MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Année Académique
2016-2017
UFR SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
MEMOIRE
Présenté pour l'obtention du diplôme de
MASTER
EN SCIENCES ECONOMIQUES
OPTION ECONOMIE DU TRAVAIL ET DES RESSOURCES HUMAINES
Par
KOFFI Laurent Jean-Charles
Numéro d'ordre:
01
THEME :
ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES DISTRICTS SANITAIRES EN
COTE D'IVOIRE
Date de soutenance : 15 Mars 2019
Jury
Mr DJEZOU Baudelaire, Maître de conférences
agrégé; Université Alassane Ouattara, Président Mr
GRAKOLET Gourene, Assistant, Université Jean Lorougnon
Guédé, assesseur 1 Mr KOUASSI Tchudjane, Assistant,
Université Jean Lorougnon Guédé, assesseur 2
ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES DISTRICTS SANITAIRES EN
COTE
D'IVOIRE
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire ii
DEDICACES
Ce rapport est dédié à toutes les
personnes qui me sont chères, et qui ont oeuvré pour mon bien
être. Ces personnes ont toujours trouvé les mots justes pour
m'encourager, et me conseiller à mes moments difficiles. Elles ont tout
mis à ma disposition pour ma réussite et mon
épanouissement social parce qu'elles ont cru en mes
compétences.
Je m'adresse plus particulièrement à :
Mon père, M. KOFFI Konan Laurent, pour l'amour qu'il
m'a toujours porté, le soutien financier et matériel
accordé, les conseils, ainsi que la disponibilité pour faire de
moi l'homme que je suis. Que Dieu t'accorde longévité et
santé.
Ma mère Mme KOUASSI Epse KOFFI N'guessan Monique, pour
m'avoir donné la vie, pour ses conseils, pour sa présence
à mes côtés malgré la distance, son soutien
spirituel, financier et matériel. Que Dieu t'accorde
longévité et santé pour que tu puisses récolter ce
que tu as semé.
Mon oncle (tuteur) M. BROU Nanock Michael, pour son accueil
cordial, grâce à toi, j'ai pu avoir un séjour
agréable à Daloa. Que Dieu te bénisse ainsi que ta famille
et qu'il t'accorde grâce et santé.
A toute Ma famille (frères, soeurs, oncles, tantes,
cousins et cousines...) pour le soutien indéfectible dans cette
formation.
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire iii
REMERCIEMENTS
Ce mémoire n'aurait pas été possible sans
l'intervention, consciente, d'un grand nombre de personnes. Je saisis cette
occasion pour adresser mes profonds remerciements et mes profondes
reconnaissances à tous.
Nos remerciements s'adressent :
Au Docteur Arnold GOURENE, Assistant à
l'Université Jean Lorougnon Guédé de Daloa qui m'a
donné l'opportunité de réaliser ce mémoire, mais
surtout pour son temps, ses précieux conseils et son orientation
ficelée tout au long de ce travail.
Au Doyen de l'UFR Sciences Economiques et Gestion de
l'Université Jean Lorougnon Guédé de Daloa,
Professeur Auguste KOUAKOU pour la mise en place d'un MASTER 2
en Economie du Travail et des Ressources Humaines afin de parachever notre
parcours.
Au chef du Département Economie, Docteur
Bodouin KOKO, Assistant à l'Université Jean Lorougnon
Guédé de Daloa, pour son encadrement tout au long de ce travail
de recherche.
A Monsieur Stephane Behi, Doctorant en
économie de la santé à l'Université Alassane
Ouattara de Bouaké, vous n'avez pas hésité à nous
accorder toutes les fois que besoin en était, une partie de votre
précieux temps tout au long du processus ayant conduit à obtenir
ce résultat.
A toute la première promotion de Master 2 en Economie
du Travail et des Ressources humaines, merci pour les joies partagées et
difficultés endurées ensemble pendant ces années de
formation.
A toutes celles et à tous ceux qui, de près ou
de loin, ont contribué à la reussite de ce travail.
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire iv
SOMMAIRE
DEDICACES iii
REMERCIEMENTS iv
SOMMAIRE v
ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES vi
TABLE DES ILLUSTRATIONS viii
RESUME ix
ABSTRACT ix
INTRODUCTION 1
PARTIE 1 : FONDEMENTS THEORIQUES DE LA MESURE DE LA PERFORMANCE
5
CHAPITRE I : FAITS STYLISES SUR LA SANTE EN COTE D'IVOIRE 6
I. ETAT DES LIEUX EN MATIERE DE SANTE 6
II. POLITIQUE DE SANTE 7
CHAPITRE II : APPROCHE CONCEPTUELLE ET REVUE DE LA LITTERATURE
11
I. APPROCHE DEFITIONNELLE 11
II. THEORIE SUR LA MESURE DE LA PERFORMANCE 12
III. RESULTATS EMPIRIQUES 26
PARTIE 2 : ETUDE EMPIRIQUE DE L'ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES
DISTRICTS SANITAIRES 32
CHAPITRE III : METHODOLOGIE 33
I. CADRE D'ANALYSE UTILISE 33
II. METHODE D'ANALYSE 33
CHAPITRE IV: DONNEES ET RESULTATS EMPIRIQUES 37
I. PRESENTATIONS DES DONNEES 37
II. STATISTIQUES DESCRIPTIVES 39
III. SCORES D'EFFICIENCE TECHNIQUE 40
IV. DETERMINANTS DE L'EFFICIENCE 50
CONCLUSION ET IMPLICATIONS DE POLITIQUES 52
BIBLIOGRAPHIE ix
ANNEXES xii
TABLE DES MATIERES xvii
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire v
ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES
AFS : Analyse de Frontière Stochastique
ASH : Agents des Services Hospitaliers
BCC: Banker Charnes and Cooper
CCR: Charnes Cooper and Rhodes
CHR: Centre Hospitalier Régional
CHU: Centre Hospitalier Universitaire
CRS: Constant Return to Scale
DEA : Data Envelopment Analysis
DEAP : Data Envelopment Analysis Program
DMU : Decision Making Unit
DRS : Decreasing Return to Scale
EA : Efficience Allocative
EE : Efficience Economique
ENV : Enquête du Niveau de Vie des Ménages
ESPC : Etablissement Sanitaire de Premier Contact
ET : Efficience Technique
FDH : Free Disposal Hypothesis
HG : Hopital Général
HTA : Hypertension Arterielle
IDH : Indicateur de Développement Humain
INEFF: Inefficience
MSHP : Ministère de la Santé et de
l'Hygiène Publique
INS : Institut National de la Statistique
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire vi
IRS: Increasing Returns to Scale
OMS: Organisation Mondiale de la Santé
ODD : Objectifs de Développement Durable
PIB: Produit Intérieur Brut
PND : Plan National de Développement
PNDS : Plan National de Développement Sanitaire
PNS : Plan National de Santé
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PPU : Programme Présidentiel d'Urgence
RASS : Rapport Annuel sur la Situation Sanitaire
RGPH: Recensement Général de la Population et de
l'Habitat
SFA : Stochastic Frontier Analysis
UD : Unité de Décision
VRS : Variable Return to Scale
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire vii
TABLE DES ILLUSTRATIONS
TABLEAUX
Tableau 1: Statistiques descriptives des variables inputs et
outputs 39
Tableau 2:Statistiques descriptives des variables des
déterminants 39
Tableau 3: Score d'efficience technique totale et classement
des districts sanitaires 40
Tableau 4: Score d'efficience technique pure et classement des
districts sanitaires 43
Tableau 5:Score d'efficience d'echelle et rendement d'echelle
des districts sanitaires 47
Tableau 6:Récapitulatif de la régression 50
FIGURES ET GRAPHIQUES
Figure 1: Découpage sanitaire 2016 10
Figure 2: Classification des modèles DEA 22
Graphique 1: L'efficience selon Farrell 15
Graphique 2: Hypothèse à rendement d'echelle
constant et variable 20
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire viii
RESUME
Ce mémoire analyse la performance des districts
sanitaires en Côte d'Ivoire. Nous nous servons d'abord de la
méthode non paramétrique d'analyse d'enveloppement des
données (DEA) à orientation input pour calculer les scores
d'efficience technique et ensuite nous utilisons le modèle Tobit
censuré afin d'apprécier l'impact des variables contextuelles sur
l'efficience des districts sanitaires. Cette analyse est faite sur les
données en coupe transversale sur l'année 2016. Ainsi, à
partir des scores d'efficiences techniques calculés pour l'année
nous obtenons les résultats suivants : les efficiences techniques des
districts sanitaires sous les technologies CRS et VRS sont en moyenne
respectivement de 58% et 67,8%. Les districts sanitaires doivent donc
améliorer leur efficience technique sur l'année 2016 d'environ
40%.Concernant les déterminants, la durée moyenne de
séjour, la taille de la population, le nombre de sage femme ainsi que le
nombre d'infirmier par habitant sont significatifs et influencent le niveau
d'efficience technique des districts.
Mots clés : Côte d'Ivoire,
efficience technique, districts sanitaires, méthode d'enveloppement des
données
ABSTRACT
This analysis analyzed the performance of health districts in
Côte d 'Ivoire. First, we used the non-parametric method of analyzing DEA
data envelopment to calculate the technical efficiency scores and then used the
Tobit model to assess the impact of the contextual variables on the efficiency
of the health districts. This analysis is done on cross-sectional data over the
period 2016. Thus, based on the technical efficiency scores calculated for the
period, we obtained the following results: The technical efficiencies of the
health districts under the CRS and VRS technologies are on average 58% and
67,8% respectively. Health districts could therefore have improved their
technical efficiency by about 40% in 2016. Regarding the determinants, the mean
of time visit ; population size ; the number of midwife so the number of nurse
by inhabitant are significant and influence technical efficiency of health
districts.
Keywords: Côte d'Ivoire, Technical
efficiency, health districts, data envelopment analysis
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
ix
INTRODUCTION
La performance des systèmes de santé est l'un
des principaux sujets nourrissant les débats relatifs au domaine de la
santé au cours de ces dernières décennies (Hollinwhorth,
2008). Ces débats se sont accrus dans les pays en développement
grâce au rapport sur la santé dans le monde de l'Organisation
Mondiale de la Santé (OMS, WHO ,2000) consacré à la mesure
de l'efficience des systèmes de santé dans le monde. Ce rapport
conclut qu'il est nécessaire dans un contexte de rareté de
ressources, que tous les systèmes de santé évaluent
l'utilisation faite de leurs ressources. Comment utiliser, combiner au mieux
les ressources mises à la disposition du système de santé
et comment obtenir des gains d'efficience pour améliorer le
système de santé pour les années à venir? Telles
sont les principales préoccupations qui animent tous les pays.
Dans un contexte d'émergence de la Côte d'Ivoire
à l'horizon 2020, la question de performance est en phase avec la
stratégie de redressement et de développement contenu dans le
premier et deuxième plan national de développement1
(PND, 2012-2015, 2016-2020) dont l'ambition phare est de transformer la
Côte d'Ivoire en un pays émergent d'ici 2020. En effet
après la crise post-électorale, un nouveau concept a
émergé celui de l'ivoirien nouveau. Selon les dirigeants du pays,
ce concept se traduit par une nouvelle manière de penser et
d'appréhender les choses. Ce nouveau concept serait un catalyseur pour
l'émergence du pays à l'horizon 2020. Afin d'inculquer ce concept
aux populations ivoiriennes, plusieurs réformes ont été
entreprises dans le domaine éducatif notamment la formation
professionnelle et l'entreprenariat. Toutefois l'atteinte de l'émergence
devrait inéluctablement passer par plusieurs phases dont
l'amélioration du système sanitaire.
On ne peut pas parler d'émergence sans parler
d'amélioration du système de santé. L'ODD32,
stipule qu' « il est important de permettre à tous de vivre en
bonne santé et de promouvoir le bien être de tous à tout
âge pour construire des sociétés prospères.
Cependant, la situation sanitaire reste préoccupante ». Les taux de
morbidité et de mortalité sont élevés
principalement pour celles liées au paludisme et au SIDA, selon les
perspectives économiques3.
Le principal problème demeure l'insuffisance de l'offre
de soins accentuée par la crise
socio-politique. Cette insuffisance est aussi liée
à une faible injection financière dans le
1 Dans l'optique de permettre à la côte
d'ivoire d'être cité parmi les pays émergents
2 Objectifs de développement durable 3
3 Julien clémençot dans jeune afrique
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 1
domaine de la santé, se traduisant par la stagnation du
budget du Ministère de la Santé et l'inexistence d'un dispositif
de couverture du risque maladie4. Par ailleurs, l'accentuation de la
pauvreté des ménages en raison également des nombreuses
crises socio-politiques ne favorisent pas les soins de
qualités5. Les dépenses publiques en santé
restent encore faibles pour les besoins exprimés. Le pays affiche un
ratio médecin par habitant encore faible (un médecin pour 6000
habitants)6. Avec un tel ratio, la Côte d'Ivoire reste loin de
l'engagement arrêté à Abuja en 2001 de consacrer 15% du
budget national à la santé. Pour pallier cette situation des
strategies de réformes de l'organisation ou du financement des services
de santé ont été mises en oeuvre. Ces six dernières
années, le gouvernement a consenti d'énormes efforts dans le
domaine de la santé. Ces efforts ont été orientés
vers le déblocage du salaire des médecins, l'embauche de plus de
10 000 professionnels de la santé, la construction d'une centaine
d'établissements de premier contact et la réhabilitation de
certains centres hospitaliers régionaux dans les districts
sanitaires7. En 2018, 6,5% du budget a été
affecté au domaine de la santé tandis qu'en 2017 il était
de 6%. Cette situation traduit une certaine volonté de l'Etat de
s'aligner sur les prescriptions d'Abuja.
Cependant, force est de constater que tous ces progrès
n'ont pas su transformer de façon fondamentale l'image de
l'hôpital public en termes de gestion et de qualité des soins. La
question de l'utilisation efficiente des ressources du secteur de la
santé demeure donc primordial pour les politiques de financement ainsi
que la nécessité de rendre plus efficientes les interventions
publiques et privées de la santé.
Le concept d'efficience met en rapport l'efficacité
avec les moyens engagés pour
atteindre les résultats. A cet effet, l'analyse de
l'efficience technique des districts sanitaires s'avère
indispensable.
L'efficience cherche à apporter des réponses
nouvelles aux questions économiques traditionnelles que sont
l'allocation des ressources et le degré d'utilisation des facteurs de
production. Le district peut avoir à traiter des problèmes de
management comme : choisir entre un nombre de lits à développer
ou à favoriser l'hospitalisation à domicile, recourir à du
personnel médical libéral sous contrat ou embaucher des
salariés, sous-traiter la
4 Julien clémençot dans jeune Afrique
5 Julien clémençot dans jeune Afrique
6 Julien clémençot dans jeune Afrique
7 Julien clémençot dans Jeune Afrique
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 2
restauration ou l'entretien qui doivent cependant
répondre à des conditions d'hygiène drastique. Ces
différentes actions peuvent ameliorer les performances productives des
districts sanitaires.
