RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix - Travail -
Patrie ----------------- UNIVERSITÉ DE
DSCHANG Scholae Thesaurus Dschangensis Ibi Cordum
RECTORAT
ÉCOLE DOCTORALE
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REPUBLIC OF CAMEROON Peace - Work -
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DSCHANG Scholae Thesaurus Dschangensis Ibi
Cordum ------------- CHANCELLERY POSTGRADUATE
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DSCHANG SCHOOL OF ARTS AND SOCIAL SCIENCES
UNITE DE RECHERCHE DE CLIMATOLOGIE ET
D'ETUDES ENVIRONNEMENTALES (URECEEN)
ADAPTATION DES AGRICULTEURS AUX EFFETS DE
LA VARIABILITE PLUVIOMÉTRIQUE DANS LE DÉPARTEMENT DE MAYO
DALLAH (TCHAD)
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche Filière :
Géographie-Aménagement-Environnement Option :
Climatologie Par REOUNODJI ELOGE Licence en
géographie CM-UDS-20LSH0339 Sous la direction de
: Dr. NSEGBE ANTOINE DE PADOUE Chargé de cours
(c)Juillet 2022
ii
SOMMAIRE
DEDICACE iii
REMERCIEMENT iv
LISTES DES FIGURES vi
LISTE DES TABLEAUX viii
LISTE DES PLANCHES ix
LISTE DES ANNEXES x
SIGLES ET ACRONYMES xi
RESUME xii
ABSTRACT xiii
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE 1 : CONSTRUCTION DE L'OBJET DE RECHERCHE 3
CHAPITRE 2 : CARACTERISATION DES PRATIQUES AGRAIRES DANS LE
MAYO
DALLAH 32
CHAPITRE 3 : LE MAYO-DALLAH : UN CONTEXTE MARQUE PAR UNE
FORTE
VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE 53
CHAPITRE 4 : BAISSE DE LA PRODUCTIVITE, DETERIORISATION
DES SYSTEMES
PRODUCTIFS ET DEGRADATIONS DES CONDITIONS DE VIE DES
POPULATIONS.70
CHAPITRE 5 : LES STRATEGIES PAYSANNES D'ADAPTATION
DEVELOPPEES DANS
LE MAYO DALLAH. 95
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVE 112
BIBLIOGRAPHIE 116
ANNEXES 122
III
DEDICACE
À NOS PARENTS :
PAPA BAOHOUTOU LAOHOTE,
ET
DEFUNTE MAMAN NOUDJIMGOTO LUCIENNE
iv
REMERCIEMENT
La réalisation de ce mémoire a été
le résultat des efforts conjugués de plusieurs personnes morales
et physiques à différents étapes. Ainsi, voudrais-je
à travers cette lucarne exprimer nos sincères remerciements :
Tout d'abord à notre Dieu, pour le souffle de vie, la
santé qu'il accorde, sa protection lors de nos différents voyages
et les portes qui m'ont été ouvertes.
A notre Directeur de mémoire, Dr NSEGBE Antoine
DE PADOUE, qui a bien voulu accepter d'assumer la direction de ce
travail malgré ses multiples responsabilités.
Je voudrais aussi rendre un grand hommage au Prof
Maurice TSALEFACK, qui pour un voyage sans retour, nous a
laissé à mi-parcours.
Au Dr MOYE Éric KONGNSO et Dr
Ismaël pour leur proximité, leurs sympathies,
leurs conseils soutenus qu'ils ont eu le mérite et l'amabilité de
nous donner et pour s'être rendus disponibles malgré leurs emplois
de temps chargés.
Nos remerciements vont aussi à l'endroit de tous les
enseignants du Département de
Géographie-Aménagement-Environnement de l'université de
Dschang et à tous les enseignants de l'université de Pala,
d'avoir pris une part active dans ma formation.
A Mr KAOUBA ELEKE, Mr OUINI BOURDANE
et Mr GUEOUARI DJAFFRI, avec qui nous avons
mené ensemble les enquêtes de terrains et pour leurs rôles
d'interprètes, nous leur exprimons notre reconnaissance.
A mon épouse SOLKEM Brigitte BRAO pour
sa patience, sa compréhension et son soutien moral tant inestimable.
Merci à tous mes frères et soeurs pour l'accompagnement.
Je tiens également à exprimer ma gratitude
à mes amis et ainées : MASRA Axel,
MAIMEM Josiane, LAGUYA VANANI, NDOMADJI
ATSONO RELOBE, DJEKOUNDAYOM MBAIBABAKAR, MBAIRESSEM Arnaud,
REMADI Edith, Gracia ELEKE, ALLAH-ASRA Parfait, NOUBA-ASRA Éric,
PEP-YANG Olivier, MADJIGAIN Vivant, MBAIDJIGUIM Urbain, DJEDANOUM Romaric,
KOUMTIBAY SAMUEL, KISSAÏTOUIN ABLAO Akrod et SINGNON
PATOUKI pour leur guide et multiples soutiens.
L'on ne peut oublier les camarades que l'on a commencé
le 1er et le 2e cycle ensemble : YAYIBE MAZGAO,
Bienvenu KEDA, VIMI VAIZA, Pedael HALZIAR, Francis BETOUDJI
V
NODINGAR, HARDAM TCHAOUNA, KEMBA Stéphane
ABOYNA, Néhémie TOSSI, BEBAREM Gérard, DEREING Nathaniel,
LOMBAYE Fidélité, DANMADJI LAYO Modeste, MADJIDAOUM Laetitia
et Bienvenu SINGAMONG, dont les aides et
encouragements ont été pour nous un motif de réussite.
Aux camarades de la promotion : YAMAKO
DJOIMADJE, OUANG-YANG LAOUNA, Ignace
KOUMGAR, DIGOUENA Anne Fabiola etc.....avec qui le
partage des moments de travail, d'échange mêlé de
l'animation nous ont remonté le moral pour parvenir au bout de ce
mémoire.
A tous ceux qui ont de loin ou de prés contribué
à l'élaboration de ce travail, et dont les noms ne sont pas
cités ici, nous leur disons merci pour leurs efforts et que Dieu vous
comble de sa riche bénédiction.
vi
LISTES DES FIGURES
Figure 1: De localisation de Mayo-Dallah 17
Figure 2: Diagramme Ombrothermique de l'année 1996 18
Figure 3: Végétation de Mayo Dallah 20
Figure 4: Réseau hydrographique du Département de
Mayo Dallah 21
Figure 5: répartition de la population selon le sexe et le
niveau d'instruction dans le Mayo Dallah
22
Figure 6: Répartition de la main d'oeuvre agricole dans le
Mayo Dallah 36
Figure 7: Evolution des productions vivrières annuelles de
2012 à 2021 dans le Mayo Dallah 48
Figure 8: Cumuls pluviométriques annuels (1990-2021) et la
moyenne interannuelle dans le
Mayo Dallah. 53 Figure 9: Anomalie des précipitations
annuelles moyennes calculées sur la période de 1990-2021.
55
Figure 10: répartition décennale des
précipitations 57
Figure 11: pluviométrie moyenne d'Avril, d'Août et
d'Octobre de 1990-2021 58
Figure 12: anomalies pluviométriques du mois d'avril de
1990 à 2021 59
Figure 13: Anomalies pluviométriques du mois d'août
de 1990 à 2021 60
Figure 14: Anomalies pluviométriques du mois d'octobre de
1990 à 2021 60
Figure 15: répartition mensuelle des
précipitations. 61
Figure 16: Evolution des températures maximales moyennes
annuelles dans le Département de
Mayo-Dallah entre 1990-2021 63 Figure 17: Evolution des
températures minimales moyennes annuelles dans le Département
de
Mayo-Dallah entre 1990-2021 63 Figure 18: variation des
températures moyennes du Département de Mayo-Dallah
(1990-2021)
64
Figure 19: perception paysanne de la tendance
pluviométrique 65
Figure 20 : Synthèse de la perception paysanne de
l'évolution de la pluviométrie 66
Figure 21: perception paysanne face à la cause de la
variabilité pluviométrique. 67
Figure 22: point de vue des paysans sur la baisse des rendements
68
Figure 23: Evolution du rendement d'arachide de 2005 à
2021 72
Figure 24: Evolution du rendement de maïs de 2005 à
2021 73
Figure 25: perception paysanne de la sensibilité des
cultures vivrières aux effets de la variabilité
pluviometrique. 74
Figure 27: Perception paysanne face aux effets de la
variabilité pluviométrique 75
Figure 28: Conséquence de la variabilité
pluviométrique sur les agriculteurs 76
Figure 29: Nuage des points montrant l'analyse de la
régression entre la pluie de la période de
croissance et avec la production d'arachide de 2017 à
2021. 82 Figure 30: Nuage des points montrant l'analyse de la
régression entre la pluie de la période de
croissance et avec la production du maïs de 2017 à
2021. 87 Figure 31: nuage des points montrant l'analyse de régression
entre les températures maximales
et minimales de la période de croissance avec les
rendements de (2015-2021) 89 Figure 32: nuage des points montrant l'analyse
de régression entre les températures maximales
et minimales de la période de croissance avec les
rendements de (2015-2021). 90
VII
Figure 33: courbes de corrélation entre les indices
pluviométriques et de la production du maïs
de 2005-2021 92
Figure 34: courbes de corrélation des indices
pluviométriques et de la production d'arachide 93
Figure 35: stratégies d'adaptations au retard de pluie.
95
Figure 36: Les techniques d'adaptations à l'inondation
des champs 96
Figure 37: comportement des agricultures face au retard des
pluies 99
Figure 38: Usage des intrants 99
VIII
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Opérationnalisation du concept de
variabilité pluviométrique 14
Tableau 2: Opérationnalisation du concept adaptation des
agriculteurs 16
Tableau 3: Catégorie des personnes enquêtées
25
Tableau 4: Nombre des enquêtes par villages 26
Tableau 5: Classification du SPI 28
Tableau 6: Matrice synthétique de la démarche
recherche 30
Tableau 7 : les différentes dates de sarclages des
cultures vivrières 41
Tableau 8: calendrier agricole des cultures
vivrières 43
Tableau 9 : Prix des différents produits agricoles pour
l'année 2021 49
Tableau 10: Anomalie des précipitations annuelles moyennes
calculées sur la période de 1990-
2021. 56
Tableau 11: statistique descriptif de la variabilité
pluviométrique décennale 57
Tableau 12: Récapitulatif des statistiques descriptives
des rendements 73
Tableau 13: besoin en eau d'une variété d'arachide
de 90jours 78
Tableau 14: stades de croissance d'arachide sensibles au stress
hydrique et leur durée de 1991 à
2021 80 Tableau 15: résumé des résultats
du test de corrélation de Pearson (production d'arachide et
précipitations) 81 Tableau 16 : Stades de croissance du
maïs sensibles au stress hydrique et leur durée de 1991 à
2021 84 Tableau 17: Résumé des résultats
du test de corrélation de Pearson (production du maïs et
précipitations) 86 Tableau 18: effets de la
température mensuelle de la saison de croissance sur la croissance
d'arachide 88 Tableau 19 : Résumé des
résultats pour la corrélation de Pearson entre température
et production
d'arachide de 2015 à 2021 89 Tableau 20:
Résumé des résultats pour la corrélation de Pearson
entre température et production
de maïs 2015 à 2021 90
Tableau 21: Calendrier agricole dans le Mayo Dallah 102
ix
LISTE DES PLANCHES
Planche 1: Les différents types de sols dans le Mayo
Dallah 19
Planche 2: Les Matériels agricoles 38
Planche 3: Les types de labours 40
Planche 4: Techniques de séchage et de conservation des
cultures 42
Planche 5: Techniques d'entretien et fertilité des sols
45
Planche 7: Les acteurs impliqués dans l'agriculture
dans le Mayo Dallah 51
Planche 8: Les cultures vivrières dans le Mayo Dallah
71
Planche 9: Les ennemies des cultures 77
Planche 10: Pratique du maraichage 101
X
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1: Questionnaire d'enquête pour les agriculteurs
123
Annexe 2: Guide d'entretiens 130
Annexe 3: Autorisation de recherche 132
Annexe 4: indice pluviométrique annuelle de 1990
à 2021 133
Annexe 5: Données de précipitations du
Département de Mayo-Dallah 134
Annexe 6: Données de températures minimales du
Département de Mayo Dallah 136
Annexe 7: Données des températures maximales du
Département de Mayo-Dallah 1990 à 2021
138
Annexe 8: Données des productions de 2005 à 2021
140
xi
SIGLES ET ACRONYMES
ANADER : Agence National d'Appui au
Développement Rural
AFD : Agence Française de
Développement
BAD : Banque Africaine pour le
Développement
FAO : Fonds des Nations Unies pour
l'Agriculture et l'Alimentation
GIEC : Groupe Intergouvernemental d'Expert
sur l'Evolution du Climat
IPCC: Intergovernmental Panel on Climate
Change
MKO : Mayo-Kebbi Ouest
MKE : Mayo-Kebbi Est
OCDE : Organisation de Coopération et
Développement Economique
OMM : Organisation Mondiale de la
Météorologie
ODD : Objectif de Développement
Durable
ONASA : Office National de
Sécurité Alimentaire
ONDR : Office National de
Développement Rural
PANA : Programme d'Action Nationale
d'Adaptation
PNUD : Programme des Nations Unies Pour le
Développement
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PIB : Produit Intérieur Brut
SPSS: Statistical Package for Social
Sciences
SNCLCC : Stratégie Nationale de Luttes
Contre les Changements Climatiques
SPI : Standardized Precipitation Index
XII
RESUME
L'agriculture dans le Département de Mayo Dallah
emploie plus de 80% de la population et reste la principale source des revenus
des paysans. Les conditions de productions dans cette localité
dépendent potentiellement des conditions climatiques.
La méthodologie utilisée repose avant tout sur
une approche inductive. La collecte des données secondaires repose sur
la recherche documentaire, les données climatiques fournies par la DREM
et ANADER couvrant la période de 1990 à 2021 et les
données des rendements des cultures vivrières (sorgho, maïs,
arachide et mil pénicillaire) fournies également par l'ANADER,
couvrant la période de 2005 à 2021. Ensuite les données
primaires ont été collectées à l'aide de
l'observation directe, les entretiens semi-structurés (8) et les
questionnaires basés sur un échantillon de 120 personnes
(agriculteurs et agro-éleveur). Ces données ont été
traitées grâce aux logiciels SPSS, ATLAS.ti et Excel.
Ainsi, l'application de l'indice de Nicholson a permis de
déterminer des valeurs de SPI comprises entre -1,71 et + 2,89, indiquant
ainsi des années de fortes sècheresses (2004, 2005 et 2009) et
des périodes humides sévères indiquant des périodes
d'inondation (1991, 1994, 2012 et 2020). Ensuite, l'analyse des cumuls
pluviométriques annuels a montré une tendance à la
stabilité, mais marquée par d'innombrables disparités.
Cette fluctuation de la pluie affecte les rendements. Car le changement de
rendement moyen pour les précipitations était de +50,959 #177;
15413 tonnes/an pour le maïs et -20,205 #177; 6365 tonnes/an pour
l'arachide. La mise en relation de la production avec les volumes
pluviométriques annuels, affiche une évolution en dent de scie
suivant l'évolution de la pluviométrie. Aux effets
néfastes de la variabilité pluviométrique, s'ajoutent
d'autres facteurs comme les faibles apports en intrants, le manque de
matériels et l'infertilité des sols, dont les effets
cumulés contribuent également à la baisse des rendements
dans cette localité. La baisse des rendements affecte les revenus
agricoles de plus de 70% des agriculteurs et entraine d'innombrables
problèmes socio-économiques à savoir : la famine, la
pauvreté, le chômage et les conflits agriculteurs/éleveurs.
Pour s'y adapter, plusieurs stratégies ont été
mobilisées par les agriculteurs de la localité à savoir :
la recherche de la précocité, la modification du calendrier
agricole, la diversification des sources de revenus, la fabrication des
insecticides artisanaux, le développement du maraîchage. Des
mesures d'accompagnement méritent d'être prises pour identifier et
vulgariser les mesures d'adaptations durables à la variabilité
pluviométrique dans le Département de Mayo Dallah.
Mots-clés : Stratégies
d'adaptation, variabilité pluviométrique, agricultures et Mayo
Dallah
XIII
ABSTRACT
Agriculture in the Department of Mayo Dallah employs more than
80% of the population and remains the main source of income for peasants.
Production conditions in this locality potentially depend on climatic
conditions.
The methodology used is primarily based on an inductive
approach. The collection of secondary data is based on documentary research,
climate data provided by the DREM and ANADER covering the period from 1990 to
2021 and data on the yields of food crops (sorghum, maize, peanuts and pearl
millet) also provided by the ANADER, covering the period from 2005 to 2021.
Then the primary data was collected using direct observation, semi-structured
interviews (8) and questionnaires based on a sample of 120 people (farmers and
agro- breeder). These data were processed using SPSS, ATLAS.ti and Excel
software.
Thus, the application of the Nicholson index has made it
possible to determine SPI values between -1.71 and + 2.89, thus indicating
years of severe drought (2004, 2005 and 2009) and severe wet periods.
Indicating periods of flooding (1991, 1994, 2012 and 2020). Then, the analysis
of annual rainfall totals showed a stable trend, but marked by countless
disparities. This fluctuation in rainfall affects yields. Because the average
yield change for rainfall was +50.959 #177; 15413 tons/year for maize and
-20.205 #177; 6365 tons/year for groundnut. The linking of production with
annual rainfall volumes shows a saw tooth evolution following the evolution of
rainfall. In addition to the adverse effects of rainfall variability, there are
other factors such as low inputs, lack of equipment and soil infertility, the
cumulative effects of which contribute to lower yields in this locality. The
drop in yields affects the agricultural income of more than 70% of farmers and
leads to countless socio-economic problems, namely: famine, poverty,
unemployment and farmer/herder conflicts. To adapt to this, the local farmers
have mobilized several strategies, namely: the search for precocity, the
modification of the agricultural calendar, the diversification of sources of
income, the manufacture of artisanal insecticides, the development of market
gardening. Accompanying measures deserve to be taken to identify and popularize
sustainable adaptation measures to rainfall variability in the Department of
Mayo Dallah.
Keywords: Adaptation strategies, rainfall
variability, agriculture and Mayo Dallah
1
INTRODUCTION GENERALE
La variabilité des paramètres climatiques
imposent aux populations rurales des pays en développement des
adaptations conséquentes (GIEC, 2007). Selon l'Agence Française
de Développement (AFD., s.d). Le changement climatique affecte
sérieusement un grand nombre d'activités humaines. Le «
secteur de la terre » (agriculture, foresterie, changement d'utilisation
des terres) tient une place particulière, car c'est sans doute
l'activité humaine la plus dépendante du climat. Selon les
travaux de Servat et al. (1999), en Afrique de l'ouest et centrale, ces
perturbations du climat se manifestent par une diminution
généralement assez importante de pluviométrique annuelle
avec des déficits de l'ordre de 20% à 30% et des baisses des
débits des cours d'eau. Cette variabilité pluviométrique
provoque la fréquence des décalages saisonniers (confusion sur le
calendrier culturale), ce qui a pour corolaire une baisse
régulière et effective de près de la moitié des
productions ou rendements de l'agriculture pluviale aussi bien industrielle que
vivrières (Gerald et al, 2009). C'est ainsi que, face aux incertitudes
de la pluie, les utilisateurs des terres font de gros efforts d'adaptations,
surtout les pays en développement, plus vulnérables en raison
d'un moindre degré d'artificialisation de l'agriculture et de sa plus
grande dépendance à l'environnement naturel.
La dépendance de la plupart des pays africains à
l'égard des rendements agricoles qui sont à leur tour,
dépendants du climat contribue significativement à leur
vulnérabilité (BAD, 2011 ; FAO, 2006 ; GIEC, 2007). Selon les
estimations de la Banque Africaine de Développement (BAD) en 2010, 70%
de la population dépend de l'agriculture pour l'emploi à plein
temps, et de nombreux africains comptent sur l'agriculture pour une partie du
revenu de leur ménage. Cette situation durable de l'accroissement rapide
des populations (plus de 3% par an entre 1990 et 2002), conjugué
à la diminution des ressources alimentaires, renforce la
vulnérabilité des populations africaines en raison de leur faible
niveau de mécanisation d'adaptations (Odjugo, 2010).
Le Tchad, vaste pays «continental», est très
vulnérable à la variabilité et au changement climatique,
à l'instar des autres pays sahéliens. Selon les observations et
les projections climatiques, le Tchad est considéré par la
communauté scientifique internationale comme l'un des points les plus
marquants (hotspot) du changement climatique dans le monde. Et une étude
récente le classe parmi les 186 pays dans le monde le plus
vulnérable face au réchauffement climatique (Hakim, 2007). La
variabilité climatique au Tchad se caractérise par une baisse et
variabilité accrue de la pluviométrie, une augmentation des
températures observées depuis 1990
2
et une recrudescence des phénomènes
météorologiques extrêmes. Cette vulnérabilité
est souvent due à la dépendance des populations rurales des
ressources naturelles, plus de 80% de la population tchadienne sont des ruraux
et dépendent des ressources naturelles pour leur subsistance (SNLCC,
2017).
L'agriculture dans ce pays contribue à la consolidation
de la sécurité alimentaire, l'amélioration des conditions
de vie des paysans. Mais, depuis la période 1950 à 2014, ce
secteur d'activité est confronté à une tendance globale
à la baisse des pluies, à des variations des
précipitations marquées par des années humides et
sèches à partir des années 1990 qui semble indiquer un
nouveau mode de variabilité des pluies ( PANA-Tchad, 2010). Toutefois,
les années 1990 à nos jours semblent indiquer un retour à
des conditions pluviométriques meilleures. Selon le PANA-Tchad (2010),
les composantes de la pluviométrie telles que les dates de
démarrages et les longueurs de la saison des pluies ont connu
également au cours de ces dernières années une forte
variabilité interannuelle, qui rend de plus en plus difficile la
planification agricole. Face à cette situation, plusieurs projets et
programmes ont été mis sur pied par les pouvoirs publics pour
limiter la vulnérabilité des paysans. Malgré cette
réelle volonté des pouvoirs publiques, à soutenir les
paysans face à cette situation, les paysans ne cessent de se plaindre
des difficultés pluviométriques (instabilité du
début et de la fin de la saison pluvieuse, les séquences
sèches en saison pluvieuse et les inondations) auxquelles ils sont
confrontés.
C'est donc pour mieux comprendre les stratégies et
mesures d'adaptations à la variabilité pluviométrique dans
le secteur agricole au Sud du Tchad en générale et dans le
Département de Mayo Dallah en particulier que la présente
recherche a été initiée. Le présent mémoire
s'articule autour de cinq chapitres. Le premier aborde la construction de
l'objet de recherche. Le deuxième chapitre dresse un état des
lieux des pratiques agraires dans le Mayo Dallah. Le troisième chapitre
analyse la tendance de la variabilité pluviométrie dans le
Département de Mayo-Dallah. Le quatrième chapitre analyse les
effets de la variabilité pluviométrique sur les rendements des
cultures vivrières. Enfin, nous suggérons le cinquième et
dernier chapitre qui présente les différentes stratégies
mobilisées par les agriculteurs pour faire face aux effets induits par
la variabilité pluviométrique.
3
CHAPITRE 1 : CONSTRUCTION DE L'OBJET DE RECHERCHE
Il est question dans ce chapitre de traiter de la
définition des problèmes et en déduire l'importance et la
pertinence. Ce chapitre pose aussi les questions, présente les objectifs
et hypothèses de recherche, présente le cadre conceptuel et
analytique de l'étude et fait le point de la revue de littérature
dans le domaine et en fin, présente la méthodologie
adoptée pour la conduite des différentes phases de cette
recherche.
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE
Le changement climatique représente une menace de plus
en plus perceptible pour la viabilité des ménages ruraux
d'Afrique subsaharienne où les communautés vivent principalement
de l'exploitation des ressources naturelles. Selon le Groupe
Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat (GIEC, 2007), les
conséquences du changement climatique sur les écosystèmes
des pays d'Afrique sont déjà considérables, et la
situation pourrait être encore plus désastreuse vu les
prédictions d'augmentation des fréquences
d'évènements extrêmes avec le réchauffement
climatique (Houghton et al, 2001). En 2010, les catastrophes liées au
changement climatique ont touché environ 300 millions de personnes et
provoqué le déplacement de 40 millions d'individus
majoritairement situés dans les pays en développement. Ainsi, les
besoins d'adaptation des populations aux changements climatiques et à
leurs impacts socio-économiques sont indispensables car la survie des
populations en dépend (OCDE, 2009).
La variabilité climatique se traduit par une baisse
notoire de la pluviométrie et consécutivement une
dégradation des ressources naturelles. Cette tendance, qualifiée
de « nouvelle phase agricole » ou « rupture climatique »
compromet sérieusement la sécurité des moyens de
subsistances des personnes pauvres, et fragilise les systèmes agricoles
qui ne répondent plus aux besoins actuels du climat (Yegbémey et
al, 2014). Cette forte variabilité aussi bien temporelle, spatiale que
quantitative des précipitations rend les activités agricoles plus
vulnérables et constitue une contrainte majeure à l'atteinte des
objectifs d'autosuffisance alimentaire à l'horizon de 2025 que se sont
fixés les dirigeants africains en Juillet 2013. Dans ce contexte, le
Tchad a connu une récession climatique, surtout celle de la
pluviométrie aux ampleurs très accusées, doublée
d'une augmentation significative du nombre d'années sèches
(1970,1980) (Baohoutou, 2007). Cette situation a engendré une baisse des
rendements agricoles et est aussi génératrice des conflits
sociaux, notamment les conflits agriculteurs/éleveurs qui
4
sont devenus de plus en plus récurrents dans la zone
méridionale tchadienne (Madjigoto, 2007). Bien que jouant un rôle
économique de premier plan dans le développement du Tchad, le
secteur agricole rencontre des difficultés majeures qui freinent son
décollage. Parmi ces contraintes, on peut citer la variabilité
spatio-temporelle des précipitations, la qualité médiocre
des sols, les politiques de développement agricole inadaptées,
les stratégies d'adaptation durables quasi-inexistantes et/ou
insuffisantes et inappropriées.
Cette forte variabilité pluviométrique a induit
une dégradation du milieu écologique et s'est soldé par
des impacts négatifs sur la production agricole. En effet, les
dérèglements et les déficits pluviométriques
saisonniers enregistrés ont perturbé les cycles culturaux,
bouleversé le calendrier agricole et rendu non opérationnelles
les normes culturales empiriques en vigueur chez les populations paysannes. Au
cours de ces dernières décennies, les principaux systèmes
ont connu des mutations diverses et variées à savoir, la fortes
régression des volumes de productions agricoles (40 à 88%) entre
1988-2012 et l'impulsion par la demande urbaine des productions
destinées aux marchés locaux (SNLCC, 2017).
Bien que la variabilité pluviométrique et ses
incidences soient réelles dans la partie Sud du Tchad, tels que
présenté dans les travaux de Baohoutou (2007), Baohoutou et al,
(2013, 2014), Gouataine et al, (2015 ; 2016 ; 2017 et 2018), ces travaux ne
couvrent pas toute la partie Sud tchadienne. Partant de ce qui
précède, ce travail intègre premièrement plusieurs
objectifs du Développements Durable et les autres programmes
internationaux et nationaux, notamment le deuxième objectif du
Développement Durable qui vise la « Faim Zéro »
c'est-à-dire assurer la sécurité alimentaire et
améliorer la nutrition. Le secteur agricole est aussi concerné
par l'objectif 12 qui vise à assurer la viabilité des
systèmes de production alimentaire et mettre en oeuvre des pratiques
agricoles résilientes qui permettent d'accroitre la productivité,
contribuent à la préservation des écosystèmes,
renforcent les capacités d'adaptations aux changements climatiques et
aux phénomènes météorologiques extrêmes. En
fin, le 13e objectif qui porte sur «la prise des mesures
d'urgences pour lutter contre les changements climatiques et leurs
conséquences'. Il s'inscrit également dans la vision du Tchad
2030 intitulé « le Tchad que nous voulons ».
En fin, Il est question également de contribuer
à la connaissance du rôle que joue la pluie sur la production
agricole. Cette dernière se présente à la fois sous une
forme indispensable (l'économie et les hommes en dépendent) et
comme un fait difficilement maitrisable par les hommes compte tenu de son
caractère instable et incertain. Il est bien vrai
5
que beaucoup des travaux soient réalisés sur
cette problématique, mais ces données restent cependant l'apanage
des zones concernées par les dits travaux. Pour ce qui est du
Département du Mayo-Dallah, les données sur les stratégies
d'adaptations aux effets de la variabilité pluviométrique sont
très peu documentées alors que la situation demeure toujours
préoccupante. C'est ce qui justifie la présente étude afin
de tirer davantage l'attention des politiques, des institutions et acteurs
concernés.
II. DÉLIMITATION
1. Délimitation spatiale de la zone
d'étude
Le Département de Mayo Dallah se localise selon les
cordonnées 8°57' à 10°15' N et en longitude 15°05'
à 15°58' Est. Elle se situe au Sud-Ouest du Tchad en plein milieu
soudanien et couvre une superficie de 4.069 Km2.
2. Délimitation temporelle du sujet
Pour le besoin d'une bonne analyse de la pluviométrie
au pas de temps annuel, il nous faut une série assez longue, d'au moins
de 30 ans selon les recommandations de l'Organisation
Météorologique Mondiale (OMM). Ainsi, les données
relatives à cette étude couvrent la période allant de
1990-2021 soit 32 ans. Ces relevés pluviométriques sont fournis
par la Direction des Ressources en Eau et de la Météorologie
(DREM) et par les archives pluviométriques du sous-secteur de l'ANADER
de Pala. Ensuite, les données des rendements des cultures
vivrières sont fournies par la direction de l'ONDR/ANADER de l'antenne
Sud-Ouest (Bongor) et s'étendent de 2005 à 2021 soit 17 ans.
III. REVUE DE LA LITTERATUR
Dans la revue de la littérature, il sera question
d'analyser l'état de la connaissance sur la tendance de la
variabilité pluviométrique en Afrique Sub-saharienne en
générale et au Tchad en particulier, ensuite de présenter
les effets de la variabilité pluviométrique sur les
activités agricoles, ainsi que les stratégies ou les mesures
d'adaptations paysannes. Pour réaliser cela, il est important de faire
appels aux auteurs qui ont réalisé des études dans ce
domaine.
6
1. Les tendances de la variabilité
pluviométrique en Afrique subsaharienne et au Tchad
Dans les régions tropicales marquées par
l'absence d'une saison thermique, la pluviométrie est un
paramètre climatique majeur, comme l'a si bien souligné J. Riser
(Frérot AM et al, 2004) : « la pluie est la principale composante
du climat des régions tropicales », elle permet d'une part
d'établir les nuances climatiques et d'autre part la pratique des
activités agricoles sur lesquelles repose l'économie de la
plupart des pays africains et singulièrement le Tchad. C'est ainsi que
malgré d'importants progrès réalisés dans les
sciences agronomiques, les facteurs climatiques peuvent avoir un effet positif
ou négatif sur les revenus des agriculteurs selon l'occurrence de leurs
valeurs extrêmes aux différentes étapes de
l'élaboration de la production. Dès lors, plusieurs études
ont été conduites sur le sujet en Afrique et au Tchad.
En effet, la fin des années 60 marque le début
de la sècheresse dans le Sahel. Elle se traduit par une baisse de la
pluviométrie et une dégradation croissante des ressources
naturelles qui conduisent à l'insécurité alimentaire des
ménages (Ozer et Erpîcum, 2015 ; Paturel et al, 1998 ;
Ouédraogo et al, 2005, Ozer et al, 2005). Les travaux d'Aguilar et al,
(2009), confirment également cette tendance à la baisse des
précipitations (31mm/décennies, entre 1995 et 2006). Au Sahel, ce
sont les sècheresses ou les déficits pluviométriques qui
ont des effets les plus prononcés, car elles concernent très
souvent des vastes zones géographiques et sont de plus en plus
récurrents. Cependant, d'autres phénomènes comme les
inondations, les vents violents et la pollution d'insectes nuisibles sont des
phénomènes liés au temps et au climat. Dans leur analyse
de la variabilité climatique et de ses influences sur les régimes
pluviométriques saisonniers en Afrique de l'ouest, Amani et al, (2004)
ont montré que la variabilité climatique se manifeste par une
dynamique spatio-temporelle régressive des pluies annuelles, une
récession des fréquences de jours pluvieux en
général et en particulier celles des hauteurs
pluviométriques supérieures à 10mm et une diminution de la
durée des sisons pluvieuses.
Au Tchad, Mathey (1992), ressort de ses travaux que les
secteurs agro-écologiques du Tchad connaissent un changement dans le
comportement des précipitations. Mais c'est Baohoutou (2007), Gouataine
(2018), Gouataine et al, (2016), qui ont montré l'existence d'une forte
variabilité pluviométrique avec des conséquences
désastreuses. Baohoutou (2007), ressort que la succession de deux
décennies relativement sèches avec un seuil critique en 1984, la
variabilité intra saisonnière de la pluviométrie
marquée par des écarts importants dans les dates de
démarrage et de fin de pluie et une concentration tant en
fréquence qu'en hauteur de pluie
7
au coeur de la saison ont imprimé leurs marques
particulières dans ce milieu. Selon les travaux de Gouataine (2018) et
Gouataine Sengue et al, (2016), la variabilité pluviométrique
dans la plaine du Mayo Kebbi est marquée par une baisse sensible des
pluies pendant les décennies 70 et 80 avant de se stabiliser à
partir de 1990 mais avec une profonde disparité. Bien que les
résultats soient intéressants, ils ne peuvent pas être
extrapolés à l'ensemble du Sud du Tchad à cause des
singularités que présentent certaines zones.
