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Crise politico-religieuse en Afrique centrale. Cas de la RCA.par Matthieu Alidor Kabeya Université de Lubumbashi - Graduate en Relations Internationales. 2017 |
CONCLUSION PARTIELLE DU PREMIER CHAPITREDans ce chapitre premier, il a été question de parler sur le cadre conceptuel, en effet il s'agit des concepts basique de la crise politico-religieuse et les définir afin de nous amener à la compréhension de notre sujet d'investigation, qui est « Crise politico-Religieuse en Afrique Centrale : cas de la RCA ». En effet, après avoir compris le bien-fondé de ce travail ; nous avons procédé par la suite à aborder les notions de base de la crise politico-religieuse ainsi que ses aspects définitionnels en Relations Internationales Après s'être fait une idée sur le premier chapitre consacré sur le cadre conceptuel, le deuxième chapitre portera sur la présentation de notre cadre d'étude. CHAPITRE II : PRESENTATION DU CADRE D'ETUDEDans le présent chapitre, trois points seront analysé à savoir : Présentation de l'Afrique Centrale, Présentation de la République Centrafricaine Ainsi que la Crise politico-religieuse en République Centrafrique Afrique. SECTION I : PRESENTATION DE L'AFRIQUE CENTRALEDans cette section nous allons parler sur le cadre géographique, géopolitique ainsi que les crises de l'Afrique centrale. §1. CADRE GEOGRAPHIQUEL'Afrique centrale est une région d' Afrique comprenant le sud du Sahara , l'est du bouclier ouest-africain et l'ouest de la vallée du grand rift .Délimitation administrative d'après la définition de l' ONU, l'Afrique Centrale comprend les pays suivants : l' Angola, le Cameroun, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la République du Congo, Sao Tomé-et-Principe et le Tchad, le Malawi à l'époque Nyassaland et la Zambie à l'époque Rhodésie du Nord ont constitué de 1953 à 1963 avec le Zimbabwe à l'époque Rhodésie du Sud, la Fédération d'Afrique centrale; ils sont donc parfois considérés comme faisant partie de l'Afrique centrale. Le Burundi et le Rwanda, anciennement partie de l'Afrique orientale Allemande sont parfois considérés comme appartenant à l'Afrique centrale. Le fleuve Congo est le plus important cours d'eau de la région.60(*) §2. CADRE GEOPOLITIQUEPaix et sécurité en Afrique centrale, les conflits et l'insécurité y sont multiformes et les États disposent très peu des capacités d'anticipation et d'adaptation, d'où la pertinence d'une stratégie de coopération régionale pour tenter d'enrayer le phénomène, depuis la fin de la décennie 90 et le début des années 2000, l'Afrique centrale est en proie aux mêmes défis politiques et sécuritaires que le reste du continent. Trois pôles géographiques concentrent ces défis : d'abord la région des Grands Lacs avec pour épicentre la République Démocratique du Congo (RDC) et dans une moindre mesure le Burundi, son voisin ; ensuite le fragile bassin du Lac Tchad impliquant la partie septentrionale du Cameroun, le Tchad et la République Centre Africaine (RCA), et enfin le golfe de Guinée où la piraterie, les trafics maritimes illicites et les attaques en mer touchent le Cameroun, le Gabon, la Guinée Équatoriale, Sao Tomé et Principe.61(*) La Trente-sixième Réunion Ministérielle du Comité Consultatif Permanent des Nations Unies chargé des Questions de Sécurité en Afrique Centrale (CCPNUQSAC) tenue à Kigali du 20 au 25 août 2013 permettait à la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC) de présenter le panorama géopolitique et sécuritaire de la sous-région dans les domaines de la paix, de la sécurité et de la stabilité, notamment en ce qui concerne les acquis, ainsi que les menaces au sein de la sous-région d'Afrique Centrale. Le panorama géopolitique régional dans son ensemble présenté par cette réunion s'articule autour de quatre enjeux majeurs à savoir : les dysfonctionnements politiques et institutionnels d'un côté, la fragilité des processus démocratiques avec des conflits électoraux de l'autre ; la sécurité intérieure et transfrontalière