Impacts des aménagements pastoraux sur l’environnement écologique et socioéconomique. cas de la commune de zaafrane (djelfa- algérie)par Mohamed Adnane BENCHERIF Centre International de Hautes études agronomiques de Montpellier- France - - Master of science 2012 |
Source : O.N.M de la wilaya de Djelfa (2012) 3-3-2- Les précipitations :A- La pluviométrie :La pluviosité constitue un facteur écologique d'importance fondamentale pour le fonctionnement et la répartition des écosystèmes terrestres (Ramade, 1997). Dans la commune de Zaafrane, la forme de précipitation la plus importante est la pluviosité ; elle est caractérisée par des faibles précipitations avec une nette sécheresse estivale. Le mois le plus pluvieux est le mois de janvier, où il pleut une moyenne mensuelle de 46,30 mm, tandis que le mois de juillet est le plus sec avec une valeur de 5,28 mm. 25 Tableau N° 02 : Répartition des précipitations moyennes annuelles entre 2001 et 2011.
Source : O.N.M de la wilaya de Djelfa (2012)
L'enneigement est peu fréquent dans notre zone d'étude (moyenne de 6 jours par an), il ne dépasse guère les 30 cm de hauteur. Tableau N°04 : Le nombre de jours d'enneigement entre les années 2000 et 2011
Source : O.N.M de la wilaya de Djelfa (2012) 3-3-3- Le vent :C'est un élément climatique qui permet le déplacement du sable et d'autres particules fines. Il influe aussi sur l'évapotranspiration et les formations géomorphologiques. Les vents dominants dans la commune de Zaafrane proviennent de l'Ouest et du Nord- Est. Durant l'hiver et le printemps, les vents sont froids et chargés de pluies, leur intensité est faible à moyenne et ils viennent surtout de l'Ouest et du Nord- Ouest. En été, les vents soufflent du Sud, le sirocco est toujours sec et chaud, il marque son passage souvent en saison estivale et parfois même en automne. 26 Tableau N° 05 : Moyenne des fréquences mensuelles des vents entre 2001 et 2011
Source : O.N.M de la wilaya de Djelfa (2012) 3-3-4- L'humidité :L'humidité joue un rôle important vis à vis de l'activité des espèces animales ; elle est inversement liée à la température. Sur une période de douze ans (2000-2011), elle varie de 35,67 % pour le mois de juillet à 76,67% pour le mois de janvier. Tableau N° 06 : Humidité moyenne mensuelle en % entre 2000 et 2011
Source : O.N.M de la wilaya de Djelfa (2012) 3-3-5- L'évaporation :L'évaporation est un phénomène dû à l'élévation de la température, d'après le tableau N° : 07, on remarque que la valeur la plus marquante se trouve au mois de juillet avec une moyenne de 290 mm, cette augmentation est liée à la température moyenne maximale du mois le plus chaud en l'occurrence juillet. Tableau N° 07 : L'évaporation moyenne mensuelle entre 2000 et 2011
Source : O.N.M de la wilaya de Djelfa (2012) 3-3-6- L'insolation :Les radiations solaires sont importantes dans la commune de Zaafrane, car l'atmosphère présente une grande clarté surtout en été. Selon l'organisme national de la météo de la wilaya de Djelfa (2011), les valeurs maximales des radiations solaires dans notre zone d'étude sont enregistrées en mois de juillet, avec une durée de 338,4 heures d'ensoleillement dans ce mois et 3.084,5 heures dans cette année. 3-3-7- L'indice d'aridité :Martonne en 1923 a fait la première tentative de caractérisation de l'aridité du climat en introduisant l'indice d'aridité (La), dont il écrit : La = P / T + 10 27 Où : P est la hauteur annuelle moyenne des précipitations en mm. T : est la température annuelle moyenne en °C. Si l'indice de l'aridité est inférieur à 10, cela veut dire que le climat est aride. Si l'indice de l'aridité se situe entre 10 et 20, cela veut dire que le climat est semi-aride. Si l'indice de l'aridité a une valeur qui se situe entre 20 et 50, le climat est équatorial. Dans la commune de Zaafrane, l'indice d'aridité est égal à 1,80, cela veut dire que le climat de notre zone d'étude est aride. 3-4- Caractéristiques hydriques :Selon Benrebiha (1984), l'hydrographie est liée au climat et à la position géographique de la steppe. En effet, elle nous permet d'avoir une vision globale des processus complexes des hydro-systèmes et des interactions avec l'environnement et l'utilisation humaine de l'eau. 3-4-1- Le réseau hydrographique :Le bassin de Zehrez el Gharbi constitue le niveau de base des écoulements régionaux. Les Oueds qui naissent le long de la bordure Nord de l'Atlas saharien coulent en direction de la cuvette endoréique du bassin du Zehrez el Gharbi et Chargui, du Sud vers le Nord. Notre zone d'étude est une commune à caractère orageux, où les pluies sont brèves, intenses et qui causent des écoulements superficiels. Elle est sillonnée par des Oueds à endoréisme distingué, et dont l'activité ne se manifeste qu'au cours des crues les plus souvent violentes et de courte durée. Dans la commune de Zaafrane on peut distinguer entre deux types des Oueds :
Dont l'Oued Rekeb, Oued Kourirech et Oued Ziouach, qui traversent différentes zones pour atteindre le cordon dunaire. Ils sont issus du versant montagneux Sud et sont mis en crues par les orages. 3-4-2- Les nappes phréatiques :D'après Traysssac (1980), les nappes phréatiques assez proches de la surface exercent une influence directe sur les composantes du milieu de plusieurs façons, d'une part elles sont responsables de l'allomorphie et l'hydromorphie des sols, et d'autre part elles conditionnent le couvert végétal steppique par la variation de la salure et la composition ionique. Selon l'étude de Pouget (1980) et Trayssac (1980). Il existe dans la commune de Zaafrane trois nappes phréatiques :
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3-4-3- Les nappes profondes :Dans la commune de Zaafrane il existe deux nappes profondes :
Cet aquifère est formé de calcaire massif et de calcaire en plaquettes légèrement marneuse comme presque la quasi-totalité de la commune. 3-4-4- Infrastructures hydrauliques :D'après les recensements effectués par le H.C.D.S et l'agence nationale des ressources hydriques de la wilaya de Djelfa en 2011 dans la commune de Zaafrane sur les infrastructures hydrauliques présentes dans le bassin du Zahrez el Gharbi, il existe environ 174 puits avec un débit annuel de 903.789 m3. Les points d'eau fonctionnels (puits, forage et éoliennes), se situent dans les zones d'épandage de crues et constituent une richesse hydrique qui a permis l'extension continue de la céréaliculture et les plantations d'arbustes d'une part, et l'abreuvement des troupeaux d'autre part. 3-5- Caractéristiques édaphiques :Selon la classification française extraite de l'étude agro-pédologique du bassin du Zahrez el Gharbi faite par Pouget (1971), les sols de la commune de Zaafrane présentent une mosaïque hétérogène en fonction de la roche mère. Généralement ils sont pauvres en matière organique et en éléments fertilisants, saturés en sels surtout ceux bordant les Chotts et au niveau des nappes phréatiques superficielles salées. Les sols de piémonts sont squelettiques, ils se terminent dans la dépression linéaire à encroûtement calcaire où la roche mère est de nature calcaire. Dans notre zone d'étude nous retrouverons principalement cinq classes de sols : a- Les sols minéraux bruts : Ils se caractérisent par une faible différentiation des horizons due essentiellement à une intense érosion et une mise en place récente par alluvionnement ou collationnement. On les rencontres principalement sur le cordon dunaire plus ou moins stabilisé par la végétation où la pédologie est visiblement gênée par les apports continus de sable fin. Dans ce type de sol il existe trois catégories : a-1- Les sols minéraux bruts d'érosion : Il s'agit essentiellement de sols à peine formés soit sur roches dures (lithosols) imperméables aux racines, soit sur un matériau plus meuble et friable où les racines peuvent pénétrer. Ces sols sont localisés généralement sur les pentes assez fortes de notre région d'étude. 29 a- 2- Les sols minéraux bruts alluviaux modaux : Ce sont des sols alluvionnaires à texture grossière et caillouteuse avec parfois des couches à texture plus fines. Dans notre région d'étude, ils se localisent dans les lits des principaux Oueds. a-3- Les sols minéraux bruts d'apport éolien modaux : Ce sont les dunes et micro-dunes vives du cordon dunaire. La granulométrie se caractérise par l'absence de toute la fraction inférieure à 50 microns (argile, limon fin et grossier), avec une teneur en calcaire faible (entre 0 à 3 %), celle du gypse est négligeable (le sable est essentiellement siliceux), le taux de la matière organique dans ces sols est insignifiant (inférieur à 0,2 %). b- Les sols peu évolués : Dans ce type de sol il existe deux genres :
Ce sont des sols alluvions calcaires de texture moyenne. Ils se localisent à Oued Korirech, et sont favorables à la céréaliculture et aux périmètres d'irrigation permanente. c- Les sols hydro morphes salés : Ils se situent dans le secteur de la plaine. Il s'agit de sols à texture argileuse à partir du cordon dunaire et présentent localement un horizon carbonaté blanc induré, c'est un encroutement gypseux. d- Les sols calsi-magnésiques carbonatés : Ce sont des sols bruns calcaire à croûte calcaire, s'étendant sur la plus grande partie de notre zone d'étude sur les glacis et les terrasses du quaternaire ancien et moyen. e- Les sols halomorphes : Ils sont très représentatifs de toute la région du bassin de Zahrez, et se localisent surtout dans la Sebkha du Zahrez el Gharbi, les zones d'épandages et les dépressions à nappe phréatiques salée. Ils sont généralement profonds à texture variable et un encroûtement gypseux à la surface (Djebaili, 1984). 3-6- Caractéristiques de la végétation et occupation du sol : La végétation est un indice important et constitue la résultante des conditions physiques et climatiques du milieu. La végétation de notre zone d'étude présente des caractéristiques spécifiques dues à son adaptation aux conditions critiques de cette zone. La végétation actuelle des plaines steppiques est le dernier stade de dégradation des formations forestières primitives. Les phases de transition dans les séries de dégradation entre les forêts et les steppes, sont déterminées dans la commune de Zaafrane par la structure et la physionomie de la végétation. La végétation de notre zone d'étude est en général fortement influencée par la Sebkha et le cordon dunaire. 30 4. L'environnement socio-économique :4-1-La population :4-1-1- L'évolution de la population :Le noyau d'agglomération dans la commune de Zaafrane a été implanté au nord du cordon dunaire à cause de la disponibilité des terres fertiles sur les zones d'épandages et la présence d'une nappe phréatique facilement accessible. La population de notre région d'étude à fortement évolué durant les différents recensements effectués depuis l'indépendance. Elle a été de l'ordre de 923 habitants en 1966, il est passé à 8.748 habitants en 1977 avec un taux d'accroissement de 22,69 %. Cette augmentation est marquante car dans cette période poste indépendance l'Algérie à connu des politiques de relance économique dans tous les secteurs qui ont eu un impact sur l'aspect démographique. En 1987, la population était de l'ordre de 10.086 habitants avec un taux d'accroissement de 1,30 %, tandis que pour le recensement de 1998, la population de la commune de Zaafrane était de 12.865 habitants avec un taux d'accroissement de 2,4 %. Enfin, dans le dernier recensement en 2008 la population de notre région d'étude était de l'ordre de 13.328 habitants avec un taux d'accroissement de 0,35 % seulement Tableau N° 08 : L'évolution de la population dans la commune de Zaafrane entre 1966 et 2008
Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2010) 4-1-2- La densité de la population :La densité de la population est le rapport entre le nombre d'habitants et la superficie d'un territoire ; elle est exprimée en hab/km2 ou en hab/ha pour les densités urbaines. C'est une variable commode pour rendre compte de l'occupation d'un territoire, mais qui n'a qu'une simple valeur indicative, étant donné l'inégale répartition des hommes au sein d'un pays. Elle sert à connaitre la concentration des habitants sur le territoire. Pour calculer la densité de la population de la commune de Zaafrane pour chaque recensement, on a utilisé la formule suivante : Densité = population totale communale / superficie totale communale. D'après le tableau N° : 09, nous remarquons que la population est en augmentation, en contre partie, la superficie de la commune de Zaafrane n'a pas changé, ce qui explique l'augmentation de la densité de la population dans notre zone d'étude. A titre d'exemple, la densité de la population du Canada est de 31 3,1 hab/km2, mais en réalité 60 % des habitants résident dans des villes de plus de 100.000 hab, et la moitié d'entre eux dans les trois grandes villes : Ottawa, Toronto, Vancouver. Tableau N° 09 : La densité de la population de la commune de Zaafrane
Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2010) 4-1-3- La part de la superficie de la commune de Zaafrane par rapport à la wilaya de Djelfa :La part de la superficie communale se définit par le rapport entre la superficie totale de la commune et celle de la wilaya. P = superficie totale communale / superficie totale de la wilaya X 100 Tableau N° 10 : La part de la superficie de la commune de Zaafrane par rapport à la wilaya de Djelfa
Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2010) D'après le tableau N° : 10, nous remarquons que la commune de Zaafrane ne représente pas une part vraiment importante par rapport à la superficie totale de la wilaya de Djelfa avec un pourcentage de 3,76 %. 4-1-4- La part de la population de la commune de Zaafrane par rapport à la wilaya de Djelfa :Le rapport entre la population totale de la commune et celle de la wilaya permet de mesurer l'importance de la population de la commune par rapport à la population totale de la wilaya et peut être estimé par la formule suivante : P = population totale de la commune / population totale de la wilaya X 100 D'après le tableau N° : 11, nous remarquons que la population de la commune de Zaafrane avec un pourcentage de 1,10 % ne représente pas une grande importance par rapport à la population totale de la wilaya de Djelfa. 32 Tableau N° 11 : La part de la population de la commune de Zaafrane par rapport à la wilaya de Djelfa
Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2011) 4-1-5- La population de la commune de Zaafrane par âge et par sexe :Nous remarquons d'après le tableau N° :12, que la population de la commune de Zaafrane est constituée par un grand nombre de jeunes adultes, d'adolescent et d'enfants. Par contre, une faible proportion de personnes âgées est remarquée qui s'explique par le faible nombre de naissance entre les années 1920 à 1940 et la forte mortalité dû aux maladies et aux guerres dans cette période. Nous remarquons aussi qu'il ya presque autant d'hommes que de femmes. Le sexe ratio est donc équilibré dans notre zone d'étude. 4-1-6- Dispersion de la population par strate :Pour mieux expliquer la dispersion de la population par strate dans la commune de Zaafrane, on a eu recours au tableau N° :13 (A). D'après le tableau N° :13 (A), nous remarquons que la population augmente d'un recensement à l'autre dans les agglomérations chef lieu et diminue progressivement dans les zones éparses, sauf pour le dernier recensement de la population en 2008, où nous avons remarqué l'augmentation de la population éparses par rapport à la population du chef lieu, cela peut être expliqué par l'amélioration des conditions sécuritaire dans le pays d'une façon générale. Au recensement effectué en 1977, la population de la commune de Zaafrane résidente dans l'agglomération chef lieu était de 1.273 habitants, soit 14,55 % de la population totale, tandis que la population des zones éparses était de 7.475 habitants, soit 85,45 % de la population totale. Pour ce qui concerne le recensement de la population effectué en 1987, la population de notre zone d'étude résidente dans l'agglomération chef lieu était de 3.627 habitants, soit 34,13 % de la population totale de la commune, par contre la population en zones éparses était de 6.999 habitants, soit 65,86 % de la population totale de la commune de Zaafrane. Le recensement de la population en 1998 nous indique que la population résidente dans l'agglomération chef lieu est de 6.205 habitants, soit 49 % de la population totale de notre zone d'étude, alors que la population en zones éparses est de 6.459 habitants, soit 51% de la population totale. Pour le dernier recensement de la population effectué en 2008, la population résidente dans le chef lieu était de 5.589 habitants, soit 41,49 % de la population totale de la commune de Zaafrane, alors que la population en zones éparses est de 7.739 habitants, soit 58,06 % de la population totale de notre zone d'étude. Tableau N° 12 : La population de la commune de Zaafrane par âge et sexe
33 Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2011) 34 Tableau N° 13 (A) : La dispersion de la population par strate dans la commune de Zaafrane
Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2011) L'augmentation de la population chef lieu et la diminution de la population en zones éparses de la commune de Zaafrane s'expliquent par la diminution du nombre de nomades entre les différents recensements. Le nombre de nomades qui était de 1.264 personnes, soit 14,45 % de la population totale de notre zone d'étude au recensement de 1977 a baissé à 58 personnes, soit 0,55 % de la population totale en 1987. On note ici que pour le recensement de 1998 et celui de 2008, nous n'avons pas pu avoir des données sur la population nomade dans la commune de Zaafrane auprès des services concernés, cela s'explique par la négligence des recenseurs à l'égard de cette catégorie de population, car elle tend à disparaitre de notre région d'étude et même dans l'ensemble de la steppe algérienne : il y a une forte tendance à la sédentarisation des éleveurs aujourd'hui. Selon Boukhoubza (1978), depuis l'indépendance le nombre de nomades en Algérie est en régression continu : en 1968 le nombre de nomades recensés pendant les migrations d'été était estimé à plus de 100.000, tandis que lors du recensement de 1977, les éleveurs nomades n'étaient plus estimés qu'à 37. 000 dans l'ensemble des zones steppiques algériennes (voir tableau N°:13 B). Tableau N° 13 (B) : La dispersion de la population par strate dans la commune de Zaafrane
Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2011) 35 4-1-7- Le mouvement migratoire dans la commune de Zaafrane :D'après le tableau N° :14, nous avons calculé le solde migratoire de la commune de Zaafrane dans le territoire de la wilaya de Djelfa avec la formule suivante : Solde migratoire = nombres d'entrées - nombre de sorties On a constaté que le nombre d'émigrés (sorties) qui est de 1.170 personnes est important face au nombre d'immigrés (entrées) qui n'est que de 520 personnes. Ce qui explique un solde migratoire négatif de - 650 personnes, donc notre zone d'étude est répulsive. On a remarqué aussi que les mouvements d'émigrations les plus importants se font vers le chef lieu de la wilaya, qui représente un lieu de communication probable, ainsi qu'une étape et un point de départ vers d'autres wilayas et régions du pays. La commune de Djelfa avec un nombre d'émigrés de 675 personnes, la commune d'Ain Maabad avec un nombre de 182 personnes et la commune de Dar Chioukh avec un nombre de 149 personnes. 4-1-8- Le mouvement naturel de la population :D'après le tableau N° :15, nous remarquons que le taux de la mortalité infantile dans notre zone d'étude est très important, il est de 20,9 %. Cela peut être expliqué par l'absence du service de maternité dans la commune de Zaafrane. Tableau N° 15 : Le mouvement naturel de la population dans la commune de Zaafrane
Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2011) 36 Tableau N° 14 : Le mouvement migratoire de la population dans la commune de Zaafrane
Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2011) 37 4-2- L'emploi dans la commune de Zaafrane :Tableau N° 16 : La population active dans la commune de Zaafrane
Source : la D.P.A.T de la wilaya de Djelfa (2000) L'emploi est l'un des aspects de l'activité économique le plus difficile à cerner dans la commune de Zaafrane, en raison de l'inexistence de données récentes et fiables. Selon le tableau N° :16, nous avons une population active de 6.687 personnes dont 3.465 de sexe masculin et 3.222 de sexe féminin. Dans les espaces ruraux, la couche active est comptée à partir de 15 ans et comprent la tranche située entre 60 et 64 ans. Pour calculer le taux de la population active dans notre zone d'étude, nous avons utilisé la formule suivante : Taux d'activité = totale couche active / population totale X 100 Taux d'activité = 6.687 / 12.865 X 100 = 52 % On a une population active de 6.687 personnes en 1998, soit un taux d'activité de 52 %. Parmi cette population active, on trouve 2.555 personnes occupées donc un taux d'employé qui est de 38,22 %, et on a 4.132 personnes sans travail, soit un taux de chômage qui s'élève à 61,78 %. Les personnes occupées dans la commune de Zaafrane sont celles qui possèdent un travail déclaré auprès de l'assurance sociale des employés. 38 Tableau N° 17 : Les emplois selon les secteurs d'activités
D'après le tableau N° : 17, nous remarquons que l'activité agro-pastorale est prédominante dans notre zone d'étude avec un pourcentage de 78,3 %, donc la commune de Zaafrane est classée comme rurale. Le secteur tertiaire occupe la deuxième place avec un taux de 21,7 % ; cette situation est expliquée principalement par la mise en place du fond du Sud qui pousse la relance économique au niveau de ces zones et particulièrement dans le secteur des bâtiments. L'emploi le plus faible est enregistré par le secteur secondaire avec 0 % à cause de l'inexistence des usines dans notre zone d'étude. 4-3- L'activité économique :Comme nous avons déjà cité auparavant, la commune de Zaafrane est une commune qui se caractérise par l'élevage ovin comme activité économique principale combinée à la céréaliculture, donc c'est le pastoralisme qui domine dans cette commune rurale. Selon la FAO (1993), le concept pastoralisme se définit comme étant à la fois le mode de vie et le système de production qui participe à l'exploitation des ressources naturelles et contribue non seulement à leur valorisation, mais aussi à leur gestion. Il s'intègre dans le fonctionnement des écosystèmes naturels sur d'immense territoires, qui autrement seraient oubliés mais il est aussi le support de sociétés vivantes, culturellement riches et en perpétuelle adaptation. Ainsi, le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa (2011), entend par pastoralisme : une exploitation optimale des ressources naturelles et une meilleure gestion de l'espace à des fins d'élevage, notamment l'utilisation optimale des eaux des pâturages et des composantes animales et humaines (prise en compte des aspects socioculturels), pour satisfaire les besoins des animaux et des hommes, de conférer à l'élevage traditionnel une plus grande sécurité et de favoriser son développement, tout en assurant le potentiel productif à long terme des ressources naturelles et la conservation de leurs fonctions environnementales, ainsi que le respect des droits des autres acteurs (nos enquêtes 2012). Par ailleurs, il est plus correct pour le haut commissariat au développement de la steppe de parler d'agropastoralisme, ou même agro-sylvo-pastoralisme à cause de l'intégration de la sylviculture dans le concept de la production agricole. En effet, le HCDS de la wilaya de Djelfa cherche à mettre en oeuvre un ensemble de techniques d'aménagement des terres impliquant la combinaison d'arbres forestiers avec les cultures et l'élevage. Cette combinaison est d'une part simultanée et d'autre part échelonnée dans le temps et dans l'espace. 39 4-3-1- La répartition des terres dans la commune de Zaafrane :Tableau N° 18 : Répartition des terres de la commune de Zaafrane
Source : le H.C.D.S de la wilaya de Djelfa (2011) D'après le tableau N° : 18, la commune de Zaafrane comprend en général quatre grandes zones d'occupation des terres. La diversité physionomique de la végétation induite par l'hétérogénéité géomorphologique, fait que nous avons des ensembles intercalés par diverses associations. Nous distinguons : les zones de parcours, les zones agricoles, les zones forestières et les zones incultes. A- Les terres de parcours :Les terres de parcours occupent plus de la moitié du territoire de la commune de Zaafrane, soit 55,60 % de la surface totale ce qui justifie sa vocation pastoral. Cet espace est constitué d'espèces naturelles pérennes plus ou moins résistantes représentant une ressource énergétique pour le cheptel ovin et caprin. Ces parcours sont colonisés principalement par les espèces xérophytes, qui résistent aux mauvaises conditions du milieu par un emmagasinement d'une quantité d'eau non négligeable dans leurs cellules. C'est le cas des plantes succulentes ainsi que d'autres adaptations notamment au niveau du système racinaire et du feuillage. Nous retrouvons principalement les espèces suivantes : - Lygeum spartum- Artemisia campestris- Atriplex halimus- Thymeliaea microphylla- Aristida pungens - Heliathemum sp - Retama retam - Ziziphus lotus - Stipa tenacissima- Tamarix aphylla Sur ces parcours, on peut trouver : - Sur les zones caillouteuses ou encroûtées, une steppe à Stipa tenacissima. - Sur sol peu profond et très défriché à proximité des plages de céréaliculture, une steppe à Artemisia herba alba et Noaea mucronata. Les parcours des zones ensablées dans la commune de Zaafrane sont colonisés généralement par une végétation psammophyte qui résiste à l'ensablement. Sur voile sableux, il y'a dominance de Lygeum spartum et Schismus barbatus. Au niveau du cordon dunaire sur sol d'apport éolien profond, la végétation est dominée par une formation à Aristida pungens. Les parcours des zones à forte salinité (Chott et Sebkha) dans notre zone d'étude, se localisent aux alentours du Zahrez, le couvert végétal est constitué essentiellement par des espèces qui résistent à la salinité (halophytes) tells que : Atriplex halimus, Salsola tetrandra, Traganum nudatum et Salicornia arabica. Les massifs dunaires de notre zone d'étude sont colonisés par une végétation adaptée comme : le Tamarix aphylla, Aristida pungens et Retama retam. 40 B- Les zones agricoles :Les zones agricoles couvrent 20,75 % de la surface totale des terres de la commune de Zaafrane. L'agriculture est de type aléatoire, elle dépend directement de la pluviométrie et occupe les zones d'épandages (Oueds et Dayas). Ces zones agricoles sont orientées vers la céréaliculture et en particulier l'orge. Tableau N° 19 : Répartition de la surface agricole dans la commune de Zaafrane
Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011) Z.A.P : zone agricole potentielle.
