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Capital humain et transformation structurelle en Afrique subsaharienne.


par Diosthin Majesté II DE-GBODO
Université de Yaoundé II-SOA - Master 2 Ingénierie Economique et Financière 2018
  

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2. Problématique

La transformation structurelle reflète le processus à travers lequel l'importance relative des différents secteurs et activités d'une économie change au cours du temps. Deux facteurs sont indispensables à l'enclenchement du processus de transformation structurelle. Le premier est l'impulsion de l'innovation dans les secteurs stratégiques. En l'absence de ce facteur, les moyens de décollage de l'économie sont insuffisants. Le second concerne l'accès des secteurs à forte productivité aux facteurs de production afin de favoriser la diffusion des gains de des secteurs stratégiques au reste de l'économie. Le rythme et l'ampleur des transformations structurelles dépendent de la stratégie de développement adoptée par les pays.

Force est de constater que la structure productive dans le cas des économies africaines a bien peu évolué au cours des vingt dernières années, la croissance de la richesse a été principalement tirée par les exportations de produits de base et l'industrialisation est restée en retrait (McMillan et al, 2014). La part de l'Afrique subsaharienne dans les exportations mondiales de marchandises en moyenne a baissé en valeur de 6,3 % à 2,5 % entre 1985-2010 (CNUCED). De même, la part qu'il détenait dans les exportations totales de marchandises des pays en développement en moyenne est tombée presque de 8 % en 2012, soit quasiment un tiers de sa valeur moyenne de 1986, tandis que celle des articles manufacturés restait légèrement inférieure à 1 % (CNUCED). Comparée à la région en développement d'Asie qui a obtenu de bons résultats moyens en ce qui concerne les exportations totales de marchandises et d'articles manufacturés, sa part des exportations mondiales de marchandises est passé de 18 % en 1985 à 22 % en 2012 et celle qu'elle détenait dans les exportations totales de marchandises des pays en développement de presque 60 % à 72 % dans la même période (CNUCED).

De même, sa part dans le commerce mondial d'articles manufacturés a triplé pour atteindre 22,5 % en 2010 ses chiffres moyens ont doublés d'après la CNUCED. De plus récemment la région comptait le plus haut niveau de concentration des exportations soit un indice de diversification de Theil de 4,5 et un indice de qualité des produits exportés de 0,62 comparé à celui de l'Amérique latine et les caraïbes qui est de 3,3 donc une diversification plus forte que celui de l'Afrique subsaharienne ainsi que d'un indice de qualité des exportations de 0,81 avec l'Asie en tête 0,91. Selon des estimations de la Banque mondiale, l'Afrique en général a la plus faible contribution dans valeur ajoutée manufacturière mondiale à 1,6 % sur la période de 1999-2015 opposé à la région de l'Asie pacifique dont 45% en moyenne (Banque Mondiale). Cette situation est issue d'une insignifiante intensité technologique des activités manufacturières. Tout ceci est dû au fait que 80% de la valeur ajoutée manufacturière africaine est liée aux ressources naturelles soit aux activités traditionnelles affichant en gros des niveaux limités de productivité.

Pour l'éducation, le Taux net de scolarisation au cycle primaire y est ainsi passé de 66,5 % à 90,7 % soit une amélioration de 24,2 points, ce qui équivaut à un quart d'enfants en plus dans les écoles primaires. Sur la même période de temps l'amélioration maximum a été de 13 points dans les pays développés (1865-1880), 15,4 points en Amérique latine et Caraïbes (1940-1955), 18 points en Asie-Pacifique (1935-1950) et 22,6 points en Afrique du Nord et Moyen-Orient entre 1999 et 2015 (UNESCO) les pays d'Afrique subsaharienne ont presque doublé leurs capacités d'accueil dans le primaire, de 83,2 à 156,9 millions d'enfants scolarisés) (UNESCO 2014). Basés sur les dernières enquêtes ménages dans 33 pays d'Afrique subsaharienne, les résultats montrent un taux de rendement de 12,4  % contre 10 % dans les pays à revenus élevés, 9,4 % en Asie de l'Est et Pacifique, 9,2 % en Amérique latine, 7,7 % en Asie du Sud et 7,3% en Afrique du Nord et Moyen-Orient. Au-delà des aspects financiers en Afrique subsaharienne, la médiane se situe à 16,9 % contre 11,8 % en Europe et en Amérique du Nord et 14,1 % au niveau mondial. L'Afrique subsaharienne est donc une des régions du monde où les gouvernements dépensent la plus grande part de leur budget pour leur système éducatif (UNESCO 2016).