2. Les impacts de la variabilité
pluviométrique sur les activités agricoles
L'agriculture constitue l'une des principales activités
économiques des populations rurales d'Afrique et est aussi reconnue
comme une activité soumise à des risques (fluctuation du
marché, politique gouvernementale, invasion des ravageurs) dont le plus
parlant est le risque climatique qui fait l'unanimité à travers
les écrits des dernières décennies (Fabrice Esse et al,
2020). L'impact des changements climatiques sur la production agricole devrait
susciter des inquiétudes en raison du rôle primordial du secteur
de l'agriculture dans le développement socio-économique des pays
africains.
Selon le GIEC (2007), l'activité agricole dans la zone
tropicale relève d'un véritable problème puisque le
facteur déterminant « la pluviométrie » subit une
réelle modification. Cette variabilité de la pluviométrie
provoque la fréquence des décalages saisonniers (confusion sur le
calendrier cultural), ce qui a pour corollaire une baisse
régulière et effective de près de la moitié des
productions ou de rendements de l'agriculture pluviale aussi qu'industrielles
que vivrières (Gerald et al, 2009). Tsalefac (1999) dans
(variabilité climatique, crise économique des milieux agraires
sur les hautes terres de l'ouest), s'est intéressé
également aux quantités de pluies annuelles et interannuelles
à travers lesquelles, il montre les impacts négatifs de la
répartition irrégulière de la pluie sur les
activités agricoles dans les hautes terres de l'Ouest Cameroun. Pour sa
part, Ogouwalé (2006) a montré que l'agriculture varie dans
l'espace et dans le temps selon les hauteurs pluviométriques et qu'il
est donc difficile de prévoir cette dernière, d'où la
baisse des rendements des cultures vivrières au cours des
dernières décennies qui a entrainé des pénuries
alimentaires. Pour Afouda et al, (2014), la rareté des pluies
prolongée, les poches de sècheresses, les excès d'eau font
baisser le rendement des cultures. Dans la même logique, pour Allé
(2013), la perturbation qu'enregistre les systèmes culturaux s'explique
par l'irrégularité pluviométrique, la mauvaise
répartition spatio-temporelle des précipitations et surtout le
bouleversement du calendrier agricole. Ainsi, selon Afouda (2010), le rythme
des activités économiques et socio-culturelles des populations
est calqué sur le rythme
8
des saisons. Le climat est à la fois comme un atout et
une contrainte au déroulement des activités. Aussi, il ajoutera
que face aux contraintes qu'impose le climat, la communauté paysanne
développe des stratégies endogènes pour réduire
leur vulnérabilité tant dans le calendrier agricoles que dans les
techniques utilisées.
Au Tchad, l'analyse des documents de la Stratégie
Nationale d'Adaptation (PANA, 2010) ainsi que les travaux de Baohoutou (2007)
montre que les différentes années de sécheresse (1972-1973
et 1984), les inondations des années (1988, 1999, 2005, 2006, 2007,
2008, 2010 et 2012), ainsi que la récurrence des vents violents de ces
30 dernières années impactent sur les rendements agricoles et
provoque les chutes de productions agricoles. Selon une étude conjointe
de PAM et FAO (2009), intitulé « République du Tchad :
analyse globale de sécurité alimentaire et de
vulnérabilité », les aléas climatiques sont la cause
majeure de la baisse de la production céréalière
enregistrée au cours de ces dernières années et affectent
la disponibilité alimentaire en dépits d'énormes
potentialités dont il dispose. Et selon le rapport de FAO/Tchad, en
2012, 255.000 et 161.522 ha emblavées ont été
inondés, 100.000 ménages agricoles affectés et 161.000
hectares de cultures détruites. Le déficit
céréalier étant estimé à 45.000 tonnes, soit
30% des besoins nationaux. Gouataine (2018), ressort de ses travaux que la
longueur de la saison pluvieuse en tant que telle n'influence pas le cycle
cultural mais l'incertitude dans le démarrage de la saison pluvieuse,
les séquences sèches et les arrêts précoces ne
permettent pas aux variétés longues de boucler leur cycle
végétatif, d'où les jours pluvieux influencent aussi la
production et le rendement des cultures dans la plaine du Mayo kebbi.
Par contre, Sossa (2001), Noufé (2011), Septime (2008)
pensent que la variabilité pluviométrique n'étant pas le
seul facteur déterminant le rendement agricole. Les autres
déterminants du rendement notamment : le choix variétal,
l'utilisation des engrais, la fertilité du sol, la qualité des
semences, les traitements des maladies et ravageurs etc....participent aussi
fortement à cette baisse de rendement. Bertrand (2014), ressort
également dans ses travaux que la résistance des systèmes
d'exploitations agricoles aux changements climatiques et à la
variabilité dépend de la fertilité des sols, mais
malheureusement, beaucoup d'agriculteurs ne disposent pas de moyens financiers,
de technologies, de batail et de temps nécessaire pour entretenir leurs
terres comme ils le souhaitent, or les sols infertiles produisent peu, ce qui
aggrave encore la pauvreté. Toute fois la garantie d'une bonne
production est aussi tributaire des conditions liées à une bonne
articulation des opérations culturales (Noufé et al, 2015).
9
3. Les stratégies paysannes d'adaptations aux
effets de la variabilité pluviométrique.
Face à la variabilité pluviométrique, les
paysans tentent de s'adapter. Les mesures d'adaptation sont
développées le plus souvent sur des savoirs indigènes (Sar
et al, 2007) et aux moyens alternatives offertes par les progrès
techniques. Ces mesures d'adaptation sont variées et visent à
mitiger voire à surmonter les risques à travers des comportements
résilients en vue de sauvegarder les activités agricoles, de
contribuer à l'autosuffisance alimentaire et d'accroitre les revenus.
Mais dans certains cas, ces mesures endogènes ont montré leurs
limites comme la témoigne la persistante de la situation de crise
alimentaire que les pays sahéliens et subtropicaux ont connu au cours de
ces dernières années.
Les travaux de Gouataine (2018) relèvent deux types
d'adaptations : l'adaptation directe en laquelle les agriculteurs ont
développé des stratégies particulières qui se
résument en la réadaptation du calendrier, la dispersion des
dates de semis, l'adoption d'autres cultures, l'augmentation des emblavures et
le recours à la pratique des pépinières pour limiter les
dégâts de la montée des eaux qui détruisent les
jeunes plantes. Ainsi, le repiquage avec hauteur de 10 à 15cm permet au
riz de mieux se développer et de supporter l'engorgement d'eau. Quant
à l'adaptation indirecte, les paysans font recourent à la
diversification des activités qui génèrent les revenus et
l'épargne de précaution. . Pour sa part, Angossou (2008),
présente dans son étude que le recours aux crédits pour
les dépenses de production accroit davantage la
vulnérabilité des paysans ainsi ces derniers optent pour la
pratique de rotation toute en priorisant la rotation entre les cultures
vivrières (mais-niébé, mais-arachide) au détriment
de la rotation entre culture vivrières et commerciales (mais-soja).
Bertrand (2014) montre que l'orientation des actions vers la restauration de la
capacité de production de la terre (régénération
naturelle assistée) permet également de réduire les effets
de la pluviométrie et est à la portée de tous les
producteurs. Pour sa part, Rodrigue (2008) ressort de son étude que
l'intensification de l'utilisation des intrants constitue une forme de
stratégie qui permet d'améliorer la production et/ou limiter les
efforts consentis pour les activités agricoles mais force est de
constater que cette pratique a des répercussions sur l'environnement
à moyen et long terme. Pour Madjigoto, (1994), l'une des formes
d'adaptation des paysans est l'ouverture d'autres champs, donc l'augmentation
des surfaces agricoles. Et pour Baohoutou et al, (2014), la recherche des
cultivars les mieux adaptés au contexte climatique est aussi une forme
d'adaptation aux variabilités pluviométriques car celles-ci ont
imprimé leurs marques sur le paysage.
10
Comme adaptation à la variabilité climatique,
les recherches de Djohy et al, (2015) ; Dugue (1999) ; Brou et al, (2005),
retiennent la modification des dates de semis, la concentration des
activités agricoles au cours de la saison pluvieuse
particulièrement là ou l'agriculture est pluviale, l'abandon des
cultures à cycle longue au profit des variétés
précoces, l'option pour les cultures peu exigeantes et l'association des
cultures en zones tropicales comme en soudano-sahélien, l'augmentation
des emblavures la ou les terres sont rares.
Malgré la prise de conscience des impacts liés
aux changements climatiques, l'insuffisance caractérisée des
moyens d'adaptation à ceux-ci est une réalité (Brown et
al, 2010). Des nombreux facteurs le mettent en évidence. D'abord,
l'absence de données climatiques et leur analyse, l'insuffisance des
données sur les solutions d'adaptation, la méconnaissance de
l'adaptation parmi les parties prenantes (autorités en charge des
politiques d'adaptation et la population), la faiblesse des capacités du
personnel dans les domaines de la planification, du suivi et de
l'évaluation, l'absence de mécanismes de communication et de
gestion des informations entre secteurs, l'inadaptation des capacités
des institutions (Tieguhong et Ndoye, 2007; Tieguhong et Betti, 2008).
IV. PROBLEMATIQUE
Le Mayo Dallah est une zone essentiellement rurale (80%) et
dont la principale activité est l'agriculture pluviale, source de moyens
de subsistances de la majeure partie de la population. Les activités
agricoles sont en grande partie dominées par la culture du sorgho,
l'arachide, le pénicillaire, le maïs et le riz, dont les rendements
sont en baisses ces dernières décennies en raison de la
variabilité climatique et de la mauvaise adaptation des agriculteurs.
Quoique d'autres facteurs non climatiques tels que, les techniques agricoles,
le faible niveau d'équipement, le faible apport d'intrants, les semences
qui déterminent également les rendements agricoles, c'est la
variabilité pluviométrique que les agriculteurs ont pointé
du doigt comme étant le principal déterminant de leurs rendements
agricoles car elle agit fortement sur l'efficacité d'autres facteurs.
La variabilité pluviométrique est réelle
et se manifeste par la fréquence des phénomènes
extrêmes que sont les sécheresses et les inondations des cultures
qui affecte les besoins en eau pour la croissance des cultures
vivrières. Ces différentes situations augmentent la
vulnérabilité et entrainent la mauvaise performance des cultures
qui se traduit par la diminution de la production agricole,
détérioration de la sécurité alimentaire, baisse
des revenus des paysans et augmentation de la pauvreté (paysanne). Selon
le rapport de la Direction Départementale de la
11
Statistique agricole, les inondations de 2020 ont
entrainées des pertes du capital semencier, du lessivage des engrais, de
la prolifération des maladies fongiques et un déficit
céréalier de 14118 tonnes. Les faibles rendements se justifient
également par des faux départs et des retours tardifs de la pluie
qui perturbe le calendrier cultural et rendu difficile la planification des
opérations agricoles.
En dépit de ces effets, les producteurs de ladite
localité ne se sont pas simplement résignés sur la
situation, mais ils développent des stratégies d'adaptation
à court, moyen et long termes dans le but de limiter les pertes
agricoles, liées aux effets négatifs des variabilités
pluviométriques particulièrement, afin de préserver la
sécurité alimentaire, mais ces stratégies d'adaptation
sont médiocres ou limitées. Face à cette situation, la
présente recherche tente d'établir le lien de cause à
effet entre la productivité agricole et la variabilité
pluviométrique dans le Mayo Dallah. Autrement dit, les fluctuations de
rendements observées se justifient-elles par la variabilité
pluviométrique ?
L'idée que nous soutenons dans ce mémoire, est
que la variabilité pluviométrique dans le Mayo Dallah est une
réalité et se traduit par le glissement des saisons (pluies
tardives, de courte durée, pluie précoce) qui rend les conditions
de productions de plus en plus difficiles et ceux malgré les
stratégies mobilisées par les paysans.
Cette préoccupation s'inscrit dans les Objectifs du
Développement Durable, notamment le 13e objectif qui porte
sur «la prise des mesures d'urgences pour lutter contre les changements
climatiques et leurs conséquences» et le 2e objectif qui
vise à éliminer la faim, assurer la sécurité
alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture
durable et résiliente. Il s'inscrit parmi les objectifs de l'Union
Géographique Internationale (UGI, 2013) dans le renforcement de la
capacité des populations à être résilientes face aux
effets des changements climatiques. Elle s'inscrit également dans la
vision du Tchad 2030 intitulé « le Tchad que nous voulons »,
qui vise à assoir une économie plus résiliente au
changement climatique. Ainsi, ce travail adhère les programmes
stratégiques nationaux de luttes contre les changements climatiques
(PANA-TCHAD, 2010 ; CNLCC, 2017).
V. QUESTIONS DE RECHERCHE
1. Question principale
La question principale qui permet d'orienter cette recherche
est la suivante : Les stratégies d'adaptations développées
par les paysans permettent-elles de répondre aux fluctuations des
rendements provoquées par la variabilité pluviométrique
dans le Mayo Dallah ?
12
2. Questions spécifiques
Pour mieux cerner cette question principale, plusieurs questions
spécifiques méritent d'être posées :
> Quel est l'état des lieux des pratiques agraires dans
le Département de Mayo Dallah ? > Quelles sont les tendances de
l'évolution de la pluviométrique dans le Département de
Mayo Dallah ?
> Quelles sont les effets de cette variation
pluviométrique sur les rendements des cultures vivrières ?
> Quelles sont les stratégies mobilisées par les
agriculteurs pour y faire face ?
VI. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Pour vérifier les hypothèses émises, les
objectifs de recherche sont posés. Il s'agit d'un objectif principal
détaillé en plusieurs objectifs spécifiques.
1. Objectif principal
Globalement, cette recherche se propose d'analyser les
stratégies d'adaptation des paysans face aux effets de la
variabilité pluviométriques sur la production agricole.
2. Objectifs spécifiques
> Dresser l'état des lieux des pratiques agraires dans
le Département de Mayo Dallah ;
> Analyser les tendances de l'évolution de la
pluviométrique (annuelle ; saisonnière, mensuelle, les anomalies
etc...) ;
> Analyser les effets de la variabilité
pluviométrique sur les rendements agricoles ;
> Répertoriez les stratégies d'adaptations
mobilisées par les agriculteurs pour faire face aux effets induits par
la variabilité pluviométrique.
VII. HYPOTHESES
1. Hypothèse principale
Cette recherche qui aborde toutes ces questions se fonde sur
l'hypothèse principale suivante : face à la baisse de la
production agricole, les paysans du Mayo Dallah développent des
stratégies d'adaptation en réponse à la variabilité
pluviométrique.
13
2. Hypothèses secondaires
? Les pratiques agraires dans le Département ne
garantissent pas une bonne production agricole ;
? La variabilité pluviométrique dans le
Département de Mayo Dallah est marquée par des variations
interannuelles, mensuelles et saisonnière des précipitations mais
aussi des températures ;
? La variabilité pluviométrique impacte les
productions agricoles et exposent la population à la famine ;
? Les adaptations mises sur pied par les agriculteurs sont
insuffisantes pour atténuer les effets de la variabilité
pluviométrique sur les cultures vivrières ;
VIII. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
La conduite de l'étude repose sur les concepts
clé que voici : variabilité pluviométrique et adaptation
des agriculteurs.
Variabilité pluviométrique : Un
des éléments intégrateurs de la variabilité
climatiques, l'expression «variabilité pluviométrique»
a été défini par plusieurs auteurs. Elle est
définie comme la modification ou variation significative de la
pluviométrie, qu'elle soit naturelle ou due aux facteurs d'origine
anthropique (Niasse et al. 2004). Dans la même logique, Yann L'hôte
(2000), définit la variabilité pluviométrique comme les
variations des précipitations, c'est-à-dire une
conséquence de la circulation générale dans laquelle sont
décrits les mouvements de l'air à l'intérieur de
l'atmosphère terrestre. Pour Brou (20005), il s'agit de la variation du
schéma pluviométrique moyen et l'accentuation des valeurs
extrêmes à toutes les échelles temporelles
(journalière, décadaire, mensuelle, annuelle et
décennales) et spatiales. Au tant que possible, elle est analysé
par rapport aux valeurs moyennes ou normales, qui sous-entendent l'idée
de fixité du climat. Selon Gouataine (2018), la variabilité
climatique est la fluctuation du climat qui se manifeste par des retards de
pluie, des excès et des déficits pluviométriques, des
séquences sèches. Elle correspond à la dispersion
statistique de la pluie autour de sa valeur moyenne. Dans la même
logique, Njoya et al. (1995) entendent par variabilité
pluviométrique, une alternance des saisons, c'est-à-dire des
caractères erratiques (répartition et/ou variation) de la
pluviométrie et des températures. Le concept désigne dans
ce travail, la variabilité pluviométrique au pas de temps
mensuel, saisonnier, annuel et décennal. Une analyse de la
température sera ajoutée à celle des précipitations
car l'association de ces deux paramètres climatiques est indispensable
pour comprendre les effets de la variabilité pluviométriques sur
les rendements des cultures vivrières.
14
Tableau 1: Opérationnalisation du concept de
variabilité pluviométrique
CONCEPT
|
DIMENSIONS
|
COMPOSANTES
|
INDICATEURS
|
Variabilité
pluviométrique
|
Temporelle
|
Echelle mensuelle
|
-moyenne mensuelle
des pluies,
- Nombre des mois pluvieux/sec
-Ecart à la moyenne mensuelle des pluies
|
Echelle saisonnière
|
-variabilité des saisons de cultures,
-variabilité des
séquences intra-
saisonnières
|
Echelle annuelle et décadaire
|
-moyenne annuelle,
-totaux annuels des précipitations,
-écart annuel à la moyenne annuelle,
- Nombre des années, décennies
excédentaires et déficitaires,
-coefficient de variation annuelle
|
Spatiale
|
Répartition des pluies
|
-variabilité des saisons de culture,
-fréquence des séquences
sèches/humides
- fréquence des inondations
|
Effets sur les activités agricoles
|
-durée de la saison de culture,
-cycle végétatif des cultures,
-Production et
rendements des
cultures -fréquence
d'envahissement des herbes et ennemies de culture,
-nombre d'hectare des champs détruits
-fréquence des famines et maladies
- Coefficient de
variation des rendements
|
Source : Auteur, 2022
15
Adaptation : De nombreux auteurs ont
avancé différentes définitions de l'adaptation au
changement climatique. Pour le GIEC c'est : « l'ajustement des
systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli
climatiques ou à leurs effets, afin d'atténuer les effets
néfastes ou d'exploiter les opportunités bénéfiques
». Ainsi, GIEC (2007) et PNUD (2005) distinguent plusieurs types
d'adaptations ; chaque type dépendant des moyens dont disposent les
populations :
- Adaptation anticipative : elle consiste à mettre sur
pied des moyens qui s'imposent avant que les impacts ne se fassent sentir dans
le but de minimiser les effets néfastes du climat. - Adaptation
réactive : conçue et mise en oeuvre en réponse aux impacts
initiaux
- L'adaptation autonome est l'utilisation des connaissances et
des techniques actuelles déjà disponibles pour répondre
aux changements climatiques qui se produisent déjà
- Adaptation planifiée : résulte d'une
décision politique délibérée, basée sur une
prise de conscience des changements en cours et à venir.
Dans la même logique, Watson et al, (1996), soutiennent
que : « L'adaptabilité fait référence à la
mesure dans laquelle des ajustements sont possibles dans les pratiques, les
processus ou les structures des systèmes aux changements prévus
ou réels du climat. L'adaptation peut être spontanée ou
planifiée et peut être effectuée en réponse ou en
prévision d'un changement de condition. Pour Smitet al, (2000) : «
L'adaptation implique des ajustements pour améliorer la viabilité
des activités sociales et économiques et pour réduire leur
vulnérabilité au climat, y compris sa variabilité actuelle
et les événements extrêmes ainsi que le changement
climatique à plus long terme ». Pour Ogouwalé (2006),
l'adaptation serait une des solutions qui permettrait à la
communauté humaine de réduire les impacts des changements
climatiques annoncés.
De manière plus orienté, l'adaptation est selon
FAO (2011) et PNUD (2008), c'est une réaction paysanne à travers
l'agriculture qui se fait en ajustant les techniques voir les habitudes de
production en réponse à la variation du climat afin
d'atténuer les dommages causés par ce phénomène.
Il ressort de l'analyse de tous ces auteurs que l'adaptation
se réfère à des ajustements dans un système en
réponse à un stimulus climatique dont les formes peuvent
êtres diverses selon les endroits, les moments et le type
d'évènement. C'est ainsi que Ramade (2008), définira les
stratégies adaptatives comme une caractéristique propre au type
d'adaptation d'une population ou d'une communauté vivant à des
conditions environnementales particulières.
16
Tableau 2: Opérationnalisation du concept
adaptation paysanne
CONCEPT
|
DIMENSIONS
|
COMPOSANTES
|
INDICATEURS
|
Adaptation paysanne
|
Anticipative
|
Socio-
économique/culturelle
|
-nombre d'agriculteur ayant une activité secondaire,
-type d'activité secondaire exercée,
-nombre de paysans ayant ajusté le calendrier,
-nombre de paysan ayant reçus des entraides et assistances
sociales
|
Réactive/Autonome
|
Traditionnel
|
-nombre d'agriculteurs ayant utilisés les savoirs pour
ajuster les changements,
- types de techniques
traditionnelles en réponses aux maladies fongiques et
à l'envahissement des mauvaises herbes,
|
Innovantes
|
-nombre d'agriculteurs pratiquant
l'irrigation/drainage/maraichage -nombre de paysans ayant utilisés les
engrais, insecticides,
-nombre d'agriculteurs ayant utilisé les
variétés à cycle court/longue,
|
Planifiée
|
Appuie des pouvoirs publics
|
-type d'aide reçu,
-nombre de paysans ayant bénéficié des aides
de l'Etat, -nombre de projets réalisés par l'Etat,
-le niveau d'appréciation des aides reçus par
l'Etat
(efficacité/quantité/qualité),
|
ONG et
communautés locales
|
- type d'aide reçu des ONG, -nombre de paysans ou
associations villageoises ayant bénéficié des aides des
ONG, -nombre des ONG exerçant,
|
Source : Auteur, 2022
IX. CADRE GENERAL DE LA RECHERCHE
Dans le cadre ce travail, la démarche
méthodologique générale que nous avons adoptée est
inductive fondée sur la mobilisation plusieurs techniques de collecte
des données. Pour pouvoir établir le lien entre la
variabilité pluviométriques et les rendements agricoles dans le
Mayo Dallah, nous avons mobilisé plusieurs méthodologies qui
reposent sur les données pluviométriques couvrant la
période de 1990 à 2021, les données
socio-économiques et les données des rendements agricoles.
17
1. Présentation de la zone
d'étude
Le Département de Mayo Dallah est situé dans la
zone intertropicale approximativement entre les coordonnées 8°57'
à 10°15' de latitude Nord et 15°05' à 15°58' de
longitude Est. Il couvre une superficie d'environ 4.069 Km2 et se
situe à une altitude de 388.81 mètres au-dessus du niveau de la
mer. Il est situé dans la zone agro-écologique soudanienne du
Tchad. Il a une population de 198. 000 habitants et l'agriculture en
particulier les cultures vivrières occupent une proportion importante de
la population. Il est limité au Nord par le Département de Mont
Il li (MKE), au Sud par le Département de Gagal, à l'Est par le
Département de la Kabbia (MKE) et le Département la
Tandjilé Ouest et à l'Ouest par le Département de Lac de
Léré (MKO), Département de El-Ouaya (Lagon) et celui du
Mayo-Rey (Cameroun) figure(1).
Figure 1: De localisation de Mayo-Dallah
18
1.1- Le milieu physique favorable aux cultures
vivrières
Il s'agit ici des éléments du milieu physique
qui favorisent l'essor des activités agricoles à savoir : le
climat, les sols, l'hydrographie et la végétation.
1.1.1 - Climat favorable aux cultures
vivrières
Le Département du Mayo Dallah est
caractérisé par un climat tropical à deux saisons bien
constatées : une saison pluvieuse qui s'étale de 6-7 mois
(d'Avril à Octobre) marquée par la pratique intense des
activités agricoles et une saison sèche qui dure 4-6 mois
(Novembre à Mars) (cf. la figure ci-dessous 2). La pluviosité
connait un rythme très irrégulier dans le temps et dans l'espace
et ne présente pas un schéma bien défini et dépend
en général des fluctuations du Front intertropical (FIT).
La hauteur moyenne des pluies est 1000 mm par an. Cette
hauteur pluviométrique annuelle oscille entre 800 mm à 1200 mm.
Les températures sont constamment élevées tout au long de
l'année avec des maximas qui dépassent 40° et les minimas
qui se situent au-delà de 25°. Relativement aux données
pluviométriques et thermiques, est donc un climat chaud et pluvieux et
donc, favorable aux cultures vivrières dont les germinations active
nécessitent une température allant de 10 °C et au moins 18
°C pour leurs floraison (memento, 2009). La figure ci-dessous
présente le diagramme Ombrothermique de Mayo Dallah de l'année
1996.
|
350,00 300,00 250,00 200,00 150,00 100,00 50,00
0,00
|
|
|
|
|
|
Pluviometrie en mm
|
|
150,00
125,00
Température en °C
100,00 75,00 50,00 25,00 0,00
|
|
Mois
Précipitation (mm) Temperature (°c)
Figure 2: Diagramme Ombrothermique de l'année
1996
Source : DREM, NASA 2022
19
1.1.2 - Sols favorables aux cultures
vivrières
On rencontre plusieurs types des sols dans le Département
de Mayo Dallah à savoir :
- Les sols ferralitiques : adaptés aux cultures de
coton, arachide, mil en mélange avec les légumineuses, mais qui
exigent de longues jachères (5 à 8ans), que le surpeuplement dans
certaines zones ne permet pas ;
- Les sols sableux ou sont cultivés en rotation, le
coton, le sorgho et les repousses de sorgho en association avec l'arachide ou
le haricot,
- Les sols argilo-sableux : exploités de temps à
autre en culture de berbère.
La planche ci-dessous présente deux types de sols qu'on
rencontre dans le Mayo Dallah.
1
2
Planche 1: les différents types de sols dans
le Mayo Dallah
Crédit photo : Brice
Wayang, 2021
Cette planche nous présente deux types des sols
qu'on rencontre dans le Mayo Dallah. La photo 1 nous montre un
sol sableux sur lequel on pratique plus l'arachide, le pénicillaire ou
le coton, on l'utilise aussi pour cultiver le maïs mais avec un apport
considérable en matière d'engrais. La photo 2,
nous montre un sol argileux sableux favorable à toutes les
cultures mais utilisé beaucoup plus pour la culture du mil ou le
sorgho.
1.1.3 - La végétation favorable aux
cultures vivrières mais menacé
Du type soudanien, elle est caractérisée par une
formation végétale allant de la savane arbustive à la
forêt claire. Les espèces emblématiques rencontrées
sont le Tamarindus indica, le Khaya senegalensis, l'Isoberlinia doka, le
Vittellaria paradoxa, le Borassus aethiopium. Deux grandes zones reconnues
pour leurs richesses sont classées patrimoines nationaux (figure3).
20
- Forêt classée de Yamba Berté ;
- Parc national de Séna Oura.
La prédominance de formations végétales
ligneuses mixtes (arborée et arbustive) et de formation herbacée
offrent plusieurs services éco-systémiques. Mais malheureusement,
ces formations sont toutes menacées par les exploitions industrielles,
anarchique des ressources minières, les effets de l'agriculture
intensive (défrichement des forets, feu de brousse,...).
Figure 3: Végétation de Mayo
Dallah
1.1.4 - Hydrographie aux atouts contraignants
Le réseau hydrographique du Département de Mayo
Dallah se résume à deux principaux cours d'eau : le Mayo-Dallah
et le Mayo Sina (figure3). Ces deux cours d'eau le traversent du Sud à
l'ouest et jettent dans le Mayo-Kebbi qui se trouve dans le Département
de lac de Léré.
21
Le Mayo Dallah qui serpente presque la majeure partie de la
zone, est un cours d'eau à régime temporaire avec un
écoulement qui commence avec le début de la saison pluvieuse et
prend fin vers janvier et février. Pour cela, il ne permet pas la
pratique de l'agriculture de contre saison. Le Mayo Sina par contre est
alimenté par des petits d'eau (Zamadjion, Zatechep, Semaganion....), a
un régime permanant avec des fortes variations interannuelles des
débits. Les étiages peuvent être très faibles en
saison sèche, ce qui gêne le développement des cultures
irriguées.
Bref, La dépendance de ce réseau hydrographique
des fluctuations saisonnières des précipitations réduit
les opportunités de pèche, du pastoralisme et de maraichage en
saison sèche.
Figure 4: Réseau hydrographique du
Département de Mayo Dallah
1.2 - Le milieu humain influençant les cultures
vivrières
Le Mayo Dallah est l'un des départements le plus
peuplé soit 59,3% de la population totale de la province du Mayo-Kebbi
Ouest selon le récemment général de la population de 2009.
Cette population est trop jeune (51,2% a moins de 15ans) et à dominance
féminine (51,6%
22
de femmes), avec un taux d'accroissement de 3,9 habitants
(RGPH2). La majeure partie de la population est analphabète (50,69%)
dont un grande partie est constituée de
femmes. la figure 5 ci-dessous
présente la répartition de la population selon le sexe et le
niveau.
L'on y rencontre plusieurs ethnies à savoir : les
Moundang, Ngambaye, Lamé/Pévé et Zimé/Kado/Karo,
les Mousseye, les Toupouris, les Foulbé, Baynawa. A ces groupes, il faut
aussi ajouter les populations venues du Nord qui se sont
sédentarisées dans la région, principalement des
commerçants et des éléveurs : arabes, bornouans, les
hadjarai et autres. Quant aux branches d'activité, le grand groupe
« agriculture, élevage, sylviculture et pêche » est le
principal grand groupe qui rassemble plus de huit actifs occupés sur dix
(81,9%). Les principales espèces cultivées sous pluies sont les
céréales (sorgho, maïs, pénicillaire), des plantes
oléifères (arachide, sésame), des plantes textiles (le
coton) et des légumineuses (niébés). La taille moyenne des
exploitations agricoles sous pluies est de 2ha pour un actif agricole.
|
50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0
|
|
|
Pourcentage (%)
|
|
|
Sans niveau Primaire Secondaire Supérieur
homme femme
|
|
Figure 5: répartition de la population selon le
sexe et le niveau d'instruction dans le Mayo Dallah
Source : Monographie du Mayo kebbi Ouest,
2019
2. Méthodologie
2.1 - Collecte des données
Les connaissances scientifiques se distinguent des connaissances
quotidiennes par la
rigueur des règles méthodologiques à
appliquer lors du processus de formalisation (Mongbo et al. 1992). Ainsi, notre
démarche repose sur la triangulation, qui consiste à mettre
ensemble les techniques de collectes de données quantitatives et
qualitatives dans le but de faire une recherche de qualité, plus riche
et quasi-complète. De ce fait, il a été jugé
nécessaire d'associer
23
aux questionnaires, les observations et entretiens. Ensuite,
la méthode se base sur l'approche inductive, car cette dernière
ne permet pas seulement de formuler les hypothèses, mais aussi de les
confirmer ou d'infirmer.
2.1.1 - Les données secondaires
La collecte des données secondaires comprend l'analyse
des différents documents. Elles ont permis d'élaborer
l'état de la question et appréhender les concepts issus de la
thématique. Il s'agit de :
2.1.1.1 - Analyse documentaire
2.1.1.2 - Analyse des documents
administratifs
Cette analyse à consister à la consultation des
archives administratifs de la Préfecture du Mayo Dallah et des rapports
d'activités des principales institutions impliquées dans
l'agriculture à savoir, l'Agence Nationale d'Appui au
Développement Rural (Antenne ANADER du Sud-Ouest) et La Direction
Départementale de la Statistique Agricole. Ces documents ont
consultés pour comprendre le fonctionnement de ces institutions et la
mise en oeuvre de leurs actions et de déceler certaines failles dans la
gestion des différents campagnes agricoles.
2.1.1.3 - Analyses des ouvrages
spécialisées
Nous avons également consultés les ouvrages
publiés (livres et revues) et ouvrages inédits comprenant des
mémoires et thèses pour étayer les arguments. Ils ont
été collectés dans les bibliothèques de la
Faculté des Lettres et Sciences Humains (FLSH) de l'université de
Dschang, à la bibliothèque du CEREHT (Centre de Recherche sur les
Hautes Terres) et à la bibliothèque de la Faculté
d'Agronomie et Sciences Agricoles de l'Université de Dschang. Un bon
nombre des sites web ont été également consultés en
ligne pour plus de littérature scientifique sur les implications de la
variabilité climatique sur les moyens de subsistances et les
stratégies d'adaptations.
2.1.1.4 - Les données
pluviométriques
Pour pouvoir apprécier la variabilité
interannuelles et son influence sur les activités agricoles, nous avons
eu recours aux données climatiques. Les données
pluviométriques ont été fournies par la Direction des
Ressources en Eau et de la Météorologie (DREM) de 1990-2013 et
par les archives pluviométriques du sous-secteur de l'ANADER de Pala de
2014-2021. En plus des donnés pluviométriques les services
d'ANADER de l'Antenne Sud-Ouest (Bongor) nous ont également fournies les
données des rendements des cultures vivrières de la
période de
24
2005 à 2021 soit 17 ans. En fin, l'absence des
données de température nous a conduits à faire recours
à leur téléchargement sur le site web de la NASA
(1990-2021) pour nous permettre de comprendre le rôle cruciale que joue
la température sur les rendements agricoles.
