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Faculté des sciences économiques,
sociales, politiques et de communication (ESPO)
Ecole des Sciences Politiques et Sociales
(PSAD)
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« PRIORITE SANTE ET LA COOPERATION AU
DÉVELOPPEMENT ».
La contribution de la CTB au développement
sanitaire au Rwanda.
Cas de la ville de Kigali
Mémoire réalisé par
HABIMANA Jacques-Abby
Promoteur
Prof. André NSABIMANA
Lectrice :
Prof. Catherine Gourbin
Année académique 2015-2016
Master Complémentaire en Développement,
Environnement et Société. Juin, 2016
ii
iii
RESUME
Au Rwanda, avec la nouvelle stratégie de lutte
contre la pauvreté EDPRS-II, la santé est
considérée comme partie intégrante du développement
et elle est jugée comme un phénomène qui incarne
l'amélioration des conditions de vie de la population.
Aujourd'hui, dans le cadre de résoudre les problèmes qui
handicapent le développement du secteur de la santé à
savoir; l'insuffisance d'infrastructures sanitaires, l'accès
limité à des services de santé, le nombre restreint de
dispensaires, cliniques, centres de santé, hôpitaux,
l'insuffisance du personnel qualifié, etc., le Ministère de la
santé a bénéficié des plusieurs projets qui sont
canalisés dans la reconstruction du système sanitaire et en
particulier la construction de nouvelles infrastructures sanitaires.
Malgré les efforts fournis et stratégies adoptées, le
fossé entre les progrès réalisés et l'objectif
fixé demeure large. Pour parvenir à réussir cette lourde
mission et aider le pays à atteindre les OMD, différents acteurs
ont été sollicités afin d'assister le pays dans divers
projets de développement dont le secteur de la santé. La Belgique
est parmi les partenaires les plus influents au Rwanda et intervient dans
plusieurs domaines. Dans la ville de Kigali, la CTB a renforcé ses
activités dans le domaine de la santé avec la construction de 4
nouveaux centres de santé et une série d'autres centres dans
différents coins du pays compte tenu de la répartition
démographique, géographique et des besoins en service de
santé. Pour mieux orienter la réflexion sur l'aide de la
Belgique, nous avons analysé le degré d'appréciation des
activités de la CTB en ce qui concerne l'amélioration et la
performance du système de santé et l'accessibilité aux
soins dans la ville de Kigali.
Mots Clés :
· Coopération
· Développement sanitaire,
· Aide au développement
· Coopération Technique Belge
· Rwanda
iv
Déclaration de déontologie
Je déclare sur l'honneur que ce mémoire a
été écrit de ma plume, sans avoir sollicité d'aide
extérieure illicite, qu'il n'est pas la reprise d'un travail
présenté dans une autre institution pour évaluation, et
qu'il n'a jamais été publié, en tout ou en
partie.
Toutes les informations (idées, phrases, graphes,
cartes, tableaux,...) empruntées ou faisant référence
à des sources primaires ou secondaires sont
référencées adéquatement selon la méthode
universitaire en vigueur.
Je déclare avoir pris connaissance et
adhérer au Code de déontologie des étudiants en
matière d'emprunts, de citations et d'exploitation de sources diverses
et savoir que le plagiat constitue une faute grave.
Fait à Louvain-la-Neuve, le 25 Mai
2016
HABIMANA Jacques-Abby
Signature
Remerciements
Au moment où nous présentons ce
mémoire, qu'il nous soit permis, à travers ces lignes, d'exprimer
notre sentiment de profonde gratitude à toutes les personnes qui, d'une
manière ou d'une autre, ont concouru à sa
réalisation.
Nos remerciements s'adressent premièrement
à notre chère épouse Charlotte, à nos enfants et
à notre famille pour leur soutien moral et spirituel.
Que Monsieur André NSABIMANA trouve ici la
marque particulière de notre profonde gratitude pour le rôle de
promoteur de ce mémoire qu'il a accepté d'assumer malgré
ses multiples occupations.
Merci au corps professoral de l'UCL et à toutes
les personnes qui ont contribué à l'élaboration de ce
travail : Dr Manirakiza Vincent, Dr. Florent Rutagarama, Mr Nyirishema Mahsen
et aux agents du Ministère de la Sante et de la Coopération
Technique Belge (CTB).
Merci à mes collègues de promotion et
à mes amis, pour votre présence et vos
encouragements.
A vous, regrettées grandes soeurs Fayssa et
Agathe victimes du génocide, vous qui m'avez toujours encouragé
durant mon parcours académique, merci de m'avoir servi de symbole du
courage. C'est avec les larmes aux yeux que je vous dédie de tout mon
coeur ce travail en espérant qu'au ciel, vous êtes fières
de moi. Que la terre du Rwanda dont vous êtes victimes innocentes vous
soit légère.
Enfin, vous tous, qui vous reconnaissez pour nous
avoir assisté tant matériellement que moralement, soyez
assurés de notre reconnaissance.
v
Merci Seigneur mon Dieu.
vi
« L'aide n'est efficace que si elle produit de
bons résultats de développement, lesquels sont
impossibles
dès lors que des inégalités persistent entre hommes et
femmes, que nul ne
s'inquiète des dommages causés à
l'environnement et que le respect des droits humains n'est
pas
assuré.1 »
« Une mauvaise santé n'est pas seulement
un drame humain individuel. C'est également un facteur important de
pauvreté et de sous-développement 2»
«My vision of Rwanda is a united country that
feels itself as integrated into the sub region
family of nations, a country
that is developed and has eradicated poverty, a country that is
democratic,
and above all, a stable country at peace with itself as well as with
its
neighbors....
We may not want aid, but we need it. The best way to
use it, is a way that we need less of it.3»
1 Mary Robinson, Former Irish
President. Speech, London, 2008
2 Dr. BASINGA Paulin,
Conférence « Population, développement et planification
familiale en Afrique de l'Ouest francophone : l'urgence d'agir »,
Ouagadougou 8-10 février 2011
3 Kagame's speech at Boston,
13 November 2005
vii
Table des matières
Contents
Déclaration de déontologie iv
Remerciements v
Table des matières vii
Liste des Abréviations ix
Liste des tableaux x
Liste des figures xi
INTRODUCTION GENERALE 1
1. Objet et contexte réel 1
2. Problématique de recherche 2
3. Objectifs et questions de recherche 4
4. Les hypothèses de recherche 5
5. Délimitation de l'étude 5
6. Articulation du travail 6
CHAPITRE 1: CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 7
1.1 Approche conceptuel de la coopération au
développement 7
1.1.1 Développement 7
1.1.2 Coopération 8
1.1.3 Coopération bilatérale et
multilatérale 9
1.1.4 Santé 10
1.1.5 Santé publique 11
1.1.6 Développement sanitaire 11
1.2 Approche théorique de la coopération au
développement 12
1.2.1 La coopération au développement
12
1.2.2 Aide au développement 14
1.2.3 Santé et développement 15
Conclusion partielle 16
2.1 La population d'étude 17
2.2 Echantillonnage 17
2.3 Méthode de collecte des données
18
2.3.1 Technique documentaire 19
2.3.2 Enquête par entretien 19
2.3.4 L'observation directe 20
viii
2.4 Méthode d'analyse des données
21
L'analyse du contenu thématique 21
Conclusion partielle 23
3.1 Présentation général du pays
24
3.2 Le secteur de la santé au Rwanda
26
3.2.1 Situation générale 26
3.2.2 Distribution géographique et populations
desservies par les établissements de santé 27
3.2.3 Les moyens en ressources humaines vis-à vis
des besoins de services de santé 34
3.2.4 Santé comme stratégie de
développement au Rwanda 36
3.2.5 Les contraintes du secteur de santé au
Rwanda 37
3.2.6 Financement du secteur de santé
37
3.3 La coopération belgo-rwandaise dans le
développement 39
3.4 Les secteurs d'intervention de la Belgique au Rwanda
42
Conclusion partielle 44
CHAPITRE 4 : CONTRIBUTION DE LA CTB DANS LE
DEVELOPPEMENT SANITAIRE
DANS LA VILLE DE KIGALI 46
4.1 Contribution de la CTB dans le développement
et l'équipement des infrastructures
sanitaires 46
4.1.1 Construction de nouveaux bâtiments des
centres de santé 46
4.1.2 Le développement des infrastructures
sanitaires: Equipements et matériels
médicaux 51
4.1.3 La coopération belgo-rwandaise au
delà du secteur de santé 53
4.2 Le rôle des centres de santé construits
dans la ville de Kigali 57
4.2.1 L'accès au service de santé : la
distance et le temps d'attente au centre de santé 57
4.3 Avis des bénéficiaires sur les
services de santé offerts par les nouveaux centres de santé
65
4.4. Le développement sanitaire et le changement
des conditions socio-économiques de la
population bénéficiaire 67
Conclusion partielle 72
CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS 74
1. Conclusion générale 74
2. Suggestions 76
2.1 Suggestions pour l'amélioration de
l'accès au service de santé 76
2.2 Suggestions pour les pistes de recherche
complémentaires 77
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 78
ANNEXES 82
ix
Liste des Abréviations
APD : Aide Publique au Développement
CAD: Commission d'Aide au
Développement
CD : Centre de Santé
CI : Comité Internationale
CBHI: Community Based Health Insurance
CTB: Coopération Technique Belge
EDPRS: Economic Development Poverty Reduction
Strategy
IDH: Indice de Développement Humain
HMIS: Health Management Information Systems,
MINISANTE:Ministère de la Santé
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OMS : Organisation Mondiale Santé
ONG: Organisation Non Gouvernementale
PAPSDSK : Initiative d'Appui au Développement de
la santé dans la ville de Kigali PNB/ PIB: Produit National Brut/
Produit Intérieur Brut
REMA: Rwanda Environmental Management
Authority
USD: United States Dollar
VIH/SIDA : Virus d'Immunodéficience Humaine/
Syndrome d'Immunodéficience Acquise
x
Liste des tableaux
Tableau 1: Répartition des
enquêtés dans pour les trois centres de santé
d'étude 18
Tableau 2 : Pourcentage de la population
dépourvue suivant les différents indicateurs, 2002 et
2012 25
Tableau 3: Quelques indicateurs de santé
27
Tableau 4: Répartition des centres de
santé publics et privés dans les districts de la ville
29
Tabl. 5: La distance parcourue (en km/par an) pour
arriver aux centres de santé par district 33
Tableau 6: Disponibilité de matériels
nécessaires pour les besoins d'hospitalisation 34
Tableau 7: Evolution de la population par rapport aux
besoins et services de santé 35
Tableau 8: Rwanda et autres pays d'Afrique orientale :
dépenses publiques de santé (en millions
de dollar américains) 38
Tableau 9: L'APD de la Belgique pour le Rwanda et la
part réservée au secteur de santé 40
Table 10 L'APD belge par pays: classement des pays
partenaires (chiffres provisoires) 41
Tableau 11: L'avis des personnes
bénéficiaires sur le changement de distance parcourue vers
les
centres de santé et le temps d'attente des
services de santé 59
Tableau 12: Distance moyenne et le temps d'attente
dans les centres de santé 61
Tableau 13: Effectif du personnel et le ratio
patients/infirmier dans les centres de santé 64
Tableau 15: Evolution du taux d'enregistrement dans la
mutuelle de santé au Rwanda (2007-
2014) 71
xi
Liste des figures
Figure 1: La carte administrative du Rwanda
24
Figure 2: La carte administrative de la ville de
Kigali 28
Figure 3: Distribution des centres de santé
publiques et cliniques privés dans la ville 29
Figure 4: Répartition géographique de
cliniques médicales privées dans la ville de Kigali
30
Figure 5: Accessibilité géographique des
centres de santé (rayons de 3 et 5 km autour) 31
Figure 6: Situation de la couverture de la population
par les CS de la ville de Kigali 32
Figure 7: Evolution des besoins en CS par rapport
à la couverture de la population 35
Figure 8: Dépenses publiques de santé
(en millions de dollar américains) par rapport aux pays
d'Afrique 39
Figure 9: Evolution de l'APD belge pour le Rwanda et
sa part réservée au secteur de santé 41
Figure 10: Les centres de santé construit par
le gouvernement rwandais en partenariat avec le
royaume de Belgique 49
Figure 11: Le changement dans la distance parcourue
par les patients vers le centre 62
Figure 12: Changement du temps d'attente de service de
santé après l'installation 62
Figure 13: La mise en place des infrastructures de
développement auprès du centre de santé 68
1
INTRODUCTION GENERALE
1. Objet et contexte réel
La santé est depuis longtemps saisie par
l'homme comme étant au centre du développement de la
société. Elle est considérée à la fois comme
une finalité et un moyen de développement humain et celui des
sociétés4. Dans la conférence tenue à
Alma-Ata en 1978, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les
autres organisations internationales s'étaient fixées des
objectifs dont « la santé pour tous jusqu'à l'an 2000»,
ambition visant l'accès universel de la population mondiale aux soins de
santé primaires. Pourtant, suite à des diverses causes, comme les
guerres dans différents pays surtout en Afrique, la crise
financière des années 1980 et la mauvaise gouvernance ont
occasionné la non réalisation de cet objectif et entraînant
comme conséquence la détérioration de l'accès aux
soins de santé primaires5.
Malgré ces obstacles, plusieurs autres
politiques et stratégies de réduction de la pauvreté ont
été élaborées par les bailleurs de fonds et la
communauté internationale (CI).
Parmi les solutions proposées, on trouve le
fameux document des objectifs du millénaire pour le développement
(OMD)6. Celui-ci fut adopté en l'an 2000. Il a pour but de
réduire la pauvreté et chercher comment améliorer le
bien-être de l'homme. Dans ce texte, on observe qu'une attention
particulière avait été réservée au
problème de la santé. Parmi ses différents points, la
santé occupe d'une manière directe trois sur huit objectifs
à savoir: réduire la mortalité infantile, améliorer
la santé maternelle et combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres
maladies7.
Les raisons de ce choix sont fondées car, toute
stratégie qui peut être adoptée pour promouvoir le
développement et lutter contre la pauvreté, ne peut aboutir si et
seulement si, le secteur de la santé y occupe une place importante.
Mais, malgré ces efforts communs auxquels se sont solennellement
associés la Communauté Internationale, les gouvernements et les
différents partenaires, on remarque que les pays du sud sont toujours
loin d'atteindre ces objectifs par rapport aux étapes franchies par les
pays du nord.
4 Gaimard M. Population
et santé dans les pays en développement, Paris, l'Harmattan,
2011, p.7
5 Ibid.
6
http://www.banquemondiale.org/odm/
Consulté le 20/04/2014
7
http://www.undp.org/content/undp/fr/home/mdgoverview/
Consulté le 18/04/2014
2
Ces points de vue sont affirmés par le rapport
de l'OMS, qui stipule que près de la moitié de la population
mondiale n'a pas accès aux soins de santé de base8.
Cette exclusion touche principalement les pays en voie développement et
surtout ceux du sud.
Pour Innocent BAGEYE(2005), les principales causes du
manque d'accès aux soins de santé sont surtout le manque des
infrastructures, des financements insuffisants, une utilisation inefficace des
ressources disponibles, une insuffisance de ressources allouées aux
services, une répartition inefficace des ressources entre les zones
rurales et urbaines ainsi qu'entre les populations démunies et les
populations nanties9. A ces causes, on peut aussi évoquer le
manque de la volonté politique et la mauvaise gouvernance, car ces vices
contribuent à l'échec de la politique mondiale de lutte contre la
pauvreté.
Au Rwanda, comme partout en Afrique, le secteur de la
santé souffre de ces handicaps qui font que ceux-ci soient
considérés comme les freins socio-économiques au
développement du continent. Pour faire obstacle à ces handicaps,
le secteur de la santé nécessite une main forte des partenaires
afin de contribuer aux performances des OMD.
Mot clés: Coopération, CTB,
Développement, Reconstruction, Belgique, Rwanda,
Santé.
2. Problématique de recherche
En se référant au rapport de la
35e session du Comité Africain Régional de l'OMS qui
s'était tenue en 1985 à Lusaka, le Rwanda avait adopté une
stratégie de développement de la santé basée sur la
gestion décentralisée et sur la prestation des soins au niveau du
District. Ce processus de développement avait commencé avec le
développement des provinces sanitaires pour la gestion du système
de santé. Le projet de décentralisation commençait
à se développer en direction de la province mais aussi au niveau
du district.
Le développement de ce système de
santé s'est vu complètement démantelé avec la
guerre civile des années 1990 et la tragédie du génocide
d'avril 1994. Ces conflits ont ébranlé tout le système
politique du pays. Tous les secteurs de la vie nationale avaient
été affectés et le secteur de la santé n'avait pas
été épargné. La plupart des infrastructures, des
équipements, du personnel et du système de santé
lui-même ont été détruits.
8 OMS, Stratégie
mondiale de la santé pour tous d'ici l'an 2000, Genève,
1991, p.21
9 BAGEYE I,
Contribution des mutuelles de santé à l'accessibilité
de la population aux services de santé, Kigali, UNR-SPH, 2005,
p.27
3
Avec le retour à la paix, le gouvernement a
entrepris de reconstruire le système de santé mais malgré
les efforts fournis par l'état et ses partenaires pour relancer ce
secteur, ce dernier fait toujours face à des divers problèmes
comme l'insuffisance d'infrastructures sanitaires, l'accès limité
à des services de santé, le nombre restreint de dispensaires,
cliniques, centres de santé et un nombre restreint d'hôpitaux.
Jusqu'ici, le pays ne compte que trois hôpitaux de
référence plus un hôpital psychiatrique et un hôpital
militaire. A ceux-ci s'ajoute le manque de ressources humaines
qualifiées.
Selon les estimations publiées par l'Institut
National de Statistique (INS) en novembre 2013, la population de la ville de
Kigali va, d'ici l'an 2020 atteindre deux millions d'habitants soit 1/5 de la
population du pays10. Cette croissance s'accompagne d'une hausse de
la demande de services de santé de base. Ici on doit reconnaître
que les établissements de la santé publique et ou privé ne
parviennent pas à faire face à cette montée
démographique des habitants de la capitale.
Pour faire face à ces problèmes, le
ministère ayant la tutelle de la santé a élaboré
depuis 2005, une nouvelle politique pour relancer et promouvoir le secteur. Des
mesures avaient été prises dans le cadre d' améliorer et
de garantir de bonnes conditions sanitaires pour la population tout en mettant
à sa disposition des services préventifs de qualité et des
services de soins curatifs dans un système de soins de santé
efficace11.
Pour remplir cette mission, le ministère de la
Santé a ciblé les objectifs suivants: augmenter le nombre des
centres de santés et rénover les services d'assainissement
existants; améliorer les hôpitaux nationaux et les instituts de
recherche, garantir la disponibilité des ressources humaines pour la
santé; garantir la disponibilité de médicaments, de
vaccins et d'autres approvisionnements médicaux de qualité;
fournir des soins et des services à un coût abordable,
améliorer la qualité et le contrôle des services de
maladies préventives ainsi que la demande pour de tels services,
renforcer les capacités institutionnelles des programmes nationaux et
des institutions12.
10
http://www.newtimes.co.rw/news
consulté le 22/12/2013
11 République du
Rwanda, Enquête sur la prestation des services de sante Rwanda
2007, Kigali, INS, 2008, p.14
12
http://moh.gov.rw/english
consulté le 13/01/2014
4
Ces objectifs semblent être trop ambitieux et
nécessitent un appui financier et une main d'oeuvre compétente
pour gagner ce pari.
Pour parvenir à réussir cette lourde
mission et pour aider le pays à pouvoir avancer et atteindre les OMD,
différents acteurs ont été sollicités afin
d'assister ce pays dans divers projets de développement notamment dans
le secteur de la santé. La Belgique est parmi les partenaires
extérieurs les plus influents dans le pays.
3. Objectifs et questions de recherche
Au Rwanda, avec la nouvelle stratégie de lutte
contre la pauvreté (EDPRS. II)13, la santé est
considérée comme partie intégrante du développement
et elle est jugée comme un phénomène qui incarne
l'amélioration des conditions et de la qualité de vie des
populations. Aujourd'hui ce secteur bénéficie des plusieurs
projets qui sont canalisés dans la reconstruction du système
sanitaire en général et en particulier la construction de
nouvelles infrastructures sanitaires. Malgré les efforts fournis et
stratégies adoptées, le fossé entre les progrès
réalisés et celui que l'on s'était fixé demeure
très large. Alors, nous voulons explorer cette stratégie
d'amélioration et de reconstruction du système de santé
à travers les activités de la Coopération Technique Belge
(CTB) dans ce secteur. La CTB a renforcé ses activités dans le
domaine de la santé avec la construction de quatre centres de
santé et une série d'autres centres de santé dans
différents endroits du pays compte tenu des répartitions
démographique, géographique et des besoins en service de
santé.
Notre recherche s'est focalisée sur le centre
de santé de Remera localisé dans la partie urbanisée et
ceux de Kanyinya et Mageragere localisés dans la zone dite rurale. Pour
mieux orienter la réflexion sur l'aide de la Belgique dans le domaine de
la santé, nous nous sommes posés quelques questions de recherche
:
i. en quoi l'aide de la CTB contribue-t-elle à
l'amélioration des services de santé dans la ville de
Kigali?
ii. comment les habitants de la ville de Kigali
perçoivent-ils les activités de la CTB et comment celles-ci
vont-elles influencer leur état de santé?
13 Republic of Rwanda,
Ministry of finance, Rwanda Aid policy review, Kigali, 2010
5
Ainsi, pour répondre à toutes ses questions
nous nous sommes fixés deux objectifs principaux :
1) Analyser les réalisations de la CTB dans le
domaine de la santé dans la ville de Kigali et comment contribuent-elles
à l'accès aux services de santé.
2) Analyser le degré d'appréciation des
activités de la CTB en ce qui concerne l'amélioration et la
performance du système de santé et l'accessibilité aux
soins de santé dans la ville de Kigali.
4. Les hypothèses de recherche
Conformément aux questions de recherche
soulevées par la problématique, notre étude vise à
vérifier deux hypothèses suivantes:
i. la contribution de la CTB dans le domaine de la
santé se manifeste fondamentalement à travers le
développement et l'équipement des infrastructures
sanitaires.
ii. les habitants de la ville de Kigali estiment que
les centres de santé construits par la CTB leur facilitent
l'accès aux services de santé. Cette accessibilité
constitue une motivation de recourir aux soins de santé en cas de
maladie.
5. Délimitation de l'étude
En vue de bien pouvoir mener ce travail, l'étude
s'est limitée dans l'espace et dans le temps. Dans le temps, le travail
couvre une période de 10 ans soit de 2004 à 2013. L'année
2004 coïncide avec l'élaboration du plan stratégique par le
ministère de la santé et l'adoption du budget de l'Etat qui donne
priorité au secteur de la santé et ce secteur devient la
quatrième priorité de l'Etat derrière la
sécurité, l'éducation et l'agriculture.
Dans l'espace, notre étude s'est limitée
aux districts de Gasabo et Nyarugenge dans la ville de Kigali. La recherche est
orientée sur trois centres de santé, celui de Remera
localisé dans la partie urbanisée et ceux de Kanyinya et
Mageragere localisés dans la zone dite rurale de la ville de
Kigali.
6
6. Articulation du travail
Ce travail est subdivisé en 4 chapitres ;
après l'introduction, le premier chapitre traite du cadre
théorique et conceptuel, le deuxième chapitre concerne la
méthodologie de recherche, tandis que le troisième chapitre est
intitulé la coopération au développement sanitaire dans le
contexte rwandais et enfin le quatrième chapitre qui
précède la conclusion traite de la contribution de la CTB dans le
domaine de la santé dans la ville de Kigali.
7
CHAPITRE 1: CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
La définition des concepts donne sens aux
termes que nous allons utiliser et elle a pour but de mieux exprimer les
réalités empiriques auxquelles renvoie notre travail. Les
expressions utilisées pour caractériser la problématique
de la santé au Rwanda sont multiples. A cause de l'abondance de ces
expressions, seulement les concepts clés sont pris en
considération à savoir: le développement, la santé
et la coopération au développement.
1.1 Approche conceptuel de la coopération au
développement
1.1.1 Développement
En se basant sur le discours émis par le
président américain Truman en pleine guerre froide, on voit que
le mot «développement» est orienté dans le sens
d'améliorer, transformer, changer le mode de vie. Le président
américain expliquait la nécessité d'apporter un soutien
nécessaire pour appuyer les pays pauvres mais aussi leur porter une
assistance technologique pour que le niveau de croissance et de vie de la
population puisse s'améliorer.14
Le développement économique et social
fait référence à l'ensemble des mutations positives
(techniques, démographiques, sociales, sanitaires...) que peut
connaître une zone géographique (monde, continent, pays,
région...). Il désigne les évolutions positives dans les
changements structurels d'une zone géographiques ou d'une population :
démographiques, techniques, industriels, sanitaires, culturels,
sociaux...
Le développement économique
nécessite notamment de la création de richesses. On associe
développement économique et « progrès»,
puisqu'il entraîne, généralement, une progression du niveau
de vie des habitants. On parle alors d'amélioration du bien-être
social (au sens économique). La volonté de concilier le simple
développement économique et le progrès ou
l'amélioration du bien-être nous ont amené à forger,
à côté des indicateurs de développement
traditionnels (PIB/PNB) d'autres indicateurs, tels que l'indice de
développement humain (IDH), qui prend en compte la santé,
l'éducation, le respect des droits de l'Homme (dont font partie, depuis
1966, les droits économiques et sociaux.15
14
http://www.naturalwriters.org/truman-et-l-invention-du-sous-developpement
visité le 05/01/2014
15
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Developpement.htm
visité le 28/01/2014
8
D'autres penseurs économistes parmi lesquels,
figure François Perroux (1964), préfèrent orienter le
développement dans le sens de la croissance. « Le
développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux qui
rendent la nation apte à croître, cumulativement et durablement
son produit réel global »16. Cette théorie est
élucidée dans le rapport Brundtland « le
développement durable répond aux attentes des
générations présentes à satisfaire leurs besoins
sans compromettre la capacité des générations futures de
répondre aux leurs »17. Quant à An Ansom, pour
atteindre les objectifs du développement durable tels
qu'illustrés par le FMI, il faut d'abord réaliser
différents préalables spécifiques considérés
comme les principaux piliers du développement à savoir : les
aspects environnementaux, économiques, sociaux et
participatifs.18
La dimension politique du développement
implique quant à elle, l'intervention de l'Etat. Jean Ronald dans son
article « définir le développement: histoire et dimension
d'un concept plurivoque » montre que le développement implique une
politique systématique et cohérente de l'Etat dans le but de
promouvoir le progrès économique et social d'un peuple. Il
devient clair que le contenu du concept ne saurait, en aucun cas, se dissocier
des impacts produits par l'intervention des pouvoirs publics dans le processus
de développement.19
Ce processus de développement ne peut se
dérouler parfaitement que si les Etats font appel à une force
commune qui consiste à mettre ensemble le savoir faire et les moyen
nécessaire avec les partenaires étrangers.
1.1.2 Coopération
La coopération vient de « coopérer
» qui veut dire travailler ensemble, à une oeuvre commune. Elle
puise sa source dans la division du travail. C'est la théorie du
sociologue Emile Durkheim qui affirme que la coopération ne va pas sans
la division du travail. Coopérer en effet, c'est se partager une
tâche commune.20
16PERROUX, F.,
L'économie du XXème, Siècle, Paris,
PUF, 1964, p.155.
17 Fausca INGABIRE,
l'approche participative sur le développement socio-sanitaire de la
population rurale, UCL, Sept. 2009, p.15
18 An Ansom, Notes du cours
« Dynamiques globales et locales des interactions
développement-environnement (LDVLP2675).», ressources naturelles et
développement durable, UCL, Février, 2014
19 Idem, p.22.
20
http://www.cedip.equipement.gouv.fr
consulté le 03/05/2014
9
A.M. BAHETA21 montre que le terme
coopération désigne, tout à la fois, une action ou un mode
d'action collectif et réciproque. « C'est un système, une
pratique, une théorie, un moyen, un processus, une finalité, un
état des choses idéal et stable à construire, une
façon de vivre ensemble, etc. ». L'auteur énonce que sans le
discours commun, la coopération se distingue rarement des mots tels que
la collaboration, l'association ou encore la solidarité, ce qui affermit
le caractère même du concept.
En raison de la diversité et de la
multiplicité des réalités et des situations que le concept
recouvre, plusieurs dimensions lui ont été attribuées tel
que ; la coopération bilatérale et multilatérale, la
coopération internationale, la coopération économique, la
coopération au développement, etc.
Le terme « coopération » change aussi
selon l'intérêt de son auteur, c'est-à-dire le parti pris,
le lieu à partir duquel on en parle ou le style de discours
utilisé.
La coopération, c'est apprendre à
coexister et à se respecter, car il n'y a de vraie coopération
que celle tissée de relations humaines basée sur le respect
mutuel. La coopération, c'est un humanisme et non une
technicité.22
1.1.3 Coopération bilatérale et
multilatérale
Normalement, la coopération bilatérale
est prise dans le sens de `collaboration' entre deux ou plusieurs états,
communautés, organismes, groupes, etc. ça peut être aussi
une sorte de contribution, de consensus ou encore d'échange mutuel entre
deux ou plusieurs acteurs.
Shyaka A. (2003), montre que le terme
coopération bilatérale ou multilatérale désigne
tout à la fois une action mutuelle ou un mode d'action collectif et
réciproque. La coopération bilatérale est alors un
système, une pratique, une théorie, un moyen, un processus, une
finalité, un état des choses idéales et stables à
construire ensemble, une façon de vivre collectivement en s'appuyant
l'un et l'autre dans tel ou tel domaine23.
21 BAHETA A.M., la
coopération Nord-Sud, l'éthique de la solidarité comme
alternative, L'Harmattan, Paris, 2005. p.11.
22 GALAND P. &LEFEVRE G.,
La coopération belge au développement. Aide ou Business?
Evo, 1996, pp.5-6
23 SHYAKA A., Conflits en Afrique des grands lacs et
esquisse de leur résolution, Valsovie 2003, p.24
10
La coopération bilatérale se fait
«d'Etat à Etat». Ce sont les institutions
fédérales, communautaires et régionales qui sont les
acteurs principaux. Au nom des gouvernements qu'elles représentent, ces
institutions coopèrent avec les Etats des pays partenaires.
La coopération multilatérale concerne,
elle, la participation de la nation à des initiatives ou institutions
collectives, par exemple l'ONU. Ces institutions sont financées chaque
année par les pays adhérents et ont leur propre politique de
coopération au développement.
La coopération internationale en matière
de santé a connu des changements dans ses pratiques et ses
priorités au cours du XXe siècle, en particulier au
cours de ces quarante dernières années qui ont suivi la naissance
de l'OMS. Un consensus s'est dégagé autour de la conviction que
la santé pour tous est réalisable grâce aux soins de
santé primaires conformément à la déclaration
d'Alma-Ata de 1978.24 Dès lors la santé pour tous, ce
concept aux multiples composantes, reste une pièce maitresse du
développement sanitaire à tous les niveaux. Elle englobe des
initiatives communautaires soutenues par des interventions pluri disciplinaires
et sectorielles adaptées aux niveaux local, régional et central
du système national de santé, et renforcées par des
activités sanitaires internationales25.
Dans le contexte qui est le nôtre, nous allons
plus développer les dimensions de coopération au
développement et de coopération bilatérale plus
précisément dans le secteur de la santé
1.1.4 Santé
La notion de "santé" est complexe. La
santé peut se définir sous différents aspects.
D'après D. Fassin (2005), la santé est définie comme la
mesure dans laquelle un individu ou un groupe peut d'une part, réaliser
ses aspirations et satisfaire ses besoins et d'autre part évoluer avec
le milieu, tout en s'y adaptant. La santé est donc perçue comme
une ressource de la vie quotidienne et non comme le but de la vie ; il s'agit
d'un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles
ainsi que les capacités physiques.26
24 La déclaration
d'Alma-Ata a été établie à l'issue de la
Conférence internationale sur les soins de santé primaires,
(Alma-Ata, du 6 au 12 septembre 1978).
25Monekosso, G.L., La
santé: Condition préalable au développement
socio-économique, OMS, Londres, 1992
26 Fassin, D. Faire de la
santé publique, ENSP, 2005. p.1
11
Selon l'Organisation Mondiale de la
Santé(1946), « La santé est un état de complet
bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une
absence de maladie ou d'infirmité ».
1.1.5 Santé publique
La Santé Publique désigne d'une part ce
qui concerne la santé des individus composant une population, d'autre
part ce qui concerne l'Etat dans le champ de la santé. Pour
l'observateur, il est donc essentiel de situer en fonction du temps, des lieux
et des populations, la ligne de partage entre ce qui relève de l'Etat et
ce qui n'en relève pas.27
Pour l'O.M.S, on utilise le concept de santé
publique au sens le plus large du terme pour évoquer les
problèmes concernant la santé et les maladies d'une population.
C'est-à-dire l'état sanitaire d'une communauté, les
services médico-sanitaires, les services socio-sanitaires, la
planification, l'administration et la gestion des services de
santé.
La santé publique est aussi définie
comme la science et l'art de prévenir les maladies, de prolonger la vie
et d'améliorer la santé physique et mentale à un niveau
individuel ou collectif. Le champ d'action de la santé publique inclut
tous les systèmes de promotion de la santé, de prévention
des maladies, de lutte contre la maladie (médecine et soins) et de
réadaptation. La santé publique est également une question
sociale: les maladies ont une histoire et une influence sur la
société, sur toutes les catégories de la population.
Celles-ci n'ont pas toujours le même rapport et les politiques sanitaires
diffèrent selon les pays.28
1.1.6 Développement sanitaire
Le développement sanitaire peut être
analysé sous l'angle de développement des peuples, le
développement socio-économiques, et l'impact de ce
développement sur le secteur sanitaire s'exprime suivant la
disponibilité des ressources financières pour assurer le
développement sanitaire; l'utilisation des technologies médicales
modernes; un plus grand accès de la
27 Op.cit.
28
http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/sant%C3%A9
publique/90008 visité le 26/01/2014
12
population aux soins sanitaires; l'amélioration
de la qualité de vie et de la situation sanitaire de la
population.29
L'état préoccupant de la santé de
la population et la nécessaire accélération des
progrès vers l'atteinte des OMD, pour lesquels des progrès
très significatifs doivent être envisagés, sont
handicapés par divers facteurs dont les principaux sont: la performance
limitée des politiques de santé mises en oeuvre; les
insuffisances liées à l'organisation et à la faiblesse du
système de santé; les faiblesses dans la chaîne de
production, d'approvisionnement et de distribution des intrants, notamment des
médicaments et des consommables médicaux; l'inefficience dans la
coordination, la mobilisation et la gestion des ressources humaines,
matérielles, financières et immatérielles du secteur; le
comportement pro nataliste des populations.
Ces déterminants ont un impact négatif
évident sur la situation sanitaire du pays et l'atteinte des OMD; leur
prise en compte dessine la trame des interventions à mener dans le Plan
de développement sanitaire 2011-2015.30
1.2 Approche théorique de la
coopération au développement
1.2.1 La coopération au développement
La coopération au développement s'est
organisée autour d'une réalité: les pays en voie de
développement ou pays du sud sont de plus en plus pauvres et face
à cette situation l'aide humanitaire s'est mise en place depuis de
nombreuses années essayant de réduire les
inégalités économiques et sociales. Cette aide tend
à améliorer les conditions de vie des pays pauvres, à
lutter contre la pauvreté, à favoriser l'émergence de
sociétés démocratiques. Des initiatives ont
été prises tant dans le domaine privé que dans le domaine
public.
Les associations humanitaires dites ONG (organisations
non gouvernementales) constatent depuis longtemps que leur action seule n'est
pas efficace. Il ne suffit pas d'apporter des soins de santé en urgence
ou de reconstruire une école, il faut apprendre à soigner ou
transmettre son savoir en matière de construction.
La bonne volonté ne suffit pas et la
coopération au développement s'est professionnalisée. Elle
est donc plus exigeante quant aux candidats qu'elle recrute: leurs
qualifications professionnelles, leurs expériences de travail sont des
critères très importants.
29 Monekosso, G.L., La
santé : Condition préalable au développement
socio-économique, O.M.S, Londres, 1992
30 République du
Niger, Ministère de la santé publique, Plan de
développement sanitaire (PDS) 2011 - 2015 le 27 Janvier
2011.
13
Partir comme coopérant se fait en
général pour une durée assez longue et demande une
préparation sérieuse. Les demandes aux ONG sont nombreuses et
pour être engagé comme coopérant, il faut mettre tous les
atouts de son côté notamment par une bonne préparation et
l'amélioration de son bagage avant de poser sa
candidature.31
La coopération au développement implique
une coopération triangulaire qui met en jeu des partenariats
animés entre deux ou plusieurs pays en développement
appuyés par un ou plusieurs pays développés ou plusieurs
organisations multilatérales afin de mettre en oeuvre des programmes et
projets de coopération au développement. On a constaté,
dans de nombreux cas, que les fournisseurs du sud coopérant au
développement ont besoin de l'appui financier et de la technique et des
compétences de partenaires multilatéraux et/ou de pays
développés, en assistant d'autres pays en développement.
Les partenaires du nord eux-mêmes y gagnent, car ils peuvent profiter de
la capacité institutionnelle accrue du sud et accroître l'impact
de leurs apports d'aide en tirant parti des ressources de multiples partenaires
du sud. Les pays développés se sont de plus en plus
déclarés favorables à cette démarche de
développement et sont disposés à partager leur
expérience et communiquer les enseignements qu'ils en ont tirés
dans la mesure où le processus de coopération triangulaire est
dirigé et contrôlé par des acteurs du sud afin d'obtenir
des résultats de développement. On constate que, outre le partage
des connaissances et de l'expérience, la coopération sud-sud met
de plus en plus en jeu, aux niveaux régional et mondial, des actions
collectives par de multiples pays en quête d'un développement
mutuellement avantageux: les collectivités régionales à
l'économie dynamique, les initiatives communes face aux questions
frontalières et la voix collective pour se faire mieux entendre dans les
négociations multilatérales.32
En bref, on retiendra ici que le développement
va dans l'angle de progresser pour changer, et par là, il y a une
nécessité d'aide de toute sorte pour subvenir à celui des
besoins.
Les pays du G7 ont concentré 70% de l'aide des
États membres du CAD de l'OCDE, tandis que les 15 États
européens membres du CAD ont concentré plus de la moitié
(51%) de l'aide mondiale, malgré une baisse de 7,4% entre 2011 et 2012 -
soit une chute de 0,44% à 0,42% du RNB des pays concernés. Au
niveau de l'ensemble de l'Union européenne, l'aide a
représenté 0,39% de leur RNB, soit une proportion plus
élevée que la moyenne mondiale, mais encore
très
31
http://www.jeminforme.be
consulté le 08/01/2014.
32 Nations -Unies,
Coopération Sud-sud pour le développement, Comité de
haut niveau pour la coopération Sud-Sud Dix-septième session,
New York, 22-25 mai 2012.
14
loin de l'objectif des 0,7%. La baisse de l'aide
bilatérale à destination de l'Afrique a été tout
particulièrement marquée, puisqu'elle a atteint près de
10% entre 2011 et 2012. La baisse a été encore plus
sévère pour les 49 pays les moins avancés (PMA) : 12,8%.
En d'autres termes, les pays les plus pauvres de la planète ont
été les victimes collatérales de la crise
économique dans les pays riches.33
1.2.2 Aide au développement
Selon la définition de la Commission d'Aide au
Développement (CAD), l'aide au développement est
constituée par tous les apports de ressources qui répondent aux
critères entre autres émaner d'organismes publics, y
compris les États et les collectivités locales, ou d'organismes
agissant pour le compte d'organismes publics; et sachant que chaque
opération doit en outre avoir pour but essentiel de favoriser le
développement économique et l'amélioration du niveau de
vie des pays en développement.34
Les politiques de développement du vieux
continent doivent dès lors donner la priorité à l'emploi,
la santé, la croissance économique et
l'éducation.35
A partir de cette notion de l'aide au
développement, il est clair que les autorités publiques
interviennent pour le compte des groupes de plusieurs personnes qui constituent
le publique ciblé comme bénéficiaires. Donc, en plus de
l'aide au développement, il convient de bien analyser la notion de
l'aide publique au développement. Celle-ci est définie comme
l'ensemble des aides financières, prévues au budget de
l'État, et transférées aux pays en voie de
développement.
L'aide publique au développement(APD) est
née lors de la décolonisation, dans le but de préserver
l'influence des anciennes métropoles dans le contexte
géopolitique de la guerre froide.
L'objectif devrait être un
rééquilibrage des niveaux de développement respectifs.
Théoriquement, ces flux financiers devraient donc être
orientés vers la mise en place de projets concrets et durables,
d'infrastructures essentielles, d'actions de lutte contre la faim, de
l'amélioration de la santé, de l'éducation, etc. L'APD a
pu être qualifiée comme programme d'investissement pour l'avenir
`pour les pays riches' (développés), permettant d'ouvrir
de
33 CNCD 11.11.11, L'aide, Catalyseur de
développement ou variable d'ajustement budgétaire ? Rapport 2013
sur l'aide belge au développement, Bruxelles, 2013 p.5
34
http://www.oecd.org/fr/cad/stats
consulté le 08/01/2014.
35
http://www.lalibre.be/actu/movewithafrica/quelle-aide-au-developpement-apres-2015
visité le 05/02/2014
15
nouveaux marchés en réduisant la
pauvreté et en promouvant le développement durable, et la «
poursuite de la politique extérieure » des grandes puissances,
mettant en avant une image généreuse
d'eux-mêmes.36
L'APD s'est montrée incapable de produire les
effets globaux attendus sur la croissance économique et les grandes
variables macro économiques et sociales des pays en
développement, parce qu'elle est d'abord trop fragmentée,
ensuite, elle tient peu compte des réalités, des besoins
réels et des spécificités locales, et enfin elle manque
souvent de cohérence tant dans ses objectifs que dans ses
résultats (Lecomte, Naudet, 2000).37
Puisque le développement implique une
amélioration des conditions de vie de la population, la
coopération au développement mise beaucoup sur le système
de santé ; voilà pourquoi le point suivant traite la relation
entre la santé et le développement.
