Chapitre II - Une histoire de l'UOB basée sur
quoi ?
Poser la question de l'origine de l'UOB suppose d'expliquer
l'objet de recherche, sur le plan concret et subtil ; pour justifier et
conforter certains choix épistémologique et
méthodologiques. C'est la réponse à l'interrogation :
« Qu'est-ce que je cherche ? » (Raymond-Alain THIETART et
al., 2003).
Il est nécessaire ainsi de « construire un
objet de recherche en liant ou interrogeant des objets théoriques et/ou
des objets empiriques et/ou des objets méthodologiques »
(Raymond-Alain THIETART et al., 2003). L'histoire de l'UOB procède donc
d'un cadre théorique général des universités, d'une
histoire générale des universités africaines francophones
et d'une histoire singulière de l'UOB.
Section 1. Un cadre théorique
général des universités
Le cadre théorique général des
universités s'entend au plan conceptuel. Clarifier les concepts
démarque du langage commun puis précise leur cadre
théorique et parfois épistémologique. Les concepts sont
les éléments fondateurs d'une théorie. Ils sont abstraits
et représentent des phénomènes ou des
caractéristiques individuelles, différents des objets concrets.
Ils participent au monde de la pensée. Se pose ainsi la question de leur
sens profond et technique. De la recension consultée il ressort un
concept principal « université », un concept induit «
communication » et la combinaison des deux « communication
universitaire ».
1. Définition du concept « université1
»
Le concept « université » s'appréhende au
plan contextuel, administratif et méthodologique.
Le plan contextuel renvoie à l'histoire de
l'université. Pour résumer, l'origine de l'UOB remonte à
l'université française de Napoléon 1er. «
L'Université impériale » est une université d'Etat
ayant le monopole de l'enseignement. Elle intègre tous les
établissements en tant qu'institution nationale
1 Le concept « université » est entendu ici au
sens d'établissements publics d`enseignement supérieur d'Afrique
noire francophone, dont fait partie intégrante l'Université Omar
BONGO (UOB) du Gabon.
(corporation) laïque avec une autonomie budgétaire
et décisionnelle. En 1896, les corps de faculté prennent le nom
d'universités.
En 1984 les universités deviennent des «
établissements public à caractère scientifique, culturel
et professionnel » (EPCSCP) (Ramzi MAAMER, 2006). L'exception
française est qu'à l'étranger, « Université
» ne signifie pas absence de sélection, très faibles droits
d'inscription ou « public ». Elle inclut par contre la
pluridisciplinarité. Les termes « École » ou «
grande École » se distinguent aussi, par leur nombre,
diversité, ancienneté, côtes. Il y a aussi diverses Ecoles
(ingénieurs, commerce, ingénieurs insérées dans les
Universités, des Ecoles à statut d'établissement public ou
relevant du droit privé » (Christian PHILIP, 2008).
Le plan administratif touche au statut, management et
stratégie de ces universités, qui participent au service public
de l'enseignement supérieur et du service public de la recherche.
L'université est une personne morale de droit public qui gère un
service public (Ramzi MAAMER, idem). Ce statut impliquant un management public
est en train d'évoluer ; à cause de la prise en compte de
certaines nécessités telles la mise en concurrence (entre
établissements d'enseignement supérieur et entreprises
privées de services comme la formation continue, concurrence inter- et
intra-établissements d'enseignement supérieur..., l'autonomie de
gestion (par rapport aux règles, règlements, prescriptions,
gestion budgétaire...) (Ramzi MAAMER, idem).
Au plan méthodologique, le concept «
université » s'appréhende difficilement selon une discipline
particulière (Ramzi MAAMER, idem). Il faut alors recourir à un
niveau plus subtil de théorisation. L'université
représente aussi un artefact, au sens de construction humaine. C'est une
organisation sociale crée, sous l'impulsion d'individus, pour certains
buts, dans un certain contexte imposant des contraintes sur son fonctionnement
(Marie-José AVENIER, 2012).
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