Plusieurs études ont été
ménées en Afrique sur les questions de performance des
systèmes et d'établissements de santé. Au kenya,
l'étude de Kirigia et al, (2004) sur les centres de santé. Masiye
(2006) sur les hôpitaux en Zambie. Au Ghana, il y a eu l'étude
d'Akazali et al, (2008) sur les centres de santé. Mane (2012) sur les
hôpitaux au Sénégal. Au Togo l'étude d'Atake et al,
(2014) sur les formations sanitaires publiques et enfin l'étude de
Coulibaly (2015) au Burkina Faso sur les hôpitaux. Plus
précisement en Côte d'Ivoire, les travaux de Tiéhi (2006)
sur les hôpitaux départementaux publics.
Par ailleurs, il faut noter qu'il ne semble pas encore avoir
d'étude consacrée à l'analyse de la performance des
districts sanitaires en Côte d'Ivoire. Les travaux en Côte d'Ivoire
sur ces questions manquent encore à la littérature. Aussi, dans
le soucis d'apporter une contribution à la revue de littérature
cette étude s'avère importante.
Notre étude à pour objectif
général d'analyser l'efficience technique des districts
sanitaires de Côte d'Ivoire en 2016. Pour ce faire, nous
diviserons notre analyse en deux sous objectifs.
- Déterminer les scores d'efficience techniques des
districts sanitaires de Côte d'Ivoire de 2016 ;
- Identifier les variables qui influent sur l'efficience
technique des districts sanitaires ;
Ceci nous permettra de connaitre les différents efforts
fournis par les districts sanitaires en matière de performance et
connaitre l'avantage d'un environnement orienté « emergence »
sur lesdites performances des districts sanitaires. Pour ce faire, nous
utiliserons la méthode d'analyse d'enveloppement des données
(DEA) orienté input et d'autre part nous expliquerons les causes de
l'inefficience par le biais d'un modèle Tobit censuré à
gauche.
Afin de mener à bien notre étude, nous avons
formulé les hypothèses suivantes : - Les districts sanitaires en
Côte d'Ivoire sont inefficients ;
- La taille de la population, le nombre de séjour
influencent l'efficience technique des districts sanitaires en Côte
d'Ivoire.
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
3
Le reste du travail est structuré comme suit. Le
chapitre I, présente les faits stylisés sur la situation
sanitaire en côte d'ivoire. Le chapitre II présente l'approche
définitionnelle de certains concepts et notions ainsi que la revue de la
littérature sur ce genre d'étude. Dans le troisième
chapitre, la méthodologie de travail est adoptée. Le chapitre IV
présente les résultats empiriques. Enfin la conclusion et
implication de politiques.
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 4
PARTIE 1 :
FONDEMENTS THEORIQUES DE LA MESURE DE LA PERFORMANCE
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 5
CHAPITRE I : FAITS STYLISES SUR LA SANTE EN COTE D'IVOIRE
I. ETAT DES LIEUX EN MATIERE DE SANTE
La morbidité générale en Côte
d'ivoire est élevée et reste caractérisée par les
maladies transmissibles d'une part et d'autre part par les maladies non
transmissibles dans un contexte nutritionnel préoccupant. Les maladies
transmissibles sont dominées par le paludisme qui est de loin la
première cause de morbidité. Il représente environ 50% des
motifs de consultations dans les ESPC. Son Incidence est passée de 106%
en 2013 à 164% en 2014. Les enfants et les femmes enceintes constituent
les populations les plus vulnérables et les plus touchées. En
2015, on estimait l'incidence des Infections Respiratoires Aigües chez les
enfants de 0 à 4 ans à 202,35 pour 1000, celle du paludisme dans
la population générale à 155,49 pour 1000. L'incidence de
la diarrhée chez les enfants de 0 à 4 ans était quant
à elle, estimée à 88,86 pour 1000. Le Rapport de la
Mortalité Maternelle 2015 (RMM) estimait le taux de mortalité
maternelle de la Côte d'Ivoire à 645 décès pour 100
000 naissances vivantes contre 546 pour l'Afrique Sub saharienne. En 2012, ce
taux était estimé à 614 décès pour 100 000
naissances vivantes en 2012. La Côte d'Ivoire se situe derrière
les pays comme la Mauritanie avec 602 décès, le Cameroun avec 596
décès, le Mali avec 587 décès, le Niger avec 553
décès, la Guinée-Bissau avec 549 décès, le
Kenya avec 510 décès.
La prévalence du VIH/sida dans la population
âgée de 15-49 ans est estimée à 3,7 %. Cette
prévalence est de 4,6 % chez les femmes et de 2,7 % chez les hommes.
L'épidémie du VIH/Sida est caractérisée par la
présence des deux virus, VIH 1 et VIH 2. Le nombre de personnes vivant
avec le VIH était de 450 000 et le nombre d'orphelins rendus
vulnérables du fait du Sida s'élevait à 440 000. Le nombre
de personnes sous ARV est passé de 123 692 en 2013 à 140 710 en
2014 Avec une prévalence estimée selon le rapport 2010 de l'OMS
à 156 cas pour 100 000 habitants pour toutes formes confondues et une
incidence estimée à 139 cas pour 100 000 habitants pour les
nouveaux cas à frottis positif, la Côte d'Ivoire est
affectée, de manière sévère, par la tuberculose.
L'Incidence est passée de 1,06 % en 2013 et 1,05% en 2014. La
pandémie du VIH/sida demeure le facteur le plus propice à son
développement. Les autres maladies transmissibles sont
constituées par des maladies à potentiel
épidémique. Ce sont : la méningite
cérébro-spinale, la rougeole, la fièvre jaune et le
choléra dont l'évolution est marquée par des
flambées épidémiques. Les maladies non transmissibles
restent dominées par les maladies métaboliques, les maladies
cardio-vasculaires (HTA), les cancers. Le diabète sucré touche
5,7% de la population adulte, l'HTA est en nette progression. En 2008, selon
les estimations de
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 6
l'OMS pour la Côte d'Ivoire, la prévalence de
l'HTA chez les 25 ans et plus était de 33,4%. 15 000 nouveaux cas de
cancer sont attendus par an. Les cancers de la femme sont de loin les plus
nombreux avec une incidence de 98,8 cas pour 100 000 habitants en 2004 dont
25,2% de cancers du sein et 23% de cancers du col de l'utérus.
L'ulcère de Buruli occasionne des cas d'infirmité permanente
notamment chez des enfants d'âge scolaire. Le nombre de cas cumulé
est passé de 500 en 1994 à 25 000 en 2006. En 2007 et 2008, le
nombre de nouveaux cas était respectivement de 1654 et 2085. Certaines
pathologies telles que la trypanosomiase humaine africaine, l'onchocercose, les
bilharzioses, la filariose lymphatique, le trachome et le pian persistent
encore et nécessitent une attention particulière. D'autres
maladies anciennes comme la dracunculose, la lèpre, et la syphilis sont
en voie d'élimination, d'éradication ou en nette
régression.
La mortalité générale avait baissé
continuellement depuis les années 1950 avant d'enregistrer une inversion
de tendance dans les années 1990. Le taux brut de mortalité (TBM)
est passé de 12,3%o en 1988 à 14%o en 2006. On a
enregistré 968 décès, soit 121,50 décès
maternels pour 100 000 naissances vivantes en 2013.
II. POLITIQUE DE SANTE
Le financement de la santé a connu une hausse
progressive ces dernières années. En effet, le budget du
ministère en charge de la santé est passé de 106,8
milliards en 2011 à 245,5 milliards de FCFA en 2015, soit un taux
d'accroissement annuel moyen de 18 % en 5 ans. Une part importante de ce budget
a été dédiée au fonctionnement (80,45 %) au
détriment de celui des investissements (19,55 %). En outre la proportion
du budget de l'Etat allouée au secteur de la santé est
passée de 5,56 % en 2012 à 6,19 % en 2014. Toutefois, il est
encore en deçà de celui fixé lors de la déclaration
d'Abuja en juillet 2001 qui était estimé à 15 %.
L'élaboration des différents Comptes de la Santé (CS) a
permis au MSHP de capter les informations sur les flux financiers dans le
secteur de la santé. Selon les Comptes de Santé, les
Dépenses totales de santé (DTS), en 2013, s'élèvent
à 872,82 milliards de FCFA. Ainsi, ressort-il de l'analyse des DTS que
les ménages sont les plus gros contributeurs du financement de la
santé en Côte d'Ivoire avec une proportion de versement direct de
51,08 % en 2013. L'Administration publique (24,48 %) et les Entreprises (14,44
%) viennent respectivement au second et au troisième rang après
les ménages. Les Bailleurs bilatéraux et multilatéraux
représentent 9,99 % des sources de financement tandis que les ONG,
nationales ne représentent que 0,01 % des sources de financement. En vue
du financement adéquat du secteur, le MSHP a adopté des
stratégies
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 7
novatrices sur le financement de la santé notamment :
(i) la stratégie nationale de financement pour tendre vers la Couverture
Sanitaire Universelle, (ii) la stratégie nationale de financement
basé sur la performance pour améliorer qualitativement et
quantitativement, l'offre de services et de soins de santé et (iii) un
document d'orientation sur les financements innovants. En 2014, une
méthodologie d'allocation budgétaire axée sur les
priorités nationales a été adoptée notamment pour
la réalisation des soins de santé primaires. L'allocation
budgétaire destinée aux structures du niveau
périphérique pour la mise en oeuvre des soins de santé
primaires a connu une augmentation progressive passant de 10,758 milliards FCFA
en 2012 à 11,228 milliards FCFA en 2013 pour atteindre 12,498 milliards
en 2014 soit un taux d'accroissement de 16,17 % entre 2012 à
20148.
Avec les recrutements réguliers d'agents de
santé et la revalorisation des salaires du personnel de santé,
les indicateurs de disponibilité des ressources humaines au plan
national ont connu une amélioration en 2015 avec 1 médecin pour
7235 habitants, 1 infirmier pour 2910 habitants et 1 Sage femme pour 1990
femmes en âge de procréer. Même si ces données
nationales répondent aux recommandations internationales (1
médecin/10 000 habitants, 1 infirmier pour 5000 habitants, 1 sage-femme
pour 3000 femmes en âge de procréer selon l'OMS), de fortes
disparités persistent notamment au niveau du ratio
médecin/population dans les différentes régions sanitaires
avec 1 médecin/20 803 habitants dans le Cavally-Guemon.
L'accroissement de l'offre de services de santé a
été réalisé à travers la construction de
nouveaux établissements, la réhabilitation, l'équipement
ou le rééquipement d'hôpitaux ainsi que la mise aux normes
et l'amélioration des plateaux techniques des structures sanitaires. Les
quatres CHU (Cocody, Bouaké, Yopougon, Treichville), et les autres EPN
de santé, ont bénéficié chaque année de
projets de réhabilitation et de rééquipement partiel. Les
Centres Hospitaliers Régionaux (CHR) et les Hôpitaux
Généraux (HG), ont bénéficié
également de diverses interventions (réhabilitations et
équipements de certains de leurs services et installations).
Les services médico-techniques et les maternités
de 11 CHR et de 46 HG ont été réhabilités et
équipés sur financement du Programme Présidentiel
d'Urgence (PPU) pour un montant de 27 milliards francs CFA.
Environ 600 Etablissements Sanitaires de Premier Contact
(ESPC) ont été réhabilités ou équipés
depuis 2011 grâce au financement du Gouvernement, de la Banque Mondiale,
de la
8 PNDS 2016-2020
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
8
Banque Africaine de Développement, du Contrat de
Désendettement et de Développement à travers l'Agence
Française de Développement, de la Délégation de
l'Union Européenne.
Plusieurs infrastructures sanitaires sont en cours de
construction grâce au financement de l'Etat et des partenaires au
développement. Il s'agit du Centre National de Médecine
Nucléaire d'Abidjan pour un investissement de 2,6 milliards de Francs
CFA, du Centre National de Radiothérapie au CHU de Cocody d'un
coût de 13 milliards de FCFA entièrement financé sur le
budget général de l'Etat, de l'Institut de Cardiologie de
Bouaké de 150 lits d'un coût de 10 milliards de francs FCFA.
L'organisation et le fonctionnement du MSHP en vigueur
découle du décret n°2014-554 du 1er octobre 2014. Le
système de santé ivoirien est de type pyramidal à trois
niveaux9 et deux versants, l'un gestionnaire et l'autre prestataire
:
Le versant prestataire comprend l'offre publique de soins et
l'offre privée de soins.
Le versant gestionnaire ou administratif comprend : le niveau
central composé du Cabinet du Ministre, des directions et services
centraux qui ont une mission de définition, d'appui et de coordination
globale de la santé, (ii) le niveau intermédiaire composé
de 20 Directions Régionales qui ont une mission d'appui aux Districts
sanitaires pour la mise en oeuvre de la politique sanitaire et (iii) le niveau
périphérique composé de 82 Directions
Départementales de la Santé ou Districts sanitaires qui sont
chargées à leur niveau de rendre opérationnelle la
politique sanitaire
9 RASS 2016 niveau primaire, secondaire et
tertiaire
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 9
Figure 1: Découpage sanitaire 2016
Source : RASS 2016
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 10
CHAPITRE II : APPROCHE CONCEPTUELLE ET REVUE DE LA
LITTERATURE I. APPROCHE DEFITIONNELLE
1. Production sanitaire
Les conditions de production d'un bien ou d'un service
donné sont rarement homogènes. Le choix des technologies de
production les plus efficaces est donc en mesure de générer des
rentes différentielles (technologie fondée sur le savoir-faire).
L'amélioration d'un procédé de base et les
modalités de contrôle de la production permettent un avantage
absolu en matière d'abaissement des coûts, des économies
d'échelle et des économies d'envergure. Les économies
d'échelle sont des diminutions des coûts résultant de
l'augmentation des services sanitaires ou de la taille des unités de
production. Les économies d'envergure résultent des diminutions
de coûts qu'entraîne la production conjointe de plusieurs services
sanitaires différents. Une diminution de coût que permet une
connaissance de plus en plus précise d'un processus de production
donné, de son organisation, de sa conduite et son contrôle. La
planification de la production sanitaire nationale et sa répartition
s'effectue en nature et en valeur. La production sanitaire et sa
répartition sont déterminées en partant de la demande
sanitaire nationale, telle qu'elle ressort des tâches et des objectifs
sanitaires. On prend en compte également l'extension des
capacités de production due à la mise en route de nouvel
unité de décision, l'amélioration de l'emploi des
capacités existantes, l'augmentation des ressources, les perspectives
réelles d'accroissement de la productivité du travail, celles de
réduction des dépenses matérielles (input) par
unité de décision et d'amélioration de l'organisation du
travail.
Dans la logique de mieux planifier la production sanitaire,
Le Ministère de la santé peut élargir les types de
services de chaque unité de décision en vue de cerner
l'activité des hôpitaux. Ainsi pour chaque structure, des
instructions méthodiques à suivre sont établies pour
assurer la réalisation des proportions du développement des
structures correspondantes.
2. Inputs sanitaires
La contribution des ressources médicales pour
l'amélioration du système de santé est importante. La
controverse sur le lien entre les ressources médicales et l'état
de santé peut être source de problèmes de mesures car les
ressources médicales sont diverses. Les facteurs de productions
hospitalières présentés ici sont :
Les lits installés (différents des lits
autorisés) à une date donnée, le personnel hospitalier qui
est constitué à la fois du personnel médical, du personnel
éducatif et social, du personnel technique
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 11
et du personnel administratif. Le personnel non médical
regroupe l'ensemble du personnel administratif, du personnel soignant et
éducatif, du personnel médicotechnique, du personnel technique ;
il comprend le personnel à la charge de l'établissement, le
personnel à la charge de la clientèle (par exemple certains
auxiliaires médicaux), le personnel à la charge d'autres
organismes (par exemple de l'éducation nationale). Le personnel
administratif : personnel de direction et d'administration. Personnel soignant
et éducatif : sages-femmes, personnel de services médicaux,
psychologues, personnel éducatif, assistants de service social.