1.2.3 Santé et développement
La bonne santé est au centre de la joie de
l'homme et de son bien-être. Elle contribue également au
progrès économique, puisque les populations en bonne santé
vivent longtemps, sont plus productives et épargnent
davantage.
Dans le monde entier, les personnes vulnérables
et défavorisées accèdent plus difficilement aux soins,
tombent davantage malades et meurent plus jeunes que les personnes qui occupent
une position sociale plus privilégiée. Ces injustices s'aggravent
alors que l'on vit plus que jamais dans une ère
caractérisée par l'opulence, la connaissance et que l'on est plus
sensible qu'avant aux problèmes de
santé.38
La santé est au coeur de la lutte contre la
pauvreté et, en particulier de la réalisation des objectifs du
millénaire pour le développement. Les systèmes de
santé lorsqu'ils sont confrontés à une pénurie de
ressources humaines ou encore lorsqu'ils sont dépourvus de moyens de
financement durables, dans ce cas, ils représentent un obstacle de
taille pour atteindre les cibles prévues dans les objectifs du
millénaire pour le développement, notamment les ambitions de :
réduire la mortalité maternelle et de l'enfant, combattre
le
36 Op.cit
37 B.J. Lecomte
B.J.&Naudet J.D., (2000), « Introduction - Autonomie et
dépendance vis-à-vis de l'aide extérieure », in
Autrepart, n°13, pp. 5-23.
38 Banque mondiale,
Santé et Pauvreté: réformer et reconstruire les
services de santé dans la perspective des objectifs du Millénaire
pour le développement, Mars 2005 p.12.
16
VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme et rendre les
médicaments essentiels disponibles et abordables dans les pays en
développement.39
Les pays doivent absolument placer la santé au
coeur leurs politiques économiques et de développement. D'autre
part, les initiatives sociales, politiques et économiques, si elles font
des systèmes de santé une priorité, peuvent
améliorer leur fonctionnement. La santé et le
développement sont intimement liés, étant donné que
le premier est un préalable de base pour le la bonne marche et la mise
en pratique de tout le processus de développement
socio-économique. Selon G.L Monekoso (1992), le développement
sanitaire est à la base du développement économique et
social. Les populations saines sont un préalable à toutes les
stratégies de développement. Les populations doivent satisfaire
certains besoins essentiels sans lesquels la vie serait impossible, Les besoins
essentiels à la survie concernent les aliments, le logement, la
santé et la sécurité; l'absence ou la pénurie de
l'un de ses éléments fondamentaux est un indicateur de
sous-développement.40
L'analyse des effets du développement sur la
santé peut se faire de la manière suivante : un plus grand
accès de la population aux prestations sanitaires de base aussi bien
qu'au logement, à un environnement salubre, à une alimentation et
à une nutrition suffisantes et saines. Le développement agricole
et alimentaire peut entraîner une meilleure nutrition, et le
développement des transports peut faciliter l'accessibilité des
populations aux points de délivrance des autres services liés
à la santé. Bien que la santé soit une condition
nécessaire mais non suffisante pour le développement
économique, seules les personnes en bonnes santé peuvent stimuler
une réduction de l'absentéisme et, donc une augmentation des
heures de travail et d'études qui facilitent le développement du
capital humain.
Conclusion partielle
Dans ce chapitre, les concepts et théories
clés relatifs au sujet de recherche ont été
développés et connectés afin de contextualiser le sujet de
recherche. Les concepts tels le développement, la santé et la
coopération ont été expliqués. Du point de vue
théorique, la coopération a contribué positivement au
développement sanitaire et au bien-être de la population
bénéficiaire. Le chapitre suivant traite de la
méthodologie qui servira à collecter et analyser les
données dans le cadre empirique.
39 Ibidem. p.15.
40 Monekosso G.L., La santé : Condition
préalable au développement socio-économique, O.M.S,
Londres, 1992 p.13.
17
CHAPITRE 2: METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Pour recueillir les avis de la population concernant
les services de santé dans la ville de Kigali, nous avons
organisé des enquêtes par entretiens. Au cours de cette
étude, il est indispensable de déterminer la manière par
laquelle les données seront d'abord collectées et ensuite
analysées. Mais avant de procéder à la collecte des
données, il faudra définir la population ciblée par cette
étude, ainsi que la taille de l'échantillon sur lequel on
appliquera les méthodes et techniques de collecte des
données.
2.1 La population d'étude
Selon Blanchet et Al. définir la population,
c'est sélectionner les catégories de personne que l'on veut
interroger, c'est aussi déterminer les acteurs dont on estime qu'ils
sont en position de produire des réponses aux questions que l'on se
pose.41
En ce qui concerne notre recherche, la population
d'étude est la population bénéficiaire des services de
santé dans les centres de santé de la ville de Kigali ainsi que
le personnel de ces centres de santé. La ville de Kigali a
été choisie parce qu'elle est bénéficiaire de
l'aide de la CTB pour la construction des centres de santé.
D'après le Recensement Général de
la Population et de l'Habitat 2012, la ville de Kigali est habitée par
1.132.686 personnes dont 284.561 pour le district de Nyarugenge, 529.561 pour
Gasabo, et 318.564 pour Kicukiro dont 76% se trouvent dans la partie urbaine.
On dénombre 27 centres de santé et hôpitaux répartis
dans trois districts dont neuf (9) centres de santé dans le district de
Nyarugenge, dix (10) dans le district de Kicukiro, et huit (8) dans le district
de Gasabo.42
2.2 Echantillonnage
Puisque nous ne pouvions pas enquêter sur toute
la population d'étude, faute de temps et de moyens financiers, nous
avons été contraints de choisir une partie de la population qui
va constituer notre échantillon. Pour les trois districts de la ville de
Kigali dans lesquels sont localisés les centres de santé qui font
l'objet d'étude, en plus du responsable de la CTB et celui
41 A. Blanchet et A.
Gotman, L'enquête et ses méthodes. L'entretien. Armand
Colin, Paris. 2007 p. 46
42 NISR,
4ème Recensement General de la Population et de l'Habitat
2012, Kigali 2014.
18
du Minisanté, nous avons décidé
d'interroger le personnel et la population bénéficiaire des
services de santé dans les 3 centres de santé de Mageragere, de
Kanyinya, de Remera. Toutes les catégories professionnelles sont
représentées puisque les patients viennent de toutes les couches
de la société. Le genre (féminin et masculin) est pris en
considération. Quant à l'âge des enquêtés,
nous nous sommes adressés auprès des personnes
considérées comme majeures (âgées de 18 ans et
plus). Ces centres de santé ont été choisis parce qu'ils
ont reçu récemment une aide de la CTB en infrastructures et
matériels de soins de santé. Les centres de santé de
Mageragere et Kanyinya ont été choisis parce qu'ils sont
localisés dans la zone rurale où la population est
installée en habitant dispersé, ce qui requiert les moyens
d'accéder facilement aux soins de santé. Quant au centre de
santé de Remera, il est situé dans la zone urbaine de forte
densité donc qui constitue une forte demande de soins de santé.
Ainsi ces centres de santé nouvellement construits sont dans la bonne
position de fournir les informations sur la contribution de la CTB sur
l'accès aux soins de santé pour les catégories de la
population tant rurale qu'urbaine. En considérant la croissance
démographique et l'effectif important de la population rurale par
rapport à celle de la campagne dans ces trois districts, nous avons
mené 40 entretiens de la manière suivante :
Tableau 1: Répartition des enquêtés
dans pour les trois centres de santé d'étude
Centre de Santé
|
Population bénéficiaire
|
Responsable de
centre de santé
|
Responsable CTB
|
Responsable Minisanté
|
Remera
|
15
|
1
|
1
|
1
|
Mageragere
|
10
|
1
|
Kanyinya
|
10
|
1
|
Source : L'auteur lui-même
2.3 Méthode de collecte des données
Notre recherche est de nature qualitative. De ce fait,
nous avons estimé essentiel d'adopter l'usage de l'enquête par
entretien et l'observation directe. D'après A. Blanchet et al.
(2007),43 le choix entre l'entretien et le questionnaire
réside essentiellement dans le type de données
recherchées. L'entretien convient à l'étude de l'individu
et des groupes restreints. La
43Ibid., p.
48
19
documentation nous a été utile afin de
collecter les données de seconde main qui serviront à renforcer
les données issues du terrain.
2.3.1 Technique documentaire
Cette technique a consisté en la lecture de
différents documents relatifs à notre travail et a servi lors de
la revue de littérature. Du point de vue de la source, le recueil des
données existantes et données documentaires concernent bien les
documents manuscrits, imprimés ou audio-visuels, officiels ou
privés, personnels ou émanant d'un organisme, contenant des
colonnes des chiffres (données statistiques) ou des textes (forme
littéraire).44
Nous avons consulté les documents tels que les
publications et les tableaux des statistiques socio-sanitaires localisés
dans les établissements de santé et l'institut national de la
statistique au Rwanda. Les rapports d'activités, les plans d'action et
les plans stratégiques de la CTB, du ministère de la santé
au Rwanda ont été également consultés. Pour la
plupart de temps nous avons consulté les ouvrages scientifiques dans la
bibliothèque ainsi que les sites sur internet afin d'enrichir le cadre
théorique et contextuel de notre recherche.
2.3.2 Enquête par entretien
Pour Blanchet et Gotman (1992), l'enquête par
entretien est l'instrument privilégié dont la parole est le
vecteur principal. Les entretiens de recherche peuvent être
réalisés sous la forme de rencontres individuelles, en tête
à tête, entre le chercheur (ou l'interviewer) et les sujets
à interviewer. On peut également envisager une démarche
collective de plusieurs sujets.45
Sous différentes formes, les méthodes
d'entretien se distinguent par la mise en oeuvre de processus fondamentaux de
communication et d'interaction humaine. Correctement mis en valeur, ces
processus permettent au chercheur de retirer de ses entretiens des informations
et des éléments de réflexions très riches et
nuancés. L'entretien semi-directif ou semi-dirigé, est
certainement le plus utilisé en recherche sociale. Il est semi-directif
en ce sens qu'il n'est ni entièrement ouvert, ni canalisé par un
grand nombre de questions précises. Généralement le
chercheur dispose d'une série de questions-guides, relativement
ouvertes, à propos desquelles il est impératif qu'il
reçoive une information des interviewés. Mais il ne pose pas
forcement des questions dans l'ordre dans lequel il les a notées et sous
la formulation prévue.46
44 R. Quivy et L. Van
Campenhoudt, Manuel de recherche en science sociales, Dunos,
Paris.2011 p.182
45 L. Albarello, Apprendre
à chercher, L'acteur social et la recherche scientifique De Boeck,
Bruxelles, 2011. p.65 46Op.Cit. p. 93
20
Pour ce qui concerne notre recherche, les entretiens
semi-directifs ont été utilisés avec une liste de
thèmes à aborder lors de la rencontre notamment
l'appréciation des services de santé offerts par les centres de
santé, la réduction de la distance parcourue pour arriver
à ces centres de santé et la contribution de la CTB à
l'amélioration des services sanitaires. Nous avons rencontré face
à face des personnes d'origines diverses qui viennent se faire soigner
et les responsables des centres de santé afin de collecter des
informations de première main (primaires). Il s'agissait d'entretiens
qui laissent la libre expression aux interviewés, tout en restant dans
les limites des thèmes formulées à l'avance. Le but ultime
visé est celui d'exploiter le degré de satisfaction des
bénéficiaires des soins de santé, l'impact sur les
services de santé dans la ville de Kigali après l'intervention de
la CTB.
2.3.4 L'observation directe
L'observation directe est celle par laquelle le
chercheur procède directement lui-même au recueil des
informations, sans s'adresser au sujet concerné. Elle fait directement
appel à son sens de l'observation. Dans ce cas l'observation porte sur
tous les indicateurs pertinents prévus. Elle a comme support un guide
d'observation qui est construit à partir de ces indicateurs et qui
désigne les comportements à observer ; mais le chercheur
enregistre directement les informations. Les sujets observés
n'interviennent pas dans la production de l'information
recherchée.47
Lors de la descente sur terrain, nous avons, à
l'aide de la fiche d'observation, pu collecter les données de notre
propre observation directe lorsque les populations viennent voir les
médecins et quittent le centre de santé. Cette méthode
nous permettra, d'observer les faits, de prendre des photos, de noter et de
faire le compte rendu d'observation après la visite du
terrain48. Cette démarche est adoptée dans le but de
faire des commentaires sur les faits observés avec une observation
extérieure.
L'échantillon des observations a
été un échantillon `opportuniste' dans la mesure où
les patients sont sélectionnés pour l'observation au fur et
à mesure qu'ils se présentent, puisqu'il
47 Op. cit
p.151-152
48 A. Arborio et P.
Fournier, L'enquête et ses méthodes. L'observation
directe. Armand Colin, Paris. 2010 p. 49-54
21
n'y a aucun moyen de savoir combien de patients se
présentent à l'établissement le jour de l'enquête.
On sélectionne les enquêtés parmi les patients
éligibles pour l'interview et les indicateurs qui ont permis
l'observation adéquate sont entre autres : l'effectif des patients qui
font la file d'attente (par sexe), le temps moyen pour être servi, le
climat qui règne sur la file (des lamentations, calme, etc.) Puisque
notre recherche ne revêt aucun caractère expérimental, il
convient d'abord d'adopter la méthode d'observation afin d'observer les
événements tels qu'ils se produisent et après les
compléter utilement avec la méthode d'analyse du contenu
(expliquée postérieurement); tel que suggéré par R.
Quivy& L.Van Campenhoudt (2011) 49
2.4 Méthode d'analyse des données
La plus grande partie des méthodes d'analyse
d'information relève de deux grandes catégories à savoir
l'analyse statistiques des données et l'analyse du contenu. La
première convient pour toutes recherches axées sur l'étude
des corrélations entre phénomènes susceptibles
d'être exprimées en variables quantitatives, plus
généralement très bien pour des recherches menées
dans une perspective d'analyse causale. La deuxième méthode qui
nous intéresse d'ailleurs, porte sur des messages aussi variés
que des oeuvres littéraires, des articles de journaux, des documents
officiels, des programmes audiovisuels, des déclarations politiques, des
rapports de réunions ou des comptes rendus d'entretiens semi-directifs.
Pour une recherche qualitative qui est la nôtre, l'analyse du contenu
thématique sert comme méthode d'analyse des données issues
des comptes rendus d'entretiens semi-directifs et observation directe aux
centres de santé étudiés.
L'analyse du contenu thématique
L'analyse de contenu est définie comme
étant : « une technique de recherche pour la description objective,
systématique, et quantitative, du contenu manifeste de communications,
ayant pour but de les interpréter »(BERELSON) ou encore une
technique permettant de faire des inférences en identifiant
objectivement et systématiquement les caractéristiques du message
».50
49 R. Quivy et L. Van
Campenhoudt, Manuel de recherche en science sociales, Dunos,
Paris.2011 p. 179
50 50 L'Albarello, Apprendre à chercher, L'acteur
social et la recherche scientifique De Boeck, Bruxelles p.82
22
Selon Muchielli et Al (1995; 2008), L'analyse
thématique, ou plus exactement l'analyse de contenu thématique
(ACT), est une méthode d'analyse consistant « à
repérer dans des expressions verbales ou textuelles des thèmes
généraux récurrents qui apparaissent sous divers contenus
plus concrets». (Mucchielli, 1996:259); en d'autres mots, l'analyse
thématique consiste «à procéder
systématiquement au repérage, au regroupement et,
subsidiairement, à l'examen discursif des thèmes abordés
dans un corpus » (Paillé & Mucchielli, 2008:162). La notion
même de thème, elle peut être entendue de plusieurs
manières: ce qui désigne ce dont on parle, ou centre
d'intérêt du locuteur; ce à propos de quoi une parole est
dite, un texte est écrit, une oeuvre est composée...; un certain
« réseau organisé d'obsessions » (Barthes, cité
in Rastier, 1995: 246) présent dans le matériau. Nous reprendrons
ici la définition suivante: un thème est « une expression ou
une phrase qui identifie ce sur quoi porte une unité de données
ou ce qu'elle signifie» (Saldana, 2009:139).
Le thème est à la fois présent
dans le matériau, et en même temps il est construit (ou
identifié) par le chercheur. Il s'agit donc à la fois, pour le
chercheur, de traduire les énoncés dans les thèmes qu'ils
sont censés manifester, mais simultanément les thèmes ont
déjà été traduits (et donc rendus présents,
décelables) dans les énoncés concrets du matériau,
par le locuteur.
Les méthodes d'analyse du contenu impliquent la
mise en oeuvre de procédures techniques relativement précises
(comme le calcul des fréquences relatives ou des cooccurrences des
termes utilisés) tel qu'il est expliqué par R. Quivy Van
Campendhout et Al.51
L'analyse thématique met en évidence les
représentations ou les jugements des locuteurs à partir d'un
examen de certains éléments constitutifs du discours. Sa forme la
plus ancienne et la plus courante, c'est l'analyse catégorielle. Elle
consiste à calculer et à comparer les fréquences de
certaines caractéristiques (le plus souvent les thèmes
évoquées) préalablement regroupées en
catégories significatives. Elle se fonde sur l'hypothèse qu'une
caractéristique est d'autant plus fréquemment citée
qu'elle est importante pour le locuteur.52
L'analyse thématique est plus associée
aux entretiens semi-directifs qui vont servir au cours de notre recherche pour
la collecte de données. Les thèmes seront identifiés sous
forme des questions qui seront posées durant les entretiens avec les
personnes ressources.
Les principaux thèmes sont l'accès aux
soins de santé, la proximité des centres de santé,
fréquences de la population aux centres de santé,
l'appréciation des services de santé.
51 Op.Cit p.201
52 Ibidem. p. 202
23
Les thèmes sont d'abord recensés dans le
compte rendu des entretiens, puis ils sont groupés en sous thèmes
afin de les interpréter et dégager le résultat de
l'enquête.
Conclusion partielle
Ce chapitre a traité des méthodes et
techniques les plus appropriées et adaptées à la recherche
en question. La taille de l'échantillon a été
déterminée sur base population d'étude, et puisque la
recherche est de nature qualitative les données ont été
collectées (par le biais des entretiens semi-directifs et d'observation
directe) et analysées de manière qualitative (à l'appui de
l'analyse du contenu thématique). Les méthodes ont permis de
concilier la théorie et l'empirisme concernant la ville de Kigali, mais
il faudra d'abord passer en revue sur l'état de la coopération
dans le développement sanitaire dans le contexte du Rwanda; ce qui fait
l'objet du chapitre suivant.
CHAPITRE 3: COOPERATION AU DEVELOPPEMENT SANITAIRE DANS
LE CONTEXTE RWANDAIS
3.1 Présentation général du
pays
Figure 1: La carte administrative du Rwanda
24
Source :
www.minaloc.gov.rw
visité le 05/02/2014
25
Le Rwanda, ou la République du Rwanda,
surnommé le « pays des mille collines », est un pays à
cheval entre l'Afrique Centrale et l'Afrique de l'Est.
Le Rwanda étend ses 26.338 km2 dans
la région des grands lacs. Il partage des frontières avec, au
nord l'Ouganda, à l'Est la Tanzanie, au sud le Burundi, et à
l'ouest la République Démocratique du Congo. Sa capitale, Kigali,
est située au centre du pays.
Les Rwandais parlent la langue «
Kinyarwanda», et vivent dans les collines qui constituent la localisation
de référence des habitants. Le Rwanda est le pays le plus
densément peuplé d'Afrique continentale (415 habitants par
km2 selon EICV, 2011).53
Malgré les efforts réalisés
depuis 1994 en matière de développement socio-économique
du pays, le Rwanda reste l'un des pays les plus pauvres du monde, avec 10% de
la population qualifié de sévèrement pauvres et 27%
modérément pauvres, ce qui donne 37% de la population vivant sous
le seuil de pauvreté (2012). Le pourcentage des pauvres dans les zones
rurales plus élevé (42%) que dans les zones urbaines
(15%)54. Moins de trois quarts de la population ont accès
à l'eau potable, tandis qu'à peine la moitié de la
population dispose d'installations d'hygiène et d'assainissement. Avec
un médecin pour 18.000 habitants et un infirmier pour 1.690 habitants,
le taux d'utilisation des services de santé est de 70%
(2007).55
Tableau 2 : Pourcentage de la population dépourvue
suivant les différents indicateurs, 2002 et 2012
|
%des dépourvues RGPH 2002
|
% des dépourvues RGPH 2012
|
Age de scolarisation
|
35,8
|
29,7
|
Mortalité infantile
|
14,9
|
6,9
|
Electricité
|
95,3
|
82,7
|
Assainissement
|
12,1
|
10,3
|
Eau potable
|
31,0
|
26,2
|
Source : NISR, Recensement Général de
la Population et de l'Habitat, -2012, Kigali 2014
Le tableau ci-haut montre que 35% de la population est
dépourvu de scolarisation alors qu'elle est en âge de
scolarisation. Ce pourcentage a chuté à 29,7. En 2002, une part
de 14,9% de la population totale subissent la mortalité infantile et en
2012, ce nombre a baissé jusqu'à 6,9%. Une part de 95, 3% n'a pas
d'électricité en 2002 mais en 2012 le pourcentage a baissé
pour
53 NISR, EICV3, districts
profile, Kigali, 2011 p.8.
