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Contribution à  l’étude des aires marines protégées au Sénégal. L’exemple de Bamboung dans la réserve de biosphère du delta du Saloum. Eléments d’approche biologique et socio-économique.


par Idrissa Oumar KANE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) - DEA Gestion Intégrée et Développement Durable des régions côtières et des petites îles  2005
  

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Avant propos

Ce travail s'intéresse globalement aux Aires Marines Protégées au Sénégal, singulièrement dans les îles du Saloum. Il répond à la thématique de recherche portant sur les aspects de gestion intégrée et du développement durable des régions côtières et des petites îles. Le document comporte deux parties subdivisées en deux chapitres chacune. La première traite principalement de la présentation synoptique de l'étude en mettant en relief les potentialités à la fois biophysiques, humaines, et socio-économiques du cadre général et spécifique. La seconde, en étroit rapport avec la première, analyse les multiples enjeux et/ou impacts de la mise en place de l'AMP de Bamboung sur les plans biologique et humain, c'est-à-dire les changements en matière de gestion des ressources marines et les nouvelles dynamiques opérées au plan local.

La présente étude a été réalisée grâce au concours de certaines personnes et/ou structures telles que :

- mes encadreurs M. Abdoulaye CAMARA1, M. Dieudonné PANDARE2, M. Alioune KANE.3,

- et M. Tahirou DIAW4 qui a bien voulu être membre du jury.

A ces personnes j'exprime sincèrement toute ma considération et ma reconnaissance. Je remercie également :

- Jean GOEPP de l'Océanium, Youba SONKO, conservateur de l'AMP de Bamboung représentant de l'Etat, Ibrahima DIAME de Soukouta et conservateur de l'AMP représentant l'ensemble des populations des 14 villages périphériques, Marie FALL, étudiante à l'université Montréal au Canada pour son appui documentaire.

Mes remerciements vont aussi à l'endroit de mes chers professeurs de la section de géographie de l'université Gaston Berger de Saint-Louis pour leur participation à ma formation.

Je remercie également tous les professeurs du département de géographie de l'UCAD et mes amis étudiants de la Chaire Unesco.

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1 Chercheur à l'IFAN/UCAD.

2 Maître assistant à la Faculté des Sciences et Techniques/ Département de Biologie Animale/UCAD.

3 Professeur et coordonnateur de la Chaire Unesco/ Département de Géographie- UCAD

4 Professeur titulaire au département de géographie/ UCAD.

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Introduction générale

? Contexte et justification

A travers le monde, la gestion intégrée et équitable des ressources naturelles (RN) se pose avec acuité. Ces ressources, du fait de leur importance comme base de production et de source de revenus pour les hommes, font l'objet de multiples convoitises généralement liées à leur valeur économique mais aussi en raison de leur utilité dans les autres domaines de la vie. Ce point de vue relève de deux visions antagonistes : d'une part pour l'utilisateur, qui ne se préoccupe en général que de l'exploitation de ces ressources pour satisfaire ses besoins et de l'autre, pour l'environnementaliste ou l'écologiste, qui défend l'idée de conservation/protection et de valorisation des milieux dans lesquels elles se trouvent.

En Afrique, les régions côtières et des petites îles, d'une manière générale, sont depuis des décennies sujettes à une forme de dégradation environnementale imputable, entre autres : aux phases successives de sécheresse plus ou moins longues et répétées, à l'exploitation abusive et continue des ressources naturelles par une population en perpétuelle croissance, mais surtout à l'insuffisance des moyens de leur conservation de ces ressources.

