropastorales soubassement fondamental de
leur survie et de l'autre côté,
l'ICCN estime que ces populations ont violé les limites
préalablement établies du parc en y exerçant leurs
activités agropastorales mettant ainsi en danger la vie des
bêtes.
Cette situation a longtemps été sujet à
débat entre les deux parties et qui a conduit à la signature de
plusieurs protocoles d'accords entre elles mais jusque là le conflit
persiste car chaque partie s'estime être lésée d'une
manière ou d'une autre. Le protocole susmentionné a réuni
autour d'une même table la chefferie de Bwisha représentée
par son grand chef le coutumier (mwami ou roi) et l'ICCN, ce dialogue a abouti
sur la signature faisant référence à l'engagement des deux
parties à respecter les causes de ce dernier.
Le deuxième cas, celui de la « déclaration
finale » a concerné des travaux portant sur les échanges
entre les acteurs issus de diverses provenances : société civile,
ONG, autorités politico-administratives et coutumières, des
services de sécurité, etc. de la chefferie de Bwito et des
territoires de Walikale et Lubero dans la province du Nord-Kivu. Ces travaux
avaient été initiés par la Caritas diocésaine de
Goma, de l'association Homme de Dieu et des églises avec l'appui de la
Monusco. Ces travaux ont réuni autour d'une même table des
notables en provenance des milieux susmentionnés et représentant
des communautés ethniques hutu, nande, nyanga et hunde ; mais
également des chefs des différents groupes armés
opérant dans ces milieux y avaient pris part.
78
membres des communautés ci-haut citées. Par une
approche historique, les participants ont passé en revue les histoires
de succès et d'échec de tous les efforts entrepris par le
passé dans le cadre de recherche de la paix entre ces communautés
et à l'issue de laquelle des recommandations avaient été
formulées vis-à-vis de ces différents groupes des
participants notamment, ils devraient tous travailler pour promouvoir la paix
et la cohabitation pacifique et s'efforcer d'évoluer vers le
vivre-ensemble dans un milieu sans conflit et violence.
De ce qui précède, il ressort clairement le
souci et l'intérêt manifesté par les uns et les autres pour
tenter de fédérés la vision et perception de tous les
acteurs impliqués de près ou de loin dans des conflits violents
et récurrents, caractérisant ces contrées. En scrutant
profondément ces efforts, quatre situations se dégagent :
1. Aucune séance de travail (table ronde) n'a
été faite clairement sous l'initiative des femmes de ces
contrées
2. Le rôle des femmes dans ces séances de
travail ne pas clairement défini ou mieux, mis en évidence
3. La participation des femmes dans le cercle des
décideurs laisse à désirer
4. Aucune allusion faite quant à l'attribution aux
femmes d'un rôle au premier plan et/ou stratégique dans le
processus de maintien et de la consolidation de la paix.
Ce cliché donne l'image des perceptions
négatives et ahurissantes qui continuent à être
véhiculées dans ces contrées contre la femme,
considérée comme étant un être « faible »
et incapable. Néanmoins, cette situation alarmante vis-à-vis de
la femme devrait être positivée par cette dernière, en la
considérant comme un stimulus qui la pousse à explorer ses
potentialités pour afin bien asseoir son influence au sein de la
communauté et cesser de se victimiser tout le temps. La femme de cette
zone devrait plutôt travailler, batailler durement pour mériter le
respect et considération dont elle a besoin et qui lui reviennent de
jure, au lieu d'attendre que ça soit les autres qui les fassent à
sa place pourtant, elle est la seule qui sent et qui connait le mieux ses
intérêts et besoins.
79
C'est ainsi que les femmes de Rutshuru pourront rentrer en
harmonie et faire leur, ce que nous avons appelé « l'accroissement
de la participation intelligente » dans les processus de
réconciliation et de consolidation de la paix.