Dans le domaine de la santé, selon l'OMS, sur les 4 millions de personnels de santé manquants à l'échelle mondiale, il en manque 1 million sur le seul continent africain. Mais l'état de santé des populations de la région s'est considérablement amélioré, ce qui se traduit par un relèvement de l'espérance de vie en bonne santé, le temps passé en pleine santé passant de 50,9 à 53,8 ans entre 2012 et 2015 (OMS), Les institutions et les ressources nécessaires pour fournir des services liés à la santé ne sont utilisées qu'à 49 % de la capacité potentielle de la Région. Malheureusement, l'on enregistre en moyenne seulement 2 médecins et 15,5 lits d'hôpital pour 10 000 personnes (OMS, 2015). À l'heure actuelle, en moyenne 39 % des budgets consacrés à la santé sont utilisés pour l'achat de produits médicaux, alors que les dépenses consacrées au personnel de santé (14 %) et aux infrastructures (7 %) sont faibles. Une analyse des habitudes de dépenses suggère que les pays ayant des systèmes de santé performants consacrent jusqu'à 40 % de leurs investissements au personnel et 33 % aux infrastructures (BM, 2016).

Dans le domaine de l'emploi, selon le nouveau rapport de l'Organisation mondiale du travail sur l'emploi et les questions sociales dans le monde, les chiffres de l'Afrique subsaharienne sont nettement moins élevés comparés à ceux de la Région nord-africaine. Ainsi, en 2017 l'Afrique subsaharienne a connu un taux de chômage de 7,2% et ce chiffre devrait rester stable cette année selon l'OIT. Mais monter d'un cran en 2019 pour atteindre 7,3%. Ceci implique donc que de 29,1 millions de chômeurs enregistrés en 2017. Malgré des taux croissance impressionnants (4,7% en moyenne entre 2000 et 2017) les pays africains restent donc marqués par des niveaux de chômage inquiétants. A titre illustratif, le taux de chômage en Afrique du Sud était de 27,7% en 2017 (estimations de l'OIT). En Afrique centrale, la création nette d'emplois est négative dans le secteur formel depuis 2015, selon un récent rapport de l'Union Africaine (UA). Alors le degré de qualification situera l'échelle du développement humain qui boostera la croissance et transformant ainsi la structure de l'économie afin d'aboutir à un développement durable.

En Afrique Subsaharienne plusieurs pays ont augmentés leurs dépenses d'éducation depuis ces dernières années. De même les dépenses publiques sanitaires en Afrique Subsaharienne ont aussi considérablement augmenté (OMS 2017). Nous constatons en outre qu'il y'a une relation de causalité entre capital humain et transformation structurelle. Le Seychelles et le Maurice ayant des dépenses élevés dans le capital humain arrive à transformer leur structure économique classés en première position en Afrique et 65ieme au rang mondial du développement humain.

Les pays à faible niveau de capital humain n'observent quasiment aucune transformation structurelle de leur économie. A l'exemple de toute la région de l'Afrique centrale ayant un indice de développement humain faible en moyenne de 0,2, ce qui laisse comprendre clairement qu'une faible dépense en capital humain ne peut pas pousser à la migration des secteurs à faibles productivités vers ceux à forte productivités. La mauvaise allocation des ressources dans les exploitations agricoles et les entreprises manufacturières en Afrique subsaharienne sont liées à une mauvaise allocation du capital humain sans pour autant énumérer ses pays de la région qui reçoivent des aides internationales en plus de leurs énormes efforts de croissance à la hausse mais aboutissant à un résultat paradoxal. Cela consiste en un véritable dilemme auquel nous devons analyser profondément avec une attention très particulière.

De par ce problème constituant notre préoccupation principale dans la présente étude, la problématique fondamentale est la suivante:

Quel est l'effet du capital humain  sur la transformation structurelle en Afrique Subsaharienne?

De façon spécifique, il convient de savoir :

1. Quels est l'influence du capital humain sur la diversification des d'exportations en Afrique Subsaharienne ?

2. Quel est l'effet du capital humain sur la sophistication des exportations en Afrique Subsaharienne ?

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard