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Analyse sur le financement des banques au Sénégal. Modélisation des dépôts à  vue.


par Souleymane NDIAYE
Université de Thiès - Master2 finances 2015
  

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CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTERATURE

Notre revue de la littérature va être structurée en deux sections : la revue théorique qui, va être segmenté en deux parties: la première partie sera relative au lien entre la libéralisation financière et la croissance et la deuxième partie mettra en exergue la relation entre le développement financier et la croissance ; et la deuxième section structurera la revue empirique.

Cela nous permet d'analyser, du point de vue théorique et empirique, la relation entre le développement du système financier et la croissance. Une analyse économétrique nous permettra par la suite de tester l'impact du système financier sur la croissance économique au Sénégal.

Section 1. Revue Théorique

A. Libéralisation financière et croissance économique

Le lien entre finance et croissance renvoie à la question de la répression financière. Selon certaines analyses, le maintien du taux d'intérêt bas imposé plus généralement par l'ensemble des interventions publiques visant à réprimer l'activité bancaire ne permet pas d'atteindre le taux de croissance optimal de l'économie. Dans cette partie, nous allons présenter la théorie de la libéralisation financière et les critiques à l'égard de cette théorie.

I. L'école de la libéralisation financière et son prolongement

Dans de nombreux pays en développement, le secteur bancaire est amené à jouer un rôle considérable dans le processus d'allocation des ressources car il n'existe que peu ou pas de marchés financiers d'actifs publics ou privés. A ce titre, les gouvernements le considèrent, très souvent, comme un secteur stratégique.

Ils cherchent donc à exercer un contrôle direct ou indirect sur lui. Ces contrôles ont pris des formes diverses et variées telles que la fixation des taux d'intérêt au- dessous de leur niveau d'équilibre de marché ou la constitution de réserves obligatoires permettant à l'Etat de financer son déficit budgétaire à faible cout. Pourtant, La répression

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financière, selon Mc Kinnon, Shaw et un grand nombre d'auteurs, conduit à un ralentissement de la croissance économique.

1. L'école de la libéralisation financière

La notion de la répression financière a été introduite par Mc kinnon et Shaw (1973) pour caractériser les pays en développement. Dans ces pays, le gouvernement contrôle le système bancaire et joue un rôle important dans l'allocation du crédit, par le maintien de taux d'intérêt négatifs en termes réels, par le taux bonification pour les secteurs prioritaires et les réserves obligatoires élevées.

A travers l'utilisation de ces instruments, les autorités monétaires perturbent les prix relatifs et l'allocation des ressources. La répression financière réduit les services fournis par le système financier aux épargnants, entrepreneurs et producteurs : elle étouffe l'activité novatrice et ralentit la croissance économique (King et Livine, 1993).

Par conséquent, la libéralisation du système financier doit tout d'abord favoriser le niveau d'épargne, en élargissant l'offre d'instruments d'épargne et en augmentant le rendement anticipé à travers des taux d'intérêt réels plus élevés. Le taux d'intérêt débiteur qui maximise la croissance est le taux d'équilibre du marché concurrentiel. Ce taux d'équilibre est atteint en libérant le taux créditeur, en payant un taux de marché sur les réserves obligatoires ou en les supprimant, et par la diminution du taux d'inflation. Atteindre ce taux d'intérêt d'équilibre permet d'accroître les ressources dont peut disposer le secteur financier, car la rémunération compétitive des dépôts bancaires réduit l'incitation à la consommation courante et attire l'épargne qui échappait auparavant au secteur formel.

Les partisans de la libéralisation financière montrent que celle-ci a également un effet sur l'efficience de l'investissement.

Pour Mc kinnon (1973), dans une économie financièrement réprimée, la tendance à financer les investissements qui rapportent un rendement à peine supérieur au plafond du taux de crédit est forte. Ce plafond décourage la prise de

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risque de la part des intermédiaires financiers et élimine les investissements à fort rendement potentiel.

Shaw (1973) montre que les plafonds de taux aggravent l'aversion pour le risque et la préférence pour la liquidité des intermédiaires financiers. Les banques privilégient les emprunteurs non risqués, à réputation bien établie, et ne sont incitées à exploiter des occasions nouvelles de prêts plus risqués. Par contre, quand le taux est à l'équilibre, les intermédiaires financiers peuvent utiliser leurs compétences pour allouer de manière efficiente un plus grand volume de fonds à investir.

Le prolongement de l'école de la répression financière.

Les modèles initiaux de Mc Kinnon et Shaw (1973) ont été repris et enrichis par un grand nombre d 'auteurs.

