ECOLE NATIONALE DE FORMATION
SOCIALE (ENFS) BP : 1745 Lomé-TOGO, Tél. : 22 25
55 42 / 22 25 02 07 Email :
ecole.enfs@gmail.com
*************
MEMOIRE
POUR L'OBTENTION DU DIPLÔME D'ETAT DE CADRE
SUPERIEUR DE DEVELOPPEMENT SOCIAL (C.S.D.S)
OPTION : DEVELOPPEMENT LOCAL PARTICIPATIF
(DLP)
LES DIFFICULTES D'ACCES A L'EAU POTABLE ET LEURS
EFFETS EN MILIEU URBAIN AU TOGO : CAS DE LA VILLE DE TSEVIE ET APPROCHES DE
SOLUTIONS DURABLES
Réalisé et présenté par :
KAKANOU
Kokou Sokémawu Bernard
Sous la direction de :
Docteur TSIGBE D. Yaovi
Enseignant à l'Université de Lomé et
à l'ENFS
Promotion XI
(2016-2019)
i
SOMMAIRE
SOMMAIRE i
SIGLES ET ABBREVIATIONS ii
Dédicace iv
REMERCIEMENTS v
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE : APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE-
ACTION 5
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE ET CADRE CONCEPTUEL
6
Titre 1 : Problématique 6
Titre 2 : Revue de littérature 16
CHAPITRE 2 : CADRE PRATIQUE 36
Titre 1 : Site de recherche 36
Titre 2 : Enquête de terrain 51
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS DE RECHERCHE-ACTION
58
CHAPITRE 1 : PRESENTATION ET ANALYSES DES DONNEES DE
TERRAIN 59
Titre 1 : Description de cas et présentation
statistiques données 59
Titre 2 : Analyse des données et
interprétation des résultats 82
CHAPITRE 2 : APPORTS DE LA RECHECHE A L'ACTION
90
Titre 1 : Solutions proposées 90
Titre 2 : Perspectives 95
CONCLUSION 97
BIBLIOGRAPHIE 100
ANNEXE 103
LISTE DES TABLEAUX 111
LISTE DES FIGURES 112
II
SIGLES ET ABBREVIATIONS
AEPA : Approvisionnement en Eau Potable et
Assainissement
AGAIB : Agence d'Appuis aux Initiatives de
Base
AGR : Activités
Génératrices de revenus
AIDES-Afrique : Appui aux Initiatives de
Développement Economique et Social en Afrique.
CDQ : Comité de Développement du
Quartier
CDVT : Comité de Développement de
la Ville de Tsévié
CEET : Compagnie d'Energie Electrique du Togo
CEG : Collège d'Enseignement
Général
CHR : Centre Hospitalier Régional
CREPA : Centre Régional pour l'Eau
potable et l'Assainissement à faible coût
DGSCN : Direction Générale de la
Statistique et de la Comptabilité Nationale
DRAPAT : Direction Régionale de la
Planification du Développement et de l'Aménagement du
Territoire.
EHA : Eau, Hygiène et Assainissement
ENFS : Ecole Nationale de Formation Sociale
FAIEJ : Fonds d'Appui aux Initiatives
Economiques des Jeunes
FAO : Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture
FC : Football Club
FNFI : Fonds National de la Finance Inclusive
INSEED : Institut National de la Statistique,
des Etudes Economiques et Démographiques.
ODD : Objectif de Développement Durable
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
III
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
PANSEA : Plan d'Actions Nationales pour le
Secteur de l'eau et de
l'Assainissement
PDC : Plan de Développement
Communal
PDS : Président de la
Délégation Spéciale
PEAT 2 : Projet Eau Potable et
Assainissement-Phase 2
pH : Potentiel Hydrogène
PIB : Produit Intérieur Brut
PMH : Pompes à Motricité
Humaine
PND : Plan National de
Développement
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PNUE : Programme des Nations Unies pour
l'Environnement
PRODEB : Programme de Développement
à la Base
QUIBB : Questionnaire Unifié des
Indicateurs de Base du Bien-être
RAPD : Rapport sur l'Aide Publique au
Développement
RGPH4 : Quatrième Recensement
Général de la Population et de l'Habitat
RM : Région Maritime
SCAPE : Stratégie de Croissance
Accélérée et de la Promotion de l'Emploi
SHAB : Service d'Hygiène et
d'Assainissement de Base
SIDA : Syndrome Immuno Déficience
Acquise
TdE : Togolaise des Eaux
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour
l'Education, la Science et la
Culture.
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour
l'Enfance
Dédicace
iv
A mes parents Amématsron et Agossi
V
REMERCIEMENTS
L'achèvement de ma formation à l'Ecole Nationale
de Formation Sociale marqué par ce travail de mémoire, n'a
été possible que grâce à une assistance soutenue,
une collaboration prompte, spontanée, bénévole et
permanente d'un panel de personnes. Mes remerciements s'adressent :
- à M. TSIGBE Djifa Yaovi, docteur en Sciences de
l'homme et de la société, Option sociologie,
Spécialité Sociologie urbaine et de la consommation, qui a
dirigé ce travail dans toute son entièreté malgré
ses nombreuses occupations ;
- aux membres du jury ;
- à Madame TCHASSI Adjendime, directrice de l'Ecole
Nationale de Formation Sociale ;
- à M. ADJIBODIN Ogutoke Ola-Ogu, directeur adjoint
chargé des Etudes à l'ENFS, et au personnel enseignant ;
- à M. YAO Efabuè, ancien directeur des Etudes de
l'ENFS ;
- à mes frères et soeur, consanguins et
utérins, Justin, Bénédicte, Honoré pour leur
soutien de tous les jours ;
- à mes cousines AGUESSOU Atsoupi et KAKANOU Akoss ; - aux
familles KAKANOU et KPOGO ;
- à M. KEDIFEMA Herman, M. AMOUZOU Alolé, M.
AGBEDEVI Koffi
et M. ASSEWOKA Koffi pour leurs différents gestes de
soutiens ;
- à la famille LAWSON pour m'avoir accueilli toute la
durée de mon enquête ;
- aux différents responsables de services avec lesquels
nous avons travaillé;
- à mes camarades de la promotion XI pour les moments
passés ensemble. A tous je souhaite une bonne prospérité
professionnelle ;
- à toutes les autres personnes qui de près ou
de loin, ont contribué à la réussite de notre formation et
à l'élaboration de ce document ;
Que tous soient primés par le Tout Puissant !!
1
INTRODUCTION
L'humanité entre dans une nouvelle phase de son
évolution, dans laquelle elle est amenée à
reconsidérer les aspects économiques, environnementaux et sociaux
du développement. Le développement durable doit reposer, à
quelque échelon que ce soit (États, entreprises, citoyens, ...),
sur des réponses adaptées à tous les défis
posés par l'articulation de ces trois dimensions (Laurent Baechler,
2017). L'eau étant au coeur de ce développement durable et
démeurant essentielle au développement socio-économique,
à la production d'énergie et d'aliments, à la santé
des écosystèmes et à la survie de l'humanité, il
est clair qu'elle soit également au coeur de l'adaptation aux
changements climatiques, lien crucial entre la société et
l'environnement. Depuis les crises politiques, économiques et sociales,
les guerres et les catastrophes naturelles qu'a connues le monde, les humains
font face à d'énormes difficultés parmi lesquelles on
retrouve le problème d'accès à l'eau potable. Or
l'accès à l'eau constitue pour les humains un service essentiel
de base et un droit fondamental. Il s'agit d'une denrée indispensable
à toute vie humaine, et son absence sur la Terre occasionnera
l'inexistence de vie et d'activités.
Dans les années 1970, la problématique de l'eau
émerge comme objet de préoccupation sur la scène
internationale. En 1972, les Nations Unies organisent à Stockholm la
première conférence internationale sur l'environnement,
conférence où il sera décidé de créer le
PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement), qui s'occupera des
questions liées aux ressources hydriques. D'autres initiatives suivront,
notamment, la première Décennie internationale de l'eau
(1981-1990). Mais, fait encore plus important, cette conférence marque
un tournant puisqu'elle définira l'eau comme un bien commun. Cependant,
cette conception nouvelle ne trouve pas de concrétisation dans de
nombreuses sociétés humaines où des milliers de personnes
manquent cruellement d'eau pour la satisfaction de leurs besoins.
2
En effet, dans de vastes parties du monde, les êtres
humains ont un accès insuffisant à l'eau potable et les sources
d'utilisation sont contaminées par des vecteurs de maladies, des agents
pathogènes, ou à des niveaux inacceptables de toxines ou de
solides en suspension. Boire ou utiliser cette eau non-potable dans la
préparation des aliments conduit à des maladies aiguës et
chroniques répandues, et est une cause majeure de décès et
de la misère dans de nombreux pays. Ailleurs, c'est le coût de
l'eau qui reste insupportable pour les populations du fait de sa rareté.
La réduction des maladies d'origine hydrique est un important objectif
de santé publique dans les pays en développement. Si la
pénurie d'eau affecte quatre personnes sur dix dans le monde et
près de 2,1 milliards de personnes n'ont pas accès à des
services d'eau potable gérés de manière sûre (selon
le rapport 2016 conjoint de l'UNICEF, l'Organisation mondiale de la
Santé (OMS), l'UNESCO et la FAO) et que d'ici 2050, au moins une
personne sur quatre vivra probablement dans un pays touché par une
pénurie chronique ou récurrente d'eau douce, c'est que le
phénomène prend de plus en plus une ampleur considérable.
Les pays en développement tels que le Togo, ont leurs populations qui
vivent constamment ces difficultés d'accès à l'eau
potable.
En juin 2011, le rapport TOGO de la Coalition-Eau1
ressortait que le secteur de l'approvisionnement en eau potable et
assainissement (AEPA) a souffert, comme tous les autres secteurs
d'activités, de la situation de crise qui a prévalu au Togo
depuis le début des années 1990 et qui a perduré à
ce jour. La politique nationale de l'eau (2010-2025) au Togo
révèle que malgré la disponibilité des ressources
en eau, « le Togo souffre d'un déficit de mobilisation desdites
ressources et peine à satisfaire les besoins essentiels des populations
en matière d'approvisionnement en eau potable et à mobiliser ces
ressources au profit de la
1 Etat des lieux des collectifs, plateformes et
réseaux d'organisations de la société civile du secteur
eau et assainissement dans 7 pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre
3
promotion d'un développement harmonieux et
coordonné du pays ». Par ailleurs, le rapport 2017 sur l'aide
publique au développement(RAPD) montre que le taux de desserte en eau
potable est passé de 42% en 2013 à 57,22% en 2017. Une
amélioration de 15 points de pourcentage. Un bond important de 18% a
été observé en milieu rural où le taux de desserte
est passé de 47,3% en 2013 à environ 65,77% en 2017. Dans les
zones semi-urbaines, le taux aura connu un petit fléchissement en 2017
à 57,7%, après avoir atteint 58,94% en 2016 contre 42% cinq ans
plus tôt. En milieu urbain, de 40% en 2013, l'augmentation a
été moins conséquente avec une progression en dessous des
deux chiffres (+9 points). Là encore, rapporté à 2016, un
recul quoique marginal aura été noté par le RAPD.
D'après les résultats de l'enquête QUIBB
2015 (Annexe 6. 3 du rapport d'enquête), l'analyse suivant le milieu de
résidence dans le temps (entre 2011 et 2015) montre que la proportion
des ménages qui utilisent le robinet public extérieur comme
principale source d'approvisionnement a diminué de 35, 7% à 28,
6% en milieu urbain. Tsévié étant un milieu urbain, la
situation reste toujours difficile. Dans ce milieu, la connexion à un
réseau public de distribution d'eau ou, l'approvisionnement en eau
potable de façon générale se pose avec difficultés.
Il en est de même pour la plupart des villes des pays en
développement. L'accès à l'eau n'est pas facile comme on
l'aurait souhaité et cela a sans doute des effets sur les populations
locales. A ce propos, Bohbot Reine en 2008, écrit dans «
L'accès à l'eau dans les bidonvilles des villes africaines :
enjeux et défis de l'universalisation (Cas de Ouagadougou) » :
" à long terme, cette situation crée un cercle vicieux qui
tend à condamner les pauvres à rester pauvres. En effet, les
conséquences de l'état nutritionnel et du manque d'eau d'une
population risquent de se répercuter d'une génération
à l'autre et cela peut limiter l'aptitude à
bénéficier d'autres services sociaux, comme
l'éducation". A cause de la rareté de l'eau, toute une
génération ou plus peut rester bannie ; femmes,
4
hommes et enfants y compris. Le problème d'eau se pose
effectivement de façon différente d'un milieu à un autre,
d'une activité à une autre, d'une époque à une
autre, et donne lieu à des regards différents selon qu'il est
abordé par un hydrologue, un juriste, un économiste, un
politologue... Il en résulte une gigantesque littérature, qu'il
est d'ailleurs impossible de pouvoir couvrir entièrement, et qui
constitue le corpus de connaissances dont nous disposons, et qui ne cesse de
croître d'année en année.
Ainsi, pour contribuer à ce corpus de connaissances, et
tenter d'apporter des solutions durables, nous avons jugé d'entreprendre
le présent travail de mémoire qui a pour thème : «
les difficultés d'accès à l'eau potable et leurs
effets en milieu urbain au Togo : Cas de la ville de Tsévié et
approches de solutions durables ».
Ce mémoire s'articule autour de deux parties :
-une première partie réservée à
l'approche méthodologique de la recherche-action, comprend deux
chapitres que sont d'une part la problématique et le cadre conceptuel
(Chapitre 1) et d'autre part, le cadre pratique (Chapitre 2).
-une deuxième partie consacrée aux
résultats de la recherche-action traite également deux chapitres
que sont la présentation et l'analyse des données de terrain
(Chapitre 1) et les apports de la recherche à l'action (Chapitre 2).
5
PREMIERE PARTIE :
APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE-ACTION
6
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE ET CADRE CONCEPTUEL
La problématique et la revue de littérature sont
abordées dans ce chapitre. Titre 1 :
Problématique
Ce titre traite de l'énoncé du problème,
des hypothèses, des variables et indicateurs, des objectifs et de la
justification du choix du thème et du site.
1.1. Enoncé du problème
L'analyse du contexte général de l'eau potable
dans la commune de Tsévié montre des faits suscitant
réflexions et questionnements. La ville de Tsévié est
confrontée à une situation d'accès à l'eau, qui
n'est pas sans effets sur le bien-être des individus, ménages et
communautés. Lors d'une pré-enquête réalisée
dans le milieu2, nous avons fait des constats à nature
empirique qui méritent d'être exposés. En effet, les eaux
de boisson prises au robinet, aux forages ou dans les citernes ont
régulièrement une qualité insalubre. Cette
insalubrité de l'eau est facilement remarquable par les goûts et
couleurs que présentent l'eau, rendant les consommateurs
vulnérables aux différentes maladies hydriques. Aussi, plusieurs
lieux d'approvisionnement en eau ne sont-ils pas à une distance
raisonnable des habitants, les obligeant à quitter leurs domiciles pour
des endroits éloignés. Egalement, certaines pompes existant dans
le milieu sont hors d'usage, ceci soit par manque d'entretien, soit par
endommagement ou rupture du réseau de fourniture. Les fréquentes
coupures d'eau par la TdE dans la ville ne permettent pas à tous de
satisfaire les besoins en eau en temps opportun. Dès fois, c'est de la
boue ou de l'eau sale qui sort des robinets.
Le site www.icilome.com3
décrivait cette situation en ces termes :
2 En date du 08 au 22 février 2019.
3 Consulté le 18 mars 2019.
7
« A Tsévié depuis quelques jours, c'est
pratiquement de la boue qui sort de la pompe. Là aussi,
privilégiés sont ceux qui arrivent à se procurer cette
boue. Ailleurs dans la ville, les bornes fontaines sont devenues sèches.
Il faut faire de longues distances pour trouver une pompe qui fait couler la
boue. Le comble, c'est qu'il faut faire une queue kilométrique et
attendre des heures pour se faire servir».
L'approvisionnement au niveau local devenant très
difficile, « ceux qui ont les moyens sont contraints de
s'approvisionner dans la capitale (35km de Tsévié) pour se mettre
à l'abri de la pénurie, seulement pendant quelques heures. Et
cela aussi comporte ses risques» (
www.icilome.com).
Dans le Plan de Développement Communal (2015-2019) de
Tsévié, ce problème est souligné en ces mots :
« Le besoin en eau potable reste crucial dans la
commune. Sur les deux châteaux d'eau existants, un est fonctionnel. Sur
les 25 quartiers (actuellement on en dénombre 28), 21 disposent d'une
borne fontaine. Ce qui ne permet pas de couvrir les besoins en eau de la
communauté, malgré l'existence des forages privés. L'eau
n'est pas toujours disponible et facilement accessible en raison des
coûts de branchement, d'éloignement des fontaines, du coût
d'approvisionnement en eaux dans les forages privés qui est de 50F le
bidon de 25litres en temps normal et de 100F en temps de sécheresse. La
qualité de l'eau est également douteuse ».
Ces difficultés d'accès à une eau de
qualité, et parfois de quantité suffisante ont des effets sur la
population qui vit au jour le jour cette réalité comme
problème, car sans eau potable, il n'y a ni santé, ni survie, ni
développement. Les difficultés d'accès à l'eau
potable exacerbent la pauvreté et constituent un frein au
développement économique et social de la commune de
Tsévié. Cette problématique d'accès à l'eau
potable dans la commune de Tsévié agit lourdement sur les
habitants, qui voient leurs conditions de vie se détériorer.
Ainsi, dans le cadre de cette recherche, des interrogations
aux aspects de recherche et d'action ont été formulées, et
serviront de guide dans l'analyse de ce travail. Il s'agit en effet d'une
question générale, de laquelle découlent trois questions
spécifiques.
8
Question générale : Quelles
sont les difficultés d'accès à l'eau potable à
Tsévié, leurs effets sur les conditions de vie, et quelles sont
les actions à mettre en oeuvre pour résoudre durablement ce
problème ?
Spécifiquement, il s'agira de répondre aux
questions suivantes :
V' Quelles difficultés les
populations de Tsévié rencontrent-elles dans l'accès
à l'eau potable?
V' Quels effets ces
difficultés d'accès à l'eau potable ont-elles sur les
conditions de vie sociales, économiques et sanitaires des populations
?
V' Quelles actions faut-il mettre en
oeuvre pour résoudre durablement ces difficultés ?
1.2. Hypothèses
Pour tenter de donner des réponses aux questions
posées ci-dessus, des hypothèses ont été
formulées. Il s'agit de l'hypothèse générale et des
hypothèses spécifiques.
1.2.1. Hypothèse générale
Les difficultés d'accès à l'eau ont des
effets sur les conditions de vie des individus, ménages et
communautés de la ville de Tsévié et nécessitent
des actions participatives à caractère durable pour leur
résolution.
1.2.2. Hypothèses spécifiques
Hypothèse spécifique 1. : Les
difficultés rencontrées par les populations dans l'accès
à l'eau potable sont l'éloignement des sources
d'approvisionnement, la mauvaise qualité de l'eau, le mauvais
fonctionnement des ouvrages d'hydraulique, le prix élevé de l'eau
et du branchement au réseau public d'eau.
9
Hypothèse spécifique 2. : Les
effets liés aux difficultés d'accès à l'eau potable
sont la dégradation de la santé, la non-satisfaction des besoins
de base, la perte de revenus, la baisse du niveau de vie et la survenue de
conflits et disparités dans la société.
Hypothèse spécifique 3. : Les
actions à mettre en oeuvre pour résoudre ces difficultés
d'accès à l'eau potable doivent être participatives,
adaptées et durables.
1.3. Variables et indicateurs
Dans le compte de cette recherche, nous avons défini
des variables qui peuvent être mesurées ou observées par
des faits concrets que nous caractérisons d'indicateurs. Il s'agit de la
variable dépendante et des variables indépendantes.
1.3.1. Variables de la recherche 1.3.1.1 Variable
dépendante.
Elle est la réalité ou le
phénomène que nous voulons étudier. Ainsi, nous avons
comme variable dépendante : les conditions de vie des
populations.
1.3.1.2. Variables indépendantes
Il s'agit des faits qui nous permettent d'expliquer la
variable dépendante. Ces variables indépendantes sont :
? les difficultés économiques,
? les difficultés géographiques et physiques
? les difficultés techniques et organisationnelles.
10
1.3.2. Indicateurs
Nous avons défini des indicateurs pour la variable
dépendante et pour chacune des variables indépendantes. Les
indicateurs de ces variables sont consignés
dans le tableau suivant :
Tableau 1 : Tableau des variables et
indicateurs
Variables
|
Indicateurs
|
Variable dépendante (VD) : Les conditions de vie
des populations.
|
- présence des maladies liées à l'eau
- épuisement physiologique après
approvisionnement en eau
- existence des conflits et disparités sociaux
- ralentissement de la scolarité des enfants
- ralentissement et cessation des activités
économiques
|
Variable indépendante (VI) :
VI1 : Difficultés
économiques
|
- Incapacité de branchement au réseau de la
société TdE
- impossibilité de payer régulièrement
l'eau de robinet
- Incapacité de recouvrer les factures d'eau
- Frais élevé du transport d'eau - Cherté de
l'eau de forages.
|
VI2 : Difficultés
géographiques et physiques
|
- Distance des sources
d'approvisionnement en eau
- Manque d'hygiène autour des points d'eau
- Mauvaise qualité de l'eau
- Nappe phréatique profonde
|
VI3 : Difficultés techniques et
organisationnelles
|
- Mauvaise gestion des ouvrages d'eau - Vétusté ou
absence des ouvrages d'eau
- Absence ou dysfonctionnalité de la Commission
Spécialisée-Eau dans les CDQ
- Interruption ou coupure de la fourniture d'eau
- Méconnaissance des techniques de traitement d'eau
|
1.4. Objectifs
Pour mener à bien cette recherche, nous nous sommes
fixés des objectifs à réaliser et qui nous permettront de
collecter les données de terrain et de produire une connaissance
scientifique.
1.4.1. Objectif général
L'objectif général de cette recherche est
d'analyser les difficultés d'accès à l'eau potable dans la
commune de Tsévié et leurs effets sur les conditions de vie afin
de susciter des approches de solutions durables.
1.4.2. Objectifs spécifiques
Trois (03) objectifs spécifiques découlent de
l'objectif général. Ils sont scindés en objectifs
scientifiques et d'application.
1.4.2.1. Objectifs scientifiques
Objectif spécifique 1 : identifier les
difficultés rencontrées par la population de la commune de
Tsévié dans l'accès à l'eau potable
Objectif spécifique 2 :
déterminer les effets des difficultés d'accès à
l'eau potable sur la santé et sur les conditions de vie
socioéconomiques de la population de Tsévié.
1.4.2.2. Objectif d'application
Objectif spécifique 3 : relever les
actions participatives, adaptées et durables à mettre en oeuvre
pour résoudre efficacement ces difficultés.
11
Le tableau suivant fait un récapitulatif des questions,
objectifs et hypothèses.
Général(e)
Spécifique 1
12
Tableau 2: Tableau récapitulatif des
questions, hypothèses et objectifs de la
recherche.
Hypothèses
Les difficultés d'accès à l'eau ont des
effets sur les conditions de vie des individus, ménages et
communautés de la ville de Tsévié et nécessitent
des actions participatives à caractère durable pour leur
résolution.