D'abord l'exploitation des documents comme : les rapports des
Organisations et des Organes internationales (Banque mondiale, FAO, GIEC,
Agence Nationale de la Météorologue), les articles, les
publications et la consultation des anciens mémoires dans les
bibliothèques de la Faculté des Lettres et Sciences Humains
(FLSH) de l'université de Dschang, à la bibliothèque du
CEREHT (Centre de Recherche sur les Hautes Terres). En suis, le moteur de
recherche Google nous a permis à la consultation des mémoires et
thèses en ligne. Le Secrétaire Générale du
Préfet du Département de Mayo-Dallah, le Contrôleur de
statistique Agricole dudit Département ont mis à la disposition
de cette étude certaines informations primordiales.
2.1.2 - Collecte des données primaires
Il s'agit des données que nous avions collectées
sur le terrain lors de nos séjours dans notre zone d'étude. Ces
données ont été collectées par plusieurs
techniques.
2.1.2.1 - Observations directes
L'observation (directe non structurée) sur le terrain
dans ce travail était importante pour relier la réponse des
agriculteurs à l'état réel des opérations
culturales, de leur condition de vie et de l'état des infracteurs des
institutions en charge de l'agriculture. Les observations ont
réalisées pendant deux jours dans deux quartiers de la commune de
Pala, avant l'administration des questionnaires. Ces observations d'une
durée de 5 heures du temps chacune nous ont conduites dans les champs,
au niveau des différents points d'eau, dans les structures ....
etc. et nous ont permis de saisir les
réalités de notre zone d'étude. Notons également
l'usage des appareils photos pour les prises de vues dans le cadre de ce
travail.
2.1.2.2 - Entretiens avec les personnes
ressources
Pour collecter certaines informations afin d'approfondir notre
compréhension du problème de notre recherche, les entretiens ont
été conduits auprès des personnes ressources et des
acteurs impliquées dans le développement agricole à divers
niveau comme illustre le tableau ci-dessus 4. Ainsi, différents acteurs
ont font l'objet des séances d'entretiens individuels afin d'avoir au
final des arguments explicatifs dans le cadre de ce travail. A cet
égard, nous nous sommes entretenus avec les personnes suivantes :
25
Tableau 3: Catégorie des personnes
enquêtées
Catégorie de personnes
Nombres
|
Village /commune
|
|
Chef de canton
|
1
|
Erdé
|
|
Chef de village
|
5
|
Erdé, Pala houa,
Doutlap, Badouang
|
Gounday,
|
Chef secteur ANADER
|
1
|
Pala
|
|
Formateur ANADER
|
1
|
Pala
|
|
Contrôleur de statistique
agricole
|
1
|
Pala
|
|
Total
|
9
|
6
|
|
Source : Enquête de terrain, 2022
2.1.2.3 - Administration de questionnaires
Le questionnaire est un outil de collecte des données
à partir duquel les enquêtés sont priés de
répondre à une série de questions biens structurées
comportant des question fermées et ouvertes ensuite ordonnées et
portant sur les caractéristiques socio-économiques du chef de
ménage, sur la perception de la variabilité pluviométrique
et les stratégies d'adaptation mises en place. (Joint à l'annexe
1).
Au totale, 120 questionnaires ont été
administrés à des chefs des ménages ou toute personne
résident dans la concession susceptible de nous fournir des
informations, sélectionnées dans les villages choisis. Le nombre
des questionnaires administrés dans chaque village n'étant pas
disproportionnelle à cause de l'indisponible des certains chefs de
villages comme présenté dans le tableau 3.
26
Tableau 4: Nombre des enquêtes par
villages
Sous-préfectures
|
Nom du village
|
Nombre de
questionnaire
|
Pala-rural
|
Erdé
|
35
|
Pala ouwa
|
25
|
Torrock
|
Goundaye
|
20
|
Lamé
|
Doutlap
|
10
|
Badouang
|
30
|
Totale
|
5 villages
|
Questionnaires
|
Source : Enquête de terrain, 2022
2.1.2.4 - Les critères de choix
L'échantillon des villages d'enquêtes a
été construit en tenant compte de plusieurs critères : le
découpage administratif, l'insécurité alimentaire,
l'âge, la durée d'exercice de l'activité agricole et le
nombre d'hectare de champs disposés par agriculture.
- Sur le plan administratif, le Tchad compte 4 niveaux
découpage (Département, sous-préfecture, canton, village),
dont la première unité est le Département et la plus
petite est le village. Ainsi, trois (3) sous-préfectures et cinq (5)
villages ont servi de cadre pour la collecte des données. Les villages
retenus ont été sélectionnés sur la base de la
disponibilité du potentiel maraicher d'une part et d'autre part par la
récurrence de l'insécurité des certains villages aux
conditions physiques difficiles. Cf. le tableau (3) pour la
répartition.
- Le choix des personnes enquêtées est fait sur
la base de la durée dans l'activité agricole. Ainsi, des
éleveurs et agro-éleveurs ayant exercé l'activité
agricole pendant au moins 10 ans ensuite cultivant au moins une culture
vivrière. En fin, ces derniers ont été
sélectionnés sur la base du nombre d'hectare de parcelles
disposées. En effet, les agriculteurs pris en compte sont ceux ayant au
moins 2 hectares de terres, car ceux disposant moins de 2 hectare ne subissent
pas les mêmes les effets induit par la variabilité
pluviométrique, les effets sont moins pressentis.
27
2.1.2.5 - La taille de l'échantillon
L'univers de l'échantillon est l'ensemble des
ménages des villages qui ont été
sélectionnées de manière aléatoire dans les
différentes sous-préfectures. Ainsi sur la base du questionnaire,
au totale 120 ménages agricoles ont été
enquêtés.
2.2 - Traitement et Analyse des
données
Les outils et méthodes utilisés pour le
traitement sont fonction de la nature même de ces données. Ces
dernières ont nécessité chacune des logiciels et
méthodes appropriées quant à leur traitement analyse.
2.2.1 - Traitement et Analyse des données
qualitatives
Les données primaires des questionnaires, des guides
d'entretiens structurés et semi-structurés ont été
organisées, codées, traitées et analyser à l'aide
des méthodes qualitatives et quantitatives. Le logiciel ATLAS.TI nous a
permis à la retranscription des audio enregistrés lors des
entretiens, le logiciel SPSS version 21 nous a permis le codage des
questionnaires et de leurs analyses (statistiques descriptives). Les
résultats sont présentés sous forme de graphique, des
tableaux. Ensuite certains tableaux des résultats
générés par le logiciel SPSS ont été
importés vers le logiciel Excel Microsoft pour la réalisation des
graphiques.
2.2.2 -Traitement et Analyse des données
quantitatives
Pour saisir la variabilité pluviométrique dans
notre zone d'étude, nous avons soumis nos données au traitement
statistique. Les données quantitatives (pluviométrie,
température et rendements) dans le cadre de ce travail ont
été traitées et analysées grâce au logiciel
Excel Microsoft. Les méthodes de description classiques (tendance
centrale et dispersion) présentés dans les lignes suivantes ont
été utilisées.
- La moyenne arithmétique : est le paramètre
fondamental de tendance centrale qui été calculée sur la
période 1990 à 2021. Elle s'exprime de la façon suivante
:
- L'écart type noté (?) permet d'évaluer
la dispersion autour de la moyenne « normale ». Elle se
détermine par le calcul de la racine carrée de la variance
: (x) = v?? . L'écart type
est par excellent l'indicateur de la variabilité pluviométrique.
Plus il est grand, plus la dispersion des observations autour de la moyenne est
importante. Le calcul de l'écart type permet aussi de standardiser les
données (annuelles) pour obtenir les Anomalies Centrées
Réduites(ACR) appelées aussi IPS (indice de pluviométrie
Standardisée). Les ACR sont nécessaires pour définir la
définition de l'allure de la pluviométrie.
28
L'indice de Nicholson qui est utilisé pour mieux
étudier la variabilité pluviométrique et de mettre en
évidence les années sèches et les années humides.
Encore appelé indice centré des réduit, ou indice
standardisé des précipitations, il est obtenu en faisant le
rapport entre l'écart à la moyenne et l'écart-type des
hauteurs pluviométriques annuelles. Il s'écrit de la
manière
suivante : Où
IPA = indice de pluie de l'année considérée
; Xi = hauteur de pluie de l'année considérée ; = moyenne
inter annuelle ;
= écart-type des pluies annuelles.
Les valeurs positives traduisent des excédentaires
pluviométriques tandis que les valeurs négatives indiquent les
déficits pluviométriques. Le choix de cet indice tient au fait
compte qu'il est recommandé par l'Organisation
Météorologique Mondiale (OMM, 2012).
Tableau 5: Classification du SPI
Classe du SPI Degré de la
sècheresse
SPI > 2 Humidité extrême
1<SPI < 2 Humidité forte
0 <SPI < 1 Humidité
modérée
-1 < SPI < 0 Sècheresse
modérée
-2 <SPI < -1 Sècheresse forte
SPI < -2 Sècheresse extrême
Source : Organisation
Météorologique Mondiale (2012).
- Le coefficient de variation (CV) mensuelle ou annuelle est
le rapport entre l'écart-type d'un mois ou d'une année
donnée sur la moyenne de ce mois ou année. Le cv
élevé traduit une forte variabilité des
évènements alors qu'un faible coefficient indique des
irrégularités.
Cv = 100 * ??????
29
- Pour déterminer les périodes humides (saison
de pluie) et les périodes sèches (saison sèche), c'est la
courbe Ombrothermique de Gaussen et Bougnouls définie par la formule P=
2T. P désignant ici les précipitations et T la
température.
- Le logiciel Arc GIS 10.8 a permis le traitement d'images
cartographique et satellites qui ont été
téléchargés via Google Earth Explorer.
En fin, le test de corrélation de Pearson
nous permet de déterminer la relation entre les
éléments du climat (température et précipitation)
et la production de maïs, sorgho, arachide, niébé et
arachide. Ce test nous permet également de déterminer aussi la
force du lien. D'après, Stern et al, (2006), la relation entre X et Y
est : parfaite si r = 1 ; très forte si r > 0,8 ; forte si r se situe
entre 0,5 et 0,8 ; d'intensité moyenne si r se situe entre 0,2 et 0,5 ;
faible si r se situe entre 0 et 0,2 et nulle si r = 0.
3. Limites de la recherche
La réalisation de ce travail de recherche a
été le fruit d'un dur labeur. Nous voulons présenter ici
les insuffisances qui du moins n'entachent pas la qualité des
résultats obtenus.
D'abord, le manque des données pluviométriques
journalières et décadaires qui pourraient mieux servi pour une
meilleure explication des effets de la variabilité des pluies sur les
cultures vivrières et celui sur les besoins en eau et de
température des certaines cultures en fonction de stade de croissance,
constituent une limite pour cette étude. A cela s'ajoute le manque des
données de rendements agricoles dû à un mauvais archivage
par les services de l'ANADER en place, nous obligeant ainsi à faire
recours au siège du service d'ANADER de Bongor qui nous ont fourni les
données sur la moitié de notre période d'étude
choisi, après plus deux semaines d'attentes.
Ensuite, La délivrance de l'autorisation de recherche
par les autorités en place à trainé pendant deux semaines
également et à jouer sur notre planning du déroulement des
enquêtes. En fin, le déplacement dans les différents
villages ont induit des couts énormes car, il nous fallait une moto pour
les parcourir sans oublier les pannes répétitives dues au mauvais
état des routes.
30
X. SYNOPTIQUE DE RECHERCHE
Le processus de notre travail de recherche se résume comme
suite :
Tableau 6: Matrice synthétique de la
démarche recherche
Questions
|
Objectifs
|
Hypothèses
|
Méthodologie
|
Questions principale
|
Objectifs principal
|
Hypothèse principale
|
Collecte de données
|
Les stratégies d'adaptations développées
par les paysans permettent-elles de faire face aux fluctuations des rendements
provoqués par la variabilité pluviométrique le Mayo Dallah
?
|
d'analyser les stratégies d'adaptation des paysans face
aux effets de la variabilité
pluviométriques sur les rendements agricoles.
|
La modification des régimes pluviométriques a
des effets néfastes sur les activités agricoles.
|
Approche hypothético-déductive - Questionnaire -
Entretiens - Observations
|
Question spécifique (QS1) :
|
Objectif spécifique (OS1)
|
Hypothèse spécifique (HS1)
|
Méthodes et traitements
|
Quel est l'état des lieux des pratiques agraires dans
le Département de Mayo Dallah ?
|
Dresser un état des lieux des pratiques agraires dans
le Département de Mayo Dallah ?
|
Les pratiques agraires dans le Département ne
garantissent pas une bonne production agricole
|
Méthode
- Analyse de tendances centrales
- Indice de Nicholson
- Spi (indice de standardisé de précipitations)
- Indice Gaussen
- Teste de corrélation de Pearson
|
31
QS2 :
|
OS2 :
|
HS2 :
|
Traitement : - SPSS
- EXCEL
- WORD
|
Quelles sont les tendances de l'évolution de la
pluviométrique dans le Département de Mayo Dallah ?
|
Analyser les tendances de l'évolution de la
pluviométrique (annuelle ; saisonnière, mensuelle, les anomalies
etc...) ;
|
La variabilité pluviométrique dans le
Département de Mayo Dallah est marquée
répartition par des variations interannuelles, mensuelles et
saisonnière des précipitations mais aussi des températures
;
|
QS2
|
OS3 :
|
HS3 :
|
Quelles sont les effets de cette variation
pluviométrique sur les rendements agricoles ?
|
Analyser les effets de la variabilité
pluviométrique sur les rendements des cultures
vivrières ;
|
la variabilité pluviométrique impacte les
productions agricoles et exposent la population à la
famine
|
QS4 :
|
OS4 :
|
HS4 :
|
Quelles sont les stratégies mobilisées par les
agriculteurs pour y faire face ?
|
Répertoriez les stratégies d'adaptations
mobilisées par les agriculteurs pour atténuer
effets induits par la variabilité pluviométrique.
|
Les adaptations mises sur pied par les
agriculteurs sont insuffisantes pour atténuer les
effets de la variabilité pluviométrique sur les cultures
vivrières ;
|
Source : Auteur, 2022
32
CHAPITRE 2 : CARACTERISATION DES PRATIQUES AGRAIRES
DANS LE MAYO DALLAH
Situé dans la partie Sud-ouest Tchadienne et plus
précisément dans la zone soudanienne dite «Tchad utile»
(Baohoutou, 2007), le Département de Mayo Dallah est une zone dont
l'économie est essentiellement agricole avec une large part
accordée aux cultures vivrières (maïs, sorgho, arachide, le
mil, le sésame), aux oléagineux (arachide) et aux
légumineuses (le haricot ou niébé et les courges).
L'agriculture industrielle porte essentiellement sur le coton
avec l'implantation de l'usine d'égrenage «COTON TCHAD ».
L'agriculture dans cette zone emploie plus de 80% de la population. Doté
d'un certain nombre de facteurs favorables pour son développement
économique à savoir un climat favorable (une pluviométrie
varie entre 1000 à 1200mm), une végétation variée
et des sols généralement propices à toutes les
variétés de cultures. L'agriculture dans cette localité se
pratique, pour l'essentielle à un niveau familiale, avec des moyens
techniques rudimentaires.
Le présent chapitre présente l'état des
lieux des pratiques agraires dans le Département de Mayo Dallah
notamment le paysage agraire, les types de cultures, les techniques culturales
et pratiques culturales, les moyens utilisés, la main d'oeuvre
employée et les acteurs impliqués.
I. PRESENTATION DU PAYSAGE AGRAIRE ET DU
SYSTEME
AGRICOLE
L'espace agraire dans la zone soudanienne en
générale, et dans le Mayo Dallah en particulier, est
modelé par l'homme à travers ses actions au fil du temps.
L'habitat soit isolé ou groupé est l'élément le
plus visible élaboré suivant une structure qui diffère
d'une ethnie à une autre. L'organisation de cet espace s'établie
en fonction des objectifs, des usages et selon les activités en
présence.
L'exploitation du milieu à travers l'agriculture, la
pèche ou la cueillette, l'exploitation du bois s'exerce sur des espaces
différentes et en fonction des saisons. L'espace cultivé est
constitué des champs ouverts et des jachères de courtes
durées. Les modalités d'accès à ces terres sont
définies par le chef de terre et repose sur les principes de gestion
collective. Par contre, dans les villages à forte pression anthropique
ou la terre devient un bien rare, le statut des espaces cultivés est
passé de statut collectif à un domaine individuel (Reoungal,
2018). Seul, le domaine forestier appelé brousse représente
à la fois un réserve agricole et de bois, un endroit de chasse ou
de
33
cueillette par la communauté villageoise. Notons
également que l'augmentation de la densité de l'occupation de
l'espace et le caractère extensif des activités agricoles et
pastorales de ces dernières décennies ne permettent plus de
perpétrer une agriculture sur brûlis dans certains villages.
Le système agricole par contre est extensif et repose
principalement sur l'agriculture pluviale et très diversifiée.
Mais la production agricole est dominée ses dernières
années par l'arachide et le maïs. La crise de la filière
coton ayant affecté la rotation des cultures qui devient sésame
/mil pénicillaire-sorgho blanc/maïs -arachide. Le maïs demeure
la céréale le plus appréciée, cultivée non
seulement en jardin de case mais aussi jusqu'à 2hectares de surface loin
du village. Notons également que l'élevage est très peu
représenté dans le système agricole bien que quelques
agriculteurs disposent de quelques têtes de boeufs d'attelage et des
petits ruminants.
II. DES ACTIVITES DOMINEES PAR LES CEREALES, OLEAGINEUX
ET LES TUBERCULES
Dans le Mayo Dallah, les cultures vivrières sont
diverses et pratiquées par l'ensemble de la population. Elles sont
constituées à dominance par les céréales, les
oléagineux, les légumes et les tubercules. (Baohoutou, 2007).
1. Les céréales, base de l'alimentation des
paysans Elles regroupent :
Le sorgo qui constitue la base de l'alimentation de la
population. On rencontre dans cette localité les deux
variétés de sorgho à savoir le sorgho blanc, le sorgho
rouge (Sorghum elegans ou membracecum) dont les cycles
varient de l'extra précoce au tardif (100-150) qui constituent la
principale source d'alimentation des populations, aussi bien par sa
quantité produite annuellement que par sa proportion dans les repas
quotidiens. Elles sont aussi employées en grande partie dans la
préparation d'une boisson locale appelée
«bili-bili».
Le mil pénicillaire, appelé aussi petit mil qui
joue également un rôle important dans l'alimentation. Ils sont
cultivés sur des sols pauvres ou sablonneux.
Le maïs occupe la 3e place après le mil
et le sorgho des céréales les plus cultivées dans le Mayo
Dallah. La quasi-totalité de cette production est constituée par
des variétés locales, majoritairement à grains blancs. Il
est trop sensible à la fertilité et ainsi sans les apports
d'engrais organiques ou minéraux sur le sol appauvris, il est difficile
d'obtenir de rendements satisfaisants. Il n'est cultivé
généralement que sur les champs de case ou sur les champs de
34
brousse ayant reçu de la fumure organique ou de
l'engrais minéral. Sa culture hors des champs de case est donc rarement
le fait des petits paysans pauvres. La production est souvent destinée
à une autoconsommation des épis en frais (bouillies ou
grillées) ou à être vendue également en épis
frais (Reoungal, 2018). Ainsi, par moment les ONG et l'Etat à travers
ANADER procèdent à la distribution variétés de
semences de maïs aux cultivateurs de la localité pour leur
permettre de riposter contre les caprices des pluies. Mais malheureusement les
quantités sont toujours en dessous des attentes des paysans.
En fin, la culture du riz est moins développée
à cause du manque d'eau en quantité suffisante dans certains
endroits. Il est le plus souvent utilisé comme une alternative en cas
d'inondation des champs.
2. Les oléagineux : des cultures vivrières
aux cultures de rentes Ce groupe est composé d'arachide et du
sésame.
La culture d'arachide dans Le Département de Mayo
Dallah tient une place importante et fait de cette localité l'un des
grands producteurs d'arachide du Tchad. Avec la crise cotonnière et du
débouché de vente vers le Cameroun de ces dernières
années, elle est devenue comme le coton l'une des principales cultures
vivrières marchandes pour l'ensemble des agriculteurs (Reoungal, 2018).
Elle est traditionnellement cultivée par les femmes. Dans chaque
ménage une femme a droit à un hectare pour cultiver l'arachide
soit en culture associée avec pénicillaire soit uniquement sur
des petites parcelles isolées. La fonction de vivrier marchand de
l'arachide est assez marquée dans le Département. L'arachide
cultivée peut-être en culture pure ou en association avec le mil
pénicillaire ou le sorgho. Les cycles végétatifs varient
d'une variété à une autre. Ce cycle peut aller à
90-120 jours. Suite aux péjorations pluviométriques, La
variété améliorée à cycle court (90 jours)
est la plus recherchée par les agriculteurs. L'arachide produite est
exportée vers les centres urbains et vers les pays voisins comme le
Cameroun et le Nigeria.
Le sésame par contre, est cultivé beaucoup plus
pour les besoins de consommation interne des exploitations agricoles, soit en
culture pure ou soit en association avec d'autres cultures. Tout comme
l'arachide, elle est devenue en ces dernières années une
filière très porteuse pour les agricultures du Mayo Dallah.
Aux cultures vivrières s'ajoutent les oléagineux
: le niébé appelé souvent le haricot, les courges,
concombres qui sont cultivés en association avec les
céréales et tiennent une place importante dans les consommations
des ménages.
35
3. Les tubercules, une alternative au déficit
alimentaire lors des périodes de soudure Les principales
plantes à tubercules cultivées dans le Département sont le
manioc (Manioc esculens crantz), l'igname (Discorea dutbiera)
et le taro (Arum esculentum).
Le manioc est une culture originaire de la RCA introduite en
1930 à l'extrême sud du Tchad, suite aux attaques acridiennes qui
ont affecté la production céréalière. Sa production
est destinée à la consommation familiale, mais de plus en plus
elle alimente les marchés urbains et est génératrice des
revenus pour beaucoup de ménages. On distingue le manioc doux, souvent
mangé cru ou cuit du manioc amer dont on se sert de la farine pour
préparer la boule ou les galettes après rouissage et
séchage. Par ailleurs, La culture du manioc est redoutée par
certains agriculteurs comme un facteur d'appauvrissement des sols. L'igname et
le taro sont cultivés de façon isolée dans certains
villages et occupent des petites superficies autour des cases.
Les restes des cultures constituées de la patate, le
gombo, le poids de terre et l'oseille, sont destinés à la
consommation familiale et aussi de plus en plus sollicitées par les
marchés urbains situés dans la commune de Pala. Les tiges de
patates sont plantées sur des buttes où elles se
développent. Elles sont souvent en culture pure et nécessitent un
bon entretien pour un bon rendement. A la récolte, la patate douce est
consommée et aussi vendu à cause du problème de
conservation. Quant au gombo et oseille, ils constituent l'essentiel de la
sauce et mangé au couscous appelé « boule » par la
population de la zone. Leur culture est en association avec le mil, le sorgho
ou l'arachide. Pour le poids de terre, il demeure la culture la moins exigeante
et supporte les dates de semis très échelonnées. Sa
culture se fait sur des terres exclusivement exondées et quelques fois
en association avec le mil.
Cette liste n'est pas exhaustive car d'autres cultures
secondaires existent mais moins importantes que celles décrites ci
haut.
III. MAIN D'OEUVRE LOCALE ET
ESSENTIELLEMENT FAMILIALE
Selon les résultats des enquêtes, les travaux
agricoles sont majoritairement réalisés par les actifs familiaux
soit 91%. Le recours à la main d'oeuvre extérieur est
réservé à seulement 3% et cela se justifie
premièrement par le sous-effectif de la famille, ensuite par le souci de
réaliser les travaux champêtres à des bonnes dates, car les
bons rendements dépendent parfois aussi du respect du calendrier
agricole. L'emploi de la main d'oeuvre extérieure (2%) n'est pas
forcement payante car elle intègre les mécanismes d'entraide
à travers les relations sociales. Ainsi, la pratique la plus courante
est de mobiliser un groupe constitué des associations des hommes, des
groupes des femmes, membres d'une église etc...tout en mettant à
leur disposition des boissons
36
sucrés (thé) ou alcoolisés (Reoungal,
2018), cette pratique permet de travailler des grandes surfaces en une seule
journée. Par contre pour la main d'oeuvre salariale employée, les
tarifs varient en fonction du type de travail (laboure semis, sarclage,
récolte, transport par charrette, traction animale...).
En fin, la main d'oeuvre constituée uniquement du
père (4%) s'explique par le fait d'avoir des enfants ne pouvant pas
constituer encore une main d'oeuvre. Bref, la main d'oeuvre mobilisée
dans les travaux champêtres demeure abondante mais la question de la
mécanisation de cette agriculture associée aux péjorations
pluviométriques de ces dernières années constituent un
obstacle majeur pour les agriculteurs du Mayo Dallah.
4%
2% 3%
91%
Famille Uniquement le pére Emploi de la main d'oeuvre
Famille/ emploi de main d'oeuvre
Figure 6: Répartition de la main d'oeuvre agricole
dans le Mayo Dallah
Source : Enquête de terrain, 2022
IV. LES MATERIELS AGRICOLES ENTIEREMENT
RUDIMENTAIRES
Dans le Département de Mayo Dallah en
générale, la force du travail dépend en majorité de
la force physique avec l'utilisation d'outils manuels comme : les machettes, la
houe, le daba, la charrue,...pour l'exécution des différentes
opérations culturales. Ces outils ont des potentiels limites en termes
culturales et cela se traduit parfois par la baisse de la productivité
enregistrée. Selon Yuan (2016), c'est l'investissement dans les
équipements agricole qui a permis aux agriculteurs d'intensifier, la
production, d'améliorer leurs revenus et leurs qualités de vies
dans les pays comme : l'Inde, la Chine, la Turquie et le Brésil. Ces
derniers sont devenus actuellement
37
des grands producteurs, des grands exportateurs et des grands
leaders mondiaux en exportations des machines agricoles. Cette situation est
possible, si l'Etat Tchadiens intensifier les activités dans cette
partie du pays aux conditions physiques propices aux cultures vivrières
grâce à une grande mécanisation. Mais malheureusement, le
faible niveau d'équipement est surprenant malgré la
proximité du Département avec le Cameroun qui a les coûts
d'acquisition des intrants et des matériels agricoles inférieurs
à ceux du Tchad. En plus, le programme de la mécanisation
agricole (SIMATRAC), notamment à travers le montage et la diffusion des
tracteurs agricoles, mis en oeuvre par l'Etat tchadien en 20016 et qui
étaient perçu dans ses débuts comme une aubaine a obtenu
des résultats en dessous des attentes, car après quelques
années de fonctionnement le projet a connu un échec total.
L'inadaptation des équipements à des besoins des agriculteurs et
d'autre part le manque des pièces de rechanges (Fonteh, 2010),
conduisant à l'incapacité d'entretenir et de renouveler les
équipements en sont les raisons qui ont conduit à l'échec
de ce programme.
Ainsi, les agriculteurs du Département
n'échappent pas à la continuelle pénibilité du
travail. La productivité des cultures chez les agriculteurs ne disposant
pas d'équipement est amoindrie par les couts des prestations des travaux
de labours qui peuvent absorber plus de la moitié des produits. La
planche 2 ci-dessous, présente les différents matériels
agricoles dans le Mayo Dallah.
1
2
2
3
38
Planche 2: présentation du matériel
utilisé dans le Mayo Dallah
Crédit photo : WAYANG Brice, 2021
Cette planche nous présente les différents
matériels utilisés par les agriculteurs dans le Mayo Dallah.
L'image 1, nous montre la charrue qui est utilisée pour
le labour des terres cultivables et d'enfouir les résidus de
précédentes cultures. L'image 2, nous montre le
tracteur mis à la disposition des agriculteurs par le PNSA pour
permettre de labourer rapidement les champs et limiter le travail manuel mais
malheureusement inopérant et garé. L'image 3,
nous montre la houe qui est n instrument servant à ameublir le sol. En
fin, l'image 4 nous montre la charrette qui transporte les
fagots. Elle n'est pas réservée qu'aux travaux agricoles mais
aussi à l'acheminement des bois, eau, briques et produits alimentaires
vers les villages et les marchés. Elle constitue le matériel de
base de la mécanisation en dans cette zone et très donc active
durant la saison sèche.
39
V. LES ITINERAIRES TECHNIQUES DANS LE DEPARTEMENT
DE
MAYO DALLAH
L'itinéraire technique est «la combinaison logique
et ordonnée des techniques mises en oeuvres sur une parcelle en vue
d'obtenir une production» (Sebillote, 1978). Ainsi, l'itinéraire
technique dans notre zone débutent par le défrichement en passant
par le brûlis, le labour, le semis, le sarclage pour aboutir à la
récolte.
1. Nettoyage des parcelles avant semis et le
labour
Dans le Département de Mayo Dallah, les
premières pluies annoncent la préparation des champs qui
débute jadis au mois d'avril dans tous les villages. Mais aujourd'hui
avec le décalage du calendrier cultural, les préparations des
champs commencent en mois de mai. Pour un champ ayant été
cultivé l'année précédente, le nettoyage consiste
à couper au moyen de la machette les plantes arbustives, les
résidus de la culture précédente présent dans les
parcelles, les rassemblés en tas et à les brûler sur place.
Mais s'il s'agit d'un nouveau champ ou d'un champ mis en jachère durant
plusieurs années (ce qui est rare ce dernier temps à cause de la
pression démographique), le défrichage sera conduit
nécessitera plus de travail et d'énergie. Dans certains cas les
paysans décident de mettre simplement le feu aux champs qui
s'étend parfois sur des longues distances et occasionnant des grands
dommages sur l'environnement.
Ainsi, après l'arrivée des premières
pluies (mai et juin), les agriculteurs procèdent au labour qui se fait
manuellement à la houe ou à la traction des animaux. Les
agricultures ne disposant pas des animaux de trait et des équipements de
culture attelée font recours à la location des prestations dont
les tarifs dépend de la densité des arbres rendant le laboure
à la charrue très pénible mais globalement 1/2
hectare varie entre 7000 FCFA à 10.000 FCFA. Notons
également que, les prestations offertes par les tracteurs
gérées par les agents de la PNSA étaient de 10.000F par
hectare, mais malheureusement ces services ne sont appréciés par
certains paysans que les tracteurs appauvrissements rapidement les terres d'une
part et d'autre la pauvreté croissante dans le Département limite
son accès à certains agriculteurs. La planche 3 ci-dessous
présente les différentes techniques de labour.
1
2
40
Planche 3: Les types de labours
Crédit photographique : Eloge, 2022
La planche nous présente les types de labours dans
le Mayo Dallah. L'image 1 nous montre le labour à
traction animale et l'image 2, nous montre le labour de la terre en mode manuel
à l'aide des houes. Le labour consiste à retourner la terre afin
de ramener en surface la partie inférieure. Le mouvement permet
d'éliminer les anciennes cultures ainsi que les racines des mauvaises
herbes, afin de préparer une terre meuble pour les prochains
ensemencements.
2. Les semis
Il consiste à mettre en terre les graines ou semences
dans un trou. Dans le Département, cette opération est
échelonnée entre le début du mois mai avec les
premières pluies utiles (15 à 20mm) et fin juillet. Le semis est
entièrement manuel et les cordeaux sont utilisés pour marquer les
lignes et les écartements variables selon l'agriculteur (de 0,80m
à 1.Sm), qui ouvre les poquets alignés à la daba. Dans
certains cas, les agriculteurs procèdent au semi à sec. En
général, l'ordre des semis se présente comme suite :
sorgho-pénicillaire-arachide-coton-maïs-niébé-sésame.
3. Sarclages
La destruction des mauvaises herbes par sarclage, est la
principale opération d'entretien des champs. Cette opération
culturale consiste aussi à ameublir le sol et à détruire
les plantes adventices qui se multiplient dans une récolte. Il commence
généralement dès que les plantes atteignent environ 10
à 15cm de hauteur mais aussi en fonction de la disponibilité de
la main d'oeuvre. Le sarclage mécanique est trop rare dans le
Département de Mayo Dallah, même si beaucoup d'agriculteurs le
confondent souvent avec le buttage qui est une pratique assez bien connue. La
traction animale est utilisée que pour le labour et pour le transport.
La pratique du sarclage se fait manuellement (houe) par la mobilisant de toute
la famille, mais pour les familles en sous-effectif ou disposant de moyen, le
recours à la main d'oeuvre salariale dont le tarif varie
3500 à 5000 pour 1/2 hectare démurent la
solution. En culture manuelle, il faut 2 à 3 sarclages selon le cycle de
chaque culture (cf. tableau). La mécanisation du sarclage et du semis
pourrait avant tout alléger la souffrance des agriculteurs qui
mobilisent les moyens, l'énergie et le temps pendant cette phase. Le
tableau ci-dessous présente les différentes dates de
sarclages.
