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Impacts des aménagements pastoraux sur l’environnement écologique et socioéconomique. cas de la commune de zaafrane (djelfa- algérie)


par Mohamed Adnane BENCHERIF
Centre International de Hautes études agronomiques de Montpellier- France - - Master of science  2012
  

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A- La pratique céréalière :

Dans notre zone d'étude, tous les éleveurs enquêtés pratiquent la céréaliculture. Le choix des espèces cultivées varie selon l'année et selon l'objectif de l'agropasteur. La plupart des gros agropasteurs privilégient la culture de l'orge pour couvrir les besoins du troupeau et ce, quelle que soit l'année. D'autres privilégient la culture du blé dur les bonnes années, et achètent l'orge généralement moins chère. Les petits agropasteurs cultivent les deux céréales, pour couvrir les besoins alimentaires du ménage et les besoins fourragers de leur petit troupeau.

Toutes les exploitations (ou unités de production) d'élevage enquêtées pratiquent la céréaliculture fourragère, et toutes complètent l'alimentation de leurs troupeaux avec les céréales ainsi produites et le cas échéant avec des céréales ou d'autres aliments achetés. A proprement parler, les exploitations d'élevage de la steppe, sont donc aujourd'hui des exploitations de céréaliculture fourragère et d'élevage, ou exploitations agropastorales, et les éleveurs ou pasteurs sont des cultivateurs-éleveurs, ou des agropasteurs. La plupart des petits cultivateurs éleveurs ne possèdent ni tracteur pour cultiver les céréales, ni camionnette ou camion pour transporter les aliments du bétail et les animaux. Ils louent ces matériels aux cultivateurs-éleveurs (moyens et grands) qui en possèdent La céréaliculture fourragère (essentiellement de l'orge) est prédominante. Elle est destinée, la plupart du temps, à l'alimentation des animaux de l'exploitation et occasionnellement à la vente. La culture des céréales (l'orge en général), pratiquées autrefois à l'araire et récoltées à la faucille dans les zones propices à cette activité, s'est étendue aux parcours et elle est pratiquée au tracteur, avec récolte à la moissonneuse-batteuse. Aujourd'hui, toutes les unités pratiquant l'élevage ovin enquêtées pratiquent la céréaliculture. Toutes utilisent des tracteurs, des moissonneuses-batteuses et des camions qu'elles possèdent ou louent à l'occasion à d'autres unités de production. Toutes pratiquent donc un système de production céréalier et pastoral motorisé. Du fait de la faible pluviométrie, et de la non-utilisation d'engrais et de produits de traitements, les rendements de céréales dans notre zone d'étude sont modestes, ces rendements varient de 03 à 05 qx/ha en mauvaise année et de 08 à 12 qx/ha en bonne année, en passant par 05 à 08 qx en année moyenne.

B- 82

La pratique de la jachère :

La jachère est en quelque sorte la mise en repos d'une terre agricole pendant un certain temps. Cette stratégie présente deux avantages majeurs ; elle permet en premier lieu la reconstitution des réserves du sol qui est mis en repos, tout en participant à l'alimentation du cheptel par les végétaux spontanés. Néanmoins, avec l'augmentation de la pression sur les ressources naturelles au niveau de notre zone d'étude, cette pratique tend à disparaitre. Ceux qui continuent à la pratiquer sont généralement contraints de le faire par défaut des moyens financiers.

La superficie totale laissée en jachère chaque année par les éleveurs de notre échantillon, estimée à 535 ha, représente seulement 13,75 % de la superficie agricole utile totale. En ce qui concerne les causes évoquées pour justifier cette pratique, le dépouillement des questionnaires nous a permis d'identifier trois principales causes qui se repartissent comme suit :

- Ceux qui laissent la terre en jachère pour le pâturage du cheptel, sont les enquêtés qui possèdent des exploitations de grandes tailles et qui sont les dominants dans cette classe.

- Les enquêtés qui possèdent des exploitations de tailles moyennes au niveau de notre échantillon pratiquent la technique de jachère pour laisser leur terre se reposer.

- Enfin, ceux qui ont évoqué le manque de moyens financiers sont représentés par les enquêtés qui possèdent des exploitations de petites tailles.

C- Les cultures en irrigué :

La généralisation de l'irrigation dans la commune de Zaafrane à souvent pour conséquence la salinisation ou l'alcalinisation des périmètres irrigués, à cause du manque de drainage associer à un excès d'arrosage. Les réponses données sont représentées dans le tableau N° 39 (voir figure N° : 15).

Il existe une catégorie de petits éleveurs-cultivateurs familiaux qui appartienne à la catégorie des sédentaires (souvent salariés dans les villes), qui sont à la fois céréaliers, maraîchers, arboriculteurs et éleveurs d'ovins-caprins disposant de peu d'animaux (moins de 250 tètes ) et de terrain (moins de 50 hectares), travaillant surtout pour l'autoconsommation et la vente des produits transformés (fromages, beurre clarifié ou non, peaux tannées, tapis...). Cette catégorie souvent très proche des centres urbains, est difficile à repérer et à étudier dans le contexte actuel de notre travail, elle mérite cependant une étude approfondie de plusieurs années (très difficile en raison de la diversité des activités de production et de transformations pratiquées) que nous n'avons malheureusement pas pu réaliser. Cela fera l'objet de prochaines études. Il existe aussi des systèmes d'élevage agro-sylvo-pastoraux, combinant des activités de culture, d'élevage (ovin-caprin et parfois bovin) et des travaux sylvicoles. Utilisant des parcours forestiers, des céréales achetées ou produites sur place, les éleveurs peu nombreux pratiquant ces systèmes mériteraient aussi une étude à part.

D- La culture fourragère :

Parmi les espèces fourragères cultivé dans la commune de Zaafrane : le trèfle d'Alexandrie ou bersim (Trifolium alexandrinum L). Peu connu, ce trèfle a le double avantage d'être pâturable sur pied, sans risque de météorisation et d'être bien adapté à la sécheresse. Il peut être cultivé seul en sec, ou en association avec des céréales. Par contre le trèfle craint le gel. Dans la steppe en général, et plus particulièrement dans les endroits où il gèle, des expériences doivent être tentées avec différentes périodes de semi et différentes variétés (peu de variétés sont actuellement vendues en Algérie). Selon certains spécialistes ayant expérimenté cette plante dans la région (Merabet et Bassaid, 2005 ; Laumont, 1951 ; Ameziane, 1975 et 1987 et Bounejmate, 1997), qui préconisent des semis entre juillet et septembre, il serait également intéressant de tester des semis avec irrigation en vue d'effectuer des coupes avant l'arrivée du gel en particulier avec le cultivar Bigbee.Suttie (2004) indique dans "Conservation du foin et de la paille pour les petits paysans et pour les pasteurs", que le Bigbee donne une bonne coupe automnale, s'il est semé précocement, et qu'il se développe sur une large gamme de sols, en tolérant des

concentrations relativement élevées de sel. Le même auteur montre aussi les conditions de croissance du trèfle et la spécificité du cultivar Bigbee, en citant les travaux de Fairbrother (1991) et Knight (1985). Selon le premier de ces auteurs la limite habituelle aux Etats-Unis est une température hivernale de - 6°C. Selon le deuxième, le cultivar Bigbee sélectionné à partir du Sacramonte Italien peut survivre à des hivers de -15°C à -18°C. A côté du trèfle d'Alexandrie, d'autres plantes fourragères comme les luzernes (Medicago falcata, Medicago sativa) et le sorgho (Sorghum bicolor) sont aussi à promouvoir. La récolte de semences d'espèces locales de bonne valeur pastorale ayant de bonnes performances de germination et de croissance et leur multiplication peut aussi être très utile pour développer les cultures fourragères. Des études en cours ont déjà montré (tests de germination et de croissance) que certaines espèces locales offraient une très bonne production dans des conditions optimales. Selon le guide, déjà ancien, mais intéressant, des travaux de recherche sur la mise en valeur des régions arides de l'UNESCO (1957), « La constitution de réserves de fourrages est un élément très important d'une organisation rationnelle de l'élevage dans les terres semi arides, parce qu'elle a le double avantage de fournir une base alimentaire plus sûre et plus uniforme et d'offrir un certain repos à la couverture végétale naturelle ». Les réserves locales qu'on peut constituer peuvent être des céréales fourragères, des fourrages en verts à pâturer ou à récolter et stocker (foin, ensilage), des parcours mis en défens, des plantations d'arbres et d'arbustes fourragers, ou bien des aliments composés à partir des sous-produits agricoles. L'importance de ces stocks fourragers a été signalée par les spécialistes depuis longtemps ; elle a été rappelée dans le rapport de la FAO (1954) qui rapporte l'expérience des centres d'amélioration du bétail en Algérie : pendant le rude hiver de 1953-1954, les pertes de troupeaux appartenant aux centres de stockage de fourrage ont été réduites à 3%, celles des troupeaux privés liés à ces centres ont été de 5%, tandis que les pertes des troupeaux non liés à ces centres atteignaient 40% pour les adultes et jusqu'à 80% pour les agneaux. Le développement de la production fourragère et la constitution de réserves locales, peuvent être assurées par des centres de productions fourragères là ou l'eau et le sol cultivable sont disponibles. Ils auront comme tâche le stockage en sec ou en ensilage des fourrages qui seront consommés localement en cas de besoin. D'où la nécessité de répartir ces centres et de les construire autant que possible à côté des zones de concentration des troupeaux.

Tableau N°39 : Cultures pratiquées en cas de disposition des terres irrigués

Types de cultures

Maraichage

Arboriculture

Fourrage vert

Céréales

Pourcentage

61

21

17

1

Source : nos enquêtes (2012)

Figure N° 15 : Les types de cultures pratiquées en irrigué

83

84

03-1-2- Le rendement agricole :

Les cultures pratiquées par les agro-éleveurs enquêtés sont essentiellement le blé dur et l'orge. La culture fourragère occupe la deuxième place car elle est utilisé dans l'alimentation du cheptel, par contre les cultures en irriguées qui sont représentées par le maraichage et l'arboriculture viens en dernière place. Pour l'ensemble des enquêtés, le rendement agricole en sec dans l'année 2011 est nul (0 Qx/ha). L'ensemble des enquêtés ont déclaré que le rendement agricole en irrigué a diminué par rapport aux 15 dernières années. Cette diminution du rendement agricole est due selon eux aux causes suivantes : 90 % (45/50) des enquêtés expliquent cette diminution par la sécheresse. Tandis que le reste des enquêtés qui représente une infime partie qui est 10 % (5/50) seulement l'expliquent par la sécheresse et la dégradation des ressources en sol.

Tableau N° 40 : Répartition des rendements agricoles dans les terres irriguées

Spéculation

Maraichages

Arboriculture

Céréaliculture

Pomme de

terre

Tomate

Abricot

Pomme

Blé dure

Blé tendre

Orge

Superficie en hectare

21

1

9

10

10

5

26

Rendement moyen (Qx/ha)

6.135

10

3.856

1.723

17

620

2.855

Source : nos enquêtes (2012)

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