Les difficultés rencontrées par les
populations dans l'accès à l'eau potable
sont l'éloignement des sources d'approvisionnement, la mauvaise
qualité de l'eau, le mauvais fonctionnement des
ouvrages d'hydraulique, le prix élevé de l'eau et du
branchement au réseau public d'eau
Questions de recherche
Quelles sont les difficultés d'accès à
l'eau potable à Tsévié, leurs effets sur les conditions de
vie, et quelles sont les actions à mettre en oeuvre pour résoudre
durablement ce problème ?
|
Quelles difficultés les populations de la commune de
Tsévié rencontrent-elles dans l'accès à l'eau
potable ?
|
Objectifs
Analyser les difficultés d'accès à l'eau
potable dans la commune de Tsévié et leurs effets sur les
conditions de vie afin de susciter des approches de solutions durables.
|
identifier les difficultés rencontrées par la
population de la commune de Tsévié dans l'accès à
l'eau potable
|
Spécifique 2
|
Spécifique 3
|
Quels effets ces difficultés d'accès à
l'eau potable ont-elle sur les conditions de vie socioéconomiques
et sanitaires des populations ?
|
Quelles actions faut-il mettre en oeuvre pour résoudre
durablement ces difficultés ?
|
Les effets liés aux difficultés d'accès
à l'eau potable sont la dégradation de la santé, la
non-satisfaction des besoins de base, la perte de revenus, la baisse du niveau
de vie et la survenue de conflits et disparités dans la
société.
Les actions à mettre en oeuvre pour résoudre ces
difficultés d'accès à l'eau potable doivent être
participatives, adaptées et durables.
déterminer les effets des difficultés
d'accès à l'eau potable sur la santé et sur les conditions
de vie socioéconomiques de la population de Tsévié.
|
relever les actions participatives, adaptées et
durables à mettre en oeuvre pour résoudre
efficacement ces difficultés.
13
1.5. Justification du choix du thème et du sujet
1.5.1. La justification du choix du thème
Elle s'articule autour des aspects scientifique, pratique et
subjectif. 1.5.1.1. Justification scientifique
Dans un monde où les problèmes sociaux et ceux
liés au développement des milieux ne cessent de croître, il
est important de chercher, après étude approfondie, des solutions
qui peuvent résoudre efficacement ces problèmes. L'accès
à l'eau potable inquiète tant les autorités togolaises qui
ont inscrit dans le Plan National de Développement (PND 2018-2022), en
son axe stratégique 3 (consolider le développement social et
renforcer les mécanismes d'inclusion), l'effet attendu 6 qui s'intitule
: « L'accès des populations, notamment les plus pauvres,
à l'eau potable, à l'hygiène et à l'assainissement
est amélioré » (PND, Page 103). Dans cet élan,
nous avons pensé que le problème des difficultés
d'accès à l'eau en milieu urbain devra faire l'objet d'une
recherche soignée, avec une certaine rigueur méthodologique, afin
de conférer à ladite recherche un certain niveau de
scientificité. Scientifiquement, nous souhaitons contribuer à la
connaissance de l'ampleur d'un phénomène, en éclairant sur
ces conséquences dans une population étudiée. Notre
recherche permettra de trouver aussi, avec les populations qui vivent le
problème, des résolutions durables et exploitables. Les solutions
proposées pourront être extrapolables à d'autres
communautés qui vivent le problème et qui aimeraient bien s'en
servir. Rappelons que le thème choisi est en lien avec l'ODD 6 qui vise
à « garantir l'accès de tous à l'eau et à
l'assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau
».
Nous ambitionnons aussi à travers le choix de ce
thème, que notre recherche en général puisse servir
à d'autres chercheurs qui étudieront le même
problème ou un de ses aspects.
14
1.5.1.2. Justification pratique
Les résultats de la présente recherche devront
contribuer à l'appui au développement économique et social
du milieu. En optant pour ce thème, nous envisageons apporter notre
concours pour diminuer ou atténuer les difficultés d'accès
à l'eau et permettre ainsi aux populations, d'entrer dans un processus
d'amélioration de leurs conditions de vie. En effet, il est clair que
l'eau est indispensable à la vie, et son manque ou son absence pourrait
être très dangereuse pour une quelconque entité humaine. En
tant que futur spécialiste du développement local, il est pour
nous un devoir d'agir sur les problèmes de développement qui
minent nos communautés. Et donc, pour ne pas rendre continuel le
problème d'accès à l'eau constaté dans le milieu
d'étude, il est important de mener une recherche qui peut
s'avérer utile pour ceux qui vivent réellement le
problème. Il s'agit déjà d'une projection que nous nous
sommes fait dans notre vie professionnelle à venir. Dans la
démarche actuelle du développement local et participatif,
à vocation durable, dans laquelle il est important de responsabiliser
les populations dans toutes les étapes de prise de décision les
incombant, les solutions que nous envisageons apporter par cette recherche sont
celles que nous comptons recueillir des populations par une méthode
purement participative.
1.5.1.3. Justification subjective
En choisissant de traiter ce sujet, nous répondons
à un impératif personnel donné. Ayant vécu
longtemps dans des zones urbaines et semi-urbaines (Quartiers
Agoè-Nyvé et Togblékopé au Sud-Togo), les
problèmes qui touchent directement la vie de la communauté ont
souvent retenu notre attention, et, les dispositions à prendre pour les
identifier et mieux les résoudre, ont toujours été pour
nous, objet de pensées personnelles. Tel est le cas du manque d'eau que
nous traitons.
15
Aussi, durant notre stage médico-social effectué
à la Polyclinique de Tsévié, avions-nous eu l'occasion de
sillonner avec certaines autorités sanitaires, des zones où
l'accès à l'eau et aux structures d'assainissement est difficile.
Cette situation nous a particulièrement touché et suscité
en nous de nombreuses idées. Face à cela, l'engagement a
été pris pour que le problème puisse être
étudié à fond et débouché si possible sur
une ou des mesures le résolvant. C'est dans ce sens que nous avions
voulu, à travers une méthodologie axée sur la
recherche-action, mener la présente recherche pour répondre
à ce désir de traiter les problèmes communautaires tout en
se spécifiant à l'étude du cas de Tsévié.
1.5.2. Justification du choix du site
Le site de recherche que nous avons choisi n'est pas le
résultat d'une action fortuite. Le choix de la ville de
Tsévié se justifie méthodologiquement par le fait de
circonscrire l'objet d'étude dans une zone facilement maîtrisable
en vue de produire une connaissance scientifique capable de refléter
efficacement une réalité sociale.
En effet, la ville de Tsévié est une commune qui
depuis longtemps fait partie des localités où l'accès
à l'eau potable est difficile. Ayant effectué un stage en lieu,
les difficultés rencontrées personnellement ont été
celles liées à l'eau potable notamment. Les habitants de la
localité sont donc contraints à faire usage de cette eau
controversée ou à chercher d'autres moyens qui n'avantagent pas
toujours la santé humaine et ne cessent d'influer l'exercice des
activités humaines. Tsévié se trouve donc face à un
problème de développement à taille considérable, et
les conditions de vie se fragilisent. Dans cette optique, nous avons voulu
faire cette recherche pour comprendre à fond le phénomène
qui ne disparaît pas totalement dans le milieu et qui ne cesse d'impacter
négativement la vie économique et sociale de la population.
16
Titre 2 : Revue de littérature
Dans ce titre, il est question de faire une analyse
thématique, conceptuelle et critique des documentations abordées
pour mieux conduire la présente recherche. Ainsi, sont
développés dans cette rubrique, la revue thématique, la
revue conceptuelle et les enseignements tirés des deux revues.
2.1. Revue thématique
Etant donné que tout travail scientifique s'inspire de
travaux antérieurs, nous avons eu recours, pour le compte de la
présente recherche, à des écrits existants et ayant
porté leurs intérêts à des thèmes
donnés en rapport avec le sujet que nous traitons. Dans ce sous-titre,
ces thèmes liés au sujet de recherche sont exposés et
analysés.
2.1.1. Les notions complexes d'accès et
d'approvisionnement en eau potable.
Le terme accès renvoie à la notion de moyens, de
temps, bref de l'organisation qui mènera l'eau au consommateur.
L'expression «accès à l'eau» intègre plusieurs
paramètres tels que la distance au point d'eau, le temps consacré
à la collecte et le coût inhérent à l'achat de
l'eau.
Peter Gleick(1998), suppose qu'il faut une quantité de
50 litres par jour et par personne repartis de la façon suivante : 5
litres pour la boisson, 20 litres pour les usages sanitaires ; 15 litres pour
les usages de toilette et 10 litres pour la préparation des repas. Son
analyse est basée sur une répartition par besoin. Ainsi selon
lui, il faut accorder une plus importante quantité d'eau pour les usages
sanitaires. Il ne néglige pas cependant la quantité minimale de
l'eau de boisson qui selon lui, suffirait à hauteur de 5l/jour. L'auteur
ne donne pas par contre, une idée sur la distance à effectuer
pour qu'on parle d'accès à l'eau.
17
D'autres auteurs tels que Dos Santos4 (2006),
préfèrent l'utilisation du terme « accessibilité
» qui selon lui, inclut la distance et le poids monétaire de l'eau
dans le budget des ménages en impliquant la quantité d'eau
disponible et utilisée, et de la qualité des eaux
consommées.
De nos jours, la notion d'accès à l'eau est
définie en termes de distance et de quantité d'eau disponible par
jour et par personne. Le volume d'eau dont dispose une personne par jour
détermine en effet les besoins qu'elle peut couvrir en termes de
consommation et d'hygiène. Ainsi une personne qui consomme moins de 5
l/jour couvre difficilement ses besoins (consommation, pratiques
d'hygiène) et par ricochet est exposée à un risque
sanitaire très élevé. Par contre une personne qui dispose
d'une quantité minimum de 20 l/j peut couvrir ses besoins minimum de
base. Les quantités d'eau collectées et utilisées par les
ménages sont conditionnées principalement par
l'éloignement de l'approvisionnement en eau ou par le temps total
nécessaire à la collecte. Ces paramètres sont d'une
manière générale en correspondance avec les quatre niveaux
de service définis par l'OMS que sont l'absence d'accès,
l'accès de base, l'accès intermédiaire et l'accès
optimal.
Au Togo, l'accès à l'eau est défini pour
les ménages qui ont une source d'approvisionnement en eau à moins
de 30 minutes quel que soit le mode de transport utilisé. Cet indicateur
est calculé pour l'eau à usage domestique, l'eau de boisson et
l'eau potable. L'eau minérale, l'eau provenant du robinet, du forage et
de puits protégés ou équipés de pompe est
considérée comme eau potable. (QUIBB 2015).
4 Cité par Ousseini, 2010
18
En effet, dans les Directives de qualité pour l'eau
de boisson5(OMS,2017), le niveau "Absence d'accès"
signifie qu'une personne s'approvisionne à l'eau en faisant plus d'un
kilomètre de déplacement aller-retour et un temps de plus de 30
minutes pour un volume de 5litres par jour, le risque pour la santé
publique étant alors « très élevé
» (Remise en cause des pratiques d'hygiène et de la
consommation de base). "L'accès de base" signifie que la source
d'approvisionnement en eau se situe dans un rayon de 1km pour une durée
de déplacement aller-retour ne dépassant pas 30minutes avec
collection d'un volume de 20 litres approximativement , par personne et par
jour en moyenne et dans ce cas, le risque pour la santé publique
résultant d'une mauvaise hygiène est «
élevé » (Remise en cause de
l'hygiène ; le lavage du linge peut devoir s'effectuer à
distance). Quant à l'accès intermédiaire, il suppose que
la fourniture de l'eau est faite sur place par l'intermédiaire d'un
robinet au moins (niveau de service correspondant à un robinet à
l'extérieur de l'habitation) avec approximativement 50 litres par
personne et par jour environ en moyenne. Dans ce troisième cas, le
risque pour la santé publique résultant d'une mauvaise
hygiène est « faible » (l'hygiène ne
devrait pas être compromise, le lavage du linge peut probablement
s'effectuer sur place). Enfin, l'accès optimal veut dire que
l'approvisionnement est fait par l'intermédiaire de plusieurs robinets
à l'intérieur de l'habitation avec 100 à 200 litres par
personne et par jour en moyenne et on notera un risque «
très faible »pour la santé publique
résultant d'une mauvaise hygiène.
Ajoutons que les définitions de l'accès à
l'eau potable peuvent se spécifier en fonction du milieu de
résidence. Ainsi, l'acceptation la plus couramment utilisée est
celle définie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui
précise qu'un citadin a accès à l'eau potable s'il est
desservi par un réseau ou une pompe à
5 Directives de qualité pour l'eau de boisson :
4e éd. intégrant le premier additif, Genève : Organisation
mondiale de la Santé ; 2017
19
moins de 200 mètres de son habitation.
La définition diffère pour un ménage dans une zone rurale.
Dans ce cas, l'accès à l'eau signifie qu'un membre de la famille
ne passe pas un temps « disproportionné» à la collecte
de l'eau. Cette définition ne fait donc pas allusion à la «
potabilité » de l'eau ni au fait que le service fourni soit «
adapté» ou non (Hector Houeha, 2007).
Les approvisionnements en eau de boisson peuvent aller de
très grands réseaux urbains, desservant des dizaines de millions
d'habitants, à de petits réseaux communautaires, alimentant en
eau des populations très peu nombreuses. Dans la plupart des pays, ils
comprennent des sources collectives et des réseaux canalisés. Les
services d'approvisionnement en eau de boisson ont en charge l'assurance et le
contrôle de la qualité. Ils sont responsables principalement de la
préparation et de la mise en oeuvre des plans de gestion de la
sécurité sanitaire.
Dans bon nombre de cas, le fournisseur d'eau n'est pas
responsable de la gestion des captages dont il tire son approvisionnement. Le
rôle du fournisseur d'eau à l'égard des captages est de
participer aux activités interservices de gestion des ressources en eau,
de comprendre les risques pouvant être associés à des
activités et à des incidents potentiellement contaminants et
d'utiliser ces données pour évaluer les risques menaçant
l'approvisionnement en eau et mettre au point et appliquer une gestion
appropriée. Bien que les fournisseurs d'eau de boisson n'effectuent
parfois pas eux-mêmes les investigations relatives aux captages et les
évaluations des risques de pollution, il leur incombe d'identifier les
besoins en la matière et de lancer la collaboration multiservices, par
exemple avec les autorités sanitaires et les autorités de
protection de l'environnement.
En 2012, l'OMS a défini l'accès à l'eau
comme étant un indicateur représentant la part de la population
disposant d'un accès raisonnable à une quantité d'eau
potable. Les précisions semblent être beaucoup plus
conséquentes même si les valeurs numériques n'ont pas
été clairement exprimées. On peut citer par
20
rapport à cette explication, l'exemple du Togo en 2015
où l'accès à l'eau potable est limité à
61,8% de la population (QUIBB-2015).
L'enjeu de l'accès à l'eau est double : d'une
part, offrir à chaque individu une eau potable saine, et d'autre part,
réduire la pénibilité liée aux corvées
d'eau, qui sont principalement accomplies par les femmes et les enfants.
2.1.2. Les problèmes rencontrés par les
populations dans d'accès à l'eau potable
L'analyse de la documentation scientifique montre que les
questions relatives à l'accès à l'eau constituent une
préoccupation majeure au niveau international. Nous analysons ici les
travaux de recherche ayant porté sur les problèmes d'accès
à l'eau potable.
L'accès à l'eau potable dans le monde en
général et dans les pays en développement en particulier,
est confronté à d'énormes problèmes. Dans les pays
en voie de développement, l'accès à l'eau potable est
généralement faible, surtout dans les bidonvilles et milieu rural
(Nyongombe, 2012). Quel que soit le milieu de résidence, l'accès
à l'eau potable n'est pas encore universel dans le monde. Et, les
problèmes qui se posent sont de natures différentes et varient
d'une région à une autre.
Zipikinè Kossi Mensa6 en 2012, a fait
ressortir dans son étude les causes de la pénurie d'eau à
Anié(Togo). Il distingue les facteurs naturels des facteurs humains.
Parlant des facteurs naturels, il cite les difficultés liées
à la nature du substrat géologique et le régime
irrégulier de la rivière Anié. En facteurs
6 « Approvisionnement en eau potable et risque sanitaires
à Anié (Préfecture de l'Anié) »,
Mémoire pour l'obtention du diplôme de Maitrise ès-Lettres
et Sciences Humaines (Option Géographie Rurale et Aménagement)
21
humains, le manque de moyens financiers et la pollution des
points d'eau sont énumérés. Ce qui suppose que, outre la
présence des roches qui ne permet pas le creusage des puits, et
l'étiage remarquable de la rivière en saison sèche, les
problèmes rencontrés dans l'accès à l'eau potable
sont aussi le résultat des actions humaines lorsque les hommes polluent
les seules sources d'eau disponible dans le milieu.
En 2014, Rafiou Bah-Agba7, parlant des
problèmes rencontrés par la population béninoise en
adduction d'eau potable écrivait ceci : «points d'eau
éloignés des habitants, eau de qualité insalubre, ruptures
de services, pompes hors d'usages par manque d'entretien, tel est le quotidien
d' un grand nombre d'habitants des pays, surtout en voie de
développement, où les services publics de base sont fragiles,
défaillants, voire inexistants ». En se basant sur son
étude qui a porté sur la commune de Tchaourou au Bénin,
l'auteur montre qu'en matière de la gouvernance locale de
l'approvisionnement en eau potable, la population est confrontée aux
problèmes de faible taux de couverture d'infrastructures d' eau potable,
de la non affirmation de la maîtrise d'ouvrage communale, de la mauvaise
gestion des ouvrages d'eau potable et de la faible participation des citoyens
dans la gestion des ouvrages hydrauliques.
Prince Loïque Maba Ngouloubi dans sa thèse de
doctorat(2017) a fait remarquer les mêmes problèmes dans la
population congolaise en lorsqu'il a étudié 2012, les
problèmes d'accès à l'eau potable de la population de
l'arrondissement 4 Moungali à Brazzaville (République du
Congo). Il écrit :
« Bien que l'eau soit disponible en grande
quantité à travers tout le pays, les Congolais, comme les autres
habitants de l'Afrique rencontrent des difficultés
7 Gouvernance locale et approvisionnement en eau
potable dans les milieux ruraux au Bénin: Cas de la commune de
Tchaourou, Mémoire présenté dans le cadre du programme de
maîtrise en développement régional en vue de l'obtention du
grade de maître ès arts (2014).
22
d'accès à l'eau potable. Moins de la
moitié des Congolais ont accès à l'eau potable. Cet
accès varie largement entre les centres urbains et les zones rurales.
Ces zones, sont souvent desservies par des sources d'eau contaminées
(des sources non captées, des puits ouverts et des réservoirs de
collecte des eaux de pluies en mauvais état et rarement
désinfectés) ».
L'eau, estimée de "mauvaise" qualité, est
responsable des maladies hydriques. Son inaccessibilité dit-il, «
pour certains ménages, est due notamment à l'endommagement du
réseau, la vétusté des installations, les
dysfonctionnements et l'éloignement des sources d'approvisionnement en
eau potable ».
Cet aspect de l'inaccessibilité de l'eau potable a
été aussi soulevée en 2018 par Jade Tobbi, dans son
mémoire8 titré "Accès à l'eau potable et
impact sur la santé d'une communauté, l'éducation et la
ressource eau : analyse à partir d'un projet au Togo" qui
souligne par rapport au Togo que : « nous pouvons observer, certes, de
nombreux puits améliorés et des forages, mais dont la grande
majorité n'est plus fonctionnelle du fait d'un manque de structure de la
gestion de ces points d'eau, laissés aux habitants, sans appui
spécifique ».
D'après la politique nationale de l'eau,
« l'insuffisance des ouvrages d'approvisionnement en eau potable et
leur accès difficile sont les problèmes majeurs [...].
» que connaît la population togolaise.
Certains problèmes rencontrés par les
populations sont similaires et concernent la distance, la nature des
installations et la qualité de l'eau. Par ailleurs, parmi les
problèmes d'eau, Prince L. Maba Ngouloubi souligne que ceux liés
à la qualité de l'eau s'expliquent par le mauvais traitement de
l'eau par la structure émettrice, l'impuissance des pouvoirs publics, le
manque de volontarisme en matière d'amélioration des conditions
de vie des populations en milieu urbain, le
8 Mémoire présenté en vue de
l'obtention de la Licence professionnelle, « Chargé de projets en
solidarité internationale et développement durable», 6.p
23
manque de sensibilisation et d'intégration des
programmes «eau et santé». Aussi, les populations n'adoptant
pas de bonnes pratiques d'hygiène au bord des points d'eau, il est clair
que l'eau à laquelle elles s'approvisionnent tend à être
souillée. La nature potable de l'eau peut être également
remise en cause du moment où les réservoirs de stockage des eaux
ne sont pas bien entretenus. Egalement, si les gobelets et les
réservoirs de stockage de l'eau sont dans certains cas exposés
à la poussière et aux mouches, ils peuvent rendre l'eau de
boisson impropre. Certes, il y a accès à l'eau, mais une eau qui
ne sera plus potable. Cet autre problème de la potabilité de
l'eau a été aussi mis en évidence par Hector Houeha(2007)
qui estime que certaines pratiques adoptées par les populations en
matière d'hygiène, « ne sont pas de nature à
préserver une eau de boisson potable ». Pour Ousseni(2010), «
l'eau considérée comme potable à la sortie de la borne
fontaine est soumise aux différents risques de contamination que sont
les pratiques qu'adoptent les ménages lors de la collecte d'une part et
les moyens de collecte de l'eau d'autre part ».
Il en est de même pour la durée de stockage qui
peut aussi influer sur la qualité physico-chimique de l'eau. Plus une
eau est longtemps stockée, plus les risques de dégradation de sa
qualité sont élevés.
En étudiant "L'accès à l'eau potable
dans les quartiers périphériques de la ville de Ouagadougou : cas
des secteurs 23 et 24", Ousseini(2010) affirme, comme bon nombre d'auteurs
que les problèmes d'accès à l'eau potable se posent avec
acuité dans les pays en développement. D'après les
résultats de son enquête, il ressort que la contrainte principale
rencontrée par les habitants du secteur 23 de la ville de Ouagadougou
reste la coupure d'eau. C'est à dire que l'eau n'est pas continuellement
disponible pour les habitants de ce secteur. Quant aux habitants du secteur 24,
la distance du point d'approvisionnement demeure la principale
difficulté. Par ailleurs, le problème de la qualité de
l'eau et de « longue file
24
d'attente » ont été moins
relevés par les ménages concernés par son étude.
D'autres contraintes telles que les problèmes financiers sont aussi
relevés par les populations. Il s'agit de l'incapacité
financière à disposer d'un branchement privé ou à
solder la facture d'eau mensuelle. Pour appuyer ce résultat, il cite Dos
Santos qui soutient qu'en 2002, près d'un tiers des abonnées
particulières(Ouagadougou) ont vu leur eau coupée temporairement
ou définitivement par manque successif au paiement (Dos Santos, 2005).
En analysant de près, le niveau de vie ne permet pas à certains
ménages d'être régulièrement connecté au
réseau d'eau, et se trouve ainsi, contraints à faire usage des
eaux de qualité douteuse. Dos Santos, a bien fait de mentionner cette
réalité lorsqu'il affirme : « la faible proportion des
ménages raccordés au réseau met en évidence que la
difficulté d'accès ne résulte pas du manque
d'infrastructure dans certain quartier mais aussi le faible niveau de vie des
citadins ». En d'autres termes, en milieu urbain burkinabé, la
pauvreté a systématiquement entraîné pour certaines
personnes, un accès difficile à l'eau potable.