Tableau 7 : les différentes dates de sarclages
des cultures vivrières
Type de cultures Date du 1er sarclage Date du
2e sarclage
Arachide
|
Maïs
|
21 jours après levée
|
23 jours après levée 27 jours après le
premier sarclage
|
32 jours après le 1er sarclage
|
Sorgho
Mil
30 jours après levée
20 à 30 Jours après levée 50 jours
après le 1er sarclage
50 jours après le 1er sarclage
41
Source : Enquête de terrain, 2022
4. La récolte manuelle et les conservations des
produits agricoles
La récolte s'effectue dès que les graines
atteignent leur maturité ou après un temps plus ou moins longue
de séchage sur pieds aux champs. Elle commence
généralement entre septembre et octobre pour les
variétés hâtives et entre novembre et décembre pour
les variétés tardives. Dans le Mayo Dallah, toutes les
opérations de récolte sont entièrement manuelles
c'est-à-dire à l'aide d'un couteau et assemblées en
bottes. Cette opération s'étend pendant des jours en fonction des
surfaces cultivées. Les bottes séchées sont
transportées au moyen des charrettes jusqu'au village et le
placées dans des greniers en banco surélevés par rapport
au niveau du sol (cf. planche 4 ci-dessous). Notons également que ces
dernières années le stockage dans les greniers est de plus en
plus rare, car les quantités produites permettent rarement des
utilisations au-delà d'une année. Les épis et les
panicules de sorgho et de pénicillaire sont battus et les grains sont
mis en sac et conservés. Les épis de maïs sont
égrainés et conservés en sac également. Par contre,
la récolte d'arachide est de plus en plus exigeante en main d'oeuvre est
destinée aussi à la consommation ou à la vente est
également conservé en graine dans des sacs.
1
2
3
Planche 4: Techniques de séchage et de
conservation des cultures
Cette planche nous présente les techniques de
séchage et de conservations des épis après la
récolte. Les images 1 et 2 nous montrent le
séchage des épis du maïs et du sorgho rouge au soleil avant
le stockage dans le grenier. L'image 3 par contre, nous montre
le grenier en banco. Il est construit à base du mélange de terre
crue et de pailles et reposent sur les grosses pierres pour éviter les
remontés d'humidité et protéger les épis contre les
attaques des rongeur et le toit en chaume. L'intérieur est divisé
en plusieurs compartiments pour stocker les aliments différents.
Crédit photographique : Eloge, 2022
42
43
Tableau 8: calendrier agricole des cultures
vivrières
Cultures
|
Opération culturales
|
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Sorgho
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Préparation du terrain
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Semis
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Sarclage
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Récolte
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Mil
pénicillaire
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Préparation du terrain
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Semis
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Sarclage
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Récolte
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Arachide
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Préparation du terrain
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Semis
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Sarclage
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Récolte
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Maïs
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Préparation du terrain
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Semis
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Sarclage
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|
Récolte
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|
|
|
|
|
|
|
Source : Enquête de terrain, 2022
44
5. Les techniques d'entretiens de la fertilité des
sols
Dans un contexte de baisse de rendement agricole
multifactorielle, les agriculteurs ont développé plusieurs
pratiques culturales. Les techniques d'entretien des champs dans le
Département ont évolué dans le temps et en fonction des
villages. Jadis, sur les plans techniques culturaux, les pratiques sont
restées traditionnelles avec une utilisation très faible
d'intrants et de mécanisation. Tant que les jachères pouvaient
être assez longues pour restaurer la fertilité et rompre le cycle
des bios agresseurs, ces systèmes fonctionnent bien (Reoungal D, 2018).
Mais ces dernières décennies, avec l'augmentation de la
densité de la population et le raccourcissement de la durée des
jachères qui en résulte, ces systèmes se dégradent
dans certains villages. Il y a que les agriculteurs détenteurs de
plusieurs parcelles qui pratiquent des longues jachères mais
généralement la durée moyenne actuelle des jachères
est de 2 ans.
A la jachère, s'ajoute les autres pratiques
liées à la gestion de la fertilisation des parcelles qui reposent
sur le dépôt des ordures ménagères
déposés dans les jardins de case, le compostage, le parcage des
animaux pour augmenter le taux des matières organiques du sol. Notons
également que le faible niveau d'équipement ne permet pas aux
agriculteurs de produire le compost et le fumier pour maintenir ou
améliorer la fertilité des sols ainsi, les apports organiques
sont très insuffisants. Or, les apports organiques pourraient constituer
une alternative pour l'amélioration de la fertilité des sols eu
égard aux pris des engrais et leur indisponibilité. Ensuite,
l'épandage des déchets du coton, les coquilles d'arachides, les
brûlis des tiges des mil et de sorgho contribuent à la
fertilisation des parcelles. Pour une agriculture attelée ou manuelle
à faible intrant et faible productivité, les restitutions et
apports organiques sont un facteur majeur d'intensification (Grancrey et al,
2006). Par ailleurs, l'extraction constante par les cultures, sans
approvisionnement ou avec un réapprovisionnement insuffisante en
éléments nutritifs des plantes, cause un appauvrissement constant
de la fertilité des sols (Michel, 2010). En fin, l'utilisation des
engrais vendu par les services d'ANADER, les engrais fournis à
crédit aux coton-culteurs par la coton Tchad et les engrais vendus dans
les marchés locaux. En dehors de ces derniers, la filière engrais
est quasiment inexistante au Tchad et ceci rend pratiquement impossible
l'application d'engrais minéraux sur les cultures. Selon Sedago (1993),
l'utilisation des engrais minéraux sans la fumure organique entraine
l'acidification des sols. Malgré la diversité de ces techniques
d'entretien des sols, les rendements dans cette localité et donc
susceptible d'avoir des impacts négatifs sur les productions. La planche
ci-dessous présente les
45
différentes techniques d'entretiens des sols dans le
Mayo Dallah. La planche ci-dessous présente les techniques d'entretien
des sols
1
2
3
4
Planche 5: Techniques d'entretien et fertilité
des sols
Crédit photographique : Eloge, Wayang
(2021, 2022)
Cette planche nous présente les quatre techniques
traditionnelles d'entretiens des champs et de fertilité à
défaut des engrais chimique des champs dans le Mayo Dallah. L'image
1, nous montre le dépôt des ordures du coton dans
un champ, ce dépôt s'est fait, il y a une semaine dans le champ et
attend les pluies pour se décomposer pour donner la fertilité au
champ. L'image 2, nous montre les coques d'arachides
après décorticage qui doivent normalement être
brulés mais stocker et pour être après
étalée dans le champ permettant d'augmenter le rendement.
L'image 3, nous montre la bouse des boeufs qui sont dans
l'enclos, qui sont balayés ensuite répandus dans les
champs pendant la saison sèche en attendant l'arrivée des
premières pluies. En fin, l'image 4, nous montre un
champ en feu. Cette technique est utilisée par les agriculteurs du Mayo
Dallah comme un moyen de défrichement et de fertilisation des
champs.
46
VI. PRATIQUES CULTURALES DEMEUREES RUDIMENTAIRES
Solon les résultats des enquêtes, les agriculteurs du
Mayo Dallah font usage de plusieurs pratiques culturales afin de faire face aux
contraintes du milieu qui limitent parfois les productions agricoles.
1. Rotation et association des cultures
Elle fait référence à différentes
cultures qui se suivent dans un certain ordre sur la même parcelle, la
même succession de cultures se reproduisent dans le temps en cycles
réguliers. Jadis, la pratique traditionnelle de la gestion de la
fertilité des sols était fondée sur l'alternance
culture/jachère. Mais aujourd'hui à cause de la pression
démographique qui rend difficile la mise en jachère des
parcelles, elle est de plus en plus très répandue dans la zone.
Elle permet aux agriculteurs de diversifier leurs revenus et d'améliorer
la fertilité de leur sol. Ainsi, les types de rotations culturales qu'on
rencontre dans cette zone sont : coton/sorgho, arachide/sorgho,
maïs/arachide. La rotation annuelle présente beaucoup d'avantage et
selon Bationo et al, (1997), dans certaines conditions les rendements des
céréales peuvent quasiment doubler dans les systèmes de
culture par rapport à la monoculture continue du mil.
L'association culturale : c'est l'association d'au moins deux
espèces au sein d'une même parcelle (willey, 1979). Elle est
connue pour avoir des effets intéressants en termes de
productivité, en particulier en situations contraignantes d'un point de
vue du niveau des ressources disponibles dans le milieu. Ainsi, elle est
pratiquée dans tous les villages enquêtés et se
présente comme suite : mil + arachide, niébé + arachide,
mil + niébé, maïs + niébé. Il ressort des
travaux de Nuttens (2001), que dans la zone des savanes du Tchad, cette
pratique concerne 65 à 85% des exploitations. Cette association de deux
ou trois cultures sur la même parcelle et généralement les
légumineuses avec les céréales revête plusieurs
intérêts qui sont entre autres : la fixation de l'azote
atmosphérique par les légumineuses, la maitrise des adventices,
l'amélioration de teneur du sol en matière organique et en
éléments nutritifs (Michelle, 2010). La planche 6 ci-dessous
présente un exemple d'association de culture qu'on rencontre dans le
Mayo Dallah.
1 2
47
Planche 6: les types d'association de
culture
Crédit photographique : Brice Wayang,
2021
Cette planche montre l'association des cultures
pratiquées dans le Mayo Dallah comme réponse à la
variabilité pluviométrique. Cette pratique est de plus en plus
répandue ces dernières décennies. L'image 1 nous montre
l'association de l'arachide et du pénicillaire et l'image 2, le sorgho
associé au gombo de deux mois de croissance.
2. Diversification des activités
agricoles
Dans le Mayo Dallah, la diversification des systèmes de
productions constitue une solution pour faire face à la crise notamment
la crise qu'a connue la filière coton ces dernières
décennies. Bien avant cette crise, la filière coton était
le seul moyen pour les paysans d'assurer leurs revenus monétaires.
Ainsi, l'attention des agriculteurs est portée notamment vers les
cultures les mieux commercialisées telles que : soja, le haricot,
sésame, riz...
VII. RENDEMENTS INTERANNUELS DES CULTURES VIVRIERES TRES
FLUCTUANTS
Le climat dans le Mayo Dallah ne permet qu'une seule
récolte par an avec une durée de saison pluvieuse plus longue
permettant d'une part aux plantes d'achever leur cycle végétatif
et d'autre part le choix d'une grande variété des cultures. Les
contraintes pluviométriques (le retard des pluies, les arrêts
précoces, et mauvaise répartition pluviométrique) de ces
dernières décennies associées aux dégâts des
ennemies des cultures ont perturbé les rendements agricoles, qui sont
marqués par des grandes variations interannuelles. Ainsi, l'analyse des
rendements agricoles (cf.
48
figure 5 ci-dessous) dans le Mayo Dallah
pendant les dix dernières années (2012 à 2021), nous
montre des évolutions interannuelles très significatives de la
production des cultures vivrières avec une moyenne de 223.168 tonnes.
Cette situation caractérise toute la zone soudanienne et selon Reoungal
(2018), la production alimentaire en zone soudanienne de ces quinze
dernières années est de manière globale inferieure aux
besoins de la population et le taux de satisfaction des besoins est en moyenne
de 83%.
1800
1600
1400
1200
1000
400
800
600
200
0
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
sorgho penicillaire Maïs archide
Figure 7: Evolution des productions vivrières
annuelles de 2012 à 2021 dans le Mayo Dallah.
Source : ANADER, 2022
Il ressort de l'analyse de cette figure, que la production
agricole pendant ces dernières années dans le Mayo Dallah connait
des fluctuations sans précédente année après
année. Cette situation contraint certains agriculteurs qui tentent
d'accorder plus d'importances aux cultures commerciales. Les variations des
rendements enregistrées déterminent aussi sur les prix des
produits agricoles dans les différents marchés du
Département. Le tableau ci-dessous présente les prix en kg des
différentes spéculations dans les marchés locaux.
49
Tableau 9 : Prix des différents produits agricoles
pour l'année 2021
N°
|
Produits agricoles
|
Unité
|
Prix de détail
|
Unité
|
Prix moyen mensuel
|
1
|
Mil pénicillaire
|
1,35kg
|
275f
|
100kg
|
18.000f
|
2
|
Sorgho blanc
|
1,37kg
|
275f
|
100kg
|
17.000f
|
3
|
Sorgho rouge
|
1,35kg
|
250f
|
100kg
|
16.500f
|
4
|
Maïs
|
1,3kg
|
275f
|
100kg
|
18.500f
|
5
|
Arachide décortiquée
|
1,2kg
|
600f
|
100kg
|
40.000f
|
6
|
Arachide en coque
|
1,17kg
|
300f
|
100kg
|
12.000f
|
7
|
Bérebéré
|
1.16kg
|
250f
|
100kg
|
18.000f
|
Source : Direction provinciale de la statistique
agricole, 2021
VIII. UNE AGRICULTURE AUX ACTEURS MULTIPLES
Dans le Mayo Dallah, l'agriculture regroupe en son sein
plusieurs acteurs allant de la production à la commercialisation des
produits agricoles et les marchés (villageois, hebdomadaires) demeurent
le principal mode de régulation. Ainsi, plusieurs acteurs interviennent
dans de secteur agricole. La planche ci-dessous présente deux
acteurs.
? Les agriculteurs constitués des
petits et des grands producteurs qui vendent à la fin des
récoltes les surplus de leurs productions soit dans les marchés
rurales ou urbains pour subvenir à des besoins ponctuels. L'agriculture
dans cette localité emploie 23,9% des femmes et 76.1% d'hommes.
? Les collecteurs : ils constituent le
premier niveau de regroupement et servent de relais dans les marchés
hebdomadaires. Ils parcourent les différents marchés
hebdomadaires et villageois afin de construire des stocks qui sont soit
destinés aux grossistes locaux ou venant des pays voisins (le Nigeria,
le Cameroun), soit conservés et exportés vers les grands centres
ruraux ou urbains du pays par les collecteurs eux-mêmes. Ces derniers
sont constitués en grande partie par des femmes appelés les
femmes « Mosso ».
? Les détaillants : elles sont
uniquement des femmes qui assurent la distribution finale aux ménages
dans tous les différents marchés pour la consommation.
? Les semi-grossistes : ils sont
constitués des personnes ayant une situation financière stable,
c'est-à-dire qui disposent des moyens financiers en tout temps pouvant
faire face à tout le problème. Ce sont des grands producteurs
ruraux, des boutiquiers et des projets qui interviennent dans la
commercialisation des produits agricoles. Ils stockent une quantité
importante du produit pendant la période d'abondance avant de revendre
quand la
50
demande se fait sentir. D'après les enquêtes, les
sources de financement de ces hommes proviennent beaucoup plus des
établissements de micro finance (UCEC, FINADEV) au début de la
campagne de commercialisation. Leur collecte se fait soit dans les villages ou
aux marchés
? Les grossistes : Ce sont des
commerçants localisés dans les grands centres urbains, qui ont
une grande capacité financière de faire de grands stocks. Ils
assurent le regroupement des produits qui ont été
collectés sur les marchés ruraux. Ils sont constitués des
grossistes locaux et des grossistes venus du Cameroun et du Nigeria pour
l'exportation. Ces derniers sont approvisionnés par les collecteurs qui
exportent les produits jusqu'à dans le Département de Lac de
Léré qui est frontalier au Cameroun. Par contre, les grossistes
locaux procèdent aussi à la collecte dans les marchés
villageois, ensuite ils constituent des gros stocks dans le marché du
chef-lieu du Département appelé marché « Samedi
» qu'ils écoulent vers les centres urbains.
? L'Etat intervient à travers de ses
institutions comme : ANADER, ITRAD, COTON-TCHAD, ONASA, pour la formation
techniques des agriculteurs, la distribution des semences, la subvention des
engrais, la distribution des denrées alimentaires en cas
d'insécurité alimentaire sévère etc....
? Enfin, il existe des services non étatiques, surtout
les ONG de développement qui encadrent aussi le monde rural en
matière de techniques agricoles, l'accès facile aux intrants et
semences améliorées, l'appui à la micro finance rurale et
d'organisation associative pour la défense de leurs
intérêts. Ce sont par exemple, l'instance locale d'Orientation et
de Décision (ILOD), Centre Chrétien d'Appui au
Développement (CECADEC), Organisation pour l'Appui aux
communautés Rurales (OCRA), l'Union des Clubs d'Épargne, et de
Crédit du Tchad (UCEC-Pala), Office National Pour la Promotion de
l'Emploi (ONAPE), FINADEV etc....
Il est important de signaler que les marchés
hebdomadaires dans le Mayo Dallah sont très animés ces
dernières années, car les acteurs sont en perpétuels
mouvement à la recherche des denrées alimentaires de
première nécessité. Cette situation avait entrainé
la hausse vertigineuse des prix de produits agricoles juste après les
récoltes. Selon le rapport mensuel de la direction de la production et
des statistiques du Département (2022), dès les premières
récoltes, les céréales et les oléagineuses se font
rare sur les marchés pour des raisons connus de tous, cela a comme
corollaire la monté des prix influant négativement sur les
consommateurs qui ne savent sur quel pieds danser.
51
Les marchés de collecte sont pris d'assaut par les
commerçants grossistes et intermédiaires à la quête
des différents produits agricoles. L'approvisionnement des
marchés centraux devient de plus en plus faible car les stocks se font
rares dans les villages puis exportés dans les autres villes du pays.
Face à cette situation très délicate pour la population,
le gouvernement ne peut donc rester indiffèrent. C'est ainsi qu'une note
était sortie en 2021 pour mettre fin à l'exportation des
céréales et oléagineux à l'exception du
sésame hors frontière. Cette décision avait suscité
diverses réactions des acteurs du marché dans le milieu. Il faut
noter aussi que même les produits maraichers se font rares sur les
marchés locaux et si l'on en trouve son flux est d'ailleurs. Il en est
de même que le bétail.
1
2
Planche 7: Les acteurs impliqués dans
l'agriculture dans le Mayo Dallah
Crédit photo : Eloge, 2022
Cette planche nous montre les acteurs impliqués
dans les activités agricoles. La photo 1, présente le
marché de vente par sac de 100kg d'arachide et stocké pour
l'expédition. La photo 2, présente la vente en détail par
les femmes par tasse ou par «Coro» de 2,5kg.
52
CONCLUSION
L'objectif de ce chapitre, était de caractériser
les pratiques agraires dans le Mayo Dallah. A la lumière de cette
analyse, il est important de préciser que l'agriculture dans cette
localité est essentiellement pluviale et dominées par les
céréales, oléagineux et les tubercules, employant une
d'oeuvre locale essentiellement familiale. Les pratiques agraires sont
caractérisées par un faible niveau d'intensification et reste
très majoritairement manuelles avec la réduction des
jachères. Les rendements sont faibles et fluctuants d'une année
à une autre. Ensuite, les apports organiques et minéraux sont
faibles. Seul un petit nombre d'agricultures disposant de quelques têtes
de boeufs apportent du fumier de parc sur les champs de sorgho et de maïs
et les doses appliquées sont très faibles. Notons
également que les itinéraires techniques pratiqués sont
aussi à l'origine de la dégradation de la fertilité des
sols, cette situation confirme les travaux d'Abdoulaye et al, (2006). Ainsi,
l'érosion et la minéralisation accélérée des
matières organiques en sont les résultats.
Cette situation ajoutées aux contraintes
pluviométriques exposent d'avantage les agricultures aux risques de
mauvaise production, d'où une insuffisance des moyens d'adaptations. Le
chapitre suivant analyse la tendance de cette variabilité
pluviométrique dans le Mayo Dallah.
53
CHAPITRE 3 : LE MAYO-DALLAH : UN CONTEXTE MARQUE
PAR UNE FORTE VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE
Le climat dans le Département de Mayo-Dallah connait
des variabilités importantes, notamment la variation interannuelle,
mensuelle et intra-saisonnière des précipitations, mais aussi des
températures susceptibles d'avoir une incidence sur les cultures
vivrières. Les enquêtes réalisées dans ledit
Département ont montré que les agriculteurs considèrent le
climat, et plus particulièrement la variabilité intra
saisonnière des pluies, comme un élément
déterminant pour la réussite des cultures et
l'amélioration des conditions de vies acceptables. Il est question dans
ce chapitre d'analyser tendance de la variabilité pluviométrique
dans le Mayo Dallah afin d'apprécier l'évolution du climat
(alternance des périodes humides, normales et sèches,
écarts pluviométriques....) qui parait très indispensable.
Il se fait à partir des données pluviométriques de 1990
à 2021 soit une période de 32 ans.
I. EVOLUTION INTERANNUELLE DES PRECIPITATIONS DANS LE
DEPARTEMENT DE MAYO-DALLAH
Nous allons saisir la variabilité interannuelle de la
pluviométrie à travers les cumuls annuels, la valeur moyenne
interannuelle et la tendance. La variabilité pluviométrique
annuelle est d'une importance cruciale dans cette partie du tropique ou les
précipitations sont à peine suffisantes pour un usage agricole.
Sa séquence d'années sèches entraine la famille pour la
plupart des habitants. La tendance des précipitations moyennes annuelles
de Mayo Dallah de 1991-2021 est présentée dans la figure 6
ci-dessous.
Pluviométrie en mm
|
2000,00 1800,00 1600,00 1400,00 1200,00 1000,00 800,00 600,00
400,00 200,00
0,00
|
|
Années
Pluies annuelles 2 Moy. mobile sur pér. (Pluies annuelles)
Tendance
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
2019 2020 2021
Figure 8: Cumuls pluviométriques annuels
(1990-2021) et la moyenne interannuelle dans le Mayo
Dallah.
Source : ANADER, DREM, 2022
54
L'analyse de cette figure sur la variabilité
pluviométrique interannuelle, la moyenne et la tendance dans le
Département de Mayo-Dallah sur la période de 1990-2021 montre que
les précipitations sont relativement stables autour de la moyenne de
cette série qui est de 1009,44 mm. En effets, les écarts
(positifs ou négatifs) autour de la moyenne sont très peu
significatifs.
Sur les 32 ans d'analyse de la pluviométrie, 14
années ont enregistré une pluviométrie inferieure à
la moyenne interannuelle 1004,84 mm soit 43,75%, 16 ont enregistré une
pluviométrie supérieure à la moyenne interannuelle soit
50% et 2 années ont enregistré des précipitations
égales à la normale, c'est-à-dire des années dites
normales, soit 6,25%. L'année la plus déficitaire ou de
sècheresse sévère est 2005 (SPI < -1,71) avec une
pluviométrie annuelle de 538,80 mm qui est strictement inferieur
à la moyenne 1009,4 4mm, par contre année 2020 (SPI > 2,99)
est l'année la plus pluvieuse ou plus humide de la série avec un
volume de précipitations qui s'élève jusqu'à 1820
mm dépassant ainsi de très loin la moyenne interannuelle 1004,84
mm.
D'une manière générale, les nombres
années humides dépassent le nombre d'années sèches
(16 années contre 14). Les écarts à la moyenne sont
très peu significatifs. Ainsi, la tendance de la pluviométrie de
cette période de 1990-2021 n'est ni à la baisse, ni à la
hausse mais plutôt à la stabilité, les travaux de Gouataine
(2018) confirment cette tendance qui est marquée depuis les
années 1990.
II. VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE INTERANNUELLES ET
ANOMALIES
La variabilité interannuelle de la pluie est
calculée suivant l'indice de Nicholson, variable centrée
réduite de Gauss, afin de mettre en évidence les fluctuations des
régimes pluviométriques. L'indice de Nicholson joue un rôle
très important dans la détermination et la caractérisation
des années ou des décennies sèches de celles qui sont
humides (anomalies). Ainsi, cet indice permet de mesurer l'écart par
rapport à la moyenne établie sur une longue période en se
référant sur une série de donnée. Une valeur
positive représente année excédentaire tandis que la
valeur négative traduit une année déficitaire. La figure 7
ci-dessous illustre les grandes anomalies et sa variation temporelle.
4,0
3,0
Indice pluviometrique annuel
2,0
1,0
0,0
Années
-1,0
-2,0
55
Figure 9: Anomalie des précipitations annuelles
moyennes calculées sur la période de
19902021.
Source : ANADER, DREM, 2022
L'analyse visuelle de la figure (2) révèle que
l'évolution interannuelle de la pluviométrie sur la
période 1990-2021 est caractérisée par une alternance de
périodes déficitaires et excédentaires et confirment ainsi
les travaux d'Amani et al. (2004) sur les régimes pluviométriques
en Afrique de l'Ouest. Elle indique ainsi une irrégularité
(anomalie) très grande des hauteurs de pluie sur cette période.
Sur les 32 années, seulement 2 années sont dites normales, 16
années ont enregistré des anomalies positives soit 50%, par
contre les 14 autres années ont enregistré des anomalies
négatives soit 43,75% justifiant ainsi une prééminence des
années humides sur les années sèches. En
considérant la figure, l'année 1990 est dite normale, les
années (1991-1996) sont humides car les indices sont positifs. La
tranche d'années 1997-2011 soit 14 ans est marquée par une
très longue période sèche qui atteindra son paroxysme
(SPI< -1,7) en 2005 suivie 2009 (SPI< -1,6), ainsi, ces indices
négatifs impactent la production agricole dans cette zone. Cette longue
période sèche est ponctuée par une année normale
(2003) et deux années humides (2001 et 2007). Ils s'ensuivent quatre
années (2014, 2015, 2018 et 2021) qui se caractérisent aussi par
des anomalies négatives, car les indices sont négatifs. Tout
même, les cinq années (2012, 2013, 2016, 2018, 2019 et 2020) se
caractérisent par des anomalies positives, mais aussi par une
année exceptionnellement très humide qui est l'année 2020
avec un indice positif
56
(SPI > 2,99). Partant de cette analyse, on peut affirmer
que la variabilité pluviométrique est très significative
ainsi que les anomalies dans le Département de Mayo-Dallah.
Tableau 10: Anomalie des précipitations
annuelles moyennes calculées sur la période de
1990-2021.
|
Nombre d'années déficitaires
|
Nombre d'années normales
|
Nombre d'années excédentaires
|
Année très
pluvieuse
|
Année très
sèche
|
14
|
2
|
16
|
2020
|
2005
|
Pourcentage
|
43,75%
|
6,25%
|
50%,
|
-
|
-
|
Source : ANADER, DREM, 2022
III. VARIATION DECENNALE DE LA PLUVIOMETRIE
L'analyse décennale de la pluviométrie permet de
mieux comprendre le comportement de la pluie. Elle permet également de
caractériser les décennies c'est-à-dire de connaitre si
les décennies sont sèches ou humides au regard des données
pluviométriques étudiées. Les différents indices
présentés à l'échelle décennale
témoignent de cette variation tableau 4 et figure 5.
Tableau 4 : indice pluviométrique
décennale
Décennies
|
IPD
|
1990-1999
|
0,38
|
2000-2009
|
-0,70
|
2010-2021
|
0,28
|
Source : ANADER, DREM, 2022
IPD
|
0,60
|
0,40
|
|
|
|
|
0,20
|
|
|
0,00
1990-1999
|
2000-2009
|
2010-2021
|
-0,20
|
|
-0,40
|
|
-0,60
|
|
Décénnies
|
-0,80
|
57
Figure 10: répartition décennale des
précipitations
Source : ANADER, DREM, 2022
L'analyse de cette figure (5) sur la répartition
pluviométrique décennale montre que la première
décennie (1990-1999) est caractérisée par une humide
modérée car l'indice est de 0,37 (SPI< 1). Cette
première décennie marque le retour des précipitations dans
la zone soudanienne en général après les années de
sécheresses successives (1970,1984) présentés dans les
travaux de Baohoutou (2007) et Gouataine (2018). Par contre, la deuxième
décennie (2000-2009) est marquée par une baisse notoire de la
pluviométrie, car l'indice est négatif (-0,69 c'est-à-dire
SPI<0) d'où une décennie sèche. La
désorganisation du calendrier agricole, et les baisses de rendement en
sont les conséquences palpables de cette dernière. La
troisième décennie, quant à elle marque le retour des
précipitations avec un indice positif (0,28). Cet apparent retour des
précipitions à des conditions normales cache de nombreuses
irrégularités telles que les séquences sèches, avec
des démarrages et arrêt inattendues des pluies.
Tableau 11: statistique descriptif de la
variabilité pluviométrique décennale
Décennies
|
Volume
pluviométrique mm
|
Moyenne interannuelle
|
Ecart-type
|
Coefficient de
variation
|
1990-1999
|
11128,03 mm
|
1112,80 mm
|
186,31 mm
|
16,74%
|
2000-2009
|
8196,96 mm
|
819,70 mm
|
216,26 mm
|
26,38%
|
2010-2021
|
12831,00 mm
|
1069,25 mm
|
302,11 mm
|
28,25%
|
Source : ANADER, DREM, 2022
58
IV. VARIABILITE ET ANOMALIES SAISONNIERES DES
PRECIPITATIONS
1. Variabilité pluviométrique
saisonnière
La variabilité saisonnière des pluies est un
élément déterminant pour la planification de
différentes des activités agricoles et tient compte de trois mois
importants à savoir : le début de la saison, le coeur de la
saison et la fin de la saison des pluies. Sa connaissance aide à mieux
faire face à la péjoration pluviométrique qui rend le plus
souvent aléatoire les productions agricoles.
Pluviométrie en mm
|
350 300 250 200 150 100 50
0
|
|
Avril Août Octobre
|
|
1990-1999 2000-2009 2010-2021
Décénnies
Figure 11: pluviométrie moyenne d'Avril,
d'Août et d'Octobre de 1990-2021
Source : ANADER, DREM, 2022
L'analyse de ce graphique nous présente une
évolution croissante des précipitations suivie d'une baisse
ensuite d'un retour des précipitations. Nous constatons qu'il y a une
fluctuation au mois d'août et octobre d'une part, d'autre part une
tendance à la diminution des quantités de pluies pour le mois
d'avril. Cette tendance confirme les travaux d'Amani et al. (2004), selon
lesquels la variabilité climatique se manifeste par un dynamisme
spatio-temporel régressif des pluies et en particulier celles des
hauteurs pluviométriques.
2. Anomalies pluviométriques
saisonnières
L'analyse des anomalies saisonnières : positives
(années excédentaires) et négatives (années
déficitaires) enregistrées au cours des saisons pluvieuses de
1990 à 2021 est cruciale pour notre étude car, elles
témoignent de l'effectivité de la variabilité
pluviométrique dans le Mayo Dallah. Aussi, Cette analyse permet
d'identifier les saisons pluvieuses déficitaires et
59
saisons pluvieuses excédentaires à fin d'en
déduire les probables impacts sur les cultures vivrières. Les
figures ci-dessous illustrent ces anomalies :
- A travers la Figure (10), nous constatons avant que le mois
d'avril considéré comme le début de la saison est
marquée par une tendance générale à la baisse de la
pluviométrie. Ceci traduit la modification du calendrier agricole et de
ses probables impactes sur les activités dans cette localité.
Durant la période de 1990 à 2021, on dénombre 20
années déficitaires contre 12 années
excédentaires.
- La figure (11) qui traduit les anomalies du mois
d'août qui marque le coeur de la saison et marqué par une
légère augmentation de la pluviométrie sur la
période de 1990 à 2021. On compte au totale 20 années
déficitaires contre 12 excédentaires.
- Tout comme le mois d'avril, le mois d'octobre qui marque la
fin de la saison pluvieuse est aussi marquée par une baisse des
précipitations avec une évolution à dent de scie. Ce qui
traduit le caractère très irrégulier de ce mois (figure
12).
3,00
-1,50
Années
2,50
Indice pluviometrique
2,00
1,50
1,00
0,50
0,00
-0,50
-1,00
Figure 12: anomalies pluviométriques du mois
d'avril de 1990 à 2021
Source : ANADER, DREM, 2022
-2,00
-3,00
Années
4,00
indice pluviometrique
-1,00
3,00
0,00
2,00
1,00
60
Figure 13: Anomalies pluviométriques du mois
d'août de 1990 à 2021
Source : ANADER, DREM, 2022
-2,00
Années
3,00
Indice pluviometrique
2,50
2,00
1,50
1,00
0,50
0,00
-0,50
-1,00
-1,50
Figure 14: Anomalies pluviométriques du mois
d'octobre de 1990 à 2021
Source : ANADER, DREM, 2022
61
V. VARIABILITES MENSUELLES DES PRECIPITATIONS MARQUEES
PAR DE TRES FORTES IRREGULARITES
Le Département du Mayo-Dallah connaît non
seulement la variabilité annuelle des précipitations, mais aussi
la variabilité mensuelle des précipitations. Ainsi, l'analyse
mensuelle permet de saisir l'évolution du climat au cours de
l'année. En effet, dans le Mayo Dallah, les précipitations sont
nettement saisonnières avec une saison sèche plus longue.
Cependant, les variations sont enregistrées au cours des mêmes
mois sur la période de l'étude. Cela est préoccupant,
d'autant plus que les besoins en eau des cultures vivrières varient d'un
mois à un autre. La figure 8 suivante montre la comparaison entre une
variation mensuelle d'une année déficitaire (2009) et une
année très excédentaire (2020) dans le Mayo Dallah.
Mois
Année 2009 Année 2020
Pluviométrie en mm
400
700
600
500
300
200
100
0
Figure 15: répartition mensuelle des
précipitations.
Source : ANADER, DREM, 2022
L'analyse de cette figure (13) montre que le régime des
précipitations est uni modal. Ainsi, on constate que les
précipitions ne se répartissent pas sur toute l'année. La
saison des pluies débute en avril pour prendre fin en octobre dans la
zone soudanienne d'une manière générale, mais l'analyse de
cette figure montre que la saison pluvieuse commence à partir du mois de
Mai d'où la « sahélisation » progressive de la zone
soudanienne. Cette répartition des pluies dans l'année montre une
égalité en termes de nombre de mois entre la saison pluvieuse (de
mai à octobre, soit 6 mois) et de la saison sèche (de novembre
à avril, soit également 6 mois). Les hauteurs des pluies
connaissent une dynamique progressive à partir de Mai pour atteindre
leur pic en août avant de chuter lentement et s'arrêter en octobre.