Kapur (1976) fut un des premiers à compléter l'analyse en l'intégrant dans un modèle dynamique. Il conclut qu'il est préférable d'accroître le taux nominal servi sur les dépôts plutôt que de réduire le rythme de croissance de la masse monétaire. En effet, la première solution permet d'atteindre simultanément deux objectifs: la réduction de l'inflation (grâce à une diminution de la demande de monnaie) et la stimulation directe de l'épargne.

Galbis (1977), quant à lui, construit un modèle à deux secteurs: un secteur «traditionnel » où le rendement du capital est constant et faible et un secteur «Moderne» où le rendement du capital est aussi constant mais plus élevé.

Le premier secteur autofinance totalement ses investissements (il n'a pas accès au crédit bancaire), tandis que le second les finance par son épargne et par les prêts bancaires (eux- mêmes déterminés par l'importance des dépôts bancaires).

Dans ce modèle, la libéralisation financière conduit à un accroissement de la productivité moyenne de l'investissement dans la mesure où elle permet un déplacement de l'épargne du secteur traditionnel vers le secteur moderne.

Vogel et Buser (1976) reprennent l'hypothèse de complémentarité monnaiecapital de Mc Kinnon en l'intégrant dans un modèle d'analyse en termes de risque

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rendement. Les deux auteurs introduisent explicitement un troisième actif qui prend la forme de stocks de biens finis ou semi-finis considérés comme des valeurs-refuges contre l'inflation. Alors que Mc Kinnon et Shaw (1973) s'attachent à considérer la répression financière comme le fait que le rendement réel de la monnaie {différence entre taux nominal sur les dépôts et inflation) est réprimé, Vogel et Buser la décrivent en terme de risque croissant attaché à ce même rendement. D'où l'idée que la libéralisation financière peut prendre deux formes: une augmentation du rendement réel de la monnaie et une stabilisation du niveau du rendement réel (une baisse du risque attaché à la détention de monnaie).

Mathieson (1979), quant à lui, construit un modèle de libéralisation financière en économie ouverte. L'idée principale consiste à tenir compte des variations possibles du taux de change réel induites par la libéralisation financière. En effet, l'augmentation des taux d'intérêt réels consécutive à la levée de la répression financière peut susciter de très importantes entrées de capitaux. Celles-ci sont essentiellement dues au comportement des entreprises domestiques.

En effet, la libéralisation financière, qui renchérit de manière importante le coût du crédit, peut pousser les entreprises à emprunter à l'extérieur du pays. On peut donc assister à des entrées massives de capitaux" propres à alimenter des pressions inf1ationnistes. Dans un système de change fixe, et dans la mesure oll la balance globale des paiements devient excédentaire suite à des entrées de capitaux, on assiste à une augmentation automatique (en l'absence de politique de stérilisation) de l'offre de monnaie, phénomène générateur d'inflation. Cette hausse des prix réduit le niveau des taux d'intérêt réels, ce qui peut provoquer une nouvelle hausse des taux nominaux.

Pour éviter ce problème, Mathieson (1979) préconise une dévaluation importante de la monnaie pour accompagner la politique de libéralisation financière. Cette dévaluation viendra réduire les entrées de capitaux, et donc, la hausse non désirée des taux d'intérêt.

Enfin, des modèles récents viennent enrichir l'approche initiale de Mc Kinnon et Shaw (1973). C'est le cas, notamment, des travaux de N. Roubini et X. Sala-i-Martin (1992). Leur modèle vise à étudier les conséquences des distorsions exogènes sur les marchés financiers (en particulier, l'existence d'une répression financière) et sur la

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croissance de long terme. Ils s'appuient sur les hypothèses suivantes: le développement financier améliore la croissance de long terme de l'économie grâce à l'augmentation de la productivité marginale de l'investissement qu'il génère; le gouvernement peut voir dans la répression financière un moyen privilégié d'accès à des ressources bon marché. Il peut donc avoir intérêt à empêcher le développement du secteur financier dans la mesure où celui-ci rend la perception de l'impôt d'inflation plus difficile. La répression financière, en interdisant le développement financier, expliquerait les écarts de développement entre les différents pays.

L'approche de McKinnon et Shaw (1973) conduit donc, invariablement, à souligner le caractère néfaste de la répression financière. La mise en place de taux nominaux administrés ou de réserves obligatoires et la poursuite de politiques monétaires trop laxistes génératrices d'inflation affecteraient négativement la croissance économique.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984