1
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DES SCIENCES DU LANGAGE, DE
L'INFORMATION ET LA COMMUNICATION
Master Parcours Recherche en Communication
« La communication d'un établissement public
d`enseignement supérieur d'Afrique noire francophone : Le cas de
l'Université Omar BONGO du Gabon de 2011 à 2016 »
Présenté par :
Alain Roger PAMBOU
Dirigé par : Pr. Patrick
MOUGUIAMA-DAOUDA Enseignant au DSLIC - UOB Codirigé par
: Emmanuel Thierry KOUMBA Dr Nr en Sciences de l'Information et de la
Communication Enseignant au DSLIC - UOB
2
Année académique : 2017 - 2018
3
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DES SCIENCES DU LANGAGE,
DE L'INFORMATION ET LA COMMUNICATION
Master Parcours Recherche en Communication
« La communication d'un établissement public
d`enseignement supérieur d'Afrique noire francophone : Le cas de
l'Université Omar BONGO du Gabon de 2011 à 2016 »
Présenté par :
Alain Roger PAMBOU
Dirigé par : Pr. Patrick
MOUGUIAMA-DAOUDA Enseignant au DSLIC - UOB Codirigé par
: Emmanuel Thierry KOUMBA Dr Nr en Sciences de l'Information et de la
Communication Enseignant au DSLIC - UOB
Année académique : 2017 - 2018
4
5
« Mais aussi bruyante soit-elle, une communication
effective est préférable à une
absence totale de communication ».
Jean-Louis LE MOIGNE, La théorie du système
général théorie de la modélisation
Publication
de l'édition 1994. Nouvelle présentation,
2006
« N'importe qui ne fait, ne pense et ne dit pas
n'importe quoi, n'importe comment, à n'importe qui, n'importe quand,
n'importe où, dans n'importe quelle situation, à n'importe quelle
fin, avec n'importe quel effet ».
Windisch (1989 : 175)
6
DEDICACE
A Celui qui a été l'Aîné, le
Père, le Confident et qui est passé trop tôt à
l'Orient Éternel.
A Celui qui a permis, pendant vingt-six (26) ans - par ses
interventions inespérées dans notre vie et celle de notre
famille - que soit rendue possible la rédaction et la soutenance du
présent travail de
recherche.
A feu Jean de Saint-Facond KONDJA EPOUTA
(12 juin 1946 - 22 juin 2016)
7
REMERCIEMENTS
Le présent mémoire résulte d'un
cheminement émotif et académique. Son aboutissement tient au
soutien et la confiance de nombreuses personnes. Nous nous acquittons ici de
l'agréable devoir de marquer notre créance à leur
égard.
Soulignons d'abord la dette de reconnaissance due à nos
directeur et co-directeur de recherche. Le Professeur Patrick
MOUGUIAMA-DAOUDA, en aîné rigoureux, a traqué tout
laxisme méthodologique dans notre démarche et nous a
recadrés par des conseils parfois sévères mais toujours
bienveillants. Gratitude sans borne au Docteur Emmanuel Thierry KOUMBA
("ETK" comme nous le désignons
affectueusement) pour sa compétence à conduire notre
mémoire et ses qualités personnelles. Il a permis de
démythifier et démystifier la démarche de recherche
scientifique, pour nous faire avancer comme chercheur et insuffler un certain
réalisme, ainsi qu'une forme de rigueur franchement salutaire à
notre travail.
Notre regard se tourne ensuite vers le Département des
Sciences de l'Information et de la Communication (DSIC) de l'Université
Omar BONGO, son corps professoral, son personnel administratif et aux camarades
étudiants.
Par devoir de mémoire, nos remerciements posthumes vont
à feu Professeur Jacques ZYLBERBERG (1939 - 2010 ;
"Zyl" pour les intimes), notre directeur de recherche en
Master de Science Politique à l'Université Laval du Québec
(1996-1998). Il nous a introduits à la recherche scientifique, tout en
canalisant notre fougue de jeunesse sans la brider. Gratitude infinie
également au Professeur Nicole DUPLE, notre
co-directrice de recherche dans le même contexte, dont la rigueur
scientifique, la gentillesse et la patience ont contribué à
forger notre esprit et notre méthodologie juridique.
Une dette de reconnaissance s'ajoute envers le Professeur
James Duplessis EMEJULU et le Docteur Anatole
Christian ENGUENG qui nous font l'honneur de leur amitié, nous
gratifiant d'échanges importants pour notre parcours de chercheur. Par
leur pertinence intellectuelle et leur apport psychologique, leurs
précieux conseils et encouragements nous serviront au-delà de la
thèse.
8
Hors le corps professoral, d'autres personnes nous ont
encouragées, à reprendre nos études, puis à finir
ce travail par des gestes d'amitié et des conseils. Ce dont nous leur
sommes reconnaissants :
- "Fraise" Marthe MUADI EKOLE
;
- ''La Petite Soeur Ma Betty" Audrey
Betty KASSA, "La Petite Soeur Jumelle" Macy ILEMA,
"La Soeur" Eugénie SOUNO-BERRE ;
- Nos "Fils" Brice NTEME NZE et
Bertrand LIMESSE NIANGALA...
Gratitude infinie pour avoir crus en nous et nous avoir
incités à revenir au monde académique que nous n'avons
jamais choisi de quitter et réellement résolu à
abandonner. C'est un amer goût d'inachevé qu'ils nous permettent
de dissiper.
Merci aux "Combis" : Abel OBILI,
Ahmed BIGNOUMBA, Anicet Claude ANDJOUAT,
Barbara EYONE, Carine NZAOU ép.
ANSAH, Chrysos MADABA, Dove BINGO, Fidèle NZE OSSIMA,
Krysler MEGNE, Priscille NDJAMEN,
Rodrigue Esthel GOMAS, Serge Robert
ASSEMAN, Sheila NDZENG, Sylvain Didier PAMBOU
(« Dina »), sans oublier les oubliés, pour les
moments exaltants passés à édifier le projet CRIR/UOB.
Nous n'avons pas failli...
Le climat de réflexion et de rédaction impacte
le résultat final d'un travail. Nous devons alors une dette incalculable
de reconnaissance à notre famille :
- Feue Mamie ILOTI Emilienne
(1924 - 2018), notre Mère de substitution, qui nous à
couvée d'un indéfectible amour, avec dévouement et
compréhension sans faille ;
- Nos enfants Kondja,
Haskia, Oumma,
Shétime, Wally et
Jeanne-Paule, pour leur amour et leur patience. Ce
mémoire leur est dédié pour les inspirer et les amener
à ne jamais céder à la facilité. Que le
désir et le plaisir d'aller au bout de leur conviction les habitent
toujours ;
- Pour "Guimbatsi Gui
Rangue" qui nous endure depuis plus d'une vingtaine d'années
avec compréhension, patience et affection, dans un contexte où
concilier travail, étude et vie personnelle est un sacerdoce. Cette
correctrice, impitoyable critique - même si c'est pour notre bien - nous
fait parfois dire affectueusement qu'elle est le leader de notre opposition
intellectuelle.
Aux termes d'une étape académique, avec
émotion nous remercions les professeurs, collègues, amis et
connaissances qui voudront bien nous pardonner leur omission. Ils
reconnaîtront leur apport, en considérant que le pas franchi par
la réalisation de ce mémoire a été rendu possible
avec la conjugaison de leurs contributions.
9
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
|
10
|
PREMIERE PARTIE - FONDEMENTS DE L'UOB
|
..12
|
Chapitre I - Éléments de
méthodologie
|
.13
|
Section 1. Contexte de la recherche
|
..13
|
Section 2. Cadre théorique de la recherche
|
16
|
Section 3. Méthodes d'enquête
|
..17
|
Chapitre II - Une histoire de l'UOB basée sur
quoi ?
|
22
|
Section 1. Un cadre théorique général des
universités
|
..22
|
Section 2. Une histoire générale des
universités africaines francophones
|
25
|
Section 3. Une histoire singulière de l'UOB
|
..25
|
Chapitre III - Un modèle organisationnel de quel
ordre
|
.28
|
Section 1. Les théories des organisations
|
..28
|
Section 2. Discussion et résultats du diagnostic
stratégique
|
32
|
Section 3. Les « gabonitudes »
|
..33
|
DEUXIEME PARTIE - UNE UNIVERSITE CONFRONTEE AUX MUTATIONS
DU
MONDE ACTUEL
|
35
|
Chapitre I - Les influences externes
|
37
|
Section 1. La mondialisation
|
37
|
Section 2. Le mouvement de Bologne
|
42
|
Section 3. Le cadre national
|
46
|
Chapitre II - Les bouleversements du cadre ancien
|
48
|
Section 1. La remise en cause du cadre spirituel
|
49
|
Section 2. La remise en cause du cadre structurel
|
.52
|
Section 3. La remise en cause du cadre procédural
|
54
|
Chapitre III - Les bienfaits de la conversion à la
communication
|
58
|
Section 1. Affirmer l'identité de l'université
|
58
|
Section 2. Conforter la légitimité de
l'université
|
62
|
Section 3. Redorer l'image de l'université
|
66
|
10
TROISIEME PARTIE - ORGANISATION ET STRUCTURATION D'UN
CHAMPS DE
COMMUNICATION ORIGINAL POUR L'UOB 71
Chapitre I - Des définitions
générales de la communication universitaire 73
Section 1. Qu'est-ce qu'un réseau de campus ? 73
Section 2. Quelle est l'utilité d'un réseau de
campus ? 77
Section 3. Comment pourrait se présenter le
réseau de campus de l'UOB ? 80
Chapitre II - La professionnalisation de la
communication de l'UOB ..83
Section 1. Qu'est-ce que l'écosystème
numérique de l'UOB ? 83
Section 2. Comment se présente
l'écosystème numérique de l'UOB ? 84
Section 3. Qui peut définir l'écosystème
numérique de l'UOB ? 84
Chapitre III - Le tournant avec les nouveaux acteurs
86
Section 1. Présentation de l'ENT et du DINAL 86
Section 2. Fonctionnement de l'ENT et du DINAL 87
Section 3. Compétences requises pour la promotion de
l'ENT et du DINAL 88
CONCLUSION 89
BIBLIOGRAPHIE 112
11
INTRODUCTION GENERALE
12
Le monde bouge, connaît des changements et les
établissements publics d'enseignement supérieur participent
à ce mouvement. Trois facteurs en sont principalement la cause : la
mondialisation, le processus de Bologne et les politiques nationales. Dans le
rôle fondateur et majeur de ce mouvement, les Technologies de
l'Information et de la Communication (TIC) tiennent une place de choix ;
d'où, le choix du sujet : « La communication d'un
établissement public d`enseignement supérieur d'Afrique noire
francophone : Le cas de l'Université Omar BONGO du Gabon de 2011
à 2016 ».
C'est un sujet important, dans la mesure où,
logiquement, ces trois phénomènes doivent inciter les acteurs de
l'enseignement supérieur public à s'exprimer à outrance
pour réformer le système, informer et faire adhérer les
populations à leur projet de changement. Il paraît paradoxal de
nos jours que les établissements publics d'enseignement supérieur
en Afrique noire francophone semblent aphones et l'Université Omar Bongo
(UOB) du Gabon en est une illustration.
Le paradigme dominant de développement a changé,
pour passer à l'émergence qui semblerait plus opérationnel
et instrumental. Soucieuses de canaliser le flux d'immigrants sur leur sol, la
France et la Belgique favorisent l'enseignement sur le sol des pays africains.
Ces derniers s'y sont résolus. Depuis 2009, les autorités
politiques gabonaises, ambitionnent de créer « une destination de
prestation de services universitaires ». L'UOB a pris acte de cette
volonté politique.
La communication de l'UOB dans la période 2011-2016
représente ainsi une étude de cas pour répondre à
ce questionnement.
Deux concepts tissent la trame de la présente recherche
: « l'université » et « communication ». La
comparaison semble la méthode d'appréhension la plus pertinente
des deux concepts. A ce titre, de façon générale et
théorique, la signification individuelle et l'historicité
singulière des concepts « l'université » et «
communication » les démarquent de prime abord. Par contre, au plan
méthodologique, les deux concepts s'envisagent comme :
- Objet d'étude polysémique, vaste, mouvant,
multidisciplinaire et transversal ; - Artefact, c'est-à-dire,
construction humaine et organisation sociale.
Le problème de recherche qui peut être
appréhendé comme : « l'écart qui existe entre ce que
nous savons et ce que nous voudrions savoir à propos d'un
phénomène donné » (Raymond Robert TREMBLAY, Yvan
PERRIER, 2006) se décline alors en une interrogation : « Comment
bâtir une stratégie de communication au bénéfice de
l'UOB afin de lui donner efficacité et visibilité ? »
L'objectif ici, de façon pratique, consiste à :
13
- Explorer la culture communicationnelle (normes, valeurs,
histoire ; etc.) de l'UOB ;
- Analyser le système de communication en vigueur
à l'UOB ; c'est-à-dire, l'architecture et le fonctionnement des
canaux de communication ;
- Construire un état des lieux des sujets de
satisfaction et des sujets d'inquiétude relatifs à la
communication de l'UOB.
Les hypothèses sont que face aux mutations en cours et
pour cause d'efficacité :
- D'une part la communication est une valeur ajoutée pour
l'UOB ;
- D'autre part, que ce contexte impose une communication
spécifique.
Le défi principal de la présente
méthodologie d'enquête est de circonscrire un objet d'étude
complexe et relevant de plusieurs théories. La présente
étude se situant en communication institutionnelle ; notamment en
gestion des institutions, face à la difficulté de l'objet
d'étude et compte tenu du contexte de déroulement de
l'étude, l'outil d'analyse stratégique SWOT, semble le mieux
indiqué pour traiter le sujet.
L'intérêt de la recherche est scientifique et
professionnel ; dans la mesure où il résulte du travail d'un
étudiant-salarié. Il veut ainsi participer à l'avancement
de la science, tout en proposant des outils pratiques de gestion aux Managers
universitaires. Sa pertinence résulte du fait que la communication reste
toujours lettre morte dans la gouvernance universitaire actuelle, à ses
dépens ; alors qu'elle peut constituer une valeur ajoutée pour sa
visibilité, la lisibilité de sa notoriété, son
image et son taux de satisfaction. Cette étude propose une
stratégie de communication.
Les messages de cette stratégie visent à donner
à l'UOB l'image d'une institution dotée des capacités
requises, des moyens appropriés et du leadership nécessaire pour
participer au développement du Gabon et faire entendre sa voix en
matière de prestation de service universitaire.
Cette présentation justifie que le plan se décline
en trois parties ; dont :
- Les fondements de l'UOB (première partie) qui inscrit
le présent travail dans un cadre méthodologique, historique et
organisationnel ;
- Puis une université confrontée aux mutations
du monde actuel (deuxième partie) qui expose les perturbations du cadre
d'étude ;
- Enfin l'organisation et la structuration d'un champ de
communication original de l'UOB (troisième partie) qui représente
la réponse aux perturbations du cadre d'étude,
conformément aux références précédemment
indiquées.
PREMIERE PARTIE
14
FONDEMENTS DE l'UNIVERSITE OMAR BONGO
15
Les questionnements sur les fondements de l'UOB sont à
la fois théoriques et personnels. La présente partie vise en fait
à présenter le cadre théorique et
épistémologique de la recherche. Elle se rapporte donc aux
éléments de méthodologie (chapitre I), à l'histoire
de l'UOB (chapitre II) et son modèle organisationnel (chapitre III).
16
Chapitre I - Éléments de
méthodologie
Les éléments de méthodologie portent sur
la façon dont la recherche est menée. Ils concernent la
cohérence du protocole de la recherche ; c'est-à-dire, la trame
qui permet d'articuler les différents éléments d'une
recherche (problématique, littérature, données, analyses
et résultats). C'est en effet une exigence en méthodologie de la
recherche scientifique (Gilles WILLETTE, 1996). Des précautions doivent
être prises dans sa constitution.
Les précautions dans la présentation des
résultats et le développement des conclusions consistent à
veiller à la rigueur du travail et expliciter son processus. Il
nécessite de présenter dans le détail : contexte, cadre
théorique et méthodes d'enquête de la recherche.
Section 1. Contexte de la recherche
Aucun travail de recherche n'est le fruit du hasard. « Si
un intervenant-chercheur, sur un terrain, pense être en position de
neutralité, il est le seul à le croire. » (Girin, 1975)
cité par Fana RASOLOFO-DISTLER et Cindy ZAWADZKI (2013). Il
résulte ainsi d'un questionnement de départ et d'un contexte. En
l'espèce, le contexte qui a incité la recherche se situe au
niveau personnel, scientifique et d'intervention.
1. Contexte personnel et idéologique
D'une biographie sommaire de l'auteur il est à retenir
:
? La diversité des expériences
professionnelles en communication à un niveau de conception et
d'encadrement tant dans les secteurs privés que publics ;
? L'ouverture sur le terrain à tous
les types de communication (interne, externe, institutionnelle, sociale,
événementielle, de crise, etc.) ;
- L'ouverture trans/multidisciplinaire ;
- Le contexte technique essentiellement pragmatique et empirique,
dans un but professionnel ; - Les expériences professionnelles
généralement dans le domaine des Technologies de l'Information et
de la Communication (TIC) ;
- Le retour à l'université en tant
qu'étudiant-salarié.
17
Ce tiraillement entre la pratique professionnelle et la
posture scientifique fait parler à Marco ALLENBACH, «
d'implexité » (contraction des termes d'implication et de
complexité) au sujet du chercheur formateur (Marco ALLENBACH, 2012).
Dans le cas d'étude, l'auteur est une personne
engagée. Il y a dans sa personnalité et ses choix
idéologiques une implication sociale et professionnelle. Ce ne sont pas
là des éléments de détail ; comme le parcours de
vie professionnelle impacte le contexte scientifique de l'étude.
2. Contexte scientifique
Il s'agit :
- De comprendre et expliquer le déficit de
communication de l'UOB, pour proposer une solution actionnable par les Managers
universitaires ;
- D'inscrire la présente étude dans les canons
de la recherche scientifique. Citant à nouveau Marco ALLENBACH (ibid.),
le problème se résume à un questionnement fondamental,
pour ne pas dire ontologique. Le parcours de vie professionnelle rejaillit sur
le contexte scientifique de l'étude.
Partant du terrain, la présente recherche tente de
produire des connaissances formalisées pour la recherche. La posture
d'étudiant en recherche prend ainsi le pas sur le statut de
salarié. Il s'agit ainsi de faire un pont entre la pratique et la
recherche. C'est là une recherche essentiellement descriptive.
Donc de façon indirecte, sans que se soit le coeur du
travail, la recherche précise les implications
épistémologiques et méthodologiques liées au statut
d'étudiant salarié qui vise à concilier recherche utile
à l'université et génératrice de savoirs
scientifiques nouveaux. Bien qu'actuellement fonctionnaire au Ministère
de la Communication, au début de la présente recherche l'auteur
est assistant du Directeur de la direction informatique de l'Université
Omar Bongo (UOB) du Gabon.
Elle ne peut alors éviter la question : « Quelles
modalités et quel positionnement permettent que la présente
contribution soit d'une part, directement utile - et utilisée - à
l'UOB et d'autre part, génératrice de connaissances scientifiques
nouvelles ? »
18
Il est à relever à ce titre d'une part, le
recours à des domaines de connaissances constitutifs et connexes aux
Sciences de l'Information et la Communication (SIC) ; d'autre part l'ouverture
épistémologique, méthodologique et technique. Le recours
à des domaines de connaissances constitutifs et connexes aux SIC tient
sur un constat :
- Par nature et historiquement, les SIC se sont
constituées en discipline grâce à l'apport
d'autres domaines de connaissance représentant aujourd'hui
ses domaines connexes ;
- La présente étude évalue un objet social
fondamentalement complexe.
L'étude repose sur des travaux de différents
champs de recherche ; car, le contexte nécessite de faire appel à
d'autres sciences humaines et sociales. En tant que champ interdisciplinaire,
les SIC laissent une large ouverture épistémologique,
méthodologique et technique.
3. Contexte d'intervention
Le présent mémoire se présente en projet
de recherche scientifique dans la mesure où sa finalité est
d'élaborer des connaissances valables selon l'esprit et la
méthode scientifique.
L'objectif de cette recherche est de comprendre
l'environnement de l'UOB pour donner aux managers universitaires les moyens de
changer de façon efficiente et stratégique leur communication.
D'où, il s'agit de produire des connaissances scientifiquement
construites, non théoriques et dont la valeur est pragmatique ;
c'est-à-dire : dont la valeur réside dans la pratique
gestionnaire des Managers universitaires pour la restauration de la
crédibilité de l'UOB.
Pour cela, il faut expliciter les champs des SIC, les concepts
majeurs et les disciplines sollicités dans la recherche. Il faut
souligner qu'en tant que discipline scientifique, les SIC souffrent de
particularités qui pousseraient à s'exclamer « pourquoi
faire simple quand on peut faire compliqué ? » ; notamment dû
à : « Un éclatement des objets de recherche, des
thèmes, des approches... » (Alexandre SERRES, 2002). Ce qui
explique que l'option retenue ici, s'inscrit dans les Sciences et Technologies
de l'Information et de la Communication ».
La démarche scientifique est méthodique. C'est
un travail de cohérence architecturale permettant de « trouver
la "bonne combinaison" de méthode(s) et de théorie(s) (où)
approche, théorie de la connaissance et méthodes montre comment
tous ces éléments peuvent s'assembler » (idem.). Il
s'agit en pratique, de trouver la combinaison de théories de la science
(épistémologie), approche générale ou
méthodologie (paradigme), méthodes et techniques ou outils de la
recherche, selon
19
l'objet d'étude ; en fait de préciser le cadre
théorique. Il faut garder à l'esprit le contexte
général où est exposé l'objectif pratique de la
recherche ; car :
« Le champ des SIC est résolument
interdisciplinaire. Les méthodes mises en oeuvre par les études
qui en relèvent peuvent être diverses, mais chaque étude
doit reposer sur une (des) méthodologie(s) bien identifiée(s).
Est donc du ressort des SIC, l'étude des processus d'information ou de
communication relevant d'actions contextualisées, finalisées,
prenant appui sur des techniques, sur des dispositifs, et participant à
des médiations sociales et culturelles... » (Plaquette
d'information : « Campus France, La recherche en Sciences de l'Information
et de la Communication »).
Ledit objectif est justifié par l'adoption du paradigme
d'« empirisme logique », fondé sur la proposition
d'énoncés vérifiés empiriquement et à partir
desquels on induit des « lois générales ». Il s'agit
d'adopter un raisonnement inductive ; c'est-à-dire, visant à
construire des connaissances nouvelles à partir de l'étude de
situations empiriques, avec une vision holistique.
Section 2. Cadre théorique de la recherche
Le cadre théorique s'attarde essentiellement à
expliciter le cadre épistémologique de la recherche. Comprendre
le cadre épistémologique nécessite de resituer le contexte
du débat scientifique, pour connaître les théories de la
connaissance qui en découlent et justifier la solution retenue ici.
1. Contexte du débat scientifique
La recherche a proclamé son rattachement à la
science. Il faut clarifier ce positionnement scientifique, la méthode
qui la caractérise et ses paradigmes épistémologiques.
Dans le contexte de rédaction de l'étude (le
Master en SIC), le positionnement scientifique semble évident ; mais il
est parfois bon d'enfoncer les portes ouvertes, pour s'assurer que
rédacteur et lecteurs sont au même niveau d'information et de
compréhension. Il faut revenir dessus, rapidement et
synthétiquement. Alors en quoi consiste le positionnement scientifique ?
Revendiquer un positionnement scientifique revient à s'inscrire dans une
logique.
20
La démarche scientifique est une démarche
d'investigation. Elle procède par un questionnement entraînant une
investigation pour révéler des connaissances. Le problème
scientifique à résoudre est une question scientifique
tirée de l'observation des faits scientifiques.
La démarche scientifique représente ainsi une
méthode, une suite d'étapes intellectuelles, de règles
opératoires pour l'exploration de phénomènes, la
découverte de nouvelles connaissances ou la résolution de
problèmes. En désignant les règles, étapes et
procédures auxquelles le chercheur a recours dans une science pour
choisir l'objet étudié, la méthodologie devient
indispensable.
2. Méthode scientifique
Ce débat terminologique n'est pas anodin. Il est
à relever que « [...] en réalité, il existe
plusieurs démarches et méthodes scientifiques qui ne sont pas
reconnues par tous. Ce sont donc des sujets de débats. Il faut lors
d'une recherche, faire des choix philosophiques et
épistémologiques qui déterminent la démarche
scientifique » (François DEPELTEAU,) ; surtout quand il est
question des sujets relevant de paradigmes et d'épistémologie.
Les choix méthodologiques influent en effet sur la
recherche et ses résultats. Ils introduisent le débat sur les
paradigmes et l'épistémologie (Danielle RIVERIN-SIMARD, Armelle
SPAIN et Clémence MICHAUD, 1997).
Il est à préciser qu'un paradigme est :
«[...] une représentation du monde, une manière de voir
les choses, un modèle cohérent de vision du monde qui repose sur
une base définie (matrice disciplinaire, modèle théorique
ou courant de pensée) [...] Le paradigme au sens collectif est un
système de représentations largement accepté dans un
domaine particulier » (WIKIPEDIA).
Dans cette trame tout est enchevêtré. Le
paradigme est alors « [...] un idéaltype de
démarche qui est proposé. L'idéaltype est «
une construction utopique que l'on obtient en accentuant par la
pensée des éléments déterminés de la
réalité » (François DEPELTEAU, ibid.,
mise en gras par l'auteur.). Dans la culture scientifique, paradigme est
associé à épistémologie.
L'épistémologie (du grec
épistémé, qui signifie science, savoir, ou
savoir-faire) désigne : « [...] une tradition
particulière de la philosophie qui s'intéresse à la
connaissance. Qu'est-ce que la
21
connaissance ? Voilà la
question fondamentale de l'épistémologie dans son acception
initiale » (Olivier ORAIN,
http://geographies.pagesperso-orange.fr/UE01
03 text.html).
Le terme d'épistémologie introduit dans un mode
de comportement, une prise de position particulière et symptomatique du
chercheur entre réflexion sur la science et réflexion sur les
praticiens de la science (Olivier ORAIN, idem ; mise en gras par l'auteur).
3. Solution retenue
Il appert ainsi que les hypothèses fondatrices de la
présente recherche, selon la présentation de Marie-Josée
Avenier (idem.), participent du :
? Paradigme Épistémologique Réaliste
Critique (PERC) selon Bhaskar (1988) ;
? Paradigme Épistémologique Constructiviste
Pragmatique (PECP) selon von Glasersfeld (1988, 2001) et Le Moigne (1995, 2001)
;
? Paradigme Épistémologique
Interprétativiste (PEI) selon Heidegger (1962), Sandberg (2005) et Yanow
(2006).
Cette démarche est d'autant plus importante qu'elle
impacte sur la méthodologie d'enquête.
Section 3. Méthodologie d'enquête
Le défi est de circonscrire un objet d'étude
complexe et relevant de plusieurs théories. Il faut une architecture
pertinente pour un travail d'abord exploratoire, suivi d'un approfondissement
à un niveau scientifique plus élevé. Seule une analyse
SWOT, fondée sur des données empiriques (observation sur le
terrain et analyse des productions documentaires de l'UOB) a pu être
réalisée pour arriver au résultat final. Elle permet
d'exposer ce qui a été réalisé et ce qu'il
resterait à réaliser.
1. Ce qui a été réalisé
Faute d'étude de terrain, compte tenu des contraintes
énumérées précédemment, la collecte des
données s'est limitée à une étude documentaire avec
un outil de diagnostic stratégique. Les documents de
référence sont les suivants :
- Les agendas 2011 et 2012 réalisés par l'UOB ;
- L'ouvrage du Recteur Marc Louis ROPIVIA présentant son
programme (mandature 2013) ;
22
- Le Rapport de mission de l'Agence Universitaire de la
Francophonie sous la plume de Roland DUCASSE (2010) ;
- Le Rapport d'évaluation « Europe-Africa Quality
Connect : Pour construire une capacité institutionnelle »
commandité par l'UOB et conduite par l'Association des
Universités Africaines (AUA) et l'Association Européenne de
l'Université (EUA) en 2012 ;
- La communication de l'ancien Secrétaire
Général de l'UOB, Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, lors d'une
conférence au Burkina-Faso (2006) ;
- L'article du Docteur Martial Pépin MAKANGA BALA, un
enseignant de l'UOB, spécialiste des Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication (2014/2015) ;
- Des vidéos sur l'UOB : Journaux
télévisés de Gabon Télévision et
documentaires.
Ces documents font en commun la description de l'environnement
général de l'UOB, sous divers angles et domaines. Ils ont permis,
en faisant une analyse de contenu documentaire individuelle, en confrontant le
détail des résultats, de trouver des éléments
relatifs à la communication de l'UOB.
La matrice SWOT (Strengths - Weaknesses - Opportunities -
Threats ou AFOM : Atouts - Faiblesses - Opportunités - Menaces) aussi
connue du nom de ses développeurs : LEARNED, CHRISTENSEN, ANDREWS, GUTH,
professeurs de la Havard Business School (matrice LCAG).
La matrice SWOT combine l'étude des forces et des
faiblesses d'une organisation, d'un territoire, d'un secteur... avec les
opportunités et les menaces de son environnement, pour définir
une stratégie de développement. Son but est de déceler les
facteurs internes et externes, en maximisant les potentiels de forces et
d'opportunités et en minimisant les faiblesses et les menaces.
Le SWOT apporte une réponse en termes de risque, de
résultat et d'intérêt probable à ces interrogations.
En la matière, le recours au SWOT n'est pas une innovation (cf. le
Contrat de Performance 2012-2016 sur le site de l'Université Cheick Anta
Diop du Sénégal,
https://www.ucad.sn/cdp/index.php?option=com
content&view=article&id=775&Itemid=387).
2. Ce qu'il reste à réaliser : la
triangulation
Ce qui reste à réaliser pour conforter l'analyse
SWOT relève d'outils de collecte de données ; à trianguler
pour obtenir une vue complète de l'objet d'étude. Il faut avant
tout préciser que :
23
« L'idée de triangulation repose sur un
principe de validation des résultats par la combinaison de
différentes méthodes visant à vérifier l'exactitude
et la stabilité des observations [...] Les développements
récents des approches qualitatives (Denzin, 1978; Flick, 1992) ont
permis de reconsidérer la triangulation au-delà du seul
critère de recoupement (usage combiné de deux ou plusieurs
méthodes), en tant que stratégie alternative de recherche pour
fonder une démarche épistémologique et empirique
contextualisée... » (Thémis APOSTOLIDIS, 2006).
La méthodologie d'enquête se décline ici
schématiquement et en nomenclature pour faciliter la lecture et gagner
du temps. La trame présente la recherche selon les objectifs
scientifiques.
Finalités/ Objectifs de recherche :
- Analyser le réel (étude de cas) ;
- Le comprendre (observation participante/entretien) et agir
sur le réel (analyse ingéniérique) ; - Le décrire
(connaître les pratiques, les outils), l'expliquer (comprendre et
proposer des
modèles) et donner des prescriptions (proposer des
méthodes et outils) ainsi que ses cibles
(organisation et monde scientifique) ;
- Mettre à jour des écarts entre discours tenus et
comportements quotidiens, compréhension des liens entre
représentations et actions.
Ingénierie / design / action :
- "Produit" fini ;
- Règle technique opérationnelle ; -
Évaluation d'une règle technique.
Questions typiques :
- Quel est le problème ?
- Comment construire quelque chose ?
- Est-ce que ça fonctionne ? - Quels sont ses effets ?
Type de raisonnement scientifique : boucle
récursive abduction/déduction/induction, pour intégrer
différentes approches dans un schéma conceptuel.
24
Principes : induction consistant à
rassembler une série d'observations spécifiques pour arriver
à formuler une conclusion générale.
Stratégies d'investigation :
- Recherches design (avec participants, études sur
l'utilisabilité) ;
- Etude de terrain : - Étude de cas : - Ethnographie.
Type de recherche :
- Etude de cas ;
- Etude exploratoire ; - Etude empirique ; - Etude
systémique ; - Etude ingéniérique.
Méthodes :
- Application de règles de design (règles
techniques) ;
- Plutôt qualitative ;
- Observation participative ;
- Entretiens compréhensifs ;
- Entretiens préliminaires ;
- Questionnaires ;
- Analyse documentaire ;
- Observation d'activités sur le terrain ;
- Analyse quantitative de contenu ;
- Observation quantitative.
Méthodologie :
- Positionnement constructiviste du fait de la
complexité de l'objet étudié avec des enjeux
sociopolitiques et des interactions avec les acteurs du terrain exprimé
sous forme méthodologique par le principe d'induction ;
25
- Interprétativisme assimilé au plan
méthodologique au raisonnement abductif consistant en une
interprétation par le chercheur de la situation étudiée.
Il confère à la découverte un statut explicatif ou
compréhensif à tester pour s'élever au statut de
règle.
Types de données : collections de
données qualitatives et quantitatives
Méthodologies d'accès au terrain
: Observation participante, pour avoir participé au
fonctionnement de l'UOB en y occupant une position de travail.
Accès au terrain privilégié
:
- Connaissance réelle de l'UOB ;
- Elle n'a pas qu'un rôle de diagnostic et de
modélisation des outils pour stimuler le changement et modifier
réellement le fonctionnement de l'UOB ;
- Praticien engagé dans un processus réflexif et
étudiant ;
- Mobilise des méthodes dont le cadre repose seul sur
des éléments de terrain (problème de preuves internes,
preuves externes et le point de vue des parties prenantes).
3. Limites
Au plan formel, il est à déplorer que le
département ne produise pas un guide de méthodologie pour guider
les étudiants dans leur recherche. Il est aussi reproché aux
recherches privilégiant une approche de terrain de n'être que le
reflet de la réalité perçue par le chercheur
immergé dans une organisation. D'autres facteurs, spécifiques,
autorisent à relativiser les présents résultats :
- Les exigences académiques (nombre de pages,
délais de deux ans de réalisation du Master) limitent
l'étude au fond du travail de terrain et de collecte des données
;
- Le contexte de l'élection présidentielle
gabonaise de 2017 écourte l'année académique, limitant
l'accès aux éventuelles personnes ressources consultables ;
- Les différents mouvements d'humeur sur le campus
empêchent l'accès serein aux membres de la communauté
universitaire.
Au plan organisationnel et du fonctionnement, le
Département des Sciences de l'Information et la Communication (DSIC) de
l'UOB connait trois changements de directeurs en deux ans. Les enseignants
accumulent au moins un an d'arriérés de salaires. Le DSIC
disparait pour fusionner (en cours d'année de Master) avec le
Département des Sciences du Langages. Tous ces
événements
26
malheureux ne favorisent pas l'engouement et la
sérénité au travail tant des enseignants que des
étudiants ; au point que la grande majorité des étudiants
des options communication et journalisme de la promotion 2015 du DSIC
dépasse les délais réglementaires de soutenance prescrits
par le décanat (administration).
Nonobstant ces limites, le mémoire ambitionne d'aboutir
à un plan de communication couplé à une solution pour
instrumentaliser des médias de communication : portail Intranet,
Environnement Numérique de Travail (ENT) et Dépôt
Institutionnel Numérique à Accès Libre (DINAL)...
27
Chapitre II - Une histoire de l'UOB basée sur
quoi ?
Poser la question de l'origine de l'UOB suppose d'expliquer
l'objet de recherche, sur le plan concret et subtil ; pour justifier et
conforter certains choix épistémologique et
méthodologiques. C'est la réponse à l'interrogation :
« Qu'est-ce que je cherche ? » (Raymond-Alain THIETART et
al., 2003).
Il est nécessaire ainsi de « construire un
objet de recherche en liant ou interrogeant des objets théoriques et/ou
des objets empiriques et/ou des objets méthodologiques »
(Raymond-Alain THIETART et al., 2003). L'histoire de l'UOB procède donc
d'un cadre théorique général des universités, d'une
histoire générale des universités africaines francophones
et d'une histoire singulière de l'UOB.
Section 1. Un cadre théorique
général des universités
Le cadre théorique général des
universités s'entend au plan conceptuel. Clarifier les concepts
démarque du langage commun puis précise leur cadre
théorique et parfois épistémologique. Les concepts sont
les éléments fondateurs d'une théorie. Ils sont abstraits
et représentent des phénomènes ou des
caractéristiques individuelles, différents des objets concrets.