Cette allure d'évolution caractérise une dissymétrie de la
répartition des pluies dans la saison pendant cette période
d'étude. Ainsi,
62
Le Département de Mayo-Dallah est
caractérisé par un début des saisons de pluies très
aléatoire qui impactent négativement le semis jusqu'à la
première décade de juin. Les mois de juillet et Août
enregistrent à eux seuls plus de la moitié de la quantité
totale précipitée, ce qui confirme le caractère
irrégulier du régime pluviométrique. Les quantités
des pluies les plus abondantes sont enregistrées entre les mois de
juillet et août. Nous constatons aussi que pour l'année 2009, le
maximum pluviométrique n'est pas toujours en août mais
plutôt en septembre.
VI. CARACTERISTIQUE ET VARIABILITE DE LA TEMPERATURE
DANS LE MAYO DALLAH
Cette section se concentre sur les caractéristiques et
la tendance de la température. Tout comme la pluie, la
température est un facteur climatique qui détermine
également les rendements agricoles. Au Tchad, différents
scénarii climatiques font ressortir un accroissement de la
température moyenne annuelle de 0,8°C au Sud, de 1,2°C au
Centre et 1,3°C au Nord en 2020 comparativement à la période
1981-2010. L'analyse des températures moyennes annuelles, des
températures maximales et minimales permet de mettre en évidence
l'évolution thermique interannuelle dans notre zone d'étude.
1. Evolution des températures minimales et
maximales annuelles
L'analyse des températures maximales et minimales
revête une importance, car leurs valeurs extrêmes affectent
fortement le processus physiologiques des cultures (germination, floraison,
transpiration, photosynthèse...) et partant, susceptibles d'affecter les
rendements agricoles. Les figures ci-dessous (14,15) illustrent les
évolutions interannuelles des températures maximales et minimales
de 1990-2021. On peut voir sur cette figure, qu'il existe une grande
disparité entre les températures annuelles moyennes maximales et
minimales. Cela indique que les températures sont
généralement trop chaudes en journées et moins chaudes la
nuit. Les figures ci-dessous (16 et 17) présentent les évolutions
des températures minimales et maximales dans le Mayo Dallah.
y = 0,0143x + 43,294
R2 = 0,0364
44
45
43
42
41
40
39
Température en °C
Années
tmax Tendance des Températures maximales
63
Figure 16: Evolution des températures maximales
moyennes annuelles dans le Département de Mayo-Dallah entre
1990-2021
Source : NASA, 2022
18
0
Années
Série1 Tendance des Températures minimales
16
14
12
10
8
6
4
2
Température en °C
Figure 17: Evolution des températures minimales
moyennes annuelles dans le Département de Mayo-Dallah entre
1990-2021
Source : NASA, 2022
Il ressort de l'analyse de ces deux figures (7), que la
tendance de l'évolution des températures minimales est à
la stabilité et les températures maximales à
l'augmentation avec une variation en dent de scie. Les coefficients de
déterminations sont respectivement de 13,36% pour les
températures minimales et 43,29% pour les températures
maximales.
64
2. Evolution des températures moyennes
annuelles
Tout comme les températures maximales et minimales, la
température moyenne annuelle fluctue d'une année à une
autre comme la présente la figure 18 ci-dessous
Température en °C
31,00
30,00
29,00
28,00
27,00
26,00
25,00
Température moyenne Tendance des Températures
moyennes
Mois
Figure 18: variation des températures moyennes
du Département de Mayo-Dallah (19902021)
Source : NASA, 2022
L'analyse de cette figure montre que tout à la longueur
de la période de 1990 à 2021, le Département de
Mayo-Dallah les températures moyennes sont marquées par une
évolution en véritable dent de scie. Ainsi, le pic des
températures est atteint en 2017 avec 30,15 °C et la moyenne la
moins élevée est 26,83°C en 1992.
VII. AU-DELA DE LA MESURE, UNE VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE
PERÇUE PAR LES PAYSANS
1. Perception paysanne de la variabilité
pluviométrique
L'élaboration des stratégies passent
nécessairement par la connaissance effective de la variabilité
climatique. Les perceptions paysannes jouent un rôle non
négligeable dans l'adaptation. Elles se reposent sur des savoirs locaux
basés sur les expériences et des connaissances fine de leur
écosystème pour expliquer, mais aussi des
évènements importants qui perturbent les cultures et les
productions afin de comprendre l'évolution pluviométrique intra
et interannuelle. Ainsi, la prise en compte de la perception est
nécessaire, car elle détermine les mesures d'adaptations chez les
paysans (Angoussou et al.2012).
65
2. Connaissance des agriculteurs sur les totaux
pluviométrique annuels
Les points des vus de la population enquêtées sur
l'évolution du cumul pluviométrique des pluies annuelles de la
zone varie d'un village à un autre et d'une personne à une autre.
D'après les résultats de l'enquête, 81,7% des agriculteurs
ont affirmés avoir été témoins ou observés
des changements des conditions pluviométriques au cours de ces
dernières années. Selon eux, les saisons sont
caractérisées par des irrégularités de pluie
suivies d'une mauvaise répartition marquée par l'augmentation ou
la diminution de la quantité de pluie lors des périodes intra et
interannuelles. Cette variation est marquée par le démarrage
tardif, d'arrêt précoce des pluies et les fréquences
sèches plus longues. L'encadré et la figure 16 illustrent la
perception paysanne de la variabilité pluviométrique ensuite la
figure 17 présente la synthèse de la manifestation de la
variabilité pluviométrique.
Encadré 1: Avis d'un agriculteur du village
Erdé sur la tendance de la variabilité des pluies
Depuis que moi j'ai commencé à cultiver la terre
jusqu'à un passé récent, j'ai toujours
démarré mes activités champêtres de la nouvelle
année pendant le mois d'avril, mais ces dernières années,
je ne comprends plus rien. Il ne pleut presque plus dans ce mois. Il faut
attendre jusqu'en fin mai pour enregistrer les premières pluies et le
début du mois de juin pour commencer normalement les travaux
champêtres.
Source : Enquête, avril 2022
L'analyse de l'encadré 1 nous permet de comprendre que
les péjorations pluviométriques de ces dernières ont
induit une forte incertitude face au calendrier agricole.
Alternance d'années seches et humides
Tendance à la baisse
Tendance à la hause
Perception
0,0 20,0 40,0 60,0 80,0 100,0
Pourcentage (%)
Figure 19: perception paysanne de la tendance
pluviométrique
Source : enquête de terrain, 2022
66
L'analyse de cette figure nous montre que 91,55% des
agricultures affirment que la tendance de la pluviométrie est
marquée par une baisse en intensité et en durée et 2,82%
affirment que la tendance est marquée tantôt par une augmentation
pendant 2 ou 3 ans et tantôt par une baisse pendant 2 ou 3 années
également et en fin 5,63% affirment constater une tendance à
l'augmentation des précipitations. Cette évolution de la tendance
est caractérisée par des débuts précoces ou
tardifs, des faux départs et fin tardifs etc.... constitue un obstacle
pour le développement des cultures dans le Département de
Mayo-Dallah. Ainsi, quelles sont les causes de cette variation des pluies ?
Début précoce ou tardif des pluies
Faux départ et fins tardives des pluies
Inondations
Diminution en intensité et durée des pluies
Séquences sèches
Envahissement de mauvaises herbes (striga
Envahissement des insectes (chenille, criquet...)
19%
18%
19%
7%
9%
16%
12%
Figure 20 : Synthèse de la
perception paysanne de l'évolution de la pluviométrie
Source : Enquête de terrain, 2022
Toutes les personnes enquêtées sont unanimes sur
le fait que la pluviométrie dans le milieu est en pleine mutation. Du
fait que presque tous les chefs ménages ou répondants
questionnés ont pu s'approprier la dynamique des paramètres
climatiques considérés. Pour ces derniers, la tendance de la
pluie a changé. Les mutations perçues témoigneraient d'une
bonne lecture du climat par les agriculteurs.
3. Perception paysanne des Causes de la
variabilité pluviométrique
Les causes attribuées à la variabilité
pluviométrique sont partagées. La figure ci-dessous montre que
27,14% de la population enquêtée pensent que cette modification de
la pluviométrie est due aux activités humaines plus
précisément la coupe abusive des arbres, 10% affirment que cela
est dû juste à l'évolution du temps, 12,86 % les ont
attribué à la sécheresse et à l'évolution
67
du temps. Au-delà de ces explications d'autres ont
attribué la cause aux facteurs culturels : la malédiction de
Dieu, le non respects des rites traditionnels, aux comportements des hommes
comme le manque de bienfaits, les péchés des hommes.
Encadré 2: avis du chef du village de Badouang
sur les causes de la variabilité pluviométrique
La baisse de la pluie dans notre localité est due
à la coupe abusive des arbres.....Voyez-vous cette forêt.....avant
à 18 h déjà vous ne pouvez plus y traverser, mais regarder
aujourd'hui....tous les arbres ont été coupés à
cause de l'extension des champs, la fabrication du charbon...
Source : Enquête de terrain, 2022
Encadré 3: avis d'un paysan du village Goundaye
sur les causes de la variabilité pluviométrique
Mon fils, tu sais ! C'est la bonne pratique des rites
annonciateurs de la saison pluvieuse qui garantissent les productions...mais
ces derniers temps, la saison pluvieuse est trop capricieuse et moi je pense
que la cause est les mauvaises pratiques des sacrifices et des offrandes qu'on
offre aux divinités....
Source : Enquête de terrain, 2022
12%
13%
9%
6% 4%
7%
6%
10%
27%
6%
Malediction de Dieu
Evolution du temps
Secheresse
Coupe abusive des arbres
Le non respects des rites sacrés
Péchés des hommes
Manque de bienfaits
Coupe abusive/ evolution du temps
Volonté de Dieu
Manquede bienfaits/secheresse
Figure 21: perception paysanne face à la cause de
la variabilité pluviométrique.
Source : Enquête de terrain, 2022
68
4. Perception paysanne de la baisse des
rendements
La variabilité pluviométrique se traduit aussi
par la baisse des rendements. La majeure partie des agriculteurs
interrogés affirment que leurs rendements agricoles varient d'une
année à une autre. Ainsi, les baisses de rendements agricoles ne
sont pas perçues de la même manière par les agriculteurs.
La figure ci-dessous illustre cette perception.
Perception
|
Echec de la célébration des rituels Manque de
materiels/ mauvaise répartition des pluies Mauvaise pluviometrie
Malédiction/ manque de moyens Manque de materiels Manque des moyens
Malediction de Dieu
|
|
|
|
0,0 5,0 10,0 15,0 20,0 25,0 30,0 35,0 40,0
Pourcentage (%)
Figure 22: point de vue des paysans sur la baisse des
rendements
Source : Enquête de terrain, 2022
Les points de vue des enquêtés sont divergents.
Selon les résultats, 35,2% des agriculteurs enquêtés
soulignent que les manques des moyennes seraient la cause des baisses des
rendements enregistrés. 11,3% les attribuent à la
malédiction de Dieu, 12,7% au manque des moyens , par contre 9,9%
pensent que cela est due à la mauvaise répartition des pluies,
8,5% affirment que cela est dû à la malédiction
associé au manque des moyens, ensuite 4,2% au manque de matériels
associé à la mauvaise répartition des pluies et enfin 1,4%
pensent que c'est du à la mauvaise célébration des rites
pendant les débuts de la saison pluvieuse.
69
CONCLUSION
L'objectif de ce chapitre est d'analyser la tendance de la
variabilité pluviométrique dans le Mayo Dallah. Les
manifestations de cette variabilité a été analysé
grâce à l'indice de saisonnalité et standardisé des
précipitations. Les résultats de l'indice des
précipitations indiquent des périodes de sécheresses
totales et potentielles (14 années) et des périodes humides et
potentiellement inondables (16 années) et partant, deux décennies
humides et une décennie sèche. On note également une
variation mensuelle et saisonnière des précipitations
marquée par une baisse et l'augmentation progressive des pluies.
Il ressort de l'analyse de ces paramètres que la
variabilité pluviométrique est réelle dans le Mayo Dallah
et affectent les activités agricoles. Les résultats de ce travail
correspondent aux résultats des travaux réalisés dans les
autres parties de la zone soudanienne notamment les travaux de Baohoutou (2007)
et Gouataine (2018) pour qui, la variabilité pluviométrique dans
la zone soudanienne est marquée par une variation interannuelle avec les
anomalies, des irrégularités mensuelles, saisonnières et
décennale. Les séquences sèches, les inondations, les
baisses des pluies en sont les manifestations de cette dernière. Toutes
ces mutations climatiques ont des conséquences sur l'agriculture en
général et les cultures vivrières en particulier. Ainsi,
la perception paysanne de ces contraintes pluviométriques varie d'une
localité à une autre. Cette diversité des points de vue
traduit le caractère hétérogène de la
pluviométrie dans le Département de Mayo Dallah.
70
CHAPITRE 4 : BAISSE DE LA PRODUCTIVITE, DETERIORISATION
DES SYSTEMES PRODUCTIFS ET DEGRADATIONS DES CONDITIONS DE VIE DES
POPULATIONS.
Selon le PNUE, 95% de la culture africaine est pluviale.
Ainsi, cette agriculture est extrêmement sensible au changement
climatique. L'irrégularité des saisons, l'excès de
chaleur, la modification des régimes de précipitations diminuent
les rendements, augmentent la probabilité de mauvaises récoltes
et entrainent une prolifération des parasites et des maladies des
cultures.
Ce présent chapitre vise à la
présentation des exigences écologiques des différentes
cultures vivrières, à l'analyse de l'évolution des
rendements de ces cultures vivrières (maïs, arachide), ensuite
à l'explication des impacts de la variabilité
pluviométrique et thermiques sur les cultures vivrières. Une
attention sera aussi portée sur les ennemis des cultures
vivrières, les maladies cryptogamiques et l'envahissement de mauvaises
herbes qui d'une manière ou autre perturbent les productions
agricoles.
I. ECOLOGIE DES CULTURES VIVRIERES DANS LE DEPARTEMENT DE
MAYO-DALLAH
1. Maïs : exigences écologiques
Le maïs de son nom scientifique Zea mays, Maize en
anglais, est une plante herbacée tropicale annuelle de la famille des
proacées (graminées) et la sous-famille des panicoidées,
largement cultivée comme céréale pour ses graines riches
en amidon, mais aussi comme une plante fourragère. Le maïs est
surtout réservé à la consommation humaine directe, sous
forme d'épis immatures, de farine ou de semoule.
Il a des exigences en température assez
élevées à la germination : optimum de 25°C,
impossible en dessous de 10°C ; en eau, le maïs de 120 jours en
climat soudanien demande au moins 600 mm de pluies bien réparties.
Ainsi, le Mayo Dallah est une zone très propice à la culture du
maïs, dont le semis se fait entre les mois de mai et juin et la
récolte entre août et septembre. En fertilité, il est
très sensible aux carences et répondant bien aux apports
d'engrais et notamment d'azote. La sécheresse est
particulièrement dommageable au moment du semis mais sa plus forte
influence négative sur le rendement se situe au moment de la floraison.
L'excès d'eau peut provoquer l'asphyxie ou même la pourriture des
racines. Le maïs exige pour sa croissance et sa production, des
éléments minéraux qu'il puise dans le sol (memento,
2009).
71
2. L'arachide : exigences écologiques
Arachis hypogaea, en Anglais Peanut (USA), est une plante
tropicale et subtropicale qui appartient à la tribu des Aeschynomena, la
sous-tribu des stylosanthenae et au genre Arachis. Elle est de la famille des
légumineuses annuelle de 30 à 70 cm de haut, érigée
ou rampante. Elle est consommée soit en graine (cacahuète), soit
sous forme d'huile. Elle se développe sur des sols suffisamment meubles
pour permettre la pénétration des gynophores puis l'arrachage des
gousses mûres. Les conditions environnementales pour sa croissance et sa
productivité sont entre autre : les températures
inférieures à 15°C et supérieures à 45°C
ralentissent ou bloquent la croissance, l'optimum se situant entre 25°C et
35°C degrés. Une pluviométrie comprise entre 500 et 1 000 mm
pendant la saison de culture permet généralement d'obtenir une
bonne récolte, mais la bonne répartition des pluies, en fonction
du cycle de la variété, est plus importante que le total
pluviométrique (memento, 2009). Le Mayo Dallah, présente
plusieurs conditions qui sont propices à la culture d'arachide.
1
2
Planche 8: les cultures vivrières dans
le Mayo Dallah
Source : Wayang Brice, 2021
Cette planche nous présente deux champs de cultures
vivrières qui occupent une place importance dans la consommation des
ménages de cette localité. L'image A, nous montre un champ de
maïs, l'image B, un champ d'arachide.
72
II. EVOLUTION DES RENDEMENTS DES CULTURES DE MAÏS,
ARACHIDE, DANS LE MAYO-DALLAH DE 2005 -2021.
Les rendements agricoles dans le Département de Mayo
Dallah ne sont pas statiques. Ils varient de manière considérable
année après année. Les différentes cultures
vivrières (maïs et arachide) sont représentées
graphiquement de 2005 à 2021 suite aux difficultés d'avoir les
données agricoles de 1990 à 2021 comme les données
pluviométriques. Les données situationnelles obtenues ne
concernent qu'une période de dix-sept (17) ans avec l'absence des
données des années 2006 et 2007 ce qui revient à 15ans.
Les deux graphiques 21, 22 ci-dessous montrent globalement que
l'évolution interannuelle des rendements agricoles dans le Mayo Dallah
se fait en dents de scie.
1400 y = -7,5607x + 1130,6
R2 = 0,0659
1200
1000 800 600 400 200
0
Années
Rendement de l'arachide Tendance des rendements
Rendement en (kg/ha)
Figure 23: Evolution du rendement d'arachide de 2005
à 2021
Source : ANADER, 2022
Cette figure illustre l'évolution de rendement
d'arachide dans le Département de Mayo-Dallah. En effet, la courbe de
tendance indique une légère baisse moyenne durant la
période de 2005 à 2021. Toute fois le rendement reste variable
selon les années. La campagne agricole de 2008/2009 a enregistré
le maximal de rendement (1303kg/ha), contrairement à l'année 2017
qui a enregistré le rendement le plus faible (898 kg/ha). Cette
fluctuation peut être expliquée par la dégradation des
conditions naturelles notamment la fluctuation pluviométrique et
l'appauvrissement des sols.
Cette figure présente l'évolution des rendements
du mil pénicillaire en véritable dent de scie avec une tendance
légèrement vers la baisse dans le département de
Mayo-Dallah. Les
73
rendements varient fortement en fonction des années. Le
maximum des rendements est enregistré en 2008,2010 et 2011 avec
respectivement 650kg/ha, et le minimal en 2009 avec 475kg/ha. Les baisses et
les constances de ces rendements proviennent de la dégradation des
conditions naturelles notamment la fluctuation pluviométrique et/ou
l'appauvrissement des sols.
y = 22,443x + 973,59 R2 = 0,1723
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
Années
Rendement de mais Tendance des rendements
Rendement en (kg/ha)
Figure 24: Evolution du rendement de maïs de 2005
à 2021
Source : ANADER, 2022
Comme le sorgho, l'analyse de cette figure nous montre que la
tendance du rendement de maïs est aussi à la hausse avec une
évolution en dent de scie. Les rendements varient fortement en fonction
des années. Ainsi, le maximal des rendements est enregistré en
2015 et 2018 a 1543kg/ha et le minimal en 2009 avec 700kg/ha.
Tableau 12: Récapitulatif des statistiques
descriptives des rendements
|
|
|
|
|
|
Spéculation
statistique
|
Arachide
|
Maïs
|
Somme
|
16051
|
374370
|
Maximum
|
1303
|
1543
|
Minimum
|
898
|
|
Moyenne
|
1070,07
|
|
127,29
Coefficient de11,89%
Source : ANADER, 2022
74
III. PERCEPTIONS PAYSANNES
1. Perception paysanne sur cultures sensibles à la
variabilité pluviométrique
Lors des enquêtes, le comportement des quatre (4)
cultures vivrières face aux mutations pluviométriques n'a pas
été perçu de la manière par les agriculteurs dudit
Département. La figure ci-dessous illustre cette perception.
45,0
40,0
Types de speculations
35,0
Pourcentage (%)
30,0
25,0
20,0
15,0
10,0
5,0
0,0
Figure 25: perception paysanne de la
sensibilité des cultures vivrières aux effets de la
variabilité pluviometrique.
Source : Enquête de terrain, 2022
Il ressort de l'analyse de cette figure, que face aux
péjorations pluviométriques, 40 % des agriculteurs pensent que le
maïs et l'arachide présentent les mêmes comportements
(sensibilité aux stress hydriques) face aux mutations
pluviométriques, 20% pensent que c'est le maïs qui demeure la plus
fragile à la sècheresse tout comme à l'inondation. Par
contre la culture du sorgho est tolérante par rapport à la
sécheresse suivie du mil pénicillaire. Les différents avis
sur les comportements de ces 4 spéculations viennent confirmer les
exigences écologiques de ces 4 cultures présentés dans le
memento de l'agronomique (2009). Ainsi, cette perception permet
d'apprécier la dépendance de l'agriculture pluviale avec les
paramètres agricoles.
2. Perception paysanne des effets de la
variabilité pluviométrique
Dans la littérature, il ressort que les perceptions
paysannes sont d'une grande importance, car c'est eux qui déterminent
les adaptations mises en place. Ainsi, face aux effets néfastes induits
par la variabilité pluviométrique perçus et ressenties,
les avis des paysans diffèrent (figure 25).
29%
10%
61%
Faiblement Moyennement Fortement
75
Figure 26: Perception paysanne face aux effets de la
variabilité pluviométrique
Source : Enquête de terrain, 2022
Cette figure illustre la perception que les paysans ont sur
les effets qu'induisent la variabilité pluviométrique sur leurs
activités agricoles. Il ressort de cette analyse que 61,4% des
agriculteurs constatent que leurs activités agricoles soient
affectées moyennement par les effets de la variabilité
pluviométrique, 28,6% pensent que leurs activités soient
affectées fortement, par contre seulement 10% pensent être
affectés faiblement.
IV. IMPACTS DE LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE SUR LES
CONDITIONS DE VIE DES AGRICULTEURS
Dans le Département de Mayo-Dallah, l'agriculture
constitue la base de l'alimentation des ménages. Ainsi, les mutations
pluviométriques entrainent tout d'abords la chute des rendements
agricoles qui impacte à son tour les revues des ménages. Durant
le période de 1990 à 2021, les risques majeurs observés
par la population sont la famine, les maladies et la pauvreté.
Notons aussi que l'oscillation de la température et sa
tendance interannuelle en hausse agissent sur le bien-être de la
population. De la canicule résultent des maladies comme la
méningite tandis que durant la période du froid dominent la
grippe, la toux, le palu, etc. en fin,
les périodes d'inondations sont également à
l'origine des maladies hydriques et épidémiques.
6%
5%
6%
70%
13%
Pauvreté
Famine
Maladies
Famine et maledies
Famine et pauvreté
76
Figure 27: Conséquence de la variabilité
pluviométrique sur les agriculteurs
Source : Enquête de terrain, 2022
V. VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE : PROLIFERATION DES
MALADIES CRYPTOGAMIQUES
Les manifestations des paramètres climatiques
constituent également un facteur de propagation des maladies fongiques
qui sont causées par des champignons parasitaires. Les maladies
fongiques représentent 90% des affections des végétaux et
touchent toutes les espèces. Ces maladies (rouille, mildiou,
oïdium, sclérotiniose, septoriose....) interviennent lorsque les
champs sont mal entretenus, mal exposés ou encore inadaptés au
climat. Ainsi, les cultures notamment les cultures vivrières dans le
Département Mayo-Dallah n'échappent pas à la croissance
des maladies fongiques induite par les phénomènes climatiques
extrêmes. Les moyens de luttes restent l'utilisation des produits
chimiques qui ne sont pas parfois à la portée de tous les
paysans.
Le Mayo Dallah est une localité aux conditions
climatiques favorables (800-1200mm/an) au développement du striga. 95,7%
des agriculteurs enquêtés affirment faire face à
l'envahissement des mauvais herbes (Striga, les graminées annuelles, les
dicotylédones annuelles) dont le plus connu et fréquent est le
striga hermonthica appelé localement «Samroukoua» qui
engendrent des énormes dégâts sur les cultures. Selon
Kroschel (1998), le striga et surtout de développent dans les
régions ou les pluviométries annuelles sont comprises entres
entre 450-1000mm. La température favorable pour son développement
se situe entre 28° - 33°C.
77
En plus des problèmes climatiques mentionnés
plus haut, 97% des paysans enquêtés dans cette zone affirment
faire face aux différents ennemies qui sont : les insectes (chenilles,
termites, nématodes, vers blancs), bactéries (la rouille, le
charbon, cercosporiose), les acridiens ravageurs, les oiseaux granivores. Ces
ravageurs apparaissent pendant les saisons des cultures et agissent en fonction
des fluctuations thermiques et pluviométriques sur les cultures. Les
termites par exemple peuvent occasionner des dégâts importants au
champ plus particulièrement en situation de stress hydrique où
elles s'attaquent directement aux pieds en creusant une galerie dans l'axe
central de la racine principale et des tiges. Bref, ces ravageurs causent en
fonction des années et des saisons des dégâts aussi bien en
champ qu'en stock. Ils peuvent occasionner une baisse importante de rendements
des cultures vivrières. Face aux attaques des ravageurs, les moyens de
luttes demeurent l'utilisation des variétés plus
résistantes, les luttes chimiques et la luttes traditionnelles. La
planche (9) ci-dessous, présente deux ravageurs des cultures.
1
2
Planche 9: les ennemies des cultures
Source : INNSPUB Journals-blog Site,
2022
Cette planche nous présente les ennemis de cultures
qu'on rencontre dans le Mayo Dallah. L'image 1,
montre un champ de mil envahie par le striga appelé
communément «Samroukoua» et l'image 2
nous montre la chenille noire. Ils sont été
cités par les agriculteurs comme ayant causé plusieurs
dégâts.
VI. PRODUCTION AGRICOLES DEPENDANTE DE LA VARIABILITE
PLUVIOMETRIQUE
Dans la zone tropicale, le paramètre climatique `'la
pluviométrie» est un déterminant de la croissance et des
rendements des cultures vivrières, car elle constitue la principale
source d'humidité des sols. Sa variation (stress hydrique) entrave la
croissance des plantes dans leurs différents stades de croissances.
78
Les cultures d'arachide et de maïs dans le Mayo Dallah se
pratiquent annuellement et dépendent en grande partie du début de
la saison des pluies, de leur quantité et de leur intensité qui
tombent durant la saison de croissance et en fin du moment où les pluies
s'arrêtent. Les cultures d'arachide et de maïs présentent
trois principaux phases de croissances : la phase végétative, la
phase reproductive et enfin la phase de maturation. Les besoins en eau de ces
deux cultures varient en fonction de stade de croissance. Pour des raisons de
la tendance à l'utilisation des plantes à cycle court comme une
stratégie palliative aux variations saisonnières des pluies et de
l'insuffisance des données sur les besoins de ces cultures à
cycle longues, l'attention sera accordée à une
variété d'arachide à cycle court et une
variété à cycle longue de maïs.
1. Variabilité saisonnière et productions
d'arachide
1.1- Les effets observables de la variabilité
pluviométriques sur la culture d'arachide
L'arachide est une plante relativement résistante
à la sècheresse comme mentionné ci-dessus. Toutefois ses
bonnes performances sont très liées à une bonne
réserve en eau du sol au moment du semis suivie d'une bonne
répartition des pluies. Pour un cycle de 90 jours, il faut à
l'arachide pour boucler son cycle végétatif à une hauteur
d'eau comprise de 300-500 mm de pluie pour les variétés
hâtives à petites graines et 800-1200 mm pour les
variétés tardives à grosses graines. Les besoins en eau de
l»arachide varient en fonction de stade de croissance ou du cycle de la
plante qui peut être découpé en quatre phases correspondant
à des besoins variables en eau. Ainsi, Pour une variété de
90 jours et dans les conditions sahéliennes, les besoins en eau ont
été évalués dans le tableau 13 ci-dessous.
Tableau 13: besoin en eau d'une
variété d'arachide de 90jours
Phases du cycle Besoins en eau
Semis-levée (0-20fours)
|
|
3,5mm/jour
|
Floraison (21-40fous)
|
|
5,2mm/jour
|
Formation de gousses et remplissage
(41-70fours)
|
|
4,4mm/jour
|
Maturation
|
|
3,9mm/jour
|
|
|
|
Source : Mayeux, (2021)
L'arachide présente des stades de sensibilité
variables à la sécheresse : les besoins en eau sont
élevés au moment de l'imbibition de la graine qui, une fois la
germination amorcée, craindra l'excès d'eau. La période de
floraison-formation des gousses (30-70 JAS) correspond à une phase
79
de sensibilité à la sécheresse, alors que
la phase finale de maturation sera favorisée par une sécheresse
relative, des pluies à ce stade pouvant en outre provoquer des
germinations sur pied chez les variétés non dormantes. Le tableau
ci-dessous présente les niveaux de sensibilités de l'arachide en
fonction des stades de croissance.
80
Tableau 14: stades de croissance d'arachide sensibles au
stress hydrique et leur durée de 1991 à 2021
Activités
|
Stades de croissance
|
Mois
|
Optimum de pluie
|
Pluie
enregistrée
|
Besoin en eau
|
Observation de la situation
|
Nettoyage des champs
|
-
|
Mars avril
|
-
|
1,8 mm
|
Pas besoin d'eau
|
|
Labour
|
-
|
Avril/ mais
|
-
|
27- 105 mm
|
Nécessite un peu dans les champs
|
Quantité suffisante dans les champs pour
débuter le labour (manuel ou mécanique)
|
Semis et 1er
sarclage
|
Phase végétative (semis-levée)
|
Mai/ juin (30jours)
|
Au moins 100 mm de pluie
|
105-141mm
|
Exige beaucoup d'eau dans les champs
|
Quantité d'eau assez suffisante dans les champs.
|
Traitement et 2e sarclage
|
Phase reproductive (Floraison et remplissage
de gousses)
|
Juillet et Août (45 jours)
|
200 mm
|
200-278 mm
|
Plus d'eau dans les champs
|
Quantité légèrement supérieure par
rapport aux besoins de la plantes en août (des champs observés en
2020, 2021, 2018, 2016, 2012), beaucoup d'eau dans les champs.
|
Traitement et récolte
|
Phase de maturation
|
Août et Septembre (30 jours)
|
Ne requiert pas d'eau
|
191mm
|
Pas d'eau dans les champs
|
Quantité d'eau assez importante dans les champs, ce
qui peut entrainer le prolongement de la saison susceptible
d'entrainé à ce stade la germination sur pieds chez les
variétés non dormantes et le développement
des champions.
|
Source : Travail de terrain, 2022
81
1.2- Corrélation entre les précipitations
et la production d'arachide.
L'identification de l'influence des paramètres
climatiques (précipitations et température) sur la variation des
productions observée dans le Mayo Dallah durant la période de la
croissance des cultures sera faite grâce au coefficient de
corrélation de Pearson. Ainsi, les valeurs du coefficient varient de -1
à +1 (r=-1 explique une corrélation négative parfaite,
r=+1 représente une corrélation parfaite et positive et r=0 le
lace de corrélation). Elle permettra également de
déterminer la force des relations qui existe, ensuite le calcul du
coefficient de détermination qui mesure les proportions de la variance
d'une variable qui est expliqué par une autre variable à
l'étude. Cette méthode a été appliquée par
plusieurs chercheurs dont nous retenons ici, Amawa et al, (2015) Et Moyé
(2015) pour étudier la relation entre les éléments
climatiques sur les rendements des cultures.
La variabilité pluviométrique
étudiée le Mayo Dallah a une relation directe avec la production
culture d'arachide. Cette corrélation est établie grâce
à la corrélation de Pearson et présenté dans le
tableau 15 ci-dessous.
Tableau 15: résumé des résultats
du test de corrélation de Pearson (production d'arachide et
précipitations)
Variables testés Corrélation
de
Pearson
Coefficient (r)
|
Coefficient de détermination
(r2)
|
Proportion de la précipitation dans le
changement
|
Pluie de la saison de croissance et production
d'arachide
|
0,15 0,024 2, 40%
|
Corrélation significative au seuil de 0,05(test
bilatéral)
Source : Travail de terrain, 2022
La variabilité pluviométrique
étudiée dans le Mayo Dallah sur la période de 1990-2021,
marquée par des fluctuations saisonnières et mensuelles qui
constituent les moments cruciales pour la croissance des plantes de cette
agriculture pluviale, n'est pas sans conséquence sur la production.
L'analyse de la corrélation a révélé qu'il existe
une relation positive (+0,15) ave la production d'arachide, ceci explique que
la pluie a très peu contribué à assurer une augmentation
de la production d'arachide. Le coefficient de détermination qui est
0,024 indique lui que les précipitations n'avaient contribué
qu'à la hauteur de 2,4% aux variations de la production. Par ailleurs,
les fluctuations de la production de cette culture peut être
imputées
82
à d'autres facteurs explicatifs non climatiques (les
techniques agricoles, les semences utilisées, l'utilisation des engrais,
l'augmentation des superficies des cultures suite à la croissance
démographique,...).
L'utilisation de la fonction régression a montré
une forte corrélation entre la production d'arachide à la
variabilité pluviométrique (figure 28).
Régression de la pluie et la
production
R2 = 0,024
0
0,00 100,00 200,00 300,00 400,00 500,00
Précipitations de la saison de
croissance
60000
Production d'Arachide
50000
40000
30000
20000
10000
y = -20,205x + 36657
Figure 28: Nuage des points montrant l'analyse de la
régression entre la pluie de la période de croissance et avec la
production d'arachide de 2017 à 2021.