54 NISR, Recensement General
de la Population et de l'Habitat-2012, Kigali, 2014
55
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/rwanda/presentation-du-rwanda/
visité le 06/01/2014
26
atteindre 82,7%. Seulement 31,0% de la population
totale sont dépourvue d'accès à l'eau potable ; et une
amélioration s'est faite remarquée en 2012 là où
les personnes dépourvues d'eau potable atteignent 26,2%.
Le pourcentage de la population dépourvue a
chuté dans tous les indicateurs au niveau national. Le changement
remarquable a survenu dans la mortalité infantile.
3.2 Le secteur de la santé au
Rwanda
3.2.1 Situation générale
Selon la Banque Mondiale,56 le Rwanda a
adopté une stratégie de développement de la santé
basée sur la gestion décentralisée et sur la prestation
des soins au niveau du district.
Ce processus de développement a commencé
avec le développement des provinces sanitaires pour la gestion du
système de santé. Cette évolution de gestion
décentralisée s'est développée en direction de la
province et finalement, au niveau du district.
Selon une étude sur le développement des
services sanitaires,57 le développement du système de
santé a été complètement démantelé au
moment du génocide des tutsis de 1994. La plupart des infrastructures,
des équipements, du personnel et du système de santé
lui-même ont été détruits. Avec le retour de la
paix, le gouvernement a entrepris de reconstruire le système de
santé. En février 1995, il a élaboré une nouvelle
politique d'orientation pour la reconstruction du système de
santé. Depuis 2000, on a assisté au déroulement des
premières étapes en vue de la reconstruction et de la gestion
décentralisée. Les districts sanitaires ont fonctionné de
manière autonome, fournissant des services à des populations
particulières, en milieu urbain ou en milieu rural. Les districts
sanitaires sont chargés de répondre aux besoins en matière
de santé de la population de la zone. Ils sont également
responsables des établissements ainsi que des services de santé,
que ceux-ci soient fournis par le secteur public ou privé.
La décentralisation de la gestion des
ressources financières et logistiques a été
effectuée au niveau de l'ensemble du pays.
56 Banque Mondiale,
Santé et Pauvreté au Rwanda: Réformer et Reconstruire
les services de santé dans la perspective des objectifs du
Millénaire pour le développement, Mars, 2005,
p.69-71
57
www.measuredhs.com/pubs
visité le 07/01/2014
27
Tableau 3: Quelques indicateurs de
santé
|
Indicateurs
|
Population total
|
10.537.222
|
Docteurs
|
1/15.428 habitants
|
Infirmiers
|
1/1.200 habitants (78% des infirmiers en zone rurales
et 22% en zones urbaines)
|
Mortalité infantile
|
48,6/1.000
|
Mortalité maternelle
|
487/100.000
|
Accouchements assistés
|
90%
|
Taux de prévalence VIH
|
3%
|
Taux de prévalence paludisme
|
1,4%
|
Malnutrition sévère pour enfants de
moins de 5ans
|
2,8%
|
Utilisation des facilités de
santé
|
0,9 visites/habitant/an
|
Source : NISR, RGPH-2012, Kigali,
2013
Le ratio Docteur/Habitants reste toujours faible, mais
ce qui est promettant c'est que le pourcentage des infirmiers reste plus
élevé en milieu rural que dans la ville, ceci a pour effet
l'accroissement des accouchements assistés (90%)
3.2.2 Distribution géographique et populations
desservies par les établissements de santé
D'après les estimations, la population de la
ville de Kigali devrait doubler d'ici 2020, pour franchir la barre des deux
millions d'habitants. Cette croissance s'accompagne d'une hausse de la demande
de services de santé de base, qui exerce quant à elle une
pression implacable sur l'environnement en général.
Débordés, les établissements de santé publique et
les services d'assainissement existants ne parviennent pas à faire face
à cette explosion démographique et aux attentes de plus en plus
exigeantes de la population.
Suite à la politique de décentralisation
mise en oeuvre en 2008, les services sanitaires et environnementaux ont
été délégués à la mairie de la ville
de Kigali. La nouvelle unité créée pour prendre en charge
les questions de santé et d'environnement a toutefois été
confrontée à des problèmes structurels et de
capacité face aux demandes croissantes émanant des
citadins.
28
Mais, grâce à l'appui apporté par
la Coopération Technique Belge au développement, la ville dispose
aujourd'hui d'une Unité Santé-Environnement pleinement
fonctionnelle.58
Pour que la couverture en soins de santé soit
la plus efficace possible, des normes ont été établies en
2.000, tout en tenant compte de la disponibilité limitée des
ressources. Ces normes incluent une couverture moyenne de 200 000 personnes par
district, avec un hôpital par district, et 20.000 personnes par centre de
santé. La zone géographique couverte par une unité
administrative ou un établissement de soins de santé constitue la
zone desservie ou « zone de rayonnement ».
Au moment de la restructuration du système de
santé, les unités administratives du système de
santé ont été conçues en fonction de
considérations d'accessibilité géographique, sans tenir
compte de la disponibilité des infrastructures ou des limites
administratives existantes.
Par conséquent, il n'est pas impossible de
trouver des centres de santé ou des cadres de santé responsables
de populations qui sont situées sur plusieurs limites
administratives.59
Figure 2: La carte administrative de la ville de
Kigali
Source :
www.minaloc.gov.rw
consulté le 10/03.2014
58
www.kigalicity.gov.rw
visité le 18/04/2014
59
www.measuredhs.com/pubs
visité le 07/01/2014
29
Tableau 4: Répartition des centres de santé
publics et privés dans les districts de la ville
District
|
Population
|
Centres de santé et hôpitaux
|
Dispensaires et cabinets privés
|
Gasabo
|
477000
|
08
|
25
|
Kicukiro
|
301000
|
10
|
32
|
Nyarugenge
|
282000
|
09
|
24
|
Source : HERA-SHER, rapport final, octobre
2006
Le nombre de dispensaires et cabinet médicaux
privés s'élève à 81 dont 24 dans le district de
Nyarugenge, 32 dans le district de Kicukiro et 25 dans le district de
Gasabo.
Figure 3: Distribution des centres de santé
publiques et cliniques privés dans la ville
35 30 25 20 15 10 5 0
|
|
|
|
|
Centres de santé& Hôpitaux
Dispensaires&cabinets privés
|
|
Gasabo Kicukiro Nyarugenge
|
|
|
Source: l'auteur lui-même à partir des
données du tableau 2
Les dispensaires et cliniques occupés par les
privés sont plus nombreux par rapport aux centres de santé
publics. Ceci témoigne que le secteur privé commence à
pénétrer progressivement le secteur de la santé. Ces
dispensaires et cabinets sont concentrés dans le centre-ville comme le
montre la carte suivante :
30
Figure 4: Répartition géographique de
cliniques médicales privées dans la ville de Kigali
Source : HERA, Rapport final 2006, octobre 2006
p.117
Tout en tenant compte de la croissance
démographique, il faudrait envisager une construction de trente centres
de santé de plus pour subvenir aux besoins des services de santé
de la population. Avec le temps, les limites des unités administratives
du système de santé ont été adaptées, en
tenant compte de la taille et des limites des unités civiles
administratives, et en prenant en considération l'accessibilité
géographique. En considérant la distribution actuelle des
établissements, on estime que 85 % de la population vit à une
heure et demie d'un établissement de soins de santé primaires.
(Voir figure 4 ci-dessous). Cependant, la distance géographique et un
terrain montagneux constituent toujours un obstacle à l'accès aux
soins de santé. Pour améliorer l'accessibilité
géographique, un système de référence vers
d'autres
31
établissements, combiné à des
services d'ambulance et à un réseau de téléphone
pour les établissements de district ont été, peu à
peu, mis en place. Ce système permettra de résoudre les
problèmes d'accessibilité géographique entre les centres
de soins de santé primaires et les hôpitaux mais, par contre, le
transport des patients vers les centres de santé qui dépendent
encore largement des moyens de transport traditionnels n'est toujours pas
résolu.
Figure 5: Accessibilité géographique des
centres de santé (rayons de 3 et 5 km autour)
Source: HERA-SHER Rapport final/ 2006.
p.101
En ce qui concerne l'accessibilité aux centres
de santé, la situation dans les secteurs faisant partie du district de
Gasabo n'est pas satisfaisante. Il en est de même vers le sud-est et le
sud-ouest de la ville. La carte ci-dessus montre des cercles des 5 km et des 3
km autour des structures publiques et agréées ; compte-tenu des
pentes qui prévalent dans le nord de la ville. Actuellement, les
districts sanitaires diffèrent de manière importante par leur
taille et leur
32
niveau de couverture de la population. La population
couverte par un établissement de district varie de 70 000 à 480
000 personnes. La moyenne nationale se situe autour de 200.000 personnes.
Chaque centre de santé est responsable de la gestion du personnel ainsi
que des fournitures, des ressources financières et de la formation du
personnel.60 Cependant le taux de couverture de la population par
les centres de santé des secteurs dans la ville de Kigali reste moins
élevé tel qu'on le voit sur la figure ci-dessous:
Figure 6: Situation de la couverture de la population par
les CS de la ville de Kigali
Source: HERA-SHER Rapport final, 2006,
p.99
Comme la figure précédente le montre,
plus de la moitié des secteurs de la ville de Kigali possèdent
des centres de santé qui couvrent moins de 15.000 personnes
considérées ici comme patients. Le Ministère de la
Santé a pour critère pour la planification et le
développement des centres de santé de couvrir par chacun d'eux
une population de 20000 habitants. Mais si on décompte les 27 centres de
santé, on établit un centre de santé pour près de
35.000 habitants.
60 Ibid.
33
Tableau 5: La distance parcourue (en km/par an) pour
arriver aux centres de santé par district
|
Temps moyen (min)
|
0-29 min
|
30-59 min
|
60-119 min
|
120+ min
|
Rwanda
|
60,1
|
19,0
|
29,9
|
37,5
|
13,7
|
Nyarugenge
|
25,1
|
63,3
|
25,8
|
10,6
|
00,3
|
Gasabo
|
43,6
|
25,0
|
44,3
|
26,5
|
04,2
|
Kicukiro
|
33,6
|
41,3
|
39,3
|
19,4
|
00,0
|
Nyanza
|
57,5
|
15,0
|
34,1
|
41,9
|
09,0
|
Gisagara
|
70,0
|
11,7
|
23,2
|
45,5
|
01,6
|
Nyaruguru
|
72,0
|
17,8
|
13,6
|
45,2
|
23,5
|
Huye
|
45,2
|
24,4
|
43,9
|
26,6
|
05,1
|
Nyamagabe
|
78,0
|
09,6
|
23,8
|
41,8
|
24,6
|
Ruhango
|
656
|
08,7
|
25,6
|
54,7
|
11,0
|
Muhanga
|
71,6
|
01,6
|
26,3
|
38,2
|
23,9
|
Kamonyi
|
61,6
|
13,2
|
30,7
|
44,4
|
11,7
|
Karongi
|
77,7
|
09,6
|
24,3
|
40,6
|
25,4
|
Rutsiro
|
69,0
|
12,5
|
22,9
|
46,7
|
17,9
|
Rubavu
|
49,3
|
24,3
|
40,1
|
28,7
|
07,0
|
Nyabihu
|
61,4
|
19,0
|
28,5
|
40,5
|
12,0
|
Ngororero
|
64,5
|
12,9
|
29,5
|
42,5
|
15,0
|
Rusizi
|
56,2
|
29,5
|
26,9
|
27,9
|
15,6
|
Nyamasheke
|
57,6
|
19,5
|
31,8
|
36,9
|
11,8
|
Rulindo
|
65,8
|
14,2
|
28,6
|
39,3
|
17,9
|
Gakenke
|
56,3
|
15,2
|
35,7
|
42,0
|
07,0
|
Musanze
|
44,0
|
28,8
|
42,3
|
28,2
|
00,7
|
Burera
|
54,4
|
21,2
|
34.0
|
33,3
|
11,4
|
Gicumbi
|
61,9
|
11,0
|
33,0
|
42,7
|
13,3
|
Rwamagana
|
59,3
|
21,8
|
27,0
|
36,5
|
14,7
|
Nyagatare
|
59,9
|
25,9
|
18,4
|
39,8
|
15,9
|
Gatsibo
|
56,8
|
12,9
|
37,1
|
44,1
|
05,9
|
Kayonza
|
64,2
|
19,6
|
26,3
|
36,3
|
17,6
|
Kirehe
|
92,4
|
05,2
|
16,9
|
37,3
|
40,6
|
Ngoma
|
58,8
|
21,3
|
30,0
|
37,4
|
11,3
|
Bugesera
|
74,5
|
12,3
|
19,3
|
44,4
|
23,7
|
Source : NISR, 4ème Recensement
Général de la Population et de l'Habitat 2012, Kigali
2014
34
Le tableau précédent fait remarquer que
la population a tendance à fréquenter à plusieurs reprises
les centres de santé plus proches de leur domicile c'est-à-dire
là où ça prend moins de temps en termes d'accès ;
sauf en cas d'absence de centres de santé ou bien l'insuffisance de ces
derniers dans les zones proches de la population
Dans les districts habités par plus de
population urbaine, notamment la ville de Kigali, plus le temps
nécessaire à arriver au centre de santé est court, plus la
fréquentation de ce centre de santé est élevée et
le temps d'attente augmente. Ce qui témoigne de la différence de
proximité et la facilité d'accès aux services de
santé dans les villes par rapport aux campagnes. Le district de Gasabo a
une particularité d'une grande distance pour le temps moyen de plus de
deux heures par rapport aux autres districts de la ville, puisqu'une grande
partie de ce district est une zone rurale. Le district de Kicukiro quant
à lui, la population, quand elle lui faut entre 0-29 minutes pour
arriver au centre de santé, elle le fréquente souvent et parcourt
plusieurs kilomètres par an. D'autres part, le centre de santé
situé à 120 minutes de la population, les gens n'y vont pas s'y
rendre et font 0km par an.
3.2.3 Les moyens en ressources humaines vis à vis
des besoins de services de santé
Les besoins en ressources humaines ainsi
qu'équipements de santé sont résumés dans les
tableaux statistiques suivants61
Tableau 6: Disponibilité de matériels
nécessaires pour les besoins d'hospitalisation
Structu re de santé
|
Nomb re de lits
|
Nombre de patients admis originaires de
Kigali
|
Populatio n de la ville de Kigali
|
Durée moyenn e de séjour
|
Total journées d'hospitali sation
|
Taux d'occupati on des Lits (1)
|
Taux d'admissi on/100ha b. (2)
|
Ratio Lit / 1000 hab (3)
|
Clinique s privés
|
141
|
4.628
|
1.099.223
|
3
|
13.895
|
27%
|
0,42
|
0,12
|
Centre de santé
|
404
|
11.322
|
1.099.223
|
5
|
61,488
|
42%
|
1,03
|
0,36
|
Source : HERA-SHER, Rapport final/ 0ctobre 2010,
p.157
(1) Nombre de journées d'hospitalisation / 365 /
nombre de lits X 100
(2) Nombre de malades admis originaires de Kigali X
100/population de la ville de Kigali
(3) Nombre de lit X 1000/nombre d'habitants
61 Minisanté, Rwanda,
Enquête sur les prestations des services de soins de santé, juin
2003 p.16
35
Selon l'enquête de santé (2010), 65% des
établissements possèdent des équipements de base pour les
patients. En ce qui concerne les équipements élémentaires
51% des dispensaires n'en disposent pas et 20% des dispensaires ne disposent
pas de latrines publiques. D'après l'évaluation faite, 27% ne
sont pas considérés comme propres.
Tableau 7: Evolution de la population par rapport aux
besoins et services de santé
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
Population
|
968.547
|
1.024.993
|
1.085.647
|
1.150.841
|
1.220.935
|
1.296.317
|
1.368.004
|
Couverture
|
38.742
|
29.286
|
24.125
|
20.924
|
22.199
|
19.943
|
21.046
|
Besoins en CS
|
129
|
137
|
145
|
153
|
163
|
173
|
182
|
CS et cliniques médicaux existants
|
25
|
55
|
85
|
115
|
145
|
157
|
169
|
Source: HERA-SHER Rapport final/ 0ctobre 2006,
p.157
Dans le tableau ci-dessus, on remarque l'accroissement
démographique dans la ville de Kigali, qui provoque les besoins
croissants en centres de santé supplémentaires pour pouvoir
couvrir la plus petite moyenne de la population.
Figure 7: Evolution des besoins en CS par rapport
à la couverture de la population
Couverture ( en milliers)
Besoins en Centres de santé
Centres de santé et cliniques médicaux Existants
200 180 160 140 120 100 80 60 40 20
0
|
|
|
|
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
|
Source : l'auteur lui-même à partir des
données du tableau 5
Le graphique montre comment les besoins en centres de
santé ainsi que les centres de santé existants augmentent, tandis
que l'effectif de la population couverte par ces centres
décroit.
36
3.2.4 Santé comme stratégie de
développement au Rwanda
Rendre les services de soins de haute qualité
plus accessibles en milieu rural, là où vit la plupart des
Rwandais, est l'une des grandes priorités du gouvernement. Les deux
moteurs de la réduction de la pauvreté sont, d'une part, la
croissance économique et, d'autre part, le renforcement des
capacités de celles et ceux qui ne participent pas à cette
croissance et sont dans l'incapacité d'en tirer profit. Le
développement humain, la santé en particulier, contribue
fortement à ces deux processus.62
Ces processus qui ont été entamés
en 2000 et adoptés en 2003, dans le cadre des Objectifs du
Millénaire pour le Développement, comportent des objectifs, des
stratégies, des lignes directrices et des objectifs en matière de
prestations de services et de soins spécifiques dans six domaines
clés: la santé maternelle et infantile, la planification
familiale, la prévention et le traitement du VIH/SIDA et d'autres
infections sexuellement transmissibles, la santé de la reproduction des
adolescents, la violence sexuelle, l'encouragement des femmes à prendre
leurs propres décisions en matière de santé de
reproduction63. Cette politique a montré la voie à
suivre en matière de diffusion de nouvelles directives dans le domaine
de la santé de la reproduction, du développement des
capacités et de l'amélioration de la phase de monitoring et
d'évaluation. Ces initiatives permettent de créer une
qualité et un champ d'action plus cohérents pour ces services
dans l'ensemble du pays, et constitue une amélioration pouvant avoir un
impact considérable.
Les efforts d'amélioration de
l'accessibilité géographique des services de santé devront
être mieux ciblés dans les régions où les besoins
sont plus importants. De ce fait, le Rwanda devra augmenter les dépenses
publiques de santé en général et les dépenses
récurrentes des services de santé de base en particulier, afin
que l'État et les collectivités décentralisées
deviennent la première source de financement de ce secteur.
62 Banque Mondiale, Santé et pauvreté au
Rwanda: Réformer et Reconstruire les services de santé dans
la perspective des objectifs du millénaire pour le développement
(OMD), Mars 2005
63 Merril W., Une vision
progressiste, un changement positif. Le Rwanda en meilleure santé
grâce au développement des capacités, IntraHealth,
Kigali, 2008
37
3.2.5 Les contraintes du secteur de santé au
Rwanda
Avant 1994, il y avait, au Rwanda, une carence de
personnel dans le secteur de la santé, autant en termes de
quantité qu'en terme de qualité. Cette situation s'est
aggravée avec la guerre et le génocide ayant causé la mort
et l'exil d'une grande partie de la population. Le nombre de médecins
travaillant dans le secteur public a chuté de manière dramatique
après 1994.
En 1988, on comptait 253 médecins dans le
secteur public ; en 1995 ils n'étaient plus que 117. En 2000, ce nombre
avait augmenté légèrement et on comptait 144
médecins.
Le nombre effectif de médecins se situe en
deçà du nombre souhaité (205 médecins en 2002). En
outre, l'augmentation croissante du nombre de médecins qui quittent le
secteur médical public pour joindre le secteur médical
privé ou qui entreprennent des études spécialisées
contribue à aggraver cette carence. Le Rwanda connaît
également une insuffisance d'infirmiers, et ne dispose pratiquement pas
de personnel paramédical ayant un bon niveau.64 Dans la
plupart des pays africains y compris le Rwanda, il existe rarement des
systèmes formels de développement des compétences en
matière soins de santé.65
3.2.6 Financement du secteur de santé
Traditionnellement, le niveau de financement du
secteur de la santé est faible. Les sources de financement les plus
importantes proviennent des allocations gouvernementales pour le
Ministère de la Santé par le biais du Ministère des
Finances et de la Planification Économique, des contributions de la
population et de l'assistance extérieure par le biais de contributions
ou d'accords avec des partenaires multilatéraux, bilatéraux ou
des partenaires non-gouvernementaux du Ministère de la
Santé.