Infirmiers : infirmiers spécialisés. Aides-soignants :
aides-soignants, aides médicales psychiatrique. Agents des Services
Hospitaliers(A.S.H) : agents des services hospitaliers, gardes malades,
brancardiers, autres emplois secondaires des services médicaux.
Personnel médicotechnique : pharmaciens, personnel des services de
pharmacie, personnel des services de laboratoire, personnel des services
d'électroradiologie, autre personnel médicotechnique. Personnel
technique : personnel des services techniques, personnel des services
informatiques, personnel des services ouvriers, du parc automobile et du
service intérieur.
3. Outputs sanitaires
On distingue trois types de services hospitaliers :
Des soins de courte durée (ou court séjour) qui
concernent des affections graves, pendant leur phase aiguë en
médecine, chirurgie, obstétrique, odontologie ou psychiatrie ;
Des soins de suite ou de réadaptation (ou moyen séjour) qui
requièrent, dans le cadre d'un traitement ou d'une surveillance
médicale à des malades, des soins continus, dans un but de
réinsertion ; Des soins de longue durée (long
séjour) destinés à des personnes n'ayant pas leur
autonomie de vie et dont l'état nécessite une surveillance
médicale constante et des traitements d'entretien.
II. THEORIE SUR LA MESURE DE LA PERFORMANCE 1.
Distinction entre efficacité et efficience
Il est important de garder à l'esprit la distinction
entre efficacité et efficience (Israël, 1996). Le concept
d'efficacité est plus large et englobe la capacité d'une
institution à définir et mettre en oeuvre des objectifs
opérationnels adéquats. Dans cette perspective, le critère
d'efficacité se réfère à la capacité d'une
organisation à se conformer à ses propres exigences. Mais
l'efficacité peut aussi être mesurée au regard d'exigences
externes à l'institution (par exemple, contribution des institutions au
système social dans son ensemble). Quant au
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
12
concept d'efficience, il se réfère seulement
à la manière dont les ressources disponibles sont
utilisées pour réaliser les objectifs définis, sans se
soucier de la question de savoir si ces objectifs ou ces buts sont
adéquats. D'un point de vue purement technique, une institution
efficiente est celle qui affiche un taux élevé d'extrants par
rapport aux intrants. En ce sens, une organisation peu efficiente peut
être relativement efficace si elle réalise ses objectifs,
même à un coût élevé. A l'inverse, mais avec
des inconvénients plus sensibles, une institution peut être
considérée comme efficiente du seul point de vue de sa
rentabilité, mais avec des objectifs inadéquats (par exemple, un
district sanitaire peut faire plus de vaccination qu'il n'est
nécessaire). La pièce maîtresse de l'analyse
économique de l'efficience organisationnelle est la fonction de
coût ou son équivalent, la fonction de production.
2. Notion d'efficience
Le concept d'efficience met en rapport l'efficacité
avec les moyens engagés pour atteindre les résultats. Il trouve
son origine dans les travaux théoriques fondamentaux au sujet du
comportement des firmes. Debreu (1951) et Koopmans (1951) ont le mérite
de proposer une définition précise et conforme à la
théorie économique du concept d'efficience, bien que Debreu
utilise plutôt l'expression de coefficient d'utilisation des
ressources.
Koopmans (1951, p. 60) a proposé une définition
formelle de l'efficience productive. D'après lui, un producteur est
techniquement efficient si un accroissement d'un output quelconque
nécessite une réduction au moins d'un autre output ou un
accroissement d'au moins un input, et si une réduction d'un input
quelconque nécessite un accroissement au moins d'un autre input ou une
réduction d'au moins un output. Ainsi, un producteur techniquement
efficient pourrait produire les mêmes outputs avec au moins une
quantité inférieure d'un input ou utiliser les mêmes inputs
afin de produire plus d'au moins un output.
Debreu (1951) et Farrell (1957) ont introduit une mesure de
l'efficience productive définie comme étant égale à
1 moins la réduction maximale équiproportionnelle de tous les
inputs qui permet toujours d'assurer la production continuelle des outputs
donnés. Un score égal à l'unité indique
l'efficience technique car aucune réduction équiproportionnelle
d'input n'est faisable. Un score inférieur à l'unité nous
indique l'importance de l'inefficience technique. Notons que le même
raisonnement s'applique à une expansion équiproportionnelle
d'output avec des inputs donnés. Les principes de base de l'approche de
la mesure de l'efficience proposée par Farrell sont illustrés par
la figure 13 (Farrell, 1957, p. 254).
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
13
L'efficience est définie comme la distance entre la
combinaison des inputs et des outputs observés et le maximum qui aurait
pu être réalisé. Pour tenir compte du critère de
maximalité du produit obtenu d'une part, et d'accepter la
possibilité d'une sous-utilisation des moyens de production d'autre
part, l'on a recourt à la fonction de production (frontière
supérieure de l'ensemble de production), cette frontière
étant une caractéristique (limite) de la technologie à un
moment donné.
L'estimation de la fonction de production qui établit,
sous sa forme la plus générale, une relation entre les «
intrants » ou inputs et les « extrants » ou outputs permet alors
de définir les "meilleures pratiques", situées sur la
frontière de production. Celles-ci servent à définir la
« frontière d'efficience ». Il s'agit donc de trouver la
« frontière » du domaine des productions possibles sur
laquelle se situent les « meilleures ». L'inefficience d'une
unité de décision se mesure alors par la distance par rapport
à cette frontière. Cette distance est exprimée au moyen
d'un « score d'efficience ».
Ainsi, dans cette approche, les unités les plus
performantes servent de modèles aux autres. Un district sanitaire sera
donc considéré relativement inefficient si un autre district
sanitaire utilise un montant inférieur ou égal d'inputs pour
produire plus ou autant d'outputs.
Farrell (1957) est le premier à avoir rendu ces
concepts opérationnels en ayant recours à des méthodes de
recherche opérationnelle. Il a décomposé l'efficience
totale ou économique en deux éléments :
- l'efficience technique : une unité est techniquement
efficiente si elle produit autant d'output que possible avec un montant
donné d'inputs, ou si elle produit un niveau donné d'output avec
une quantité minimum d'inputs. Cette première notion d'efficience
fait donc uniquement intervenir des considérations de quantités
physiques des ressources et des techniques qui permettent de les relier ;
- l'efficience allocative : une unité est
allocativement efficiente si, d`une part, elle est techniquement efficiente et
si, d`autre part, connaissant ses prix, elle choisit les combinaisons de
facteurs les moins coûteuses de sorte à mieux s'adapter que les
autres aux contraintes de la concurrence et, en particulier, aux contraintes de
prix. Cette deuxième notion d'efficience fait référence
à la connaissance des prix des ressources.
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 14
Ainsi, la mesure de l`efficience sera à orientation input
ou à orientation output selon qu`on s`intéresse à la
minimisation des inputs ou à la maximisation de l`output.
Graphique 1: L'efficience selon Farrell
Y/X2
.A
Q .B
.C
..B'
S'
Q'
O Y/X1
Source: Farell ( 1957)
Supposons qu'on cherche à comparer plusieurs
observations ou unités (A, B, C...) produisant deux output X1 et X2.
Soit S' la courbe d'iso-produits déterminant la frontière
d'efficience et Q' la droite d'iso-coûts sur le graphique.
- Efficience technique : Le graphique démontre que pour
un output donné, les observations qui ne sont pas situées sur la
frontière d'efficience (S') sont techniquement inefficientes car l'un
et/ou l'autre des inputs peut ou peuvent être réduit(s) tout en
produisant la même quantité d'output. Par une
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 15
diminution des quantités utilisées, il en
résulte des économies qu'il sera possible de quantifier. Par
exemple l'inefficience technique (ET) de l'observation A évalue le
potentiel d'économies réalisables ET = OB/OA exprimé en %
sur l'ensemble de ses dotations factorielles avec : 0=ET=1.
Efficience allocative : Les observations qui ne sont pas
situées à l'intersection de la droite d'iso-cout (Q') et de sur
la frontière d'efficience (S') sont allocativement inefficientes car
l'un et/ou l'autre des inputs peut ou peuvent être réduit(s) tout
en produisant la même quantité d'output. L'inefficience allocative
(EA) de l'observation B (techniquement efficiente) évalue le potentiel
d'économies réalisables EA = OC/OB exprimé en % sur
l'ensemble de ses dotations factorielles avec : 0=EA=1
- L'efficience économique prend simultanément en
compte les efficiences technique et allocative ; lorsque ces deux efficiences
se recoupent, l'observation est dite économiquement efficiente. Sur le
graphique seule l'observation B' est économiquement efficiente
L'efficience totale EE= ETxEA= OA/OC
La figure 1 suppose que la frontière de production (S')
est connue, mais en réalité ce ne sera que rarement le cas. IL
sera, en général, nécessaire d'estimer cette
frontière.
3. Portée de l'efficience
L'efficience cherche à apporter des réponses
nouvelles aux questions économiques traditionnelles que sont
l'allocation des ressources et le degré d'utilisation des facteurs de
production. L'hôpital peut avoir à traiter des problèmes de
management comme : choisir entre un nombre de lits à développer
ou à favoriser l'hospitalisation à domicile, recourir à du
personnel médical libéral sous contrat ou embaucher des
salariés, sous-traiter la restauration ou l'entretien qui doivent
cependant répondre à des conditions d'hygiène drastique.
Ces choix organisationnels ont chacun des conséquences propres. Ainsi la
recherche d'efficience constituerait le principe supérieur de toute
stratégie de programme sanitaire. La notion d'efficience est toujours
chargée d'ambiguïté en analyse économique,
néanmoins on peut dire que l'efficience décrit l'optimisation des
moyens utilisés pour obtenir un meilleur résultat. Une gestion
sanitaire doit, dans une perspective d'efficience à long terme,
être menée de manière économique. L'efficience est
donc de type coût : La stratégie consiste à trouver le mode
de coordination de la production de services sanitaires entre
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 16
les facteurs physiques, humains et technologiques qui limite
au mieux les coûts associés à cette production. Autrement
dit, les conditions de l'efficience sont essentiellement attachées au
choix d'allocation à moindre coût des ressources au sein de chaque
unité de décision. Le maintien d'une efficience coût sur le
long terme renvoie en effet à la nécessité du changement
des unités de décision, pour se conformer à des
données nouvelles.
J C Williamson(1998) a montré qu'une gestion
rationnelle des structures de santé doit répondre aux
sollicitations d'un environnement qui est donné. En effet une
modification des paramètres de l'environnement hospitalier implique un
déplacement adaptatif automatique de l'unité de décision,
au regard des coûts associés aux termes de l'alternative
repérée. Ainsi, la notion d'efficience d'une unité de
décision n'est constatée que relativement au "critère de
remédiabilité" selon lequel une unité de décision,
pour laquelle aucune alternative supérieure réalisable ne peut
être mise en oeuvre avec des gains nets, est présumée
efficiente. L'efficience indique à quel point une organisation
hospitalière utilise bien ses ressources pour produire des services.
L'efficience est donc axée sur les ressources et le rythme auquel on
utilise les intrants pour produire et offrir des extrants. L'efficience est un
concept relatif, elle mesure en comparant la production obtenue à ce que
l'on vise comme norme, objectif ou critère.
4. Détermination de la frontière
d'efficience
La frontière de production qui décrit le
processus de production des entités techniquement efficaces et la mesure
des écarts des entités par rapport à cette
référence (benchmark) peuvent être estimées par
plusieurs types de fonctions distances. En règle générale,
ces fonctions se distinguent selon qu'elles sont paramétriques ou non
paramétriques et stochastiques ou déterministes.
Au contraire des fonctions paramétriques, les approches
non paramétriques ne stipulent aucune relation fonctionnelle
précise a priori entre les inputs et les outputs des entités
évaluées. Par rapport aux frontières déterministes,
les fonctions stochastiques intègrent quant à elles un terme
aléatoire supplémentaire dans l'écart du point au
benchmark et en conséquence n'attribue pas toute la distance à de
l'inefficacité.
4.1 Méthode paramétrique
La détermination de la frontière d'efficience, par
la méthode paramétrique, repose sur
la formulation d'une forme fonctionnelle de la fonction de
production des districts sanitaires et l'estimation des paramètres de
cette fonction de production. Dans le choix de la forme
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
17
de la fonction de production, il existe trois approches
différentes: l'approche déterministe, l'approche probabiliste et
l'approche stochastique. La différence entre ces différentes
approches repose sur l'interprétation faite du résidu issu de
l'estimation économétrique. L'approche déterministe, qui a
été développée par Afriat (1972) et Richmond
(1974), suppose que la totalité du résidu issu de la
régression économétrique mesure l'inefficience technique.
Cette approche a fortement été critiquée sur le fait
qu'elle ne prend pas en compte les erreurs de mesure de la variable
dépendante et les éventuels bruits statistiques qui peuvent
exister dans le processus de modélisation. En outre, les contraintes
externes peuvent avoir une influence sur la structure de santé sans pour
autant que cela soit une inefficience de son processus de production.
L'approche probabiliste, quant à elle, essaye de diminuer cette
sensibilité de la frontière de production aux erreurs de mesure,
en supposant qu'un certain pourcentage de districts sanitires se situe sous la
courbe frontière des possibilités de production. La
troisième approche, dite Stochastic Frontier Approch (SFA), a
été développée par Aigner, Lovell et Schmidt
(1977), Battese et Corra (1977) et par Meeusen et Van den Broeck (1977). Elle
consiste à considérer que le résidu issu de l'estimation
peut être scindé en deux composantes. La première
composante permet de prendre en compte les inefficiences dans la production,
pouvant par exemple s'expliquer par des choix de production inopportuns de la
part des décideurs. La seconde composante du terme d'erreur capte les
erreurs de mesure et bruits statistiques en permettant une variation
aléatoire de la frontière, à travers tous les districts
sanitaires considérés pour notre étude. Ainsi,
l'idée développée dans cette approche est que toute
déviation de la position du district sanitaire par rapport à la
frontière de production n'est pas forcement due au comportement du
district sanitaire en question. Des taux inhabituellement élevés
de certaines maladies nécessitent, par exemple, des augmentations de
coût total sans que cela ne soit une inefficience dans la production d'un
hôpital (Zuckermann et al, 1994). L'approche SFA présente
l'avantage, par rapport aux deux premiers, de prendre en compte la
possibilité d'erreur de mesure dans les données. La
solidité de la méthode des frontières stochastiques repose
sur son fondement sur la théorie économique pour estimer la
frontière d'efficience. Cependant, elle pose l'hypothèse de la
connaissance de la forme fonctionnelle de la technologie de production de
l'établissement de soins. Cette hypothèse peut s'avérer
lourde, dans la mesure où il n'est pas toujours possible d'observer la
technologie de production qu'utilise le district sanitaire. Une seconde
exigence de l'estimation de la frontière d'efficience par la
méthode stochastique est l'utilisation d'un modèle mono-output ou
mono-input. La méthode n'est pas pratique dans le cas d'une production
multi-outputs/multi-inputs, comme c'est le cas pour les districts sanitaires.
