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Caractérisation de la fertilité physique et
chimique du sol da Kyunyu dans le village de Bwegera; en territoire d'Uvira
Book · September 2020
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Rufin Heri-Akili Muhanzi Catholic University of Bukavu
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UNIVERSITE CATHOLIQUE DE BUKAVU
B.P. 285/BUKAVU
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
|
|
Caractérisation de la fertilité physique et
chimique du sol de Kyunyu dans le village de
Bwegera, en territoire d'Uvira
|
Par : HERI-AKILI MUHANZI Rufin
Dirigé par le Prof Dr Janvier BASHAGALUKE
Codirigé par :
- Assistante MIGABO NABINTU Christiane &
- Professeur Dr Fabrice MUVUNDJA AMISI
ANNEE ACADEMIQUE : 2017-2018
|
|
I
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES I
DEDICACE II
REMERCIEMENT III
SIGLES ET ABREVIATIONS IV
LISTE DES TABLEAUX V
LISTE DES FIGURES V
LISTE DES PHOTOS V
ABSTRACT VII
INTRODUCTION - 1 -
Chap. 1. GENERALITES SUR LA FERTILITE DU SOL - 4
-
1.1. LA FERTILITE D'UN SOL - 4 -
1.2. QUELQUES PARAMETRES A ANALYSER AU LABORATOIRE : - 7
-
1.2.1. PARAMETRES PHYSIQUES - 7 -
1.3. LA COUVERTURE DU SOL - 21 -
Chap II. MILIEU, MATERIELS ET METHODES - 22 -
1. MILIEU - 22 -
2. MATERIELS - 26 -
3. METHODES - 27 -
CHAP III. RESULTATS ET DISCUSSIONS - 33 -
I. Caractérisation physique du sol dans le milieu
d'étude - 33 -
1. Granulométrie - 33 -
2. La densité apparente, la teneur en eau
- 34 -
II. CARACTERISATION CHIMIQUE DU SOL - 35 -
1. Le pH et la Conductivité Electrique du sol
- 35 -
3. La teneur en éléments majeurs (l'azote,
le phosphore et le potassium), en carbone et le
rapport Carbone/Azote - 36 -
4. Quelques sels solubles - 39 -
5. Les métaux lourds - 40 -
CONCLUSION - 44 -
RECOMMANDATIONS - 45 -
BIBLIOGRAPHIE - 46 -
ANNEXE - 52 -
II
DEDICACE
Ce document est dédié à toute ma
famille, qui s'est engagée activement dans la réalisation de ce
travail. Elle a aussi joué un rôle important dans toute ma
formation.
III
REMERCIEMENT
La réalisation du présent travail est le
résultat non seulement de notre effort personnel mais aussi et surtout
le fruit du concours de plusieurs personnalités dont nous voudrions
qu'elles trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.
Tout d'abord nous remercions Dieu Tout Puissant de ses
grâces de la bonne santé, la volonté et la patience qu'il
nous a données tout le long de nos études.
Nous réservons un profond attachement à nos
parents que nous remercions MUHANZI BIGABWA Léonard et CIKALA
NAMUHANGARHANA Eveline pour toute affection, amour, sacrifice qu'ils n'ont
cessé de témoigner dans notre formation ; sans eux nous ne
devrions pas être sur ce chemin de l'instruction, nous leurs disons
merci.
Nos grands et cordiaux remerciements s'adressent à
notre oncle paternel Ladislas BUHENDWA BIGABWA en particulier pour le travail
nous fournit et toute sa famille en générale dont nous citons
Eveline SIFA pour le soutien combien de fois inoubliable.
Nous tenons à remercier tous nos petits frères
Finehace, Esdras, Patrice, Elie, Moïse et toutes nos petites soeurs
Blandine, Divine, Alice, Jeanne d'arc ASHUZA, Ruffine EDIDA, CIKURU, CITO et
Faraja, pour leurs amour et accompagnement infini, grâce à leurs
encouragements nous avons tenu jusqu'au bout.
Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude et
à remercier notre directeur le Prof Dr Janvier BASHAGALUKE ainsi que nos
codirecteurs le Prof Dr AMISI MUVUNDJA Fabrice et Assistante MIGABO NABINTU
Christiane pour leur orientations et guidance. Nous remercions également
les assistants Georges ALUNGA, Jacques RIZIKI WALUMONA, l'Ir Bienvenue et
l'Assistant François ZABENE pour leur encadrement, leurs remarques
pertinentes, leurs écoutes très appréciables et leurs
conseils toujours précieux et constructifs ; Malgré leurs
multiples occupations, les précités ont accepté de nous
diriger la réalisation de ce travail. Par leurs disponibilités et
leurs rigueurs scientifiques, ils restent des modèles gravés dans
notre mémoire.
Grand merci au couple Ir MATENDO Guy et Mme Noëlla,
Patrice et Don Freddy pour tout ce qu'ils ont été pour nous.
Nous ne pouvons pas oublier de remercier toute
l'Université Catholique de Bukavu en général et en
particulier les membres des corps scientifique et académiques de la
faculté des sciences agronomiques de l'UCB pour le zèle
déployé à nous assurer une bonne formation. Les
connaissances acquises à leurs pieds nous ont donné les
compétences nécessaires à l'élaboration de ce
travail.
Que nos amis Eric BACISHOGA, Grace KAZUBA, Arsène
CIDIMO, BINTU Synthique ; notre camarade Felix avec qui nous avons directement
collaboré sur le terrain ainsi que Bienfait, Alain, Asi, Tony,
Grâce, Huguette, Sara et tous résidant ou ayant passé un
temps au home Maison Blanche parmi lesquels nous citons BAHATI Chadrac et
BAHATI Reagan, trouvent l'expression de notre gratitudes.
Nos sincères remerciements à Papa NKINGI
MPARANYI Déogracias et à toute sa famille pour ce que vous
étiez pour nous.
Que tous ceux dont les noms ne sont pas cités ci-haut
et qui ont contribué d'une façon ou d'une autre à notre
subsistance trouvent ici l'expression de notre reconnaissance.
Rufin HERI-AKILI MUHANZI
IV
SIGLES ET ABREVIATIONS
CE : Conductivité Electrique
Da : Densité apparente,
TMA : Température Moyenne Annuelle
UCB : Université Catholique de Bukavu
UERHA : Unité d'Enseignement et de Recherche en
Hydrobiologie Appliquée
V
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Critères d'appréciation de la
fertilité du sol
|
|
- 5 -
|
Tableau 2. Classification du sol selon le pH (Bocoum, 2004)
|
|
- 8 -
|
Tableau 3. Echelle de salinité des sols (Bocoum, 2004)
|
|
- 9 -
|
Tableau 4. Norme d'interprétation de l'Azote total (%)
|
|
- 10 -
|
Tableau 5. Norme d'interprétation du phosphore total
|
|
- 13 -
|
Tableau 6. Norme d'interprétation d'analyse du potassium
|
|
- 13 -
|
Tableau 7. Norme d'interprétation de la teneur en
K+
|
|
- 14 -
|
Tableau 8. Rôles majeurs de la matière organique
|
|
- 15 -
|
Tableau 9. Norme d'interprétation de la matière
organique (méthode Anne ISO :
|
10693)
|
- 16 -
|
Tableau 10. Nature de la salinisation selon
Cl-/SO42-
|
|
- 17 -
|
Tableau 11. Densité apparente et texture du sol
|
|
- 18 -
|
Tableau 12. Relation entre la densité apparente et sa
porosité
|
|
- 18 -
|
Tableau 13. Valeurs médianes, maximales et seuil
d'appréciation quantitative des
concentrations en métaux lourds dans le sol - 19
- Tableau 14. Teneurs naturelles de quelques éléments traces
(En mg/kg) au-dessus desquelles
il y a excès dans le sol. - 20 - Tableau 15.
Concentrations en métaux et métalloïdes définissant
les limites de qualité d'une
eau potable
|
- 20 -
|
Tableau 16. Mode opératoire d'analyse des sels solubles
|
- 29 -
|
Tableau 17. Recouvrement des espèces
végétales
|
- 31 -
|
Tableau 18. Analyse granulométrique des horizons dans les
différents profils
|
- 33 -
|
Tableau 19. La densité apparente, la teneur en eau
|
- 34 -
|
Tableau 20. Le pH et la Conductivité Electrique
|
- 35 -
|
Tableau 21. La teneur en éléments majeurs (NPK),
en carbone et le rapport Carbone/Azote.... -
37 -
|
|
Tableau 22. Quelques sels solubles
|
- 39 -
|
Tableau 23. Métaux lourds de ce sol
|
- 40 -
|
Tableau 24. La végétation sur le site
|
- 42 -
|
LISTE DES FIGURES
|
|
Figure 1. Echelle de la salinité
|
- 9 -
|
Figure 2. Représentation géographique du milieu
d'étude
|
- 25 -
|
LISTE DES PHOTOS
|
|
Photo 1. Quelques images illustrant les matériels
d'échantillonnage
|
- 52 -
|
Contact:
rufinakilimuhanzi@gmail.com;
heri.muhanzi@ucbukavu.ac.cd; +243999633350; +243840591101; +243814027301
VI
RESUME
Caractérisation de la fertilité physique et
chimique du sol de Kyunyu dans le village de Bwegera, Groupement de Kakamba
dans la plaine de la Ruzizi en territoire d'Uvira
HERI-AKILI Rufin, BASHAGALUKE Janvier MIGABO Christiane, et
MUVUNDJA Fabrice
La dégradation des ressources naturelles agricoles
émerge comme étant l'un des problèmes les plus graves
affectant le développement de l'humanité. Parmi ces ressources,
les sols constituent l'une des plus menacées, en raison de l'impact de
l'activité humaine sur leur dynamique. Ce travail s'est fixé
comme objectifs de faire une analyse physique des sols du milieu d'étude
basée sur la granulométrie, la densité apparente, la
teneur en eau ; de caractériser la fertilité chimique des sols du
milieu d'étude en déterminant son potentiel en hydrogène,
sa conductivité électrique, la teneur en carbone, le rapport
carbone/azote, les teneurs en macroéléments (azote, phosphore et
potassium), sels solubles et les métaux lourds ; et en fin d'identifier
la végétation de ce site Kyunyu dans le village Bwegera dans le
groupement de Kakamba. Trois profils pédologiques et un profil
témoin ont été décrits pour déterminer la
nature du sol pour faire différentes analyses. Les résultats
obtenus ont révélé que le déficit en un
élément majeur (le Phosphore soit 35,8ppm en horizon de surface),
un taux faible de la minéralisation de la matière organique dans
les couches de surface (un rapport carbone/azote supérieur à
12%), la granulométrie sableuse (texture à 90% sable) favorisant
le lessivage des nutriments, un pH non favorable à l'assimilation des
beaucoup des nutriments, et une teneur élevée en métaux
lourds sont les principaux facteurs de la non productivité du sol dans
le milieu d'étude. Les espèces végétales les plus
recouvrées ne contribuent pas à régénérer
les sols de ce milieu. L'apport de phosphore comme fertilisant sur ce site est
la suggestion soumise à l'issue de ce travail.
Mots clés : Caractérisation,
fertilité, sols, Kyunyu
VII
ABSTRACT
Characterization of the physical and chemical fertility of the
Kyunyu soil in the village of Bwegera, Kakamba group in the Ruzizi plain in
Uvira territory
HERI-AKILI Rufin, MIGABO Christiane, MUVUNDJA Fabrice and
BASHAGALUKE Janvier
The degradation of agricultural natural resources is emerging
as one of the most serious problems affecting the development of humanity. Of
these resources, soils are one of the most threatened, due to the impact of
human activity on their dynamics. This work has set itself the objectives of
doing a physical analysis of the soils of the study environment based on the
granulometry, the apparent density, the water content; to characterize the
chemical fertility of the soils in the study environment by determining its
hydrogen potential, its electrical conductivity, carbon content, the
carbon/nitrogen ratio, macroelements (nitrogen, phosphorus and potassium),
soluble salts and heavy metals; and finally identify the vegetation of this
Kyunyu site in Bwegera village in the Kakamba grouping. Three soil profiles and
one control profile were described to determine the nature of the soil for
different analyses. The results revealed that the deficit in a major element
(Phosphorus is 35.8ppm in the surface horizon), a low rate of mineralization of
organic matter in the surface layers (a carbon/nitrogen ratio greater than
12%), sandy granulometry (90% sand texture) promoting nutrient leaching, a pH
not conducive to the assimilation of many nutrients, and a high content of
heavy metals are the main factors of soil non-productivity in the environment
study. The most recovered plant species do not contribute to regenerating soils
in this environment. The contribution of phosphorus as a fertiliser on this
site is the suggestion submitted at the end of this work.
Keywords: Characterization, fertility, soils, Kyunyu
Contact :
rufinakilimuhanzi@gmail.com;
heri.muhanzi@ucbukavu.ac.cd; +243999633350;
+243840591101; +243814027301
- 1 -
INTRODUCTION
La conservation de la fertilité des sols est devenue
une sérieuse contrainte pour le développement durable à
travers la sécurité alimentaire. En effet parmi les ressources
naturelles cruciales, les sols constituent l'une des plus menacées,
notamment en raison de l'impact de l'activité humaine sur leur dynamique
(Balarabé, 2012). La fonction la plus largement reconnue des sols est
leur soutien à la production alimentaire. Les sols sont les fondements
de l'agriculture et le milieu dans lequel presque toutes les espèces
végétales alimentaires s'enracinent et poussent. En effet, on
estime que 95% de la nourriture de l'homme est produite directement ou
indirectement grâce aux sols (FAO, 2015). Actuellement, les questions
liées à la protection de l'environnement sont essentielles
spécialement dans un contexte d'intensification agricole. Elles
concernent entre autres la dégradation des ressources naturelles,
notamment celle des sols, ainsi que la qualité des eaux (Douffissa,
2011).