Au Sénégal, l'espace marin et côtier constitue en grande partie le principal support de vie des populations et contribue beaucoup dans le produit intérieur brut (PIB) du pays. En d'autres termes, l'exploitation des potentialités littorales demeure une base importante de développement économique à travers des activités diverses comme la pêche, l'ostréiculture, l'agriculture, l'exploitation forestière, pour ne citer que celles-ci. Ainsi, cet atout que représente le littoral aura engendré naturellement ce que constitue une « littoralisation du peuplement sénégalais et des activités humaines ». Autrement dit, la répartition géographique est caractérisée par une forte concentration des hommes et des activités sur les zones littorales particulièrement sur des aires marines et côtières où vit une diversité d'espèces biologiques. Ce faisant, ces aires ne peuvent échapper à une dégradation progressive de ses écosystèmes littoraux : salinisation, acidification des eaux et des sols, pression sur les ressources naturelles sans oublier les effets néfastes de sécheresses chroniques. Cet état de fait a poussé les autorités étatiques à imposer des formes de gestion rationnelle et durable afin de limiter et même d'éradiquer ce phénomène de dégradation.

C'est dans cette perspective qu'un certain nombre d'aires ont été classée et protégée avec un accès limité (réglementé) selon les normes établies de l'extérieur. Ainsi cette nouvelle forme de gestion des aires protégées de la part des autorités gouvernementales, ne laisse pas indifférent les populations et leurs systèmes de production traditionnels locaux. Par ailleurs l'idée même de valorisation de ces aires protégées par l'implantation de certaines activités suscite malgré tout, une problématique environnementale majeure. Cet axe de réflexion, de questionnement et d'analyse sur la « contribution à l'étude des aires marines protégées au Sénégal : l'exemple de Bamboung dans la réserve de biosphère du Delta du Saloum » constitue un apport modeste dans l'affinement et le renouvellement de la lecture donnée des phénomènes au coeur des recherches menées sur les sociétés et leur espace, notamment dans l'avènement des aires marines protégées au Sénégal.

L'idée de création de l'aire marine protégée de Bamboung (AMPB) découle d'un fait constaté et avéré réel : baisse drastique du stock halieutique dans la réserve de biosphère du Delta du Saloum, particulièrement dans le bolong de Bamboung ; ceci ayant pour principales causes le pillage des eaux territoriales, la surexploitation des ressources et les mauvaises techniques de

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pêches utilisées (Jean GOEPP par communication orale). Ce faisant, la préservation des ressources notamment halieutiques et des caractéristiques biologiques pour un développement humain durable de l'AMPB devient une préoccupation absolue et un cheval de bataille des autorités administratives concernées.

Cependant, cette étude s'intéresse aussi sur l'implication effective des populations vivant à la périphérie dans la gestion de cet espace littoral marin car non seulement celle-ci doit être un modèle de développement durable qui intègre toutes les activités socio-économiques mais aussi un modèle qui se construit à partir d'initiatives locales (buttom up). Celles-ci doivent être impliquées davantage dans toutes les étapes du processus allant de l'identification et du diagnostic des contraintes à la programmation et la réalisation des actions définies dans l'étape de prise de décisions relatives à la gestion de l'AMP. Et avant de comprendre comment protéger et contrôler les systèmes écologiques particuliers, une compréhension de son contexte culturel est nécessaire5. A vrai dire ce modèle ne peut s'appliquer que s'il prend en compte tous les besoins sociaux, culturels, spirituels et économiques de la société, et qu'ils s'appuient sur une bonne base scientifique.

Cette approche que sous-tend ce principe signifierait en revanche que la création des AMP en général et de celle de Bamboung en particulier ne devrait nullement faire appel à une participation ni imposée, ni provoquée, encore moins formelle mais à une participation collégiale afin d'atteindre les objectifs fixés.

Les questions de sensibilisation, d'information ou de formation des populations co-gestionnaires (les pêcheurs en particulier), sont à aborder dans le cadre de cette gestion. L'implantation de l'AMP de Bamboung est par ailleurs une nouvelle initiative qui a intéressé également les chercheurs de tous les horizons et de toutes les disciplines confondues dans l'optique de la complémentarité, d'échange et de discussions sur des problèmes de gestion intégrée et durable des ressources naturelles. En effet, cette approche pluridisciplinaire dans la gestion permettra des recherches convergentes de solutions adaptées et adéquates mais en ayant une connaissance assez suffisante sur les mentalités, les réalités socio-historiques et culturelles, les conditions de vie et les difficultés des populations, mais également l'écosystème dans tous ses aspects (physiques et biologiques). Ceci reste fondamental pour mener des recherches fécondes, bénéfiques et applicables.