Son application nécessite que les inputs soient regroupés
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 18
en un input unique, ou que les outputs le soient en un seul.
La plupart des études ayant appliqué le modèle de
frontière stochastique ont utilisé le coût total comme
unique input. Ne disposant pas du coût total net de fonctionnement des
districts sanitaires, nous ne pouvons appliquer la méthode stochastique.
Dès lors, nous donnons la priorité à la méthode
non-paramétrique qui apparait plus adéquat pour les situations de
productions multiples avec plusieurs facteurs de productions comme c'est le cas
des districts sanitaires.
4.2 Méthode non paramétrique
Les méthodes non-paramétriques partent du
principe que les fonctions de production ne sont pas directement observables.
Ainsi, contrairement aux méthodes paramétriques, elles ne
spécifient pas de forme fonctionnelle particulière de cette
fonction de production. La frontière de production efficiente, ainsi que
la localisation des districts sanitaires autour de cette frontière, sont
obtenues par résolution de programmes linéaires à partir
des données. La technique d'enveloppement des données (DEA),
développée par Charmes et al (1978), est la plus utilisée
dans cette approche. Elle consiste à comparer la performance de chaque
district, considéré décisionnel, à celle des
meilleurs districts sanitaires. Les points correspondant à ces districts
performants sont reliés par des segments de droite pour former
l'enveloppe frontière d'efficience. Les différents districts
sanitaires sont alors représentés par un nuage de points
situés autour de la courbe des frontières de production. La
figure représente les frontières d'efficience obtenues avec la
méthode DEA. La courbe F1 représente la frontière de
production lorsqu'on suppose que les rendements d'échelle sont
constants. Cela signifie qu'avec une augmentation de x% les inputs des
districts sanitaires, ses outputs augmenteront dans la même proportion.
La courbe E représente la frontière correspondant à
l'hypothèse des rendements d'échelle variables. Une telle
hypothèse suppose que, lorsque l'on augmente la quantité des
inputs, les outputs varient dans une proportion différente.
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 19
Graphique 2: Hypothèse à rendement d'echelle
constant et variable
Source: Auteur à partir de
coelli
5. Approche sur la productivité
Deux approches dominent la littérature sur la
productivité. La méthode paramétrique
connue sous le nom de l'analyse de frontière
stochastique (SFA)10 et la méthode non paramétrique
connus comme l'analyse d'enveloppement des données
(DEA)11.
Bien que radicalement différentes dans leur approche,
ces deux méthodes ont l'intention commune d'utiliser le comportement
observé de toutes les organisations pour déduire le niveau
possible maximum de production afin d'estimer la mesure dans laquelle chaque
organisation s'écarte de cette frontière.
5.1 Analyse de frontiere stochastique (AFS)
L'analyse de frontière stochastique (AFS) est une
approche paramétrique qui repose sur des hypothèses concernant la
forme de la frontière et la répartition des erreurs
aléatoires pour distinguer l'inefficacité aléatoire de
l'inefficacité systématique, révélées par
l'écart entre la production de chaque Unité de Décision
(UD) et la frontière. Elle est proposée de manière
indépendante à la fois par Aigner, Lovell et Schmidt (1977) et
par Meeusen et van den Broeck
10 SFA : Stochastic Frontier Analysis
11 DEA : Data envelopment Analysis
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 20
(1977). Ce type d'analyse ressemble à une analyse de
régression; cependant, l'analyse de régression fait intervenir la
relation moyenne entre un niveau de production et les intrants utilisés,
tandis que l'AFS est fondée sur la relation maximale entre ces
variables. Cette méthode est moins sensible aux valeurs aberrantes et sa
précision dépend des hypothèses formulées quant
à la forme de la frontière. De plus, elle ne permet pas de
traiter facilement les frontières à partir de multiples
extrants.
5.2 Analyse d'enveloppement des données
(DEA)
La méthode DEA « Data Envelopment Analysis »
est une méthode non paramétrique qui s'inspire du modèle
de Debreu- Farrell (1957) qui a cherché à évaluer
l'efficacité technique et allocative des firmes. Elle a fait son
apparition en tant que méthode unifiée pour la première
fois dans un article publié en 1978 par A. Charnes, W.W. Cooper et E.
Rhodes (modèle DEA CCR12) enrichi en 1984 par Banker, Charnes
et Cooper (modèle DEA BCC13). C'est une approche de
programmation linéaire qui n'exige pas de formuler des hypothèses
à propos de la frontière (ou de la répartition de
l'inefficacité). Elle permet donc d'estimer facilement les
frontières à partir d'extrants et d'intrants multiples. Les
chercheurs présument plutôt que les unités de
décision (UD) qui obtiennent le plus d'extrants pour la quantité
d'intrants utilisée se situent sur la frontière
d'efficacité. Ils relient ensuite les points représentant les
unités les plus performantes à l'aide de segments
linéaires pour créer une courbe. Basée sur l'approximation
intérieure de la technologie de production d'une unité de
décision, seulement deux hypothèses sont requises :
l'hypothèse de libre disposition et celle de combinaison convexe.
Les hypothèses de libre-disposition permettent
d'engendrer des espaces réalisables pour chaque observation et l'union
des espaces constitue une approximation intérieure de l'ensemble de
possibilités correspondant à la représentation de la
technologie retenue comme, par exemple, l'ensemble de possibilités de
production ou de coût. Typiquement, grâce à cette
méthode, nous obtenons des technologies en forme de marches
d'escalier.
L'hypothèse de convexité permet l'obtention d'un
polyhèdre convexe, plus près des
représentations conventionnelles de la technologie que
l'on retrouve dans les livres de microéconomie.
12 CCR : Charnes, Cooper and Rhodes
13 BCC : Banker, Charnes and Cooper
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 21
Si on ne retient que la première hypothèse, on
obtient le modèle FDH (Free disposal hull) et l'ajout de la
deuxième hypothèse nous donne le DEA (Data envelopment analysis).
Par ailleurs, la mesure de l'efficience peut s'effectuer horizontalement
(orientation input) ou verticalement (orientation output) ou encore de
façon non radiale.
Il est intéressant de noter que, les deux orientations
(output, input) de l'analyse produisent des surfaces enveloppes identiques, une
DMU inefficiente est projetée sur des points différents sur la
frontière, selon les orientations input et output. Néanmoins, le
même résultat est obtenu, c'est à- dire qu'une DMU est
caractérisée comme efficiente dans un modèle CCR
orienté input si et seulement si elle est caractérisée
comme efficiente dans le modèle CCR orienté output correspondant.
D'autre part, les relations entre le modèle CCR et le modèle BCC
sont quelque peu différentes. Si une DMU est caractérisée
comme efficiente dans le modèle CCR, elle sera aussi
caractérisée comme efficiente dans le modèle BCC, mais
l'inverse n'est pas nécessairement vrai.
Le développement de l'analyse des modèles DEA a
fait apparaitre, plusieurs techniques (variables muettes, variables
discrétionnaires ou non discrétionnaires, etc.), qui ne sont pas
exposées ici. Les modèles DEA de base sont
présentés. Ces deux modèles se résument dans le
graphique.
Figure 2: Classification des modèles DEA
|
|
|
Orienté en inputs
|
CCR_INPUT
|
Rendements d'echelle constants
|
|
|
Orienté en outputs
CCR_OUTPUT
BCC_INPUT
Orienré en inputs
Rendements d'echelle variables
|
|
|
|
Orienté en outputs
|
BCC_OUTPUT
|
Source : Auteur
|
|
|
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
22
Le choix du type de modèle se réfère
principalement à l'objectif que se fixe une organisation. Il est
essentiel de choisir un modèle approprié et pertinent puisque la
façon d'interpréter les résultats et celle d'appliquer les
données sont différents selon le type du modèle. Nous
avons expliqué le concept de la méthode DEA. Les
différentes formulations sont désormais présentées
en termes de types de modèles. Les modèles BCC (Banker, Charnes
et Cooper, 1984) et CCR (Charnes, Cooper et Rhodes, 1978) orientés input
se présentent donc comme suit :
5.2.1 Le modèle Charnes, Cooper, Rhodes
(CRS14)
Dans ce modèle, on fait les hypothèses suivantes :
il existe une forte convexité de
l'ensemble de production ; la technologie est à
rendements constants et il existe une libre disposition des inputs et des
outputs.
On considère ici, le modèle dit `'orienté
input». Suivant Coelli (1996), on dispose de K inputs et M
outputs pour chacune des N unités de décision (DMU)
(ou entreprises). On note :
xi: le vecteur (K, 1) des inputs yi:
le vecteur (M, 1) des outputs
X : la matrice (K, N) des inputs
Y : la matrice (M, N) des outputs
v': le vecteur (K,1) des pondérations
associées aux inputs u': le vecteur (M,1) des
pondérations associées aux outputs.
Une façon intuitive de procéder, est
d'introduire la méthode de DEA sous forme de ratio entre tous les
outputs et tous les inputs de chaque unité de décision,
c'est-à-dire comme u'yi/v'xi
Le problème revient donc pour chaque unité de
décision, à déterminer les pondérations optimales
en résolvant le problème de programmation mathématique
suivant :
14 CRS : Constant Return Scale (Rendement d'echelle
constant)
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 23
max u,v (u·i/v'xi)
sc
u' yj/v' xj =1 avec j = 1, 2, ..., N. u v = 0
C'est à dire que l'efficience de la i -
ème unité de décision sera obtenue comme un ratio
entre outputs et inputs sous la condition que ce même ratio soit
égal ou inférieur à 1 pour l'ensemble des autres
unités de décision observées. Le problème avec
cette forme fractionnelle, c'est qu'elle est difficile à optimiser ; sa
résolution admet une infinité de solutions. Elle peut
néanmoins être linéarisée si l'on définit une
contrainte selon laquelle v' xi=1. Le programme s'écrit alors
:
Max ??,?? (??' yi) Sc
v'xi =1
??·j - ??'xj =1 avec j = 1, 2, ..., N.
(A) ?? ??, = 0
Où, u et v ont été
remplacés par ?? et ?? pour indiquer que c' est un programme
linéaire différent. En utilisant la dualité en
programmation linéaire, on obtient l' équivalent du programme (A)
sous la forme d' une enveloppe :
min è,?? è
s/c
- yi + Yë = 0 (B)
è xi - Xë =0
ë =0
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 24
Dans ce problème à résoudre N
fois, è est un scalaire qui représente le score d'
efficacité technique de la ième unité de décision
(è = 0). Si è =1, l' unité de décision
observée se situe sur la frontière, c' est à dire qu' elle
est efficace au sens de Farrell ; au contraire si è < 0, cela
révèle l' existence d' une inefficacité technique. X est
un vecteur (N, 1) de constantes appelées multiplicateurs. Ces derniers
indiquent la façon dont les unités de décision se
combinent pour former la frontière par rapport à laquelle la i
ème unité de décision sera comparée.
Ces multiplicateurs reçoivent le nom de pairs (peers)
en référence aux unités de décision efficaces (l
> 0) qui forment chaque segment de la frontière
d'efficacité.
5.2.2 Le modèle Banker, Charnes, Cooper
(VRS15)
L'hypothèse des rendements constants n'est vraiment
appropriée que si l'entreprise opère à une échelle
optimale. Ce qui n'est pas toujours le cas (concurrence imparfaite, contraintes
financières, etc.). Banker, Charnes et Cooper (1984), ont proposé
un modèle qui permet de déterminer, si la production se fait dans
une zone de rendements croissants, constants, ou décroissants. Leur
modèle conduit à la décomposition de l'efficacité
technique en efficacité technique pure et en efficacité
d'échelle. L'hypothèse des rendements d'échelle constants,
conduit à la mesure de l'efficacité totale, tandis que
l'hypothèse de rendements d'échelle variables conduit à
celle de l'efficacité technique pure. Ainsi, le modèle CCR peut
être modifié en tenant compte de l'hypothèse des rendements
variables à l'échelle. Il suffit pour cela d'ajouter une
contrainte : N1'X =1 au programme (B) ; on obtient :
min è,?? è s/c
- yi + Yë = 0 (C) è xi - X ë =0
N1'ë =1
ë =0
15 VRS : Variable Return Scale ( Rendement d'echelle
variable)
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 25
Où N1 est un vecteur (N, 1) unitaire.
Contrairement à l'AFS, il est important de souligner
que la DEA n'exige pas de définir précisément une forme
fonctionnelle entre les outputs et les inputs, qu'elle s'intéresse aux
observations individuelles plutôt qu'aux moyennes d'un
échantillon, qu'elle produit une mesure synthétique pour chaque
unité de décision, qu'elle chiffre les économies
réalisables sur chacune des ressources et le gain d'activité
possible et elle est peu sensible à la taille de l'échantillon
(Wilson 1993). Enfin, sur ces potentiels de gains de production ou de
réduction
de dépenses, elle distingue ce qui relève d'une
part de l'inefficacité dans la gestion technique et d'autre part de la
mauvaise échelle d'activité.
Cependant, elle souffre également d'un certain nombre
d'inconvénients. Elle peut être vulnérable aux erreurs de
données, car les «meilleures pratiques» frontière de la
DEA se composent d'un petit nombre d'organisations très performants, et
la performance de toutes les autres unités est évaluée par
rapport à cette frontière. Par conséquent, si la mesure
d'une organisation clé des meilleures pratiques est incorrecte, il peut
en résulter des jugements trop négatifs sur la plupart des
unités inefficientes. En outre, elle ne permet pas d'apprécier
directement les éléments de la technologie puisqu'elle ne fournit
que les mesures d'efficacité productive. Par ailleurs, elle suppose que
plusieurs DMU sont totalement efficaces et que tout écart entre les
extrants d'une DMU et la frontière est dû à
l'inefficacité systématique.
III. RESULTATS EMPIRIQUES
Leleu et Derveaux (1997) évaluent
l'efficacité productive de 137 hôpitaux publics français en
utilisant la méthode DEA sous diverses hypothèses de rendements
à l'échelle et orientation. A cet effet, les inputs retenus sont
le personnel (médical, éducatif, administratif et technique et
médicotechnique) et le nombre de lits de l'entité. Les outputs
sont le nombre d'admissions (pour le court séjour) et le nombre de
journées (pour le moyen et le long séjour).
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
26
Des résultats, il ressort que le score
d'efficacité moyen de 0,90 pour l'échantillon et la comparaison
des différentes méthodes donne des scores de 0,9546 ; 0,9128 ;
0,8981 et de 0,8075 respectivement pour les mesures de DEA, Zieschang, Fare et
Lovell et de Fare. Ainsi, le choix de la mesure modifie la distribution des
scores d'efficacité mais affecte peu le classement des
établissements au regard de leur performance relative. Aussi, le
classement de chaque hôpital constitue un indicateur de performance
apparemment plus robuste que la valeur du score en soi. Par ailleurs, il
ressort, à travers la régression Probit et Tobit que la
durée moyenne de séjour, la répartition du personnel
apparaissent significatives et contribue à l'explication du degré
d'inefficacité. Toutefois, le nombre de lit est non significatif bien
qu'ayant un coefficient positif. Le nombre d'actes en chirurgie par admission
ainsi que le nombre d'actes de biologie et de radiologie par journée
d'hospitalisation interviennent dans toutes les régressions dès
lors que l'on admet un risque de première espèce
légèrement supérieur à 5 %. La limite fondamentale
de leur étude réside dans l'utilisation de certaines variables
d'inputs dans l'analyse de la régression ce qui n'est pas selon la
littérature sans conséquence en terme de biais dans les
résultats obtenus.
