3. La teneur en éléments majeurs (l'azote, le
phosphore et le potassium), en carbone et le rapport Carbone/Azote
Le tableau 21 montre la moyenne des résultats de la
teneur en éléments majeurs, en carbone organique et le rapport
Carbone/Azote
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Tableau 21. La teneur en éléments majeurs
(NPK), en carbone et le rapport Carbone/Azote
NPK, C, C/N
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Profondeur (cm)
|
N total (%)
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Moyenne et Ecart-type
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Témoin
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Horizon I
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0,193 (#177;0,038)
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0,33
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Horizon II
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0,173 (#177;0,040)
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0,26
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Horizon III
|
0,17 (#177;0,026)
|
0,13
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P (ppm)
|
Horizon I
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35,8 (#177;9,28)
|
15,76
|
Horizon II
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28,002 (#177;6,153)
|
26,135
|
Horizon III
|
25,425 (#177;0,935)
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36,51
|
K (méq/100g)
|
Horizon I
|
0,45 (#177;0,01)
|
0,3
|
Horizon II
|
0,667 (#177;0,163)
|
0,35
|
Horizon III
|
0,75 (#177;0,2)
|
0,41
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Carbone Organique (%)
|
Horizon I
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2,823 (#177;0,115)
|
2,77
|
Horizon II
|
2,183 (#177;0,39)
|
2,33
|
Horizon III
|
1,967 (#177;0,09)
|
1,89
|
C/N (%)
|
Horizon I
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15,023 (#177;3,30)
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8,38
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Horizon II
|
12,717 (#177;0,73)
|
8,96
|
Horizon III
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11,8 (#177;2,19)
|
14,56
|
() : Les valeurs des écarts types
De ce tableau 21, il est à remarquer la bonne teneur en
Azote total dans le sol selon les normes d'interprétation de l'azote
définie par (Tamelokpo, 2004) car la moyenne étant
supérieure à 0,1 dans tous les horizons décrits. La grande
teneur en azote total est beaucoup remarquée dans l'horizon de surface
du profil témoin. Dans tout le site la teneur en azote est
élevée dans les horizons de surfaces et diminue suivant la
profondeur. Ce qui montre que la teneur en Azote est concentrée en
surface qu'en profondeur bien qu'il est bon dans tous les horizons. Ceci prouve
qu'un tel type de sol serait prêt à mobiliser le nutriment azote
pour la nutrition des plantes cultivées non seulement à
racinement superficielles mais également à racinement
profondes.
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La teneur en phosphore d'après le tableau 21, diminue
avec la profondeur dans ce site mais le contraire est remarqué dans le
site témoin où la teneur en phosphore augmente avec la
profondeur. On remarque donc qu'il y a un lessivage important du phosphore chez
le profil témoin par rapport aux profils du milieu d'étude.
Lorsqu'on compare le sol du site Kyunyu au sol témoin, on observe une
déficience en phosphore total dans le sol témoin et dans tous les
sols. Au vue, de tout cela, d'après la norme d'interprétation du
phosphore dans le sol proposé par Madani Djamila (2008) on remarque que,
le sol prospecté est très pauvre en phosphore étant
donné que sa teneur dans tous les profils et horizons décrits
reste inférieure à 30ppm ; ce constat est de même valable
pour le profil témoin. Ceci pousse à dire que pour une bonne mise
en oeuvre de ces deux sols malgré leur richesse en matière
organique, il faut un apport supplémentaire du phosphore car
présentant une déficience accrue en phosphore. Lunze (2000)
estime que l'assimilabilité du phosphore minérale est fonction du
pH du sol, il affirme que, l'on obtient la meilleure assimilabilité aux
environs de pH neutre mais elle diminue tant dans le sol acide que basique. Par
conséquent le sol prospecté n'ayant pas
généralement un pH neutre, on peut affirmer qu'il est, comme le
témoin, déficient en phosphore assimilable.
Les teneurs en K sont généralement de moyennes
à élevées dans le site Kyunyu et moyennes dans le site
témoin. Il découle du tableau 20 que, la teneur en potassium dans
le sol prospecté n'est pas déficitaire dans tous les horizons
décrits et augmente avec la profondeur selon le tableau 17 dans tous les
profils. Ceci montre que les horizons de surface ont une teneur en K moins
élevée par rapport aux horizons de profondeur suite à son
lessivage et son entrainement vers la profondeur en dehors de la zone
rhizosphérique. Ces résultats ne contredisent pas ceux
trouvés au Burkina-Faso par Bouraïma (2013). Pour mieux comprendre
ce phénomène de la baisse de fertilité des sols afin de
proposer de bons plans de fertilisation pour une gestion durable de ce sol, il
est nécessaire de connaître le rôle et la dynamique des
éléments minéraux et organiques dans les différents
types de sol ainsi que les relations qui existent entre eux.
Le rapport C/N en horizon de surface est élevé
(en moyenne 15,023, masse/masse) car supérieur à 12 selon la
norme d'interprétation d'Eléonore (2012). Ceci s'explique par le
fait que la minéralisation de la matière organique dans ce sol
est lente. Selon Eléonore (2012), si le rapport carbone azote est
supérieur à 12 cela signifie que la matière organique a
des difficultés à se décomposer voire s'accumule. On
remarque le contraire dans le profil du témoin ; en horizons 1 et 2 le
rapport C/N est bas inférieur à 10 ; ce qui justifie qu'il y a
présence d'un nombre élevé des micro-organismes ainsi que
des composés facilement biodégradables qui facilitent la
décomposition rapide de la matière organique ainsi que la
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minéralisation dans les sols de surfaces du profil
témoin. Cette forte minéralisation observée dans ce sol
n'est pas inquiétante étant donné l'influence du climat
tropical humide à travers ses caractéristiques (fortes
températures et pluviométries) pouvant être source
d'activation et de multiplication enzymatique et micro organismiques dans le
sol.
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