04- Réalisation et suivi des
aménagements pastoraux :
Les entretiens et les enquêtes qui ont été
entrepris dans le cadre de cette étude, ont permis d'évaluer le
niveau d'information de la part des éleveurs de la commune de Zaafrane
vis-à-vis des différentes actions d'aménagements pastoraux
réalisées au niveau de leurs commune par le haut commissariat au
développement de la steppe de la wilaya de Djelfa depuis 1994
jusqu'à maintenant.
Il s'avère d'après l'analyse de ces
enquêtes, que la majorité des éleveurs au niveau de notre
échantillon qui représentent un taux de 96 % (48/50) n'ont pas pu
suivre directement sur terrain les différentes actions
d'aménagements pastoraux qui ont touchées leur territoire. Cette
attitude adoptée par ces derniers a été la
conséquence de la période des opérations
d'aménagements qui a coïncidé avec les activités
agricoles. Mais ce qui n'a pas empêché ces éleveurs
d'acquérir des informations vis-à-vis du déroulement des
aménagements pastoraux au sein de leur commune par différents
moyens : les moyens technologiques, qui ont facilités le contact entre
les gens tels que le téléphone portable et fixe ou l'internet.
Quand il s'agit de l'internet, ce moyen n'est pas très utilisé
par nos enquêtés a cause de l'handicape de la langue, autre que
l'arabe, cette imperfection est fréquente chez les agents
économiques analphabètes ou à faible niveau d'instruction
qui forment la quasi-totalité de notre échantillon
enquêté. Ces moyens sont utilisés parce qu'ils permettent
d'éviter les déplacements qui occupent du temps, du
matériels (moyens de transport) et génèrent plus de frais
en l'occurrence le carburant, en plus de la fatigue après les
déplacements. D'autres peuvent tirer des informations qui varient
quantitativement et qualitativement d'une source à l'autre que ce soit :
famille, amis ou marché hebdomadaire, car c'est rare qu'un agent
économique de la commune de Zaafrane utilise une seule source
d'information, toutes les sources pour lui sont exploitées. Mais
certains enquêtés considèrent que le marché
hebdomadaire est la source qui peut fournir plus d'informations, car c'est un
endroit de rassemblement public qui englobe tous les éleveurs de la
région et même ceux venant d'autres régions. Ces
informations livrées par les autres éleveurs ou les membres de la
famille sont suffisantes aux agents économiques pour suivre le
déroulement de l'ensemble des opérations d'aménagement
pastoraux dans la région comme s'ils étaient sur terrain à
suivre ces dernières par eux mêmes.
Par contre, 4 % (2/50) des enquêtes possèdent des
informations très pertinentes sur le déroulement de l'ensemble
des opérations d'aménagements pastoraux menées au niveau
de la commune de Zaafrane. Ces derniers pensent que les moyens technologiques
et le marché hebdomadaire ne sont pas efficaces dans ce genre de
collecte d'information où il existe des collusions et des attentes entre
les agents économiques. En plus de cela, l'existence de plusieurs
étages bioclimatiques dans notre zone d'étude sous lesquels se
développent les arbustes fourragers peut jouer sur la fiabilité
des informations. Ce manque de confiance entre les éleveurs, ou de la
crédibilité des sources d'informations constitue une des
imperfections vis-à-vis de la pratique du pastoralisme au niveau de
notre zone d'étude et même dans le reste de la steppe
algérienne, puisqu'il n'existe pas des pénalités ou aucune
forme de recours contre ces abus synonymes de concurrence déloyale. Pour
toutes ces raisons, cette infime partie de notre échantillon
enquêté se déplace, suivant leur nature, pour
vérifier les informations surtout quand elles ne sont pas
délivrées par un membre de leur famille qui travail au sein des
chantiers de plantation pastorale, soit pour le gardiennage de ces derniers ou
pour la plantation des arbustes.
Le haut commissariat au développement de la steppe a
utilisé l'approche participative dans la réalisation de ces
aménagements dans notre zone d'étude, qui consiste à faire
impliquer la population locale en l'occurrence les sédentaires, dans la
réalisation de ces derniers. Nos enquêtes révèlent
que la plupart de nos enquêtés ont un ou plusieurs membres de
leurs familles qui travail dans la réalisation ou le maintien de ces
périmètres aménagés. Ce qui a conduit a une
meilleur adhésion de la population locale (voir figure N° : 16).
