Section 2. Comment se présente
l'écosystème numérique de l'UOB ?
Le CRIR est un formidable laboratoire d'expérimentation
et d'ingéniosité. La conception, la formalisation et
l'opérationnalisation de « l'écosystème de
l'intégration des TIC à l'UOB » offre une illustration de
cette affirmation.
Envisager au plan général et théorique,
puis au plan spécifique et enfin au plan structurel cet
écosystème numérique permet de le vérifier
1. Au plan général et théorique
« Les écosystèmes ne représentent
pas seulement un assemblage d'espèces mais plutôt des
systèmes
99
sous la forme d'une combinaison de forces organiques et
inorganiques qui interagissent entre elles et qui changent »
(Institut des Ressources Mondiales, 2000). D'autre part, les
écosystèmes sont dynamiques, toujours en changement,
réagissant face aux turbulences naturelles et à la
compétition entre espèces différentes. Les
propriétés des éléments et leurs interactions
aboutissent ainsi à des propriétés globales
spécifiques, non simplement réductibles à une « somme
» (ou juxtaposition) des propriétés des
éléments. Les écosystèmes se composent en
conséquence d'un panel très diversifié et très
dense d'éléments ; qui agissent de façon dynamique. Ces
caractéristiques donnent l'occasion de faire une digression
philosophique sur la portée et les vertus de l'écosystème
numérique de l'UOB, en rapport avec l'analogie puis la
représentation et enfin la résolution de problèmes.
Quant à l'analogie, « l'emprunt de notions
à l'écologie - dans leur emploi métaphorique - va de pair
avec le fait de mettre entre parenthèses la relation
référentielle au sein du domaine d'emprunt [...].
L'interconnexion ou l'interdépendance, l'intégration dans le tout
de la biosphère, la complexité, la coopération, etc., tous
ces principes ne sont plus forcément des présupposés de la
pensée. Ils perdent en tout cas leur valeur factuelle en tant qu'ils
constituent les bases de la science des écosystèmes : il en va
ici de la cohérence du savoir » (Gérald Hess, 2009). La
correspondance directe entre l'écosystème numérique de
l'UOB et celui de l'écologie n'est pas de mise.
Les représentations pour leur part, participent
à la construction de la connaissance et offrent une palette de
possibilités là où habituellement d'aucuns n'envisagent
qu'une possibilité ; telle l'analyse du présent concept. A sa
création, rien ne permet réellement d'évaluer son
degré de construction ni même l'intégration d'un objectif
opérationnalisé. L'appropriation apparaît plus
tardivement.
Quant à la résolution de problèmes, la
constitution du concept d'écosystème ne se réduit pas
à la rencontre d'éléments différents. Elle implique
aussi la résolution d'une série de problèmes touchant en
particulier la modélisation des relations entre les différents
composants ; qui ont chacun leur histoire et correspondent à des
problématiques différentes (Annexe V). Par ailleurs,
l'idée d'une unité écologique envisagée comme un
tout et pourtant constituée d'éléments multiples et divers
renvoie à une série d'exemples et d'images, schématisables
grosso modo comme telle :
? D'une part des exemples privilégiés
(étages de végétations, lacs, îles) servant souvent
de référence, d'archétype, aux auteurs d'une époque
ou d'une école pour illustrer leurs théories ;
? D'autre part des objets ou entités analogues
invoqués comme métaphores : l'image de collectivité
humaine, organisme individuel ou machine (mécanique, thermique ou
cybernétique) réfèrent par époques et auteurs aux
unités écologiques (Jean-Marc Drouin, ).
100
|