En tenant compte de ces réalités, d'autres
analyses pourraient être avancées. Selon l'OMS, les interruptions
de l'approvisionnement en eau de boisson, qu'elles soient dues à la
production intermittente des sources ou à des problèmes de
conception ou de construction du réseau, sont des déterminants
majeurs de l'accès à l'eau de boisson et de la qualité de
cette eau.
De même, selon l'OMS, l'accessibilité
économique de l'eau a une influence importante sur son utilisation et
sur le choix des sources d'eau. Les ménages disposant du plus faible
niveau d'accès à un approvisionnement en eau saine payent souvent
l'eau qu'ils reçoivent plus cher que ceux reliés à un
réseau d'eau canalisé. Le coût élevé de l'eau
peut forcer ces ménages à recourir à d'autres sources de
moindre qualité, présentant un plus grand risque pour la
santé. En
25
outre, ce coût élevé de l'eau peut
conduire à une baisse des volumes d'eau utilisés par les
ménages qui, à son tour, peut influer sur les pratiques en
matière d'hygiène et accroître le risque de transmission
des maladies.
Pour le secteur de l'eau au Togo, la politique nationale de
l'eau (2010-2025) révèle que les contraintes rencontrées
par le secteur sont institutionnelles, techniques, physiques, humaines,
socioculturelles, économiques et financières.
2.1.3. Les effets de l'accès difficile à
l'eau potable
Au Togo, l'insuffisance des ouvrages d'approvisionnement en
eau potable et leur accès difficile constituent problèmes majeurs
qui « influent négativement sur la santé, la
scolarisation des filles et la participation des femmes aux activités
génératrices de revenus » (Politique Nationale de
l'eau, 7p).
Les populations urbaines, sont souvent affectées par
ces conséquences de manque d'eau potable. D'après l'United
Nations Centre for Human Settlements :
« une grande partie des populations urbaines de la
région Afrique se trouvent dans des situations qui mettent en
péril leur santé et leur vie et sont dépourvues de points
de distribution d'eau potable adéquats ou d'hygiène publique, ce
qui a pour résultat un fardeau toujours plus pesant sur la santé
et sur la qualité de la vie et une productivité affectée
».
Doguido Goumpoukini(2004), dans « Problématique
d'approvisionnement en eau potable dans les quartiers
périphériques de Lomé », relève ces effets en
précisant que la pénurie d'eau potable nuit à la
santé humaine. Selon lui, non seulement les hommes mourront de soif en
cas de pénurie d'eau mais risquent aussi de tomber malades à
cause de l'eau qu'ils boivent ou qu'ils utilisent pour cuisiner. L'auteur
affirme que 80% des maladies et plus d'un tiers des décès sont
dus à l'eau contaminée.
Chaque année, plus de 842 000 personnes dans les pays
à revenu faible ou intermédiaire meurent à cause du manque
d'eau, d'assainissement et d'hygiène,
26
soit 58% du total des décès par diarrhée.
Les effets de l'accès difficile à l'eau potable sont très
frappants au niveau international. D'après le PNUD, les maladies
liées à l'eau, coûtent 443 millions de jours d'école
par an au niveau mondial (dont la part pour tous les enfants éthiopiens
de 7 ans représente une année scolaire), réduisant
irrémédiablement le potentiel d'apprentissage des jeunes
générations. Les pertes de productivité et les coûts
des maladies liées à l'eau souillée, s'évaluent
à 5% du PIB en Afrique subsaharienne, soit une somme plus importante que
celle perçue par la région, au titre d'aide internationale. On
voit clairement par ces chiffres, l'impact que ces difficultés
d'accès à l'eau potable ont sur l'éducation et
l'économie, pour ne citer que ces domaines.
Dans le document « Eau et santé,
éléments pour un manuel pédagogique pour les programmes
d'Hydraulique villageoise des pays en voie de développement »,
le ministère de la Coopération et du Développement
constate, selon Marie Claude (1989) et cité par Mensa(2012), que nombre
de maladies sont liées à l'eau de mauvaise qualité et que
sa consommation réduit la durée de vie de l'homme. Les maladies
liées à l'eau qu'il a citées sont les
gastro-entérites, les ankylostomiases, la bilharziose et la
fièvre typhoïde.
La publication portant sur « les conséquences
dramatiques d'un faible accès à l'eau potable » faite
sur le site
www.kezakeau.fr fait remarquer
quant à elle, les effets de l'accès difficile à l'eau
potable à des dimensions sanitaires et sociales, environnementales et
géopolitiques.
Le manque d'eau peut agir sur les domaines comme
l'éducation, l'économie, la santé, le logement, etc.,
d'après l'article « les conséquences du manque d'eau
» publié sur
www.solidarites.org/fr/eau-potable.
Au niveau éducationnel, les enfants doivent chercher l'eau au lieu
d'aller à l'école. Les écoles sans infrastructures d'Eau,
d'Hygiène et d'Assainissement(EHA) deviennent des
27
endroits à haut risque d'infection. Celles sans
dispositifs de gestion de l'hygiène menstruelle empêchent la
scolarisation des jeunes filles tous les mois dans certaines régions.
Les effets liés aux difficultés d'accès
à l'eau potable sont appréhendés par Lassere(2002) qui
affirme :
« dans une région frappée par une
rareté croissante, les conditions sanitaires se dégradent; la
production alimentaire stagne, voire diminue, et la population s'appauvrit.
Cette paupérisation déracinerait les populations rurales et les
conduirait à émigrer vers les villes où les pouvoirs
publics ne parviendraient pas, faute de moyens financiers, à assurer la
construction des infrastructures de base, dont les aqueducs municipaux,
renforçant ainsi le cercle infernal de la pauvreté.
».
Les maladies sont l'une des conséquences fortes des
difficultés d'accès à l'eau : sans eau les êtres
humains ne peuvent survivre plus de trois jours. N'ayant pas accès
à une eau potable, de nombreuses personnes sont donc contraintes de se
contenter d'une eau polluée, sale ou infectée. Or d'après
l'OMS9, « cela est un risque sanitaire majeur pour les
enfants en bas âge qui sont les plus sensibles à la qualité
de l'eau qu'ils consomment ». La discrimination en est aussi une
conséquence. Pour les groupes marginalisés, femmes, enfants,
réfugiés, peuples autochtones, personnes handicapées et
beaucoup d'autres ; l'accès à l'eau est globalement encore plus
compliqué, car « souvent négligés, ces groupes
font parfois l'objet de discrimination quand ils tentent d'accéder
à l'eau potable dont ils ont besoin et de la gérer
».
2.1.4. L'eau, une denrée à perception
évolutive.
La perception de la valeur de l'eau a progressivement
évolué au cours des deux dernières décennies. Lors
de la première conférence internationale sur l'eau, qui se
déroulait à Mar dei Plata en Argentine en 1977, l'eau fut
définie comme
9OMS, 22 mars
2019
28
« bien commun », un bien donc auquel chacun
devait pouvoir accéder pour ses besoins primordiaux. Mais à cette
conception idéale et proprement publique de l'eau s'est progressivement
substituée, au fur et à mesure de sa raréfaction, une
vision beaucoup plus marchande : en 1992 à la conférence de
Dublin, l'eau fut cette fois clairement déclarée « bien
économique ».
Par la suite, lors du premier Forum mondial de l'eau, en mars
1997 à Marrakech (Maroc), les experts exprimèrent leur crainte
que l'eau ne devienne, comme le pétrole, une denrée monnayable et
chère à courte échéance, et l'enjeu de nouvelles
guerres. Quant aux deux grands Sommets mondiaux de la Terre (juin 1992 à
Rio et juin 1997 à New York), ils n'ont rien apporté : peu
présente au cours du premier, l'eau fut promue « question
prioritaire » lors du second, sans cependant faire l'objet d'aucune
décision.
Aujourd'hui, le constat est unanime parmi les experts qui
diagnostiquent une crise grave si les gouvernements n'améliorent pas
leur gestion des ressources en eau. Sur les remèdes pour enrayer cette
crise, en revanche, les avis divergent. C'est ce qui est clairement apparu au
cours du deuxième Forum mondial de l'eau, qui se tenait en mars 2000
à La Haye (Pays-Bas).
Entre les 4 500 représentants d'une centaine de pays,
la discussion a en effet essentiellement porté sur la question de la
privatisation de l'eau. Tandis que la Commission mondiale de l'eau, une
émanation du Conseil mondial de l'eau, plaidait pour une large
privatisation de ce secteur à l'échelle mondiale, de nombreuses
Organisations non gouvernementales (ONG) condamnaient cette vision «
technico-économique et marchande » et prônaient
l'accès à l'eau comme un « droit fondamental de l'homme
», gratuit ou tarifé à prix coûtant.
À l'issue de ce Forum, dans une déclaration
commune, les divers ministres de l'environnement ou des ressources hydriques se
sont finalement contentés de
29
qualifier l'eau d'élément « indispensable
à la vie et à la santé des hommes et des
écosystèmes et une condition fondamentale au développement
des pays ».
2.2. Revue conceptuelle
Il s'agit ici des concepts clés de notre sujet de
recherche et qui imposent une clarification pour la compréhension du
présent document.
2.2.1. Eau
-L'eau est un liquide incolore,
inodore, transparent et limpide, lorsqu'elle est pure, on dit qu'elle est
source de vie, vu l'importance qu'elle occupe à l'instar des autres
éléments indispensables à l'alimentation et aux besoins
physiologiques de l'homme (Bokogyoni, 2013).
-Une eau est dite potable, quand sa
consommation par l'homme est sans danger. L'eau potable doit être
exemptée de contaminations microbiologiques, et son niveau de
contaminants chimiques ne doit pas être dommageable pour la santé.
Selon l'OMS, une eau potable est une eau que l'homme peut consommer tout le
long de la vie sans risque pour la santé. Cette eau en effet, doit
être agréable à boire et ne doit renfermer en
quantité une substance chimique limitée. Il s'agit de substances
chimiques, ni de germes nocifs pour la santé. Elle ne doit contenir
certaines substances chimiques qu'en quantité limitée. Il s'agit
de substances chimiques indésirables ou toxiques telles que les
métaux lourds ou encore les hydrocarbures et les pesticides (Bokogyoni,
2013).
On peut dire aussi que l'eau potable est une eau douce propre
à la consommation humaine qui peut être utilisée sans
restriction pour boire ou préparer la nourriture. L'eau potable est une
ressource naturelle primaire à la consommation; la potabilité
permet la survie des êtres vivants et les activités humaines
fondamentales car l'eau subit un traitement qui élimine les agents
pathogènes.
30
Une eau potable est une eau douce chimiquement et
biologiquement saine, conforme pour un usage lié à la
consommation humaine pour éviter toute maladie. Les normes
appliquées à une telle eau ne devraient pas être
inférieures à celles proposées dans la dernière
édition de "Normes internationales pour l'eau potable" publiée
par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ainsi pour qu'une eau
soit qualifiée de potable d'après Ousseini (2010), elle doit
satisfaire à des normes relatives aux paramètres organoleptiques
(couleur, turbidité, odeur, saveur), physico-chimiques
(température, pH, etc.), microbiologiques (coliformes fécaux et
totaux, streptocoques fécaux, etc.) et à des substances
indésirables et toxiques (nitrates, nitrites, arsenic, plomb,
hydrocarbures, etc.).
L'eau du robinet est très utilisée par les
ménages car son niveau de potabilité est élevé. De
l'eau douce est une eau potable après filtration et assainissement.
L'eau potable est une eau non salée, une eau douce suffisamment
sûre et saine pour être consommée par les humains ou
utilisée avec un faible risque de préjudice immédiat ou
à long terme. A cet effet, des procédés de purification
améliorent la potabilité de l'eau pour la rendre consommable sans
risque sanitaire.
La potabilité d'un aliment, ou surtout d'une eau comme
l'eau potable, peut intervenir après un processus de potabilisation. La
potabilité des eaux, typiquement une eau de source ou l'eau du robinet,
est encadrée et définie par des normes variables selon les pays
ou les continents, mais dont le critère commun concerne la santé
publique. Concernant l'eau potable, elle fait souvent appel à l'eau
osmosée pour rendre l'eau valable et sans risque
bactériologique.
2.2.2. La santé
Selon l'OMS(2005), la santé est un état de
complet bien- être physique, mental et social, et ne consiste pas
seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. La santé est
peut être comprise sous l'angle d'un bon état de l'organisme,
incluant le moral ou la raison.
31
2.2.3. L'hygiène
Pour l'OMS, l'hygiène désigne l'ensemble des
règles et méthodes ou procédés qui permettent de
conserver et de favoriser la santé de l'homme et son adaptation au
milieu ambiant. La notion d'hygiène est définie comme l'ensemble
des mesures de protection de la santé. Elle est aussi un ensemble de
pratiques et de règles qui améliorent les conditions de vie et
préviennent l'apparition des maladies (Soulé, 1996).
C'est également un ensemble de principes et de
méthodes destinés à préserver, améliorer la
santé ; moyens curatifs mis à part. C'est également un
ensemble de mesures de salubrité qui ont pour objet de créer les
conditions d'environnement les plus favorables à la santé. Il
s'agit des mesures contre les nuisances (corporelles ou autres) et qui par
suite, jouent un rôle important dans la prévention des maladies
2.2.4. Assainissement
Selon l'OMS (1995), on entend par assainissement, l'ensemble
des travaux que doivent effectuer, en se conformant aux règles
d'hygiène, les particuliers, les collectivités et les pouvoirs
publics pour faire disparaître dans les agglomérations toutes
causes d'insalubrités. Selon le rapport de la première
réunion tenue en 1950 du comité des experts de l'environnement,
l'assainissement implique le contrôle de l'approvisionnement public en
eau, de l'évacuation des excréta et des eaux usées, de
l'élimination des déchets et des vecteurs de maladies, des
conditions de logement, des aliments et leur manipulation, des conditions
atmosphériques et des conditions de sécurité sur le lieu
de travail ( Franceys al 1995).
Pour Duncan (1994), l'assainissement est un processus par
lequel des personnes peuvent vivre dans un environnement plus sain ; pour cela,
des moyens
32
physiques, institutionnels et sociaux sont mis en oeuvre dans
différents domaines tels l'évacuation des eaux usées et de
ruissellement, l'évacuation des déchets solides,
l'évacuation des excrétas et le traitement de tous ces
éléments. De manière générale
l'assainissement comprend l'évacuation et le traitement des eaux et des
solides usagers. Ces matières incluent les eaux de pluies, de drainage,
de lavage, les eaux usées et /ou provenant de toilettes, les
excréments, et les déchets solides ; ces derniers ont
différentes origines (domestique, agricole, industrielle,
médicale ...).
2.2.5. Le droit de l'humain à l'eau
Selon l'ONU, « le droit de l'humain à l'eau,
signifie que chacun, sans discrimination, a le droit à un
approvisionnement suffisant, physiquement accessible et à un coût
abordable, d'une eau potable et de qualité acceptable pour les usages
personnels et domestiques, qu'il s'agisse de boisson, d'assainissement
individuel, de lavage de linge, de préparation des aliments ou
d'hygiène personnelle et domestique »
2.2.6. Ménages
Le ménage est "un ensemble de personnes
apparentées ou non, partageant les mêmes repas, reconnaissant
l'autorité d'un même individu appelé « Chef de
Ménage » et dont les ressources ou les dépenses sont
généralement communes". Elles habitent le plus souvent sous le
même toit, dans la même cour ou la même concession. (QUIBB
2015)
Autrement dit, un ménage est un ensemble des personnes
vivant dans un même logement et n'ayant pas forcément des liens de
parenté. C'est aussi un individu ou groupe d'individus vivant ensemble
considérés en tant qu'unité socio-économique. Il
peut s'agir par exemple d'un couple, d'une famille, ou encore d'une seule
personne.
33
2.2.7. Ville
Les définitions accordées à la notion de
ville ou à l'espace urbain varie d'un auteur à un autre, et
aucune n'a réussi à faire l'unanimité. Yves Grafmayer et
Jean-Yves Authier donnent une définition sociologique10 de la
ville en ces termes : « la ville est à la fois territoire et
population, cadre matériel et unité de vie collective,
configuration d'objets physique et noeud de relation entre sujets sociaux
». La communauté urbaine est aussi un regroupement de
populations et d'activités durablement stabilisés sur un
territoire restreint.
2.2.8. Ouvrages d'eau
L'ouvrage d'adduction d'eau est un dispositif techniquement ou
technologiquement réalisé en vue de faciliter l'accès
à une eau potable. Souvent, il se présente sous la forme de
forage, de borne-fontaine dans les milieux ruraux et périurbains. Cet
ouvrage est supposé remplir des conditions qui garantissent une eau
potable si de bonnes pratiques socia1cs ou mesures d'hygiène sont
adoptées (Centre Régional pour l'Eau potable et l'Assainissement
à faible coût "CREPA", 2004).
2.3. Enseignements tirés
Les deux revues précédemment
présentées ont permis de tirer plus ou moins de leçons sur
divers plans et ont aidé à saisir pertinemment le sujet de
recherche. Les enseignements que nous avons tirés des revues
thématique et conceptuelle se situent au plan théorique,
méthodologique et pratique.
2.3.1. Enseignements théoriques
D'une manière générale, les ouvrages
abordés ont permis de mieux se renseigner de façon précise
et claire sur les difficultés ou problèmes d'accès
à l'eau potable
10 Yves Grafmeyer et Jean-Yves Authier, Sociologie
urbaine, Arman Colin, Coll. « 128 », 2008
34
d'une part et d'avoir des idées sur les
conséquences ou effets que ceux-ci peuvent engendrer. La documentation a
permis de savoir que plusieurs variables entrent dans la définition de
l'accès à l'eau potable. Ne pas avoir facilement accès
à l'eau potable suppose qu'en effet, l'on est exposé à une
quantité restreinte d'eau, à une mauvaise qualité de
l'eau, à des sources d'approvisionnements situées à une
distance éloignée et évidemment pendant une durée
de temps assez grande. Ainsi à travers les différentes
littératures, nous avons pu analyser l'état de la
disponibilité quantitative de l'eau, l'accessibilité
financière et spatiale (ou géographique), la qualité des
eaux utilisées dans des ménages d'autres milieux et les
confronter avec les réalités de notre site de recherche. Les
perspectives de l'évolution démographique rapportées au
potentiel en eau et aux besoins socio-économiques des populations, qui
doivent être pris en compte par les décideurs, sont aussi des
connaissances que nous avons acquises dans notre exploration
littéraire.
Les conséquences engendrées par les
difficultés d'accès à l'eau potable ont été
les enseignements théoriques primordiaux que nous avons appris, vu que
c'est sur elles que porte la recherche. Les auteurs lus font l'unanimité
sur l'une des conséquences ou effets de ces difficultés
d'accès à l'eau potable : il s'agit de la dégradation de
la santé. Il est à retenir qu'un accès difficile à
une eau, qu'elle soit de qualité acceptable ou non, influe
négativement sur la santé. Mais au-delà de la
santé, d'autres effets ont été connus et se
révèlent sur divers plans. En tant qu'enseignement, ceci servira
de repère dans les résultats de cette recherche.
Une autre connaissance acquise, qui s'inscrit dans les
préoccupations actuelles, est celle tournée vers l'eau en tant
que ressource naturelle. Cette ressource naturelle reste aujourd'hui l'un des
éléments incontournables dans les processus de
développement durable, car d'ailleurs une grande partie des
activités humaines reposent sur l'exploitation de cette ressource. De ce
fait, sa fourniture
35
et sa gestion doivent capter l'attention de bon nombre de
personnes afin d'éviter ses effets néfastes.
2.3.2. Enseignements méthodologiques.
Il s'agit ici des compétences méthodologiques
que les lectures nous ont procurées. La revue de littérature nous
a servi de guide pour une amélioration de l'organisation des
tâches de recherche et de collecte de données sur le site choisi,
ainsi qu'à une préparation des activités de
réflexion et d'analyse des informations de terrain. En effet, les
sources documentaires utilisées ont conduit à mieux cerner les
techniques de formulation de questions, des hypothèses et des objectifs,
utilisés par les auteurs. Tout ceci a aidé à mieux
concevoir les variables et indicateurs, ainsi que d'autres
éléments de la problématique, et de façon globale,
à se construire une méthodologie propre à nous. Grace
à ces sources, les outils de collecte ont été
complétés par des informations qui nous seront renseignées
par les enquêtés.
2.3.3. Enseignements pratiques
De façon pratique, les solutions proposées pour
l'amélioration des conditions d'accès à l'eau potable
figurant dans les documents consultés sont des premières pistes
de solutions qui permettront d'édifier des actions concrètes pour
la résolution du problème étudié. Que ce soit dans
l'approvisionnement, dans le transport, dans le stockage ou dans la
consommation de l'eau, des tâches pratiques ont été
découvertes et restent importantes et, servent d'intérêt
pratique pour l'action, car nous en ferons usage dans la démarche
participative de recherche de solutions. Ainsi, la recherche documentaire nous
a servi de base pour mieux orienter les actions efficaces et durables que nous
éveillerons auprès de la population cible.
CHAPITRE 2 : CADRE PRATIQUE
Titre 1 : Site de recherche
Figure 2 : Carte du Togo, DRPDAT RM, juillet
2016
Figure 1 : Carte de l'Afrique,
DRPDAT- RM, Juillet 2016
Figure 3 : Carte de la Préfecture du Zio,
DGSCN
36
Figure 4 : Carte de la ville de Tsévié,
source INSEED-RM
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37
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38
1.1. Présentation du site 1.1.1. Situation
géographique
La ville de Tsévié est située dans la
partie méridionale du Togo. Localisée entre 6°23 et
6°27 de latitude Nord et 1°11 et 1°14 degré de longitude
Est. Tsévié est l'une des cinq Communes de plein exercice de la
Région Maritime. Elle occupe une superficie d'environ 25 km2
et est située à environ 35 km de la côte et de Lomé,
la capitale du Togo. Chef-lieu de la Préfecture du Zio et de la
Région Maritime, la Commune de Tsévié est au carrefour de
plusieurs axes routiers dont la Nationale N°1 (route internationale
Lomé-Burkina Faso), la nationale no4 (route
Tsévié-Tabligbo), la route
Tsévié-Kévé-Djolo-Ghana, la route
Tsévié-Dalavé et la route
Tsévié-Gapé-Centre.
Huit (08) cantons entourent cette ville. Il s'agit des Cantons
de Davié-Assome et Dalavé au Sud, du canton de Gbatopé
à l'est, du canton d'Agbelouvé au Nord et des cantons de Wli, de
Bolou Kpéta, de Gblainvié et de Gapé-Centre à
l'Ouest.
1.1.2. Géologie et relief ?
Géologie
La Commune de Tsévié s'étend sur le
bassin sédimentaire côtier du sud Togo. Elle présente au
sommet une série de couches sablo-argileuses d'origine continentale. La
commune se trouve sur le biseau sec du bassin, ce qui rend difficile
l'installation des forages d'exploitation en eau du fait de la grande
profondeur des nappes phréatiques. Ce bassin offre des matériaux
de construction comme le sable et des graviers alluvionnaires.
? Relief
La ville se développe sur un bas plateau continental
d'altitudes variant entre 10 et 15 m et légèrement incliné
vers le Sud donnant ainsi son nom audit plateau :
39
le plateau de Tsévié, situé entre les
cours d'eau Zio à l'Ouest et Lili à l'Est. Cette topographie, peu
contrastée, est généralement favorable aux
aménagements. Néanmoins, les faibles dénivellations ne
facilitent pas l'écoulement des eaux de ruissellement exposant les
riverains à de récurrentes inondations.