Le sol abrite la part la plus importante de la
biodiversité de la planète et les services
écosystémiques qu'il rend sont primordiaux. Il est le socle de la
vie végétale, seule capable de produire de la matière
à partir du soleil, de l'air, de l'eau et des éléments
minéraux présents dans la terre. A travers la biomasse, il
fournit à l'homme nourriture et énergie, mais il lui procure
également des matériaux de construction, des matières
premières et des molécules à vocation médicale
(Courtoux & Claveirole, 2015).
La gestion des sols en agriculture est
considérée comme l'un des thèmes prioritaires pour assurer
la durabilité des modes de production agricole. Cette question concerne
non seulement la production et la qualité des produits mais
également la protection de l'environnement. Pour la plupart des
systèmes de culture, c'est la gestion de la fertilité (notamment
azotée et phosphatée) couplée à celles de
l'acidité et de la salinité, qui contribuent à
l'engagement à long terme de la production agricole (Diallo, et
al., 2015).
La grande variabilité de la fertilité du sol
constitue une contrainte pour nombreuses cultures. Les sols dans la plupart des
pays d'Afrique subSaharienne ont une faible fertilité intrinsèque
et les éléments nutritifs exportés ne sont pas
remplacés de manière adéquate. En conséquence, les
rendements sont relativement bas en dépit d'un potentiel
élevé d'amélioration (FAO, 2003).
- 2 -
La qualité des sols est fortement
dégradée à l'échelle de la planète,
particulièrement dans les pays touchés par la
désertification, la sécheresse, la salinité et
l'érosion des terres. Durant ces 40 dernières années, le
monde a perdu près du tiers de terres arables. Plus de 10 millions
d'hectares disparaissent chaque année suite à cette
dégradation (Mathieu, 2001).
Souvent, la dégradation progressive des sols,
l'épuisement des nappes d'eau douce et la remontée des sels
conduisent à une lente perte de fertilité. Un climat chaud
provoque une forte évaporation de l'eau. Progressivement, les nappes
d'eau se rétrécissent et finissent par disparaître.
L'alternance de périodes humides et de périodes chaudes et
sèches provoque de nombreux et importants dépôts de sels
(Legros, 2009).
La province du Sud-Kivu présente de vastes
étendues d'espaces cultivables avec de sols favorables et la
possibilité de pratiquer une gamme variée des cultures. On y
trouve également des sols argileux bons pour la fabrication des briques
cuites et sèches, de même que le sable, les roches calcaires pour
la fabrication du ciment et de la chaux, etc. (FPM, 2016).
L'agriculture est pratiquée par des ménages mais
en très faible proportion et de façon rudimentaire (FPM,
2016).
L'ensemble de la plaine de la Ruzizi, est une savane
boisée et herbacée, servant de pâturage au gros
bétail. L'activité essentiellement agricole et pastorale des
populations a sensiblement modifié l'aspect primitif de la
végétation si bien que ce soit la savane herbeuse avec des
graminées grossières qui dominent. Le sol de la plaine de la
Ruzizi est en majeure partie couvert d'une fine couche de sable
mélangé à des matières alluvionnaires salines plus
récentes (Mulumuna cité par Malekera, 2005).
L'activité agricole accuse un déficit suite
notamment à l'insécurité, au manque d'intrants et
d'outillages agricoles. A ces causes s'ajoute l'insuffisance des structures
d'appui et du personnel technique d'encadrement pour réduire le
phénomène de dégradation continue des sols (Murhula,
2015).
Réaliser une caractérisation des sols est
indispensable pour savoir l'état physico-chimique et biologique du sol ;
proposer des informations sur la fertilité de la parcelle et
suggérer un plan d'aménagement de sol raisonné fonction de
l'occupation du sol, des antécédents, de l'ensemble des
informations relatives à la parcelle et des résultats analytiques
; appréhender l'évolution de leur fertilité chimique. Elle
permet entre autres d'ajuster au mieux les apports
- 3 -
d'amendements basiques et les apports des fertilisants et de
repérer des carences particulièrement préjudiciables. Il
en résulte de forte économie sur les différents apports
faits parfois systématiquement.
Dans la plaine de la Ruzizi certaines étendues des
terres ne sont pas mises en valeur étant donné que des tentatives
d'exploitation agricole par le passé ont échoué, comme
c'est le cas du site de Kyunyu à Bwegera (Muvundja A.F., communication
personnelle). En considérant la pression démographique et
migratoire qui sévit dans la plaine Ruzizi, la terre y constitue et va
démeurer une ressource stratégique. Il est donc nécessaire
de réfléchir sur les possibilités de valorisation des
espaces dont se méfie la population actuellement.
Pour caractériser ce sol, le présent travail
poursuit comme objectifs de:
- De faire une analyse physique des sols du milieu
d'étude basée sur la granulométrie, la densité
apparente, la teneur en eau ;
- De caractériser la fertilité chimique des sols
du milieu d'étude en déterminant son potentiel en
hydrogène, sa conductivité électrique, la teneur en
carbone, le rapport carbone/azote, les teneurs en macroéléments
(azote, phosphore et potassium), sels solubles et les métaux lourds ;
- D'identifier les principales espèces
végétales de ce milieu d'étude.
Le choix de ce milieu a été guidé par le
fait que son sol est non exploité et abandonné par les
agriculteurs sous prétexte que la majorité des plantes
cultivées dans le passé n'y poussaient pas et celles qui
poussaient, ne dépassaient pas une hauteur de 25 cm ; c'est le cas du
maïs, du sorgo, et de la patate douce (Muvundja A.F., Communication
personnelle).
Les résultats de cette étude permettront de
fournir un outil qui détermine les techniques à adopter pour
remédier au problème d'infertilité du sol sur ce site.
Hormis cette brève introduction, ce travail comprend
trois grands chapitres ; le premier est une revue de la littérature,
elle donne les généralités principalement sur la
fertilité du sol, le deuxième est le milieu, matériels et
méthodes ; le troisième chapitre est la présentation,
l'interprétation ainsi que la discussion des résultats. Ces trois
chapitres sont suivis d'une conclusion et des recommandations.
Le tableau numéro 1 montre les différents
critères d'appréciation de la fertilité du sol selon leur
propriété.
- 4 -
Chap. 1. GENERALITES SUR LA FERTILITE DU SOL
1.1.LA FERTILITE D'UN SOL
Le sol : est une formation de surface, à
propriétés essentiellement dynamiques, souvent
différencié en couches distinctes, à constituant
minéraux et/ou organiques généralement meubles,
résultant de la transformation d'une roche-mère sous l'influence
de divers processus physiques, chimiques et biologiques et différant de
cette roche-mère par certains caractères morphologiques,
physiques, chimiques et biologiques (Ameryckx, 1958).
« Le sol est fertile lorsque :
- Il présente une faune et une flore variées et
biologiquement actives, une structure typique, une capacité de
dégradation intacte,
- Il permet une croissance normale des végétaux
sans nuire à leurs propriétés,
- Il garantit une bonne qualité des produits »
(Chitrit, 2008).
En matière de fertilité, le potentiel de
production d'une parcelle ou d'une station, pour une culture ou une essence
forestière donnée, est fonction des propriétés du
sol (fertilité intrinsèque) mais également des
caractéristiques climatiques (Sadio, 2008).
Le climat et le sol concourent à un environnement
pédoclimatique, c'est-à-dire à un ensemble de conditions
favorables ou contraignantes pour la croissance végétale. La
fertilité englobe classiquement trois types de composantes
interdépendantes :
y' La fertilité physique
détermine les conditions de germination des semences, de colonisation
efficace des racines, d'aération et d'économie en eau et une
structure meuble, perméable et aérée du sol, retenant
l'eau et en évacuant les excès ;
y' La fertilité chimique a trait
à la composition minérale et biodisponibilité des
nutriments via les concepts, de carences, de toxicités et
d'équilibres ;
y' La fertilité biologique est
liée à l'activité biologique dont dépendent les
transferts des nutriments du sol à la plante ainsi que la
minéralisation des matières organiques apportées (Sadio,
2008).
Critères d'appréciation de la
fertilité du sol
(Saidi, 2002)
- 5 -
Tableau 1. Critères d'appréciation de la
fertilité du sol
Propriété du sol
|
Critères de fertilité
|
1. Profondeur
|
Une grande profondeur offre un grand espace aux racines et une
grande réserve de matières nutritives et d'eau du sol. Les
racines profondes sont aussi préservées de dessiccation lors de
sécheresse
|
Texture et structure
|
Les grains moyens et une bonne structure comme critère
d'une bonne fertilité favorisant un bon développement du
système racinaire, une bonne infiltration et conservation de l'eau et
une bonne aération. La texture peut aussi donner une idée sur les
réserves minérales du sol, une fine texture laissant
présager sur une teneur élevée en éléments
minéraux.
|
Réaction du sol
|
Le pli (optimum) variable avec les cultures est souvent signe
du niveau du calcaire dans le sol. Il donne aussi une idée sur
l'assimilabilité des différents éléments nutritifs
du sol et surtout des oligo-éléments.
|
Composition
minéralogique du substrat parental
|
Un substrat parental homogène donne un sol pauvre en
éléments nutritifs et fournit une alimentation
déséquilibrée. Par contre, un substrat
hétérogène donne un sol riche en divers
éléments nutritifs et fournit une alimentation plus ou moins
équilibrée
|
Teneur en éléments
nutritifs
|
Une teneur en réserve des éléments
nutritifs et une teneur optimale de la fraction mobile favorisent une
croissance optimale et soutenue des plantes.
|
Teneur et composition de l'humus
|
Les colloïdes humides améliorent la structure du
sol, forment des complexes facilement mobilisables avec les substances
minérales et activent la vie des microorganismes auxquels ils servent de
support et d'aliment.
|
Capacité du complexe absorbant
|
Une haute capacité du complexe absorbant constitue un
pouvoir tampon bénéfique pour les plantes dans le cas
d'excès de la fumure ; elle protège en même temps les
éléments nutritifs contre l'entraînement par les eaux
d'infiltration
|
Teneur en produits
toxiques
|
Absence de ceux-ci.
|
- 6 -
Apprécier la fertilité d'un sol revient à
analyser et apprécier ses diverses propriétés
physicochimiques et biologiques. Aux diverses propriétés du sol
correspondent des critères d'appréciation qui donnent une
idée sur le degré de fertilité (Saidi, 2002)
Evaluation de la fertilité d'un sol
1. Les observations de terrain
- Le profil de sol pour connaître son sol en 3
dimensions
Creuser une fosse pédologique permet d'évaluer
la fertilité physique (structure, porosité, compacité) et
biologique (présence de vers de terre notamment) et de
révéler d'éventuels dysfonctionnements (matière
organique non dégradée, hydromorphie, obstacles à
l'enracinement).
- Le profil cultural pour évaluer l'impact du travail du
sol
L'observation des strates superficielles de sol permet de
diagnostiquer l'impact des pratiques sur la fertilité physique du sol.
Cette méthode consiste à décrire les horizons
supérieurs en identifiant les états structuraux du sol (structure
continue, fragmentaire ou particulaire) et l'état interne des mottes.
- L'observation des plantes naturelles pour estimer le
fonctionnement organique du sol Les « mauvaises herbes »
rencontrées dans une parcelle cultivée apparaissent parce que les
conditions de climat et du sol lui sont favorables. Connaître ces liens
permet d'avoir des éléments de diagnostic du sol (Doucet
cité par Weill, 2009).
2. Caractéristiques de la fertilité des
sols au Sud-Kivu
Les diverses caractéristiques de la fertilité
des sols du Sud Kivu sont tirées des observations sur le terrain
couplé à des résultats d'analyse des sols par le
laboratoire d'analyse des sols (Lunze, 2000). Ainsi donc, La fertilité
naturelle des sols est en relation étroite avec la nature du
matériau parental qui leur avait donné naissance. Au Sud Kivu,
quatre principaux types de formation géologique peuvent être
distingués.
- Les roches sédimentaires (schiste), de gneiss et
quartzite de répartition un peu partout
- Les roches intrusives : granite, dolérite qui forment
des massifs importants disséminés à l'ouest du Lac Kivu
- Les roches éruptives anciennes essentiellement de
basalte
- Les alluvions de la plaine de la Ruzizi.
- 7 -
Ces sols sont en majorité classés dans les
ordres des Alfisols, Inceptisols, Mollisols, Ultisols et Oxisols, (Lunze,
2000).
Selon les sols, les mécanismes influençant la
fertilité d'un sol agissent avec des intensités
différentes. Afin de raisonner au mieux les apports, il est important de
bien évaluer la fertilité de son sol sur le plan physique
(texture, aération, structure), chimique (teneur en
éléments minéraux, pH), et biologique (matière
organique présente et évaluation de la disponibilité ou de
la présence de micro-organismes et de vers de terre) dans les couches
superficielles et profondes du sol (Eléonore, 2012).
1.2.QUELQUES PARAMETRES A ANALYSER AU LABORATOIRE
:
1.2.1. PARAMETRES PHYSIQUES
a) La structure du sol
La structure et la stabilité structurale peuvent
être améliorées par le travail du sol, avec des instruments
appropriés en période favorable et par l'application des
matières organiques et du calcaire. La structure se caractérise
par la dimension, la forme et la disposition des agrégats les uns par
rapport aux autres. Contrairement à la texture, la structure n'est pas
stable dans le temps ; elle fluctue selon l'humectation et la dessiccation du
sol, selon les interventions culturales et les effets des systèmes
racinaires des espèces cultivées (Annonyme, 2015)
La structure d'un sol est le mode d'assemblage, à un
moment donné, de ses constituants solides. Les colloïdes
minéraux et organiques agissent comme des ciments qui soudent les
particules de sable et de limon pour former des mottes et des agrégats
(Annonyme, 2015).
a) Le pH :
Le pH d'une solution est la quantité d'ions H+
libres qu'elle contient.
pH = log
1
[Hi]
Le pH (abréviation de "potentiel Hydrogène")
indique un degré d'acidité (de 0 à 6,5) ou
d'alcalinité (de 7,5 à 14) d'une solution, 7 indiquant la
neutralité.
La grande majorité de plantes préfèrent
des terres neutres, excepté les plantes acidophiles ou calcifuges (pH de
4 ou 5) ou au contraire les plantes calcicoles (pH de 8).
Le pH se mesure sur une suspension de terre fine.
Le pH des sols salés dont la salinité est de
type neutre c'est à dire quand elle est due à des sels de bases
et d'acides forts (chlorures, sulfates, de sodium, de calcium, de
magnésium), reste inférieur à 8,5 et le sol est basique
(Amine, 2016).
- 8 -
Si la salinité est en revanche due à des sels de
bases fortes et d'acides faibles, ce qui est le cas des bicarbonates ou des
carbonates de sodium, le pH est au-dessus de 8,5 et peut atteindre 10, et le
sol est alcalin.
Le pH peut dépasser 10 après une
précipitation du carbonate de calcium, les ségrégations
salines sont fortement sodiques et renferment des sols alcalins (NaHCO3,
Na2CO3, Na2 SO4). Un pH compris entre 8 et 9 est retenu,
généralement, comme limite de la dégradation de la
structure (Aubert, 1976).
La classification du sol selon le pH
La classification du sol selon le pH est donnée dans le
Tableau 2. Tableau 2. Classification du sol selon le pH (Bocoum,
2004)
Gammes de pH
|
Qualification du sol
|
?4,5
|
Extrêmement acide
|
4,6-5,2
|
Très acide
|
5,3-5,5
|
Acide
|
5,6 - 6,0
|
Modérément acide
|
6,1 - 6,6
|
Légèrement acide
|
6,7 - 7,2
|
Neutre
|
7,3 - 7,9
|
Légèrement alcalin
|
8,0 - 8,5
|
Alcalin
|
> 8,6
|
Très alcalin
|
Les valeurs du pH vont de 0 (acidité extrême)
à 14 (basicité extrême) en passant par la valeur 7
où l'on parle de neutralité (Amine, 2016). Selon le tableau 2 il
est à remarquer qu'en dessous de 6,6 on a un pH acide, de 6,7à
7,2 un pH neutre et au-dessus de 7,2 un pH alcalin.
c) La conductivité électrique CE :
La conductivité électrique d'une solution est la
conductance de cette solution mesurée entre des électrodes de 1
cm2 de surface. Elle permet de déterminer la salinité
globale de l'extrait de pâte saturée. Elle est exprimée en
mhos/cm. Dans le cas des sols salés, elle est exprimée en
mmhos/cm ou dS/m. De plus la connaissance de la conductivité est
nécessaire pour l'étude du complexe absorbant des sols
salés.
Le tableau 3 montre la classification de la
conductivité du sol et que les sols non salins ont une
conductivité électrique inférieure à 250dS/m et
ceux salins à partir de 500dS/m.
- 9 -
L'échelle agronomique mise au point par l'U.S. Salinity
Laboratory (U.S.S.L) est graduée selon les valeurs de la CE, de 0
à 16 mmhos/cm. Selon U.S.S.L, un sol considéré salé
lorsque la CE est supérieure à 4 mmhos/ cm (Bocoum, 2004).
Diagramme de la conductivité électrique dans la
figure 1 montrant le degré de la salinité d'un sol.
Figure 1. Echelle de la salinité
La figure 1 montre en mmhos/cm l'échelle de la salure pour
un sol ; une conductivité supérieure à 1,2mmhos/cm exprime
un sol salé et plus la conductivité augmente plus le sol devient
très salé.
La classification du sol selon la CE
La classification du sol selon la CE est donnée par le
Tableau 3.
Tableau 3. Echelle de salinité des sols (Bocoum,
2004)
Conductivité Electrique (dS/m)
|
Sol
|
?250
|
Non salin
|
250-500
|
Légèrement salin
|
500-1000
|
Salin
|
1000-2000
|
Très salin
|
?2000
|
Extrêmement salin
|
- 10 -
d) L'Azote total
L'azote du sol est dans sa quasi-totalité sous forme
organique (99 %), car les roches n'en contiennent pratiquement pas. Il est
présent dans le sol sous trois formes :
élémentaire, organique
et minérale et dans les trois
phases : gazeuse, solide et liquide (Gagnon, 2009).
Les sols renferment de 1 à 2% d'azote total, 4 à
8 tonnes par hectare. 98 à 99% se trouvent sous forme organique :
protéines (30 à 50%), acides nucléiques (3 à 10%),
aminosucres (5 à 10%) et autres substances plus complexes. Les
premières substances sont facilement biodégradées, les
autres sont plus résistantes aux actions microbiennes. Les constituants
organiques facilement dégradables sont minéralisés en
donnant des ions ammonium NH4 + transformés lors de la nitrification en
ions nitreux NO2 - puis nitriques NO3- . Ces 3 ions constituent
l'azote minéral (Gagnon, 2009).
La quantité d'azote minéralisée par an
varie de 30 à 300 kg à l'hectare. La nutrition azotée des
plantes s'effectue quasi exclusivement à partir de la forme
minérale, essentiellement nitrique. Le niveau de la production est
très influencé par la quantité d'azote minéral
disponible. La teneur en azote total d'un sol, déterminée par la
méthode Kjeldahl, ne présente guère d'intérêt
que pour suivre l'évolution de la fertilité à long terme.
Dans la biosphère, l'azote subit diverses transformations où
interviennent des mécanismes microbiens, physiologiques et
physico-chimiques (Gagnon, 2009).
? Norme d'interprétation de l'Azote total d'un sol
(%)
Le tableau 4 montre les normes d'interprétation de l'azote
total en pourcent. Tableau 4. Norme d'interprétation de l'Azote
total (%)
Elément
|
Bon
|
Déficient
|
Pauvre
|
N total
|
> 0.1
|
0.05 - 0.10
|
< 0.05
|
(Chabaliera, et al., 2005)
Dans le sol, l'azote se trouve sous forme organique (humus) ou
minérale (ammonium NH4 +, nitrate NO3 -). L'azote organique provient des
résidus des récoltes précédentes, d'engrais
organiques, et doit être transformé par les bactéries
présentes dans le sol en nitrates pour être utilisable par les
plantes ; C'est ce qu'on appelle la minéralisation (Chabaliera, et
al., 2005).
L'essentiel de la nutrition azotée des plantes est
assuré soit par les nitrates, soit par l'ammonium d'après les
préférences de l'espèce cultivée. L'azote sous
forme d'ions nitrate, est un élément très soluble, peu
retenu par le sol. Apporté en trop grande quantité,
l'excédent
- 11 -
est lessivé (dissous, puis emporté par l'eau
circulant dans le sol) et donc perdu pour la plante (Gros, 1967).
Minéralisation et immobilisation de
l'azote
L'azote du sol est très dynamique et change constamment
de forme, soit organique ou inorganique. L'immobilisation
de l'Azote fait allusion à l'absorption par la plante et
les microbes de formes d'Azote (NH4 + et NO3-) et leur
transformation en acides aminés et protéines. Cette forme de N ne
sera plus disponible pour la plante ou la croissance microbienne et a
été immobilisé dans la plante ou les tissus des
microorganismes. En un certain moment ces composants organiques de N subiront
un processus de décomposition par les bactéries, les champignons,
et d'autres organismes pour le N inorganique de la plante sous forme de NH4 +,
NO2- et NO3 -. Ce processus de décomposition et de
libération de NH4 +, NO2 - et de NO3- des tissus de la plante
est appelé minéralisation car les formes
minérales de N sont libérées (Gros, 1967).
L'immobilisation et la minéralisation sont des
processus continus dans le sol et sont généralement en
équilibre l'un avec l'autre, c'est-à-dire que, quand l'azote est
en train d'être libéré dans le sol par
minéralisation (décomposition de la matière organique), en
même temps il est en train d'être immobilisé (absorbé
par les plantes). Néanmoins, cet équilibre peut être
facilement dérangé par l'incorporation dans le sol des
résidus organiques ayant un rapport élevé de
Carbone/Azote(C/N). Le taux auquel la matière organique se
décompose pour libérer l'azote dépend des proportions
relatives de ceux qui sont facilement décomposés contre celles
des composants organiques difficilement décomposés.
Les résidus organiques ayant un rapport
élevé C/N se décomposent difficilement à cause d'un
contenu élevé en Carbone. Ceux-ci comprennent des
matériaux comme le foin, des tiges de maïs, des herbes
sèches, sciure de bois, etc. Certains de ces matériaux peuvent
avoir un contenu en excès de rapport C/N de 100/1. Les plus difficiles
dans la décomposition de N incluent la cellulose, lignine, les huiles,
les graisses et les résines (Gros, 1967).
Les résidus organiques ayant un rapport C/N bas se
décomposent facilement. Ceux-ci comprennent l'alfalfa, trèfle,
fumier, boue, des herbes immatures, etc. Généralement, plus la
matière de la plante est immature, plus bas sera son rapport C/N. Ces
matériaux peuvent se décomposer très rapidement et
contribuent dans beaucoup de cas dans les niveaux du sol en Azote (Gros,
1967).
- 12 -
Les composants organiques d'azote facilement
décomposés incluent les sucres, les protéines, les
amidons, et l'hémicellulose. Quelques temps après l'incorporation
des résidus organiques qui ont un rapport C/N élevé dans
le sol, les microorganismes du sol commencent à attaquer et à
décomposer la matière. Les microorganismes du sol utilisent les
composants du Carbone de résidu comme source d'énergie et
nécessite l'N disponible pour former les protéines pour leur
corps (Gros, 1967).
Il existe une extrême compétition entre les
microorganismes pour une toute petite quantité de N dans le sol. Non
seulement ces microorganismes se font la compétition entre eux, mais
aussi contre les plantes pour s'octroyer ce nutriment vital. Pendant le
processus de décomposition les niveaux de N disponible diminuent
considérablement et le carbone se trouvant dans la matière
organique est libéré sous forme de CO2 dans l'atmosphère.
Une fois les matériaux décomposés, les microorganismes
n'ont plus de source de nourriture et commencent à mourir. La
décomposition de ces microorganismes encore une fois minéralise
la protéine dans leurs corps et libère le NH4 + et
NO3- disponible pour la plante (Gros, 1967).
e) Le phosphore dans le sol
Le phosphore est un élément nutritif essentiel
des plantes. En agriculture, un apport en phosphore sous forme d'engrais est
indispensable pour obtenir de bons rendements. Comme les réserves de
phosphore naturel dégradable sont limitées, un apport
ciblé et respectueux de l'environnement est nécessaire pour
l'agriculture. D'un autre côté, l'apport d'engrais
phosphatés en quantités supérieures aux besoins des
plantes peut provoquer une pollution des eaux. Le phosphore (P) est extrait
principalement de roches riches en phosphore (phosphate naturel). Le phosphore
est utilisé en grandes quantités sous forme d'engrais
phosphatés inorganiques et d'aliments phosphatés.
Le phosphore joue un rôle physiologique à
plusieurs niveaux. Il favorise la croissance de la plante, son action
étant conjuguée à celle de l'azote, le
développement des racines, la précocité, et la
qualité des produits, la rigidité des tissus, la reproduction, la
qualité des produits végétaux. Une alimentation convenable
en phosphore permet un développement harmonieux des plantes (Raharinosy,
1979).
? Norme d'interprétation du phosphore
Les normes d'interprétation du phosphore total sont
présentées dans le tableau 5.
(Sadio, 2008)
- 13 -
Tableau 5. Norme d'interprétation du phosphore
total
Classes
|
Teneur en phosphore
total
|
Décision
|
Classe 1
|
<30 ppm
|
le taux de phosphore est très faible
|
Classe 2
|
30 - 50 ppm
|
le taux de phosphore est pauvre
|
Classe 3
|
50 - 100 ppm
|
le taux de phosphore est moyennement pauvre
|
Classe 4
|
100 - 200 ppm
|
le taux de phosphore est riche
|
(Madani, 2008)
Le phosphore est un élément essentiel à la
croissance des plantes (Parent, 1998). Le tableau 5
montre que le taux de phosphore est riche si la teneur en ce
dernier est entre 100 à 200ppm.
f) Le potassium
Le potassium est un élément minéral majeur
pour le développement et la croissance des
plantes. Le potassium est toujours abondant dans la
matière sèche des végétaux. Très mobile
dans la plante, il y joue un rôle multiple :
? Il intervient dans l'équilibre acidobasique des cellules
et régularise les échanges
intracellulaires.
? Il réduit la transpiration des plantes, augmentant la
résistance à la sécheresse.
? Il active la photosynthèse et favorise la formation des
glucides dans la feuille.
? Il participe à la formation des protéines, et
favorise leur migration vers les organes de
réserve (tubercules et fruits).
