Politique de change et équilibre extérieur en rd congo, une analyse empirique par la modélisation var de 1988 à 2020par Olivier Mopepe Université de Kinshasa - Licence 2020 |
2.2. BALANCE COMMERCIALE DE LA RDCL'économie congolaise est fortement dépendante de l'extérieur et sujette aux aléas liés à l'évolution économique et financière internationale. Les différentes frictions sur les marchés internationaux des produits de base, notamment les produits pétroliers et alimentaires, se répercutent directement sur la formation des prix intérieurs entrainant ainsi des pressions inflationnistes d'ampleurs non négligeables.16(*) Six décennies déjà aujourd'hui après l'indépendance (de 1960 à 2021) que le commerce extérieur de la RDC demeure toujours dépendante du secteur primaire qui est source même d'instabilité dans les secteurs des finances publiques et de la monnaie nationale. En tant que pays disposant d'importantes réserves en ressources naturelles (du sol et du sous-sol), la RDC voit son commerce extérieur jouer un rôle de plus en plus important dans la dynamique générale de l'activité économique. Elle est exportatrice nette de marchandises. Sa position commerciale peut être appréciée à travers ces deux notions, à savoir : (i) le coefficient d'ouverture ou d'effort à l'extérieur ; (ii) le coefficient de dépendance à l'importation. Une analyse de l'évolution de ces deux coefficients fait apparaître une tendance à la hausse. Cette situation ne tient au fait que de la dynamique de croissance des exportations(Principalement composées de produits de base) et des importations (gamme diversifiée de produits dominée par les articles manufacturés) a été supérieure à la croissance de l'activité économique. En effet, au même moment que le pays continu à s'ouvrir à l'extérieur, avec un coefficient d'effort qui a atteint 45,2 % en 2012 contre seulement 22,8 % en 2002, la RDC se voit également de plus en plus dépendante de l'extérieur. Cette situation est attestée par un coefficient de dépendance situé à 44,7 % en 2012 contre 8,3 % en 2002. 2.2.1. Structure des échanges extérieursL'économie Congolaise demeure confrontée à des contraintes structurelles. Ces contraintes sont des obstacles majeurs à la capacité d'exportation du pays puisque les secteurs secondaires (fabrication) et tertiaires (service) ne sont pas tellement développés pour son tissu productif et l'économie reste toujours extravertie jusqu'à ce jour (2021). En effet, le volume des échanges commerciaux annuel entre la RDC et le Reste du monde s'est inscrit en hausse de 35,2 % en 2018. Il s'est chiffré à 30,9 milliards d'USD, soit 65,6 % du PIB, venant de 60,3 % du PIB en 2017. Cette évolution est essentiellement consécutive au bon comportement des cours des principaux produits exportés par la RDC, notamment le cuivre et le cobalt. En outre, les exportations des biens ont couvert les importations à hauteur de 106,6 % contre une couverture de 101,8 %, une année plus tôt. 2.2.1.1. Structure des exportations et des importationsPar ailleurs, les exportations des biens restent dominées par les produits miniers et les hydrocarbures. A eux seuls, ces produits représentent entre 90,0 et 95,0 % des exportations et rapportent près de 9/10 des recettes en devises de l'Etat. Cependant, en ce qui concerne les importations, elles connaissent actuellement une certaine prédominance des approvisionnements en biens d'équipement. La structure des exportations est peu diversifiée. La RDC exporte essentiellement les produits miniers (essentiellement le cuivre ; le cobalt et le diamant) et hydrocarbures qui représentent 98,7 % du total des exportations. Par contre, les importations sont variées et concernent les biens d'équipements (33,3 %), les biens de consommation (22,4 %), les produits énergétiques (35,1 %) et les matières premières (9,3 %).
Tableau 2.1 Structure des échanges extérieurs (en % du total) 2018
Source : BCC Le tableau ci-dessus renseigne que la RDC est dépendante de l'extérieur tant en biens de consommation que ceux d'équipement. Les dépenses en devises ont fluctué d'année en année. En effet, l'analyse comparative des importations par rapport aux exportations montre que la RDC dépend essentiellement du reste du monde, comme le démontre les chiffres croissants des importations sur le tableau en question. Source BCC La part des produits miniers et hydrocarbure domine de tout son poids dans les exportations congolaises. La contribution des produits agricoles et ceux d'industries dans celles-ci (X) représente une part minime. Source BCC * 16Banque Centrale du Congo, O.p. Cit, p.100. |
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