menacée à la fois par des trafics illicites, par des groupes armés ou des groupuscules terroristes marqués par leur propension à multiplier des ramifications transfrontalières; les enjeux liés à la gouvernance, à la situation humanitaire et aux droits de l'homme.62(*) En effet, les rebelles de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) ougandaise sont non seulement actifs dans le nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC) où écument déjà des dizaines de groupes armés, mais ont également rejoint la République Centre Africaine (RCA) qui est elle-même en constante instabilité politique et malmenée par les coupeurs de route ou les anciens militaires en débandade. La RCA est devenue depuis le coup d'État de mars 2012 la principale préoccupation de la CEEAC au point d'absorber les attentions de la sous-région pour restaurer un minimum de sécurité là où l'instabilité politique s'est muée en conflit inter-communautaire, impliquant les appartenances religieuses. Dans le bassin du lac Tchad on constate la résurgence de la menace terroriste de l'extrémisme islamique du groupe nigérian Boko-Haram qui menace non seulement le Nigeria, mais s'est étendu sur le Cameroun et le Tchad, tout en menaçant la RCA. Quant à l'insécurité maritime, sa manifestation de départ était la piraterie à la fin des années 1990 avec pour épicentre la région du Delta du Niger, sur la côte du Nigéria. D'où elle a progressivement essaimé vers d'autres pays riverains, en s'appuyant sur des réseaux de criminalité. C'était l'époque du MEND, Mouvement pour l'Émancipation du Delta du Niger, dont les actes de piraterie contre le secteur pétrolier relevaient de la survie économique et du brigandage ordinaire. Un cap a été franchi entre 2010 et 2011, avec la multiplication des actes de piraterie commis en haute mer et recourant à des modes opératoires proches de ceux observés au large des côtes somaliennes, les attaques perpétrées en golfe de Guinée prennent de plus en plus la forme de raids et détournements de bateaux, impliquant un niveau élevé de violence, jusqu'à terre, la piraterie en golfe de Guinée est désormais le fait de réseaux très organisés, disposant de ressources et des compétences significatives qui dépassent souvent celles des États. Ce contexte géopolitique et sécuritaire donne à voir une Afrique centrale en pleine mutation, qui rend complexe la structuration de la conflictualité dans la sous-région. Non seulement les conflits et l'insécurité sont multiformes, mais les États disposent très peu des capacités d'anticipation et d'adaptation. Au contraire, des facteurs aggravants tels que la porosité des frontières, l'extrême pauvreté matérielle des populations, la mauvaise gouvernance des ressources du sol et du sous-sol (hydrocarbures et minerais), ainsi que la défaillance des services publics de l'État dans certaines parties de leurs territoires exacerbent les conflits.63(*) Pareillement une combinaison de menaces cerne la sous-région : le narco-terrorisme et Boko Haram à l'extrême nord du Cameroun, au Tchad et en RCA, le braconnage industriel et le trafic de drogues ou d'armes en provenance et en partance des deux Soudans ; l'insécurité maritime dans le Golfe de Guinée; et la montée en puissance au sein de certains États d'une forme de criminalité dite « rituelle». Cette évolution ne fait que confirmer toute la pertinence d'une stratégie de coopération régionale aussi bien à travers la Communauté Économique des États d'Afrique centrale (CEEAC) qui a mandat de la paix et de la sécurité régionale dans le cadre de l'Architecture de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine (APSA).64(*) * 60MANFRED OVERMAN, Afrique Centrale, https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Afrique/Centrale, visité le 10/06/2017 à 18h45, P. 10 * 61 CYRIL MUSILA, Paix et sécurité en Afrique Centrale, Kinshasa, MultiMedia de CEEAC, 2015, P.24 * 62 CYRIL MUSILA, Op.cit., P.25 * 63 CYRIL MUSILA, Op.cit., P.25 * 64 Idem, P.25 |
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