1.1.3. Sols et climat ? Sols
Ils sont de type ferralitique oxydé et de couleur
rougeâtre : c'est la terre de barre. De nature sableuse à
sablo-argileuse en surface devenant argilo-sableuse en profondeur. Structure
particulaire en surface à massive en profondeur, ces sols sont plus ou
moins riches en concrétions ferrugineuses. Ce sont des sols propices aux
cultures vivrières (maïs, manioc), aux plantations (palmeraie,
teckeraie, etc.). Malheureusement, ils sont soumis à la surexploitation,
au déboisement, à la suppression de la jachère, etc.
? Climat
Comme toute la partie méridionale du Togo, la ville de
Tsévié est caractérisée par un climat tropical
guinéen à quatre saisons. Ce climat est soumis à une
particularité connue sous le nom d'anomalie climatique du Sud Togo. Le
régime pluviométrique est marqué par deux saisons de
pluies favorables à deux campagnes agricoles : une grande saison de
pluies (mars à juin) et une petite saison de pluies (septembre à
novembre). Ces deux saisons de pluies sont entrecoupées par une grande
saison sèche (novembre à février) et une petite saison
sèche (juillet à août).
Les moyennes annuelles de pluies varient entre 1000mm et 1200
mm d'eau par an. Le mois de juin est le mois le plus pluvieux de
l'année. Cette pluviométrie est marquée par des anomalies
caractérisées par une inégale répartition des
40
pluies dans le temps et dans l'espace et par un début
tardif ou précoce de la saison pluvieuse.
Ces anomalies pluviométriques sont si marquées
au point de compromettre sérieusement les rendements agricoles car il
est souvent difficile de déterminer avec précision la
période favorable pour les semis. De plus, la mauvaise
répartition des pluies dans le temps occasionne des inondations à
cause de fortes averses qui peuvent se concentrer sur une courte
durée.
La température moyenne annuelle est de 27,6°c. Les
périodes de basses températures dans la région sont les
mois de décembre-janvier (harmattan) et juillet-août (mousson).
Les périodes les plus chaudes couvrent les mois de février-mars.
On note une tendance générale à la hausse de la
température ces dernières années.
Les principaux vents qui soufflent sont le harmattan et la
mousson. Le harmattan est un vent frais et sec qui souffle du Nord-Est au
Sud-Ouest de Décembre à Février tandis que la mousson,
vent humide, souffle du Sud-Ouest vers le Nord-Est de juillet à
août.
Des vents violents accompagnés d'averses annoncent le
recul du Front Inter-Tropical (FIT) et le début de la saison pluvieuse.
Les dégâts causés sur les infrastructures et les
habitations par ces vents sont d'autant plus importants surtout avec le manque
dans la région de végétation dense pouvant jouer le
rôle de brise-vent.
1.1.4. Ressources en eau
Les ressources en eau sont reparties entre les eaux de surface
et les eaux souterraines. La ville de Tsévié n'est drainée
par aucun cours d'eau. Néanmoins, deux sous-bassins partagent ces
principales eaux. Il s'agit du sous-bassin du
41
Haho et de celui du Zio drainés respectivement par les
cours d'eau Haho, Zio et leurs affluents.
Le Haho, long de 140 km prend sa source à
Méliendoto avec des affluents tels que le Lili et le Yoto. Il draine le
centre de la région. Long de 175 km, le Zio prend sa source entre Sodo
et Elé au Mont Tibadia et draine l'ouest de la région avec un
bassin versant de 2800 km2. Ces deux cours d'eau se jettent dans le Lac
Togo.
Des activités agricoles et d'extraction de sable et de
gravier sont menées le long des cours d'eau. La pression
démographique a conduit à la destruction du couvert
végétal de leurs rives (forêt-galerie).
En dehors de ces cours d'eau, le plateau de
Tsévié dispose des nappes phréatiques qui font l'objet
d'exploitation industrielle sous forme d'eau minérale. C'est aussi une
de ces nappes phréatiques qui alimente la préfecture du Zio et
une partie de Lomé en eau potable. Les eaux souterraines appartiennent
aux nappes du bassin sédimentaire côtier.
1.1.5. Végétation et faune
Le couvert végétal le plus répandu est de
type tropical fortement dégradé à cause de la pression
démographique. On y rencontre de la savane arbustive. La faune est
relativement rare.
1.2. Populations et cultures
La population de la commune de Tsévié est
estimée à 54 474 habitants (INSEED_RGPH4, 2010). La population
masculine est élevée à 25 637 et celle féminine
à 28 837. Le nombre des ménages est de 14 453 (avec 14.433 de
ménages ordinaires et 20 ménages collectifs). Les maisons
ordinaires à plusieurs logements sont les plus nombreuses soit 71,7% des
maisons de la commune,
42
47,1% de chefs ménage sont des locataires, 4,6%
seulement des ménages ont l'eau de robinet à la maison,
plus de 40% des ménages n'ont pas d'électricité à
domicile. Moins de 30% des ménages évacuent les ordures
ménagères sur des dépotoirs reconnus ou à travers
des structures de collectes. 6,7% des ménages font leur besoins dans la
nature et la plupart de ces ménages évacuent les eaux
usées dans les rues, dans les cours de maisons ou dans la nature. Ces
données révèlent les problèmes de logement et
d'insalubrité auxquels fait face la ville
D'une manière générale, sur le plan du
peuplement, la ville de Tsévié se caractérise par les
grands groupes ethniques reconnus comme autochtones dans la Région
Maritime. Il s'agit des Ewé, des Mina, des Guins, des Ouatchi et des
Adja, etc. A ce groupe, s'ajoutent presque tous les groupes ethniques des
autres régions et des autres pays. Les allogènes sont
constitués essentiellement des agriculteurs, des commerçants et
des fonctionnaires ou des gens en quête du mieux-être dont certains
ont pu s'établir définitivement. Parmi ceux-ci, on peut citer les
Tem, Kabyè, Moba, Tchokossi, Losso, Bassar, Fon, Ana, Agnanga, Gourma,
Yorouba, Zerma, Haoussa, etc.
Parlant des principales caractéristiques de l'habitat,
le PDC (2015-2019) mentionne que le milieu urbain de Tsévié est
caractérisé par un habitat groupé et très
concentré du centre-ville vers les zones périphériques. La
ville est marquée par une cohabitation du fait urbain avec des
réalités vivantes typiques des zones rurales. Le cadre de
développement de la ville n'est souvent pas bien respecté. Des
occupations et des constructions anarchiques sont notées un peu partout
dans la ville. Il est à signaler ici que, l'importance du permis de
construire et du permis d'habiter est presque méconnue par la
population. Le noyau ancien du coeur de la ville constitué des quartiers
comme : Kpali, Agbalipe, Kpatefi, Wagba, Tsiapé, Weme, Hetsiavi, Didome,
Assiama, N'Danyi, Adiakpo,
etc. se distinguent par la
vétusté des bâtiments et parfois par le manque ou
l'étroitesse
43
des voies d'accès. Par contre, les quartiers moins
anciens sont plus aérés avec des constructions semi-modernes
parsemées de résidences modernes, c'est le cas des quartiers
comme : Daviémondji (Démé, Atitoé,)
Dalavémodji (Apégnigbé), Boloumondji (Bléve),
Mivakpo (CEG Ville I), N'Tifafa (Ville II), Djidjolé, Centrale, etc.
1.3. Histoire du peuplement
La version officielle connue de tout citoyen commun situe la
création de Tsévié au 18ème
siècle par les Ewé venus de Notsè, fuyant les
sévices du roi AGOKOLI, jugé "sanguinaire" par ses sujets qu'il
aurait enfermés dans une cité fortifiée par une muraille
dénommée `'AGBOGBOME».
Ayant réussi à s'évader de la muraille,
ce peuple observe une première escale à Gamé au Nord de
Tsévié d'où certains se seraient dirigés vers
l'ouest et d'autres vers le sud. Le groupe du sud conduit par SRI et son oncle
maternel WENYA quittant Gamé se seraient arrêtés en un
1er lieu pour se reposer. Ce lieu sera appelé plus tard
»AGBALIPE», un village devenu un quartier de Tsévié (ce
qui veut dire littéralement « l'endroit où on a
enraciné les bagages de voyage »). Arrivé sur le lieu
qui donne aujourd'hui le nom `'TSEVIE» à la ville, les Ewé
ont semé du haricot. Une partie de la délégation est
resté sur les lieux. Les autres membres de la délégation
conduite par Togbui WENYA ont continué le voyage sur le Ghana. Depuis le
Ghana, Togbui WENYA qui conduisait la délégation a envoyé
un émissaire en la personne de son neveu SRI vers le vieux KPA pour
s'enquérir de ses nouvelles et lui demander de les rejoindre. La
première fois, il a répondu qu'il a semé du haricot qui
arrive à la floraison et il attend qu'il produise un peu : « AYIA
NE TSE VIE ». D'où l'origine du nom Tsévié
donné à l'ensemble de ces agglomérations dans le temps.
Le milieu cantonal de Tsévié est devenu une
commune de plein exercice depuis le 04 Février 1960.
44
1.4. Organisation économique
La vie économique de la commune de Tsévié
est marquée par la coexistence des trois secteurs d'activités.
Cependant, il est fort remarquable que la majorité des habitants de
Tsévié s'adonnent au commerce et au travail de la terre. Les
principales cultures sont le maïs, le haricot, l'igname, le manioc. Les
palmiers et quelques fruitiers sont en abondance aussi dans le milieu. Les
éleveurs de la commune de Tsévié consacrent
essentiellement leur énergie à l'élevage des bovins, des
caprins, des ovins, des porcins, des poulets de chair et des pondeuses. Le
monde artisanal de la commune est animé par plusieurs corps de
métiers (ce qui justifie la présence de la Chambre
Régionale des Métiers dans cette commune) à savoir la
menuiserie, la couture, la coiffure, la mécanique et bien d'autres et
constitue le deuxième pourvoyeur d'emplois dans la commune après
l'agriculture. On compte aussi des fonctionnaires d'Etat et des agents de
services privés dans la ville.
Des unités d'industrie locale sont aussi
présentes dans la ville et sont spécialisées dans la
fabrication du savon local et de l'huile de palme.
La ville dispose d'un grand marché moderne qui
véhicule les denrées alimentaires, les vêtements et autres
produits manufacturés. Ce marché constitue un vrai poumon
économique pour la ville et un grand carrefour des échanges
commerciaux, de par sa proximité de Lomé, la capitale togolaise,
des autres localités et des préfectures voisines. Il permet ainsi
l'amélioration des conditions de vie des ménages.
On y rencontre aussi des institutions financières
telles les banques et les micro-finances. Au titre des banques, on peut citer
Ecobank, Orabank, la Banque Togolaise pour le Commerce et l'Industrie (BTCI),
l'Union Togolaise des Banques (UTB). Les micro-finances présentes dans
la commune sont autres la Faîtière des Unités
Coopératives d'Epargne de Crédit du Togo (FUCEC Togo),
45
Mutuelle Akwaba, la Coopérative d'Epargne et de
Crédit des Assemblés de Dieu (COOPEC AD), la
Faîtière des Entités des Caisses d'Epargne de Crédit
des Associations Villageoises (FECECAV).
1.5. Organisation socio-politique et pouvoirs locaux
Dans la commune de Tsévié, on trouve un chef
canton et des chefs de quartier qui coiffent tous les quartiers composant la
ville. Ces chefs sont assistés par des notables. Dans les quartiers, on
rencontre des CDQ (Comités de Développement du Quartier) qui ont
pour mission de faire la promotion du développement local. On compte au
total près de 28 quartiers dans la ville, donc 28 CDQ. Ceux-ci se sont
regroupés dans une faitière appelée « Comité
de Développement de la Ville de Tsévié (CDVT) ».
Les chefs (de quartiers et celui du canton) sont localement
appelés « Togbui ». L'actuel chef canton
(appelé encore chef de la ville) est Togbui Komlan Agbessi PASSAH
FOLLY VIII.
On distingue aussi des « Dzumegan » et «
Kumegan » qui sont des pouvoirs locaux dans le milieu. Leur influence dans
les quartiers agit souvent sur certaines prises de décisions.
La vie politique de la localité est animée par
différents partis politiques. Les populations restent mobilisées
et ont un intérêt pour la politique surtout en période
électorale. De nos jours, les partis politiques comme UNIR (Union pour
la République), UFC (Union des Forces pour le Changement), ANC (Alliance
Nationale pour le Changement), PNP (Parti National Panafricain) CAR
(Comité d'Action pour le Renouveau) et le CRAD (Cercle de
Réflexion d'Action pour le Développement) sont les plus visibles
et disposent chacun de leur siège dans le milieu.
46
Sur le plan administratif on note la présence des
services déconcentrés de l'Etat notamment les directions
régionales et préfectorales (santé, actions sociales,
environnement, agriculture, éducation à différents
niveaux, hygiène et assainissement...) et des inspections de
l'enseignement, des sports et loisirs. La commune de Tsévié
étant chef-lieu de la région maritime, elle renferme presque tous
les services déconcentrés de la région.
La commune de Tsévié à l'instar de toutes
les collectivités locales au Togo, n'exerce pas encore toutes ses
compétences faute de transfert effectif. Elle dispose bien d'une
mairie.
La gestion administrative de cette mairie est assumée
par le président de la délégation spéciale, son
adjoint, le secrétaire général et cinq (5) services
techniques. La plus haute instance décisionnelle de la mairie est le
conseil municipal. Selon le schéma organisationnel actuel de la mairie,
mis à part le Conseil Municipal, le Président de la
Délégation Spéciale, son Adjoint, le Secrétariat
Particulier du Maire, le Secrétariat Général et le pool
dactylographie, les activités opérationnelles sont
organisées en cinq services à savoir : le service topographie ;
la voirie (agents temporaires, gardiens, etc.) ; la comptabilité
(gère également les chauffeurs) ; la cellule de communication et
l'état civil. Ce dispositif est organisé par le
Secrétariat Général sous la direction du Président
de la Délégation Spéciale qui joue le rôle de
l'Exécutif en collaboration avec les autres conseillers municipaux. Ces
services sont sous la coordination directe du Secrétaire
Général (SG) et l'ensemble est dirigé par le
président de la délégation spéciale et son
adjoint.
Le milieu cantonal de Tsévié étant devenu
une commune de plein exercice depuis le 04 Février 1960, il compte
à ce jour 28 quartiers. En effet, le 13 Février 1952, la Mairie
de Tsévié était une commune mixte sous la gouvernance de
l'administrateur des colonies, cercle de Tsévié, M. Michel
PAILLERE. Ainsi,
47
de 1952 à 1959, sept (07) administrateurs
français ont géré la municipalité de
Tsévié. Le 09 Mai 1959, M. Joachin HOULEDE, ancien ministre,
devenait le premier togolais administrateur de la mairie de
Tsévié, circonscription de Tsévié jusqu'au 04
Février 1960 avant que M. Seth PASSAH devienne le Maire de la commune de
plein exercice de Tsévié.
En somme, de Michel PAILLERE premier administrateur à
M. Bruno LOGLO, actuel Président de la Délégation
Spéciale(PDS), 23 éminentes personnes ont conduit la
destinée de la mairie de Tsévié. L'actuel Conseil est la
3ème Délégation Spéciale nommée pour la
commune de Tsévié.
1.6. Organisation religieuse
La ville de Tsévié est un milieu de
prédilection pour toutes sortes de croyances. On y rencontre la religion
traditionnelle africaine et les religions importées comme le
Christianisme, l'islam, le bouddhisme, etc.
Il y a une multitude d'autres dénominations
chrétiennes dont la plupart sont qualifiées d'églises
spirituelles ou révélées.
1.7. Histoire et champ du développement : acteurs,
politiques et
programmes
La commune de Tsévié s'est
développée ces dernières années sur plusieurs
plans, ceci grâce à la concertation d'un certain nombre d'acteurs
et la présence de divers projets et programmes de
développement.
D'abord l'existence de plusieurs structures ont permis
d'amorcer au niveau local, une croissance économique et
d'améliorer les conditions de vie des individus.
Dans le domaine de l'éducation, la commune dispose d'un
nombre considérable d'établissements scolaires, allant du
préscolaire au lycée. On comptait en 2014,
48
42 écoles primaires .Ces établissements sont
d'ordres publics, privés laïques ou confessionnels.
Tsévié dispose aussi de 5 CEG et de 3 lycées
d'enseignement général et technique. Ces écoles ne
disposent pas pour la plupart, des ouvrages d'eau potable et
d'assainissement.
Dans le secteur de la santé, les infrastructures
sanitaires qui existent dans la commune sont insuffisamment
équipées. On y retrouve un CHR, une polyclinique et des cliniques
privées et un Centre d'Accueil, d'Ecoute et de Documentation des Jeunes
et Adolescents qui est un centre de dépistage et de prise en charge
psycho-sociale des personnes vivant avec le VIH/SIDA. On retrouve
également deux centres médicaux sociaux et deux cabinets
médicaux. Pour les pharmacies, on a une pharmacie d'état
incorporée au CHR, un dépôt de pharmacie et deux pharmacies
privées et une pharmacie chinoise.
En ce qui concerne le secteur Eau et assainissement, il faut
noter que d'importantes actions restent à faire. L'eau potable est
fournie par la TdE. Les populations s'approvisionnent aussi auprès des
forages. L'assainissement est pris en compte par le service Hygiène et
Assainissement de la Polyclinique.
Le domaine des Sports, Culture et Loisirs concourt aussi au
développement de la commune. Le football est le principal sport
pratiqué par les jeunes dans la commune de Tsévié. En
dehors de « Espoir FC » qui est l'équipe préfectorale,
on compte au moins une équipe dans chaque quartier. Même une
équipe féminine a été formée dans la ville.
Il s'agit de l'équipe « Ange ». La commune est dotée
d'un stade nommé « stade Dr KAOLO » mais il existe
également des terrains de jeux dans certains établissements
scolaires. On note aussi la pratique des sports comme la basket, le
volley-ball. Bien que le sport, principalement le football, soit largement
pratiqué dans la commune, on note l'état vétuste du stade,
l'inexistence de terrain dans les quartiers et l'insuffisance des
équipements...
49
Le tourisme et les loisirs sont peu développés,
mais la commune dispose de plusieurs atouts pour développer ce secteur.
On note l'existence de certains sites historiques comme des forêts
sacrées qui pourront être réaménagées pour
attirer des visiteurs. On note également la présence des
hôtels, auberges et maquis pour l'accueil des touristes et pour les
loisirs. Plusieurs groupes folkloriques font leur prestation dans la ville
ainsi que des clubs de théâtre pour les jeunes, des associations
de théâtre et de Ballet pour femmes dans leurs quartiers. Une
fête traditionnelle dénommée AYIZAN est également
célébrée chaque année dans le mois d'Août.
Sur le plan de l'électricité, le principal
fournisseur d'énergie dans la ville est la CEET. Des lignes
électriques sont installées sur les divers axes principaux,
surtout sur la Nationale N°1, sur la route Tsévié-Tabligbo
et sur certaines rues à l'intérieur de la ville. Cependant, la
fourniture en énergie électrique reste très insuffisante.
Le problème de baisse de tensions et celui de délestages sont
très récurrents. L'insuffisance d'éclairage public est
très sensible dans la ville. Le phénomène de `'toiles
d'araignées» (branchement illicite) prend de l'ampleur à
cause du coût élevé des raccordements, surtout si les
poteaux sont distants des concessions. Les forages d'eau fonctionnant avec
l'énergie électrique, lorsque les délestages ont lieu
souvent, ce sont en même temps des coupures d'eau qu'on observe
constamment un peu partout dans la commune.
Sur le plan environnemental, la commune de
Tsévié dispose d'un certain nombre d'atouts comme de l'existence
de trois (3) forêts sacrées : Vové, Kpondjévé
et Vouyokpo, seulement ces forêts sont en phase de dégradation.
Ces sites pourraient être réaménagés comme parcs
d'attractions pour une plus meilleure valorisation. La commune dispose
également d'un jardin public, la place Maman N'Danida et de quelques
jardins privés. On note aussi la présence de plantations
privées, publiques et confessionnelles. Deux pépinières
50
forestières sont également identifiées,
une privée et l'autre publique. Outre ces atouts, la commune est
confrontée à un réel problème de
déforestation qui prend de l'ampleur au profit de nouvelles habitations
et de bois de chauffe et de charbon à usage domestique. Certaines
espèces d'arbres sont en voie de disparition, les rues des quartiers et
même les places publiques sont dépourvues d'arbres à
ombrage.
Les structures telles que AGAIB (qui a pour but de renforcer
la capacité d'action des communautés locales), AIDES-Afrique
(spécialisée dans les domaines sociaux tels que la protection
sociale/assurance maladie et environnementaux), Plan international Togo (qui
oeuvre dans le domaine de l'éducation, de la santé de la
reproduction et dans le renforcement des capacités des populations),et
le Programme d'Appuis et de Soutien aux Enfants Orphelins de la Région
Maritime, sont quelques-unes qui oeuvrent dans la commune en tant
qu'organisations de la société civile.
Les programmes et projets tels que FAIEJ, le PRODEB, le FNFI
sont ceux de l'Etat qui permettent aux jeunes et aux femmes de
bénéficier des appuis de l'Etat et de se doter des moyens
à mettre en place leurs propres activités entrepreneuriales. Le
Projet PEAT 2, qui consiste à faire la promotion du branchement au
réseau de la TdE et à consolider l'assainissement est aussi en
cours dans le milieu.
La commune dispose elle-même d'un plan quinquennal de
développement (2015-2019) dans lequel les acteurs communaux ont
consacré une place à l'accès à l'eau
(PDC-Tsévié 2015-2019, Axe3.2 : Amélioration de
l'accès à l'eau potable, à l'hygiène et à
l'assainissement).
51
Titre 2 : Enquête de terrain
Dans son travail, le chercheur doit avoir connaissance de la
population visée par son étude, des informateurs adéquats,
et devra disposer de techniques de collecte appropriées. Ainsi dans ce
titre, nous ferons la lumière sur la population cible, le paysage des
enquêtés et l'échantillonnage, les outils de collecte et
leurs supports, le déroulement de l'enquête et les
difficultés rencontrées.
2.1. Population cible
D'après Giroux et Tremblay (2002), la population cible
est l'ensemble des éléments auxquels le chercheur veut appliquer
les conclusions de son étude. Elle est l'ensemble des individus sur
lesquels porte notre recherche. Dans le cadre de cette étude, les
ménages résidant dans la ville de Tsévié
constituent notre cible. Ils sont les plus concernés par les
difficultés d'accès à l'eau potable et ressentent plus les
effets d'un tel phénomène.
Ces ménages nous ont renseigné sur les
différentes questions que nous leur avions posées et se sont
arrangés à nous répondre comme ils le peuvent. Rappelons
cependant que ce n'est pas l'ensemble des ménages qu'il a fallu
enquêter. Une taille représentative a été choisie
à cet effet.
2.2. Paysage des enquêtés et
échantillonnage
Sur le site de recherche, nous nous sommes renseignés
chez des enquêtés dont le paysage est présenté
ci-dessous.
2.2.1. Paysage des enquêtés
Les personnes qui nous ont renseignés se
répartissent en deux catégories principales :
52
-la cible : elle désigne les chefs de ménage
(hommes ou femmes), ou leurs représentants, âgés de 20 ans
et plus, et qui ont su répondre aux interrogations du questionnaire. Les
chefs de ménages ont été privilégiés pour
prendre en compte la maturité dans les réponses aux questions
(degré de précision, de cohérence, et de justesse).
