2. Caractéristiques pédologiques
La pédogenèse est liée essentiellement
aux facteurs morpho-bio-climatiques. Autrement dit, les types de sols
dépendent des conditions climatiques et biologiques régnant. La
pédologie concerne les formations à dominante sableuses
constituées de cordons sableux composés de particules fines
d'apports divers (le fleuve et la mer). Ces cordons occupent les îles et
une bonne partie du continent mais également des terrasses marines
composées de sols halomorphes humides qui recouvrent les zones de
mangroves. Ainsi, il y'a dans la zone des sols diors (60 %), des sols deck
(10 %), des sols halomorphes ou tannes (5 %) localisés dans les bolongs,
vers l'embouchure et enfin des sols intermédiaires ou deck-diors (25
%) (FALL, 2000).
Certains problèmes peuvent être mentionnés
: salinisation et acidification des sols dues à l'incursion des eaux
marines (forte avancée de la mer), puis érosion
côtière. En conséquence, il y'a un manque de terres
fertiles, situation préjudiciable au développement des
activités agricoles à cause du processus de salinisation de
l'estuaire.
3. Caractéristiques hydrologiques et
hydrogéologiques
Du point de vue hydrologique, le delta du Saloum est
caractérisé par un estuaire avec des bras de mer donnant
naissance à des îles et un réseau dense de petits marigots
appelés bolong. Le
12 Les auteurs ont effectué
l'échantillonnage sur douze (12) sites en trois campagnes : fin saison
sèche fraîche, fin saison sèche chaude et fin saison
humide.
16
Saloum et le Diomboss sont les deux principaux bras de mer. Ce
réseau est alimenté par l'eau de mer qui peut remonter
jusqu'à 130 Km de l'embouchure. Du fait de l'aridification liée
à la baisse de pluviométrie, les apports d'eau douce ont
fortement diminué, réduisant de manière drastique les
débits des rivières qui se jettent dans le Sine-Saloum.
Les ressources en eaux (eaux de surface ou souterraines)
constituent, à l'image du Nil en Egypte, un don naturel qui doit toute
son importance au vaste réseau hydrographique du bassin du Saloum. Ces
eaux couvrent la quasi-totalité de la surface de l'AMP dont la partie
nord est limitée par le bras de mer le Diomboss. Celui-ci est l'un des
réseau hydrographique les plus fréquenté par les
pêcheurs. En effet, cette façon de repérage des
pêcheries permet d'apprécier le degré d'exploitation des
ressources halieutiques.
Du point de vue hydrogéologique, c'est une zone
où les eaux souterraines sont importantes. Dans la zone d'étude,
il y'a deux types de nappes :
- la nappe du continental terminal (CT) qui se situe dans les
sables entre 10 à 20 mètres de profondeur.
Généralement les débits obtenus (30 à70
km3/h) couvrent les besoins en eau potable des populations locales
;
- la nappe du mæstrichtien, située au-delà
de 300 mètres de profondeurs, est exploitée par le système
de forage.
Cependant depuis ces dernières décennies, du
fait du déficit pluviométrique chronique, les
aquifères n'alimentent presque plus les écoulements fluviatiles.
Les nappes phréatiques sont contaminées par les eaux hypersalines
de l'estuaire et des « bolongs ». Des salinités de 130 g/ml
ont été mesurées au niveau des nappes phréatiques
des « tannes (Diop, 1990).13
En définitive, le potentiel hydrique
considérable de la zone d'étude a été depuis
longtemps une des principales sources de revenus des populations riveraines
grâce aux activités telles que la pêche (industrielle ou
artisanale), l'agriculture, l'ostréiculture (huître), etc.
Aujourd'hui, le potentiel hydrique est caractérisé par une
tendance à la baisse du fait de la diminution de la pluviométrie
et de l'intensité de l'évaporation hydrique. A cela s'ajoute
l'action anthropique (surexploitation et croissance démographique).
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