0.3. Problématique
Les forêts de la planète et celles du bassin du
Congo en particulier, jouent un rôle important pour l'humanité.
Les forêts du bassin du Congo offrent des moyens de subsistance à
60 millions de personnes qui y vivent ou résident à
proximité. Elles remplissent également des fonctions sociales et
culturelles essentielles aux populations locales et autochtones et contribuent
plus indirectement, à alimenter les 40 millions de personnes qui vivent
dans les centres urbains (Nasi R et al. 2011) ; (De Wasseige C. et
al.2014). Au cours des dix dernières
décennies, une attention particulière a été
accordée aux services environnementaux fournis par ces forêts,
plus particulièrement aux services liés à la
régulation du climat à travers la séquestration du
carbone. Selon de Wasseige et al. (2009), le carbone
stocké dans le Bassin du Congo est estimé à 46 milliards
de tonnes.
En République Démocratique du Congo (R.D.C),
environ 60% de la population vit en milieu rural (FAO, 2001). Selon le rapport
administratif du District de la Tshopo (actuelle province) de 2009, la
population située dans la zone forestière de Yangambi dans le
territoire d'Isangi, s'estimait à environ 67.794 habitants avec une
densité de 17 habitants au km2. Il s'y observe une
intensification de la pression anthropique sur les ressources naturelles ainsi
qu'une exploitation sans recul des forêts due à des mauvaises
pratiques culturales et à un temps réduit de mise en
jachère (S. Katembera Ciza et al.,2015).
De nombreuses études au niveau tant national que de la
zone forestière de Yangambi ont montré un recul des forêts
tropicales humides sans pour autant le corréler à la fluctuation
des variables climatiques. En RDC, selon Mayaux et al (2003), le taux
annuel moyen de déforestation est de 0,26 %. Sans rester constant,
l'OSFAC montre des taux de déforestation de l'ordre de 1,09% entre 2000
et 2005 (FACET 2010). A l'échelle locale, les travaux de (S. Katembera
Ciza et al.,2015) basés sur les moteurs de déforestation dans la
région d'Isangi, montrent un taux annuel de déforestation de
0,13% entre 2002 et 2010.
Amplifiés par les modes et les systèmes
inadéquats d'exploitation des ressources disponibles, ces changements
ont des répercussions directes sur l'occupation du sol et sur la
fluctuation locale des variables climatiques, les processus naturels de
succession des végétations, d'évapotranspiration
étant alors perturbés par l'activité anthropique (Vink,
1983).
De ce fait, cette problématique est convertie et
résumée en différentes questions dont une
générale et quatre autres spécifiques,
présentées de la manière que voici :
I. Quels scénarios de couvert forestier et
d'évolution du climat projeter à l'issue de la
l'anthropisation observée dans la zone forestière
de Yangambi ? Cette question centrale se décline à des questions
spécifiques ci-après :
1. Quelle est la tendance historique de la dynamique du paysage
?
2. Quel constat entrevoir sur la dynamique prospective du
paysage forestier ?
3. Quelle est la tendance historique d'évolution des
températures et des précipitations ?
4. Quel constat entrevoir sur l'évolution prospective du
climat ?
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