80
CONCLUSION
La femme de la province du Nord-Kivu en général
et celle du territoire de Rutshuru en particulier devra se battre
méthodiquement pour arriver à faire valoir sa place dans tout
processus de réconciliation et consolidation de la paix et
mériter (arracher) sa participation à tous les niveaux des
instances tant locales, nationales et le cas échéant
internationales qui militent pour la consolidation de la paix (reconstruction
post-conflit) dans des zones post-conflit. C'est dans ce cadre que cette
étude intitulée : « Etude sur la participation de la femme
dans le processus de réconciliation et consolidation de la paix dans le
territoire de Rutshuru » a été menée pour essayer de
comprendre/déterminer le niveau d'implication de la femme dans le
processus de réconciliation et de la consolidation de la paix dans la
zone post-conflit, cas du territoire de Rutshuru.
Notons que cette étude a soulevé quelques questions
de recherche notamment :
- Quel est le niveau de participation de la femme dans le
processus de réconciliation et de consolidation de la paix en territoire
de Rutshuru ?
- Quelles sont les grandes contraintes auxquelles les femmes
de Rutshuru font face vis-à-
vis de la participation dans le processus de
réconciliation et de consolidation de la paix ? - Quelles sont les
stratégies d'intervention pour améliorer la participation de la
femme
dans la consolidation de la paix ?
En outre, quelques hypothèses ont été
soulevées il s'est agi de :
1. Le niveau de participation de femmes dans le processus de
réconciliation et de consolidation de paix dans le territoire de
Rutshuru serait faible : présence physique, dynamisme, motivation,
etc.
2. Les contraintes auxquelles les femmes font face dans le
processus de réconciliation et consolidation de la paix seraient d'ordre
culturelle (coutumes, normes sociales, tribalisme/linguistique,
géopolitique, etc.) et éducatif (analphabétisme, faible
niveau d'étude).
81
3. Les stratégies d'intervention pour améliorer
la participation de la femme dans la réconciliation et la consolidation
de la paix seraient le respect de la loi numéro 15 /013 portant
modalité de droit de la femme et de la parité de son chapitre 2
à son article 10 et le respect de l'article 14 de la constitution de la
République démocratique du Congo qui stipule que : « les
pouvoirs publics veillent à l'élimination de toutes forme de
discrimination à l'égard de la femme et assurent la protection et
la promotion de ses droits, la mise en application de la résolution 1325
des nations unies », organisations des cours , les campagnes de formation
des femmes et des campagnes de sensibilisations. Intensification des
écoles
des leadership féminin à tous les niveau pour
qu' elle puisse assumer les responsabilités par rapport à la
consolidation de la paix.
La vérification de ces hypothèses a
été effectuée par les méthodes ayant trait à
l'approche mixte : approche qualitative et l'approche quantitative, et des
techniques telles que l'observation directe, l'étude documentaire,
l'enquête, l'histoire de vie et la technique de complément des
phrases ; et ainsi, au terme de cette étape nous avons constaté
ce qui suit :
1. Le niveau de participation de la femme dans le processus
de réconciliation et de la consolidation de la paix dans le territoire
de Rutshuru reste toujours faible et cela en dépit des efforts fournis
par certaines institutions et organisations en l'occurrence des ONGi,
associations locales, nationales, société civile, certaines
institutions étatiques, etc.
2. Les contraintes auxquelles les femmes de Rutshuru font
face sont de multiples natures notamment les barrières culturelles (us
et coutumes), barrière psychologique (crise de confiance en soi),
l'impunité, le niveau d'instruction (relativement faible) et mauvais
encadrement (de la part des gestionnaires de certains mouvements
associatifs).
3. Les stratégies d'intervention pour améliorer
la participation de la femme dans le processus de réconciliation et de
la consolidation de la paix par rapport au le respect de la loi numéro
15 /013 portant modalité de droit de la femme et de la parité de
son chapitre 2 à son article 10 et le respect de l'article 14 de la
constitution de la République démocratique du Congo n'ont jusque
là pas permis l'application effective
82
de cette loi en dépit de quelques interventions
sporadiques mais non efficaces de la part des acteurs concernés sur le
terrain.