Au niveau de la Chaire Unesco de l'UCAD, des études ont été effectuées sur la réserve de biosphère du Delta du Saloum. Mais, comme nous l'avons dit plus, ce travail d'étude s'inscrit dans l'affinement et le renouvellement de la lecture donnée des phénomènes au coeur des recherches menées sur les sociétés et leur espace, notamment dans l'avènement des aires marines protégées au Sénégal, un concept assez nouveau dans les politiques environnementales de notre pays.

Pourquoi cette étude à contribution ? C'est parce qu'actuellement la perception des aires protégées a changé. Et ce changement résulte de plusieurs facteurs complexes liés à l'anthropisme, aux contextes, aux situations et à l'évolution des besoins (variation entre l'offre et la demande). Donc, ces écosystèmes deviennent logiquement sujets à diverses formes de mises en valeur et de nuisances aussi bien dans le temps que dans l'espace. Ainsi,

5 in Bridgewater P.B. (2002), «Biosphere reserves: special places for people and nature» Division of Ecological Sciences, UNESCO, Paris, p 9-12. Citation traduite

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les AMP en tant que écosystèmes riches où se jouent toutes les exubérances de la vie terrestre, ne peuvent échapper à cette dégradation tendancielle. De ce fait, l'AMP de Bamboung constitue un exemple pionnier, une première expérience relative à la création d'aires marines protégées au Sénégal. C'est pourquoi elle doit susciter plus de considération pour une meilleure prise en compte de la vulnérabilité des écosystèmes fragiles et de ses populations dans les régions côtières et des petites îles. Les AMP sont des expériences récentes, ce qui rend difficile l'appréciation de l'importance des conséquences qu'elles peuvent avoir sur les communautés de pêcheurs (GIRMAC, 2004)6

Même si le cas de Bamboung constitue, entre autres, un exemple illustratif, nous admettons volontiers que l'idée de création d'AMP au Sénégal n'est pas récente. En effet, ce concept est ancien pour l'administration étatique chargée de sa gestion mais il est nouveau aux yeux des populations. Le problème était principalement lié soit à l'incompréhension, la non adoption du concept par les populations, soit à la non prise en compte de ces dernières dans la problématique des AMP. L'implication des communautés locales dans la gestion des aires marines a connu des étapes, un temps assez suffisant pour passer d'une approche "top down" à une approche participative. Ainsi donc, depuis des décennies, les AMP étaient conçues comme des espaces de conservation hermétique des écosystèmes marins. L'état de la faune et les spécificités du milieu étaient essentiellement les facteurs de cette protection. En plus la conservation de la diversité biologique des espèces et la richesse du milieu marin à des fins économiques et de la recherche scientifique, faisaient l'objet d'une attention particulière.

Une telle entreprise était, dés lors, considérée par les administrations chargées de leur gestion, comme étant incompatible à toute activité anthropique susceptible d'entraîner des pressions à l'intérieur de ce domaine marin. Pour cette raison fondamentale, les populations locales ont, dés le début, assimilé exclusivement les AMP à des barrières dressées contre elles. Elles n'ont cessé de manifester dans certaines circonstances et selon les contextes, leur opposition ou leurs mécontentements car situant ces aires aux antipodes de leurs intérêts. Et à cet effet, malgré tout, elles s'attachent à élaborer des mesures d'adaptation (ou de réadaptation) afin de réduire les désagréments de cette approche étatique de gestion des ressources naturelles, jugée trop parcellaire et rigide par les populations elle mêmes.

Par la suite, devant cette situation génératrice de conflits entre l'administration et les populations, l'idée de prendre en compte ces communautés dans le processus est devenue une condition sine qua non. En effet, les acteurs communautaires constituent le socle de toute AMP véritablement fonctionnelle. Certes, l'établissement des aires protégées est une pierre angulaire des stratégies globales de conservation des écosystèmes fragiles. Cependant, les aires protégées ne contribuent seulement à la conservation que si elles sont contrôlées efficacement avec l'appui des communautés locales riveraines.7Cette dynamique a commencé à émerger dés le début des années 1980 époque qui a marqué le déclic. En effet, décennie charnière dans les stratégies politiques et de réajustements en matière de gestion des ressources naturelles, les années 1980 ont été caractérisées par de perpétuelles remises en cause des postulats et présupposés qui ont servi de soubassement à l'action collective. Ainsi, sans prétendre vouloir aborder la question dans tous ses contours, nous essayons simplement de l'examiner dans ses aspects les plus importants et pertinents qui aideront, tant soit peu, à une meilleure prise en compte d'une part des intérêts des populations dont la survie dépend de

6 GIRMAC, (2004), « Evaluation environnementale du programme GIRMAC » volume 1, 53 pages.

7 DEARDEN. Philip. et BENNETT Michelle (2005) «Trends in Global Protected Area Governance, 1992- 2002 » University of Victoria, Canada, p 90-100. Citation traduite.

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ces ressources cependant dans une optique de conservation durable, et d'autre part de la valorisation et de la vulnérabilité des ressources dans le contexte des AMP.

? Problématique

Au Sénégal, le réseau des aires protégées se situe en général dans les zones les plus riches en potentialités naturelles8 et où souvent les populations se sont établies depuis longtemps, et dans la plupart des cas au niveau des régions littorales humides. C'est l'exemple des îles du Saloum. Ainsi, cette zone, grâce à l'importance de ses caractéristiques écologiques, économiques et humaines, a été érigée, avec le soutien de l'UNESCO en 1981, en réserve de biosphère puis classée « zone humide d'importance internationale » ou « site Ramsar » en 1984 par le programme Man and Biosphere (MaB). Par ailleurs, c'est dans cette réserve où se trouve le Parc National de Delta du Saloum (PNDS) couvrant 76.000 ha correspondant à 4,7 % de la superficie totale des aires protégées du Sénégal (FALL, 2001).

La problématique des aires marines protégées est l'un des thèmes d'actualité avec tout ce qu'elle englobe : l'environnement, le social, le politique et l'économique. C'est sur cette question principale qui sous-tend et oriente toute la problématique et l'intérêt de cette étude. Car, bien que la puissance et l'efficacité des AMP comme outil de gestion des pêches soient prouvées dans de nombreuses circonstances, elles restent généralement dans la sous-région à l'état d'hypothèses partiellement vérifiées. Ainsi, les méthodologies de vérification de l'efficacité des AMP et l'évaluation de leurs systèmes de gestion doivent être mis au point et les acteurs renforcés dans leur capacité à les utiliser (PRCM, 2006)9.

L'AMP de Bamboung fait actuellement l'objet de multiples convoitises. Cela constitue un enjeu majeur pour les autorités étatiques, les organisations de défense de l'environnement et les populations locales surtout. Quelle que soit l'échelle où on se situe, leur implantation peut avoir des impacts sur l'environnement, sur les activités humaines, sociales, économiques et culturelles des habitants concernés. En effet, les communautés locales qui s'y sont installées depuis des siècles, bien avant l'érection en aire marine protégée, ont établi des modes traditionnels de gestion des espaces naturels à des fins socio-économiques qui reposent sur le droit coutumier, alors que la conservation de ce milieu fondée sur le droit moderne, est en vigueur. En d'autres termes, la création de l'AMP de Bamboung est considérée comme une mesure restrictive de l'accès à l'espace et aux ressources mais une mesure fondée sur l'objectif de protection/conservation des écosystèmes fragilisés d'une part par des causes naturelles telles la sécheresse et les changements climatiques et d'autre part par des causes anthropiques liées aux pressions multiformes notamment la surpêche.

Partant de ce fait, les aires marines protégées ont été conçues comme des écosystèmes qui visent la protection d'habitats sensibles et d'espèces clés ou remplissant des fonctions écologiques particulières par rapport à la dynamique environnementale et socio-économique. Le Delta du Saloum, dans lequel se situe l'AMP de Bamboung, répond effectivement à cette règle.

