Dédicace
iv
A mes parents Amématsron et Agossi
V
REMERCIEMENTS
L'achèvement de ma formation à l'Ecole Nationale
de Formation Sociale marqué par ce travail de mémoire, n'a
été possible que grâce à une assistance soutenue,
une collaboration prompte, spontanée, bénévole et
permanente d'un panel de personnes. Mes remerciements s'adressent :
- à M. TSIGBE Djifa Yaovi, docteur en Sciences de
l'homme et de la société, Option sociologie,
Spécialité Sociologie urbaine et de la consommation, qui a
dirigé ce travail dans toute son entièreté malgré
ses nombreuses occupations ;
- aux membres du jury ;
- à Madame TCHASSI Adjendime, directrice de l'Ecole
Nationale de Formation Sociale ;
- à M. ADJIBODIN Ogutoke Ola-Ogu, directeur adjoint
chargé des Etudes à l'ENFS, et au personnel enseignant ;
- à M. YAO Efabuè, ancien directeur des Etudes de
l'ENFS ;
- à mes frères et soeur, consanguins et
utérins, Justin, Bénédicte, Honoré pour leur
soutien de tous les jours ;
- à mes cousines AGUESSOU Atsoupi et KAKANOU Akoss ; - aux
familles KAKANOU et KPOGO ;
- à M. KEDIFEMA Herman, M. AMOUZOU Alolé, M.
AGBEDEVI Koffi
et M. ASSEWOKA Koffi pour leurs différents gestes de
soutiens ;
- à la famille LAWSON pour m'avoir accueilli toute la
durée de mon enquête ;
- aux différents responsables de services avec lesquels
nous avons travaillé;
- à mes camarades de la promotion XI pour les moments
passés ensemble. A tous je souhaite une bonne prospérité
professionnelle ;
- à toutes les autres personnes qui de près ou
de loin, ont contribué à la réussite de notre formation et
à l'élaboration de ce document ;
Que tous soient primés par le Tout Puissant !!
1
INTRODUCTION
L'humanité entre dans une nouvelle phase de son
évolution, dans laquelle elle est amenée à
reconsidérer les aspects économiques, environnementaux et sociaux
du développement. Le développement durable doit reposer, à
quelque échelon que ce soit (États, entreprises, citoyens, ...),
sur des réponses adaptées à tous les défis
posés par l'articulation de ces trois dimensions (Laurent Baechler,
2017). L'eau étant au coeur de ce développement durable et
démeurant essentielle au développement socio-économique,
à la production d'énergie et d'aliments, à la santé
des écosystèmes et à la survie de l'humanité, il
est clair qu'elle soit également au coeur de l'adaptation aux
changements climatiques, lien crucial entre la société et
l'environnement. Depuis les crises politiques, économiques et sociales,
les guerres et les catastrophes naturelles qu'a connues le monde, les humains
font face à d'énormes difficultés parmi lesquelles on
retrouve le problème d'accès à l'eau potable. Or
l'accès à l'eau constitue pour les humains un service essentiel
de base et un droit fondamental. Il s'agit d'une denrée indispensable
à toute vie humaine, et son absence sur la Terre occasionnera
l'inexistence de vie et d'activités.
Dans les années 1970, la problématique de l'eau
émerge comme objet de préoccupation sur la scène
internationale. En 1972, les Nations Unies organisent à Stockholm la
première conférence internationale sur l'environnement,
conférence où il sera décidé de créer le
PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement), qui s'occupera des
questions liées aux ressources hydriques. D'autres initiatives suivront,
notamment, la première Décennie internationale de l'eau
(1981-1990). Mais, fait encore plus important, cette conférence marque
un tournant puisqu'elle définira l'eau comme un bien commun. Cependant,
cette conception nouvelle ne trouve pas de concrétisation dans de
nombreuses sociétés humaines où des milliers de personnes
manquent cruellement d'eau pour la satisfaction de leurs besoins.
2
En effet, dans de vastes parties du monde, les êtres
humains ont un accès insuffisant à l'eau potable et les sources
d'utilisation sont contaminées par des vecteurs de maladies, des agents
pathogènes, ou à des niveaux inacceptables de toxines ou de
solides en suspension. Boire ou utiliser cette eau non-potable dans la
préparation des aliments conduit à des maladies aiguës et
chroniques répandues, et est une cause majeure de décès et
de la misère dans de nombreux pays. Ailleurs, c'est le coût de
l'eau qui reste insupportable pour les populations du fait de sa rareté.
La réduction des maladies d'origine hydrique est un important objectif
de santé publique dans les pays en développement. Si la
pénurie d'eau affecte quatre personnes sur dix dans le monde et
près de 2,1 milliards de personnes n'ont pas accès à des
services d'eau potable gérés de manière sûre (selon
le rapport 2016 conjoint de l'UNICEF, l'Organisation mondiale de la
Santé (OMS), l'UNESCO et la FAO) et que d'ici 2050, au moins une
personne sur quatre vivra probablement dans un pays touché par une
pénurie chronique ou récurrente d'eau douce, c'est que le
phénomène prend de plus en plus une ampleur considérable.