Entre 1978 et 1994, les fonds alloués au
Ministère de la Santé pour des programmes de santé ont
diminué. Cependant, après le génocide des tutsi de 1994,
la part des dépenses de la santé dans le budget national a
commencé à s'accroître. En 1999-2000, cette part atteignait
4 %, ce qui correspond à environ 3,5 milliards de francs rwandais ou
environ 1,25 $US par personne injecté dans la population. Dans
l'économie nationale, seulement 0,6 % du produit intérieur brut
est consacré à la santé. En 1999, environ 60 % des fonds
du gouvernement pour le secteur de la santé ont été
alloués à des services de santé dans les zones rurales, 15
% ont été attribués
64 Gouvernement rwandais,
Politiques de santé au Rwanda, Kigali, février 2005,
p.63
65 Minisanté,
Décentralisation et organisation des districts sanitaires au
Rwanda, Kigali, 2010, p.2
38
à des hôpitaux de référence
et 25 % à des services de gestion centrale et régionale et
à d'autres services. Entre 1995 et 2000, le niveau d'assistance
financière externe s'est considérablement accru sous forme d'aide
humanitaire, spécialement pour la reconstruction de l'infrastructure,
qui avait été sérieusement endommagée ou
complètement détruite. La dépendance du Ministère
de la Santé vis-à-vis de l'aide extérieure est
considérable ; cependant le niveau de l'assistance reste
constant.66
En Afrique en général, les secteurs
publics à court de liquidités reçoivent parfois un coup de
pouce sous la forme d'un soutien budgétaire émanant des
bailleurs, via plusieurs mécanismes de financement. Une large part des
financements publics peut en fait être financée par les donateurs.
Les contributions des donateurs au secteur de la santé varient
considérablement selon les pays, sous l'effet de motivations politiques
qui ne sont pas toujours évidentes pour les observateurs
extérieurs. Ainsi, il se peut que ce soit une conjonction de facteurs
favorables dans le passé qui explique la générosité
actuelle, qui est difficilement compréhensible.67
Tableau 8: Rwanda et autres pays d'Afrique orientale :
dépenses publiques de santé (en millions de dollar
américains)
Pays
|
Dépenses publiques
de santé par habitant
|
Dépenses financées
par les ressources budgétaires
internes
|
Dépenses financées
par les apports des bailleurs
|
Rwanda
|
7,7
|
1,3
|
6,4
|
Ethiopie
|
8,1
|
1,7
|
6,4
|
Kenya
|
9,9
|
5,8
|
4,2
|
Malawi
|
9,7
|
4,3
|
5,3
|
Mozambique
|
7,1
|
1,9
|
5,2
|
Ouganda
|
4,3
|
2,5
|
1,8
|
Tanzanie
|
5,0
|
2,5
|
2,6
|
Zambie
|
13,5
|
8,9
|
4,6
|
Source : ESA NHA Network, (réseau des
comptes nationaux de la santé des pays d'Afrique australe et
orientale)
66
www.measuredhs.com/pubs
visité le 07/01/2014
67
http://www.who.int/hac
visité le 07/02/2014
39
Figure 8: Dépenses publiques de santé
(en millions de dollar américains) par rapport aux pays
d'Afrique
16,0
14,0
12,0
10,0
4,0
8,0
6,0
2,0
Dépenses publiques de santé par habitant
Dépenses financées par les ressources
budgétaires internes
Dépenses financées par les apports des bailleurs
Source : l'auteur lui-même à partir des
données du tableau 8
Le graphique précédent montre la faible
part des dépenses publiques de santé issues des ressources
budgétaires internes par rapport aux pays voisins de l'Afrique orientale
et australe. La part du financement par les bailleurs domine également
la proportion qui provient du financement interne, ceci témoigne la
dépendance extérieure du système de santé
rwandais.
3.3 La coopération belgo-rwandaise dans le
développement
Depuis 1962, année de l'indépendance du
pays, le Rwanda a été et reste un pays partenaire de la Belgique.
La Belgique est l'un des principaux donateurs du Rwanda et intervient dans les
différents secteurs. Ainsi, dans le secteur de la santé, les
interventions de la Belgique contribuent à l'accès aux soins de
base, à travers la construction et la réhabilitation des
infrastructures ainsi que le renforcement institutionnel au niveau central et
dans les instances décentralisées.68 En pratique, la
CTB met en oeuvre les grands projets d'aide au développement du royaume,
par le biais d'un grand nombre d'assistants techniques et de la gestion de
projets au quotidien.69
La part de 56 % des interventions de la
coopération gouvernementale sont mises en oeuvre dans des États
fragiles, et pas moins de 54 % des activités du portefeuille de la CTB
sont localisées
68
http://www.btcctb.org/fr/countries/rwanda
visité le 08/01/2014
69 Olivier Donnet&Al,
La Coopération belge au Rwanda Evaluation 1994 - 2006,
Bruxelles, 2008 p.18
40
en Afrique centrale (R.D. Congo, Rwanda et Burundi).
Les projets de coopération au développement sont
sélectionnés par secteur notamment l'agriculture, les soins de
santé, l'enseignement, la bonne gouvernance et l'infrastructure. Du
développement rural en Équateur à l'eau potable au Rwanda,
en passant par l'enseignement professionnel et la justice au Burundi... ce ne
sont là que quelques exemples des 200 projets en cours
d'exécution.70
Tableau 9: L'APD de la Belgique pour le Rwanda et la part
réservée au secteur de santé
Années
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
Montants(en€)
|
28.294.880
|
32.448.958
|
45.034.792
|
57.946.942
|
51.135.442
|
55.835.505
|
45.286.354
|
Part santé (€)
|
7.394.144
|
8.359.275
|
12.846.652
|
11.648.797
|
12.500.000
|
10.000.000
|
24.000.000
|
Part APD
belge (%)
|
26,1%
|
25,7%
|
28,5%
|
20,1%
|
24,4%
|
17,9%
|
52,9%
|
Source : CNCD-11.11.11, Rapport 2013 sur l'aide belge
au développement, Bruxelles, p.16.
Depuis 2006, la part de l'Aide Publique au
développement de la Belgique a augmenté de manière
générale en montant global ; par ailleurs la part
réservée au secteur de santé s'est accru à un
rythme non exponentiel mais quand même positif, elle a finalement
explosé en 2012 pour atteindre la moitié de l'aide totale. Ce qui
a maintenu la part relative de la santé à une moyenne de 2,9% de
l'APD total belge pour le Rwanda. Et cela témoigne la priorité de
la coopération belgo-rwandaise accordée au Rwanda.71
« Avec le Rwanda, nous avons décidé de nous concentrer
sur trois secteurs : la santé, l'énergie et la
décentralisation qui représentent un équilibre entre les
priorités rwandaises et l'expertise belge. Tout comme
l'Organisation mondiale de la santé, la Coopération belge au
développement a placé les soins de santé de base en haut
de sa liste de priorités »72. Déclaration de
Mr. Olivier Chastel, ministre Belge de la Coopération au
développement, lors d'une visite de travail à Kigali en Mai 2012.
L'appui financier de la Belgique dans le domaine de la santé est son
tour orienté autour de trois axes : l'appui au Plan Stratégique
de développement sanitaire 2010-2013 à travers l'appui
budgétaire, le programme centré sur la santé de base et
l'appui institutionnel au Ministère de la
santé73
70 CTB, Rapport
d'activités 2013, Bruxelles 2014
71 Op. cit p.45
72
http://fr.igihe.com/business-economie/belgique-rwanda-signature-d-un-nouvel-accord-de.html
73 CTB, Rwanda-Belgium
partnership, Kigali, 2011
41
Figure 9: Evolution de l'APD belge pour le Rwanda et sa
part réservée au secteur de santé
70 60 50 40 30 20 10
0
|
|
|
|
|
Part de la santé (en millions d'€)
Montants(en millions d'€)
|
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Source: l'auteur lui-même à partir des
données du tableau 9
L'APD belge au Rwanda n'a pas connu une croissance
exponentielle ou linéaire non plus, mais plutôt des augmentations
et diminutions au cours des années. Ceci serait expliqué par la
nondistribution de l'aide pour certains services de santé jugé
déjà satisfaits, et l'augmentation de l'aide pour des nouveaux
services de santé. Là où l'aide augmente de manière
significative c'est parce que les partie prenantes se mettent d'accord sur les
conditionalités de l'aide.
Tableau 10 L'APD belge par pays: classement des pays
partenaires (chiffres provisoires)
APD/ DGD
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
%
|
(en €)
|
|
|
|
|
|
APD
|
Congo-RDC
|
109 214 226
|
113 366 394
|
119 425 202
|
110 898 549
|
96 375 920
|
24,63
|
Burundi
|
34 733 165
|
33 738 126
|
41 192 221
|
43 387 291
|
41 483 914
|
10,60
|
Rwanda
|
45 034 792
|
57 946 942
|
51 135 442
|
55 835 505
|
45 286 354
|
11,57
|
Source : CNCD 11.11.11, Rapport du plan
stratégique sur l'Aide belge au développement,
2013
La grande partie de l'APD belge est canalisée
en RDC, le Rwanda suit et le Burundi après. Ce tableau montre bien la
grande importance que la Belgique accorde à la coopération au
développement dans la région des grands lacs.
42
3.4 Les secteurs d'intervention de la Belgique au
Rwanda
Une mauvaise santé n'est pas seulement un drame
humain individuel, c'est également un facteur important de
pauvreté et de sous-développement. Les personnes malades doivent
souvent payer des soins de santé onéreux. Leurs revenus sont, du
moins temporairement, diminués, car il n'existe pas de
sécurité sociale qui puisse les aider74.
En se référant aux ODM, quatre parmi les
huit objectifs, ont directement ou indirectement trait aux soins de
santé. La coopération au développement est plus que jamais
axée sur la réduction de la pauvreté dans le monde. Les
projets et les programmes de développement se concentrent sur les
populations les plus pauvres et la priorité est essentiellement les
soins de santé pour tous.
La coopération belge a mis l'accent sur les
programmes de santé primaire (85% de l'aide bilatérale directe en
matière de santé), le reste étant consacré au
renforcement des capacités.75
Un autre aspect qui a son importance lors des
interventions belges en matière de santé est l'attention
renouvelée pour le financement des services de soins de santé, et
plus particulièrement le développement de systèmes
d'assurance. Les soins de santé coûteux sont une vraie ruine pour
les personnes malades et démunies. Souvent les pauvres n'ont pas assez
d'argent pour se payer une carte de mutuelle de santé, synonyme d'une
assurance maladie. La CTB accompagne, le ministère de la Santé
dans le développement de mutuelles de santé à la base, au
départ d'organisations locales au niveau des villages. Le défi
est de rassembler les initiatives locales en un large mouvement social
disposant d'une latitude financière suffisante, pour offrir aux
populations les plus pauvres l'accès à des soins de santé
de qualité.
Les interventions de la Belgique appuient tout d'abord
des hôpitaux et des centres de santé proches des populations.
Celles-ci doivent faire en sorte que de larges couches de la population aient
accès à des soins de santé de qualité près
de chez eux, mais également à des soins préventifs tels
que les soins de la mère et de l'enfant. Une dernière
évolution importante dans les projets de santé est l'attention
particulière dédiée au développement des
capacités. La formation du personnel de santé local occupe une
place centrale.76
74 Dr. BASINGA Paulin, Op.
Cit. p.44
75 Op. Cit, p.21.
76 CTB, La
coopération belge au développement dans le domaine de la
santé et des droits sexuels et reproductifs, Bruxelles, 2012,
p.5
43
Figure 10: CTB. Aperçu sur la répartition
des engagements financiers par Secteur.
Source : CTB, Rapport annuel, 2014
Récemment, la Belgique a entrepris
d'intensifier son soutien aux programmes (en santé, éducation et
justice) afin de préparer son apport au budget de ces secteurs ou
contribuer à des
44
fonds communs de bailleurs. Ces mesures sont utiles
pour réduire le volume des assistants techniques et les coûts de
leur mise en oeuvre en accord avec la déclaration de Paris. Le
financement et l'aide technique du secteur de la santé a
été la composante essentielle de la coopération belge au
Rwanda, et constitue toujours la part la plus importante de l'APD.
Le soutien de la Belgique, qui s'est
réorienté vers une modalité sectorielle, est tout à
fait adapté à la réduction de la pauvreté.
Cependant, la surveillance de l'accès et l'utilisation réelle,
est restée limitée dans certaines zones
isolées.77
Récemment, la Belgique a fourni un appui
technique et financier pour atteindre les objectifs d'EDPRS dans le domaine de
la santé, Justice, Education et développement rural (Agriculture,
énergie, eau et assainissement). La Belgique fournit également
l'appui institutionnel aux services administratifs. En plus, Elle a fourni en
2009 et 2010 le montant total de 5 millions d'euros d'aide budgétaire
pour la justice et la réconciliation. Le 15/04/2011, le montant de 95
millions d'euros a été débloqué dans le programme
de coopérations indicatives 2004-2006 et 2007-2010, ce qui
représente 44% du montant total
concerné.78
Conclusion partielle
Dans la perspective de reconstruire le système
de santé démantelé en 1994, chaque district de
santé possède l'autonomie de gestion de l'appareil sanitaire ;
ainsi des centres de santé ont été
réhabilités, d'autres construits mais jusqu'à aujourd'hui
de nombreuses personnes font plusieurs kilomètres pour arriver au centre
de santé proche, et dès qu'elles arrivent, elles attendent
longtemps. Par conséquent la motivation de recourir aux services de
santé lorsqu'elles tombent malades, reste relativement
faible.
Une grande importance que la coopération belge
accorde au développement sanitaire au Rwanda est de faire en sorte
qu'une grande partie de la population vulnérable accède
facilement aux services de soins de santé.
Le besoin criant des services de qualité aux
centres de santé a poussé le Gouvernement rwandais et la
coopération belge à financer l'installation des infrastructures
sanitaires supplémentaires afin de justifier l'efficacité de
l'aide au développement sanitaire.
77 O. Donnet&Al, La
Coopération belge au Rwanda Evaluation 1994 - 2006, Bruxelles, 2008
p.19
78 Belgique&Rwanda, Cooperation between Belgium
and Rwanda, Indicative cooperation programme(ICP) 2011-2014, .Kigali, 2011
p.4
45
La ville de Kigali détient une demande
excessive des services de santé, aussi bien dans la zone rurale que dans
la zone urbaine ; le chapitre suivant analyse le rôle de l'intervention
de la coopération belge dans l'amélioration du système de
santé dans la ville de Kigali.
46
CHAPITRE 4 : CONTRIBUTION DE LA CTB DANS LE
DEVELOPPEMENT SANITAIRE DANS LA VILLE DE KIGALI
Comme nous l'avons commenté dans le premier et
troisième chapitre, la coopération belgo rwandaise date de
l'époque coloniale. La Belgique a été et reste l'un des
premiers grands bailleurs de fond du Rwanda et participe d'une manière
remarquable au développement du pays. Ce quatrième et dernier
chapitre consiste à vérifier sur le terrain, la contribution du
royaume de Belgique à travers l'agence de coopération belge(CTB)
dans le développement sanitaire du Rwanda et plus
particulièrement dans la ville de Kigali.
Depuis 2004, le Gouvernement rwandais, à
travers le Ministère de la santé avec le partenariat du royaume
de Belgique, ont construit et rénové quinze nouveaux centres de
santé dont quatre dans la capitale Kigali.
Ce chapitre consiste à analyser les
données relatives aux thèmes tels que `doter la première
ville du pays des CS modernes, permettre la réduction de la distance
vers le centre de santé, réduire le temps d'attente aux services
de soins de santé ainsi que la motivation de recourir aux soins de
santé en cas de maladies'.
Après la collecte des données primaires
par les entretiens semi-directifs et l'observation directe, la partie suivante
consiste à analyser de manière critique les informations fournies
par les personnes ressources afin de vérifier les hypothèses de
recherche et voir si les objectifs de l'étude sont atteints et la
question de recherche répondue.
4.1 Contribution de la CTB dans le développement
et l'équipement des infrastructures sanitaires
4.1.1 Construction de nouveaux bâtiments des centres
de santé
Avec un appui de la CTB, la ville de Kigali, à
travers son Programme d'Appui au Développement de la santé dans
la ville de Kigali (PADSK), a construit quatre nouveaux centres de santé
dans les quartiers de Gatenga dans le district de Kicukiro, Mageragere et
Kanyinya dans le district de Nyarugenge et Remera dans le district de Gasabo,
pour contribuer à résoudre les problèmes d'accès
aux soins de santé de qualité dans la Ville de Kigali.
Les
47
quatre centres de santé ont la capacité
de servir plus de 10% de la population urbaine. Le chargé de
l'Unité Santé et Environnement au sein de la ville de Kigali,
déclare que les intervenants et autre personnel médical
opérant dans différents hôpitaux et centres de santé
souhaitent la création d'un réseau inter-hospitalier dans la
ville de Kigali, et l'utilisation des technologies de l'information et de la
communication dans les services de la santé pour un accès
aisé à l'information concernant les
patients.79
Ces nouveaux centres de santé de
références ont été construits pour subvenir aux
besoins de la population de la ville de Kigali, qui n'étaient pas servis
suffisamment par les centres de santé préexistants. Il s'agit
bien de bâtiments modernes et construits dans les quartiers non
spontanés comme le témoigne un patient rencontré à
Remera et qui a accepté l'entretien avec nous. « ... parce que
le centre est devenu large, suite à l'extension des bâtiments, il
n'y a pas de longue file, les patients ne se perdent plus, il y a des
indications pour chaque service, tout le monde sait où il faut se
diriger sans perdre le temps de se renseigner. Les services sont clairement
séparés... Ils ont construit un bon centre de
santé, espacé, bien dégagé, loin du quartier
spontané... »80.
Source : photos prises par l'auteur
lui-même
79
http://fr.igihe.com/sante/des-centres-de-sante-medicalises-solution-pour-l.html
visité le 25 juillet 2014
80 Extrait de l'Entretien
avec Akimana Jeanne du 15/07/2014 au centre de santé de
Remera
48
La patiente interviewée au centre de
santé de Mageragere, a manifesté ses sentiments par rapport au
fait d'avoir un centre de santé moderne qu'elle n'avait jamais vu
auparavant. Elle l'a tellement apprécié qu'elle rêve de le
transformer en sa maison
résidentielle.81.
Le responsable du Ministère de la Santé
et celui de la CTB, ils nous ont affirmé que la construction des centres
de santé est une solution au manque de bâtiments adéquats
pour accueillir et servir convenablement la population de la capitale. L'agent
chargé de la mise en oeuvre du projet de construction de ces quatre
centres de santé dans la ville de Kigali estime que des centaines de
milliers de personnes vont bénéficier des nouvelles
facilités de santé.
Selon G.L. Monekoso82, le
développement sanitaire peut être analysé sous l'angle de
développement des peuples et sous l'angle de développement
socio-économique. L'impact de ce développement sur le secteur
sanitaire s'exprime suivant la disponibilité des infrastructures
sanitaires, des ressources financières matérielles, l'utilisation
des technologies médicales modernes ; un plus grand accès de la
population aux soins sanitaires ; l'amélioration de la qualité de
vie et de la situation sanitaire de la population.83
Le domaine de la santé dans la capitale Kigali
a toutefois été confronté à des problèmes
structurels et de capacité face aux demandes croissantes émanant
de la population citadine. Mais, grâce à l'appui apporté
par la coopération belge au développement, la ville de Kigali
dispose aujourd'hui d'une unité santé-environnement pleinement
fonctionnelle.84 Le défi de l'excès de la demande des
services de santé a été partiellement relevé,
après l'installation des infrastructures de santé
additionnelles.
Bien que le taux de couverture ne soit pas
complètement atteint sur le territoire de la ville de Kigali, le
partenariat entre la ville de Kigali et l'Agence belge de la coopération
au développement, est opérationnel et par conséquent, un
effet positif en ce qui concerne le développement des infrastructures
sanitaires commence à se manifester.
Selon le responsable titulaire du centre de
santé de Mageragere, le nouveau centre de santé mérite
bien d'être un centre de santé de référence parce
que l'effectif du personnel est suffisant
81 Extrait de l'entretien
avec Uwimana Olive du 18/07/2014 au centre de santé de
Mageragere
82 G.L Monekosso, La
santé : Condition préalable au développement
socio-économique, O.M.S, Londres, 1992
83 G.L Monekosso, La
santé : Condition préalable au développement
socio-économique, O.M.S, Londres, 1992
84
www.kigalicity.gov.rw
visité le 18/04/2014
49
par rapport à celui que possède l'ancien
centre de santé de Butamwa où toute la population du secteur de
Mageragere se dirigeaient pour les services de santé avant que ce centre
de santé de référence ne soit
installé.85
Figure 11: Les centres de santé construit par le
gouvernement rwandais en partenariat avec le royaume de Belgique
85 Extrait de l'entretien
avec le titulaire du centre de santé de Mageragere du
16/07/2014
CS
CS. KANYINYA
50
Source : photos prises par l'auteur
lui-même
Comme les photos le montre, la ville de Kigali s'est
dotée de quatre centres de santé grâce à l'appui de
la CTB. Le centre de Santé de Mageragere et celui de Kanyinya sont
construits dans la zone rurale de la ville. Avant, la population faisait
plusieurs kilomètres pour arriver au centre de santé proche.
