1.2.3. LA QUALITE DE SERVICE VUE PAR LE GESTIONNAIRE DU
RESEAU
Le gestionnaire du réseau, quant à lui, sera
intéressé par la maîtrise de l'attribution des ressources
du réseau en fonction de critères qui définiront la
politique d'utilisation du réseau. La priorité sera donnée
par exemple à tel ou tel applicatif ou catégorie d'utilisateurs
ou liste de serveurs et ce, en fonction de l'heure de la journée et du
jour de la semaine. [6]
Le réseau dans son ensemble devra permettre de
contrôler l'affectation des ressources parmi les utilisateurs, ce
contrôle pouvant se conclure par une facturation.
1.2.4. LA QUALITE DE SERVICE VUE PAR L'EXPLOITANT DU
RESEAU
L'exploitant du réseau a un autre objectif qui ressort
de la qualité de service offerte par celui-ci et qui y-concourt. Cet
objectif est de veiller à ce que les ressources dont dispose
l'infrastructure telle que les commutateurs, routeurs, liaisons, soient
constamment utilisées au mieux. [6]
Pour un maximum de fiabilité, la qualité de
service requiert la coopération de toutes les couches actives du
réseau ainsi que celle de chaque élément du réseau,
de bout en bout
8
Figure 1. 1. Perception de la QOS dans le réseau
Nous pouvons considérer la qualité de service
comme un aspect tridimensionnel basé sur trois composantes à
savoir:
V' une composante étendue
V' un modèle de contrôle et
V' une garantie de transmission [7]
1. Par la composante étendue : on
définit les limites de services de QoS, nous pouvons citer par exemple
la réservation de ressources d'un flot par le protocole RSVP (Resource
Reservation Protocol). La réservation s'effectuera entre les hôtes
pour délivrer un niveau spécifié de qualité de
service.
2. Par le modèle de contrôle :
on décrit la granularité, la durée et l'emplacement du
contrôle des requêtes de qualité de service. Il est alors
nécessaire de disposer d'un ensemble flexible de politiques, de pouvoir
éviter ou empêcher des failles de qualité de service, etc.
Nous pouvons citer à titre d'exemple la technique de contrôle
d'admission des flots à l'intérieur d'un réseau, les
mécanismes de gestion de files d'attente, etc.
3. La garantie de transmission est accentuée par la
mesurabilité qui consiste à pouvoir disposer de
moyens permettant le contrôle des performances du réseau. La
performance
9
d'un réseau est évaluée selon le
débit et délai de transmission, la disponibilité de la
bande passante offerte, le taux de pertes des paquets, etc.
Figure 1. 2. Aspect tridimensionnelle de la qualité de
service
1.3.CRITERES D'EVALUATION DE LA QUALITE DE SERVICE
DANS UN RESEAU La notion de qualité de service est en
général traduite en termes de critères quantifiables de
performance des transmissions des différents services. Ces
critères de QoS (parfois appelés aussi métriques, ou
paramètres) s'appuient sur l'analyse des flux individuels dans le
réseau et sont généralement évalués de bout
en bout, c'est-à-dire entre la source et la destination. [7]
Les critères d'évaluation de la QoS sont les
suivants :
? La bande passante,
? Le délai de transmission (la latence),
? La gigue,
? Le taux de perte.
1. La bande passante : Il s'agit du taux de transfert maximum
pouvant être maintenu entre la source et la destination.
2. Le délai de transmission : se traduit par le temps
écoulé entre l'émission du paquet par la source et sa
réception à l'arrivée par le destinataire; Il se compose
de :
? Délai de traitement : c'est le temps que prend le
routeur pour examiner le paquet, le déplacer de l'interface
d'entrée, et le mettre dans la file d'attente de l'interface de
sortie.
