2.1.6. Les réformes de
régimes de change en RDC
En matière de change, le principal objectif des
autorités monétaires est de maintenir la stabilité de la
valeur externe de la monnaie nationale. Pour maintenir cette stabilité
ou au moins contrôler l'évolution de sa valeur, les
autorités monétaires disposent de divers instruments dont
l'efficacité varie selon le régime de change en vigueur. Le
régime de change se réfère aux modalités de
détermination du taux de change, d'intervention de la Banque Centrale
sur le marché de change et de constitution des réserves de
change.
Le régime de change en RDC a connu plusieurs mutations
durant notre période d'étude. Ces changements se
présentent de la manière suivante :
v Réforme de 1983 à 1999 : le passage aux taux
flottants et à la libéralisation des paiements
extérieurs
En 1983, compte tenu de la persistance et de l'aggravation des
déséquilibres internes et externes, lesquels se sont traduits
d'une part, par des dévaluations en cascades de la monnaie nationale et
d'autre part, par un écart croissant entre le taux de change officiel et
le taux de change parallèle. Les autorités monétaires
optèrent pour les changes flottants. Cette réforme visait aussi
bien à corriger les distorsions créées par le maintien des
taux de change fixes dans un contexte de déséquilibres, à
réduire la pression sur les réserves de change ainsi qu'à
assouplir le cadre réglementaire et administratif relatif aux paiements
extérieurs. En dépit de cette réforme, il s'est
avéré que des écarts importants persistaient entre le
cours officiel et les cours interbancaires. Par ailleurs, quelques restrictions
de change demeuraient.
C'est alors qu'en 1996 fut institué un régime de
change complètement libéral sur demande du Gouvernement. Cette
réforme s'est traduite par l'abolition de toutes les restrictions de
change. Les résultats obtenus par la réforme de 1996 furent
mitigés en raison du contexte politique et économique difficile
de l'époque.
v Réforme de 1999 à 2001 : retour au
contrôle des changes
Une réforme réinstaurant l'administration du
taux de change, accompagnée de nouvelles restrictions en matière
de change, fut mise en oeuvre. En date du 22 septembre 1999, la Banque Centrale
publia une nouvelle réglementation remettant en cause la liberté
sur les paiements extérieurs et interdisant la détention des
monnaies étrangères sur toute l'étendue du territoire
national ainsi que l'activité des bureaux de change. Ce régime a
provoqué de nombreuses distorsions dans le fonctionnement de
l'économie et a alimenté l'expansion des marchés
parallèles, la dépréciation monétaire et
l'inflation.
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