ABSTRACT
Issues related to the lack of a centralised, reliable and
accessible database containing information on the temporal dynamics of the
evolution of species forming a stand, as well as the revision of forest
management parameters, are still topical for the Cameroonian State. The overall
objective of this study, entitled "Implementation of a Long-Term Monitoring
System of Forest Management Parameters (LTMSFP) : Case of the Sangmélima
Teaching and Research Forest (TRF)", is to contribute to the improvement of
knowledge on the temporal dynamics of forest management parameters in Cameroon
in general. More specifically, the aim is to establish the reference situation
of the Permanent Study Plots (PSP) installed in the TRF, to model a LTMSFP and
to deploy it. The baseline was established from inventory data collected on
stems of DBH = 10 cm, taken at 1.30 m above ground level, in the 18 ha covered
by the two PEPs installed in the TRF. Modelling of the LTMSFP was done using
the UML-based analysis and design method. Open source tools such as Apache as
web server, PostgreSQL/PostGIS as DBMS, JQuery and Bootstrapp as libraries and
Leaflet as map client were used. The results show that a total of 5871 stems
were identified in the 18 plots, i.e. a density of 326 stems per ha,
distributed over 254 species. Abale (332 stems), Nom tonso anguek (263 stems),
Ilomba (249 stems), Alep (237 stems) and Awonong/Akee are the main species. An
average diameter of 28.9 cm was observed. The most represented diameter classes
are those between 10 and 20 cm and 20 and 30 cm. Stems over 60 cm in diameter
are rare. A series of diagrams was developed to describe the system and its
functioning. These tools were used to create a robust, web-based application
for remote access, digital archiving, analysis and display of data on the TRF
PSP. In order to ensure the sustainability of the system and the valorisation
of the collected data, it is essential to continue the development of the
application and to update the data through the inventories carried out every
two years.
Key words : Long-Term Monitoring System of
Forest Management Parameters, Permanent Study Plots, Sangmelima,
Southern-Cameroon, Teaching and Research Forest.
INTRODUCTION
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Contexte
Les forêts sont d'une importance capitale à la
vie sur Terre. Elles interviennent dans la régulation du climat à
l'échelle mondiale et dans le maintien de la biodiversité (IUCN).
Les forêts offrent également aux hommes des services aussi bien
tangibles (services directs comme la fourniture du bois de chauffe, produits
forestiers non-ligneux, etc.) qu'intangibles (services indirects comme le
stockage du carbone, la régulation du cycle de l'eau, forment une
barrière protectrice pour les communautés côtières
face aux évènements climatiques extrêmes et la hausse du
niveau de la mer, etc.). Les forêts représentent 1/3 des terres
dans le monde, équivalent à 4,06 milliards d'ha, soit 0,5 ha de
forêt par personne. Cependant, ces forêts font l'objet d'une
exploitation quotidienne de plus en plus accrue par l'homme, ce qui a
entrainé une perte estimée à 420 millions d'ha depuis 1990
(FAO, 2021). Les ressources forestières ne sont pourtant pas
inépuisables et doivent faire l'objet d'une gestion de la part de
l'Homme qui ne compromet pas leurs capacités naturelles de
régénération. C'est d'ailleurs l'une des
préoccupations ayant emmené la communauté internationale
à intégrer la gestion durable des forêts dans l'Objectif de
Développement Durable (ODD) n°15 destiné à la
préservation et la restauration des écosystèmes
terrestres.
L'Afrique centrale regorge du massif forestier tropical du
bassin du Congo qui représente le deuxième plus grand
écosystème forestier du monde après celui de l'Amazonie
(DeWasseige et al., 2015). Ce massif s'étend sur
près de 3,6 millions de km2, répartis entre 06 pays,
notamment le la République Démocratique du Congo, le Gabon, la
République du Congo, le Cameroun, la Guinée Equatoriale et la
République Centre Africaine (Clarke, 2016). Les forêts du bassin
du Congo sont sujettes à la déforestation et la
dégradation, dont les principaux moteurs sont l'agriculture et les
agro-industries, les activités minières et les exploitations
forestières. Pourtant ces forêts jouent un rôle important
dans la lutte contre les changements climatiques. Ainsi, le Groupe
Intergouvernemental des Experts sur le Climat (GIEC) chiffre autour de 15% les
émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) dues à la
déforestation des forêts tropicales. Conscient de l'importance des
forêts et des menaces auxquelles elles font face, les pays
d'Afrique-centrale ont entrepris à partir des années 2000 des
efforts en vue de leur aménagement durable, consistant entre autres en
l'adoption de nouvelles politique et la révision des lois
forestières (Amsallem et al., 2004). Les initiatives
entreprises ont débouché sur la généralisation de
l'utilisation des plans
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d'aménagement pour la gestion des forêts afin de
garantir la production soutenue du bois. Bien qu'elle soit un préalable,
la production du bois en continue n'est pas une condition suffisante pour
parler de gestion durable. Il faut trouver un équilibre entre
prélèvement et régénération naturelle de la
forêt (Picard, 2007). En outre, l'exploitation forestière en
Afrique-centrale ne se fait que sur un nombre très limité
d'espèces commerciales, dont la sylviculture est mal connue en raison de
la rareté des études dendrométriques menées sur
elles (Fayolle et al., 2013). L'estimation du volume du
matériel ligneux à partir des tarifs de cubage appropriés
est une information capitale dans l'aménagement des forêts
naturelles (Dubart et al., 2017).