10
y' Délai de mise en file d'attente : C'est le temps que
le paquet passe dans la file d'attente de sortie du routeur. Il dépend
de nombre des paquets déjà dans la file, de la bande passante, de
l'interface de sortie, ainsi que du mécanisme de file d'attente
adopté.
y' Délai de sérialisation : c'est le temps
écoulé pour placer la trame sur le support de transmission.
y' Délai de propagation : C'est le temps que prend la
transmission d'un bit via le média de transmission.
Figure 1. 3. Besoins des applications en terme de délai
et bande passante
Source : Thèse de Doctorat de l'Institut National
Polytechnique de Grenoble : Algorithmes et mécanismes pour la
qualité de service dans des réseaux
hétérogènes, par Leila TOUMI, 2002
3. La gigue
Elle désigne la variation du délai de bout en
bout au cours de la transmission. Une trop forte gigue affecte en particulier
les flux multimédias temps-réel en détruisant les
relations temporelles des trains de données transmises
régulièrement par le flux multimédia, entravant ensuite la
compréhension du flux par le récepteur.
4. Le taux de perte des paquets
11
Ce paramètre représente le pourcentage des
unités de données qui ne peuvent pas atteindre leur destination
dans un intervalle de temps spécifique. Cette perte de paquets aura lieu
lorsque le routeur manque d'espace dans le buffer d'une interface, ainsi
lorsque la file d'attente de sortie d'une interface particulière est
saturée, les nouveaux paquets qui seront dirigés vers cette
interface vont être rejetés.
Pour améliorer la qualité de service dans un
réseau il faut effectuer : ? La gestion de la bande passante
:
Sur le réseau WAN (Wide Area Network) de l'entreprise,
la ressource en bande passante est bien plus contraignante que sur le LAN. Une
application gourmande en bande passante, telle qu'une application de messagerie
ou de transfert de fichiers, peut donc rapidement compromettre la
qualité de service (QoS) des applications critiques, comme les
progiciels de gestion intégrés ou les bases de données.
Par exemple, une session FTP peut parfaitement monopoliser 100 % de la bande
passante disponible ; TCP fonctionnant en mode «premier arrivé
premier servi», les autres applications n'ont plus alors qu'à
attendre le téléchargement se termine pour retrouver une
qualité de service normale. [7]
? La réduction de la latence :
La latence est le temps mis par un paquet pour parcourir le
trajet source - destination. En mettant en application la QoS, la latence peut
être réduite en donnant aux paquets appartenant aux clients les
plus importants la priorité dans les files d'attentes des routeurs, de
sorte que dès qu'un paquet prioritaire arrivera au routeur, il soit
placé en tête dans la file d'attente de celui-ci. [4]
? La réduction de la Gigue :
La gigue est la variation de latence constatée par le
récepteur des paquets. Par exemple, si une source envoie des paquets
toutes les 30ms et que ceux-ci sont reçus par le récepteur
à intervalles de 30ms, la gigue est de zéro. Si la variance entre
deux intervalles est différente de zéro, alors on dira que le
réseau comporte une gigue.
? La réduction du nombre de paquets perdus
:
La perte de paquets force beaucoup d'applications et de
protocoles à renvoyer des paquets qui ont été
déjà envoyés. Ceci retarde bien sûr la transmission,
d'autant plus qu'un certain temps est nécessaire avant que la perte de
paquets ne soit décelée.
12
Une méthode pour éviter la perte de paquets
serait de s'assurer qu'un noeud du réseau a la capacité d'envoyer
des données plus rapidement qu'il ne les reçoit. Cependant, ce
n'est pas vraiment une option envisageable car elle serait trop
onéreuse. [8]
La perte de paquets peut être traitée de
différentes manières par des applications et/ou des protocoles
réseau :
? En utilisant TCP, des paquets perdus sont renvoyés
par le protocole jusqu'à ce que le récepteur notifie que les
paquets ont été bien reçus. En utilisant cette
méthode, le même paquet peut traverser des parties du
réseau plusieurs fois.
? Une autre option serait l'utilisation d'UDP à la
place de TCP et appliquer une autre méthode de traitement pour les
paquets perdus. [8]
|