? il contribue à renforcer les parois cellulaires, offrant
aux plantes une meilleure
résistance à la verse et à l'agression des
maladies ou parasites (Daly & Mhiri, 2002).
? Norme d'interprétation d'analyse du
potassium
Le tableau 6 montre les normes d'interprétation de
l'élément potassium Tableau 6. Norme d'interprétation
d'analyse du potassium
Classes
|
Potassium en (méq/100g de sol)
|
Très faible
|
<0,1
|
Faible
|
0,1 - 0,3
|
Moyen
|
0,3 - 0,6
|
Elevée
|
0,6 - 1,2
|
Très élevée
|
>1,2
|
Extrêmement élevée
|
-
|
- 14 -
Selon le tableau 6 une valeur de potassium inférieure
à 0,3méq/100g de sol qualifie un sol à teneur en potassium
faible et élevée à partir de 0,6méq/100g.
? Norme d'interprétation de la teneur
potassium
Le tableau 7 montre les normes d'interprétation de la
teneur en K+ Tableau 7. Norme d'interprétation de la teneur en
K+
Teneur en ion k+
|
Interprétation
|
< 100 kg K/ha
|
Très pauvres
|
101-200 kg K/ha
|
Pauvres
|
201-300 kg K/ha
|
Moyens
|
301 à 400 kg K/ha
|
Bon
|
401 à 500 kg K/ha
|
Riches
|
501 à 600 kg K/ha
|
Très riches
|
> 600 kg K/ha
|
Extrêmement riche
|
(CRAAQ, 2003)
Le tableau 7 indique qu'un sol est riche en K+ si
la teneur de ce dernier est supérieure à 401kg de K/ha.
g) Matière organique (carbone organique)
Le terme matière organique regroupe une somme
importante et hétérogène de substances et composés
carbonés d'origine végétale et animale. La nature de la
matière organique du sol est très complexe : principalement des
composés humiques, des racines, des microorganismes, des lombriciens
(ver de terre) ... Toutefois la relation entre la nature des matières
organiques et leurs propriétés n'est pas simple du fait des
nombreuses interactions qui existent au niveau du sol, de la diversité
des matières organiques et de leur renouvellement perpétuel.
Les rôles majeurs joués par les matières
organiques dans le fonctionnement du sol expliquent l'attention toute
particulière qui doit leur être portée (Baize, 2004).
Rôles de la matière organique
Les rôles physiques, chimiques et biologiques de la
matière organique sont donnés dans le tableau 8.
- 15 -
Tableau 8. Rôles majeurs de la matière
organique
|
Action
|
Bénéfice
|
Rôle physique
|
Structure, porosité
|
- Pénétration de l'eau et de l'air
- Stockage de l'eau
- Limitation de l'hydromorphie
- Limitation du ruissellement
- Limitation de l'érosion
- Limitation du tassement
- Réchauffement
|
Rétention en eau
|
- Meilleure alimentation hydrique
|
Rôle biologique
|
Stimulation de l'activité
biologique (vers de terre, biomasse microbienne)
|
- Dégradation, minéralisation,
réorganisation, humification
- Aération
|
Rôle chimique
|
Dégradation, minéralisation
|
Fourniture d'éléments minéraux (N, P, K,
oligo-éléments...)
|
CEC
|
Stockage et disponibilité des éléments
minéraux
|
Complexation ETM (Elément Trace Métallique.
Exemple : cuivre, aluminium, plomb...)
|
Limitation des toxicités (Cu par ex.)
|
Rétention des micropolluants organiques et des
pesticides
|
Qualité de l'eau
|
(Baize, 2004)
On remarque à travers le tableau numéro 8 que les
matières organiques jouent un rôle important dans le
fonctionnement global du sol, au travers de ses composantes physique, chimique
et biologique, qui définissent la notion de fertilité.
La classification du sol selon la MO% :
Le tableau 9 donne la classification du sol en matière
organique selon la norme d'interprétation de la matière
organique.
- 16 -
Tableau 9. Norme d'interprétation de la matière
organique (méthode Anne ISO : 10693)
Sol
|
Taux de matière organique (%)
|
Très pauvre
|
<1
|
Pauvre
|
1-2
|
Moyen
|
2-4
|
Riche
|
> 4
|
(Masmoudi, 2012)
Il est à constater dans ce tableau que le sol est
très pauvre en matière organique si le taux en cette
dernière est inférieur à 1%, pauvre s'il est entre 1 et
2%, moyen s'il est entre 2 à 4% et riche si le taux de la matière
organique est supérieur à 4%.
h) Le ratio Carbone sur Azote total (C/N)
C'est un indicateur de la dynamique de décomposition de la
matière organique du sol :
· C/N > 12 : la matière organique a des
difficultés à se décomposer voire s'accumule.
· C/N < 10 : la décomposition est rapide et le
stock en matière organique diminue (Eléonore, 2012).
i) La composition ionique de la solution du sol.
Afin de connaître la concentration en anions solubles
(Cl-, SO4-- et HCO3 -) et en cations solubles
(Na+, Ca++, Mg++, K+), une analyse
chimique est effectuée sur extrait de pâte saturée ou sur
extrait aqueux dilué. Elle sert à classer le type de
salinisation. C'est ainsi qu'on peut utiliser le rapport
Cl-/SO4-- pour classer les solutions du sol. Elle
sert aussi à calculer le SAR (Sodium Adsorption ratio) qui exprime le
pouvoir de sodisation de la solution du sol.
La nature de la salinisation selon
Cl-/SO42-
Le tableau 10 donne la nature de la salinisation selon
Cl-/SO42-
Cl-/SO4 --
|
?5
|
Salinisation Chlorurée
|
1-5
|
Salinisation Chlorurée-sulfatée
|
0,2-1
|
Salinisation Sulfato-chlorurée
|
<0,2
|
Salinisation Sulfatée
|
- 17 -
Tableau 10. Nature de la salinisation selon
Cl-/SO42-
Selon ce tableau 10, si la nature de la salinisation selon
Cl-/SO42- est inférieure à 0,2 la salinisation est
sulfatée et chlorurée si elle est supérieure à
5.
j) Le taux de sodium échangeable (ESP) :
Il exprime le taux de saturation du complexe absorbant en
sodium échangeable par rapport à tous autres cations
échangeables. En effet, il exprime la sodicité. Or, le sodium
échangeable peut détruire la structure à partir d'un seuil
qui est souvent fixé à 15 % de la C.E.C., ou 10 %, ou 5 %
(l'école Australienne).
De nombreuses recherches ont essayé d'établir
une relation entre le SAR et ESP, celle de l'USSL s'écrit de la
façon suivante (Munns, 2008) :
Équation 1. Relation entre le SAR et ESP
ESP = (100*(-0.0126 + 0.0147 * SAR)) / 1 + (-0.0126+ 0.0147*
SAR).
k) L'eau et la structure en agrégats :
La capacité de rétention de l'eau dans les sols
dépend de leur porosité. Encore dénommée
humidité (hygrométrie), elle se mesure en pourcentage de la
quantité d'eau contenue dans un sol par rapport à son volume
total. La capacité de rétention de l'eau par les lacunes des sols
dépend de la teneur en limons et en argiles, car c'est un
phénomène capillaire : l'adsorption est d'autant plus grande que
la taille des particules est plus faible (Masmoudi, 2012).
l) Densité apparente et texture du sol
Le tableau 11 donne la synthèse de différentes
textures de sol en fonction des différentes densités apparentes y
associées
- 18 -
Tableau 11. Densité apparente et texture du
sol
TEXTURE
|
Da
|
Sable
|
1,4
|
Sable argileux
|
1,5
|
Sable limoneux
|
1,4
|
Sable limono argileux
|
1,5
|
Limon sableux
|
1,5
|
Limon sablo argileux
|
1,5
|
Limon argilo sableux
|
1,45
|
Limon
|
1,45
|
Limon argileux
|
1,4
|
Argile limono sableuse
|
1,55
|
Argile limoneuse
|
1,4
|
Argile
|
1,35
|
(Madani, 2008)
Da la densité apparente du sol en place (variant
généralement entre 1,2 à 1,6g/cm3).
m) Relation entre la densité apparente et sa
porosité
Le tableau 12 montre la relation entre la densité
apparente et la porosité Tableau 12. Relation entre la
densité apparente et sa porosité
Densité apparente en g/Cm3
|
Porosité
|
1 à 1,2
|
55 à 62%
|
1,2 à 1,4
|
46 à 54%
|
1,4 à 1,6
|
40 à 46%
|
1,6 à 1,8
|
Moins de 40%
|
(CRAAQ, 2003).
De ce tableau 12 ressort que chaque densité apparente
d'un sol correspond à une porosité bien spécifique et plus
la valeur de la densité apparente augmente, plus celle de la
porosité augmente aussi.
n) Métaux lourds
- 19 -
D'un point de vue physique, le terme « métaux
lourds » désigne les éléments métalliques
naturels, métaux ou dans certains cas métalloïdes (environ
65 éléments), caractérisés par une forte masse
volumique supérieure à 5 g.cm3. D'un autre point de
vue biologique, on en distingue deux types en fonction de leurs effets
physiologiques et toxiques : métaux essentiels (Cu, Ni, Zn, Fe) et
métaux toxiques (Pb, Hg, Cd). Les métaux essentiels peuvent
devenir toxiques lorsque la concentration dépasse un certain seuil
(Dung, 2009).
La forme des métaux dans les sols dépend de
manière dynamique de leur composition minéralogique, des
conditions de salinité, de pH, d'oxydo-réduction, de la
granulométrie du sol, de sa teneur en eau, de la présence de
ligands en solution et de micro-organismes. Tous ces facteurs influencent la
solubilisation des métaux ou au contraire, leur précipitation ou
leur adsorption (Sirven, 2006).
Le problème principal avec les métaux lourds
comme le plomb, le cadmium, le cuivre et le mercure est qu'ils ne peuvent pas
être biodégradés, et donc persistent pendant de longues
périodes dans des sols. Leur présence dans les sols peut
être naturelle ou anthropogénique (Dung, 2009).
Le tableau 13, donne les valeurs médianes, maximales et
seuil d'appréciation quantitative des concentrations en métaux
lourds dans le sol d'après La norme AFNOR U 44-041(1985) Tableau 13.
Valeurs médianes, maximales et seuil d'appréciation quantitative
des
concentrations en métaux lourds dans le sol
Eléments
|
Cd
|
Se
|
Cr
|
Cu
|
Ni
|
Pb
|
Zn
|
Hg
|
Valeurs médianes en ppm
|
0,22
|
-
|
52,5
|
15,0
|
24,5
|
30,4
|
68
|
|
Seuil préconisé en métaux
lourds dans un sol en ppm
|
2
|
10
|
150
|
100
|
50
|
100
|
300
|
1
|
(Sirven, 2006)
Le tableau 13 montre les écarts de toxicité
entre des métaux (mercure/cadmium, dont les valeurs indicatives sont
beaucoup plus basses que les autres éléments) très
toxiques et présents dans le sol en faible concentration , des
éléments au statut intermédiaire comme le chrome, le
nickel ou le plomb (moins toxiques/plus concentrés dans le sol) et des
éléments dont la toxicité est beaucoup moins critique
(cuivre, zinc). Ces écarts ont naturellement des conséquences sur
le traitement des sols, qui sera différent selon le rapport
toxicité/abondance de l'élément
considéré.
Les teneurs naturelles de quelques éléments
traces (En mg/kg) au-dessus desquelles il y a excès dans le sol selon la
norme de la règlementation française cité par Baize (2002)
sont données dans le tableau 14.
(Baize, 2002).
- 20 -
Tableau 14. Teneurs naturelles de quelques
éléments traces (En mg/kg) au-dessus desquelles il y a
excès dans le sol.
Métaux lourds
|
Teneurs naturelles en éléments traces dans les
sols
|
|
Concentration moyenne dans la
croûte terrestre
|
Valeurs extrêmes relevées dans les roches
|
Cadmium (Cd)
|
0,2
|
46
|
Cobalt (Co)
|
23
|
100-200
|
Chrome (Cr)
|
100-200
|
1500-3000
|
Cuivre (Cu)
|
45-70
|
80-150
|
Nickel (Ni)
|
80
|
2000
|
Plomb (Pb)
|
13-16
|
30
|
Zinc (Zn)
|
70-132
|
120
|
(Baize, 2002).
Chaque éléments correspond à une valeur
spécifique de la concentration dans la roche mère ainsi que dans
la croute terrestre au-dessus de la quelle il y aurait excès en cet
élément dans le sol.
Les métaux lourds et la santé
Les métaux lourds s'accumulent dans l'organisme et
provoquent des effets toxiques à court et/ou long terme. Ils peuvent
affecter le système nerveux, les fonctions rénales,
hépatiques, respiratoires ou autres.
Le tableau 15 donne les Concentrations en métaux et
métalloïdes définissant les limites de qualité d'une
eau potable. (Législation Française, OMS)
Tableau 15. Concentrations en métaux et
métalloïdes définissant les limites de qualité d'une
eau potable
Eléments
|
Décret n°2001-1220
|
Recommandations OMS
|
Seuil toxique
|
As
|
10 tg/l
|
10 tg/l
|
|
Cd
|
5,0 tg
|
l 3,0 tg/l
|
>13 tg/l
|
Cr
|
50 tg/l
|
50 tg/l (chrome total)
|
50 tg/l
|
Cu
|
2,0 mg/l
|
2,0 mg/l
|
50 tg/l
|
Hg
|
1,0 tg/l (mercure total)
|
1,0 tg/l (mercure total)
|
1 tg/l
|
Ni
|
20 tg/l
|
20 tg/l
|
50 tg/l
|
Pb
|
10 tg/l
|
10 tg/l
|
50 tg/l
|
Se
|
10 tg/l
|
10 tg/l
|
|
- 21 -
Le tableau 15 que, chaque élément correspond
à un seuil de recommandation précise au-dessus du quel il y a
excès en cet élément dans le sol mais aussi quand on
atteint des concentrations supérieures ou égales à des
valeurs reprises dans les dernières colonnes de la partie droite du
tableau, il y a toxicité du métal dans le sol.