86
Le recrutement des éleveurs pour assurer le gardiennage
des périmètres aménagés, et l'emploi des jeunes
dans les chantiers de plantations pastorales sont les principaux incitateurs
qui ont amené la population de la commune de Zaafrane à
s'impliquer dans toutes les opérations d'aménagements pastoraux
notamment l'élaboration et l'exécution de ces derniers.
L'utilisation de la main d'oeuvre locale a permis en plus de la diminution du
taux de chômage au niveau de cette commune « même si cette
proportion est marginale par rapport au taux de chômage global dans notre
zone d'étude qui s'élève à 61,78 % » et
l'amélioration des revenus au cours de la réalisation des
projets, le développement des liens de confiance entre la population et
l'administration à travers cette structure.
Encadré N° 01 : Mode de recrutement des
ouvriers et gardiens
Concernant le choix des ouvriers et gardiens il se fait
comme suit :
Chaque année, sous le programme national des
grands travaux d'aménagement steppique le ministère de
l'agriculture et du développement rural décide la part de chaque
wilaya ainsi que les communes qui englobe concernant les superficies mise en
défens et les plantations pastorales, le budget est aussi
déterminé.
Le haut commissariat au développement de la
steppe de chaque wilaya recevra après une délibération du
ministère qui détermine sa part annuelle du budget et des
superficies concernées pour chaque programme que se soit mise en
défens ou plantation pastorale « les superficies pour chaque
communes sont aussi déterminées ». Le haut commissariat au
développement de la steppe s'adresse aux maires des communes pour les
informés des superficies qui ont été
déterminées par le ministère de l'agriculture et du
développement rural aux niveaux de leurs communes.
Une commission sera réunie au niveau de la
mairie pour faire le choix de terrain, cette commission englobe : le maire, un
représentant du haut commissariat au développement de la steppe
et un topographe. Après que le terrain soit choisi « un terrain
communal qui ne représente aucun litige avec les communes voisines
» il sera délimité, un croquis sera élaboré
par le topographe.
Une fiche technique sera remplie et signée par
les membres de la commission (voir annexe N° : 07), cette fiche
détermine la nature du projet « mise en défens ou plantation
pastorale », et la superficie qui sera consacrée à ce
projet. Elle sera ensuite envoyée au wali pour qu'il
délibère à son tour une décision du projet : «
un arrêté » (voir annexe N° : 08).
Cet arrêté sera ensuite envoyé au
maire de la commune pour qu'il fasse une annonce d'offre d'emploi au niveau de
la mairie : « un affichage ». Cette annonce détermine le
nombre d'ouvriers qui sera engagé pour assurer la plantation pastorale
ou les gardiens qui assurent le gardiennage des périmètres
aménagés ainsi que le dossier à fournir (6 photos, une
copie du casier judiciaire, une copie du certificat de nationalité
algérienne, une copie de la carte nationale, une copie de la carte
jaune, une certificat de résidence qui doit être
délivrée par la commune où le projet est annoncé,
une certificat médicale de bonne santé et une fiche familiale ou
individuelle selon le cas, en plus d'un chèque barré ccp.
L'âge ne doit pas dépassé les 65 ans).
Les dossiers serrant étudiés par le
maire, une liste qui porte les noms des ouvriers et gardiens sera
affichée dans la mairie après cela. Cette liste sera
envoyée au haut commissariat au développement de la steppe qui va
à son tour préparer des contrats de travail qui se balancent
entre 3 mois pour les ouvriers qui seront engagés dans les chantiers de
plantations pastorales et d'une année renouvelable (entre le 2 janvier
et le 31 décembre) pour les gardiens qui assurent le gardiennage des
périmètres aménagés. Le salaire est fixé
à 16.000 DA dans les deux cas (nos enquêtes 2012).
|
87
Il semble que les éleveurs sédentaires de notre
région d'étude sont les plus impliqués dans la
réalisation de ces aménagements, car ils sont les plus
touchés par ces offres d'emplois. En plus, le certificat de
résidence demandé dans le dossier d'embauche exige que le
demandeur d'emploi doive résider dans la commune qui annonce le projet.
Les transhumants et les nomades au niveau de notre échantillon ne
semblent pas intéressés par ces offres d'emplois à cause
de leurs déplacements fréquents (nos enquêtes 2012).
Figure N° 16 : Le suivie du
déroulement des actions d'aménagements pastoraux par les
éleveurs
|