Estimées à 11,025 ha, elles représentent le potentiel agricole de la commune apte à la mise en valeur. C- Les terres incultes :Les terres incultes concernent en particulier les zones ensablées qui font partie du cordon dunaire et les zones de Sebkha, elles sont localisées principalement dans le Zahrez el Gharbi. Elles représentent 18,29 % de la superficie globale de la commune de Zaafrane. Tableau N°20 : Répartition des surfaces incultes dans la commune de Zaafrane
Source : le H.C.D.S de la wilaya de Djelfa (2011) 41 D- les zones forestières :Les forêts de notre zone d'étude occupent la zone centrale de Djebel Ouajba (1.296m), Djebel Berad el Aich et Djebel Deheina (1.044m). Le couvert végétal de ces formations est composé principalement de Pin d'Alep associé au Chêne vert, à l'Oxycédre, et parfois à l'Alpha. Cette formation occupe les zones les plus élevées. 4-3-2- Le ratio de la superficie agricole utile par rapport à la population totale :C'est le rapport entre la superficie agricole utile et la population totale communale exprimé en hectare par habitant. Il permet d'apprécier la pression anthropique et donc l'urbanisation sur les terrains agricoles. Ce ratio se calcule par la formule suivante : R = superficie agricole utile / population totale communale Tableau N° 21 : Le ratio de la superficie agricole par habitants
Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011) P.T.C : population totale communale S.A.U : surface agricole utile Ha : hectare Hab : habitant D'après le tableau N° : 21, nous remarquons que le ratio de la commune de Zaafrane est de 0,52 ha/hab. La superficie agricole utile en Algérie qui représente que 3 % de la superficie globale (localisée pour la plupart dans la partie Nord du pays) est en baisse, depuis les années soixante, de plus de 200.000 hectares. Cette superficie est difficilement extensible étant donné les contraintes naturelles. En tenant compte de l'évolution démographique, le capital foncier n'a pas bénéficié de tous les efforts nécessaires pour sa préservation. La S.A.U par tête d'habitant est passée de 0,63 hectare en 1967 à 0,36 en 1982, ce ratio a atteint 0,20 en l'an 2000. A titre de comparaison, la S.A.U. par tête d'habitant est de 0,55 hectare en Espagne, 0,50 hectare en Grèce, 0,42 hectare en France et 0,19 hectare en Italie (Ministère de l'agriculture et du développement rural, 2002). 4-3-3- Le ratio de la superficie agricole utile par rapport à la population active agricole :C'est le rapport entre la superficie agricole utile et la population active agricole communale exprimé en hectare / habitant. Ce ratio est un indicateur nécessaire pour l'appréciation de l'emploi agricole et se calcule par la formule suivante : R= SAU / POP. ACT. AGR. COM R : le ratio de la superficie agricole utile SAU : surface agricole utile POP : population ACT : active 42 AGR : agricole COM : communale Tableau N° 22 : Le ratio de la superficie agricole utile par rapport à la population active agricole
Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011) 4-3-4- Le taux d'occupation du sol par groupe de spéculation :C'est le rapport entre la superficie occupée par chaque groupe de spéculation et la superficie agricole utile de la commune. Ces groupes de spéculation sont : les céréales, les fourrages, les légumes secs, les cultures maraichères et l'arboriculture. Ce taux permet d'apprécier le type de culture dominant et de déterminer les tendances culturales de la commune de Zaafrane. Le taux d'occupation du sol est exprimé en pourcentage et se calcule par la formule suivante : T = SUP. GRP. SPECU / SAU x 100 T : taux d'occupation du sol SUP : superficie GRP : groupe SPECU : spéculation SAU : superficie agricole utile 43 Tableau N° 23 : Le taux d'occupation du sol pour les différents types de cultures
Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011) D'après notre analyse du tableau N° : 23 qui montre le taux d'occupation du sol pour chaque groupe de spéculation cultivé dans la commune de Zaafrane, nous avons remarqué que l'occupation du sol la plus dominante est celle du blé dur et d'orge ainsi que les fourrages secs. Pour les autres cultures, leur occupation est très négligeable voir absente cela s'explique par la tendance de la région vers la céréaliculture a des fins fourragères, et par le fait que la population de notre région d'étude manque de savoir faire arboricole. 4-3-5- Le rendement par groupe de spéculation pour la commune de Zaafrane :C'est le rapport entre la production de chaque groupe de spéculation et la superficie occupée par celle-ci. Ce dernier permet d'apprécier les rendements agricoles par groupe de spéculation et prévoir les mesures nécessaires pour l'amélioration de la production agricole. Il est exprimé en Qx / ha, et se calcule par la formule suivante : Rdt = PROD. GROUP. SPEC / SUP. GROUP. SPEC 44 Tableau N°24 : Le rendement de la culture céréalière
Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011) Les rendements céréaliers dans la commune de Zaafrane sont généralement très faibles est ne dépassent guère dans les meilleurs des cas les 10 Qx/ ha. Tableau N°25 : Le rendement des cultures fourragères
Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011) Four : fourrage Tré : trèfle Les rendements des cultures fourragères sont d'une manière générale assez élevés notamment la tréfle-luzerne et l'orge-avoine qui enregistrent 200 Qx/ha. 4-3-6- La répartition du cheptel dans la commune de Zaafrane :L'activité économique principale dans notre région d'étude est basée sur le pastoralisme qui repose presque exclusivement sur la production animale avec peu d'intégration des cultures végétales. L'alimentation du bétail se base essentiellement sur l'utilisation des pâturages naturels ; dans cet écosystème, il existe une interaction entre les animaux, la terre, l'eau et la végétation naturelle. Dans la commune de Zaafrane, la population humaine est composée des agro-pasteurs qui pratiquent un élevage extensif. L'élevage y est un mode de placement des revenus (épargnes) sous forme de têtes de bétail, il n'a pas seulement de visée économique ou de production, mais il constitue aussi une source de prestige ou de reconnaissance sociale. 45 Tableau N° 26 : La répartition du cheptel dans la commune de Zaafrane
Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011) D'après le table au N° : 26, on constate que l'espèce ovine est la plus dominante dans notre région d'étude avec un pourcentage de 77,85 %, suivie par l'espèce caprine avec un pourcentage de 17,90 %. L'effectif du cheptel est traduit en équivalent ovin, en utilisant les taux de conversions donnés par Le Houerou (1985) et qui sont équivalents aux normes établies par l'agence nationale de l'aménagement du territoire. Tableau N° 27 : La conversion des effectifs du cheptel en équivalent ovin
Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011) A- La charge animale :C'est le rapport entre le nombre total d'équivalents ovins et la superficie totale des parcours et pacages. Elle est exprimée en équivalent ovin par hectare. Il s'agit d'un indicateur important pour l'estimation de la charge animale sur les parcours et les pacages, ainsi que pour la détermination des besoins fourragers. La charge animale se calcule par la formule suivante : Ch = nombre total d'équivalent ovin / superficie des parcours 46 Pour calculer la charge animale à l'hectare dans notre région d'étude, on a une superficie de pacage qui est de 67.500 ha et un cheptel de 74.900 tètes, donc la charge animale est de : 74.900 / 67.500 = 1,10 équivalent ovin / ha. Si on compare ce résultat avec la charge potentielle définie par l'agence nationale de l'aménagement du territoire qui est de 1 équivalent ovin / 8 ha, on pourrait dire qu'il ya un sureffectif, donc nécessairement un surpâturage dans notre région d'étude (la D.S.A de la wilaya de Djelfa 2011). B- La part de l'élevage bovin laitier dans la commune de Zaafrane :C'est le rapport entre le nombre de bovins laitiers dans la commune et l'effectif total du cheptel bovin de la commune. Ce rapport est exprimé en pourcentage et permet de prévoir : - Le développement de la production fourragère. - L'amélioration des infrastructures. - Des investissements pour améliorer les pratiques d'élevage. T = nombre de bovin laitier / nombre totale bovin X 100 Tableau N° 28 : Le nombre total des bovins dans la commune de Zaafrane
Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011) Tableau N°29 : La part d'élevage des bovins laitiers dans la commune de Zaafrane
Source : la D.S.A de la wilaya de Djelfa (2011) D'après le tableau N° : 29, nous remarquons que la part des bovins laitiers est considérable dans la commune de Zaafrane, d'où une nécessité de promouvoir la production fourragère et l'amélioration de la production laitière. Car selon l'annuaire statistique de l'Algérie (1991), le lait constitue un produit de base dans le modèle de consommation algérien. Sa part dans les importations alimentaires totales du pays représente environ 22 %. Ainsi, entre 1982 et 1992, l'Algérie a importé en moyenne et par an 369 millions de dollars US en laits et produits laitiers. La facture laitière au cours de cette période a coûté un peu plus de 4 milliards de dollars, soit 15 % du volume de la dette. L'Algérie se place ainsi au troisième rang mondial en matière d'importation de laits et produits laitiers, après l'Italie et le Mexique. Les éléments explicatifs de cette situation sont : - La consommation de lait et produits laitiers sous l'effet de la pression démographique et du soutien des prix par l'Etat, a considérablement augmenté, mais sans qu'il y ait eu un accroissement proportionnel de la production à tous les niveaux. - L'industrie laitière qui fonctionne essentiellement sur la base de poudre de lait d'importation, ne peut couvrir qu'une faible partie des besoins de consommation, ce qui contraint les pouvoirs publics à importer, à prix fort, des quantités importantes de lait prêt à la consommation pour compenser le déficit de la production industrielle, l'élevage, au niveau des exploitations laitières, est peu productif, car il est principalement extensif. - La croissance de la production de lait cru n'a pas suivi celle des capacités de transformation dans l'industrie, c'est ce qui explique principalement la déconnexion de cette dernière de la sphère de production locale et de même le fort degré d'extraversion de la filière. - L'intervention de l'Etat, au niveau de la filière, a porté essentiellement sur un élargissement du marché par des mesures de soutien des prix à la consommation, négligeant ainsi l'intensification de la production laitière à l'amont. L'absence d'une dynamique d'intégration entre l'industrie et les exploitations laitières entraînera une totale extraversion de la filière (Chikh, 1993). 5- Les infrastructures dans la commune de Zaafrane :5-1- Le réseau routier :La commune de Zaafrane est traversée par deux axes routiers :
5-2- L'éducation :Tableau N°30 : L'équipement scolaire dans la commune de Zaafrane
47 Source : la direction de l'éducation de la wilaya de Djelfa (2011) 48 La zone rurale de Zaafrane compte 08 établissements scolaires (premier et deuxième cycle). Ces établissements totalisent 10 classes fréquentés par 194 élèves. Tableau N°31 : Le taux de la scolarisation dans la commune de Zaafrane
Source : la direction de l'éducation de la wilaya de Djelfa (2011) ZE : zones éparses Le taux de la scolarisation dans les zones éparses de la commune de Zaafrane est très faible, soit15, 29 % malgré l'existence d'un grand nombre d'infrastructures scolaires pour le premier et le deuxième cycle. L'inexistence des infrastructures du troisième cycle dans la zone rurale a eu une influence négative sur le taux global de la scolarisation dans cette commune, d'où la nécessité de prévoir des bus scolaires pour déplacer les élèves de la zone éparse vers l'agglomération chef lieu. On remarque que le nombre d'élèves filles est trop faible, cela s'explique par l'ignorance et la psychologie réservée des parents dans notre zone d'étude. On note même la fermeture de certaines classes par manque d'élèves. Cette situation appelle une mobilisation des autorités locales et centrales pour une sensibilisation des parents sur le problème de la scolarisation. Tableau N° 32 : Le taux d'occupation par classes dans la commune de Zaafrane
Source : la direction de l'éducation de la wilaya de Djelfa (2011) Le taux d'occupation par classe est faible dans la commune de Zaafrane, malgré le nombre de classes on signale même des classes non utilisées à cause d'un manque d'élèves. La zone rurale de la commune de Zaafrane ne dispose pas d'établissement du troisième cycle (Lycée). La scolarisation pour ce cycle est dispensée uniquement au chef lieu de la commune, cette situation est l'un des facteurs entrainant la déperdition scolaire. 5-3- La santé et la protection sociale :La commune de Zaafrane dispose d'une salle de soins qui est bien pourvue en personnel soignant et en matériel médical. Avant quelque années, la population de notre région d'étude été obligée de se déplacer soit vers la commune de Hassi Bahbah, ou vers le chef lieu de la wilaya de Djelfa pour se soigner. 49 Conclusion :Après les diagnostiques et les analyses que nous avons effectués dans le présent chapitre, sur les composantes du milieu naturel à savoir : la topographie, la géologie, la pédologie, la géomorphologie, les ressources végétales, le climat, les ressources en eaux. Et sur l'environnement socio-économique de la commune de Zaafrane concernant : la population, l'emploi et l'activité économique, la répartition du cheptel et les infrastructures à savoir le réseau routier, l'éducation et la santé, nous constatons ceci : 1. Le milieu naturel :En ce qui concerne le milieu naturel de la commune de Zaafrane, on peut dire que : - Notre région d'étude subit deux périodes défavorables : un hiver froid et rigoureux et un été chaud et sec, d'où la limitation de l'activité de la vie végétative. Les gelées sont fréquentes et tardives en plus les vents sont fréquents et violents. - La sporadicité des précipitations, ainsi que les variations et les écarts énormes des températures sont très néfastes aux parcours, aux cultures et aux bétails de la commune de Zaafrane. - Les sols sont peu profonds et très érodés, pauvres en matière organique et en éléments fertilisants. - La végétation est discontinue dans l'espace et dans le temps en raison de la longueur et la vigueur de la saison sèche, de l'intensité de l'évaporation et de la grande variabilité interannuelle des précipitations. - Les ressources en eaux souterraines sont appréciables, la faiblesse des pentes et la perméabilité des sols sont autant d'éléments favorables au stockage souterrain des eaux issues des précipitations. - Les potentialités pastorales sont très médiocres et se limitent aux importantes valeurs pastorales des parcours halophytes et psammophytes de notre région d'étude. 2. L'environnement socio-économique :L'environnement socio-économique de la commune de Zaafrane se caractérise par : - La population avec un pourcentage de 1,10 % de la population de la wilaya de Djelfa ne représente pas une grande importance par rapport à la population totale de la wilaya de Djelfa. Sa composition est caractérisée par un grand nombre de jeunes adultes, adolescent et enfants. On note aussi que le nombre d'hommes est équivalent au nombre de femmes. - La répartition de la population selon le dernier recensement effectué en 2008, montre que la majorité est concentrée en zones éparses, cela peut être expliqué par l'amélioration des conditions sécuritaire dans le pays d'une façon générale. - Le nombre d'émigrés (sorties) est plus important face au nombre d'immigrés (entrées), ce qui explique que notre zone d'étude est répulsive. - La mono-activité basée sur l'élevage extensif, a causé un surpâturage et une dégradation des ressources naturelles non renouvelables dans les parcours de la région. Par ailleurs cette activité ne constitue pas une assise économique favorable au développement. Il n'existe en effet aucune activité à forte valeur ajoutée (artisanale ou industrielle) susceptible de dégager des surplus financiers qui sont générateurs de nouveaux investissements qui sont à leur tour créateurs d'emplois, car le problème du chômage dans notre région d'étude constitue un véritable fléau pour la population avec un taux d'inactivité s'élevant à 61,78 %. - En terme d'éducation, la commune de Zaafrane présente un faible taux de scolarisation surtout celui enregistré par la population féminine, cela peut être expliqué par le comportement psychologique réservé des parents. 50 - Le secteur sanitaire est marqué par une bonne couverture : il y a une seule salle de soin qui est bien pourvue en personnel soignant et en matériel médical. Le dernier recensement effectué en 2008 révèle que le nombre d'habitant de notre région d'étude est de 13.328 et selon les normes de l'organisation mondiale de la santé (OMS) qui a déterminée pour chaque 1000 habitant une salle de soin et un médecin, on peut dire alors que le secteur sanitaire dans la commune de Zaafrane est bien couvert. - En ce qui concerne les infrastructures de notre région d'étude, ils sont tous menacés par l'ensablement d'une façon générale ce qui constitue un véritable handicap contre le développement économique et social. 51 Introduction :Après les analyses et les diagnostiques que nous avons effectués dans le précédant chapitre, et après la synthèse que nous avons conclus, nous constatant que notre région d'étude est classée comme rurale et affectée par le phénomène de la désertification. Donc il y a lieu de prévoir un aménagement rural intégré et durable. Ce chapitre va être consacré aux définitions des concepts généraux concernant : la désertification, les zones rurales, l'aménagement, le développement rural, le développement durable et l'écodéveloppement. Suivi d'un historique du développement de la steppe algérienne durant les périodes prés-coloniale, coloniale et les projets menés par l'Etat algérien après l'indépendance pour lutter contre le phénomène de la désertification ainsi que pour le développement durable des zones steppiques algérienne. Ces concepts vont être très utiles dans la compréhension de notre démonstration qui vise essentiellement à éclaircir l'impact des aménagements pastoraux sur l'environnement écologique et socio-économique dans la commune de Zaafrane. I- Définition de différents concepts :1- Le concept de la désertification et ses indices :Pour une raison ou une autre, les scientifiques utilisent soit le terme désertification, dégradation ou bien désertisation, mais à la fin tous ces termes véhiculent la même idée : le déséquilibre de l'écosystème aride et semi-aride. La désertification se définit comme étant un processus progressif plus ou moins irréversible de dégradation d'un sol et de sa végétation. La région affectée présente peu à peu les caractéristiques d'aridité d'un vrai désert. On distingue la désertification due à des causes climatiques et celle due aux activités humaines (notamment le surpâturage et le déboisement). La désertification menace la biodiversité et la survie des populations ; elle peut affecter toutes les régions semi-arides, voir subhumides du globe (Le Houerou, 1968). L'ONU a mis en place une convention de lutte contre la désertification (CLD), entrée en vigueur en décembre 1996. Se basant sur le concept du lien qui existe entre la dégradation du milieu et l'occupation humaine, la FAO (1993), propose la définition suivante :« la désertification est l'ensemble des facteurs géologiques, climatiques, biologiques et humains qui conduisent à la dégradation des qualités physiques, chimiques et biologiques des terres dans les zones arides et semi-arides, en mettant en cause la biodiversité et la survie des communautés humaines ». La convention des nations unies pour la lutte contre la désertification (UNCCD) a définie la désertification comme étant la dégradation des terres et de la végétation, l'érosion des sols et la perte de la couche arable et des terres fertiles dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches, phénomène résultant essentiellement de l'activité humaine et des variations climatiques. Le phénomène de la désertification a plusieurs indices qu'on peut classer en trois catégories : les indices pour le sol, la végétation et la population humaine. En ce qui concerne le sol, il y a divers phénomènes physiques qui ont été utilisés comme indicateurs de dégradation des parcours steppiques. Ces indicateurs sont les suivants : la diminution du taux de la matière organique dans le sol, la désorganisation de la structure des horizons superficiels du sol, l'ablation des couches supérieures du sol et l'augmentation des dépôts éoliens dans le sol. L'augmentation du coefficient de ruissèlement primaire du sol en année à pluviosité importante est un indice non négligeable de la désertification dans cette zone (Floret, 1981). 52 Pour la végétation, selon Myers et Parker (1975), les critères retenus comme indices de désertification sont : la réduction du couvert végétal, la diminution du nombre d'espèces dans les parcours et l'installation de certaines espèces végétales bien adaptées aux régions arides et semi-arides. Les signes de la désertification pour la population humaine peuvent êtres cités comme suit : l'immigration temporaire ou définitive à cause du chômage (augmentation du flux migratoire interne et externe), les maladies et les famines, les disettes alimentaires et la désorganisation des familles. 2. La définition des zones rurales :D'après la FAO, la définition d'une zone rurale doit répondre à deux critères : l'un est en rapport avec le lieu de résidence et le model de travail auquel participent les résidents. Premièrement, les zones rurales sont généralement des zones ouvertes avec de faibles densités des populations établies. Une proportion de l'espace non utilisé sert à la production primaire (mines, agriculture, bétail, foresterie, pèche). Deuxièmes, les résidents des zones rurales sont largement dépendants directement ou indirectement de ces activités de productions primaires qui constituent leurs principaux moyens de subsistance ou dans certains cas l'unique. Néanmoins, il s'est révélé difficile de proposer une définition uniforme de l'expression « zone rurale », qui soit acceptée dans tous les pays et qui puisse s'appliquer à toutes les situations, du fait que la capacité d'accueillir une population est dans une certaine mesure déterminée par l'environnement. Ce qui est considéré « urbain » et « rural » peut être déjà défini politiquement et administrativement. D'après la communauté européenne, la définition de ce qui est rural n'est pas facile, comme en témoigne la déclaration suivante : « il n'existe actuellement aucune démarcation géographique précise des zones rurales au sein de la communauté européenne, ni de définition régulièrement appliquée de ce qui constitue une population rurale, que ce soit par état membre ou par région, ne serait qu'approximative et ne pourrait être utilisée pour établir des comparaisons significatives ». Bien qu'il existe une compréhension commune de ce qui est rural, il n'existe pas de définition universelle, afin de mieux appréhender le concept de ruralité, certaines auteurs ont utilisé une approche à critères multiples en définissent les zones rurales communes : un espace où les établissements et les infrastructures humaines n'occupent qu'une partie restreinte du paysage : un environnement naturel dominé par les pâturages, les forêts, les montagnes et les déserts : des établissements de faible densité autour de 5.000 à 10.000 personnes : des lieux où la plupart des personnes travaillent dans les fermes : la disponibilité de la terre à un coût relativement faible : un lieu où les activités ont un coût de transaction élevée, associé à l'éloignement des villes et à la médiocrité des infrastructures. Certains auteurs ajoutent à cette liste la fréquence de la pauvreté, qui reste plus élevée dans les zones rurales, en dépit d'une urbanisation souvent massive (Ashley et Maxwell, 2001). 3. Le concept aménagement :Selon Larousse agricole, le concept aménagement est définit comme étant l'ensemble des opérations destinées à améliorer les conditions et le cadre de vie des habitants du milieu rural, à moderniser et à diversifier leurs activités économiques dans les différents secteurs : agricoles, industrie, artisanat et tourisme. Selon Smail (1994), l'action d'aménager la steppe consiste a trouver une bonne adéquation entre les contraintes du milieu naturel et les exigences du progrès social ainsi qu'entre la gestion écologique de l'espace et la politique de développement. L'aménagement des parcours est définit comme l'art et la science d'organiser et de diriger les parcours, afin d'obtenir une production animale maximale et durable en harmonie avec la perpétuité des ressources naturelles (Ferchichi, 1999). Il y a d'autres auteurs qui donneront le nom « aménagement du pâturage » à l'ensemble des dispositions aboutissant à l'établissement d'un règlement de parcours, durant une période déterminée avec le double but d'assurer la régénération de ces pâturages et d'assurer avec régularité la vie d'un nombre aussi constant que possible de tête de bétail (Merabet , 1989). 53 4- Le concept développement :La définition du concept de développement est très diversifiée et se heurte parfois à des versions quelques peu divergents. Mais d'une façon générale, on peut définir le développement comme étant un processus politique, social et économique cohérents et harmonieux engendrant un état de vie, d'être et de pensée favorables à l'amélioration durable et désirée des conditions de vie ; et tout ceci se caractérisant et s'appréciant par rapport à des références communément admises. Selon Bedrani (2001), le développement se définit comme la croissance de la productivité du travail disponible « donc de l'ensemble du travail et pas seulement d'une partie de celui-ci : cela implique une politique de développement qui suppose la minimisation du taux de chômage » dans un pays et l'utilisation de cette croissance de productivité à la satisfaction des besoins de tous en fonction de la participation de chacun à la création de la richesse produite ou en fonction de l'utilité sociale de l'activité de chacun. De manière synthétique, le développement peut être définit comme un long processus de changement d'ordre quantitatif et qualitatif intervenant dans une société au plan politique, économique, social, culturel et scientifique et menant vers un bien être individuel et collectif. Il est évident que quelque soit le qualitatif attribué, le mot développement se rapporte toujours au changement, à la transformation et à l'amélioration d'une situation à une autre jugée préférable. Il est un processus qui a besoin d'une méthode pour que l'esprit du concept « sorte de lui-même » pour se concrétiser en réalité sur le terrain. Pour cela, il faudrait oeuvrer davantage pour l'élaboration de programmes de développement pertinents. Ce travail doit se faire grâce à des stratégies bien élaborées et des objectifs réalistes sous des conditions politiques privilégiant la démocratie, la transparence, la bonne gouvernance et la prise en considération de certains nouveaux concepts comme : la mondialisation. Les coopérations partenariales au développement doivent se revêtir de nouveaux principes favorisant des interventions répondant aux préoccupations réelles des populations qui sont les seules à pouvoir exprimer correctement leurs besoins. A ce propos, il ressort du concept développement les différents concepts suivants : A- Les concepts du développement rural et agricole:Le développement rural est la transformation positive et durable du milieu rural en faveur du facteur humain et des différentes activités in situ, en particulier l'activité agricole, par la mise en place ou le renforcement des infrastructures de bases nécessaires. Selon Morize (1992) : « Le développement rural consiste à améliorer tout l'environnement de l'agriculteur, considéré cette fois comme le principal bénéficiaire. Il porte à la fois sur les routes, les villages, la santé, l'éducation et sur tous les services économiques et sociaux susceptibles d'améliorer non seulement la fonction productive, mais aussi le bien être social des ruraux ». Ces différentes définitions mettent en évidence la forte corrélation qui existe entre le développement rural qui est un aménagement de l'espace rural et le développement agricole qui est l'augmentation des rendements des activités agricoles. Ce dernier est définit par Morize (1992) comme suit : « le développement agricole consiste essentiellement à augmenter le volume des récoltes, globalement ou pour certains produits seulement. Cette augmentation se fait en augmentant les rendement par une meilleures utilisation des terres ou des autres facteurs limitant ». On perçoit en effet que le développement rural est infrastructurel et cela constitue une base incontestablement importante pour asseoir un développement agricole solide. De nos jours, le développement agricole inclue d'avantage la notion de durabilité pour protéger l'environnement, et de qualité pour améliorer le régime alimentaire des populations ou pour répondre aux exigences du marché. 54 La vulgarisation agricole est un moteur clé du développement agricole puisque ce dernier passe inconditionnellement par l'introduction de nouvelles productions (animales et végétales), par l'amélioration des techniques de production et par l'information et la formation des agriculteurs. B. Le concept de développement durable :Le concept de développement durable a fait l'objet d'une première définition dans le rapport établi à la demande des nations unies en 1987 par la commission mondiale sur l'environnement et le développement (CMED). C'est une commission d'experts internationaux présidée par le premier ministre norvégien (Gro Harlem Brundtland), mieux connue sous le nom de commission Brundtland. Selon cette dernière, le développement durable répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures. C'est un développement à long terme, il n'est viable qu'en conciliant trois aspects indissociables : le respect de l'environnement, l'équilibre sociale et la rentabilité économique. Concrètement, le développement durable met en lumière la nécessité de maintenir ou d'améliorer la qualité de l'environnement naturel, d'assurer la pérennité des ressources, de réduire les différences de niveau de vie des populations, de favoriser l'autosuffisance des communautés et de permettre le transfert des connaissances ou des richesse naturelles d'une génération à l'autre. Le concept de développement durable tente donc de réconcilier des domaines aussi différents que l'économie et l'écologie, tout en veillant à une répartition équitable entre les générations, ainsi qu'entre le Nord et le Sud. En effet, les activités économiques vitales ne tiennent pas compte des limitations environnementales, elles altèrent à terme leur propre base nourricière et par la même occasion, mettent en péril la base écologique des ressources permettant aux générations futures de répondre à leurs besoins. Selon la FAO, il faut pour un développement durable aménager et conserver les ressources naturelles et orienter les changements techniques et institutionnels de manière à satisfaire les besoins des générations actuelles et futures. Il s'agit de conserver les terres, les eaux et le patrimoine zoo-génétique et phyto-génétique et d'utiliser des moyens sans danger pour l'environnement, techniquement bien adaptés, économiquement viables et socialement acceptable. Cette définition implique les critères et objectifs suivants : répondre tant sur le plan qualitatif aux besoins nutritionnels fondamentaux des générations présentes et futures, offrir un emploi durable et un revenu suffisant ainsi que des conditions décentes de vie et de travail, entretenir et si possible accroitre la capacité productive globale du patrimoine naturel dans son ensemble, ainsi que la capacité de régénération des ressources renouvelables sans perturber les cycles écologiques de base ni les équilibres naturels, ni porter atteinte aux valeurs socioculturelles des communautés rurales, ni polluer l'environnement. Par ailleurs, les mesures visant à promouvoir l'aménagement rural intégré et durable devraient être adaptées aux conditions locales, aux aspirations et compétences des ruraux. C. Le concept écodéveloppement :L'écodéveloppement désigne un mode de développement fondé sur le respect de l'environnement, il s'agit d'un développement économique tout on préservant l'écologie. Ce concept est une des composantes du développement durable (journal officiel de la république française). Selon l'Agenda 21, Le concept d'écodéveloppement ou de développement durable est défini comme un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs. Le concept est issu du constat que la prospérité des pays du Nord s'est édifiée sur la destruction de nombreux écosystèmes ou sur leur pollution. D. Le concept du développement participatif :Le développement participatif, basé sur le principe de l'approche participative sous-entend une vision du développement qui accorde une place privilégiée à l'implication des populations à la définition des problèmes locaux, à l'identification des solutions et à leur mise en oeuvre, afin de contribuer à donner plus d'efficacité et de durabilité aux programmes qui en résultent. C'est dans ce sens que Boukhari (1995) 55 affirme que : « le principe fondamental de la participation : c'est le partage de savoir et de pouvoir ». Il continue en disant que : « Dans une approche participative, la population n'est pas un gisement d'information mais un partenaire avec qui il faut échanger et partager l'information utile : la participation, c'est penser et faire avec et non pour, c'est la responsabilisation, la concertation et la négociation ». L'émergence de ce concept en Afrique, à la fin des années 1970, découle du constat des limites des stratégies de développement adoptées au cours des deux premières décennies des périodes postcoloniales. Ces approches qui étaient centralisées et verticales, ne laissaient aucune place à une participation des populations aux processus de prise de décisions. Au contraire, l'Etat s'est positionné comme étant en mesure de définir lui-même les besoins des populations et de décider des actions nécessaires pour les satisfaire. Alors que selon Muller (1992) : « le seul moyen de réussir une politique c'est d'en confier la réalisation à ceux qui ont intérêt qu'elle réussisse ». Avec une vision plus globale, l'OCDE (1988) précise que « le développement participatif suppose davantage de démocratie, un plus grand rôle pour les organisations locales, une plus grande autonomie administrative, le respect des droits de la personnes humaine, y compris les systèmes juridiques efficaces et accessibles ». E. Le concept du développement local :Le développement local est né du constat que les politiques macro-économiques et les mesures sectorielles nationales ne s'avèrent pas très efficaces pour résoudre les problèmes qui se posent chaque jour à l'échelle locale et régionale en matière de développement économique et social. C'est dans ce sens que Vachon (2002) pense que l'approche du développement local est originale parce qu'elle permet de mobiliser et de stimuler les éléments dynamiques et les ressources de la collectivité en vue de susciter de nouveaux projets, de déclencher et d'accompagner les processus individuels et collectifs de changement et de développement. Selon lui, l'impulsion ne viendra pas de l'extérieur mais de l'intérieur et pour ce faire, un ensemble d'actions sera engagé pour mettre le territoire en état de se développer et dès lors, de générer des initiatives créatrices d'emplois. Il est tout de même important de préciser que le développement local endogène n'exclut pas d'aide venant "d'en haut". La complémentarité des niveaux endogène et exogène est indispensable. En effet, le premier niveau (endogène) mobilise la population, stimule les idées innovantes, élabore des projets, met en valeur les ressources disponibles, rehausse la volonté et la capacité d'agir, tandis que le second niveau (exogène) procurent les aides en matière d'investissement structurant, de formation, de financement, de support technique, de pouvoir décentralisé. Le développement local apparaît ainsi comme le lieu de rencontre entre ce qui vient de la base et ce qui vient des paliers supérieurs. On constate par les propos précédents que le développement local repose essentiellement sur la mobilisation et la valorisation des potentialités d'un milieu qui refuse la fatalité de l'exclusion et tente de trouver des solutions à la précarité et à la pauvreté en relevant le défi de l'emploi et du développement. La démarche est basée sur les potentialités locales qui sont les différentes organisations, activités et ressources locales. A ce propos, Zana (2003) estime que « la mobilisation des ressources locales doit précéder tout recours à l'appui des donateurs extérieurs ». F. Le concept du développement intégré :Morize (1992) avance que : « le développement intégré est un développement logique et rationnel, visant dans un but de croissance, tous les aspects qui dépendent les uns des autres, de manière à n'oublier aucune des conditions nécessaires à ce développement ». Le développement intégré a alors une vision globale et systémique dans les approches, contrairement à l'approche sectorielle. En effet, le développement intégré global ou systémique considère le milieu 56 d'intervention comme un système c'est-à-dire comme « un ensemble déléments interactifs, organisés et finalisés » (Boukhari, 1995). La prise en compte effective de ces différents éléments comme un tout indissociable dans les démarches, est un impératif qui permettrait de réduire au maximum les risques d'échec et de contribuer par conséquent à la réalisation des résultats satisfaisants dans les différentes actions de développement. Après cette série de définition relative aux différents concepts notamment : la désertification, les zones rurales, l'aménagement et le développement nous permettant de faire le lien entre ces concepts en l'occurrence ceux liés au développement. D'après le sommet de la terre à Rio qui a été organisé par les Nations Unies en 1992 pour l'avènement du développement durable, c'est le développement participatif qui permet le développement durable, car un développement économique respectueux et la mise en place d'une justice sociale ne peuvent être atteints qu'avec la participation de tous les citoyens. Le développement durable exige la démocratie et la participation effective à cette démocratie : c'est ce qu'on appelle la démocratie participative. De même, est selon toujours les conclusions de Rio 1992, le développement durable est une affaire locale et il ne se réalise que si on utilise l'approche participative. Comme nous avons cité auparavant, notre zone d'étude est une zone rurale affectée par la désertification, donc il y a lieu de prévoir une stratégie de lutte contre la désertification dans le cadre d'un développement rural durable. D'après l'ONU, le terme désertification désigne la dégradation des terres des zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de facteurs divers, telles que les variations climatiques et les activités humaines. Pour résoudre ce problème, une convention des nations unies sur la lutte contre la désertification est entrée en vigueur dés décembre 1996 et a été ratifiée par 176 pays et institutions en octobre 2001, elle comprend cinq annexes régionales : Afrique, Amérique latine et Caraïbes, Asie, Méditerranée septentrionale et pays de l'Europe centre et de l'Est. Mais là le peu d'enjeux commerciaux entraine une médiocre implication de la recherche qui se focalise sur les aspects environnementaux et ignore les aspects socio-économiques. A cela s'ajoute une opinion publique de Nord marginalement préoccupée par le processus de désertification ressenti comme abstrait et dont l'appellation « lutte contre la désertification » est sujette a des malentendus et controverses. A l'approche du sommet du développement durable de Johannesburg il est flagrant de constater que cette convention est l'un des rares instruments porteur de tous les paramètres du développement durables (économiques, sociaux et environnementaux) associant le local et le global au profit d'un milliard de personnes parmi les plus désertées du monde dans 100 pays affectées. En matière de recommandations, la convention d'appuie sur le chapitre 12 de l'Agenda 21, lui-même adopté à Rio en 1992 et qui rappelle les différentes actions à conduire dans le cadre de cette lutte : - Renforcer les connaissances de base et développer des systèmes d'information et de surveillance par les zones sujettes à la sécheresse et à la désertification y compris les aspects socio-économiques et écologiques. - Lutter contre la dégradation des sols en intensifiant les activités de conservations des sols et de boisement. - Développer des programmes pour l'élimination de la pauvreté. - Encourager et promouvoir la participation populaire et l'éducation écologique, l'accent était mis sur la lutte contre la désertification et la gestion des conséquences de la sécheresse. - Elaborer des programmes de lutte contre la désertification et les intégrer aux plans nationaux de développement durable et à la planification écologique nationale. En associant les facteurs liés à l'environnement aux facteurs liés aux activités humaines, cette convention focalise particulièrement sur les problèmes de développement rural durable, en particulier la lutte contre le phénomène de la désertification et la pauvreté dans les zones sèches du globe. 57 II- Historique de la steppe algérienne et les différentes interventions menées par l'Etat depuis l'indépendance pour le développement durable :Durant la période précoloniale, les pasteurs et les agropasteurs formaient la majeure partie de la population du pays, ils utilisaient l'ensemble du territoire en l'occurrence la steppe pour produire leurs substances et nourrir leurs troupeaux. Leurs migrations pendulaires entre le Nord et le Sud à la recherche de meilleur parcours a fait d'eux des nomades. Les communautés sociales qu'étaient les tribus se reconnaissaient des territoires qu'elles géraient en fonctions des règles précises et codifiées d'accès aux ressources fourragères naturelles et aux points d'eaux. Selon les saisons ou les années, des accords de réciprocité avec les collectivités limitrophes permettaient de réguler l'insuffisance ou l'excédant de fourrage (Bedrani, 1994). La colonisation rompt l'équilibre séculaire de la vie pastorale. On accaparant les meilleurs terres agricoles du Nord du pays, la population a été refouler vers les montagnes et la steppe ce qui a conduit a un bouleversement dans les systèmes de migrations saisonnières. La croissance de la population et de leurs besoins entrainent une mise en culture progressive des terres de parcours et une surcharge des zones encore limitées non repensées par des techniques nouvelles d'accroissement de la productivité (Boukhoubza, 1982). Depuis l'indépendance, l'Etat algérien a initié et mis en oeuvre plusieurs actions tendant à corriger les problèmes vécus dans la steppe tout en essayons de développer cette dernière par des actions engagées au titre du plan triennal (1969 - 1971) et quadriennaux (1972 - 1975) et (1976 - 1979). Le plan triennal (1969 - 1971) vise essentiellement la reconstitution rapide du cheptel dessimé par la guerre à travers la mise en place des structures décentralisées et la modernisation de l'élevage par la création de 50 coopératives pastorales. Les moyens mis en oeuvre (prêt d'équipement et travaux hydraulique) bénéficient surtout aux éleveurs aisés. L'objectif du premier plan quadriennal (1972 - 1975) était de renforcer les structures technico-administratives (délégation pastorale, centre de mise en valeur communal et organisation des éleveurs) et de sédentarisé définitivement la population nomade. Le deuxième plan quadriennal (1976 - 1979) qui s'est matérialisé par la mise en place des programmes spéciaux dont la plus grande partie des investissements a été orienté vers l'amélioration des conditions de vie et des populations rurales et marque aussi l'événement de la révolution agraire à l'époque. D'après Bedrani (1987), les années soixante-dix sont dominées par la révolution agraire. Cette dernière est un phénomène qui se traduit par un code pastoral qui a la prétention de transformer radicalement la gestion de la steppe par une puissante intervention de l'Etat sur le plan institutionnel : limitation du cheptel détenu par chaque famille, généralisation des coopératives pastorales et équipement de la steppe par les infrastructures économiques et sociales. Cette période a connu la création de 6.000 coopératives agricoles dont la plupart étaient des coopératives de production de la révolution agraire (CAPRA). Un réseau de plus de 750 coopératives agricoles polyvalentes communales de services (CAPCS) distribuait les intrants et les services à des prix soutenus. La révolution agraire avait comme objectif de répartir les terres appartenant à de grands propriétaires et les terres mal exploitées entre des agriculteurs qui avaient peu ou pas de terres. Au nom du principe que « la terre appartient à celui qui la travaille », la révolution agraire de 1971 énonçait que nul ne pouvait posséder ou exploiter une terre s'il ne la travaillait pas (ordonnance n° : 7173 du 8 novembre 1971). Cette époque, qui a été catastrophique pour l'avenir de l'agriculture algérienne, (litiges entre les anciens propriétaires des terres nationalisées et les bénéficiaires, découragement et perte d'une main d'oeuvre agricole qualifiée...) a vu le démarrage d'un gigantesque projet national : le « barrage vert » qui visait la création d'une biomasse boisée importante dans la zone pré-désertique par l'implantation d'une bande d'arbre de 15 à 20 km de large, de 1 500 km de long et couvrant 3 millions d'hectare tout au long de la 58 limite Nord du Sahara. Malgré l'ampleur des moyens financiers, techniques et humains mis en oeuvre, cette entreprise s'est soldée par des résultats très décevants, du fait de la conception du projet lui-même, du modèle d'aménagement, du choix des zones d'implantation, du refus de la population dont les terres ont été nationalisées dans le but de réaliser ce projet, de la forme de réalisation et du choix d'une seule espèce (pin d'Alep Pinus halepensis) ce qui l'a rendu très vulnérable aux parasites et aux insectes. Aujourd'hui seulement 372 180 hectares ainsi boisés persistent encore, sur les 2,1 millions d'hectares plantés, dont une grande partie est constituée d'arbres chétifs et/ou malades. La période (1983 - 1992) été caractérisée par le lancement des opérations d'accession à la propriété foncière agricole (APFA) par la loi 83- 18 du 13 aout 1983 des textes d'applications relatifs à l'APFA par la mise en valeur dans la région steppique algérienne. En 1998 l'attribution de 151,85 ha a concerné 23.913 bénéficiaires dont 49.281 ha réellement mise en valeur. Selon Bourbouze (2000), les opérations d'APFA ont permis l'attribution de prés de 100.000 ha dont 10.000 ha seulement sont mise en valeur, par contre en 1970 et 1994 les terres cultivées et les parcours en steppe sont passés respectivement de 1,1 à 2,7 millions d'hectares et de 14,3 à 13,1 millions d'hectares sous la pression de défrichement illégaux. En 1981, création du haut commissariat au développement de la steppe (le HCDS) par le décret N° : 81 - 337 du 12 décembre 1981. Cet organisme a été chargé de mettre en place une politique de développement intégré sur la steppe en tenant compte de tous les aspects économiques et sociaux. En 1994, le HCDS a élaboré le programme des grands travaux d'aménagements steppiques qui vise d'abord à faire connaitre le milieu steppique et d'améliorer ensuite les conditions de vie des habitants des zones rurales tout en préservant le milieu naturel et de lutter en parallèle contre le phénomène de la désertification. Le bilan de l'impact des programmes menés dans la steppe algérienne a été présenté par le HCDS en janvier 2005 aux représentants de l'ONU, dans le cadre des journées de lutte contre la désertification tenues à Alger. Selon ce bilan, l'ensemble des programmes aurait conduit aux réalisations suivantes : la mise en défens de 3 millions d'hectares de parcours ; la réhabilitation de 300 000 ha de parcours par des plantations pastorales ; la réalisation de 628 ouvrages de dérivation des eaux de crues pour l'intensification fourragère ; la réhabilitation de 4 000 ha de surface agricole ; la densification du réseau des points d'eau de 1 pour 6 000 ha à 1 pour 3 500 ha. Malgré la contestation de plusieurs responsables et spécialistes du programme et des projets établis et suivis par l'HCDS, et malgré les critiques sur la gestion des fonds et sur la réalité des chiffres communiqués, nous estimons que l'expérience du HCDS peut être considérée comme bénéfique pour le développement de la steppe et d'autres zones arides et semi-arides en Algérie. A la fin des années 1990, un programme de mise en valeur (épierrement, forages, bassins d'accumulation) et de concession à des particuliers a été lancé par la générale des concessions agricoles (GCA). Ce programme s'est soldé par de nombreux scandales à cause de la mauvaise gestion des fonds ainsi que des mauvais choix d'emplacements des projets (des bassins d'accumulation d'eau ont été réalisés dans des zones manquant d'eau, comme c'était le cas dans la région de Sid Ladjel dans la willaya de Djelfa). En 2000, le programme national de développement agricole et rural (PNDAR) visait au niveau de la steppe le développement des cultures (céréales, horticulture) et de l'arboriculture en irrigué. Ces deux derniers programmes (mise en valeur de la GCA et PNDAR) ont permis grâce à une importante aide de l'Etat qui finançait parfois l'intégralité de la mise en valeur des terres (forages, construction des bassins d'accumulation, irrigation, plantations...) d'accroître les superficies irriguées et les productions. En même temps beaucoup de bénéficiaires de ces terrains mis en valeur se sont orientés vers de nouvelles productions (arboriculture fruitière, maraîchage), dont ils avaient peu d'expérience et ils n'ont reçu aucune formation auparavant. Malheureusement, ces programmes n'ont été suivis d'aucun encouragement pour la production et le stockage des fourrages, visant à compléter l'alimentation des troupeaux. 59 En 2008, le programme de renouveau rural (PRR). Les surfaces cultivables ont été réduites ces dernières années au profit des surfaces consacrées à l'industrie, à l'habitat et aux projets de relance économique. Une nouvelle réorganisation (la loi n°08/16 du 3 Aout 2008) du foncier et des acteurs sur le terrain a été promulguée afin de garantir la sécurité alimentaire et d'assurer une bonne organisation et un bon encadrement du secteur agricole. Pour la préservation du foncier, cette loi prévoit la création d'une carte de délimitation des terres agricoles ou à vocation agricole. Elle prévoit aussi la création d'associations professionnelles d'agriculteurs qui bénéficieront d'une assistance technique, et de nouvelles coopératives agricoles qui auront pour mission de faciliter les opérations de production, de transformation, d'achat ou de commercialisation, et de réduire le prix de revient et le prix de vente de certains produits agricoles et de certains services. Le programme de renouveau rural qui cible les espaces occupés par une population d'environ 13 millions d'habitants, a pour objectif l'amélioration du niveau de vie des ruraux à travers des soutiens économiques et sociaux, avec un encadrement et un accompagnement. Son outil de mise en oeuvre local est le PPDRI (projet de proximité de développement durable rural intégré), qui agit sur quatre axes : réhabilitation et modernisation des villages ; protection et valorisation des ressources naturelles (montagne, steppe, forêt, oasis) ; diversification des activités économiques en milieu rural (tourisme, artisanat...) ; protection et valorisation du patrimoine rural, matériel et immatériel. Concernant les contrats de performance du renouveau rural 2009-2014, dans lequel s'est engagée chaque willaya, les prévisions tablent sur le montage de 12 148 PPDRI. « Pour 2009, on a monté 2096 projets alors que le tableau des contrats de performance fait état de 1949 PPDRI », déclare Fatiha Déniche chargé du dossier de développement rural au niveau du ministère de l'agriculture (déclaration au journal EL Moudjahid paru le 28 décembre 2009). La multiplication des projets de développement dans la steppe algérienne a aboutit à une crise d'évolution, car aucun de ces projets n'a montré son efficacité. Aucun aspect du problème du développement de la steppe n'a pu être résolu en profondeur. Cet échec est dû à une série de facteur qui a pesée sur l'exécution des programmes de développement notamment : la méconnaissance des problèmes des zones arides et du monde pastoral, le manque d'un programme de développement intégré et le sous équipement (Merabet, 1989). Mais pour Bennaoum (1996), la multiplication des théories, des projets, des expériences et des réalisations en matière de pastoralisme n'est pas seulement une repense à la crise que traverse la steppe algérienne. Elle traduit aussi le désarroi des techniciens échaudés par leur propre échec, démunis devant un monde qui ne les comprend pas et qui oppose une force d'inertie capable d'annihiler tous les efforts orientés vers l'amélioration de ces capacités de production. Les coopératives traduisent par leur stagnation l'absence de communication entre les décideurs qui suivent des technologies apprises dans les livres ou observées en d'autres pays et les pasteurs devenus les exécutants de décisions qui les dépassent. Conclusion :Comme conclusion finale a ce chapitre, nous pouvons dire que c'est le développement participatif qui permet le développement durable dans les zones rurales et que ce dernier est une affaire locale et il ne se réalise que si on utilise l'approche participative, mais tout cela se résume par l'approche intégré qui vise dans un but de croissance tous les aspects qui dépendent les uns des autres, de manière à n'oublier aucune des conditions nécessaires au développement, c'est une vision globale et systémique dans les approches qui permettrait de réduire au maximum les risques d'échec et de contribuer par conséquent à la réalisation des résultats satisfaisants dans les différentes actions d'un développement rural durable dans le cadre de la lutte contre le phénomène de la désertification. 60 Introduction :Pour des raisons de ruralité et de situation socio-économique, l'élevage ovin sur parcours reste l'activité la plus pratiquée combinée avec la céréaliculture dans la commune de Zaafrane. La charge de bétail sur la végétation spontanée ne cesse d'augmenter avec l'évolution de la population dans cette zone. Cette pression combinée aux changements climatiques dévastateurs menace sérieusement la sécurité alimentaire des paysans dans notre région d'étude et érode en même temps le patrimoine floristique des parcours. Cette situation alarmante a fait surgir la nécessité extrême de l'intervention des pouvoirs publics de la wilaya de Djelfa à différents niveaux en l'occurrence le haut commissariat au développement de la steppe pour atténuer la surexploitation des ressources naturelles dans notre zone d'étude par les aménagements pastoraux. Ce chapitre portera sur les aménagements pastoraux adoptés par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa au niveau de la commune de Zaafrane depuis l'année 1994 jusqu'à maintenant. Les techniques d'aménagements pastoraux adoptées dans la commune de Zaafrane : Dans la commune de Zaafrane, les techniques d'aménagements pastoraux qui sont adoptées par les pouvoirs publics est principalement par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa, sont présentés sous trois principales formes d'interventions : 1- La mise en défens des parcours :La technique de la mise en défens des parcours dans la commune de Zaafrane concerne en général les parcours moyennement dégradés, et qui ont un potentiel de régénération naturelle, sa durée dépend du degré de dégradation des parcours et de la conjoncture pluviométrique au cours de la période de protection. Cette méthode d'aménagement des parcours steppique est une action principale de lutte contre la dégradation et la désertification des terres, elle consiste à supprimer momentanément toute forme de pression humaine ou animale sur la végétation existante, où l'état de cette dernière est généralement très dégradé. Cette technique oblige l'homme et ses troupeaux qui sont les principaux destructeurs du couvert végétal à respecter la loi de l'environnement. Mais pour sa réussite il est impératif de recourir au gardiennage. Les responsables des aménagements pastoraux dans le HCDS de la wilaya de Djelfa préfèrent beaucoup plus la plantation pastorale que la mise en défens des parcours dans la commune de Zaafrane, car cette méthode a donné de bons résultats dans cette commune grâce à l'espèce utilisée qui est l'Atriplexe canesence. La plupart des parcours de notre zone d'étude sont occupés par des espèces qui sont adaptées aux conditions critiques du milieu, et qui sont fortement influencées par la Sebkha et le cordon dunaire, et pour cela le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa n'a pas trouvé de bons parcours qui peuvent assimiler cette méthode dans la commune de Zaafrane sauf dans le périmètre de Kourirech où une superficie de 20.000 ha est mise en défens depuis le début des grands travaux des aménagements pastoraux, c'est-à-dire en 1994. 61 Cette technique a donné des résultats satisfaisants grâce à une bonne remontée végétative au niveau de ce périmètre aménagé. Les espèces suivantes ont été installées pour former un microclimat ; Lygeimn aspartum, Artimesia compestris et Reteama retam (voir figure N° : 03). Figure N°03 : Un parcours mis en défens dans la zone de Kourirech (mars 2012) La zone de Korrirech englobe 104 familles qui pratiquent tous de l'élevage ovin associé au caprins. Le nombre d'habitant est de 832 personnes dont 70 % sont au chômage. Au début de la réalisation de ce projet, 91 % de ces habitants (757 personnes) été contre cette technique d'aménagement à cause de la diminution des surfaces de pâturage et la mobilité limitée de leurs troupeaux. Les sédentaires et les transhumants ont une attitude défavorable vis-à-vis de la pratique de cette technique avec successivement 81 % (673 personnes) et 10 % (83 personnes), seulement 9 % des habitants de cette zone c'est-à-dire 75 personnes a apprécié ce type de restauration des parcours qui permet une meilleur préservation des ressources naturelles. (le HCDS de la wilaya de Djelfa 2012). 2-La plantation pastorale :Cette formule consiste à créer pour les communes steppiques algériennes, qui sont généralement déshéritées, des périmètres fourragers de grande dimension qui constitueront une réserve fourragère supplémentaire pour le cheptel de la commune, et une nouvelle source de revenue par la location des parcelles fourragères aux éleveurs de la commune une fois le périmètre mis en exploitation. La commune désignera l'assiette qui recevra les plantations et recrutera les ouvriers chargés de la plantation. L'assiette qui recevra le périmètre devra être de nature juridique communale et ne fait l'objet d'aucun litige (le HCDS de la wilaya de Djelfa 2011). Le programme de la plantation fourragère au niveau de la wilaya de Djelfa a donné une grande importance à la commune de Zaafrane, pour un objectif totale de 5.500 ha durant la période 2000-2005. 62 L'objectif a augmenté par l'addition de deux périmètres : Sil Merhma 2.000 ha et Sfifa avec 1.000 ha, soit un total de 8.500 ha (voir figure N° : 04). Figure N° 04 : Un champ d'Atriplex halimus dans la commune de Zaafrane (mars 2012) D'après le tableau N ° : 33, qui résume les différentes réalisations des plantations pastorales dans les différents périmètres de notre zone d'étude entre les années 2000 et 2005, avec une réalisation totale de 4.012 ha en plus de la plantation individuelle en propre compte qui a touché une superficie de 268 ha réalisée par les agro-éleveurs de la commune de Zaafrane, soit un totale de 4.280 ha de parcours planté par l'Atriplex canesens (le HCDS de la wilaya de Djelfa 2012). En 2010, le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa a réalisé la plantation de 124 ha de parcours par l'Atriplex canescens dans la commune de Zaafrane. La densité de plantation dans notre zone d'étude est de 1.000 plants par hectare, et le taux de réussite est généralement supérieur à 70% dans tous les périmètres de notre zone d'étude. 63 TableauN°33 : Bilan des plantations pastorales dans la commune de Zaafrane (2000- 2005)
Source : le HCDS de la wilaya de Djelfa (2011) Tableau N°34: La plantation d'Atriplex canescens dans la commune de Zaafrane en 2010
Source : le HCDS de la wilaya de Djelfa (2011) T : trimestre 2-1- Les effets attendus des plantations pastorales dans la commune de Zaafrane :Selon le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa (2011), il y a une régression de la productivité des parcours de notre zone d'étude de 120 à 150 UF/ha en 2005 à moins de 60 UF/ha actuellement par rapport au début des années 2000. Cette régression peut être normale vis-à-vis des conditions climatiques de cette commune et la longévité des parcours, car les plantations d'Atriplexe canescens généralement commencent à perdre leurs rentabilités économiques après dix ans. Tableau N°35: La plantation d'Atriplex canescens dans la commune de Zaafrane en 2011
Source : le HCDS de la wilaya de Djelfa (2012) P.F : production fourragères. 64 2-2- Evaluation de la production des parcours dans la commune de Zaafrane :2-2-1- Le taux de la reprise :Le taux de la reprise ou de la réussite est défini comme étant le nombre d'individus existants par rapport au nombre d'individus installés initialement, il est exprimé en pourcentage. Dans notre zone d'étude, le taux de réussite de l'Atriplex canesens est généralement supérieur à 70 % dans l'ensemble des périmètres. Dans les périmètres de Douira et Hliti qui sont lancés en 1995, le taux de réussite est nettement élevé (voir tableau N° : 36). Tableau N°36 : Le taux de la réussite pour l'Atriplex canescens entre 2005-2010
Source : le HCDS de la wilaya de Djelfa (2011) 2-2-2- La production :La production des parcours d'Atriplex est évaluée par le HCDS de la wilaya de Djelfa par la méthode directe, cette méthode consiste à la coupe d'un individu qui est moyen de taille et de diamètre par rapport aux autres individus de la placette, ensuite, la partie verte et la partie ligneuse seront pesées séparément. Un échantillon de 100 g de chaque partie est prélevé, il sera séché à l'étuve pour déterminé le poids sec. La production totale des deux parties est obtenue par la multiplication du poids de l'individu moyen par le taux de réussite. Tableau N°37 : La production fourragère de l'Atriplex canescens entre 2005 et 2010
Source : le HCDS de la wilaya de Djelfa (2011) Pendant la campagne 2005-2010, et d'après les calcules du HCDS de la wilaya de Djelfa, les résultats illustrés dans le tableau N° : 37 montrent qu'un Kg de MS est l'équivalent de 0,5 UF pour l'Atriplex canesens ce qui permet la couverture des besoins alimentaires d'une brebis à l'entretiens. 65 3- Les aménagements hydrauliques:D'après le tableau N° : 38 qui illustre les différentes réalisations des aménagements hydrauliques faites par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa dans la commune de Zaafrane depuis 1994 jusqu'à maintenant, il semble que ces aménagements ont été axés surtout sur les équipements des points d'eau d'abreuvement. En effet, il ne faut pas oublier que l'élevage est l'activité principale de la majorité de la population de cette commune. Tableau N°38 : Réalisations hydrauliques au niveau de la commune de Zaafrane
Source : le HCDS de la wilaya de Djelfa (2011) Les aménagements hydrauliques qui ont été réalisés depuis 1994 jusqu'à maintenant par le HCDS de la wilaya de Djelfa dans la commune de Zaafrane d'une façon générale sans précision des endroits sont les suivants : 3-1- Réalisation de points d'eau :* 1.367 Ml de forages (19 forages). * 174 puits avec un débit annuel de 903.789 m3 (voir figure N° : 05) * 11 Djoubs. * Un bassin et une Diguette de 490 Ml. 3-2- Aménagements de points d'eau :* 08 Djoubs aménagés. * Une source. 3-3- Equipements de forages et de puits :* 17 nouveaux forages. * 36 anciens puits. 66 Figure N° 05 : Un puits réalisé par le HCDS de la wilaya de Djelfa (février 2012) Conclusion :Depuis le mois d'avril 1994, le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa a commencé le programme des grands travaux d'aménagements pastoraux dans la commune de Zaafrane qui vise essentiellement l'amélioration des conditions de vie des habitants de cette région tout en préservant ce milieu naturel fragile, et de lutter en parallèle contre le phénomène de la désertification qui menace les infrastructures en l'occurrence les voies de communication et les agglomérations, ainsi que la vie socio-économique des habitants de cette commune. La réalisation de ce programme depuis 1994 jusqu'à maintenant a abouti aux résultats suivants dans notre zone d'étude : - La restauration de 20.000 ha de parcours dans le périmètre de Kourirech par la stratégie de la mise en défens des parcours. - La réhabilitation de 5.443 ha de parcours entre 2000 et 2011 par la plantation pastorale de l'Atriplex canesens qui a donné des très bons résultats dans cette commune. - L'aménagement hydraulique qui a augmenté les points d'eau potables pour la population de notre zone d'étude et les points d'abreuvements des animaux. Entre les années 1994 et 2011, le HCDS de la wilaya de Djelfa a réalisé au niveau de la commune de Zaafrane 19 forages, 174 puits, 11 Djoubs, un bassin et une diguette, en plus de l'aménagement de 08 Djoubs et une source, ainsi que l'équipement de 17 nouveaux forages et 36 anciens puits ont été pris en charge. 67 Introduction :Le présent chapitre est le plus important dans ce travail, car il englobe la présentation des résultats obtenus lors de la réalisation des enquêtes sur le terrain de la commune de Zaafrane (voir figure N° : 06 et annexe N° : 02), ainsi que la synthèse, l'analyse et la discussion de ces derniers. On traitera aussi les réponses sur les questions principales par l'intermédiaire de preuves susceptibles de confirmer ou d'infirmer les hypothèses émises au niveau de la problématique. Il a comme objectif l'identification de l'impact des aménagements pastoraux qui ont été fait par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa depuis 1994 jusqu'à maintenant sur l'environnement écologique et socio-économique de notre région d'étude. Figure N° 06 : Un éleveur enquêté et son fils dans la commune de Zaafrane (mars 2012) 01- Les caractéristiques des ménages enquêtés :01-1-Age et situation familiale :Selon Benkhelil (1982), entre les deux recensements effectués en Algérie entre 1966 et 1977, l'évolution des ménages se traduit tout d'abord par un accroissement de leur taille moyenne. Elle passe en effet de 5,92 en 1966 à 6,66 en 1977. Par ailleurs, la part des ménages de taille réduite (1 à 4 personnes) a 68 tendance à diminuer. La part des ménages de taille moyenne (5 à 8 personnes) variant peu, cette baisse se ferait essentiellement au profit des ménages de taille élevée (9 personnes et plus) dont le pourcentage augmente considérablement. Les écarts les plus importants sont enregistrés en milieu urbain et plus particulièrement dans les métropoles. C'est là en effet que les changements sociaux sont les plus apparents et les plus rapides comme le montre l'évolution de la taille moyenne des ménages devant cette même période, qui est peu apparente dans le rural (de 6,07 à 6,67) et plus accentuée en milieu urbain (de 5,159 à 6,65). On se basant sur ces critères de classement, nous avons classé les ménages enquêtés dans notre échantillon qui sont de 50 individus en trois catégories : A - Les petits ménages : dont le nombre d'individus ne dépasse pas 4.