Quant au centre de santé de Remera, il a été construit
pour étayer le centre de santé de Kimironko débordé
par sa capacité d'accueil par rapport à la demande des services
de santé de la population environnante.
51
L'effet de ses centres de santé a
été positif étant donné qu'ils ont permis moins de
congestion et la réduction du nombre de patients accueillis par rapport
aux anciens centres de santé.
D'après l'Agent du ministère de la
santé chargé de la santé et de l'environnement au sein de
la ville de Kigali, la priorité dans le développement de celle-ci
dans la ville de Kigali est de construire des locaux supplémentaires
afin de réduire la forte densité dans les centres de santé
de petite taille. « Ces centres de santé ont été
construits suite à la forte demande des services de santé dans
les zones d'une part très habitées, je veux dire dans la zone
urbaine et d'autre part dans les zones rurales avec la population qui habite
loin des services de santé donc difficilement accessibles
».86
Le chef du département santé et
environnement dans la ville de Kigali, affirme les mêmes termes en disant
qu'une grande majorité de la population qui a besoin de soin de
santé se trouve dans la zone rurale. Ce qui explique le choix
d'implanter deux centres de santé, l'un à Kanyinya et l'autre
à Mageregere. Les gens faisaient parfois plusieurs kilomètres
pour pouvoir accéder à un centre de santé. En ce qui
concerne la construction de deux autres centres de santé au milieu de la
ville (les CS de Remera et de Gatenga), ils ont pour but de résoudre le
problème d'une forte densité de la population qui sollicite les
services de santé. C'est pour permettre de réduire un
excès de demande des soins des patients par infirmier, diminuer les
longues files d'attente mais aussi l'impossibilité de recevoir du
secours des infirmiers presque débordés. Alors, il fallait
résoudre ces problèmes en ajoutant d'autres centres de
santé supplémentaires.87
4.1.2 Le développement des infrastructures
sanitaires : Equipements et matériels médicaux
Selon le rapport du Ministère de la
santé (2013), pour 73% des établissements sanitaires,
l'évaluation a déterminé un niveau minimum de
propreté, 40% des centres de santé et dispensaires ne disposent
ni d'électricité, ni de générateur. 26% des
établissements ne disposent d'aucune source d'approvisionnement en eau
sur place. Plus de 90% des établissements ont du personnel en poste pour
assurer les services d'urgences 24h/24 et disposent de lit pour passer la nuit.
L'infrastructure de support (approvisionnement régulier en eau et
électricité) et les moyens de communication d'urgence qui
permettent d'assurer des services d'urgences de
86 Extrait de l'Agent du
MINISANTE, chargé de la santé et environnement au sein de la
ville de Kigali le 12/07/2012
87 Extrait du chef de
département santé et Environnement à la mairie ville de
Kigali le 12/07/2012
52
qualité 24h/24 ne sont pas disponibles dans la
plupart des établissements (y compris dans 50% des
hôpitaux)88 Les nouveaux édifices construits de
façon moderne et équipés de nouveaux matériels
modernes, sont dans la logique de trouver la solution à cette
série de défis. Chaque centre de santé contient le service
de petite chirurgie, de stérilisation, de pansement et
d'hospitalisation, de vaccination, VCT, de sensibilisation pour le
contrôle des naissances.89
Le titulaire du centre de santé de Mageregere
nous a informé que le programme d'appui au développement
sanitaire de la ville de Kigali, a bénéficié d'un
financement de la coopération belge, afin de pallier l'insuffisance des
infrastructures sanitaires et subvenir aux besoins des patients dans les
centres de santé de références. Ces centres sont
dotés au moins d'un médecin, de lits de maternité et de
lits d'hôpitaux ainsi que d'un dispositif minimum d'urgence adapté
afin de réduire le nombre de transferts vers des hôpitaux de
district.90
Le chargé des projets de la CTB et celui de
l'Unité Santé et Environnement sont d'accord que la mise en place
de centres de santé de référence, suffisamment
équipés en matériels modernes et nécessaires, est
une priorité importante afin de faire d'abord la différence quant
au fonctionnement et l'état des anciens centres de santé; et
ensuite sauver la population de la zone rurale qui se sent
désespérée puisqu'elle n'a pas accès aux soins de
santé de base; et encourager ceux qui avaient recours à la
médecine traditionnelle à cause de la distance, de se rendre au
centre de santé facilement. Le Programme d'appui au développement
sanitaire de la ville de Kigali de 4 ans a bénéficié d'un
financement de 15 millions d'euros de la coopération belge. Ainsi chacun
des 3 centres de soins de santé primaires sera doté d'un
médecin et équipé de 10 lits de maternité en plus
des 18 lits d'hôpitaux, ainsi que d'un dispositif minimum d'urgence
adapté afin de réduire le nombre de transferts vers des
hôpitaux de district.91 Cependant, ce but n'est pas
réalisé par tous les centres de santé, car certains parmi
eux ne possèdent pas de véhicules ambulances, ni le nombre
suffisant de lits tel que souhaité au début.
Par ailleurs, ces centres de santé ne
possèdent pas de leurs propres véhicules ambulances pour
permettre le transfert des patients vers les hôpitaux, utilisent les
ambulances qui se trouvent dans les hôpitaux auxquels ces centres sont
attachés (chaque hôpital du district possède une ambulance
qui facilite le transfert des femmes enceintes, l'évacuation des
victimes d'accident
88 Minisanté,
Enquête sur la prestation des services de soins de santé
2011, Kigali, juin 2013, p.29
89 Extrait de l'entretien
avec le titulaire du centre de santé de Mageragere du
16/07/2014
90 Op.Cit.
91
www.kigalicity.gov.rw
53
de route etc.). Cela veut dire que chaque centre de
santé possède un hôpital-mère là où
les patients en urgence doivent être transférés, alors
l'hôpital est dans l'obligation d'assurer le transfert des patients.
D'autre part, vu la manière dont les nouveaux centres sont suffisamment
équipés, du moins avec les services de vaccination, pansement,
maternité, hospitalisation, les patients obtiennent les services de
santé nécessaires sans toutefois avoir besoin de se diriger
à l'hôpital. Voici les propos d'une mère rencontrée
à Mageragere : « ...ici, désormais, nous n'avons plus
besoin de nous déplacer vers le centre Hospitalier universitaire de
Kigali (CHUK), tous les services sont disponibles ici, moi personnellement,
j'ai fait mon deuxième accouchement dans des conditions
impeccables... »92
Les questions posées aux enquêtés
révèlent que les bâtiments ont été
construits, les matériels de bureaux ont été fournis en
faveur des nouveaux centres de santé. La contribution de la CTB en
infrastructures de santé a été positive. Les
enquêtés, surtout les titulaires des centres de santé, ont
réitéré que la construction des bâtiments a
été suivie par la fourniture d'équipements modernes afin
de rendre le centre de santé plus complet. Ces nouveaux centres de
santé, ainsi que la disponibilité des matériels
médicaux adéquats, facilitent la tâche des médecins
et permettent le service rapide de qualité offert aux patients.
Voilà pourquoi les bénéficiaires disent être
satisfaits des services offerts au centre de santé et motivés
pour recourir aux services des soins de santé. Bref, ces informations
ont répondu à nos deux questions de recherche qui sont : d'abord
« en quoi l'aide de la CTB contribue-t-elle à
l'amélioration des services de santé dans la ville de Kigali
», puis « comment les habitants de la ville de Kigali
perçoivent-ils les activités de la CTB et comment celles-ci
vont-elles influencer leur état de santé ».
4.1.3 La coopération belgo-rwandaise au-delà
du secteur de santé
Pour une nouvelle stratégie du
développement sanitaire, l'Unité chargée de la
santé et de l'environnement a été créée dans
la ville de Kigali. En partenariat avec la coopération belge, depuis
2009, le Programme d'appui au développement sanitaire de la ville de
Kigali a contribué de manière substantielle à
l'amélioration des soins de santé dans la ville. Ainsi, ce
Programme a permis de renforcer les capacités en termes de
développement infrastructurel de santé au Rwanda. Par exemple, en
fournissant les équipements médicaux et biomédicaux, le
Centre Hospitalo-universitaire de Kigali (CHUK) a reçu une «
CT-scanner 64 coupe », qui a donné
92 L'extrait de l'entretien
effectué au Centre de santé de Mageragere le
15/07/2014
54
une nouvelle impulsion au secteur de la santé
au Rwanda. Et en plus la CTB a réalisé un investissement
dépassant 100.000 euros pour équiper le CHUK d'un matériel
de bronchoscopie pédiatrique. Les nombreuses complications
médicales qui nécessitaient un transfert à
l'étranger peuvent désormais être identifiées et
traitées par les professionnels localement formés à
l'hôpital de référence national. La contribution de ce
programme en partenariat avec la CTB concerne également
l'amélioration des compétences en formant des médecins et
infirmières employés dans les secteurs cliniques prioritaires.
Par exemple, le Département de Pédiatrie de l'ULB collabore
étroitement avec l'Université nationale du Rwanda depuis plus de
dix ans. Plusieurs cohortes de professeurs de l'ULB ont ainsi appuyé la
formation des pédiatres rwandais dans les différentes
surspécialités pédiatriques, en particulier dans le
domaine de la pneumologie. Cette expertise, associée au financement de
la coopération belge, a été un élément
essentiel dans le développement de cette activité au
Rwanda.93
Les experts médicaux belges avec le personnel
du service de Pédiatrie au CHUK à Kigali (Photo
www.moh.gov.rw)
93 S. Van Steirteghem et
Al, Inhalation d'un corps étranger bronchique au Centre Hospitalier
Universitaire de Kigali, Rwanda, CTB, Kigali, 2013, p.435
55
Pour ce qui concerne le développement
sanitaire, quelques faits et statistiques expliquent des réalisations
dans l'amélioration des soins de santé après
l'intervention de la CTB dans le secteur de santé. Quelques chiffres
montrent que la ville de Kigali compte 1,13 million d'habitants et enregistre
une croissance annuelle de 4% selon le rapport du NISR de 2012,
l'utilisation par habitant des infrastructures sanitaires au Rwanda est
estimée à 70%. En ce qui concerne l'assurance maladie, 92% des
habitants de Kigali ont souscrit une assurance santé, contre 97% au
niveau national94.
Dans le cadre de la décentralisation des
services de santé, le ministère de la Santé a
distribué 30 motos aux agents chargé du Monitoring et Evaluation
dans tous les districts et remis une ambulance à l'hôpital de
Kinihira. Le nouveau matériel a été livré par la
CTB dans le cadre de son Programme d'appui institutionnel au ministère
de la Santé.
Délégation belge et celle du
Ministère de la santé lors de la distribution des motos (Photo
tirée sur
www.btcctb.org
)
94 NISR, rapport
d'enquête, Rwanda 2012, p.37
56
Depuis le mois de mai 2012, chacun des 30 districts
administratifs du Rwanda dispose d'un agent chargé du Monitoring et
Evaluation avec pour mission d'aider à surveiller les indicateurs
de santé, à collecter, analyser et faire rapport sur les
données de santé, et à conseiller les autorités sur
les questions de santé afin de permettre la prise de décisions
éclairées.
Dans le secteur de l'énergie, la
Coopération belge se focalise sur la production d'énergie au
départ de sources renouvelables ainsi que sur l'amélioration de
l'accès à l'électricité dans les zones rurales.
L'approvisionnement en énergie cible les infrastructures sociales,
telles que les infrastructures de santé, les écoles et les
administrations. « Alimenter les zones rurales en
électricité entraîne des changements au niveau de la vie au
sein du village, tout en améliorant les services sociaux. Cela
génère de nouvelles petites activités commerciales et
augmente les opportunités de créer des emplois en dehors du
secteur agricole. L'actuel programme de coopération bilatérale
(2011/2014) a engagé quelque 55 millions d'euros dans le
développement du secteur énergétique au Rwanda
».
Source : CTB, Rwanda, Rapport annuel, 2014,
p.9
Au mois de juin 2014, le Ministre rwandais de
l'Infrastructure, Silas Lwakabamba, l'Ambassadeur belge au Rwanda, Marc
Pecsteen, ainsi que le Chef de la Délégation de l'UE, Michael
Ryan, ont officiellement inauguré la microcentrale
hydroélectrique de Rukarara II dans la Province du Sud. Cette nouvelle
centrale, qui produit 2,2 MW, est raccordée au réseau
électrique national depuis avril 2014. Sa construction a
coûté quelque 9.721.500 euros.
57
Outre le projet Rukarara II auquel la
Coopération belge a contribué à hauteur de 3.012.600
euros, La Belgique a de même appuyé la construction des
microcentrales hydroélectriques de Keya, Cyimbili et Nkora dans la
Province de l'Ouest. Parmi les projets récemment conclus figurent aussi
la construction de lignes électriques entre Kigali et le district de
Muhanga, et l'intensification de l'approvisionnement en
électricité, ainsi que l'installation de systèmes solaires
dans 46 centres de santé ruraux et 2 postes frontaliers.
Dans le cadre d'accès à l'eau potable et
assainissement, le Projet d'eau potable et d'assainissement en milieu rural de
la Province du Sud (PEPAPS) a été mis en oeuvre conjointement par
le Rwanda (1,3 million d'euros), la Belgique (17,9 millions d'euros) et la
Commission européenne (4,3 millions d'euros), pour un budget total de
23,5 millions d'euros. Il a été lancé en 2005 et s'est
clôturé en 2013. Le résultat a été positif
pour les paysans rwandais puisque l'eau potable a été accessible
pour plus de 200.000 habitants dans les trois districts (Nyaruguru, Huye,
Gisagara). Une augmentation de 30% de l'approvisionnement en eau potable, une
réduction de 30% des maladies liées à l'eau et une
réalisation de plus de 600km de réseaux de distribution d'eau
potable a provoqué un effet positif sur la situation sanitaire des
paysans ruraux. (
www.moh.gov.rw
consulté le 14/01/2015)
Sur base des propos dégagés par les
auteurs et les enquêtes sur la contribution de la CTB dans le
développement et l'équipement des infrastructures sanitaires; la
contribution a été positive et par là l'hypothèse
"La contribution de la CTB dans le domaine de la santé se manifeste
fondamentalement à travers le développement et
l'équipement des infrastructures sanitaires" est
confirmée.
4.2 Le rôle des centres de santé
construits dans la ville de Kigali
4.2.1 L'accès au service de santé : la
distance et le temps d'attente au centre de santé
Avant la construction des nouveaux centres de
santé par le gouvernement rwandais avec l'appui du royaume de Belgique,
les patients faisaient un long trajet pour joindre les centres de santé
; cependant, la distance géographique et un terrain montagneux
constituent toujours un obstacle à l'accès aux soins de
santé.
Après installation des nouveaux centres de
santé, la population a manifesté sa joie concernant la
réduction de la distance vers les services de santé. Un patient
interrogé au centre de santé de Mageragere nous a rapporté
: "auparavant, on se dirigeait à Butamwa, un centre qui se
trouve
58
très loin d'ici. Pour y arriver, il fallait
se réveiller très tôt. On faisait une marche de plus de
trois heures. On y arrivait très fatigué. On préparait la
nourriture à emporter parce qu'il fallait revenir le soir. Euh...je ne
sais pas... euh, tu vois j'ai fait deux naissances ici dans ce centre, mais
s'il s'agissait de Butamwa, j'aurais dû peut-être moi aussi mettre
au monde en cours de route comme ma voisine Beatrice (un rire!). Je suis venue
ici, par ce que mon domicile n'est pas loin, c'est à dix minutes
à pieds, et après un peu de temps j'ai accouché, ça
n'a pas tardé95.
L'autre patient au Centre de Santé de Remera a
révélé qu'aujourd'hui les services de santé sont
facilement accessibles, que le trajet vers les établissements de
santé n'est plus fatiguant et que les transports publics vers les
services des soins sont heureusement disponibles.96
A Kanyinya, les patients ont trouvé le nouveau
centre comme un cadeau du ciel suite aux longs trajets qu'ils effectuaient pour
aller se faire soigner. Certains nous ont révélé qu'avant
ils faisaient un long trajet pour transporter les malades soit sur une
civière ou soit à vélo jusqu'aux centres les plus proches
de Shyorongi ou de Rutonde ; mais désormais ça leur prend environ
un quart d'heure pour arriver au nouveau centre de santé.97
« Figurez-vous qu'avant on mobilisait tout le village pour amener un
malade sur une civière vers le centre de santé et cela pour toute
la journée, ce qui était synonyme d'une journée sans
travail. C'était très loin de nos domiciles
».98
Comme ces personnes bénéficiaires des
soins de santé le témoignent l'accessibilité se mesure
soit par la réduction de la distance, soit par la facilité
d'accéder aux infrastructures sanitaires notamment par les moyens de
transport facile vers le centre de santé.
En ce qui concerne le temps d'attente pour avoir
accès aux services des soins, la population affirme que les nouveaux
centres de santé sont justement établis pour résoudre le
problème des longues files interminables que les malades étaient
habitués à affronter aux anciens centres de santé.
Akimana99 l'une de 9 patients interrogés de jour au
centre de santé de Remera, nous a dit que les services sont
séparés de manière claire, suite à la construction
de nouveaux bâtiments, et par conséquent les patients passent d'un
service à l'autre sans faire de file. Contrairement au
95 Extrait de l'entretien
avec Uwase Jeanne du 20/06/2014 à Mageragere
96 Extrait de l'entretien de
Munyaneza Jean Bosco du 15/07/2014 à Remera
97 Extrait de l'entretien de
Mukaneza Perpétue du 03/06/2014 à Kanyinya
98 Témoignage d'un
patient rencontré au centre de santé de Kanyinya
99 Extrait de l'entretien
d'Akimana Jeanne du 15/07/juillet à Remera
59
centre de santé de Kimironko qui est trop
petit, tous les services notamment la vaccination, contrôle
prénatale, test VIH se font dans la même salle.
Au centre de santé de Kanyinya, le service est
presque parfait et est rendu d'une manière impeccable. Dès la
réception, les infirmiers sont accueillants, ils remontent la morale des
patients ; telle est l'affirmation des patients rencontrés au centre de
santé.
En outre de ce qui vient d'être relaté,
le responsable du centre de santé de Kanyinya100, montre que
la durée d'attente du patient dépend de la nature de sa maladie.
Il confirme que certains cas requièrent plus d'attention, notamment
lorsqu'il s'agit d'effectuer des examens supplémentaires pour le
laboratoire et dans ce cas, le patient doit attendre. Mais en
général ça prend une vingtaine de minutes pour recevoir et
servir le patient. Dans l'ancien centre de santé, il nous fallait
à peu près une heure pour subvenir aux besoins d'un
patient.
Tableau 11: L'avis des personnes
bénéficiaires sur le changement de distance parcourue vers les
centres de santé et le temps d'attente des services de
santé
Enquêtés
|
Distance parcourue (en kms)
|
Temps d'attente (en minutes)
|
Vers l'ancien
centre de santé
|
Vers le nouveau centre de santé
|
A l'ancien
centre de santé
|
Au nouveau
centre de santé
|
Enquêté R1
|
2
|
2
|
120
|
30
|
Enquêté R2
|
3
|
2
|
120
|
30
|
Enquêté R3
|
5
|
3
|
90
|
45
|
Enquêté R4
|
5
|
5
|
180
|
60
|
Enquêté R5
|
4
|
2
|
120
|
120
|
Enquêté R6
|
1
|
1
|
60
|
45
|
Enquêté R7
|
5
|
3
|
60
|
20
|
Enquêté R8
|
2
|
1
|
45
|
30
|
Enquêté R9
|
1
|
0.5
|
90
|
40
|
Enquêté R10
|
3
|
1
|
30
|
10
|
Enquêté R11
|
3
|
3
|
30
|
20
|
Enquêté R12
|
5
|
5
|
30
|
20
|
Enquêté R13
|
6
|
3
|
45
|
30
|
100 Extrait de l'entretien avec le titulaire du centre de
santé de Kanyinya du 20/07/2014
60
Enquêté R14
|
2
|
2
|
40
|
30
|
Enquêté R15
|
2
|
2
|
60
|
60
|
Enquêté M1
|
8
|
2
|
60
|
15
|
Enquêté M2
|
10
|
0.5
|
90
|
20
|
Enquêté M3
|
7
|
5
|
40
|
40
|
Enquêté M4
|
5
|
4
|
60
|
15
|
Enquêté M5
|
6
|
6
|
120
|
60
|
Enquêté M6
|
8
|
1
|
180
|
90
|
Enquêté M7
|
6
|
3
|
60
|
20
|
Enquêté M8
|
7
|
2
|
60
|
20
|
Enquêté M9
|
7
|
3
|
60
|
30
|
Enquêté M10
|
5
|
2
|
30
|
30
|
Enquêté K1
|
9
|
3
|
60
|
90
|
Enquêté K2
|
8
|
2
|
40
|
60
|
Enquêté K3
|
7
|
1
|
30
|
15
|
Enquêté K4
|
7
|
1
|
180
|
180
|
Enquêté K5
|
7
|
1.5
|
45
|
30
|
Enquêté K6
|
6
|
0.5
|
60
|
30
|
Enquêté K7
|
5
|
5
|
90
|
60
|
Enquêté K8
|
4
|
2
|
30
|
30
|
Enquêté K9
|
6
|
2
|
50
|
15
|
Enquêté K10
|
5
|
1
|
60
|
20
|
Source : l'auteur lui-même à partir des
données des entretiens
Sigles des centres de santé. R: Remera, M:
Mageragere, K: Kanyinya.