Au regard de cette conclusion, nous recommandons des
stratégies suivantes :
Le niveau d'implication de la femme dans le processus de paix
implique plusieurs points notamment l'aspect paritaire et la compétence
(dynamisme). De ce fait, pour ramener les femmes à être
impliquées à un degré supérieur dans le processus
de reconstruction de paix dans les zones post-conflit, une stratégie de
tenue de dialogues regroupant uniquement des femmes peut être
appliquée avec la mise sur pied des comités de suivi
constitués uniquement des femmes (barza des femmes) . Cela peut se
justifier par le fait que, les femmes en général et celles des
milieux ruraux en particulier son plus souples à s'exprimer librement
sur un sujet donné lorsqu'elles sont entre elles qu'avec les hommes.
De surcroît, de manière empirique, il serait
impérieux d'organiser pour les femmes du territoire de Rutshuru des
voyages d'étude et d'échange d'expériences vers d'autres
provinces du pays ou dans des pays étrangers où cette
problématique commence à trouver des réponses
satisfaisantes. Ainsi, grâce aux épreuves ou évidences de
(s) l'expérience (s) des autres, elles pourront y procéder par
l'observation, l'induction, la déduction, l'essai (test) et en fin
l'évaluation (comme démarche empirique) de leur apprentissage.
Grâce à cette approche, les femmes pourront avoir la
possibilité d'apprendre en agissant à partir des faits
résultant des expériences des autres femmes vivant sous d'autres
cieux.
Concevoir un plan stratégique qui facilite la
fédération des associations féminines du territoire de
Rutshuru dans des plates-formes ou caucus des femmes et la mise en place des
mécanismes et/ou politiques avec des effets au niveau communautaire,
sociétal et institutionnel d'une part, et avec des effets au niveau
international de l'autre part. Pour que les actions de ces regroupements aient
de l'envergure, il sera nécessaire de maintenir la collaboration et les
échanges d'informations et expériences entre eux, ainsi que le
soutien mutuel des actions des uns et des uns autres car militant pour la
même cause.
83
Organiser des séances de dialogues impliquant des
couches de populations les plus vulnérables (pauvres)
c'est-à-dire les populations souvent oubliées lors de la tenue de
ce genre d'activités [les cultivateurs (trices), éleveurs
(veures), vendeurs (ses) des divers produits manufacturés ou non, les
jeunes désoeuvrés (ées), les ex-combattants (es), les
déplacés (ées) internes, les retournés
(ées), les victimes de violences sexuelles et basées sur le
genre, les professionnelles du sexe, etc.] et monter des plans d'actions qui
ouvrent la voie et facilitent l'accroissement de la participation intelligente
des femmes dans les processus de réconciliation et consolidation de la
paix.
Cette approche inclusive suit une démarche
tridimensionnelle, elle touche en premier lieu l'individu, la communauté
puis la société et ainsi, va du bas vers le haut (trickle up)
c'est-à-dire qu'elle vise l'adhésion massive des couches des
populations pauvres (vulnérables) à la base à travers les
plans d'action élaborés pour ce faire, et ainsi rendre leur cette
lutte efficace.
84
BIBLIOGRAPHIE/OUVRAGES/ARICLES/REVUES/RAPPORTS/LIENS
OUVRAGES
Ansart et Akoun, « Dictionnaire de sociologie ». Le
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Harvard Humanitarian Institute - Cette étude
présente les résultats d'une évaluation de base sur la
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85
Professeur Mabiala Mantuba Ngoma, Les femmes et la reconstruction
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sécurité, 2000.
Bureau de l'Envoyé Spécial du Secrétaire
Général des nations unies pour la Région des Grands-Lacs,
cité par la radio Africa N°1 : Participation des femmes
aux processus politiques et de paix dans la région des Grands-Lacs,
Goma/RDC, janv-février 2017.