Audibert et al. (2003), utilisent le
modèle VRS DEA orienté output et input pour étudier
l'activité et la performance de 21 hôpitaux municipaux dans la
province de Shandong. Le nombre de personnel et le nombre de lits sont retenus
comme inputs et le nombre de consultations, le nombre d'urgences, et le nombre
de sorties selon les services comme outputs. Les résultats du
modèle à orientation output montre que la performance globale
moyenne des hôpitaux municipaux des trois districts étudiés
semble avoir augmenté entre 1986 et 1994, passant de 0,740 à
0,930 et stagné, voire diminué ensuite (0,904 en 2000). L'analyse
par district montre que les hôpitaux du premier district (le plus riche)
sont en début de période les moins efficients (le score moyen est
inférieur à 550 contre plus de 700 pour les deux autres), mais
que cette efficience moyenne, notamment après 1994, rattrape celle des
deux autres districts. De l'appréciation des déterminants de
l'efficience par le test de Kruskall- Wallis (test non paramétrique), il
ressort l'absence de résultats statistiquement significatifs, toutefois,
le système de gestion et le revenu par habitant ont une influence sur
l'efficience technique. Par contre, le solde, exprimé en pourcentage des
dépenses, et la part des subventions dans les dépenses hors
personnel, le statut de l'hôpital, la couverture maladie de la population
ainsi que l'ancienneté du directeur dans l'hôpital
considéré n'ont aucune influence sur l'efficience technique.
Kirigia et al (2004) Utilisent l'analyse de
l'enveloppement de données pour mesurer
Efficacité technique de 32 centres de santé
publique au Kenya. Pour cette etude, il utilise la
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
27
méthode DEA sous diverses hypothèses de
rendements à l'echelle et orientation. Les inputs retenus sont : les
agents cliniques, infirmiers, physiothérapeute, ergothérapeute,
agent de santé publique, dentaire technologue, technicien de
laboratoire, technologue de laboratoire, personnel administratif,
dépenses non-salariées, nombre de lits. Les outputs retenues sont
: diarrhée, paludisme, STI, infections des voies urinaires, intestinal
vers, visites de maladies respiratoires, antenatal, visites de planification
familiale, immunisations et d'autres visites générales
ambulatoires. La méthode DEA a démontré que 44% des
centres de santé de l'échantillon sont exploités
inefficacement; et ils doivent soit réduire leurs inputs ou augmenter
leurs rendements afin de devenir efficace.
Masiye (2006) dans l'enquête sur la
performance du système de santé: une application d'analyse
d'enveloppement des données aux hôpitaux zambiens mesure en
utilisant un modèle DEA l'efficacité. Les vecteurs d'intrants et
de produits hospitaliers, représentant respectivement les ressources et
les profils de sortie des hôpitaux, ont été mesurés.
Les données ont été recueillies à partir d'un
échantillon de 30 hôpitaux à travers la Zambie. Le
modèle estime un score d'efficacité pour chaque hôpital.
Une décomposition de l'efficacité technique en échelle et
la congestion est également fournie. Les résultats montrent que
l'ensemble des hôpitaux zambiens fonctionnent à un niveau
d'efficacité de 67%, ce qui implique que des ressources importantes sont
gaspillées. Seulement 40% des hôpitaux étaient efficaces
à termes. L'étude révèle en outre que la taille des
hôpitaux est une source majeure d'inefficacité. Pour sa
contribution à la recherche, la congestion est également
considérée comme une source d'inefficacité
hospitalière.
Tiehi (2006) dans son étude sur les
activités de 48 hôpitaux départementaux publics ivoiriens a
utilisé le modèle CCR DEA à orientation output. Le
résultat montre que les hôpitaux généraux ivoiriens
sont techniquement non efficients avec un score moyen d'efficience technique de
0,637. Seuls neuf (09) établissements sanitaires départementaux
(soit 18, 75%), sur les quarante-huit que compte le pays, évoluent sur
la frontière de production de référence. Toutefois la
méthode bootstrap DEA sous diverses hypothèses de ré-
échantillonnage montre que les scores d'efficacité technique
calculés sont très sensibles à la taille de
l'échantillon. En réalité, la moyenne des scores
d'efficacité des hôpitaux généraux est de 25, 5%.
Dominic (2007) compare les efficiences
technique, allocative et globale des hôpitaux québécois et
californiens par la méthode DEA. La production des hôpitaux
(nombre de visites cliniques externes, nombre de jours patient
hospitalisé, nombre d'examen de laboratoire, service de buanderie et de
la cafeteria ainsi que l'enseignement (formation des résidents et
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
28
autres que résidents) sont les outputs utilisés.
Pour ce qui est des inputs, ils comportent les inputs variables (travail,
fourniture, médicament, énergie, alimentation des patients et
autres) et les inputs quasi fixes (équipement, bâtiments,
médecins spécialistes et médecins omnipraiticens). Les
résultats obtenus montrent d'une part que les hôpitaux
administrés par les villes californiennes forment la frontière
efficiente pour les années de début et de fin de la
période. D'autre part, le ratio d'efficience allocative (0,979 contre
0,956) est supérieur au ratio d'efficience technique (0,965 contre
0,846) et une dégradation de l'efficience totale (0,947 contre 0,815)
des hôpitaux québécois de 1983 à 1993. Cependant
l'étude s'est limitée à la seule analyse de l'efficience
technique sans apprécier ses déterminants.
Akazali et al (2008) Utilisent l'analyse
d'enveloppement des données pour mesurer l'étendue des
l'efficacité des centres de santé publique au Ghana. Cette
étude utilise la méthode DEA, pour calculer l'efficacité
technique de 89 centres de santé échantillonnés au hasard
au Ghana. L'objectif était de déterminer le degré
d'efficacité des centres de santé et recommander des objectifs de
rendement pour les installations inefficaces. Les résultats ont
montré que 65% des centres de santé étaient techniquement
inefficaces et étaient donc en utilisation des ressources dont ils
n'avaient pas réellement besoin.
Mane (2012) dans sa publication sur la
performance des centres de santé publics au sénégal,
mesure l'efficience technique de 66 centres de santé dans la
période 2007-2010. Pour ce travail, il utilise la methode DEA sous
diverses hypothèses de rendements à l'echelle et orientation. A
cet effet, les inputs retenus sont le nombre de lits et le personnel. Les
outputs sont les consultations, les journées d'hospitalisations
pavillon, le nombre d'accouchements assistés et le nombre d'enfant
suivis. Les résultats montrent que le niveau moyen d'efficience atteint
a progressivement augmenté dans la période et est en moyenne de
0,760. Ainsi les réalisations des centres de santé peuvent
être améliorées de 24% compte tenu des ressources qu'ils
ont utilisées.
S'interessant à l'analyse de l'efficience technique de
20 hopitaux publics du senegal Mane (2012), utilise les
modèles CRS et VRS orienté Output. Les outputs retenus sont les
consultations et les hospitalisés sortis et les inputs sont le personnel
et le nombre de lits. Les resultats obtenues montrent que les hopitaux
atteignaient un niveau d'efficience moyen de 68%. Les hopitaux moyens dont le
nombre de lits était compris entre 200 et 300 avaient les meilleurs
scores d'efficience de 93% et beneficient plus des effets du progrès
technique comparativement aux petits hopitaux. Toutefois, il ressort une
progression des scores moyens durant la periode d'etude en passant de 0,58 en
2006 à 0,75 en 2010. L'analyse des facteurs déterminant
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
29
l'efficience des hopitaux à partir du modèle
Tobit censuré du côté gauche fait ressortir que la taille
de l'hopital , la taille de la population à couvrir, ainsi que les
activités préventives sont significatives alors que les variables
comme le statut de l'hopital en tant que CHU, les activités d'aide n'ont
pas été significatives.
Récemment, Atake et al (2014)
analysent l'efficience technique des 139 hopitaux publics du Togo par le
modèle VRS DEA à orientation output. Il a retenu comme input, le
personnel (médical, paramédical, technique et administratif) et
le nombre de lits disponible et comme outputs le nombre d'admissions, le nombre
d'hospitalisations pndéré par la lourdeur des cas et le nombre
d'actes de chirurgie, le nombre total d'accouchements et le nombre de femmes
reçues en consultation prénatale. Les resultats ont montré
qu en moyenne les formations sanitaires publiques togolaise sont techniquement
inefficientes sur la période d'etude (2008 ; 2009 et 2010) soit 0,7066 ;
0,7033 et 0,6234. Par ailleurs, les hopitaux de petites tailles sont plus
efficients que les hopitaux de grandes tailles. Les hopitaux de district
viennent en seconde position suivi enfin des hopitaux regionaux et
universitaires. La mesures des déterminants de l'efficience qui a
été faites à l'aide de la methode « le double
boostrap » à deux algorithmes montrent que les variables
(densité du personnel médical, densité du personnel
paramedical et densité du personnel technique, l'excedent budgetaire)
ont un impact positif et significatif sur l'efficience technique. L'effet du
revenu par habitant est diversement apprecié selon les catégories
d'hopitaux et le milieu de résidence (influence positive en milieu rural
et aucune influence en milieu urbaine dans les grands hopitaux). Par ailleurs
le contrat « pouvoir public-médecin » contribue plus
significativement à l'amélioration technique des hôpitaux
que le contrat « hopital-médecin ».
Dans une étude faite sur les hopitaux publics du
burkina Faso Coulibaly(2015) évalue l'efficience
technique de 12 hopitaux publics en utilisant le modèle CRS, VRS DEA
à orientation inputs. Pour cette étude, il retient comme inputs,
le personnel technique (médical, paramédical et
médiotechnique) et le nombre de lits effectivement installés dans
les salles d'hospitalisation pour accueillir les patients et comme outputs, le
nombre total de consultation réalisés par la structure et le
nombre de sortis gueris à la suite d'hospitalisation. Les
résultats de l'étude ont montré que sur l'ensemble de la
période les scores d'efficiences techniques totales des hopitaux varient
entre 79,4% et 84,7%, ce qui signifie que les hopitaux du burkina auraient pu
améliorer les efficiences techniques de 11,3% à 20,6% sur la
période de 2009 à 2013. Par ailleurs sur l'ensemble de la
période 2 hopitaux sur 12 se trouvent etre techniquement efficients. 2
CHR ainsi que 2 CHU sont techniquement inéfficients sur la
période. L'analyse
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
30
des facteurs déterminant l'efficience des hopitaux
à partir du modèle Tobit censuré du coté gauche
fait ressortir que : pour le modèle CRS la variable « statut de
l'hopital » et le « taux de mortalité infanto juvenile »
sont significatifs et exercent une influence négative sur l'efficience
des hopitaux. Par contre « l'incidence de la pauvrété »
et le « taux d'alphabétisation des femmes » tous deux
significatifs exercent une influence positive sur l'efficience des
hopitaux. la « subvention »
et le « nombre de médecin » ne sont pas significatifs. Pour le
modèle VRS, les variables « incidence de pauvrété
», la « subvention » et le « taux d'alphabétisation
des femmes » affectent positement l'efficience contrairement aux variables
« solde de gestion » et « statut de l'hopital ». le «
nombre de médecin » et le « taux de mortalité infanto
juvenile » ne sont pas significatifs pour le modèle.
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
31
PARTIE 2 :
ETUDE EMPIRIQUE DE L'ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES DISTRICTS
SANITAIRES
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
32
CHAPITRE III : METHODOLOGIE
Dans ce chapitre, nous définirons d'une part le cadre de
notre étude et d'autre part nous mettrons en évidence la
démarche méthodologique qui nous a permis d'aboutir à nos
résultats.
I. CADRE D'ANALYSE UTILISE
Le cadre d'analyse qui sera utilisé dans cette
recherche est celui proposé par la méthode DEA. Nous tenterons
donc d'apprécier la façon dont celle-ci propose d'effectuer une
analyse d'efficacité en santé. Ce choix de la méthode DEA
se justifie en deux temps. D'une part parce qu'elle est certainement la
méthode qui est de loin la plus utilisée lorsqu'il est question
d'analyser l'efficacité dans le domaine de la santé.
Hollingsworth (2008) rapporte que plus de 67% des études dans ce domaine
utilisent la méthode DEA sous une de ses formes. D'autre part, parce
qu'elle présente des avantages intéressants en comparaison des
méthodes stochastiques. Parmi ces avantages, notons le fait que la
méthode DEA analyse chacune des organisations séparément
par rapport à l'ensemble des données en déterminant
l'efficacité de chacune par rapport au groupe de pairs ayant la
meilleure pratique, qu'elle ne nécessite aucune paramétrisation,
qu'elle prenne en compte facilement un grand nombre d'outputs et qu'elle
évalue simultanément la contribution de toutes les variables
à la mesure de l'efficacité.
II. METHODE D'ANALYSE
Cette partie présente la méthode
théorique de l'étude et la démarche utilisée pour
la détermination de l'efficience technique ainsi que l'analyse de ses
déterminants.
1. Modèle théorique d'estimation des scores
d'efficience
Nous avons mené notre analyse avec le modèle non
paramétrique (DEA) en utilisant à la fois le modèle
à Rendement d'Echelle Constants (CRS) de Charnes, Cooper et Rhodes,
(CCR- 1978) et le modèle à Rendement d'Echelle Variables (VRS) de
Banker, Charnes et Cooper, (BCC-1984) pour la mesure de l'efficience technique.
Cela nous permet d'attribuer trois scores d'efficience à chaque
districts:
- Le score DEA donné par le modèle CCR est dit
d'efficience technique totale. Il mesure l'efficience de chaque district
sanitaire dans une perspective où les processus opérationnels et
la taille de l'activité peuvent être ajustés
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
33
conjointement. Les scores d'efficience sont compris entre
zero(0) et un (1). Plus le score s'approche de l'unité, plus le district
sanitaire est considéré comme performant. Ce score peut ensuite
être décomposé pour analyser séparément la
dimension managériale et la dimension d'échelle qui le
composent.
- Le score obtenu avec le modèle BCC fournit un score
de court terme caractérisant uniquement l'efficience
opérationnelle des districts sanitaire. Ce score est aussi appelé
score d'efficience technique pure dans le sens où il ne prend pas en
compte les effets d'échelle mais évalue la performance du
district sanitaire à une taille donnée.
- La comparaison des deux scores d'efficience technique CCR et
BCC, nous
permet de calculer un score d'efficience d'échelle
(scale).
Les trois scores étant liés par la relation
suivante: Efficience d'échelle = score CCR/score BCC
soit score CCR= score BCC x Efficience d'échelle.
Cette relation nous permet de caractériser l'efficience
technique totale (CCR) et de savoir si cette inefficience provient d'une
défaillance au niveau des opérations et/ou du management de
l'entité étudiée ou si elle provient d'une activité
sous ou surdimensionnée. En outre, la comparaison de mesures
d'efficience CCR et BCC avec une troisième mesure d'efficience obtenue
sous hypothèse de rendements non croissants, nous permet de
caractériser la situation de rendement d'échelle (constant (CRS),
croissant (IRS), décroissant (DRS) de chaque district de
l'échantillon.
L'orientation retenue pour le calcul des scores
d'efficacité est tournée vers la minimisation des inputs
(minimiser leurs coûts sans pour autant dégrader leurs
résultats sanitaires). Cette orientation nous semble être
appropriée au contexte actuel de la Côte d'Ivoire qui est à
la recherche de ressources supplémentaires pour atteindre la couverture
sanitaire universelle. Ce qui aurait d'une part une incidence positive plus
forte sur l'état de santé de la population et d'autre part
permettra une meilleure rationalisation des ressources.
