WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impacts de l’anthropisation sur le paysage forestier et les variables climatiques dans la zone forestière de Yangambi. Recherche des scénarios à  court, moyen et long terme.


par Julien BWAZANI BALANDI
Université de Kisangani - Master en aménagement des écosystèmes  2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III.1.6. Prédiction de l'occupation du sol

Cette partie s'attache à présenter des résultats relatifs aux scénarios pour le court, le moyen et le long terme de l'occupation du sol selon le contexte de la zone d'étude. Pour prédire l'occupation du sol, deux images de référence (1995 et celle de 2009) ont été utilisées pour calibrer le modèle LCM. La première analyse porte sur les changements de l'occupation du sol.

b. Analyse des changements historiques

? Evaluation des gains et des pertes

La figure 18 ci-dessous présente les gains et les pertes enregistrés dans chaque classe d'occupation du sol entre 1995 et 2009.

Fig18. Les gains et les pertes dans les classes d'occupation du son (1995-2009)

49

Ces gains et pertes estimés en hectare, décrivent une importante extension des classes anthropiques, notamment les terres bâties et nues ainsi que les zones de cultures (classe agricole). Les terres bâties et nues enregistrent des gains estimés à plus de 9.000ha, avec des pertes moins considérables. La classe agricole a quant à elle progressé à plus de 27000ha. Alors que les gains et pertes dans la classe des forêts secondaires sont restés relativement équilibrés, les forêts primaires ont par ailleurs régressé considérablement, perdant plus de 35000ha. La classe de cours d'eau enregistre de même des pertes de superficies au cours de cette période.

? Changement net dans les classes d'occupation du sol

La figure 19 ci-dessous présente le changement net (la différence enregistrée entre les gains et les pertes) dans chaque classe entre 1995 et 2009.

Fig19. Changement net dans les classes d'occupation du son (1995-2009) Les résultats relatifs au changement net attestent que les forêts primaires, les cours d'eau constituent les deux classes ayant dans l'ensemble régressé au cours de cette période. La classe agricole, les terres bâties et nues se sont par ailleurs plus étendues que les autres.

? Contribution dans le changement net des classes anthropiques

La figure 20 ci-dessous présente la contribution des autres classes dans l'évolution des classes anthropiques.

Fig20. Contribution dans le changement net dans les classes anthropiques (1995-2000)

50

Les contributions des classes dans l'extension des terres bâties et nues sont considérables. En effet, la contribution des forêts primaires est estimée à plus de 3000ha. La contribution de la classe agricole est aussi non négligeable. Elle est estimée à plus de 1300ha.

Les forêts secondaires et les forêts primaires sont les seules classes à avoir plus contribué dans l'extension de la classe agricole. Les forêts secondaires à elles seules, perdent plus de 4000ha au profit de la classe agricole alors que les forêts primaires concèdent plus de 13000ha à l'agriculture. Les terres bâties et nues ont par contre, contribué dans la régression de ladite classe.

c. Génération d'une carte prédictive

Sur base de la matrice des probabilités de transition obtenue (tableau 12 aux annexes), la carte prédictive de l'occupation du sol à l'horizon 2018 a été générée (Fig.21). Cette carte contient les mêmes catégories de l'occupation du sol que celles initiales (cartes de 1995 et 2009). Le tableau 12 (aux annexes) présente les probabilités de changement pour les différentes classes d'occupation du sol.

La matrice montre une forte stabilité pour la classe de forêt primaire et celle de cours d'eau. Toutefois, il y a une plus forte probabilité pour les forêts secondaires de se convertir en classe anthropique que de succéder aux forêts primaires.

d. Validation de la carte prédictive LCM 2018

? Comparaison visuelle

La figure 22 ci-dessous montre la carte réelle et prédictive de l'occupation du sol en 2018.

Fig.21. Carte réelle prédictive de l'occupation du sol en 2018 LCM A l'image de la carte de 2018, la distribution de l'occupation du sol dans l'image prédite semble visiblement avoir été assez correctement simulée. En effet, les forêts primaires sont réparties sur l'ensemble de la zone d'étude, et les cours d'eau demeurent stables.

51

On note cependant, une augmentation des taches de la classe agricole dans la partie Nord de la zone d'étude ainsi que l'extension des taches des terres bâties et nues dans la partie est. Des taches qui sont moins visibles dans l'image réelle.

· Statistique des classes

Le tableau 13 compare les statistiques d'occupation réelle à celles d'occupation simulées. Tableau 13. Statistiques des classes entre l'occupation du sol réelle et prédite en 2018

Années/Classes

CD

TBN

FP

FS

CL.A

Carte réelle 2018 (ha)

18205.43

27419.49

272713.14

18173.7

27536.31

LCM 2018 (ha)

16454.34

21346.11

281187.05

19252.89

27951.93

% réels

4.9

7.4

74.2

4.9

7.4

% prédits

4.5

5.8

76,7

5.2

7.6

 

La comparaison chiffrée de l'occupation du sol réelle de 2018 et celle prédite par le Land Change Modeler rapproche de plus en plus le prédit au réel. Les cours d'eau, les forêts secondaires ainsi que la classe agricole prédits et comparés aux réels, enregistrent un écart de moins d'un 1%. Seuls les terres bâties et nues, les forêts primaires enregistrent respectivement un écart de 1,6% et 2,5%.