LIENS
http://www.unifem.org/gender_issues/women_war_peace/facts_figures.html
www.lesdefinitions.fr
www.toupie.org: le dictionnaire de
politique
86
ANNEXES
87
CARTE GEOGRAPHIQUE DE RUTSHURU
Protocole concernant le zonage du Domaine de Chasse de
Rutshuru â Kahunga en vue de la protection des cultures et de la
faune
D'une part la Chefferie de Bwisha, et la Direction de
l'Institut Congolais pour la Conservation de io Nature, Parc National des
Virunga d'autre part,
Considérant l'Arrêté Ministériel
N°024 du 14 février 1974 portant statut du Domaine de Chasse de
Rutshuru et le rattachant au Parc National des Virunga sous gestion de
l'Institut Congolais pour le Conservation de la Nature,
Considérant la décision du 16 juin 1994 portant
création de la roue tampon de 500 m entre les limites du parc et le
Domaine de Chasse de Rutshuru, décision qui partiellement
exécutée du S au 16 juillet 1994,
Considérant que depuis 1989, la CEE Programme Kivu et
le WWF ont appuyé le constitution d'une ceinture verte de plus de 30 km
autour du Parc National des Virungn dont il ne reste plus que 5 lem, et que des
envahissements à grande échelle menacent l'intégrite du
parc,
Considérant que la population a continuellement
transgressé cette ceinture verte et qu'elle a fait des champs
au-delà de cette limite consensuelle menaçant ainsi l'habitat
vital des éléphants en particulier et de toute la faune du parc
en général,
Considérant les destructions des cultures par la faune
et l'abattage de plu'icurs éléphants dans le zone de Kahunga
ainsi que le braconnage qui décime la faune du parc autour des
périmètres cultivés,
Considérant le dialogue social
instauré entre le parc et la population afin de trouver une
solution à ce problème, dialogue facilité par
différents intervenants dont notamment UN1iAl3ITAT et POLE INSTITUTE.
Reconnaissant que cette mesure d'srnenagernent n'est que
provisoire en attendant une mesure définitive qui consisterait en une
redéfin;t.on du statut dr. Domaine de Chasse de Rutsht ru,
Considérant la demande des FARDC concernarr'
t'rstalletton des champs pilotes Jm3ttV"1C-territoire de
Rutshuru,
88
LES ACCORDS DE PAIX DE RUTSHURU
89
2
Vu la nécessité de protéger la faune et la
flore ; Il a été convenu ce qui suit
1. L'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature
procède à une démarcation physique et participative de la
zone où sera posée la clôture électrique dans le
Domaine de Chasse de Rutshuru en vue de protéger les cultures de la
population et la faune du Parc National des Virunga. Ceci se fait par une
tranchée derrière laquelle sera construite la
clôture électrique.
2. La Chefferie de Bwisha se charge
de la gestion des terres qui se dégageront entre la ceinture verte et le
tracé de la clôture électrique entre autre le champ pilote
sollicité par les FARDC,
3. La Chefferie de Bwisha organise la population pour assurer la
maintenance périodique de: la clôture électrique en
collaboration avec l'ICCN-PNVi et se charge de réprimer t acte de
sabotage qui se posera contre cet ouvrage d'intérêt
communautaire,
4. La Chefferie de Bwisha garantit ,la protection de la
ceinture verte cri veillant sur les intérêts des associations
ayant collaboré à la constitution de ce boisement et qui ont
convenu un mode de gestion durable avec le WWF.
S_ Le processus commencé à Kahunga doit
continuer jusqu'à Ishasha et démarquer toute 1 limite du Parc
National des Virunga.
6. En collaboration avec la Chefferie de Bwisha, i'ICCN-PNVi
appuiera des proje agricoles autour de la clôture électrique dans
le cadre de l'Alliance Virunga. L. modalités pratiques de cet appui
seront déterminées ultérieurement
Faità Rutshuru, le 15 juillet 2014,
~aGftA) IQc..