-les personnes ressources : il s'agit des informateurs qui
nous ont renseignés sur les aspects du sujet de recherche et qui ont non
seulement une influence dans la zone d'étude, mais aussi une parfaite
connaissance de notre objet de recherche. Il s'agit du chef canton de
Tsévié, trois(03) personnes travaillant à la polyclinique
de Tsévié, et le président du Comité de
Développement de la ville de Tsévié.
2.2.2. Echantillonnage
Pour Mugenda (2003), « la population de la recherche
doit être réduite à l'échantillon qui
représente le reste ». Dans cette optique, nous avions
réduit la population d'étude à un certain nombre de
personnes selon une technique appropriée.
L'effectif de la population cible de notre recherche est 14
453 ménages pour l'ensemble de la commune (RGPH4, 2010). Le taux de
sondage (t) choisi est de 5 %o. La taille de
l'échantillon (n) a donc été
calculée selon la formule suivante : n=Nt.
n= 14 453 x 5 %o
n= 72,265 soit 72 personnes à enquêter.
Les quartiers s'élevant au nombre de 28 dans la
commune, ils ont été regroupés en de "gros quartiers" pour
prendre en compte la réalité de chaque milieu. Les
53
quartiers pères dans lesquels nous avons
associés les autres quartiers sont ceux de Hétsiavi,
Dalavémondji, Daviémondji, Assiama et Boloumondji.
Les 72 enquêtés se répartissent selon les
quartiers suivants :
- Daviémondji: 22 (dans lequel nous avons regroupé
6 autres quartiers) -Boloumondji : 10 (dans lequel nous avons regroupé 4
autres quartiers) -Dalavémondji : 19 (dans lequel nous avons
regroupé 5 autres quartiers) -Assiama : 11 (dans lequel nous avons
regroupé 4 autres quartiers) -Hétsiavi : 10 (dans lequel nous
avons regroupé 4 autres quartiers) 2.3. Outils de collecte et
leurs supports
Mugenda (2003), affirme que « le chercheur doit
préparer les instruments à utiliser dans la collecte des
données et les techniques d'analyse de ces données ».
Pour répondre à cette recommandation, nous avions eu recours
à des outils(ou techniques) qualitatifs et quantitatifs pour collecter
les informations dont nous avons besoin pour réaliser nos objectifs. La
recherche documentaire a également été une technique qui
nous a permis de collecter les informations.
2.3.1. Les techniques qualitatives
Il s'agit des entretiens et des observations.
-les entretiens: ce sont des
techniques qui nous ont permis de façon précise à avoir
des informations chez les enquêtés selon qu'ils soient en groupe
ou pris individuellement. Ils sont de deux types : les entretiens
individuels et les focus group (entretiens de groupe). Les
premiers ont été programmés pour être
réalisés avec les personnes ressources. Les seconds ont
été réalisés avec un groupe de 5 hommes et un
groupe de 7 femmes.
54
Les entretiens individuels ont comme support le guide
d'entretien et les entretiens de groupes ont eu comme support le canevas de
focus group.
-les observations : elles ont
consisté à porter notre attention sur des faits, des espaces ou
des phénomènes ayant un lien avec notre objet de recherche.
Ainsi, à l'aide d'une grille d'observation comme support, nous avons pu
observer 10 ouvrages d'eau et leurs états, les comportements autours des
points d'eau, et les distances et temps effectués par certains
ménages pour s'approvisionner en eau.
2.3.2. Les techniques quantitatives.
Pour avoir les informations transformables en données
mesurables ou statistiques auprès de la population cible, nous avions
procédé par une administration du questionnaire aux
ménages de ladite population. Le questionnaire, en tant que support de
cette technique, nous a permis de nous renseigner sur le profil des
enquêtés, les difficultés rencontrées dans
l'accès à l'eau potable, les effets de ces difficultés
dans leurs vies, et les propositions de solutions durables.
2.3.3. La recherche documentaire
K. A. AMOUZOU(1996) affirmait : « une recherche n'est
jamais tout à fait nouvelle. L'affirmer revient à afficher son
ignorance. En examinant la littérature, il ne s'agit pas d'étaler
tout son savoir en la matière, mais seulement de choisir celles des
études qui fournissent une base de travail pour la recherche
». En analysant cette affirmation, on remarque que la recherche des
documents peut contribuer largement à bien asseoir son sujet de
recherche. Dans cette visée, des sources documentaires ont
été consultées pour mieux renseigner ce travail de
mémoire.
Pour rédiger ce travail de recherche qui est à
la fois d'un caractère descriptif et analytique, une importante
documentation nous a servi d'appui. La recherche
55
documentaire est une approche qui a permis de faire une
synthèse et un recoupement des différents documents qui
s'insèrent dans notre étude. Cette documentation s'est faite sur
la base d'ouvrages généraux, de rapports, de mémoires,
d'articles, et par la consultation de sites internet, cette dernière
étant de nos jours un puissant élément incontournable de
recherche. La bibliothèque de l'Université de Lomé, les
documents de planification de la mairie de Tsévié et du Togo, les
rapports d'études nationales et internationales, et Internet ont
été les constituants de cette technique de collecte de
données.
2.4. Déroulement de l'enquête
L'enquête de terrain est cette partie importante de
notre recherche qui a entraîné notre présence effective sur
le site de recherche. Elle s'est déroulée en deux temps : la
pré-enquête ou l'enquête exploratoire et l'enquête
principale.
2.4.1. La pré-enquête
Du 08 au 22 février 2019, la pré-enquête a
été effectuée dans le but de cerner de façon
globale les contours du phénomène étudié et
d'explorer l'espace géographique et social que touche notre sujet. Cette
exploration a conduit à observer des espaces et faits constituant ainsi
des données empiriques utiles à la formulation de
l'énoncé du problème. Elle a permis de mieux
préparer les outils de collecte et d'émettre des
hypothèses de recherche. Elle a occasionné la recherche de
nouveaux documents et sites internet pour enrichir et renseigner suffisamment
notre travail, et de cibler déjà, les structures que nous aurons
à visiter.
2.4.2. L'enquête principale
L'enquête principale s'est déroulée du 8
au 26 juillet 2019 et a consisté à effectuer une panoplie de
tâches. Ces tâches sont entre autres le rituel d'insertion sociale
et culturelle avec la chefferie traditionnelle de Tsévié, la
présentation aux
56
services déconcentrés ciblés par notre
recherche et enfin, la réalisation des entretiens et l'administration
des questionnaires.
Au cours de l'enquête, les objectifs que nous nous
sommes fixés ont été les éléments qui nous
ont guidés depuis les préalables jusqu'à la finitude de
l'enquête.
Ainsi, du 8 au 13 juillet 2019, les quartiers pères
Hétsiavi et Assiama ont été ceux dans lesquels les
administrations de questionnaire se sont déroulées. Dans la
semaine du 15 au 20 juillet, nous nous sommes tournés vers les quartiers
Boloumondji et une partie de celui de Daviémondji. Dans la semaine du 22
au 26 juillet, nous avons achevé les enquêtes dans le quartier de
Daviémondji et avions poursuivi avec le quartier de Dalavémondji.
En ce qui concerne les entretiens, des rendez-vous étaient pris en
commun accord avec les concernés et nous ont conduits à
être en écoute attentive des enquêtés.
2.5. Difficultés rencontrées et leur
résolution
Tout travail scientifique se trouve souvent heurté
à des difficultés. Comme l'a bien mentionné Bachelard
(1934) dans « le nouvel esprit scientifique », la recherche
scientifique est une course à obstacles. Les difficultés
rencontrées dans la réalisation de ce travail sont liées
à au déroulement de l'enquête et à la maîtrise
théorique du thème de recherche. Des résolutions ont
été néanmoins trouvées pour surmonter ces
difficultés et avancer dans le travail.
Par rapport au déroulement de l'enquête, on note
la réticence de certains enquêtés à nous renseigner
sur leur profil (identification des enquêtés). D'autres ont eu du
mal à nous donner les informations sous prétexte que des
enquêtes précédentes se sont réalisées sans
qu'aucune action ne soit faite en retour pour résoudre le
problème d'eau qu'ils vivent chaque jour. D'autres encore, nous ont
confondus à des réalisateurs de projets d'ouvrage hydraulique ou
même des
57
agents envoyés par la TdE. Par ailleurs,
l'enquête s'est déroulée dans la semaine qui a suivi les
élections locales dans l'ensemble du pays. Cela a conduit à une
méfiance de la part de la population à nous accueillir pour la
collecte des données. En ce qui concerne l'entretien individuel à
mener avec le chef agence de la TdE de Tsévié, il faut dire que
les difficultés ont été importantes car il a fallu
écrire un courrier d'autorisation de recueil d'informations
adressées au Directeur Général de la TdE (à
Lomé) qui n'a pas été répondu dans des temps
appropriés. Malgré l'exigence du Directeur Général
de fournir un questionnaire afférant aux informations
recherchées, ce qui a été fait, l'autorisation de passer
à l'Agence de la TdE n'a pas été reçue.
Pour contourner ces contraintes qui se sont posées en
chemin, il a fallu d'une part, expliquer aux populations, l'objectif de
l'enquête qui s'inscrit dans le cadre de rédaction d'un
mémoire et donc à des fins académiques, et en les
rassurant que leurs identités individuelles ne seront pas
révélées dans les résultats de la présente
recherche. Pour les informations recherchées auprès de la TdE, le
recours à la polyclinique de Tsévié et à la mairie
a été d'une grande aide, car c'est à ces niveaux que nous
avons pu nous informer des actions entreprises précédemment pour
la résolution du problème d'eau. Pour ce qui est de la maitrise
théorique du sujet de mémoire, l'absence des documents ayant
parlé en profondeur des effets ou conséquences des
difficultés d'accès à l'eau potable a été un
sérieux obstacle pour nous dès le début de ce travail.
Aussi, la non-disponibilité des rapports de la Polyclinique de
Tsévié due à une panne logistique pendant la
période de l'enquête, a rendu difficile la recherche des maladies
hydriques de la localité. Pour y faire face, nous avions fait recours
à certains enseignants de l'Université de Lomé et au
Directeur de mémoire pour nous indiquer des moyens alternatifs pour
pallier une telle difficulté.
58
DEUXIEME PARTIE :
RESULTATS DE RECHERCHE-ACTION
59
CHAPITRE 1 : PRESENTATION ET ANALYSES DES DONNEES
DE
TERRAIN
Dans ce chapitre, les données collectées lors de
l'enquête sont exposées dans une optique descriptive et
mathématique, puis expliquées de façon analytique et
interprétative. Il comprend ainsi deux titres : la description de cas et
présentation statistique des données (Titre 1) et l'analyse et
l'interprétation des résultats (Titre 2).
Titre 1 : Description de cas et présentation
statistiques données
La présentation des données collectées
suivant la méthode qualitative et la quantitative fait l'objet de ce
titre.
1.1. Description de cas (données qualitatives)
Les extraits d'entretiens (individuels et focus groupe) sont
présentés ici suivant les thèmes abordés avec les
enquêtés.
1.1.1. Les difficultés rencontrées par la
population de Tsévié dans l'accès à l'eau
Les problèmes d'eau dans la ville de
Tsévié sont abordés par plusieurs personnes ressources et
s'accordent pratiquement sur un même avis. Parlant de ces
problèmes, l'actuel président du Comité de
Développement de la Ville de Tsévié affirme :
« les châteaux sont au nombre de deux et il y a
un qui est en panne. Mais le problème est que la population de
Tsévié s'agrandit chaque jour et le nombre de bornes fontaines
demeure insuffisant...Au sein du Comité de développement de la
ville, nous rencontrons des difficultés de partenariats et de
financements pour les mini-projets d'adduction d'eau que nous rédigeons.
Aussi, certains CDQ et les commissions spécialisées
Eau-Hygiène-Assainissement sont démotivés dans cette
affaire. Ces commissions spécialisées sont dysfonctionnelles dans
certains quartiers ».
Extrait d'entretien individuel du 26 juillet 2019.
60
Le chef canton quant à lui, affirme :
« le phénomène du manque d'eau se fait
sentir plus en saison sèche. Vous allez voir, l'eau devient
rougeâtre et cela conduit bon nombre de personnes à ne pas la
consommer, quand bien même les agents de la TdE nous ont dit que cette
eau est sans problème. Il y a aussi les longues coupures d'eau et cette
année, la coupure a duré deux à trois semaines. Les gens
peinent à se trouver de l'eau proche de leur maison ou dans leur
maison».
Extrait d'entretien individuel du 26 juillet 2019
Selon les propos du surveillant général de la
Section Hygiène et Assainissement de Base (SHAB) de la Polyclinique de
Tsévié,
« la première contrainte dans l'accès
à l'eau potable reste le fait que le réseau de la TdE ne soit pas
élargi à tous les quartiers. La seconde difficulté est le
coût très élevé des factures d'eau, obligeant
certains ménages à faire usage des eaux de pluie ou des forages
dont la qualité physico-chimique présente des doutes. La
troisième contrainte est la nature colorée de l'eau faisant
observer dans un récipient des particules lorsque l'eau est au repos.
Cela conduit bon nombre de personnes à ne plus la boire. Enfin, il faut
noter que le sol de Tsévié est rocailleux et ne permet donc pas,
le creusage des puits à grands diamètres, capable de fournir une
eau potable ».
Extrait d'entretien individuel du 25 juillet 2019
Une femme âgée de 58 ans, affirme lors d'un
entretien de groupe à Daviémondji avec d'autres femmes, ce qui
suit :
« imaginez que nous payons l'eau à 100F le
bidon de 25 litres, alors qu'on a besoin de plus que cela dans une
journée. Nous les femmes, on a assez besoin d'eau pour nos travaux et
notre douche. On n'a pas l'argent pour se connecter au réseau de la TdE,
et les forages aussi coutent chers. Des fois on va jusqu'au quartier CENTRAL si
les forages aussi ne marchent pas, et chaque année c'est le même
problème ».
Extrait de focus group du 24 juillet 2019.
Pour recevoir l'avis de quelques hommes sur la situation qui
prévaut, un groupe de chef de ménages, dans le quartier
Dalavémondji a aussi été interviewé sur les
difficultés rencontrées dans l'accès à l'eau. Un
d'entre eux, qui est enseignant à la retraite s'est exprimé en
ces termes :
61
« Je ne sais pas pourquoi la couleur de l'eau reste
toujours sale, et nos femmes ne pouvant pas l'utiliser vont chercher celle qui
est propre pour la cuisson, le linge et la douche, dans des quartiers
éloignés. C'est du "Pure Water" que nous utilisons pour la
boisson et la cuisine en cas de pénurie ».
Extrait de focus group du 24 juillet 2019.
1.1.2. Les effets de l'accès difficile à
l'eau potable dans la ville de Tsévié
Lors des entretiens individuels et focus groups, nous avons
remarqué que le problème d'accès à l'eau engendre
des effets sur la vie des habitants de Tsévié, surtout sur le
plan sanitaire, économique et social. Les propos recueillis en
témoignent fortement.
? Effets sociaux induits par l'accès difficile
à l'eau potable
Une femme de 49 ans nous dit qu'elle et sa famille souffrent
bel et bien du problème d'eau potable. Elle s'explique :
« quand l'eau devient rare, je ne peux rien faire.
Avec quoi vous allez préparer la nourriture ? Boire, se laver, faire la
vaisselle et s'occuper du linge sale deviennent impossibles. Or ces choses sont
les besoins premiers de l'homme. » Extrait d'entretien individuel
du 25 juillet 2019.
Interrogée sur les conséquences qu'engendre le
manque d'eau dans la ville, une revendeuse d'eau de forage, âgée
de 21 ans, nous éclaire sur les comportements qui se présentent
auprès du forage dont elle assure la gestion :
« lorsque l'eau de la TdE est coupée, les gens
viennent s'approvisionner en nombre ici, et chaque soir, on assistait à
des conflits liés au problème du premier venu. Un jeune
lycéen a même tenu les cols d'un acheteur d'eau entre temps, car
ce dernier voulait prendre sa place dans la file d'attente alors que le jeune
lycéen devait se rendre à l'école. Si l'eau n'était
pas coupée dans leurs maisons, ils ne se rencontreraient pas sous mon
forage pour nous déranger » Extrait d'entretien individuel
du 25 juillet 2019.
Une jeune dame, âgée de 22 ans et pharmacienne
dans la localité explique ce qui suit :
62
« lorsque l'eau devient rare dans les robinets, les
gens vont la chercher à des kilomètres, surtout dans les cantons
qui font limites avec la commune. Ils reviennent fatigués et
désespérés. L'année surpassée, un de mes
collègues a fait un accident de route un jour quand il revenait de
Lomé avec deux bidons d'eau sur la moto. C'est triste de voir qu'on met
notre vie en jeu à cause de l'eau ». Extrait d'entretien
individuel du 27 juillet 2019.
Le président du CDVT explique ces types d'effets en ces
termes :
« les difficultés d'accès à une
eau potable ont conduit à la prolifération des forages dont les
eaux ne sont pas analysées et auxquels les populations s'adonnent en cas
de manque».
Extrait d'entretien individuel du 26 juillet 2019.
Un homme de 30 ans en situation de handicap moteur, affirme :
« je dispose d'un bidon de 20 litres pour puiser
l'eau au forage. Dès que j'y vais, je ne repars jamais vite et
difficilement certains m'acceptent dans la file d'attente. Les gens m'oublient
des fois même, et ceux qui viennent après moi, trouvent l'eau
rapidement, et je reste toujours dans ma chaise roulante. Tout ceci parce que
je n'ai pas mes deux jambes pour me mettre dans la file d'attente. Je quitte
des fois les lieux sans puiser l'eau ».
Extrait d'entretien individuel du 25 juillet 2019.
Les mêmes effets se sont fait remarquer dans les
affirmations d'une femme de 61 ans, qui se faisait aider par des jeunes du
quartier dans la recherche de l'eau. Elle dit :
« l'eau à Tsévié est un
véritable problème. C'est rarement j'en trouve pour boire. Je ne
me lave plus correctement, et je suis devenue sèche. Pour cela, je mets
une serviette dans le peu d'eau dont je dispose pour essuyer ma peau, une fois
par jour ou une fois tous les deux jours. Quand je vais à la pompe en
cas de pénurie, je reviens tardivement car je n'ai pas de force pour
bousculer la file d'attente comme les autres. C'est difficilement je marche
avec l'eau sur la tête. »
Extrait d'entretien du 25 juillet 2019
Dans la recherche des effets sociaux, une musulmane
âgée de 35 ans affirme que les difficultés d'accès
à l'eau ont occasionné dans son milieu, il y a de cela trois ans,
une mésentente entre certains musulmans et les non-musulmans :
63
« à côté de la mosquée
d'en face, il y avait un ouvrage d'eau que la Turquie a offert à la
communauté musulmane. Avec le temps, les non-musulmans ont
commencé par l'utiliser jusqu'au moment où ils voulaient
s'accaparer de la gestion de l'eau, car ils s'estiment autochtones. Il y a eu
de vraies disputes à tel point qu'on a réduit l'accès
à cette eau seulement aux musulmans. Les bagarres entre musulmans et non
musulmans pendant ces temps ont été sérieuses. »
Extrait d'entretien individuel du 25 juillet 2019
? Les effets sanitaires induits par les
difficultés d'accès à l'eau potable
Les difficultés d'accès à l'eau potable
augmentent les risques sanitaires chez les populations. Lorsque l'eau potable
devient rare, les populations cherchent des moyens alternatifs pour
s'approvisionner, ce qui n'arrange pas souvent leur santé.
Ainsi, pour le surveillant Général de la SHAB de la
Polyclinique :
« les habitants de la ville sont obligés de
faire des impluviums dans leur maison pour recueillir l'eau de pluie. Cette eau
non traitée, entraine la survenue des maladies liées à
l'eau. D'abord l'eau de pluie n'est pas bonne à boire, ensuite les
insectes et poussière qui restent dans ces impluviums contribuent
largement à la dégradation de la santé chez les
populations ». Extrait d'entretien individuel du 25 juillet
2019.
Le Surveillant Général de la Polyclinique de
Tsévié, assistant médical, renchérit en disant :
« les maladies liées à l'eau sont
souvent enregistrées ici. Elles ont fait partie l'année
dernière des dix premières causes de consultations.
Dernièrement, celles reçues sont la dysenterie amibienne, la
gastroentérite et l'amibiase ». Extrait d'entretien
individuel du 25 juillet 2019.
Pour le président du CDVT, quand l'accès à
l'eau devient difficile,
« les populations de Tsévié font
recours à l'utilisation de l'eau de pluie, ou à des forages qui
n'ont pas leur eau analysée. Cela peut entrainer les maladies
liées à l'eau, et rendre encore plus difficile la vie à la
population »
Extrait d'entretien individuel du 26 juillet 2019
64
? Les effets économiques induits par
l'accès difficile à l'eau potable
Les personnes ressources ont révélé que
l'accès difficile à l'eau pèse économiquement sur
les ménages. Que ce soit le chef de la ville, le président du
CDVT, ou encore l'ingénieur d'hygiène de la polyclinique de
Tsévié, chacun a eu à relever dans ses propos un aspect
économique des effets liés aux difficultés d'accès
à l'eau potable.
Pour le chef de la ville, les effets économiques sont
d'une vraie réalité :
« ....Evidemment qu'il y a des effets sur la
population au plan économique. Lorsque la coupure ou la couleur de l'eau
deviennent des problèmes, les gens mettent la main dans leur poche pour
chercher un moyen de déplacement pour aller trouver de l'eau ailleurs.
L'eau devient aussi chère pendant ces temps et ça conduit les
gens à faire des dépenses élevées juste à
cause de l'eau. ». Extrait d'entretien individuel du 26 juillet
2019.
Aussi, un agent de santé travaillant à la
Polyclinique de Tsévié, s'exprime en ces termes :
« Les coûts inhérents au traitement des
maladies liées à l'eau font partie des effets économiques
que l'accès difficile à l'eau propre peut entraîner. Les
gens dépensent pour trouver de l'eau à boire, et cette eau les
conduit à dépenser de nouveau pour lutter contre les maladies
qu'elle a causées ».
Extrait d'entretien du 25 juillet 2019.
Une revendeuse de denrées alimentaires estime lors d'un
focus group que c'est parce que l'eau a tant manqué qu'elle n'arrivait
plus à joindre les deux bouts. Elle dit :
« je vends du riz à manger au bord de la
route. S'il n'y a pas d'eau potable, je ne peux pas préparer et vendre.
Lorsque l'eau est coupée ou est sale, je ne sais plus avec quoi faire
mon commerce. La vente de mon riz est basée sur l'eau et son absence m'a
beaucoup fait perdre de l'argent et des clients. Si l'eau était
là permanemment, je suis sûre que j'aurai plein de
bénéfices que ce que je perçois actuellement
»
Extrait de focus group du 26 juillet 2019.
65
1.2. Présentation statistique des données
(données qualitatives)
Dans ce sous-titre, les données collectées à
base du questionnaire sont présentées sous forme statistique,
avec des tableaux et graphiques en l'occurrence.
1.2.1. Profil des enquêtés
? Tableau 3: Répartition des
enquêtés selon le sexe
SEXE
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Masculin
|
29
|
40
|
Féminin
|
43
|
60
|
TOTAL
|
72
|
100
|
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
D'après ce tableau, il ressort que la majorité
de nos enquêtés est constituée de femmes. Elles font un
effectif de 60% contre 40% des hommes.