Ils participent au monde de la pensée. Se pose ainsi la question de leur
sens profond et technique. De la recension consultée il ressort un
concept principal « université », un concept induit «
communication » et la combinaison des deux « communication
universitaire ».
1. Définition du concept « université1
»
Le concept « université » s'appréhende au
plan contextuel, administratif et méthodologique.
Le plan contextuel renvoie à l'histoire de
l'université. Pour résumer, l'origine de l'UOB remonte à
l'université française de Napoléon 1er. «
L'Université impériale » est une université d'Etat
ayant le monopole de l'enseignement. Elle intègre tous les
établissements en tant qu'institution nationale
1 Le concept « université » est entendu ici au
sens d'établissements publics d`enseignement supérieur d'Afrique
noire francophone, dont fait partie intégrante l'Université Omar
BONGO (UOB) du Gabon.
(corporation) laïque avec une autonomie budgétaire
et décisionnelle. En 1896, les corps de faculté prennent le nom
d'universités.
En 1984 les universités deviennent des «
établissements public à caractère scientifique, culturel
et professionnel » (EPCSCP) (Ramzi MAAMER, 2006). L'exception
française est qu'à l'étranger, « Université
» ne signifie pas absence de sélection, très faibles droits
d'inscription ou « public ». Elle inclut par contre la
pluridisciplinarité. Les termes « École » ou «
grande École » se distinguent aussi, par leur nombre,
diversité, ancienneté, côtes. Il y a aussi diverses Ecoles
(ingénieurs, commerce, ingénieurs insérées dans les
Universités, des Ecoles à statut d'établissement public ou
relevant du droit privé » (Christian PHILIP, 2008).
Le plan administratif touche au statut, management et
stratégie de ces universités, qui participent au service public
de l'enseignement supérieur et du service public de la recherche.
L'université est une personne morale de droit public qui gère un
service public (Ramzi MAAMER, idem). Ce statut impliquant un management public
est en train d'évoluer ; à cause de la prise en compte de
certaines nécessités telles la mise en concurrence (entre
établissements d'enseignement supérieur et entreprises
privées de services comme la formation continue, concurrence inter- et
intra-établissements d'enseignement supérieur..., l'autonomie de
gestion (par rapport aux règles, règlements, prescriptions,
gestion budgétaire...) (Ramzi MAAMER, idem).
Au plan méthodologique, le concept «
université » s'appréhende difficilement selon une discipline
particulière (Ramzi MAAMER, idem). Il faut alors recourir à un
niveau plus subtil de théorisation. L'université
représente aussi un artefact, au sens de construction humaine. C'est une
organisation sociale crée, sous l'impulsion d'individus, pour certains
buts, dans un certain contexte imposant des contraintes sur son fonctionnement
(Marie-José AVENIER, 2012).
2. Définition du concept « communication
»
Saisir le concept de « communication »
nécessite de le resituer dans le contexte d'élaboration de la
recherche (SIC). Les SIC traitent d'une diversité d'objets constituant
autant de champs de recherche (la communication interpersonnelle et des
organisations publiques, les lieux, techniques, supports et dispositifs qui les
organisent, les TIC et leur appropriation).
28
La spécificité française réside dans
la juxtaposition de disciplines - Information et Communication -
29
qui dans d'autres systèmes existent
séparément dans l'enseignement et la recherche. Elles regroupent
principalement des recherches en Sciences Humaines et Sociales (SHS).
Toutefois, les SIC font aussi l'objet de recherches dans une
variété de champs disciplinaires des Sciences et Techniques ;
ente autres : l'informatique (dans le cadre de l'étude théorique
et de la modélisation de l'information ainsi que du développement
et du perfectionnement des technologies cybernétiques ou des interfaces
homme-machine), dans les Télécommunications (mise en place de
nouveaux moyens de communication) enfin Sciences Économiques et
Gestion... (Plaquette Campus France, ibid.).
Dans la logique française des SIC, la communication et
l'information se conjuguent dans une approche dialogique. Plutôt que
d'opposer l'information et la communication, la discipline essaie de
conceptualiser la dialectique entre ces deux dimensions d'un processus
symbolique et social. Dans ce but, la recherche en SIC s'est attachée
à développer certains concepts tels la situation de
communication, la réception et l'usage des publics. Elle envisage le
processus communicationnel dans sa globalité sans dissocier sa base
technique et économique, sa dimension de langage et de lien, son
caractère de processus social (Qu'est-ce que les SIC ?,
http://editions-non-standard.com/collection-sic/why).
Le débat sur la différence et/ou les ressemblances entre les
concepts de communication et d'information s'annule.
La communication au plan générique, s'oriente
donc vers différents buts : coordination de l'action (à travers
la constitution de référentiels), motivation (mise au travail),
adaptation (aux mutations environnementales), création de
l'identité (culture organisationnelle). Elle est plus qu'un simple outil
stratégique. Elle devient un élément central d'un
modèle d'efficacité des formes organisationnelles. La
communication enfin se signale par son caractère vaste, mouvant et
polysémique.
3. Combinaison des concepts « université »
/ « communication » : « communication universitaire »
De la définition des concepts « université
» et « communication » il ressort des points de jonction.
D'une part, les universités et la communication
regorgent d'interactions ; par leur caractère vaste, mouvant et
polysémique. L'appréhension de leur action est ainsi complexe ;
« jusqu'à dépasser ses propres frontières
disciplinaires dans le but d'aboutir à une certaine cohérence et
crédibilité du
30
résultat recherché » (Ramzi
MAAMER, idem). A ce titre une approche transversale s'impose. « La
notion de transversalité en sciences humaines et sociales fait
référence aux lectures plurielles et interactives d'un objet
d'étude qui se situe entre plusieurs disciplines [...] Il s'agit
d'admettre cette transversalité selon une logique de
complémentarité s'articulant autour de perspectives fondatrices
d'une nouvelle construction de la réalité... »
(Marie-José AVENIER, 2012).
D'autre part, les concepts « université » et
« communication » renvoient à un artefact ;
c'est-à-dire un dispositif orienté vers un but, structurant des
ressources (humaines, matérielles, financières) selon des normes,
règles, procédures ; au point d'autoriser de parler de «
communication universitaire ». Dans cette logique, la communication des
universités s'exprime en termes de système d'information (SI) ;
c'est-à-dire : « un ensemble organisé de ressources
(personnel, données, procédures, matériel, logiciel...)
permettant d'acquérir, de stocker, de structurer et de communiquer des
informations sous forme de textes, images, sons, ou de données
codées dans des organisations » (WIKIPEDIA). La communication
des universités - en tant que SI - désigne ici un ensemble
d'éléments matériels ou immatériels (hommes,
machines, méthodes, règles) ayant pour but d'engendrer des flux
ordonnés d'informations pertinentes provenant de différentes
sources et destinées à orienter des décisions
stratégiques de l'organisation.
Section 2. Une histoire générale des
universités africaines francophones
Les universités africaines francophones
résultent d'une souche identique, du même ADN. Elles sont un fait
inédit dans l'histoire des Etats africains francophones, puis, elles
procèdent d'un mimétisme et enfin, elles sont des instruments de
développement.
1. L'université africaine : un fait
inédit
Selon l'ancien Recteur de l'Université de Nouakchott en
Mauritanie : « [...] nous avons à tenir compte d'un fait historique
et sociologique connu : [...] l'université, [...] dans ses formes
actuelles constitue un phénomène somme toute récent dans
les pays du sud du Sahara » (Mohamed El Hachen OULD LEBATT, 1992).
L'histoire de l'enseignement supérieur en Afrique
commence ainsi, pour nombre de pays, durant la période coloniale ;
notamment au lendemain de la seconde guerre mondiale. Sans remonter jusqu'aux
origines historiques, les institutions d'enseignement supérieur sont
toutes ou presque
toutes des legs de la période coloniale pour les plus
anciennes (par exemple l'Université de Dakar) ou d'obédience
coloniale pour les plus récentes créées avec les
indépendances au début des années 1960 (Bethuel MAKOSSO et
al., 2009). L'université de Dakar nait en 1949, Kinshasa en 1954 et
Lubumbashi en 1955. Elles se destinent à être des campus
d'outre-mer des universités métropolitaines ; car, même
l'administration coloniale voit la nécessité de se doter d'un
outil de formation d'analystes, de décideurs et d'exécutants d'un
niveau élevé, comme relai dans la colonie (Babacar NIASSE,
2008-2009). Les universités africaines sont donc des vestiges de la
colonisation.
2. L'université africaine : produit d'un
mimétisme
« Cette filiation historique se double d'une
continuité organisationnelle. La filiation historique signifie au moins
que les universités d'expression française dans les anciennes
colonies de la France ou de la Belgique étaient des répliques
exactes ou des embryons des facultés des universités de la
métropole » (Hamidou Nacuzon SALL, ). Pour l'essentiel, le
mode d'organisation et de gestion administrative, les parcours
pédagogiques et les principaux contenus d'enseignement sont des
survivances du passé (Hamidou Nacuzon SALL, ).
A l'indépendance, en 1960, les populations africaines -
en générale - souffrent d'analphabétisme. Les Etats
décolonisés héritent de systèmes d'enseignement
embryonnaires et de taux de scolarisation faibles, parfois dérisoires. A
l'instar de l'administration coloniale, les dirigeants africains reconnaissent
le rôle majeur que ce niveau d'enseignement joue dans la construction de
leurs jeunes nations. Ils s'inspirent alors de leurs anciens colonisateurs
(Babacar NIASSE, 20082009). Le recul permet d'observer trois grands moments, en
termes d'objectifs et d'orientation stratégique. Il se distingue ainsi
l'ère des universités coloniales, instituées par le
colonisateur ; puis l'ère des universités de
l'indépendance, visant à affirmer la souveraineté
nationale à travers la nationalisation, voire l'autonomisation du champ
académique ; et enfin l'ère des universités du
développement, censées concourir au développement des pays
concernés, dont le contenu est défini par les dirigeants
nationaux (Bethuel MAKOSSO et al., 2009). Avec le temps des crises multiformes
(financières, structurelles...) apparaissent. Elles contraignent
l'université à une réflexion sur le fond et la forme de
son action et sa finalité.
3. L'université africaine : instrument de
développement
31
La première mission que les gouvernants africains
assignent aux universités est de pourvoir à la
32
construction et la gestion des architectures des nouveaux
États. Ceci d'autant que : « Les populations sont de plus en plus
instruites et les emplois qui fournissent des taux de salaire
élevés requièrent un haut niveau de connaissances et de
compétences techniques [...] Les institutions et établissements
d'enseignement supérieur, en principe, divulguent le savoir par leurs
enseignements et le font progresser par la recherche. [...] Le vrai savoir est
par principe une question de capacité, de compétence, de
formation et apprentissage cognitif » (Babacar NIASSE, 2008-2009).
Des évidences suggèrent que les
universités africaines atteignent la fin de leur développement
initial. Leur mandat de départ nécessite aujourd'hui une
réévaluation face aux changements opérés au niveau
mondial ; appelant une réflexion approfondie (Bethuel MAKOSSO et al.,
2009). Ces changements se nomment la mondialisation, caractérisée
entre autre par l'essor des technologies de l'information et de la
communication (TIC), la libéralisation qui progresse inexorablement et
l'avènement de la société du savoir. Concomitamment, le
langage du marché s'insurge désormais dans le monde de
l'enseignement ; manifesté par les expressions « demande
d'éducation », « offre d'éducation », «
produits de l'enseignement », « employabilité », «
capital humain », etc. Les frontières de l'éducation enfin,
se déplacent de la sphère nationale à la transnationale
(Babacar NIASSE, 2008-2009). Les systèmes d'enseignement
supérieur s'imposent donc au coeur des stratégies de
Développement des pays d'Afrique francophone (Oumar
SOCK, 2006).
L'histoire ici narrée souffre du biais majeur de la
généralisation ; or l'Afrique n'est pas un bloc. Les contextes
diffèrent d'un pays à l'autre.
Section 3. Une histoire singulière de l'UOB
Bien que relevant de l'histoire des universités
d'Afrique noire francophone, l'UOB a un parcours singulier, envisageable en
trois époques : de 1960 à 1990, puis de 1990 à 2010 et
enfin depuis 2010.
1. De 1960 à 1990
Avec 162 étudiants, elle comprend, outre le Centre
National des OEuvres Universitaires (CNOU), presque l'ensemble des
Établissements d'Enseignement Supérieur (EES) de Libreville ;
à savoir :
? La Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) ;
? La Faculté de Droit et Sciences Économiques
(FDSE) ;
? Le Centre Universitaire des Sciences de la Santé (CUSS)
;
33
? Les grandes écoles (ENS, ENSET, ENSS devenue IUSSO,
ENEF, INSG...) etc. (AGENDA de l'UOB, 2011, 2013).
En 1986, une deuxième université, accueille les
formations scientifiques jusque là organisées dans le cadre de
l'UOB. Pour des raisons d'équilibre régional, elle s'ouvre
à Franceville sous le nom d'Université des Sciences et Techniques
de Masuku (USTM) (Agenda de l'UOB, 2011). 1990 marque le début d'une
période mouvementée (AGENDA de l'UOB, 2011, 2013).
2. De 1990 à 2010
Parallèlement à la recomposition de la carte
universitaire, depuis 1990, les conflits sociaux minent les
établissements d'enseignement supérieur gabonais. Chaque
année, les mouvements d'humeur des étudiants et les grèves
sporadiques des enseignants aboutissent parfois à la fermeture
d'établissements. En 1994, les enseignements se suspendent, puis en
2000, l'année universitaire se réduit à quatre mois et
enfin en janvier 2002, les universités, excepté quelques
composantes (INSG et IST), ferment après trois mois de grèves.
Celle ambiance de crise, par sa durée, nuit aux efforts d'accroissement
du niveau de formation de la population gabonaise (Alain MIGNOT, 2002).
2002 augure d'une nouvelle restructuration. Les grandes
écoles accèdent à l'autonomie. La Faculté de
Médecine et des Sciences de la Santé devient université
à part entière : l'Université des Sciences de la
Santé d'Owendo (USS). Dès lors, l'UOB se spécialise en
sciences humaines et sociales, avec deux établissements : la FLSH et la
FDSE (AGENDA de l'UOB, 2011, 2013).
Ce qui oppose les universités gabonaises des
françaises, dont les écoles se créent hors d'elle.
L'enseignement supérieur gabonais est un ensemble structurellement et
géographiquement éclaté.
Une telle situation présente, certes, des
inconvénients : elle multiplie les coûts de structure et constitue
un obstacle à la mise en cohérence des formations. Mais, elle
comporte des avantages dans le contexte gabonais. Elle permet, en particulier,
en isolant chaque secteur d'activités, de préserver ceux dont le
fonctionnement est satisfaisant en se donnant la possibilité de les
soutenir (Alain MIGNOT, 2002). En 2003, les services d'appui à son
fonctionnement social accèdent à leur pleine autonomie : le
Centre National des OEuvres Universitaires (CNOU) et le Centre des OEuvres
Universitaires COU-UOB) s'émancipent de l'autorité administrative
du Recteur. Parallèlement à ces soubresauts, l'UOB tente la
réforme. Le projet de « Campus Numérique
Intégré » se décline en
34
2006. Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, le Secrétaire
Général de l'époque rapporte :
« [...] le Conseil Rectoral, après une longue
et fructueuse concertation, a décidé de la mise en place du
projet « Campus Numérique Intégré » dont
l'objectif principal était d'assurer la mise en place progressive d'un
système de gestion informatisé des différents secteurs de
l'Université avant d'assurer la communicabilité de ces
différents secteurs entre eux et avec l'extérieur. Avec pour
finalité de rendre plus efficace le système administratif et le
rapprocher de plus en plus des usagers » (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT,
2006).
Il précise la vision du projet : « Nous serons
donc en présence d'un campus numérique intégré
lorsque, non seulement les différentes fonctions de l'université
seront, pour l'essentiel, assurées par l'entremise des TIC, mais surtout
lorsque les différents centres de gestion de ces fonctions seront
reliés entre eux par le biais d'un certain nombre de passerelles
aboutissant à ce qu'il est convenu d'appeler un «
hub » (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, idem, mise en gras par
l'auteur). Le concept « Campus Numérique Intégré
» résulte du mix des trois termes : Campus, Numérique et
Intégré. Campus se rapporte à l'université ;
Numérique renvoie aux TIC et Intégré évoque leur
mise en système (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, idem). Ce projet se poursuit,
avec des modifications, après 2010.
3. Depuis 2010
Les multiples grèves (des enseignants, du personnel
administratif et des étudiants) et les interventions des forces de
sécurité sur le campus universitaire effritent l'image de l'UOB.
Pour jouer son rôle et répondre aux attentes de la nouvelle
politique de l'Éducation du Gouvernement, l'UOB doit mieux se porter et
soigner une image écornée dans l'opinion. D'où,
l'intérêt de l'évaluation à laquelle elle se soumet
sous la conduite des experts de l'Agence Universitaire de la Francophonie
(AUF), en mars et avril 2010 (agenda, 2011). Les conclusions
énoncées dans son rapport sont terribles et sans concessions :
« En l'état actuel de ses systèmes
d'information, la gouvernance de l'Université Omar Bongo ne dispose pas
des outils indispensables à son pilotage et notamment à une
conduite du changement entraîné par le déploiement de la
réforme de l'enseignement selon le modèle LMD [...] Nous n'avons
pas eu connaissance de l'existence d'autres applications relatives à la
gestion de l'information administrative et au pilotage global de
l'établissement [...], à la communication interne et
externe...» (Roland DUCASSE, 2010).
35
Qu'en est-il du projet Campus Numérique
Intégré ? Faut-il déduire qu'il est soustrait à
l'évaluation des missionnaires de l'AUF ? A quelles fins ? Pourtant le
Secrétaire Général conclue : « Si tous les
obstacles ne sont pas encore totalement levés, un grand nombre l'ont
été, ce qui a permis le lancement du projet et l'avancement de sa
réalisation. Aujourd'hui, la réalisation complète du
projet est conditionnée par un double renforcement des capacités
de l'université : Capacités financières de
l'université pour faire face au coût de la partie
non-réalisée du projet [et] Capacités humaines
(spécialistes des systèmes, réseaux et maintenance) pour
gérer le système » (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, idem). Un
doute apparaît sur l'organisation de l'UOB, qui fausse les
résultats du rapport d'évaluation d'un organisme international
ayant une expertise avérée et notoire.
36
Chapitre III - Un modèle organisationnel de quel
ordre ?
En sciences de l'artificiel (où s'inscrit la
présente étude), les artefacts sont des organisations ayant un
objectif social. La communication et l'université sont des artefacts qui
s'intègrent dans le sens de la communication dans l'université.
Le problème consiste à saisir le cadre dans lequel s'inscrit la
relation entre communication et université. La question en fait est de
savoir : « Comment qualifier l'environnement qui abrite cette relation ?
» ; c'est-à-dire l'université. Comprendre le modèle
organisationnel de l'UOB impose de revenir aux fondamentaux : les
théories de l'organisation. Ces dernières ont l'avantage
d'inscrire l'objet d'étude dans un cadre épistémologique.
Le but de ce chapitre consiste ainsi à situer dans un cadre explicatif
scientifique l'organisation de l'UOB.
Avec l'application du SWOT, le cadre analytique apparemment le
plus pertinent pour saisir le mode organisationnel de l'UOB relève des
approches systémique et fonctionnaliste (Aura PARMENTIER CAJAIBA,
Marie-José AVENIER, 2013). De même, l'analyse
développée ici se focalise sur le contexte organisationnel ;
d'où, les facteurs de blocages individuels - de type cynisme,
ambiguïté, tolérance au changement... - sont
occultés. Le point d'ancrage des données collectées
relève des caractéristiques de l'organisation dans le contexte
universitaire ; afin de poser une hypothèse.
Pour la communication universitaire, localement (Gabon) si
cette méthode semble une primeur, au plan international,
l'Université Cheik Anta DIOP (Sénégal) applique cet
exercice. En l'espèce, une observation directe (sur le terrain), se
couple à l'étude de documents (officiels ou non) circonscrits,
car exclusivement relatifs à l'organisation de l'UOB. Dans l'absolu -
nonobstant les limites évoquées précédemment - des
recherches complémentaires (sondage et entretien) sont forts utiles.
Sont donc évoqués ici le matériel et la
méthode de recherche, puis le résultat et la discussion de
recherche et enfin une synthèse partielle de la recherche.
Section 1. Matériel et méthode de
recherche
La démarche consiste ici en une étude
théorique et documentaire. Il s'agit de rappeler les théories des
organisations ; particulièrement celles se rapportant aux institutions
d'enseignement supérieure. Une attention particulière porte sur
les caractéristiques du fonctionnement de l'organisation. L'objectif
à terme est de relever les situations qui intègrent le SWOT en
termes de forces, faiblesse, opportunités et menaces.
Les théories des organisations aident à situer
les universités dans leur situation communicationnelle ; d'autant que
« l'organisation doit être directement saisie comme un
système de communication,
37
c'est-à-dire, comme un système
contextualisé de comportements, de discours et d'opinions. Cette «
configuration », cette « forme sociale », ce «
système de communication », est agi par ses acteurs (ils
communiquent). Il est fait d'interactions. Il est dynamique. Il est
régulé par une culture propre [...] et il tend à se
maintenir en équilibre, ce qui signifie non pas rester invariant, mais
constant en tant que système [...] » (Pierre de SAINT-GEORGES,
2010).
Présentée comme artefact, le caractère
d'organisation des universités est indiscutable. Seul le type
d'organisation est imprécis. Il est ainsi logique d'explorer les
contributions des théories de l'organisation pour s'en faire une
idée.
L'organisation, dans les sciences de la communication
complète la sociologie des organisations, s'y articule tout en apportant
un regard spécifique (Pierre de SAINT-GEORGES, 2010). Christine Musselin
affirme que : « Pour P. Blau, les universités sont assimilables
à des bureaucraties, pour Baldridge, elles sont représentatives
de situations où la prise de décision obéit à des
processus politiques, tandis que pour Cohen et March, elles sont des anarchies
organisées » (Christine MUSSELIN, 1997). Le champ des
possibilités est vaste. Reste à savoir quelle formule
s'applique.
1. L'université en tant que bureaucratie
Le terme « bureaucratie » nait sous la
Révolution française pour fustiger les abus de pouvoir des
comités révolutionnaires. C'est un type d'organisation qui
renvoie aussi au pouvoir important des scribes dans l'Égypte pharaonique
et à Frédéric II rassemblant les lois de son royaume sous
la forme du code Frédéric, dans la Prusse du 18e siècle
(ENCGT, 2007/2008).
Max Weber (1864-1920) formalise le premier la bureaucratie.
Pour lui, la théorie de la bureaucratie est une approche de management
scientifique, dont le principal intérêt est d'être
égalitaire. Elle proscrit les considérations individuelles. En
effet, l'administration prévoit des règles appliquées
à chaque employé du seul point de vue de sa fonction. La
bureaucratie porte alors des valeurs de rationalité, de bonne
organisation et de contrôle. Elle s'applique aux environnements stables
et peu complexes. Par contre, ce modèle de la rationalité montre
des limites : son formalisme renferme des sources de dysfonctionnements
(lourdeur, rigidités, lenteur quand la taille augmente).
Sous l'angle des effets, des auteurs critiquent le
modèle rationnel de la bureaucratie. Sans le remettre en cause
fondamentalement, à partir des années 40, les sociologues
américains (Robert King Merton, Philip Selznick et Alvin Gouldner)
dévoilent les dysfonctions de la bureaucratie. Ils s'intéressent
au fonctionnement interne des organisations, plus qu'aux relations qu'elles
entretiennent avec leur société. Ils envisagent la bureaucratie
dans ses dimensions rationnelles et, a
38
priori, irrationnelles. D'où, ils
émettent la théorie des « cercles vicieux
bureaucratiques » (ENCGT, 2007/2008). Dans les années 50, le
terme organisation remplace bureaucratie, liée à dysfonction.
Michel Crozier élabore ainsi une théorie des formes
bureaucratiques établissant les corrélations entre système
bureaucratique et relations de pouvoir (ENCGT, 2007/2008). Pour lui,
l'organisation résulte d'alliances, toujours renégociables, entre
groupes et individus aux stratégies changeantes. Appliquée
à l'université, Henry Mintzerg nuance le propos de Max Weber en
introduisant le concept de bureaucratie professionnelle. Dans ce cadre
d'analyse, deux pouvoirs - corps professoral et administration - se livrent une
lutte à l'université, avec comme enjeu l'autonomie
professionnelle.
Ces personnes hautement qualifiées veulent conserver
une importante autonomie dans leurs décisions, plutôt que
d'être soumises à des directives précises de superviseurs.
L'enseignant d'université est un décideur dont les
intérêts s'opposent facilement à ceux de l'administration ;
qui elle se soumet aux contraintes du bailleur de fonds qu'est le gouvernement.
Alors que l'enseignant se situe au centre de la production universitaire.
Grâce au principe de la liberté académique, il limite
l'étendue des contrôles exercés sur ses services et son
emploi du temps. Il reste libre d'enseigner ce qui lui plaît, de la
façon dont il l'entend (Isabelle BARTH, 2013). La recherche va plus loin
en rejetant la validité de la théorie de la bureaucratie pour
proposer celle de l'anarchie organisée.
2. L'université en tant qu'anarchie
organisée
En 1972 Michael Cohen, James G. March et Johan Olsen
développent le modèle de « l'anarchie organisée
» ; l'université est ce modèle type d'organisation.
Comprendre cette théorie nécessite de le remettre dans son
contexte.
Au plan social, ces travaux interviennent à la fin des
années 60, au cours d'une période fortement marquée par
les mouvements étudiants. Au niveau théorique, à cette
date, l'anarchie organisée est une réflexion sur le
fonctionnement des organisations ; notamment, sur les buts organisationnels.
Quant aux organisations, c'est une critique de la pensée qui
présente l'organisation comme un tout unifié et cohérent,
entièrement structuré par ses buts
prédéterminés et fixés une fois pour toutes, au
service desquels elle se trouve et par rapport auxquels elle n'est qu'un
instrument passif.
« Cette expression qualifie les organisations :
- Sans objectifs vraiment cohérents et partagés
par tous ;
- Où le processus de production relève d'une
technologie complexe et est peu matériel (ex : les processus
d'apprentissage) ;
- Où la majeure partie du personnel exerce une
« pratique privée » d'intervention directement
auprès
39
des « clients » de l'organisation (le cas de
l'enseignement) sans qu'il soit possible et réaliste d'assumer une
supervision constante des tâches effectuées ; dont les membres
participent de façon intermittente et plus ou moins active, voire
vraiment intéressée, aux différentes prises de
décision qui affectent l'ensemble de l'organisation » (Guy
PELLETIER,).
Les auteurs élaborent ainsi des concepts-clés
visant à comprendre le fonctionnement des organisations
surnommées anarchies organisées ; pour exemple
l'université qui montre une absence de cohérence
généralisée. C'est alors l'invite à «
l'abandon d'une vision trop instrumentale et cohésive de
l'organisation qui interroge la finalisation de son action et met en doute la
maîtrise des événements par les acteurs » (Ehrard
FRIEDBERG,). En d'autres mots, la relativisation radicale et définitive
d'une vision des organisations comme ensembles cohésifs et
finalisés. L'anarchie organisée est donc un concept
créé pour caractériser un contexte organisationnel
particulier qui induit des processus décisionnels et donc des
fonctionnements d'un certain type.
3. L'université par son mode de prise de
décision
La prise de décision est une activité
fondamentale pour une organisation. La théorie classique postule que
dans l'organisation, un individu placé en position de choix,
après avoir analysé les solutions possibles à son
problème, sélectionne celle qui lui permet d'optimiser ses
préférences. La théorie de la poubelle est l'aboutissement
d'un processus de déconstruction du concept de préférence
et de l'action intentionnelle. Ce qu'il faut comprendre c'est que : «
Dans la théorie classique on présuppose que, face à un
problème, les décideurs élaborent rationnellement une
solution adéquate. Voici le problème, cherchons la solution. Mais
selon les observations de March et de ses collaborateurs, le processus de
décision ne se déroule pas ainsi. Il s'agirait plutôt de
mettre en concordance des solutions préexistantes avec des
problèmes... Les décideurs puiseraient ainsi, dans une vaste
poubelle, des solutions en quête de problèmes » (Alain
FERNANDEZ, ).
De plus, un choix réalisable sans effort dans certaines
circonstances devient le théâtre de luttes de pouvoir. La
performance organisationnelle devient le fruit de négociations, de
marchandages, de persuasions, de gestion de l'information et de jeux sur les
structures d'attention des acteurs ; car pour certains acteur «
l'implication dans une décision est un signe de pouvoir, certains
acteurs voulant participer à une décision sans que la question
traitée ait pour autant beaucoup d'importance dans l'organisation ou,
parce qu'au contraire, la décision présente des
caractéristiques attractives pour les participants potentiels
» (Isabelle HUAULT, 2009).
Une deuxième proposition, plus radicale, fait de
l'université une organisation clanique :
40
« Le fonctionnement en clans est fondé sur une
philosophie commune à tous les membres de l'organisation, c'est ce qui
le tient. Ce fonctionnement va donc, dans son objectif de stabilité et
de perpétuation, développer certains rejets : de ce qui est
considéré comme étranger, de
l'hétérogénéité, ou encore de tout
changement pouvant conduire à la déstabilisation de ses valeurs.
Un mot d'ordre : perpétuer le système
Il n'existe à ce jour à l'université
aucune culture de la performance, du résultat, de l'objectif, de la
récompense, de la sanction externe, ni par le marché, ni par les
institutions. C'est au contraire une structure où se côtoient des
clans, ayant comme objectifs particuliers la préservation de leurs
intérêts et de leurs périmètres (on parle souvent de
« féodalisme universitaire ») avec en commun le mot d'ordre
tacite de la perpétuation du système et de sa stabilité,
au nom de l'excellence académique » (Isabelle BARTH, 2013).
L'université est un milieu où la prise de
décision repose sur les relations personnelles, le clientélisme,
le patrimonialisme et les solidarités facultaires,
départementales, disciplinaires subtiles et fortes au détriment
de l'intérêt général. Situer le mode organisationnel
auquel appartient l'UOB nécessite donc, pour des raisons
d'objectivité scientifique, de s'appuyer sur un diagnostic
stratégique.
Section 2. Résultats de la recherche
Il est nécessaire de rappeler que, tout en s'appuyant
sur, une observation de terrain, des documents officiels ou non sur l'UOB et
les théories de l'organisation, les objectifs suivis par cette
étude sont :
? D'explorer la culture communicationnelle (normes, valeurs,
histoire, caractéristiques) de l'UOB ;
? D'analyser le système de communication en vigueur
à l'UOB ; c'est-à-dire, l'architecture et le fonctionnement des
canaux de communication ;
? De construire un état des lieux des sujets de
satisfaction et des sujets d'inquiétude relatifs à la
communication de l'UOB.
Dans cette perspective, l'approche se décline avec le
souci de la rationalisation, la clarté et la simplicité ;
d'où, les résultats s'exposent en tableaux et nomenclature pour
en faciliter la lecture.
41
Tableau I : Forces, faiblesses,
opportunités et menaces
Forces
|
Faiblesses
|
La pluridisciplinarité
|
L'absence de certains outils de gouvernance et de gestion
|
L'existence d'un cadre juridique moderne de la formation-
|
L'absence de dispositif de suivi des activités de
recherche
|
Existence de Radio Campus
|
L'absence de visibilité du service d'information et
d'orientation pédagogique des étudiants
|
La diversité de l'offre de formation
|
L'absence de mécanisme efficace d'assurance qualité
interne
|
La recherche et la valorisation des résultats de la
recherche
|
L'absence de certains médias de communication (journal,
télévision, médias et réseaux sociaux)
|
La qualité du personnel enseignant et de recherche
|
La faible promotion de la pédagogie universitaire
|
L'existence d'infrastructures TIC de base (Data Center,
déploiement de la fibre optique, installation du WIFI)
|
L'absence de dynamisation du site Internet
|
Existence du CRIR
|
L'absence ou l'insuffisance de tableaux d'affichage
|
Le rayonnement international
|
L'insuffisance du personnel d'enseignement et de recherche
|
|
La carence en techniciens supérieurs et en
ingénieurs de recherche et de maintenance
|
La faible capacité d'accueil de l'UOB
|
La vétusté et l'insuffisance des
équipements scientifiques et didactiques
|
La faible utilisation des TIC dans les stratégies
pédagogiques
|
Le faible accès aux ressources documentaires
|
La timide ouverture de l'UOB sur son environnement social et
économique
|
Opportunités
|
Menaces
|
Le regain d'intérêt des bailleurs de fonds pour
l'enseignement supérieur en Afrique
|
La politisation du monde universitaire
|
La liberté politique et sociale
|
La crise économique et financière
|
La qualité du réseau national de
télécommunication
|
L'allocation déséquilibrée des ressources
financières
|
Les possibilités offertes par la formation à
distance
|
Le non-respect de la liberté académique et de
l'autonomie de l'Université
|
L'adoption du système LMD
|
Le chômage des diplômés du supérieur
|
L'existence du CAMES
|
Les perceptions négatives de certains milieux envers
l'UOB
|
Le rayonnement continental et international de l'UOB
|
Les problèmes d'hébergement des étudiants
|
L'autonomie de l'UOB
|
L'absentéisme des enseignants
|
42
La localisation géographique privilégiée de
l'UOB
|
Le développement de mouvements associatifs de toute
nature
|
|
Les résistances multiformes à toute tentative de
réformes ou d'innovations
|
|
L'absence de respect au principe de continuité
administrative
|
Section 3. Discussion de la recherche
De cette partie de l'étude, il apparaît des points
de divergences et convergences entre la littérature (théorie) et
le terrain autorisant à parler de l'organisation de l'UOB en termes de
« gabonitudes2 ».
1. Points de divergences, convergences et «
gabonitudes »
Les divergences tiennent au fait que l'organisation de l'UOB
s'écarte de la vision bureaucratique énoncée par Max
WEBBER. Les pratiques à l'UOB sont en effet loin d'être
rationnelles, égalitaires et d'obéir à une approche de
management scientifique.
Les divergences entre pratiques organisationnelles de l'UOB et
la littérature se rapportent plutôt au dysfonction du
système bureaucratique au plan relationnel entre membres de la
communauté universitaire et du mode de prise de décision ; au
point de relever des « gabonitudes ».
Appliqués à l'enseignement supérieur ;
Guy Rossantaga-Rignault (2006) illustre ce que sont les « gabonitudes
», dans le contexte de la mise en place du « Campus Numérique
Intégré » :
« [...] passer d'une université dans laquelle
les procédures administratives autant que les méthodes
d'enseignement et de recherches sont pour l'essentiel « manuelles »
à une université fonctionnant autour ou sur la base du
numérique n'est pas chose aisée au regard des contraintes en
présence : résistances d'enseignants vivant un réel
blocage face à l'outil informatique ; corporatismes divers ; ignorance
par le plus grand nombre des avantages d'un tel outil ; difficultés
budgétaires, financières et techniques ; esprit de contestation
stérile propre à la corporation, culture du « tout cadeau
» (gratuité absolue...) ».
2Les « gabonitudes » (néologisme
de la contraction des mots Gabon et attitude) pour signifier les
représentations et habitudes gabonaises ; la façon gabonaise de
penser, faire les choses, d'agir représentant un localisme visant tous
les travers des Gabonais. Ce concept a été forgé par le
caricaturiste, dessinateur de bandes dessinées : Landry
Békalé, dit « Lybek ».
43
Il souligne à cet effet que :
« La réalisation d'un tel projet suppose que
soit levées un certain nombre d'hypothèques. Or en
l'espèce les obstacles sont nombreux et variés :
? Obstacles techniques (faiblesse du système
informatique, insuffisance du parc informatique, insuffisance de personnels
qualifié...) ;
? Obstacles financiers (faiblesses des ressources
budgétaires de l'université et importance inversement
proportionnelle des attentes, besoins et urgences à satisfaire)
;
? Obstacles humains (résistance au changement,
faiblesse de l'imprégnation aux TIC...) ;
? Obstacles institutionnels (inexistence de cadre
juridique) » (ROSSATANGA-RIGNAULT, idem).
Cet exemple résume et est révélateur du
mode organisationnel de l'UOB et des « gabonitudes ». A titre
d'illustration, le projet de « Campus Numérique
Intégré » est un choix de l'Institution au plus haut niveau
hiérarchique, vu l'impact de ses travaux sur l'organisation
générale de l'UOB.
Pourtant, ce qui semble le signal fort d'une volonté de
modernisation par les TIC, est paradoxalement occulté à
l'évaluation d'une mission internationale d'audit. Là se
retrouvent implicitement toutes les théories sur l'anarchie
organisée, la théorie de la poubelle et particulièrement
le clanisme. Le projet disparaît en effet au contrôle de la mission
d'évaluation.
2. Limite de l'étude
Les faits donnent à penser que l'UOB déploie un
projet de modernisation de son système d'information ; avec des
opportunités de réussite avérées. En s'en tenant
à la méthodologie annoncée ; c'est-à-dire, faire fi
du jeu des acteurs (cynisme, ambiguïté, résistance au
changement), il faut admettre que des blocages résultant
d'intérêts contradictoires et nihilistes sont mis à jour
à l'occasion de la réalisation de ce projet.
Parler de « gabonitudes » en évoquant le
rapport Ducasse complètement faussées du fait des esprits
chagrins qui ont soustrait à l'évaluation ce qui semble
être une réforme majeure parait une évidence. Quelle
confiance en effet accorder à la « collaboration » des acteurs
et aux résultats des missions d'évaluation ? Comment donner du
crédit à certains zélateurs ou détracteurs d'une
réforme quand la volonté de nuire de forces occultes est si
prégnante dans le mode organisationnel de l'UOB ? Ces conclusions
comportent néanmoins des limites qui en relativisent la
portée.
44
Un des principaux biais tient en l'absence d'un sondage
à l'échelle de la communauté universitaire. Le sondage
évalue l'étendue d'une observation et ressort des traits
invisibles à courte échelle. Dans la même logique, des
entretiens de membres autorisés de la communauté universitaire
(responsables administratifs) révèlent des
caractéristiques occultes ou tues de l'organisation.
Une faiblesse provient aussi de l'angle d'étude qui
s'en tient aux aspects fonctionnels. Le jeu d'acteur est une donnée
majeure dans l'observation d'une organisation par nature sociale et a valeur
probante, loin de la suspicion de spéculations et d'absence de
distanciation.
Les « gabonitudes » se confirment malheureusement en
2011 avec le débat sur la mise en place du système d'information
proposé par Roland Ducasse dans son rapport (2010) et qui indiquent que
l'université est confrontée aux mutations du monde actuel.
3. Synthèse partielle
Partant de la revue des théories des organisations,
couplée à la matrice SWOT, en rapport avec le cadre
organisationnel des universités, l'étude suggère qu'en
l'espèce, s'applique la parabole des « gabonitudes ». A la
question de savoir : « Comment qualifier l'environnement qui abrite la
relation entre communication et université ? », il ressort que la
réponse se trouve dans les théories du dysfonctionnement de la
bureaucratie ; notamment :
- La théorie de la bureaucratie
professionnelle d'Henry MINTZBERG ;
- Le modèle de « l'anarchie
organisée » de Michael COHEN, James G. MARCH et Johan OLSEN ;
- La théorie de la poubelle d'Ehrard
FRIEDBERG ;
- La théorie de l'organisation clanique
d'Isabelle BARTH.
Sans exclusion, en rapport de l'une à l'autre et par un
processus d'acclimatation qui s'apparente à une forme de
tropicalisation, appliquée au cas de l'UOB, ces théories et
modèles se cristallisent sous la forme de « gabonitudes ».
45
DEUXIEME PARTIE
UNE UNIVERSITE CONFRONTEE AUX MUTATIONS DU MONDE
ACTUEL
46
Dès leur naissance, au 12e siècle, les
universités qui sont créées par les corporations, refusent
l'intervention de l'État et de l'Église. « Dès le
début, les syncrétiques universités vont chercher à
se dégager de toute tutelle pour acquérir leur autonomie. Elles
se dégagent de la tutelle directe de l'évêque, comme de la
tutelle des princes » (Etienne BAUMGARTNER, 2006).
Pour l'Afrique noire francophone la méthode simple
consiste à dire de façon lapidaire que ce sont des organisations
ou des structures dont la vocation est sociale : « Il est
généralement admis que la mission assignée à
l'université est triple : l'enseignement, la recherche et les services
à la société » (Innocent BUTARE et Kathryn
TOURE, 2008). Pour être plus précis :
« Le premier rôle traditionnel de
l'université est de produire les connaissances. A travers ses
laboratoires et ses unités de recherche, l'université est
censée identifier, adapter, ou initier de nouvelles connaissances et de
nouvelles pratiques servant à améliorer la connaissance du monde
et de la vie en général. Un deuxième rôle de
l'université est de transmettre les connaissances, à travers ses
enseignements, ses services de diffusion et de communication. En plus de ces
rôles fondamentaux de l'université, en Afrique,
l'université doit jouer un troisième rôle et non le
moindre. Ce rôle est la traduction ou la transformation des connaissances
et des enseignements dans le processus de développement communautaire et
national » (Centre Africain de Formation et de Recherche Administratives
pour le Développement (CAFRAD), 2011).
Malheureusement, l'institution universitaire est en crise. La
crise de l'université est même un thème longtemps
débattu et qui a fait l'objet de nombreuses conférences
internationales. L'université est ainsi invitée à se
remettre en cause, pour se réformer. Ce renouvellement passe par la
maitrise des faits et de l'environnement. Il est bon alors d'en
réexpliquer le contexte ; pour resituer le débat et comprendre la
pertinence des solutions proposées pour y remédier. Il s'agit
donc concrètement d'expliquer les enjeux, pour lesquels l'UOB doit
optimiser sa communication. Ce qui justifie de saisir les influences externes
(chapitre I), puis les bouleversements du cadre ancien (chapitre II) et enfin
les bienfaits de la conversion à la communication (chapitre III).
47
Chapitre I - Les influences externes
Bien que l'opinion commune présente souvent
l'université comme une tour d'ivoire où s'enferment ses membres,
il n'en reste pas moins qu'elle n'est pas indifférente aux multiples
soubresauts et courants qui traversent la société.
L'université africaine en ce sens ne fait pas exception.
Il est à souligner que l'UNESCO a rappelé en
proclamant la responsabilité sociale de l'enseignement supérieur,
en Afrique, d'apporter des réponses et des solutions à « des
défis mondiaux tels que la sécurité alimentaire, le
changement climatique, la gestion de l'eau, le dialogue interculturel, les
énergies renouvelables et la santé publique » (2009). Pour
ce faire, l'UNESCO préconise le recours aux TIC. L'enseignement
supérieur doit donc assumer des influences externes, qui ont pour nom :
mondialisation, mouvement de Bologne et cadre législatif national.
Section 1. La mondialisation
Sous l'effet du mouvement de la mondialisation, les
frontières nationales sont levées au profit de la libre
circulation des marchandises, des idées et même des cultures
(OCDE, 2009). Les TIC ont contribué à cette propagation. Toutes
les régions du monde et tous les domaines de la vie sont
impactés.
Il en résulte des effets sur les conceptions, les
enjeux et les modes d'organisation sociale ; faisant naître des
polémiques entre partisans et détracteurs de la mondialisation
(Calogero CONTI, 2002 ; Damtew TEFERRA, Heinz GREIJN, 2010). Il est important
de relever les paramètres entrant en ligne de compte dans
l'appréciation des efforts que l'enseignement supérieur africain
doit fournit pour sortir de l'isolement et de la précarité
(Ananivi Djamessi DOH, 2001). Il s'agit de la société de
l'information, la société des savoirs et/ou société
de connaissance et l'économie du savoir.
1. La Société de l'Information
Les concepts relèvent d'un contexte. Ils sont
chargés idéologiquement, philosophiquement et politiquement. Ils
sont par définition contradictoires et polémiques. Le concept de
Société de l'Information est, au plan scientifique et
théorique, à la convergence d'une lecture philosophique et
sociologique voire anthropologique et d'une lecture politique et historique.
La lecture philosophique, sociologique voire anthropologique
place la Société de l'Information dans un changement
d'épistémè selon l'expression de Michel Foucault
« qui correspond, au niveau de la société, à un
ensemble de représentations chez les individus (paradigmes) »
(site en ligne techno-
48
science). La Société de l'Information est
l'avènement d'une nouvelle ère. Ce qui est récurrent dans
l'histoire des sciences. Le processus observé est : découvertes
dans les sciences fondamentales, applications technologiques et partage de la
connaissance par de nouveaux moyens techniques (Wikipédia). D'où
des représentations sociales avec de nouvelles valeurs, des visions
idylliques, sur la Société de l'Information (Jean-Pierre PINET,
2003) ; moquées comme incantatoire par leurs opposants. Ils y
voient là un moyen d'imposer le concept de « Société
de l'Information ».
Pour sa part, la lecture politique et historique s'attarde
essentiellement sur les conditions d'apparition du concept de
Société de l'Information et le traitement qui lui a
été réservé par la communauté
internationale. Il appert ainsi qu'au plan chronologique : « le
concept de société de l'information venait ainsi enterrer ou le
ressusciter sous une autre forme le concept de nouvel ordre mondial de
l'information et de la communication (NOMIC) revendiqué par les
États du Sud et combattu jusqu'à épuisement total du
débat par les pays industrialisés et principalement les
États-Unis qui lui opposèrent le concept du "free flow of
information" » (Étienne de TAYO, 2007). Il reste
néanmoins que la Journée Mondiale de la Société de
l'Information se fête le 17 mai, chaque année conformément
à la résolution A/RES/60/252, de l'Assemblée
Générale de l'Organisation des Nations Unies (ONU) (Jean-Philippe
ACCART, 2004). A la limite, les États africains se doivent de
participer à la Société de l'Information (Jean-Jacques
Maomra BOGUI, 2008). Dans le débat sur la réforme des
universités, il est assigné à la Société de
l'Information pour objectif, d'être un indicateur et un outil pour
l'évaluation des institutions d'enseignement supérieur au plan
international.
Sous l'égide de l'Union Internationale des
Télécommunications (IUT) la Société de
l'Information accouche deux sommets internationaux (Jean-Philippe ACCART,
2004), en même temps, le concept de Société de
l'Information s'opérationnalise. En juin 2004, une structure - le «
Partenariat sur la mesure des TIC au service du développement
» - se créé avec pour mission d'assurer
l'évaluation et le suivi du développement de la
Société de l'Information dans le monde. Cette
Société de l'Information doit cependant envisager son pendant :
la société des savoirs et/ou société de la
connaissance.
2. La société des savoirs et/ou
société de la connaissance
Le débat sur l'instauration de la Société
de l'Information, la société des savoirs et/ou
société de la connaissance est l'occasion d'une controverse
conceptuelle. Pour en saisir les tenants et aboutissants, il faut restituer le
contexte, puis voir ce qui distingue les deux concepts, pour finalement en
expliquer les enjeux.
Au plan contextuel, le glissement sémantique de
société de l'information à société des
savoirs et/ou société de la connaissance résulte de
facteurs (contexte mondial des TIC, place des universités africaines
dans le développement et échanges) autour de visions sociales et
anthropologiques. Le contexte mondial des TIC part du constat que les
technologies sont dans le quotidien de presque tous les citoyens et fondent
leur rapport au monde. Il faut réfléchir aux conditions optimales
d'une intégration réussie (Laure ENDRIZZI, Oct 2012). La place
des universités africaines dans le développement de leurs
sociétés est ainsi pertinente ; car les réformes
entreprises dans la plupart des pays pour actualiser l'offre de formation
universitaire (création des écoles inter-états,
instauration des concours d'agrégation et des jurys interafricains,
élaboration des instruments juridiques relatifs à un
système rigoureux d'équivalence, mise en place des
troisièmes cycles interuniversitaires, etc.) peinent à arrimer
les universités africaines aux besoins de la société.
D'où l'enseignement supérieur est sans conteste le segment le
plus affecté du système éducatif : les effectifs y sont
pléthoriques, les budgets insuffisants, la qualité de la
formation en déclin.
Ce qui explique les échanges autour de visions sociales
et anthropologiques. La révolution de la communication par
l'intégration des technologies crée de nouvelles formes de
résistance :
? Résistance culturelle fondée sur la
capacité des uns ou des autres à abstraire les informations,
à utiliser des symboles, un langage parfois complexe et des
procédures rigoureuses ;
? Résistance politique à l'invasion d'un pays ou
d'une culture par des produits multimédias ou des logiciels
développés en d'autres lieux ;
? Résistance hiérarchique liée aux modes
d'exercice du pouvoir (Joël de Rosnay, 2000).
L'expression Société de la Connaissance est
parfois préférée à celle de Société
de l'Information ; ce qui pose avec acuité la question des enjeux de la
société de la connaissance. La contribution de l'éducation
à la croissance et au développement des pays faisant maintenant
l'objet d'un consensus parmi les spécialistes du développement
(Jacques Fame NDONGO, 2009). Par contre, en Afrique francophone, l'enseignement
supérieur fait face à des défis générant des
turbulences qui en menacent l'existence ; même si l'avènement de
la société en réseaux est à la fois une chance et
un danger (Joël de ROSNAY, 2000). L'enjeu primordial reste toujours la
mise en place au plan national et l'entrée au plan international de
l'économie du savoir.
3. L'économie du savoir
49
Le concept d'économie de la connaissance aussi connu sous
le nom d'économie du savoir apparait
50
dans un rapport de l'OCDE de 1996 intitulé «
L'économie fondée sur le savoir ». Appelé
également « économie de l'immatériel » il passe
pour une nouvelle phase de l'économie « fondée sur de
nouvelles formes de connaissances ». A ce titre, l'enseignement
supérieur est un facteur de compétitivité
économique dans le contexte d'une économie mondiale de plus en
plus dépendante des connaissances (OCDE, 2008). Ces mutations se
traduisent par des opportunités et des menaces.
Pour les avantages, d'une part le rôle de l'enseignement
supérieur dans la construction des économies du savoir et des
sociétés démocratiques est plus déterminant que
jamais. D'autre part, l'émergence de nouveaux types
d'établissements d'enseignement supérieur et de nouvelles formes
de concurrence amène les institutions traditionnelles à changer
leur fonctionnement et leurs formations pour tirer profit des
opportunités offertes par les Nouvelles Technologies de l'Information et
de la Communication (NTIC).
Pour les inconvénients, cette transformation
technologique engendre le risque d'un élargissement de la fracture
numérique entre pays et en leur sein (BANQUE MONDIALE, 2003). Dans ce
contexte, l'impératif pour les économies en développement
est d'augmenter les individus ayant des aptitudes à l'emploi, de
maintenir une base de recherche compétitive au niveau mondial et
d'améliorer la diffusion des savoirs au profit de la
société. Les établissements d'enseignement
supérieur doivent répondre aux exigences du marché du
travail et fournir les compétences utiles à leurs
étudiants pour les valoriser sur le marché de l'emploi
(Université Omar BONGO, 28 - 31 mai 2013).
Section 2. Le processus de Bologne
Il est un truisme d'affirmer que les universités
africaines sont en crise. De toute part les contestations et les mises en cause
se font jour - qui peuvent se résumer en une phrase - pour critiquer
« la qualité de l'enseignement, l'insuffisance des structures
d'accueil, le manque de documentation, la qualification et l'insuffisance du
personnel enseignant et l'inadéquation emploi/formation qui faisait du
système d'enseignement et des universités une fabrique de
chômeurs » (Kokou AWOKOU, 2012). La solution
désignée et retenue pour résoudre cette
problématique est alors l'alignement sur le processus de Bologne.
1. La genèse
Le porteur du LMD en Afrique francophone est le Conseil
Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES), qui est le
régulateur et coordonnateur de l'enseignement supérieur en
Afrique francophone. Considérant la faible pertinence sociale de ses
universités
51
membres, le CAMES les incite à adopter de nouvelles
mesures, plus propices au développement de la recherche, de la
régionalisation, de l'internationalisation et de l'autonomie. Dans cette
optique, le système LMD (3 ans pour la licence, 2 ans pour le master et
3 ans pour le doctorat) semble un modèle facilitant la gestion
administrative et propice à l'installation d'une culture authentiquement
académique (Hamidou Nacuzon SALL, 2007-8).
En 2003, à Malabo (Guinée Equatoriale), la
Conférence des Recteurs adopte une résolution de
coopération avec l'espace européen de l'enseignement
supérieur. Elle est suivie d'une mission à Bruxelles conduite par
le recteur de l'UOB mandaté par ses pairs. À Yaoundé
(Cameroun), la même conférence prend une résolution sur le
protocole de mise en place du LMD. En 2004, à Franceville (Gabon), la
Conférence des Recteurs de la CEMAC vote son règlement
intérieur et propose à son Conseil des Ministres de recommander
aux chefs d'État de la CEMAC, de promulguer une déclaration
d'engagement politique sur la réforme du LMD en Afrique Centrale. En
2005, à Libreville, les chefs d'État font une déclaration
politique sur le LMD et instituent une cellule technique dans la zone CEMAC. En
2006, à Bata (Guinée Équatoriale), le Conseil des
Ministres de la CEMAC promulgue des directives sur l'adoption du LMD et son
chronogramme. L'UOB est désignée comme université-pilote
en matière de LMD pour toute la sous-région CEMAC.
En 2015, le gouvernement gabonais promulgue des
arrêtés et des circulaires sur la mise en place du LMD au Gabon.
Le 19 mai 2005, le Premier Ministre procède au lancement officiel du
projet LMD. À l'UOB, à l'issue des missions externes et internes,
de conférences, de séminaires sur le LMD menés avec des
experts canadiens, français et de l'UAF, un état des lieux et une
maquette d'offre de formulation actualisée et adaptée aux
contraintes du LMD sont soumis à l'appréciation du
ministère en charge de l'enseignement supérieur.
2. Les mécanismes
D'une part, il s'agit d'harmoniser la circulation des savoirs
et des modèles pédagogiques. Le LMD offre aux apprenants un
complément de formation pour favoriser leur entrée sur le
marché du travail. Il permet de répondre aux défis de la
formation générale et la formation professionnelle (aptitude
à créer emplois, mobilité et acquisition d'outils tels les
langues et l'informatique). Bologne aide aussi les universités à
participer au processus de développement, notamment en revalorisant la
formation des adultes. D'autre part :
« Entrer dans le LMD » impose l'idée de
réduction du nombre de diplômes universitaires - de sept à
quatre - du baccalauréat au doctorat. En principe, ça a
l'avantage, non seulement de
52
faire baisser le coût des études
universitaires, mais aussi de concourir à l'allègement de la
charge pédagogique, pour les étudiants et les enseignants. Une
autre exigence est la concordance, à l'échelle mondiale, des
calendriers académiques (dates d'ouverture et de fermeture des
universités), pour favoriser la mobilité des enseignants et des
étudiants sans préjudice pédagogique. Cela suppose, bien
sûr, une gestion rigoureuse du temps pédagogique (la
semestrialisation des enseignements permettant à enseignants et
étudiants de mieux planifier leur temps et leur mobilité)
(André NYAMBA, 2007).
Enfin, la revalorisation des savoirs issus des sources non
académiques permet la prise en compte des expériences et acquis
professionnels des adultes qui demandent une inscription comme
étudiants. Elle rend aussi nécessaire la convertibilité en
« crédits » des savoirs associés à ces
expériences. En somme, l'université doit accepter de ne pas
être la seule source de diffusion des savoirs (André NYAMBA,
idem).
En définitive, la conséquence du LMD est la
création d'un marché de l'enseignement supérieur où
universités publiques et privées se concurrencent au niveau
national et international. A cette occasion et pour répondre au souci de
professionnalisation de leurs enseignements, prenant exemple sur les
universités privées venant généralement du Nord, de
plus en plus d'universités africaines programment des formations
payantes loin de leur offre traditionnelle. La présence des
universités privées exerce ainsi une pression sur les
universités publiques, les poussant à adopter les mêmes
logiques marchandes (Hamidou Nacuzon SALL, 2007-8). Par contre, sans exception,
les exigences de qualité et d'impact économique et social - qui
signifient l'efficacité pour des institutions telle la Banque Mondiale -
s'imposent aux universités publiques et privées ; surtout que le
corollaire naturel des standards internationaux est la comparaison
internationale des universités dans le monde et le développement
de leur libre concurrence (Hamidou Nacuzon SALL, idem).
3. La problématique
Les attentes que le processus de Bologne suscitent reposent
grosso modo sur des projections ; dont le préalable est le bon
fonctionnement du système LMD. Chose qui aujourd'hui n'est nulle part
garantie ni partiellement, ni totalement. Même si enseignants et
étudiants adhèrent aux promesses du système de Bologne,
nombres de limites émaillent plusieurs niveaux de la chaîne
académique ; tels des défis pour toutes les universités
(André NYAMBA, idem).
La première difficulté réside dans la
compréhension et l'appréhension du nouvel esprit d'acquisition
des connaissances et la nouvelle architecture des études. Des
ajustements paraissent ci-et-là ressemblant à une «
tropicalisation du LMD ». Par exemple, à l'UOB le diplôme de
Master se
53
présente sous forme de Master I et Master II. Sauf la
différence de dénomination, ça ressemble à s'y
méprendre au découpage de l'ancienne structure avec une
maîtrise et un DESS/DEA. De même, le redoublement sur la base d'une
moyenne semestrielle (non plus annuelle) persiste alors que le LMD
préconise le passage après cumul des crédits à
compléter aux termes du parcours. Le système LMD originel
n'envisage pas de redoublement en cours de parcours. Par contre, il existe
l'échec à un cours à reprendre, à condition
d'être obligatoire dans le parcours. Enfin, le choix des enseignements
sur la base des catégories cours au choix, à option et
obligatoire reste une vue de l'esprit. Tous les cours sont obligatoires, sans
choix possible pour l'étudiant, comme dans l'ancien temps.
Sur un autre plan, les universités africaines vivent
des défis ontologiques, avant d'entrer dans le LMD. Dans les
universités du Tiers-monde, la forme de connaissance transmise est
portée par des hypothèses et des paradigmes d'Europe occidentale.
« L'Européen » devient ainsi « l'universel ».
L'univers académique africain subit en
conséquence un décalage potentiel entre ce qui y est
enseigné puis son terrain/sujet/objet de réflexion et
d'expérimentation : le quotidien des populations. Cette
éventuelle dichotomie traduit l'incapacité du chercheur africain
à rompre le «cordon» colonial, mais aussi à reformuler
et promouvoir un projet de société, par les Africains, pour les
Africains, dans lequel l'université est un instrument de promotion
(André NYAMBA, idem). Pour exemple, le premier défi de l'Afrique
est l'harmonisation des programmes de formation, avec des problématiques
et interrogations identiques. En Afrique de l'Ouest, la création du
REESAO à Lomé (Togo), en octobre 2005, survient dans le contexte
de la mise en oeuvre du système LMD. Il vise un projet de
régionalisation.
Mais cette mise en réseaux a-t-elle pour
finalités de penser l'université comme un espace de formation et
de recherche avec une dynamique propre, apte à compétir dans le
concert des nations, sans que sa proposition soit un plagiat de ce qui
s'expérimente ailleurs ? D'autre part, tout en félicitant la
volonté d'harmoniser les programmes à l'échelle
régionale et de favoriser la mobilité des enseignants et des
étudiants, comment cette régionalisation s'articule-t-elle avec
le projet d'internalisation du système LMD ? Comment s'accommode-t-elle
de « l'universel occidentalisé » ? S'il est vrai que la
modernisation de l'université africaine ambitionne de l'adapter aux
réalités locales, comment l'articuler au contexte africain en
respectant l'exigence d'excellence qui ne s'accommode que de critères
universellement homogènes ? (André NYAMBA, idem)
La dernière des limites et non des moindres concerne
les systèmes de comparaison internationale. Ces dernières
poussent les universités à rechercher la plus grande
visibilité pour leurs formations et les résultats des recherches
qu'elles mènent ou sous leur label. Malgré les efforts pour les y
intégrer
54
ces dernières années (Webometrics), les
universités africaines satisfont difficilement aux critères de
comparaisons tels ceux des rankings de Berlin et de Shanghai (Hamidou Nacuzon
SALL, 2007-8).
Section 3. Le cadre national
A l'occasion de sa prise de fonction en 2009, le
Président Ali BONGO ONDIMBA arrive avec un projet ambitieux pour le
monde de l'enseignement supérieur gabonais. Pour en saisir le contexte
d'exécution, la problématique et les enjeux, il est
nécessaire de faire un tour du propriétaire.
1. Le contexte d'exécution
Ali BONGO ONDIMBA prend le pouvoir dans un contexte particulier
:
? Son prédécesseur est son père Omar
BONGO ONDIMBA, deuxième président de l'histoire
du Gabon, qui vient de décéder après
quarante-deux ans de pouvoir, sans discontinuer ; ? Le régime est
à bout de souffle et empêtré dans une crise multiforme
(financière, sociale,
politique...) manifestée par des grèves à
répétition ;
? Les résultats donnant le nouveau président
élu sont violemment contestés et les manifestants aussi fermement
réprimés.
Le projet de société d'Ali BONGO ONDIMBA est
nommé : « Plan Stratégique Gabon Émergent »
(PSGE). Il se propose de faire du Gabon un pays émergent à
l'horizon 2025. Pour ce faire, ses choix stratégiques comptent adosser
le développement du pays sur trois piliers de croissance : « Gabon
industriel », « Gabon vert » et « Gabon des services
». En l'occurrence, c'est le pilier « Gabon des services » qui
est impliqué ; mais en quoi ceci concerne-t-il l'enseignement
supérieur ?
Le challenge est donc double pour les nouvelles
autorités gabonaises :
? Renouveler et réformer un
système à bout de souffle ;
? Faire adhérer la population à et
mener à bien un nouveau projet de société. Et la partie
n'est pas gagnée d'avance.
2. La problématique
Le Gabon est un pays dont l'économie repose sur une
production de rente : la vente de ses matières première
(pétrole, bois, manganèse, uranium...). Le PSGE se propose de
changer cet état de fait. Bien qu'en s'appuyant toujours sur le
potentiel en ressources humaines, naturelles et minéralières du
Gabon, il se promet de diversifier l'économie gabonaise - entres autres
- par les services. Comme dans tous les pays africains, les
établissements publics d'enseignement supérieur connaissent
une
55
massification des étudiants, des structures rustiques,
des moyens financiers limités et des résistances se font jour. Il
s'agit en fait d'amorcer une révolution de la communication par
l'intégration des technologies ; ce qui crée de nouvelles formes
de résistance, notamment une résistance hiérarchique
liée aux modes d'exercice du pouvoir. Il est en effet à noter que
:
« Ces problèmes structurels et culturels sont
caractéristiques des sociétés fondées sur un
modèle pyramidal de gestion et de contrôle. Certains pouvoirs,
élus, nommés ou cooptés, se sentent menacés par la
société de l'information. Souvent ils s'en méfient car
elle semble les diluer dans un réseau difficilement contrôlable.
Les principales résistances à la société de
l'information et plus particulièrement à l'essor d'Internet sont
venues d'élites politiques, industrielles, scientifiques ou
technocratiques qui se sont senties menacées dans l'exercice de leurs
privilèges. On peut donc considérer que ces résistances
relèvent plus de la culture que de l'économique, plus des
structures que des fonctionnalités de nature industrielle ou commerciale
» (Carrefour du futur, 2000).
L'enseignement supérieur procède, dans le PSGE,
au « Gabon des services ». Il est envisagé comme service pour
que le Gabon se développe sur un mode durable. Une réflexion sur
la réforme et la modernisation de l'université gabonaise y est
développée. Les enjeux sont donc majeurs.
3. Les enjeux
Les enjeux du PSGE sont de taille pour l'UOB. Ils ambitionnent
de faire du Gabon une destination de prestations universitaires ;
c'est-à-dire que « Le Gabon devra ensuite devenir un pôle
d'excellence dans la formation «aux métiers de la forêt et du
bois, de la métallurgie, du tourisme, du design et de l'architecture, de
l'environnement, de l'informatique et de la communication» »
(PSGE, 2009). Ce qui signifie l'ouverture et la réflexion sur un certain
nombre de chantiers ; dont :
? La construction de l'infrastructure qui implique le rôle
des télécommunications, des investissements et de la technologie
;
? L'ouverture de la voie à la Société de
l'Information en tant qu'accès universel ;
? Les services et applications dans leurs incidences au niveau du
développement économique, social et culturel et des sciences ;
? Les besoins des utilisateurs dans des dimensions telles la
protection des consommateurs, la formation des utilisateurs et le droit
à la communication ;
? Le développement du cadre qui passe par la
définition de la Société de l'Information, les droits de
propriété intellectuelle, les politiques tarifaires,
l'information comme bien public ;
56
? Les Technologies de l'Information, la Communication et
l'Enseignement (TICE) dans l'environnement éducatif et le changement
dans l'enseignement.
En conséquence, s'est tenu en juin 2011, le Forum
International des Partenariats Public - Privé pour la confrontation
entre monde universitaire et scientifique avec les secteurs privés
autour du thème de l'adéquation formation/emploi puis «
Les États Généraux de l'Éducation, de la Recherche
et de l'Adéquation Formation-Emploi, qui ont conduit à la
rédaction de la loi portant orientation générale de
l'éducation, de la formation et de la recherche promulguée au
mois de décembre 2011 » (Ministère des Affaires
étrangères français, 2013).
Dans la foulée une nouvelle carte universitaire
prévoyant la création de quatre universités est en cours
(Universités de Port-Gentil, Mouila, Oyem et l'Université des
Sciences de l'Éducation (USE) ; mais qui ne sont pas encore
opérationnelles, pour un réaménagement du territoire
national (Ministère des Affaires Etrangères français,
idem).
L'objectif à terme est la création de la «
Cité verte de l'éducation et du savoir » à
Boué « dans le but de faire émerger un ensemble
d'établissements scolaires et universitaires de référence
internationale f...] et permettra également de
décongestionner l'Université Omar Bongo à Libreville, qui
devrait se concentrer alors sur les cycles doctoraux (Conseil des Ministres du
3 février 2011) » (Ministère des Affaires Etrangères
français, idem).
Une pression interne incite l'UOB à se réformer.
D'où, en 2011 l'UOB, sous les auspices du Recteur Pierre Nzinzi,
installe la première direction de gestion des systèmes
d'information : le Centre de Ressources Informatiques et Réseaux (CRIR)
; qui devient un centre pilote pour les établissements publics
d'enseignement supérieur au Gabon. Sous le slogan « l'UOB se
modernise », ce ne sont pas moins de dix-neuf projets visant à
mettre en place un système d'information de l'UOB, que le CRIR
gère. Le mot d'ordre est la dématérialisation des actes de
gestion et d'administration à l'UOB (Martial Pépin MAKANGA BALA,
2014/2015). Ce qui n'est pas sans bousculer le cadre ancien.
57
Chapitre II - Les bouleversements du cadre ancien
Francine DEMICHEL situe de façon magistrale la
problématique et les enjeux de l'incidence du legs colonial sur
l'organisation des universités africaines. Elle dit en substance :
« Le modèle scientifique et technologique
français a été plus ou moins exporté et a
été imité. Or, ce modèle présente des
avantages mais aussi un certain nombre d'inconvénients et il est
relativement complexe. Avait-on besoin de reproduire la division
université/grande école dont nous sortons difficilement en France
? Avait-on besoin de reproduire de façon aussi rigide la division
organisme de recherche/organisme d'enseignement. Avait-on besoin de reproduire
de façon aussi rigoureuse la distinction filières
sélectives/filières non sélectives ? Avait-on besoin de
transposer la thèse qui est par essence le summum de
l'académisme, quand on sait, [..], que la distinction entre recherche
appliquée-recherche fondamentale est des plus fragiles, et que bon
nombre de recherches dans beaucoup de disciplines montrent qu'elle ne tient pas
?
Donc, on a transplanté, sans les avoir mûri
suffisamment, nos propres complexités, nos propres difficultés
[..] Nous avons un système [..] qui correspond à une histoire
nationale, [..] mais qui en tout cas, [..] n'était pas obligatoirement
transposable dans des pays qui n'avaient pas nécessairement cette
histoire ni ces traditions [..]
Donc ces retards ont eu un effet
accélérateur dans les pays africains puisque nous avons
exporté notre modèle qui était un modèle de
formation relativement généraliste et non pas professionnalisant,
et que la formation continue était pensée comme dans les
universités françaises, un peu aux marges du système,
à la frange, mais non pas au coeur du système [..].
Ce qui cause une crise polymorphe dans les universités
africaines, dont les facteurs sont historiques, économiques,
institutionnels et même sociopolitiques. Ce qui pose le problème
de la définition des finalités de l'enseignement supérieur
africain, ses buts, l'élaboration de ses programmes, l'esquisse du
profil de ses produits et leurs modalités de mise en oeuvre. Tels
semblent, aujourd'hui, les enjeux pour les universités africaines.
L'action doit donc porter, particulièrement sur des
rendements et l'efficacité de l'enseignement supérieur, puis les
conditions d'encadrement et la qualité de la formation et enfin les
infrastructures.
Section 1. Les rendements et l'efficacité de
l'enseignement supérieur
L'enseignement supérieur est porteur de
bénéfices économiques et sociaux potentiels, diffus et
difficiles à appréhender de manière exhaustive. Les
bénéfices potentiels pour les individus comprennent, par exemple,
des salaires plus élevés et une plus grande capacité
à épargner et
58
investir. Ces avantages conduisent à une meilleure
santé et une meilleure qualité de vie en instaurant un cercle
vertueux dans lequel les améliorations de l'espérance de vie
permettent aux individus de travailler de façon plus productive pendant
une plus longue période. Les gains individuels profitent à toute
la société. Des gains plus élevés augmentent en
effet les recettes fiscales des gouvernements, la consommation, et donc,
potentiellement, la croissance économique.
L'enseignement supérieur a donc potentiellement des
effets directs sur l'économie et la société, en alimentant
en talents et en travailleurs hautement qualifiés divers secteurs de la
vie économique, sociale et politique.
1. Les rendements de l'enseignement supérieur
africain
Les effets de l'enseignement supérieur ne se
matérialisent que s'il est de bonne qualité et que les
diplômés de l'enseignement supérieur trouvent effectivement
un emploi ou exercent une quelconque activité sociale ou productive dans
laquelle ils expriment pleinement leurs talents. Ainsi, la pertinence de
l'enseignement supérieur est contingente du contexte de chaque pays. Par
exemple, si un système éducatif forme sans aucune prise en compte
des caractéristiques du marché du travail et du tissu
économique national, dans lequel la plupart des formés
s'insèrent, la valeur effective des formations offertes est faible pour
ceux qui s'impose un emploi « à faible qualification » ou
n'ont pas d'emploi du tout. » (UNESCO, 2008).
Le défi de l'enseignement supérieur africain
consiste à changer de paradigme ; pour procéder à un
recadrage. Ce recadrage, qui est un bouleversement du cadre
ancien passe par l'utilisation des TIC
(Banque Mondiale, 2013). Il est à noter à cet
effet que les TIC sont un phénomène transversal,
mondial et irréversible ; permettant des transformations
en profondeur (Banque Mondiale, 2016) :
- Les organisations et les relations entre les
acteurs ;
- Le cadre spatio-temporel de l'activité
économique, éducative et sociale.
Pour y parvenir, certains préalables restent à
remplir :
- Maîtriser les technologies et favoriser
leurs usages pour développer l'innovation et la
compétitivité des établissements
d'enseignement supérieur ;
- Former les spécialistes et les
utilisateurs des TIC ;
- Favoriser le développement des
établissements d'enseignement supérieur innovantes ;
- Évaluer les fragilités et
assurer la robustesse des systèmes d'information et de
communication.
59
La vocation de l'institution universitaire est - entre autres
- de produire des diplômés pour le marché de l'emploi. Il
est ainsi logique que c'est à l'aune de cet objectif qu'en
l'espèce les rendements de l'enseignement s'apprécient.
2. L'efficacité de l'enseignement supérieur
africain
Sans fausse pudeur, il est anecdotique d'affirmer que le
rendement interne de l'enseignement supérieur, dans de nombreux pays
africains, est faible. On observe en effet dans de nombreuses institutions
d'enseignement supérieur, aussi bien en Afrique francophone qu'en
Afrique anglophone, une fréquence importante des redoublements, des
abandons ou des réorientations des étudiants (UNESCO, 2008).
