WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impacts des aménagements pastoraux sur l’environnement écologique et socioéconomique. cas de la commune de zaafrane (djelfa- algérie)


par Mohamed Adnane BENCHERIF
Centre International de Hautes études agronomiques de Montpellier- France - - Master of science  2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

02- Le foncier :

02-1- La taille des exploitations et leurs modes d'acquisitions :

Les enquêtés de notre échantillon possèdent des terres dont la superficie varie de 5 à 200 hectares.

Selon les résultats des enquêtes, on peut classer les exploitations en fonction de la superficie des terres en trois catégories :

- Les exploitations de petite taille, dont la surface est inférieure ou égale à 50 hectares (66 %).

- Les exploitations de taille moyenne, dont la surface est comprise entre 50 à100 hectares (24 %). - Les exploitations de grande taille, dont la surface dépasse les 100 hectares (10 %).

La majorité des exploitations de la commune de Zaafrane au niveau de notre échantillon enquêté sont de petites tailles (33/50). Généralement, les petites exploitations sont celles qui ont été acquises soit par achat ou par héritage, ce dernier processus est la principale cause de l'amenuisement continuel de la taille des exploitions dans notre région d'étude.

La catégorie des grandes exploitations est composée exclusivement par les riches et les notables de la commune de Zaafrane ; cela nous montre la place qu'occupe le foncier dans le phénomène d'acquisition du pouvoir. De ce point de vue, au fur et à mesure que l'individu possédera de vaste superficie de terre, le revenu de son exploitation augmentera et il sera perçu en tant que riche. Par conséquent, il occupera une place entre les notables de la commune.

02-2- Le statut juridique des terres :

Les terres de la steppe algérienne sont soit : des terres privées, soit des terres collectives gérées par les tribus (terres tribales), soit des terres communales gérées par la commune, ou bien des terres domaniales (appartenant au domaine public) gérées par l'Etat. Toutefois, à l'exception de terres cédées dans le cadre de l'APFA en 1983 (accession à la propriété foncière agricole), les terres des zones steppiques sont juridiquement propriété de l'Etat, selon le code pastoral (1975). Les résultats des enquêtes ont révélés que 40 % (20/50) des terres que possèdent les agents économiques éleveurs de notre échantillon sont de statut collectif (terres de tribus). Ces vastes espaces à usage commun dans la steppe algérienne, marqués par la grande mobilité des groupes ou communautés ethniques sans habitats fixes, sont la proie d'une agitation politique continuelle liée aux conflits sur l'espace et à l'opposition au pouvoir central (Chiche, 1992). Mais bien qu'ancien, ce droit traditionnel fait encore référence, car il intègre de multiples pratiques liées à l'exploitation des ressources et à la conduite des troupeaux. Ces usages se trouvent parfois consignés dans des coutumiers, mais relèvent le plus souvent d'un droit oral qui ne s'appuie pas sur d'autres preuves que la reconnaissance par le voisin et l'ancienneté avérée et reconnue par l'usage. L'utilisation des terres collectives et les conditions d'usage sont donc plus ou moins contrôlées par les collectivités. Ces organisations coutumières sont d'une grande variété mais toutes marquées par leur fragilité et leur progressive inadaptation aux changements actuels. Elles reposent sur quelques règles simples (Bourbouze, 1999). L'espace est découpé en territoires pastoraux aux limites précises connues de tous et intégrant différents niveaux sociaux, confédération de tribus, tribu, fraction, village, voire lignage.

79

C'est l'appartenance au groupe (héréditaire, donc un droit du sang en quelque sorte) qui ouvre l'accès aux ressources aux seuls ayants droits précisément identifiés.