En d'autres lieu, la création de l'aire marine protégée de Bamboung s'est accompagnée d'un essor écotouristique (à l'état balbutiant) que les autorités ont jugé

8 Le réseau national des aires protégées s'étend sur une superficie de 1.613.790 ha soit 8 % du territoire national et occupe une bonne partie des zones humides du pays. (FALL, 2001).

9 in http://www.prcmarine.org/ document pdf titre: « Intégration des AMPs à la gestion durable des pêcheries

côtières ».

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nécessaire dans le cadre de la valorisation de la qualité écologique que détient l'aire marine. Le Sénégal présente un potentiel certain, qui explique que 2002, année internationale de l'écotourisme, symbolise un axe de développement prometteur pour ce type d'activité. En effet, l'aménagement de ce domaine marin comporte des enjeux socio-économiques avec la mise en valeur du potentiel écotouristique local et dans la réserve de biosphère de Delta du Saloum en général. Ainsi, dans l'optique d'un développement humain durable, nous avons estimé fort intéressant de traiter la question de l'écotourisme et ses enjeux dans la petite côte précisément dans le contexte des aires marines protégées au Sénégal.

Ainsi, dans ce contexte actuel de création de cette aire protégée, un certain nombre de questions surgit et mérite d'être posé afin de mieux cadrer nos hypothèses de recherche qui en découleront :

- Quels sont les impacts de l'implantation de l'AMP de Bamboung sur les modes de vie traditionnelle locale et sur la diversité biologique? Autrement dit, quels sont ses effets sur les activités socio-économiques, notamment la pêche et l'exploitation des mollusques et des amas coquillés ?

- En quoi consiste l'impasse du cadre réglementaire de la gestion des ressources naturelles de cette aire marine sur les intérêts des acteurs locaux étant donné que ces derniers en dépendent pour satisfaire leurs besoins et en tirer des revenus substantiels ?

- Comment se déroule le consensus entre populations locales et autorités administratives concernées dans la gestion de l'AMP de Bamboung ?

- Quel est l'état des lieux, les potentialités et l'évolution de l'écotourisme depuis la création de cette aire marine ?

- En quoi consistent les enjeux de l'écotourisme sur l'environnement naturel et humain et les dynamismes socio-économiques ?

? Les objectifs de l'étude

Les objectifs spécifiques de cette étude se déclinent en deux axes principaux suivants:

? Analyser les impacts de cette mise en défense sur le milieu : étudier toutes les conséquences sur les conditions de vie des résidents et leurs activités socio-économiques (pêche, exploitation des huîtres, et des amas coquillés, etc.) de l'espace marin et côtier concerné.

? Analyser le degré d'implication des différents acteurs concernés dans la gestion pour mieux comprendre leur dynamique endogène et leurs difficultés ou antagonismes dans la gestion communautaire de l'espace marin et côtier.

Et pour saisir l'essentiel de cette étude, c'est à partir de ces questionnements ci- dessus énumérés que l'élaboration des hypothèses de recherche a été formulée

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> Hypothèses

? La création de l'aire marine protégée de Bamboung a changé les modes de vie et de gestion des ressources naturelles des populations riveraines.

? L'aire marine protégée de Bamboung constitue un nouvel outil efficace de co-gestion et de conservation durable de la biodiversité marine et côtière par les populations elles-mêmes. Cependant cet outil de gestion est susceptible de nombreuses controverses.

> Buts de l'étude

Le but de l'étude est axé sur le renforcement dans la conservation/protection durable de la biodiversité d'une manière générale et des ressources halieutiques en particulier mais aussi sur les populations riveraines à faibles capacités pour faire face et par ailleurs utilisatrices de ces ressources dans le cadre de leurs différentes activités socio-économiques.

Le but de cette étude vise à permettre, grâce aux résultats escomptés, une implication efficace et permanente des populations locales dans la conservation du potentiel biologique de l'AMP.

C'est une modeste contribution susceptible de permettre une revue des différentes politiques de type top down sur les acteurs locaux, un préalable pour stimuler une prise d'actions concrètes pour une gestion collégiale durable des ressources marines et côtières.