Source : ANADER, DREM, 2022
Il ressort de l'analyse de la régression, que le
prédicteur ne représente que 2,40% des variations de la
production et était significatif à un intervalle de confiance de
95%. Les autres facteurs explicatifs non climatiques dans le modèle
représentent une proportion de 97,6% de variation observé de la
production d'arachide. Ainsi, le changement de la production moyenne
était de -20,205+ 36657tonnes/an pour la période à
l'étude. Ainsi, les décalages saisonniers sont également
responsables de la baisse régulière de productions (Gerald et al.
2009). Mais, ce faible niveau d'indication du prédicateur peut
s'expliquer aussi par l'intervention des autres facteurs non climatiques. C'est
ce que confirment les travaux de Noufé et al, (2015), Bertrand (2014) et
Sosa (2001), pour qui, le choix variétal, l'utilisation d'engrais, la
fertilité des sols, l'articulation des pratiques, les ravageurs et
ennemis de cultures constituent des facteurs déterminants des
rendements.
83
2. Variabilité saisonnière et productions
du maïs
2.1- Les effets observables de la variabilité
pluviométriques sur la culture du maïs
Il a été estimé qu'il faut une moyenne
mensuelle de 100mm d'eau durant tout la période de sa
végétation. Le mais est une plante exigeante en eau, surtout en
phase de germination, croissance floraison, fécondation et grossissement
des grains. Mais la période la plus critique s'étend sur les 15
jours qui précèdent et les 15 jours qui suivent l'apparition des
inflorescences males (Hubert, 1978 ; Cirad-gret, 2002). Le tableau 16 et la
planche 10 ci-dessus présentent les niveaux de sensibilité du
maïs en fonction des stades de croissances.
84
Tableau 16 : Stades de croissance du maïs sensibles
au stress hydrique et leur durée de 1991 à 2021
Activités
|
Phase
|
Mois
|
Optimum de pluie
|
Pluie
enregistrée
|
Besoin en eau
|
Observation de la situation
|
Nettoyage des champs
|
-
|
Mars avril
|
-
|
1,8mm
|
Pas besoin d'eau
|
|
Labour
|
-
|
Avril et mai (arrivée des premières pluies)
|
-
|
27- 105mm
|
Nécessite un peu dans les champs
|
Quantité d'eau nécessaire pour les labours (manuel
ou mécanique)
|
Semis et 1er sarclage
|
Phase végétative
(végétation et
croissance)
|
Juin et juillet
(45 jours ou deux
premiers mois de début de croissance)
|
200 mm de pluie
|
141-200mm
|
Exige beaucoup
d'eau dans les champs
|
Moins d'eau par rapport aux besoins de la plante pendant le
mois de juin, susceptible de limiter la croissance de la plante, par contre de
le mois juillet est normal
|
Traitement et 2e
sarclage
|
Phase reproductive
(floraison et
fructification)
|
Juillet à Août (45
jours après la phase de croissance)
|
200 mm de pluie
|
200 -278mm
|
Plus d'eau dans les champs
|
Quantité d'eau normale pour le mois
de juin et par contre
quantité légèrement supérieur aux besoins de la
plante en juillet (inondations des champs observés en 2020, 2021, 2018,
2016, 2012
|
Traitement et récolte
|
Phase de maturation Maturation et récolte)
|
Septembre à octobre (30jour suivie de la
récolte)
|
Ne demande pas de pluie
|
67- 191 mm
|
Pas d'eau dans les champs
|
Quantité importante d'eau dans les
champs, susceptible d'affecter la qualité et le
rendement du maïs.
|
Source : Travail de terrain, 2022
1
2
3
4
85
Planche 10: Champs de maïs et arachide
sensible au stress hydrique dans le canton Lamé
Source : Brice, 2021 et Alwida infos 2022
Cette planche présente trois champs de maïs
dont l'un en association avec l'arachide de différents stades de
croissances face au stress hydrique. Comme présenté dans le
tableau 16, les besoins en eau du maïs varient en fonction de stade de
croissance. L'image 1 nous montre un champ de maïs en phase
végétative qui a été lessivé par une grosse
pluie en 2021, Les images 2 et 3 montrent deux champs de maïs l'un en
association avec l'arachide complètement inondés par des grosses
pluies dans le canton Lamé en juillet 2022. Cette inondation avait
détruit des dizaines d'hectares de terres de champs, emporté
plusieurs animaux et aussi Plusieurs familles sinistrés se retrouvent
sans abris. Lors des enquêtes, 95% des agricultures affirment, que
l'inondation complète des champs de maïs entraine l'asphyxie des
racines et se solde par l'abandon des champs, par contre les champs de
maïs soumis aux fortes précipitations pendant les phases critiques
se soldent par une mauvaise formation des épis et la baisse des
rendements considérables.
86
2.2- La corrélation entre les
précipitations et la production du maïs
Tout comme l'arachide, La variabilité
pluviométrique a une relation directe avec la production culture du
maïs. Cette corrélation est établie grâce à la
corrélation de Pearson et présenté dans le tableau 17
ci-dessous.
Tableau 17: Résumé des résultats du
test de corrélation de Pearson (production du maïs
et précipitations)
Variables testés Corrélation
de
Pearson
Coefficient (r)
|
Coefficient de détermination
(r2)
|
Proportion de la précipitation dans le
changement
|
Pluie de la saison de croissance et production du
maïs
|
0,365 0,13 13, 15%
|
Corrélation significative au seuil de 0,05(test
bilatéral)
Source : Travail de terrain, 2022
L'analyse de la corrélation a
révélé qu'il existe une relation positive (+0,36) ave la
production d'arachide, ceci explique que la pluie a peu contribué
à assurer une augmentation de la production du maïs. Le coefficient
de détermination qui est 0,131 indique lui que les précipitations
n'avaient contribué qu'à la hauteur de 13,15% aux variations de
la production. Cependant, il existe d'autres facteurs susceptibles de
contribuer à l'augmentation de la production de maïs (les
techniques agricoles, les semences utilisées, l'utilisation des engrais,
l'augmentation des superficies des cultures suite à la croissance
démographique,...).
87
En effet, l'application de la régression
linéaire révèle une corrélation forte entre les
précipitations et la production du maïs. (Figure 29).
régression entre la pluie et la
production
y = 50,959x + 15413
R2 = 0,1315
5000
0
0,00 100,00 200,00 300,00 400,00 500,00
Précipitations de la saison de
croissance
Production du maïs
30000
25000
20000
15000
10000
45000
40000
35000
Figure 29: Nuage des points montrant l'analyse de la
régression entre la pluie de la période de croissance et avec la
production du maïs de 2017 à 2021.
Source : ANADER et DREM, 2022
Pour la production du maïs, le prédicateur
représente 13,15% des variations de la production était
significatif à un intervalle de confiance de 95%. L'interception de la
régression représente le changement moyen avec les
précipitations de période de croissance maintenues constante.
Ainsi, le changement de la production moyenne était de 50,959 #177;
15413 tonnes/an pour la période à l'étude. Ainsi, les
décalages saisonniers ont pour corollaire une baisse
régulière et effective de rendements ou de productions (Gerald et
al. 2009, PAM et FAO 2009).
88
3. La variabilité de la température et
production d'arachide et de maïs
Tout comme la pluie, la température est un facteur
essentiel pour le rendement des cultures. Les températures influencent
fortement les processus physiologiques des cultures et partant les
différents stades de leur croissance.
3.1-Variabilité de la température et
production d'arachide
L'arachide est souvent classée comme plante
résistante à la sécheresse avec des performances qui en
font une des principales cultures de la zone tropicale sèche. L'arachide
est peu sensible à la photopériode. Selon Robert (2001), les
températures inférieures à 15 degrés et
supérieures à 45 degrés ralentissent ou bloquent la
croissance. Les déséquilibres se traduisent fréquemment
par un rapport fanes/gousses défavorable. L'analyse de la
corrélation (tableau18) permet d'apprécier l'influence des
températures pendant la saison de croissance des pluies sur les
rendements. L'optimum se situant entre 25°C et 35°C. Il faut une
moyenne optimum qui varie de 28 à 35° durant son cycle
végétatif. Le tableau ci-dessous présente les effets
induits par la variation de la température mensuelle de la saison de
croissance sur la croissance d'arachide.
Tableau 18: effets de la température mensuelle de
la saison de croissance sur la croissance
d'arachide
Mois de l'année
|
Stade de croissance
|
Ecart de températur e
|
Optimum de
température
|
Températu res
observées
|
Observatio n
|
Effets observés
|
Mai/juin
|
Germinatio n
|
21-40
|
32-34°C
|
29-31
|
Favorable
|
Condition favorable à la germination et la levée de
la plante
|
Juillet/Ao ût
|
Floraison
|
20-33
|
24-33°C
|
25-27
|
Faible températur e. Vulnérabil ité
élevée
|
Ralentissement de la croissance de la plante.
|
Septembre
|
Maturation
|
20-31
|
24-33°C
|
26
|
Faible températur e. Vulnérabil ité
élevée
|
L'arachide fini sa dernière phase de cycle
légèrement en dessous de sa tolérance.
|
Source : Travail de terrain, 2022
89
La variabilité thermique dans le Mayo Dallah
analysé chapitre 3 est caractérisé par des
évolutions interannuelles. Ainsi, Il ressort de l'analyse de ce tableau
que cette variation de température influence la croissance des plantes
et affecte les processus physiologiques : germination, floraison et maturation.
Le stade végétatif durant la période (1990-2021) est
favorable à la germination et la levée de la plante, par contre
le stade reproductif et de maturation s'exécutent en dessous de leur
tolérance, ce qui pourrait affecter les rendements de la culture
d'arachide. Lorsque la plage optimale de valeurs de température par
cette culture n'est pas atteinte, la culture d'arachide a tendance à
réagir négativement, ce qui entraine une baisse de rendement.
Le tableau 18 suivant présente la corrélation
entre les températures maximales et minimales de la saison de croissance
avec le rendement d'arachide.
Tableau 19 : Résumé des résultats
pour la corrélation de Pearson entre température et production
d'arachide de 2015 à 2021
Variables testés Corrélation
de
Pearson
Coefficient (r)
|
Coefficient de détermination
(r2)
|
Proportion de la précipitation dans le
changement
|
Tmax et production
|
0,23
|
0,05
|
5,6%
|
Tmin et production
|
0,18
|
0,03
|
3,5%
|
Source : ANADER et DREM, 2022
La régression linéaire utilisant les
températures maximales et minimales de 2015 à 2021 a
révélé que le rendement d'arachide était faiblement
corrélé aux variables températures et maximales et
minimales. (Figure 30)
y = 3E-05x + 35,082
R2 = 0,0561
10000 20000 30000 40000 50000 Production en
tonnes/ha
Température maximale en °C
37
36,5
36
35,5
35
34,5
y = 1E 05x + 21,193
R2 = 0,0356
10000 20000 30000 40000 50000 Production en
tonnes/ha
Température minimale en °C
23
22,5
22
21,5
21
20,5
20
Figure 30: nuage des points montrant l'analyse de
régression entre les températures maximales et minimales de la
période de croissance avec les rendements de (2015-2021)
Source : ANADER et DREM, 2022
90
Il ressort de l'analyse de ces deux figures, le
prédicateur pour les températures maximales représentait
que 5% des variations de la production et était significative à
un intervalle de 95%, tandis que dans les changements de 3% d'arachide
était expliqué par les températures minimales. Pour les
températures maximales, le changement de la production moyen
était de 3E-05 #177; 35,082t/ha pour la période à
d'étude tandis que celui pour les températures minimales
était de 1E-05#177; 21,193t/ha.
3.2- Variabilité de la température et
production de maïs
Les besoins en température du maïs varient en
fonction de stade de croissance. Le tableau ci-dessous (18) présente la
corrélation entre la production et les températures de la saison
de croissance du maïs.
Tableau 20: Résumé des résultats
pour la corrélation de Pearson entre température et production
de maïs 2015 à 2021
Variables testés Corrélation
de
Pearson
Coefficient (r)
|
Coefficient de détermination
(r2)
|
Proportion de la précipitation dans le
changement
|
Tmax et production
|
0,37
|
0,139
|
13, 96%
|
Tmin et production
|
0,34
|
0,11
|
11%
|
Source : ANADER et DREM, 2022
L'utilisant de la régression linéaire des
températures maximales et minimales de 2015 à 2021 a
révélé que le rendement du mais était
corrélé variables températures et maximales et minimales.
(Figure 32)
Production en tonnes/ha
Température maximale en °C
37
y = -5E-05x + 37,363
R2 = 0,1396
36,5
36
35,5
35
34,5
10000 20000 30000 40000 50000
22,2
22
21,8
21,6
21,4
21,2
y = -2E-05x +
22,29
R2 = 0,1195
Température minimale en °C
10000 20000 30000 40000 50000
Production en tonnes/ha
21
20,8
20,6
Figure 31: nuage des points montrant l'analyse de
régression entre les températures maximales et minimales de la
période de croissance avec les rendements de (2015-2021).
Source : ANADER et DREM, 2022
91
Le prédicateur pour les températures maximales
représentait 13,96% des variations de la production et était
significative à un intervalle de 95%, tandis que dans les changements de
11,95% du maïs étaient expliqués par les températures
minimales. Pour les températures maximales, le changement de la
production moyen était de 5-E-05 #177; 37,363t/ha pour la période
à d'étude tandis que celui pour les températures minimales
était de -2E-05#177; 22,29t/ha.
4. Impacts de la variation des précipitations
interannuelles et de la production d'arachide et du maïs dans le Mayo
Dallah.
Les paramètres climatiques dans leur manifestation
agissent sur les productions agricoles à divers niveaux
d'évolution de la campagne agricole, mais ces effets sont plus visibles
dans la production agricole des cultures vivrières. Pour comprendre les
liens entre la pluie et les paramètres agricoles, il est
nécessaire de faire recours à la présentation de la courbe
de la production qui est réalisée en fonction de l'indice
pluviométrique annuel. Elle donne un aperçu global de cette
relation et permettent de comprendre aussi les liens qui existent entre la
pluie et les productions. Par l'indisponibilité des données de la
production agricole couvrant la période à l'étude qui est
fixée à 32 ans, nous faisons usage des données agricoles
de la période allant de 2005 à 2021 avec l'absence des
données agricoles des années 2006 et 2007.
L'analyse de la variabilité pluviométrique dans
le Mayo Dallah a montré une tendance générale à la
stabilité. Mais les variations interannuelles sont marquées par
l'alternance d'années sèches et pluvieuses comme le
présente le chapitre 3. Cette situation affectera évidemment les
productions des cultures du maïs et d'arachide. La relation entre les
productions d'arachide, de maïs et les indices pluviométriques
interannuels est représentée par les figures (32,
33) ci-dessous afin d'évaluer le niveau d'implication d'une
variable sur l'autre.
Indice pluviometrique annuel
-1,00
-2,00
4,00
3,00
0,00
2,00
1,00
IPA Production du maïs Tendance des précipitations
Tendance des production
2005
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
45000
40000
35000
30000
5000
0
25000
20000
15000
10000
Production en tonnes/ha
92
Figure 32: courbes de corrélation entre les
indices pluviométriques et de la production du maïs de
2005-2021
Source : ANADER et DREM, 2022
L'analyse de cette figure 32, nous montre que les courbes de
tendance (production et pluviométrie) évoluent dans le même
sens. Ce qui témoigne d'une influence certaine de la pluviométrie
sur la production du maïs. Ainsi, les années 2005, 2008, 2009,
2010, 2011, 2014, et 2021 avec des indices annuels négatifs
c'est-à-dire les années dont les précipitations sont
au-dessous de la moyenne (1004mm) correspondent directement à une
production élevée en tonnes. L'année 2015, avec un indice
de -0,56 (855,9 mm) et une production élevée de 35867 tonnes,
illustre plus mieux cette situation. Par contre, les années 2012 et 2013
avec des indices positifs c'est-à-dire des années ou les
précipitations sont supérieures à la moyenne, sont
marquées par des baisses drastiques de la production. En fin, les
années 2016, 2018, 2019 et 2020 se distinguent complètement comme
des années qui contrastent avec la production. Ces années bien
que présentant des indices positifs (années plus humides) ont
enregistrée des productions plus élevées avec le pic
atteint en 2020 (39198 tonnes). Cela pourrait indiquer que la production est
déterminée par d'autres facteurs que la variabilité
pluviométrique.
Indice pluviometrique annuel
-1,00
-2,00
4,00
3,00
0,00
2,00
1,00
IPA Production d'arachide Tendance des précipitations
Tendance des productions
2005
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
40000
60000
50000
30000
0
20000
10000
Production en tonnes/ha
93
Figure 33: courbes de corrélation des indices
pluviométriques et de la production d'arachide
Source : ANADER et DREM, 2022
Il ressort de l'analyse de cette figure (33), une
évolution contrastée avec des tendances linéaire de
production et de la pluviométrie en augmentation. Le croisement
observé durant cette période traduit le fait que la
pluviométrie augmente tandis que la production est en diminution. Nous
constatons que les campagnes agricoles des années 2005, 2009, 2011,
2014, 2015, 2017 et 2021 bien qu'ayant connues des déficits
pluviométriques ont enregistrés une hausse de production. Par
ailleurs, la hausse de la pluie de la compagne de l'année 2020 est
caractérisée par une baisse drastique de la production. En fin,
les campagnes des années 2012, 2013, 2016 et 2019 on constate que la
production évolue au rythme des fluctuations de la pluie.
94
CONCLUSION
Ce chapitre a présenté les effets de la
variabilité pluviométriques sur les stades de croissance et les
rendements d'arachide et de maïs. Ce sont surtout les inondations, les
sécheresses, les séquences sèches, les hausses de
températures qui perturbent les stades critiques de la croissance. Les
impacts indirects sont liés à l'apparition de ravageurs et de
maladies. Tout ceci conduit à une baisse des rendements, comme l'indique
l'analyse de corrélation.
La corrélation de Pearson entre les températures
maximales et minimales avec les rendements d'arachide a montré une
relation positive modérée et une relation très
significative pour la culture du maïs. Les résultats ce travail
sont conformes à ceux obtenus par plusieurs auteurs, Ogouwalé
(2006) pour qui, les excès et les insuffisances des hauteurs des pluies
sont très préjudiciables aux cultures. Pour Afouda et al, (2014),
la rareté des pluies prolongées, les poches de
sècheresses, les excès d'eau font baisser le rendement des
cultures. Dans la même logique, pour Allé (2013), la perturbation
qu'enregistre les systèmes culturaux s'explique par
l'irrégularité pluviométrique, la mauvaise
répartition spatio-temporelle des précipitations, la
variabilité intra et inter-saisonnières des pluies, l'occurrence
des phénomènes extrêmes (inondations, sécheresses et
vagues de chaleur) et les séquences sèches limite les productions
agricoles.
Toutefois, la quantité de pluie tombée ne
détermine pas à elle seule la production agricole. D'autres
facteurs expliquent les variations de rendements. C'est ce que montrent les
résultats du test de régression dont le prédicateur
représente 13% des variations de la production du maïs et 2% pour
la culture d'arachide. Ces résultats confirment les travaux de Sossa
(2001), Noufé (2010) et Septime (2008). La variabilité
pluviométrique demeure le facteur déterminant pour cette
agriculture essentiellement pluviale. La chute des rendements affecte les
moyens de subsistance des agriculteurs et leurs exigent des adaptations
conséquentes présentées dans le chapitre suivant.
CHAPITRE 5 : LES STRATEGIES PAYSANNES D'ADAPTATION
DEVELOPPEES DANS LE MAYO DALLAH.
Le Département de Mayo-Dallah connait la
variabilité des pluies marquée par des retards des pluies, des
inondations et des séquences sèches qui affectent à leurs
tours les activités agricoles. Ces mutations bouleversent les
calendriers agricoles et imposent des modes de vie différentes. Face
à la persistance de la crise climatique, les paysans ne sont pas
restés muets. Ils tentent en fonction des moyens dont ils disposent ou,
au minimum, de « résister » grâce à leur savoir
et leur savoir-faire afin de continuer à tirer profit de leur milieu. Et
en mettant pour cela en jeu plusieurs mécanismes ou des solutions de
court terme, souvent peu durable. Nous voulons à travers ce chapitre,
présenter les stratégies mobilités par les agriculteurs
pour faire à la variabilité pluviométrique, analyser les
stratégies mises sur pied sur le plan national et local par les
différents acteurs. Il sera question également de
présenter les limites de ces adaptations.
I. LES STRATEGIES D'ADAPTATIONS PAYSANNES AUX CULTURES
VIVRIERES
1. Stratégies d'adaptations au retard de pluie et
aux séquences sèches
La variabilité pluviométrique à travers
le retard de pluie et les séquences sèches gênent le
développement et la croissance des différentes cultures
vivrières.
Abandon des champs
3%
Drainage/Arrosage
1%
Pourriture des graines/ré-semis
96%
.
95
Figure 34: stratégies d'adaptations au retard de
pluie.
Source : Enquête de terrain, 2022
96
L'analyse de cette figure montre que face au retard des
pluies, 96% des paysans procèdent à des ré-semis, 3%
abandonnent leurs champs à défaut de moyen et 1% au drainage ou
l'arrosage qui consiste à l'ajout des quelques gouttes d'eau aux graines
semées.
Quant aux séquences pendant les phases de germination
et de la croissance, il faut noter 97,2% des paysans enquêtes ne
disposent que des matériels rudimentaires et en plus des contraintes
hydrologiques qu'imposent la zone, ces derniers ne disposent pas des moyens
techniques pour irriguer les champs. Les cultures comme le sorgho et le mil
sont souvent repiqués à cause de leurs tolérances à
la sécheresse par contre, le maïs et l'arachide périssent et
sont donc ré-semées ou abandonnées.
2. Stratégies d'adaptations aux
inondations
Les phénomènes d'inondations perturbent
fortement la croissance des cultures et obligeant ainsi les agriculteurs aux
adaptations conséquentes. La figure ci-dessous nous montre les
différents comportements des agriculteurs pour surmonter les cas des
inondations dans le Département de Mayo-Dallah.
16%
2%
5%
50%
27%
Abandon des champs Drainage Buttage Repiquage Drainage et
buttage
Figure 35: Les techniques d'adaptations à
l'inondation des champs
Source : Enquête de terrain, 2022
L'analyse de cette nous montre que face aux inondations, 50%
des agriculteurs pratiquent le drainage, 26,8% abandonnent leurs champs au
profit de la culture du riz en fonction des zones ou soient abandonnent juste,
16,1% font le drainage et le buttage, 5,4% font simplement le buttage et en fin
1,8% pratiquent le repiquage.
97
3. Stratégies de lutte contre les maladies
cryptogamiques et ennemies de cultures
La variabilité des pluies et des températures
enregistrée dans le Département de Mayo Dallah favorise
également la prolifération des nombreuses maladies fongiques et
l'envahissement des ennemies des cultures, qui occasionnent des pertes de
rendements considérables ainsi qu'une diminution de la qualité
des récoltes. Ainsi, pour limiter les pertes des rendements, les paysans
font recours à plusieurs stratégies basés sur les
connaissances et parfois ils font recours également aux méthodes
modernes.
? Les Stratégies de lutte contre les maladies fongiques
sont avant tout élaborées à partir des connaissances et
expériences de quelques agricultures du Département à
savoir : L'utilisation du natron : selon eux pour efficacement contre les
maladies fongiques, il faut répandre 5kg de natron sur une »corde
de champs», c'est-à-dire 1/2 hectare de parcelle de champs.
? La deuxième stratégie repose sur la
fabrication de l'insecticide artisanale, qui se fait à base des feuilles
du Neem (Azadirachta indica) ; du piment et du tabac. Dont la
préparation se fait comme suite : mettre les feuilles dans un
récipient et ajouter de l'eau et faire bouillir pendant 30 à 45
minutes. Apres cuisson, il faut une conservation de 3 jours ensuite viendra
filtrage avant d'asperger ou répandre sur les cultures. Dans certains
localités, les feuilles de Neem sont justes bouillis et après
cuisson, filtré et asperger sur les cultures.
Selon schmutterer (1990) et Kavallieratos et al. (2007), le
Neem est toxique pour plus de 500 espèces d'insectes mais aussi contre
les maladies des cultures (oïdium, pourriture de la racine, virus
etc....), les nématodes et les bactéries (Gevaert et al, 2012).
Ainsi, le Neem constitue un insecticide naturel très puissant qui permet
de protéger les cultures et les greniers.
? La lutte contre les ravageurs et l'envahissement des mauvais
constitue aussi une préoccupation majeure des agriculteurs du
Département de Mayo Dallah qui ont élaboré
également quelques stratégies.
La lutte contre le striga et les mauvaises herbes est avant
tout manuelle (sarclage). Ensuite, les paysans font usage du natron et des
cendres qu'ils répandent dans les champs pour empêcher
l'envahissement de leurs champs par les adventices et autres ravageurs.
Notons que ces techniques de lutte traditionnelle des maladies
cryptogamiques élaborées par les agriculteurs ne sont pas
vulgarisées sur toute la zone. Elles sont les propres des certains
villages. A côté de ces techniques, les agriculteurs font usages
également aux pesticides tels que
98
les DDT, connu sous le nom vulgaire de « Landrine »,
le Sulfate de Zinc et le « Rundung » qui est un herbicide non
homologué, etc...
Selon le rapport mensuel du Service de la Statistique Agricole
du Département publié en Décembre 2020, la situation
phytosanitaire des cultures en générale et celles des produits en
particuliers évolue en dent de scie dans la localité. Les
pesticides non nuisibles et homologué par le Gouvernement Tchadien sont
très indispensables dans la localité et les producteurs font
usage des produits en provenance des pays voisins avec tous les risques
sanitaires. Les insecticides sont utilisés du gré par les paysans
sans toutefois penser aux risques potentiels au travers la chaine de valeur.
C'est ce qui est déplorable dans le milieu mais aucune action n'est
envisagée pour pouvoir aider ces derniers à minimiser les risques
liés à cette utilisation. Les insectes ne cessent de
détruire les produits issus des récoltes et les producteurs sont
obligés d'appliquer n'importe quels insecticides afin d'éliminer
les ennemis puis conserver leurs produits.
4. Les autres stratégies d'adaptations
paysannes
4.1- Organisation des prières et des
sacrifices
Face au retard et à l'arrêt brusque des pluies,
les réactions des paysans varient en fonction de leurs croyances. Selon
les résultats de l'enquête, en cas d'arrêt brusque des
pluies 27% ont affirmé qu'à chaque fois que cette situation
arrive, ils se tournent vers Dieu tout puissant à travers des
prières non seulement individuelles, mais aussi, collectives dans les
mosquées et églises. 34% font des sacrifices qui consistent
à collecter les mil par ménage pour ensuite préparer pour
offrir aux divinités du village. Cette offrande est accompagnée
par des cris et des battements des mains et des objets par les enfants du
village. Ensuite 22% procèdent au réémis et au repiquage
et 13% font appel aux faiseurs des pluies chargé de faire des rites pour
attirer la pluie en fin 4% procèdent à l'arrosage surtout pour la
culture du sorgho. La figure 37 ci-dessous présente les réactions
des agriculteurs.
Contribution des faisseurs de pluie
13%
Arrosage
4%
Ré-semis et repiquage
22%
Priére dans les églises et
mosquées
27%
Offrandes/sacrifices aux divinités de
la pluie 34%
99
Figure 36: comportement des agricultures face au retard
des pluies
Source : Enquête de terrain, 2022
4.1 - Intensification de l'utilisation des
intrants
Selon les résultats des enquêtes, 85,9% des
agriculteurs utilisent les intrants. Selon eux, les chances de tirer une
production acceptable ou de tirer profil des champs de maïs, sorgho,
arachide et mil sans l'usage des engrais agricoles sont minimes voire
difficiles. Ainsi, la part des engrais chimiques est 52%, celle des engrais
chimiques et organiques est de 43% et celle des engrais organiques est
seulement de 5%.
La variabilité des précipitations constitue un
supplément aux problèmes de la fertilité des sols qui se
pose dans cette localité. Pour les agriculteurs, pour que le maïs,
le sorgho, l'arachide et le mil puissent achever leur cycle
végétatif avant l'arrêt brusque des pluies, il faut leur
ajouter des intrants. Ces derniers sont soit achetées dans les marches
locaux avec tous les risques possibles et parfois vendu
régulièrement aux producteurs par le secteur ANADER pour leur
permettre d'augmenter les rendements. La figure ci-dessous présente les
pourcentages d'utilisation des engrais par les agriculteurs dans le Mayo
Dallah.
Engrais chimique et organique
43%
Engrais Organique
5%
Engrais Chimique
52%
Figure 37: Usage des intrants
Source : Enquête de terrain, 2022
100
4.2 - Cultures des variétés à
cycle court
Pour contrecarrer les péjorations
pluviométriques (raccourcissement de la saison des pluies) de ces
dernières années, les agriculteurs du Département de Mayo
Dallah expriment de plus en plus un intérêt pour les
variétés précoces comme une bonne réponse. Ces
semences sont soient produites et sélectionnées par les
agriculteurs, eux-mêmes, soient achetées dans les centres de
productions semencières tels que : ILOD et CECADEC. Mais les risques
sont énormes à cause du manque de tests de germination et de
leurs exigences en termes de fertilité du sol et en eau. Selon le
rapport mensuel de la DSA (2020), cette situation augure les paysans à
ressemer les cultures. Parmi ces variétés, le maïs, le
sorgho et l'arachide sont les plus sollicités. Par contre le mil est
utilisé en grande partie en variété à cycle longue
à cause de ta tolérance à la sècheresse.
4.3 - Pratique du maraichage
Bien qu'elle soit moins développée dans la
localité du fait du manque des moyens financiers et techniques
adéquates. Les activités maraichères sont
développées dans certains villages (Erdé, Doutlap,
Rawaika, Zabi...) avec les appuis des partenaires au développement que
sont : FAO et les ONG intervenant dans la Province. Ce sont des appuis en
matériels agricoles pour les cultures de contre saison et le
renforcement des capacités des bénéficiaires. Plusieurs
espaces maraichères ont été aménagés pour la
mise en place des cultures dont les principales sont : les légumes, les
tomates, l'ognon, les carottes.... (Planche 11)
1
2
3
101
Planche 11: Pratique du maraichage
Cette planche montre le maraîchage dans le Mayo
Dallah plus précisément dans le de Doutlap pour compléter
la production agricole pluviale déficitaire. L'image 1
présente une branche du cours d'eau Mayo Dallah qu'on s'en sert
pour arroger les cultures, l'image 2 présente un jardin
de gombo vert et en fin l'image 3, montre un agriculteur
entrain de déterrer les oignons
Crédit photographique : Eloge, 2022
102
4.4 - Changement progressive du calendrier
agricole
Elle est la première réponse spontanée
pour faire correspondre le cycle des cultures avec la configuration actuelle
des saisons. En général, la date de semis est
déterminée par le début des pluies. Nombreux (74,4%) sont
les agriculteurs qui affirment que la tendance est au retard dans le
démarrage des pluies. Ainsi, les perturbations entrainent le retard des
travaux champêtres notamment le labour, le semis et le sarclage. La date
de semis a connu un décalage comparativement à la situation
ancienne. En effet, 65,2% des agriculteurs enquêtés affirment
faire le semis entre mi-juin et début juillet et 82,5% affirment le
faire jadis entre mai et début juin. Les poches des sècheresses
répétées, les arrêts précoces des pluies et
la fréquente mauvaise répartition des pluies ont rendu difficile
le respect du calendrier.
Tableau 21: Calendrier agricole dans le Mayo
Dallah
Déc.
Nov.
Oct.
Août
Juil.
Juin
Mai
Avril
Mars
Fév.
Sept.
Activités
Défrichement
Jan.
Labour
Semis
|
|
|
|
Sarclage
|
|
|
|
Recolte
|
|
Ancien Calendrier
Nouveau Calendrier
|
Defrichement
Labour
Semis
Sarclage
Recolte
Source : Enquête de terrain,
2022
4.5 - Stratégie d'association des
cultures
En réponse à la dégradation de la
fertilité des sols et surtout de l'attaque du striga, mais aussi pour
parer aux péjorations pluviométriques, les agriculteurs du Mayo
Dallah associent d'avantages les cultures dans le but de réduire leur
dépendance économique et alimentaire. Ces association sont faites
dans le but de réduire les risques mais aussi d'améliorer la
fertilité des sols par la fixation de l'ajout atmosphériques, car
le niébé et l'arachide associés sont des
légumineuses.
Dans le Mayo Dallah, 70,4% des agriculteurs contre 29,7%
associent les cultures. Les associations les plus fréquentes sont :
sorgho-arachide, arachide-pénicillaire, maïs-haricot ou
103
l'arachide est semé en premier lieu etc....Par
ailleurs, 93% contre 7% des agriculteurs diversifient les cultures dans le but
de réduire leur dépendance économique et alimentaire.
4.6 - Diversification des activités
génératrices des revenues
La mise en oeuvre d'activités complémentaires
génératrices de revenus agricoles ou extra agricoles, est un
mécanisme mis en place par les petits agriculteurs pour subvenir aux
besoins de leurs familles. Dans notre zone d'étude 63,2% des
agriculteurs ont déclarés exercer une activité secondaire
à cause de l'instabilité notoire des revenus, qui leur permet de
gérer les petites charges familiales. Diverses activités sont
menées comme le développement du petit élevage ou de
cultures de maraichères, le tressage des secco, le tissage des nattes en
saison sèche, la transformation des produits, et la fabrication des
briques. Il faut préciser également que le revenu de ces
activités secondaires reste toujours faible et ne permet toujours pas de
combler la baisse de revenus.