1.3.LA COUVERTURE DU SOL
Connaitre la composition floristique de la parcelle peut
permettre :
- D'estimer sa production et la qualité du fourrage qui y
sera produit ;
- De mettre en évidence son historique, son type de sol
;
- De mettre en évidence un habitat favorable à la
biodiversité
Certaines plantes se développent ou prolifèrent
dans des conditions particulières liées aux
caractéristiques du sol (humide, sec, tassé, fertile, pauvre...)
ou de l'exploitation (fauche, pâture, surpâturage, excès de
matière organique...) ; ce sont les plantes indicatrices (Crémer,
2014).
- 22 -
Chap II. MILIEU, MATERIELS ET METHODES
1. MILIEU
Ce travail a été mené dans le site de
Kyunyu (En langue locale, « kyunyu » signifie « salin »,
Figure 2) situé dans le village de Bwegera dans le groupement de Kakamba
dans la Plaine de la Ruzizi territoire d'Uvira, province du Sud-Kivu en
République Démocratique du Congo.
A. Localisation de la collectivité de la plaine de
la Ruzizi
La collectivité de la Plaine de la Ruzizi est
bordée :
- Au nord, au nord-ouest et à l'ouest par la
collectivité des Bafuliro ;
- Au sud-ouest par la collectivité des Bavira ;
- Au sud par le lac Tanganyika ;
- Et à l'est par le Burundi.
Elle est la plus petite collectivité parmi les trois que
compte le territoire d'Uvira.
B. Subdivision administrative de la collectivité de
la plaine de la Ruzizi
La collectivité de la Plaine de la Ruzizi comprend sept
groupements repris sur la liste ci-après :
- Le groupement de Kabunambo avec Ruvuza comme chef-lieu ;
- Le groupement de Kagando : il est localisé vers le
sud de la collectivité et constitue la limite nord du lac Tanganyika.
Son chef-lieu est Kagando comme le groupement ;
- Le groupement de Luberizi situé dans la partie nord
de la collectivité et renfermant Mutarule comme village important. Son
chef-lieu est Nyamugali tandis que la cité de Luberizi qu'il loge est
considérée comme le chef-lieu de la collectivité de la
Plaine de Ruzizi ;
- Le groupement de Kakamba : est le groupement le plus
situé vers le nord à la limite avec le groupement de Luvungi de
la collectivité de Bafuliro (la collectivité la plus vaste du
territoire d'Uvira). Le chef-lieu du groupement de Kakamba est Kakamba tandis
que Bwegera est pris comme village important ;
- Le groupement de Runingo avec Runingu comme chef-lieu
- Le groupement de Kigoma avec Kigoma comme chef-lieu ;
- Le groupement de Muhungu avec Muhungu comme le nom de son
chef-lieu.
- 23 -
En ce qui concerne les conditions édaphiques et
climatiques, la végétation de la collectivité de la
Plaine, les données fournies par le point sur la plaine de la Ruzizi
sont générales mais applicables à cette entité.
C. La plaine de la Ruzizi
a) Situation géographique de la plaine de la
Ruzizi
Elle est limitée au Nord par la plaine d'Imbo (Burundi)
dont elle est séparée par la rivière Ruzizi, au Sud par le
lac Tanganyika, à l'Ouest par la chaîne des monts Mitumba
(Mashika, 1994). En effet, elle occupe la portion du graben central
située immédiatement au nord de la dépression du lac
Tanganyika (773m), à l'Est, au Nord et à l'Ouest, l'isophyse de
1000m la circonscrit approximativement (Germain, 1952)
Sa superficie est de l'ordre de 1750km2; dont les
80 000 ha retrouvés du côté de la RD Congosont repartis de
la manière suivante : 35 000 ha sont destinés à
l'agriculture, 30 000 ha au pâturage et 15 000 ha occupées par les
ménages (Anonyme, 2005).
Sa plus grande largeur aux environs d'une trentaine de
kilomètre est atteinte au niveau de Gihungu. Au nord et sur la rive
gauche, la vallée se rétrécit dès l'embouchure de
la Lua, s'élargit à nouveau pour former la petite plaine de
Bugarama (Germain, 1952).
Cette plaine est une région de faible altitude (moins
de 1000 m) où l'activité biologique est intense et la
décomposition de la matière organique très rapide. Ses
sols peu humifères se caractérisent par un horizon A1 faible.
Dans cette zone, le sol atteint le point de fanaison pendant une plus ou moins
longue période suivant l'intensité de la saison sèche. Le
pédoclimat aride ou semi-aride a également
déterminé un groupe climatique de ses sols
caractérisés par la présence des carbonates, de gypse ou
des sels solubles (Germain, 1952).
b) Conditions climatiques et édaphiques de
la sous-région de la Plaine de la Ruzizi 1. le climat de la
région
Le climat de la plaine de la Ruzizi appartient au type (AW4)
selon la classification de Köppen-Geiger c à d un climat avec 4
mois (Juin à Septembre) au cours desquels les précipitations
mensuelles n'atteignent pas 50 mm, l'indice "s" rappelant que la région
envisagée se situe dans l'hémisphère sud (Germain,
1952).
? Ce climat de la plaine de la Ruzizi est
caractérisé par de faibles précipitations (650 à750
mm de pluies par an) et connaît un régime pluviométrique
particulier avec une
- 24 -
saison sèche allant de mi-Mai à mi-Octobre et en
saison de pluie allant de mi-Octobre à mi-Mai, entrecoupée par
une petite saison sèche de Février à Mars.
y' La répartition annuelle de ces précipitations
est irrégulière. En effet, il n'est pas rare que la saison
sèche se prolonge jusqu'en Novembre et lorsqu'il arrive de pleuvoir,
l'agressivité des premières précipitations ainsi que le
ruissellement ne permettent pas au sol de profiter des apports en eau (Mango,
1996).
y' La température moyenne journalière est de
27°C avec des amplitudes assez importantes variant entre 25 et 32°C
(Mae-Bersa, 2010). Les maxima absolus mensuels, de l'ordre de36°C à
37°C, s'enregistrent en Août et en Octobre. Les minima absolus
mensuels varient de 12°C à 14°C et sont atteintes en saison
sèche. La température maximum à la surface du sol est de
53°C à 11 heures tandis qu'à la surface du sol couvert,
cette température est de 32°C à 15 heures (Germain,
1952).
y' L'humidité relative moyenne annuelle est d'environ
de 75%. On rencontre une saison à faible humidité relative
(55-60%) de Juin à Octobre et une saison à forte humidité
relative (75%) d'Octobre à Mai. Quand on examine plus
particulièrement la variation de l'humidité du sol en relation
avec le climat aérien, on observe un desséchement temporaire du
profil pédologique pendant deux mois au cours de saison sèche
(Mashika, 1994).
y' L'insolation minimum dans la plaine de la Ruzizi (41%)
coïncide avec la période allant de Novembre à
Décembre (Amisi, 2004) ; la plaine participe d'un climat semi-aride dont
la xéricité diminue légèrement du talweg vers le
piedmont (Germain, 1952).
Bref, la plaine de la Ruzizi connaît un microclimat, un
climat tropical à tendance sèche et où les pluies sont
quelque peu faibles (#177; 1.000 mm /an), la végétation
étant une savane herbeuse à épines parsemée des
cactus cierges (Kalonji & Kakura, 2005). En fait, pour tout le territoire
d'Uvira à part les hauts plateaux, la pluie commence à s'y faire
aussi rare et la température augmente de plus en plus à cause de
la concentration de la population entraînant la destruction de
l'environnement (Kalonji & Kakura, 2005).
2. les sols de la région
Cette plaine de la Ruzizi est recouverte de
dépôts lacustres surmontés d'alluvions plus récents
et le piedmont des escarpements tant du côté de la RD Congo que du
Burundi est formé de roches très métamorphiques comprenant
principalement des schistes cristallins des gneiss, des micaschistes des
amphibolites et des pyroxénites avec quelques masses de quartzites
- 25 -
feldspathiques (Germain, 1952). L'érosion a
découvert plusieurs plages de l'argile saline, qui apparaît ainsi
en fenêtre à travers les alluvions qui la recouvrent, au sud de
Luvungi et aussi dans la partie Nord de ka fosse, vers Rumonge.
Il continue encore en disant que par le lessivage de cette
argile et l'évaporation des solutions salines, un enrichissement
superficiel se produit et un dépôt blanchâtre se forme
à la surface... Au-dessus de ces argiles salines, s'étendent
d'épaisses formations de sables blancs saccharoïdes avec des
intercalations de sables jaune set de conglomérats alluvionnaires de
quartz bien roulé.
La plaine est soumise aux influences des alizés dont
l'action est déterminante sur les précipitations. A
côté des vents généraux, des vents locaux font
sentir leurs effets. Le voisinage d'un lac et d'un haut pays font
bénéficier la plaine de brises de diverses origines : d'une part,
brise de lac en provenance du sud et qui se fait sentir le jour dans la basse
Ruzizi, et brise de terre soufflant la nuit vers le lac ; d'autre part brise de
montagne descendant des dorsales pendant la nuit et brise de vallée
soufflant vers la montagne pendant le jour (Germain, 1952).
c) Végétation de la sous-région
de la plaine de la Ruzizi
Dans l'ensemble, la végétation de la plaine de
la Ruzizi est le type savane arbustive de basse altitude. La strate arbustive a
presque disparue (déboisement intensif sans reboisement
conséquent) laissant sur ces différents types de sols une
végétation graminéenne diversifiée composée
des espèces telle que, Hyparrhénia sp, Imperata sp ainsi
que le Brachiaria ruziziensis typique de la contrée (Germain,
1952).
d) Représentation géographique du
milieu d'étude Figure 2. Représentation
géographique du milieu d'étude
- 26 -
Quantum GIS 1.8
2. MATERIELS
Les matériels utilisés pour
l'échantillonnage jusqu'à l'obtention des données sont le
petit râteau pour dégager la litière, la pioche pour
décaper le sol, la bêche pour décaper et enlever le sol, le
cylindre métallique pour prélever l'échantillon avec le
volume connu, la tarière pour prélever l'échantillon, le
marteau pour enfoncer la tarière, les sachets pour emballer les
échantillons, la mallette (boite) pour le transport des matériels
et échantillons, le double mètre pliant (la règle) pour
mesurer l'horizon, le couteau de pédologue en acier inoxydable pour
enlever l'échantillon dans le cylindre, l'échantillon de sols, le
marqueur pour étiquetage, le conductimètre pour mesurer la
conductivité électrique, le pH-mètre, le GPS pour
prélever les coordonnées géographiques, la balance pour
mesurer le poids de l'échantillon, l'étuve pour sécher les
échantillons, et autres matériels.
- 27 -
3. METHODES
Une prospection du terrain avait été faite en
date du 03 juin 2018 en vue de se rendre compte de l'état de lieu de la
végétation ainsi que du caractère
d'homogénéité et/ou
d'hétérogénéité du site afin de ressortir le
dispositif expérimental et les méthodes adaptées pour
caractériser la fertilité de ce site. En fin les travaux
proprement dits du terrain ont eu lieu en date du 04 juin au 07 juin 2018.
Echantillonnage, collecte de données et analyses
du sol
1.4.Echantillonnage
Le choix de l'emplacement des trois fosses pédologiques
est de grande importance car le profil doit être représentatif du
type de sol dominant de la parcelle ou de la région. L'endroit à
mettre chaque profil a d'abord été bien nettoyé et on a
veillé à ce qu'on ne puisse plus y trouver d'anomalies à
la surface (influence des animaux, fourmilières, vieilles souches
d'arbres, etc.). Trois profils pédologiques et un profil témoin
(en dehors du site) ont été décrits pour déterminer
la nature du sol. Le choix de leur localisation a été
guidé par la différence de l'apparence des substrats et du
couvert végétal. Le témoin a été choisi
à un endroit de la même région où il ne se pose pas
de problème de croissance de culture. Le premier profil a
été prélevé à une latitude de 2,91526°
et une longitude de 29,06776° ; 2,91444° de latitude et
29,06671° de longitude pour le deuxième profil ; le
troisième à 2,91458° de latitude et 29,06851° de
longitude et en fin le profil témoin à 2,91459 de latitude et
29,06850 de longitude. Les dimensions d'un profil ont été de 1,5
mètre de profondeur, 1 m de longueur et 1 m de largeur. Les
critères de description des horizons utilisés sont la texture, la
structure, la couleur (à l'aide du code Munsell), la
pénétration des racines, la consistance et l'humidité.
Environ 500 g de sol ont été prélevés dans chaque
horizon (prélèvement d'un échantillon de sol par horizon
soit un entre 0 à 20 cm de profondeur ; entre 20 à 60 cm et en
fin entre 60 à 150 cm), échantillon de la partie centrale de
chaque horizon, les échantillons destinés à la
détermination de la teneur en eau ont été emballés
dans des cylindre de Kopeski.
1.5.Analyses physico-chimiques, la densité et
granulométriques des sols et la détermination de la
végétation de ce site.
Les échantillons prélevés ont
été analysés aux laboratoires de Science du sol à
l'Université Catholique de Bukavu (la texture, la densité
apparente, la teneur en eau, le phosphore, le potassium, le carbone organique
), les sels solubles au laboratoire de l' Unité d'Enseignement
- 28 -
et de Recherche en Hydrobiologie Appliquée (UERHA)
à l'Institut Supérieur Pédagogique (ISP/Bukavu), l'azote
au laboratoire de l'Office Congolais de Contrôle/Bukavu et les
métaux lourds au laboratoire de l'Institut National d'Enseignement
Supérieur (INES) de Ruhengeri à Musanze au Rwanda. Le pH et la
conductivité électrique ont été mesurés sur
terrain. Les échantillons de sols ont été
séchés à l'air libre puis broyés et tamisés
à 2 mm et enfin analysés. Les méthodes d'analyses ont
porté sur la granulométrie, le pH, la Conductivité
électrique (CE), la densité apparente, la teneur en eau, le
carbone organique, la matière organique, l'azote total, le phosphore
total, le potassium, l'ion chlorure, le K+, le Na+.
1.6.Analyses statistiques
Le traitement des données (le calcul de la moyenne
été de l'écart-type) a été effectué
à l'aide du tableur Excel 2016 et la cartographie du milieu
d'étude a été réalisée à l'aide du
logiciel QUANTUM GIS 1.8.
Modes opératoires
? L'analyse granulométrique : son but
est de déterminer la distribution pondérale des
différentes fractions texturales de la partie minérale d'un sol.
L'élimination de la matière organique a été faite
par oxydation avec l'eau oxygénée et la destruction du calcaire
et de la désagrégation des ciments (sesquioxydes amorphes) qui
lient surtout la fraction colloïdale ont été fait par une
attaque à l'acide chlorhydrique suivie d'un lavage à l'eau
distillée. Les fractions très fines ont été
séparées du sable par le tamisage sous eau sur un tamis de 50um,
la granulométrie des fractions sableuses se fera par le tamis à
sec. Le prélèvement du limon et de l'argile s'est effectué
moyennant la pipette de Robinson-Kohn après dispersion de la suspension
colloïdale avec un réactif dispersant ; le temps et la profondeur
de prélèvement seront déduits de la loi de stocks
? Le PH du sol a été
déterminé sur terrain à l'aide d'un pH-mètre dans
une suspension de terre fine dans l'eau distillée
? La conductivité électrique a
été également prélevée sur le terrain
à l'aide d'un conductimètre.
? La mesure de l'azote total était
basée sur la transformation de l'azote organique en azote ammoniacal.
L'échantillon subit une minéralisation par l'acide sulfurique
concentré en présence du catalyseur Kjeldahl, puis l'Ammoniac
formé est déplacé par
> L'ICP-MS est la méthode utilisée pour
l'analyse des métaux lourds présents dans le sol.
- 29 -
NaOH (40%). Ensuite, l'Ammoniac entraîné par la
vapeur d'eau est fixé par l'acide borique et titré avec l'acide
sulfurique.
> Le phosphore assimilable : le dosage du
phosphore a été fait par spectrophotométrie avec le bleu
de molybdène
> La matière organique : le dosage
de la matière organique a été réalisé
à partir du dosage de l'un de ses constituants : le carbone organique
par l'oxydation de ce dernier par le bichromate de potassium en milieu
fortement acide. Le taux de matière organique = C organique (%) *
1.72
> La teneur en eau : La quantité de
liquide ou d'eau contenu dans le sol a été
déterminée par la différence de poids avant et
après le séchage du sol d'où TE=Pf-Ps avec TE la teneur en
eau, Pf le poids à l'état frais et Ps le poids à
l'état sec.
> La densité apparente : c'est le
rapport poids sec/volume apparent : elle a été calculée
d'après le poids sec et le volume d'un échantillon de sol non
perturbé prélevé avec un
P
cylindre en acier. La densité apparente se calcule par la
formule : da = V où P est le
poids sec de l'échantillon et V le volume de
l'échantillon prélevé et séché (Gballou
& Gnahoua, 1990).
Les sels solubles
Les différentes données sur le mode
opératoire d'analyse des sels solubles sont données dans le
tableau 16.
Tableau 16. Mode opératoire d'analyse des sels
solubles
IONS Méthodes d'analyses
> Cl- Titrimétrie
(précipitation)
-indicateur coloré -potentiomètre
> Na+, K+ Photomètre
à flamme
Ce tableau 13 montre les modes opératoires d'analyse
des sels solubles d'où il montre la titrimétrie, par indicateur
coloré, par potentiomètre et par photomètre à
flamme.
- 30 -
Le protocole de prétraitement des sols avant analyse
des métaux est utilisé en routine au laboratoire. Il est
efficace, conforme aux normes en vigueur et indépendant du choix
analytique en aval. Il ne fait donc pas l'objet de modifications pour le dosage
en ICP-MS. Ce prétraitement est constitué de deux étapes
avant analyse : préparation puis minéralisation. La
préparation permet de travailler sur un sous échantillon
suffisamment homogène pour être représentatif de
l'échantillon reçu au laboratoire. L'échantillon est
séché dans une étuve à 40°C pendant au moins
16 heures. Il est ensuite émotté avant d'être passé
sur un tamis de 2mm. La partie inférieure à 2 mm est ensuite
broyée afin d'obtenir une poudre de granulométrie
inférieure à 250ìm. La minéralisation est
réalisée sur environ exactement 0,5 g de cette poudre avec 6 ml
d'acide chlorhydrique et 2 ml d'acide nitrique (eau régale). Cette
étape se fait à 95°C pendant 75 minutes sur un bloc
chauffant. Le minéralisât est ensuite ajusté à 50
ml. Une dilution adaptée doit être ensuite réalisée
avant analyse par ICP-MS. Un appareil de la marque Thermo Electron
modèle X7 a été utilisé pour cette étude.
Celui-ci est équipé d'une chambre de collision (CCT)
alimentée avec un mélange He/H2 (Alsac, 2007).
? Méthodologie utilisée pour
l'identification de la flore végétale sur le site
Tout a commencé par une recherche bibliographique dans
les différentes bibliothèques de la place et sur
différents site internet. En suite une prospection du terrain avait
été faite en date du dimanche 03 juin 2018 en vue de se rendre
compte de l'état de lieu de la végétation ainsi que du
caractère d'homogénéité et/ou
d'hétérogénéité du site afin de cibler quel
serait le dispositif expérimental et la méthode de relevée
phytosociologique adaptée pour caractériser la fertilité
de ce site.
Pour ce faire, la méthode classique de relevé
phytosociologique utilisant l'approche traditionnelle et semi-quantitative de
Braun-Blanquet a été utilisée pour identifier la flore
végétale en place. Autant que cela intéresse, la
méthode de quadra a été utilisée.
Un relevé (quadra) était de 1 m2,
subdivisé en 100 carreaux, et chaque carreau correspond à
l'espèce végétale lors des prélèvements sur
terrain, Suivi immédiatement d'un inventaire floristique au sein de
chaque cadrat. Par ailleurs, les espèces non identifiées sur
terrain faisant ont fait l'objet d'herbiers de poche et d'une photographie pour
une éventuelle identification à l'herbarium du Centre de
Recherche en Sciences Naturelles de Lwiro (C.R.S.N/LWIRO).
Les paramètres d'identification de la flore pris
sur terrain 1. Recouvrement total
L'observation de la flore végétale en place
été faite dans le quadra placé aléatoirement et les
espèces qui recouvrent le quadra en totalité étaient
inventoriées et classées selon l'échelle de
Braun-Blanquet.
- 31 -
2. Un inventaire floristique complet : pour inventorier les
espèces, on a effectué :
a. Une liste de toutes les espèces
présentes dans le relevé : la composition floristique
était inventoriée.
b. Une estimation de la fréquence et de la
distribution de chaque plante dans le relevé : coefficient
d'abondance-dominance et sociabilité de Braun-Blanquet était
faite lors de l'étude phytosociologique.
3. Coefficient d'abondance-dominance (recouvrement) de
Braun-Blanquet :
Établir une distinction entre les espèces
dominantes ou abondantes et celles dont les individus
sont dispersés ou rares dans la station (Braun-blanquet,
1915).
Son échelle se présente comme suit :
Tableau 17. Recouvrement des espèces
végétales
Recouvrement de l'espèce
|
Coefficient d'abondance
|
Recouvrement supérieur aux 3/4 (75 %) de la surface,
abondance quelconque
|
5
|
Recouvrement de Y2 (50 %) à 3/4 (75 %) de la surface,
abondance quelconque
|
4
|
Recouvrement de 1/4 (25 %) à Y2 (50 %) de la surface,
abondance quelconque
|
3
|
recouvrement de 5 à 25 %
|
2
|
recouvrement de 1 à 5 %
|
1
|
Peu abondant, recouvrement très faible
|
+
|
(Braun-blanquet, 1915)
4. Sociabilité :
Distingue les espèces dont les individus ont tendance
à se grouper de celles qui ne présentent pas ce caractère
Braun-blanquet donne une échelle à suivre :
Selon Braun-blanquet lorsque l'espèce se répartit
régulièrement dans le relevé, on peut appliquer les
chiffres d'abondance-dominance à celui de la sociabilité
(Braun-blanquet, 1915).
Echelle de sociabilité utilisée :
5= Tapis continu
4=Colonies ou tapis discontinus
- 32 -
3=Individus groupés en tas
2=Individus repartis en petits groupes 1=Individus
isolés
5. Degré de développement
Le degré de développement s'est
prélevé au terrain en observant le stade de développement
que les espèces caractéristiques portent et on observait soit si
elles sont à la végétation, à la floraison ou
à la fructification.
- 33 -
CHAP III. RESULTATS ET DISCUSSIONS
I. Caractérisation physique du sol dans le
milieu d'étude
1. Granulométrie
L'analyse granulométrique est une opération de
laboratoire qui implique la dissociation complète du matériau
pédologique jusqu'à l'état de particules
élémentaires.
Le tableau 18 montre la moyenne et l'écart-type des
différents résultats de l'analyse granulométrique
Tableau 18. Analyse granulométrique des horizons dans
les différents profils
GRANULOMETRIE
|
Profondeur (cm)
|
% ARGILE
|
Moyenne des profils I, II et III et
Ecart-type
|
Témoin
|
Horizon I
|
6,8 (#177;1)
|
11,8
|
Horizon II
|
12,8 (#177;4,58)
|
12,8
|
Horizon III
|
13,8 (#177;4)
|
13,8
|
% SABLE
|
Horizon I
|
90,6 (#177;2)
|
82,6
|
Horizon II
|
83,3 (#177;6,1)
|
82,6
|
Horizon III
|
82,6 (#177;6)
|
82,6
|
% LIMON
|
Horizon I
|
2,6 (#177;1)
|
5,6
|
Horizon II
|
3,9 (#177;1,5)
|
4,6
|
Horizon III
|
3,6 (#177;2)
|
3,6
|
() : Les valeurs des écarts types
La granulométrie permet d'évaluer la
stabilité structurale du sol et en particulier les risques de battance,
d'après la proportion existante entre les argiles et les limoneuse
(Bouyoucos, 1974) Le Tableau 18 indique les résultats de l'analyse
granulométrique en fonction des horizons des différents profils
et la détermination de la texture des sols. De ce tableau 18 on constate
que le pourcentage en sables est très élevé (en moyenne
90,6% dans les 20 premiers centimètres, 83% dans l'horizon de
profondeur). Par contre, les fractions fines (argile 6,8% comme moyenne des
horizons de surface et limon en surface en moyenne 2,6%) sont moins
présentes dans le sol. Ces résultats montrent que le sol de
l'ensemble de ce site et le sol du site témoin
- 34 -
sont sableux. L'importance de la fraction sableuse explique la
faible structuration des sols entrainant le lessivage des
éléments en profondeur (Diallo, et al., 2015). Les sols
sableux sont très perméables à l'eau et à l'air du
fait de leur porosité texturale (espacement entre les particules)
entrant une bonne aération un bon drainage du sol et un bon
développement racinaire. Le lessivage des horizons supérieur est
favorisé dans la perspective de leur dessalement. Toutefois, en saison
sèche, ces sols vont avoir tendance à sécher très
rapidement sensible à l'érosion éolienne. Ces sols sont,
moins exposés à l'érosion hydrique du fait de leur texture
qui favorise une importante infiltration, ce qui limite le ruissellement des
eaux. Par ailleurs, leur texture favorise aussi la remontée capillaire
à partir de la nappe salée, en saison sèche (Tiataoui
& Tihami, 2015).
2. La densité apparente, la teneur en eau
Les données obtenues de la densité apparente et
la teneur en eau sont présentées dans le tableau 19.