~
~-~ V
.'w d ~~ -Nmar,.,i_
1!l . 1
4111-1"
ISE
Pour la Chefferie de Bwisha
90
Guide d'entrevue
1) Pouvez-vous me parler un peu de votre cheminement
professionnel qui vous a amené à travailler dans le domaine du
genre, des conflits et des processus de paix?
2) En tant que femme ou homme, pensez-vous que cette
identité a influencé votre approche ou votre expérience
dans votre travail? Avez-vous vécu des obstacles/des moments
d'exclusions ou des avantages dans votre travail en raison de votre sexe?
3) A) Quel est votre identité culturelle et quel est votre
identité territoriale?
B) Pensez-vous que votre identité culturelle ou que
votre identité nationale ont influencé votre expérience
dans ce domaine? Si oui, comment? Si non, pourquoi pas?
C) Avez-vous vécu des obstacles/des moments
d'exclusions ou des avantages dans votre travail en raison de votre
identité culturelle ou votre identité territoriale?
4) Avez-vous déjà travaillé ou
travaillez-vous encore avec des femmes locales investies dans des processus de
paix? Depuis combien de temps travaillez-vous dans ce domaine (et/ou avec des
femmes) et quelles sont vos responsabilités?
5) Quels types de travail faites-vous présentement en
lien avec les femmes, dans la réconciliation et consolidation de paix
et/ou les négociations pour la paix?
6) Au cours des années où vous avez
travaillé dans ce domaine, avez-vous travaillé directement ou
indirectement avec des femmes qui ont été
affectées par un conflit armé? Si oui, pouvez-vous faire la
lumière sur leurs expériences dans le conflit armé, selon
vos observations ou selon leurs dires? Si elles n'ont pas partagé
directement avec vous, mais plutôt avec vos collègues, que vous
rappelez-vous comme étant significatif/révélateur au sujet
de leurs expériences (leurs réflexions et leurs
préoccupations par exemple) pendant le conflit armé oulors du
processus de paix?
7) À votre avis, quel serait le plus grand défi
auquel font face les femmes lors d'un conflit ?
8) Selon votre expérience, quels sont les
bénéfices à inclure les femmes dans la résolution
post-conflit? Pouvez-vous me donner des exemples où ceci s'est produit?
Est-ce que ce fut bénéfique pour ces dernières? Si oui,
comment? Si non, pourquoi pas?
9) Que pensez-vous de l'opinion suivante : « La
participation des femmes n'est pas importante, mais plutôt c'est
l'adoption d'une perspective des genres pendant le processus de paix qui est
importante ». En d'autres termes, devrait-on mettre plus d'emphase et
d'effort pour amener une perspective de genre à la table plutôt
que simplement avoir des femmes autour?
10) A) Depuis l'adoption de la 1325, beaucoup a
été dit au sujet de la participation des femmes au processus de
paix. Avez-vous remarqué des changements (une amélioration ou une
régression) en ce qui concerne les femmes et leur participation aux
processus de paix?