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
Figure 5: Répartition des
enquêtés par tranche d'âge
66
La figure 5 montre que la plupart des personnes
enquêtées sont âgées de 40 ans et plus,
représentant 40,3% de la taille de l'échantillon. 24 autres
personnes (soit 33,3%) ont leur âge compris entre 30 et 40, et les 19
restants ont leur âge appartenant à la jeune tranche d'âge
de 20 à 30ans.
? Tableau 4: Répartition des
enquêtés selon la profession exercée
Profession
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Agriculteur
|
5
|
6,9
|
Commerçant/Artisan
|
31
|
43,1
|
Enseignant
|
4
|
5,6
|
Etudiant/Elève
|
10
|
13,9
|
Personnel de santé
|
1
|
1,4
|
Autres
|
21
|
29,2
|
TOTAL
|
72
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
Dans ce tableau, on remarque que la profession la plus
représentée est celle des commerçant/artisan, rassemblant
31 enquêtés. Les étudiants/élèves,
agriculteurs, enseignants et personnel de santé font respectivement des
effectifs de 10 ; 5 ; 4 et 1. 21 enquêtés exercent des professions
non mentionnées sur le questionnaire.
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
Figure 6 : Répartition des
enquêtés selon le statut matrimonial
67
La figure ci-dessus montre que sur les 72
enquêtés, 52 personnes sont mariées, soit un pourcentage de
72,2%. Les célibataires en nombre de 18, font un pourcentage de 25%. On
compte aussi une veuve et un divorcé, faisant chacun 1,4% des
enquêtés.
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
Figure 7 : Répartition des
enquêtés selon la taille de la famille d'appartenance
D'après cette figure, on constate que 47,2% des
enquêtés (soit 34) appartiennent à des familles dont la
taille est comprise entre 1et 5membres ; 43,1% des enquêtés (soit
31) appartiennent à des familles dont la taille est comprise entre 6 et
10. Et, 9,7% des enquêtés (donc 7) sont membres des familles
composées de plus de 10 personnes.
68
? Tableau 5 : Répartition des
enquêtés selon le niveau d'instruction
Niveau d'instruction
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Primaire
|
11
|
15,3
|
Collège
|
14
|
19,4
|
Lycée
|
15
|
20,8
|
Supérieur
|
12
|
16,7
|
Alphabétisé
|
3
|
4,2
|
Analphabète
|
17
|
23,6
|
Total
|
72
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
Le tableau 5 montre la distribution des enquêtés
selon le niveau d'instruction. Selon ses données, 11 personnes ont le
niveau primaire (15,3%), 14 ont fait le collège(19,4), 15 le
lycée (20,8%), 12 qui ont un niveau supérieur (16,7%), 3 qui ont
été alphabétisés (4,2%), et 17 qui sont
analphabètes (23,6%).
1.2.2. Les difficultés rencontrées dans
l'accès à l'eau potable
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
Figure 8 : Répartition des
enquêtés selon les sources d'approvisionnement en eau
utilisées.
69
Selon cette figure, on constate que les sources d'eau
fréquemment utilisées par les ménages sont le forage (26
enquêtés soit 36,1%), l'eau de la TdE (20 enquêtés
soit 27,8%) ou la combinaison des deux (24 enquêtés soit 33,3%).
Un autre enquêté (1,4%) mentionne la borne fontaine comme source
d'approvisionnement. Puits et rivières n'ont été
mentionnés par les enquêtés. Seule une personne (1,4%)
estime avoir comme seule source d'approvisionnement en eau de boisson, de l'eau
dite « minérale » pour la boisson, communément
appelée « Pure Water ».
? Tableau 6 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils stockent ou non l'eau de pluie pour les
usages domestiques et sanitaires
Stockage de l'eau de pluie
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Oui
|
68
|
94,4
|
Non
|
4
|
5,6
|
Total
|
72
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
Le tableau 6 montre que 5,6% des enquêtés ont
leurs ménages qui ne stockent pas de l'eau de pluie pour les usages
sanitaires et domestiques. Les 94,4% le font régulièrement.
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
15,3%
4,2%
80,6%
Oui
Non
Ne sait pas
70
Figure 9 : Répartition des
enquêtés selon qu'ils rencontrent ou non des difficultés
d'accès à l'eau potable
D'après cette figure, on constate que 80,6% des
enquêtés soit 58 ont affirmé qu'ils rencontrent des
difficultés dans l'accès à l'eau. 15,3% (soit 11) estiment
qu'ils n'en rencontrent pas et 3 ne savent pas (4,2%).
? Tableau 7 : Répartition des
enquêtés selon la distance à laquelle ils s'approvisionnent
en eau de boisson
Distance
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
A la maison
|
13
|
18,1
|
A moins 200 m
|
32
|
44,4
|
Entre 200m et 1km
|
24
|
33,3
|
Plus de 1km
|
3
|
4,2
|
Total
|
72
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
D'après le tableau 7, on constate que 18,1 % des
enquêtés(13) s'approvisionnent à la maison, 44,4% des
personnes enquêtées (soit 32) s'approvisionnent à une
distance n'atteignant pas 200 mètres. 33,3% des enquêtés
soit 24, s'approvisionnent en eau sur une distance comprise entre 200 et 1000
mètres. Les trois autres enquêtés s'approvisionnent sur une
distance de plus d'un
71
kilomètre. En d'autres termes, 37,5% des
enquêtés soit 27 ménages sur les 72 abordés
s'approvisionnent sur une distance dépassant les 200mètres.
Très cher Cher Moins cher Ne sait pas
37,5
23,6
1,4
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
37,5
Figure 10 : Répartition des
enquêtés selon la perception du prix de l'eau
D'après ce graphique, il ressort de l'enquête que 27
personnes soit 37,5% des enquêtés ont trouvé l'eau de
boisson cher et 27 autres (37,5%) la trouvent très cher. 17 des
enquêtés (23,6%) pensent que l'eau est accessible à un cout
moins cher. Un enquêté n'a pas d'avis sur le prix de l'eau.
72
? Tableau 8 : Répartition des
enquêtés selon la perception de la qualité de l'eau par
source d'approvisionnement
Sources Qualité
|
Borne Fontaine
|
Forages
|
TdE
|
TdE et Forage
|
Autres
|
Total général
|
Pourcentage (%)
|
Bonne
|
0
|
17
|
5
|
4
|
0
|
26
|
36,1
|
Mauvaise
|
1
|
7
|
11
|
18
|
1
|
38
|
52,8
|
Très Mauvaise
|
0
|
2
|
4
|
1
|
0
|
7
|
9,7
|
Ne sait pas
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
1,4
|
Total général
|
1
|
26
|
20
|
24
|
1
|
72
|
100,0
|
Pourcentage(%)
|
1,4
|
36,1
|
27,8
|
33,3
|
1,4
|
100,0
|
|
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
Le tableau 8 expose la distribution des enquêtés
selon qu'ils perçoivent la qualité de l'eau de la source
d'approvisionnement comme étant bonne, mauvaise, ou très
mauvaise. Sur les 26 qui s'approvisionnent seulement aux forages, 17 trouvent
que l'eau est bonne, 7 la trouvent mauvaise et 2 très mauvaise. Parmi
les 20 qui utilisent uniquement l'eau de la TdE, 5 estiment que la
qualité de l'eau est bonne, 11 affirment qu'elle est mauvaise et 4
pensent qu'elle est très mauvaise. Pour les 24 qui combinent l'eau de la
TdE et celle des forages, 4 estiment que leur qualité est bonne, 18
répondent qu'elle est mauvaise, et 1 pense que la qualité est
très mauvaise. Un enquêté qui utilise une autre source
d'eau estime que sa qualité est mauvaise.
On remarque que près de 53% des enquêtés
(38) qualifient leur eau d'approvisionnement de mauvaise qualité, et
environ 10% la trouve très
73
mauvaise(7). 36% d'entre eux, soit 26, trouvent que l'eau a une
bonne qualité. Un enquêté n'a pas d'opinion sur la
qualité de l'eau.
N'est pas pertubée
Autres
Arrêt brusque et baisse de pression
Baisse de pression régulière
Arrêt brusque de la sortie de l'eau pendant
plusieurs
jours
4,2
1,4
19,4
15,3
59,7
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
Figure 11 : Répartition des
enquêtés selon la manière dont la fourniture de l'eau est
perturbée ou non.
D'après l'enquête, 95,8% des
enquêtés ont estimé que la fourniture de l'eau est
perturbée dans la ville de Tsévié. Selon la figure 11, on
constate que parmi ceux-ci, 43 ont estimé que la fourniture de l'eau est
perturbée par des arrêts brusques de sa sortie qui durent
plusieurs jours (59,7% des enquêtés). 11 autres ont répondu
que la perturbation de la fourniture de l'eau se manifeste par la baisse de
pression régulière (15,3%). 19,4% des enquêtés(14)
trouvent que la fourniture de l'eau est perturbée à la fois par
des arrêts brusques de la sortie de l'eau et des baisses de pression. Une
personne sur les 72 enquêtés a trouvé que l'eau est
perturbée dans sa fourniture par un autre facteur : la panne des
ouvrages. La figure montre aussi que 4,2% des enquêtés (soit 03)
ont répondu que la fourniture de l'eau n'est pas perturbée.
74
1.2.3. Les effets sanitaires, sociaux et
économiques liés aux difficultés d'accès à
l'eau potable
? Tableau 9 : Répartition des
enquêtés selon que les difficultés d'accès à
l'eau potable ont sur eux des effets ou non
Effets de l'accès difficile à l'eau
potable
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Oui
|
53
|
73,6
|
Non
|
6
|
8,3
|
Ne sait pas
|
13
|
18,1
|
Total
|
72
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
Selon le tableau 9; 53 enquêtés affirment que les
difficultés d'accès à l'eau potable ont des effets sur
leur vie et celle des autres membres de leurs ménages. Ceux-ci
représentent 73,6% des personnes enquêtés. 6
enquêtés estiment que ces difficultés n'ont pas d'effet sur
leur vie (8,3%). D'autres en nombre de 13, ne savent pas si ces
difficultés d'accès à l'eau potable ont sur eux un effet
ou non.
1.2.3.1. Effets sanitaires
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
Figure 12: Répartition des
enquêtés selon que la distance parcourue pour le ravitaillement
les épuise ou non.
75
D'après cette présentation de la figure 12, 41
enquêtés (56,9%) ont leurs ménages qui se fatiguent
après approvisionnement en eau. 9 autres (12,5%) ne ressentent pas dans
leurs ménages un tel épuisement physiologique après
ravitaillement en eau. 22 enquêtés (30,6%) ne savent pas si la
fatigue apparait ou non après que les gens de leurs ménages
soient ravitaillés en eau.
? Tableau 10 : Répartition des
enquêtés selon que l'eau consommée entraine ou non des
maladies liées à l'eau dans leurs ménages
Maladies hydriques dues à l'eau
consommée
|
Effectif
|
Pourcentage(%)
|
Oui
|
41
|
56,9
|
Non
|
16
|
22,2
|
Ne sait pas
|
15
|
20,8
|
Total
|
72
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
Ce tableau rend compte des avis des chefs de ménages ou
de leurs représentants, sur le fait que l'eau de boisson soit pour eux,
une source de maladies ou non. Ainsi, 41 enquêtés ont
affirmé que l'eau de boisson constitue pour eux une source de maladies
hydriques. 16 ont répondu que l'eau consommée n'affecte pas leur
santé et 15 autres n'ont pas de réponses pour cette question.
76
1.2.3.2. Les effets sociaux
Soif et difficultés
de faire la cuisine
4
Soins de
toitelles et
lessives
impossibles
6
Les deux
premières
propositions
60
Autres
0 0
Ne sait pas
Pas d'effets
2
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
Figure 13 : Répartition des
enquêtés selon les effets posés par l'accès
difficile à l'eau sur la satisfaction des besoins vitaux
Suivant la figure 13, 70 enquêtés, soit 97,2%,
ont estimé que l'accès difficile à l'eau empêche
à satisfaire certains des besoins vitaux dans leurs ménages. 4
enquêtés mentionnent la soif et les difficultés de
préparer les aliments (5,6%), 6 parlent des soins de toilettes et des
lessives impossibles à faire(8,3%), et 60 répondent que la soif
et les difficultés de faire la cuisine, ajoutées aux soins de
toilettes et lessives impossibles, sont les conséquences qu'engendre
l'accès difficile à l'eau potable sur la satisfaction des besoins
vitaux dans leurs
SourceFigure:
14quête:
e
Réprtitionterrain-Juille
019des enquêtés selon les
conséquences de l'accès difficile
à l'eau potable sur la vie scolaire des élèves
77
ménages(83,3%). 02 enquêtés (2,4%)
répondent qu'ils ne ressentent pas d'effets sur la satisfaction de leurs
besoins vitaux.
? Tableau 11 : Répartition des
enquêtés selon le fait qu'ils constatent des enfants qui vont
à la recherche de l'eau avant d'aller à
l'école.
Recherche de l'eau par les élèves avant
d'aller à l'école
|
Effectif
|
Pourcentage(%)
|
Oui
|
38
|
52,8
|
Non
|
22
|
30,6
|
Ne sait pas
|
12
|
16,7
|
Total
|
72
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
|
|
|
|
|
27,8
|
|
|
Ne sait pas
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Non concentration
lors des cours
|
|
|
12,5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Abandon scolaire
|
|
|
1,4
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
18,1
|
|
|
Absence au cours
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
40,3
|
Retard à l'école
|
|
|
|
Source : Enquête de terrain-Juillet
D'après ce tableau, on perçoit que près
de 53% des enquêtés rencontrent des enfants qui vont souvent
à la recherche de l'eau avant de se rendre à l'école.
Environ 30% n'ont pas fait ce constat et presque 17% des enquêtés
n'ont pas d'avis
78
De la figure 14, il ressort que le retard à
l'école ait été la conséquence la plus choisie par
les enquêtés avec un pourcentage de 40,3%, soit par 29
enquêtés. Pour 18,1% des enquêtés (13), l'absence au
cours constitue la conséquence de l'accès difficile à
l'eau sur la vie scolaire des enfants et 1,4% pense à l'abandon
scolaire(1). 12,5% des enquêtés(9) ont proposé la non
concentration lors des cours. Les 20 autres enquêtés (27,8%), ne
savent pas les conséquences de l'accès difficile à l'eau
sur la vie scolaire des enfants.
? Tableau 12 : Répartition des
enquêtés selon que les conflits sociaux soient engendrés
par les moments d'accès difficile d'eau dans la ville de
Tsévié
Conflits sociaux engendrés par les
difficultés d'accès à l'eau potable
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Conflits au bord des points d'eau
|
34
|
47,2
|
Quartiers et groupes en Mésententes
|
13
|
18,1
|
Autres
|
3
|
4,2
|
Ne sait pas
|
12
|
16,7
|
Pas de conflit
|
10
|
13,9
|
Total
|
72
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
D'après ce tableau, on remarque que 13,9% des
enquêtés(10) estiment qu'il n'y a aucun conflit social
résultant de l'accès difficile à l'eau à
Tsévié. 69,4% des enquêtés(50) ont répondu
que des conflits naissent souvent lorsque l'accès à l'eau devient
difficile. Ainsi, les conflits au bord des points d'eau, des groupes et
quartiers en mésententes et d'autres raisons ont été
mentionnés par respectivement 47,2% ; 18,1% et 4,2% des
enquêtés (34 ; 13 et 3). Pour la même question, 16,7 % des
enquêtés(12) n'ont pas d'opinion.
79
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
Figure 15 : Répartition des
enquêtés selon les disparités sociales occasionnées
par l'accès difficile à l'eau
A la question de savoir si l'accès difficile à
l'eau a déjà occasionné des disparités sociales
dans la commune de Tsévié, 2,8% des personnes
enquêtés répondent « Non » et 30,6% ne savent
pas. Les 66,7% restant affirment que « Oui ». Ainsi, sur ces 72
enquêtés, 34,7%(25) ont estimé que l'accès devient
plus difficile aux personnes handicapées, âgées et enfants.
23,6%(soit 17) pensent qu'il y a inconsidération de la part de ceux qui
ont un accès facile à l'eau. 8,3%(soit 6) ont donné
d'autres éléments de réponses.
80
1.2.3.3. Effets économiques
? Tableau 13 : Répartition des
enquêtés selon la manière dont les difficultés
d'accès à l'eau potable diminuent leurs économies ou
non
Diminution des économies liées aux
difficultés imposées par l'eau
|
Effectif
|
Pourcentage(%)
|
Prix d'achat de l'eau et/ou son transport trop
élevés
|
49
|
68,1
|
Factures élevées
|
15
|
20,8
|
Coûts liés au traitement des maladies liées
à l'eau
|
3
|
4,2
|
Autres
|
0
|
0,0
|
Ne sait pas
|
1
|
1,4
|
Pas de diminution
|
4
|
5,6
|
Total
|
72
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
D'après le tableau 13, on constate que 4
enquêtés soit 5,6% pensent que l'accès difficile à
l'eau ne diminue pas les économies dans leurs ménages. Une
personne enquêtée n'a pas de réponses sur cette question et
67 personnes (93,1%) ont répondu que les difficultés
d'accès à l'eau potable diminuent considérablement leurs
économies. Le prix d'achat de l'eau et/ou son transport trop
élevés, les factures élevées et enfin les
coûts induits au traitement des maladies liées à l'eau ont
été des réponses données respectivement par 49 ; 15
et 3 enquêtés.
81
25
1
Recherche de Cessation des Autres Ne sait pas Pas
de
l'eau AGR car basée ralentissement
interrompant le sur l'utilisation
déroulement de l'eau
des AGR
Source : Enquête de terrain-Juillet 2019
12
9
Figure 16 : Répartition des
enquêtés selon la manière dont les difficultés
d'accès à l'eau potable ralentissent ou non les activités
économiques
Selon cette figure, il est remarqué que 9
enquêtés, soit 12,5%, ne voient pas les activités
économiques de leurs ménages ralenties en cas d'accès
difficile à l'eau potable. Cependant 51 enquêtés pensent
que les difficultés d'accès à l'eau potable ralentissent
l'exercice de leurs activités génératrices de revenus.
Ainsi, 25 ont mentionné le fait que la recherche de l'eau interrompt le
déroulement de leurs AGR (34,7%), 25 autres ont estimé que l'AGR
est complètement cessée car essentiellement basée sur
l'utilisation de l'eau (34,7%). Une personne (1,4%) a donné un autre
facteur ralentissant le déroulement des activités
économiques (l'enquêté répond par les deux
propositions premières).
82
Titre 2 : Analyse des données et
interprétation des résultats
Les données présentées dans le titre
précédent sont analysées et interprétées
dans ce deuxième. Celui-ci s'articule autour des points suivants : le
profil des enquêtés, les difficultés d'accès
à l'eau potable dans la commune de Tsévié et les effets de
celles-ci sur les conditions de vie des populations.
2.1. Profil des enquêtés
Le profil des enquêtés concerne le sexe,
l'âge, la profession, le statut matrimonial, la taille de la famille
d'appartenance et le niveau d'instruction.
D'après les résultats de l'enquête, on
remarque que la majorité des répondants au questionnaire sont les
femmes. Elles représentent 60% des enquêtés (Tableau 3).
Cela se comprend par le fait que les femmes soient beaucoup plus
présentes et disponibles à la maison, et ouvertes à
répondre aux questions dans les ménages car aussi utilisant plus
d'eau pour leurs besoins divers, contrairement aux hommes qui ne restent pas
souvent à la maison et qui utilisent moins d'eau que celles-ci. Cela se
comprend aussi par le fait que ce sont les femmes qui s'occupent souvent de
l'organisation des tâches domestiques dans le milieu d'étude.
En rapport avec l'âge, nous l'avons choisi partir de 20
ans pour prendre en compte un certain niveau de discernement auprès des
enquêtés. En effet, si dans un ménage le chef de
ménage (père, mère ou autres) n'est pas présent, le
questionnaire est administré à une personne âgée de
20 ans et plus et qui peut le représenter valablement. On remarque
d'ailleurs que 73,6% des enquêtés ont plus de 30ans et la tranche
d'âge de 20 à 30 ans a été faiblement
représentée dans la distribution des âges (Figure 5). Cette
prise en compte de l'âge semble aussi trouver son sens dans la
répartition des enquêtés par statut matrimonial (figure 6).
Selon cette figure, 52 enquêtés sont mariés, 18 sont
célibataires, une
83
est veuve et un est divorcé. On peut aussi dire que les
personnes qui ont une fois été en contact avec le mariage sont au
nombre de 54(mariés, veuve, divorcé).
La plupart des enquêtés sont des
commerçants car ils représentent à eux seuls 43,1% de
l'échantillon. Cela veut dire que les personnes constituant notre
échantillon s'adonnent plus au commerce que les autres activités.
Cela paraît logique du moment où l'organisation économique
de la population de Tsévié dans son ensemble est fortement
basée le commerce.
En rapport avec la taille du ménage d'appartenance
(figure 7), on peut déduire que 52,8% des enquêtés ont
leurs ménages qui dépassent 6 personnes (avec 43,1% qui sont dans
les ménages d'entre 6 et 10 membres, et 9,7% qui sont plus de 10 dans
les ménages). Cela démontre le fait que la population de
Tsévié s'agrandit considérablement et que les
ménages se gonflent de membres.
Par rapport au niveau d'instruction (Tableau 5), on se rend
compte que c'est seulement 17 personnes sur les 72 enquêtés qui
sont analphabètes et font 23,6%. Les 76,4% restant sont instruits et ont
été soit au primaire (15,3%), soit au collège(19,4%), soit
au lycée(20,8%), soit atteints un niveau supérieur(16,7%) ou soit
ont suivi des cours d'alphabétisation(4,2%). La proportion des
enquêtés qui ont au moins un niveau d'instruction acceptable
renforce la capacité à comprendre et à bien
répondre les questions que nous les avions posées.
2.2. Difficultés rencontrées par la
population dans l'accès à l'eau potable.
En analysant tout d'abord les sources d'approvisionnement en
eau auxquelles la population s'adonne (figure 8), l'on remarque que les eaux de
forages et celles de la TdE sont les plus utilisées. On peut dire que
les enquêtés qui ont mentionné l'usage des eaux de forages
pour la boisson(26) n'ont forcément pas (ou plus) leurs maisons
connectées au réseau de la TdE. Cela peut s'expliquer par le fait
que les frais de branchement pour les populations semblent être
84
élevés, les obligeant à se
désabonner, ou à ne pas se connecter, ou bien ne pas pouvoir se
l'acheter à la borne fontaine, comme le justifie la Figure 10, figure
qui souligne que 27 enquêtés(37, 5%) trouvent le prix de l'eau
très cher, et 27 autres le trouvent cher. Dans l'ensemble, près
de 75% des enquêtés ne trouvent pas abordable le prix de l'eau.
C'est ce que Dos Santos(2005) n'a pas manqué de souligner en ces termes
: « la faible proportion des ménages raccordés au
réseau met en évidence que la difficulté d'accès ne
résulte pas du manque d'infrastructure dans certain quartier mais aussi
le faible niveau de vie des citadins ».
Encore, le fait que le réseau de la TdE ne couvre pas
leur zone d'habitations est aussi un facteur à prendre en compte. Les
enquêtés, en cas de manque extrême d'eau font souvent des
centaines de mètres pour trouver de quoi boire. Si 37,5% des
enquêtés soit 27 ménages sur les 72 abordés
s'approvisionnent sur une distance dépassant les 200mètres, c'est
qu'ils n'ont pas géographiquement accès à l'eau comme le
veut l'OMS pour une zone urbaine. L'Organisation précise en effet qu'un
citadin a accès à l'eau potable s'il est desservi par un
réseau ou une pompe à moins de 200 mètres de son
habitation. Ceci confirme que les habitants de la ville de Tsévié
ont un accès difficile aux ouvrages d'eau potable.
