ABSTRACT
Agriculture in the Department of Mayo Dallah employs more than
80% of the population and remains the main source of income for peasants.
Production conditions in this locality potentially depend on climatic
conditions.
The methodology used is primarily based on an inductive
approach. The collection of secondary data is based on documentary research,
climate data provided by the DREM and ANADER covering the period from 1990 to
2021 and data on the yields of food crops (sorghum, maize, peanuts and pearl
millet) also provided by the ANADER, covering the period from 2005 to 2021.
Then the primary data was collected using direct observation, semi-structured
interviews (8) and questionnaires based on a sample of 120 people (farmers and
agro- breeder). These data were processed using SPSS, ATLAS.ti and Excel
software.
Thus, the application of the Nicholson index has made it
possible to determine SPI values between -1.71 and + 2.89, thus indicating
years of severe drought (2004, 2005 and 2009) and severe wet periods.
Indicating periods of flooding (1991, 1994, 2012 and 2020). Then, the analysis
of annual rainfall totals showed a stable trend, but marked by countless
disparities. This fluctuation in rainfall affects yields. Because the average
yield change for rainfall was +50.959 #177; 15413 tons/year for maize and
-20.205 #177; 6365 tons/year for groundnut. The linking of production with
annual rainfall volumes shows a saw tooth evolution following the evolution of
rainfall. In addition to the adverse effects of rainfall variability, there are
other factors such as low inputs, lack of equipment and soil infertility, the
cumulative effects of which contribute to lower yields in this locality. The
drop in yields affects the agricultural income of more than 70% of farmers and
leads to countless socio-economic problems, namely: famine, poverty,
unemployment and farmer/herder conflicts. To adapt to this, the local farmers
have mobilized several strategies, namely: the search for precocity, the
modification of the agricultural calendar, the diversification of sources of
income, the manufacture of artisanal insecticides, the development of market
gardening. Accompanying measures deserve to be taken to identify and popularize
sustainable adaptation measures to rainfall variability in the Department of
Mayo Dallah.
Keywords: Adaptation strategies, rainfall
variability, agriculture and Mayo Dallah
1
INTRODUCTION GENERALE
La variabilité des paramètres climatiques
imposent aux populations rurales des pays en développement des
adaptations conséquentes (GIEC, 2007). Selon l'Agence Française
de Développement (AFD., s.d). Le changement climatique affecte
sérieusement un grand nombre d'activités humaines. Le «
secteur de la terre » (agriculture, foresterie, changement d'utilisation
des terres) tient une place particulière, car c'est sans doute
l'activité humaine la plus dépendante du climat. Selon les
travaux de Servat et al. (1999), en Afrique de l'ouest et centrale, ces
perturbations du climat se manifestent par une diminution
généralement assez importante de pluviométrique annuelle
avec des déficits de l'ordre de 20% à 30% et des baisses des
débits des cours d'eau. Cette variabilité pluviométrique
provoque la fréquence des décalages saisonniers (confusion sur le
calendrier culturale), ce qui a pour corolaire une baisse
régulière et effective de près de la moitié des
productions ou rendements de l'agriculture pluviale aussi bien industrielle que
vivrières (Gerald et al, 2009). C'est ainsi que, face aux incertitudes
de la pluie, les utilisateurs des terres font de gros efforts d'adaptations,
surtout les pays en développement, plus vulnérables en raison
d'un moindre degré d'artificialisation de l'agriculture et de sa plus
grande dépendance à l'environnement naturel.
La dépendance de la plupart des pays africains à
l'égard des rendements agricoles qui sont à leur tour,
dépendants du climat contribue significativement à leur
vulnérabilité (BAD, 2011 ; FAO, 2006 ; GIEC, 2007). Selon les
estimations de la Banque Africaine de Développement (BAD) en 2010, 70%
de la population dépend de l'agriculture pour l'emploi à plein
temps, et de nombreux africains comptent sur l'agriculture pour une partie du
revenu de leur ménage. Cette situation durable de l'accroissement rapide
des populations (plus de 3% par an entre 1990 et 2002), conjugué
à la diminution des ressources alimentaires, renforce la
vulnérabilité des populations africaines en raison de leur faible
niveau de mécanisation d'adaptations (Odjugo, 2010).
Le Tchad, vaste pays «continental», est très
vulnérable à la variabilité et au changement climatique,
à l'instar des autres pays sahéliens. Selon les observations et
les projections climatiques, le Tchad est considéré par la
communauté scientifique internationale comme l'un des points les plus
marquants (hotspot) du changement climatique dans le monde. Et une étude
récente le classe parmi les 186 pays dans le monde le plus
vulnérable face au réchauffement climatique (Hakim, 2007). La
variabilité climatique au Tchad se caractérise par une baisse et
variabilité accrue de la pluviométrie, une augmentation des
températures observées depuis 1990
2
et une recrudescence des phénomènes
météorologiques extrêmes. Cette vulnérabilité
est souvent due à la dépendance des populations rurales des
ressources naturelles, plus de 80% de la population tchadienne sont des ruraux
et dépendent des ressources naturelles pour leur subsistance (SNLCC,
2017).
L'agriculture dans ce pays contribue à la consolidation
de la sécurité alimentaire, l'amélioration des conditions
de vie des paysans. Mais, depuis la période 1950 à 2014, ce
secteur d'activité est confronté à une tendance globale
à la baisse des pluies, à des variations des
précipitations marquées par des années humides et
sèches à partir des années 1990 qui semble indiquer un
nouveau mode de variabilité des pluies ( PANA-Tchad, 2010). Toutefois,
les années 1990 à nos jours semblent indiquer un retour à
des conditions pluviométriques meilleures. Selon le PANA-Tchad (2010),
les composantes de la pluviométrie telles que les dates de
démarrages et les longueurs de la saison des pluies ont connu
également au cours de ces dernières années une forte
variabilité interannuelle, qui rend de plus en plus difficile la
planification agricole. Face à cette situation, plusieurs projets et
programmes ont été mis sur pied par les pouvoirs publics pour
limiter la vulnérabilité des paysans. Malgré cette
réelle volonté des pouvoirs publiques, à soutenir les
paysans face à cette situation, les paysans ne cessent de se plaindre
des difficultés pluviométriques (instabilité du
début et de la fin de la saison pluvieuse, les séquences
sèches en saison pluvieuse et les inondations) auxquelles ils sont
confrontés.
C'est donc pour mieux comprendre les stratégies et
mesures d'adaptations à la variabilité pluviométrique dans
le secteur agricole au Sud du Tchad en générale et dans le
Département de Mayo Dallah en particulier que la présente
recherche a été initiée. Le présent mémoire
s'articule autour de cinq chapitres. Le premier aborde la construction de
l'objet de recherche. Le deuxième chapitre dresse un état des
lieux des pratiques agraires dans le Mayo Dallah. Le troisième chapitre
analyse la tendance de la variabilité pluviométrie dans le
Département de Mayo-Dallah. Le quatrième chapitre analyse les
effets de la variabilité pluviométrique sur les rendements des
cultures vivrières. Enfin, nous suggérons le cinquième et
dernier chapitre qui présente les différentes stratégies
mobilisées par les agriculteurs pour faire face aux effets induits par
la variabilité pluviométrique.
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