A partir des informations provenant des
bénéficiaires et responsables des centres de santé,
l'installation des nouveaux centres de santé a été une
réponse en ce qui concerne la réduction de la distance parcourue
pour arriver au service de santé ; les centres de santé ont
été construits de telle manière qu'il faut faire moins de
trajet pour y accéder. Une fois arrivé au centre de santé,
les patients n'attendent plus plusieurs heures pour être
soignés.
Dans trois centres de santé visités, 26
sur 35 patients soit 74% des bénéficiaires interrogés
estiment que la distance parcourue vers le centre de santé a
été réduite à plus de la moitié.
Par
61
ailleurs 9 personnes sur 35enquetées soit 26%
ont révélé que la distance à parcourir reste la
même ou a été réduit d'une façon infime
après l'installation des nouveaux centres de santé. D'autres part
28 sur 35 patients soit 80% des bénéficiaires interrogés
estiment que le temps d'attente du service dans le centre de santé a
été réduit. Alors que 7 personnes sur 35enquetées
soit 20% ont révélé que le temps d'attente n'a pas
changé, au contraire, pour certains il a plutôt
légèrement augmenté. Pour les gens qui estiment que la
distance n'a guère réduit, c'est parce que le centre de
santé est installé soit à gauche, soit à droite du
domicile mais le centre reste dans le même rayon. Un patient au centre de
santé de Remera (enquêté R4) nous a déclaré
que la distance parcourue reste toujours 5 kilomètres, en
réalité c'est parce qu'avant il se dirigeait à gauche de
son domicile, mais avec le nouveau centre de santé, il se dirige
à droite de son domicile. En faisant le même trajet.
Tableau 12: Distance moyenne et le temps d'attente dans
les centres de santé Résumé du tableau
N°11
|
Remera
|
Mageragere
|
Kanyinya
|
Moyenne Générale
|
Distance moyenne (en Km)
|
Ancien centre de
Santé
|
3,2
|
6,9
|
6,4
|
5,2
|
Nouveau centre de santé
|
2,3
|
2,8
|
1,9
|
2,3
|
Temps moyen d'attente (en minutes)
|
Ancien centre de
Santé
|
74
|
76
|
64
|
72
|
Nouveau centre de santé
|
39
|
34
|
53
|
42
|
Source : Les données
d'enquête
Le tableau ci-haut montre une distance moyenne de
5,2km parcourue par les bénéficiaires des soins de santé
avant l'installation des nouveaux centres de santé. Cette distance a
diminué jusqu'à la moyenne de 2,3 km après la construction
des centres de santé par la CTB. Le centre de santé de Kanyinya a
suffisamment connu une réduction remarquable de la distance (de 6,4km
à 1,9km), ce qui affirme un effet positif de la présence du
centre de santé pour les bénéficiaires de soins de
santé en matière de distance parcourue.
Quant au temps d'attente des services de soins de
santé, il a diminué partout dans les nouveaux centres de
santé. Généralement, en moyenne un patient ça lui
prend 42 minutes pour être servi dans le nouveau centre de santé
alors qu'avant il faudrait 72 minutes pour être reçu.
62
Figure 12: Le changement dans la distance parcourue par
les patients vers le centre
12
10
4
8
0
6
2
Enquêté R1 Enquêté R3
Enquêté R5 Enquêté R? Enquêté R9
Enquêté M1 Enquêté M3 Enquêté M5
Enquêté M? Enquêté K1 Enquêté K3
Enquêté K5 Enquêté K?
Distance parcourue (en kms) Vers l'ancien centre de
santé
Distance parcourue (en kms) Vers le nouveau centre de
santé
Source: l'auteur lui-même à partir des
données du tableau 13
L'allure générale de ce graphique montre
que la distance parcourue vers les centres de santé a nettement
diminué après l'installation des nouveaux centres de
santé.
Les patients font souvent la moitié de la
distance qu'ils etaient habitués de faire pour aller solliciter les
services de soins de santé. Ce qui marque l'effet positif de
l'utilisation des nouveaux centres de santé.
Figure 13: Changement du temps d'attente de service de
santé après l'installation
200
180
160
140
120
100
40
80
60
20
0
Enquêté R1 Enquêté R3
Enquêté R5 Enquêté R? Enquêté R9
Enquêté M1 Enquêté M3 Enquêté M5
Enquêté M? Enquêté K1 Enquêté K3
Enquêté K5 Enquêté K?
Temps d'attente (en minutes) A l'ancien centre de santé
Temps d'attente (en minutes) Au nouveau centre de santé
Source: l'auteur lui-même à partir des
données du tableau n° 7
63
Le temps d'attente et les longues files aux centres de
santé paraissent sensiblement être réduits de
moitié, voire du tiers dès le début de l'utilisation des
nouveaux centres de santé plus équipés que les pré-
existants. Par ailleurs, certaines personnes attendent plus longtemps qu'elles
ne le faisaient avant, les autres estiment que le temps d'attente n'a pas
changé, ceci est dû à la nature du service que ces patients
recherchent. Pour certaines maladies, bien qu'elles reignent peu dans cette
zone d'étude, un peu de patience est requise pour obtenir les
résultats du laboratoire.
Le tableau n°13101 détaille la
distance parcourue par la population vers les centres de santé et les
hôpitaux. La proximité et la facilité d'accès aux
services de santé sont plus visibles dans les villes que dans les
campagnes.
Le district de Gasabo a la particularité qu'il
faut effectuer une grande distance représentant un temps moyen de plus
de deux heures par rapport aux autres districts de la ville, puisqu'une grande
partie de ce district est une zone rurale. Ce n'est pas seulement dans le
district de Gasabo que les gens font plusieurs kilomètres pour arriver
au centre de santé. Les recherches sur terrain permettent de constater
que dans le district de Kicukiro, précisément à
Mageragere, la population faisait plusieurs kilomètres pour arriver au
centre de santé de Butamwa supposé être le plus proche
(cinq heures de trajet en moyenne), mais désormais, elle fait en moyenne
un trajet de 30 minutes pour arriver au centre de santé de
Mageragere.
Un autre effet positif dans le cadre du fonctionnement
des centres de santé est celui de l'augmentation du staff médical
et par conséquent, la réduction du nombre de patients par
infirmier. Ceux-ci témoignent que le nombre de patients que chaque
médecin est sensé soigner a été incontestablement
réduit après la construction des centres de santé de
référence.
Le tableau suivant fait état de l'effectif du
staff médical dans les centres de santé visités qui font
objet de l'étude ainsi que du nombre de patients que chaque infirmier
est censé accueillir par jour.
101 NISR, 4ème recensement
général de la population et de l'habitat de 2012, Kigali,
2014
64
Tableau 13: Effectif du personnel et le ratio
patients/infirmier dans les centres de santé
Zone
|
Effectif du personnel
|
Nombre de patients /Infirmier /jour
|
|
Ancien CS
|
Nouveau CS
|
Ancien CS
|
Nouveau CS
|
Kimironko
|
24
|
--
|
20
|
--
|
Remera
|
--
|
45
|
--
|
18
|
Butamwa
|
19
|
-
|
16
|
--
|
Mageragere
|
--
|
47
|
--
|
17
|
Shyorongi
|
15
|
-
|
18
|
--
|
Kanyinya
|
--
|
44
|
--
|
19
|
Source : Informations données par le
responsable du Minisanté et les titulaires des centres
de
santé, issues des archives.
Malgré le nombre de patients qu'un infirmier
est disposé à prendre en charge par jour dans les nouveaux
centres de santé, celui-ci ne change pas tellement lorsqu'on le compare
à celui des anciens centres de santé, il est bien clair que le
nombre des bénéficiaires de santé a relativement
diminué, et en même temps, que l'effectif du personnel a presque
triplé. Selon le docteur Mao SEMUKANYA, interrogé au centre de
Remera, le temps de consultation qu'un infirmier dispensait à un patient
était estimé entre 10 et 15 minutes, mais actuellement le temps a
sensiblement augmenté et varie entre 10 à 20
minutes102. Nous estimons très utile pour le patient de
prendre suffisamment le temps pour le traitement de sa maladie, a-t-il
ajouté.
De même, lors de notre entretien avec l'agent de
la CTB, celui-ci nous a montré l'impact positif d'assister le pays en
matière de santé. « Si on prend un simple exemple de la
santé maternelle. Avant une femme pouvait accoucher seule à la
maison avec des risques d'avoir des complications, mais maintenant avec les
nouveaux centres de santé et hôpitaux construits et
rénovés dans divers districts du pays, il y a beaucoup moins de
risques. Par contre, dans le temps, le fait que les CS étaient loin
voire très loin de la population et le fait qu'il y avait par manque de
suivi, les risques des fausses couches, des enfants morts nés, voir
même le risque de mort pour la femme enceinte étaient
énormes et fréquents », avait
réitéré.
102 Entretien avec le Docteur Mao au C.S de Remera, le
03/07/2014
65
Même s'il est difficile de mesurer l'impact
précis du rôle joué par les nouveaux Centres de
Santé construits par la CTB, force est de constater que grâce
à l'assistance dans le domaine de santé de la Belgique au Rwanda
et en particulier dans la ville de Kigali le taux de mortalité infantile
et maternel ont fortement diminué. D'après le rapport Banque
Mondiale, le taux de mortalité infantile a diminué à
moitié depuis 2014. Le même rapport montre qu'il y a eu
d'énormes évolutions vérifiables et sensibles dans le
suivi des accouchements et des visites médicales préventives
destinées aux enfants qui ont suscité des réactions
très positives dans les milieux du développement et de la
santé au Rwanda.103.
Ces différents témoignages,
combinés avec les résultats des travaux relatifs au
développement sanitaires consultés dans la revue de
littérature, nous permettent de confirmer avec confiance la
deuxième hypothèse : « les centres de santé
construits par la CTB facilitent l'accès aux services de santé
à la fois par la réduction des distances et du nombre de
bénéficiaires des soins de santé souvent très
élevé au niveau des centres de santé
».
4.3 Avis des bénéficiaires sur les
services de santé offerts par les nouveaux centres de santé
Les meilleurs services de santé constituent
l'effet attendu des nouveaux centres de santé en particulier pour la
population locale. Sur 40 personnes qui ont accepté d'effectuer les
entretiens avec nous, 36 (90%) ont été favorables aux meilleurs
services. Seule une personne (soit 2.5% de la population enquêtée)
n'est pas contente du service au centre de santé de Remera. Elle est
dégoûtée par la lenteur dans le service des infirmiers et
elle a attendu plusieurs heures pour être soignée. « Je
ne fréquente pas beaucoup ce centre mais le service est vraiment
médiocre. Je suis venu ici ce matin à 6h30, mais voilà, il
est midi, je ne suis pas encore servie, ça ne va pas franchement. Il
faut qu'ils augmentent les infirmiers. Il y a toujours des longues files
d'attente à la mutuelle, les infirmiers sont trop lents et
désordonnés. Je préfère le centre de santé
AVEGA, là ça va mieux qu'ici
».104
Hormis ce cas isolé d'insatisfaction, 90% des
patients interrogés sont satisfaits du service des nouveaux centres de
santé. Selon les bénéficiaires des soins de santé
interrogés, les patients sont attirés par les services et sont
motivés à recourir aux soins de santé lorsqu'ils
tombent
103
http://www.banquemondiale.org/fr/news/feature/2010/02/26/in-rwanda-health-performance-pays
104 Entretien avec Mukamana Berthilde (Patiente), le
03/07/2014 au C.S. Remera
66
malades. Un patient rencontré au service de
consultation prénatale nous a révélé que ces
derniers jours, les gens ont l'audace d'aller se faire soigner dans le centre
de santé publique parce qu'ils y sont bien servis. Ils n'ont plus envie
de recourir aux remèdes traditionnels, à chaque fois qu'ils se
sentent malades, ils se dirigent vers les centres de santé du
quartier.105
A part les informations qui proviennent des entretiens
semi-directifs avec la population cible, on a pu faire également des
observations directes sur le terrain c'est-à-dire aux centres de
santé, et on a constaté que les malades se dirigent
immédiatement vers le centre de santé. Ceci se confirme par une
fréquence moyenne de 90 patients qui a été observée
au centre de santé de Mageragere, 60 patients au centre de santé
de Kanyinya alors qu'au centre de santé de Remera, 135 patients s'y
dirige chaque jour pour solliciter les services de
santé.106
L'attitude de la population de la ville de Kigali
vis-à-vis des services des soins de santé s'analyse sous l'angle
de la fréquence des patients au centre de santé ; le taux de
fréquentation des patients montre bien à quel niveau la
population est intéressée par les services de santé
offerts par les nouveaux centres de santé dans la ville de
Kigali.
Cependant, 3 personnels des centres de santé
interrogés, pensent qu'il y a encore à faire pour
améliorer le service des centres de santé et les rendre plus
impeccables et efficaces. Ils souhaitent que les personnes concernées
par le domaine de la santé dans la ville de Kigali fournissent plus de
matériels médicaux, plus de matériels modernes ainsi que
des formations concernant l'usage et la manipulation des matériels
déjà sur place. En plus de cela, certaines sections notamment
l'hospitalisation, nécessite du personnel
supplémentaire.
Après avoir combiné les propos des
personnes qui fréquentent les centres de santé pour les services
de soins de santé et les données collectées par
l'observation directe, ainsi que les cas de lamentations des patients
enregistrés sur terrain, nous avons confirmé partiellement
l'hypothèse : « les habitants de la ville de Kigali estiment
que les centres de santé construits par la CTB leur facilitent
l'accès aux services de santé. Cette accessibilité est
considérée comme une motivation à recourir aux soins de
santé en cas de maladie ».
105 Extrait de l'entretien avec Akimana Jeanne du 15
juillet au Centre de santé de Remera
106 Informations issues des observations directes par
l'auteur le 20, 24, 28-juillet 2014
67
4.4. Le développement sanitaire et le changement
des conditions socio-économiques de la population
bénéficiaire
Au point de vue de la coopération au
développement sanitaire, comme le signale Lecomte B, les systèmes
de santé sont fragiles et inéquitables, notamment lorsqu'ils sont
confrontés à une pénurie de ressources humaines ou
lorsqu'ils sont dépourvus de moyens de financement durables. Ceci
représente un obstacle de taille à l'extension des programmes de
lutte contre les maladies afin d'atteindre les cibles prévues dans les
Objectifs du Millénaire pour le
Développement.107
L'intervention de la CTB dans la construction des
nouveaux centres de santé a permis la redistribution plus ou moins
équitable des taux de couverture de la population par les centres de
santé dans la ville de Kigali. La majorité de la population de la
zone rurale trouve les services de santé à proximité de
son domicile, tandis que la population de la zone urbaine, quant à elle,
continue à fréquenter les anciens centres de santé, selon
son choix. Cela provoque une décongestion dans les centres de
santé de la ville de Kigali à travers la redistribution des
demandeurs des soins de santé.
Etant donné que les matériels et les
équipements sont maintenant relativement disponibles dans les nouveaux
centres de santé, le système de santé n'est plus fragile
comme avant. Les personnes qui habitent dans les milieux reculés et qui
souffrent de graves maladies, trouvent auprès de leur centre de
santé des services prompts et admirables même s'il s'agit de
l'hospitalisation, d'où la fréquence des transferts vers le
centre hospitalier universitaire a nettement réduite. Les services de
soins de santé deviennent de plus en plus aussi efficaces dans les
centres de santé qu'à l'hôpital universitaire.
Pour remémorer ce qui a été
déjà dit avec le point ci-dessus et faire le lien avec le rapport
de la Banque Mondiale, le niveau de la santé et celui du
développement sont vivement liés. Les personnes
vulnérables et défavorisées accèdent plus
difficilement aux soins, ils tombent davantage malades et meurent plus jeunes
que les personnes qui occupent une position sociale plus
privilégiée.108 La population des districts
visités jouit d'un certain niveau de développement
caractérisé par la facilité d'accès aux soins de
santé, par la mutuelle de santé,
107 B.J. Lecomte B.J. & Naudet J.D., (2000), «
Introduction - Autonomie et dépendance vis-à-vis de l'aide
extérieure », in Autrepart, n°13, pp.5-23.
108 Banque Mondiale, Santé et Pauvreté:
Réformer et reconstruire les services de santé dans la
perspective des Objectifs du Millénaire pour le
Développement, mars 2005, p.12
68
l'accès aux infrastructures routières et
les moyens de transport. Ces facilités lui permettent de se faire
soigner convenablement et ainsi les démarches vers les centres de
santé ne sont pas pénibles.
En plus, le projet de construire et d'augmenter le
nombre de centres de santé constitue un "effet
d'entraînement" en matière de développement
socioéconomique dans la mesure où il a contribué au
développement des infrastructures routières, c'est-à-dire
la construction de nouvelles routes secondaires qui relient les routes
principales et les centres de santé.
En guise d'exemple, aux environs du nouveau centre de
Mageragere, plusieurs nouvelles maisons ont été construites
après que le centre de santé y fut installé.109
Il s'agit des maisons résidentielles, mais aussi des boutiques, des
restaurants et cantines. Certaines maisons sont construites pour desservir les
personnes qui viennent se faire soigner, les autres ont choisi s'y installer de
manière permanente parce qu'ils estiment que la zone tend vers un centre
urbain, vu les activités qui s'y déroulent. (Voir la figure 7).
D'autre part, une route asphaltée de 5 km de long a été
construite, elle joint la route principale (Kigali-Nyamata) et le quartier
où est construit le centre de santé. La zone a été
aussi alimentée en électricité. Les résidents
interrogés, ont affirmé que la route et
l'électricité n'existaient pas auparavant dans le
secteur.
Figure 14: La mise en place des infrastructures de
développement auprès du CS
Source : Photo prise par l'auteur
109 D'après l'observation directe du
chercheur
69
Dans la conception de la CTB, le responsable affirme
que l'aide dans le domaine de la santé a permis à la masse de la
population d'avoir un accès facile aux soins de
santé.
Le taux de morbidité décline et l'effet
sur les conditions et la qualité de la vie de la population se manifeste
par l'affectation des heures de travail aux activités de la production
plutôt que de passer toujours à l'hôpital pour se faire
soigner. La CTB est convaincue que sa contribution dans le domaine de la
santé a amélioré l'accès aux services de
santé de base en particulier et le bien-être
socioéconomique de la population de la ville de Kigali.
La santé publique contribue au
développement et au bien-être de la population de la ville de
Kigali. La population de la ville de Kigali estime que le coût financier
réduit pour les soins de santé grâce à la mutuelle
de santé, contribue aussi à l'accès facile aux soins de
santé. Les personnes qui se sentent malades se font soigner
aussitôt que possible puisqu'elles ne craignent plus le coût
élevé des soins de santé qui les condamnaient à
rester à la maison.
Tous les centres de santé ont harmonisé
leurs stratégies de partage et de redistribution des dépenses
sanitaires ; ceci en incitant toute la population qui se dirige au centre de
santé à adhérer à la mutuelle de santé,
puisque le coût des dépenses de soins de santé est
réduit jusqu'à 10% du coût total. Par coïncidence tous
nos enquêtés étaient affiliés à la mutuelle
de santé ; ce qui explique que la population a bien compris l'importance
de la mutuelle de santé. Il devient très facile pour les
autorités chargées des affaires sociales de sensibiliser au
bienfait de la mutuelle, parce que la population le vit au quotidien
lorsqu'elle se dirige vers les centres de santé pour se faire
soigner.
La population ne traine plus dans la salle d'attente,
ou en cours de route vers les centres de santé et profite bien de ce
temps gagné pour d'autres activités économiques afin de
produire des revenus dans leurs ménages respectifs.
Les centres de santé de référence
ont réveillé les mentalités de la population de la ville
de Kigali. L'attitude vis-à-vis de l'utilisation des matériels et
techniques modernes a influencé les mentalités traditionnelles.
Avec le temps, les gens ont de moins en moins recours à la
médecine traditionnelle, ils ont désormais confiance en la
médecine moderne à force de fréquenter les centres de
santé modernes et de trouver le service approprié.