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 34
2. Méthode d'analyse des déterminants de
l'efficience
Après avoir déterminé les scores
d'efficience, on pourrait aller au-delà et s'interroger sur ce qui
conduit une unité de production à être efficiente et une
autre à ne pas l'être.
2.1 Modèle Tobit
Le modèle Tobit est un modèle
statistique proposé par James Tobin (1958) pour décrire la
relation entre une variable dépendante non négative ????. Et une
variable indépendante(ou vecteur )????. Le terme Tobit a
été dérivé du nom de Tobin en tronquant et en
ajoutant it par analogie avec le modèle probit . Le
modèle Tobit est distinct du modèle de régression
tronqué , qui est en général différent et
nécessite un estimateur différent. Le modèle suppose qu'il
existe une variable latente (c'est-à-dire non observable) ???? * . Cette
variable dépend linéairement de ???? via un paramètre
(vecteur) ?? qui détermine la relation entre la variable
indépendante (ou vecteur) ???? et la variable latente????*
(comme dans un modèle linéaire ). En outre, il existe un terme
d'erreur normalement distribué ???? pour capturer des influences
aléatoires sur cette relation. La variable observable ???? est
définie comme la fonction de rampe : égale à la variable
latente chaque fois que la variable latente est supérieure à
zéro et égale à zéro sinon.
???? * ???? ????* > 0
???? =
0 ???? ???? * = 0
Où ????* est une variable latente:
???? * = ?????? + ???? ????~??(0, ??2)
2.2 Justification du choix
Les scores d'efficience présentent la
particularité d'être compris entre 0 et 1. Greene (1993) a
montré que lorsqu'une variable présente cette
caractéristique, le modèle Tobit censuré apparait plus
adéquat pour sa modélisation.
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 35
Le modèle théorique est le suivant:
???? * = ?????? + ???? (A)
???? * ???? ????* > 0
Avec ???? =
0 ???? ???? * = 0
Dans la relation (A)
- ???? est un vecteur des variables explicatives
- ?? un vecteur representant les variables à estimer -
???? * score d'inefficience observé
Pour notre étude nous avons supposer que plusieurs
variables influençaient la performance des districts sanitaires:
Le modèle empirique estimé peut s'écrire
sous la forme:
(??????) = ??0 + ??1?????? +
??2???????? + ??3LITS +
??4???????????? + ??5???????????? + ??6???????????? +
????
Ou EFF est le score d'efficience
SEJ est le nombre de moyen de sejour
TPOP est la taille de la population
LITS est le nombre de lits ouverts
MEDPOP est le nombre de médecin par population
INFPOP est le nombre d'infirmier par population
SAGFAR est le nombre de sage femme
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
36
CHAPITRE IV: DONNEES ET RESULTATS EMPIRIQUES
Dans ce chapitre, il sera question de presenter nos resultats
obtenus après la mise en application de notre méthodologie de
travail. Ces resultats feront l'objet aussi de discussions.
I. PRESENTATIONS DES DONNEES
1. Source des données
Les données utilisées sont issues des rapports
annuels des situations sanitaires (RASS), les données sur les scores
d'efficience ont été trouvées par l'auteur à partir
de manipulation de logiciels. Notre étude porte sur les 82 districts
sanitaires de la cote d'ivoire et l'année d'étude est 2016 avec
82 observations. L'utilisation de plusieurs logiciels a été
faite. Nous avons utilisé d'une part Excel pour déterminer les
différents inputs et outputs. D'autre part, nous avons utilisé le
logiciel Win4DEAP 2 développé par Michel Deslierres 2015 sous
windows 8.1 afin d'estimer les scores d'efficience ; c'est la version DEAP sous
DOS de Tim Coelli (1996). L'estimation des déterminants des scores
d'efficience s'est faite alors dans une seconde étape à travers
la régression par la méthode Tobit censuré à
gauche. A cet effet, nous avons utilisé le logiciel STATA 14 afin
d'apprécier l'effet des variables retenues sur l'inefficience des
districts sanitaires.
2. Description des variables
? Score d'efficience technique
Les variables qui sont utilisées dans la
détermination des frontières de production et des scores
d'efficience reflètent un dosage entre l'idéal et ce qu'il est
possible de faire (Chirokos et Sear, 2000). Toutefois, une attention
particulière doit être accordée à l'étape de
choix des variables à prendre en compte car elles peuvent influencer les
résultats (Magnussen, 1996). Nos choix des variables dépendent de
l'établissement à l'analyse, de la disponibilité des
données et du nombre de structures retenues. Pour mesurer l'efficience
des districts sanitaires nous avons spécifiés des inputs et
outputs. Nous avons retenue 3 outputs et 2 inputs :
- L'output « consultation » : il est mesuré
par le nombre total de consultations réalisées par le district
sanitaire ;
- L'output « journée d'hospitalisation » : il
est mesuré par le nombre de journée d'hospitalisations fait par
les districts ;
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
37
- L'output « nombre d'admission » : il est
mesuré par le nombre d'admission dans tous les services confondus ;
- L'input « lits » : il mesuré par le nombre
de lits ouvert pour les malades en hospitalisation ;
- L'input « personnel » : c'est l'ensemble des
ressources humaines (personnels soignants)
? Déterminants de l'efficience
technique
La littérature considère
généralement, comme déterminants du niveau d'efficience
atteint par les établissements de santé, trois grandes
catégories de facteurs : l'environnement (nature de la demande) dans
lequel ils se situent, leurs caractéristiques (taille, ressources
humaines, plateau technique etc.), et les mécanismes de
régulation mis en oeuvre par la tutelle (Audibert et al, 2008).
La contrainte en ressources humaines : les districts
sanitaires étant dépendants du niveau central en matière
de ressources humaines, l'effectif et la qualité des ressources
influencent la contrainte de ressource humaine. Cette contrainte
s'apprécie à partir de la part du personnel médical par
population, (MEDPOP) est le nombre de médecin par population,
(INFPOP) est le nombre d'infirmier par population, (SAGFAR)
est le nombre de sage femme comme variables. On s'attend à ce que
cette variable influe positivement sur l'efficience technique.
Les facteurs d'environnement les plus souvent retenus pour
expliquer les scores d'efficience des établissements de soins de
santé sont relatifs aux données sur la population que
l'établissement doit servir. Les variables considérées
sont souvent la taille de cette population, le revenu par habitant, la
couverture assurancielle. Pour notre étude nous avons
considéré la taille de la population (TPOP).
Si un établissement accueille une fraction de la
population plus précaire, cela peut induire un allongement des
durées de séjour et donc une réduction de l'efficience de
l'établissement. Cette variable(SEJ) est donc introduit dans notre
modèle pour verifier cette hypothèse.
Concernant les autres facteurs, on peut énumérer
les caractéristiques des établissements. La taille de
l'établissements mesuré par le nombre de lits. (LITS) cela a
été utilisé dans les travaux de Leleu et Derveaux
(1997) ce qui justifie ce choix de la variable.
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
38
II. STATISTIQUES DESCRIPTIVES
Dans cette partie, nous présentons les statistiques
descriptives des variables utilisées dans le cadre de notre
étude.
1. Variables pour les calculs des scores
d'efficience
Les statistiques descriptives des variables utilisées
pour l'analyse DEA sont présentées dans le tableau ci-dessous
:
Tableau 1: Statistiques descriptives des variables inputs et
outputs
Variable
|
Nombre d'observation
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Minimum
|
Maximum
|
consultation
|
82
|
33251,26
|
31889,53
|
4812
|
223315
|
admissions
|
82
|
3606,183
|
3309,222
|
67
|
17573
|
hospitalisation
|
82
|
10401,26
|
10595,39
|
37
|
58199
|
lits
|
82
|
64,84146
|
50,71208
|
13
|
259
|
personnels
|
82
|
214,1707
|
158,9296
|
33
|
827
|
|
Source : Auteur
En moyenne, le personnel de chaque district est de 214. En
2016, avec ce personnel chaque district sanitaire a fait environ 33251
consultations. Toutefois, il est a signalé que certains d'entre eux ont
des consultations faibles de l'ordre de 4812 et d'autres élevées
de 223315. Le nombre de lits moyen est de 65, ce qui reste faible pour un
nombre élevé d'admission et d'hospitalisation.
2. Variables pour les déterminants de
l'efficience technique
Les statistiques descriptives des variables indépendantes
pour la régression sont présentées dans le tableau
ci-dessous :
Tableau 2:Statistiques descriptives des variables des
déterminants
Variable
|
Nombre d'bservation
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Minimum
|
Maximum
|
Durée
moyen de sejour
|
82
|
2,731707
|
.7209181
|
0
|
4
|
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 39
Taille de la population
|
82
|
296202,3
|
208700,5
|
47704
|
1038556
|
lits
|
82
|
65,89024
|
50,81557
|
0
|
259
|
Medecin par habitant
|
82
|
13860,23
|
7782,034
|
2236
|
37612
|
Infirmier par habitant
|
82
|
3216,878
|
1525,713
|
959
|
9812
|
Sage femme
par femme
en âge de reproduction
|
82
|
1811,89
|
858,6464
|
652
|
4603
|
Source : Auteur
Sur l'année, la durée moyenne de séjour
est de 3. En moyenne la population par district sanitaire est de 296202, le
nombre de médecin et d'infirmier par habitant est respectivement de
13860 et 3217. Quant au nombre moyen de sage femme par femme en âge de
reproduction, il est de 1812.
III. SCORES D'EFFICIENCE TECHNIQUE
Cette partie présente les résultats des estimations
du modèle DEA grace au logiciel Win4DEAP.
1. Score d'efficience avec hypothèse à
rendement d'échelle constant (DEA-CRS) Tableau 3: Score
d'efficience technique totale et classement des districts sanitaires
Districts sanitaires
|
Score Eff
|
Rang
|
ABOBO EST
|
0,624
|
32
|
ABOBO OUEST
|
1
|
1
|
ANYAMA
|
0,745
|
20
|
COCODY-BINGERVILLE
|
0,745
|
20
|
KOUMASSI-PB VR
|
0,756
|
19
|
MARCORY-TREICHVILLE
|
1
|
1
|
ADJAME-PLAT AT
|
0,463
|
55
|
DABOU
|
0,709
|
24
|
GRAND LAHOU
|
0,561
|
39
|
JACQUEVILLE
|
0,328
|
72
|
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 40
YOPOUGON EST
|
1
|
1
|
YOPOUGON OUEST
|
0,982
|
7
|
ADZOPE
|
0,667
|
29
|
AGBOVILLE
|
0,591
|
35
|
AKOUPE
|
0,49
|
52
|
ALEPE
|
0,444
|
60
|
SIKENSI
|
1
|
1
|
TIASSALE
|
0,463
|
55
|
DIDIEVI
|
0,39
|
69
|
TIEBISSOU
|
0,293
|
74
|
TOUMODI
|
0,581
|
37
|
YAMOUSSOUKRO
|
0,723
|
23
|
BONDOUKOU
|
0,591
|
35
|
BOUNA
|
0,418
|
63
|
NASSIAN
|
0,778
|
16
|
TANDA
|
0,518
|
48
|
BANGOLO
|
0,653
|
31
|
BLOLEQUIN
|
0,971
|
9
|
DUEKOUE
|
0,555
|
40
|
GUIGLO
|
0,978
|
8
|
KOUIBLY
|
0,571
|
38
|
TOULEPLEU
|
0,683
|
26
|
BEOUMI
|
0,208
|
81
|
BOUAKÉ NORD- EST
|
0,551
|
43
|
BOUAKÉ NORD- OUEST
|
0,551
|
43
|
BOUAKÉ SUD
|
0,551
|
43
|
SAKASSOU
|
0,448
|
58
|
GUEYO
|
0,623
|
33
|
SAN-PEDRO
|
0,844
|
12
|
SASSANDRA
|
0,555
|
40
|
SOUBRE
|
0,528
|
46
|
TABOU
|
0,336
|
71
|
GAGNOA
|
0,431
|
62
|
OUME
|
0,784
|
15
|
DABAKALA
|
0,414
|
64
|
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
41
KATIOLA
|
0,838
|
13
|
NIAKARAMADOUGOU
|
0,246
|
80
|
DALOA
|
1
|
1
|
ISSIA
|
0,553
|
42
|
VAVOUA
|
0,767
|
18
|
ABENGOUROU
|
0,498
|
51
|
AGNIBILEKROU
|
0,448
|
58
|
BETTIE
|
1
|
1
|
MINIGNAN
|
0,169
|
82
|
ODIENNE
|
0,482
|
53
|
TOUBA
|
0,404
|
66
|
DIVO
|
0,654
|
30
|
FRESCO
|
0,915
|
11
|
LAKOTA
|
0,413
|
65
|
BOUAFLE
|
0,523
|
47
|
SINFRA
|
0,742
|
22
|
ZUENOULA
|
0,456
|
57
|
BOCANDA
|
0,479
|
54
|
BONGOUANOU
|
0,769
|
17
|
DAOUKRO
|
0,602
|
34
|
DIMBOKRO
|
0,397
|
67
|
M'BAHIAKRO
|
0,361
|
70
|
PRIKRO
|
0,289
|
75
|
BOUNDIALI
|
0,432
|
61
|
FERKE
|
0,806
|
14
|
KORHOGO
|
0,686
|
25
|
OUANGOLODOUGOU
|
0,284
|
77
|
TENGRELA
|
0,286
|
76
|
ABOISSO
|
0,396
|
68
|
ADIAKE
|
0,267
|
79
|
GRAND-BASSAM
|
0,668
|
27
|
BIANKOUMA
|
0,302
|
73
|
DANANE
|
0,501
|
50
|
MAN
|
0,932
|
10
|
ZOUAN HOUNIEN
|
0,668
|
27
|
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 42
MANKONO
|
0,271
|
78
|
SEGUELA
|
0,515
|
49
|
Moyenne CRS
|
0,587
|
|
Source : Auteur
Le tableau montre le resumé des scores d'efficience des
districts sanitaire sous l'hypothèse de rendement d'echelle constants
(CRS). En année 2016, le socre moyen est 0,58 ce qui traduit 58%
d'efficience. Sous une orientation input, ce résultat montre que les
districts peuvent améliorer leur niveau d'input obtenu de 42% compte
tenu des outputs. Les résultats montrent que certains districts sont
efficient tandis que d'autres ne le sont pas. En effet, sur les 82 districts
sanitaires que compte la Côte d'Ivoire seulement 6 sont efficients. Ces
districts sont : Abobo ouest, Marcory-treichville, Yopougon est, Sikensi, Daloa
et Bettié. Il est a noté que ces districts représentent
une référence pour les districts inefficients. Le plus
inefficient est le district de Minignan avec un score de 0,16.
Sous l'hypothèse de rendements d'échelle
variables, les scores d'efficience technique apparaissent plus importants; ce
qui est normal vu le fait que l'hypothèse VRS ne prend en compte que la
pure production du district sanitaire.