Cette difficulté d'accès aux ouvrages d'eau, due
à la distance ou au prix de l'eau, a conduit 94,4% des ménages
abordés dans la ville de Tsévié par notre enquête,
à stocker l'eau de pluie pour les usages domestiques et sanitaires,
comme l'indique le tableau 6.
En considérant les autres difficultés qui se
présentent aux ménages telles que la perturbation de la
fourniture d'eau(la coupure d'eau) qui se manifestent selon 43
enquêtés par un arrêt brusque de la sortie de l'eau et qui
dure plusieurs jours, par la baisse de pression régulière selon
11 enquêtés ou par l'alternance des deux selon 14
enquêtés ou encore par des pannes des ouvrages selon un autre
85
enquêtés(Figure 11), on rejoint Ousseni(2010) qui
mentionne également la coupure d'eau comme contrainte principale
d'accès à l'eau potable (cas du secteur 23 de Ouagadougou). Le
chef de la ville de Tsévié a lui-même confirmé ce
problème de perturbation de la fourniture de l'eau en ces termes :
« Il y a aussi les longues coupures d'eau et cette année, la
coupure a duré deux à trois semaines ».
Les entretiens avec le président du CDVT montre par
ailleurs que les CDQ et commissions spécialisées en charge de
l'eau dans les quartiers ne fonctionnent pas tout à fait : «
Ces commissions spécialisées sont dysfonctionnelles dans
certains quartiers», dit-il. En d'autres termes, les problèmes
organisationnels au niveau local ne permettent pas de prendre en charge
véritablement les difficultés qui se posent dans le domaine de
l'eau, engendrant une persistance du phénomène chaque
année, surtout en période sèche.
2.3. Effets liés aux difficultés
d'accès à l'eau potable.
Les différentes difficultés rencontrées
par la population de Tsévié dans l'accès à l'eau,
qu'elles soit économiques, géographiques, organisationnelles ou
autres, ont bien évidemment des effets sur les individus habitant la
commune. Ainsi, d'après les résultats du tableau 9 ; 73,6% des
enquêtés ont estimé que ces difficultés ont un effet
sur eux. Parmi les restants, il y a 13 qui ne savent pas si un effet survient
ou non et 6 disent qu'ils n'y a pas d'effets liés aux difficultés
d'accès à l'eau potable. Tout compte fait, les réponses
données aux questions qui ont suivi sur le questionnaire ont permis de
comprendre qu'en réalité, ces difficultés entrainent des
effets sur la population de Tsévié.
2.3.1. Conséquences de l'accès difficile
à l'eau sur la santé
Etant donné que certains dans la ville parcourent de
longues distances pour trouver la source d'approvisionnement, des sentiments de
fatigue ou
86
d'épuisement sont ressentis par les individus au sein
des ménages (56,9%) comme le montre la figure 12. Ces fatigues impactent
déjà sur le bien-être physique, et donc la santé,
sans être d'ailleurs rassuré de la qualité de l'eau. Aussi
les difficultés d'accès à l'eau potable ont
favorisé en 2017, l'enregistrement des maladies liées à
l'eau à la polyclinique de Tsévié. C'est ce que le
surveillant Général de cette structure de santé a
précisé en citant des
maladies telles que « la dysenterie amibienne, la
gastroentérite et l'amibiase »,
comme fréquentes maladies reçues. Faisant partie
des 10 premières causes de consultations à la polyclinique de
Tsévié en 2017, les maladies liées à l'eau n'ont
pas été négligées dans le déroulement de
cette enquête. En effet, d'après le tableau 10; 56,9% des
personnes enquêtées ont estimé que l'eau qu'elles
consomment entraine souvent des maladies liées à l'eau pour leur
ménages, ce qui confirme d'ailleurs que les sources d'approvisionnement
ne sont pas potables.
Mis à part ces effets sur la santé, il ressort
aussi que l'accès difficile à l'eau potable influe le
bien-être social des ménages et celui de la commune de
Tsévié toute entière.
2.3.2. Conséquences sociales
En effet, selon l'enquête, les ménages peinent
à satisfaire leur envie de boire et de faire la cuisine, et de
répondre aux soins de toilettes et lessives en cas de difficultés
d'accès à l'eau. Selon la figure 13, on constate que parmi les 72
enquêtés par ménage, 70 ont estimé qu'ils n'arrivent
pas à boire et à préparer, et à satisfaire les
besoins de toilettes et lessives. Dans ces 70 enquêtés, 4 ont
uniquement mentionnés la soif et les difficultés de faire la
cuisine, c'est-à-dire la préparation des aliments (5,6%) ; 6 ont
répondu que les soins de toilettes et la lessive deviennent impossibles
(8,3%). Les 60 autres restants (83,3%) ont exprimé l'effet des
difficultés d'accès à l'eau potable par le choix
combiné de la
87
soif et difficultés de faire la cuisine et des
toilettes et lessive impossibles. Ainsi, les besoins fondamentaux humains ne
sont souvent pas satisfaits dans les moments où l'accès à
l'eau est vraiment difficile. Cette incapacité de satisfaire les besoins
fondamentaux, est en effet, en contrario avec la conception du deuxième
Forum Mondial de l'eau (à La Haye), qui définit l'eau comme
« droit fondamental de l'homme ». En d'autres termes, ces
difficultés d'accès à l'eau potable ne font pas jouir les
habitants de Tsévié de leur droit fondamental.
Aussi, d'après 52,8% des enquêtés, les
élèves de la ville vont à la recherche de l'eau en
période scolaire avant d'aller à l'école (Tableau 11), ce
qui ne sera pas sans conséquences sur leur vie scolaire. Certains
enquêtés ont trouvé qu'en cas d'accès difficile en
eau, le retard à l'école(29), l'absence au cours(13) et l'abandon
scolaire(1) peuvent être des influences de la recherche d'eau par les
élèves sur la vie scolaire des enfants. Ces réponses
données par les enquêtés coïncident avec les
statistiques du PNUD qui estiment à « 443 millions de jours
d'école par an », les effets induits par les
difficultés d'accès à l'eau potable sur la vie des
élèves dans le monde.
Au plan social, les difficultés d'accès à
l'eau potable ont aussi engendré dans le milieu urbain sur lequel porte
notre enquête, des conflits sociaux. La démonstration de ces
conflits est contenue dans le tableau 12 qui rapporte que 50
enquêtés ont estimé qu'il y a des conflits sociaux
engendrés par les difficultés d'accès à l'eau
potable. Parmi ces 50 répondants, 34 ont affirmé qu'il s'agit des
conflits au bord des points d'eau de la ville, 13 ont mentionné qu'il
s'agit des quartiers et groupes en conflit, et 3 ont donné d'autres
raisons. Ainsi, à cause de l'eau en manque ou en accès difficile,
des individus et groupes sociaux se mettent en mésententes, autour d'une
denrée cherchée par tous.
La dernière conséquence sociale, ressortie de
cette enquête est celle des disparités sociales dans la ville en
cas d'accès difficile à l'eau. Si d'après la
88
figure 15 ; 34,7% des enquêtés ont répondu
que les personnes vulnérables, à l'exemple des personnes
handicapées, âgées et enfants ont un accès plus
difficile à l'eau lorsque l'approvisionnement devient difficile pour
tous, c'est qu'en d'autres termes, les difficultés d'accès
à une eau potable au sein d'une communauté urbaine comme celle de
Tsévié peuvent être source d'inégalités, car
ces personnes ne disposent pas de toutes les capacités pour pouvoir se
servir en temps en eau dont elles ont besoin pour leurs usages personnels et
spécifiques. Les extraits de propos11 de l'homme de 30 ans en
situation de handicap moteur, et de cette femme âgée de 61 ans,
présentés plus haut dans la description de cas en donnent la
confirmation. En prenant aussi en compte les inconsidérations de la part
de ceux qui ont un accès facile à l'eau potable,
énumérées par 17 enquêtés, on déduit
que la conception de l'eau en tant que « bien commun »,
telle que donnée à la première conférence sur
l'Environnement à Stockholm, n'est pas encore encrée dans les
esprits des habitants de la ville de Tsévié.
2.3.3. Conséquences économiques
Ces conséquences sont la diminution des
économies des ménages ciblés par notre enquête et le
ralentissement des activités économiques.
Le constat est que les difficultés imposées par
l'accès à l'eau dans la population d'étude ont
entrainés chez les ménages une diminution de leurs
économies (Tableau 13) expliquées par le prix d'achat et/ou du
transport de l'eau élevés (68,1%), les factures
élevées(20,8%) et les coûts liés au traitement des
maladies causées par l'eau de boisson(4,2%). L'un des effets liés
à l'accès difficile à l'eau est donc la réduction
des économies des ménages car augmentant leurs charges
financières.
11 Page 62
89
Les activités économiques sont aussi ralenties
par la recherche d'eau dans la population étudiée. Les gens
exerçant des activités génératrices de revenus ou
autre profession nécessitant l'usage de l'eau telle que les
commerçantes d'aliments ou les coiffeuses par exemple, ne pourront pas
continuer par l'exercer lorsque l'eau n'existe pas. Pour les
commerçantes d'aliments, LASSERE(2002) parle d'une « production
alimentaire qui se stagne ».
D'autres personnes enquêtées laissent leurs
activités économiques pour aller chercher de l'eau potable, vu
que la fourniture de l'eau est souvent perturbée ou que les sources
d'eau sont pour certains éloignées. Par conséquent, cela
entraîne le ralentissement d'activités comme mentionné
à la figure 16.
90
CHAPITRE 2 : APPORTS DE LA RECHECHE A L'ACTION
Dans ce deuxième chapitre de la seconde partie du
mémoire, nous faisons la lumière sur l'intérêt de la
recherche à l'action. Deux titres meublent le présent chapitre :
le premier titre concerne les solutions proposées (Titre 1) et le second
insiste sur les perspectives (Titre 2)
Titre 1 : Solutions proposées
Le présent travail s'est effectué dans une
dynamique participative, avec l'implication notoire des acteurs locaux dans la
recherche des solutions. Les solutions que nous exposons dans ce titre sont
celles suggérées par les enquêtés ou
suscitées auprès d'eux pour diminuer les difficultés
d'accès à l'eau potable et les effets que celles-ci peuvent
engendrer. Les personnes ressources et les enquêtés de la
population cible ont fait des propositions que nous avons analysées et
reformulées pour leur donner une certaine pertinence. Nous mentionnons
d'abord les solutions précédemment proposées puis celles
nouvellement recueillies par notre enquête.
1.1. Quelques solutions antérieures et en cours de
réalisations
Bien avant d'aborder les propositions nouvelles, il est utile
de mentionner que des solutions antérieures et d'autres en cours ont
été mises en oeuvre pour diminuer les difficultés
d'accès à l'eau potable et donc, éviter les effets de
celles-ci. Les difficultés organisationnelles relevant des CDQ et
commissions spécialisées Eau-Hygiène-Assainissement sont
surmontées. Ils entreprennent des actions de remobilisation et de
redynamisation. C'est à ce effet que le président
du CDVT affirme : « pour ce problème, nous
avions fait récemment une tournée
dans tous les CDQ pour les motiver et les rendre beaucoup
plus responsables ainsi que ces commissions spécialisées qui
relâchent. Nous espérons que cela va
les faire mieux fonctionner ». Par la suite, il
nous informe en ces termes :
91
« actuellement, il y a un projet dans la ville qui a
commencé en 2018 et qui se poursuit. Ce projet consiste à faire
900 branchements du réseau à prix promotionnel de 50.000F CFA,
pour tout ménage qui a le tuyau de la TdE devant son habitation
». Il s'agit en effet du Projet PEAT 2.
Des enquêtés ont mentionné aussi qu'en
2019, lorsque la pénurie était vraiment accentuée, le chef
a « fait venir de Lomé, des camions citernes pour venir
alimenter les quartiers en eau ». Mais cela n'a pas duré et
n'a résorbé le problème. Quant au chef lui-même, il
s'exprime ainsi :
« Nous avons contacté la TdE d'ici et celle de
Lomé, pour qu'on puisse comprendre pourquoi l'eau a cette couleur. Ils
nous ont dit que c'est l'installation qui est vieille. Ils ont dit qu'il y a un
projet qui va bientôt arriver pour permettre un accès facile
à l'eau. Et l'eau serait conduite de la ville de Tabligbo pour nous
arriver. Mais en attendant, nous pouvons nous mêmes multiplier des
forages ».
A la question de savoir quelles actions le service de la
santé a déjà menées pour que l'eau potable ne soit
plus source de maladies, le surveillant Général du SHAB dit :
« La polyclinique par le biais de notre section, a
proposé l'utilisation du comprimé du chlore pour pouvoir
désinfecter les eaux de pluie. Nous faisons des sensibilisations pour
motiver les populations sur l'hygiène de l'eau et les pratiques à
adopter pour avoir une eau saine ».
Nous présentons à présent les solutions
suggérées par les enquêtés.
1.2. Les solutions novatrices proposées par les
chefs de ménages(ou leurs représentants)
? Pour les ouvrages d'eau
- La multiplication des forages publics à eau
analysée dans chaque quartier (3 à 4 au moins)
- La réparation des forages et autres ouvrages d'eau en
panne
- La réparation du château d'eau en pannes depuis
plusieurs années déjà
- Doter les forages actuels qui fonctionnent avec
l'électricité de groupes électrogènes, pour pouvoir
avoir accès à l'eau même en cas de délestage
- Diminuer le prix de vente de l'eau de la TdE, V' Par
rapport à la TdE
Les enquêtés font les propositions suivantes :
-procéder à une analyse chimique de l'eau avant de
la fournir à l'ensemble de la population ;
-faire le remplacement des tuyaux de branchement car ils
contribuent à la saleté de l'eau ;
-diminuer les temps de coupure de l'eau ;
-de préférence, faire la coupure de l'eau tard dans
la nuit ;
-faire rabaisser le prix de l'eau, factures et prix de
branchement y compris ;
-la promotion du branchement au réseau doit être
élargie à tous sans distinction de quartier ;
-communiquer aux habitants de la ville de Tsévié,
les jours et heures auxquels la coupure d'eau interviendra ;
V' Pour les autres difficultés
92
Les enquêtés ont énuméré
d'autres propositions que nous classons ici :
93
- rendre accessibles les routes car elles ne permettent pas de
vite atteindre les points d'eau, surtout en période pluvieuse. Cela
évitera la perte de temps dans la collecte de l'eau.
-faire doter chaque ouvrage d'eau d'un technicien
chargé de sa réparation en cas de panne
-procéder à long terme, à une
électrification générale de la ville afin de
prévenir les perturbations de fourniture d'eau pour les ouvrages qui
fonctionnent avec l'énergie électrique
- être sensibilisé sur les techniques de
traitement d'eau. Cela devrait permettre le recul des maladies liées
à la consommation de l'eau souillée.
-amener les individus de la ville de Tsévié
à plus de civisme en les sensibilisant sur les conflits qui naissent au
bord des points d'eau
-former chaque leader de quartier pour former à leur
tour les populations, sur les approches inclusives, pour accepter toute
personne dans la société, quel que soit sa couche sociale, en vue
de faire disparaitre des clivages qui surviennent en cas de difficultés
d'accès à l'eau potable dans la ville.
1.3. Solutions novatrices proposées par les
personnes ressources (chef, président CDVT, personnel de
santé)
Ces personnes ont proposé des solutions qui sont
classées à court, à moyen et long terme.
? A long terme
- mettre en place un système de contrôle
d'implantation des forages pour éviter leur creusage en désordre,
et dont leurs eaux donnent des maladies aux populations.
94
- doter chaque école d'un ouvrage d'eau et
d'assainissement pour permettre aux élèves de s'en servir
V' A moyen terme
- inscrire dans le prochain plan de développement de la
commune, le secteur de l'eau comme domaine transversal
- mettre en fonctionnement le château d'eau en panne
- faire des canalisations dans les quartiers, coins et ruelles
de la ville pour permettre à tous de s'approvisionner en eau et à
moindre coût
- faire régulièrement la promotion du
branchement au réseau de la TdE pour permettre à un grand nombre
d'avoir accès, y compris les plus vulnérables.
V' A court terme
- Prendre en charge les forages qui sont en pannes et creuser
des forages publics analysés
- Diriger l'esprit des populations vers une optique de
développement inclusif, pour supprimer les inégalités
sociales induites par les difficultés d'accès à l'eau
potable.
- Apprendre aux ménages le traitement de l'eau, suivant
des produits de normes et en rapport avec un volume raisonné.
- Procéder à la fermeture des forages qui
prolifèrent dans la ville
- réduire les temps de coupure d'eau pour permettre aux
ménages de satisfaire leur soif, de pouvoir faire la cuisine et les
soins de toilettes. Cela éviterait aux élèves de subir les
effets de l'accès difficile à l'eau dans leur vie scolaire.
95
Titre 2 : Perspectives
La présente recherche qui s'est déroulée
sur le site de Tsévié, a sûrement certaines limites qu'il
importe de repousser. Des perspectives sont donc envisageables.
L'étude a abordé les difficultés
d'accès à l'eau potable et ensuite les effets qu'elles induisent
sur la population de Tsévié. Mais, nous sommes conscients que
tous les contours du sujet n'auraient pas été
épuisés. En l'occurrence, les risques sanitaires liés
à chaque source d'approvisionnement en eau méritent d'être
approfondis par des études ultérieures. Plus
précisément, une analyse bactériologique des eaux de
consommation dans la ville peut permettre de juger la qualité
physico-chimique des eaux disponibles. Aussi, faut-il reconnaitre que l'absence
de données sur les effectifs par quartiers dans la ville de
Tsévié n'a pas permis de bien représenter
significativement la taille de l'échantillon.
L'étude des facteurs explicatifs des pannes
réguliers d'ouvrages dans la zone de Tsévié et les raisons
explicatives de la non-réparation du château d'eau surtout doivent
aussi faire l'objet de sérieuses réflexions.
Pour l'avenir, il serait souhaitable de faire une étude
comparative entre plusieurs quartiers sur le problème d'eau à
Tsévié ou dans une autre localité, pour en ressortir les
similitudes et les divergences, en vue de savoir quoi proposer pour quel
quartier.
Des programmes ou projets nouveaux d'adduction d'eau peuvent
venir à point mais il va falloir étudier les quartiers dans
lesquels ils seraient implantés pour ne pas occasionner de nouveaux
conflits. Ces programmes doivent surtout être accueillis par les
bénéficiaires pour garantir la durabilité de la gestion
car pour qu'un programme de gestion de la qualité de l'eau de boisson
alimentant une communauté soit efficace et durable, il faut qu'il
bénéficie de l'implication et du
96
soutien actifs des communautés locales. Il convient que
ces communautés soient impliquées à tous les stades d'un
tel programme, et notamment dans les enquêtes initiales ; les
décisions d'implantation des puits, l'implantation des points de captage
ou l'établissement de zones de protection ; la surveillance des
approvisionnements en eau de boisson ; le signalement des anomalies, la
réalisation des travaux de maintenance et la prise de mesures
correctives et de soutien, notamment des opérations d'assainissement et
d'hygiène (Directives de qualité pour l'eau de boisson, OMS 2017
:14).
Les Projets en cours tels que le PEAT 2 doivent
s'étendre aux quartiers défavorisés.
Il serait également utile, de renforcer les actions de
Communication pour accroitre le nombre des personnes ayant connaissance de
l'hygiène de l'eau et des maladies liées à l'eau. Ces
actions doivent également s'orienter vers la vulgarisation des
techniques de traitement des eaux à qualité mauvaise. Cela
contribuera à la diminution des risques de contamination des maladies
liées à l'eau.
Tout compte fait, tout ce qui doit être entrepris devra
assurer la permanence de l'eau potable en quantité suffisante dans les
ménages, en vue d'éviter ses effets identifiés par notre
modeste recherche.
97
CONCLUSION
L'eau reste un bien de grande importance dans la vie de
l'homme et une ressource irremplaçable. Elle lui permet de faire une
pluralité d'activités et le maintient en vie. Toute
société, pour qu'elle soit développée, est soumise
à la disponibilité de l'eau, surtout saine. La recherche actuelle
a permis de retracer les difficultés rencontrées dans
l'accès d'une telle ressource dans un milieu urbain et les effets qui y
sont liés.
Ainsi, au terme de ce travail de mémoire, il importe de
donner des réponses définitives aux questions posées en
début de cette recherche, de vérifier la validation des
hypothèses et l'atteinte des objectifs assignés plus haut.
La question principale qui sous-tend la recherche est de
savoir « quelles sont les difficultés d'accès à l'eau
potable et leurs effets sur les conditions de vie à Tsévié
et quelles sont les actions à mettre en oeuvre pour résoudre
durablement ce problème ?». Cela nous a conduit à
émettre l'hypothèse générale selon laquelle les
difficultés d'accès à l'eau ont des effets sur les
conditions de vie des individus, ménages et communautés de la
ville de Tsévié et nécessitent des actions participatives
à caractère durable pour leur résolution. Pour
vérifier cela ; nous nous sommes fixés comme objectif
général d'analyser les difficultés d'accès à
l'eau potable dans la commune de Tsévié et leurs effets sur les
conditions de vie afin de susciter des approches de solutions durables. A
l'appui, une variable dépendante et trois variables indépendantes
accompagnées d'indicateurs ont servi de modèle d'analyse. Ce
modèle s'est basé sur l'usage de deux méthodes : la
méthode qualitative et la méthode quantitative. Ces
méthodes ont conduit à élaborer un questionnaire, d'un
guide d'entretien individuel et d'un canevas de focus group.
Le questionnaire a été administré
à 72 enquêtés constituant la taille de l'échantillon
et représentant chacun un ménage dans la zone d'étude. Le
guide
98
d'entretien a été fait à l'endroit des
personnes ressources et le canevas de focus group pour un groupe d'hommes et un
groupe de femmes, tous chefs de ménages. Ces outils nous ont permis de
collecter dans la zone d'étude des données en rapport l'objectif
général.
De cette recherche, les conclusions auxquelles nous parvenons
s'inscrivent dans la ligne droite de la vérification des
hypothèses et de l'atteinte des objectifs. Les difficultés
rencontrées par les ménages de Tsévié dans
l'accès à l'eau potable sont le poids monétaire de l'eau,
la distance des sources d'eau des maisons, la qualité de l'eau, la
perturbation de sa fourniture notamment par un arrêt brusque de l'eau
pendant plusieurs jours et par baisse de pression régulière, la
géologie du sol, la vétusté ou le manque des
infrastructures d'hydraulique proches des citadins, et les dysfonctionnements
des organisations communautaires à la base.