Au niveau de notre échantillon 54 % (27/50) des ménages sont de taille moyenne. Les ménages de petite taille représentent 36 % (18/50), alors que les ménages de grande taille ne représentent que 10 % (5/50) (voir figure N° :07). Dans ce milieu, le nombre moyen d'individus par ménage est de 07. Pour ce qui concerne l'âge des ménages enquêtés, 52 % (26/50) d'entre eux ont plus que 50 ans. Les éleveurs célibataires représentent seulement 14 % (7/50) de l'ensemble de l'échantillon, alors que les mariés représentent 86 % (43/50) ; leur âge est supérieur à 40 ans pour 80 % d'entre eux, le reste (20 %) ils ont entre 30 à 40 ans. Figure N° 07 : La composition des ménages enquêtés D'après ces résultats, on peut dire que la situation familiale des ménages de notre région d'étude est fortement influencée par l'âge, les éleveurs les plus jeunes ne sont pas mariés, ils vivent généralement avec leurs familles constituées par les parents, frères et soeurs et parfois même les grands parents. Alors que les familles des jeunes éleveurs mariés sont naturellement constituées par les chefs de ménages, leurs femmes, enfants, et souvent leurs parents ainsi que frères et soeurs célibataires. Par contre, à mesure 69 que les chefs de ménages ont des âges avancés leurs familles deviennent plus étroites et ne comprennent que les femmes et les enfants. L'âge moyen est de 50 ans avec un minimum de 18 ans et un maximum de 70 ans. 01-2- Le niveau d'instruction :Les résultats de l'enquête révèlent que plus de la moitié des agents économiques éleveurs 56 % (28/50) n'est pas instruite. Ceux qui ont reçu une instruction primaire et moyenne représentent 26 % (13/50) de l'ensemble de notre échantillon (14 % pour le niveau primaire et 12 % pour le moyen). La valeur de 12 % (6/50) représente les éleveurs qui ont continués leur instruction jusqu'au lycée. Une partie infime qui est de 6 % (3/50) désigne les éleveurs qui ont un niveau universitaire (voir figure N° : 08). Figure N° 08 : Le niveau d'instruction des ménages enquêtés Pour une partie importante de l'échantillon enquêté, le niveau d'instruction est assez faible. Les principaux paramètres qui ont engendrés ce genre d'handicap sont principalement l'âge et le mode de production de leurs parents qui est soit mobile soit sédentaire. La plupart des éleveurs dont l'âge est supérieur à 50 ans, ont eu un faible niveau d'instruction cela est surement dû à la période difficile de leur enfance et de leur jeunesse. Pendant cette période l'instruction des individus des ménages pastoraux était considérée comme une perte de temps et les parents ne donnaient aucune importance à l'instruction de leurs enfants, car ils voulaient leur faire apprendre un métier qui peut être une meilleure source de revenus dans le futur. Le milieu familial ainsi que l'environnement socio-économique où vivaient ces enfants ont favorisé leur choix pour le métier de leurs parents qui est l'élevage de mouton. Le mode de production des parents des ménages enquêtés dont l'âge est supérieur à 50 ans était mobile ou sédentaire. Ces deux modes de productions n'ont pas favorisé l'instruction de cette catégorie d'éleveur. Pour ce qui concerne les ménages au mode mobile, les enfants étaient obligés d'accompagner leurs parents lors des mouvements des troupeaux, ce qui a empêché leur instruction. Les ménages qui pratiquaient le mode sédentaire, le manque d'instruction de leurs enfants est dû à l'éloignement des infrastructures d'éducation et à la pauvreté. En contre partie, il existe des écoles coraniques dans la zone rurale de Zaafrane, mais il n'y a rien de commun entre une école coranique et une école occidentale, ni avec les cours de catéchisme que l'on dispense aux enfants des familles chrétiennes. Dans une école coranique, on n'enseigne que le coran. Les enfants doivent apprendre à répéter par coeur le son des mots 70 arabe du coran « chacun lisait sa leçon à haute voix », alors que, le plus souvent, ils ne comprennent pas cette langue. De même que les enfants apprennent à lire et à écrire la langue arabe. 01-3- La composition des tribus :Les résultats des enquêtes réalisées au niveau de la commune de Zaafrane révèlent que notre zone d'étude est exploitée principalement par trois tribus : - La tribu d'Ouled si Ahmed - La tribu d'Ouled Mhani - La tribu d'Ouled Aissa La tribu d'Ouled si Ahmed est la tribu autochtone de la région. Elle est divisée en plusieurs fractions : Ouled Sherif, Ouled Salem, Ouled Slim, Ouled Kaki, Ouled Djaballah et Ouled Mrizek. 86 % de notre échantillon (43 /50) appartient à cette tribu. Le recours à des bergers pour la conduite des troupeaux explique la présence des tribus d'Ouled Mhani et Ouled Aissa dans cette commune, elles sont représentées respectivement par 12 % (6/50) et 2 % (1/50) (voir figure N° : 09). Figure N° 09 : La composition des tribus au niveau de notre échantillon enquêté 01-4- L'élevage et les modes d'acquisitions du cheptel :L'élevage est l'activité économique prédominante de la population de la commune de Zaafrane, malgré la différenciation entre les systèmes et les types d'élevages, l'élevage ovin reste le plus dominant dans la région. C'est l'une des caractéristiques ayant prévalue dans le choix de la commune de Zaafrane comme zone d'étude. A- Les types d'élevages et la taille des troupeaux :Despois (1958) qui affirme que depuis la haute antiquité l'Algérie a été principalement une région d'élevage, et que toute son histoire agro-économique parait avoir été marquée par une lutte entre les populations sédentaires, adonnées à la culture, et les populations nomades, se livrant à l'élevage. Un élevage qui s'est toujours adapté aux conditions diversement arides du climat, en restant extensif et en utilisant diverses formes de transhumance : c'est par la transhumance et la vie en plein air que l'élevage s'est adapté à l'aridité ajoute l'auteur. Démontés (1930), en rappelant l'histoire du pastoralisme en 71 Algérie, explique que les pasteurs du Sud, venus des régions steppiques et sahariennes, ont toujours essayé d'empiéter sur les terres de labour du Nord, et que constamment les cultivateurs du Nord, autochtones ou immigrants originaires des régions proches de la méditerranée, se sont efforcé de refouler vers la steppe les conducteurs de troupeaux. Selon cet auteur, les migrations des pasteurs à la recherche de pâturages ont commencé dans cette région du monde dès que l'élevage est devenu commun chez les Gétules (anciens peuples berbères nomades d'Afrique du Nord) et chez les Libyens (peuples habitants l'Afrique du Nord avant l'arrivée des phéniciens). Et il ajoute que pour les peuples situés au voisinage des déserts, le nomadisme qui n'a pas seulement une cause pastorale est aussi lié aux échanges entre régions. La plupart des spécialistes de l'histoire de l'Afrique du Nord sont d'accord sur le fait que l'exploitation des terres dans cette région est entrée dans l'histoire il y a bien plus de trois mille ans. Depuis, la région ne paraît pas avoir connu de changement de climat, sinon des fluctuations de brève durée (Julien, 1952). En décrivant les conduites d'élevage pendant la colonisation, Diffloth (1924) a expliqué que celles-ci différent selon les régions : « dans le Tell c'est la vie en plein air avec possibilité de stabulation, dans d'autres régions c'est la demi-transhumance avec déplacement saisonnier dans un rayon de peu d'étendue, dans la steppe c'est la transhumance, qui s'exerçait sur les 3/5 des effectifs se déplaçant au désert pendant l'hiver et remontant sur les hauts plateaux en été, d'où la nécessité de conserver l'existence nomade et en plein air pour la sauvegarde des bêtes ». A cette époque, l'élevage en Algérie était entre les mains des algériens. Avec un effectif qui variait entre 4 et 10 millions de têtes, l'élevage des ovins en Algérie l'emportait, et de loin, sur celui des caprins (entre 4 millions et 1,8 millions de têtes) et celui des bovins (entre 600 000 et 1,1 millions de têtes). « L'élevage du mouton est, au point de vue pastoral, la plus importante source de richesses des nomades qui possédaient 93% de l'élevage Algérien » (Diffloth, 1924). Il est important de rappeler ici que, pendant la période coloniale, une grande partie des produits ovins était destinée à la métropole où l'élevage de ces animaux était en régression, les exportations ovines s'élevaient jusqu'à 1 500 000 têtes en 1910. Sur les terres servant traditionnellement à la transhumance d'été (achaba) le cheptel des colons est passé de 351 430 en 1887 à 805 880 têtes en 1910 (Annuaire statistique du gouvernement général 13, cité par Boukhoubza, 1982). Selon le même auteur la transhumance vers le Tell devient en 1923 surveillée par un administrateur dans chaque commune et en 1927 les tribus devaient obtenir une autorisation pour se déplacer alors que pour louer leurs chaumes, les colons devaient passer par l'administration. Boukhoubza (1976) a indiqué que suite a la diminution de l'aire de déplacement, le chargement en bétail des parcours durant cette période s'est considérablement accru. En même temps les pasteurs ont perdu ce qui était, dans le passé, le principal de leur revenu : perte d'une partie des parcours, perte du monopole des transports. Suite à ces changements l'économie de troc s'est transformée en économie marchande monétarisée et l'équilibre qui existait par la complémentarité entre le Tell et la steppe s'est rompu, augmentant ainsi la pression sur les parcours steppiques. La transhumance vers le Tell avait un peu repris après l'indépendance (dans les années soixante). Mais par la suite de l'application de la révolution agraire (1971), qui remaniait les droits de pâturages, et le code pastoral (1975), et qui précisait que les terres de parcours steppiques appartiennent juridiquement à l'Etat, puis la loi portant accession à la propriété foncière agricole (1983) ont été mal acceptées par les populations locales. Elles ont contrarié les règles tribales anciennes et elles ont précipité le phénomène d'appropriation des terres steppiques, sub-steppiques et sahariennes par tous les moyens possibles : labour hors saison, défrichement des parcours pour marquer la présence et mise en défens saisonnière. « Le résultat de cette situation est une privatisation officieuse des terres officiellement étatiques ». Résument en quelques mots Benrebiha et Bouabelah (1992). En conséquence de ces transformations les superficies pastorales ouvertes et les couloirs de passages des troupeaux transhumant vers le Nord et vers le Sud se sont considérablement restreints, ce qui a obligé les éleveurs à utiliser le plus souvent des camions pour se déplacer. De plus l'augmentation des effectifs ovins s'est traduite par une sévère concurrence sur les chaumes dans le Tell. La surenchère sur les prix de location des chaumes et des camions est alors apparue, contraignant ainsi les éleveurs à se sédentariser et à étendre les cultures de céréales fourragères. 72 Les résultats de notre enquête révèlent qu'il y a trois principaux types d'élevages qui sont pratiqués dans la commune de Zaafrane : - L'élevage sédentaire qui représente 40 % (20 /50) de l'ensemble de notre échantillon, les enquêtés sédentaires ne se déplacent pas durant toute l'année et les animaux pâturent autour des lieux d'habitation. L'existence de l'agriculture en sec et l'appropriation illicite des parcours pastoraux sont à l'origine de la sédentarisation des éleveurs de la commune de Zaafrane, avec le sentiment que la propriété des terres devient la meilleure base garantissant le pouvoir et l'enrichissement de ces derniers. - L'élevage transhumant qui est le plus répandu dans la commune de Zaafrane avec un taux de 50 %. Les éleveurs pratiquent des déplacements oscillant entre 30 à 100 km des lieux d'habitations. Les troupeaux sont accompagnés par un membre de la famille ou un berger. - L'élevage nomade compte seulement 10 % ; les déplacements de ces derniers sont effectués surtout dans la période estivale en direction des wilayas de Tiaret et Ghardaïa. Le transport des animaux est assuré par la location des camions (voir figure N° : 10). Figure N° 10 : Le type d'élevage pratiqué au niveau de notre échantillon enquêté En ce qui concerne la taille des troupeaux dans notre zone d'étude, on trouve qu'il est un peu erroné de prétendre connaitre l'effectif réel des animaux car en réalité les éleveurs de la région ne déclarent jamais leurs vrais effectifs. Dans notre zone d'étude les cheptels sont principalement composés d'ovins de races locales : Ouled Djellal, Taâdmit, Hamra, parfois croisées avec la Rumbi et éventuellement d'autres races. Ils comportent aussi des caprins de races locales, des bovins, des ânes et plus rarement des chevaux ou des dromadaires. Des chiens de garde accompagnent la plupart du temps les agropasteurs. Les principales races rencontrées dans notre zone d'étude pendant la réalisation des enquêtes sont : La race Ouled Djellal : est aussi appelée race arabe, race blanche, ou la race d'Ouled Naïl. C'est la plus importante par son effectif en Algérie : taille haute, grand format (poids moyen égal à 80 kg chez le mâle et à 60 kg chez la femelle) ; tête assez fine, un peu longue sans cornes ; oreilles longues et pendantes ; cou et membres longs ; peau et laine blanche fine descendant jusqu'au jarret et aux genoux, alors que le ventre et la partie inférieure du cou sont nues. 73 La race Rumbi : dont le nom provient probablement de l'arabe « L'arenabi » qui signifie couleur de lièvre : de grande taille et corps massif (elle a les mêmes poids moyens chez le mâle et chez la femelle que la race d'Ouled Djellal, pattes robustes, terminées par des sabots gris foncé et très durs, laine blanche couvrant tout le corps. Chez les mâles, les cornes sont spiralées et massives et elles sont de petites tailles, quand elles existent, chez les femelles. La race Hamra : ce qui signifie race rouge, est de petite taille (71 kg de poids moyen chez le mâle). Adaptée aux terrains plats, exigeante, sélectionnant avec soin ses aliments, cette race, peu adaptée aux pâturages maigres, est en régression. La race Taâdmit : issue du croissement par les zootechniciens français du bélier Mérinos d'Arles et de la brebis de la race d'Ouled Djellal, elle est très peu répandue. Les effectifs bovins : la wilaya de Djelfa est constituée essentiellement d'animaux de race locale. Généralement localisé en montagne, elle a une taille très réduite. Leur production laitière, très faible, est destinée à la consommation familiale. Les effectifs caprins : pendant la réalisation de nos enquêtes, on a constaté que les caprins sont toujours présents dans les troupeaux parce qu'ils assurent la production laitière pour l'autoconsommation des éleveurs. Leur production qui est généralement autoconsommée participe aussi à la réduction des coûts de production. En plus de la race local, il existe d'autre race : la race française (la Saanen, l'Alpine), l'espagnole (la Murcia), la syrienne (la Chami) et la race Angora qui est très rustique, d'une meilleure qualité de viande que la race locale et d'une laine très appréciées mondialement. Les résultats de l'enquête ont révélé que l'effectif du cheptel au niveau de notre échantillon varie d'une tête à plus de 2.000 têtes selon le statut de l'éleveur (voir figure N° : 11). A cet effet, nous avons rencontré au cours de la réalisation de nos enquêtes de terrain dans la commune de Zaafrane les trois catégories suivantes : - La première renferme ceux ayant chacun un cheptel dont l'effectif varie de 1 à 250 têtes ; c'est la catégorie des petits agents économiques. Cette catégorie est la plus répandue dans notre zone d'étude avec un taux de 66 %, soit 33 enquêtés sur 50. La sécheresse qui touche la région depuis plusieurs années, suivi de l'augmentation des facteurs de production expliquent aujourd'hui cette situation qui est marquée par le passage des statuts de moyens et gros éleveurs aux petits éleveurs : c'est la paupérisation des moyens et gros éleveurs qui deviennent de petits éleveurs. Selon le dictionnaire de la langue française, le concept paupérisation signifie l'appauvrissement d'une population ou d'une classe sociale. Cette classe regroupe principalement les sédentaires et les transhumants : les sédentaires ne transhumant pas, ils sont obligés de vendre une bonne partie de leurs animaux (même les reproductrices) à bas prix pour pouvoir acheter du fourrage, très cher, destiné à alimenter ce qui reste du troupeau. En voyant leurs revenus s'effondrer, certains (surtout les petits éleveurs) vendent précipitamment leurs animaux et changent, si possible, d'activité. Concernant les transhumants, ils arrivent à maintenir de bons revenus grâce au fourrage grossier (gratuit) fourni par les parcours sahariens et telliens. - La deuxième renferme les éleveurs ayant chacun un cheptel dont l'effectif est compris entre 251 et 500 têtes. C'est la catégorie des agents économiques moyens dans la commune de Zaafrane. Elle représente 24 % (12/50) de l'ensemble de notre échantillon. Elle est formée principalement par les transhumants. Durant la période coloniale, les colons ont occupés la zone tellienne afin de produire des céréales destinées à l'exportation vers la métropole, ce qui a provoqué une amputation de l'aire d'extension de l'élevage ovin, et la réduction des déplacements du cheptel. Alors les labours ont commencé à se développer dans la steppe afin de produire des grains nécessaires à l'alimentation des nomades et à la complémentation de l'alimentation de leurs animaux. Après l'indépendance, l'Etat algérien, a essayé de sédentariser les éleveurs de la steppe par la création de coopératives, la nationalisation des terres et des troupeaux et les importations d'orge. Ce qui a beaucoup réduit les déplacements des troupeaux vers le Nord et vers le Sud « les nomades sont devenus des transhumants » et provoqué une sédentarisation accompagnée d'une extension des superficie cultivées en céréales fourragères afin de compenser la perte 74 des fourrages que fournissaient précédemment les parcours steppiques, telliens et sahariens lors des déplacement réguliers. De plus, selon les déclarations des enquêtés lors de la réalisation des enquêtes informelles, les bas prix des céréales fourragères des années 1980, 1990 et début 2010 ont incité les éleveurs à compléter largement l'alimentation de leurs troupeaux avec des céréales fourragères, généralement importées. Mais ce que nous ont montré les enquêtes informelles, c'est que : si la transhumance n'était plus pratiquée lorsque le prix de fourrage était bas et lorsque l'état des parcours de la steppe le permettait, les déplacements pouvaient reprendre lorsque le prix du fourrage était élevé et que l'état des parcours du Tell et du Sahara le permettait. Les agropasteurs qui appartiennent aux agents économiques moyens dans notre échantillon enquêté peuvent donc changer de conduite, selon les circonstances économiques et écologiques : ce sont des agropasteurs transhumants ou pas, selon ces circonstances. - La dernière catégorie est celle des grands agents économiques ayant chacun un effectif qui dépasse 501 têtes. Cette troisième fraction qui tend à disparaitre dans notre zone d'étude à cause du changement climatique et de la hausse des prix du fourrage représente une infime partie qui est de 10 % (5/50). Cette partie regroupe les nomades qui se déplacent fréquemment du Sahara vers le Tell, soit du Tell vers le Sahara à la recherche du fourrage gratuit. Mais Avant de prendre la décision de la transhumance, l'éleveur vit dans une tension encore plus grande que dans la steppe. Il ne peut pas cacher son anxiété. Il s'interroge sans cesse, avant de décider, s'il vaut mieux partir ou rester. Il se demande, quelle est la meilleure stratégie à adopter, qui lui permettra d'augmenter ses gains et de réduire ses pertes et ses dépenses ? Arrivé sur place, il cherche tout le temps d'autres parcours à exploiter, et il se demande : combien de temps ceux-ci vont assurer l'alimentation de son troupeau ? Il est donc toujours tendu, méfiant, et sur ses gardes. Toutefois, avant de prendre la décision de transhumer, l'éleveur effectue des prospections pour voir l'état des pâturages telliens ou sahariens et pour en négocier les prix de location. Et il récolte le maximum d'informations possibles sur les marchés, en passant par les villes et en croisant d'autres personnes qui sont liées de près ou de loin au métier. Le départ vers le Sahara se fait généralement en automne au cours des mois d'octobre, novembre et parfois en décembre à cause de la rareté du fourrage en grains souvent indisponible, de la faiblesse des fourrages grossiers produits par la steppe et suite à une pluviométrie abondante en hiver dans le Sahara qui a permis une forte repousse végétale. Le déplacement se fait rarement à pied, uniquement quand les troupeaux se trouvent déjà au sud, prés du Sahara, et que les endroits à traverser sont riches de végétation. Il se fait le plus souvent en camion, car le passage des troupeaux vers le Sud est bloqué par les éleveurs locaux qui pratiquent la mise en défens saisonnière « gdall ». Les parcours choisis sont ceux qui ont bénéficié d'une bonne pluviométrie en automne et qui ont commencé à produire une quantité de biomasse verte satisfaisante, riches en espèces de bonne valeur fourragère et le plus près possible des points d'abreuvement pour éviter l'achat de citernes d'eau. Une fois la destination choisie et les moyens de transport trouvés, la date de départ sera fixée. Le jour du déplacement, les animaux ne sont pas alimentés pour éviter qu'ils ne soient pas malades et qu'ils ne se salissent pas les uns les autres. Si le déplacement prévu doit être très long, les animaux sont transportés la nuit de préférence, en prenant le soin de mettre un gardien dans la remorque pour les surveiller. Et ils seront relâchés directement sur les parcours dès leur arrivée, le lendemain matin, afin de faciliter leur adaptation. Si le déplacement doit être court, le transport se fait à n'importe quel moment de la journée ; généralement l'éleveur emmène sa famille avec lui. Arrivés au Sahara, la tente est installée et les animaux sont lâchés sur les parcours avoisinants. Lorsque ces derniers ne peuvent plus satisfaire les exigences des animaux, suite à un passage répété, l'éleveur cherche de nouveaux parcours en bon état et déplace fréquemment son troupeau. Si tous les parcours proches sont totalement pâturés, le troupeau sera déplacé par camion vers des parcours plus éloignés. Vers le début du printemps, la chaleur commence à se faire sentir, les plantes annuelles commencent à se dessécher et les animaux ont besoin de s'abreuver chaque jour. Le fourrage manque et l'eau aussi, la chaleur devient insupportable pour les animaux. Mais, avant de retourner dans la steppe ou de prendre le chemin du Tell ou des pâturages du Nord, les animaux sont débarrassés de la laine qui devient étouffante. Ensuite, une fois la date et la destination choisies, le transport, vers le Nord, du troupeau, de la tente et des affaires personnelles se fait par camion. En transhumance, la répartition des tâches journalières entre les membres de la famille se fait comme dans la steppe : les agneaux nouveau- nés sont gardés par les femmes et les enfants, le troupeau, en pâturage est gardé par le père ou le fils assez âgé. Mais toutes les tâches sont plus ardues du fait des distances parcourues quotidiennement par le troupeau et ses gardiens, et des déplacements de tous, bêtes et personnes, plus fréquents et plus longs pour trouver de nouveaux pâturages, plus riches. A chaque déplacement, la famille doit démonter la tente, plier les bagages, charger le tout sur camion, et, une fois arrivée, décharger, remonter la tente et déplier de nouveau ses bagages. Enfin quand les conditions le permettent (climat favorable, moyen de transport disponible, courte distance à parcourir, préférence de partir en groupe), il faut, aller en ville pour procéder à quelques achats indispensables. Le départ vers le Tell se fait généralement au mois de juin, soit à pied quand les moutons se trouvent assez au nord, soit en camion (c'est le cas le plus fréquent) quand ils sont loin au sud, ou qu'ils viennent directement du Sahara. Dans le Tell, l'éleveur choisit, après négociations, les pâturages d'été les plus riches et les moins chers, sans considération pour l'eau d'abreuvement qui est beaucoup plus largement disponible et facile à trouver. Pendant leur séjour dans le Tell, les moutons passent toute la journée sur les chaumes loués ou sur les parcours forestiers ou autres qui se trouvent à moins de 5 km du lieu de campement de l'éleveur. Une fois ces chaumes et parcours complètement pâturés par les troupeaux, la plupart des éleveurs, qui recourent alors aux aliments achetés sur place, prennent le chemin du retour par camion vers la fin de l'été, à un moment où les pâturages telliens et steppiques sont très pauvres en herbe. On peut dire alors que le mode d'affouragement du bétail a beaucoup changé ces dernières décennies et, de nos jours, il varie d'un endroit à l'autre et d'une année à l'autre selon l'état des parcours et selon la production locale et le prix des céréales fourragères. Nous savons aussi qu'autrefois, le mode d'affouragement pratiqué consistait à subvenir aux besoins alimentaires du bétail seulement à partir des fourrages naturels grossiers fournis par les parcours de la steppe, du Tell et du Sahara. Ce mode d'alimentation du bétail basé sur la double transhumance est devenu rare de nos jours : lorsque les aliments de bétail sont abondants, et à bas prix, le fourrage grossier produit par les parcours de la steppe est complété par les grains produits sur place ou achetés. Par contre, lorsque ces aliments sont chers et non disponibles, le mode d'affouragement éventuellement pratiqué consiste à alimenter le plus largement possible les troupeaux par le fourrage fourni par les parcours steppiques, telliens et sahariens, en complétant (mais le moins possible et en cas de nécessité) par des céréales fourragères produites ou achetées. Figure N° 11 : Les types d'agents économiques au niveau de notre échantillon enquêté 75 76 B. La composition du cheptel :Les animaux composant les cheptels dans notre zone d'étude sont de trois types, d'où il ressort les types des troupeaux suivants : - Ovin + Caprin 56 % (28/50) - Ovin + Bovin + Caprin 30 % (15 /50) - Ovin + Bovin 10 % (5 /50) - Ovin 4 % (2 /50) Malgré la prédominance des ovins dans tous les troupeaux des agents économiques de notre échantillon, les caprins sont toujours présents parce qu'ils assurent la production laitière pour l'autoconsommation des éleveurs. Le choix de ces deux animaux n'est pas au hasard, il est bien stratégique car le mélange (ovin - caprin) s'adapte mieux que celui d'ovin - bovin vis-à-vis des différenciations bioclimatiques et des conditions extrêmes du milieu qui caractérise la commune de Zaafrane. Leur production qui est généralement autoconsommée participe aussi à la réduction des coûts de production. Le mode de production sédentaire avec la composition (Ovin + Bovin + Caprin) est plus répandu chez les éleveurs citadins de notre région d'étude qui n'effectuent que des déplacements à faible amplitude. Même si les conditions climatiques les obligent à se déplacer de temps en temps, les bovins restent toujours dans la commune sous la garde des membres de la famille (voir figure N° : 12). Figure N° 12 : La composition du cheptel au niveau de notre échantillon enquêté C. Les modes d'acquisitions du cheptel :Selon les résultats de l'enquête, les éleveurs de la commune de Zaafrane ont pu avoir leurs cheptels par différents modes dont les plus répandus sont : l'achat, l'héritage et le faire valoir indirect. Ce dernier appelle aussi l'association conflictuelle du propriétaire et de l'exploitant, il est pratiqué par les éleveurs nomades de notre région d'étude : c'est un contrat verbal annuel entre le propriétaire et leur berger qui leur assure une part du produit : généralement un agneau plus une toison pour 05 brebis gardées. C'est le cas d'un troupeau qui ne dépasse pas les 150 têtes. Pour ce qui concerne le troupeau qui dépasse les 200 têtes, le berger est rémunéré par un agneau pour 07 à 10 brebis gardées, en plus de la moitié de la production annuelle de laine et de beurre, et leur impose une participation aux pertes. S'ils acceptent le 77 principe d'une rémunération aussi aléatoire, c'est parce qu'ils possèdent un petit cheptel et gardent l'espoir de devenir des éleveurs indépendants. 