1
91
LISTE DES ASSOCIATIONS
1
|
Association des femmes pour le développement et la
cohabitation pacifique
|
2
|
Bureau d'information, formation échange recherche pour le
développement (BIFERD)
|
3
|
Centre d'intervention et promotion participative (CIPSOPA)
Kiwanja
|
4
|
Peace and human dignity for development (PHDD) Kiwanja
|
5
|
Appui conseil en développement et réduction de la
pauvreté (ACODERP) Kiwanja
|
6
|
Coopérative agro pastorale pour la paix (COPAP)
|
7
|
Rassemblement des jeunes pour la paix et le progrès
(RJPP)
|
8
|
Fraternité congolaise pour le développement
(FCD)
|
9
|
COCODE
|
10
|
SIDEP Kiwanja
|
11
|
Union des jeunes actifs pour le développement et la
solidarité (UJADES)
|
12
|
Innovation de développement pour la protection de
l'environnement (UDEP)
|
13
|
Programme d'encadrement des veuves et orphelins (PEVO)
kiseguru
|
14
|
Encadrement des personnes psycho et de-traumatisation (ES PT)
|
15
|
Conseil de paix de développement (COPAD)
|
16
|
Association des femmes pour le développement de KIBUTUTU
(AFEDEKI) KIBUTUTU
|
17
|
Parlement école des femmes (PFF)
|
18
|
League pour la solidarité congolaise (LSC)
|
19
|
Programme d'action communautaire pour le
développementintégrale (PACODI)
|
20
|
Tous pour le développementintégré (TU DI)
|
21
|
Umojawawamamawasinga (UWASI)
|
22
|
Groupe des hommes voués au développement inter
communautaire (GHOVODI) Kiwanja
|
23
|
Paysans sans frontières (PSF-ONG)
|
24
|
Solidarité paysanne et action de développement
(SPAD)
|
25
|
Association des femmes bâtisseurs pour le
développement de Rutshuru(AFBDR)Rutshuru
|
26
|
Association communautaire de lutte contre la pauvreté
(ACLP) Nyamilima
|
27
|
Association des femmes pour la santé et la
maternité (
|
28
|
Centre d'observation de droit de l'homme et assistance sociale
(CODHAS)
|
29
|
HOVINA Kiwanja
|
30
|
Jeunes piliers de Rutshuru pour le développement (JPRD)
Rutshuru
|
31
|
Union intercommunautaire pour le développement rural
(UICDR) Tshengerero
|
32
|
Organisation communautaire de base (OCB) Bunagana
|
33
|
Association regroupant les agriculteurs et éleveurs pour
l'auto développement de Rutshuru Bunagana
|
34
|
Union des femmes pour la promotion de vulnérable
|
35
|
Echos de développement en milieu ruraux
|
36
|
Organisation communautaire pour le progrès
intégral
|
37
|
Association des cultivateurs pour la lutte contre la
pauvreté (ACLP) Ntamugenga
|
38
|
Association des femmes congolaises pour le développement
intégré
|
39
|
Organisation communautaire de base (OCB) Kabaya
|
40
|
Coopérativedes petits commerçants transfrontaliers
(CPCT) Bunagana
|
41
|
Organisation communautaire de base (OCB) Karambi
|
42
|
Compagnie d'entraide pour la promotion industrielle et agro
pastorale Kiseguru
|
43
|
Initiative des volontaires pour le développement rural
Kiseguru
|
44
|
Association tujenge
|
45
|
Solidarité -fraternités des handicapes de Rutshuru
Nyamilima
|
46
|
Union des femmes pour la promotion des vulnérables (UFPV)
Ishasha
|
ENQUETE SUR LA PARTICIPATION DE LA FEMME DAMS LE PROCESSUS DE
RECONCILIATION ET DE CONSOLIDATION DE LA PAIX DANS LE TERRITOIRE DE
RUTSHURU EN 2416
Nous, Emmanuel BILLAY, Etudlant au programme Masters au Distant
Production House University prend Ici l'engagement de garder
secrètes les Informations de cette enquete et de re les uti User que
pour les fins de notre recherche. Notre enquete s'adresse aux femmes
encadrées par les associations qu I travaillent dans la pacification
dans le territoirede Rutshuru en 201G.
QUESTIONNAIRE N°.... j.... j DATE DE L'ENQUETE/...f..../ .
/ ENQUETEURf
..........................................................................
|
2
L IDENTIFICATION DE L'ASSOCIATION
1.a. :Nom de l'association n :..........................
1.b. Année de création :
1.c. :Nom du coordonnateur ............................ l.d.
Scxc M F l.e. :contact :................. 1.1. Chefferie
(collectivité): ,,,, ........................
II.IDENTIFICATION DU REFONDANT 2.a. Nom c[
prénom-
?-b. Erat matrimonial Célibataire Q Mariée veuve
divorcée Union dc fait
2.c. Age 1....... J 2.d,: niveau d'étude
.............. le. position dans 1'ASBL :...............