Les pays en développement tels que le Togo, ont leurs populations qui
vivent constamment ces difficultés d'accès à l'eau
potable.
En juin 2011, le rapport TOGO de la Coalition-Eau1
ressortait que le secteur de l'approvisionnement en eau potable et
assainissement (AEPA) a souffert, comme tous les autres secteurs
d'activités, de la situation de crise qui a prévalu au Togo
depuis le début des années 1990 et qui a perduré à
ce jour. La politique nationale de l'eau (2010-2025) au Togo
révèle que malgré la disponibilité des ressources
en eau, « le Togo souffre d'un déficit de mobilisation desdites
ressources et peine à satisfaire les besoins essentiels des populations
en matière d'approvisionnement en eau potable et à mobiliser ces
ressources au profit de la
1 Etat des lieux des collectifs, plateformes et
réseaux d'organisations de la société civile du secteur
eau et assainissement dans 7 pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre
3
promotion d'un développement harmonieux et
coordonné du pays ». Par ailleurs, le rapport 2017 sur l'aide
publique au développement(RAPD) montre que le taux de desserte en eau
potable est passé de 42% en 2013 à 57,22% en 2017. Une
amélioration de 15 points de pourcentage. Un bond important de 18% a
été observé en milieu rural où le taux de desserte
est passé de 47,3% en 2013 à environ 65,77% en 2017. Dans les
zones semi-urbaines, le taux aura connu un petit fléchissement en 2017
à 57,7%, après avoir atteint 58,94% en 2016 contre 42% cinq ans
plus tôt. En milieu urbain, de 40% en 2013, l'augmentation a
été moins conséquente avec une progression en dessous des
deux chiffres (+9 points). Là encore, rapporté à 2016, un
recul quoique marginal aura été noté par le RAPD.
D'après les résultats de l'enquête QUIBB
2015 (Annexe 6. 3 du rapport d'enquête), l'analyse suivant le milieu de
résidence dans le temps (entre 2011 et 2015) montre que la proportion
des ménages qui utilisent le robinet public extérieur comme
principale source d'approvisionnement a diminué de 35, 7% à 28,
6% en milieu urbain. Tsévié étant un milieu urbain, la
situation reste toujours difficile. Dans ce milieu, la connexion à un
réseau public de distribution d'eau ou, l'approvisionnement en eau
potable de façon générale se pose avec difficultés.
Il en est de même pour la plupart des villes des pays en
développement. L'accès à l'eau n'est pas facile comme on
l'aurait souhaité et cela a sans doute des effets sur les populations
locales. A ce propos, Bohbot Reine en 2008, écrit dans «
L'accès à l'eau dans les bidonvilles des villes africaines :
enjeux et défis de l'universalisation (Cas de Ouagadougou) » :
" à long terme, cette situation crée un cercle vicieux qui
tend à condamner les pauvres à rester pauvres. En effet, les
conséquences de l'état nutritionnel et du manque d'eau d'une
population risquent de se répercuter d'une génération
à l'autre et cela peut limiter l'aptitude à
bénéficier d'autres services sociaux, comme
l'éducation". A cause de la rareté de l'eau, toute une
génération ou plus peut rester bannie ; femmes,
4
hommes et enfants y compris. Le problème d'eau se pose
effectivement de façon différente d'un milieu à un autre,
d'une activité à une autre, d'une époque à une
autre, et donne lieu à des regards différents selon qu'il est
abordé par un hydrologue, un juriste, un économiste, un
politologue... Il en résulte une gigantesque littérature, qu'il
est d'ailleurs impossible de pouvoir couvrir entièrement, et qui
constitue le corpus de connaissances dont nous disposons, et qui ne cesse de
croître d'année en année.
Ainsi, pour contribuer à ce corpus de connaissances, et
tenter d'apporter des solutions durables, nous avons jugé d'entreprendre
le présent travail de mémoire qui a pour thème : «
les difficultés d'accès à l'eau potable et leurs
effets en milieu urbain au Togo : Cas de la ville de Tsévié et
approches de solutions durables ».
Ce mémoire s'articule autour de deux parties :
-une première partie réservée à
l'approche méthodologique de la recherche-action, comprend deux
chapitres que sont d'une part la problématique et le cadre conceptuel
(Chapitre 1) et d'autre part, le cadre pratique (Chapitre 2).
-une deuxième partie consacrée aux
résultats de la recherche-action traite également deux chapitres
que sont la présentation et l'analyse des données de terrain
(Chapitre 1) et les apports de la recherche à l'action (Chapitre 2).
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