Au Cameroun on retrouve certaines des forêts plus riches
en biodiversité et les plus menacées du Bassin du Congo. Le pays
a perdu la moitié de ses superficies forestières au cours des
dernières décennies (Bikié et al., 2000). Le
Cameroun s'est paradoxalement engagé dans une politique d'afforestation
et régénération dont l'un des principaux objectifs
était axé sur l'amélioration des connaissances
écologiques sur la dynamique forestière (Ambara, 2009). Plus
tard, La loi n°94/01 du 20 janvier 1994 organise le patrimoine forestier
en domaine forestier permanent et domaine forestier non-permanent, et confie au
Ministère chargé des forêts la prérogative de
l'aménagement forestier. Cette même loi exige l'existence d'un
plan d'aménagement validé par l'administration en charge des
forêts avant la signature de toute convention relative à
l'exploitation forestière. Le décret n° 95-53-PM du 23
août 1995 fixe comme condition sine qua non à l'exercice de toute
activité forestière l'exigence d'un agrément en inventaire
forestier, en exploitation forestière ou en sylviculture. Ainsi,
l'administration camerounaise a impulsé l'installation des parcelles
permanentes de recherche dans les UFA et les plantations forestières
devant servir de base de recherches pour le calcul des paramètres
d'aménagement. De nombreux dispositifs expérimentaux ont
été installés au Cameroun, notamment l'API-Dimako, So'o
lala, Sikop, South Bakundu, Tropenbos (Eba'a Atyi et Mendoule, 1999).
Des FER ont été créés à
Belabo et à Sangmélima, puis classées et mise à
disposition des établissements universitaires pour
l'expérimentation et la recherche. Cette étude s'attelle donc
à mettre en place au profit de la FER de Sangmélima, un
Système de Suivi à Long-Terme des Paramètres
d'Aménagement Forestier (SSLTPAF). .
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Problématique
Les causes de la déforestation et de la
dégradation des forêts au Cameroun sont bien connues et
documentées. Compte tenu de l'importance économique,
environnementale et socioculturelle de ces forêts, et afin
d'éviter leur disparition totale, l'administration camerounaise a
entrepris un certain nombre de réformes en matière d'exploitation
forestière orientées vers la gestion durable des forêts
basée sur l'utilisation des plans d'aménagement. Dès lors,
l'ONADEF élaboré un document appelé directives pour
l'aménagement durable des forêts naturelles du Cameroun, dont la
première édition est sortie en 1993. Certains paramètres
tels que les accroissements et les tarifs de cubage ont été
intégrés dans le logiciel TIAMA. Cependant, l'ONADEF ne disposait
pas d'une base de données conséquente pour affiner lesdits
paramètres, en raison du manque d'informations sur les dispositifs
expérimentaux servant de base de calcul. L'administration comptait sur
les recherches en cours dans les placettes permanentes des UFA et les autres
dispositifs pour corriger les manquements. Ces plantations et dispositifs
avaient été soit abandonnés, ou n'intégraient qu'un
nombre très limité de facteurs qui s'avèrent insuffisant
pour la réalisation des analyses scientifiques complètes. Les
sociétés forestières ont été
légalement contraintes dans l'élaboration de leurs plans
d'aménagement d'utiliser TIAMA. Il en résulte des écarts
constatés dans la pratique entre les volumes de bois à exploiter
obtenus à partir des tarifs de l'administration et les volumes
réellement exploités comme l'ont démontré certaines
études (Fayolle et al., 2013).
La préoccupation du manque d'informations
centralisées et accessibles sur les dynamiques temporelles de
l'évolution des espèces formant un peuplement (MINFOF, 2019) est
toujours d'actualité. Les estimations situent autour de 3% les essences
camerounaises pour lesquelles il existe des études
dendrométriques (Henry et al., 2011).
L'espoir repose désormais sur les FER qui ont
été octroyées aux institutions universitaires devant
servir de levier pour la recherche dans le domaine sylvicole. Pour la FER de
Sangmelima, des parcelles permanentes de recherche ont été mises
en place et serviront de levier pour la recherche sur les dynamiques de
peuplement forestier. Toutefois, pour que ces parcelles jouent pleinement leurs
rôles, il est impératif de collecter, stocker, archiver et rendre
disponibles sur le long terme les données tant de la situation de
référence que des différents inventaires qui doivent
être réalisés.
