Introduction
Le Niger est un pays vaste, enclavé avec une
superficie de 1.267.000Km2 dont les 3/4 sont désertique et
qui a connu plusieurs années de sècheresses (1968-1973 et
1977-1985), entrainant une énorme perte du cheptel à plus de 50%
(PNUE, 2008).
L'élevage est la deuxième
activité principale dans le pays après l'agriculture et
représente plus de 11% du PIB national et 35% de PIB agricole (INS,
2011). Il est basé principalement sur l'exploitation des pâturages
naturels qui joue un rôle très important dans l'alimentation des
ruminants. Le cheptel est constitué par une diversité de
ressource génétique comprenant 29% des ovins, 26% des bovins, 36%
des caprins, 1% des équins, 4% des asins et 4% des camelins (INS,
2011).
Cependant, cet élevage reste depuis longtemps
au stade traditionnel. Compte tenu de la pression démographique
croissante, il est nécessaire de l'améliorer pour couvrir les
besoins des populations. L'amélioration des animaux passe par la
sélection d'animaux et l'amélioration de l'alimentation. Dans
l'optique de conserver, d'améliorer et de distribuer cette
diversité génétique plusieurs centres de multiplication du
bétail (CMB) ont été créés dans les
différentes régions comme Ibecetène à Tahoua, Fako
à Maradi, Bathé à Zinder, Sayam à Diffa, etc.
L'élevage constitue une importante source de revenus pour les
ménages ruraux au Niger. On remarque un effectif élevé des
caprins (INS, 2011) dont 3 races principales sont élevées,
à savoir la chèvre du sahel, la chèvre rousse de Maradi et
la chèvre naine. Grâce à leur performance zootechnique,
bien adaptées aux conditions climatiques, elles sont connues pour leur
aptitude à la reproduction, à leur forte capacité de
production de viande et à leur bonne stratégie dans la recherche
de l'alimentation, surtout en périodes de disettes (Mani et
al., 2014). Selon Wane et al. (2005), la
possession des caprins constitue un moyen sûr de sécurisation de
la population. La chèvre du sahel est une race caprine très
rependue au Niger et représente 80% du troupeau caprins (Mani
et al., 2014). Vu l'importance de cette race et
conformément à l'orientation nationale et dans l'optique d'une
meilleure valorisation de la ressource au niveau local et national, des travaux
de caractérisation phénotypique ont été conduits au
Nord-ouest du Niger de juillet 2011 à mai 2012 sur la base de
l'adhésion volontaire des éleveurs (Mani et
al., 2014).
Cette étude intitulée « impact de
l'élevage de la chèvre du sahel sur la situation
socio-économique des populations rurales : cas de la commune rurale de
Dogonkiria, département de Dogondoutchi » a pour objectif
général d'évaluer les retombées
socio-économiques de l'élevage de cette race en milieu rural. Les
objectifs spécifiques quant à eux, visent à :
(i)
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évaluer la contribution de cet élevage
au revenu de la population rurale, (ii) identifier les sous-produits
tirés de cette activité et (iii) analyser l'impact de ce dernier
sur le plan social. Mises à part l'introduction et la conclusion
générale, le plan de cette étude est structuré en
trois chapitres. Un 1er chapitre traitera de la revue
bibliographique sur la zone et le thème d'étude, le
2eme chapitre décrit le matériel et méthodes
utilisés pour la conduite de l'étude, et enfin le 3eme
chapitre présente les résultats obtenus assortis d'une discussion
avec ceux de la littérature.
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