50 % de l'ensemble des individus de notre échantillon ont acquis leurs cheptels par héritage, ce dernier a subi des agrandissements par achat. L'acquisition par achat occupe la deuxième place dans notre région d'étude par un taux de 40 %. Le faire valoir indirecte représente une partie infime par rapport à ces deux premiers modes (10 %). La plupart des sédentaires ont eu leurs cheptels par achat, alors que pour les transhumants l'héritage étant courant chez eux, il est souvent suivi par un agrandissement du cheptel par l'achat. Par contre, pour les nomades la plupart d'entre eux ont pu former un cheptel par le faire valoir indirecte (voir figure N° : 13). Figure N° 13 : Les modes d'acquisitions du cheptel au niveau de notre échantillon enquêté D- Le mode de gardiennage du cheptel :Lors de la réalisation de nos enquêtes sur le terrain, nous avons rencontré deux modes de gardiennage des troupeaux ; à savoir : D 1- Le mode de gardiennage mensuel : C'est le mode de gardiennage le plus dominant dans notre zone d'étude, 90 % de notre échantillon pratique ce mode de gardiennage (45/50). Généralement, ce type de gardiennage est essentiellement pratiqué par les sédentaires et les transhumants de la commune de Zaafrane. Le berger est rémunéré soit selon le nombre de têtes de bétail : généralement entre 70 Da à 100 Da tête par mois, ou un salaire mensuel qui varie entre 7.000 Da et 12.000 Da selon le nombre du bétail gardé. 78 D 2- Le mode de gardiennage annuel : Ce mode de gardiennage est principalement retrouvé chez les éleveurs nomades de la commune de Zaafrane qui préfèrent conduire leur cheptel par un membre de leur famille. Cette fraction est faiblement représentée dans notre échantillon : elle représente seulement 10 % des enquêtés soit 05 personnes sur 50. Le berger est rémunéré en nature : généralement un agneau plus une toison pour 05 brebis gardées. C'est le cas d'un troupeau qui ne dépasse pas les 150 têtes. Pour ce qui concerne le troupeau qui dépasse les 200 têtes, le berger est rémunéré par un agneau pour 07 à 10 brebis gardées. Ce type de contrat d'élevage à tendance à disparaitre vis-à-vis de l'augmentation des coûts de production ; il représente seulement 10 % (5/50) de l'ensemble de notre échantillon. 02- Le foncier :02-1- La taille des exploitations et leurs modes d'acquisitions :Les enquêtés de notre échantillon possèdent des terres dont la superficie varie de 5 à 200 hectares. Selon les résultats des enquêtes, on peut classer les exploitations en fonction de la superficie des terres en trois catégories : - Les exploitations de petite taille, dont la surface est inférieure ou égale à 50 hectares (66 %). - Les exploitations de taille moyenne, dont la surface est comprise entre 50 à100 hectares (24 %). - Les exploitations de grande taille, dont la surface dépasse les 100 hectares (10 %). La majorité des exploitations de la commune de Zaafrane au niveau de notre échantillon enquêté sont de petites tailles (33/50). Généralement, les petites exploitations sont celles qui ont été acquises soit par achat ou par héritage, ce dernier processus est la principale cause de l'amenuisement continuel de la taille des exploitions dans notre région d'étude. La catégorie des grandes exploitations est composée exclusivement par les riches et les notables de la commune de Zaafrane ; cela nous montre la place qu'occupe le foncier dans le phénomène d'acquisition du pouvoir. De ce point de vue, au fur et à mesure que l'individu possédera de vaste superficie de terre, le revenu de son exploitation augmentera et il sera perçu en tant que riche. Par conséquent, il occupera une place entre les notables de la commune. 02-2- Le statut juridique des terres :Les terres de la steppe algérienne sont soit : des terres privées, soit des terres collectives gérées par les tribus (terres tribales), soit des terres communales gérées par la commune, ou bien des terres domaniales (appartenant au domaine public) gérées par l'Etat. Toutefois, à l'exception de terres cédées dans le cadre de l'APFA en 1983 (accession à la propriété foncière agricole), les terres des zones steppiques sont juridiquement propriété de l'Etat, selon le code pastoral (1975). Les résultats des enquêtes ont révélés que 40 % (20/50) des terres que possèdent les agents économiques éleveurs de notre échantillon sont de statut collectif (terres de tribus). Ces vastes espaces à usage commun dans la steppe algérienne, marqués par la grande mobilité des groupes ou communautés ethniques sans habitats fixes, sont la proie d'une agitation politique continuelle liée aux conflits sur l'espace et à l'opposition au pouvoir central (Chiche, 1992). Mais bien qu'ancien, ce droit traditionnel fait encore référence, car il intègre de multiples pratiques liées à l'exploitation des ressources et à la conduite des troupeaux. Ces usages se trouvent parfois consignés dans des coutumiers, mais relèvent le plus souvent d'un droit oral qui ne s'appuie pas sur d'autres preuves que la reconnaissance par le voisin et l'ancienneté avérée et reconnue par l'usage. L'utilisation des terres collectives et les conditions d'usage sont donc plus ou moins contrôlées par les collectivités. Ces organisations coutumières sont d'une grande variété mais toutes marquées par leur fragilité et leur progressive inadaptation aux changements actuels. Elles reposent sur quelques règles simples (Bourbouze, 1999). L'espace est découpé en territoires pastoraux aux limites précises connues de tous et intégrant différents niveaux sociaux, confédération de tribus, tribu, fraction, village, voire lignage. 79 C'est l'appartenance au groupe (héréditaire, donc un droit du sang en quelque sorte) qui ouvre l'accès aux ressources aux seuls ayants droits précisément identifiés. Le statut domanial représente 26 % (13/50) de l'ensemble des terres des éleveurs enquêtés. Le premier texte posant les règles générales sur les concessions de terres domaniales en Algérie ainsi que la création des centres de colonisation, est un arrêté de Maréchal Thomas Bugeaud , en date du 18 avril 1841. C'est le système de la concession gratuite, le concessionnaire doit résider sur le sol qui lui a été concédé, élever toutes les constructions utiles pour son exploitation, débroussailler, défricher et planter etc. Le titre définitif n'est attribué qu'après l'accomplissement des conditions imposées par le titre de concession. Tant que le titre n'est pas définitif, le colon ne pouvait ni vendre ni hypothéquer la terre, en tout cas sans autorisation administrative. La terre ainsi concédée est donc juridiquement inaliénable, par suite insaisissable. Cet arrêté est modifié et complété par les ordonnances du 21 juillet 1845 et du 9 novembre 1845 , aux termes desquelles les concessions sont accordées et les acquéreurs tenus de payer une redevance. Enfin, on admet la vente aux enchères publiques, la vente de gré à gré après estimation préalable, l'échange. Une ordonnance du 5 juin 1847 permet au Gouverneur général d'accorder des concessions ne dépassant pas 25 hectares. Après l'indépendance, la première forme d'accès à l'exploitation de la terre du domaine privé de l'Etat en Algérie est celle contenue dans la loi 10-03 du 15 août 2010, fixant les conditions d'exploitation des terres du domaine privé de l'Etat. L'accès à ces terres est réservé en priorité aux membres des exploitations agricoles collectives ou individuelles actuelles créées dans le cadre de la loi 87-19 du 18 décembre 1987. Cette formule concerne 2,5 millions d'hectares exploitées par 118 000 personnes dans près de 97 000 exploitations (statistiques du ministère de l'agriculture et du développement rural 2010). Ensuite, pour les terres rendues disponibles sur appel à candidatures, parmi les exploitants concessionnaires restants dans le cas d'une exploitation agricole à plusieurs exploitants concessionnaires, aux exploitants concessionnaires riverains en vue d'agrandir leurs exploitations, aux personnes ayant des capacités techniques et présentant des projets de consolidation et de modernisation de l'exploitation agricole. Le droit de concession est accordé par acte établi par l'administration des domaines pour une durée de 40 ans renouvelable à la demande de l'exploitant concessionnaire, en contrepartie du paiement d'une redevance domaniale dont le montant a été fixé par l'article 41 de la loi de finances complémentaire pour 2010. En ce qui concerne les terres privées au niveau de notre échantillon, elles représentent un taux de 24 % de l'ensemble. Le désir d'appropriation dans la steppe algérienne lié au souci de s'accaparer des terres de parcours à titre individuel pour les semer en céréales ou les complanter, s'est considérablement renforcé au fil des années. Sous les effets de la pression démographique, de très nombreux collectifs dans les sites les plus favorables furent ainsi partagés au sein des communautés et mis en culture tout au long du 20ème siècle. Le passage d'un système pastoral à un système d'élevage mixte recourant partiellement à des ressources alimentaires d'origine agricole (chaumes, paille, grains, repousses sur jachères...) fut donc progressif, s'accélérant dans la deuxième moitié du siècle et remontant vers les régions les moins favorables. Sur les steppes algériennes, la loi 83-18 du 13 août 1983 portant sur "l'accès à la propriété foncière agricole" (APFA) ouvre des possibilités d'investissement sur les terres de tribu, mises à profit par de nombreux détenteurs de capitaux urbains totalement étrangers à la steppe (Bedrani, 1993 ; Chassany, 1994). C'est une appropriation officielle des terres du domaine public, mais qui s'inscrit dans un climat hostile et dont les résultats sont très décevants : investissements inadaptés, systèmes non durables...ect. Cette formule a été confortée par la loi d'orientation agricole en son article 18. Depuis 1983, cette loi a permis l'attribution de 687 000 hectares à 106 000 bénéficiaires (statistiques du ministère de l'agriculture et du développement rural, 2010). Tandis que les terres de statut communal représentent seulement une infime partie qui est de 10 % (5/50) de l'ensemble de notre échantillon enquêtés dans la commune de Zaafrane (voir figure N° : 14). 80 Figure N° 14 : Le statut juridique des terres au niveau de notre échantillon enquêté 03- L'agriculture et le matériel acquis :03-1- L'agriculture :Avant l'indépendance, la culture à l'araire à destination alimentaire était très limitée et la complémentation de l'alimentation des animaux par des grains était rare, à cause de leur indisponibilité et de leur cherté. Le fourrage complémentaire à celui des parcours de la steppe était fourni, quand les conditions climatiques le permettaient, par les parcours du Sahara et les pâturages du Tell (parcours et chaumes). A partir des années 1970, les tracteurs et les machines importés, puis fabriqués en Algérie, ont d'abord équipé les exploitations autogérées du Nord. Puis ces engins furent vendus d'occasion aux éleveurs de la steppe qui purent ainsi étendre largement la culture des céréales fourragères sur des terres marginales de la steppe. Dès lors, la complémentation de l'alimentation des troupeaux, avec des céréales produites sur place à bas coût, va progressivement contribuer à faire reculer les migrations d'été et d'hiver. Du moins quand le prix des grains était bas, comme se fût le cas, dans les années 2000-2005. En revanche, quand ce prix était élevé, comme se fût le cas en 2007-2008, l'utilisation des grains dans l'alimentation des troupeaux a reculé, et les parcours de la steppe étant en mauvais état, à cause de la sécheresse, se sont retrouvés surchargés et surpâturés, et les déplacements ont repris quand les parcours sahariens et les chaumes telliens étaient en bon état. De plus il faut aussi noter qu'un autre facteur à contribué à l'augmentation des surfaces labourées : pour s'accaparer des terrains, dont le droit d'usage indivis appartenait à l'ensemble de leur tribu, de nombreux agropasteurs ont étendu les labours sur des terres de parcours marginales, peu propices à la céréaliculture. Ce qui a aussi contribué à réduire la superficie des parcours et à accroitre la surcharge et le surpâturage de ceux-ci. La superficie agricole utile totale dans la commune de Zaafrane est estimée selon le HCDS de la wilaya de Djelfa en 2011 à 25.200 ha, soit 20,75 % de la superficie totale de la commune. Au niveau de notre échantillon, la superficie agricole utile est de 3.891 ha, soit 15,44 % de la superficie agricole utile totale de la commune de Zaafrane. Cette superficie est traduite de la manière suivante : 81 - 2897 ha pour les enquêtés qui possèdent des exploitations de grande taille (plus de 100 hectares). - 764 ha pour les enquêtés qui possèdent des exploitations de taille moyenne (entre 50 et 100 hectares). - 230 ha pour les enquêtés qui possèdent des exploitations de petite taille (inférieur ou égale à 50 hectares). En ce qui concerne la superficie agricole utile irriguée au niveau de notre échantillon, les résultats des enquêtes obtenues montrent qu'elle est très faible : elle représente en effet une infime partie qui est de 2,1 % de la superficie agricole utile totale, soit 81,7 ha. Elle se répartie par classe comme suit : - 40,7 ha pour les enquêtés qui possèdent des exploitations de grande taille. - 31 ha pour les enquêtés qui possèdent des exploitations de taille moyenne. - 10 ha pour les enquêtés qui possèdent des exploitations de petite taille. Selon nos observations au cours de la réalisation de nos enquêtes de terrain, on peut dire que la répartition de la superficie agricole utile est le facteur déterminant dans la préservation ou la dégradation de ces derniers, mais aussi dans leur affectation. En effet, une terre privée est généralement exploitée plus rationnellement qu'une terre louée ou tribal. 03-1-1- Les cultures pratiquées :Au niveau de notre échantillon, et selon les résultats des enquêtes obtenues on peut diviser le type de culture pratiqué en quatre principaux genres qui sont les suivants : A- La pratique céréalière :Dans notre zone d'étude, tous les éleveurs enquêtés pratiquent la céréaliculture. Le choix des espèces cultivées varie selon l'année et selon l'objectif de l'agropasteur. La plupart des gros agropasteurs privilégient la culture de l'orge pour couvrir les besoins du troupeau et ce, quelle que soit l'année. D'autres privilégient la culture du blé dur les bonnes années, et achètent l'orge généralement moins chère. Les petits agropasteurs cultivent les deux céréales, pour couvrir les besoins alimentaires du ménage et les besoins fourragers de leur petit troupeau. Toutes les exploitations (ou unités de production) d'élevage enquêtées pratiquent la céréaliculture fourragère, et toutes complètent l'alimentation de leurs troupeaux avec les céréales ainsi produites et le cas échéant avec des céréales ou d'autres aliments achetés. A proprement parler, les exploitations d'élevage de la steppe, sont donc aujourd'hui des exploitations de céréaliculture fourragère et d'élevage, ou exploitations agropastorales, et les éleveurs ou pasteurs sont des cultivateurs-éleveurs, ou des agropasteurs. La plupart des petits cultivateurs éleveurs ne possèdent ni tracteur pour cultiver les céréales, ni camionnette ou camion pour transporter les aliments du bétail et les animaux. Ils louent ces matériels aux cultivateurs-éleveurs (moyens et grands) qui en possèdent La céréaliculture fourragère (essentiellement de l'orge) est prédominante. Elle est destinée, la plupart du temps, à l'alimentation des animaux de l'exploitation et occasionnellement à la vente. La culture des céréales (l'orge en général), pratiquées autrefois à l'araire et récoltées à la faucille dans les zones propices à cette activité, s'est étendue aux parcours et elle est pratiquée au tracteur, avec récolte à la moissonneuse-batteuse. Aujourd'hui, toutes les unités pratiquant l'élevage ovin enquêtées pratiquent la céréaliculture. Toutes utilisent des tracteurs, des moissonneuses-batteuses et des camions qu'elles possèdent ou louent à l'occasion à d'autres unités de production. Toutes pratiquent donc un système de production céréalier et pastoral motorisé. Du fait de la faible pluviométrie, et de la non-utilisation d'engrais et de produits de traitements, les rendements de céréales dans notre zone d'étude sont modestes, ces rendements varient de 03 à 05 qx/ha en mauvaise année et de 08 à 12 qx/ha en bonne année, en passant par 05 à 08 qx en année moyenne.
Parmi les espèces fourragères cultivé dans la commune de Zaafrane : le trèfle d'Alexandrie ou bersim (Trifolium alexandrinum L). Peu connu, ce trèfle a le double avantage d'être pâturable sur pied, sans risque de météorisation et d'être bien adapté à la sécheresse. Il peut être cultivé seul en sec, ou en association avec des céréales. Par contre le trèfle craint le gel. Dans la steppe en général, et plus particulièrement dans les endroits où il gèle, des expériences doivent être tentées avec différentes périodes de semi et différentes variétés (peu de variétés sont actuellement vendues en Algérie). Selon certains spécialistes ayant expérimenté cette plante dans la région (Merabet et Bassaid, 2005 ; Laumont, 1951 ; Ameziane, 1975 et 1987 et Bounejmate, 1997), qui préconisent des semis entre juillet et septembre, il serait également intéressant de tester des semis avec irrigation en vue d'effectuer des coupes avant l'arrivée du gel en particulier avec le cultivar Bigbee.Suttie (2004) indique dans "Conservation du foin et de la paille pour les petits paysans et pour les pasteurs", que le Bigbee donne une bonne coupe automnale, s'il est semé précocement, et qu'il se développe sur une large gamme de sols, en tolérant des concentrations relativement élevées de sel. Le même auteur montre aussi les conditions de croissance du trèfle et la spécificité du cultivar Bigbee, en citant les travaux de Fairbrother (1991) et Knight (1985). Selon le premier de ces auteurs la limite habituelle aux Etats-Unis est une température hivernale de - 6°C. Selon le deuxième, le cultivar Bigbee sélectionné à partir du Sacramonte Italien peut survivre à des hivers de -15°C à -18°C. A côté du trèfle d'Alexandrie, d'autres plantes fourragères comme les luzernes (Medicago falcata, Medicago sativa) et le sorgho (Sorghum bicolor) sont aussi à promouvoir. La récolte de semences d'espèces locales de bonne valeur pastorale ayant de bonnes performances de germination et de croissance et leur multiplication peut aussi être très utile pour développer les cultures fourragères. Des études en cours ont déjà montré (tests de germination et de croissance) que certaines espèces locales offraient une très bonne production dans des conditions optimales. Selon le guide, déjà ancien, mais intéressant, des travaux de recherche sur la mise en valeur des régions arides de l'UNESCO (1957), « La constitution de réserves de fourrages est un élément très important d'une organisation rationnelle de l'élevage dans les terres semi arides, parce qu'elle a le double avantage de fournir une base alimentaire plus sûre et plus uniforme et d'offrir un certain repos à la couverture végétale naturelle ». Les réserves locales qu'on peut constituer peuvent être des céréales fourragères, des fourrages en verts à pâturer ou à récolter et stocker (foin, ensilage), des parcours mis en défens, des plantations d'arbres et d'arbustes fourragers, ou bien des aliments composés à partir des sous-produits agricoles. L'importance de ces stocks fourragers a été signalée par les spécialistes depuis longtemps ; elle a été rappelée dans le rapport de la FAO (1954) qui rapporte l'expérience des centres d'amélioration du bétail en Algérie : pendant le rude hiver de 1953-1954, les pertes de troupeaux appartenant aux centres de stockage de fourrage ont été réduites à 3%, celles des troupeaux privés liés à ces centres ont été de 5%, tandis que les pertes des troupeaux non liés à ces centres atteignaient 40% pour les adultes et jusqu'à 80% pour les agneaux. Le développement de la production fourragère et la constitution de réserves locales, peuvent être assurées par des centres de productions fourragères là ou l'eau et le sol cultivable sont disponibles. Ils auront comme tâche le stockage en sec ou en ensilage des fourrages qui seront consommés localement en cas de besoin. D'où la nécessité de répartir ces centres et de les construire autant que possible à côté des zones de concentration des troupeaux. Tableau N°39 : Cultures pratiquées en cas de disposition des terres irrigués
Source : nos enquêtes (2012) Figure N° 15 : Les types de cultures pratiquées en irrigué 83 84 03-1-2- Le rendement agricole :Les cultures pratiquées par les agro-éleveurs enquêtés sont essentiellement le blé dur et l'orge. La culture fourragère occupe la deuxième place car elle est utilisé dans l'alimentation du cheptel, par contre les cultures en irriguées qui sont représentées par le maraichage et l'arboriculture viens en dernière place. Pour l'ensemble des enquêtés, le rendement agricole en sec dans l'année 2011 est nul (0 Qx/ha). L'ensemble des enquêtés ont déclaré que le rendement agricole en irrigué a diminué par rapport aux 15 dernières années. Cette diminution du rendement agricole est due selon eux aux causes suivantes : 90 % (45/50) des enquêtés expliquent cette diminution par la sécheresse. Tandis que le reste des enquêtés qui représente une infime partie qui est 10 % (5/50) seulement l'expliquent par la sécheresse et la dégradation des ressources en sol. Tableau N° 40 : Répartition des rendements agricoles dans les terres irriguées
Source : nos enquêtes (2012) 03-2- Le matériel acquis :Le matériel acquis peut nous informer sur les moyens dont disposent les enquêtés au niveau de notre échantillon, et aussi nous donner une idée de leur richesse ou de leur pauvreté. L'enquête que nous avons réalisée au niveau de la commune de Zaafrane a porté sur deux types de matériels :