Tableau 19. La densité apparente, la teneur en
eau
Profondeur (cm)
|
Densité Apparente (g/cm3)
|
Moyenne et Ecart-type
|
Témoin
|
Horizon I
|
1,73 (#177;0,33)
|
1,68
|
Horizon II
|
1,43 (#177;0,12)
|
1,98
|
Horizon III
|
1,33 (#177;0,021)
|
2,05
|
Teneur en eau (ml/ cm3)
|
Horizon I
|
140,97 (#177;5,41)
|
128,77
|
Horizon II
|
127,91 (#177;4,81)
|
139,98
|
Horizon III
|
129,89 (#177;2,88)
|
143,04
|
() : Les valeurs des écarts types
On remarque de ce tableau 19 en général que la
densité apparente dans ce site diminue avec la profondeur mais n'est pas
différente de la densité apparente d'un sol à texture
sableuse soit 1,4 trouvée par Madani, (2008), l'horizon de surface a une
densité apparente élevée que celui de profondeur mais la
densité apparente du profil témoin augmente avec la profondeur,
plus on va en profondeur plus le sol devient dense jusqu'à une valeur
exceptionnelle de 2,05 g/cm3. La densité apparente du sol
traduit globalement l'état de compaction du matériau et
indirectement, la porosité totale. Lorsqu'elle est élevée,
le sol ne contient pas des pores nécessaires à la croissance des
racines, les capacités en eau sont réduites et la circulation des
fluides ralentie (drainage et échange gazeux) (Alonso & Kambele,
2013). Une valeur élevée de densité apparente signifie que
les vides sont réduits et que les particules sont fortement
compactées. Il en résulte des difficultés de circulation
de l'eau et de l'air (et donc une
- 35 -
mauvaise aération du sol), un ralentissement des
processus d'infiltration et de drainage, ainsi que des difficultés de
croissance des racines et d'émergence des semis (Mermound, 2010).
La moyenne par horizon de la teneur en eau est aussi
élevée en horizons superficiels qu'en profondeur pour ce site,
cela signifie que les horizons de surface sont humides que ceux de profondeur
tandis que pour le témoin, la valeur de la teneur en eau augmente avec
la profondeur cela s'explique même par le fait que sur terrain dans le
profil témoin l'eau a été rencontrée en profondeur
(à partir de 90cm de profondeur).
II. CARACTERISATION CHIMIQUE DU SOL
1. Le pH et la Conductivité Electrique du sol
Le tableau 20 donne la moyenne des données du pH et de la
conductivité électronique Tableau 20. Le pH et la
Conductivité Electrique
Profondeur (cm)
|
pH
|
Moyenne et Ecart-type
|
Témoin
|
Eau source de
consommation proche du témoin
|
Eau
souterraine profil témoin
|
Horizon I
|
6,45
|
(#177;0,308)
|
6,96
|
7,1
|
8,8
|
Horizon II
|
8
|
(#177;1,126)
|
9,26
|
Horizon III
|
8,96
|
(#177;0,999)
|
9,51
|
Conductivité Electrique (CE en
ìS/cm)
|
Horizon I
|
25,2
|
(#177;6,870)
|
19,1
|
1796
|
5247
|
Horizon II
|
179,2
|
(#177;142,986)
|
207,7
|
Horizon III
|
302,8
|
(#177;177,27)
|
312,2
|
() : Les valeurs des écarts types
Le pH indique le degré d'acidité ou de
basicité qui joue un rôle très important sur l'assimilation
des éléments nutritifs par la plante, il a une influence sur
trois composants importants de la fertilité d'un sol :la
biodisponibilité des nutriments , activité biologique et la
stabilité structurale, la variation de pH répond aux variations
saisonnières et le nombre des ions en réserve sur le complexe
argilo-humique, l'état hydrique du sol, sa température et la
présence ou non d'une culture en période de croissance active
(Paul Thorez & Dejean, 2012). La salinité totale d'un sol peut
être définie d'une manière précise et rapide par la
mesure de la conductivité électrique sur l'extrait de pâte
saturée ou l'extrait dilué. La teneur en sels solubles est
couramment exprimée par la conductivité électrique.
- 36 -
Les résultats de l'analyse du pH se sont
présentés dans le tableau 20 montrant que le pH de l'horizon de
surface est en moyenne légèrement acide (6,45) et selon ce
tableau, le pH de ce milieu augmente avec la profondeur. L'eau de source
prélevée dans un puits proche du site témoin
présente aussi un pH neutre. Selon la recommandation européenne,
le pH de l'eau destiné à l'agriculture est entre 6,5 à 8,4
(FAO, 1985). Les profils de profondeur présentent un pH alcalin à
très alcalin (8 à 8,96). Le pH du sol joue un rôle
important dans la disponibilité des nutriments pour les cultures. Il
affecte beaucoup la solubilité des éléments du sol, y
compris celle des éléments nutritifs assimilables par les
plantes. Les nutriments sont davantage disponibles aux pH variant de 5,5
à 7,5 (Dinon & Gerstmans, 2008). Toutefois, les cultures ont des
besoins en nutriments et une tolérance variable aux conditions du sol
associé à la variation du pH.
Pour la conductivité électrique de ce site et du
site témoin, le tableau 20 montre qu'en horizon de surface elle est en
moyenne de 25,2uS/cm et 19,1uS/cm pour le profil témoin et la valeur de
la conductivité électrique monte avec la profondeur. Selon Bocoum
(2004) les sols à Conductivité Electrique inférieur
à 250S/m sont qualifiés des sols non salins. L'eau
prélevée dans le profil témoin à 90cm de la surface
avait une CE de 5247uS/cm (273,61mg/kg de sel soluble ; une bonne eau pour
l'irrigation). L'eau d'irrigation de bonne qualité contient 200 à
500 mg/kg de sel soluble (Diallo, et al., 2015).
3. La teneur en éléments majeurs (l'azote, le
phosphore et le potassium), en carbone et le rapport Carbone/Azote
Le tableau 21 montre la moyenne des résultats de la
teneur en éléments majeurs, en carbone organique et le rapport
Carbone/Azote
- 37 -
Tableau 21. La teneur en éléments majeurs
(NPK), en carbone et le rapport Carbone/Azote
NPK, C, C/N
|
Profondeur (cm)
|
N total (%)
|
Moyenne et Ecart-type
|
Témoin
|
Horizon I
|
0,193 (#177;0,038)
|
0,33
|
Horizon II
|
0,173 (#177;0,040)
|
0,26
|
Horizon III
|
0,17 (#177;0,026)
|
0,13
|
P (ppm)
|
Horizon I
|
35,8 (#177;9,28)
|
15,76
|
Horizon II
|
28,002 (#177;6,153)
|
26,135
|
Horizon III
|
25,425 (#177;0,935)
|
36,51
|
K (méq/100g)
|
Horizon I
|
0,45 (#177;0,01)
|
0,3
|
Horizon II
|
0,667 (#177;0,163)
|
0,35
|
Horizon III
|
0,75 (#177;0,2)
|
0,41
|
Carbone Organique (%)
|
Horizon I
|
2,823 (#177;0,115)
|
2,77
|
Horizon II
|
2,183 (#177;0,39)
|
2,33
|
Horizon III
|
1,967 (#177;0,09)
|
1,89
|
C/N (%)
|
Horizon I
|
15,023 (#177;3,30)
|
8,38
|
Horizon II
|
12,717 (#177;0,73)
|
8,96
|
Horizon III
|
11,8 (#177;2,19)
|
14,56
|
() : Les valeurs des écarts types
De ce tableau 21, il est à remarquer la bonne teneur en
Azote total dans le sol selon les normes d'interprétation de l'azote
définie par (Tamelokpo, 2004) car la moyenne étant
supérieure à 0,1 dans tous les horizons décrits. La grande
teneur en azote total est beaucoup remarquée dans l'horizon de surface
du profil témoin. Dans tout le site la teneur en azote est
élevée dans les horizons de surfaces et diminue suivant la
profondeur. Ce qui montre que la teneur en Azote est concentrée en
surface qu'en profondeur bien qu'il est bon dans tous les horizons. Ceci prouve
qu'un tel type de sol serait prêt à mobiliser le nutriment azote
pour la nutrition des plantes cultivées non seulement à
racinement superficielles mais également à racinement
profondes.
- 38 -
La teneur en phosphore d'après le tableau 21, diminue
avec la profondeur dans ce site mais le contraire est remarqué dans le
site témoin où la teneur en phosphore augmente avec la
profondeur. On remarque donc qu'il y a un lessivage important du phosphore chez
le profil témoin par rapport aux profils du milieu d'étude.
Lorsqu'on compare le sol du site Kyunyu au sol témoin, on observe une
déficience en phosphore total dans le sol témoin et dans tous les
sols. Au vue, de tout cela, d'après la norme d'interprétation du
phosphore dans le sol proposé par Madani Djamila (2008) on remarque que,
le sol prospecté est très pauvre en phosphore étant
donné que sa teneur dans tous les profils et horizons décrits
reste inférieure à 30ppm ; ce constat est de même valable
pour le profil témoin. Ceci pousse à dire que pour une bonne mise
en oeuvre de ces deux sols malgré leur richesse en matière
organique, il faut un apport supplémentaire du phosphore car
présentant une déficience accrue en phosphore. Lunze (2000)
estime que l'assimilabilité du phosphore minérale est fonction du
pH du sol, il affirme que, l'on obtient la meilleure assimilabilité aux
environs de pH neutre mais elle diminue tant dans le sol acide que basique. Par
conséquent le sol prospecté n'ayant pas
généralement un pH neutre, on peut affirmer qu'il est, comme le
témoin, déficient en phosphore assimilable.
Les teneurs en K sont généralement de moyennes
à élevées dans le site Kyunyu et moyennes dans le site
témoin. Il découle du tableau 20 que, la teneur en potassium dans
le sol prospecté n'est pas déficitaire dans tous les horizons
décrits et augmente avec la profondeur selon le tableau 17 dans tous les
profils. Ceci montre que les horizons de surface ont une teneur en K moins
élevée par rapport aux horizons de profondeur suite à son
lessivage et son entrainement vers la profondeur en dehors de la zone
rhizosphérique. Ces résultats ne contredisent pas ceux
trouvés au Burkina-Faso par Bouraïma (2013). Pour mieux comprendre
ce phénomène de la baisse de fertilité des sols afin de
proposer de bons plans de fertilisation pour une gestion durable de ce sol, il
est nécessaire de connaître le rôle et la dynamique des
éléments minéraux et organiques dans les différents
types de sol ainsi que les relations qui existent entre eux.
Le rapport C/N en horizon de surface est élevé
(en moyenne 15,023, masse/masse) car supérieur à 12 selon la
norme d'interprétation d'Eléonore (2012). Ceci s'explique par le
fait que la minéralisation de la matière organique dans ce sol
est lente. Selon Eléonore (2012), si le rapport carbone azote est
supérieur à 12 cela signifie que la matière organique a
des difficultés à se décomposer voire s'accumule. On
remarque le contraire dans le profil du témoin ; en horizons 1 et 2 le
rapport C/N est bas inférieur à 10 ; ce qui justifie qu'il y a
présence d'un nombre élevé des micro-organismes ainsi que
des composés facilement biodégradables qui facilitent la
décomposition rapide de la matière organique ainsi que la
- 39 -
minéralisation dans les sols de surfaces du profil
témoin. Cette forte minéralisation observée dans ce sol
n'est pas inquiétante étant donné l'influence du climat
tropical humide à travers ses caractéristiques (fortes
températures et pluviométries) pouvant être source
d'activation et de multiplication enzymatique et micro organismiques dans le
sol.
4. Quelques sels solubles
Le tableau 22 montre la moyenne des résultats des quelques
sels solubles Tableau 22. Quelques sels solubles
Cl- et Na+
|
Cl-(eqg/Kg)
|
Profondeur (cm)
|
Moyenne et Ecart-type
|
Témoin
|
Horizon I
|
0,943 (#177;0,098)
|
0,76
|
Horizon II
|
1,423 (#177;0,283)
|
0,9
|
Horizon III
|
1,833 (#177;0,764)
|
0,76
|
Na+ (méq/100g)
|
Horizon I
|
0,663 (#177;0,245)
|
0,21
|
Horizon II
|
2,773 (#177;0,590)
|
2,44
|
Horizon III
|
4,42 (#177;1,100)
|
4,66
|
() : Les valeurs des écarts types
La concentration en Cl- de la solution du sol
augmente avec la profondeur dans tous les profils de ce site selon le tableau
22, cela s'explique par le fait que comme on l'a absorvé au site
témoin, des eaux souterraines salines s'écoulent du bassin
versant vers la vallée où elles créent un marais salant
souterrain dont la capillarité propage la salinité à
jusqu'à l'horizon de surface. La variation de la teneur en
Cl- est généralement en concordance avec celle de la
CE, les concentrations les plus élevées se trouvent en horizons
de profondeur et les concentrations les moins élevées se trouvent
au niveau des horizons de surface. Suite à leur solubilité la
teneur en chlorure augmente la salinité (Masmoudi, 2011).
Comme le Cl-, on trouve généralement les
concentrations les plus élevées en Na+ dans les
horizons de surface, la variation de la teneur en Na+ est en
concordance avec la variation de la CE, la valeur la moins élevée
est enregistrée en horizons de surface. Contrairement au témoin,
une très forte corrélation est observée entre les
concentrations en Cl- et Na+ (R2 = 0.999 ; N
=
- 40 -
3) mais dans un rapport du simple au double, ce qui signifie
qu'un autre anion majeur non analysé concurrence le Cl-.