4.7 - Solidarité dans les travaux champêtres
et entraide
Ces stratégies sont employées pendant les
périodes des soudures et pendant les périodes ou commencent les
activités agricoles.
Pendant les périodes des activités agricoles,
des associations des jeunes appelées « Groupe des jeunes » et
certaines associations villageoises s'organisent à tour de rôle
pour s'aider dans les travaux champêtres et aussi aider les personnes les
plus vulnérables du village. Par ailleurs, pendant les périodes
de soudures et familles ou les ressources alimentaires deviennent rares, les
personnes se trouvant dans l'insécurité reçoivent
l'entraide dans le cercle restreint de leur famille ou auprès des
voisinages. Notons également que le manque des mécanismes de
soutien au niveau des structures de l'Etat pouvant leur permettre
d'accéder facilement à la nourriture constitue un manque à
gagner dans cette localité.
II. LES LIMITES ET CONTRAINTES LIEES AUX STRATEGIES
D'ADAPTATIONS PAYSANNES
Face aux effets induits par la variabilité
pluviométrique, Les agricultures du Mayo Dallah avec les petits moyens
dont ils disposent, s'adaptent comme ils peuvent car, avant tout, il est
d'abord question de l'agriculture don de leur survie. Ainsi, ils ont
initié plusieurs mesures afin de réduire leur
vulnérabilité. Malgré, les appuis des organismes
étatiques et privés, la situation semble être toujours
inquiétante car les revenus des ménages demeurent toujours
très instables. Cette persistance de la vulnérabilité est
due à un certains nombres de contraintes :
104
- Le manque d'une franche collaboration entre les
agricultures, les associations villageoises et les structures d'intervention
dans la concrétisation des actions d'adaptation aux changements
climatiques ;
- Le manque d'un bon système d'échange de savoir
et de savoir -faire entre agriculteurs,
- La pauvreté ; c'est sans doute la principale
contrainte qui limite les agriculteurs dans leurs efforts d'adaptation. Les
agriculteurs enquêtés affirment être manqués des
moyens techniques et financiers pour l'achat des matériels, des semences
améliorées, des produits phytosanitaires, les intrants
homologués etc...
- La dépendance en majeure partie des travaux par des
matériels rudimentaires, comme par exemple la houe, témoigne du
non mécanisation effective de l'agriculture dans le Mayo Dallah. l'usage
d'engrais chimique non homologué entraine à long terme la baisse
de la fertilité des sols. L'adoption des nouvelles
variétés culturales exige non seulement une technique
appropriée mais aussi, la dépendance des paysans vis-à-vis
du personnel des services agricoles (ITRAD, ANADER) et les récoltes sont
difficiles à conserver.
- Le manque d'encadrement des paysans dû à la
défaillance des structures d'encadrement (ANADER) l'encadrement des
paysans dont les actions sur le terrain est malheureusement insuffisant et
limitées. Certains paysans ignorent parfois l'existence d'une structure
d'encadrement agricole dans leur localité. Le personnel, notamment les
agents de vulgarisation agricoles ne disposent généralement pas
assez des moyens de locomotion adéquate et du personnel pour faire les
descentes sur le terrain et aller au contact des paysans et font face
également à un manque du personnel.
- La récurrence des conflits fonciers et
agriculteurs/éleveurs
III. STRATEGIES NATIONALES D'ADAPTATIONS DES
ACTEURS
L'agriculture au Tchad emploie près de 80% de la main
d'oeuvre et est pratiquée dans les exploitations familiales. Elle
fournit près de 70% des produits vivrières qui constituent la
base de l'alimentation de la population. Ainsi, bien avant les contraintes
pluviométriques elle faisait partie des préoccupations des
pouvoirs publiques et leurs partenaires à travers la profusion des
documents, des programmes, projets et stratégies orientés vers le
secteur agricole et rural. Ces documents sont destinés à
renforcer les capacités des populations rurales. Notons également
que ses préoccupations sont de plus en plus renforcées ces
dernières décennies à cause de la nouvelle donne
climatique qui impacte négativement les productions agricoles.
105
1. Les stratégies nationales d'adaptation
élaborées par l'Etat
En tant que partie à la Convention Cadre des Nations
Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC signé le 12 juin 1992 et
ratifiée le 30 avril 1993) et du Protocole de Kyoto (10 avril 2009), le
Tchad a élaboré de nombreux documents de politiques et de
stratégies dans le domaine des changements climatiques. Nous
présentons dans les paragraphes suivants un bref aperçu des
documents des politiques agricoles et d'orientations stratégiques en
matière du développement rural qui sont mis en place ces vingt
dernières années.
Office National de la Sécurité Alimentaire
(2001)
Crée le 11 février 2001 et placé sous la
tutelle du Ministère de l'Agriculture, l'ONASA est le véritable
instrument de sécurité alimentaire. Il a pour mandat de
réguler l'offre des céréales pour éviter les
pratiques spéculatives des commerçants. Ses missions sont : la
constitution, la conservation et la gestion des stocks des produits vivriers
pour les ripostes en cas de crises alimentaires ; l'appui à la
protection des cultures par le financement des produits et matériels
phytosanitaires. Malheureusement, sa forte dépendance du volume d'achat
des financements extérieurs, les faibles capacités de stockages
et l'impraticabilité des routes et pistes pour l'acheminement des
produits vers les lieux de consommations constituent les obstacles majeurs pour
sa mission de régulation du marché des céréales.
Ainsi, les situations de faim qui sévissent dans les zones ruraux
échappent au contrôle de l'Etat qui, n'intervient qu'en cas
d'insécurité alimentaire sévère.
Le Programme National de Sécurité
Alimentaire : PNSA (2006-2015)
Il est l'une des traductions concrètes de la
Stratégie Nationale de Réduction de la Pauvreté au Tchad
(SNRP) initié en 2000 et adopté en 2003. Il a pour objectif de
vaincre la faim et l'insécurité alimentaire à l'horizon
2015 par l'augmentation durable de la productivité et du niveau de
production. Il a élaboré quatre programmes à savoir :
- La valorisation des ressources naturelles de base ; -
L'intensification des systèmes de productions ; - La diversification des
systèmes de productions ; - La transformation et la
commercialisation.
106
Le Schéma Directeur Agricole 2006-2016
Il s'inscrit également dans le prolongement de la mise
en oeuvre de la stratégie Nationale de Réduction de la
Pauvreté au Tchad (SNPR). Il s'articule autour de quelques options : la
relance des produits vivriers, la production industrielle et le
développement des produits des rentes.
Les Mesures d'Atténuations Appropriées au
Niveau National (NAMA)
Il est soumis en Août 2010 par le Tchad et dont le
deuxième et le quatrième axe portent sur :
- L'utilisation des terres, changement d'affectation des
terres et foresterie (UTCATF) : réduction des émissions dues
à la déforestation et à la dégradation et
renforcement des politiques et reboisement ;
- L'agriculture : promotion des engrais organiques et
valorisation des semences fourragères.
Stratégie Nationale de Lutte contre les
Changements Climatiques au Tchad (CNLCC 2017)
Elle vise à doter le Tchad des moyens à
s'adapter aux changements climatiques et de participer à l'effort global
d'atténuation du réchauffement climatiques en mettant en oeuvre
des politiques et programmes cohérents reposant sur une économie
diversifiée avec une valorisation durable des ressources naturelles et
une transition écologique.
Le Schéma Directeur Agricole 2015-2017
Adopté par le gouvernement tchadien en 2015, envisage
un processus de modération du secteur agricole, basé sur des
méthodes faisant davantage appel à l'énergie
mécanique, l'utilisation et la gestion d'un parc de matériel pour
le défrichage, la maitrise de l'eau, la variation des cultures, le
stockage et la transformation primaire des produits agricoles.
Plan Quinquennal de Développement de l'Agriculture
(2013-2018) Les axes prioritaires d'interventions sont entre
autres.
- Maitrise et de la gestion de l'eau
- Intensification et la diversification des productions
agricoles
- Renforcement du dispositif de prévention et de gestion
des crises alimentaires
- L'appui à la promotion des filières agricoles
porteuses
- Le renforcement des capacités des services d'appui
techniques et des organisations des
producteurs.
107
Plan National d'Investissement du Secteur Rural du Tchad
(PNSR 2014-2020)
Il a pour objectif global de faire du secteur rural une source
importante de croissance économique, assurant la sécurité
alimentaire et nutritionnelle des populations dans un contexte de
développement durable.
Le Plan National de Développement
(PND)
Il a été approuvé en avril 2013. La
protection de l'environnement et l'adaptation aux changements climatiques (axe
n° 7) est un de ses huit objectifs prioritaires. Cet objectif
intègre une meilleure gestion des ressources naturelles et des
catastrophes liées au réchauffement climatique, la lutte contre
la désertification et la promotion des énergies renouvelables.
Le Plan d'Actions National pour l'Adaptation
(PANA-Tchad)
Le PANA quant à lui, a été soumis en
février 2010. Il présente dix projets portant notamment sur la
maitrise de l'eau, l'intensification et la diversification des cultures,
l'éducation au changement climatique ou encore la bonne gestion des
sols. Ses actions concernent les trois zones climatiques du pays (zones
soudanienne, sahélienne et saharienne).
Agence Nationale d'Appui au Développement Rural
(ANADER)
Créée en Décembre 2016, elle contribue
à l'amélioration des conditions de vie du monde rural et sa
mission consiste à :
- Favoriser le professionnalisme des producteurs agricoles, des
éleveurs et sylvicultures ; - Assurer la promotion des
coopératives et des associations de producteurs ;
- Réaliser des études de projets agricoles et
répondre efficacement à la demande des clients - Exécuter
tout programme ou projet de développement confié à elle
par l'Etat ;
- Conseiller les pouvoirs publics sur les questions liées
à la promotion du monde rural : formation, crédit
recherche/développement, aménagements ruraux,
sécurité foncière. Les autres programmes
étatiques
CPND : Contribution prévues
déterminées au niveau Nationales : qui a pour objectif de
permettre d'encadrer et de clarifier la progression des Etats dans la lutte
contre les changements climatiques pour la période de 2020-2030.
ITRAD : Institut Tchadien de Recherche
Agronomique : qui propose une gamme élargies des variétés
et le DSP (Direction des Semences et Plants) qui est chargé de la
vérification et de la certification des semences.
108
2. Les Stratégies des Organisation Non
Gouvernementales
- Le projet d'amélioration de l'information,
éducation et communication des populations rurales et
péri-urbaines à l'adaptation aux changements climatiques (ONG,
UCN, Belgique). Il vise à améliorer le niveau d'information des
populations à l'adaptation aux changements climatiques pour une
meilleure prise de décision.
- Projet d'amélioration de la Résilience des
Systèmes Agricoles du Tchad (PARSAT), avec le co-financement FIDA, FEM,
ASAP et du Gouvernement Tchadien. Ce projet vise à contribuer à
l'amélioration durable de la sécurité alimentaire des
ménages ruraux.
IV. LES STRATEGIES D'ADAPTATION DES ACTEURS DANS LE
DEPARTEMENT DE MAYO DALLAH
- Projet d'Appui Régional à
l'Initiative pour l'Irrigation (Pariis-Tchad) : qui envisage appuyer les
producteurs dans le domaine de maraichage, 10 sites de maraichages
étaient identifiés dans le Département du Mayo Dallah et
de Gagal parmi lesquels 3 sites sont retenus pour le projet. Il s'agit du site
de Guewari, site de Rawaika et le site de Zabi. Mais l'élaboration de
ces sous projets pour les financements ne sont pas encore lancés.
- La Direction Générale de la Production
Agricole et de la Formation (DGPAF) qui intervient dans les domaines :
? Des statistiques agricoles, de la prévention des
crises alimentaires, dont les principaux instruments sont le SISA/SAP, le
CASAGC et ses démembrements (les CRA, CDA et CLA), à travers la
Direction de la Production et de la Statistique Agricoles (DPSA),
? De la protection des cultures et du conditionnement, par la
Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement
(DPVC).
- La Direction Générale du Génie Rural et
de l'Hydraulique Agricole (DGGRHA), qui à travers la Direction de
l'Hydraulique Agricole et des Aménagements Fonciers (DHAAF) et la
Direction des Equipements Ruraux (DER) assure la conception,
l'élaboration, le suivi et le contrôle des aménagements
hydro-agricoles et des équipements ruraux ;
- Les activées avec GIZ : ce programme
appuie les producteurs dans les domaines techniques tels que ITK des cultures,
les maraichages et appui matériels comme les décortiqueuses
arachide, les moulins etc....
- Le Programme Intégré de
Développement et d'Adaptation aux Changements Climatiques dans le Bassin
du Niger (PIDACC/BN) : ce dernier est en train de mener des sensibilisations
109
en milieu rural afin que les producteurs s'organisent en
groupement pour bénéficier de financement de la Banque Africaine
de Développement.
- L'Office National de la
Sécurité Alimentaire (ONASA) : il lance la vente
subventionnée des stocks des céréales afin de renforcer
les ménages pauvres à travers la période de soudure.
- Le PRODALKA : Programme de
Développement Rural Décentralisé du Mayo Dallah, Lac
Léré, Kabia (Tchad), qui est un programme de la
coopération Tchado-Allemande crée en 2003 et qui a pris fin en
2016. Il a oeuvré pour l'amélioration des conditions de vie de la
population rurale et pour réduire la pauvreté en milieu rural.
- ILOD : instance locale d'Orientation et de
Décision
- CECADEC : Centre Chrétien d'Appui au
Développement
- OCRA : Organisation pour l'Appui aux
communautés Rurales.
V. CONTRAINTES LIEES AUX STRATEGIES
D'ADAPTATION
ETATIQUE
Malgré les actions et les moyens déployés
par les pouvoirs publics pour renforcer les activités agricoles, le
monde rural face à la nouvelle donne climatique demeure de plus en plus
vulnérable. Cette dernière témoigne ainsi les limites des
efforts consentis par les pouvoirs publics. L'analyse de ces différents
documents stratégiques, destinés renforcer le monde rural
présente malgré la variété des termes usités
(schéma directeur, programme, projet, plan etc....) des analogies
frappantes dans leurs objectifs visés et les axes d'interventions
(Reoungal, 2018). Les contraintes liées aux stratégies
d'adaptation étatique se présentent comme suit :
- La mise en place des nouveaux programmes agricoles se fait
sans une véritable évaluation des résultats du programme
achevé précédemment. C'est ce qu'ont déclaré
les auteurs du plan quinquennale 2013 : « la mise en oeuvre de toutes
ces actions n'a pas toujours fait l'objet d'une évaluation exhaustive
pour en mesurer l'impact ».
- Il n'existe pas des filières organisées pour
l'approvisionnement en intrant c'est ainsi que les intrants non
homologués pullulent les marchés locaux avec toutes les
conséquences environnementaux possibles. C'est aussi le cas de
l'utilisation des variétés performances
caractérisées par une insuffisance notoire. Par ailleurs,
l'infertilité des sols demeurent toujours une énigme pour le
monde rural.
- Malgré les efforts consentis par les pouvoirs
publics, l'agriculture au Tchad demeurent en grande partie manuelle et la
mécanisation des opérations culturales s'arrête
seulement
110
au laboure et le transport repose sur l'utilisation des
charrettes. La SIMITRAC créée en Décembre 2010, qui a pour
mission de doter tout le Tchad, ses agriculteurs, en tracteurs et accessoires
agricoles en vue de la mécanisation de l'agriculteur après
quelques années de fonctionnement s'est soldé par un
échec.
- Les systèmes de crédits aux petites
exploitations agricoles demeurent toujours embryonnaires alors que la demande
est croissante.
- Enfin, selon le rapport PNSA (2006-2016),
les niveaux de rendements des cultures vivrières au Tchad sont de
manières générales inférieures à ceux
obtenus dans d'autres pays ayant le même niveau de développement
agricoles comparables.
111
CONCLUSION
Au terme de ce chapitre IV, qui marque aussi le dernier
chapitre de ce travail. Ainsi, de l'objectif qui consistait à
présenter les stratégies mises en place par les acteurs en vue de
son développement durable, ainsi que d'analyser leurs limites. Ensuite
de répertorier les différentes stratégies
mobilisées par les agriculteurs pour faire face aux effets induits par
la variabilité pluviométrique. Les résultats d'analyse
indiquent que face à la variabilité pluviométrique, les
paysans ont mis sur pied plusieurs mesures d'adaptations (paysannes et
planifiées) pour réduire leur vulnérabilité parmi
lesquelles le maraichage, l'intensification de l'utilisation des engrais,
modification du calendrier agricole, recours à l'usage des
variétés à cycle court et bien d'autres. Ces
stratégies confirment les résultats des travaux de Gounatine,
R(2018), de Djohy, G, et al. (2015) ; Dugue, P, (1999) ; et de Brou et al,
(2005), Mais, ces mesures sont restées jusque-là insuffisantes
dues à un certain nombre des contraintes comme la pauvreté, le
manque de communication, la défaillance des structures d'encadrement
112
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVE
Il a été question dans ce travail d'analyser les
effets induits par la variabilité pluviométrique sur les cultures
vivrières et de comprendre les réponses mobilisées par les
agriculteurs pour y faire. Pour analyser la question principale (les
fluctuations des rendements observés dans le Département de Mayo
Dallah se justifient-t-elles par la variabilité pluviométrique),
nous avons formulé l'hypothèse selon laquelle, les cultures
vivrières subissent les effets de la variabilité
pluviométrique dans le Département de Mayo Dallah. Pour tester
l'hypothèse, nous avons structuré notre travail en quatre (4)
chapitres. Au terme de notre étude, on peut se satisfaire des
résultats qui présentent l'évolution des pluies et ses
différentes variabilités. Ainsi, quelques points importants
méritent d'être rappelés en fonction des chapitres.
Les pratiques agraires dans le Département de Mayo
Dallah se caractérisent par un faible niveau d'intensification, des
faibles apports en manières organiques et minéraux et restent
majoritairement manuelles. Les rendements sont faibles et fluctuant d'une
année à une autre. En plus, les itinéraires techniques
sont aussi à l'origine de la dégradation de la fertilité
des sols, à travers l'érosion.
La variabilité interannuelle des précipitations
est un facteur indispensable pour la production agricole. L'analyse de la
pluviométrie a montré une irrégularité annuelle
avec une tendance générale à la stabilité mais
cachant d'innombrables disparités. La répartition interannuelle
montre qu'il y a des années très sèches ainsi que celles
qui sont humides. L'analyse des pluies décennales a montré que
les décennies 1990-1999 et 2010-2021 sont plus humides alors que la
décennie 2000-2009 est plus sèche. Il ressort de l'analyse de la
variabilité saisonnière des pluies que le mois d'avril est
caractérisé par une baisse progressive des pluies, par contre les
mois d'août et octobre ont connu des baisses ensuite un retour des
précipitations. En fin, l'analyse de la pluie à l'échelle
mensuelle a montré que la pluie varie en fonction des mois avec des
concentrations pendant les mois de juillet et août. Cette situation
montre que le Mayo Dallah n'épargne pas à la variabilité
pluviométrique qui est plus prononcé en Afrique subsaharienne en
générale et en zone soudanienne tchadienne en particulier, qui
n'est pas sans conséquences sur les rendements agricoles.
La répartition pluviométrique et ses
différentes variabilités évoquées influencent sur
les rendements des cultures vivrières notamment la culture d'arachide et
de maïs. La mise en relation de la production avec la pluie de la saison
de croissance des cultures, et des volumes
113
pluviométriques annuels affiche une évolution en
dent de scie, suivant l'évolution de la pluviométrie.
L'analyse des données sur le terrain et sur les
rendements des cultures vivrières de la zone permet de conclure que les
contraintes pluviométriques sont aussi à l'origine de la mauvaise
performance des productions, la prolifération des ravageurs,
l'envahissement des adventices, les maladies fongiques et enfin la baisse du
rendement agricole et l'inflation du prix des produits agricoles, qui
conduisent la zone d'étude à l'insécurité
alimentaire et de surcroît à l'augmentation de la pauvreté
des paysans. En dehors de la variabilité de la pluviométrie,
l'appauvrissement des sols, la forte pression sur les terres constituent aussi
une contrainte pour une meilleure productivité des cultures.
Les impacts de la variabilité pluviométrique
obligent les producteurs à adopter des stratégies d'adaptation.
Elles sont entre autres : La modification du calendrier cultural, l'adoption
des variétés à cycle court, l'association et l'association
des cultures, la pratique du maraîchage, l'intensification de
l'utilisation des engrais, la diversification des sources de revenus. Mais
malheureusement, toutes ces stratégies mobilisées et parfois
prisent séparément ne produisent pas les résultats
souhaités par les ag<riculteurs et constituent un frein au
développement socio-économique du Département. Cependant,
plusieurs obstacles à l'instar de la pauvreté, l'inflation du
prix des intrants agricoles et le manque d'information chez les paysans
constituent des véritables barrières à la mise en place
des véritables mesures d'adaptation et de mitigation adéquates et
durables.
PERSPECTIVES
Aux vus des résultats obtenus, certaines suggestions
méritent d'être formulées pour mieux accompagner les
agriculteurs dans leurs efforts de lutte contre les effets de la
variabilité pluviométriques.
? Aux agriculteurs
Pour faire face à la variabilité
pluviométrique qui sévit dans la localité, les
agricultures :
? Doivent créer des franches collaborations entre eux
et les structures d'intervention dans la concrétisation des actions
d'adaptation à la variabilité pluviométrique et aussi
disposer d'un bon système d'échange de savoir et de savoir -faire
entre eux par le partage d'expérience est requis en vue de gérer
les problèmes spécifiques qui se posent à eux.
114
> Doivent faire recours à l'usage des semences
améliorées adéquates qui sont par moment disponibles dans
les stations ITRAD et autres structures agrées.
> Doivent davantage utiliser les légumineuses dans
les systèmes de culture.
> Faire recours à l'utilisation des fumures
organiques associées aux engrais minéraux.
> Devant la nouvelle donne climatique, ils doivent
développer une franche collaboration entre eux et les différents
acteurs impliqués dans la mise en oeuvre des actions d'adaptation aux
changements climatiques.
+ Etat
> D'abord, les politiques liées à
l'adaptation doivent prendre en comptes les savoirs locaux afin de mieux
orienter les actions pour lutter efficacement contre les effets des changements
climatiques ;
> Elaborer une bonne politique de mécanisation
agricole. L'agriculture Tchadienne ne saurait connaitre un développement
si rien n'est fait à moyen terme dans la mécanisation agricole,
surtout dans le contexte actuel des changements climatiques ;
> Encourager d'avantage le reboisement et l'agroforesterie.
La fertilité des sols pourrait être améliorée ;
> L'Etat Tchadien devrait subventionner les intrants, les
produits phytosanitaires, semences améliorées eu égard de
leur coût élevé sur le marché. Cette subvention
permettra sans doute aux paysans de réduire leur
vulnérabilité ;
> L'Etat devrait vulgariser l'agriculture irriguée,
car elle est un outil de gestion efficace contre les aléas des
précipitations. Selon un rapport de mission du PNSA 2007, le
Département de Mayo Dallah dispose de 1505 hectares de sol
irrigables.
> L'Etat du Tchadien devrait assurer la formation et le
suivi des paysans dans la lutte contre le changement climatique en formant et
en recrutant des agro-climatologues.
> L'Etat devrait mettre un accent sur la communication
climatique au Tchad qui passe par la dotation des Départements des
stations météorologiques pour une communication climatique plus
proche et pour une diffusion plus rapide des informations climatiques.
> Le personnel des services agricoles (ANADER, ONASA) doit
être renforcé et mieux équipé pour faire les
décentes sur le terrain, organiser les campagnes de sensibilisation, des
séminaires de formation des paysans.
> Sensibiliser les agriculteurs à associer les
fumures organiques aux engrais minéraux et à l'utilisation des
légumineuses dans les systèmes de cultures.
115
+ Les chercheurs, les ONG, les structures
d'encadrement
> Promouvoir la diversification des activités
sources de revenus en insistant sur l'élevage et la transformation
agroalimentaire.
> Accompagnement techniques des agriculteurs dans la
gestion des cultures maraîchères.
> Mettre au point des cultivars des cultures
résistant non seulement au stress hydrique mais aussi satisfaire les
exigences des agriculteurs (qualité, conservation...)
> Accompagner financièrement les producteurs en leur
facilitant les accès aux crédits agricoles pour faire face aux
nouveaux défis lancés par les changements climatiques.
> Accompagner les agriculteurs dans le développement
d'une agriculture mécanisée promouvant l'utilisation de charrues
ou de tracteurs pour leur permettre d'augmenter les rendements agricoles.
116
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122
ANNEXES
Annexe 1: Questionnaire d'enquête pour les
agriculteurs
RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix - Travail -
Patrie
UNIVERSITÉ DE DSCHANG Scholae Thesaurus
Dschangensis Ibi
Cordum ---------------- RECTORAT ÉCOLE
DOCTORALE
------------------
Website:
http://www.univ-dschang.org E-mail
: udstectorat@
univ-dschang.org
REPUBLIC OF CAMEROON Peace - Work -
Fatherland -------------- UNIVERSITY OF
DSCHANG Scholae Thesaurus Dschangensis Ibi
Cordum ------------- CHANCELLERY POSTGRADUATE
SCHOOL ------------- Website:
http://www.Univ-Dschang.org E-mail
: udstectorat@
univ-dschang.org
123
L'enquête est menée dans le cadre d'une
étude académique portant sur « Adaptations des
agriculteurs aux effets de la variabilité pluviométrique dans le
Département de Mayo Dallah». Ces questions sont destinées
aux paysans et a pour but de collecter les informations liées à
l'incidence de la modification de régimes pluviométrique
sur leurs vies et leurs activités. En effets, ses effets ne
sont pas ressentis de la même manière par tout dans le monde. Les
informations recueillies sont confidentielles, et serviront à des fins
statistiques pour la rédaction de notre mémoire de master
2, et ne peuvent faire en aucun cas l'objet d'une répression juridique
ou fiscale.
Généralités
Numéro.... Date d'enquête :
le.../0... /2022
Sous-préfecture....
Village....
Identification
1. Sexe : 1-homme 2-femme
2. Age :...
3. Niveau de formation : 1-analphabète
|
2-primaire
|
3-secondaire
|
4-supérieur
|
4. Etat matrimoniale : 1-marié
|
2-célibataire
|
3-divorcé
|
4-veuf/veuve
|
5. Activité principale : 1- Agriculture
|
2- Elevage
|
3- Commerce
|
4-Autres à
|
|
préciser
|
|
|
|
124
6. Activité secondaire : 1-Agriculture
2-Elevage 3-Commerce 4- Autres à
préciser
7. appartenez-vous à une association
villageoise ? 1-oui 2-non si oui, à préciser le
type d'association)....
Perception de la variabilité et de la tendance
pluviométrique
8. Selon vous les pluies tombent de la
même manière chaque année dans votre localité ?
Oui non
9. Selon vous, quelle est la tendance des pluies
ces 10 dernières années :
1- il pleut de plus en plus,
2- il pleut de moins en moins, 3-variation sporadique
10. le Début de saison pluvieuse commence
à partir :
1-juin/juillet 2-mis-juin-juillet 3-Juillet 4-autres à
préciser
12. Avez-vous constatez une différence entre les saisons
de pluie ? Oui Non - Si oui est ce que la :
1-saison homogène 2-saison de pluies capricieuses
3-saisons de pluie courtes Date de semailles :
13. La date de semailles a-t-elle évolué ? De 1990
à 2000
1-mi-juin 2-debut juillet 3-autres à
préciser De 2001 à 2021
1-mi-juin 2- début juillet 3- autres à
préciser Calendrier Agricole :
14. Combien de mois dure la saison de pluie ?
1-deux à trois mois 2-trois à quatre mois 3-
quatre à cinq mois 4- cinq mois et
plus
15. Durée de la séquence sèche
1-10 à 15jours 2-15 à 20jours 3- 20 à
25jours 4-plus de 25jours
16. Durée de la saison sèche
1-5 à 6mois 2-6 à 7mois 3-7 à 8mois 4- plus
de 8mois
17. Quelle est la culture la plus sensible à la
variabilité pluviométrique ?
1-mil 2-mais 3-arachide 4-sorgho 5-autres à
préciser
18.
125
Enregistrez-vous les phénomènes suivant dans
votre localité ?
1-Arrivée précoce de pluie, Oui non
2-Arrivée tardive des pluies, Oui non
3-Retrait précoce des pluies, Oui non
4-Retrait tardives des pluies, Oui non
19. Enregistrez-vous dans votre localité des cas des
évènements suivants ?
Inondation, Oui non
Si oui, pouvez-vous nous citer quelques années ou
elles ont eu
lieu ?
20. Enregistré-vous la prolifération des
insectes nuisibles aux cultures vivrières ?
Oui non
Si oui, pourriez-vous nous en citer certaines
essences ?
21. Mauvaises herbes : y va-t-il prolifération des
mauvaises herbes dans votre localité ?
Si oui, pourriez-vous nous en citer quelques
especes ?
22. A votre avis, quelle serait la cause de la
variabilité pluviométrique ?
1-Malédiction de Dieu 2- manque de prière 3-
péchés des hommes
4-manque de bienfaits 5- volonté de Dieu 6-secheresse
7-evolution du temps 8- aucune idée 7-coupe abusive des
arbres
Les effets de la variabilité
pluviométrique sur les cultures vivrières
23. Quels sont les éléments qui ont plus d'effets
sur les cultures ?
Pluies 2- chaleur intense 3-sol 4-autres à
préciser
24. Comment la variabilité pluviométrique
affecte-t-elle vos activités agricoles ?
1-Fortement 2- Moyennement 3-Faiblement 4-Aucune idée
25. Enregistrez-vous des fluctuations ou des variations de
rendements agricoles ?
Oui non
26. Les impacts de retard de pluie sur la phase de semailles du
mil, mais, sorgho et arachide ? 1-Pourriture des graines 3-ré-semis ,
4-abandon de champs , 5-autres à préciser ....
27. 126
Quelles sont les impacts de séquences sèches sur la
floraison de cultures du mil, mais, sorgho et arachide ?
Cultures
|
Incidences sur la spéculation
|
Maïs
|
|
Arachide
|
|
|
1-assechement des plantes, 2-pertes de feuilles de plantes, 3-
stress hydrique, 4-autres à
préciser
28. Quels sont les impacts de l'inondation de champs sur les
cultures du mil, maïs, sorgho et arachide ?
Cultures
|
Incidences sur la spéculation
|
Maïs
|
|
Arachide
|
|
1-Périssement de la plante, 2-asphyxie des racines,
3-maladies cryptogamiques 4-autres à
préciser....
29- Selon vous les variations de rendements comme : - Fort
rendement sont
Bénédiction de Dieu : oui non
Bon entretien des champs : oui non
Bon usage des engrais : oui non
- Faible rendement
Malédiction de Dieu Oui Non
Manque des moyens Oui Non
Manque de matériel Oui Non
30- Conséquences de la baisse du rendement agricole
Pauvreté 2- famine 3- maladies
31. Utilisez-vous des engrais ? Oui Non
Si oui, 1- organiques 2-chimiques 3-autres à
préciser
32. Pratiquez-vous la jachère ? Oui Non
Si oui, durée de la jachère
33. 127
recevez-vous des subventions de l'Etat ? Oui Non
Si oui, 1-intrant 2-semences 3-materiels 4-credit agricole
34. avez-vous reçu des aides des ONG ? Oui Non
Si oui, 1-intrant 2-semences 3-materiels 4-credit agricole
Mesures d'adaptations des agriculteurs
35. Disposez-vous des champs individuels ? 1- oui 2-non
Si oui, quelle superficie ?
36. Quelle est la main d'oeuvre qui travail les champs ?
1-famille 2-uniquement le père 3-autres à
préciser. .
37. Quelle est la qualité des terres ?
1-mediocre 2-peu fertile 3-fertile 4-trés fertile
38. Quels sont les matériels dont disposez-vous pour vos
activités champêtres ? 1-materiel rudimentaire (houe, hache,
charrue, charrette)
2-materiels modernes (tracteur)
39. quelle énergie utilisée utilisez-vous ?
1-energie humaine 2-energie animale 3- énergie
mécanique 4-energie
humaine et animale
40. Adoptez-vous ces techniques ?
Augmentation de la superficie allouée aux champs Oui
non
Diversifiez-vous les cultures ? Oui non
Associez-vous les cultures ? Oui Non
Solidarité dans les travaux champêtres ? Oui Non
41. Quels sont vos techniques pour augmenter les rendements ?
1-semis échelonnés 2-rotation 3-cultures sur
brulis 4- jachères
42. Disposez-vous des mesures à adopter face aux stress
hydrique des plantes ?
Oui Non
Lesquelles ?
43. Disposez-vous des méthodes traditionnelles de lutte
contre les maladies cryptogamiques ?
Oui non
Si oui, lesquelles ?
44. 128
Disposez-vous des méthodes modernes de lutte contre les
maladies cryptogamiques ?
Oui Non
Si oui, lesquelles ?
45. Quels sont les techniques d'adaptations à
l'inondation des champs ? Abandon des champs
Drainage Oui Non
Repiquage Oui Non Autres à préciser ....
46. En cas de mauvaises récoltes, que faites-vous
concrètement pour subvenir aux besoins de la
famille ?
1=cycle court, 2=haut rendement 3=résiste aux ravageurs
4=mieux adapté aux
zones humides 5= améliore la fertilité du sol 7=
autres à préciser.