70
Tableau 14 : Récapitulation des résultats
de recherche
Question de
recherche
|
Questions d'enquête
|
Réponse
|
Hypothèse (Confirmée ou
infirmée)
|
En quoi l'aide de
la CTB contribue-t-elle à
l'amélioration
des services de
santé dans la ville de Kigali ?
|
Comparer la
réduction de la distance et du
temps
d'attente avant et
après l'intervention de la CTB
|
La distance CS de santé
est moindre, il faut moins de temps pour
être
reçu, donc les files
d'attentes sont réduites par rapport aux
anciens CS
|
Les 5 responsables de santé interviewés,
estiment que les
CS construits par la CTB facilitent l'accès aux
services
de santé à la fois par
la réduction des distances et du nombre de
bénéficiaires des
soins de santé souvent très
élevé au niveau des
CS. (Confirmée)
|
Quelle innovation
trouvez-vous dans les nouveaux CS ?
|
Fourniture
d'équipements moderne de santé,
Personnel/staff médical bien formés,
|
La contribution de la CTB dans le domaine de la
santé se manifeste fondamentalement à travers le
développement et
l'équipement des
infrastructures sanitaires
(Confirmée)
|
Comment les
habitants de la
ville de Kigali perçoivent-ils les
activités de la CTB et comment
celles-ci vont-
elles influencer
leur état de santé ?
|
Quelle appréciation
les patients portent-ils aux services des CS construits
par la CTB ?
Etes-vous motivés à recourir aux
services
du CS en cas de maladie ?
|
La population est
satisfaite des services de soins de santé plus
que dans les anciens CS. 90% ont dit être motivés à
recourir aux services des centres de santé en cas de
maladie.
|
34/35 des habitants interviewés estiment que les
CS construits
par la CTB leur facilitent l'accès aux services
de santé.
Cette accessibilité contribue
comme une motivation à recourir aux soins de
santé en
cas de maladie. (Confirmée)
|
Source : l'auteur lui-même
Globalement, la confirmation des hypothèses
fait penser que l'intervention des différents partenaires de
santé apporte une amélioration de l'état de santé
des différentes couches de la société rwandaise à
travers les nouvelles infrastructures et équipements de santé.
Cependant,
71
ces matériels et bâtiments ont besoin
d'un staff médical efficace et requièrent un savoir-faire
très poussé pour les manipuler, ce qui manque évidemment
dans la plupart des centres de santé au Rwanda. En plus, nous avons
constaté que plusieurs services sont prévus dans les nouveaux
centres de santé (Chirurgie, santé et reproduction, Planning
familial, etc.) mais un petit nombre de ces bureaux restent
opérationnels, la population n'y est pas présente pour solliciter
les services de soins de santé, non pas parce qu'elle n'en a pas besoin
mais plutôt parce que les bureaux ci-haut cités restent
fermés ou parce que la population n'est pas du tout sensibilisée
sur le rôle de ces services.
Dans le domaine de reproduction et planning familial,
le Ministère devrait, en collaboration avec ses partenaires dont la CTB,
prévoir comment harmoniser et briser la chaîne des besoins
sanitaires ; par exemple, comment résoudre le problème de manque
d'infrastructures de santé simultanément avec celui du personnel
médical adéquat, c'est-à-dire, les médecins,
infirmiers, l'administration hautement qualifiés pour tous les centres
de santé.
L'autre constat est que la mise en place des centres
de santé a incité la population à adhérer à
la mutuelle de santé. Le taux d'enregistrement de la population reste
très élevé et il a évolué de la
manière suivante :
Tableau 14: Evolution du taux d'enregistrement dans la
mutuelle de santé au Rwanda (2007-2014)
Année
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011/12
|
2012/13
|
2013/14
|
Taux d'enregistrement dans la mutuelle de santé
(%)
|
75%
|
85%
|
86%
|
91%
|
90.7%
|
80.7%
|
73%
|
Source :
www.moh.gov.rw
consulté le 05/01/2015
Malgré le taux très élevé,
la participation à la mutuelle de santé a réduit
d'intensité depuis 2012, ce qui peut être l'un des indicateurs de
désengagement et de démotivation de la population à
adhérer à la mutuelle. Comme témoignent certains patients,
« la mutuelle ne facilite pas l'obtention de tous les médicaments
prescrits par les médecins ». Certaines pharmacies refusent de
vendre quelques médicaments avec une réduction de la mutuelle
parce qu'ils sont jugés trop chers pour être supportés par
le pouvoir public. Les patients sont contraints de les acheter à 100% du
prix. Ce comportement pousse certaines personnes de négliger la
souscription à la mutuelle. Un patient interrogé au centre de
santé de Mageragere
72
avait manifesté sa colère disant que le
Gouvernement devrait subsidier les médicaments jugés relativement
chers afin de permettre leur accessibilité aux populations les plus
vulnérables.
Conclusion partielle
Dans la perspective de contrer l'excès de la
demande des soins de santé par rapport à l'offre des services de
santé dans la ville de Kigali, le Gouvernement rwandais, avec l'appui du
royaume de Belgique a construit les centres de santé aussi bien dans la
partie urbaine que dans la partie rurale. L'objectif principal visé est
de réduire la distance effectuée par la population de leur
domicile vers le centre de santé et le temps d'attente pour être
accueilli au centre de santé.
Le partenariat belgo-rwandais dans le domaine de la
santé a engendré l'installation d'infrastructures sanitaires
modernes proches de la population en besoin.
La population bénéficiaire des services
de santé et les responsables de la santé dans la ville de Kigali
ont avoué que la dotation des nouveaux centres de santé a permis
la réduction de la distance que les personnes effectuaient pour recevoir
les services de santé. Ce qui confirme la première
hypothèse : "la contribution de la CTB dans le domaine de la
santé se manifeste fondamentalement à travers le
développement et l'équipement des infrastructures
sanitaires". En plus de la réduction de la distance, les nouveaux
centres de santé suffisamment équipés de matériels
et de personnel ont permis de réduire les longues files et le temps
d'attente avant d'être servi. Ainsi l'hypothèse : « les
centres de santé construits par la CTB facilitent l'accès aux
services de santé à la fois par la réduction des distances
et du nombre de bénéficiaires des soins de santé souvent
très élevé au niveau des centres de santé
», est à son tour confirmée. L'existence des
infrastructures sanitaires modernes ainsi que la réduction de la
distance vers le centre de santé et le temps d'attente ont motivé
les populations environnantes qui se sentent malades à recourir aux
soins auprès des centres de santé.
Les théories étayées dans ce
chapitre ainsi que les propos et déclarations recueillis via des
entretiens et observations directes sur le terrain nous permettent d'affirmer
que les hypothèses de recherche sont vérifiées suivant la
méthodologie appropriée.
Au départ, les questions de recherche sont
formulées de manière suivante : D'abord en quoi l'aide de la CTB
contribue-t-elle à l'amélioration des services de santé
dans la ville de Kigali ? Ensuite, comment les habitants de la ville de Kigali
perçoivent-ils les activités de la CTB et comment celles-ci
vont-elles influencer leur état de santé ?
73
D'une part, les entretiens menés auprès
des patients qui viennent se faire soigner, témoignent que les nouveaux
centres de santé ont contribué en réduisant la distance
parcourue du domicile vers le centre de santé, et dès qu'ils
arrivent au centre de santé, ils sont rapidement servis, il n'y a plus
de longues files d'attente. En plus des réponses des
bénéficiaires directs, le personnel des centres de santé,
notamment les titulaires de centres de santé, ont apprécié
la contribution de la CTB dans l'approvisionnement des matériels et
équipements de santé ; équipements qui ont servi au bon
fonctionnement des centres de santé mis en place.
D'autre part, la population bénéficiaire
des services de santé perçoit la construction des centres de
santé et les activités de la CTB en général comme
ayant un effet positif sur son état de santé. Tous les patients
interviewés adhèrent à la mutuelle de santé et cela
allège le coût des soins santé pour eux. Etant donné
que ça coûte moins cher de se faire soigner, les paysans
résidant aux alentours des centres de santé sont motivés
à recourir auprès des centres de santé plutôt que de
rester à la maison ou recourir aux médecins traditionnels en cas
de maladie. Bref, les services de soins de santé de toutes les
catégories sont tout proches de la population, notamment le service
d'accouchement, donc même les femmes enceintes n'ont pas besoin de faire
le long trajet en cas d'accouchement. Lorsqu'il arrive que les hôpitaux
interviennent pour des maladies graves qui dépassent la capacité
des centres de santé, le transfert est assuré rapidement puis
qu'il y a des bonnes relations entre hôpital et centre de santé en
ce qui concerne le service d'ambulance.
74
CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS
1. Conclusion générale
Pour rappel, notre recherche intitulée «
Coopération au développement : La contribution de la CTB dans le
développement sanitaire dans la ville de Kigali au Rwanda », avait
pour objectif d'analyser les réalisations de la CTB dans le domaine de
la santé dans la ville de Kigali et comment contribuent-elles à
l'accès aux services de santé.
Les questions principales qui ont guidé notre
recherche sont les suivantes :
i. En quoi l'aide de la CTB contribue-t-elle à
l'amélioration des services de santé dans la ville de Kigali
?
ii. Comment les habitants de la ville de Kigali
perçoivent-ils les activités de la CTB et comment celles-ci
vont-elles influencer leur état de santé ?
Afin de répondre à ces questions, nous
avons formulé les hypothèses suivantes qui ont fait l'objet de
vérification sur terrain :
i. La contribution de la CTB dans le domaine de la
santé se manifeste fondamentalement à travers le
développement et l'équipement des infrastructures
sanitaires.
ii. Les habitants de la ville de Kigali estiment que
les centres de santé construits par la CTB leur facilitent
l'accès aux services de santé. Cette accessibilité
contribue comme une motivation de recourir aux soins de santé en cas de
maladie.
Au cours de notre recherche, la technique documentaire
nous a permis de collecter les informations sur le contexte réel de la
coopération au développement sanitaire au Rwanda. Cette technique
est un préalable fondamental, comme le soulignent V. Desai et R.B.
Potter (2006).110 Etant donné que notre recherche a
opté pour une approche qualitative, des entretiens semi-directifs nous
ont parus appropriés pour collecter les données qualitatives
primaires. Nous avons également eu recours à l'observation
directe pour recueillir les informations de notre propre participation physique
dans le cadre empirique.
L'analyse du contenu thématique a
été utilisée afin d'analyser les données qui sont
de nature qualitative. Cette méthode nous a permis d'abord de relever
des thèmes principaux qui sont
110 V. Desai and R.B. Potter, Doing Development
Research, Londres, Sage, 2006
75
notamment l'accès aux soins de santé, la
réduction du temps d'attente, la réduction de la distance vers
les centres de santé, la satisfaction et la motivation à recourir
au service de santé en cas de maladie, puis de procéder à
leur interprétation.
D'une manière globale, la mise en place des
nouveaux centres de santé dans la ville de Kigali a permis la
réduction de la distance parcourue par les patients à la
recherche des services de santé. Etant donné que les salles dans
chaque centre de santé sont suffisantes, les départements sont
clairement séparés, de manière à faciliter
l'accès aux soins de santé; voilà pourquoi nous disons que
l'appui de la CTB à la construction des centres de santé de
référence a provoqué un effet positif, notamment la
réduction du temps d'attente, les patients n'attendent plus longtemps
avant d'être servis au centre de santé, ce qui encourage la
population à recourir aux centres de santé pour solliciter les
services de soins de santé en cas de maladie.
Dans la démarche qualitative qui a guidé
notre étude, nous avons fait appel à des méthodes de
collecte et d'analyse des données qui sont jugées pertinentes, et
bien entendu, les résultats tirés de ces données nous ont
permis de bien vérifier les hypothèses et de répondre aux
questions de recherche. Ainsi, nous disons avec confiance que les objectifs
fixés au début sont atteints.
En ce qui concerne les limites de cette étude,
celle-ci s'est focalisée sur la contribution de la CTB au
développement et aux équipements des infrastructures sanitaires
ainsi qu'à l'amélioration de l'accès aux soins de
santé. L'étude ne s'est pas focalisée sur la contribution
au développement des compétences des ressources humaines dans les
centres de santé, et pourtant, la capacité et la qualification du
staff médical contribuent largement au bon service de santé. En
outre, le renforcement des capacités du personnel occupe une place
prépondérante dans la coopération au développement
sanitaire. Une dernière évolution importante dans les projets de
santé est l'attention particulière consacrée au
développement des capacités. La formation du personnel de
santé local occupe une place centrale.111
111 CTB, La coopération belge au
développement dans le domaine de la santé et des droits sexuels
et reproductifs, Bruxelles, 2012, p.5
76
2. Suggestions
2.1 Suggestions pour l'amélioration de
l'accès au service de santé
i. Les centres de santé conjointement avec les
services des pharmacies ne devraient normalement pas classer et
déterminer les médicaments acceptés et payés par la
mutuelle de santé. Il faut que les médicaments prescrits par le
médecin soient tous accessibles au tarif réduit de la mutuelle.
Les patients se plaignent à propos de prix inaccessible de certains
médicaments au tarif de la mutuelle de santé pourtant efficaces
à leurs maladies. Le gouvernement rwandais peut également fixer
les subsides afin de maintenir les prix favorables aux patients et permettre
aussi aux pharmaciens de maitriser les coûts commerciaux à
l'importation.
ii. Etant donné que les cas de transferts
restent remarquables dans certains centres de santé, le ministère
de la santé devrait procurer chaque centre de santé d'une
ambulance mais aussi augmenter le nombre de lits et équiper le service
d'hospitalisation dans les nouveaux centres de santé. Dans ce cas, les
patients qui connaissent les cas d'urgence, n'auront plus besoin de faire des
longs trajets pour se faire soigner au CHUK lorsqu'ils sont malades, et bien
entendu l'accès aux soins de santé sera
amélioré.
iii. Le Ministère de la santé devrait
augmenter le staff médical notamment les infirmiers
spécialisés capables d'occuper tous les services prévus
dans les nouveaux centres de santé afin de les exploiter au maximum et
servir un grand nombre de personnes de la zone dans laquelle le centre de
santé est localisé.
iv. La ville de Kigali et le ministère de la
santé devraient créer le réseau inter-hospitalier dans la
ville, et utiliser des technologies de l'information et de la communication
dans les services de la santé pour un accès aisé à
l'information concernant les patients. Ceci permettra aux centres de
santé d'inter changer les connaissances en matière de
santé et faire le suivi des malades.
77
2.2 Suggestions pour les pistes de recherche
complémentaires
i. Puisque le partenariat entre CTB et gouvernement
rwandais ne se limite pas à la ville de Kigali, il faudra, à
l'avenir, analyser l'impact de l'aide de la Belgique dans le domaine de la
santé dans d'autres provinces du pays, spécialement dans les
zones rurales qui abritent la majorité de la population et qui sont
moins équipées d'infrastructures sanitaires.
ii. Etant donné que l'étude a beaucoup
insisté sur la contribution de la CTB à l'amélioration de
l'accès aux services de santé pour la population
bénéficiaire, il est aussi nécessaire et utile d'examiner
la contribution de la CTB au développement des capacités
professionnelles du staff médical (médecins, infirmiers,
aides-soignantes, etc.), car ce point n'a pas été
abordé.
78
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81
ANNEXES
I
Guide d'entretien pour la population
bénéficiaire des soins de santé
1. Présentation de l'enquêteur
(Kwivuga)
2. Présentation de l'enquêté
(Identification&Occupation) (Kwivuga)
3. Le centre de santé fréquenté?
Centre wivurizaho
4. Combien de fois tu fréquentes le centre de
santé ? Comparaison avec l'ancien centre de santé? (par mois, par
trimestre ou par an) Inshuro zingahe ugana centre de santé mu kwezi,
mugihembwe, mu mwaka, gereranya na mbere y'impunduka.
5. Distance parcourue du domicile au centre de
santé ? Comparaison avec la distance depuis le domicile vers le centre
de santé d'avant l'intervention de la CTB. Ukora urugendo rureshya gute
kuva mu rugo kugera kuri centre ? gereranya na mbere y'impinduka.
6. Combien de temps d'attente pour recevoir les services
médicaux ? Comparaison avant l'intervention de la CTB. Utegereza igihe
kingana gute kugirango wakirwe ? Gereranya na mbere y'impinduka
7. Le coût financier (dépenses) pour les
soins médicaux au centre de santé? Comparaison avec l'ancien
centre de santé. Ukoresha amafaranga angana gute kwivuza kuri centre ?
Gereranya na mbere y'impinduka.
8. Comment appréciez-vous les services
médicaux que vous recevez au centre de santé? Uburyo uhabwa
services zo kwivuza ubona bigushimishije ?
9. Votre attitude vis-à-vis les services offerts
par le centre de santé? Etes-vous motivé à recourir aux
services du centre de santé en cas de maladie ? Ese ushishikazwa no
kujya gusaba services z'ubuvuzi kuri centre, igihe urwaye ?
10. Quels sont les obstacles quand vous solliciter les
soins de santé? Ni izihe mbogamizi igihe ugana centre de
santé
11. Quelles sont les suggestions pour
l'amélioration des soins de santé dans l'avenir ? Ubona hakorwa
iki kugirango imitangire ya service z'ubuvuzi igende neza ?
II
Guide d'entretien pour le personnel du centre de
santé
1. Présentation de l'enquêteur.
Kwivuga
2. Présentation de l'enquêté.
Kwivuga
3. Quel est l'effectif du personnel? Quel est le
matériel du centre de santé? Avant et après l'intervention
de la CTB. Abakozi ni bangahe ? Ibihe bikoresho mbere na nyuma y o kuza kwa
CTB
4. Combien de patients recevez-vous ? par jour, par
semaine, par mois, par trimestre? Avant et après l'intervention de la
CTB. Mwakira abarwayi bangahe ? ku munsi , mu kwezi, mu gihembwe
?
5. Combien de temps pour subvenir aux besoins du
patient? Avant et après l'intervention de la CTB. Hakoreshwa igihe
kingana iki kwakira abarwayi, gereranya na mbere y'impinduka
6. En quoi la CTB intervient-elle dans le centre de
santé? Mu ruhe rwego CTB ifashamo iri vuriro (centre de
santé) ?
7. Comment jugez-vous cette intervention de la CTB?
Intervention ya CTB muyishima mute ? muyibona mute ?
8. Quel est le changement dans le fonctionnement
quotidien du centre de santé après l'intervention de la CTB?
Ni izihe mpinduka mu mikorere ya buri munsi nyuma yo kuza kwa CTB
?
9. Quels sont les contraintes au bon fonctionnement du
centre de santé ? Ni izihe mbogamizi ku mikorere myiza ya centre de
santé ?
10. Y-a-t-il des obstacles pour les bonnes relations
avec le partenaire CTB ? Hari imbogamizi ku mikoranire n'umufatanyabikorwa
CTB ?
11. Quelles sont les suggestions pour
l'amélioration des relations et services de la CTB ainsi que celle des
soins de santé dans l'avenir? Hakorwa iki kumigendekere myiza ya
service z'ubuzima ndetse n'imikoranire na CTB ?
III
Fiche d'entretien pour le personnel de la
CTB
1. Présentation de l'enquêteur
(Kwivuga)
2. Présentation de l'enquêté
( Kwivuga)
3. Pourquoi la CTB a-t-elle choisi ces centres de
santé pour l'intervention? Kuki CTB yahisemo ibi bigo nderabuzima
cyangwa ama vuriro (centre de santé) ?
4. Quels sont les types d'intervention de la CTB dans
ces centres de santé ? Ni ubuhe bwoko bw'imikoranire ya CTB n'ibigo
nderabuzima cyangwa amavuriro (Centre de santé) ?
5. Pourquoi cette priorité d'intervention?
Kuki hitawe cyane kuri iyo mikoranire ?
6. Quel est le feedback du personnel des centres de
santé en ce qui concerne l'intervention de la CTB dans le domaine de la
santé dans la ville de Kigali? Ni ibihe bitekerezo abakozi ba centre
babagezaho kubirebana na CTB muri seervice z'ubuzima ?
7. Quel est le feedback de la population
bénéficiaire concernant l'intervention de la CTB dans le domaine
de la santé dans la ville de Kigali? Ni ibihe bitekerezo
abagenerwabikorwa ba centre babagezaho kubirebana na CTB muri service z'ubuzima
?
8. Quelle est la perception de la CTB concernant sa
contribution dans le développement sanitaire dans la ville de Kigali?
CTB ibona ite inkunga yayo mu iterambere ry'ubuzima mu mujyi wa Kigali
?
9. Quelles sont les contraintes rencontrées
lors de l'intervention dans le domaine de la santé dans la ville de
Kigali? Ni izihe mbogamizi mu bikorwa by'iterambere ry'ubuzima mu mujyi wa
Kigali ?
10. Quelles suggestions et perspectives d'avenir pour
l'amélioration des services de santé dans la ville de Kigali?
Hakorwa iki, kandi murateganya gukora iki mugihe kizaza kugirango
havugururwe service za santé ?
IV
Fiche d'observation directe
Activité :
Lieu :
Date et Heure:
Indicateurs
|
Commentaire
|
|
Effectif
|
|
Patients
|
|
|
Médecins,
|
|
|
Assistant infirmiers
|
|
|
Matériels utilisés
|
|
|
Etc.
|
|
|
Commentaire général:
V