5. Les métaux lourds
La moyenne en métaux lourds du sol de ce site est
présentée dans le tableau 23 Tableau 23. Métaux lourds
de ce sol
Profondeur (cm)
|
concentration en Cd2+ (mg/kg de
sol)
|
Moyenne et écart-type
|
Horizon I
|
11,73
|
(#177;0,25)
|
Horizon II
|
11,45
|
(#177;0,13)
|
Horizon III
|
10,47
|
(#177;0,93)
|
concentration en Pb2+ (mg/kg de
sol)
|
Horizon I
|
0,73
|
(#177;0,24)
|
Horizon II
|
0,38
|
(#177;0,02)
|
Horizon III
|
0,18
|
(#177;0,02)
|
concentration en Cu2+ (mg/kg de
sol)
|
Horizon I
|
1,37
|
(#177;0,37)
|
Horizon II
|
1,5
|
(#177;1,27)
|
Horizon III
|
1,12
|
(#177;0,69)
|
concentration en Ni2+ (mg/kg de
sol)
|
Horizon I
|
13,33
|
(#177;0,56)
|
Horizon II
|
9,41
|
(#177;1,43)
|
Horizon III
|
6,74
|
0,21
|
concentration en Zn2+ (mg/Kg)
|
Horizon I
|
0,49
|
(#177;0,86)
|
Horizon II
|
0
|
(0)
|
Horizon III
|
0
|
0
|
Concentration en Mn2+ (mg/kg de
sol)
|
Horizon I
|
0,32
|
(#177;0,06)
|
Horizon II
|
0,35
|
(#177;0,02)
|
Horizon III
|
0,28
|
(#177;0,02)
|
concentration en Fe2+ (mg/kg de
sol)
|
Horizon I
|
30,3
|
(#177;1,54)
|
Horizon II
|
23,18
|
(#177;2)
|
Horizon III
|
1,49
|
(#177;0,69)
|
() : Les valeurs des écarts types
La moyenne des concentrations en métaux lourds du sol
de ce site est présentée dans le tableau 23. Ce tableau montre
que le sol du site prospecté présente de fortes teneurs en
métaux cadmium (soit 11,73 mg/kg), le seuil recommandable selon Balize
(2002) par la législation française et l'OMS étant de
0,013 mg/Kg de sol. On remarque avec cette teneur une toxicité en ion
cadmium non seulement des plantes mais aussi des animaux. Cependant, le tableau
montre les écarts de toxicité entre des métaux cadmium,
dont les valeurs indicatives
- 41 -
sont beaucoup plus basses que les autres
éléments) très toxiques et présents dans le sol en
faible concentration , des éléments au statut
intermédiaire comme le nickel ou le plomb (moins toxiques/plus
concentrés dans le sol) et des éléments dont la
toxicité est beaucoup moins critique (cuivre, zinc). Ces écarts
ont naturellement des conséquences sur le traitement des sols, qui sera
différent selon le rapport toxicité/abondance de
l'élément considéré (Sirven, 2006).
Le tableau 23 montre aussi des teneurs élevés en
métaux plomb, également des concentrations beaucoup
élevées en métaux cuivre (Cu2+), et en
métaux Ni2+ car présentant des teneurs
élevées à ceux du seuil proposé par Balize,
(2002).
Le sol du site étant très riche en métaux
lourds, on estime que la pollution en métaux lourds, toxiques, constitue
le plus grand problème de ce sol de Kyunyu et est le facteur moteur de
l'asphyxie de la biodiversité. L'origine de ces métaux
relève de la nature de la roche abritant la nappe phréatique dans
le bassin versant en moyen et haut plateau où des activités
d'exploitation minière de coltan, en l'occurrence, sont
rapportées. En effet des écoulements d'eaux salées
souterraines s'effectuent du moyen plateau vers la vallée de Kyunyu
où elles se déposent, et en s'évaporant elles laissent
dans le sous-sol un dépôt des sels qui, par capillarité
finit par contaminer modérément soit-il, toute la colonne du
sol.
III. LA VEGETATION DU SOL
Le tableau 24 montre les caractéristiques de chaque
espèce rencontrée dans ce site ainsi que sa famille et son
ordre
- 42 -
Tableau 24. La végétation sur le site
Noms
scientifiques
|
Familles/ Ordres
|
Petite description et écologie
|
Abondance dominance
|
Aloe vera
|
Liliaceae/Liliales
|
Régions semi-arides. Sols sableux ou limoneux, et peut
pousser dans des sols pauvres en éléments
nutritifs. Survit à la sécheresse, n'est pas
très résistant au gel.
|
2
|
Hyparrhenia rufa
|
Poaceae/Poales
|
Régions tropicales avec bonne pluviométrie.
|
5
|
Crotalaria spinosa
|
Fabaceae/Fabales
|
mauvaise herbe, régions tropicales et
subtropicales
|
+
|
Tephrosia purpurea
|
Fabaceae/Fabales
|
Résiste à la sècheresse, basse altitude
dans les savanes sèches.
|
3
|
Lantana trifolia
|
Verbenaceae/ Lamiales
|
sol frais, neutre, riche et bien drainé aux
propriétés calcaires ; exige un milieu chaud et
bien ensoleillé.
|
+
|
Alternanthera sessilis
|
Chenopodiaceae/ Caryophyllales
|
Adventice aquatique ou terrestre. Sol alcalin
limoneux, pauvre en calcium échangeable et riche en
azote total.
|
+
|
Conyza Steudelii
|
Asteraceae/ Asterales
|
Régions chaudes et tempérées
|
2
|
Senecio johnstonii
|
Asteraceae/ Asterales
|
Sol poreux bien drainé avec beaucoup des sables
fins.
|
+
|
Eragostis sp
|
Poaceae/ Poales
|
Sol sablonneux pauvre en mo, pH basique, température
chaude, non tolérant au sel
|
4
|
Prosopilis juliflora
|
Mimosaceae/ Fabales
|
buisson ou arbuste,
|
1
|
Vanchellia nilotica
|
Mimosaceae/ Fabales
|
Préfère une région désertique,
terrains sableux et
secs, climat aride; supporte tous les types des sols (acide
ou calcaire, sol lourd ou léger).
|
4
|
Azadirachta indica
|
Meliaceae/ Sapindales
|
Région chaude (TMA de 21 à 32°C),
résiste mieux à la sécheresse, précipitation
annuelle de 400 à 1200ml, sol profond et sablonneux bien drainé.
Région tropicale.
|
2
|
Adansonia digitata
|
Bombacaceae/ Malvales
|
Arbre de la savane, sol sec sableux ou
caillouteux, drainé, en plein soleil, et
nécessite peu d'arrosages, résiste au gel et pH de 6-8
|
+
|
Tamarindus indica
|
Fabaceae/ Fabales
|
Régions tropicales sèche ou plus chaude
|
1
|
Calotropis procera
|
Apocynaceae/ Gentianales
|
Résiste à la sécheresse, tolérant au
sel, ne
supporte pas le gel et les températures
inférieures à 5°C. Sols dégradés, sol sableux.
Altitude : de 0 à 1 300m.
|
1
|
Cenchrus biflorus
|
Poaceae/Poales
|
Zones tropicales chaudes et sèches, sols sableux.
Plante fourragère. Résiste bien au broutage.
|
3
|
Salsola sp
|
Amaranthaceae/ Caryophyllales
|
Halophytes, présentes dans les prés
salés, sur le littoral sablonneux.
|
4
|
Datura sp
|
Solanaceae/Solanales
|
Région tempérée et tropicale
|
+
|
- 43 -
La majorité des cultures rencontrées sur ce site
selon le tableau 24 sont des plantes herbacées de la zone tropicale, qui
résistent à la sécheresse et à la chaleur et
exigeant un sol sableux. Elles présentent diverses valeurs agricoles
notamment : valeur alimentaire, fourragères, ornementation, plantes
médicales, engrais verts, couverture végétale, et bien
d'autres importances.
En ce qui concerne la dominance, l'espèce
Hyparrhenia rufa est plus abondante dans ce site selon le tableau 24
avec un coefficient d'abondance de 5 (c'est-à-dire qu'on a eu un
recouvrement supérieur au 3/4 soit 75% de la surface pour cette
espèce selon l'échelle de recouvrement des espèces
végétales de Braun blanquet (1915)), suivi des espèces
Eragostis sp, Vanchellia nilotica et Salsola sp avec
comme coefficient d'abondance 4 (recouvrement de 1/2 soit 50% à 3/4 soit
75% de la surface) suivi aussi d'autres espèces avec un recouvrement
peut abondant.
Les espèces végétales les plus
recouvrées ne sont pas des plantes qui fixent l'azote d'où en
fixant l'azote pourrait contribuer à régénérer les
sols ce milieu. Selon Dommergues (1984), la faible productivité agricole
dans beaucoup de pays tropicaux est liée à la pauvreté des
sols en élément minéraux indispensables aux cultures.
L'utilisation des variétés cultivées
à haut rendement visant à diminuer le déficit alimentaire
dans ces pays est freinée pour deux difficultés :
l'épuisement rapide de ces sois, encore accéléré
par les aléas climatiques, la cherté des engrais chimiques qu'il
est nécessaire d'importer en quantités importantes. La solution
à adopter pour répondre à ces deux problèmes
à la fois est de planter des végétaux fixateurs d'azote
(les légumineuses par exemples). Certaines de ces plantes, à haut
potentiel de fixation biologique de l'azote, peuvent pratiquement remplacer les
engrais chimiques si elles sont utilisées comme « engrais verts
» enfouies dans le sol ; d'autres de ces plantes, arbres fixateurs d'azote
à puissant réseau racinaire, servent à
régénérer les sols et à fixer les dunes, car ce
sont des végétaux pionniers, s'installant sur les sols
érodés et dégradés. Des recherches menées
sur place, dans un pays africain, aident à renverser le mouvement
d'appauvrissement des sols tropicaux (Dommergues, 1984).
- 44 -
CONCLUSION
Ce travail a porté sur la Caractérisation de la
fertilité physique et chimique du sol de Kyunyu dans le village de
Bwegera, Groupement de Kakamba dans la plaine de la Ruzizi en territoire
d'Uvira. Les objectifs de ce travail étaient de faire une analyse
physique des sols du milieu d'étude basée sur la
granulométrie, la densité apparente, la teneur en eau ; de
caractériser la fertilité chimique des sols du milieu
d'étude en déterminant son potentiel en hydrogène, sa
conductivité électrique, la teneur en carbone, le rapport
carbone/azote, les teneurs en macroéléments (azote, phosphore et
potassium), sels solubles et les métaux lourds ; et en fin d'identifier
la végétation de ce milieu.
Les principaux résultats obtenus indiquent que la
texture de ce sol est sableuse (soit une moyenne supérieure à 90%
de sable en couche superficielle dans ce site). Malgré la texture
sableuse la densité apparente et la teneur en eau diminuent avec la
profondeur, l'horizon de surface a une densité apparente
élevée par rapport à ceux de profondeur mais pas compact
car n'est pas différente de celle proposée par Madani (2008) pour
un sol sableux. Aussi la surface parait humide qu'en profondeur mais la
densité apparente du profil témoin et la teneur en eau augmentent
avec la profondeur, plus on va en profondeur plus le sol devient dense et
humide.
Le sol de notre milieu d'étude n'est pas salin et son
pH moyen en horizon de surface est légèrement acide (6,45) et en
moyenne alcalin à très alcalin en horizon de profondeur. Selon
Dion et Gerstmans (2008), les nutriments sont davantage disponibles aux pH
variant de 5,5 à 7,5. Le pH moyen de ce site à partir de
deuxième horizon n'étant pas inclus dans cet intervalle, cela
amène à dire que ce sol ne contient pas beaucoup des nutriments
bio-disponible en profondeur. Le sol est moyennement riche en matière
organique dans ce site et est riche en matière organique dans le profil
témoin. Le sol présente une déficience en phosphore. La
variation de la teneur en phosphore, en potassium, en sodium et en
Cl- est généralement en concordance avec celle de la
CE, les concentrations les plus élevées se trouvent en horizons
de profondeur et les concentrations les moins élevées se trouvent
au niveau des horizons de surface. La teneur en azote total dans le sol de ce
site est élevée dans les horizons de surfaces et décroit
vers les horizons de profondeurs bien qu'elle demeure bonne dans tous les
horizons. Le rapport C/N en horizon de surface est élevé. Ceci
implique une minéralisation lente de la matière organique dans le
site de Kyunyu contrairement au site témoin qui manifeste une
minéralisation rapide de la matière organique avec un rapport C/N
inférieur à 10 dans les couches racinaires. Ce sol
présente une teneur élevée en métaux lourds.
- 45 -
Les espèces végétales les plus
recouvrées ne sont pas des plantes qui fixent l'azote d'où en
fixant l'azote pourrait contribuer à régénérer les
sols ce milieu.
Parmi les facteurs du non productivité du sol de ce
site de Kyunyu on peut citer : la granulométrie sableuse favorisant le
lessivage des nutriments, un pH non favorable à beaucoup des nutriments,
un taux faible de la minéralisation de la matière organique dans
les couches de surface, le déficit en un élément majeur
(P), un sol compact en horizons superficiel et un sol en quantité
élevée des métaux lourds. Cependant vu les concentrations
très élevées en métaux lourds, il appert que le
facteur le plus déterminant de l'asphyxie de ce sol est la contamination
en ces métaux.
RECOMMANDATIONS
Eu égard tout ce qui précède nous
recommandons aux agriculteurs du site Kyunyu d'apporter le phosphore comme
fertilisant étant donné que le sol manifeste la déficience
en ces éléments afin de combler les besoins des cultures en ces
nutriments sur ce site ; d'effectuer un labour profond afin de pouvoir bien
mélanger ou homogénéiser les couches du sol car les
horizons de surface sur ce site sont plus déficients en nutriments que
ceux de profondeur et de planter des végétaux fixateurs d'azote
pour régénérer les sols de ce milieux ; et aux chercheurs
de faire une caractérisation biologique de ce sol et d'identifier la
source de cette toxicité en métaux lourds dans ce site.
- 46 -
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ANNEXE
Photo 1. Quelques images illustrant les matériels
d'échantillonnage
(Légende : (2)pioche, (3)bêche, (4)cylindre,
(5)tarière, (8)boite, (9)règle, (10)couteau,
(11)échantillon des sols, (13)&(14)conductimètre et pH
mètre, (16)balance
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