· Comparaison des changements observés et prédits

La validation du modèle a aussi été réalisée en comparant les changements observés et prédits entre 2009 et 2018. Ceci étant, 80% de la persistance observée (sur un total de 91%) entre 2009 et 2018 a été correctement prédite (N). Les erreurs en raison d'une constante observée mais prédite comme changée sont de 5% (F), alors que les misses qui traduisent le processus inverse (changement observé mais prédit comme constante) sont de 12% (M). En fin, les changements observés ayant été correctement prédit par le modèle sont de 3% (H). La précision globale des changements à travers l'ensemble du paysage est la suivante :

· Erreur de quantité (Q)= F-M = 7%

· Erreur d'allocation (A)= F+M-Q= 10

· Erreur totale (Q+A) = 17%

· Total des changements observés (OC) = M+H = 15%

· Les changements totaux prédits (PC) = F+H= 8%

52

Avec 80% de la persistance observée (sur un total de 91%) entre 2009 et 2018 correctement prédits, et 3% des changements observés aussi correctement, la stabilité du modèle Land Change Modeler est validée. Ceci permet ainsi de réaliser les scénarios à court, moyen et long terme.

e. Génération des scenarios de l'occupation du sol

La figure 23 ci-dessous présente les cartes prédictives de l'occupation du sol à court (2038),

moyen (2058) et long terme (2078).

Fig.22. Les scénarios prédictifs de l'occupation du sol à court, moyen et long terme dans la région de Yangambi.

La figure 23 nous permet d'observer les probables variations spatiales futures de l'occupation du sol dans cette partie de la république. Elle démontre que l'expansion des zones urbanisées est assez forte particulièrement autour du fleuve Congo.

Visiblement les terres agricoles ont tendance à s'étendre au fil du temps. On aperçoit également une forte fragmentation des classes forestières, principalement les forêts primaires dans la partie Sud. La figure 2 (aux annexes), quantifie les possibles futurs taux de changement dans les classes d'occupation du sol.

53

De cela, on note une légère extension des forêts primaires entre 2018 et 2038, alors que les forêts secondaires régresseraient considérablement à la même période. Les cours d'eau perdent 9% de leurs superficies, et les classes anthropiques s'étendent. Les pertes forestières s'intensifiaient dans le moyen terme (2018 et 2058). L'extension des classes anthropiques demeurerait continuelle, alors que les cours d'eau se stabiliseraient. Le long terme (2018-2078), serait marqué par une forte régression des forêts primaires et une régression assez faible des forêts secondaires. Les classes anthropiques (classe agricole, terres bâties et nues) s'étendraient considérablement. Les figures 25 et 26 ci-dessous présentent respectivement la tendance d'anthropisation et le niveau de corrélation entre la régression forestière et l'anthropisation.

Tendance future d'anthropisation

290886,84

290239,37

287082,63

284975,91

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

54955,8

58498,56

62655,3

64762,02

 
 
 
 

2018 2038 2058 2078

Superficies forestières Superficies anthropiques

350000 300000 250000 200000 150000 100000 50000

0

Fig. 23. Tendance future d'anthropisation

Fig.24. Corrélation (superficies forestières et anthropiques)

54

Ces figures renseignent sur une tendance future d'anthropisation du paysage en étude. Elles montrent en effet, l'existence d'une relation linéaire entre les classes anthropiques et les classes forestières la P-value étant différente de 0. Cette relation est de même forte, le coefficient de corrélation étant de 96,5%. Elle est cependant négative : l'augmentation des classes anthropiques entraine en conséquence la régression des classes forestières. Cette régression forestière est dépendante de l'anthropisation à plus de 93% (comme l'atteste le coefficient de détermination). La tendance future de déforestation est présentée dans la figure 27 ci-dessous.

2018-2078

2018-2058

2018-2038

0 0,005 0,01 0,015 0,02 0,025 0,03 0,035

Tendance future de déforestation

0,011

0,032

0,033

Fig.25. Tendance future de déforestation

La tendance future de déforestation dans la zone d'étude atteste une régression continuelle des forêts. Vingt ans après (le court terme), le taux de déforestation prédit demeure assez bas (0,011%). Par ailleurs, ce taux augmente de 0,032% entre 2018-2058 (le moyen terme) pour augmenter de plus, entre 2018-2078 (le long terme) et atteindre 0,033%.

La section et les sous-sections ci-dessous, traitent des résultats relatifs à la fluctuation spatio-temporelle des variables climatiques, leurs corrélations avec la dynamique forestière et enfin leur prédiction pour le court, le moyen et le long terme.

55

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote