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Effets du substrat et du prétraitement sur la germination des graines du morinda citrifolia l. (noni) en pépinière.


par Maurice BAKALA NKAYA
Université Marien Ngouabi - Licence 2020
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITE MARIEN NGOUABI
    ****************
    Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie
    et de Foresterie

     

    UNMG ENSAF

    Année : N° d'ordre :____

    RAPPORT DE FIN DE FORMATION

    Pour l'obtention du diplôme de licence Professionnelle
    Parcours : Phytotechnie et Biodiversité
    Mention : Productions Végétales
    Présenté par : BAKALA NKAYA Maurice
    TITRE

    Effets du substrat et du prétraitement sur la

    germination des graines de Morinda citrifolia L. (Noni) en pépinière

    Maître de stage : Dr. Chrissy Garel MAKOUANZI EKOMONO Maitre-Assistant CAMES en
    Génétique et Amélioration des Plantes de l'Université Marien Ngouabi, ENSAF

    Directeur Scientifique de l'Institut national de Recherche Forestière (IRF)

    Dédicaces

    Je dédie ce modeste travail :

    A ma mère, TSOKO Emilienne qui a éclairé mon chemin et qui m'a encouragé et soutenu tout au long de mes études.

    A mon oncle et sa femme, BOUSTOKI KOMBO Théodore et KILATIKA Alphonsine pour leur soutien et conseil.

    A ma famille, pour l'amour et le soutien. A mes très chers amis.

    A tous les étudiants de ma promotion.

    II

    Remerciements

    Ce travail est le fruit de trois années d'études passées à l'Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie et de Foresterie (ENSAF) et de trois mois de stage passé à l'Institut national de Recherche Forestière (IRF) au cours duquel j'ai appris des connaissances pratiques et théoriques nécessaire à mon initiation dans la vie professionnelle.

    Je tiens à remercier tous mes formateurs à l'ENSAF, particulièrement le Pr. Parisse AKOUANGO, Directeur de l'ENSAF ; le Dr Felix KOUBOUANA, Directeur-adjoint ; le Dr Paul MOPOUNDZA, Chef de Département des Licences le Dr Pierre MBETE, Chef du bureau des Stages, le Dr Gilles Freddy MIALOUNDAMA, Chef de parcours Licences professionnelle Phytotechnie et Biodiversité.

    Mes remerciements s'adressent également à l'endroit du Dr Victor KIMPOUNI, Directeur Général de l'Institut national de Recherche Forestière, pour m'avoir accueilli au sein de cette structure, pour sa rigueur et ses conseils scientifiques judicieux tout au long de la réalisation de mon travail.

    J'adresse ma plus profonde gratitude et mon plus profond respect à mon encadreur, le Dr Chrissy Garel MAKOUANZI EKOMONO, Directeur Scientifique et chef du département Amélioration Génétique de l'IRF, d'avoir accepté encadré ce travail, pour ses conseils constructifs, son dévouement et sa disponibilité tout au long de ces mois de travail.

    Je remercie Dr Jean Pierre KAMPE, Chef du Département sylviculture et Dynamique Forestière de l'IRF.

    Je remercie Mme DIPAKAMA Claude Melaine, Directrice de la zone de recherche de Brazzaville de l'IRF, pour son assistance et ses conseils rationnels tout au long de la réalisation de notre travail.

    Mes sincères remerciements à Mme Noémy LOUBAKI, Responsable de la pépinière pour son accompagnement tout au long de la réalisation de ce travail.

    Je remercie M. Degrâce OKO, agent de l'IRF pour son soutien moral et technique durant mon stage.M. Nestroy MPOUKI et Mme Jobercia MOULAMBI, techniciens supérieurs à l'IRF pour leur conseil et soutien technique durant mon stage. Grand merci à M. Jules NKOUNKOU et M. Kévin MANGANE, agents de l'IRF pour leur assistance tout au long de la réalisation de mon travail.

    Je remercie tout le personnel de l'IRF, pour l'accueil et l'ambiance chaleureuse qu'il a installé au sein de la structure et durant mon stage.

    Je tiens aussi à remercier mes amis et anciens de l'ENSAF, et toutes personnes qui ont contribué de près ou de loin à l'élaboration de ce rapport, particulièrement M. Jeansy Alvérick Duvaress KIMBEMBE et M. Bernon Pie Nicaise BASSONGA pour leurs soutiens et conseils.

    III

    Liste des figures

    Figure 1:Organigramme de l'IRF 4

    Figure 2:Arbuste du Noni 8

    Figure 3:Fruits du Noni à différents stade de maturation (Nelson, 2003) 8

    Figure 4:Fruit vert du Noni (Nelson, 2003) 9

    Figure 5:Fruit mûr du Noni (Nelson, 2003) 9

    Figure 6:Graine du Noni (Nelson, 2003) 9

    Figure 7:Vue aérienne de la Cité Scientifique de Brazzaville (ex-OROSTOM) 17

    Figure 8:Courbe ombrothermique de Brazzaville (ANAC, 2020) 18

    Figure 9: Les graines de Noni 18

    Figure 10:Dissociation des graines avec la pulpe 19

    Figure 11:Séchage des graines au soleil 19

    Figure 12:Préparation du premier substrat 20

    Figure 13:Préparation du substrat deux 21

    Figure 14:Remplissage des caissettes 21

    Figure 15:Graine bien scarifiée (Nelson, 2003) 22

    Figure 16:Graine mal scarifiée (Nelson, 2003) 22

    Figure 17:Semis des graines 22

    Figure 18:Illustration du dispositif expérimental 23

    Figure 19:Taux de germination des graines suivant les différents prétraitements et substrats 26

    Figure 20:Courbe de la cinétique de germination du substrat un 28

    Figure 21:Courbe de la cinétique de germination du substrat deux 28

    Figure 22:Diagramme des délais de germination en fonction du substrat et du prétraitement 29

    Liste des tableaux

    Tableau 1:Différentes unités de recherche de chaque département scientifique fonctionnel de

    l'IRF 5

    Tableau 2:Classifications botaniques (Nicolas, 2004) 7

    Tableau 3:Test de Shapiro-Wilk 25

    Tableau 4:test de Levene 25

    Tableau 5:ANOVA non paramétrique a deux facteurs selon le test de Scheirer-Ray-Hare 27

    Tableau 6: Durée de germination suivant les prétraitements et les substrats 29

    iv

    Table des matières

    Introduction 1

    Objectifs de l'étude 2

    Chapitre I : Présentation de la structure d'accueil du stage 3

    I.1. Statut 3

    I .2. Ressources de l'IRF 3

    I.3. Missions de l'IRF 3

    I.4. Domaines de compétences de l'IRF 3

    I.5. Organisation de l'IRF 4

    Chapitre II: Revue bibliographique 6

    II.1. Origine et distribution de Morinda citrifolia L. (Noni) 6

    II.2. Ecologie de Morinda citrifolia L. (Noni) 6

    II.3. Différentes dénominations de Morinda citrifolia L. (Noni) 6

    II.4. Classifications botanique de Morinda citrifolia L. (noni) 7

    II.5. Description biologique de Morinda citrifolia L. (Noni) 7

    II.6. Produits commerciaux de Morinda citrifolia L. (Noni) 9

    II.7. Composition physico-chimique de Morinda citrifolia L. (Noni) 9

    II.8. La graine et la germination 9

    II.8.1. Définition de la graine 9

    II.8.2. Définition de la germination 10

    II.8.3. Types de germination 10

    II.9. Conditions de la germination 10

    II.9.1. Conditions externes de germinations 10

    II.9.2. Conditions internes de germinations 11

    II.10. Etapes de la germination 11

    II.11. Dormance des graines 11

    II.11.1. Dormance primaire 12

    II.11.2. Dormance secondaire 12

    II.11.3. Levée de dormance 12

    II.12. Fiche technique de Morinda citrifolia L. (Noni) 13

    II.12.1.Les préférences et tolérances environnementales de Morinda citrifolia L. (Noni) 13

    II.12.2. Le traitement des semences 14

    II.12.3. Le stockage des graines 14

    II.12.4. Le mode de propagation du Noni 14

    II.13. La mise en culture du Noni 14

    II.13.1. Le traitement des semences avant la plantation 14

    V

    II.13.2. Le semis des graines 15

    II.13.3.Le repiquage des plants 15

    II.13.4. La propagation à partir de boutures de tige 15

    II.14. La sensibilité aux ravageurs et aux agents pathogènes 15

    II.14.1. Les insectes nuisibles 16

    II.14.2. Les pathogènes et maladies biotiques 16

    Chapitre III: Matériel et méthodes 17

    III.1. Présentation du milieu d'étude 17

    III.1.1. Situation géographique 17

    III.1.2. Climat 17

    III.1.3. Matériel végétal 18

    III.2. Méthodologie 19

    III.2.1. Collecte des fruits 19

    III.2.2. Préparation du substrat 19

    III.2.3. Remplissage des caissettes 21

    III.2.4. Prétraitement des graines 21

    III.2.5. Semis des graines 22

    III.2.6. Dispositif expérimental 23

    III.2.7. Suivi de la germination 23

    III.2.8. Les paramètres mesurés 24

    III.2.9. Traitement et analyse des données 24

    IV.1. Résultats 26

    IV.1.1. Germination des semences 26

    IV.1.1.1. Comparaison du taux de germination (TG) en fonction du substrat et du

    prétraitement 26

    IV.1.1.2. Comparaison des courbes de germination suivant le substrat et le prétraitement 27

    IV.1.1.3. Comparaison des délais de germination suivant le substrat et le prétraitement 28

    IV.1.1.4. Comparaison des durées de germination suivant le substrat et le prétraitement 29

    IV.2.Discussion 30

    IV.2.1. Effet du substrat et du prétraitement sur le taux de germination 30

    IV.2.2. Effet du substrat et du prétraitement sur la cinétique de germination 30

    IV.2.3.Effet du substrat et du prétraitement sur le délai de germination 31

    IV.2.4. Effet du prétraitement et du substrat sur la durée de germination 31

    Conclusion et perspectives 32

    Références bibliographiques 33

    1

    Introduction

    L'utilisation des plantes médicinales est en plein essor dans la plupart des pays du monde. Cette utilisation est principalement fondée sur l'idée que les plantes sont un moyen naturel pour se traiter et pauvre de tout risque. A travers les siècles, les traditions humaines ont su développer la connaissance et l'utilisation des plantes médicinales (Dibong et al., 2011 ; Bouacherine et Benrabia, 2017). Les industries pharmaceutiques sont de plus en plus intéressées par l'étude ethnobotanique des plantes (Dibong et al., 2011). Tout homme veut avoir une santé saine pour vivre le plus longtemps possible. La médecine par les plantes est l'une des préoccupations les plus anciennes de l'humanité ; l'homme attaqué et affaibli par la maladie a toujours cherché dans les plantes des remèdes pour réparer les imperfections de son organisme (Mabika, 1983). Compte tenu de leur apport dans l'usage médicinal, ces plantes se trouvent au centre de plusieurs activités liées aux produits forestiers non ligneux.

    De plus, les produits forestiers non ligneux ont éveillé un intérêt considérable dans les pays en voie de développement au cours de ces dernières années pour leur contribution à l'économie des ménages et la conservation de la biodiversité végétale (Betti, 2002).

    Morinda citrifolia L. est une plante médicinale aux vertus miraculeuses mais pourtant peu connue en Afrique. Son utilisation traditionnelle depuis de nombreux siècles a permis d'orienter plus facilement les recherches sur les structures chimiques qui ont été mises en évidence. Ces dernières années, les méthodes d'extraction et d'isolement ont permis de répertorier de nombreux composés susceptibles d'expliquer les diverses activités biologiques de Morinda citrifolia L., en particulier 1'activité anti-tumorale (Nicolas, 2004). Les nombreux brevets déposés concernant la production de compléments alimentaires illustrent bien l'intérêt croissant porté à Morinda citrifolia L. (Nicolas, 2004). Ces découvertes boostent sa valeur commerciale et poussent les agriculteurs à se lancer dans la production de son fruit.

    Cependant, les graines de Morinda citrifolia L. ont un problème de dormance tégumentaire limitant ainsi leur culture commerciale (Cambie et Ash, 1994 ; Ponnaiyan et Vezhavendan, 2005 ; Elakkuvan et Manivannan, 2010). Les graines non traitées ont besoin de plusieurs mois (jusqu'à plus de 6 mois) pour germer (Nelson, 2003 ; Ponnaiyan et Vezhavendan, 2005 ; Elakkuvan et Manivannan, 2010), mais l'utilisation des prétraitements peut réduire cette dormance tégumentaire (Nelson, 2005 ; Ponnaiyan et Vezhavendan, 2005). La phase de pépinière constitue une étape cruciale dans la production, la domestication et la mise en place des plantations. Sur ce, la présente étude se propose d'étudier les effets du substrat et du prétraitement sur la germination des graines de Morinda citrifolia L. en pépinière.

    2

    Objectifs de l'étude

    L'objectif général de cette étude est de déterminer les effets du substrat et du prétraitement sur la germination des graines de Morinda citrifolia L. en pépinière. Deux objectifs spécifiques découlent de cet objectif général :

    1. déterminer l'effet du substrat sur les paramètres de germination des graines de Morinda citrifolia L. ;

    2. déterminer l'effet du prétraitement sur les paramètres de germination des graines de Morinda citrifolia L. ;

    Ce rapport est subdivisé en quatre chapitres hormis l'introduction et la conclusion. Le premier chapitre est consacré à la présentation de la structure d'accueil. Le deuxième chapitre présente la revue bibliographique. Le troisième chapitre traite des matériel et méthodes qui décrivent la méthodologie adoptée pour la réalisation de l'étude. Le quatrième chapitre présente les résultats et la discussion qui en découle.

    3

    Chapitre I : Présentation de la structure d'accueil du stage

    I.1. Statut

    L'Institut national de Recherche Forestière (IRF) est un établissement public administratif à caractère scientifique créé par la loi n° 23-2012 du 24 septembre 2012 et institué par décret n° 58-2016 du 26 février 2016 portant approbation des statuts de l'Institut national de Recherche Forestière.

    I .2. Ressources de l'IRF

    Les ressources de l'IRF proviennent des :

    · Subventions de l'Etat ;

    · Prestations de l'Institut ;

    · Contributions du fonds de soutien à la recherche scientifique ;

    · Dons et legs.

    I.3. Missions de l'IRF

    Les missions de l'IRF sont :

    · Organiser, conduire et exécuter toute recherche fondamentale et appliquée visant la promotion du développement forestier durable ;

    · Mettre en oeuvre une programmation scientifique autour des axes prioritaires pour le développement du pays ;

    · Effectuer des expertises scientifiques dans son champ de compétence ;

    · Participer à la valorisation des résultats de ses recherches et de son savoir-faire ;

    · Contribuer à l'élaboration de la politique de recherche dans les domaines relevant de sa compétence ;

    · Apporter son concours à la formation, à la recherche et par la recherche ;

    · Publier et diffuser les résultats de ses travaux et concourir au développement des connaissances et de l'information scientifique.

    I.4. Domaines de compétences de l'IRF

    Les domaines de compétence de l'IRF sont :

    · Aménagement forestier ;

    · Sylviculture ;

    · Agroforesterie ;

    · Génétique forestière ;

    · Technologie du bois ;

    · Produits forestiers non ligneux ;

    · Conservation et gestion de la biodiversité ;

    · Changement climatique ;

    · Appui à la mise en place des plantations forestières privées ou communautaires ;

    · Environnement : érosion hydrique, pollutions des sols et des eaux, études d'impact environnemental et social (EIES), évaluation environnementale...

    I.5. Organisation de l'IRF

    L'institut national de Recherche Forestière est administré par un comité de direction et géré par une direction générale. Il dispose de deux organes consultatifs : le conseil scientifique et le conseil d'établissement. Le comité de direction de l'IRF (encore inexistant) est l'organe délibérant sur l'orientation de la politique de recherche de l'institut, le programme annuel d'activités, le budget, les statuts, les rapports d'activités, le programme des investissements, les règlements intérieur et financier, les comptes administratifs et financiers, les mesures de redimensionnement de l'institut, etc.

    La direction générale de l'IRF, outre le secrétariat de direction, le service juridique et le service de la coopération, comprend :

    · La direction scientifique ;

    · La direction de l'administration et des ressources humaines ;

    · La direction financière et comptable ;

    · La direction du patrimoine et de l'équipement ;

    · La direction de la communication et des systèmes d'information ;

    · Les zones de recherche.

    4

    Figure 1 : Organigramme de l'IRF

    5

    Les départements scientifiques sont structurés en unités de recherche. Le tableau présente les différentes unités de recherche par département fonctionnel.

    Tableau 1: Différentes unités de recherche de chaque département scientifique fonctionnel de l'IRF

    Départements

    Unités de recherche (UR)

    1

    Sylviculture et

    Dynamique Forestière

    UR 11 : Connaissance et fonctionnement des écosystèmes

    forestiers

    UR 12 : Dynamique et fonctionnement des plantations forestières

    UR 13 : Dynamique des systèmes agroforestiers

    2

    Amélioration Génétique

    UR 21 : Arboriculture fruitière

    UR 22 : Caractérisation de la diversité génétique des essences forestières

    UR 23 : Multiplication végétative des essences à reproduction sexuée complexe

    3

    Valorisation des

    Produits Forestiers Non Ligneux

    UR 31 : Caractérisation et valorisation des arbres fruitiers

    sauvages

    UR 32 : Caractérisation des PFNL d'origine animale et végétale

    4

    Changement

    Climatique et

    Implication sur les
    Ressources Forestières

    UR 41 : Extrêmes climatiques et fonctionnement des écosystèmes forestiers

    UR 42 : Impacts des activités anthropiques sur les écosystèmes forestiers

    5

    Environnement et

    Société

    UR 51 : Arbres et foresterie urbaine

    UR 52 : Biens et services environnementaux

    6

    Ecologie Forestière

    UR 61 : Diversité faunistique des écosystèmes forestiers

    UR 62 : Diversité et structure des peuplements dans les
    écosystèmes forestiers

    7

    Technologie du Bois

    UR 71 : Caractérisation physiques et mécaniques du bois des essences forestières

    UR 72 : Caractérisation chimique du bois des essences forestières

     

    La présente étude s'est déroulée dans le département Amélioration Génétique, précisément au sein de l'unité de recherche « Arboriculture fruitière ».

    6

    Chapitre II: Revue bibliographique

    II.1. Origine et distribution de Morinda citrifolia L. (Noni)

    Le Noni est originaire de l'Asie du Sud-Est plus précisément de l'Indonésie et de l'Australie. Bien qu'il puisse se disperser naturellement par des graines flottantes qui reprennent vie après de longs mois de voyage à travers l'océan, les hommes ont joué un rôle très important dans sa dissémination. Les Marquisiens et les Tahitiens ont été parmi les premiers, les Hawaïens les derniers à avoir été approchés par les voyageurs polynésiens qui exportèrent le Noni dans ces îles. Que ces plantes de Noni aient été importées au-delà de la plus lointaine contrée de Polynésie témoigne de leur importance. En effet Morinda citrifolia L. est présente en Australie, en Malaisie et dans le sud-est de l'Asie, notamment la Chine. Sa localisation dans certaines régions d'Afrique ou dans les Caraïbes ne peut être que due à l'homme (Dixon et al., 1999 ; Nicolas, 2004 ; Malik et al., 2009).

    II.2. Ecologie de Morinda citrifolia L. (Noni)

    Le Noni se développe facilement sur les sols sableux et côtiers mais s'adapte aussi sur d'autres sols rocailleux, volcaniques et à moyenne salinité ; C'est un arbre qui tolère 1'ombre, il pousse aussi bien sous la canopée de la forêt qu'en terrain découvert. On le rencontre souvent en bordure de la mangrove côté interne de la frange côtière. Il est bien sûr maintenant cultivé dans de vastes plantations comme arbre d'ornement mais aussi comme arbre producteur de fruits comestibles et source de médicaments traditionnels. On le trouve en association symbiotique avec la fourmi tisserande (Oecophylla smaragdina) qui se nourrit et entretient son nid sur 1'arbuste et en retour protège le Noni contre les insectes prédateurs (Nelson, 2003 ; Nelson, 2005 ; Ollier, 2006).

    II.3. Différentes dénominations de Morinda citrifolia L. (Noni)

    Morinda citrifolia L. peut prendre diverses appellations suivant sa localisation (Nicolas, 2004).

    -Inde: Indian Mulberry

    -Chine : Ba ji tian

    -Tahiti: Nono

    -Hawaï: Noni

    -Sud-Est asiatique: Nhau

    -Iles Samoa : Nonu

    -Australie: Cheese fruit

    -Malaisie: Mengkudu

    Congo: Noni

    7

    Autres appellations : great morinda, morinda, ananas de la souris, racine jaune, pain des éléphants, pomme à cochon, casse douleur, la rhubarbe des Caraïbes, bilimbi, pomme macaque, pomme de singe (Hénaff, 2009 ; Nelson, 2005).

    II.4. Classifications botanique de Morinda citrifolia L. (noni)

    Les différentes classifications (tableau 2) n'apportent que de nouveaux critères morphologiques pris en compte pour différencier les plantes. Par contre, la classification basée sur des critères génétiques permet d'utiliser des techniques scientifiques plus élaborées. Les liens de parenté entre les différentes plantes sont mis en évidence grâce à l'étude de leurs gènes (Nicolas, 2004).

    Tableau 2: Classifications botaniques (Nicolas, 2004)

     

    Cronquist

    (1981)

    Takhtajan

    (1983)

    Thorne (1992)

    les critères
    génétiques

    Embranchement

    Dicotylédones

    Dicotylédones

    Dicotylédones

    Dicotylédones

    Ordre

    Rubiales

    Rubiales

    Rubiales

    Gentianales Lindl.

    Famille

    Rubiacées

    Rubiacées

    Rubiacées

    Rubiacées

    Sous-Famille

     
     

    Rubioideae

     

    Tribu

     
     

    Morindeae

     

    Genre

     
     

    Morinda

     

    Espèce

     
     

    Citrifolia

     

    Classe

    Astéridées

    Gentianae

     

    Euastéridées

     

    II.5. Description biologique de Morinda citrifolia L. (Noni)

    Morinda citrifolia L. est un arbuste d'au moins 6 m de hauteur et de treize centimètre ou plus de diamètre de la tige (figure 2). L'écorce est grise ou marron d'aspect lisse à légèrement rugueux, la partie externe du bois, tendre, est d'un jaune foncé. Les petites branches sont d'un vert très clair et présentent une section carrée. Les feuilles, opposées, sont reliées à la tige par un solide pétiole d'un (1) à deux (2) cm de long. Les limbes, d'un vert sombre et brillant ont une forme elliptique ou ovale: 14 à 30 cm de long sur 8 à 18 cm de large. Ils possèdent des nervures très marquées et saillantes. Les fleurs blanches tubulaires sont groupées en inflorescences dans la zone axillaire foliaire. Les tubules floraux pentalobés font environ 6 mm de long. Apres fécondation, les ovaires se soudent et chaque capitule donne naissance à un syncarpe globuleux qui constitue le fruit. Il peut être arrondi ou allongé avec la forme et les dimensions d'une pomme de terre (5 à 10 cm de long et 3 à 4 cm de large). Sa surface est

    bosselée, dessinée de formes polygonales avec une tâche sombre formant comme un oeil au centre de chacun de ces polygones (figure 3) (Garnier, 1997 ; Ollier, 2006 ; Hénaff, 2009).

    8

    Figure 2: Arbuste du Noni Figure 3:Fruits du Noni à différents

    stade de maturation (Nelson, 2003)

    Les différents stades de maturité sont :

    - Stade 1 : épiderme vert foncé et fruit très dur (figure 4) ;

    - Stade 2 : épiderme vert-jaune et fruit très dur ;

    - Stade 3 : épiderme jaune pâle et fruit très dur ;

    - Stade 4 : épiderme jaune pâle et fruit assez dur ;

    - Stade 5 : épiderme blanc et fruit mou (figure 5).

    Le passage du stade 4 au stade 5 se fait très rapidement, généralement en quelques heures et en même temps que la pulpe se ramollit, passant du jaune pâle au blanc, il se développe une odeur nauséabonde de fromage rance. Le fruit mûr est comestible mais avec un goût fade à amer. Un fruit peut contenir jusqu'à 260 graines, de couleur brune, a une forme aplatie et fait 4 à 9 mm de long (figure6). L'enveloppe de la graine est faite de couches de fibres de cellulose extrêmement dures. La graine possède une chambre d'air balleuse et ovoïde ainsi qu'une sorte de pale, en pointe, aplatie et bicouche. L'embryon est situé dans la graine, entre la chambre d'aire et le bout en pointe de la pale. Cet embryon est aplati, huileux et relativement petit (Garnier, 1997 ; Nelson, 2005).

    9

    Figure 4:Fruit vert du Noni (Nelson, 2003)

    Figure 5:Fruit mûr du Noni (Nelson, 2003)

    Figure 6:Graine du Noni (Nelson, 2003)

     

    II.6. Produits commerciaux de Morinda citrifolia L. (Noni)

    Les principaux produits commerciaux à base de Noni comprennent les boissons (jus de fruits, boissons à base de jus), les poudres de fruits (pour la fabrication de jus reconstitué ou de boissons à base de jus, à base de fruits secs mûrs ou non mûrs), les articles de toilette (lotions, savons, etc.) poudres de feuilles (pour encapsulation ou pilules) (Hénaff, 2009).

    II.7. Composition physico-chimique de Morinda citrifolia L. (Noni)

    Un certain nombre de composants majeurs ont été identifiés dans la plante tels que: la scopolétine, l'acide octoanoïque, le potassium, la vitamine C, les terpénoïdes, les alcaloïdes, les anthraquinones (comme le nordamnacanthal, la morindone, la rubiadine et la rubiadine -1-méthyl éther, anthraquinone glycoside), â-sitostérol, carotène, vitamine A, flavone glycosides, acide linoléique, alizarine, acides aminés, acubine, L- asperuloside, acide caproïque, acide caprylique, acide ursolique, rutine et une proxéronine putative (Hénaff, 2009).

    II.8. La graine et la germination

    II.8.1. Définition de la graine

    La graine résulte du développement d'un ovule fécondé ; elle contient l'embryon et les substances nutritives. Elle constitue une structure de protection qui permet à la plante de résister pendant des périodes plus ou moins longues face aux conditions défavorables saisonnières (température extrêmes, sécheresse) pendant lesquelles la plante serait incapable de pousser, ni même parfois de vivre. Les graines peuvent ne jamais se développer si les conditions climatiques défavorables se prolongent (Ammari, 2011).

    10

    II.8.2. Définition de la germination

    La germination est définie comme la somme des événements qui conduisent la graine sèche à germer, elle commence par la prise d'eau et se termine par l'allongement de l'axe embryonnaire (Dardour et al., 2003). Elle se manifeste par le passage de la graine de la vie latente à la vie active sous l'effet des facteurs favorables ; selon Mazliak (1982) c'est un processus physiologique dont les limites sont le début de l'hydratation de la semence et le tout début de la croissance de la radicule. Une semence n'est considérée comme ayant germé que lorsqu'elle a donné un plant capable de croître normalement, c'est-à-dire quand le plant devient autotrophe (Harrington, 1962). Cette notion de germination varie selon les disciplines.

    II.8.3. Types de germination

    On distingue deux types de germination : la germination épigée et la germination hypogée. La germination épigée est caractérisée par un soulèvement des cotylédons hors du sol car il y a un accroissement rapide de la tigelle. Le premier entre noeud donne l'epicotyle et les premières feuilles au-dessus des cotylédons (ce sont les feuilles primordiales) tandis que chez les plantes à germination hypogée les cotylédons restent dans le sol (Ammari, 2011).

    L'étude sur la germination de Morinda citrifolia L. (Noni) réalisée par Elakkuvan et Manivannan (2010) a montré que les graines de Noni germent en soulevant les cotylédons hors du sol (germination épigée).

    II.9. Conditions de la germination

    La germination des graines est favorisée si est seulement si deux types de condition sont respectés : les conditions externes et internes.

    II.9.1. Conditions externes de germinations

    La graine exige la réunion de conditions extérieures favorables à savoir : l'eau, l'oxygène, la température et la lumière (Soltner, 2007).

    - L'eau

    Selon Chaussat et Ledeunff (1975) la germination exige obligatoirement de l'eau celle-ci doit être apportée à l'état liquide, elle pénètre par capillarite dans les enveloppes elle est remise en solutions dans les réserves de la graine pour être utilisée par l'embryon et provoque le gonflement de leurs cellules donc leur division.

    - L'oxygène

    La germination exige obligatoirement l'oxygène (Soltner, 2007). Selon Mazliak (1982) une faible quantité d'oxygène peut être suffisante pour permettre la germination. D'après Meyer et al. (2004)

    11

    l'oxygène est contrôlé par les enveloppes qui constituent une barrière mais en même temps une réserve.

    - La température

    La température à deux actions : soit directe par l'augmentation de la vitesse des réactions biochimiques c'est la raison pour laquelle il suffit d'élever la température de quelques degrés pour stimuler la germination (Mazliak, 1982) ; soit indirecte par l'effet sur la solubilité de l'oxygène dans l'embryon (Chaussat et Ledeunff, 1975).

    - La lumière

    La lumière agit de manière différente sur les espèces. Elle inhibe la germination des graines à photosensibilité négative et stimule celles à photosensibilité positive (Anzala, 2006). Les espèces indifférentes à la photosensibilité sont rares (Heler et al., 2000).

    II.9.2. Conditions internes de germinations

    Lorsque des graines arrivées à maturité, sont placées dans des conditions optimales de température d'humidité et d'oxygénation pour leur croissance ; et ne germent pas, plusieurs causes sont à envisager : la dormance de l'embryon ou les inhibitions de la germination. Les conditions internes de la germination concernent la graine elle-même, elle dit être vivante mure apte à germer (non dormance) et saine (Dardour et al., 2014)

    II.10. Etapes de la germination

    Les étapes de la germination sont :

    1ère étape : Une graine placée dans de bonnes conditions commence par gonfler, car elle absorbe de l'eau: c'est l'imbibition.

    2ème étape : La peau de la graine éclate, la radicule du germe apparaît, s'enfonce dans le sol, et se couvre de poils absorbants : l'émergence de la racine.

    3ème étape : La tigelle grandit, puis sort de terre en entraînant avec elle les deux cotylédons; on dit alors que la graine lève.

    4èmé étape : Les cotylédons s'écartent, les deux premières feuilles s'ouvrent et grandissent pendant que la tige s'allonge. Les cotylédons se rident peu à peu, car leur chair farineuse fournit les aliments nécessaires à la croissance. Vides, ils se détachent et tombent (Bewley, 1997).

    II.11. Dormance des graines

    Chez de nombreuse plantes, la germination des graines n'est pas immédiate, et nécessite le passage par une période de repos pendant laquelle la germination est inhibée par divers mécanismes. La dormance est acquise en fin de maturation de la graine, elle est un stade important dans le cycle de vie des plantes. C'est un état provisoire dans lequel des graines viables ne peuvent pas germer même dans des

    12

    conditions favorables, cet état se caractérise par une absence virtuelle d'activité métabolique et /ou par un manque virtuel de développement et de croissance (Mbaye et al., 2002). Elle correspond à une inaptitude pour les graines de germer même dans des conditions favorables (Bewley, 1997).

    Il existe deux types de dormance : la dormance primaire et la dormance secondaire.

    II.11.1. Dormance primaire

    Elle se manifeste dès la récolte parce qu'elle s'installe pendant la formation de la graine. Cette forme de dormance peut être d'ordre tégumentaire ou embryonnaire. Dans certain cas on observe les deux types de dormance combinée.

    ? Dormance tégumentaire

    Les téguments assurent normalement la protection des graines mais dans de nombreux cas ils peuvent empêcher la germination en jouant un rôle de :

    - barrière physique: résistance mécanique imperméable à l'eau ;

    - barrière chimique: piégeage de l'oxygène par des composées phénoliques, présence d'inhibiteurs de germination dans les téguments (Baskin et Baskin, 1998).

    ? Dormance embryonnaire (dormance morphologique)

    La dormance morphologique est due à la présence d'un embryon « sous développé au moment de la dissémination des graines. La germination ne peut avoir lieu tant que l'embryon n'est pas arrivé au terme de sa croissance (Baskin et Baskin, 1998).

    II.11.2. Dormance secondaire

    La dormance secondaire ou induite est imposée à la graine après la récolte, lors de la conservation dans de mauvaises conditions : des températures excessives, le manque d'oxygène ou un éclairement continu. Elles sont aussi de type tégumentaire ou embryonnaire (Baskin et Baskin, 1998).

    Selon Elkkuvan et Manivannan (2010) les graines de Noni ont une dormance dite primaire, elle est due à son tégument (dormance tégumentaire) qui joue un rôle de barrière physique contre l'eau et l'air empêchant ainsi sa germination.

    II.11.3. Levée de dormance

    La levée de dormance, est accomplie par divers mécanismes incluant des interactions complexes entre l'environnement et les facteurs internes (Finkelstein et al., 2008). Plusieurs techniques variant selon l'espèce et la nature de la dormance, sont prescrites pour lever la dormance avant le semis ou les tests de germination : stratification froide (vernalisation) ou chaude (estivation), la scarification (mécanique, chimique ou physique), l'élimination des téguments et l'élimination des substances inhibitrices sont des procédés proposés (Bacchetta et al., 2006).

    13

    Les principales techniques utilisées pour lever la dormance des graines de Morinda citrifolia L. (Noni) sont : La scarification (mécanique, physique ou chimique), traitement avec de l'eau chaude à différente température, traitement à l'acide sulfurique, traitement à l'acide gibbérellique, traitement à l'acide butyrique (Ponnaiyan et Vezhavendan, 2005 ; Singh et al., 2006 ; Elakkuvan et Manivannan, 2010).

    II.12. Fiche technique de Morinda citrifolia L. (Noni)

    II.12.1.Les préférences et tolérances environnementales de Morinda citrifolia L. (Noni)

    - Climat

    Le Noni peut croitre dans les températures annuelles comprises entre 38° à 12°C. Dans une plage d'altitude de 1 à 500m, en fonction de la latitude et de l'environnement (Nelson, 2005 ; Ollier, 2006).

    - Sols

    Le Noni tolère un large éventail de conditions de drainage, y compris des sols gorgés d'eau de façon saisonnière, mais la préférence va aux sols libres et bien drainés. Il peut croître dans une large gamme de niveaux d'acidité et d'alcalin. Le Noni tolère les sols peu profonds, salins, sodiques et infertiles (Nelson, 2003 ; Nelson, 2005 ; Ollier, 2006).

    - Sécheresse

    Le Noni mature peut facilement résister à la sécheresse pendant 6 mois ou plus. Les Nonis sauvages poussant dans des conditions arides peuvent passer toute leur vie dans des conditions de sécheresse perpétuelle (Nelson, 2005).

    - Ensoleillement et Ombrage

    Le Noni peut pousser dans une large gamme d'intensités lumineuses, de 0% à plus de 80% d'ombre. Mais pousse bien en plein soleil (Ollier, 2006).

    - Engorgement

    Résiste et prospère même dans les piscines à marée saumâtre. Il peut également tolérer des conditions d'inondation pendant une longue période (Nelson, 2003 ; Nelson, 2005).

    - Brouillard salin

    Très résistant au sel et tolérant aux embruns salins de l'océan. Le Noni est tolérant à l'extrême salinité en général et on pense qu'il peut tirer un avantage nutritionnel des minéraux contenus dans l'eau de mer (Nelson, 2003).

    - Collection de graines

    Les fleurs de Noni fleurissent toute l'année et ses fruits tombent également toute l'année. Les fruits sont récoltés lorsqu'ils commencent à blanchir ou même lorsqu'ils sont devenus complètement mous, translucides et d'une odeur caractéristique. Pour la production de graines, plus le fruit n'est mûr, mieux c'est. Récoltez des plantes qui ont des caractéristiques souhaitables, telles que de gros fruits pour la

    14

    production de fruits, ou une croissance vigoureuse des feuilles pour les haies, etc (Ponnaiyan et Vezhavendan, 2005 ; Singh et al., 2006 ; Elakkuvan et Manivannan, 2010).

    II.12.2. Le traitement des semences

    Laissez le fruit mûrir complètement jusqu'à ce qu'il devienne doux et translucide. Cela peut prendre 3 à 5 jours si seuls les fruits semi-mûrs ont été récoltés. Une fois que les fruits sont complètement ramollis, appuyez-les contre un tamis ou une passoire avec des trous légèrement plus petits que les graines. La chair molle et fibreuse sera lentement retirée des graines au fur et à mesure qu'elles sont frottées contre le tamis. L'élimination complète de la chair adhérente peut prendre 15 minutes. Rincer périodiquement la pulpe à l'eau permet d'éliminer la chair. Les graines ont une bulle d'air emprisonnée à l'intérieur, donc contrairement à la plupart des graines, les graines de Noni saines flottent dans l'eau et permettent de faire le tri entre les bonnes et mauvaises (Nelson, 2003 ; Ollier, 2006 ; Elakkuvan et Manivannan, 2010).

    II.12.3. Le stockage des graines

    Si les graines doivent être stockées, la chair doit être complètement enlevée, puis les graines séchées à l'air et stockées dans un sac en papier dans une pièce fraîche. On ne sait pas combien de temps les graines restent viables; cependant, un an est considéré comme une durée de stockage raisonnable. La germination est élevée pour les graines fraîches, souvent supérieure à 90% (Ponnaiyan et Vezhavendan, 2005 ; Singh et al., 2006 ; Elakkuvan et Manivannan, 2010).

    II.12.4. Le mode de propagation du Noni

    Le Noni est relativement facile à propager. Il peut être multiplié à partir de graines, de boutures de tiges ou de racines et de couches aériennes (Nelson, 2003). La méthode de multiplication préférée est le semis. Bien que le bouturage permet de contourner le problème de dormance des graines, il est peu conseillé car les clones obtenus sont fragiles et moins résistants (Nelson, 2003 ; Elakkuvan et Manivannan, 2010).

    II.13. La mise en culture du Noni

    II.13.1. Le traitement des semences avant la plantation

    Sans prétraitement, les graines de Noni germent sporadiquement en 6-12 mois. Le passage des graines aux prétraitements avant le semis pour réduire l'impact du tégument tenace de Noni est conseillé, bien qu'il ne soit pas obligatoire, peut raccourcir le temps nécessaire à la germination des graines et augmenter le pourcentage global de germination. La méthode la plus utilisée est la scarification, elle peut être obtenue par toute méthode physique qui abrase, endommage, pénètre ou coupe le tégument de la graine. Une méthode simple consiste à placer les fruits mûrs dans un mélangeur et à pulser le

    15

    mécanisme de mélange plusieurs fois pour couper les graines de Noni avant de les séparer (Nelson, 2003 ; Elakkuvan et Manivannan, 2010).

    II.13.2. Le semis des graines

    Après la récolte et l'entretien des graines, elles sont semées dans les pots ou sur les platebandes. Dans un milieu de culture (terreau) qui retient l'humidité, stérile et exempte d'agents pathogènes. Couvrir légèrement avec 5 à 10 mm de terreau. Gardez l'humidité avec un pulvérisateur afin de ne pas déranger les graines. La germination des graines peut être rapide et uniforme (20 jours) en plein soleil, à mi-ombre et à une température d'environ 38 O C. Sa germination peut être influencée par l'environnement, la variété ou le génotype (Nelson, 2003 ; Elakkuvan et Manivannan, 2010).

    II.13.3.Le repiquage des plants

    Les plants de Noni (s'ils ne sont pas directement ensemencés dans le sol) peuvent être repiqués environ 2-12 mois après la germination. Les jeunes plants de Noni (âgés de 8 à 12 semaines; 10 à 15 cm de hauteur) peuvent nécessiter plus de soins et peuvent être plus vulnérables aux fluctuations environnementales et aux attaques de ravageurs que les plants plus âgés. Les plants plus âgés, cultivés en plein soleil dans des pots de 2 ou 3 litres pendant 24 à 36 semaines, sont préférés pour leur vigueur et leur capacité à s'établir rapidement. Même les semis plus âgés (âgés de 1 à 3 ans) peuvent être repiqués s'ils sont sains et ne sont pas liés de manière significative aux racines. Pour les semis plus âgés, détachez doucement les systèmes racinaires à la main après les avoir retirés de leurs pots ou contenants. Afin de permettre la pénétration des rayons solaires et de l'air les plants de Noni sont plantés à 1,5 mètre entre ligne et à 1,5 mètre sur ligne (Nelson, 2003 ; Elakkuvan et Manivannan, 2010).

    II.13.4. La propagation à partir de boutures de tige

    La taille des boutures de tige est arbitraire, mais les boutures de 20-40 cm sont préférables et efficaces. Les boutures de tige peuvent s'enraciner en 3 semaines et être prêtes à être repiquées en 6 à 9 semaines. Comme pour les plantes dérivées de graines, les boutures de tige enracinées peuvent être cultivées dans des pots pendant 26 semaines ou plus avec d'excellents résultats une fois plantées (Nelson, 2003 ; Elakkuvan et Manivannan, 2010).

    II.14. La sensibilité aux ravageurs et aux agents pathogènes

    Noni est susceptible d'être attaquée par un large éventail d'organismes nuisibles et pathogènes. Cependant, les dommages dépendent du ravageur ou du pathogène et de l'environnement. Lorsqu'il est cultivé dans un écosystème naturel boisé et diversifié, le Noni souffre généralement de quelques problèmes ou dommages importants de ravageurs et de maladies. Inversement, lorsqu'il est cultivé

    16

    dans un système agricole monoculture moderne, le Noni est beaucoup plus susceptible d'être attaqué par plusieurs ravageurs et de maladies et avec une plus grande intensité que dans les écosystèmes naturels. En outre, le Noni cultivé en monoculture sur des terres précédemment utilisées pour les cultures de fruits ou de légumes a tendance à être exposé à de nouveaux ravageurs et agents pathogènes qui peuvent ne pas être présents ou abondants dans les écosystèmes forestiers ou naturels (Nelson, 2003 ; Nelson, 2005 ; Ollier, 2006).

    II.14.1. Les insectes nuisibles

    Le Noni est sensible aux attaques et aux dommages causés par une gamme d'insectes, tels que les pucerons (par exemple, le puceron du melon, Aphis gosypii ), les écailles (par exemple, l'échelle verte, Coccus viridis ), les charançons (espèces non identifiées), les mineuses ( espèces non identifiées), les mouches blanches (par exemple, la mouche blanche de Kirkaldy, Dialuerodes kirkaldyi ), les chenilles (par exemple, la chenille du croton, Achaea janata ), les thrips (par exemple, les thrips des serres, Heliothrips haemorroidalis), et une espèce non identifiée de mite ériophyidé. Une utilisation excessive d'engrais peut attirer des insectes se nourrissant de sève (par exemple, pucerons, mouches blanches, écailles) qui provoquent une accumulation de fumagine sur les feuilles de Noni. Les dommages causés par les insectes peuvent être plus graves dans les endroits relativement secs ou peu pluvieux ou dans les plantations en plein soleil en tant que monoculture expansive (Nelson, 2003 ; Nelson, 2005).

    II.14.2. Les pathogènes et maladies biotiques

    Dans les zones humides, à fortes pluies ou inondées, le Noni est sujet à certaines maladies des plantes causées par des champignons (taches foliaires (Colletot- richum sp. et autres); brûlures des tiges, des feuilles et des fruits (Phytophthora sp.; Sclerotium Rolfsii). Noni est très sensible aux attaques et aux dommages causés par plusieurs espèces de nématodes (Meloidogyne spp.), qui peut être réduite au minimum en évitant les sols agricoles utilisés précédemment et les plantations dans des endroits plus rocheux, si possible. Certaines maladies foliaires causées par des champignons (taches foliaires et brûlure) peuvent inhiber de manière significative la croissance des feuilles et le développement des fruits (Nelson, 2003 ; Nelson, 2005).

    17

    Chapitre III: Matériel et méthodes

    III.1. Présentation du milieu d'étude

    III.1.1. Situation géographique

    Cette étude a été réalisée à la pépinière de l'Institut National de Recherche Forestière (IRF), située

    dans l'enceinte de la Cité Scientifique de Brazzaville, ex-ORSTOM (15°14' de longitude Est et 4°16'

    de latitude Sud), implantée sur un plateau de 309 m d'altitude, avec une superficie de 22,48 hectares.

    La Cité Scientifique de Brazzaville (figure 7) est située dans l'arrondissement n°1(Makélékélé).

    Elle est limitée :

    ? Au Nord par le quartier Diata ;

    ? Au Sud sur l'Avenue de l'auberge Gascogne ;

    ? A l'Est par le jardin d'essais;

    ? A l'Ouest par le quartier Château d'eau.

    Figure 7:Vue aérienne de la Cité Scientifique de Brazzaville (ex-OROSTOM)

    III.1.2. Climat

    Le climat de l'îlot forestier de la Cité Scientifique de Brazzaville (ex-OROSTOM) fait partie du climat de Brazzaville, qui est un climat équatorial de type bas-congolais qui règne sur le sud-ouest du Congo (Samba-Kimbata, 1978). Il connait des précipitations modérées dont la répartition mensuelle fait apparaître une saison sèche très marquée de quatre (4) à cinq (5) mois (mai - septembre), encadrée par deux (2) périodes des pluies dont celle de février à mai est la plus abondante (Codou, 1976; Vennetier,

    1977 ; Moukolo, 1992; Nzila, 1993). Les pluies commencent très faiblement en septembre, s'établissent en octobre et se terminent en mai.

    La courbe ombrothermique (figure 8) ci-dessous est obtenu à partir des données fournies par l'ANAC. Il montre la variation des températures maximales et des précipitations de 2009 à 2019.

    Figure 8: Courbe ombrothermique de Brazzaville (ANAC, 2020)

    III.1.3. Matériel végétal

    Le matériel végétal utilisé pour la réalisation de notre étude, est constitué des graines de Morinda citrifolia L. (figure 9) dont les fruits ont été récoltés sur un (1) pied de Noni présent à la pépinière de l'IRF de Brazzaville. Ces fruits ont été collectés dans la période allant de Juillet à Août 2020.

    18

    Figure 9: Les graines de Noni

    19

    III.2. Méthodologie

    III.2.1. Collecte des fruits

    Les fruits ont été collectés après leur chute puis mis en conservation en attente de la maturité physiologique (c'est-à-dire lorsque la chaire devient tendre et que la couleur vire au blanc). Après trois (3) jours, nous avions émiettés les fruits dans un seau rempli d'eau pour les débarrasser de leur chair et fibres collantes (figure10). Les graines ainsi obtenue ont été séchées au soleil pendant un jour (figure11).

     
     

    Figure 10:Dissociation des graines avec la

    pulpe

    Figure 11:Séchage des graines au soleil

     

    III.2.2. Préparation du substrat

    Deux types de substrats ont été utilisés pour le semis des graines :

    ? Premier substrat

    Le premier substrat était composé de sable blanc et de la terre humifiée (figure 12c), tamisée afin de les débarrasser des éléments grossiers (figure 12a et e), puis stérilisés séparément par chauffage pendant 6 heures dans une cuve pour éliminer les microorganismes (figure 12b et figure 13b). Apres refroidissement, les deux composantes ont été mesurées à l'aide d'un seau de 11 litres avec les proportions de 50% de terre humifiée + 50% de sable blanc, ensuite mélangées dans une brouette à l'aide d'une pelle jusqu'à l'obtention d'un mélange homogène (figure 12d). Après cela, le mélange a été humidifié avec de l'eau (figure 12f).

    ? Deuxième substrat

    a

    b

    c

    20

    Le second substrat était préparé à l'instar du premier substrat mais avec les compositions différentes. Composé de la terre humifiée et de la sciure de bois (figure 13c), la terre humifiée a été stérilisée (figure 13b) puis mélangé avec la sciure de bois à des proportions suivantes 75% terre humifiée + 25% sciure de bois à l'aide d'un seau de 11 litres (figure 13d). La sciure n'a pas été stérilisée.

    a

    d e f

    b

    c

    Figure 12: Préparation du premier substrat

    d

    e

    f

    21

    Figure 13: Préparation du substrat deux

    III.2.3. Remplissage des caissettes

    Nous avons rempli les caissettes à alvéole amovible avec les deux types substrats à raison de 70 alvéoles par caissette (figure14). Au total huit (8) caissettes ont été remplies (quatre caissettes par substrat).

    Figure 14:Remplissage des caissettes

    III.2.4. Prétraitement des graines

    Afin de déterminer les conditions optimales de germination, nous avons effectué des essais de

    germination en pépinière, en utilisant différents prétraitements:

    - Prétraitement avec de l'eau plate (macération)

    Un lot de 70 graines a été plongé dans un seau contenant de l'eau plate pendant 1 heure 37

    minutes jusqu'à ce que les graines s'imbibent d'eau.

    - Prétraitement à scarification des graines

    22

    La scarification des graines a consisté à sectionner les téguments de 70 graines sans blessé l'embryon (figure 15).

    Figure 15: Graine bien scarifiée (Nelson, 2003) Figure 16:Graine mal scarifiée (Nelson, 2003)

    - Traitement témoin

    Comme traitement de référence, 70 graines n'ont subi aucun prétraitement dans le but de comparer les paramètres de germination avec les prétraitements précités.

    - Prétraitement avec de l'eau chaude :

    Ce prétraitement a consisté à faire bouillir de l'eau jusqu'à 100°c. Après ébullition 70 graines ont été plongées dans un récipient contenant de l'eau bouillante pendant 10 minutes.

    III.2.5. Semis des graines

    Après le remplissage des caissettes les graines ont été semées horizontalement avec une profondeur de deux (2) fois la taille de la graine.

    Figure 17: Semis des graines

    III.2.6. Dispositif expérimental

    Nous avons mis en place un dispositif sans répétition d`expérience constitué de deux blocs avec 4 prétraitements (figure 18). Chaque bloc était composé de quatre (4) caissettes contenant 70 alvéoles amovibles. Au total 560 graines ont été semées à raison de 280 graines par bloc à raison de 70 graines par traitement et par caissette. Les différents prétraitements sont:

    - Traitement 1 (T1) : graines non traitées ;

    - Traitement 2 (T2) : graines scarifiées ;

    - Traitement 3 (T3) : graines dont trempées dans de l'eau bouillante pendant 10 minutes ;

    - Traitement 4 (T4) : graines trempées dans de l'eau plate pendant (macération) pendant 1heure 37 minutes.

    T1

    T2

    T3

    T4

    T1

    T2

    T3

    T4

    23

    Figure 18 : Illustration du dispositif expérimental

    III.2.7. Suivi de la germination

    Les graines ne germent pas toutes en même temps. De ce fait nous avons observé régulièrement les semis tout au long de l'expérience entre 9 heure et 10 heure. Le suivi de la germination a consisté à noter les dates de germination ainsi que le nombre des graines germées.

    III.2.8. Les paramètres mesurés

    Les paramètres retenus pour évaluer le comportement des graines au court de la germination ont été apprécies à travers les variables suivantes :

    · Le taux de germination des graines (TG)

    Selon Mazliak (1982), c'est le pourcentage de germination maximale ou le taux maximal obtenu dans les conditions choisies par l'expérimentateur. Il correspond au nombre de graines germées par rapport au nombre total de graines ; dans notre étude une graine a été considérée comme ayant germée lorsqu'il y'a levée des semis c'est-à-dire lorsqu'il y a apparition des premières feuilles à la surface du sol. Il a été exprimé en pourcentage.

    * 100

    Nombre total de graines semées (N)

    TG =

    Nombre de graines germées(n)

    · La cinétique de germination

    La cinétique de germination (CG), renseignant sur l'évolution des taux cumulés de germination (TCg) des graines semées en fonction du temps (Hajlaoui et al., 2007), a été déterminée par la formule suivante :

    Nombre de graines nouvellement germées (ni)

    TCg =

    * 100

    Nombre total de graines semées(N)

    · 24

    Durée de germination

    La durée de germination a été déterminée comme le temps (en jours) imparti entre les premières graines germées et la fin de la germination.

    · Le délai de germination (DG) ou temps de latence

    Le DG a été déterminé par l'intervalle de temps qui sépare l'ensemencement et les premières levées.

    III.2.9. Traitement et analyse des données

    L'effet du substrat et du prétraitement devrait être déterminé par une analyse de variance (ANOVA) à deux facteurs sans répétition au seuil de 5%.

    Pour les valeurs quantitatives avant de réaliser l'ANOVA il faut vérifier la loi de normalité et de l'homogénéité des variances. Pour cela le test de normalité utilisé est le test de Shapiro-Wilk au seuil de 5% et le test de l'homogénéité des variances utilisé est le test de Levene au seuil de 5%.

    25

    Tableau 3: Test de Shapiro-Wilk

    Donnée : Germination

    W = 0,5801 ; P- Valeur< 2,2 e -16

    Ce test nous montre que la P-valeur calculée est largement inférieure à 0,05 (5%) ce qui signifie que les données ne suivent pas la loi normale.

    Tableau 4: Test de Levene

    Df F-Valeur Pr (>F)

    Groupe 5 1,9621 0,0847

    258

    Codes de signification : 0'KKK' 0,001'KK' 0,01'K' 0,05'.' 0,1 ` ` 1

    Ce test nous montre que la P-valeur calculée est supérieure à 0,05 (5%) ce qui signifie que les variances sont homogènes.

    Les résultats obtenus lors de nos deux tests montrent que nos données ne suivent pas la loi normale. Les effets du substrat et du prétraitement des graines de Morinda citrifolia L. ont été déterminés en appliquant le test de Scheirer-Ray-Hare au seuil de 5% qui est un ANOVA non paramétrique à deux facteurs avec l'aide du logiciel RStudio (version 4.0.2), selon le modèle linéaire généralisé (GLM) suivant : Y = u + T + S + ?

    Avec : Y= symbolise la variable de réponse ; u = valeur moyenne générale calculée ; S = est le vecteur des effets du substrat ; T = est le vecteur des effets du traitement ;? = est le vecteur de l'erreur résiduelle (la normalité et l'homogénéité des variances). Les courbes et diagrammes ont été réalisés à l'aide du logiciel Excel 2010.

    26

    Chapitre IV: Résultats et discussion

    IV.1. Résultats

    IV.1.1. Germination des semences

    IV.1.1.1. Comparaison du taux de germination (TG) en fonction du substrat et du prétraitement

    La figure 19 présente les résultats du TG des graines de Morinda citrifolia L. suivant les différents prétraitements et substrats. Le taux de germination a été de 50% pour l'ensemble du dispositif. Le pourcentage de germination le plus élevés a été enregistré avec les graines semées dans le substrat deux (2) (75% terre humifiée + 25% Sciure de bois) soit un pourcentage de 68% des graines germées avec un taux de 96% pour le traitement témoin, 89% et 86% pour la scarification et la macération. Les plus faibles taux de germinations ont été enregistrés avec le substrat un (1) soit 32% des graines germées avec des taux respectifs de 34%, 41%, et 51% pour les traitements témoin, la scarification et la macération. On a aussi relevé que les graines traitées avec de l'eau chaude n'ont pas germées dans les deux types de substrat.

    100%

    96%

     

    89%

     

    90%

    86%

     

    80%

     
     
     
     
     
     
     

    70%

     
     
     
     
     
     

    60%

     
     
     
     
     
     
     

    51%

     
     
     
     
     

    50%

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    41%

     
     
     

    40%

     
     
     
     
     
     

    34%

     

    30%

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    20%

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    10%

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    0% 0%

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    0%

     
     
     
     
     
     
     
     

    E. Chaude Macération Scarification Temoin

    TG S1 TG S2

    Taux de germination

    Figure 19 : Taux de germination des graines suivant les différents prétraitements et substrats

    27

    L'analyse de variances de la germination (Tableau 5) montre qu'il n'y a pas de différences significatives entre les substrats (p-valeur = 0,09861), de même pour les traitements utilisés (P-valeur = 0,86651) et pour l'effet d'interaction substrats x traitements (P-valeur = 0,60239).

    Tableau 5:ANOVA non paramétrique a deux facteurs selon le test de Scheirer-Ray-Hare

     

    Df

    SCE

    H

    P- Valeur

    Substrats

    1

    11961

    2,72793

    0,09861

    Traitements

    2

    1256

    0,28656

    0,86651

    Substrats x Traitements

    2

    4445

    1,01371

    0,60239

    Résiduelles

    258

     
     
     

    SCE : Somme des carrés des écarts ; Df : degré de liberté

    IV.1.1.2. Comparaison des courbes de germination suivant le substrat et le prétraitement

    Les figures 20 et 21 représentent l'évolution de la germination de Morinda citrifolia L. en fonction du temps pour l'ensemble des prétraitements. Ces courbes montrent que la cinétique de germination varie distinctement selon les prétraitements utilisés et selon le type de substrat. Elles se présentent sous forme des courbes sigmoïdes avec trois zones bien distincte. Pour la figure 20 la première phase correspond aux cinq (5) premières semaines après le semis et se caractérise par des très faibles taux de germination 3%, 3% et 1% respectivement pour la macération, la scarification et le témoin. Le début de la deuxième phase est identique pour la macération et la scarification, elle correspond à l'intervalle allons de cinq à sept semaines avec des taux de germination de 41% et 33%, pour le témoin avec un taux de 28% et un intervalle allons de la cinquième semaine à la huitième. La troisième phase débute à la septième et à la huitième semaine selon les prétraitements, elle est caractérisée par la fin de germination avec des taux de 51%, 41% et 33% pour la macération, la scarification et le témoin. Par contre, on observe que la germination s'est produite dès la quatrième (4) semaine après le semis pour la figure 21 ce qui correspond à la première phase et avec les taux cumulés de germination inférieure à 5% pour tous les prétraitements sauf avec les graines traitées avec de l'eau chaude. La phase deux intervient entre la quatrième et la septième semaine avec des taux de 84%, 82% et 91% pour la macération, la scarification et le témoin. A la onzième semaine qui correspond à la fin de la phase trois on observe les taux cumulés de germination les plus élevés. Le traitement des graines avec de l'eau chaude a enregistré un taux cumulé de germination de 0% dans les deux figures.

    Taux cumulé de germination

    40%

    60%

    50%

    30%

    20%

    10%

    0%

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

    Temoin Scarification E. chaude Macérétion

    28

    Figure 20: Courbe de la cinétique de germination du substrat un

    Taux cumulé de germination

    100%

    40%

    90%

    80%

    70%

    60%

    50%

    30%

    20%

    10%

    0%

    1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

    Temoin Scarification E. Chaude Macération

    Figure 21: Courbe de la cinétique de germination du substrat deux

    IV.1.1.3. Comparaison des délais de germination suivant le substrat et le prétraitement

    Le nombre de jours entre l'ensemencement et les premières germinations des graines de Morinda citrifolia L. suivant les prétraitements et les substrats présenté dans la figure 22 montre que le délai moyen globale de germination est de 34 jours. Le délai le plus court (30 jours) est obtenu avec les graines scarifiées semées dans le substrat deux (2). Cependant, les délais les plus longs ont été enregistrés dans le substrat un (1) soit 38 jours pour les graines témoins et scarifiées. Pour le substrat un (1), le délai de germination le plus court a été observé avec la macération soit 35 jours après le semis. Pour le substrat deux (2) les graines macérées et les graines témoins ont respectivement les délais de germination de 31 et 32 jours après le semis.

    51

     
     
     
     
     
     

    41

     

    38

     
     

    38

     
     

    35

     

    30

    32

    31

     
     
     

    31

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    21

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    11

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    1

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    01-sept-20

    01-sept-20

    27-août-20

    06-sept-20

    08-sept-20

    07-sept-20

     

    23-juil-20

    23-juil-20

    22-juil-20

    06-août-20

    06-août-20

    06-août-20

     

    Scarification (1)

    Temoin (1)

    Macération (1)

    Scarification (2)

    Temoin (2)

    Macération (2)

    Nombre de jours

    Figure 22: Diagramme des délais de germination en fonction du substrat et du prétraitement

    IV.1.1.4. Comparaison des durées de germination suivant le substrat et le prétraitement

    Le tableau 6 présente les durées de germination des graines de Morinda Citrifolia L. suivant les traitements et le type de substrat. Avec une période d'observation de 35 jours, la durée moyenne générale de germination était de 27 jours. La durée de germination la plus courte a été enregistré dans le substrat deux (2) soit 21 jours pour les graines macérées et la durée de germination la plus longue a été enregistrée dans le substrat un (1) soit 31 jours pour le témoin et la scarification. Nous avons aussi relevé que la durée de germination du traitement « macération » du substrat un (1), soit 24 jours est presqu'identique avec celle observée dans le substrat deux (2) pour les prétraitements scarification et témoin, soit respectivement 23 et 24 jours.

    Tableau 6: Durée de germination suivant les prétraitements et les substrats

    Type de substrats

    Sable blanc + Terre humifiée Terre humifiée + Sciure de bois

    (Substrat 1) (Substrat 2)

    Type de traitements

    29

    Témoin 31 jours 24 jours

    Macération 24 jours 21 jours

    Scarification 31 Jours 23 jours

    Eau chaude ND ND

    ND = Non déterminé

    30

    IV.2.Discussion

    IV.2.1. Effet du substrat et du prétraitement sur le taux de germination

    Les résultats de la présente étude ont révélé un taux global de germination de 50%. Le taux de germination le plus élevé a été observé dans le substrat deux avec des taux supérieurs à 50% (96%, 89% et 86%) et les plus faibles taux dans le substrat un, soit des taux inférieurs à 50% (51%, 41% et 34%). Cela peut être expliqué par le fait que le substrat deux (2) a une forte capacité de rétention d'eau et une bonne porosité comparativement au substrat un (1). Contrairement aux études de Nelson (2003) sur la germination des graines de Noni les traitements non pas eu d'influence significative sur la germination. A ce sujet, plusieurs études similaires ont été réalisées sur la germination des arbres forestiers. Elles ont montré que la germination peut être liée à certaines contraintes et que le taux de germination peut être fonction du prétraitement et du substrat utilisé (Batlle et Tous, 1997). Les résultats obtenus lors de notre étude corroborent partiellement avec plusieurs études réalisées à des conditions presque similaires. Ces études sur la germination du Noni ont montrées les taux de germination inférieure à 50% chez les témoins soit 16%, 21,66% et 25% (Ponnaiyan et Vezhavendan, 2005 ; Singh et al., 2006a, 2006b) et les taux supérieurs à 50% dans les autres traitements. Ce qui confirme les résultats obtenus avec le témoin du substrat un (1) et contredit celui obtenu avec le substrat deux (2), cette différence peut être expliquée par le type de substrat et par les conditions particulières (milieu d'étude et méthodologie) dans les différents cas. En effet, ces auteurs ont utilisé un mélange de terre + sol + compost non stérilisé. L'étude de la germination des graines de Noni réalisée par Elakkuvan et Manivannan (2010) a montré un taux de germination supérieur à 50% chez le témoin soit 54% mais dans les conditions de germination différentes, ce taux avait été obtenu avec des graines soumises à germination dans des boites à pétri, ce que soutient l'hypothèse de l'influence du milieu de germination sur le taux de germination cité par Batlle et Tous (1997). Les graines traitées à l'eau chaude n'ont pas germé dans les deux type de substrat, cet résultat peut être expliqué selon l'hypothèse que les graines ont trop reçu la chaleur ce qui a conduit à la destruction de l'embryon, car les études réalisées par Ponnaiyan et Vezhavendan (2005) ; Singh et al.(2006a) ; Elakkuvan et Manivannan (2010) nous montrent que plus les graines sont traitées à des températures élevés plus le taux de germination diminue, selon Elakkuvan et Manivannan (2010) le traitement des graines de Noni à l'eau chaude et celle traitée à l'acide sulfurique diminue la capacité germinative des graines due aux dommages causé à l'embryon.

    IV.2.2. Effet du substrat et du prétraitement sur la cinétique de germination

    Les résultats montrent que la cinétique de germination varie selon les prétraitements et le type de substrat. Elles se présentent sous forme des courbes sigmoïdes avec trois zones. L'analyse des deux

    31

    figures nous montre que la germination ne varie pas trop en fonction des prétraitements dans chaque figure. La courbe varie distinctement lorsque nous comparons les deux figures, la figure 23 a montré les plus faibles taux cumulés de germination que celui de la figure 24. Cela peut être dû à cause du substrat utilisé dans chaque figure. On n'a également observé que les courbes de la figure 24 ont atteint les taux cumulés de germination constante à la troisième zone des courbes tandis que les courbes de la figure 24 montrent les taux cumulés croissant dans la troisième zone des courbes. Ces différences peut être expliqué sur le fait que les graines semées dans le substrat un (1) n'ont pas fini de germer car l'étude n'a pas été mené jusqu'au bout alors que les graines semées dans le substrat deux (2) ont presque toutes germées avant l'arrêt des observations.

    IV.2.3.Effet du substrat et du prétraitement sur le délai de germination

    Les résultats montrent que les délais de germination dans tous les cas oscillent autour d'un mois après le semis soit 30 à 38 jours. Ce temps de latence est dû à la nature coriace du tégument de la graine qui rallonge dans certains cas le délai de germination des graines à plus d'un mois, voire même entre six (6) à un an (1) pour les graines non traitées (Nelson, 2006). Les résultats de Nelson (2006) s'opposent aux notre qui n'ont pas montrés de différences entre les témoins et les autres prétraitements. Nous ne pouvons expliquer avec exactitude les causes de cette différence entre nos résultats et celui de Nelson (2006) mais plusieurs hypothèses peuvent essayer d'expliquer ces différences parmi lesquelles nous pouvons citer les conditions dans lesquelles les deux expériences ont été menées, les conditions climatiques et le type de variété utilisée. Les études de la germination de Morinda citrifolia L. réalisées par Ponnaiyan et Vezhavendan (2005), Singh et al. (2006a, 2006b) viennent corroborer la nôtre sur le délai de germination d'environ un mois dans plusieurs types de traitement même le témoin. Ce temps de latence d'environ un mois peut être expliqué par le fait que ce délai correspond au temps moyen qu'il faut aux graines de Noni pour percée le tégument.

    IV.2.4. Effet du prétraitement et du substrat sur la durée de germination

    La durée de germination des graines de Morinda citrifolia L. trouvée au cours de cette étude est meilleure lorsque les graines sont semées dans le substrat deux (2). En effet, pour la majorité des prétraitements, les graines semées dans le substrat un (1) ont une durée de germination plus longue que celles semées dans le substrat deux (2). Le substrat deux (2) favorise donc une meilleure germination des graines que le substrat un (1) d'une part et que certaines graines sont toujours inactives mais vivantes d'autre part, d'où ces statistiques peuvent toutefois changer on fonction des graines qui vont germées après le temps imparti à l'expérimentation. Car, selon plusieurs auteurs les graines de Morinda citrifolia L. peuvent avoir une durée de vie supérieure à un an dans des conditions de germination (Nicolas, 2004 ; Nelson, 2006).

    32

    Conclusion et perspectives

    Cette étude a porté sur l'effet du substrat et du prétraitement sur la germination des graines de Morinda citrifolia L. (Noni). Les objectifs spécifiques étaient de déterminer les effets du substrat et du prétraitement sur la germination des graines. Ces effets ont été appréciés en considérant les paramètres de germination suivant : le taux, la cinétique, le délai et la durée de germination. Il ressort du test de Scheirer-Ray-Hare que les substrats et les prétraitements utilisés n'ont pas eu d'effet significatif sur le taux de germination des graines de Morinda citrifolia L. (Noni). La comparaison des taux de germination en fonction du substrat a montré un meilleur taux de germination pour le substrat deux (2) soit 68% et un taux plus faible soit 32% pour le substrat un (1). La même tendance a été observée pour la cinétique de germination qui a révélé le meilleur taux cumulé de germination avec le substrat deux (2) soit 95% et 51% pour le substrat un (1). Contrairement au taux et à la cinétique de germination, l'observation de la durée et du délai de germination ne présente pas des différences ; pour la durée de germination, le substrat deux (2) a révélé les durées de germination moyennement proche avec des taux de germination plus important que celui enregistré dans le substrat un (1) soit 23 et 29 jours. Avec un délai de gémination moyen comprise entre 30 et 38 jours ce paramètre ne présente pas de différence. Sur la base de cette étude nous pouvons conseiller le substrat deux (2) comme un substrat approprié pour obtenir de meilleurs résultats en ce qui concerne la germination des graines de Noni. Nous pouvons également déconseiller l'utilisation du traitement des graines avec de l'eau chaude à des fortes températures pour éviter la destruction de l'embryon.

    Afin de compléter ce travail, il serait intéressant de refaire cet essai de germination en diversifiant les types de prétraitements et substrats, et en augmentant les paramètres à observer sur un dispositif en blocs complètement randomisés afin de bien apprécier les effets du substrat et du prétraitement sur la germination des graines du Noni. Il serait également intéressant de poursuivre les travaux jusqu'au stade croissance initiale et même au stade plein champ, pour déterminer si oui ou non le substrat et/ou le prétraitement ont une influence sur la croissance des plants.

    33

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