Il est logique de porter une réflexion sur les causes
réelles du « faible rendement interne » de certaines
institutions d'enseignement supérieur en Afrique. Celle réflexion
passe par trois éléments :
- La nature des conditions d'études offertes aux
étudiants et l'incidence qu'elles peuvent avoir sur leur performance
académique ;
- La nature des incitations pour favoriser une réussite
« rapide » des étudiants alors que les perspectives d'emploi
sont peu attrayantes ou lorsque l'octroi des aides financières de l'Etat
se fait sans considération de critères de performance
individuelle sur le plan académique ;
- L'adéquation de la préparation des sortants du
secondaire aux exigences de l'enseignement supérieur. Ce point pose la
question de la qualité de l'enseignement secondaire, jugée
préoccupante par divers spécialistes de l'enseignement
supérieur (UNESCO, idem).
Les investigations nécessitent de s'arrêter sur
quatre dimensions complémentaires, que sont :
- Le degré de fluidité des études dont la
fréquence des redoublements et abandons d'études ;
- Le niveau de qualification des enseignants et d'encadrement des
étudiants au regard des
standards internationaux ;
- Les conditions d'accueil des étudiants et donc
l'adéquation numérique de l'offre à la demande
d'enseignement supérieur ;
- La dépense publique par étudiant et la pertinence
de sa composition (UNESCO, idem).
Ceci dit, des taux d'échecs élevés, au
niveau d'une institution donnée, suggèrent qu'elle ne
répond pas aux besoins des étudiants ce qui traduit, en
dernière analyse, un problème de qualité et/ou de
pertinence de l'offre d'enseignement (UNESCO, idem). D'où,
l'enseignement supérieur et la
60
recherche, en Afrique, ont intérêt à
s'arrimer aux principes de la rigueur méthodologique et
herméneutique.
3. Le changement de paradigme de formations
Il ne faut pas massifier la délivrance des
diplômes (bien que la réduction des redoublements figure dans la
critériologie d'évaluation des enseignants et des enseignements
adoptés par les gouvernements et les partenaires techniques et
financiers) (Jacques Fame NDONGO, idem).
Il importe de l'affiner et de l'élitiser (sans
déboucher sur la « sélection » ou le «
contingentement ». Tout enfant a droit à l'éducation, dont
l'enseignement supérieur s'il en a convenance...) (UNESCO, 2008).
L'Université africaine doit délivrer des diplômes valables
et valides pour empêcher leurs détenteurs d'être de
prétendus intellectuels « bedonnant de diplômes » (belle
image de Léopold Sédar Senghor), mais des bâtisseurs de
civilisation, des inventeurs d'idées et de véritables
éveilleurs de conscience (selon le voeu d'Aimé Césaire)
(Jacques Fame NDONGO, idem).
Les difficultés d'insertion des diplômés
sur le marché du travail résultent aussi, du fait que l'offre
quantitative de formés dans l'enseignement supérieur
excède souvent la capacité d'absorption du secteur moderne. Ces
difficultés tiennent à la faible pertinence de l'offre de
formation supérieure au regard des spécificités du
marché de l'emploi en Afrique (UNESCO, 2008). La question de la
pertinence de l'offre de formation rejoint celle de l'accessibilité aux
enseignements au public le plus large : « Si la formation en
présentiel reste aujourd'hui la norme, de plus en plus
d'établissements recourent néanmoins aux TIC pour
développer une offre accessible en ligne et à distance dans
l'optique d'une complémentarité avec les formations sur place
» (Aurélie PUYBONNIEUX, 2010). La réformes des
conditions d'encadrement et la qualité de la formation s'inscrit donc
dans le bouleversement du cadre ancien.
Section 2. La qualité de la formation et les
conditions d'encadrement
L'offre d'enseignement supérieur requiert une
qualité suffisante pour assurer une meilleure contribution des
diplômés à l'effort de développement des pays, tout
comme elle est nécessaire, en elle-même, du fait de
l'internationalisation de l'enseignement supérieur et de ses exigences
en termes de compétitivité des formations à
l'échelle régionale et mondiale. Dans la même logique, les
conditions d'encadrement imposent l'adoption de nouveaux paradigmes tant dans
l'ouverture à de
61
nouveaux profils d'apprenants et partenaires financiers, que
la révision du rapport enseignant versus apprenant, ainsi que la
soumission aux critères d'évaluation internationaux.
1. La qualité de la formation
La qualité de l'enseignement supérieur est une
notion complexe et multiforme, dans la mesure où elle est
protéiforme par nature et vise des logiques (formation, recherche
académique de haut niveau, services sociaux aux étudiants, offre
de services professionnels divers) variées selon les institutions
d'enseignement supérieur et selon les pays. Ce qui passe pour une bonne
définition de la qualité pour un certain type de cours ou
d'institutions s'avère inappropriée pour d'autres (UNESCO, idem).
Bien que difficile à conceptualiser, la qualité résulte de
nombreux facteurs (UNESCO, idem). L'assurance - qualité s'inspire, en
Afrique, des recommandations internationales sur ce paradigme structurant et
sur les lois et règlements propres aux États (Jacques Fame
NDONGO, idem).
Pour ce faire une idée et pour l'exemple, dans le
meilleur des mondes, dans un pays africain respectant les normes
susmentionnées, la qualité suppose :
-- Des enseignants bien formés, dévoués
et en nombre suffisant (normes de l'UNESCO : 1
enseignant pour 30 étudiants) ;
-- Des laboratoires équipés et modernes
;
-- Des personnels d'appui compétents ;
-- Un système d'information (données
statistiques et informatiques) performants ;
-- Des infrastructures adéquates quantitativement et
qualitativement ;
-- Des curricula de formation pertinente (enracinés
dans l'Africanité et ouverts au monde) :
-- Une stratégie éducative bien pensée :
ne former ni des déracinés et des acculturés ni
des
cadres myopes et nombrilistes ou des thuriféraires
;
-- Un système d'évaluation performant (qui
évite le pantagruélisme éculé que récusait
Rabelais
et le psittacisme stérile) ;
-- Une gouvernance sociale efficiente au sein de
l'Université (franchises universitaires, statut de
l'étudiant spécifiant les droits et obligations
de celui-ci, aires de jeu, structures sanitaires
adéquates, encadrement psycho-social dans des centres
médico-sociaux appropriés etc.)
(Jacques Fame NDONGO, idem).
Sorti de ce doux rêve, la réalité est tout
autre. Les conditions d'encadrement et la qualité de la formation, dans
l'ensemble, les universités africaines connaissent des taux
d'encadrement
62
pédagogiques globalement élevés, mais
avec une situation variable selon les pays, les institutions et les domaines de
formation (UNESCO, 2008).
2. Les conditions d'encadrement
L'expansion de l'enseignement supérieur est très
forte ces dernières années. Par contre, le rythme de recrutement
des enseignants n'est pas suffisant pour assurer des conditions d'encadrement
satisfaisantes aux millions de nouveaux étudiants qui accèdent
à l'enseignement supérieur. La conséquence est une
dégradation des taux d'encadrement (ratios
étudiants/enseignants), qui est plus forte en Afrique que partout
ailleurs (UNESCO, 2008). Il faut en effet souligner le peu d'enseignants de
« haut » rang pour répondre de la qualité de
l'enseignement en Afrique. Or, pour un enseignement supérieur de
qualité, il importe de disposer à la fois :
? D'enseignants en nombre suffisant pour assurer des niveaux
d'encadrement adéquats aux étudiants ;
? Des enseignants dotés de qualifications
internationalement reconnues qui permettent l'animation scientifique et
pédagogique, ainsi que le renouvellement des générations
d'enseignants et de chercheurs de haut niveau (UNESCO, idem).
Il faut entendre par là une proportion significative
d'enseignants dotés de qualifications de haut rang, reconnues au niveau
international. Pour une dizaine de pays de la région, les données
disponibles semblent confirmer l'existence d'une proportion relativement faible
d'enseignants de rang magistral (ayant le grade de professeurs ou de
maîtres de conférences) dans le secteur public dans de nombreux
pays africains (UNESCO, idem).
Pour combler l'insuffisance d'enseignants, les institutions
d'enseignement supérieur concoctent un cocktail de mesures qu'elles
choisissent et/ou combinent selon des contraintes pédagogiques pour les
enseignants et des contraintes financières. Certaines institutions
recourent à une intensification des charges des enseignants, des
missions d'enseignement au personnel expatrié ou à un personnel
peu qualifié, éventuellement encadré par des enseignants
de haut rang (UNESCO, idem). Ces mesures, appréciables, sont cependant
de nature « conjoncturelles », même si malheureusement - elles
restent souvent pratique courante dans des institutions. D'autres instituent
des initiatives de nature plus « structurelles », en assurant le
développement professionnel continu de leurs enseignants et
l'amélioration de l'attractivité de la fonction enseignante
(UNESCO, idem).
63
De telles initiatives, prometteuses, constituent une
réponse au besoin d'intégration progressive du nombre
nécessaire des nouveaux enseignants ayant les qualifications
académiques requises. Il convient cependant d'avoir conscience de
l'ampleur des besoins en enseignants requis pour les institutions
d'enseignement supérieur pour les prochaines années. Sans
évoquer les questions financières, les deux hypothèses
retenues sont difficilement tenables (UNESCO, idem).
D'autre part, les universités nécessitent un
personnel hautement qualifié, apte à identifier les
opportunités des TIC, d'en tirer parti pour améliorer la
qualité de l'enseignement et l'apprentissage.
3. Les TIC dans les modalités d'encadrement
L'introduction des TIC à l'université est
d'abord le fruit d'une volonté de rationalisation : l'informatisation de
l'enseignement supérieur permet une gestion accrue des ressources
administratives (gestion des inscriptions, dossiers étudiants, etc.) au
moyen d'outils bureautiques et électroniques et de bases de
données (Aurélie PUYBONNIEUX, 2010). Par contre, les innovations
en matière de TIC résultent trop souvent des recherches des
techniciens évoluant au bas de l'échelle hiérarchique.
L'idée selon laquelle les universités peuvent s'attacher les
services d'un responsable des systèmes d'information à même
d'influencer le processus décisionnel au plus haut niveau de la
hiérarchie n'est pas encore largement partagée. L'introduction de
systèmes innovants d'enseignement et d'apprentissage, impose pourtant
aux programmes universitaires et méthodes d'évaluation de
s'adopter une approche plus intégrée des différentes
disciplines. Il faut à cet effet coordonner le processus de
collaboration interdépartementale et exercer un leadership suffisamment
fort pour vaincre la résistance au changement qui invariablement devient
un obstacle majeur à l'obtention de résultats performants (Damtew
TEFERRA et Heinz GREIJN, 2010). Ceci d'autant que les Nouvelles Technologies de
l'Information et de la Communication (NTIC) intègrent
l'Université dans une économie du savoir mondialisée. Les
mécanismes de l'économie numérique s'imposent aux
établissements d'enseignement supérieur (Aurélie
PUYBONNIEUX, idem). A ce titre, la croissance et la complexification des
connaissances postulent que le processus d'éducation et de formation
dans la société du savoir consiste moins à transmettre des
informations, l'accès à l'information étant quasiment
illimité, qu'à apprendre à apprendre aux individus afin
qu'ils se procurent et s'approprient par eux-mêmes l'information dont ils
ont besoin. L'objectif est moins d'accumuler des informations que de savoir
comment et où les trouver, comment les analyser pour se les approprier.
Le vrai savoir est par principe une question de capacité, de
compétence, de formation et apprentissage cognitif (Babacar NIASSE,
2009).
L'accueil des étudiants donnent une lecture
complémentaire de la qualité de l'enseignement
64
supérieur. Il suffit de comparer la capacité
d'accueil des institutions d'enseignement supérieur au nombre
d'étudiants effectivement accueillis. Se pose donc le problème
des infrastructures.
Section 3. Les infrastructures
Les infrastructures dont il est question ici sont autant
mobilières, immobilières que numériques.
1. Le renouvellement des infrastructures mobilières
et immobilières
Pour ce qui est des infrastructures immobilières et
mobilières, la faiblesse des ressources des établissements
d'enseignement supérieur a entraîné un mauvais entretien
des bâtiments, de l'équipement et la détérioration
des ressources des bibliothèques. Ces dernières, notamment, qui
sont des structures fondamentales d'appui à l'enseignement
supérieur et à la recherche, souffrent de la pauvreté de
leurs collections, des contraintes pour les renouveler, des difficultés
pour mettre en réseau leurs structures documentaires aux niveaux
nationale et internationale.
Les laboratoires et centres de recherche se coupent de la base
essentielle dont se nourrissent la recherche scientifique et l'innovation
technologique (Oumar SOCK, 2006). Les données statistiques fiables et
actualisées pilotent efficacement la machine universitaire et
scientifique avec des paramètres tant quantitatifs (nombre
d'enseignants, d'étudiants, de personnels d'appui, de tables-bancs, de
laboratoires, d'ateliers, d'ordinateurs, de bibliothèques, de librairies
etc.) que qualitatifs (taux d'échecs, variables sur la
déperdition au cours de la scolarité, taux de redoublement, ratio
enseignant/enseigné, étudiant/population mère,
étudiant/infrastructures, étudiant/bibliothèque, taux
d'employabilité...) pour un meilleur management de la politique
éducative (UNESCO, 2008).
Les données disponibles pour l'Afrique indiquent, pour
les institutions concernées, des taux d'utilisation des infrastructures,
à des niveaux qui ne permettent théoriquement pas des conditions
d'apprentissage de qualité. Certains pays ont construit de nouvelles
infrastructures (amphithéâtres, salles de cours) universitaires ou
créé des universités ou autres institutions d'enseignement
supérieur délocalisées dans l'hinterland, mais ne sont que
des ersatz (UNESCO, idem).
2. La construction des infrastructures réseaux
Quant à l'infrastructure numérique, aujourd'hui,
la modernité se mesure à l'aune de la mise en oeuvre des TIC qui
doivent innerver toute la vie des temples du savoir, de la production des
connaissances et des compétences au renouvellement de celles-ci
(recherche) en passant par leur
65
diffusion (techniques et modalités de transmission des
savoirs et savoir-faire) (UNESCO, idem). C'est en ce sens que
l'accélération du développement technologique a fait de
l'accès au savoir une condition essentielle de la participation à
l'économie mondiale.
L'impact des nouvelles technologies de l'information et des
communications (TIC) a considérablement modifié la vitesse de
production, d'utilisation et de distribution du savoir, comme l'attestent
l'augmentation de la publication des documents scientifiques et le nombre de
demandes de brevets. La capacité d'un pays à tirer profit de
l'économie fondée sur le savoir dépend ainsi de sa
promptitude à adapter sa capacité à produire et à
partager le savoir (BANQUE MONDIALE, 2003).
C'est à ce titre que la numérisation des
structures et des activités (scolarité, bibliothèque,
librairie, etc.) entraîne un saut qualitatif de l'Université
africaine dans la modernité cybernétique et la
Société du savoir (Jacques Fame NDONGO, idem). Les
infrastructures numériques prennent en compte les réseaux
informatiques, la connexion Internet, les équipements, logiciels et
matériels. L'intégration de l'information dans la
société passe par le réseau, à partir de points
d'accès différents, en temps réel ou différé
(Jean-Philippe ACCART, 2004). La Société de l'Information fonde
en effet son développement sur la convergence technologique entre
ordinateurs, réseaux de télécommunications et protocoles
d'échanges entre machines. Il s'agit en fait de bâtir des
systèmes d'information ; or : « Bâtir des systèmes
d'information, c'est non seulement collecter et diffuser des données,
c'est aussi les ordonner et y réfléchir afin d'élaborer un
savoir susceptible d'orienter l'action. De tels savoirs codifiés
s'élaborent un peu partout dans le monde et sont disponibles pour qui
sait les trouver. Y accéder facilement grâce à des
infrastructures performantes constitue un premier enjeu [...] L'investissement
dans les technologies de l'information apparaît ainsi comme
complémentaire d'un investissement dans les ressources humaines »
(Armand MATTELART, 2003).
D'autant que l'existence de TIC appropriées et
fonctionnelles est essentielle à l'enseignement supérieur car ces
technologies ont la capacité :
? De rationaliser et réduire les tâches
administratives et en général de permettre l'accroissement de
l'efficience et l'efficacité de la gestion des systèmes et des
établissements d'enseignement supérieur ;
? D'accroître l'accès et améliorer la
qualité des enseignements et de l'acquisition des connaissances à
tous les niveaux ;
? D'élargir considérablement l'accès
à l'information et aux données, à l'échelle des
campus ou à travers le monde (BANQUE MONDIALE, 2003).
3. L'acquisition des infrastructures numériques
66
L'apparition et l'évolution rapide des TIC ont
créé au moins deux défis majeurs pour l'éducation
:
? Réaliser une intégration appropriée des
TIC dans l'ensemble des systèmes et établissements d'enseignement
supérieur ;
? S'assurer que les nouvelles technologies deviennent les
vecteurs de l'accroissement de l'accès et de l'équité et
de l'augmentation des opportunités d'éducation pour tous, et non
pas seulement pour les nantis et les privilégiés sur le plan
technologique (BANQUE MONDIALE, idem).
Le problème ici est essentiellement lié aux
coûts d'acquisition, de gestion, de maintenance et de renouvellement ;
dans des structures dont les ressources (humaines, matérielles et
financières) sont limitées. Il reste que malgré ces
obstacles :
« L'utilisation et le développement du
numérique sont urgents [...]
La révolution numérique qui commence offre
de grandes opportunités pour remédier aux grands handicaps du
passé. Aussi l'utilisation du numérique est rendue indispensable
pour plusieurs raisons :
- Internet est la plus grande bibliothèque que le
monde a conçue. Son accessibilité et sa
relative gratuité en ont fait le vecteur des
savoirs et des informations au service du genre humain [...].
- Les MOOC (Massive Open Online Course) sont des
formations en ligne ouvertes à tous. Les technologies de l'information
et de la communication sont intégrées dans les programmes
pédagogiques pour démocratiser l'accès aux savoirs. Ces
formations en ligne permettent au plus grand nombre de bénéficier
via le web des cours de grande qualité. Par ce biais il est possible de
désengorger les amphithéâtres car l'étudiant pourra
apprendre de son domicile et faire des exercices. [...] ». (Oury BAH,
2016)
L'acquisition de ces équipements peut se faire selon
une démarche éprouvée à l'Université Paris 8
panthéon de Paris ; notamment :
- La rédaction d'une note de cadrage destinée
à préciser les attendus du projet ;
- Un recueil des besoins des étudiants de Licence, en
particulier primo-arrivants, en matière de méthodologie
documentaire et de traitement de l'information ;
- Une étude comparative des différents outils de
formation à la bibliothéconomie et à la
méthodologie documentaire mis en place par des bibliothèques
universitaires à destination des étudiants francophones ;
- La rédaction d'un cahier des charges fonctionnel
destiné à détailler les fonctionnalités et les
résultats attendus pour le projet ;
67
- La mise en oeuvre technique du projet : configuration et
déploiement de la plateforme et rédaction de contenus types
(Aurélie PUYBONNIEUX, idem).
Chapitre III - Les bienfaits de la conversion à
la communication
La littérature sur la communication « dans »
et « des » établissements d'enseignement supérieur
d'Afrique noire francophone est lacunaire. Quant à l'UOB, il est
à signaler que l'organigramme n'indique aucun corps de métier
s'apparentant à celui de communicant universitaire ; même si des
traces d'une activité de communication universitaire soit visible sur le
terrain. En s'en tenant aux principes généraux, pour ne pas
tomber dans les localismes, les sources principales convoquées en
l'espèce, relèvent de l'expérience francophone (France et
Canada). A ce propos, la littérature est convergente, en montrant
l'intérêt, la place et le rôle croissants de la
communication universitaire dans les pays occidentaux et asiatiques. Il reste
néanmoins une frange de réfractaires à la communication
universitaire. Cette attitude est pire au Gabon, du fait du statut de l'UOB
:
- Première université gabonaise et la plus grande
à vocation sciences sociales et humaines ; - Université qui
reçoit de fait, la plus grande majorité des nouveaux bacheliers
;
- Université où les coûts de formation sont
relativement bas.
Cette position quasi-dominante sur le marché de
l'enseignement supérieur la fait regarder la mondialisation et ses
avatars avec un certain dédain ; comme si elle n'est pas
concernée. Cette posture de l'UOB oblige à revenir sur un
débat d'arrière garde sous d'autres cieux ; car, elle impose
d'envisager la communication comme une idée neuve dans l'enseignement
supérieur (Agence BLANC SUR NOIR, 2009). D'autant que cet exercice
s'avère ardu : « Communiquer, oui, mais sur quoi ? Comment
procéder ? A quel moment ? A quel rythme ? A qui s'adresser ? Et combien
cela va-t-il coûter ? Quel sera le retour sur investissement ?»
(Agence NOIR SUR BLANC, 2009).
Il s'agit alors de montrer les bienfaits de la conversion
à la communication pour « sensibiliser les
différents décideurs de l'enseignement supérieur (doyens,
présidents, enseignants, responsables de services, dircoms, mais aussi
autorités de tutelle...) aux enjeux de la communication. De susciter
chez eux une prise de conscience de la nécessité de communiquer
» (Agence NOIR SUR BLANC, idem). Ce qui justifie d'expliciter que
la communication peut servir à affirmer l'identité de
l'université (section 1), puis conforter la légitimité de
l'université (section 2) et enfin redorer l'image de l'université
(section 3).
68
Section 1. Affirmer l'identité de
l'université
La mondialisation, le processus de Bologne et les politiques
nationales obligent les institutions supérieures d'enseignement public
à faire face au changement pour mieux répondre à un
environnement complexe, exigeant et de plus en plus concurrentiel. Ce
changement tout azimut recouvre une série de dimensions et questions de
fond assignant, en Afrique, à la communication universitaire de
nouvelles perspectives ; ce qui fait dire au Professeur Guido TABELLINI,
Recteur de Bocconi University que : « Comme dans n'importe quel
secteur de l'industrie, l'enseignement supérieur fait partie d'un
marché mondial au sein duquel la communication est un
élément important. Mais ce n'est pas l'aspect primordial. Le
véritable enjeu reste l'identité d'une institution. Le principal
objectif d'une communication efficace n'est pas de générer de
nouvelles candidatures d'étudiants mais de trouver le bon positionnement
de l'école. De là découleront les bonnes candidatures
» (Agence Noir sur Blanc, 2009). Ces dimensions sont donc
relatives à la communication sur l'image institutionnelle de
l'université (1), la création d'une image de marque (2) et la
valeur de l'image de marque (3).
1. La communication sur l'image institutionnelle de
l'université
L'image institutionnelle rassemble les impressions et
attitudes qu'ont les gens face à une institution. Elle comprend les
volets fonctionnel et émotionnel (Maryse Adjo QUASHIE, 2006). Le volet
fonctionnel englobe des caractéristiques tangibles, mesurables et
facilement comparables aux autres institutions (frais de scolarité,
variété de programmes, corps professoral, bourses d'étude,
installations et équipement). Le volet émotionnel repose sur des
éléments psychologiques exprimés sous forme de sentiments
ou d'attitudes à l'égard de l'institution (Maryse Adjo QUASHIE,
idem).
L'identité institutionnelle se perçoit par des
indicateurs physiques et des comportements. Elle représente ou symbolise
souvent l'institution et la distingue des autres. Les éléments
clefs de l'identité (souvent visuels) s'identifient
instantanément et renvoient à la personnalité de
l'institution.
La communication doit donc harmoniser ces
éléments pour éviter des messages contradictoires
dommageables à l'image institutionnelle. L'identité de
l'institution se mesure, entre autres, par son
69
nom, son logo et sa culture (Maryse Adjo QUASHIE, idem).
L'identité d'une institution se distingue de son image ; par contre elle
en est une façade importante.
C'est en ce sens que souvent l'identité renforce ou
crée une image. Bien que conceptuellement distincts, ces deux mots
sollicitent, dans leur formation respective, les mêmes indicateurs (nom,
culture organisationnelle et caractère distinctif de l'institution) ;
d'où, leur éventuelle confusion. Dans tous les cas, le rôle
et l'influence de l'étudiant sur l'université étant
généralement durables, l'identification entre identité,
image et valeurs dominantes de l'établissement est souhaitable pour
conforter le sentiment d'appartenance de l'étudiant (Nha NGUYEN, 1994).
Il est à noter que :
« En
fait. il semble que
l'université africaine n'ait pas encore procédé à
une vraie prise de conscience d'elle-même, car elle n'a pas encore pris
la distance nécessaire à cela ; fascinée par
l'université occidentale [...] Cela demande une vision prospective dont
le préalable est une analyse critique de la société
actuelle : qui peut mieux remplir ce rôle que l'universitaire, non pas
l'employé de l'université dans ses activités quotidiennes,
mais l'enseignant-chercheur dans l'attitude de l'intellectuel, veilleur et
guetteur d'avenir? C'est cet intellectuel qui doit aider l'université
à définir sa véritable identité, celle d'être
le lieu où se tient le débat sur l'avenir, sur le projet que se
donne la société » (Maryse Adjo QUASHIE, idem).
Pour sa part, la politique de communication comprend un volet
destiné à la clientèle visée, des groupes externes
et l'autre à son personnel.
2. La création d'une image de marque
« Selon l'Institut National de la
Propriété Industrielle, la marque est un «signe»
servant à distinguer précisément des produits ou services
de ceux de leurs concurrents. [...] La marque est « une promesse faite par
le vendeur à l'acheteur » et [...] elle s'organise autour de 6 axes
complémentaires : un ensemble attributs, d'avantages, de valeurs, une
culture, une personnalité et un profil d'utilisateur constituant
l'identité de la marque. Il s'agit donc bien pour les
établissements de se bâtir une identité forte,
reconnaissable par tous et d'asseoir des valeurs dans un territoire
donné [...] L'identité représente la façon dont la
marque veut être perçue, par opposition à l'image, qui est
la façon dont la marque est réellement perçue par les
consommateurs. Définir son identité de marque implique donc pour
les établissements d'enseignement supérieur de s'interroger sur
qui ils sont, ce qu'ils veulent, ce qu'ils ont à offrir, où ils
veulent aller » (Julie RESCOURIO RODOLLE AUBERT, ).
Une fois déterminée, l'identité de marque
devient l'épine dorsale de la stratégie de développement
de l'établissement. Le but est de faire que grâce à une
communication claire et cohérente, cette identité soit le plus
proche possible de l'image perçue par les individus ; car il y a un
enjeu dans la création d'une image de marque (Julie RESCOURIO RODOLLE
AUBERT, idem).
70
Actuellement, sur la scène mondiale, les
universités sont en concurrence entre elles pour des ressources, un bon
classement, leur réputation, leur personnel et des étudiants.
L'un des principaux motifs de cette tendance tient au fait que, selon la
pensée commune, la création d'une image de marque augmente, la
part du marché des étudiants internationaux. Souvent, les
étudiants internationaux payent le double ou le triple des frais de
scolarité des étudiants nationaux.
S'ajoutent à ces frais les coûts
d'hébergement, de subsistance, de déplacement, des produits et
services discrétionnaires. Dans bien des cas, les totaux
dépassent les principaux secteurs d'exportation qui, par tradition,
dominent les marchés domestiques. A ce titre, un débat s'engage
autour du concept de valeur de marque (Zainab KIZILBASH, 2011).
3. La valeur de marque
Le concept de valeur d'une marque - ou capital marque -
résulte sûrement de la valeur marchande accordée aux
marques par les énormes sommes dépensées par des
entreprises pour les gérer et les promouvoir. Outre l'aspect
monétaire, le capital marque représente aussi la valeur
ajoutée qu'une marque apporte à un produit ou service en lui
attribuant une personnalité, des valeurs, une fonction, une stature
dépassant le cadre de la marque. « On appelle capital marque
tous les éléments d'actif et de passif liés à une
marque, son nom ou ses symboles, et qui apportent quelque chose à
l'entreprise et à ses clients parce qu'ils donnent une plus-value ou une
moins-value aux produits et aux services ». Le terme de «
capital » est donc précisément employé car la marque
représente une valeur à la fois pour l'entreprise et pour le
client. Plus une marque a de la valeur pour des consommateurs, plus elle en
crée pour l'entreprise (Julie RESCOURIO RODOLLE AUBERT, idem).
La mesure d'une marque éducative se fait par divers
indicateurs :
- Indicateurs quantitatifs représentés par les
accréditations, alliances nationales et internationales, doubles
diplômes, ancienneté de l'école, effectifs, nombre
d'anciens, budget de fonctionnement, financements directs et indirects, nombre
de programmes proposés ;
- Dimension affective, subjective, difficile à mesurer
car propre à chaque individu : les éléments tels la force
du symbole de l'école, l'originalité de ses programmes,
l'éthique, la réputation du corps enseignant. Tous participent
à la création de valeur pour la marque ;
- Pour deux journalistes du Business Insider, le seul
élément vraiment distinctif est la façon dont les
écoles participent au développement de la carrière
professionnelle des étudiants. Au-delà du Curriculum Vitae, cela
veut dire deux choses : la façon dont est perçue la
qualité
71
de l'enseignement de l'école et le réseau qu'elle
permet aux étudiants de développer.
- Le cabinet de conseils américain « Admissions
Consultant », démontre que le nom des établissements a une
grande influence sur la carrière des jeunes diplômés ;
- Enfin, de nouveaux outils interactifs sont
élaborés, comme le « Business School Comparator »
développé par Bloomberg, pour permettre aux internautes de
classer les établissements d'enseignement supérieurs selon des
critères qu'ils ont eux-mêmes choisis dans une liste
préétablie (Julie RESCOURIO RODOLLE AUBERT, idem).
L'image institutionnelle, outil de promotion, favorise alors
la stratégie de positionnement des universités. Ce qui constitue
un défi en matière de communication marketing pour les
gestionnaires universitaires ; surtout pour conforter la
légitimité de l'université (Maryse Adjo QUASHIE, idem).
Section 2. Conforter la légitimité de
l'université
L'université a une histoire, des traditions, des
valeurs et de formidables expertises qui sont autant d'atouts à
valoriser mais qui ne suffisent plus dans le contexte actuel de mondialisation.
Il lui faut en plus communiquer par tous les moyens, promouvoir son capital
image et défendre sa réputation. Elle doit satisfaire ses
engagements de base (enseignement et recherche) et s'adapter en permanence
à de nouveaux contextes et défis (maintien des objectifs
d'excellence, recherche de moyens financiers pour son autonomie, gestion de
partenariats avec d'autres institutions). Elle a enfin l'obligation
d'être compétitives sur les marchés de l'éducation
aux plans national et international (Mahmoud AMARA, Décembre 2004).
En se situant au sommet de l'édifice des
systèmes scolaires africains, elle est la voie royale de promotion
sociale. Ceux qui exercent à ce niveau sont ainsi auréolés
d'un grand prestige social.
Mais quels sont les fondements de cette considération
sociale ? Est-ce à cause de leur haut degré de culture ou parce
qu'ils forment des cadres pour le développement ? Est-ce parce que
l'université, comme à l'origine en Occident, tient le rôle
de haut lieu de production du savoir ? Mais même si elle se donne cette
identité, il lui faut définir le sens de son activité :
que faire du savoir ? En Afrique, il semble que la question de
l'identité de l'université est occultée. Ses textes
fondateurs ne sont pas clairs à ce sujet. La mondialisation impose de
revenir aux interrogations fondamentales : qu'est ce qui est attendu de
l'université africaine ? Que dit-elle d'elle même et du rôle
qu'elle veut jouer (Maryse Adjo QUASHIE, idem) ? En ce sens vouloir communiquer
ne suffit pas. Encore faut-il savoir sur quoi et comment communiquer ; car la
communication n'est pas un accessoire, à greffer
72
sur une activité sans rien y changer. Comment, en
effet, avoir une politique de communication efficace sans savoir ce que l'on
est et où l'on va ?
Le principal intérêt de la démarche de
communication, son utilité première, c'est d'obliger
l'institution à s'interroger sur son image, son positionnement
concurrentiel, ses points forts et ses faiblesses, ses marges de
progrès, ses facteurs de risque. En un mot, à se doter d'une
stratégie (Agence Noir sur Blanc, début juillet 2009).
1. Les universités en quête de
reconnaissance
Pour rappel, la marque se présente comme
l'élément identitaire fort, seul capable de distinguer les
établissements entre eux ; en fait, c'est le nerf de la guerre dans la
concurrence qu'ils se livrent. Elle se propose aussi de fédérer
la communauté et créer un sentiment d'appartenance.
Dans l'enseignement supérieur, en effet, plus que
partout ailleurs, la notoriété et l'image d'une institution
influent grandement sur son développement. Et plus que dans n'importe
quel autre secteur, l'attachement à une université passe par la
confiance placée en elle. Cela joue un rôle primordial dans
l'image d'une institution. La confiance et le capital de marque
représentent ainsi un travail de longue haleine semé
d'embûches. Chaque discours et action de communication doit trouver un
écho auprès de publics très
hétérogènes (Agence Noir sur Blanc, idem). La
communication doit réaliser le tour de force d'être
personnalisée, adaptée à chaque public, innovante si
possible, mais en restant dans le cadre particulier de l'enseignement
supérieur, avec ses contraintes politiques et financières.
Travailler à la communication de ces institutions exige
une connaissance approfondie du milieu, des méthodologies scrupuleuses
et la capacité d'élaborer des outils créatifs
adaptés à chaque public.
Pour l'heure, en France, les institutions restent frileuses et
dans un mécanisme de mimétisme. Les outils présentent
parfois une qualité insuffisante en comparaison des publics auxquels ils
s'adressent : des générations de jeunes gens
particulièrement sensibles à l'image, qui ont grandi avec
Internet et les écrans. Les vidéos de qualité, notamment
les campus tour, permettent à l'étudiant étranger de se
projeter dans un campus. Les Ecoles américaines l'ont bien compris :
elles rivalisent d'imagination et de créativité pour
réaliser des vidéos ludiques (Agence Noir sur Blanc, idem). Il
s'agit, pour les universités de démontrer leur
légitimité, valoriser leurs choix et la crédibilité
de leur réputation.
Ces nouvelles postures supposent :
73
- L'organisation d'une veille constante sur l'environnement
interne et externe des institutions pour décrypter les signaux faibles
et rendre lisibles les désirs, les attentes et les exigences de nouveaux
acteurs et parties prenantes.
- La mobilisation des équipes internes et de toutes les
énergies pour travailler sur les nouveaux enjeux de changement, la
vision que porte le projet collectif et faire que les buts, les actions, les
messages et les valeurs donnent lieu à une communication porteuse d'un
sens partagé par la communauté éducative.
- L'établissement de liens d'un nouveau type avec les
médias, agences de notation, groupes de pression et autres
réseaux influents pour tendre vers des relations aussi profitables que
possibles et anticiper les risques de dérives (Mahmoud AMARA,
Décembre 2004).
L'enjeu est de positionner la marque comme outil de
cohésion et d'appartenance.
2. La marque comme outil de cohésion et
d'appartenance
La marque devient comme un outil de cohésion ; car, la
réflexion sur l'identité impose un travail sur les programmes
existants. Selon le cap donné, il convient d'en faire le tri pour
conserver ceux répondant à la stratégie de
l'établissement. Cette nécessité est un exemple montrant
que la mise en place d'une politique de marque touche aussi la structure et son
organisation. En outre, derrière les programmes travaillent des
personnes auprès de qui, il est important de communiquer. Plus qu'un
simple outil marketing, la marque devient ce qui matérialise les valeurs
de l'entreprise. Y sont liées sa mission, sa vision et la promesse faite
aux clients. Vecteur de cohérence et de cohésion, elle permet aux
collaborateurs de s'y identifier, s'approprier ses valeurs et les
véhiculer de manière quotidienne en interne comme en externe.
Afin d'obtenir ce résultat, l'organisation s'assure que ces concepts
clés sont bien compris et assimilés par tous au moyen d'une
communication pertinente. Le fait d'associer en amont collaborateurs,
étudiants et anciens à la construction de l'identité de
l'établissement permet le partage de valeurs communes ; celles à
véhiculer par la marque. Ce qui renforce d'autant ce lien affectif qui
les relie à l'établissement et en fait, ses meilleurs
ambassadeurs (Julie RESCOURIO RODOLLE AUBERT, idem). Créer un sentiment
d'appartenance est donc une autre raison pour mieux communiquer (Agence Noir
sur Blanc, idem).
Une réserve est à relever. Les
universités, depuis une vingtaine d'années, utilisent une palette
de moyens et d'outils pour « stimuler » le public. C'est l'un des
pièges de la communication publique qui consiste à se limiter
à la dimension technique en « créant des supports et des
actions d'information tout en négligeant la question des choix
politiques en amont et des conditions de réussite de ces choix »
(Bartoli, 1997).
74
Mais la spécificité des missions, objectifs,
modes organisationnels et principes structurants du système
universitaire freinent l'adoption d'une approche agressive de la communication
marketing. « Dans le champ du public, l'importance de la
relation, fait que la communication ne saurait se satisfaire des principes
d'information de masse concurrentielle ou du marketing qui visent à
modifier l'offre en vue du partage entre compétiteurs »
(Zémor, 2005).
La démarche orientée uniquement vers la
diffusion de l'information nécessaire à l'activité de
formation et de recherche est aujourd'hui inadaptée ; comme les messages
véhiculés par les universités. Ils évoquent «
l'excellence », « la qualité », « la performance
», « l'efficacité », « l'innovation », «
l'ouverture », « l'adéquation de l'offre ». Le terme
d'« excellence » est utilisé pour tout. Il permet la
formulation d'exigences illimitées en occultant les problèmes de
fond. Il ne désigne jamais l'activité, le travail et le
métier de l'enseignement et de la recherche. (Lucia GRANGER, 2009). Tout
ceci participe à l'équilibre de l'écosystème de
l'enseignement supérieur.
3. L'équilibre de l'écosystème de
l'enseignement supérieur
Si l'enseignement supérieur se replie depuis longtemps
sur lui-même, ce temps-là est bien révolu. Surtout que les
universités gèrent une équation financière
délicate. La « montée en puissance » de l'enseignement
supérieur exige des moyens considérables. Les Etats et les
collectivités locales, surtout en cette période de crise,
freinent leurs investissements. Augmenter les frais de scolarité est un
sujet polémique. Les contrats de recherche et la formation continue
procurent juste un complément de revenus. Les universités se
tournent alors, vers le modèle des institutions anglo-saxonnes (Agence
NOIR SUR BLANC, 2009).
En Occident, les établissements d'enseignement
supérieur opèrent au coeur d'un véritable «
écosystème », réunissant des acteurs de plus en plus
divers et spécialisés. Leurs premiers interlocuteurs sont
évidemment les autorités de tutelle (pouvoirs publics,
collectivités locales, chambres de commerce et d'industrie), puis les
entreprises, associations professionnelles (fédérations, clubs de
dirigeants, cercles de DRH...), sites web et blogs dédiés
à l'éducation, établissements d'enseignement secondaire,
services d'orientation, spécialistes de la valorisation de la
recherche... (Agence NOIR SUR BLANC, idem).
Arrive ainsi le temps des alliances. Chaque institution,
aujourd'hui, tisse son propre réseau, qui prend des formes multiples -
depuis les simples accords d'échanges d'étudiants jusqu'aux
alliances stratégiques fortes. Et beaucoup de ces réseaux
fonctionnent à l'échelle internationale. Quelques
75
rachats d'institutions ont également lieu ces
dernières années. Mais la concentration de l'enseignement
supérieur reste un chantier à venir (Agence NOIR SUR BLANC,
idem).
Il s'impose ainsi un ancrage territorial fort. Les
universités renforcent leurs liens avec leur environnement
économique proche (entreprises, collectivités locales,
associations). Elles deviennent un acteur majeur du territoire où elles
sont implantées ; c'es-à-dire, qu'elles doivent penser à
la fois « global » et « local » (Agence NOIR SUR BLANC,
idem).
Pour le cas du campus de l'UOB, il est permis de dire, sans
risque de se tromper, que c'est le plus grand quartier de Libreville. Des liens
étroits se tissent ainsi entre université et entreprises. De
multiples raisons poussent l'enseignement supérieur à se
rapprocher des entreprises. Celles-ci sont le débouché «
naturel » pour les diplômés. Elles peuvent aussi apporter aux
universités des contrats de recherche et des financements variés
(chaires, dotations, achats de formation, etc.), mais également un
éclairage sur leurs métiers et leurs besoins de
compétences (Agence NOIR SUR BLANC, idem).
De leur côté, les universités fournissent
aux entreprises de la connaissance, à un moment où celles
évoluent dans un environnement de plus en plus complexe. Les unes et les
autres sont des partenaires de plus en plus proches » (Agence NOIR SUR
BLANC, idem). Ce qui justifie que l'opérateur de
téléphonie mobile AIRTEL MONEY est partenaire de l'UOB depuis
2013. Un des buts de ce processus est de redorer l'image de
l'université.
Section 3. Redorer l'image de l'université
Les universités ont pour vocation de former des
étudiants et de produire de la connaissance ; mais leur nouvelle «
mission » va au-delà de ce double impératif. Il leur faut
aussi, pêle-mêle, attirer des étudiants de bon niveau,
assurer à leurs diplômés un emploi, recruter des
professeurs, multiplier les liens avec les entreprises, collecter des fonds,
monter des dossiers d'accréditation ou de classement, valoriser leurs
travaux de recherche, mobiliser leurs anciens, communiquer - en interne et vers
l'extérieur.
Autant d'activités assez éloignées de
leur « coeur de métier » et dont chacune réclame des
équipes dédiées et des moyens spécifiques (Agence
NOIR SUR BLANC, idem).
Ceci d'autant que les universités pensent sur le long
terme alors que les changements touchant le monde de l'éducation ont
souvent des impacts forts nécessitant agilité, capacités
de réaction rapides, adaptées et efficaces.
76
Les universités évoluent ainsi de façon
remarquable. Les champs d'action, les modes de coopération, les
nouvelles formes de gouvernance exécutées notamment dans les
processus de décisions, les attitudes de plus en plus professionnelles
sont autant de signes et d'illustrations effectifs du changement et de la
capacité d'évolution des institutions de l'enseignement
supérieur (Mahmoud AMARA, Décembre 2004). Pour ce faire, elles se
dotent de levier de gestion du changement que sont la communication marketing,
la communication sur différentes cibles et tâches et enfin, la
communication par les TIC.
1. La communication marketing
Aujourd'hui, le terme d'excellence est au coeur de tous les
discours et pour atteindre cet idéal les établissements
universitaires sont appelés à se dépasser. Pour ce faire,
d'une part, le prestige d'une université tend à dépendre
de sa capacité « à faire spectacle » et à
organiser sa mise en scène nationale et internationale ; d'autre part,
attirer des financements n'est pas un objectif en soi ; enfin, les
études coûtent chers et les étudiants sont des
consommateurs particuliers. Le recours au marketing devient ainsi une
nécessité. La gestion du marketing permet en effet de communiquer
efficacement, de concilier les valeurs et les missions tout en tenant compte
des contraintes de l'environnement ; mais avant tout une bonne analyse des
besoins s'impose.
L'analyse des besoins est incontournable avant une proposition
à un public universitaire spécifique. La notion de besoin est en
effet liée à celle d'attentes, de demandes, de manques, de
motivation, d'objectifs, de ressources etc. « L'analyse des besoins
est une étape dont la fonction principale est de recueillir des
informations sur et avec tous les partenaires engagés dans la
réalisation d'un projet éducatif, informations qui serviront
à déterminer des objectifs » (Akia AIT MOULA, 2013).
Des outils d'analyse des besoins existent, permettant de
s'interroger sur les informations à recueillir. Il s'agit de chercher
d'une part, des informations sur les situations de communication à
prévoir par rapport aux objectifs assignés à une
opération ; d'autre part, des informations sur le contexte
institutionnel ou social des apprenants, leur milieu et celui de la formation.
L'analyse des besoins explique aussi les représentations et
interprétations des étudiants. Ce qui guide le communicateur sur
l'origine des besoins exprimés et de l'orienter dans la
détermination des objectifs (Akia AIT MOULA, idem). Tout ceci se fait
dans une logique marketing.
Dans les institutions d'enseignement supérieur de la
plupart des pays de l'OCDE, le marketing est déjà présent
bien qu'il apparaisse insuffisamment sophistiqué aux tenants de la
marchandisation de l'éducation souligne Steven Schwarz.
77
Les étudiants font le choix de leur université
en se fondant principalement sur des impressions et des sentiments. Les
messages vont au-devant de leurs rêves. Steven Schwarz poursuit,
ironiquement, que c'est pourquoi, toutes les universités sont bien
placées dans les palmarès et disposent des meilleurs enseignants,
développent des programmes de recherche hors du commun, accueillent des
étudiants motivés qui poursuivent leurs études avec
succès, aux termes desquelles ils débutent des carrières
éblouissantes. L'image dessine un tableau ensoleillé et verdoyant
et met en scène des étudiants qui dialoguent respectueusement
avec des enseignants charismatiques, doctes et dévoués à
la cause éducative, comme il se doit.
Pour lui, le marketing cherche à promouvoir un
modèle de réussite, des cursus, des équipements, autant
qu'un environnement stimulant et épanouissant pour convaincre que
l'image et la réalité sont bien conformes (Mahmoud AMARA, idem).
Le marketing reste ainsi un mal nécessaire. Pour s'approprier ses
avantages, les universités ont besoin de l'adapter à leur
contexte, leurs spécificités, leurs cultures et leurs valeurs.
Adossé aux valeurs, le marketing peut être un formidable levier de
différenciation et de valorisation de l'image dans la durée.
Pour Steven Schwartz, le marketing doit être
responsable, exigeant et aussi éthique. A ses yeux, un code de
déontologie devrait définir des engagements éthiques
clairs et indiquer les bonnes conduites à tenir vis-à-vis de
toutes les parties intéressées : étudiants, enseignants,
collaborateurs, gouvernements, donneurs d'ordre.
Un tel support est un formidable vecteur de promotion des
valeurs du système éducatif autant qu'un outil
fédérateur en interne pour améliorer et valoriser les
bonnes pratiques. Pour résumer, le marketing éthique consiste en
trois aspects clés :
- Des messages marketing qui inspirent confiance ;
- Des résultats vérifiables et cohérents
avec les messages affichés ;
- Des comparaisons avec d'autres universités qui soient
vérifiables, objectives et actualisées.
Le marketing peut alors s'orienter vers différentes cibles
et tâches.
2. La communication par différentes « cibles
» et tâches
Les lycéens et les étudiants potentiels sont le
premier public que visent les actions de communication. Dans les
universités, la communication s'adresse à un public
hétérogène.
En interne, il y a les étudiants (à titre
individuel), associations étudiantes, professeurs, diplômés
et leurs associations, ensemble du personnel. En externe, il s'agit des
candidats, prospects dont à
78
l'étranger et parents d'étudiants, les
professeurs, les responsables de l'enseignement secondaire. Il y a aussi la
presse, les médias traditionnels, les « nouveaux médias
» (Internet), les entreprises (locales, nationales, internationales),
pouvoirs publics (gouvernement, collectivités locales), acteurs de
l'environnement économique et politique local... La liste est
extensible, selon les circonstances et les opportunités.
Difficulté supplémentaire : chacun de ces publics est aussi - ou
peut devenir - un acteur de la communication, par exemple en intervenant sur le
web. Chacun d'eux, même individuellement, peut ainsi modifier l'image
globale, la notoriété de l'institution.
Ces différents publics sont plus ou moins sensibles,
plus ou moins exigeants, plus ou moins « consommateurs » (Agence Noir
sur Blanc, début juillet 2009). En termes de contenu, il est
nécessaire de placer l'étudiant au coeur de la communication. Il
doit se reconnaître dans ce « achat », se sentir en accord avec
le contenu de la formation, les valeurs, le discours, l'histoire, l'ambiance
d'une institution. C'est un aspect affectif, un attachement qui ne s'explique
pas toujours rationnellement et pour lequel il n'existe pas de recette miracle.
Il est difficile, dans ces conditions, d'appliquer les règles classiques
du marketing (Agence Noir sur Blanc, idem).
Les activités de communication sont multiples,
variées et nombreuses ; d'où elles relèvent
généralement d'une direction de la communication. C'est elle qui
élabore et conduit tous les aspects de la politique de communication de
l'établissement. Elle intervient comme conseil auprès du rectorat
sur tout ce qui concerne la « prise de parole », l'image, la marque
de l'institution, en interne et en externe. Plus concrètement, en termes
de tâches cela signifie entre autres :
- Prendre en charge le design, le graphisme et l'identité
visuelle ;
- Prendre en charge le marketing de l'institution (notamment vers
les étudiants et entreprises) ;
- Assurer une veille sur les blogs, forums sur internet,
réseaux sociaux, communautés ;
- Prévoir un dispositif de communication de crise ;
- Animer l'Intranet et les outils de communication internes,
etc.
En outre, d'une institution à l'autre, le
périmètre de la fonction peut varier. Le marketing, les relations
avec les entreprises, par exemple, font - ou ne font pas - partie des
attributions de la direction de la communication... (Agence Noir sur Blanc,
idem). Les Technologies de l'Information sont à ce titre un moyen
exceptionnel.
3. La communication par les TIC
Internet révolutionne le mode de communication du
savoir (façons de communiquer et d'enseigner). Dorénavant, la
pédagogie se conjugue au numérique. Dans les économies les
plus développées, les
79
TIC se répandent et touchent la quasi-totalité
des aspects de l'activité de l'enseignement supérieur. Les
courriels et les réseaux sociaux en ligne ouvrent des
possibilités de collaboration universitaire et de recherche conjointe.
Les revues électroniques sont aujourd'hui répandues et, dans
certains domaines, tout à fait substantielles. Les éditeurs
traditionnels de livres et de revues font de plus en plus appel à
l'Internet pour diffuser leurs publications. Le mouvement des ressources
éducatives libres prend de l'ampleur, assurant un libre accès
à des cours, des programmes d'enseignement et des approches
pédagogiques indisponibles au niveau local. L'enseignement à
distance offre des possibilités pour des systèmes d'enseignement
supérieur qui s'efforcent de répondre aux besoins de populations
étudiantes de plus en plus nombreuses et diverses. La situation de
l'apprentissage à distance se transforme par les TIC, permettant un
accroissement du nombre et du type de prestataires, concepteurs de programmes
d'études, modes de diffusion et innovations pédagogiques.
Dans de nombreux pays en développement, les nouvelles
technologies signifient l'amélioration de l'accès à
l'enseignement supérieur. Parmi les risques et difficultés
associés à ce mode d'enseignement, le principal problème
relève de l'assurance qualité. Il faut aussi admettre que
l'utilisation des TIC génère des coûts et des
difficultés énormes en termes de matériel, logiciel,
assistance technique, formation et actualisation permanente. Certaines
régions du monde, surtout l'Afrique, sont encore relativement mal
desservies par le haut débit. Les pays les plus pauvres sont de plus en
plus délaissés, n'ayant pas ou peu d'accès aux voies
technologiques utilisées par la production et la diffusion de
l'information (Philip G. et al., 2009).
Enfin, travailler son influence sur les réseaux sociaux
et maîtriser les outils digitaux est primordial, compliqué et
demande des compétences certaines. En effet, il faut connaître et
savoir utiliser les réseaux sociaux du pays et dans leur langue. Les
cours tiennent même dans la poche. De ce fait, certaines écoles
mondialement connues développent des modules pour Smartphone. Sans
compter les cours en amphi de plus en plus remplacés par des
vidéos de professeurs avec lesquels les étudiants interagissent
via des plates-formes communautaires créées à cet
effet. Côté communication en effet, les plates-formes de partage
de vidéos sont les plus en vogue, avec une multitude de films
visionnables. Cette tendance s'appuie la plupart du temps sur des outils
techniques existants et bien connus du grand public. Chaque
établissement choisit ou crée l'outil le plus adapté au
public et aux contenus qu'il souhaite diffuser.
80
Deux grandes plateformes d'hébergement de contenus
audio et vidéo en ligne3 ouvrent des espaces
dédiés à l'éducation : iTunes U et
YouTube Edu. Certains établissements choisissent de
créer leur propre plate-forme de diffusion audio et vidéo
(Web-TV). Ils restent ainsi maîtres de l'hébergement de leurs
ressources, mais ne bénéficient pas de la notoriété
des grandes plateformes. Les réseaux sociaux et le
micro-blogging4 permettent aux étudiants et enseignants
de contribuer à la vie de leur établissement. Ils constituent
donc une vitrine de son attractivité (Héloïse NETANGE,
Stratégies de communication des universités francophones sur le
Web 2.0,
http://www.ciep.fr/produits-documentaires/sitographies/strategies-communication-des-universites-francophones-web-2-0).
En guise de perspective, l'université doit relever le
défi de la communication. Confrontées à de multiples
bouleversements, les institutions d'enseignement supérieur se retrouvent
au centre d'une série d'enjeux majeurs (intellectuels et scientifiques)
; tels les enjeux de rayonnement, d'attractivité, économiques et
géopolitiques, même. C'est sur les campus que s'élabore le
devenir des sociétés. Avec l'entrée dans l'«
économie de la connaissance », les universités et les
grandes écoles conquièrent donc un nouveau statut. Mais ce statut
impose aussi des obligations. Compte tenu de leur importance stratégique
dans la société, les universités se doivent de disposer
d'un système de communication « à la hauteur ».
C'est-à-dire professionnel et en phase avec son temps.
Dans un contexte aussi concurrentiel, gérer la marque
d'une institution, faire connaître sa stratégie, nécessite
un pilotage très sophistiqué. Pas question non plus de
communiquer avec des outils d'un autre âge : les étudiants, les
professeurs sont parmi les premiers utilisateurs du web, des réseaux
sociaux et des outils multimédias. C'est avec ces moyens qu'il faut
s'adresser à eux... et les convaincre (Agence NOIR SUR BLANC, 2009).
3 Voir " iTunes U, YouTube Edu : les stratégies des
pionniers français ", article de Fabienne Guimont sur Educpros,
11/05/10.
Le podcasting est un moyen de diffusion de fichiers audio ou
vidéo. Il permet aux utilisateurs l'écoute ou le
téléchargement automatique de productions audio ou
vidéo.
4 Le " micro-blogging " consiste à diffuser des messages
courts (entre 140 et 200 caractères de texte) sous forme de flux.
81
TROISIEME PARTIE
ORGANISATION ET STRUCTURATION
D'UN CHAMPS DE COMMUNICATION ORIGINAL DE L'UOB
82
Partant des parties logistiques, informatiques et
télécommunications, il s'agit ici de décrire et expliquer
les expérimentations qui ont placé l'UOB à la hauteur des
standards internationaux.
Il s'agit d'abord de préciser les définitions
originales de la communication universitaire, puis dans un second temps,
d'expliquer la nécessaire professionnalisation de la communication et
enfin dans un troisième temps, d'envisager l'inévitable tournant
de la communication avec les nouveaux acteurs.
83
Chapitre I - Des définitions
générales de la communication universitaire
La communication universitaire repose sur les TIC ; or,
l'essentiel des actes posés à l'UOB se fait manuellement (Guy
ROSSATANGA-RIGNAULT, 2005). Nombre de rapports fustigent le déficit
d'intégration de l'informatique à l'UOB ; notamment l'absence
d'un réseau de campus (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, 2005 ; Roland DUCASSE,
2010).
Les responsables et auteurs pensent ainsi, de façon
unanime que le renouveau de l'UOB passe par la mise en place d'un réseau
de campus. Il faut croire que, dans le contexte d'un système
d'information, les définitions générales de la
communication universitaire, induisent la mise en place d'un réseau de
campus.
Encore faut-il savoir en quoi consiste un réseau de
campus, puis quelle est son utilité et enfin comment se présente
le réseau de campus de l'UOB.
Section 1. Qu'est-ce qu'un réseau de campus
?
Réseau de campus renvoie de façon
spécifique au réseau informatique. En théorie, un
réseau informatique est un ensemble d'équipements reliés
entre eux afin de partager des données, des ressources et
d'échanger des informations. Du matériel (câblage, carte
réseau, répartiteur) inter-relie les ordinateurs. Les
réseaux informatiques naissent du besoin de faire communiquer des
terminaux distants avec un site central puis des ordinateurs entre eux ; mais
en quoi consiste le réseau de campus, comment est-il conçu et
quel est son mode d'interconnexion ?
1. Définitions
Le réseau de campus s'inscrit dans trois niveaux de
lecture ou de vision.
Dans un premier temps, au plan strictement technique, le
réseau est un ensemble d'ordinateurs (ou périphériques)
autonomes connectés entre eux et situés dans des domaines
géographiques. Au départ ces communications servent seuls aux
transports de données informatiques. A présent, les
réseaux intègrent données, parole et vidéo.
Différents types de réseaux existent, se
distinguant par :
? La distance qu'ils couvrent et leur débit ;
? Le type de commutation (Circuit, messages, paquets, cellules)
;
84
? Le temps de réponse et leur niveau de
services (couche de service mise en oeuvre).
Il existe trois grands types de réseaux : LAN, MAN,
WAN.
? LAN (Local Area Network, en français
Réseau Local) réfère à un ensemble d'ordinateurs
appartenant à la même organisation et reliés entre eux dans
une petite aire géographique par un réseau, souvent à
l'aide d'une même technologie (la plus répandue étant
Ethernet) ;
? MAN (Metropolitan Area Network, en
français Réseau métropolitain ou urbain) interconnecte
plusieurs LAN géographiquement proches (au maximum quelques dizaines de
km) à des débits importants ;
? WAN (Wide Area Network ou réseau
étendu) interconnecte plusieurs LANs à travers de grandes
distances géographiques. Le plus connu des WAN est Internet.
Le réseau de campus ou CAN (Campus Area Network) est
donc un réseau de terrain de quelques kilomètres identiques au
MAN (avec une bande passante maximale entre tous les LAN du réseau)
(CISCO SYSTEMS, 2000). Sa conception est très délicate.
A un deuxième niveau de lecture intervient la
complexité du réseau. Par de-là l'intégration du
numérique aux grandes fonctions de l'université, aujourd'hui, il
est question de la transformation du campus numérique en campus
intelligent (Smart Campus).
C'est, en 2015 à l'Université Laval de
Québec, le sens des échanges des dirigeants d'une dizaine
d'universités partenaires (Québec, France, Belgique, Suisse,
Maroc, Brésil, Colombie, Chine, etc.). « Au nombre des
défis qui se posent pour les communautés dites intelligentes, il
y a la gouvernance transparente (partage de données), la qualité
des services aux citoyens (transport, sécurité, réseaux
d'eau et d'énergie) et la prise en compte de la participation citoyenne
(consultation). « Toutes ces problématiques, plus
généralement associées aux villes, peuvent être
transposées à la gouvernance et à la gestion des
universités », soutient Nicole Lacasse » (Yvon LACASSE,
2015).
Au troisième niveau de vision, de façon
systémique, couplé à la dimension technique, un
réseau devient un ensemble d'éléments, d'individus,
d'organisations, de ville... fonctionnant comme une unité sans perdre
leur individualité à travers des échanges et des
interactions autour de ces réseaux. C'est une structure souple,
dynamique qui évolue avec le développement sociologique,
économique, culturelle, politique sans changer sa logique fondamentale.
C'est la forme actuelle de l'âge d'information des sociétés
connectées à Internet (Manuel Castells, 1998).
85
2. Conception du réseau de campus
Impliquée dans l'installation du système
d'information à l'université, la conception des réseaux de
campus interpelle la communication universitaire. La problématique est
identique à l'entreprise :
« L'Internet est la première source
d'échange multimédia avec l'ordinateur personnel. Il a
radicalement modifié la donne en matière d'échanges. Les
applications concernées, transportant la voix ou la vidéo en
temps réel, requièrent des performances accrues et plus
prévisibles, que ce soit sur réseau local ou sur réseau
étendu. Ces applications multimédias commencent à compter
parmi les ingrédients essentiels à une bonne productivité
d'entreprise. A mesure que les sociétés entrevoient
d'implémenter sur IF de nouvelles applications multimédias
consommatrices en bande passante et basées sur des intranets - telles la
formation par la vidéo, la vidéoconférence et la
téléphonie -, l'impact de ces applications sur l'infrastructure
de réseau existante constitue un vrai problème » (CISCO
SYSTEMS, 2000).
Ce sont des applications qui entrent à
l'université - même en Afrique - à l'occasion de
l'expérimentation de méthodes pédagogiques (formation
à distance, télévision en ligne...). Malgré
l'amélioration constante des performances des équipements et des
capacités des médias de transmission, la conception d'un
réseau implique des environnements de plus en plus complexes, avec de
nombreux types de supports de transmission, de protocoles et d'interconnexions
à des réseaux qui, de plus, sont contrôlés par
plusieurs organisations.
La conception du réseau de campus consiste,
techniquement à réfléchir et dessiner sa topologie ;
c'est-à-dire, dresser un schéma conceptuel de l'organisation
physique et logique d'un réseau. L'organisation physique concerne la
connexion (Bus, Anneau, Étoile...) des machines. La topologie logique
montre la circulation (diffusion ou point à point) des informations sur
les réseaux. La conception d'un réseau est ardue. Pour que le
réseau soit fiable et capable d'évoluer, les concepteurs
conservent à l'esprit que chacun de ses principaux composants
possède ses exigences propres en termes de conception.
Un grand campus exploite ainsi une technologie de
réseau étendu (WAN) pour raccorder des immeubles entre eux. Bien
qu'il utilise le câblage et les protocoles propres à cette
technologie, il échappe aux contraintes de coût
élevé de la bande passante. Après l'installation du
câblage, la bande passante se révèle peu coûteuse,
car l'université en est propriétaire et ne supporte donc pas les
frais récurrents d'un fournisseur de services. Faire évoluer le
câblage reste toutefois une opération onéreuse.
86
Le concepteur de réseaux adopte en conséquence,
généralement une conception optimisée en fonction de
l'architecture la plus rapide pouvant fonctionner avec le câblage
existant. Il peut toutefois être confronté à la
nécessité de faire évoluer le câblage pour
satisfaire aux exigences d'applications émergentes. Une approche
prudente peut néanmoins aider le concepteur à éliminer une
partie des difficultés liées à l'extension d'un
réseau au fur et à mesure de son évolution.
La première étape consiste à bien en
comprendre les exigences et la façon de les identifier, la seconde
étape est le choix des fonctionnalités et options de
fiabilité permettant d'y répondre.
Les réseaux sont alors, d'une part, exploitables
localement et d'autre part, interconnectables pour élargir leur
périmètre d'exploitation. L'interconnexion d'un réseau de
campus est donc un véritable défi (CISCO SYSTEMS, 2000).
3. Interconnexion du réseau de campus
L'interconnexion de réseaux permet à deux
réseaux ou plus de communiquer, en englobant tous les aspects de la
connexion des ordinateurs entre eux. Les réseaux se sont
développés pour pouvoir répondre à des exigences de
communication entre systèmes terminaux très variés ; en ce
sens : « L'infrastructure réseau constitue
l'élément fédérateur qui peut selon le cas
permettre ou empêcher l'adoption réussie d'une technologie. Les
principales tendances du marché génèrent de nouvelles
demandes concernant le réseau et imposent un accroissement de la
complexité, notamment en termes d'utilisation accrue des applications
multimédias, de prise en charge des terminaux de dernière
génération, de mobilité, de phénomène BYOD
(utilisation des terminaux personnels) et de mouvement vers le cloud »
(ALCATEL-LUCENT ENTERPRISE, 2014).
La tendance est à des environnements de plus en plus
hétérogènes, associant nombre de médias et
protocoles, et imposant aux organisations une interconnexion à des
réseaux extérieurs. L'observation de règles de prudence
dans l'élaboration d'un réseau limite des futurs
problèmes, à mesure que le réseau se développe
(CISCO SYSTEMS, 2000).
L'interconnexion des réseaux nécessite de
recourir à maints protocoles et fonctionnalités pour rester
évolutifs et sans recourir en permanence à des interventions
manuelles.
Les réseaux de grande taille peuvent se composer de trois
éléments :
1. Les réseaux de campus, avec les utilisateurs
connectés localement, dans un bâtiment ou groupe de
bâtiments ;
2. Les réseaux étendus (WAN, Wide Area
Network) reliant des campus ;
87
3. Les technologies de connexion à distance, reliant
bureaux annexes et utilisateurs isolés (itinérants et
télétravailleurs) à un campus local ou Internet (CISCO
SYSTEMS, 2000).
Traditionnellement, les concepts de base de la mise en oeuvre
de réseaux sont les équipements de réseau et la
commutation. Les concepteurs de réseaux disposent de quatre
équipements de base :
- Les hubs (concentrateurs) servant à relier plusieurs
utilisateurs à un seul équipement physique, lui-même
connecté au réseau. Ils agissent comme des
répéteurs, régénérant le signal qui transite
par eux.
- Les ponts servant à séparer logiquement des
segments d'un même réseau.
- Les commutateurs semblables aux ponts, mais ayant
généralement un plus grand nombre de ports. Aujourd'hui, dans les
armoires de câblage, les concepteurs de réseaux remplacent les
hubs par des commutateurs afin d'augmenter les performances ainsi que la bande
passante du réseau, tout en préservant les investissements
existants en matière de câblage.
- Les routeurs séparant les domaines de broadcast
(diffusion générale) et utilisés pour connecter des
réseaux différents. Ils sont dépendants des protocoles.
Les experts en transmission de données s'accordent pour
dire que les concepteurs de réseaux préfèrent aujourd'hui
l'utilisation de routeurs et de commutateurs à celle de ponts et de
concentrateurs pour créer des réseaux (CISCO SYSTEMS, 2000).
Sur un tout autre plan, le développement rapide des
applications temps reel (VoIP, vidéo, suites de collaboration) et leur
importance pour les organisations, poussent les réseaux actuels à
leurs limites.
Dépassés, ils ne parviennent plus à
suivre la demande grandissante en bande passante et le besoin d'une
qualité de service toujours plus élevée.
En outre, un grand nombre de nouvelles applications
(professionnelles ou personnelles) se disputent la bande passante disponible.
Il est pourtant important d'avoir une visibilité de bout en bout sur les
applications qui chargent le réseau et de disposer de mécanismes
de gestion de priorité pour les applications critiques.
Dans le même esprit, nombreux terminaux récents
(Smartphones, caméras IP, tableaux interactifs et
téléphones IP dernière génération avec leur
multitude de fonctionnalités) exigent davantage de bande passante et ont
une consommation d'énergie au-delà des capacités des
réseaux actuels.
De plus en plus de salariés insistent pour utiliser
leur propre terminal (Smartphone ou tablette) sur le réseau de
l'organisation. Ce nouveau scénario, combiné à la
nécessité de prendre en charge la
88
mobilité, accroit les risques pour la
sécurité et rend difficile pour les administrateurs
réseau, la prédiction de la consommation de bande passante. Ceci
annule les pratiques classiques d'allocation statistique de priorités
pour la bande passante.
Face a l'impossibilité de contrôler les
terminaux, tout réglage pour améliorer la mise à
disposition d'applications s'effectue dorénavant dans le réseau,
de préférence, automatiquement (ALCATEL-LUCENT ENTERPRISE,
2014).
Section 2. Comment se présente le réseau
de campus de l'UOB5 ?
Depuis sa création, des turbulences secouent l'UOB.
S'il faut se réjouir de la mise en place d'un réseau de campus
à l'UOB, l'honnêteté exige de la froideur sur les
manquements révélés par le terrain. Le temps demande aussi
de relativiser les observations. Le présent état correspond au
réseau de campus de l'UOB dans la période de l'étude
(2011-2016). Sans prétendre à l'exhaustivité, il s'attarde
sur trois points : d'abord une présentation de la structure en charge du
réseau de campus, puis les ressources au service du réseau de
campus et enfin le schéma du réseau de campus.
1. La structure en charge du réseau de campus
Quant à la structure chargée du réseau de
campus de l'UOB, il y a trois phases : avant 2011, de 2011 à 2017 et
à partir de 2017.
Avant 2011, le Centre de Développement et de Recherche
Numérique (CDRN) et le Campus Numérique Francophone (CNF) animent
un début de réseau de campus. Ils se ressemblent. Ils sont
hébergés à l'UOB. Leurs compétences
s'étendent aux domaines du numérique par le développement
et la maintenance des réseaux numériques, la production et la
diffusion de contenus, la mise à disposition et l'animation d'espaces de
consultation informatique.
En matière de système d'information, ils
s'attèlent à installer un réseau de campus par la gestion
de la connexion Internet. Leurs actions portent sur la formation des membres de
la communauté universitaire dans les domaines des TIC et du
numérique. Elles impactent aussi la vie à l'UOB par la promotion
des logiciels libres (Linux distribution Debian et Ubuntu) et sa
visibilité numérique par le site Internet (AGENDA UOB, 2011).
Le CDRN et le CNF se distinguent du fait de leur existence et
leur statut. D'une part, le CDRN est créé en 2005, comme
direction informatique et s'achève en 2011. Le CNF résulte d'un
accord signé
5 GABON TV, JT 20H du lundi 3 mars 2014,
https://www.youtube.com/watch?v=Vt1W9VYFi9Q
et annexe V
89
en 2003 et perdure jusqu'alors. D'autre part, le CDRN est une
entité gabonaise. Il « est la suite du projet de
Coopération SYFED et du Centre de Développement et de Recherche
de l'UOB créé en 2005 » (AGENDA UOB, 2011). Par contre,
« le CNF de Libreville est une implantation de l'Agence Universitaire
de la Francophonie, association de 759 universités membres qui apporte
un soutien à la recherche et à l'enseignement, selon les
principes de solidarité entre les universités des pays du Sud et
du Nord » (AGENDA UOB, 2011). Le CNF est une représentation
étrangère au Gabon.
De 2011 à 2017, c'est l'ère du Centre de
Ressources Informatique et Réseaux (CRIR). La loi des finances 2011 et
l'arrêté n°0011/MENESRSIC/UOB/R octroient au CRIR une
inscription budgétaire et lui confèrent le statut de direction
centrale, technique et stratégique de l'université. Il a ainsi
pour mission :
? De mettre en place le Système d'Information (SI) de
l'UOB ;
? De maintenir et exploiter les infrastructures et applicatifs
composant le SI de l'UOB ; ? D'exploiter les systèmes ;
? De maintenir en bon état les bases de données...
(AGENDA UOB, 2013).
Une contre-réforme intervient en 2013 :
- Le CRIR est officiellement mis sous scellé ;
- Son personnel est redéployé ;
- Ses locaux sont affectés à la Direction
Centrale des Ressources Humaines (DCRH) du Ministère de l'Enseignement
Supérieur ;
- Tous les travaux de mise en place d'un réseau de
campus sont suspendus (Data Center, interconnexion des bâtiments par
fibre optique, etc.).
Ces actions participent d'un déni des avancées
(Martial Pépin MAKANGA BALA, 2014/2015) et à partir de 2017, le
CRIR revient en grâce. Il est réhabilité et regagne ses
locaux.
2. Les ressources au service du réseau de campus
Ressources s'entend comme les moyens matériels et humains
destinés aux missions du CRIR.
Le CRIR est localisé dans l'aile droite en entrant dans
le bâtiment de la Bibliothèque Universitaire Centrale (BUC) de
l'UOB. Il se déploie sur deux niveaux :
- Le premier niveau comprend une salle technique, une salle de
réunion et trois bureaux ;
- Le second accueille un cyber espace et une salle polyvalente
(formations, conférences...).
90
Dans la période de l'étude, les ressources
informatiques et télécommunications sont de trois types : les
ressources Internet, les infrastructures numériques et les
réseaux téléphoniques.
Les ressources Internet sont de trois types : une connexion de
type GSHDSL de 2M de débit, une connexion du type ADSL de 2M de
débit et une connexion du type Wimax de 10M de débit.
Les infrastructures numériques sont des LAN de trois
types : LAN inter-bâtiment, LAN par niveau/secteur dans chaque
bâtiment et LAN WIFI.
Les réseaux téléphoniques comprennent
vingt-six lignes (classiques) et un abonnement chez l'opérateur de
téléphonie LIBERTIS pour cent vingt-deux lignes GFU (mobile).
Il y a six locaux techniques ; dont un centre de
données (Data Center) avec des baies de brassage pour serveurs
entièrement équipées.