Il ressort des travaux de terrain que les difficultés
d'accès à l'eau potable dans la ville de Tsévié
entrainent des effets sanitaires, sociaux et économiques sur la vie des
populations. Ainsi, les effets sanitaires induits par ces difficultés
sont l'épuisement physiologique après ravitaillement sur une
distance « disproportionnée » et les maladies liées
à l'eau. Les effets sociaux liés aux difficultés
d'accès à l'eau potable dans la ville de Tsévié
sont d'abord la non-satisfaction des besoins humains fondamentaux,
expliqué par les besoins de soif, les difficultés de faire la
cuisine, les soins de toilettes et lessives impossibles, ensuite l'influence de
la vie scolaire des élèves se faisant remarquer surtout par les
retards et absences à l'école en cas de manque d'eau, ensuite la
survenue des conflits sociaux à l'exemple des conflits au bord des
points d'eau ou des quartiers et groupes sociaux en mésententes dans la
ville, et enfin, les disparités sociales, se manifestant par un
accès à l'eau plus difficile aux personnes handicapées,
âgées et enfants et les inconsidérations de la part de ceux
qui ont un accès à l'eau. Les effets économiques que ces
difficultés imposent, sont la
99
diminution des économies des ménages et le
ralentissement de leurs activités économiques. L'économie
des ménages urbains de Tsévié diminuent à cause du
poids du prix d'achat de l'eau et de son transport, des factures d'eau
élevées et des coûts liés au traitement des maladies
hydriques. D'autres effets économiques occasionnés par les
difficultés d'accès à une eau potable sont le
ralentissement des activités économiques urbaines, car d'une
part, la recherche d'eau interrompt l'exercice d'activités
génératrices de revenu et d'autres parts, l'absence d'eau potable
fait cesser le déroulement de certaines activités basées
sur l'utilisation de l'eau.
Tous ces effets qui ont été montrés par
les résultats de l'enquête constituent de sérieux
problèmes de développement pour la population de
Tsévié. En touchant la santé, en affectant
l'équilibre social, en impactant l'éducation et
l'économie, les difficultés d'accès à une eau
potable sont des charges lourdes à plusieurs dimensions qui minent la
ville de Tsévié. Ainsi, pour résoudre ces effets, les
personnes enquêtées ont fait des propositions qu'il faille prendre
en compte pour une résolution de ce phénomène en vue de
l'amélioration des conditions de vie la population urbaine
étudiée. Cependant, les autres solutions qui permettront
l'accès à l'eau potable aux populations actuelles de
Tsévié, doivent être étudiées de façon
à ce qu'elles n'occasionnent pas une pénurie aux
générations futures.
100
BIBLIOGRAPHIE
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les bidonvilles des villes africaines : Enjeux et défis de
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doctorat de démographie, Université de Montréal
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enjeu socio-sanitaire à Ouagadougou, Espace, population.
7. Etat des lieux des collectifs, plateformes et
réseaux d'organisations de la société civile du secteur
eau et assainissement dans sept pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre,
Rapport Togo, Juin 2011.
8. Jade Tobbi(2018), Accès à l'eau potable
et impact sur la santé d'une communauté, l'éducation et la
ressource eau : analyse à partir d'un
101
projet au Togo, Institut d'aménagement, de
tourisme et d'urbanisme, Université Bordeaux Montaigne, France.
9. Lasserre, F. et Descroix, L., 2002, « Eaux et
territoires: tensions, coopérations et géopolitique de l'eau.
», Sainte-Foy, Presses de l'Université du Québec.
10. Laurent Baechler(2017), L'accès à l'eau
: Enjeu majeur du développement durable, Bibliothèque
nationale, Paris : janvier 2017.
11. Nyongombe, 2012 : Milieu et hygiène alimentaire,
Cours inédit, Faculté de Médecine/UNIKIS
12. Ousseini (2010), L'accès à l'eau
potable dans les quartiers périphériques de la ville de
Ouagadougou : cas des secteurs 23 et 24 ; Mémoire pour l'obtention
du diplôme en master d'ingénierie de l'eau et de l'environnement,
option : environnement, Institut International d'Ingénierie de l'Eau et
de l'Environnement
13. Plan de Développement Communal(PDC) de la
commune de Tsévié, 2015-2019.
14. Plan National de Développement(PND)
2018-2022, Togo.
15. Politique Nationale de l'Eau, 2010-2025,
Togo.
16. Prince Loïque Maba Ngouloubi(2017), les
problèmes d'accès à l'eau potable de la population de
l'arrondissement 4 Moungali à Brazzaville (République du
Congo). Thèse de doctorat à la faculté des lettres et
des sciences humaines, Département de géographie,
Université Marien Ngouabi.
17.
102
Rapport d'enquête QUIBB 2015, Institut National
de la Statistique et des Etudes Economiques et Démographiques
18. Rafiou Bah-Agba(2014), Gouvernance locale et
approvisionnement en eau potable dans les milieux ruraux au Benin: cas de la
commune de Tchaourou, Mémoire présenté dans le cadre
du programme de maîtrise en développement régional en vue
de l'obtention du grade de maître ès arts, Université du
Québec à Rimouski
19. Rapport mondial sur le développement humain 2006,
« Au-delà de la pénurie : pouvoir, pauvreté et la
crise mondiale de l'eau » du Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD).
20.
www.icilome.com,
consulté le 18 avril 2019.
21.
www.kezakeau.fr,
consulté le 14 juillet 2019.
22.
www.solidarites.org/fr/eau-potable,
consulté le 29 juillet 2019.
23. Yélognissè Coffi Laurel Hector Houeha
(2007), L'amélioration des conditions d'accès à une
eau potable pour l'eau de boisson dans les milieux ruraux du Bénin:
étude des pratiques locales, Mémoire présenté comme
exigence partielle de la maîtrise en sciences de l'environnement
24. Yves Grafmeyer et Jean-Yves Authier, Sociologie
urbaine, Arman Colin, Coll. « 128 », 2008.
25. Zipikinè Kossi Mensa(2012), Approvisionnement
en eau potable et risque sanitaires à Anié (Préfecture de
l'Anié), Mémoire pour l'obtention du diplôme de
Maitrise ès-Lettres et Sciences Humaines (Option Géographie
Rurale et Aménagement), Université de
Lomé.
ANNEXE
103
104
1. Questionnaire adressé aux chefs de
ménages (ou à leurs représentants)
No d'ordre
|
Questions et filtres
|
Modalités et codes
(Encerclez le(s) numéros
correspondants)
|
Passer à
|
I-PROFIL DE L'ENQUETE
|
Q101
|
Sexe de l'enquêté
|
1. Masculin
|
|
|
|
2. Féminin
|
|
|
Q102
|
Quel est votre âge ?
|
1. [20- 30[
|
|
|
|
2. [30- 40[
|
|
|
|
3. 40 et plus
|
|
|
Q104
|
Quelle profession
|
1. Agriculteur
|
|
|
exercez-vous ?
|
2. Commerçant/Artisan
|
|
|
|
3. Enseignant
|
|
|
|
4. Etudiant/Elève
|
|
|
|
5. Personnel de santé
|
|
|
|
6. Autres (à préciser) .
|
|
|
Q105
|
Quel est votre statut
|
1. Marié(e)
|
|
|
matrimonial ?
|
2. Célibataire
|
|
|
|
3. Divorcé (e)
|
|
|
|
4. Veuf (ve)
|
|
|
Q106
|
Quelle est la taille de
|
1. Entre 1 et 5 membres
|
|
|
votre famille
|
2. Entre 6 et 10 membres
|
|
|
d'appartenance ?
|
3. Plus de 10 membres
|
|
|
Q107
|
Quel est votre niveau
|
1. Primaire
|
|
|
d'instruction ?
|
2. Collège
|
|
|
|
3. Lycée
|
|
|
|
4. Supérieur
|
|
|
|
5. Alphabétisé
|
|
|
|
6. Analphabète
|
|
|
105
II-DIFFICULTES RENCONTREES DANS L'ACCES A
L'EAU
|
Q201
|
Quelle est votre source régulière
d'approvisionnement en eau de boisson ?
|
1. Puits
2. Borne fontaine
3. Rivière
4. Forage
|
|
|
|
5. TdE
|
|
|
|
6. TdE et Forage
|
|
|
|
7. Autres (à préciser).....
|
|
|
Q202
|
Stockez-vous l'eau de pluie pour vos usages domestiques et
sanitaires ?
|
1. Oui
2. Non
3. Ne sait pas
|
|
Q203
|
Rencontrez-vous des difficultés dans l'accès
à l'eau potable ?
|
1. Oui
2. Non
3. Ne sait pas
|
|
Q204
|
A quelle distance moyenne vous vous approvisionnez en eau de
boisson ?
|
1. A la maison
2. A moins 200 m
3. Entre 200m et 1km
4. Plus de 1km
|
|
|
|
5. Ne sait pas
|
|
|
Q205
|
Comment trouvez-vous le prix auquel vous payez
|
1. Très cher
2. Cher
|
|
|
l'eau ?
|
3. Moins cher
|
|
|
Q206
|
A quelle distance est situé votre point
d'approvisionnement en eau ?
|
1. A la maison
2. A moins 200 m
3. Entre 200m et 1km
4. Plus de 1km
|
|
Q207
|
Comment trouvez-vous le prix de l'eau ?
|
1. Très cher
2. Cher
|
|
|
|
3. Moins cher
|
|
|
|
4. Ne sait pas
|
|
|
Q208
|
Quelle est votre perception sur la qualité de l'eau que
vous disposez ?
|
1. Bonne
2. Mauvaise
3. Très mauvaise
4. Ne sait pas
|
|
Q209
|
La fourniture de l'eau est-
|
1. Oui
|
Si non, passez à
|
|
elle perturbée ?
|
2. Non
|
Q301
|
|
|
3. Ne sait pas
|
|
|
106
Q210
|
|
Si oui, comment ?
|
1. Arrêt brusque de la sortie de l'eau pendant plusieurs
jours
2. Baisse de pression régulière
3. Arrêt brusque et baisse de pression
4. Autres
|
|
|
III-EFFETS LIES DES DIFFICULTES D'ACCES A
L'EAU
|
Q301
|
|
Les difficultés rencontrées dans l'accès
à l'eau ont- elles un effet négatif sur vous ?
|
1. Oui
2. Non
3. Ne sait pas
|
|
|
III.1. Effets sur le plan de la santé
|
Q302
|
|
La distance Aller- Puisage-Retour pour le ravitaillement vous
fatigue-t-elle?
|
1. Oui
2. Non
3. Ne sait pas
|
|
Q303
|
|
L'eau que vous consommez dans le ménage, est-t-elle pour
vous une source de maladies liées à l'eau ?
|
1. Oui
2. Non
3. Ne sait pas
|
|
|
III.2. Effets sur le plan social
|
Q304
|
|
Comment les difficultés d'accès à l'eau
potable empêchent-elle la satisfaction de vos besoins fondamentaux ?
|
1. Soif et difficultés de faire la cuisine (le
mangé)
2. Soins de toilettes et lessives impossibles
3. Les deux premières propositions
4. Autres
5. Ne sait pas
6. N'empêchent pas (Pas d'effets)
|
|
107
Q305
|
Les enfants du milieu vont-ils souvent à la recherche
d'eau avant d'aller à l'école ? (y compris ceux de votre
ménage)
|
1. Oui
2. Non
3. Ne sait pas
|
|
Q306
|
Selon vous comment, la recherche d'eau, peut-elle influer sur la
vie scolaire des enfants, pendant les moments où l'accès est
difficile?
|
1. Retard à l'école
2. Absence au cours
3. Abandon scolaire
4. Non concentration lors des cours
5. Autres (à préciser)
|
|
Q307
|
L'accès difficile à l'eau
|
1. Oui
|
Si non, passez à
|
|
potable a-t-il déjà créé des conflits
entre les communautés et à l'intérieur des
communautés de la ville?
|
2. Non
3. Ne sait pas
|
Q309
|
Q308
|
Si oui, lesquels ?
|
1. Conflits au bord des points d'eau
|
|
|
|
2. Quartiers et groupes en
|
|
|
|
Mésententes
|
|
|
|
3. Autres (à préciser)
|
|
|
|
4. Ne sait pas
|
|
|
Q309
|
Selon vous l'accès
|
|
Si non, passez à
|
|
difficile à l'eau occasionne-t-il des disparités
sociales dans la ville ?
|
1. Oui
2. Non
3. Ne sait pas
|
Q311
|
Q310
|
Si oui, lesquelles ?
|
1. Accès plus difficile aux
|
|
|
|
Personnes handicapées,
Personnes Agées et enfants
|
|
|
|
2. Inconsidération de la part de ceux qui ont un
accès facile à l'eau
|
|
|
|
3. Autres
|
|
|
|
4. Ne sait pas
|
|
|
108
III.3. Effet sur le plan économique
|
Q311
|
Les difficultés d'accès à
|
1. Oui
|
Si non, passez à
|
|
l'eau potable diminuent- elles considérablement vos
économies ?
|
2. Non
3. Ne sait pas
|
Q313
|
Q312
|
Si oui, comment ?
|
1. Prix d'achat de l'eau et/ou son transport trop
élevés
|
|
|
|
2. Factures élevées
|
|
|
|
3. Couts liés au traitement des maladies liées
à l'eau
|
|
|
|
4. Autres
|
|
|
Q313
|
L'accès difficile à l'eau
|
1. Oui
|
Si non, passez à
|
|
de boisson, ralentit-il l'exercice vos activités
économiques ?
|
2. Non
3. Ne sait pas
|
401
|
Q314
|
Si oui, comment
|
1. Recherche de l'eau interrompant le déroulement des
AGR
|
|
|
|
2. Cessation d'AGR car basée sur l'utilisation de
l'eau
|
|
|
|
3. Autres
|
|
|
IV-PROPOSITIONS DE SOLUTIONS DURABLES
|
Q401
|
Y-a-t-il eu des solutions
|
|
Si non, passez à
|
|
entreprises antérieurement pour résoudre les
difficultés d'accès à l'eau potable (CDQ, CDVT, mairie,
autres, etc.)??
|
1. Oui
2. Non
3. Ne sait pas
|
Q405
|
Q402
|
Si oui, lesquelles ?
|
A préciser
|
|
Q403
|
Ces solutions ont-elles
|
|
Si oui, passez à
|
|
réussi à satisfaire les populations ?
|
1. Oui
2. Non
|
Q405
|
|
|
3. Ne sait pas
|
|
|
Q404
|
Si non, pourquoi
|
A préciser
|
|
Q405
|
Quelles solutions
novatrices proposez-vous pour résoudre cette situation
difficile d'accès à l'eau ?
|
A préciser .
|
|
109
Q406
|
Classez-les par ordre de priorité s'il vous plait.
|
1-
2-
|
|
|
|
3-
|
|
|
|
4-
|
|
|
|
5-
|
|
|
|
6-
|
|
2. Canevas de focus group utilisé à
l'endroit des groupes d'hommes et de femmes chefs de ménages
Sujet d'entretien
|
Objectifs à atteindre
|
Problèmes d'accès à l'eau
rencontrée dans la localité
|
Identifier les différentes difficultés
liées à l'accès à l'eau potable
|
Effets de l'accès difficile à l'eau dans la
communauté
|
Relever les conséquences économiques et
sociales que les difficultés d'accès à l'eau potable ont
sur la communauté
|
Solutions locales antérieurement proposées
|
Examiner les solutions mises en oeuvre pour résoudre les
difficultés d'accès à l'eau potable
|
Propositions de solutions nouvelles
|
Relever des approches de solutions nouvelles émanant
de la chefferie traditionnelle
|
|
3. Guide d'entretien individuel utilisé à
l'endroit du président du CDVT
Sujet d'entretien
|
Objectifs à atteindre
|
Existence de la commission Spécialisée-Eau dans le
CDQ
|
Relever l'existence de la commission
spécialisée-Eau au sein du CDVT et CDQ de la
ville
|
Actions menées par le CDQ pour promouvoir
l'accès facile à l'eau
|
Identifier les actions communautaires entreprises par le CDVT en
matière d'approvisionnement en eau
|
4. 110
Guide d'entretien individuel utilisé à
l'endroit des professionnels de la santé (Polyclinique de
Tsévié)
Sujet d'entretien
|
Objectifs à atteindre
|
Les difficultés d'accès à l'eau potable
|
Répertorier les difficultés
|
Maladies hydriques
|
Recueillir les types de maladies hydriques enregistrées
dans la ville
|
Solutions proposées
|
Faire proposer des solutions
|
|
5. Guide d'entretien utilisé à l'endroit
des autres personnes ressources (services déconcentrés de
l'Hydraulique Villageoise, et mairie)
Sujet d'entretien
|
Objectifs à atteindre
|
Difficultés rencontrées par les populations dans
l'accès à l'eau potable
|
Relever les difficultés d'accès à l'eau
potable connues par les services techniques
|
Conséquences des difficultés d'accès
à l'eau potable
|
Relever les conséquences de ces difficultés sur
les conditions de vie socioéconomiques des populations
|
Priorité du secteur de l'eau dans les politiques et
programmes de la ville
|
Identifier l'importance du secteur de l'eau dans les grandes
lignes de développement et les perspectives
|
Existence des ouvrages d'eau et leurs états
|
Discuter sur le nombre des ouvrages d'eau réalisés
et ceux qui existent
|
Solutions proposées
|
Susciter des approches de solutions pour contribuer à
réduire les effets liés aux difficultés d'accès
à l'eau potable
|
|
6. Grille d'observation
Faits à observer
|
Objectifs à atteindre
|
Ouvrages d'eau et leurs états
|
Constater l'existence des ouvrages d'eau et examiner leurs
états
|
Distance des points d'approvisionnement en eau par rapport aux
maisons
|
Evaluer la distance qui sépare les points
d'approvisionnements en eau des maisons
|
Temps mis pour le trajet Aller-Retour-Aller
|
Déterminer la durée mise pour le trajet
Aller-Puisage-Retour
|
111
LISTE DES TABLEAUX
Tableaux
|
Pages
|
|
Tableau1: Tableau des variables et indicateurs
|
|
10
|
|
Tableau 2 : Tableau récapitulatif des questions,
|
|
12
|
hypothèses et objectifs
|
Tableau 3: Répartition des enquêtés selon le
sexe
|
|
65
|
|
Tableau 4: Répartition des enquêtés selon
la
|
|
66
|
profession exercée
|
Tableau 5 : Répartition des enquêtés selon
le
|
|
68
|
niveau d'instruction
|
Tableau 6 : Répartition des enquêtés selon
qu'ils
|
|
69
|
stockent ou non l'eau de pluie pour les usages domestiques et
sanitaires
|
Tableau 7 : Répartition des enquêtés selon
la
|
|
70
|
distance à laquelle ils s'approvisionnent en eau de
boisson
|
Tableau 8 : Répartition des enquêtés selon
la
|
|
72
|
perception de la qualité de l'eau par source
d'approvisionnement.
|
Tableau 9 : Répartition des enquêtés selon
que les
|
|
74
|
difficultés d'accès à l'eau potable ont sur
eux des effets ou non
|
Tableau 10 : Répartition des enquêtés selon
que
|
|
75
|
l'eau consommée entraine ou non des maladies liées
à l'eau dans leurs ménages
|
Tableau 11 : Répartition des enquêtés selon
le fait
|
|
77
|
qu'ils constatent des enfants qui vont à la recherche
de l'eau avant d'aller à l'école.
|
Tableau 12 : Répartition des enquêtés selon
que
|
|
78
|
les conflits sociaux soient engendrés par les moments
d'accès difficile d'eau dans ville de Tsévié
|
Tableau 13 : Répartition des enquêtés selon
la
|
|
80
|
manière dont les difficultés d'accès
à l'eau potable diminuent leurs économies ou non
|
112
LISTE DES FIGURES
Figures
|
Pages
|
Figure 1 : Carte de l'Afrique, DRPDAT-RM,
|
36
|
Juillet 2016
|
Figure 2 : Carte du Togo, DRPDAT RM, juillet
|
36
|
2016
|
Figure 3 : Carte de la Préfecture du Zio,
|
36
|
DGSCN
|
Figure 4 : Carte de la ville de Tsévié, INSEED-
|
37
|
RM 2019
|
Figure 5: Répartition des enquêtés par
tranche
|
65
|
d'âge
|
Figure 6 : Répartition des enquêtés selon
le
|
66
|
statut matrimonial
|
Figure 7 : Répartition des enquêtés selon
la
|
67
|
taille de la famille
|
Figure 8 : Répartition des enquêtés selon
les
|
68
|
sources d'approvisionnement en eau utilisées
|
Figure 9 : Répartition des enquêtés selon
qu'ils
|
70
|
rencontrent ou non des difficultés d'accès à
l'eau potable
|
Figure 10 : Répartition des enquêtés selon
la
|
71
|
perception du prix de l'eau
|
Figure 11: Répartition des enquêtés selon
la
|
73
|
manière dont la fourniture de l'eau est perturbée
ou non d'appartenance
|
Figure 12: Répartition des enquêtés selon
que
|
74
|
la distance parcourue pour le ravitaillement les épuise ou
non
|
Figure 13 : Répartition des enquêtés selon
les
|
76
|
effets posés par l'accès difficile à l'eau
sur la satisfaction des besoins vitaux.
|
Figure 14 : Répartition des enquêtés selon
les
|
77
|
conséquences de l'accès difficile à l'eau
potable sur la vie scolaire des élèves
|
Figure 15 : Répartition des enquêtés selon
les
|
79
|
disparités sociales occasionnées par l'accès
difficile à l'eau
|
Figure 16 : Répartition des enquêtés selon
la
|
81
|
manière dont les difficultés d'accès
à l'eau potable ralentissent ou non les activités
économiques
|
113
TABLES DES MATIERES
SOMMAIRE i
SIGLES ET ABBREVIATIONS ii
Dédicace iv
REMERCIEMENTS v
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE : APPROCHE METHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE-
ACTION 5
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE ET CADRE CONCEPTUEL
6
Titre 1 : Problématique 6
1.1. Enoncé du problème 6
1.2. Hypothèses 8
1.3. Variables et indicateurs 9
1.4. Objectifs 11
1.5. Justification du choix du thème et du
sujet 13
Titre 2 : Revue de littérature 16
2.1. Revue thématique 16
2.2. Revue conceptuelle 29
2.3. Enseignements tirés 33
CHAPITRE 2 : CADRE PRATIQUE 36
Titre 1 : Site de recherche 36
1.1. Présentation du site 38
1.2. Populations et cultures 41
1.3. Histoire du peuplement 43
1.4. Organisation économique 44
1.5. Organisation socio-politique et pouvoirs locaux
45
1.6. Organisation religieuse 47
1.7. Histoire et champ du développement :
acteurs, politiques et programmes 47
Titre 2 : Enquête de terrain 51
2.1. Population cible 51
2.2. Paysage des enquêtés et
échantillonnage 51
2.3. Outils de collecte et leurs supports
53
2.4. Déroulement de l'enquête
55
114
2.5. Difficultés rencontrées et leur
résolution 56
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS DE RECHERCHE-ACTION
58
CHAPITRE 1 : PRESENTATION ET ANALYSES DES DONNEES DE
TERRAIN 59
Titre 1 : Description de cas et présentation
statistiques données 59
1.1. Description de cas (données qualitatives)
59
1.2. Présentation statistique des
données (données qualitatives) 65
Titre 2 : Analyse des données et
interprétation des résultats 82
2.1. Profil des enquêtés 82
2.2. Difficultés rencontrées par la
population dans l'accès à l'eau potable. 83
2.3. Effets liés aux difficultés
d'accès à l'eau potable. 85
CHAPITRE 2 : APPORTS DE LA RECHECHE A L'ACTION
90
Titre 1 : Solutions proposées 90
1.1. Quelques solutions antérieures et en cours
de réalisations 90
1.2. Les solutions novatrices proposées par les
chefs de ménages(ou leurs représentants) 91
Titre 2 : Perspectives 95
CONCLUSION 97
BIBLIOGRAPHIE 100
ANNEXE 103
LISTE DES TABLEAUX 111
LISTE DES FIGURES 112
TABLES DES
MATIERES .113
|