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Adaptation des agriculteurs aux effets de la variabilité pluviométrique dans le département de Mayo-Dallah au Tchad


par Éloge Reounodji
Université de Dschang - Master recherche en Climatologie  2022
  

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ABSTRACT

Agriculture in the Department of Mayo Dallah employs more than 80% of the population and remains the main source of income for peasants. Production conditions in this locality potentially depend on climatic conditions.

The methodology used is primarily based on an inductive approach. The collection of secondary data is based on documentary research, climate data provided by the DREM and ANADER covering the period from 1990 to 2021 and data on the yields of food crops (sorghum, maize, peanuts and pearl millet) also provided by the ANADER, covering the period from 2005 to 2021. Then the primary data was collected using direct observation, semi-structured interviews (8) and questionnaires based on a sample of 120 people (farmers and agro- breeder). These data were processed using SPSS, ATLAS.ti and Excel software.

Thus, the application of the Nicholson index has made it possible to determine SPI values between -1.71 and + 2.89, thus indicating years of severe drought (2004, 2005 and 2009) and severe wet periods. Indicating periods of flooding (1991, 1994, 2012 and 2020). Then, the analysis of annual rainfall totals showed a stable trend, but marked by countless disparities. This fluctuation in rainfall affects yields. Because the average yield change for rainfall was +50.959 #177; 15413 tons/year for maize and -20.205 #177; 6365 tons/year for groundnut. The linking of production with annual rainfall volumes shows a saw tooth evolution following the evolution of rainfall. In addition to the adverse effects of rainfall variability, there are other factors such as low inputs, lack of equipment and soil infertility, the cumulative effects of which contribute to lower yields in this locality. The drop in yields affects the agricultural income of more than 70% of farmers and leads to countless socio-economic problems, namely: famine, poverty, unemployment and farmer/herder conflicts. To adapt to this, the local farmers have mobilized several strategies, namely: the search for precocity, the modification of the agricultural calendar, the diversification of sources of income, the manufacture of artisanal insecticides, the development of market gardening. Accompanying measures deserve to be taken to identify and popularize sustainable adaptation measures to rainfall variability in the Department of Mayo Dallah.

Keywords: Adaptation strategies, rainfall variability, agriculture and Mayo Dallah

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INTRODUCTION GENERALE

La variabilité des paramètres climatiques imposent aux populations rurales des pays en développement des adaptations conséquentes (GIEC, 2007). Selon l'Agence Française de Développement (AFD., s.d). Le changement climatique affecte sérieusement un grand nombre d'activités humaines. Le « secteur de la terre » (agriculture, foresterie, changement d'utilisation des terres) tient une place particulière, car c'est sans doute l'activité humaine la plus dépendante du climat. Selon les travaux de Servat et al. (1999), en Afrique de l'ouest et centrale, ces perturbations du climat se manifestent par une diminution généralement assez importante de pluviométrique annuelle avec des déficits de l'ordre de 20% à 30% et des baisses des débits des cours d'eau. Cette variabilité pluviométrique provoque la fréquence des décalages saisonniers (confusion sur le calendrier culturale), ce qui a pour corolaire une baisse régulière et effective de près de la moitié des productions ou rendements de l'agriculture pluviale aussi bien industrielle que vivrières (Gerald et al, 2009). C'est ainsi que, face aux incertitudes de la pluie, les utilisateurs des terres font de gros efforts d'adaptations, surtout les pays en développement, plus vulnérables en raison d'un moindre degré d'artificialisation de l'agriculture et de sa plus grande dépendance à l'environnement naturel.

La dépendance de la plupart des pays africains à l'égard des rendements agricoles qui sont à leur tour, dépendants du climat contribue significativement à leur vulnérabilité (BAD, 2011 ; FAO, 2006 ; GIEC, 2007). Selon les estimations de la Banque Africaine de Développement (BAD) en 2010, 70% de la population dépend de l'agriculture pour l'emploi à plein temps, et de nombreux africains comptent sur l'agriculture pour une partie du revenu de leur ménage. Cette situation durable de l'accroissement rapide des populations (plus de 3% par an entre 1990 et 2002), conjugué à la diminution des ressources alimentaires, renforce la vulnérabilité des populations africaines en raison de leur faible niveau de mécanisation d'adaptations (Odjugo, 2010).

Le Tchad, vaste pays «continental», est très vulnérable à la variabilité et au changement climatique, à l'instar des autres pays sahéliens. Selon les observations et les projections climatiques, le Tchad est considéré par la communauté scientifique internationale comme l'un des points les plus marquants (hotspot) du changement climatique dans le monde. Et une étude récente le classe parmi les 186 pays dans le monde le plus vulnérable face au réchauffement climatique (Hakim, 2007). La variabilité climatique au Tchad se caractérise par une baisse et variabilité accrue de la pluviométrie, une augmentation des températures observées depuis 1990

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et une recrudescence des phénomènes météorologiques extrêmes. Cette vulnérabilité est souvent due à la dépendance des populations rurales des ressources naturelles, plus de 80% de la population tchadienne sont des ruraux et dépendent des ressources naturelles pour leur subsistance (SNLCC, 2017).

L'agriculture dans ce pays contribue à la consolidation de la sécurité alimentaire, l'amélioration des conditions de vie des paysans. Mais, depuis la période 1950 à 2014, ce secteur d'activité est confronté à une tendance globale à la baisse des pluies, à des variations des précipitations marquées par des années humides et sèches à partir des années 1990 qui semble indiquer un nouveau mode de variabilité des pluies ( PANA-Tchad, 2010). Toutefois, les années 1990 à nos jours semblent indiquer un retour à des conditions pluviométriques meilleures. Selon le PANA-Tchad (2010), les composantes de la pluviométrie telles que les dates de démarrages et les longueurs de la saison des pluies ont connu également au cours de ces dernières années une forte variabilité interannuelle, qui rend de plus en plus difficile la planification agricole. Face à cette situation, plusieurs projets et programmes ont été mis sur pied par les pouvoirs publics pour limiter la vulnérabilité des paysans. Malgré cette réelle volonté des pouvoirs publiques, à soutenir les paysans face à cette situation, les paysans ne cessent de se plaindre des difficultés pluviométriques (instabilité du début et de la fin de la saison pluvieuse, les séquences sèches en saison pluvieuse et les inondations) auxquelles ils sont confrontés.

C'est donc pour mieux comprendre les stratégies et mesures d'adaptations à la variabilité pluviométrique dans le secteur agricole au Sud du Tchad en générale et dans le Département de Mayo Dallah en particulier que la présente recherche a été initiée. Le présent mémoire s'articule autour de cinq chapitres. Le premier aborde la construction de l'objet de recherche. Le deuxième chapitre dresse un état des lieux des pratiques agraires dans le Mayo Dallah. Le troisième chapitre analyse la tendance de la variabilité pluviométrie dans le Département de Mayo-Dallah. Le quatrième chapitre analyse les effets de la variabilité pluviométrique sur les rendements des cultures vivrières. Enfin, nous suggérons le cinquième et dernier chapitre qui présente les différentes stratégies mobilisées par les agriculteurs pour faire face aux effets induits par la variabilité pluviométrique.

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