Les résultats des enquêtes montrent que la répartition du matériel de transport au sein de notre échantillon enquêté est répartie comme suit : - Les camions et les camionnettes sont détenus par les enquêtés qui possèdent des exploitations de grandes et moyennes tailles. - Les charrues à traction animale sont concentrées entre les mains des enquêtés possédant des exploitations de petites tailles. En somme, il apparait clairement à travers l'analyse de données obtenues lors des enquêtes de terrain que le matériel agricole et celui du transport sont acquis exclusivement par les éleveurs qui ont des 85 exploitations de grandes et moyennes tailles. Par contre, ceux qui possèdent des exploitations de petites tailles ne disposent pas de ce matériel. 04- Réalisation et suivi des aménagements pastoraux :Les entretiens et les enquêtes qui ont été entrepris dans le cadre de cette étude, ont permis d'évaluer le niveau d'information de la part des éleveurs de la commune de Zaafrane vis-à-vis des différentes actions d'aménagements pastoraux réalisées au niveau de leurs commune par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa depuis 1994 jusqu'à maintenant. Il s'avère d'après l'analyse de ces enquêtes, que la majorité des éleveurs au niveau de notre échantillon qui représentent un taux de 96 % (48/50) n'ont pas pu suivre directement sur terrain les différentes actions d'aménagements pastoraux qui ont touchées leur territoire. Cette attitude adoptée par ces derniers a été la conséquence de la période des opérations d'aménagements qui a coïncidé avec les activités agricoles. Mais ce qui n'a pas empêché ces éleveurs d'acquérir des informations vis-à-vis du déroulement des aménagements pastoraux au sein de leur commune par différents moyens : les moyens technologiques, qui ont facilités le contact entre les gens tels que le téléphone portable et fixe ou l'internet. Quand il s'agit de l'internet, ce moyen n'est pas très utilisé par nos enquêtés a cause de l'handicape de la langue, autre que l'arabe, cette imperfection est fréquente chez les agents économiques analphabètes ou à faible niveau d'instruction qui forment la quasi-totalité de notre échantillon enquêté. Ces moyens sont utilisés parce qu'ils permettent d'éviter les déplacements qui occupent du temps, du matériels (moyens de transport) et génèrent plus de frais en l'occurrence le carburant, en plus de la fatigue après les déplacements. D'autres peuvent tirer des informations qui varient quantitativement et qualitativement d'une source à l'autre que ce soit : famille, amis ou marché hebdomadaire, car c'est rare qu'un agent économique de la commune de Zaafrane utilise une seule source d'information, toutes les sources pour lui sont exploitées. Mais certains enquêtés considèrent que le marché hebdomadaire est la source qui peut fournir plus d'informations, car c'est un endroit de rassemblement public qui englobe tous les éleveurs de la région et même ceux venant d'autres régions. Ces informations livrées par les autres éleveurs ou les membres de la famille sont suffisantes aux agents économiques pour suivre le déroulement de l'ensemble des opérations d'aménagement pastoraux dans la région comme s'ils étaient sur terrain à suivre ces dernières par eux mêmes. Par contre, 4 % (2/50) des enquêtes possèdent des informations très pertinentes sur le déroulement de l'ensemble des opérations d'aménagements pastoraux menées au niveau de la commune de Zaafrane. Ces derniers pensent que les moyens technologiques et le marché hebdomadaire ne sont pas efficaces dans ce genre de collecte d'information où il existe des collusions et des attentes entre les agents économiques. En plus de cela, l'existence de plusieurs étages bioclimatiques dans notre zone d'étude sous lesquels se développent les arbustes fourragers peut jouer sur la fiabilité des informations. Ce manque de confiance entre les éleveurs, ou de la crédibilité des sources d'informations constitue une des imperfections vis-à-vis de la pratique du pastoralisme au niveau de notre zone d'étude et même dans le reste de la steppe algérienne, puisqu'il n'existe pas des pénalités ou aucune forme de recours contre ces abus synonymes de concurrence déloyale. Pour toutes ces raisons, cette infime partie de notre échantillon enquêté se déplace, suivant leur nature, pour vérifier les informations surtout quand elles ne sont pas délivrées par un membre de leur famille qui travail au sein des chantiers de plantation pastorale, soit pour le gardiennage de ces derniers ou pour la plantation des arbustes. Le haut commissariat au développement de la steppe a utilisé l'approche participative dans la réalisation de ces aménagements dans notre zone d'étude, qui consiste à faire impliquer la population locale en l'occurrence les sédentaires, dans la réalisation de ces derniers. Nos enquêtes révèlent que la plupart de nos enquêtés ont un ou plusieurs membres de leurs familles qui travail dans la réalisation ou le maintien de ces périmètres aménagés. Ce qui a conduit a une meilleur adhésion de la population locale (voir figure N° : 16). 86 Le recrutement des éleveurs pour assurer le gardiennage des périmètres aménagés, et l'emploi des jeunes dans les chantiers de plantations pastorales sont les principaux incitateurs qui ont amené la population de la commune de Zaafrane à s'impliquer dans toutes les opérations d'aménagements pastoraux notamment l'élaboration et l'exécution de ces derniers. L'utilisation de la main d'oeuvre locale a permis en plus de la diminution du taux de chômage au niveau de cette commune « même si cette proportion est marginale par rapport au taux de chômage global dans notre zone d'étude qui s'élève à 61,78 % » et l'amélioration des revenus au cours de la réalisation des projets, le développement des liens de confiance entre la population et l'administration à travers cette structure. Encadré N° 01 : Mode de recrutement des ouvriers et gardiens
87 Il semble que les éleveurs sédentaires de notre région d'étude sont les plus impliqués dans la réalisation de ces aménagements, car ils sont les plus touchés par ces offres d'emplois. En plus, le certificat de résidence demandé dans le dossier d'embauche exige que le demandeur d'emploi doive résider dans la commune qui annonce le projet. Les transhumants et les nomades au niveau de notre échantillon ne semblent pas intéressés par ces offres d'emplois à cause de leurs déplacements fréquents (nos enquêtes 2012). Figure N° 16 : Le suivie du déroulement des actions d'aménagements pastoraux par les éleveurs 05- La plantation pastorale :Cette technique représente la principale forme de restauration des parcours dégradés où le couvert végétal ne peut pas se régénérer par la mise en défens. Elle consiste à planter des arbustes à feuilles persistantes adaptées aux conditions du milieu steppique, les principales espèces utilisées sont : les Atriplexes, les Acacia, l'Opintia et le Medicago, qui ont données de bons résultats (Brouri, 1996). L'objectif de ces plantations est d'augmenter à court et à moyen termes la production fourragère, en vue de décongestionner les parcours par la fourniture d'une alimentation du bétail moins dépendante des fluctuations pluviométriques, tout en procurant une biomasse sur pied régulière tout au long de l'année, indispensable en période de soudure ou de sécheresse (Naggar, 2000). En plus du maintien et de l'amélioration de la fertilité des milieux et des sols, en outre les plantations d'arbustes fourragers constituent un facteur de protection de l'environnement par : la protection contre l'érosion hydrique et éolienne, la fixation des dunes et la protection de la faune. Un des avantages de cette opération est d'orienter l'éleveur à diminuer le recours à l'extension des zones par la céréaliculture, afin d'éviter les différents phénomènes de dégradation conduisant à l'érosion du sol. Dans la mise en oeuvre de cette action dans la wilaya de Djelfa et en l'occurrence dans la commune de Zaafrane, deux options ont été utilisées ; à savoir : A- Option périmètres communaux :Les travaux s'effectuent surtout en régie, par l'utilisation de la main d'oeuvre locale. Cette formule de réalisation a permis le développement des liens de confiance entre les populations et l'administration à travers cette structure. Ce volet traduit par la création des périmètres de plantation fourragère sur des terrains communaux qui ne présentent aucun litige foncier. L'objectif de cette action est de constituer des ressources fourragères pour le cheptel de la commune et de contribuer à la sensibilisation des populations à l'intérêt de cette action. En plus, elle crée de l'emploi et par conséquent contribue à la lutte contre 88 l'exode rural dans notre région d'étude en diminuant le taux de chômage (le H.C.D.S de la wilaya de Djelfa 2011). A titre d'exemple, entre les années 1994 et 2010 le H.C.D.S de la wilaya de Djelfa a planté 574.892 ha de plantes fourragères à travers les différentes communes, soit 17 % du territoire de la wilaya. La plantation de 5.000 ha de plantes fourragères à été programmée pour l'année 2011 par le H.C.D.S. La réalisation de 700 ha est faite à travers tout le territoire de notre région d'étude jusqu'à maintenant. Ce programme est nommé : opération des hauts plateaux N° : 26. Ce programme a donné une grande importance à notre région d'étude par un objectif total de 5.500 ha durant la période 2000- 2005. L'objectif a augmenté par l'addition de deux périmètres : Sil Merhma 2.000 ha et Sfifa avec 1.000 ha soit un total de 8.500 ha (nos enquêtes 2012). B- Option plantation individuelle en propre compte :Elle cible des parcelles non litigieuses dont la jouissance est reconnue par la communauté pastorale à ceux qui les exploitent. Cette démarche dite participative, consiste à fournir aux agropasteurs les plants fourragers, ces derniers assurent la plantation et son entretien. Cette opération permet l'implication des agro-éleveurs dans la régénération et la conservation des parcours dégradés. L'Atriplexe est la plante la plus utilisée dans cette opération et surtout l'Atriplexe halimus. Dans notre zone d'étude cette opération a touchée une superficie de 268 ha réalisée par les agro-éleveurs. Les résultats de l'enquête menée dans la commune de Zaafrane, ont montré que les projets en matière de protection et d'amélioration des ressources fourragères ont eu incontestablement un effet positif en l'occurrence pour les plantations pastorales. La réalisation de ces derniers, qui ont comme objectif principal d'augmenter la production fourragère en vue de décongestionner les parcours de notre région d'étude par la fourniture d'une alimentation de bétail qui est moins dépendante des fluctuations pluviométriques tout en procurant une biomasse sur pied régulière tout au long de l'année, a provoqué une vraie révolution dans les attitudes des éleveurs qui ont, en effet, accepté l'idée des techniques d'aménagements basées sur les plantations pastorales. On note ici que nos enquêtes été basées principalement sur les périmètres communaux. L'analyse de ces dernières indique que les éleveurs au travers de leurs expériences basées sur l'observation et le savoir faire local, ont préféré les arbustes fourragers suivants : l'Atriplexe canescens,l' Atriplexe leucoclada, et le Medicago arborea. En ce qui concerne l'exploitation des périmètres aménagés à base de plantations pastorales, il ressort des enquêtes et des entretiens avec les éleveurs de notre région d'étude que les périodes d'exploitation des plantations pastorales sont relativement connues. Mais il est toutefois a noter que les niveaux d'informations sont différents concernant les usagers. De par leurs situations vis-à-vis de ces périmètres aménagés, les éleveurs habitués à la location et à l'utilisation des plantations pastorales dans l'alimentation de leurs animaux, suivi des éleveurs habitant à proximité et en fin les gardiens des périmètres sont les plus informés des périodes d'exploitation, mais surtout des procédures administratives nécessaires pour la location. Cette catégorie d'éleveurs représente seulement 6 % (3/50) de l'ensemble de notre échantillon. La diminution des ressources fourragères conjuguées à la montée de l'individualisme et à l'analphabétisme, expliquent les différences qui existent entre les éleveurs de la commune de Zaafrane en matière d'information relative à l'exploitation des ressources. En effet, 94 % (47/50) des enquêtés ont déclaré que l'absence de contrat entre les autorités locales chargées de la location en l'occurrence l'APC de la commune de notre région d'étude et les éleveurs, semble constituer une contrainte majeure pour la diffusion de l'information. 89 Encadré N° 02 : Mode d'exploitations des périmètres fourragers La procédure administrative pour la location des périmètres aménagés est la suivante : Les éleveurs de la commune font une demande verbale au maire pour louer les périmètres aménagés que ce soit plantation pastorale ou mise en défens. A son tour, le maire fait une demande manuscrite pour l'ouverture à l'exploitation d'un périmètre désignée au haut commissariat au développement de la steppe. Une équipe formée d'ingénieurs et techniciens de différent organismes (HCDS, DSA et DGF) sera appelée a faire un état du lieu concernant ce périmètre qui a été demandé pour l'exploitation. Les ingénieurs font un rapport détaillé après un diagnostic de terrain : « un rapport d'évaluation ou un procès verbal de constatation d'un périmètre aménagé (voir annexe N° : 07) » qui englobe : l'état du développement de la végétation dans ce parcours, la capacité de charge qui peut supporter le parcours : « nombre de tête par hectare selon l'unité fourragère qui peut l'offrir le périmètre aménagé ». D'une façon générale, le périmètre n'est pas ouvert à l'exploitation tant qu'il n'a pas atteint les limites entre les 300 à 400 UF / ha ». En se basant sur ce rapport, le haut commissaire au développement de la steppe fait une demande d'ouverture à la location de ce périmètre en question qui sera destinée au wali. Ce dernier fait à son tour une décision d'ouverture d'un périmètre aménagé (voir annexe N° : 08) qui sera envoyée au haut commissaire au développement de la steppe et au maire de la commune concernée par cette offre. Cette décision sera affichée à la mairie, les éleveurs font une deuxième demande mais cette fois a travers des imprimés pour déterminer les superficies souhaitées à la location qui sont fixées à un prix de 1000 Da /ha concernant les périmètres mis en défens, et 2000 Da / ha concernant les périmètres de plantation pastorales. Une fiche de paiement sera remise à l'éleveur qui déterminera le montant à payer. L'éleveur se dirige accompagné de cette fiche aux services du domaine pour réglé ce montant selon la loi N° : 92 du code fiscal 1997 qui détermine les droits de service du domaine ainsi que les autorités locales de la wilaya. Une copie du reçu de paiement sera donnée au service de la mairie. Une liste qui porte les noms des éleveurs qui ont payés le loyer et les superficies demandées sera faite par ce dernier service. Un rendez vous sera fixé sur terrain par un représentant de la mairie, un ingénieur du haut commissariat au développement de la steppe, un topographe et les éleveurs concernés pour délimité la superficie louée de chaque éleveur. Cette procédure s'effectue deux fois par an : la première fois en automne pour une durée de location de 3 mois « septembre, octobre, novembre », et la deuxième fois en printemps pour une durée de location de deux mois « avril et mai » (nos enquêtes 2012) 90 Les éleveurs sédentaires appartenant à la tribu autochtone de la commune de Zaafrane (la tribu d'Ouled si Ahmed), réclament l'exclusivité concernant l'exploitation des périmètres des plantations pastorales. Ils refusent catégoriquement l'exploitation de ces ressources fourragères par d'autres éleveurs appartenant à d'autres communautés. Cette situation, et la faible disponibilité des superficies aménagées au niveau de la commune génèrent souvent des conflits sous deux formes différentes : - Soit entre éleveurs : qui se manifestent surtout entre les utilisateurs des plantations pastorales et la population qui habite à proximité de ces derniers. - Soit entre les autorités locales et les éleveurs : ce genre de conflit se passe souvent entre les autorités locales et les éleveurs qui ne bénéficiant pas de location, ou ceux qui réclament leurs droits de propriété sur les périmètres aménagés. Cette constatation est un indicateur de l'adhésion de la population locale à la politique d'aménagements des parcours steppiques adopté par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa au niveau de la commune de Zaafrane, étant donné que l'éleveur reconnait aujourd'hui l'utilité de telles restaurations des parcours. Les éleveurs transhumants de notre région d'étude ont d'autres contraintes vis-à-vis de l'exploitation des plantations pastorales de la commune telles que : le prix des locations des périmètres aménagés qui est selon eux très élevé, car ils sont plutôt habitués à des exploitations gratuites des ressources fourragères particulièrement celles provenant des parcours communaux non aménagés. La période d'exploitation qui coïncide souvent avec leurs départs en transhumance est une autre forme d'handicap vis-à-vis du profit de ces périmètres. Nos enquêtés transhumants s'appuient sur leur expériences pour choisir l'endroit pour lequel leur déplacement sera effectué, car un mauvais choix peut conduire l'agent à perdre son cheptel. Dans le cas où la concurrence est très forte sur un pâturage, la durée de prise de décision pour la transhumance est comprise entre une semaine et un mois, alors que la mauvaise qualité de pâturage fait allonger cette durée pour atteindre dans certains cas deux mois. Lorsqu'il s'agit d'un pâturage rémunéré, le temps de la prise de décision pour la transhumance s'étale d'une semaine jusqu'à 2 à 3 mois. Par contre, si l'accès est gratuit l'agent économique transhumant ne prend pas un temps pour réfléchir, son seul souci dans ce cas sera d'arriver sur le pâturage le plutôt possible. Selon la déclaration des responsables des aménagements pastoraux de la commune de Zaafrane dans le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa, lors de la réalisation des entretiens avec eux, les parcours plantés d'Atriplex dans notre région d'étude ont montré une nette amélioration de la production passant de 60 UF/ha à plus de 600 UF/ha. La productivité d'un hectare d'Atriplex dans la commune de Zaafrane qui est plantée à 625 arbustes par hectare et ayant une productivité moyenne de 2 kg matière sèche consommable par arbuste assurera 833 jours de pâturage, ce qui est l'équivalent de 2,3 brebis par hectare par an, ou 28 brebis par hectare durant un mois de pâturage. En effet, la valeur fourragère du feuillage d'Atriplex est en moyenne de 0,5 UF/ Kg de matière sèche et de 16 % de protéines brutes très digestible. La productivité moyenne dans notre zone d'étude est alors de 625 UF et 20 Kg de production brut par hectare. Sur la base de l'analyse des données de l'enquête, 80 % (40/50) des éleveurs ont confirmé l'amélioration des disponibilités fourragères dans notre région d'étude particulièrement au moment de l'optimum de la production des parcours de la commune et même pendant ses niveaux les plus faibles de l'année, ce qui a mené selon eux à une réduction des coûts de l'alimentation animale d'une façon générale. Comparé aux dépenses due à la supplémentation des animaux à base d'aliments concentrés (orge, maïs, son), le coût de l'unité fourragère est passé de 20 Da à 5 Da soit une réduction de 75 %, cela est principalement dû à l'utilisation des parcours aménagés d'Atriplex pendant la période des soudures. Cependant, 20 % (10/50) des éleveurs enquêtés ne sont pas convaincus de l'intérêt et du rôle que les arbustes pourraient jouer au sein de leurs exploitations. Cette attitude s'explique probablement par la courte durée d'exploitation des parcours. Par contre, ils ont confirmé la diminution des dépenses de production après l'utilisation de ces derniers, car durant les deux dernières décennies l'alimentation des troupeaux de la commune de Zaafrane était basée principalement sur les aliments concentrés qui sont de ressources autoproduites et achetées sur les marchés à des prix exorbitants, non seulement pour les périodes de soudures mais aussi pour beaucoup d'entre eux tout au long de l'année. L'augmentation des 91 prix des aliments de bétail a été la conséquence de désengagement de l'Etat par la suppression des subventions suite aux programmes d'ajustement structurel appliqués à l'époque (voir figure N° : 17). Figure N° 17 : Appréciation des plantations pastorales par les éleveurs enquêtés L'analyse du calendrier fourrager avant l'aménagement des parcours de notre zone d'étude et l'introduction des arbustes en l'occurrence l'Atriplex révèle le rôle incontournable que joue ce dernier dans l'alimentation du bétail. En effet, le tableau N° : 41 montre clairement que la complémentation à base d'orge ou un aliment concentré assure les besoins du cheptel des éleveurs enquêtés durant la période de huit mois. Pendant le reste de l'année, la couverture des besoins alimentaires est assurée par la location des champs de céréales sinistrés, les résidus de récolte de céréales, ou les chaumes et les jachères. Cette situation domine au niveau des zones steppiques algériennes où l'ampleur de la dégradation des ressources naturelles et la rareté des pâturages dû à l'augmentation de la population de bétail expliquent le recours systémique à ce type d'affouragement. Tableau N° 41: Le calendrier fourrager des éleveurs enquêtés avant les plantations pastorales
Source : nos enquêtes (2012) Après les plantations pastorales dans la commune de Zaafrane, 80 % des éleveurs enquêtés montrent des signes de satisfaction. L'analyse du tableau N° : 42, qui illustre le calendrier fourrager des éleveurs 92 utilisateur des parcours aménagés au niveau de notre échantillon révèle une nette amélioration des apports fourragers. L'introduction de nouvelles ressources fourragères dans notre zone d'étude s'est montrée comme une alternative appropriée pour réduire la période de complémentation ce qui influe positivement sur le coût de la production. Tableau N° 42 : Le calendrier fourrager des éleveurs enquêtés après les plantations pastorales
Source : nos enquêtes (2012) En ce qui concerne la conduite des troupeaux après les plantations pastorales dans la commune de Zaafrane, les résultats des enquêtes menées au niveau de notre échantillon révèlent que ce type d'aménagement ne semble pas influencer la conduite des troupeaux. Le recrutement d'un berger en plus pendant la période de location des parcours est pratiqué par certains enquêtés en l'occurrence les sédentaires de la région qui pratiquent ce type de gardiennage qui était dans le passé en nature, mais qui de nos jours a évolué vers la monétarisation. Le phénomène de la transhumance n'a pas subi une grande régression (malgré que le programme de la plantation pastorale vise essentiellement à construire une réserve fourragère supplémentaire pour le cheptel de la commune afin d'éviter « ou de diminuer » le phénomène de la transhumance) dans notre zone d'étude après la mise en place des plantations pastorales, cela peut être expliqué par la sécheresse qui a sévi pendant les 05 dernières années dans la commune de Zaafrane et les faibles disponibilités fourragères ainsi que l'augmentation non négligeable au niveau de la population de bétail, toutes ces conditions défavorables ont obligé les éleveurs à rechercher d'autres sources alimentaires pour leurs animaux. La création de 58 micros entreprises chargées des productions de plantes pastorales dans toute la wilaya de Djelfa a causé la baisse du taux de chômage au niveau de notre région d'étude suite à la création d'emplois selon l'analyse des informations collectées auprès des éleveurs de notre échantillon, ainsi que les responsables de suivi des aménagements pastoraux au niveau du haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa. Pour le cas de notre zone d'étude, les déclarations des éleveurs enquêtés qui ont été engagés dans les chantiers afin d'assurer les plantations pastorales révèlent une nette amélioration de leurs revenus durant la période de la réalisation de ces derniers. Cet apport financier a permis aux plus malins des éleveurs au niveau de notre échantillon de faire un approvisionnement régulier en aliments de bétail comme forme de prévision pour les périodes de sécheresse. 06- Les aménagements hydrauliques :En Algérie, l'abreuvement des animaux est assuré généralement par les eaux de pluies stagnantes ou accumulées dans des ouvrages de stockage des eaux superficielles ou bien par les nombreux puits et forages creusés, existants dans la steppe, le Tell et le Sahara. Quand ces ressources en eau viennent à manquer, celles-ci sont alors assurées par l'approvisionnement des camions (ou tracteur) citernes possédés par l'éleveur ou loués pour l'occasion. En hiver, quand l'herbe verte est abondante, les troupeaux peuvent se passer d'eau. 93 Les enquêtes réalisées au niveau de la commune de Zaafrane on révélé l'existence de plusieurs sources d'abreuvements des animaux. Cependant la location des citernes persiste toujours. En effet, 60 % (30/50) des enquêtés assurent l'approvisionnement en eau par la location des citernes, dont le prix varie entre 800 à 1000 Da par citerne selon la disposition et la saison. Le reste des éleveurs au niveau de notre échantillon qui représente un taux de 40 % soit 20 personnes sur un totale de 50 utilisent leurs propres puits pour abreuver leurs animaux. Ces puits contribuent également à l'irrigation des cultures fourragères, maraichères, céréalières et l'arboriculture. Le tableau N° : 43 montre le taux des éleveurs dans notre échantillon qui utilisent les citernes avant les aménagements hydrauliques. La majorité des enquêtés affirme que les infrastructures hydrauliques réalisées par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa au niveau de la commune de Zaafrane à des fins d'abreuvements des animaux et à l'irrigation des cultures restent insuffisantes vu le nombre important de têtes de bétail existant dans la commune et les grandes superficies utilisées pour les différents types de cultures. Cependant, les résultats des enquêtes révèlent une légère amélioration des disponibilités des ressources d'abreuvement en eau dans notre zone d'étude. En effet, 50 % des éleveurs ont cessé de faire appel à la location des citernes pour l'abreuvement des animaux contre 40 % avant la réalisation des aménagements hydrauliques. Par contre, jusqu'à maintenant 50 % des éleveurs au niveau de notre échantillon continuent à louer des citernes-tracteurs (voir tableau N° : 43 + 44 et figure N° : 18 + 19). Tableau N°43 : Le type d'abreuvement des animaux avant les aménagements hydrauliques
Source : enquêtes (2012) + nos calculs Tableau N°44 : Le type d'abreuvement des animaux après les aménagements hydrauliques