Le statut domanial représente 26 % (13/50) de l'ensemble des terres des éleveurs enquêtés. Le premier texte posant les règles générales sur les concessions de terres domaniales en Algérie ainsi que la création des centres de colonisation, est un arrêté de Maréchal Thomas Bugeaud , en date du 18 avril 1841. C'est le système de la concession gratuite, le concessionnaire doit résider sur le sol qui lui a été concédé, élever toutes les constructions utiles pour son exploitation, débroussailler, défricher et planter etc. Le titre définitif n'est attribué qu'après l'accomplissement des conditions imposées par le titre de concession. Tant que le titre n'est pas définitif, le colon ne pouvait ni vendre ni hypothéquer la terre, en tout cas sans autorisation administrative. La terre ainsi concédée est donc juridiquement inaliénable, par suite insaisissable. Cet arrêté est modifié et complété par les ordonnances du 21 juillet 1845 et du 9 novembre 1845 , aux termes desquelles les concessions sont accordées et les acquéreurs tenus de payer une redevance. Enfin, on admet la vente aux enchères publiques, la vente de gré à gré après estimation préalable, l'échange. Une ordonnance du 5 juin 1847 permet au Gouverneur général d'accorder des concessions ne dépassant pas 25 hectares. Après l'indépendance, la première forme d'accès à l'exploitation de la terre du domaine privé de l'Etat en Algérie est celle contenue dans la loi 10-03 du 15 août 2010, fixant les conditions d'exploitation des terres du domaine privé de l'Etat. L'accès à ces terres est réservé en priorité aux membres des exploitations agricoles collectives ou individuelles actuelles créées dans le cadre de la loi 87-19 du 18 décembre 1987. Cette formule concerne 2,5 millions d'hectares exploitées par 118 000 personnes dans près de 97 000 exploitations (statistiques du ministère de l'agriculture et du développement rural 2010). Ensuite, pour les terres rendues disponibles sur appel à candidatures, parmi les exploitants concessionnaires restants dans le cas d'une exploitation agricole à plusieurs exploitants concessionnaires, aux exploitants concessionnaires riverains en vue d'agrandir leurs exploitations, aux personnes ayant des capacités techniques et présentant des projets de consolidation et de modernisation de l'exploitation agricole. Le droit de concession est accordé par acte établi par l'administration des domaines pour une durée de 40 ans renouvelable à la demande de l'exploitant concessionnaire, en contrepartie du paiement d'une redevance domaniale dont le montant a été fixé par l'article 41 de la loi de finances complémentaire pour 2010.

En ce qui concerne les terres privées au niveau de notre échantillon, elles représentent un taux de 24 % de l'ensemble. Le désir d'appropriation dans la steppe algérienne lié au souci de s'accaparer des terres de parcours à titre individuel pour les semer en céréales ou les complanter, s'est considérablement renforcé au fil des années. Sous les effets de la pression démographique, de très nombreux collectifs dans les sites les plus favorables furent ainsi partagés au sein des communautés et mis en culture tout au long du 20ème siècle. Le passage d'un système pastoral à un système d'élevage mixte recourant partiellement à des ressources alimentaires d'origine agricole (chaumes, paille, grains, repousses sur jachères...) fut donc progressif, s'accélérant dans la deuxième moitié du siècle et remontant vers les régions les moins favorables. Sur les steppes algériennes, la loi 83-18 du 13 août 1983 portant sur "l'accès à la propriété foncière agricole" (APFA) ouvre des possibilités d'investissement sur les terres de tribu, mises à profit par de nombreux détenteurs de capitaux urbains totalement étrangers à la steppe (Bedrani, 1993 ; Chassany, 1994). C'est une appropriation officielle des terres du domaine public, mais qui s'inscrit dans un climat hostile et dont les résultats sont très décevants : investissements inadaptés, systèmes non durables...ect. Cette formule a été confortée par la loi d'orientation agricole en son article 18. Depuis 1983, cette loi a permis l'attribution de 687 000 hectares à 106 000 bénéficiaires (statistiques du ministère de l'agriculture et du développement rural, 2010). Tandis que les terres de statut communal représentent seulement une infime partie qui est de 10 % (5/50) de l'ensemble de notre échantillon enquêtés dans la commune de Zaafrane (voir figure N° : 14).

80

Figure N° 14 : Le statut juridique des terres au niveau de notre échantillon enquêté

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera