Les déterminants de l’inadéquation entre qualification et emploi dans les sociétés de gardiennage en ville de Goma, de 2013 à 2018.par Taylor ELIE BUSHU Institut supérieur de management des grands lacs/ Goma - Licence en management 2017 |
2. PROBLEMATIQUEDepuis la fin des années soixante-dix, l'inadéquation entre qualification et emploi est du à plus d'un facteur, a progressivement modifié les relations entre plusieurs systèmes et l'ensemble social et économique. Dans ce contexte de transformation quasi continue, ont été élaborés différentes politiques sociales et diverses approches de cette question, qu'il est nécessaire de réexaminer et d'évaluer. En effet, à nos jours, rapprocher l'offre de la demande d'emploi est un casse-tête sur lequel tous les gouvernements se sont heurtés depuis plus de 30 ans. Normalement, il fallait qu'il y ait une adéquation entre qualification et emploi. La majorité des dirigeants des années soixante-dix considéraient que le niveau moyen d'efficacité du rapprochement entre qualification et emploi augmentait grâce à des investissements consacrés à l'enseignement moyen et supérieur plus qu'aux autres niveaux. Durant cette période, certains dirigeants et économistes craignaient que le goulot d'étranglement ne vienne entraver la croissance des pays en développement, faute de main d'oeuvre de haut niveau. Mais, dès les années quatre-vingt, cette démarche s'est relevée difficile à suivre pour la raison évidente qu'il est difficile d'établir des projections économiques, sociales précises relatives à la production nationale et à sa répartition par branche d'activité à l'horizon donné, et donc d'estimer les besoins en main d'oeuvre. Disons que cette situation d'inadéquation est maintenant remarquable dans beaucoup de pays du globe. Le service du ministère du travail en France estime qu'entre 300000 et 500000, le nombre d'emplois non pourvu en France. Une célébration maintes fois dénoncée dans un pays qui compte structurellement entre 2 et 3 millions 6 des chômeurs.11Beaucoup de dispositifs ont été développés au fil des années pour résoudre cette inadéquation, mais sans vrai succès. La faute est essentiellement située à deuxniveaux ; le faible niveau de qualification des chercheurs d'emploi susceptible de pourvoir les postes disponibles, l'absence d'un emploi et l'apathique mobilisation des acteurs du service publique des emplois qui connaissent assez mal les besoins de recrutement des entreprises.12Le chômage des jeunes constitue à l'échelle mondiale un défi que les gouvernements de différentes institutions nationales et internationales cherchent à relever. Les tendances mondiales sur l'emploi publiés en 2006 par le Bureau International du Travail (BIT) ont relevé que les jeunes sans emploi représentent 45% de sans emploi qui sont recensés dans le monde. Par ailleurs, au moins 85% d'entre eux vivent dans les pays en développement et souvent dans des conditions d'extrême pauvreté et d'exclusion sociale. En Afrique subsaharienne, la situation est préoccupante, car avec 11% de la population mondiale, le continent abrite actuellement 20% des jeunes sans emploi recensés dans le monde.13Cette situation constitue une source d'inquiétude, car elle pourrait conduire au développement d'activités illégales ou de survie avec comme conséquence l'augmentation de l'insécurité. En effet, des milliers de jeunes diplômés des universités, des centres de formation technique et d'apprentissage sont déversés sur le marché de l'emploi, alors qu'il y a peu des structures adéquates pour les absorber et ceci les pousse à faire des travaux qui ne sont pas adaptés à leurs filières d'études. En général, pour la plupart des jeunes africains, surtout ceux issus des familles pauvres, le baccalauréat constitue le diplôme permettant d'aller à la recherche du premier emploi « décent ». Mais ceux-là se heurtent souvent aux exigences des employeurs qui tableraient des moins en moins sur le diplôme que sur la qualification des postulants, la spécialité de leur formation, le genre et les aptitudes personnelles des candidats. Face à ces exigences, beaucoup, si ce ne pas la plupart des jeunes bacheliers se retrouvent le plus souvent en situation de sous emplois temporels, ou ceux précaires du secteur informel où ils exercent comme vendeurs d'essence frelatés aux abords des rues, secrétaires, vendeurs dans des kiosques, conducteurs des motos et d'autres s'orientent dans les sociétés 11 Marc Landré, solutions pour pourvoir les 300000 à 500000 emplois non pourvus en France, éléments de réponse, Publié le 10/05/2012 tiré sur www.wikipedia.net 12 Marc Landré, op cit. 13 Extrait du tableau de bord de l'emploi des différentes années, publié par l'ONU en 2011 7 de gardiennage. L'analyse du chômage des jeunes révèle que cette situation n'est qu'une manifestation de l'inadéquation entre qualifications et emploi des jeunes et des déséquilibres sur le marché de travail. Elle relève également la tension croissante de la population, l'accélération de l'urbanisation et surtout au niveau de plus en plus élevé de l'instruction des jeunes dans un environnement professionnel en crise.14 La forte dynamique démographique en République Démocratique du Congo, avec son corollaire d'une population de plus en plus jeunes, les primaires au cours des dernières décennies, l'inefficacité de l'Etat face aux créations d'emplois, sont autant des facteurs qui conduisent à l'inadéquation entre qualification et emplois. L'Etat de ce phénomène s'aggrave au jour le jour en ville de Goma, car la majorité de ceux qui finissent les études se retrouvent sans emplois correspondant à leurs qualifications et nombreux se retrouvent dans les sociétés de gardiennage qui pilules aujourd'hui. Devant cette situation problématique, plusieurs questions restent en quête de solution. A l'égard de tout ce qui précède, nous nous sommes posé une question principale et deux questions spécifiques suivantes :
C'est à ces préoccupations que nous tacherons de trouver des réponses au cours de notre travail. |
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