Questions de recherche
Question de recherche principale
La principale préoccupation à laquelle la
présente étude cherche à répondre est celle de
savoir comment assurer sur le long terme la disponibilité et
l'accessibilité aux données collectées dans PEP
installées dans la FER?
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Questions de recherche secondaires
De manière spécifique, la présente
étude cherche à répondre aux questions :
? Quelle est la situation de référence des PEP de
la FER de Sangmélima ? ? Comment modéliser le SSLTPAF ?
? Comment appliquer le SSLTPAF aux PEP de la FER de
Sangmélima ?
Objectifs
Objectif global
L'objectif global du présent travail est de contribuer
à l'amélioration des connaissances sur les dynamiques temporelles
des paramètres d'aménagement forestier au Cameroun en
général.
Objectifs spécifiques
Plus spécifiquement, il s'agira de :
· Etablir la situation de référence du
dispositif expérimental de la FER de Sangmélima ;
· Modéliser l'architecture du SSLTPAF avant sa
réalisation ;
· Déployer le SSLTPAF sur la FER de
Sangmélima.
Hypothèses
Hypothèse générale
L'accessibilité et l'archivage numérique des
données collectées dans les PEP sur le long terme passent
impérativement par la mise en place d'un SSLTPAF.
Hypothèses spécifiques
De l'hypothèse générale, découlent
les hypothèses spécifiques suivantes :
· Hipothèse 1 : A la situation
de référence, la structure diamétrique des arbres de la
FER présente une distribution de tiges en forme de « j
renversé ». En effet, Djukuo (2020) et Zobo (2020) ont obtenu une
structure diamétrique présentant une diminution des effectifs
arbres dans les grandes classes de diamètres respectivement dans les PEP
de Messondo et Oveng.
· Hipothèse 2 : La
modélisation du SSLTPAF ne peut se faire qu'à travers un
modèle de base de données relationnelles. TIAMA (1997) a
été modélisé et réalisé dans Ms
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Accès qui utilise un modèle de base de
données relationnel (MERISE), alors que l'UML aurait bien pu être
utilisé en lieu et place ;
· Hipothèse 3 : Les
données collectées sur la FER sont disponibles et accessibles
à partir du SSLTPAF (Bobo et Ngongang, 2020). Picard (2007) soulevait
déjà la question qualifiée de « serpent de mer
» relative à l'accès aux données des dispositifs
permanents. En effet, l'accessibilité aux données est d'avantage
une question de mentalités, puisque les données sont
perçues comme une composante stratégique et renforcent la
sphère d'influence de celui qui la possède (Picard, 2007).
Importance de l'étude
Le SSLTPAF permettra de suivre sur le long terme
l'évolution des paramètres d'aménagement à partir
des données issues des inventaires de terrain menés à
périodicité mensuelle (pour la phénologie) et biennale
(pour le reste) par les étudiants dans les PEP mises en place.
L'intérêt du présent travail
réside à deux niveaux :
? Sur le plan théorique, il permettra d'enrichir la
littérature sur les paramètres d'aménagement forestier au
Cameroun, et celles de la FER de Sangmélima en particulier. En outre, il
permettra de rendre accessible pour les étudiants et chercheur un large
éventail de données sylvicoles ;
? Sur le plan pratique, les résultats de pourront
servir les institutions universitaires dans la formation des étudiants
à la mise en place des PEP et le développement et la prise en
main de leurs systèmes de suivi ;
? Dans le même ordre d'idées, le système
développé sera extrêmement modulable ; ce qui lui permettra
d'être étendu à d'autres dispositifs expérimentaux
ou répliqué très facilement.
? il vise aussi , à partir des analyses issues des
campagnes de collecte de données à moyen et long termes, à
affiner les valeurs de certains paramètres configurés dans
TIAMA.
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Structure du mémoire
Le présent mémoire se décline en cinq
grandes parties, s'agissant nommément de :
? Introduction dans laquelle sont clairement
dégagés le contexte de l'étude, la problématique,
les objectifs à atteindre et les résultats entre autres ;
? Chapitre 1 sur la revue de la
littérature qui dans un premier temps permet de présenter le
cadre conceptuel du travail et la revue de la littérature en second lieu
;
? Chapitre 2 mettant en exergue la
méthodologie du travail, dans lequel il sera d'abord question de faire
une présentation de la zone d'étude et la conception du
système
? Chapitre 3 se focalise sur les
résultats, se penchant sur la situation de référence des
PEP de la FER, la modélisation du système et sa
réalisation ;
? Conclusion du mémoire,
débouchant sur les recommandations et les perspectives de recherche.
CHAPITRE I : DEFINITION DES CONCPETS ET REVUE DE LA
LITTERATURE
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