I.3.4. Les déterminants socio démographiques
:
Les déterminants socio démographiques sont des
déterminants de segmentation ou de ciblage reposant sur des
caractéristiques sociales ou démographiques des individus.
Dans le cadre de notre thème qui est les
déterminants de l'inadéquation entre qualification et emploi dans
les sociétés de gardiennage en ville de Goma, les
déterminants socio démographiques suivants seront pris en compte
:
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1. L'explosion démographique et la croissance
naturelle :
En 2017, la population congolaise était estimée
à 81331050 habitants avec un taux de croissance naturel de 3,30%.Il sied
de signaler que l'âge pour le travail soit 15-64 ans représente
une portion plus grande de 55,18%. Le taux d'alphabétisation pour 2015
était estimé à 63,82%.42
Dans la ville de Goma, la population pour 2016 était
estimée à 1187837 habitants.43 Les effets de la
croissance démographiques sur l'environnement de la ville de Goma sont
majeurs dans le secteur de l'emploi. Par le fait d'être plus nombreux,
les jeunes qualifiés à la recherche de l'emploi, ceux qui
manquent s'orientent là où ils peuvent trouver facilement du
travail malgré leur qualification et font des petits travaux avec de
gros diplômes comme le métier de gardiennage.
2. L'âge (le nombre des jeunes par rapport aux
vieux à Goma)
Ici, nous voulons connaitre la marge se trouvant entre les
jeunes et les vieux pour mieux déceler la cause de l'inadéquation
entre qualification et emploi, spécifiquement dans les
sociétés de gardiennage en ville de Goma.
Comme le souligne le rapport de la FAO
précédemment, la population de la ville de Goma est
estimée à 1187837 habitants dont ceux qui sont actifs et plus
jeune représente une portion de 69,8% dont 17318 sont
déversés sur le marché de travail au Nord Kivu et en ville
de Goma elle seule compte entre 2000 et 3000 diplômés chaque
année qui sont à la recherche du travail.44
3. Le sexe :
Actuellement, on a plus tendance à embaucher plus les
femmes que les hommes. On veut plus valoriser les candidatures des femmes au
décrument des hommes.
Alors quand les hommes se lancent pour rechercher du travail,
à leur place, on engage les femmes, c'est ainsi qu'ils se
décident aussi d'aller trouver de l'emploi là où ils vont
facilement trouver et s'orientent dans des maisons de gardiennage bien que
quelques femmes y travaille aussi.
4. Népotisme et exigences lors des
recrutements :
42 Rapport FAO, Démographie de la RDC, statistiques
2017
43 Rapport FAO, op cit.
44 Jarousse P et MINGAT A., Programme
d'insertion des jeunes, centre de recherche et d'Etudes
Démographiques, Vol 2, p 26.
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Tout employeur est libre d'embaucher le candidat dont les
aptitudes professionnelles lui semblent répondre au mieux aux exigences
du poste à pourvoir.
Cependant, l'on constate quelques pratiques abusives lors des
recrutements comme l'exigence des expériences professionnelles pour ceux
qui n'ont jamais travaillé et qui viennent fraichement de
l'université. On constate également que pour accéder
à un emploi, il faut être dans la même religion, avoir une
même origine que l'employeur, la situation familiale (célibataire,
sans enfant...) une apparence physique, une tranche d'âge ou lié
à l'un ou l'autre sexe.
Ces facteurs sont devenus monnaie courante dans plus d'une
entreprise dans la ville de Goma, et pour échapper à ces
exigences et tracasseries, nombreux de jeunes qualifiés jugent mieux de
s'orienter ailleurs dans des maisons de gardiennage là où c'est
ne pas tellement exigent même si les exceptions ne manquent pas.
5. Le manque de travail adéquat
:
Les maisons de gardiennages sont devenues un asile contre le
chômage. Le quasi absence de l'Etat dans le secteur de création
d'emploi expliquerait cette prolifération des maisons de gardiennage.
Selon le gouvernement congolais, c'est en effet un moyen pour
quelques hommes d'affaires d'investir dans le désespoir des jeunes
chômeurs désoeuvrés qui se trouvent sans emploi
après l'obtention de leurs diplômes. C'est comme si ce job
remplissait à un certain niveau le rôle de l'Etat, malheureusement
au détriment de la jeunesse qui s'y emploi.
Un autre facteur à souligner, c'est qu'il n y a pas
longtemps dans la ville de Goma, ce métier de gardiennage était
réservé aux personnes de troisième âge,
communément appelés « Zamu » qui n'ont plus la force et
les atouts nécessaires pour s'employer à une autre chose.
Actuellement ce sont les jeunes, et qui en plus sont
diplômés qualifiés qui sont réduits aux « Zamu
».Et d'ailleurs, comme dans tous les autres secteurs, il semblerait que
l'on commence à exiger les diplôme de graduat et de licence pour
être admis dans ce service.
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6. Les guerres :
Beaucoup d'entreprises du Nord Kivu, précisément
celles de la ville de Goma sont tombées en faillite à cause des
multiples guerres qu'a traversé notre pays.
Nombreux des gens qui étaient engagés se sont
trouvés sans travail après la chute des entreprises dans
lesquelles ils étaient embauchés.
Voulant assurer l'indépendance et assumer leur
responsabilité, ces gens ont trouvé une autre manière
d'avoir de l'argent et nombreux ont jugé bon de s'orienter dans des
sociétés de gardiennage.
Cependant ce business qui devrait assurer la survie de ces
jeunes sans emploi s'avère de plus en plus être un terrain
d'exploitation et de manipulation. Alors que les patrons de ces maisons
touchent des grandes sommes auprès de leurs clients et leurs
partenaires, ils ne paient aux gardiens qu'une somme modique très en
dessous du SMIC ne leur permettant pas de vivre correctement.
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