2. Score d'efficience avec hypothèse à
rendement d'échelle variable (DEA-VRS) Tableau 4: Score
d'efficience technique pure et classement des districts sanitaires
Districts sanitaires
|
Score Eff
|
Rang
|
ABOBO EST
|
0,746
|
29
|
ABOBO OUEST
|
1
|
1
|
ANYAMA
|
0,747
|
28
|
COCODY-BINGERVILLE
|
0,777
|
25
|
KOUMASSI-PB VR
|
1
|
1
|
MARCORY-TREICHVILLE
|
1
|
1
|
ADJAME-PLAT AT
|
0,523
|
62
|
DABOU
|
0,72
|
30
|
GRAND LAHOU
|
0,565
|
49
|
JACQUEVILLE
|
0,488
|
67
|
YOPOUGON EST
|
1
|
1
|
YOPOUGON OUEST
|
1
|
1
|
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 43
ADZOPE
|
0,683
|
37
|
AGBOVILLE
|
0,666
|
39
|
AKOUPE
|
0,497
|
65
|
ALEPE
|
0,526
|
60
|
SIKENSI
|
1
|
1
|
TIASSALE
|
0,468
|
74
|
DIDIEVI
|
0,929
|
16
|
TIEBISSOU
|
0,445
|
78
|
TOUMODI
|
0,596
|
45
|
YAMOUSSOUKRO
|
0,785
|
24
|
BONDOUKOU
|
0,597
|
44
|
BOUNA
|
0,478
|
69
|
NASSIAN
|
1
|
1
|
TANDA
|
0,54
|
57
|
BANGOLO
|
0,762
|
26
|
BLOLEQUIN
|
1
|
1
|
DUEKOUE
|
0,568
|
47
|
GUIGLO
|
1
|
1
|
KOUIBLY
|
0,694
|
35
|
TOULEPLEU
|
1
|
1
|
BEOUMI
|
0,361
|
81
|
BOUAKÉ NORD- EST
|
0,56
|
51
|
BOUAKÉ NORD- OUEST
|
0,56
|
51
|
BOUAKÉ SUD
|
0,56
|
51
|
SAKASSOU
|
0,684
|
36
|
GUEYO
|
0,979
|
13
|
SAN-PEDRO
|
0,893
|
19
|
SASSANDRA
|
0,565
|
49
|
SOUBRE
|
0,548
|
55
|
TABOU
|
0,486
|
68
|
GAGNOA
|
0,449
|
77
|
OUME
|
0,903
|
17
|
DABAKALA
|
0,467
|
75
|
KATIOLA
|
0,88
|
20
|
NIAKARAMADOUGOU
|
0,478
|
69
|
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 44
DALOA
|
1
|
1
|
ISSIA
|
0,648
|
40
|
VAVOUA
|
0,902
|
18
|
ABENGOUROU
|
0,56
|
51
|
AGNIBILEKROU
|
0,472
|
73
|
BETTIE
|
1
|
1
|
MINIGNAN
|
0,704
|
34
|
ODIENNE
|
0,526
|
60
|
TOUBA
|
0,476
|
72
|
DIVO
|
0,713
|
31
|
FRESCO
|
0,95
|
15
|
LAKOTA
|
0,477
|
71
|
BOUAFLE
|
0,566
|
48
|
SINFRA
|
0,786
|
23
|
ZUENOULA
|
0,539
|
58
|
BOCANDA
|
0,635
|
41
|
BONGOUANOU
|
0,85
|
22
|
DAOUKRO
|
0,623
|
42
|
DIMBOKRO
|
0,466
|
76
|
M'BAHIAKRO
|
0,606
|
43
|
PRIKRO
|
0,712
|
32
|
BOUNDIALI
|
0,491
|
66
|
FERKE
|
0,872
|
21
|
KORHOGO
|
0,751
|
27
|
OUANGOLODOUGOU
|
0,504
|
63
|
TENGRELA
|
0,501
|
64
|
ABOISSO
|
0,41
|
79
|
ADIAKE
|
0,332
|
82
|
GRAND-BASSAM
|
0,711
|
33
|
BIANKOUMA
|
0,542
|
56
|
DANANE
|
0,572
|
46
|
MAN
|
0,974
|
14
|
ZOUAN HOUNIEN
|
0,683
|
37
|
MANKONO
|
0,384
|
80
|
SEGUELA
|
0,53
|
59
|
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
45
Source : Auteur
Le tableau présente les scores d'efficience pure des
districts sanitaires de l'année d'étude considérée.
Le tableau regroupe tous les districts sanitaires de Côte d'Ivoire, au
nombre de 82 pour l'année 2016. L'analyse des résultats de ce
tableau fait ressortir que de façon générale l'efficience
technique pure des districts sanitaires est de 67,8% ce qui signifie que les
districts sanitaires auraient pu améliorer leur efficience technique
pure de 32,2%. On constate que sous la technologie rendements d'échelle
variables, le nombre de districts sanitaires déclaré efficient
est plus élevé qu'en rendements d'échelle constants. Ce
qui dénote l'existence de l'inefficience d'échelle. En effet,
selon Coelli et al. (1998), la différence entre l'indice d'efficience
technique obtenu par le biais de la DEA du type CRS et celui de la même
firme obtenu par la DEA du type VRS constitue une bonne mesure de l'efficience
d'échelle de cette firme. Pour obtenir une telle mesure, les auteurs
suggèrent d'effectuer, sur la même base de données, une DEA
du type CRS et du type VRS. Si pour une firme donnée, il y a une
différence dans les scores d'efficience avec le modèle VRS
mesurés par ces deux types de DEA, ceci indique que la firme
n'opère pas à une échelle optimale. L'inefficience
d'échelle est alors donnée par la différence entre
l'inefficience technique CRS et l'inefficience technique pure VRS. Plusieurs
districts sanitaires rejoignent la liste des districts techniquement
efficients. C'est le cas de Koumassi ; Yopougon ouest ; Nassian ; Blolequin ;
Guiglo et Toulepleu. Ce qui porte le nombre d'efficients à 12. Les
autres districts sanitaires par contre sont techniquement inefficients.
Après avoir mesuré la frontière
d'efficience technique sous la technologie CRS (efficience technique totale) et
la frontière d'efficience sous la technologie VRS (efficience technique
pure) des différents districts sanitaires, nous déduisons une
troisième mesure qui est celle de l'efficience d'échelle. Elle
est mesurée par le rapport entre l'efficience technique totale (CRS) et
l'efficience technique pure (VRS). Ces critères nous permettent de
comparer chaque district sanitaire.
3. Efficience d'échelle et rendement
d'échelle
Un inconvénient de la mesure de l'efficience
d'échelle est que la valeur obtenue n'indique pas si l'unité de
production opère dans une proportion de la technologie à
rendements constants ou à rendements variables. Cette solution peut
être déterminée en lançant un autre programme DEA
où figure la contrainte de rendements non croissants. Si le score
d'efficience en rendements non croissants est égal au score d'efficience
en rendements variables, l'unité de
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 46
production se trouve dans une portion de technologie
décroissante. Si le score d'efficience en rendements non croissants est
différent au score d'efficience en rendements variables, l'unité
de production se trouve dans une portion de technologie croissante.
Tableau 5:Score d'efficience d'echelle et rendement d'echelle des
districts sanitaires
Districts sanitaires
|
Score Eff
|
Rang
|
Rend E
|
ABOBO EST
|
0,835
|
61
|
drs
|
ABOBO OUEST
|
1
|
1
|
_
|
ANYAMA
|
0,998
|
7
|
irs
|
COCODY-BINGERVILLE
|
0,96
|
29
|
drs
|
KOUMASSI-PB VR
|
0,756
|
66
|
drs
|
MARCORY-TREICHVILLE
|
1
|
1
|
_
|
ADJAME-PLAT AT
|
0,886
|
48
|
irs
|
DABOU
|
0,985
|
12
|
irs
|
GRAND LAHOU
|
0,993
|
8
|
irs
|
JACQUEVILLE
|
0,672
|
70
|
irs
|
YOPOUGON EST
|
1
|
1
|
_
|
YOPOUGON OUEST
|
0,982
|
16
|
drs
|
ADZOPE
|
0,976
|
21
|
drs
|
AGBOVILLE
|
0,888
|
45
|
drs
|
AKOUPE
|
0,986
|
11
|
irs
|
ALEPE
|
0,844
|
60
|
irs
|
SIKENSI
|
1
|
1
|
_
|
TIASSALE
|
0,991
|
9
|
irs
|
DIDIEVI
|
0,42
|
80
|
irs
|
TIEBISSOU
|
0,66
|
71
|
irs
|
TOUMODI
|
0,974
|
22
|
drs
|
YAMOUSSOUKRO
|
0,922
|
40
|
drs
|
BONDOUKOU
|
0,99
|
10
|
drs
|
BOUNA
|
0,875
|
50
|
irs
|
NASSIAN
|
0,778
|
64
|
irs
|
TANDA
|
0,96
|
29
|
drs
|
BANGOLO
|
0,858
|
54
|
irs
|
BLOLEQUIN
|
0,971
|
24
|
irs
|
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
47
DUEKOUE
|
0,978
|
18
|
irs
|
GUIGLO
|
0,978
|
18
|
drs
|
KOUIBLY
|
0,822
|
62
|
irs
|
TOULEPLEU
|
0,683
|
69
|
irs
|
BEOUMI
|
0,577
|
75
|
irs
|
BOUAKÉ NORD- EST
|
0,983
|
13
|
drs
|
BOUAKÉ NORD- OUEST
|
0,983
|
13
|
drs
|
BOUAKÉ SUD
|
0,983
|
13
|
drs
|
SAKASSOU
|
0,654
|
72
|
irs
|
GUEYO
|
0,636
|
73
|
irs
|
SAN-PEDRO
|
0,946
|
35
|
drs
|
SASSANDRA
|
0,982
|
16
|
irs
|
SOUBRE
|
0,963
|
28
|
drs
|
TABOU
|
0,692
|
68
|
irs
|
GAGNOA
|
0,96
|
29
|
drs
|
OUME
|
0,868
|
52
|
drs
|
DABAKALA
|
0,888
|
45
|
irs
|
KATIOLA
|
0,951
|
33
|
irs
|
NIAKARAMADOUGOU
|
0,514
|
79
|
irs
|
DALOA
|
1
|
1
|
_
|
ISSIA
|
0,853
|
55
|
drs
|
VAVOUA
|
0,85
|
57
|
drs
|
ABENGOUROU
|
0,888
|
45
|
drs
|
AGNIBILEKROU
|
0,95
|
34
|
irs
|
BETTIE
|
1
|
1
|
_
|
MINIGNAN
|
0,239
|
82
|
irs
|
ODIENNE
|
0,915
|
42
|
irs
|
TOUBA
|
0,847
|
58
|
irs
|
DIVO
|
0,918
|
41
|
drs
|
FRESCO
|
0,964
|
27
|
irs
|
LAKOTA
|
0,866
|
53
|
irs
|
BOUAFLE
|
0,924
|
39
|
drs
|
SINFRA
|
0,944
|
36
|
drs
|
ZUENOULA
|
0,846
|
59
|
irs
|
BOCANDA
|
0,755
|
67
|
irs
|
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
48
BONGOUANOU
|
0,905
|
44
|
drs
|
DAOUKRO
|
0,966
|
26
|
irs
|
DIMBOKRO
|
0,851
|
56
|
irs
|
M'BAHIAKRO
|
0,596
|
74
|
irs
|
PRIKRO
|
0,406
|
81
|
irs
|
BOUNDIALI
|
0,88
|
49
|
irs
|
FERKE
|
0,925
|
38
|
irs
|
KORHOGO
|
0,914
|
43
|
drs
|
OUANGOLODOUGOU
|
0,564
|
77
|
irs
|
TENGRELA
|
0,571
|
76
|
irs
|
ABOISSO
|
0,967
|
25
|
irs
|
ADIAKE
|
0,805
|
63
|
irs
|
GRAND-BASSAM
|
0,94
|
37
|
drs
|
BIANKOUMA
|
0,558
|
78
|
irs
|
DANANE
|
0,875
|
50
|
irs
|
MAN
|
0,957
|
32
|
drs
|
ZOUAN HOUNIEN
|
0,978
|
18
|
irs
|
MANKONO
|
0,778
|
64
|
irs
|
SEGUELA
|
0,973
|
23
|
drs
|
Moyenne SCALE
|
0 ,858
|
|
|
Source : Auteur
De ce tableau, il ressort que l'efficience d'échelle
(scale) des districts sanitaires est de 85,8% en année 2016. Seuls les
districts sanitaires d'Abobo ouest, Marcory-treichville, Yopougon est, Sikensi,
Daloa et Bettié ont des tailles optimales avec rendement
d'échelle constant soit un ratio de 6/82. Ils opèrent donc
à leur taille optimale. Toute augmentation d'une unité
supplémentaire d'input induit une augmentation d'une unité
supplémentaire d'output inversement (toute augmentation de 1% de leurs
inputs induits une augmentation de 1% des outputs). La proportion des districts
sanitaires en rendement croissant est plus élevée que ceux
exerçant en rendements variables. Toutes choses étant
égales par ailleurs, ceux qui opèrent en zones de rendements
d'échelle croissants bénéficient d'économies
d'échelle et devraient pouvoir accroître leur offre. Quant aux
districts sanitaires opèrant en rendements d'échelle
décroissants, ils ne bénéficient pas d'économies
d'échelle et se situent à un niveau de leur activité ou
tout accroissement de taille ou de volume d'activité augmentent les
dépenses de l'etat.
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 49
L'inefficience technique totale s'explique par une gestion
perfectible et/ou par une taille inadaptée des districts sanitaires en
Côte d'Ivoire avec des rendements d'échelle croissants pour
certains districts et decroissant en majeur partie pour de grands districts. En
rappel le rendement d'échelle représente l'accroissement de
l'efficience (faire avec moins de moyens) à la suite de l'augmentation
des facteurs de production.
IV. DETERMINANTS DE L'EFFICIENCE
Les scores d'efficience calculé dans la première
partie ne sont pas seulement expliqués
par la mauvaise gestion des districts sanitaires mais ils
peuvent aussi etre influencés par certaines variables qu'on ne maitrise
pas.
Cette démarche est d'usage courant, car la plupart des
études qui se sont penchées sur la mesure de l'efficience se font
en deux étapes pour l'approche non paramétrique. Dans une
première étape, on calcule les scores d'efficience par la
méthode DEA, dans un deuxième temps on tente d'expliquer ces
scores par une régression économétrique sur un vecteur de
variables susceptibles d'influencer l'efficience.
Tableau 6:Récapitulatif de la régression
variables
|
coefficients
|
P>|z|
|
SEJ
|
-0,05*
|
0,079
|
TPOP
|
2,96E-07**
|
0,010
|
LITS
|
-0,00
|
0,164
|
MEDPOP
|
-8,80E-06
|
0,872
|
INFPOP
|
-0,0000603**
|
0,018
|
SAGFAR
|
0,000083*
|
0,096
|
Constance
|
0,74**
|
0,000
|
Prob>Chi2
|
0,0023
|
|
pseudo R2
|
-0,3373
|
|
Loglikelihood
|
40,45
|
|
nombre d'observation
|
82
|
|
*=significatif à1%, **à 5%, *** à 10%
|
Source : Auteur
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 50
Les variables explicatives dotées d'un paramètre
significatif positif (respectivement négatif), ont un impact positif
(respectivement négatif) sur l'inefficience des districts sanitaires.
De façon génerale le modèle d'estimation
des scores d'efficience (Prob>Chi2) est globalement significatif au seuil de
5%.