47. Quels types de semences utilisées-vous ?
1-semence paysanne 2-semence améliorée
48. En cas de retard de pluie, comment vous vous comportez ?
Pratiques
|
Oui
|
Non
|
Prières dans les églises et mosquées
|
|
|
Offrandes/sacrifices aux divinités de la pluie
|
|
|
Pratique de l'agriculture de contre saison
|
|
|
Retard dans la mise en place des cultures
|
|
|
Autres à préciser
|
|
|
129
49. sont les techniques d'adaptations au cas
d'arrêt tôt ou brusque de la pluie ?
Pratiques/stratégie
|
Oui
|
Non
|
Prières dans les églises et mosquées
|
|
|
Offrandes/sacrifices aux divinités de la pluie
|
|
|
Contribution des faiseurs de pluie pour attirer la pluie
|
|
|
Arrosage
|
|
|
Irrigation
|
|
|
Ré-semis
|
|
|
Repiquage
|
|
|
Annexe 2: Guide d'entretiens
RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix - Travail -
Patrie
UNIVERSITÉ DE DSCHANG Scholae Thesaurus
Dschangensis Ibi Cordum
----------------
|
RECTORAT
ÉCOLE DOCTORALE
------------------
Website:
http://www.univ-dschang.org E-mail
: udstectorat@
univ-dschang.org
REPUBLIC OF CAMEROON Peace - Work -
Fatherland -------------- UNIVERSITY OF
DSCHANG Scholae Thesaurus Dschangensis Ibi
Cordum ------------- CHANCELLERY POSTGRADUATE
SCHOOL ------------- Website:
http://www.Univ-Dschang.org E-mail
:
udstectorat@univ-dschang.org
130
Questionnaire adressé aux acteurs (Etatique,
organismes, expert en changement climatique et agriculteurs).
Fiche N°
Date: /0 /2022 Nom de la localité
Nom et prénom :
Fonction.
Thème : « adaptation des agriculteurs face
aux effets de la variabilité pluviométrique dans le
Département du Mayo Dallah »
Préambule : L'enquête est menée dans le
cadre d'une étude académique. Les informations recueillies sont
confidentielles et serviront à des fins statistiques pour la
rédaction de notre de notre mémoire de master II, et ne peuvent
faire l'objet en aucun cas l'objet d'une répression juridique ou
fiscale.
- Pourriez-vous nous présenter la situation des pluies
dans le Département de Mayo Dallah ?
- Est-ce que la population se plaint face aux effets de la
variabilité pluviométrique ?
- Selon vous, Quelles sont les causes des perturbations que
connaissent les précipitations dans le Département du Mayo Dallah
?
131
- Pouvez-vous nous décrire les évènements
importants ayant marqués le Département et les années
où ils sont intervenus ?
- Par comment la variabilité pluviométrique
affecte-t-elle les cultures vivrières dans cette localité ?
- Que pensez-vous des matériels et techniques
culturales des agriculteurs ? Sont-ils efficaces ?
- Quelles sont les tendances des rendements agricoles dans le
Département de Mayo Dallah ?
- Est-ce que la baisse du rendement agricole est due à
la variabilité pluviométrique ? - Quelles sont les contraintes
des stratégies paysannes d'adaptations ?
- Face à la variabilité pluviométrique,
quelles sont les réponses concrètes apportées par vos
services compétents en vue de minimiser les productions, base
d'alimentation dans la localité ?
- Quelle solution proposer vous pour lutter efficacement
contre les effets la variabilité pluviométrique ?
132
Annexe 3: Autorisation de recherche
133
Annexe 4: indice pluviométrique annuelle de 1990
à 2021
Années
|
IPA
|
Années
|
IPA
|
1990
|
0,00
|
2006
|
-0,86
|
1991
|
1,54
|
2007
|
0,46
|
1992
|
0,31
|
2008
|
-0,52
|
1993
|
0,18
|
2009
|
-1,59
|
1994
|
1,61
|
2010
|
-0,44
|
1995
|
0,26
|
2011
|
-0,97
|
1996
|
0,44
|
2012
|
1,34
|
1997
|
0,11
|
2013
|
0,13
|
1998
|
-0,63
|
2014
|
-0,07
|
1999
|
0,14
|
2015
|
-0,55
|
2000
|
-0,93
|
2016
|
0,26
|
2001
|
0,50
|
2017
|
-0,23
|
2002
|
-0,82
|
2018
|
0,32
|
2003
|
0,03
|
2019
|
0,97
|
2004
|
-1,35
|
2020
|
2,99
|
2005
|
-1,71
|
2021
|
-0,91
|
Source : ANADER, DREM, 2022
134
Annexe 5: Données de précipitations du
Département de Mayo-Dallah
Années
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Septem bre
|
Octobre
|
Novem bre
|
Décem bre
|
Annuell e
|
1990
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
87,8
|
130,0
|
100,2
|
243,2
|
243,2
|
146,9
|
54,5
|
0,2
|
0,0
|
1006,0
|
1991
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
69,9
|
173,0
|
109,7
|
337,4
|
363,7
|
214,5
|
156,1
|
0,0
|
0,0
|
1424,3
|
1992
|
0,0
|
0,0
|
19,7
|
24,7
|
98,7
|
91,1
|
193,7
|
196,5
|
335,6
|
114,1
|
16,0
|
0,0
|
1090,1
|
1993
|
0,0
|
0,0
|
6,9
|
26,6
|
135,8
|
214,2
|
174,9
|
268,6
|
184,6
|
41,8
|
1,2
|
0,0
|
1054,6
|
1994
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
63,9
|
101,6
|
139,6
|
176,0
|
559,7
|
315,1
|
87,5
|
0,0
|
0,0
|
1443,4
|
1995
|
0,0
|
0,0
|
7,0
|
97,9
|
57,9
|
194,1
|
205,9
|
294,9
|
175,0
|
41,9
|
0,0
|
0,0
|
1074,6
|
1996
|
0,0
|
0,0
|
0,5
|
37,7
|
181,3
|
267,7
|
103,3
|
317,2
|
156,0
|
60,4
|
0,0
|
0,0
|
1124,1
|
1997
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
30,6
|
109,0
|
161,2
|
187,2
|
244,4
|
295,6
|
6,7
|
0,0
|
0,0
|
1034,7
|
1998
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
91,8
|
45,7
|
185,2
|
180,0
|
258,8
|
65,1
|
6,5
|
0,0
|
833,1
|
1999
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
3,5
|
100,0
|
130,8
|
176,8
|
257,1
|
286,6
|
88,3
|
0,0
|
0,0
|
1043,1
|
2000
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
16,2
|
25,8
|
94,7
|
200,8
|
231,4
|
147,6
|
33,9
|
0,0
|
0,0
|
750,4
|
2001
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
31,9
|
184,3
|
174,4
|
287,8
|
195,3
|
230,3
|
37,0
|
0,0
|
0,0
|
1141,0
|
2002
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
35,0
|
82,4
|
119,2
|
140,7
|
196,1
|
142,0
|
60,5
|
4,5
|
0,0
|
780,4
|
2003
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
84,0
|
82,0
|
158,0
|
171,6
|
248,0
|
135,0
|
106,5
|
28,5
|
0,0
|
1013,6
|
2004
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
35,8
|
196,7
|
132,0
|
139,0
|
102,0
|
15,8
|
17,0
|
0,0
|
0,0
|
638,3
|
2005
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
18,5
|
41,2
|
124,3
|
180,9
|
142,3
|
17,1
|
14,5
|
0,0
|
0,0
|
538,8
|
135
2006
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
24,7
|
115,5
|
13,2
|
13,8
|
328,4
|
229,5
|
45,8
|
0,0
|
0,0
|
770,9
|
2007
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
57,0
|
138,0
|
81,4
|
305,2
|
410,8
|
81,4
|
55,5
|
0,0
|
0,0
|
1129,3
|
2008
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
863,2
|
2009
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,3
|
65,6
|
81,8
|
65,6
|
268,8
|
89,0
|
0,0
|
0,0
|
571,1
|
2010
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
39,9
|
77,1
|
140,5
|
118,4
|
274,5
|
130,7
|
103,1
|
0,0
|
0,0
|
884,2
|
2011
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
14,5
|
46,8
|
83,9
|
210,5
|
224,9
|
131,5
|
27,9
|
0,0
|
0,0
|
740,0
|
2012
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
6,9
|
105,9
|
416,5
|
131,0
|
382,8
|
253,4
|
72,5
|
0,0
|
0,0
|
1369,0
|
2013
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
15,3
|
152,8
|
80,3
|
313,3
|
297,7
|
125,8
|
53,8
|
0,0
|
0,0
|
1039,0
|
2014
|
0,0
|
0,0
|
20,1
|
23,7
|
55,4
|
140,4
|
185,0
|
227,2
|
277,0
|
57,4
|
0,0
|
0,0
|
986,2
|
2015
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
44,6
|
81,0
|
129,9
|
240,2
|
265,7
|
95,5
|
0,0
|
0,0
|
855,9
|
2016
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
173,0
|
89,0
|
269,2
|
273,9
|
248,6
|
22,5
|
0,0
|
0,0
|
1076,2
|
2017
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
43,7
|
159,3
|
286,4
|
186,4
|
223,5
|
43,0
|
0,0
|
0,0
|
942,3
|
2018
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
122,0
|
159,3
|
166,3
|
412,7
|
182,9
|
49,6
|
0,0
|
0,0
|
1092,8
|
2019
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
206,2
|
190,7
|
257,0
|
319,4
|
174,5
|
120,6
|
0,0
|
0,0
|
1268,4
|
2020
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
120,2
|
293,7
|
503,2
|
695,7
|
168,0
|
39,5
|
0,0
|
0,0
|
1820,3
|
2021
|
0,0
|
0,0
|
2,5
|
11,0
|
75,6
|
149,4
|
122,5
|
246,8
|
121,1
|
28,0
|
0,0
|
0,0
|
756,7
|
Données des précipitations du Département de
Mayo-Dallah de 1990 à 2022
Source : Direction des Ressources en Eau et de
la Météorologie (DREM) et archives pluviométriques du
sous-secteur de l'ANADER de Pala
136
Annexe 6: Données de températures
minimales du Département de Mayo Dallah
Année
|
Jan
|
Fév.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Août
|
Sep
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
Ann
|
1990
|
15.52
|
16.38
|
17.25
|
20.82
|
22.59
|
21.73
|
19.33
|
20.72
|
21.07
|
16.69
|
17.52
|
15.76
|
15.52
|
1991
|
16.85
|
17.38
|
21.54
|
21.47
|
21.95
|
22.0
|
20.1
|
20.14
|
20.3
|
19.68
|
17.22
|
13.14
|
13.14
|
1992
|
11.12
|
15.49
|
17.37
|
20.57
|
22.83
|
21.23
|
19.6
|
19.78
|
20.12
|
20.37
|
14.03
|
14.28
|
11.12
|
1993
|
13.5
|
13.56
|
17.16
|
22.8
|
22.11
|
21.05
|
20.9
|
20.16
|
20.01
|
20.39
|
17.42
|
17.52
|
13.5
|
1994
|
14.76
|
14.42
|
20.35
|
23.15
|
21.69
|
20.94
|
19.87
|
20.23
|
20.12
|
20.45
|
13.62
|
12.7
|
12.7
|
1995
|
14.79
|
15.9
|
18.82
|
23.11
|
22.91
|
21.12
|
20.23
|
20.12
|
20.01
|
20.87
|
13.26
|
14.62
|
13.26
|
1996
|
13.46
|
17.64
|
20.55
|
21.76
|
21.64
|
21.21
|
20.17
|
19.84
|
20.16
|
17.2
|
13.83
|
13.55
|
13.46
|
1997
|
14.18
|
15.14
|
19.76
|
18.23
|
21.92
|
21.02
|
21.18
|
20.47
|
20.73
|
21.15
|
16.42
|
14.92
|
14.18
|
1998
|
13.64
|
18.34
|
19.5
|
22.09
|
23.88
|
22.19
|
21.26
|
21.04
|
20.55
|
21.2
|
18.69
|
17.05
|
13.64
|
1999
|
15.55
|
18.9
|
19.34
|
21.33
|
21.43
|
21.79
|
20.62
|
19.25
|
20.23
|
20.09
|
16.83
|
14.47
|
14.47
|
2000
|
15.56
|
15.84
|
17.65
|
22.4
|
23.13
|
21.15
|
20.43
|
20.12
|
19.72
|
17.18
|
14.91
|
13.18
|
13.18
|
2001
|
13.05
|
14.57
|
18.98
|
22.12
|
22.38
|
21.71
|
20.57
|
20.26
|
20.65
|
17.26
|
15.6
|
16.4
|
13.05
|
2002
|
12.26
|
16.19
|
20.05
|
23.86
|
23.55
|
22.23
|
21.31
|
19.73
|
20.98
|
20.33
|
15.3
|
13.83
|
12.26
|
2003
|
13.3
|
17.19
|
21.08
|
23.67
|
19.97
|
21.29
|
20.44
|
20.45
|
21.05
|
20.66
|
18.23
|
14.77
|
13.3
|
2004
|
18.36
|
15.02
|
20.23
|
21.57
|
21.89
|
22.08
|
21.02
|
20.41
|
19.87
|
19.44
|
17.07
|
16.03
|
15.02
|
2005
|
13.26
|
19.72
|
21.89
|
22.18
|
23.07
|
22.4
|
20.9
|
20.16
|
21.13
|
18.25
|
16.66
|
17.54
|
13.26
|
2006
|
18.2
|
20.9
|
20.3
|
20.84
|
23.44
|
23.44
|
21.57
|
20.4
|
20.55
|
18.58
|
12.87
|
12.77
|
12.77
|
137
2007
|
12.41
|
16.18
|
19.98
|
24.13
|
22.23
|
22.59
|
20.76
|
20.33
|
19.97
|
20.3
|
16.83
|
13.93
|
12.41
|
2008
|
14.07
|
16.11
|
19.94
|
21.02
|
23.23
|
21.92
|
20.69
|
19.99
|
20.63
|
17.11
|
15.59
|
14.81
|
14.07
|
2009
|
16.21
|
15.7
|
19.3
|
21.72
|
22.82
|
21.05
|
21.34
|
20.51
|
20.73
|
20.44
|
13.39
|
12.79
|
12.79
|
2010
|
14.21
|
16.94
|
19.05
|
21.85
|
23.37
|
21.73
|
20.27
|
20.62
|
20.47
|
20.33
|
16.38
|
11.3
|
11.3
|
2011
|
12.68
|
18.52
|
19.05
|
22.44
|
23.07
|
21.55
|
20.69
|
19.97
|
20.29
|
18.88
|
12.93
|
12.22
|
12.22
|
2012
|
14.87
|
18.73
|
20.49
|
22.37
|
22.94
|
21.27
|
19.77
|
20.07
|
20.21
|
19.9
|
17.75
|
11.82
|
11.82
|
2013
|
14.91
|
15.81
|
22.57
|
23.41
|
21.76
|
22.02
|
21.03
|
20.1
|
20.19
|
18.19
|
16.32
|
11.55
|
11.55
|
2014
|
15.29
|
16.16
|
20.76
|
23.06
|
20.91
|
22.06
|
21.19
|
19.72
|
19.45
|
18.08
|
15.61
|
14.75
|
14.75
|
2015
|
10.64
|
19.41
|
21.69
|
20.8
|
23.58
|
22.07
|
21.48
|
20.7
|
20.69
|
20.92
|
15.55
|
12.26
|
10.64
|
2016
|
13.42
|
13.79
|
23.51
|
20.73
|
21.7
|
19.9
|
20.62
|
20.49
|
20.86
|
19.62
|
16.67
|
15.9
|
13.42
|
2017
|
16.83
|
18.08
|
19.43
|
23.44
|
23.59
|
20.87
|
20.23
|
20.47
|
19.64
|
18.99
|
16.78
|
16.44
|
16.44
|
2018
|
11.07
|
15.79
|
19.88
|
24.69
|
22.84
|
21.39
|
20.9
|
20.34
|
20.41
|
20.12
|
17.6
|
14.76
|
11.07
|
2019
|
16.3
|
18.09
|
22.62
|
23.66
|
23.98
|
21.15
|
21.0
|
20.46
|
20.19
|
20.45
|
16.67
|
13.42
|
13.42
|
2020
|
12.01
|
15.19
|
19.9
|
25.37
|
23.81
|
22.7
|
21.19
|
19.99
|
20.67
|
19.71
|
17.42
|
16.92
|
12.01
|
2021
|
16.15
|
16.09
|
20.98
|
22.14
|
23.49
|
22.45
|
20.47
|
20.84
|
19.86
|
19.04
|
17.41
|
17.62
|
16.09
|
Données de températures minimales du
Département de Mayo Dallah de 1990 à 2021
Source : NASA, 2022
138
Annexe 7: Données des températures
maximales du Département de Mayo-Dallah 1990 à 2021
Année
|
Jan
|
Fév.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Sept
|
Oct.
|
Nov.
|
Dèce
|
Ann
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1990
|
39.05
|
39.52
|
42.58
|
43.62
|
36.55
|
36.09
|
31.44
|
31.02
|
31.44
|
32.84
|
37.43
|
38.8
|
43.62
|
1991
|
38.84
|
43.11
|
43.61
|
41.88
|
37.74
|
36.46
|
31.05
|
30.53
|
31.08
|
31.94
|
36.21
|
36.55
|
43.61
|
1992
|
38.56
|
40.34
|
42.54
|
42.51
|
38.47
|
35.17
|
30.87
|
29.83
|
31.62
|
31.9
|
34.93
|
37.94
|
42.54
|
1993
|
38.59
|
41.16
|
43.33
|
41.28
|
39.72
|
37.09
|
34.73
|
31.81
|
31.03
|
34.65
|
39.05
|
38.09
|
43.33
|
1994
|
39.05
|
40.25
|
43.18
|
43.26
|
39.01
|
35.64
|
30.73
|
29.11
|
30.74
|
32.3
|
32.16
|
36.14
|
43.26
|
1995
|
36.73
|
40.66
|
43.01
|
43.19
|
38.33
|
37.08
|
30.78
|
29.82
|
31.29
|
31.74
|
32.69
|
34.91
|
43.19
|
1996
|
38.74
|
41.76
|
42.64
|
41.64
|
38.81
|
34.04
|
31.23
|
29.46
|
31.11
|
31.32
|
34.33
|
36.71
|
42.64
|
1997
|
37.83
|
38.68
|
41.31
|
40.9
|
36.48
|
35.26
|
31.48
|
30.59
|
31.95
|
34.51
|
37.37
|
37.82
|
41.31
|
1998
|
40.48
|
42.09
|
43.33
|
44.55
|
38.67
|
34.86
|
33.71
|
30.48
|
31.29
|
35.02
|
37.62
|
38.56
|
44.55
|
1999
|
39.66
|
41.18
|
42.86
|
43.88
|
39.79
|
38.53
|
32.13
|
29.56
|
30.46
|
32.3
|
35.01
|
35.65
|
43.88
|
2000
|
40.13
|
40.44
|
43.48
|
43.74
|
43.26
|
38.09
|
34.59
|
30.35
|
31.46
|
32.58
|
37.12
|
38.13
|
43.74
|
2001
|
37.57
|
41.4
|
42.42
|
41.8
|
43.07
|
37.71
|
36.66
|
31.12
|
32.65
|
37.65
|
39.34
|
39.33
|
43.07
|
2002
|
37.72
|
42.51
|
42.66
|
44.65
|
42.04
|
38.02
|
37.53
|
30.8
|
31.76
|
35.93
|
37.51
|
39.56
|
44.65
|
2003
|
39.19
|
41.15
|
42.95
|
43.71
|
43.12
|
34.83
|
31.3
|
30.97
|
32.56
|
38.14
|
39.07
|
38.75
|
43.71
|
2004
|
40.45
|
41.53
|
43.89
|
43.81
|
42.58
|
38.05
|
35.91
|
30.95
|
32.2
|
35.98
|
39.14
|
39.36
|
43.89
|
2005
|
41.41
|
43.83
|
44.04
|
44.26
|
40.76
|
39.52
|
32.93
|
31.05
|
32.39
|
34.33
|
40.03
|
40.01
|
44.26
|
139
2006
|
41.38
|
43.03
|
43.33
|
43.64
|
40.33
|
40.71
|
37.91
|
32.47
|
30.86
|
32.9
|
34.8
|
37.01
|
43.64
|
2007
|
39.72
|
42.49
|
44.51
|
44.68
|
40.63
|
35.86
|
35.65
|
30.83
|
32.29
|
34.36
|
37.7
|
38.08
|
44.68
|
2008
|
38.01
|
40.8
|
43.33
|
42.62
|
41.22
|
37.46
|
33.22
|
29.84
|
31.11
|
32.34
|
35.25
|
36.85
|
43.33
|
2009
|
39.76
|
42.05
|
42.76
|
42.33
|
40.76
|
40.11
|
34.72
|
30.8
|
31.33
|
32.9
|
33.32
|
37.65
|
42.76
|
2010
|
41.03
|
43.05
|
43.18
|
44.13
|
39.73
|
36.45
|
35.0
|
30.1
|
30.8
|
31.44
|
34.01
|
36.3
|
44.13
|
2011
|
39.93
|
41.39
|
42.68
|
43.58
|
40.73
|
39.29
|
33.67
|
31.94
|
30.98
|
31.83
|
35.23
|
37.44
|
43.58
|
2012
|
39.79
|
42.08
|
42.03
|
43.66
|
42.04
|
34.12
|
29.76
|
29.93
|
30.88
|
32.1
|
34.09
|
36.2
|
43.66
|
2013
|
40.94
|
42.62
|
42.51
|
43.19
|
39.66
|
37.23
|
33.08
|
29.8
|
30.73
|
32.33
|
37.82
|
38.82
|
43.19
|
2014
|
39.27
|
41.39
|
43.13
|
42.08
|
36.86
|
35.51
|
33.44
|
30.72
|
31.35
|
32.69
|
35.35
|
37.05
|
43.13
|
2015
|
39.62
|
42.27
|
43.51
|
42.78
|
43.33
|
38.05
|
34.5
|
31.26
|
31.65
|
32.9
|
36.55
|
35.48
|
43.51
|
2016
|
38.52
|
43.36
|
44.2
|
43.16
|
40.51
|
35.51
|
32.61
|
30.8
|
31.96
|
33.98
|
38.8
|
38.6
|
44.2
|
2017
|
40.57
|
40.2
|
43.18
|
43.85
|
40.93
|
39.38
|
31.52
|
30.34
|
31.69
|
33.77
|
37.64
|
38.87
|
43.85
|
2018
|
36.65
|
41.55
|
43.01
|
42.28
|
40.59
|
36.25
|
31.52
|
30.72
|
31.7
|
33.43
|
37.64
|
37.57
|
43.01
|
2019
|
39.73
|
41.25
|
44.05
|
44.52
|
43.1
|
37.01
|
33.72
|
29.58
|
31.75
|
31.66
|
34.71
|
36.51
|
44.52
|
2020
|
37.62
|
41.97
|
42.84
|
42.82
|
40.14
|
38.01
|
34.59
|
32.85
|
30.43
|
37.01
|
37.79
|
38.74
|
42.84
|
2021
|
39.29
|
40.67
|
42.28
|
43.66
|
41.64
|
40.84
|
33.98
|
30.42
|
31.04
|
32.83
|
37.8
|
37.63
|
43.66
|
Données des températures maximales du
Département de Mayo-Dallah 1990 à 2021
Source : NASA, 2022
140
Annexe 8: Données des productions de 2005
à 2021
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sorgho
|
Sorgho
|
Sorgho
|
Penicillaire
|
Penicillaire
|
Penicillaire
|
Mais
|
Mais
|
Mais
|
Arachide
|
Arachide
|
Arachide
|
Campagne
|
Superficie
|
Rendement
|
Production
|
Superficie
|
Rendement
|
Production
|
Superficie
|
Rendement
|
Production
|
Superficie
|
Rendement
|
Production
|
2005
|
21032
|
700
|
14722
|
3742
|
600
|
2245
|
14980
|
750
|
11235
|
19821
|
950
|
16847
|
2008
|
33127
|
820
|
30479
|
7591
|
650
|
4934
|
23606
|
1274
|
30074
|
30630
|
1303
|
40064
|
2009
|
47425
|
900
|
42683
|
7574
|
475
|
3598
|
16988
|
700
|
11892
|
37693
|
1250
|
47116
|
2010
|
51672
|
1160
|
59940
|
10594
|
650
|
6886
|
19201
|
1190
|
22849
|
41610
|
1150
|
|
2011
|
50004
|
1160
|
59940
|
10516
|
650
|
6835
|
18661
|
1190
|
22207
|
40653
|
1150
|
|
2012
|
33259
|
760
|
25277
|
2710
|
537
|
1445
|
16709
|
1000
|
16709
|
33112
|
1030
|
|
2013
|
23049
|
771
|
17771
|
320
|
557
|
1682
|
13478
|
1019
|
1734
|
19103
|
1064
|
|
2014
|
40825
|
1115
|
42520
|
9936
|
625
|
6210
|
18734
|
1325
|
24635
|
29304
|
935
|
|
2015
|
23595
|
1404
|
33127
|
3518
|
501
|
1763
|
23245
|
1543
|
35867
|
23261
|
970
|
|
2016
28743
1043
29979
4467
597
2667
29743
2017
35714
965
34464
6716
633
4251
36329
2018
23594
1404
33127
3518
501
1763
23245
2019
24843
965
23973
3004
630
1893
21450
2020
35807
970
34733
5269
580
3056
31611
2021
25991
742
19285
6041
517
3123
20883
Données des cultures vivrières du
Département de Mayo Dallah de 2005 à 2021
Source : ANADER, antenne de Bongor
141
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENT iv
LISTES DES FIGURES vi
LISTE DES TABLEAUX viii
LISTE DES PLANCHES ix
LISTE DES ANNEXES x
SIGLES ET ACRONYMES xi
RESUME xii
ABSTRACT xiii
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE 1 : CONSTRUCTION DE L'OBJET DE RECHERCHE 3
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE 3
II. DÉLIMITATION 5
1. Délimitation spatiale de la zone d'étude 5
2. Délimitation temporelle du sujet 5
III. REVUE DE LA LITTERATUR 5
1. Les tendances de la variabilité pluviométrique
en Afrique subsaharienne et au Tchad 6
2. Les impacts de la variabilité pluviométrique
sur les activités agricoles 7
3. Les stratégies paysannes d'adaptations aux effets de
la variabilité pluviométrique. 9
IV. PROBLEMATIQUE 10
V. QUESTIONS DE RECHERCHE 11
1. Question principale 11
2. Questions spécifiques 12
VI. OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 12
1.
142
Objectif principal 12
2. Objectifs spécifiques 12
VII. HYPOTHESES 12
1. Hypothèse principale 12
2. Hypothèses secondaires 13
VIII. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 13
IX. CADRE GENERAL DE LA RECHERCHE 16
1. Présentation de la zone d'étude 17
1.1- Le milieu physique favorable aux cultures vivrières
18
1.2 - Le milieu humain influençant les cultures
vivrières 21
2. Méthodologie 22
2.1 - Collecte des données 22
2.1.1 - Les données secondaires 23
2.1.1.1 - Analyse documentaire 23
2.1.2 - Collecte des données primaires 24
2.2 - Traitement et Analyse des données 27
3. Limites de la recherche 29
X. SYNOPTIQUE DE RECHERCHE 30
CHAPITRE 2 : CARACTERISATION DES PRATIQUES AGRAIRES DANS LE
MAYO
DALLAH 32
I. PRESENTATION DU PAYSAGE AGRAIRE ET DU SYSTEME AGRICOLE 32
II. DES ACTIVITES DOMINEES PAR LES CEREALES, OLEAGINEUX ET LES
TUBERCULES 33
1. Les céréales, base de l'alimentation des
paysans 33
2. Les oléagineux : des cultures vivrières aux
cultures de rentes 34
3. Les tubercules, une alternative au déficit alimentaire
lors des périodes de soudure 35
III. MAIN D'OEUVRE LOCALE ET ESSENTIELLEMENT FAMILIALE 35
IV. LES MATERIELS AGRICOLES ENTIEREMENT RUDIMENTAIRES 36
143
V. LES ITINERAIRES TECHNIQUES DANS LE DEPARTEMENT DE MAYO
DALLAH 39
1. Nettoyage des parcelles avant semis et le labour 39
2. Les semis 40
3. Sarclages 40
4. La récolte manuelle et les conservations des produits
agricoles 41
5. Les techniques d'entretiens de la fertilité des sols
44
VI. PRATIQUES CULTURALES DEMEUREES RUDIMENTAIRES 46
1. Rotation et association des cultures 46
2. Diversification des activités agricoles 47
VII. RENDEMENTS INTERANNUELS DES CULTURES VIVRIERES TRES
FLUCTUANTS 47
VIII. UNE AGRICULTURE AUX ACTEURS MULTIPLES 49
CONCLUSION 52
CHAPITRE 3 : LE MAYO-DALLAH : UN CONTEXTE MARQUE PAR UNE FORTE
VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE 53
I. EVOLUTION INTERANNUELLE DES PRECIPITATIONS DANS LE
DEPARTEMENT DE MAYO-DALLAH 53
II. VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE INTERANNUELLES ET ANOMALIES
54
III. VARIATION DECENNALE DE LA PLUVIOMETRIE 56
IV. VARIABILITE ET ANOMALIES SAISONNIERES DES PRECIPITATIONS
58
1. Variabilité pluviométrique
saisonnière 58
2. Anomalies pluviométriques saisonnières 58
V. VARIABILITES MENSUELLES DES PRECIPITATIONS MARQUEES PAR
DE TRES
FORTES IRREGULARITES 61
VI. CARACTERISTIQUE ET VARIABILITE DE LA TEMPERATURE DANS LE
MAYO DALLAH 62
1. Evolution des températures minimales et maximales
annuelles 62
144
2. Evolution des températures moyennes annuelles 64
VII. AU-DELA DE LA MESURE, UNE VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE
PERÇUE
PAR LES PAYSANS 64
1. Perception paysanne de la variabilité
pluviométrique 64
2. Connaissance des agriculteurs sur les totaux
pluviométrique annuels 65
3. Perception paysanne des Causes de la variabilité
pluviométrique 66
4. Perception paysanne de la baisse des rendements 68
CONCLUSION 69
CHAPITRE 4 : BAISSE DE LA PRODUCTIVITE, DETERIORISATION DES
SYSTEMES PRODUCTIFS ET DEGRADATIONS DES CONDITIONS DE VIE DES
POPULATIONS. 70
I. ECOLOGIE DES CULTURES VIVRIERES DANS LE DEPARTEMENT DE
MAYO-
DALLAH 70
1. Maïs : exigences écologiques 70
2. L'arachide : exigences écologiques 71
II. EVOLUTION DES RENDEMENTS DES CULTURES DE MAÏS,
ARACHIDE,
DANS LE MAYO-DALLAH DE 2005 -2021. 72
III. PERCEPTIONS PAYSANNES 74
1. Perception paysanne sur cultures sensibles à la
variabilité pluviométrique 74
2. Perception paysanne des effets de la variabilité
pluviométrique 75
IV. IMPACTS DE LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE SUR LES
CONDITIONS
DE VIE DES AGRICULTEURS 75
V. VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE : PROLIFERATION DES MALADIES
CRYPTOGAMIQUES 76
VI. PRODUCTION AGRICOLES DEPENDANTE DE LA VARIABILITE
PLUVIOMETRIQUE 77
1. Variabilité saisonnière et productions
d'arachide 78
1.1- Les effets observables de la variabilité
pluviométriques sur la culture d'arachide 78
1.2- Corrélation entre les précipitations et la
production d'arachide. 81
2.
145
Variabilité saisonnière et productions du
maïs 83
2.1- Les effets observables de la variabilité
pluviométriques sur la culture du maïs 83
2.2- La corrélation entre les précipitations et
la production du maïs 86
3. La variabilité de la température et
production d'arachide et de maïs 88
3.1-Variabilité de la température et production
d'arachide 88
3.2- Variabilité de la température et
production de maïs 90
4. Impacts de la variation des précipitations
interannuelles et de la production d'arachide
et du maïs dans le Mayo Dallah 91
CONCLUSION 94
CHAPITRE 5 : LES STRATEGIES PAYSANNES D'ADAPTATION DEVELOPPEES
DANS LE MAYO DALLAIT. 95
I. LES STRATEGIES D'ADAPTATIONS PAYSANNES AUX CULTURES
VIVRIERES 95
1. Stratégies d'adaptations au retard de pluie et aux
séquences sèches 95
2. Stratégies d'adaptations aux inondations 96
3. Stratégies de lutte contre les maladies
cryptogamiques et ennemies de cultures 97
4. Les autres stratégies d'adaptations paysannes 98
4.1- Organisation des prières et des sacrifices 98
4.1 - Intensification de l'utilisation des intrants 99
4.2 - Cultures des variétés à cycle court
100
4.3 - Pratique du maraichage 100
4.4 - Changement progressive du calendrier agricole 102
4.5 - Stratégie d'association des cultures 102
4.6 - Diversification des activités
génératrices des revenues 103
4.7 - Solidarité dans les travaux champêtres et
entraide 103
II. LES LIMITES ET CONTRAINTES LIEES AUX STRATEGIES
D'ADAPTATIONS
PAYSANNES 103
III. STRATEGIES NATIONALES D'ADAPTATIONS DES ACTEURS 104
1.
146
Les stratégies nationales d'adaptation
élaborées par l'Etat 105
2. Les Stratégies des Organisation Non
Gouvernementales 108
IV. LES STRATEGIES D'ADAPTATION DES ACTEURS DANS LE
DEPARTEMENT
DE MAYO DALLAH 108
V. CONTRAINTES LIEES AUX STRATEGIES D'ADAPTATION ETATIQUE
109
CONCLUSION 111
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVE 112
BIBLIOGRAPHIE 116
ANNEXES 122
|