Le CRIR a une vingtaine d'agents ; organisée en staff
administratif, cadres techniques et agents d'exécution. Les
compétences sont polyvalentes : Télécoms, informatiques,
droit, infographie, communication... Le mode de management repose sur
l'approche projet (Martial Pépin MAKANGA BALA, 2014/2015).
Le CRIR s'enorgueillit d'avoir accueilli pas loin d'une
quinzaine de stagiaires de 2011 à 2013 ; dans des
spécialités aussi diverses que les
télécommunications, l'informatique, l'assistanat de direction, la
communication, le technico-commercial,
etc. et de divers établissement
(Institut National des Postes et Télécommunication, Lycée
Technique de Ntoum, Institut Universitaire des Sciences de l'Organisation,
Ecole Supérieure de Communication...).
3. Schéma du réseau de campus
De 2011 à 2016, le réseau de l'UOB repose sur
une architecture hybride de fibre optique et interconnexion en aérien.
Ce réseau utilise deux fibres optiques : monomode et multi-mode.
Nombre de bâtiments abritant des services (BUC,
départements, amphithéâtres...) ne sont pas
connectés au réseau. Certains services manquent même
d'équipements informatiques.
Par contre, toutes les connexions convergent vers le
Pôle Scientifique de la Faculté des Lettres et des Sciences
Humaines (FLSH). L'UOB se subdivise, géographiquement en deux : la
partie supérieure allant de la BUC, au pôle scientifique en
passant par l'Office du BAC et le Rectorat est interconnectée en fibre
optique monomode. Du Pôle Scientifique au nouveau pôle
universitaire en passant par la Faculté de Droit et de Sciences
Economiques (FDSE) et le Centre des OEuvres Universitaires (COU) est
interconnectée par fibre optique multi-mode.
91
C'est ici aussi l'occasion de critiquer cette organisation.
Ces deux types d'interconnexion se distinguent du réseau de campus
conventionnel.
En effet, bien que tous les bâtiments soient
interconnectés en fibre optique monomode ou multi-mode, ils ne disposent
pas d'un réseau sans fil sécurisé. Les différents
réseaux ne sont pas administrés et aucun terminal ne dispose d'un
antivirus. Le réseau est exposé aux menaces informatiques.
En somme, en l'état du réseau de l'UOB, la
couverture des besoins n'est pas précautionnée. Les
bâtiments interconnectés ne sont pas très
équipés en matériels informatiques et l'utilisation du
réseau n'est pas optimale. Le service manque dans chaque bâtiment
et aux ordinateurs individuels (Dale SMITH). Il y a absence de courant stable
(non interruptible, avec recours aux batteries), de refroidissement (air
conditionné) notamment dans le Data Center et d'éléments
de redondance, telle que des boucles (Dale SMITH).
Pour en revenir aux réseaux de campus, il faut
déplorer que l'UOB semble déjà dépassée ;
car les perspectives se sont complexifiées. Au-delà de
l'intégration du numérique aux grandes fonctions de
l'université, aujourd'hui il est question de la transformation du campus
numérique en campus intelligent (smart campus). C'est le sens des
échanges que les dirigeants d'une dizaine d'universités
partenaires provenant du Québec, de la France, de la Belgique, de la
Suisse, du Maroc, du Brésil, de la Colombie et de la Chine ont eu en
2015 à l'Université Laval de Québec.
« Au nombre des défis qui se posent pour les
communautés dites intelligentes, il y a la gouvernance transparente
(partage de données), la qualité des services aux citoyens
(transport, sécurité, réseaux d'eau et d'énergie)
et la prise en compte de la participation citoyenne (consultation). «
Toutes ces problématiques, plus généralement
associées aux villes, peuvent être transposées à la
gouvernance et à la gestion des universités », soutient
Nicole Lacasse » (Yvon LACASSE, idem).
Section 3. Quelle est l'utilité d'un
réseau de campus ?
L'utilité d'un réseau de campus s'évalue
à trois niveaux : au niveau de la communication en
général, puis au niveau de l'université et enfin au niveau
des individus.
1. Au niveau de la communication
Au plan de la communication, les réseaux de campus ont
une valeur inestimable d'abord par leur nature de réseau puis par leur
spécificité dans les réseaux. Les réseaux de
campus, par leur apport, sont un facilitateur irremplaçable à de
multiples niveaux. De façon générale ils permettent :
92
- Le partage d'application : travail dans un environnement
Multiutilisateurs, compilation,
Système de Gestion de Bases de données (SGBD) ;
- Le partage de ressources matérielles : imprimante,
cédérom, modem, disque dur... ;
- Le téléchargement des applications et des
fichiers ;
- L'interaction avec les utilisateurs connectés :
messagerie électronique, conférences
électroniques... ;
- Le transfert de données en général :
réseaux informatiques ;
- Les transferts de la parole : réseaux
téléphoniques ;
- Le transfert de la parole, de la vidéo et des
données : réseaux numérique à intégration
de
services RNIS ou sur IP ;
- Le partage des fichiers : les données circulent par un
câble et non par des supports
amovibles (disquettes, clefs USB) ;
- La garantie de l'unicité de l'information par un
Système de Gestion de Base de Données
(SGBD).
Du point de vue de sa spécificité (son statut) le
réseau de campus autorise :
- La mise en commun des ressources au sein d'un campus ;
- L'adoption d'un statut privé ou public ;
- La communication de deux noeuds distants comme s'ils
étaient d'un même réseau local ;
- L'association de commutateurs ou de routeurs
interconnectés par des liens hauts débits (en
général en fibre optique) ... ;
- Le raccord d'un immeuble ou groupe d'immeubles à un
réseau d'organisation comprenant
plusieurs réseaux locaux (LAN, Local Area
Network) ;
- Le fait que l'organisation propriétaire du réseau
possède en général également le câblage ;
- L'adoption d'une technologie de réseau local pour
interconnecter tous les systèmes
terminaux dans un immeuble, comme Ethernet, Token Ring, FDDI
(Fiber Distributed Data
Interface), Fast Ethernet, Gigabit Ethernet ou ATM
(Asynchronous Transfer Mode) ;
- L'exploitation d'une technologie de réseau étendu
(WAN) pour la communication entre
zones géographiquement distantes : ADSL (Asymmetric
Digital Subscriber Line), Modem
analogique, lignes spécialisées louées,
RNIS, Frame Relay (relais de trames), SMDS
(Switched Multimegabit Data Service), X.25, ATM WAN ;
- Bien qu'il utilise le câblage et les protocoles propres
à cette technologie, il échappe aux
contraintes de coût élevé de la bande
passante.
93
2. Au niveau des universités
De façon spécifique, pour les universités,
les réseaux permettent :
- Le partage des ressources : imprimantes, disque dur,
processeur, etc.
- La réduction des coûts par exemple : au lieu d'une
imprimante pour chaque utilisateur, par
heure par semaine, la même imprimante peut être
partagée entre plusieurs utilisateurs. Les
grands ordinateurs sont généralement dix fois plus
rapides et coûtent mille fois plus chers ;
- L'augmentation de la fiabilité : duplication des
données et traitements sur plusieurs
machines. Si une machine tombe en panne une autre prend la
relève ;
- La fourniture d'un puissant média de communication :
e-mail, VC... ;
- La possibilité de Faire des inscriptions
dématérialisées via l'Internet ;
- La simplification de la maintenance des logiciels (mise
à jour plus facile lors du changement
de version) ;
- La libération de l'espace disque sur les postes de
travail ;
- La diminution des coûts : pour une application, dix
licences réseau sont moins chères que
dix licences individuelles.
3. Au niveau des individus
De façon spécifique, également pour les
individus, les réseaux apportent :
- Un accès facile et rapide à des informations
distantes de type académique : offres de formations, consultation de
relevés de notes, etc. Recherche d'informations de tout genre :
sciences, arts, cuisine, sports... ; Accès à des journaux et
bibliothèques numériques : News...
- La communication entre individus :
Vidéoconférence, courrier électronique, groupes
thématiques, chat, communication poste-à-poste,
téléphonie et radio via Internet... ;
- Les divertissements et jeux interactifs : vidéo à
la carte et toutes sortes de jeux ;
- La mise en place d'un environnement numérique de
travail : formations et cours en ligne, consultation de notes de services
depuis son domicile.
La valeur ajoutée d'un réseau de campus dans un
système d'information dédié à la communication est
avérée. En termes d'état des lieux et de bilan à la
date de 2013 :
FORCES
? La qualité, la créativité
et le talent des techniciens du CRIR.
? Début d'infrastructures fixes, mobiles
et connectivité sur le campus universitaire ;
94
- La communauté universitaire est un grand utilisateur
d'outils numériques, via les réseaux
sociaux (Facebook) et via leur mobile ;
- La communauté universitaire a intégré des
aspects de la dématérialisation (inscriptions) ;
- Intérêt et adhésion des autres
établissements pour le projet CRIR ;
- Reconnaissance du projet CRIR par les autorités de
tutelle de l'UOB.
FAIBLESSES
- Scepticisme et/ou incompréhension d'une partie de la
communauté universitaire ;
- Faible appropriation des TIC des étudiants de cycles
supérieurs, enseignants et personnels ;
- Faiblesse financière pour poursuivre le
développement des infrastructures ;
- Insuffisance de ressources humaines dans certains domaines
techniques (communication) ;
- Dispersion du personnel du CRIR après sa mise sous
scellé ;
- Suspension du projet CRIR en 2013.
OPPORTUNITÉS
- Réhabilitation et reprise du projet
CRIR en 2017 ;
- Existence de partenariats multiformes : AUA,
AIRTEL Money, UNESCO, WACREN, etc. ; - Existence
d'applications et plateformes de services ou d'intermédiation pour
répondre aux besoins fondamentaux de la communauté universitaire
;
- Présence d'un service minimum de
ressources humaines compétentes...
95
Chapitre II - La professionnalisation de la
communication de l'UOB
Première et unique direction organisation,
méthode et systèmes d'information de l'histoire de l'enseignement
supérieur public au Gabon, le Centre de Ressources Informatiques et
réseaux (CRIR), en tant que centre pilote, a constitué, à
plus d'un titre, un incubateur d'idées et un laboratoire
d'expérimentation. La nécessaire professionnalisation de la
communication de l'UOB en est une illustration. Pour le comprendre, il faut
faire un détour par une innovation - apparemment anodine - mais lourde
de portée : l'écosystème de l'intégration des TIC
à l'UOB. Outil symbolique, l'écosystème de
l'intégration des TIC à l'UOB est un exemple des efforts
d'ingéniosité et d'innovation déployés par le CRIR
pour accomplir sa mission. A cette occasion, corollaire du contexte de mise en
place du réseau de campus, dans le cadre de la constitution d'un
Système d'Information par le CRIR de l'UOB, la dimension
technico-commerciale (marketing) de la communication a pris le pas sur les
aspects événementiels, relations publiques et relations
presse.
Pour en comprendre la subtilité, il est donc
nécessaire de préciser en quoi consiste
l'écosystème de l'UOB, comment il se présente et qui l'a
défini.
Section 1. Qu'est-ce que l'écosystème
numérique de l'UOB ?
Tous les concepts sont chargés historiquement,
politiquement et même épistémologiquement. Il est
nécessaire de clarifier le sens de leurs usages pour éviter les
interprétations abusives et contradictoires. Le plus simple est ainsi de
partir du plus large, le sens commun, pour arriver au particularisme. Il est
possible d'analyser le fonctionnement d'un écosystème, quel qu'il
soit, à plusieurs niveaux. Ce qui fait sa force, en
général, est sa diversité.
1. Concept d'écosystème
Au sens premier, l'écosystème est un concept
tiré de l'écologie. Il postule que : Tout « ensemble
» vivant est une collection de sous-unités et constitue un «
système ».
Un être vivant : une « collection »
d'organes (cerveau, coeur, poumons, oeil, rate, estomac, artères-veine,
etc.). Mais ces éléments ne sont pas anarchiquement
disposés ; il existe des relations et des contrôles assurant
l'intégrité de l'ensemble (contrôle endocrinien,
régulation de la pression osmotique, régulation du débit
cardiaque ou pulmonaire, etc.) » (Patrice FRANCOUR).
Dans un second sens, il y a extension de la notion qui
correspond à des usages métaphoriques de
l'écosystème pour désigner un ensemble d'entités
qui interagissent dans un environnement.
96
En économie, un écosystème est
constitué d'un regroupement d'entreprises d'une filière et de
leurs parties prenantes (clients, employés, fournisseurs,
sous-traitants, pouvoirs publics...), qui ont en commun un projet de
développement dans le temps, encadré par des engagements pris les
uns envers les autres. Dans un écosystème d'entreprises, chacun
contribue à la création de valeur qui bénéficie
à toutes les entreprises, à la différence d'un cluster.
D'autres domaines que l'environnement récupère
le concept d'écosystème, avec pour ambition de le transposer
à leur réalité. C'est le cas notamment du monde du travail
où : « Un écosystème peut être compris
comme un système d'entreprises qui, de par leur
offre de produits ou de services, le marché
auxquelles elles s'adressent ou encore les contraintes
et réglementations auxquels elles sont
soumises, entretiennent des rapports similaires à un environnement
commun » (Le FOREM, 2010 ; mise en gras par l'auteur).
Instituée en méthodologie d'étude, dans ce cadre,
l'écosystème a pour objet l'étude de douze environnements
(Le FOREM, idem). De même, l'écosystème industriel
s'érige en discipline avec pour prétention l'affirmation d'une
autonomie scientifique sous l'appellation d'écologie industrielle
(Gérald Hess, 2009).
Avec l'expansion des réseaux numériques
apparaît aussi l'écosystème du web ou
écosystème
numérique (
https://fr.wikipedia.org/wikiecosysteme#Extension
de la notion). L'écosystème numérique est un
système dynamique, tant par le nombre de créations de projets,
que par la diversité des domaines d'activité. Le numérique
est en ce sens un secteur vaste regroupant différentes activités
complémentaires et nécessaires à son développement.
Dans le cas de l'UOB, l'écosystème est une infrastructure mettant
l'accent sur l'intégration des différents projets et techniques
garantissant la qualité de la réalisation du système
d'information. L'écosystème dépasse le domaine classique
d'activités des projets informatiques (informatique, PC, Cloud
Computing...), pour s'étendre à des secteurs connexes
(communication, marketing...). De sorte que plusieurs disciplines apparaissent.
Ces disciplines imposent méthodes, pratiques et indicateurs
spécifiques.
2. Objectifs/Intérêts d'un
écosystème numérique
L'appellation d'écosystème numérique de
l'UOB se rapporte à une architecture ayant pour objet l'organisation
harmonieuse des différents chantiers du CRIR (GABON TV, JT 20H DU LUNDI
3 MARS 2014 ; Annexe V). Ce dernier ayant reçu pour mission la
construction et la gestion d'un système d'information de l'UOB, dans le
contexte d'un vide général, il s'est trouvé
impliqué dans des tâches multiformes et multisectorielles (Annexe
V).
L'écosystème numérique de l'UOB, tout en
étant un schéma, explique comment l'UOB gère les
différents défis posés par la mise en place d'un
réseau de campus. En ce sens il se nomme «
97
l'écosystème de l'intégration des TIC
à l'UOB ». Il est à la fois un plan explicatif et descriptif
ainsi qu'un schéma technique (annexe V). Il se rapporte à la
communication de deux points de vue :
- D'une part, en tant que document à usage public, il
doit faire l'objet d'une communication à l'endroit d'un public à
la fois interne et externe ;
- D'autre part, sa conception a nécessité le
concours de communicateurs ; car son caractère technique doit être
mis sous un format visible, lisible et compréhensible pour les
intéressés.
A ce niveau d'implication et d'intervention, l'amateurisme et
les tâtonnements sont interdits. Les personnes en charge de la
communication sur « l'écosystème de l'intégration des
TIC à l'UOB, à défaut d'être des
technico-commerciaux, doivent au minimum pouvoir maîtriser la
communication scientifique et technique. Il en est ainsi pour quasiment tous
les métiers de communicateurs universitaires, Il ne s'agit plus
simplement de se cantonner dans l'événementiel et les relations
publiques. Il faut intégrer les différents compartiments du
système d'information, savoir faire de la communication numérique
et classiques.
Dans ce contexte, l'approche est originale et permet, a
posteriori, d'introduire un débat scientifique ; car : «
Si l'on s'accorde sur sa fonction heuristique, l'analogie peut
néanmoins se comprendre soit comme un modèle, soit comme une
métaphore » (Gérald Hess, 2009). Il s'agit en fait de
l'échange autour de la valeur des représentations humaines
perçues comme modèle ou métaphore. L'idée est que
sur un plan scientifique, parlant de l'écosystème de
l'intégration des TIC à l'UOB : « Il peut tout aussi bien
s'agir de la perspective d'une communauté de recherche, par exemple.
Dans ce cas, on peut parfaitement parler de métaphore collective sans
rien modifier aux traits de la métaphore.
L'approche adoptée assimile l'ensemble "environnement
projet" et "projet" à un écosystème orienté
migration vers une structure par projets (versus fonctionnelle). C'est ce que
vise la gouvernance de l'écosystème en cherchant à
développer une vue apte à combiner projets, ressources et budgets
pour décider en temps réel.
3. Applications
L'écosystème de l'UOB est un exercice
d'ingénierie informatique consistant à faire un schéma
conceptuel de manière opportuniste, à l'occasion du projet de
développement des TIC à l'UOB. Il consiste à créer
; d'une part un environnement agile, modulable et évolutif et d'autre
part, le dialogue entre professionnels de différentes
générations et disciplines. C'est une action collective se
rapportant à la coopération des projets et la mutualisation des
compétences.
Le cycle couvrant l'écosystème de l'UOB est
souvent plus court que celui des applications informatiques classiques
évoluant dans un environnement complexe. Un management mécaniste
a trop souvent réduit la collaboration entre projets lourds, avec des
cloisonnements. Être agile, c'est
98
aussi rester cohérent le long d'un projet, de la
manière la plus souple. Au-delà, cela demande beaucoup de
discipline. L'usage et le déploiement de ces méthodes dans
l'écosystème autorise le fonctionnement de l'équipe et le
développement du projet lui-même. Il est animé par des
professionnels de différents corps de métiers : informatique,
télécommunications, communication, Sans prétendre à
une quelconque dimension scientifique, sans le savoir et de façon
purement empirique, l'écosystème de l'intégration des TIC
à l'UOB emprunte une démarche identique. Appliqué au monde
du travail, dans le domaine de l'informatique, les
télécommunications, la communication..., le CRIR, par l'usage de
l'analogie, développe une vision identique.
L'écosystème de l'intégration des TIC
à l'UOB est en effet la représentation schématique des
différents projets du CRIR ; pour arriver à la mise en place d'un
système d'information en passant par la création d'un
réseau de campus (Annexe X). Il s'agit ici d'expliquer le fonctionnement
des projets informatiques dans leur contexte d'intégration en termes
d'écosystème numérique ; dans la perspective de la mise en
place du réseau de campus et du système d'information de
l'UOB.
L'appellation d'écosystème numérique de
l'UOB est purement pragmatique. Elle se rapporte à une architecture
ayant pour objet l'organisation harmonieuse des différents chantiers du
CRIR (GABON TV, JT 20H DU LUNDI 3 MARS 2014 ; annexe V). Tout en étant
un schéma conceptuel, l'écosystème numérique
explique la façon dont, sur un plan technique, l'UOB compte gérer
les différents défis posés par la mise en place d'un
système d'information. Abordé sous une perspective
systémique et fonctionnaliste, il est à la fois un plan
explicatif, descriptif et chronologique (annexe V). Il se rapporte à la
communication de deux points de vue :
- D'une part, en tant que document à usage public, il
doit faire l'objet d'une communication à l'endroit d'un public à
la fois interne et externe ;
- D'autre part, sa conception a nécessité le
concours de communicateurs ; car son caractère technique doit être
mis sous un format visible, lisible et compréhensible pour les
intéressés.
Section 2. Comment se présente
l'écosystème numérique de l'UOB ?
Le CRIR est un formidable laboratoire d'expérimentation
et d'ingéniosité. La conception, la formalisation et
l'opérationnalisation de « l'écosystème de
l'intégration des TIC à l'UOB » offre une illustration de
cette affirmation.
Envisager au plan général et théorique,
puis au plan spécifique et enfin au plan structurel cet
écosystème numérique permet de le vérifier
1. Au plan général et théorique
« Les écosystèmes ne représentent
pas seulement un assemblage d'espèces mais plutôt des
systèmes
99
sous la forme d'une combinaison de forces organiques et
inorganiques qui interagissent entre elles et qui changent »
(Institut des Ressources Mondiales, 2000). D'autre part, les
écosystèmes sont dynamiques, toujours en changement,
réagissant face aux turbulences naturelles et à la
compétition entre espèces différentes. Les
propriétés des éléments et leurs interactions
aboutissent ainsi à des propriétés globales
spécifiques, non simplement réductibles à une « somme
» (ou juxtaposition) des propriétés des
éléments. Les écosystèmes se composent en
conséquence d'un panel très diversifié et très
dense d'éléments ; qui agissent de façon dynamique. Ces
caractéristiques donnent l'occasion de faire une digression
philosophique sur la portée et les vertus de l'écosystème
numérique de l'UOB, en rapport avec l'analogie puis la
représentation et enfin la résolution de problèmes.
Quant à l'analogie, « l'emprunt de notions
à l'écologie - dans leur emploi métaphorique - va de pair
avec le fait de mettre entre parenthèses la relation
référentielle au sein du domaine d'emprunt [...].
L'interconnexion ou l'interdépendance, l'intégration dans le tout
de la biosphère, la complexité, la coopération, etc., tous
ces principes ne sont plus forcément des présupposés de la
pensée. Ils perdent en tout cas leur valeur factuelle en tant qu'ils
constituent les bases de la science des écosystèmes : il en va
ici de la cohérence du savoir » (Gérald Hess, 2009). La
correspondance directe entre l'écosystème numérique de
l'UOB et celui de l'écologie n'est pas de mise.
Les représentations pour leur part, participent
à la construction de la connaissance et offrent une palette de
possibilités là où habituellement d'aucuns n'envisagent
qu'une possibilité ; telle l'analyse du présent concept. A sa
création, rien ne permet réellement d'évaluer son
degré de construction ni même l'intégration d'un objectif
opérationnalisé. L'appropriation apparaît plus
tardivement.
Quant à la résolution de problèmes, la
constitution du concept d'écosystème ne se réduit pas
à la rencontre d'éléments différents. Elle implique
aussi la résolution d'une série de problèmes touchant en
particulier la modélisation des relations entre les différents
composants ; qui ont chacun leur histoire et correspondent à des
problématiques différentes (Annexe V). Par ailleurs,
l'idée d'une unité écologique envisagée comme un
tout et pourtant constituée d'éléments multiples et divers
renvoie à une série d'exemples et d'images, schématisables
grosso modo comme telle :
? D'une part des exemples privilégiés
(étages de végétations, lacs, îles) servant souvent
de référence, d'archétype, aux auteurs d'une époque
ou d'une école pour illustrer leurs théories ;
? D'autre part des objets ou entités analogues
invoqués comme métaphores : l'image de collectivité
humaine, organisme individuel ou machine (mécanique, thermique ou
cybernétique) réfèrent par époques et auteurs aux
unités écologiques (Jean-Marc Drouin, ).
100
2. Au plan particulier
Le plan particulier renvoie aux motivations historiques et
techniques de la construction du concept d'écosystème
numérique de l'UOB.
Depuis plus d'une décennie, la volonté des
responsables de l'UOB de moderniser la gouvernance et les structures de leur
institution se manifeste sans discontinuité ; pour preuve, le projet de
Campus Numérique Intégré (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, 2005),
les rapports d'évaluation (Alain MIGNOT, 2002 ; Roland DUCASSE, 2010 ;
EAU, AUA, 2012) et les engagements (Marc Louis ROPIVIA, 2013). Suite au rapport
Ducasse, sous le Recteur Pierre Nzinzi, une feuille de route pour la
modernisation de l'UOB est adoptée et mise à exécution.
Elle préconise entre autres la création d'une direction
informatique (CRIR) et la mise en oeuvre de projet visant à favoriser la
mise en place d'un système d'information.
Son successeur, le Recteur Marc Louis Ropivia poursuit
l'oeuvre en élevant les ambitions (création d'une
télévision universitaire) ; dont les préconisations vont
dans le sens de la mise en place d'un réseau de campus. Il est le
premier responsable de l'UOB qui décline sa vision dans un ouvrage ; tel
un projet de société.
La feuille de route du rapport Ducasse et l'ouvrage du recteur
Marc Louis Ropivia sont la traduction technique de ce qu'est
l'écosystème numérique de l'UOB.
L'écosystème numérique de l'UOB est donc le corolaire,
dans la matérialisation de ce mouvement.
Pour des raisons pédagogiques, dans la formalisation du
concept d'écosystème numérique, la dimension
technico-commerciale (marketing) de la communication a pris le pas sur les
aspects événementiels, relations publiques et relations presse.
Le but est d'expliquer les innovations technologiques, d'informer et
sensibiliser sur les réformes et de promouvoir l'avènement d'un
nouvel environnement universitaire. (Gérald HESS, 2009).
L'écosystème numérique formalise
également l'ancrage territorial de l'UOB ; dans la mesure où il
participe à matérialiser les travaux relatifs à
l'aménagement du campus universitaire. Par exemple, il rapporte tous les
projets qui portent sur les infrastructures de connexion comme les travaux de
génie civil, liés au déploiement de la fibre optique et le
Wifi.
L'écosystème révèle
également les technologies clés - en termes de priorité ou
de chronologie de déploiement - du chantier de modernisation par les TIC
de la gouvernance universitaire ; comme le fait un plan de situation. Pour
exemple de technologie clé, il y a par exemple le site Web de
l'institution et le Data Center.
101
Grâce à l'écosystème
numérique il est enfin possible les structures d'accompagnement qui
participent à la mise en chantier des projets. C'est le cas par exemple
de l'UNESCO qui est partenaire dans la mise en place du DINAL ou
l'opérateur de téléphonie mobile AIRTEL Money qui
intervient à l'occasion de la dématérialisation de la
procédure de paiement des inscriptions en ligne.
3. Au plan structurel
Le CRIR gère au total vingt-cinq projets. Ils
participent au squelette de l'écosystème. Du réseau de
campus, comme noyau central, en tant que point de départ et objectif
à atteindre, Six domaines sont présents dans
l'écosystème de l'UOB. Ils sont plus ou moins importants (en
termes de priorité et de déploiement), récents, innovants,
dynamiques, en développement... Du réseau de campus, comme noyau
central, comme point de départ et objectif à atteindre, les
domaines identifiés sont :
- Les infrastructures
numériques, qui constituent un des domaines historiques du
secteur
numérique puisqu'elles touchent à la conception,
la réalisation et l'installation des TIC ; - L'environnement
technique, qui concentre les activités d'installation,
distribution et
réparation des TIC, ainsi que la sous-filière
Télécoms et services informatiques ;
- L'Environnement Numérique de
Travail (ENT) qui constitue l'interface et la passerelle entre les
membres de la communauté universitaire entre eux et avec
l'extérieur ;
- Les services, qui
regroupent les applications et plateformes susceptibles d'améliorer
la
qualité de l'enseignement, la recherche et le quotidien
de la communauté universitaire ; - Les
ressources humaines qui gèrent les enseignants et le
personnel administratif de l'UOB
en termes de formation, renforcement des capacités et
recyclage en matière de TIC ;
- La communication qui
regroupe les activités en interne et externe, liées à la
promotion des services, de l'identité, l'image de marque et la
notoriété de l'UOB.
Le projet recourt à des solutions « Open
Source » (application gratuite, libre de droit) tel Ubuntu, Alcazar,
etc. à valeur ajoutée pour l'université et son
écosystème environnant. Chaque domaine est signalé par une
couleur qui définit son niveau de priorité dans l'aboutissement
du chantier6
Chaque projet est rattaché au domaine dont il
répond. Tous les projets sont numérotés par ordre de
priorité7. Le niveau de priorité indique en
l'occurrence, comme pour la construction d'un échafaudage, l'ordre
chronologique prioritaire (du plus important aux plus accessoire) dans lequel
les projets doivent être menés ; c'est-à-dire, commencer et
maximiser les ressources (humaines, matériels, financières) vers
les projets à priorité élevée (annexes V).
6 Rouge = niveau très élevé de
priorité ; Orange = niveau élevé de priorité ; Vert
= niveau moyen de priorité
7 1 = niveau très élevé de priorité 2
= niveau élevé de priorité 3 = niveau moyen de
priorité
102
L'essentiel des projets se réalise en technologie
« Open Source ». L'expertise et le niveau de
technicité pour travailler dans l'environnement du CRIR, surtout dans
l'écosystème de l'UOB est exigeants. Le personnel est
affecté et organisé par objectif de projets ; pour des
résultats précis.
Section 3. Qui peut définir
l'écosystème numérique de l'UOB ?
L'écosystème de l'UOB est une architecture
précise ; qui ne doit rien au hasard ou à l'improvisation. Chaque
projet concourt à l'aboutissement général du chantier qui
est la mise en place d'un réseau de campus. Tout en sachant qu'un
réseau de campus n'est jamais achevé. Il est en évolution
perpétuel, selon le contexte (annexe V).
Il est illusoire de penser qu'un intervenant extérieur
réussisse à définir un écosystème pertinent.
En l'espèce, s'il est convenu qu'à l'UOB la prise de
décision relève de l'anarchie organisée, la théorie
de la poubelle et du clanisme, il est nécessaire d'être du cru
pour pouvoir apprécier les rapports de force. C'est d'autant plus
important que la paternité et la pérennité du
système d'information en dépendent. La qualité des
personnes qui participent à la conception de l'écosystème
de l'UOB est un élément vital ; surtout, dans la
communauté universitaire.
Pour rappel, la communauté universitaire regroupe trois
catégories d'acteurs :
? Les étudiants ;
? Les enseignants-chercheurs ;
? Le personnel administratif.
La communauté universitaire - chaque groupe à sa
façon - est partie prenante de la construction de
l'écosystème.
1. Les étudiants
Les étudiants interviennent comme usagers et
prescripteurs des services universitaires. Pour avoir leur adhésion,
lesdits services mis à leur disposition ne peuvent leur être
imposés. Ils sont consultés, au moins pour en définir la
pertinence. Le communicateur impliqué dans la promotion de
l'écosystème doit ainsi, par exemple, savoir mener des
études de satisfaction, d'impact et de notoriété. Faut-il
le rappeler également ? Malgré l'appropriation du legs colonial ;
qui a permis de faire de l'enseignement supérieur un facteur clé
du développement économique et social, jouant un rôle
moteur dans le système éducatif d'ensemble et vis-à-vis de
la société en général, les réformes
entreprises dans la plupart des pays pour actualiser l'offre de formation
universitaire (création des écoles inter-états,
instauration des concours d'agrégation et des jurys interafricains,
élaboration des instruments juridiques relatifs à un
système rigoureux d'équivalence, mise en place des
troisièmes
103
cycles interuniversitaires, etc.) n'ont pas permis d'adapter
les universités africaines aux besoins de la société. Ce
qui fait que l'enseignement supérieur est sans conteste le segment le
plus affecté du système éducatif dans son ensemble : les
effectifs y sont pléthoriques, les budgets insuffisants, la
qualité de la formation en déclin. Dans la même idée
: « Le contexte international, caractérisé
désormais par la globalisation des marchés, a créé
un monde économique de plus en plus compétitif où la
connaissance occupe un rôle hautement stratégique [...] La crise
de l'enseignement supérieur, par son ampleur et par les
conséquences négatives qu'elle est susceptible d'entraîner
sur l'avenir du continent, appelle une réflexion approfondie,
orientée vers la recherche de solutions appropriées. »
(Bethuel MAKOSSO coord., 2009).
L'écosystème numérique de l'UOB participe
de cette recherche de solutions ; car les TIC induisent de nouveaux rapports au
savoir et à la transmission des connaissances. Le contexte mondial des
TIC est simple et part d'un constat. Les technologies sont dans le quotidien de
quasiment tous les citoyens, elles fondent leur rapport au monde. Il ne s'agit
plus de savoir s'il est pertinent de les utiliser dans un contexte formel
d'éducation ou de formation (et donc de penser avec ou sans). Il s'agit
de réfléchir aux conditions optimales d'une intégration
réussie.
« On ne pense plus que les TIC permettent de traiter
de façon globale la « masse » des étudiants (one size
fits all). On ne considère plus que les usages des TIC vont de soi pour
tous les étudiants « natifs du numérique », ni que le
transfert entre usages privés et usages professionnels est naturel. On
ne croit plus non plus que la flexibilité (anywhere, anytime) constitue
systématiquement une plus-value et on est convaincu qu'il ne suffit pas
de mettre des technologies à disposition pour que les usages se
développent... » (Laure ENDRIZZI, 2012)
L'UOB en tentant d'harmoniser la construction de son
infrastructure numérique avec les solutions et applications
dédiées aux étudiants (AGENDA 2011 ; AGENDA 2013 ; Marc
Louis ROPIVIA, 2011) place les technologies numériques au coeur de ses
stratégies. Elles sont un levier pour tout le projet
d'établissement. Elles ne se résument pas à un volet
additionnel porté par les services TICE.
2. Les enseignants et le personnel administratif
De prime abord, il faut relever que : « Les principales
résistances à la société de l'information et plus
particulièrement à l'essor d'Internet sont venus d'élites
politiques, industrielles, scientifiques ou technocratiques qui se sont senties
menacées dans l'exercice de leurs privilèges. On peut donc
considérer que ces résistances relèvent plus de la culture
que de l'économique, plus des structures que des fonctionnalités
de nature industrielle ou commerciale (Joël de ROSNAY, 2000). Or il se
trouve qu'au plan individuel, les enseignants-chercheurs sont avec le personnel
administratif un des
104
acteurs permanents de l'université (quand les
étudiants sont appelés à passer). Leur contribution est
majeure dans la réussite de la première mission de
l'université qui est la transmission du savoir et la recherche
scientifique. Nombreuses sont les solutions avec des outils informatiques,
aptes à alléger leur charge (visioconférences et cours
à distance). Pour ce faire, les enseignants-chercheurs doivent se les
avoir appropriés. Les communicateurs doivent pouvoir entre autre,
réaliser des supports (guides, dépliants, affiches, etc.) pour
promouvoir et vulgariser les solutions proposées.
Le personnel administratif a d'une part, la charge de la
gestion des solutions développées par l'organe technique qu'est
le CRIR. Il doit pouvoir les maîtriser. Le communicateur doit pouvoir
réaliser des séminaires de formation, d'information et de
renforcement des capacités à leur endroit. D'autre part,
l'autorité rectorale a besoin d'exposer au public les modalités
de sa gouvernance. Le communicateur doit l'y aider en ce sens. Il y va de la
perception de la pertinence de la gouvernance universitaire au regard des
usagers. L'idée de fond est de « f...] relever de nombreux
points d'application avec notamment la nécessité de rompre
l'isolement et de développer des synergies par le biais du travail
collaboratif, de rénover le système de santé et
d'enseignement, ou encore de s'inscrire dans les nouveaux courants
d'échanges internationaux aux contenus et aux supports de plus en plus
virtuels » (Jean-Jacques Maomra BOGUI, 2008). Ce qui suppose
qu'avec l'introduction de systèmes innovants d'enseignement et
d'apprentissage, les programmes universitaires et les méthodes
d'évaluation s'appuient sur une approche plus intégrée des
différentes disciplines. Le processus de collaboration
interdépartementale doit à cet effet être coordonné
et un leadership suffisamment fort doit être exercé pour vaincre
la résistance au changement qui invariablement devient un obstacle
majeur à l'obtention de résultats performants (Damtew TEFERRA et
Heinz GREIJN, 2010). L'écosystème est une façon
détournée de répondre à cette problématique
; car : « L'enseignement supérieur et la recherche induisent le
progrès des peuples par l'innovation, l'inventivité et la
créativité » (Jacques Fame NDONGO, 2009).
3. Les tierces personnes
L'écosystème numérique s'applique tant
aux acteurs internes qu'à ceux qui sont externe à l'UOB. Sa
finalité est de susciter des savoirs ; or, la capacité d'une
société à produire, sélectionner, adapter,
commercialiser et utiliser le savoir est essentielle à une croissance
économique durable et l'amélioration des niveaux de vie. Le
savoir devient ainsi le facteur le plus important du développement
économique (savoir technique « know-how ») et le savoir sur
les attributs (information et compréhension permettant l'analyse et la
prise de décisions). De plus le processus de mondialisation
accélère cette tendance. Le savoir est de plus en plus au coeur
de l'avantage comparatif d'un pays. Les avantages comparatifs entre pays
découlent de moins en moins de
105
l'abondance des ressources naturelles ou de la
disponibilité d'une main-d'oeuvre bon marché et de plus en plus
des innovations techniques et de l'utilisation compétitive du savoir -
ou d'une conjugaison des deux, (BANQUE MONDIALE, 2003). La
société bascule progressivement du monde industriel vers un mode
plus immatériel. Ces changements entraînent le
développement d'une économie du savoir.
La société de l'information correspond à
une forte diffusion des informations, souvent appuyée sur un
système d'information et les TICE (technologies d'information et de
communication dans l'enseignement). Alors que la société de la
connaissance dépasse la simple diffusion et s'appuie sur des
réseaux qui font place au savoir, à l'expertise, l'innovation et
la créativité. La notion de partage est mise en avant. L'approche
est plus humaine même si elle est portée par un
développement technique. Ces deux types d'économie sont donc
complémentaires (Sylvie CREPY, 2008).
Des exemples rapportés dans l'écosystème
numérique illustrent cette démarche de l'UOB. Il s'agit des cas
d'AIRTEL Money et de l'Agence Nationale des Infrastructures Numériques
et des Fréquences (ANINF). Pour la petite histoire, en 2011, l'UOB
expérimente les premières inscriptions en ligne dans l'histoire
de l'enseignement supérieur gabonais. Un partenariat est tissé
avec l'opérateur AIRTEL Money pour la dématérialisation du
paiement des frais d'inscriptions par les étudiants. Ce partenariat
persiste depuis cette date.
Dans la même période, l'ANINF, qui est la
structure technique du gouvernement pour tout ce qui a rapport avec le
numérique, se propose d'aider les établissements
supérieurs publics à assurer la couverture de leur campus en
connexion sans fil. Des bornes Wimax sont ainsi déployées sur le
campus, renforçant le déploiement de la fibre optique. Ce sont
là entre autres, des services qu'il revient au communicateur
universitaire de promouvoir et d'expliquer à l'opinion publique. Ces
tâches dévolues au communicateur universitaire laissent donc
transparaître un tournant avec de nouveaux acteurs.
Chapitre III - Le tournant avec les nouveaux
acteurs
Le contexte de travail du communicateur universitaire de l'UOB
impose des défis particuliers ; comme, l'appropriation de connaissances
éloignées de son champs habituel et naturel d'exercice. Il doit
par exemple pouvoir se mouvoir dans des disciplines telles les droits, les
télécommunications, l'informatique et la communication. Deux
projets innovants (entre autres) administrés par le CRIR à l'UOB
illustrent cette affirmation :
? La mise en place de l'Environnement Numérique de Travail
(ENT) ;
? La création du Dépôt Institutionnel
Numérique à Accès Libre (DINAL).
106
Pour en comprendre les enjeux, il s'agit d'abord de savoir en
quoi consistent ces deux projets, puis comment ils fonctionnent et enfin de
quelles compétences a besoin un communicateur universitaire pour en
faire la promotion.
Section 1. Présentation de l'ENT et du
DINAL
Les projets ENT et DINAL ont la particularité
d'être une première au Gabon et même en Afrique centrale
dans le cas du DINAL. Il s'agit ici de rapporter le contexte de leur mise en
place tel que vécu au CRIR. Annoncé en 2005 par Monsieur
Rossantaga-Rignault, alors Secrétaire Général de l'UOB,
l'ENT voit un début de commencement en 2013, à l'occasion de
l'expérimentation des inscriptions
dématérialisées.
Il faut d'abord préciser que « les ENT
s'adressent à la fois aux personnels (enseignants-chercheurs,
techniciens et personnels administratifs) des universités et aux
étudiants et apprenants. Ils permettent d'unifier les outils existants
(logiciels bureautique, forums, ressources multimédias, etc.) tout en
offrant un accès à des applications métier (vie scolaire,
gestion administrative) et génériques (création
simplifiée de contenus web pour les enseignants, agenda partagé,
environnement collaboratif, etc.) » (Aurélie PUYBONNIEUX,
2010). Un ENT est un portail de services numériques à la
disposition de la communauté universitaire. C'est un portail, un bouquet
modulaire et extensible de services intégrés ou connectés,
et interopérables en ligne ; mobilisant plusieurs types de formats et
recourt à des médiations par l'image (illustrations, tutoriels
vidéos), le son (intégration de podcasts en lien avec le projet
de ballado-diffusion) et le texte, pour s'adapter aux divers schémas de
traitement et de mémorisation de l'information mobilisés par les
usagers et leur proposer un produit attractif. D'autres services « de base
» sont disponibles : courrier électronique, forums, carnets
d'adresses, espaces de stockage de données privées, agendas, etc.
; ainsi que l'accès au DINAL.
En partenariat avec l'UNESCO, l'UOB décide en 2011 de
numériser, centraliser et faciliter l'accès libre aux productions
scientifiques dont regorge le Gabon. La réflexion au CRIR porte ainsi
sur :
? D'une part, la définition
d'une politique de stockage et d'archivage numérique des productions
scientifiques ;
? D'autre part, la création
d'un organe (DINAL) de gestion de la centralisation des productions
scientifiques numérisées ;
? Enfin, la promotion du DINAL
auprès de la communauté universitaire en particulier et du public
intéressé en général.
107
Prosaïquement, le DINAL de l'UOB est un projet de
bibliothèque universitaire dont les oeuvres sont consultables sur
Internet. C'est ainsi une offre d'interface d'accès à un ensemble
de ressources documentaires électroniques ; d'où, accessibles en
ligne et à distance par toute personne intéressée.
L'objectif n'est pas de numériser massivement mais de
sélectionner les productions scientifiques gabonaises ou relatives au
Gabon pour déterminer un corpus numérique pointu
(littérature grise et archives à valeur patrimoniale)
(Aurélie PUYBONNIEUX, idem).
L'ENT et le DINAL facilitent donc l'organisation de la vie
universitaire et permettent le développement de nouvelles pratiques
pédagogiques. Ils favorisent les relations entre membres de la
communauté universitaire et familiarisent les étudiants à
l'utilisation des technologies de l'information et de la communication ;
à condition d'avoir compris leur fonctionnement.
Section 2. Fonctionnement de l'ENT et du DINAL
De façon générale, les projets ENT et
DINAL ont pour objectif de faciliter la communication entre tous les acteurs de
la vie universitaire et leurs buts sont multiples. Outre permettre la
modernisation de la gestion de l'UOB par le numérique ou encore rendre
compte de la vie étudiante et des actualités de
l'université, ils jouent un rôle majeur dans les nouveaux modes
d'acquisition du savoir et les formes alternatives d'enseignement.
En pratique, l'offre numérique de l'UOB consiste en la
mise en place d'une plateforme intégrant à la fois un portail
d'accès, un ENT et un DINAL en vue d'offrir :
? Des services et ressources en ligne ;
? Un espace dématérialisé ;
? Un portail unique de ressources et d'outils au
service de la communication et de la formation d'une communauté
universitaire.
Les services disponibles dans l'ENT et le DINAL sont
accessibles de tout navigateur connecté à Internet. Tout
étudiant, enseignant, personnel administratif et usager accède
aussi à son environnement de l'établissement ou tout lieu
connecté à Internet, en s'authentifiant sur un serveur. Chaque
utilisateur de l'ENT et du DINAL entre très classiquement par un
identifiant et un mot de passe. Des droits et accès spécifiques
lui sont octroyés en fonction de son profil.
L'interface qui constitue la page d'accueil contient un
certain nombre d'informations délivrées par le rectorat de l'UOB,
tant sur les actualités que sur les projets ou incidents survenus dans
l'établissement. Chaque profil d'utilisateur accède aux
informations qui lui sont destinées. Avec un
108
mot de passe unique pour toutes les applications
proposées par l'ENT, les étudiants peuvent ainsi gérer
depuis leur espace numérique toute leur scolarité. Ils peuvent
également accéder au DINAL, un annuaire de contacts, une
messagerie personnalisée ou encore leur emploi du temps. Mieux encore,
l'ENT de l'UOB propose aux étudiants d'effectuer leur inscription
pédagogique en ligne.
A ce niveau la réflexion bute au sujet de la
pérennité de la future plateforme ; notamment la prise en compte
des coûts de formation des formateurs, de maintenance et d'amortissement
de l'outil une fois mis en place (Aurélie PUYBONNIEUX, idem).
« La viabilité de l'outil sur le long terme
intervient au double niveau rédactionnel et technique : - La
viabilité des contenus : [...] implique de mettre
régulièrement à jour les contenus sous peine de les rendre
inexploitables et inutilisables.
- La viabilité de l'outil : l'obsolescence des
contenus est directement liée à celle du support technique [...]
Se pose également la question de l'évolution ergonomique et
graphique de la plateforme, et ce afin de ne pas proposer d'interface trop
« datée », au risque de décourager certains
étudiants de consulter le site » (Aurélie PUYBONNIEUX,
idem).
L'intégration du DINAL dans un ENT questionne aussi
l'interopérabilité et l'indexation des contenus. Elle implique
enfin de renoncer à une interface d'accès spécifique et
suppose de réduire le champ d'autonomie des futurs rédacteurs et
gestionnaires de la plateforme, en termes d'ergonomie et de technologie
(Aurélie PUYBONNIEUX, idem). La difficulté se trouve enfin dans
les compétences requises pour promouvoir l'ENT et le DINAL.
Section 3. Compétences requises pour la
promotion de l'ENT et du DINAL
Les projets ENT et DINAL désignent un projet de
communication universitaire en termes de
gouvernance, déploiement, accompagnement,
évaluation... de l'intégration des TIC. Leur promotion
impose de nouveaux acteurs dans le contexte de l'UOB.
L'intégration d'un dispositif multimédia de
maîtrise de l'information nécessite en effet
l'intervention d'acteurs et services spécifiques :
- Equipe de formateurs, ou équipe pédagogique ;
- Equipe technique multimédia ;
- Equipe administrative ;
- Le ou les chargés de la scénarisation ;
- Le ou les chargés de l'indexation des contenus ;
- Le ou les télé-tuteurs ;
- Technico-commerciaux (Aurélie PUYBONNIEUX, idem).
Au plan technique, des connaissances en informatique,
administration systèmes, administration
réseaux, administration de bases de données et
webmestre (administration de site) s'imposent dans
109
la communication universitaire ; ces projets s'adossant sur un
centre de données (Data Center). Le Data Center de l'UOB est en effet la
pierre angulaire vers un « stockage Cloud ». Et pour chacun de ces
domaines, les communicateurs se doivent d'être informés des
règles de sécurité.
Ces projets comportant des risques juridiques ; notamment sur
des sujets aussi sensibles que l'exploitation des données personnelles,
la sauvegarde des données, la protection des droits d'auteur, les
communicateurs de l'UOB doivent avoir une bonne formation juridique.
Ces compétences reposent aussi sur des connaissances en
Sciences des Technologies de l'Information et la Communication (STIC), pour
sortir de l'événementiel et des relations publiques. Les
communicateurs de l'UOB doivent concevoir tous les supports de communication
(guide, dépliants, affiches, etc.) aptes à informer et
sensibiliser sur les solutions, applications et services disponibles à
l'UOB. Ils doivent aussi organiser des ateliers d'information, de
sensibilisation, formation et renforcement de capacité des usagers ; en
travaillant à temps plein et au quotidien.
Gérer un ENT et un DINAL ne s'improvise pas et
nécessite la soumission à des contraintes et une philosophie de
travail plus présentes dans le secteur privé, que la fonction
publique. Ceci pose en filigrane et avec acuité, la question de la
création d'une véritable direction de la communication à
l'UOB avec de véritables professionnels pour la manager ; mais là
c'est un autre problème.
110
CONCLUSION GENERALE
La raison veut que toute réforme s'accompagne d'une
communication pour l'expliquer aux populations intéressées et
obtenir leur adhésion. La communication se trouve ainsi au coeur de ces
processus pour partager les nouveaux enjeux d'évolution technologique,
de changement paradigmatique, de contexte politique, de choix et d'innovations
permettant de répondre aux défis de l'heure ; mais de quelle
communication s'agit-il et comment est-elle mise en oeuvre ?
La question de fond posée en l'espèce, par ces
mutations contemporaines est celle de la capacité de l'UOB à
relever le nouveau défi incontournable de la conciliation d'une
communication du service public axée sur la justification des missions
d'intérêt général, avec une communication activant
des logiques marchandes et de promotion de services offerts à des
administrés. Le corollaire à ce questionnement
réfère ainsi aux types, à la stratégie et aux
outils de communication. L'UOB peut servir d'exemple pour répondre
à cette interrogation. Ce qui explique et justifie la pertinence du
sujet : « La communication d'un établissement public d'enseignement
supérieur en Afrique Noire Francophone : Le cas de l'Université
Omar BONGO du Gabon de 2011 à 2016 ».
Le problème central à l'étude : «
Compte tenu du contexte national et international, est de savoir comment l'UOB
peut optimiser sa communication ». Posée en une interrogation, la
problématique peut se décliner en : « Pourquoi et comment la
communication de l'UOB peut-elle être optimisée ? » Pour
répondre à cette interrogation, une analyse de contenu est
réalisée en utilisant le SWOT. Cet outil d'analyse
stratégique a permis de déceler forces et faiblesses de la
communication de l'UOB.
Les principaux résultats de la présente
enquête exploratoire tendent à révéler qu'une des
faiblesses de l'UOB provient de son mode de décision qui tient des
théories de l'anarchie organisée, de la théorie de la
poubelle et du clanisme. La période 2013 - 2014 a néanmoins
offert des opportunités avec la construction d'un réseau de
campus, dans un écosystème d'intégration des TIC à
l'UOB.
Au plan conceptuel, les implications sont fondamentales. Elles
préconisent d'envisager la communication et les universités
par-delà leur nature et organisation, comme des artefacts : des
constructions humaines. Ce qui n'est pas sans conséquence au plan
managérial. L'humain est en effet placé au centre d'un dispositif
global ; dont les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC)
sont à la fois un instrument et le moteur, dans le contexte
international de la promotion de la Société de l'Information et
du discours national sur l'émergence du Gabon. La communication des
universités africaines, dont celle de l'UOB ne peut se départir
en conséquence, d'une certaine technicité à tous les
niveaux :
111
? Ses animateurs doivent posséder de multiples
compétences (télécommunications, droit,
112
informatique, communication, etc.) ;
? Elle doit se doter des ressources (équipements,
logiciels, etc.) aptes à faciliter le transport des données
(voix, images, écrits) pour améliorer la qualité des
enseignements ;
? Elle doit disposer de véritables techniciens de la
communication, qui évoluent dans une direction dédiée.
Pour ce faire l'UOB doit envisager la communication comme une
profession à part entière et adopter une stratégie
(d'image de marque et de notoriété) réfléchie. Les
messages préconisés par cette stratégie viseraient
à donner de l'UOB l'image d'une institution dotée des
capacités requises, des moyens appropriés et du leadership
nécessaire pour participer au processus d'émergence du Gabon et
faire entendre sa voix comme prestataire de services universitaires dans la
Société de l'Information.
Le contexte académique (nombre de pages,
indisponibilité d'éventuels membres de la communauté
universitaire pour cause de multiples mouvements d'humeur) n'a pas permis
d'approfondir le sujet. Il a plus été question ici des aspects
organisationnels, infrastructurels et logistique, que fonctionnels. La
présente recherche est ainsi une invite à une réflexion
à un niveau supérieur. Il sera alors permis d'analyser dans le
détail, par exemple : le jeu des acteurs universitaires, leurs
représentations et perceptions, les possibilités offertes par les
Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) et
surtout de proposer des interprétations ou des solutions à leur
mise en musique dans une gouvernance universitaire où la communication
universitaire est une valeur ajoutée et non un faire valoir. Ce n'est
donc que partie remise, car le meilleur reste à venir...
113
BIBLIOGRAPHIE
114
I - OUVRAGES GENERAUX
AKAM, Noble,
DUCASSE, Roland, 2002, Quelle
université pour l'Afrique ? PESSAC, MSHA, 311 p.
CHENEAU-LOQUAY, Annie
(coord.), 2004, Mondialisation et technologies de la communication
en Afrique, Paris, Khartala-MSHA, 322 p.
MAKOSSO, Bethuel (coord.), 2009,
Enseignement supérieur en Afrique francophone. Crises,
réformes et transformations. Étude comparative entre le Congo, le
Cameroun, la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso, Dakar, Conseil pour
le Développement de la Recherche en Sciences Sociales en Afrique
(CODESRIA), 130 p.
MATTELAR, Armand, 2001,
Histoire de la société de l'information, Paris, La
Découverte, 128 p.
MESSIKA, Liliane, 1995,
Les dircoms : un métier en voie de professionnalisation, Paris,
L'Harmattan, Coll. Dynamiques d'Entreprises, 239 p.
NGUYEN, Nha, 1994, «
Éléments d'information contribuant à la formation de
l'image d'un établissement universitaire », Moncton, Revue
Canadienne de l'éducation, 19, p.4.
OULD LEBATT, Mohamed El
Hachen, 1992, Société, universitaires,
étudiants quel dialogue ? in Démocratisation, économie et
développement : la place de l'enseignement supérieur, Editions
AUPELF, Montréal, pp. 53-57, Volume 2, 272 p.
RESCOURIO RODOLLE AUBERT, Julie, La
marque : principal levier de la communication des établissements
d'enseignement supérieur, Master marketing et pratiques
commerciales, 41 p.
TEFERRA, Damtew,
GREIJN, Heinz, 2010, Enseignement
supérieur et mondialisation. Défis, menaces et
opportunités pour l'Afrique, Pays-Bas, Centre de Coopération
Internationale pour le Développement Universitaire de
l'Université de Maastricht (MUNDO), Réseau international pour
l'enseignement supérieur en Afrique (INHEA), Centre pour l'enseignement
supérieur international (CIHE), Boston College, 144 p.
WALTER, Jacques, 1995,
Directeur de communication. Les avatars d'un modèle
professionnel, Pans, L'Harmattan, Coll. Logiques Sociales, 198 p.
II - OUVRAGES DE SPECIALITE
DUCASSE, Roland,
Informatisation de la gestion de la scolarité LMD à
L'Université Omar BONGO. Analyse des pré-requis. Gouvernance
académique. Priorités d'action à court terme (novembre
2010 - mars 2011), Rapport de mission AUF (25 - 31octobre 2010), Libreville,
2010, 15 p.
115
PRESIDENT ALI BONGO, Les actions du
Président pour l'Éducation,
http://www.presidentalibongo.com/les-actions/education
LEMIEUX, Vincent, 1994,
« La structuration du pouvoir dans les organisations universitaires
», Politiques et management public, vol. 12, n° 2.
MAKANGA BALA, Martial
Pépin, « Le paradoxe de l'Université gabonaise
à l'ère de la société de l'information : un
potentiel national réel, une insertion des TIC en dents de scie et
l'urgence d'une stratégie globale », Revue semestrielle de
l'IRSH, Numéro double volumes 17 et 18, 2014/2015.
ROPIVIA, Marc Louis, 2013,
Quelle gouvernance universitaire à partir du 15 mars 2013 ? Vision
et actions stratégiques, Yaoundé, Société
d'Édition et de Presse du Cameroun, 63 p.
UNIVERSITE OMAR BONGO, ASSOCIATION
DES UNIVERSITES AFRICAINES (AUA), « Transformer l'enseignement
supérieur africain pour l'employabilité des diplômés
et le développement socio - économique », Conférence
Générale de l'AUA, Libreville - Gabon, du 28 au 31 mai 2013.
III - OUVRAGES DE METHODOLOGIE
BESNARD, Denis, Janvier
2011, Guide de rédaction d'un mémoire en sciences
humaines, version 2.3, Paris, Mines ParisTech, 21 p.
QUIVY, Raymond, VAN
CAMPENDHOUDT, Luc, 1995, Manuel de recherche en
sciences sociales, Paris, Dunod, 287 p.
THIETART, Raymond-Alain, et
al., 2003, Méthodes de recherche en management, Management Sup,
Paris, Dunod, 4e édition, 30 p.
IV - ARTICLES, COLLOQUES ET CONFERENCES
ACCART, Jean-Philippe, «
Le Sommet Mondial sur la Société de l'Information.
Caractéristiques et enjeux pour les professionnels de l'information
», 2004, Paris, BBF, t. 49, n° 6, pp. 68-73.
AIT MOULA, Akia, 2013, «
Interprétations et représentations des situations de
communication universitaire : nouvelles données pour l'analyse des
besoins », Synergies Algérie, n°18, p. 121-135.
AMARA, Mahmoud, 2004, « La communication :
au coeur de la stratégie et de la gouvernance des institutions de
l'Enseignement Supérieur », Paris, Programme sur la gestion des
établissements d'Enseignement Supérieur, IMHE-Info, 4 p.
116
BAUMGARTNER, Etienne, SOLLE, Guy, L'action
publique au risque du client ? Client-centrisme et citoyenneté. Actes du
quinzième Colloque international - Lille, jeudi 16 mars et vendredi 17
mars 2006 organisé en collaboration avec Sciences-Po Lille - Tome 1. pp.
123-143.
BELLE, Françoise,
ECHEVIN, Claude, 1992, «
L'émergence de la communication institutionnelle à
l'Université : enjeux et perspectives », Politiques et
management public, vol. 10 n° 1, pp. 33-50.
CENTRE AFRICAIN DE FORMATION ET DE RECHERCHE
ADMINISTRATIVES POUR LE DEVELOPPEMENT (CAFRAD), Conférence sur
le rôle et la place de l'université dans l'Afrique du 21ème
siècle, Vers de nouvelles stratégies et approches de
l'université Africaine, Une Conférence Panafricaine de Haut
Niveau, Aide-mémoire, 21 - 23 Novembre 2011, Rabat (Maroc).
CHANAL, Valérie, et
al., 1997, Vers une ingénierie de la recherche en sciences de gestion.
Revue Française de Gestion, n°116, nov.-déc.,
pp.41-51.
CHARLIER,
Jean-Emile, CROCHE, Sarah,
Les universités africaines francophones et l'espace mondial de
l'enseignement supérieur en construction, In Colloque de l'Agence
Universitaire de la Francophonie : Développement durable :
leçons et perspectives. Ouagadougou, 1 au 4 juin 2004, Tome 1, pp
159-165.
CHARLIER, Jean-Emile, «
Le processus de Bologne, ses acteurs et leurs complices », In
Education et sociétés, n° 12, 2003/2, pp. 13-34.
CHARLIER, Jean-Emile, MOENS,
Frédéric, 2003, « Quand le passé
grève l'avenir. Le projet de Bologne et une de ses déclinaisons
locales », In Felouzis, G. Les mutations actuelles de
l'université. Paris : PUF, pp 71-89.
DARREON, Jean-Louis, 2003,
« Les universités au risque de la gouvernance ? », in
Sciences de la société, n° 58, pp. 1-11.
GARNHAM, Nicolas, 2000,
« La théorie de la société de l'information en tant
qu'idéologie : une critique », Réseaux, vol. 18,
n° 101, pp. 53-91.
GRANGET, Lucia, 2009 «
Les universités en quête de prestige dans le grand jeu de la
concurrence : le rôle de la communication marketing et l'impact des
palmarès », Communication et organisation, n° 35.
LEMIEUX, Vincent, «
Administrer les savoirs : leur production, leur transmission, leur application,
leur contrôle ». Actes du Sixième Colloque International,
Genève, 25/26 mars 1993, pp. 135-149.
MAILHOT, Chantale,
PELLETIER, Patrick,
SCHAEFFER, Véronique,
CSSHE, SCÉES, 2007, La valorisation de
la recherche : une nouvelle mission pour l'université ?
Montréal, Canadian Journal of Higher Education, Revue
canadienne d'enseignement supérieur, Volume 37, No. 1, pages 45 - 65.
117
MUSSELIN, Christine, 1997,
« Les universités à l'épreuve du changement :
Préparation et mise en oeuvre des contrats d'établissement
», Sociétés contemporaines, Volume 28,
Numéro 1, pp. 79-101.
NDONGO, Jacques Fame, 2009,
« Quel enseignement supérieur et quelle recherche, en Afrique,
à l'horizon 2015 », Paris, Géostratégiques, n°
25, 10, pp. 229-235.
NYAMBA, André, 2007,
« Le LMD dans les universités africaines au sud du Sahara, Nouveaux
acteurs et nouveaux rapports au savoir », Institut de Recherche sur le
Maghreb Contemporain, p. 77-88.
PAILLE, Pierre, 2007, «
La méthodologie de recherche dans un contexte de recherche
professionnalisante : douze devis méthodologiques exemplaires »,
Québec, Recherches Qualitatives, Avancées en
Méthodologie Qualitatives, Vol. 27, n° 2, pp. 133-151.
PARMENTIER CAJAIBA, Aura,
AVENIER, Marie-José, 2013, «
Recherches collaboratives et constructivisme pragmatique : éclairages
pratiques », Québec, Recherches qualitatives, Vol. 32, n° 2,
pp. 201-226.
QUASHIE, Maryse Adjo, 2006,
« Pour une nouvelle identité de l'université en Afrique
», Revue du CAMES - Nouvelle Série B, Vol. 007 N° 2
(2ème Semestre)
RESEAUX ET COMMUNAUTES DE SAVOIR PARTAGES,
Colloque international De la société de l'information vers les
sociétés du savoir, Mexico 2-4 septembre 2009.
ROSSATANGA-RIGNAULT, Guy, Le
Projet « Campus Numérique Intégré » : Les TIC au
service de l'Université, Etude de Cas Université Omar Bongo,
Libreville. Gabon, Conférence « L'enseignement supérieur au
coeur des stratégies de développement en Afrique francophone
», Ouagadougou, Burkina Faso, 13-15 juin 2006, 11 p.
SALL, Hamidou Nacuzon,
2007-8, Version française inédite de l'article : «Higher
Education in Africa : Between Perspectives Opened by the Bologna Process and
the Commodification of Education» Paru dans la revue European
Education, vol. 39, n°4, pp 43-57.
V - COURS, MEMOIRES ET THESES
BRES, Luc, L'organisation :
un essai de définition, Université Laval, Québec,
Faculté des Sciences de l'Administration, Maîtrise en
Administration, Mai 2007, 159 p.
CISHAHAYO, Fabien, 2010,
Communication, Développement et Appropriation des médias
émergents en Afrique Francophone Subsaharienne. Approche critique, Ph.
D. Université de Montréal, Département de Communication,
Faculté des arts et des sciences, 498 p.
118
MAAMER, Ramzi,
2013, Processus d'acquisition et de construction des compétences : cas
des enseignants-chercheurs dans leur mission de management des
universités, Thèse de doctorat en Sciences de gestion,
Versailles-St Quentin en Yvelines.
ROTELLI, Fausto, La
communication publique entre réforme et modernisation, Paris, Ecole
Nationale d'Administration Publique (ENA), Cycle International Long, Master en
Administration Publique, Promotion Simone Veil « 2004-2006 », 76
p.
VI - ETUDES ET RAPPORTS
BANQUE MONDIALE, Construire les
sociétés du savoir. Nouveaux défis pour l'enseignement
supérieur, Rapport de la Banque Mondiale, Les Presses de
l'Université Laval, Québec, 2003, 295 p.
BUREAU REGIONAL DE L'UNESCO, POLE DE
DAKAR, Analyse sectorielle en éducation, Réformes de
l'enseignement Supérieur en Afrique : éléments de cadrage,
Pôle de Dakar (UNESCO-BREDA), Novembre 2008, 48 p.
ENDRIZZI, Laure, « Les
technologies numériques dans l'enseignement supérieur. Entre
défis et opportunités », Dossier d'actualité. Veille
et analyses, Dakar, Institut Français de l'Éducation, n°78,
Oct. 2012, 30 p.
OCDE, Enseignement supérieur pour la
société de la connaissance. Examen thématique de l'OCDE
sur l'enseignement supérieur : Rapport de synthèse.
Aperçu, Avril 2008, 23 p.
SOCK, Oumar, «
L'enseignement supérieur au coeur des Stratégies de
Développement en Afrique francophone. Mieux comprendre les clefs du
succès », Cadrage analytique de la session « Améliorer
la Gestion », Ouagadougou, 13-15 Juin 2006, 12 p.
UNESCO, PROGRAMME PRIORITE
AFRIQUE, ASSOCIATION DES UNIVERSITES AFRICAINES
(AUA), Rapport. Le développement de l'enseignement
supérieur en Afrique, Alexandrie, Séminaire d'Alexandrie sur
la gestion et les ressources des universités africaines, 26-30 avril
1993, 68 p.
VI - WEBOGRAPHIE
CHANAL, Valérie,
CLAVEAU, Nathalie,
TANNERY, Franck, Le Diagnostic interprétatif :
un instrument méthodologique pour le chercheur ingénieur en
stratégie,
http://www.strategie-aims.com/events/conferences/17-vieme-conference-de-l-aims/communications/1034-le-diagnostic-interpretatif-un-instrument-methodologique-pour-le-chercheur-ingenieur-en-strategie/download.
119
CHENEAU-LOQUAY, Annie, Les
usages et les besoins en communications au Gabon. Approche
socio-économique exploratoire, Étude intégrée
projet au gouvernement du Gabon, Pour une stratégie de communication
pour le développement,
www.africanti.org
;
CREPY, Sylvie, 2008,
http://www.novantura.com/wiki/wakka.php?wiki=EconomieConnaissance&show
GRANGET, Lucia, 2009, «
Les universités en quête de prestige dans le grand jeu de la
concurrence: le rôle de la communication marketing et l'impact des
palmarès », Communication et organisation [En ligne], 35,
http://communicationorganisation.revues.org/793
ROSNAY, Joël de, article
publié dans le numéro de Ramsès 2000 de l'Institut
Français des Relations Internationales (Ifri),
https://www.carrefour-du-futur.com/articles/la-société-de-l-information
SALL, Hamidou Nacuzon, Enjeux et perspectives
d'une réforme institutionnelle : les universités africaines face
au processus de Bologne,
http://www.fastef.ucad.sn/articles/sall/article%20hnsall%20num23.pdf
SVIR CONSULTING, SWOT, PESTEL ou Forces de
Porter,
http://fr.slideshare.net/svirconsulting/swot-pestel-et-forces-de-porter
Wikipédia, Société
de la Connaissance,
https://fr.wikipedia.org/wiki/Société_de_la_connaissance
Wikipédia, Société de
l'Information,
https://fr.wikipedia.org/wiki/Société_de_l'information
Wikipédia, Système d'Information
(SI),
https://fr.wikipedia.org/wiki/Système_d'information
VII - VIDEOGRAPHIE
GABON TV, JT 20H DU LUNDI 3 MARS 2014,
https://www.youtube.com/watch?v=Vt1W9VYFi9Q,
GABON TV, JT 20H DU MARDI 11 MARS 2014 - YouTube,
https://www.youtube.com/watch?v=ENp
N42FoF8
GABON TV, JT 20H DU SAMEDI 15 MARS 2014 -
YouTube,
https://www.youtube.com/watch?v=46s-AuMDxWA
GABON TV, JT 20H DU JEUDI 20 MARS 2014 -
YouTube,
https://www.youtube.com/watch?v=lljaSnQXmpI
PAIN, Julien, FRANCE
24, LIGNE DIRECTE - Gabon _ l'université de la
discorde Ajoutée le 6 mai 2013,
http://f24.my/18OBqDY,
https://www.youtube.com/watch?v=4Q_UJ8fKsC4
SMITH, Dale, Pratiques de Bon Usage sur la
Conception des Réseaux de Campus : Principes de Base de Conception des
Réseaux, University of Oregon/NSRC,
dsmith@nsrc.org
ANNEXES
120
121
ANNEXES I -
DE LA METHODE SCIENTIFIQUE
122
Tableau II : Remarque : la pensée
scientifique n'a de sens que dans la démarche scientifique et ne
concerne que ce domaine. Elle ne s'adapte donc pas à nos
réactions dans la vie de tous les jours.
a.
Caractéristiques
a. Théorisation
c. Vérification
e. Contrôle
pas de contrôle
conceptualisation à partir de n'importe quoi en
fonction de ses propres convictions
- interne (correspondance de faits, addition)
- sélective (choix de ce qui correspond à
l'opinion)
Tableau I. Différence entre types de
démarches explicatives de l'univers8
Démarche naïve
conceptualisation cohérente et logique soumise à
une vérification empirique
- externe (hypothèse explicative)
- objective (critères non personnels)
contrôle de l'influence éventuelle d'autres
variables
Démarche scientifique
Opérationnalisation définition floue de
l'objet de l'observation définition opérationnelle de l'objet
étudié
b. Objectivité les constatations personnelles
sont suffisantes un fait observé doit pouvoir être observé
par d'autres pour établir des conclusions
c. Systématisation
d. Mise en relation
|
- variation des explications selon les
événements
- transposition des explications dans des domaines
très différents
deux ou trois faits allant dans la même direction
suffisent à établir une relation
|
- explications portant sur la totalité d'un
problème
- accumulation des con- naissances en ensembles
cohérents (théories)
une relation n'est affirmée que si elle est
systématiquement observée
|
|
- en fonction de sentiments personnels - en fonction
d'hypothèses et de théories
e. Interprétation - recours à des explications
religieuses ou - exclusion de toute hypothèse non
vérifiable métaphysiques
f. Terminologie emploi des mots dans n'importe quel sens
définition précise et standardisée du vocabulaire
Dimension
|
Tableau II. Classification des approches,
méthodes et techniques Définition
|
de recherche9
Exemples
|
Approche de recherche
|
Catégorie dans laquelle sont regroupées
certaines méthodes de recherche scientifique en fonction de leur
finalité, de leurs particularités et de leurs limites.
|
· Descriptif
· Explicatif
· Prédictif
|
Méthode de recherche et d'investigation
|
Ensemble de démarches planifiées, suivies,
systématiques et rigoureuses dans le but de réaliser une
recherche empirique
en vue de décrire la réalité, mettre en
relation des phénomènes, les expliquer, les prédire ou
les évaluer.
|
· Étude de cas
· Entrevue semi structurée
· Observation systématique
· Enquête par questionnaire
· Méthode corrélationnelle
· Méthode expérimentale
|
Technique de collecte de données
(Outils, instruments, matériel)
|
Outils au moyen desquels on ramasse les données de la
recherche auprès des participants ou dans des documents, selon le
cas.
|
· Prise de notes
· Grille d'observation
· Questionnaire
· Électrocardiogramme
· Instrument logiciel
|
Techniques de traitement et d'analyse de
données
|
Traitement appliqué aux données brutes de la
recherche de façon à en faire ressortir les résultats.
|
· Analyses de données
|
|
8 Isabelle SAMYN, « Les
représentations sociales »,
http://www.e-monsite.com/isabellesamyn/rubrique-1012562.html
Inspiré de
http://ww2.collegeem.qc.ca/prof/asaumier/msh/ndc/ndch05/NDC7HTML/NDC7aHTML/ndc7a.html
Isabelle SAMYN, « Les
représentations sociales »,
http://www.e-monsite.com/isabellesamyn/rubrique-1012562.html
9 Inspiré de
http://ww2.college-em.qc.ca/prof/asaumier/msh/ndc/ndch05/NDC7HTML/NDC7aHTML/ndc7a.html
Tableau III. Les différents types de
recherche [Voss (1999)]
Exploratoire
|
- Essayer de connaître davantage sur un sujet sur lequel le
chercheur connaît très peu ; - Conçu pour fournir des
résultats utiles avec des prétentions minimales
|
Descriptive
Analytique
- Exploratoire - Confirmatoire
|
- Conçu pour obtenir des informations sur une
matière ou pour décrire un ou plusieurs dispositifs d'une
population ;
- Typiquement ne pas évaluer ses hypothèses.
|
- Tentative d'expliquer ou prévoir des résultats
basés sur des effets d'autres variables ;
- Peut impliquer les expériences et les aperçus qui
examinent la théorie.
Etude pilote
Développement d'échelle
|
- L'étude préliminaire est conçue pour
obtenir l'information qui peut aider à déterminer si davantage de
recherche est justifiée ;
- En général, incapable de fournir des concluants
définitifs.