La durée moyenne de sejour montre un coefficient
négatif et significatif cela signifie que la durée moyenne de
sejour exerce un effet négatif sur l'efficience des districts
sanitaires. Donc plus le nombre de sejour est long, plus son score d'efficience
est faible. Ce problème de l'influence de la durée de sejour sur
l'efficience des districts peut être accentué par la
pauvreté de la population. Les populations occupants les salles
d'hospitalisations empecheront les autres patients d'y être.
La taille de la population montre un coefficient positif et
significatif. Cela signifie que la taille de la population exerce un effet
positif sur l'efficience des districts sanitaires. Donc plus la taille de la
population est importante les districts sanitaires devraient être
efficient.Car si la population est importante, cela devrait se traduire par une
demande de soins plus importante, donc par une productivité plus
élevée du personnel.
Le nombre d'infirmier par population montre un coefficient
négatif et significatif. Cela se traduit par le fait que le nombre
d'infirmier par habitant exerce un effet négatif sur l'efficience. Ce
problème peut être du à un certain laisser aller des
infirmiers. En effet, leur nombre grandissant la part marginal de tout un
chacun dans la contribution sanitaire baisse. Cela pourrait aussi s'expliquer
par un nombre grandissant sans une bonne formation.
Le nombre de sage femme par femme en âge de reproduction
montre un coefficient positif et significatif. Cela signifie que le nombre de
sage femme exerce un effet positif sur l'efficience des districts sanitaires.
Donc si on augmente ce nombre, l'efficience des districts augmente.
Les coefficients des variables « nombre de lits ouverts
», « nombre de medecin par habitant » ne sont pas
significatifs.
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire 51
CONCLUSION ET IMPLICATIONS DE POLITIQUES
La présente étude visait d'abord à
analyser l'efficience technique des districts sanitaires et ensuite expliquer
cette efficience. Elle a donc pour ambition d'apporter une contribution
à une meilleure compréhension de la performance des districts
sanitaires de Côte d'Ivoire. Pour cela, les scores d'efficience
techniques totale, pure et d'échelle ont été
calculés aussi les déterminants de cette efficience ont
été mises en évidence. Afin d'aboutir à notre
objectif général, la méthode non paramétrique DEA a
été utilisé pour le calcul des scores d'efficience
technique et pour les déterminants, un modèle de
régression censuré a été appliqué. Nos
estimations ont permis de montrer que les districts sanitaires ivoiriens sont
inefficients pour la plupart ou du moins par rapport à celles qui
réalisent le mieux leurs possibilités de production. Ainsi les
scores d'efficience obtenus sous les technologies CRS et VRS sont
respectivement de 58% et 67,8% en moyenne. Des gains d'efficience de 42% et
32,2% auraient pu être réalisés si tous les districts
sanitaires opéraient sur la frontière de production. Seuls 12
districts sur 82 sont techniquement efficients en 2016.
En plus, un autre résultat important est que de
nombreux districts sanitaires produisent des outputs sanitaires en technologie
de rendement d'échelle croissant, ce qui laisse croire qu'il y a
possibilité d'augmenter le volume des activités, des transactions
et réaliser des économies d'échelle.
Par ailleurs, l'étude des déterminants de
l'efficience technique montre que la durée moyenne de séjour, la
taille de la population, le nombre de sage femme ainsi que le nombre
d'infirmier par habitants sont significatifs et influencent le niveau
d'efficience technique des districts. La taille de la population montre un
coefficient positif et significatif. Cela signifie que la taille de la
population exerce un effet positif sur l'efficience des districts sanitaires.
Aussi la durée moyenne de séjour et le nombre d'infirmier par
habitant montre un coefficient négatif et significatif cela signifie que
la durée moyenne de séjour ainsi que le nombre d'infirmier par
habitant exerce un effet négatif sur l'efficience des districts
sanitaires. A cela s'ajoute le nombre de sage femme qui a un effet positif sur
l'efficience.
Ces importants résultats obténus appellent
à des implications en terme de politiques économiques. D'abord,
une attention particulière doit être accordé à la
demande de santé des populations.Il est donc important pour les
districts de continuer a offrir leur service à ces populations
vulnérables qui ne cesse d'augmenter. Ensuite, les districts et les
décideurs doivent avoir une maitrise des capacités de
séjour, de leurs nombres et le nombre d'infirmier par district.
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
52
C'est-à-dire baisser de façon
régulière les sejours et instruire le personnel soigant pour vite
traiter les cas des patients à hospitaliser. Aussi, des études
sur le changement épidémiologiques sont à encourager.
Enfin, recruter plus de sages femmes pour les districts sanitaires pour
faciliter les accouchements de ces populations vulnérables.
La comprehension de l'efficience technique des districts ouvre
donc de nouvelles pistes de réflexion pour l'amélioration de la
performance de ces derniers. Il ne fait aucun doute que si ces genres
d'études sont menés chaque année, cela permettrait
d'impulser une véritable culture d'excellence axée sur les
résultats dans le système de soins, gage de l'amélioration
de la santé des populations.Toutefois nous n'avons aucunement la
prétention d'avoir épuisé ce sujet qui pourrait être
mieux traité en élargissant le champ et en considérant
plusieurs input et output dans le cadre de ce genre d'étude. Il y a
aussi le choix de la période d'etude. En effet, une analyse sur
plusieurs années aurait pu être plus robuste.
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
53
BIBLIOGRAPHIE
AUDIBERT M., MATHONNAT J., N'CHEN, MA A., YIN A. (2003).
Activité et performance des hôpitaux municipaux dans la
province de Shandong, communication, xxvième Journées des
Economistes Français de la santé « Santé et
Développement», Centre d'Etudes et de Recherche sur le
Développement International, 26 p.
ATAKE ESSO - HANAM (2014). Analyse de la production de soins
de santé: Efficience
technique des hôpitaux publics PhD,
Université de Lomé (Togo), African Economic Research Consortium
(AERC) 22p.
BENZAI YASSINE (2016), Mesure de l'Efficience des Banques
Commerciales Algériennes par les Méthodes Paramétriques et
Non Paramétriques, Thèse de Doctorat en sciences
économiques, Université Abou Bakr BELKAID -TLEMCEN.
CATHERINE GENDRON-SAULNIER (2009). Mesurer
l'efficacité technique des établissements de soins de
santé: Portée et limites de la méthode DEA. Rapport
de recherché en vue de l'obtention de la maitrise en sciences
économiques, Université de Montréal.
COELLI T.J.(1996) , A guide to DEAP, version 2.1: A data
Envelopment analysis (computer) program, CEPA, Working Paper 96/08, Department
of Econometrics, University of New England, Armidale.
DAOUDA COULIBALY (2005), Evaluation de l'Efficience Technique
des Hôpitaux Publics : Cas Du Burkina Faso, Memoire de fin d'etude
pour l'obtention du master in business and administration option : MBA Economie
de la sante, CESAG.
DOMINIC D'AOUST (2007) comparaison des efficiences technique,
allocative et globale des hôpitaux québécois et
californiens par le biais du modèle Data Envelopment Analysis
(DEA).Mémoire de maitrise. Université du québec
à montréal septembre 2007.
EYOB ZERE et al (2006), Technical efficiency of district
hospitals: Evidence from Namibia using Data Envelopment Analysis, Cost
Effectiveness and Resource Allocation.
FELIX MASIYE (2007), Investigating health system performance:
An application of data envelopment analysis to Zambian hospitals, BMC
Health Services Research.
HENNI AMINA, CHERIF TOUIL NOREDDINE (2016), Les
déterminants de l'efficience des banques en Algérie de 2004
à 2013, Les cahiers du MECAS N° 13/ Juin 2016.
IMEN JAOUADI JEMAI ( ) Efficacité et Efficience des
Systèmes de Santé : Application Aux Pays De La Région
MENA.
J. ALEXANDER K. MACK (2009), L'efficience des exploitations
forestières publiques en Suisse, Thèse de Doctorat en
sciences économiques, Université de Neuchâtel.
JEAN-MARC HUGUENIN (2013), Data Envelopment Analysis (DEA) :
Un guide pédagogique à l'intention des décideurs dans le
secteur public, IDHEAP - Cahier 278/2013 Chaire Finances publiques ,2013
IDHEAP, Lausanne, ISBN 978-2-940390-56-4
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
ix
JAMES AKAZALI et al (2008), Using data envelopment analysis
to measure the extent of technical efficiency of public health centres in
Ghana, BMC International Health and Human Rights.
JIN-LI HU, YUAN-FU HUANG (2004), Technical Efficiencies in
Large Hospitals: A
Managerial Perspective, International Jonrnal of
Management Vol. 21 No. 4 December 2004.
JOSES M. KIRIGIA et al (2004), Using Data Envelopment
Analysis to Measure the
Technical Efficiency of Public Health Centers in Kenya,
Journal of Medical Systems, Vol. 28, No. 2, April 2004 (°C 2004).
KORKUT ERSOY et al (1997), Technical Efficiencies of Turkish
Hospitals: DEA Approach, Journal of Medical Systems, Vol. 21, No. 2,
1997.
LELEU H. ET DERVEAUX B. (1997). Comparaison des
différentes mesures d'efficacité technique: application aux
centres hospitaliers français, Economie et Prévision,
n°129-130, Juillet-septembre 1997-3/4.
MAMADOU MOUSTAPHA KA. (2011) Analyse de l'efficience des
structures sanitaires du sénégal : Une approche par la
méthode de data envelopment analysis, thèse de Doctorat en
sciences économiques, Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
MANE, P.Y.B (2012) Analyse de l'efficience des hôpitaux
du Sénégal : Application de la
méthode d'enveloppement des données, Pratiques
et Organisation des Soins volume 43 n° 4 / octobre-décembre
2012. p. 277-283. DOI : 10.3917/pos.434.0277
MANE, P.Y.B (2013) Efficience et équité dans le
système de santé du Sénégal. Thèse de
doctorat en sciences économiques, Universite Claude Bernard Lyon 1.
MARIA CABALLER-TARAZONA et al (2010), A model to measure the
efficiency of hospital performance, Mathematical and Computer Modelling,
Universidad Politécnica de Valencia, CIEGS. Research Centre for Health
Economics & Management, ADE, Edificio 7I, Camino de Vera S/N, C.p: 46022,
Valencia, Spain.
MINISTERE DE LA SANTE ET DE L'HYGIENE PUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
(2017), Rapport annuel sur la situation sanitaire.
MINISTERE DE LA SANTE ET DE L'HYGIENE PUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
(2016), Plan national de developpement sanitaire 2016-2020.
MINISTERE DE LA SANTE ET DE L'HYGIENE PUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
(2016), Politique nationale d'amélioration de la qualité des
soins et des services de santé en côte d'ivoire
NODJITIDJE DJIMASRA (2010). Mesure de l'efficacité
technique des pays africains producteurs du coton : une application de la
méthode Data Envelopment Analysis (DEA). Laboratoire d'Economie
d'Orléans, Document de Recherche, n° 2010-28.
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE (2009), Améliorer la
performance des hôpitaux dans la Région de la
Méditerranée orientale, Document technique.
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE (2016), Stratégie de
coopération de l'OMS 2016-2020.
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire x
SARA DUQUETTE (2011), L'efficience des institutions de
microfinance sous l'influence de l'environnement économique et
politique, Mémoire présenté en vue de l'obtention du
grade de maîtrise ès sciences, HEC montreal septembre 2011.
THOMAS S. GRUCA, DEEPIKA NATH (2000), The Technical
Efficiency of Hospitals under a Single Payer System: The Case of Ontario
Community Hospitals, Health Care Management Science 4, 91-101, 2001, 2001
Kluwer Academic Publishers. Manufactured in The Netherland.
TIEHI TITO N. (2006) Activités des hôpitaux
départementaux publics ivoiriens: une évaluation de
l'efficacité technique par le bootstrap DEA. JEL code: D24, 17p.
WIKIPEDIA, Tobits model.
YONG-BAE JI, CHOONJOO LEE(2009), Data Envelopment Analysis in
Stata, The Stata Journal.
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire
xi
ANNEXES
Annexe 1 : scores d'efficience CRS, VRS et SCALE
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire xii
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire xiii
Annexe 2 : Description des variables des scores
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire xiv
Annexe 3 : Description des variables des déterminants
Annexe 4 : régression Tobit sur les scores d'efficience
technique totale
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire xv
Annexe 5 : régression sur les scores d'efficience
technique pure
Annexe 6 : régression sur les scores d'efficience
technique d'échelle
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire xvi
TABLE DES MATIERES
DEDICACES iii
REMERCIEMENTS iv
SOMMAIRE v
ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES vi
TABLE DES ILLUSTRATIONS viii
RESUME ix
ABSTRACT ix
INTRODUCTION 1
PARTIE 1 : FONDEMENTS THEORIQUES DE LA MESURE DE LA PERFORMANCE
5
CHAPITRE I : FAITS STYLISES SUR LA SANTE EN COTE D'IVOIRE 6
I. ETAT DES LIEUX EN MATIERE DE SANTE 6
II. POLITIQUE DE SANTE 7
CHAPITRE II : APPROCHE CONCEPTUELLE ET REVUE DE LA LITTERATURE
11
I. APPROCHE DEFITIONNELLE 11
1. Production sanitaire 11
2. Inputs sanitaires 11
3. Outputs sanitaires 12
II. THEORIE SUR LA MESURE DE LA PERFORMANCE 12
1. Distinction entre efficacité et efficience 12
2. Notion d'efficience 13
3. Portée de l'efficience 16
4. Détermination de la frontière d'efficience
17
4.1 Méthode paramétrique 17
4.2 Méthode non paramétrique 19
5. Approche sur la productivité 20
5.1 Analyse de frontiere stochastique (AFS) 20
5.2 Analyse d'enveloppement des données (DEA) 21
5.2.1 Le modèle Charnes, Cooper, Rhodes (CRS) 23
5.2.2 Le modèle Banker, Charnes, Cooper (VRS) 25
III. RESULTATS EMPIRIQUES 26
PARTIE 2 : ETUDE EMPIRIQUE DE L'ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES
DISTRICTS SANITAIRES 32
CHAPITRE III : METHODOLOGIE 33
I. CADRE D'ANALYSE UTILISE 33
II. METHODE D'ANALYSE 33
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire xvii
1.
Modèle théorique d'estimation des scores
d'efficience 33
2. Méthode d'analyse des déterminants de
l'efficience 35
2.1 Modèle Tobit 35
2.2 Justification du choix 35
CHAPITRE IV: DONNEES ET RESULTATS EMPIRIQUES 37
I. PRESENTATIONS DES DONNEES 37
1. Source des données 37
2. Description des variables 37
II. STATISTIQUES DESCRIPTIVES 39
1. Variables pour les calculs des scores d'efficience 39
2. Variables pour les déterminants de l'efficience
technique 39
III. SCORES D'EFFICIENCE TECHNIQUE 40
1. Score d'efficience avec hypothèse à rendement
d'échelle constant (DEA-CRS) 40
2. Score d'efficience avec hypothèse à rendement
d'échelle variable (DEA-VRS) 43
3. Efficience d'échelle et rendement d'échelle
46
IV. DETERMINANTS DE L'EFFICIENCE 50
CONCLUSION ET IMPLICATIONS DE POLITIQUES 52
BIBLIOGRAPHIE ix
ANNEXES xii
TABLE DES MATIERES xvii
Mémoire de fin d'études : Analyse de la
performance des districts sanitaires en Côte d'Ivoire xviii
|