II.B.IDENTIFICATION DU CHEF DU MENAGE
2:13.a. Nom c[ prénom:
conjoin[
Age /......,.I
2 B.b. Qualité :chef dc M
F
2.B c. Sexe M
2.13.d. Niveau d'&uole-
Na 3.a-Nom et prénom
3.b.Sexe {M, F)
3.c.Age
3dRelation Ep,Ef,Pa,
3.C.etudes (N,P,S,U)
31.Profesioo
3.g occupation supplémentaire
3.i.Etat marrimon ial
3.a. M: masculin, F: feminin, 34. EP: Epaux, Ef: enfant. Pa:
parenté,. 3.e. An. Analphabète, P: primaire, 5:secondaire, I1:
univesrsite,
Ill. COMPOSITION DU MENAGE. Identification des membres de
ménages
I V .PRESENCE PHYSIQUE
4.a. : combien de temps êtes vous membre dam l'ASB L :
r:..f...f
4.b. : Avez-vous déjil participée la formation ou
séminaire sur paix ow Non (si oui 4.c) 44e : combien de fois
31...1...1
4.d. Avez vous déjà participé aux marches
pour la non violence
q oui non ( si oui 4.c) combien de fois ?/.../.../
4.e. Votre association a-[-elle déjà
organise une formation de roe[ituiion sur la paix?
(si oui ) combien de fois '11...l.-.1
4.1. Qui panic ipc souvent aux formations des activités
de la paix?
q Tous les membres Les hommes seulement la coordination Cl les
gens choisis par la coordination ceux qui saveur lire ci écrire Ceux
qui sont d i spon ibles les gens de la Communauté du
0ms-do0 les femmes des responsables Toutes les femmes de
I'ASBL. le ne Sais pas
Autres.....,
4.h :Riez vous associée a unie résolution
deeonflit? Oui Non
(si oui) en quelle qualité.? QCémoinConscillerc
M rrk=r:r r rire
V. DYNAMISME
5-a.A vita-vous déjà participé aux
activités de
sensibilisation pour la consolidation de la paix oui Non
(Si oui) 5.b. combien de foisl.J.J
Sc.- Qui avait organisé? l'ASBLL'EtatLaplate larme les
egliscsIaeommunau[éDONG international
q chef coutumier
Autre.......................................
(si non) 5.d. pourquoi ?
......................................................
5-d. Lors de votre participation dans ces renions f ateliers
vous est il permis de poser des questions? Oui Non 5- vous .Est il possible de
donner vos propositions pour la consolidation de lapais dans ces rencontres ?
DOui Non
51. vous arrive t il de parler de résolutions prises dans
les réunions pour la paix ? QuiNon
SI. (si oui)A qui faites vous laresti[non de vox; Formations et
réunions concernant lapais 7 71 la famille aux amis Claus membres de
l'ASBLaux membres de l'église L'autres
51. Vous arrive t il de parka de la cohabitation pacifique dans
votre famille ? oui Non (si oui) 5-g. Avec qui '? L'époux Dies en lin
ts kit paréo ts Cous
5.h. Comment abordez-vous cela avis. les petits enfants ?
q Les exemples de la non- violence contes e[ légendes
q Cou séquences de la violence autres
5.i. comment l'abordez vous avec les grands enfants (fille ou
garçon) la chanson conséquences de la violence
q exemple de non-violence (si mariée poser 5-j c[ 51)
5.j. est il aisé d'en parka a votre époux ? Oui
Non. 5.k.Pourquoi? trésautoritaire la coutume 5.1. est II
possible d'ech ange avec les autres femmes et hommes a propos de la
cohabitation pacifique oui Non
Si ow
S.A. qui? Voisins membre de la communauté autre que la
votre membre de votre communauté, collègues
[I] lapancicadvcrnic[1 autre - -
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