Source : enquêtes (2012) + nos calculs Figure N° 18: Les types d'abreuvement des animaux avant les aménagements hydrauliques Figure N° 19: Les types d'abreuvement des animaux après les aménagements hydrauliques 94 Nous avons observé pendant la réalisation de nos enquêtes sur le terrain que ce n'est pas le manque des infrastructures hydrauliques qui pousse les éleveurs à faire appelle à la location des citernes pour l'abreuvement de leurs bétail, mais en réalité c'est que la majorité d'entre eux sont très éloignés des points d'eau collectifs d'où le recours systémique à la location des citernes afin d'éviter la difficulté des déplacements du troupeaux à cause de la topographie difficile qui caractérise la région : économiser le temps et minimiser les risques majeurs des pertes et des vols lors du transit par les terres des voisins. 07- La mise en défens des parcours :La technique de la mise en défens des parcours au niveau de la commune de Zaafrane est pratiquée seulement dans le périmètre dit Kourirech avec une superficie de 20.000 ha. Selon les résultats obtenus au niveau de notre échantillon 78 % (39/50) d'entre eux étaient contre cette technique au début en 1994, car elle limitait leurs déplacements avec le troupeau et diminue les surfaces de pâturage. Le reste des enquêtés, qui représente une infime partie qui est de 22 % (11/50) du totale ont déclaré apprécier ce type de restauration des parcours qui permet selon leurs avis personnels basés sur l'observation et le savoir faire de leur milieu une meilleure préservation et régénération des ressources naturelles, ainsi que la création de ressources fourragères qui contribue sans doute à amortir les risques en cas de sécheresse. Le tableau N° : 45 montre que les sédentaires et les transhumants que nous avons enquêtés dans notre zone d'étude ont une attitude défavorable vis-à-vis de la pratique de cette technique d'aménagement au niveau de leurs commune. Les nomades de notre région d'étude, ne semblent pas préoccupés par cette technique en raison de leurs déplacements fréquents à la recherche d'une meilleure qualité de parcours à faible coûts (voir figure N° : 20). Tableau N° 45 : Le taux de refus de la mise en défens au niveau de notre échantillon enquêté
Source : nos enquêtes (2012) + nos calculs 95 Figure N° 20 : Le taux de refus de la mise en défens au niveau de notre échantillon enquêté En ce qui concerne les préférences des enquêtes par système d'élevage vis-à-vis des aménagements pastoraux adoptés au niveau de leur commune par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa en l'occurrence la plantation pastorale et la mise en défens des parcours, le tableau N° : 46 illustre que 83,33 % des éleveurs ont une préférence pour la plantation pastorale. Par contre, 16,66 % des enquêtés ont tendance à porter leur choix sur les deux techniques d'aménagements des parcours pratiquées par le HCDS de la wilaya de Djelfa au niveau de la commune de Zaafrane, c'est-à-dire les plantation pastorales et la mise en défens des parcours. Les apports fourragers à base d'Atriplex dans les périmètres plantés, complétés par des espèces fourragères spontanées au niveau des parcours mis en défens semblent selon eux un bon apport alimentaire qui améliore les performances des animaux d'une part et diminue les coûts d'alimentation d'autre part (voir figure N° : 21). Tableau N° 46 : Les préférences des enquêtés vis-à-vis des aménagements pastoraux
Source : nos enquêtes (2012) + nos calculs P : plantation pastorale M : mise en défens 96 Figure N° 21 : Les préférences des enquêtés vis-à-vis des aménagements pastoraux 97 Conclusion :D'après cette étude menée au niveau de la commune de Zaafrane afin de faire un diagnostic global sur l'impact des aménagements pastoraux réalisés par le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa sur l'espace écologique et socio-économique, et qui a été faite sur un échantillon de 50 éleveurs d'âges différents, ayant différents niveaux d'instruction et des effectifs de cheptels très variés, ainsi que différentes tailles d'exploitations, qui pratiquent plusieurs modes de production et qui ont tous affirmés la complexité de l'environnement où ils vivent, on peut tirer les conclusions suivantes : - Notre zone d'étude se caractérise par une dégradation qualitative et quantitative qui se manifeste clairement dans les différents secteurs, que ce soit écologique ou socio-économique. Cette dégradation se traduit essentiellement par la diminution des espèces pérennes et la réduction de la surface des pâturages sous l'effet de la mauvaise gestion des ressources naturels par les éleveurs de notre région d'étude, ainsi que le mauvais mode d'utilisation des parcours notamment l'augmentation de la pression humaine et animale sur les ressources naturelles de la commune. - La vie socio-économique des enquêtés au niveau de notre échantillon est caractérisée par un niveau de vie qui est très bas à cause de la diminution des revenus basés essentiellement sur l'élevage ovin. - Le rendement agricole des terres cultivables est très faible et varié selon les facteurs climatiques où il ne participe pas dans l'amélioration des revenus, et ne sert pas les besoins alimentaires des éleveurs ni ceux de leurs troupeaux. En parallèle, la diminution de la productivité des pâturages dans la commune de Zaafrane à cause de l'accroissement du cheptel et la sédentarisation des éleveurs de la région dans les parcours se qui a conduit à un défrichement des terres par le surpâturage. - En ce qui concerne le suivi des différentes actions d'aménagements pastoraux qui ont touché la commune de Zaafrane par les éleveurs, la majorité d'entre eux n'ont pas pu suivre directement sur terrain le déroulement de ces derniers à cause de la période où les opérations d'aménagements ont été menées et qui coïncides avec les activités agricoles. Mais ce qui n'a pas empêché ces enquêtés d'acquérir des informations vis-à-vis du déroulement de l'ensemble des opérations menées au sein de leur commune par le biais des différents moyens technologiques. Par contre, une infime partie de nos enquêtés a pu suivre sur terrain le déroulement de l'ensemble des aménagements pastoraux. - La réalisation des plantations pastorales qui ont pour objectif principal l'amélioration de la production fourragère a provoqué une révolution dans les attitudes des éleveurs qui ont accepté cette technique d'aménagements, 80 % d'entre eux ont confirmé l'amélioration des disponibilités fourragères particulièrement au moment de l'optimum de la production des parcours, ce qui a mené selon eux à une réduction des coûts de l'alimentation animale d'une façon générale. Cependant, 20 % des enquêtés ne sont pas convaincus de l'intérêt des arbustes, car la durée de leurs exploitations est courte. - En ce qui concerne les aménagements hydrauliques, la majorité des enquêtés affirme l'insuffisance de ces derniers vue le nombre important de tètes de bétail existant dans la région. Par contre, les résultats de l'enquête révèlent une légère amélioration des disponibilités des ressources d'abreuvement en eau. En effet, 50 % des éleveurs ont cessé de faire appel à la location de citernes contre 40 % avant la réalisation des aménagements hydrauliques. - La technique de la mise en défens des parcours qui est pratiquée seulement dans le périmètre dit Kourirech avec une superficie de 20.000 ha n'a pas été appréciée par la quasi-totalité des enquêtés qui représentent 78 % de l'ensemble de notre échantillon, car elle limitait leurs déplacements avec le troupeau. Le reste (22 %) a apprécié ce mode de restauration des parcours, qui permet selon eux la création de ressources fourragères qui contribue à amortir les risques en cas de sécheresse en plus de la préservation et la régénération des ressources naturelles. 98 Comme conclusion finale à ce chapitre, ont peut dire que ce qui parait selon nous le plus important dans la conception et la réussite d'un programme de développement au niveau d'une zone steppique, est que les objectifs visés doivent impliquer une volonté politique durable qui touche les différents secteurs que ce soit écologique ou socio-économique. Ceci est possible selon notre avis personnel basé sur l'observation et le savoir faire de notre milieu, à travers une vue adéquate telle que celle de l'écodéveloppement, c'est-à-dire un développement socio-économique sans pour autant compromettre l'équilibre de l'écosystème naturel. 99 Le phénomène de la désertification est devenu de nos jours un problème préoccupant. La manifestation de ce phénomène dont les effets ont été ces dernières années sévèrement accentués par la sécheresse sest traduit dans les pays en développement et plus particulièrement ceux d'Afrique par une situation de crise de dépendance sans cesse croissante. Ces effets se sont faits ressentir essentiellement au niveau alimentaire, écologique et socio-économique. La dégradation du milieu steppique s'accélère et le phénomène de désertification et d'ensablement s'observe facilement. Pour lutter contre ce dévastateur, l'Algérie a lancé de nombreux projets notamment dans la wilaya de Djelfa depuis les années soixante, mais elle n'arrive pas à concevoir une politique de développement durable malgré les différentes initiatives prises dans ce domaine. Les projets réalisés sur la steppe algérienne n'ont pas eu les effets escomptés à cause de la marginalisation de la participation de la population locale. Dans ce sens, en tirant des leçons sur des expériences du passé, le haut commissariat au développement de la steppe mène des actions de développement dans la steppe algérienne sous le nom des grands travaux d'aménagements pastoraux. Ces programmes de développement se basent sur la stratégie de l'adhésion et la participation des populations concernées d'une part, la réhabilitation et l'amélioration du potentiel productif des écosystèmes steppiques d'autre part. Cette démarche justifiée par le fait que les populations concernées par le changement social demeure impliquées existentiellement par les actions de développement, car l'aménagement ne peut être traité que comme une action de changement social dont les actions de développement prennent part. Nous remarquons aussi que la mise en place des aménagements pastoraux dans le monde rural aboutiront à une surveillance accrue de la part des autorités locales. Au terme de ce travail de recherche réalisé au niveau de la commune de Zaafrane (wilaya de Djelfa - Algérie) auprès des éleveurs de cette région, et qui porte sur l'impact des aménagements pastoraux sur l'environnement écologique et socio-économique, on a pu déduire les résultats suivants : - Au niveau des parcours, on a constaté une nette amélioration de la production fourragère qui se situe au moyen de 400 UF/ha pour les périmètres des plantations pastorales, en plus d'une diminution de la période de complémentation. - En ce qui concerne les aménagements hydrauliques, on a enregistré une légère amélioration des ressources d'abreuvement en eau, et cela revient au coût élevé des réalisations selon les responsables des aménagements pastoraux au niveau du haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa rencontrés pendant la période de la collecte des données. - Sur le plan social, on a remarqué un accueil de cette politique car elle a permis de créer plusieurs postes de travail : temporaires pour la main d'oeuvre engagée pendant la plantation pastorale, ou permanents pour le gardiennage des périmètres aménagés, par conséquent des revenus extra-agricoles. - Néanmoins, on a enregistré que les sédentaires sont les plus opposés à ces aménagements en l'occurrence la mise en défens des parcours, car il y a une réduction de l'espace de pâturage et la circulation du bétail. Par contre ils ont apprécié la technique basée sur la plantation pastorale car elle participe selon eux à l'amélioration des disponibilités fourragères. - L'accès aux ressources fourragères est à l'origine des conflits entre les autorités locales en l'occurrence le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa et les éleveurs à cause des méconnaissances des procédures d'exploitation, alimenté en plus par une vision radicaliste (identité tribale) au lieu du développement de l'esprit associatif, ce qui a conduit vers la remontée de l'individualisme dans la commune de Zaafrane. 100 Enfin, nous permettons de mettre au point quelques recommandations qui nous semblent intéressantes pour assurer la pérennité des actions du développement dans notre zone d'étude : - Mettre en place des réseaux de suivi et d'évaluation socio-économique et des banques de données fiables sur les milieux naturels et des processus qui les affectent. - Renforcer l'approche participative, ce qui implique une participation effective de l'éleveur ou de l'agro-éleveur aux différentes phases de l'élaboration d'un programme d'aménagement du territoire. Et puisque la population rurale s'est développée, il faut connaitre ses problèmes, ses préoccupations et sa mentalité, et de considérer l'éleveur comme un acteur principal et en même temps le responsabiliser vis-à-vis de son environnement. - L'organisation de l'espace pastoral devra prendre en considération le rôle de la collectivité locale dans la gestion et le développement des ressources naturelles que recèle chaque commune. A ce titre, il est indispensable de réhabiliter la commune comme base d'organisation de l'espace pastoral. - Il est indispensable d'amplifier les actions d'aménagements pastoraux dans notre zone d'étude pour arrêter le défrichement des parcours causé par les labours sur des terres qui sont fragiles, sableuses et très exposées à l'érosion éolienne et hydrique qui accentue la dégradation des ressources naturelles cela d'une part, et d'autre part pour une meilleure production des parcours ce qui conduit à une augmentation au niveau de l'offre fourrager dans la commune de Zaafrane. - Sur le plan organisationnel, il faut pousser les éleveurs de notre région d'étude à organiser des associations professionnelles afin de développer l'esprit associatif entre ces éleveurs et ceux venant des autres communes afin de diminuer les conflits lors de l'exploitation des parcours aménagés, car il est préférable de prévenir les conflits que de les guérir. Malgré les difficultés rencontrées lors de la réalisation de notre travail, en l'occurrence celles liées à la collecte des données auprès des services concernés, ainsi que lors de la réalisation des enquêtes de terrain à cause de la psychologie réservée des éleveurs au niveau de notre zone d'étude et la topographie difficile qui caractérise la région, nous n'avons pas raté notre cible : l'impact des aménagements pastoraux sur les différents secteurs écologiques et socio-économiques dans la commune de Zaafrane. Pour conclure sans trop de contradictions avec ce qui précède, on peut dire que même si ces aménagements sont limités dans quelques zones et difficiles à évaluer, ils sont bien réalisés et ont répondus au moins en partie aux besoins et aux aspirations de la population locale de notre zone d'étude, mais ils restent encore insuffisants du point de vue quantitatif. C'est pourquoi nous appelons à l'élaboration d'une stratégie de développement agropastoral durable intégré dans cette commune et même dans le reste de la steppe algérienne, basée sur une mobilisation effective de l'administration, du secteur privé, des organismes collectifs et de la population locale. 101 Abbas K, Abdelguerifi - Laouar M, Madani T, Bouzina M, Abdelguerifi A et Trabelsi H. 2006 - Rôle des espaces fourragers et pastoraux dans le développement durables des zones semi arides d'Algérie. In : Rev des Reg Arides - Numéro spécial, ed. Actes du séminaire international : Gestion des ressources et applications biotechnologiques en aridoculture et culture oasiennes : Perspectives pour la valorisation des potentialités du Sahara. Revues des Régions Arides 1 : 21 ; Juillet 2006. Médenine : IRA. Aidoud A., 1994 - Les changements dans les espaces steppiques. Causes et implications pastorales. In : Stratégie de mise en oeuvre du développement pastoral. 2 Sém. Inter. 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Marié Profil du ménage :
V4- Quel type d?élevage pratiquez-vous ? - Sédentaire - Transhumant - Nomade 106 - Et pourquoi ? V5 - Quelle est la composition de votre cheptel ? * Ovin + Caprin * Ovin + Bovin + Caprin * Ovin + Bovin * Ovin
* Non * Oui 107 * Si oui, dans quel domaine ? 02- Le foncier :
* Propriété privée * Communal * Collectif (tributaire) * Domanial V16 - Utilisez-vous les terres communales pour votre cheptel ? * Oui * Non * Oui * Non * Ya t-il des règles d'usage ? 03- L'agriculture et le matériel acquis :
108 - Quelles surfaces pour quelles productions ?
- Quels sont les liens entre vos activités agricoles et votre activité d'élevage ? - Ont-ils changé depuis 15 années ? * Oui * Non * Si oui, comment ?
* Oui * Non 109 * Si oui, le quel ? * Camion * Camionnette * Charrette * Camion + Camionnette 04- Réalisation et suivi des aménagements pastoraux : - D'après vos connaissances, quelles sont les différentes actions d'aménagements pastoraux qui ont touché votre région ? - Quels sont les objectifs de ces aménagements pastoraux selon vous ?
* Si non, pourquoi ? - Quels sont les lieux de différentes actions de ces aménagements pastoraux ? 05- La plantation pastorale : 05-1- Choix de l'espèce végétale et suivi du projet : - Quelle est la superficie totale qui a été réalisée dans toute la commune ? - Est-ce que cette superficie qui a été réalisée est suffisante pour tous les éleveurs de la commune ? * Oui * Non V27- Est-ce que le choix de l'espèce végétale est bien fait ? * Si oui, pourquoi ? 110 * Si non, pourquoi ?
* Oui * Non 111 05-2- Le calendrier fourrager avant et après la plantation pastorale:
05-3- Impacts des plantations pastorales sur l'environnement socio-économique : - Quelles sont les effets de la plantation pastorale sur la production animale ? V32- Est-ce que cette alimentation permet l?amélioration de la reproduction ? * Fécondité * Prolificité 112 V33- Quel est le type d'animal couvert par cette alimentation ? * Animal pendant la lactation * Animal pendant la gestation * Animal pendant l'engraissement V34 - Est-ce qu'il y a des conflits pour l'exploitation de ces
parcours ? - Oui - Non * Et quelles sont les solutions proposées pour résoudre ces conflits ?
* Oui * Non - Comment vous êtes informés de la période de location de ces plantations ? - Quelle est la superficie que vous avez demandée pour la location ? 113 V40- Est-ce que vous penser que la mis en place des plantations pastorales ont permet d'avoir des postes de travail pour la population de la région ? * Oui * Non - Après la mis en place des plantations pastorales, est ce que vous pensez que les infrastructures (les voies de communications et les agglomérations) sont moins menacées qu'avant ? * Oui * Non 05-4- Impacts des plantations pastorales sur le milieu naturel : - Selon vous, quel est l'effet des plantations pastorales sur le milieu naturel dans la région ?
* Oui * Non 114 06-1- Avant la mise en place des infrastructures hydrauliques : V44 - Vous louez des citernes ? * Oui * Non - Vous utilisez les points d'eaux individuels ou collectifs ? 06-2- Après la mise en place des infrastructures hydrauliques :
* De la mise en défens * De la plantation pastorale * De la mise en défens + la plantation pastorale 115 Et pourquoi ? V49- Est-ce que vous pensez que la mis en défens des parcours a permet d'avoir des postes de travail pour la population de la région ? * Oui * Non - Selon vous, quel est l'effet de la mis en défens des parcours sur le milieu naturel ?
* Quelles sont vous recommandations vis-à-vis des aménagements pastoraux ? 116 Résultats
P : puits / C : citerne / pp : plantation pastorale 117
Annexe N° : 040,3 0,2 0,1 0,0 -0,1 -0,2 -0,3 Tracé 2D des Coordonnées Ligne (enquétés) ; Dimensions : 1 x 2 Table d'Entrée (Lignes x Colonnes) : 50 x 53 Standardisation : Profils ligne et colonne
L25 L32 L31 L41 L17L6 L36 L18 L5 L49 L45 L26 L30 L48 L9 L50 -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2 0,3 Dimension 1; Valeur Propre : ,02100 (22,55 % d'Inertie) 118 L : les enquêtés Annexe N° 05 :Tracé 2D des Coordonnées Colonne ; Dimension (questions) : 1 x 2 0,4 0,3 0,2 0,1 0,0 -0,1 -0,2 -0,3 Table d'Entrée (Lignes x Colonnes) : 50 x 53 Standardisation : Prof ils ligne et colonne
V24V14V38 012V23 V32 V39 57 31 67V28 V13 V6 V41 V49 V15 V40 V46 V48 0V51V52 12 V53 V5 V2 -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 V29V43 V47 Dimension 1; Valeur Propre : ,02100 (22,55 % d'Inertie) 119 V : les questions Tracé 2D des Coordonnées Ligne & Colonne ; Dimension : 1 x 2 Table d'Entrée (Lignes x Colonnes) : 50 x 53 Standardisation : Profils ligne et colonne
L21 V30 L24 L23 L14 L19 L20 L8 V10 V24 L44 V9 L28 4V45 V14 V38 L12 L38 V29 L7 V43 V47 V39 L22 57 3167V28 L32 V13 V6 V41 V49 V15 V40 L42 L47 L25 L31 V48 V46 L4 L17 0V51V52V53 L36 V3 12 L6 L1 L10 L18 L5 67 V11 V5 V32 L49 L46 V25 L45 V1 L26 L30 L48 V2 L9 L50 -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 Dimension 1; Valeur Propre : ,02100 (22,55 % d'Inertie) 0,4 0,3 0,2 0,1 0,0 -0,1 -0,2 -0,3 Coord.L. Coord.C. 120 Annexe N° 06 :L : les enquêtés V : les questions 121 Annexe N° 07: Procès verbal de constatation et de délimitation d'un périmètre pour la plantation pastoraleRépublique Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural Haut Commissariat au Développement de la Steppe Commissariat Régional du Centre Ouest- Djelfa Procès verbal de constatation et de délimitation d'un périmètre pour la plantation pastorale Le : (la date) La commission qui se compose des membres ci-après nommés: 1- Nom : Prénom : Qui représente la mairie de la commune 2-Nom : Prénom : Qui représente le haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa
S'est déplacée sur le lieu dit : . Commune : Daïra : Un périmètre de plantation pastorale d'une
superficie de : . Hectares La délimitation du périmètre : Nord : Sud : . Est : . Ouest : La topographie de la région : . La nature du sol : Le couvert végétal dominant : Le taux de la couverture végétale : L'état du couvert végétal : . Autre observations : . Signature des membres de la commission 122 Annexe N°08 : Une décision du wali concernant l'ouverture à l'exploitation d'un périmètre mis en défensRépublique Algérienne Démocratique et Populaire Wilaya de Djelfa La direction des services agricole Service de l'aménagement rural et le développement de l'investissement Code : ..... Décision N° : ... qui date du : ...
concernant l'ouverture d'un périmètre mis en
défens Le wali de la wilaya de Djelfa : - Selon l'ordonnance numéro : 43/75 qui date du : 17/06/1975 concernant la loi du pâturage - Selon la loi numéro : 12/84 qui date du : 23/06/1984 concernant l'ordre général des forêts - Selon la loi numéro : 09/84 qui date du : 04/02/1984 concernant la réorganisation territoriale du pays. - Selon la loi numéro : 08/90 qui date du : 07/04/1990 concernant la commune, accomplie par l'ordonnance numéro : 03/05 qui date du : 18/07/2005. - Selon la loi numéro : 09/90 qui date du 07/04/1990 concernant la wilaya, complétée par l'ordonnance numéro : 04/05 qui date du : 18/07/2005. - Selon la loi numéro : 25/90 qui date du : 18/11/1990 concernant l'orientation foncière, complétée par l'ordonnance numéro 26/95 qui date du 25/09/1995. - Selon la loi numéro : 30/90 qui date du 01/12/1990 concernant les propriétés de l'Etat, modifier et complétée par la loi numéro 08/14 qui date du : 20/07/2008. - Selon la loi numéro : 03/10 qui date du : 19/07/2003 concernant la protection de l'environnement dans le cadre du développement durable. - Selon le décret présidentiel qui date du :
07/05/2008 concernant la nomination du M . - Selon le décret d'application numéro : 139/90 qui date du : 23/06/1990 concernant la création de la direction des services agricoles de la wilaya. - Selon le décret d'application numéro : 91/454 qui date du : 23/11/1991 qui détermine les conditions de la gestion des propriétés privées et en communs qui appartiennent à l'Etat. - Selon l'ordonnance présidentielle numéro : 95/05 qui date du : 14/08/1995 concernant la protection des terrains agricoles et forestiers. - Selon l'ordonnance numéro : 96/17 qui date du : 10/04/1996 délivrée par le premier ministre concernant la protection des propriétés de l'Etat et biens en commun. - Selon l'ordonnance numéro : 332 qui date du : 18/07/2000 concernant la stratégie de l'application du plan national de développement de l'agriculture et spécifiquement le paragraphe concernant le développement et la protection du patrimoine naturel et leur exploitation rationnelle. - Selon la décision du wali numéro : 1095 qui date du : 23/11/2004 concernant l'interdiction du labour dans les zones steppiques algériennes. - Selon la décision du wali numéro : 437 qui date du : 22/05/2007 concernant l'ouverture pour l'exploitation du périmètre mis en défens dans la zone de Kourirech (commune de Zaafrane, Djelfa) d'une superficie de 20.000 ha. - Selon le courrier arrivé du haut commissariat au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa numéro : 298/ 2009 qui date du : 24/05/2009 concernant une demande pour l'ouverture à l'exploitation du périmètre mis en défens dans la zone de Kourirech (commune de Zaafrane, Djelfa) d'une superficie de 20.000 ha après l'opération du balayage topographique faite par le haut commissariat au développement de la steppe accompagné d'une commission technique de la commune concernée où il a été déterminée une superficie de 15.000 ha exploitable au lieu de 20.000 ha. - Selon le programme national de la lutte contre la désertification et le développement durable des zones steppiques concernant la protection du patrimoine naturel dans la wilaya : Selon la proposition du directeur des services agricoles Le wali décide : Le premier article : Rectifie les articles : premier, deuxième et troisième de la décision numéro : 437 qui date du : 22/05/2007 comme suit :
Le deuxième article : Le reste est sans changement Le troisième article : Charge les responsables suivants : le secrétaire général de la wilaya de Djelfa, le directeur de l'ordre général, le directeur des services agricoles de Djelfa, le directeur des propriétés de l'Etat, le directeur général des forêts, le directeur de l'environnement, le commandant du secteur de la gendarmerie, le haut commissaire au développement de la steppe de la wilaya de Djelfa, le chef de Daïra, le maire de la commune de Zaafrane, de l'application de cette décision qui sera publiée dans le registre des actes administratifs de la wilaya. 123 Signature du wali :
| "Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer" |