- Le but primaire est de développer un instrument de
mesure pour un ou plusieurs concepts liés aux objectifs de recherche.
|
Rationalisme (17e siècle) Toute
connaissance valide provient essentiellement de l'usage de la raison.
Empirisme (18e siècle)
Toute connaissance valide
provient essentiellement de l'expérience.
Positivisme (19e siècle)
La science progresse en se fondant sur des faits
mesurés dont elle extrait des modèles par un raisonnement
inductif rigoureux. Tout ce qui n'est pas directement mesurable n'existe
pas.
Description du courant
Catégorie dans laquelle sont regroupées
certaines méthodes de recherche scientifique en fonction de leur
finalité, de leurs particularités et de leurs limites.
Reconnaître l'importance
complémentaire de l'expérimentation et de la
rationalisation en insistant sur la démarche scientifique qui fait
progresser la science.
Insister sur l'importance de
l'expérimentation au détriment de la
rationalisation.
Tableau IV. Courants
épistémologiques
Tendance pédagogique
Anaximène (610-545 av. J.-C.) Bacon (1561-1626) Locke
(1632-1704) Newton (1642-1726) Berkeley (1685-1753)
Platon (428-347 av. J.-C.) Descartes (1596-1650) Leibnitz
(1646-1716) Kant (1724-1804)
Sextus Empiricus (160-210) Comte (1718-1857) Stuart Mill
(1806-1873) Mach (1838-1916) Bridgman (1882-1961) Bohr (1885-1962) Carnap
(1891-1970)
Philosophe ou scientifique
Constructivisme (20e siècle) Les
connaissances scientifiques (observations et modèles) sont des
constructions subjectives qui ne nous apprennent rien de la
réalité.
Réalisme (20e siècle)
Les modèles scientifiques sont des constructions
destinées à prédire certains aspects d'une
réalité
objective qui existe indépendamment de
l'observateur.
Insister sur le caractère arbitraire ou subjectif des
modèles scientifiques en encourageant l'élève à
construire ses connaissances.
Héraclite (550-480 av. J.-C.) Protagoras (485-410 av.
J.-C.) Brouwer (1881-1966)
Piaget (1896-1980)
Aristote (384-322 av. J.-C.)
Reid (1710-1796)
Planck (1858-1947)
Einstein Russel (1872-1970) (1879-1955)
123
Insister sur la différence entre les modèles,
qui sont construits par les scientifiques, et la réalité, qui
existe indépendamment des modèles. Les modèles sont des
approximations successives de la réalité.
124
ANNEXES II -
OUTILS D'UNE EVENTUELLE ENQUETE DE TERRAIN
125
Tableau VI : Tableau synthétique global du
sondage
|
CIBLE STATUT ECHANTILLON (nb) ECHANTILLON (%)
TOTAL
|
|
Etudiants
|
30
|
|
|
Communauté universitaire
|
Enseignants/enseignants-chercheurs
|
30
|
|
90
|
|
Personnel administratif
|
30
|
|
|
Public avoisinant l'UOB
|
Ecole supérieure
|
60
|
|
|
|
Population
|
30
|
|
90
|
TOTAL
|
|
180
|
100%
|
180
|
Tableau VII : Tableau de segmentation des cibles du
sondage
|
CIBLE STATUT CRITERES ECHANTILLON ECHANTILLON
TOTAL
(nb) (%)
|
|
|
|
Licence
|
10
|
|
|
|
Etudiants
|
Niveau d'étude
|
Maitrise
|
10
|
|
30
|
|
|
|
Doctorat
|
10
|
|
|
|
|
|
Départements
|
15
|
|
|
Communauté universitaire
|
Enseignants/enseignants
|
Etablissement
|
Laboratoires et Centres de
|
|
|
30
|
|
-chercheurs
|
|
recherche
|
15
|
|
|
|
|
|
Directeurs de département
|
15
|
|
|
|
Personnel administratif
|
Corps
|
MONP
|
15
|
|
30
|
|
|
|
ATOS
|
15
|
|
|
|
|
|
ENS
|
20
|
|
|
|
Etudiants
|
Ecoles
|
ENSET
|
20
|
|
60
|
Public avoisinant l'UOB
|
|
|
Sup de Com
|
20
|
|
|
|
Population
|
Voisinage d'UOB
|
|
30
|
|
30
|
TOTAL
|
|
|
|
180
|
100%
|
180
|
126
GUIDE D'ENTRETIEN SEMI-DIRECTIF
1 - Introduction Bonjour,
Merci d'accepter de me consacrer un peu de votre précieux
temps.
En quelques mots, l'entretien d'aujourd'hui fait partie d'une
recherche pour la rédaction de mon mémoire de Master au DSIC de
l'UOB. En ce sens, je travaille en toute indépendance par rapport au
Rectorat de l'UOB.
Cette recherche a pour but d'une part de comprendre les
représentations et attentes des membres de la communauté
universitaire sur la communication de l'UOB puis d'autre part, découvrir
les dysfonctionnements de la communication de l'UOB pour proposer des solutions
d'amélioration.
C'est pour recueillir votre avis, votre perception personnelle
d'homme/de femme confronté(e) dans votre quotidien aux charges d'un
service impliqué dans la communication de l'UOB que je suis ici. Je
souhaite recueillir le maximum d'idées possibles sur ce que devrait
être une bonne communication de l'UOB.
Tout ce qui est dit pendant cet entretien étant
absolument confidentiel, me permettez-vous d'enregistrer l'entretien ? Si je
vous propose de l'enregistrer, c'est pour faciliter notre échange,
éviter des erreurs dans mes prises de notes et respecter la
fidélité de vos propos. Si vous le désirez, je vous remets
cette cassette une fois transcrites les informations nécessaires
à ma recherche. De toute façon, la transcription de l'entretien
vous sera communiquée pour accord, avant toute diffusion et vos demandes
de modification seront prises en compte.
La durée de l'entretien ne doit en principe pas
excéder une heure trente.
Je tiens à préciser qu'il n'existe pas de bonne
ou mauvaise réponse.
Si vous êtes d'accord, pendant l'entretien, nous allons
aborder différents thèmes :
- Les différentes déclinaisons de la communication
de l'UOB ;
- La façon dont vous y avez accès ;
- La façon dont vous les utilisez ;
- Ce qui vous plaît le plus ;
- Ce qui à votre avis fonctionne moins bien ;
- Et comment l'améliorer selon vous ; ...
Je vous remercie encore une fois d'accepter de me parler de
votre expérience personnelle de gestionnaire d'un service participant
à la communication de l'UOB.
- En l'espèce, ce qui m'intéresse c'est
l'organisation des services de communication, les pratiques, opinions,
représentations, éventuels freins auxquels ils sont
confrontés pour envisager des modalités d'amélioration (Dr
OWONO, Directeur de la Direction et Mme Agathe GOMES-ALELE,
Directrice de la Direction de la Scolarité, Dr. Ferdinand
NGOUNGOULOU, Directeur de la BUC) ;
- En l'espèce, ce qui m'intéresse c'est
l'organisation de Radio Campus / Service de Coopération Internationale /
Service des Relations Publiques, les pratiques, opinions,
représentations, éventuels freins auxquels ils sont
confrontés pour envisager des modalités d'amélioration (M.
Franck Alain MVOURI, Chef de Service de Radio Campus, Pr.
James-Duplessis AMEJULU, Chef de Service de la Coopération
internationale, Mme , Chef de Service des Service des Relations Publiques) ;
- En l'espèce, ce qui m'intéresse c'est
l'organisation du Système Technique d'Information et de Communication de
l'UOB, les pratiques, opinions, représentations, éventuels freins
auxquels il est confronté pour envisager des modalités
d'amélioration (M. Anicet Claude ANDJOUAT, Directeur du Centre
de Ressources Informatiques et Réseaux).
Je vais donc vous poser un certain nombre de questions. Je
vous serais reconnaissant d'y répondre aussi librement que possible, de
donner tous les détails que vous jugez utiles ; pour être le plus
complet possible dans vos réponses.
Avez-vous des questions ?
127
1ère question : Qu'évoque pour vous l'expression
`'bonne communication de l'UOB» ? 2 - Entretien
Avant de conclure cet entretien, il y'a-t-il des choses que vous
aimeriez ajouter, des renseignements que vous
auriez oubliés ou que l'entretien n'a pas permis de
toucher ?
Comment avez-vous vécu l'expérience de l'entretien
?
Que pensez-vous du questionnement ? Auriez-vous ajouté ou
supprimé des questions ?
Permettez-moi pour finir de vous poser quelques questions pour
mieux vous connaître :
- Année de naissance ;
- Statut familial ;
- Niveau de formation achevée ;
- Profession ;
- Rang / grade dans la profession.
THEMES
Opinion sur ce que serait une `'bonne communication de
l'UOB» :
- Importance pour l'institution (au plan national, international,
intérêt) ;
- Evolution (sens, manifestations, moyens, définition des
besoins).
|
Organisation de la structure gérée par
l'enquêté :
- Statut (dans l'organigramme) ;
- Rôle de communication dans la structure (important,
résiduel,) ;
|
Fonctionnement de la structure en rapport avec les autres
déclinaisons de la communication de l'UOB :
- Pratiques de communications (bureaucratie, expertise, rapport
aux TIC) ;
- Attitude vis-à-vis de la communication (appropriation,
rejet, indifférence).
|
Façon d'accéder aux autres déclinaisons de
la communication de l'UOB :
- Disponibilité des services de communication (technique,
informationnelle) ;
- Facilité d'accès aux services de communication
(technique, personnelle)
|
Façon d'utiliser les autres déclinaisons de la
communication de l'UOB :
- Existences de procédures (officielles, publiques,
privées et collectives) ;
- Application du principe de concertation et collaboration
(présent, absent, épisodique).
|
Les opinions de l'enquêté sur les
déclinaisons de la communication de l'UOB :
- Appréciation générale (négative,
positive, nuancée) ;
- Autocritique (points positifs, négatifs, neutres).
|
Les opinions des administrés selon l'enquêté
sur les déclinaisons de la communication de l'UOB :
- Appréciation générale (négative,
positive, nuancée) ;
- Autocritique (points positifs, négatifs, neutres).
|
Les représentations de l'enquêté :
- Vision générale (négative, positive,
nuancée) ;
- Vision autocentrée (points positifs, négatifs,
neutres).
|
Les représentations des administrés selon
l'enquêté :
- Vision générale (négative, positive,
nuancée) ;
- Vision autocentrée (points positifs, négatifs,
neutres).
|
Ce qui plait le plus à l'enquêté dans la
communication de l'UOB :
- Chez les autres (organisation, fonctionnement, technique,
humain, financier) ;
- Chez lui (organisation, fonctionnement, technique, humain,
financier).
|
Les éventuels freins auxquels est confronté
l'enquêté :
- Structurels (organisation, fonctionnement, technique, humain,
financier);
- Conjoncturels (organisation, fonctionnement, technique, humain,
financier).
|
Ce qui fonctionne moins bien selon l'enquêté :
|
- Chez les autres (organisation, fonctionnement, technique,
humain, financier) ; - Chez lui (organisation, fonctionnement, technique,
humain, financier).
Comment améliorer la communication de l'UOB selon
l'enquêté :
- Plan structurel (organisation, fonctionnement, technique,
humain, financier) ; - Plan humain (organisation, fonctionnement, technique,
humain, financier).
128
3 - Conclusion
Voilà nous sommes parvenus aux termes de notre
entretien, et je vous remercie pour votre aimable et inestimable contribution.
Il est nécessaire de préciser qu'il ne sera fait aucune
exploitation commerciale des données collectées au cours de cet
entretien.
Je vous souhaite bonne suite dans l'exercice de vos fonctions
!"
129
ANNEXES III -
PROPOSITION DE STRATEGIE DE COMMUNICATION POUR
L'UOB
130
STRATEGIE DE COMMUNICATION POUR
L'UOB10
1. Présentation de l'annonceur et de sa
demande
La présente stratégie étant
réalisée dans le cadre d'études de Master en Communication
dans le Département des Sciences du Langage, de l'Information et de la
Communication (DSLIC) de l'Université Omar Bongo (UOB) du Gabon, il est
légitime de le considérer comme l'annonceur. L'objet de ce
travail est l'UOB. C'est donc cette dernière qui est au centre du propos
et le DSLIC se présente comme le commanditaire.
Pour rappel, l'UOB est surnommée « La Mère
des universités gabonaises » ; tous les établissements
publics d'enseignement supérieur gabonais procédant de son
démembrement. L'UOB est ainsi la principale et la plus ancienne
université du Gabon. L'UOB existe de fait depuis juillet 1970 ; alors
qu'elle se nomme Université Nationale du Gabon (UNG). En 1978, elle est
rebaptisée pour porter son nom actuel.
Le campus de l'UOB, avec environ vingt mille étudiants
en 2014, trois cent enseignants et cent personnels administratifs,
représente la plus grosse agglomération de Libreville, la
capitale du Gabon.
Elle compte deux facultés et dix-sept
départements à orientation sciences humaines et sociales. Les
bacheliers y accèdent par voie d'inscription, les autres, sur concours
ou examen du dossier (selon le département et le niveau d'étude
sollicité). A cause de son statut d'établissement public
d'enseignement supérieur, l'UOB a l'obligation d'accueillir les nouveaux
bacheliers qui s'y inscrivent. Le coût des études y modique : neuf
milles F CFA, pour le premier cycle et vingt milles pour les autres cycles,
pour les nationaux et les ressortissants de la Communauté
Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC).
Depuis 2005, l'UOB participe - bon an mal an - au processus
de Bologne.
2. Analyse
SWOT11
Forces Faiblesses
|
- L'UOB est bien localisée dans la ville. Ce qui est
manifesté par sa facilité d'accès.
- L'UOB bénéficie de l'autonomie de gestion
administrative et financière ;
- L'UOB s'enorgueillit d'avoir des enseignants de
qualité, dont certains de dimension internationale ;
- L'UOB a adhéré au processus de Bologne, pour
optimiser les études et l'enseignement ;
- L'UOB dispense une formation de masse ;
- Par défaut, les nouveaux bacheliers s'inscrivent
automatiquement à l'UOB ; qui a l'obligation de
|
- Le dysfonctionnement des moyens de transport public (cf.
bousculades aux heures de pointe) nuance la facilité d'accès
à l'UOB ;
- Les coûts de ses services et produits - proche de la
gratuité - reste un vif débat entre partisans et
détracteurs ;
- Le LMD reste un constant sujet de récrimination quant
à son application à l'UOB ;
A l'exception de la période 2013/2014 - à
l'occasion des inscriptions électroniques - la communication
antérieure s'est essentiellement consacrée aux
|
10 Stratégie élaborée à partir de
l'étude des sources documentaires du mémoire (cf. première
partie, section 3, sous-section 1).
La matrice SWOT combine l'étude des
forces et des faiblesses d'une organisation, d'un territoire, d'un secteur,
etc. avec celle des opportunités et des menaces de son environnement,
afin d'aider à la définition d'une stratégie de
développement.
11 La matrice SWOT combine l'étude des
forces et des faiblesses d'une organisation, d'un territoire, d'un secteur,
etc. avec celle des opportunités et des menaces de son environnement,
afin d'aider à la définition d'une stratégie de
développement.
les recevoir. C'est l'avantage comparatif de l'UOB, qui fait
que la demande est toujours supérieure à l'offre ;
? Le coût des études est modique ;
? Bien que de plus en plus d'établissements
privés d'enseignement supérieur à orientation sciences
humaines et sociales s'installent au Gabon, l'UOB reste leader du marché
comme elle continue seule à fournir certains enseignements (sciences du
langage, anthropologie, littérature africaine...) et qu'elle est
toujours la seule - dans son segment - à s'investir dans la recherche
avec des centres et des laboratoires.
relations publiques sous la forme événementielle
(organisation de colloques, séminaires, campagnes d'information en
présentiel dans un amphithéâtre la veilles des
inscriptions...) ... Par exemple : le premier guide d'information sur les
inscriptions de l'histoire de l'UOB est réalisé dans la
période susmentionnée.
Opportunités
|
Menaces
|
- La notoriété de l'UOB est mitigée.
D'aucuns félicitent ses diplômés ;
- L'UOB a une infrastructure de base avec un Data Center et
des travaux d'interconnexion des bâtiments en fibre optique ;
- L'UOB a recruté des techniciens aptes à mener
des travaux de télécommunications, informatique et communication
;
- Ce personnel a prouvé sa capacité à
gérer des projets TIC ;
- L'UOB a une direction en charge de son système
d'information (le CRIR).
|
- Certains identifient l'UOB comme un mouroir et ne veulent ni
y apprendre encore moins y envoyer leurs enfants ;
131
- De façon récurrente l'administration de l'UOB
se plaint de la modicité ou du non-paiement de la subvention de l'Etat
;
- Le personnel administratif fustige les retards dans le
paiement de leurs primes et l'obsolescence des outils de production ;
- Chaque année est émaillée par des
mouvements d'humeur des étudiants ;
- Les enseignants se plaignent souvent du non-paiement de
leurs primes de vacation et des conditions laborieuses de travail ;
- Il existe d'énormes résistances pouvant
remettre en cause toute réforme, même innovation pertinente et
prometteuses.
132
PESTEL12
- Pression gouvernementale due à la
nouvelle - Tendance de consommation des services de
carte universitaire issue du PSGE l'enseignement supérieur
en constante hausse - Pression institutionnelle externe due
aux Confiance des usagers totalement minée
conventions internationales relatives au LMD
- Moyenne d'âge des étudiants
accédant à l'UOB en constante baisse ; rajeunissement du corps
enseignant
- Mode de vie urbain de la communauté
universitaire, avec bonne appropriation des TIC pour les nouveaux
étudiants mais déficit flagrant des plus anciens, du corps
enseignant et du personnel administratif
- Éducation occidentalisée de
la communauté universitaire
- Mobilité sociale en forte
régression chez les nouveaux étudiants depuis l'incitation de
l'UE d'encourager les pays du sud à favoriser la formation sur leur
sol
- Démographie en forte hausse
constante dans les couches populaires les plus jeunes
- Conditions de revenus a priori
satisfaisante pour le corps enseignant ; même s'il y a des
mouvements d'humeur récurrent pour faute de paiement des vacations
- Sources ne signalant aucun brevet à
l'actif de l'UOB
- Notion de mode très prégnante
dans la communauté universitaire
Financement de la recherche sous forme de prime
d'incitation à la recherche (PIF) pour les enseignants du
supérieur
Environnemental Légal
- Impact environnemental à l'étude
dans le - Sécurité précaire sur le campus
universitaire : acte
projet d'aménagement du campus universitaire de vandalisme
des étudiants à l'occasion des
« Gabon-Orégon » mouvements d'humeur et
agressions à l'arme
- Énergie propre présente sous
forme de blanche par des délinquants
panneaux solaires don de la coopération -
Traçabilité peu évidente des textes pour
cause de
japonaise, mais en nombre insuffisant déficience dans le
système d'archivage et le
- Réglementation urbaine inexistante dans
le principe de continuité administrative
cadre du campus universitaire Protection du consommateur
lacunaire faute de - Géographie à
l'étude dans le projet l'application stricte du règlement
intérieur et de
d'aménagement du campus universitaire l'inexistence d'une
réglementation relative aux droits et
« Gabon-Orégon » obligations de tous les membres
de la communauté
universitaire
|
12 La méthode PESTEL évalue
l'influence des composantes internes et des variables externes sur
l'organisation à l'étude, pour élaborer une
stratégie.
PORTER
Faible intensité de la
concurrence
- Le marché de l'enseignement supérieur
au Gabon est totalement ouvert, concurrentiel. Aucun
établissement n'y détient de monopole. De plus, c'est un
marché en constante croissance.
Pour l'instant l'UOB n'a aucun concurrent,
par la force ou la taille dans son domaine.
- Les tendances montrent que les nouveaux
bacheliers inscrits à l'UOB sont de plus en plus jeunes, avec de plus en
plus de filles.
- Le corollaire - en termes de mode de consommation
- est une plus grande
Faible pouvoir de appropriation des TIC chez ces
jeunes ; par opposition aux aînés, pour qui les
négociation des clients et TIC se
limitent à la consultation des réseaux sociaux.
distributeurs Compte tenu de la jeunesse moyenne
- en constante augmentation - de la population
gabonaise et de l'obligation légale faite à l'UOB
de recevoir tous les nouveaux bacheliers - inscrits dans les normes -
l'évolution de la demande est au profit de l'UOB.
Pouvoir de négociation des
fournisseurs
- Faible concentration des fournisseurs,
d'où faible pouvoir de négociation.
- Valeur des enseignements nullement
liée à la qualité de ce qui est acheté au
fournisseur, d'où faible pouvoir de négociation du fournisseur
- Faible importance des coûts de transfert
(coûts dus au changement de fournisseurs), d'où faible
pouvoir de négociation du fournisseur.
Menace des nouveaux entrants potentiels
- Faible importance des barrières à
l'entrée (protection douanières, normes et
réglementations), mais forte importance des investissements initiaux
nécessaires et des économies d'échelle dans le secteur.
Bonne image et notoriété des établissements
concurrents.
- Très bonne rentabilité
(marges importantes) et attrait du secteur (en croissance) ;
d'où forte menace de nouveaux entrants. Par contre menace
relativisée par les coûts prohibitifs des enseignements
pratiqués par les nouveaux entrants.
Menace des produits de substitution
- Comparaison coûts-bénéfices
favorable aux produits de substitution, d'où forte menace.
- Evolution technologique (Data Center,
DINAL, inscriptions en ligne, etc.) en faveur de l'UOB.
- Fidélité des clients à l'UOB
imposée par la législation, d'où, faible menace
des produits de substitution.
- Importance des normes et réglementations
dans le secteur.
Pouvoir de l'Etat
- Rôle majeur dans le secteur
(contrôle des prix, subventions, accords internationaux...)
133
b. Bilan diagnostic
L'UOB possède de forts avantages. Ses
potentialités sont également réelles et semblent
liées à une volonté politique de la gouvernance
universitaire. Les faiblesses semblent essentiellement infrastructurelles.
Les
13 Le modèle des cinq forces de Porter
synthétise les facteurs influant sur la performance d'une
organisation.
134
menaces par contre semblent profondes essentiellement
liées à des résistances internes provoquant des forces
d'inertie centripète et centrifuges en même temps ; mais rien ne
semble irréversible. C'est à ce titre que l'image de l'UOB est
complètement écornée dans l'opinion publique.
Malgré tout, les établissements d'enseignement
supérieur concurrents ne semblent pas en position de contester - par la
taille, la force ou la démographie - le leadership de l'UOB dans le
secteur.
2. Problématique
Comment la communication peut-elle participer à
promouvoir l'UOB ; alors que son image est complètement
écornée dans l'opinion publique ?
- Positionnement
L'UOB a un fort potentiel de développement ; notamment en
termes de modernisation par les TIC qui la
positionne comme leader du marché de l'enseignement
supérieur.
La communication de l'UOB doit donc remplir certaines conditions
:
- Etre attractive (répondre aux attentes de la
communauté universitaire et l'opinion publique) ;
- Etre distinctive (s'appuyer sur les avantages concurrentiels de
l'institution) ;
- Etre crédible (focaliser sur l'offre de formations de
l'UOB - qui est unique - et le processus de
modernisation de la gouvernance universitaire par les TIC) ;
- Etre durable (s'appuyer sur les tendances de fond dans le
temps, sur le marché).
4. Objectifs
La communication de l'UOB doit procéder par pallier
successif dans le temps :
- D'abord informer la communauté universitaire et
l'opinion publique sur les spécificités de l'offre de
formations de l'UOB et le choix de la modernisation de la
gouvernance universitaire par les TIC ; - Puis susciter un esprit de corps et
d'appartenance de la communauté universitaire basé sur une
image
de qualité pour amener l'opinion publique nationale
à être fier de « Son » université ;
- Enfin amener les étudiants nationaux et internationaux
à solliciter une inscription à l'UOB.
5. Cibles
La communication doit ainsi viser certaines cibles :
- Cible principale : l'opinion publique national
;
- Coeur de cible : la communauté
universitaire ;
- Cible secondaire : tout potentiel
étudiant - national et international - hors UOB.
Ces cibles peuvent être qualifiées quantitativement
et qualitativement.
Quantitativement :
- Quant à l'âge, la population des nouveaux
bacheliers - en constante augmentation - chaque année est
un acquis pour l'UOB, obligation lui étant faite de s'y
inscrire par défaut. L'UOB doit s'ouvrir aux salariés en
quête de complément de formation ou renforcement des
capacités. Elle a l'avantage de pouvoir payer une formation plus
chère que les autres étudiants ;
- En termes de catégorie socioprofessionnelle (CSP),
les classes moyennes, les fonctionnaires et les cadres d'entreprises sont une
cible idéale ;
- Grâce aux possibilités offertes par les
modalités alternatives d'enseignement (formation en ligne, à
distance, télé-enseignement, etc.) le critère du
nombre d'étudiants ne réfère plus à la
capacité d'accueil, mais plutôt à la bande passante et la
fluidité du débit Internet ;
135
- Quant à l'approche genre, les TIC donnent des atouts
accrues d'accès à la gente féminine. Le sexe ne
constitue plus un critère de discrimination pour accéder à
une formation à l'UOB.
- Dans la même logique, les TIC permettent de
réduire les distances. Peu importe alors la zone
géographique d'habitation de l'étudiant, l'UOB est accessible
à la condition que les infrastructures de connexion Internet le
permettent.
Qualitativement :
Au plan qualitatif, la communication de l'UOB doit faire
vibrer certaines fibres en rapport avec les besoins, les motivations, tout en
tenant compte des freins éventuels.
- Les besoins
Selon la pyramide de MASLOW, la communication de l'UOB doit
titiller certains besoins à satisfaire ; dont (par ordre croissant) :
l'accomplissement de soi, la sécurité, l'estime de soi et
l'appartenance.
- Les motivations
Dans le même esprit la communication de l'UOB doit
conforter certaines motivations notamment (dans l'ordre croissant) :
l'auto-expression ("pour se la péter"), l'hédonisme (se faire
plaisir), l'oblative (faire plaisir aux autres) et l'intérêt
général (protection).
- Les freins éventuels
Un frein qu'il importe de signaler est le caractère
programmatique de certaines propositions et prise de position. Dans la
période 2011 - 2016, seule l'année académique 2012 - 2013
a accordé une place de choix aux TIC dans la gouvernance universitaire.
D'autre part, la communication tient toujours la portion congrue dans tous les
instruments de gouvernance de l'UOB.
6. Stratégie créative
La stratégie créative de la communication de
l'UOB doit faire une promesse, appuyée sur une preuve, avec un ton
précis et en tenant compte de certaines contraintes.
- La promesse
La promesse ici porte sur l'engagement que l'UOB prend
d'améliorer son environnement d'étude, d'enseignement et de
travail.
- La preuve
La preuve ici est constituée par le recours aux TIC
pour l'amélioration de la gouvernance universitaire. Cette justification
augure de nouvelles pratiques (modernes, sûres, efficaces et
prometteuses).
- Le ton
Le ton doit être simple (accessible), convivial, informatif
et personnel
- Les contraintes
Les contraintes sont d'abord légales. Elles
relèvent de toutes les normes nationales et internationales relatives au
respect des droits membres de la communauté universitaire.
136
Les contraintes sont ensuite liées à la charte
graphique de l'UOB qui doit être en cohérence avec les
différents formats, les couleurs et les supports.
7. Stratégie des moyens
Les règles de l'art veulent qu'un plan de communication
soit budgétisé ; pour apprécier son coût de
réalisation. La relativité des indicateurs (prestataire,
quantités, nombre de couleur dans les supports, etc.) empêche
d'indiquer des montants. Le présent travail s'en tient à des
indicateurs de format, forme et quantité. Solution aux objectifs : la
communication vise ici essentiellement à informer, sensibiliser et
indiquer la conduite à tenir à la communauté universitaire
puis aux éventuelles personnes intéressées.
Il est à préciser par avance que la diffusion
est de masse. Elle vise au premier chef des lecteurs de la communauté
universitaire. Par contre, les consommateurs débordent le cadre de la
communauté universitaire pour impliquer toute personne
intéressée. Tel qu'annoncé, le prix d'une page
dépend du nombre de couleurs (couleurs, noir et blanc), la
quantité et le format (livret, A4, A3 etc.).
La communication est déclinée sur trois types de
médias : média permanent, media et hors média.
- Média permanent : des éléments
permanents et uniformes figurent sur les supports (logo de l'UOB, signature de
l'instance initiatrice, nom du support, charte graphique générale
et spécifique)
- Média : des médias ponctuels de masse
(télévision et journaux) servent à la propagation de
l'information, avec deux médias locaux : le site Internet de l'UOB et un
Guide d'information
- Hors-média : Kakemonos, banderoles, affiches,
dépliants14
14 Méthodologie inspirée du stagiaire
Arteiram, publié le 14 mars 2011 à l'adresse
Internet
http://arteiramstagiaire.over-blog.com/article-methodologie-strategie-de-communication-69302752.html
137
ANNEXES IV -
EXEMPLES DE SUPPORTS DE COMMUNICATION A L'OCCASION DES
INSCRIPTIONS 2013 - 2014
138
Recto Verso
1 - Dépliant d'AIRTEL MONEY
Recto
Verso
2 - Dépliant de l'UOB
139
3 - Affiches de l'UOB
140
4 - Banderoles de l'UOB
141
5 - Extraits du Guide Pratique d'Information de
l'UOB
142
6 - Kakemonos de l'UOB
7 - Stands UOB et AIRTEL MONEY (Plage du
Lycée National Léon MBA/Libreville)
143
ANNEXES V -
ECOSYSTEME DE L'INTEGRATION DES TIC A L'UOB
2013 - 2014
Génie civil
Télé Campus
1
2
3 Reau wifi
Réseau fibre optique
Radio Campus
2
2
Data Center
1
Communication
Infrastructure Numérique
Locaux Techniques
Ressources
Equipement Centre
RESEAU
Humaines
Environnement Numérique de Travail
CAMPUS
RESEAU
Services
Environnement Technique
Aménagement
sallesTéléprésence
Aménagement
Aménagement
Mise aux normes des
1
Mise aux normes
Télésurveillance
33
144
Source : CRIR/UOB 2013 - 2014
1
Site Web
Inscription Electronique
Bibliothèque virtuelle
1 1
DINAL
Messagerie
Scolarix
DNS
DHCP
E-Learning
Google APPS
VO IP
1
2
22
2
11
1
1
11
1
2
3
1
2
1
2
Légende
1
22
33
Priorité très élevée
Priorité
évé
Priorité moyenne
145
ANNEXES VI - PRESENTATION DU DINAL
146
Recto
Verso
1 - Dépliant du DINAL
147
ANNEXES VII -
PAGES DU DIAPORAMA SUR
LA PROCEDURE D'INSCRIPTION 2013 - 2014 ET
L'ENVIRONNEMENT NUMERIQUE DE TRAVAIL (ENT)
148
149
Diaporama expliquant la procédure
d'inscriptions à l'attention des usagers
150
ANNEXES VIII -
INFRASTRUCTURE RESEAU DE L'UOB
151
152
1 - Architecture réseau de l'UOB (Vue des
Switchs)
153
TAsBLE DES MATIERES
Dédicace 5
Remerciements 6
Introduction générale 10
Première partie - Fondements de l'UOB 13
Chapitre I - Éléments de méthodologie 15
Section 1. Contexte de l'étude 15
1. Contexte personnel et idéologique 15
2. Contexte scientifique 16
3. Contexte d'intervention 17
Section 2. Cadre théorique de la recherche 18
1. Contexte du débat scientifique 18
2. Théories de la connaissance dans l'histoire 19
3. Solution retenue 19
Section 3. Méthodes d'enquête 20
1. Ce qui a été réalisé : le SWOT
21
2. Ce qui reste à réaliser : la triangulation
23
3. Limites 24
Chapitre II - Une histoire de l'UOB basée sur quoi ? 25
Section 1. Un cadre théorique général des
universités 25
1. Définition du concept de « université
» 25
2. Définition du concept de « communication »
26
3. Combinaison des concepts « université
»/« communication » : « communication universitaire »
27
Section 2. Une histoire générale des
universités africaines francophones 28
1. L'université africaine francophone : fait
inédit 28
2. L'université africaine francophone : produit d'un
mimétisme 28
3. L'université africaine francophone : instrument de
développement 29
Section 3. Une histoire singulière de l'UOB 30
1. De 1960 à 1990 30
2. De 1990 à 2010 31
3. Depuis 2010 32
Chapitre III - Un modèle organisationnel de quel ordre ?
33
Section 1. Matériel et méthode 34
1. L'université en tant que bureaucratie 35
2. L'université en tant qu'anarchie organisée
36.
154
3. L'université par son mode de prise de
décision 37
Section 2. Résultats de la recherche 38
Section 3. Discussions 39
1. Divergences, convergences et « gabonitudes »
40
2. Limite de l'étude 41
3. Synthèse partielle 42
Deuxième partie - Une université
confrontée aux mutations du monde actuel 43
Chapitre I - Les influences externes 45
Section 1. La mondialisation 45
1. La société de l'information et de la
communication 45
2. La société des savoirs et/ou
société de la connaissance 46
3. L'économie du savoir 48
Section 2. Le mouvement de Bologne 48
1. La genèse 48
2. Les mécanismes 49
3. La problématique 50
Section 3. Le cadre national 52
1. Le contexte 52
2. La problématique 52
3. Les enjeux 53
Chapitre II - Les bouleversements du cadre ancien 55
Section 1. Les rendements et l'efficacité de
l'enseignement supérieur 55
1. Les rendements de l'enseignement supérieur africain
56
2. L'efficacité de l'enseignement supérieur
africain 57
3. Le changement de paradigme de formations 58
Section 2. La qualité de la formation et les conditions
d'encadrement 58
1. La qualité de la formation 58
2. Les conditions d'encadrement 59
3. Les TIC dans les modalités d'encadrement 61
Section 3. Les infrastructures 61
1. Le renouvellement des infrastructures mobilières et
immobilières 61
2. La construction des infrastructures réseaux 62
3. L'acquisition des infrastructures numériques 63
Chapitre III - Les bienfaits de la conversion à la
communication 65
155
Section 1. Affirmer l'identité de l'université
66
1. La communication sur l'image institutionnelle de
l'université 66
2. La création d'une image de marque 67
3. La valeur de marque 68
Section 2. Conforter la légitimité de
l'université 69
1. Les universités en quête de reconnaissance 70
2. La marque comme outil de cohésion et d'appartenance
71
3. L'équilibre de l'écosystème de
l'enseignement supérieur 72
Section 3. Redorer l'image de l'université 73
1. La communication marketing 74
2. La communication pour différentes « cibles »
et tâches 75
3. La communication par les TIC 77
Troisième partie - Organisation et structuration d'un
champ de communication original pour l'UOB 79
Chapitre I - Des définitions générales de la
communication universitaire 81
Section 1. Qu'est-ce qu'un réseau de campus ? 81
1. Définitions 81
2. Conception du réseau de campus 83
3. Interconnexion du réseau de campus 84
Section 2. Comment se présente le réseau de campus
de l'UOB ? 86
1. La structure en charge du réseau de campus 86
2. Les ressources au service du réseau de campus 87
3. Le schéma du réseau de campus 88
Section 3. Quelle est l'utilité d'un réseau de
campus ? 89
1. Au niveau de la communication 89
2. Au niveau des universités 91
3. Au niveau des individus 91
Chapitre II - La professionnalisation de la communication de
l'UOB 93
Section 1. Qu'est-ce que l'écosystème
numérique de l'UOB ? 93
1. Concept d'écosystème 93
2. Objectif/Intérêt d'un écosystème
94
3. Applications 95
Section 2. Comment se présente l'écosystème
de l'UOB ? 96
1. Au plan général et théorique 97
2. Au plan particulier 98
156
3. Au plan structurel 99
Section 3. Qui peut définir l'écosystème
de l'UOB ? 100
1. Les étudiants 100
2. Les enseignants et les personnels administratifs 101
3. Les tierces personnes 102
Chapitre III - Le tournant avec les nouveaux acteurs 104
Section 1. Présentation de l'ENT et du DINAL 105
Section 2. Fonctionnement de l'ENT et du DINAL 105
Section 3. Compétences requises pour la promotion de
l'ENT et du DINAL 107
Conclusion 108
Bibliographie 111
Annexes 120
|