> Approche méthodologique

La méthodologie de recherche, adoptée dans la présente étude, se composera de deux points essentiels :

? La démarche

C'est la phase exploratoire consistant en une recherche documentaire pour se familiariser davantage avec la zone d'investigation. Elle porte sur la revue des données secondaires relatives au milieu d'étude afin de procéder à leur analyse. Des centres de recherche et/ou de documentation qui sont visités sont :

· La bibliothèque de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar ;

· L'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature),

· IRD (Institut de Recherche pour le Développement)

· Océanium

· L'institut des sciences de la terre de Dakar (IST) ;

· Direction des Eaux et forêts, Direction des Parcs Nationaux ;

· Ministère de l'environnement et de la protection de la nature du Sénégal.

· Direction de l'environnement et des établissements classés ;

· Le Centre de Suivi Ecologique de Dakar (CSE).

En dehors de ces centres de documentation, nous avons également consulté certains sites web dans le cadre de la revue des données secondaires relative au thème choisi.

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? La méthode et les outils de recherche

Un chronogramme d'activités sur le terrain a été élaboré avec l'aide de certains outils de collecte d'informations. Ainsi trois visites ont été effectués sur les lieux d'études sur une durée de vingt deux jours : premièrement du 10 au 16 juillet 2006, deuxièmement du 11 au 18 août 2006, et troisièmement du 1er au 10 septembre. Chaque visite est fonction des objectifs recherchés.

a- La méthode de recherche préconisée s'est faite par des enquêtes adressées aux principaux publics cibles : populations concernées ou usagers (pêcheurs, entre autres) uniquement celles résidents dans les quatorze villages périphériques de l'AMP, puis les autres acteurs impliqués dans le comité de gestion (Direction des Pêches Maritimes, Direction des Parcs Nationaux et l'ONG Oceanium), et service régional de tourisme de Fatick. Ces enquêtes se sont faites, pour plus de fiabilité, auprès des personnes qualifiées mais également auprès des habitants ordinaires.

Cependant, les investigations qui sont menées sur le terrain s'effectueront à l'aide des outils de travail.

b- Les outils : Ce sont les guides d'entretien sous forme de questionnaires directs ou indirects, les échantillonnages (sondage au hasard des enquêtés), et la MARP (Méthode Accélérée de Recherche Participative) exploratoire et thématique (étude de l'évolution de la biodiversité de l'AMP et étude des impacts socio-économiques, les enjeux, les contraintes et les perspectives). Cette méthode nous a servi de fil conducteur pour la collecte de données/informations sur le site cible. En plus de cela, des observations in situ et des photos à l'appui sont effectués. Une tentative de typologie des activités effectuées par les communautés villageoises riveraines a été réalisée.

Ainsi ces outils ont permis in fine d'obtenir les résultats ci-dessous qui serviront de base de données pour l'analyse.

? Principaux résultats attendus

Les principaux résultats attendus dans ce travail d'étude et de recherche portent sur les atouts et les contraintes de la gestion de l'aire protégée et de celles qui découlent de cette gestion, mais également sur les perspectives de développement durable sous tous ses aspects (humains, écologiques et biologiques) sur un écosystème marin et côtier souvent très disputé.

? les changements sur les modes de vie des populations vivant à la périphérie de l'AMP. ? la qualité et la nature des changements : amélioration, stagnation ou régression ;

? la ou les dynamique(s) sociale(s) des acteurs et l'évolution de la vie des relations sur la co-gestion de l'AMP en faisant un feedback sur le contexte antérieur à son implantation dans la zone afin d'évaluer les écarts dans l'exploitation des ressources notamment halieutiques ;

? les enjeux écotouristiques sur le plan socio-économique : ses avantages pour les populations locales périphériques ;

? forces et limites des acteurs : moyens humains, techniques, financiers et organisationnels dans la gestion ;

? enfin les propositions de solutions formulées relatives aux perspectives vers une nouvelle gestion intégrée, durable et participative des ressources marines.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King