PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE
République Togolaise
MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE, DU
TRAVAIL ET DE
LA REFORME
ADMINISTRATIVE
Travail - Liberté - Patrie
ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION
BP 64- LOME
Programme spécial de formation initiale en
Douane
et en Fiscalité
MEMOIRE
Pour l'obtention du diplôme cycle 3 court de
l'ENA
Section : Economie et finances
Option : Impôts
LES PROBLEMES LIES A L'EFFICACITE DU CONTROLE
FISCAL
AU TOGO:
Cas de la Direction des Centres des Impôts du Golfe et de
la
Direction des Opérations Fiscales Régionales
Promotion 2015-2016
Présenté et soutenu publiquement par :
KUEVIAKOE Anani Mawulikplimi
Directeur de Mémoire :
POYODE Atoyodi Kpagnati Inspecteur Principal des
Impôts
Chef section Vérification à la Division des
Impôts Lomé Sud-Ouest
Octobre 2016
DEDICACE
A mes parents,
KUEVIAKOE Assionvi Robert et LAWSON Kokovi Ablavi,
dont l'amour et le soutien m'ont illuminé le chemin de la
vie,
A Mlle NYAKU Abla Emefa pour son soutien affectif et moral,
i
Nous leur dédions ce mémoire,
ii
REMERCIEMENTS
Plusieurs personnes ont contribué de près ou de
loin à la réalisation de ce travail que nous avons l'immense
plaisir de présenter. Le devoir qui nous incombe en ce moment est de
leur exprimer toute notre gratitude.
Nos remerciements vont tout d'abord à :
> Mr Henry K. GAPERI, Commissaire Général de
l'OTR,
> Mr Philippe K. TCHODIE, Commissaire des Services
Généraux de l'OTR,
> Mr Esso-wavana ADOYI, Commissaire des Impôts de
l'OTR,
> Mr Kodjo ADEDZE, Commissaire des Douanes et des Droits
Indirects de l'OTR,
pour leur confiance en nous envoyant à la formation
à l'Ecole Nationale d'Administration (ENA) et aussi pour leurs efforts
dans la réussite de ce programme.
Nos reconnaissances vont à notre Directeur de
mémoire, Mr POYODE Atoyodi Kpagnati, Inspecteur Principal des
Impôts, Chef Section Vérification à la Division des
Impôts du Sud-Ouest qui a bien voulu nous suivre. Grâce à
ses conseils avisés et sa disponibilité, nous avons abouti
à la rédaction finale de ce mémoire.
Nous remercions également :
> Mr CHANGO Assam B., notre Directeur de Stage,
> Mr ANAGO Yaovi Séna, Directeur des Centres des
Impôts du Golfe, > Mr HESSOU K. Prince, Chef de Division des
Impôts du Sud-Ouest.
Notre gratitude à:
> Ma famille et amis que je ne peux nommer, vous avez
chacun selon vos possibilités apporté un plus à mon
épanouissement,
> Mes collègues de la Division des Impôts du
Sud-Ouest et à tout le personnel de l'OTR, > Mes collègues de
la formation Impôts et Douanes.
iii
SOMMAIRE
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
SOMMAIRE iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS iv
LISTE DES TABLEAUX v
INTRODUCTION 1
CHAPITRE 1: CADRE THEORIQUE 4
1.1 Objectifs du contrôle fiscal au TOGO 5
1.2 Organisation administrative du contrôle fiscal 8
1.3 Cadre juridique et règlementaire du contrôle
fiscal 14
1.4 Problèmes actuels liés au contrôle
fiscal 16
1.5 Circonscription du sujet 19
1.6 Objectifs de l'étude 19
1.7 Efficacité du contrôle fiscal en France et au
Maroc 20
1.8 Problématique de notre étude 24
CHAPITRE 2 : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE 26
2.1 Type d'étude 27
2.2 Choix méthodologiques 27
2.3 Variables de l'étude et indicateurs 28
2.4 Choix de terrain de recherche 30
2.5 Choix du lieu et la population de notre étude 30
2.6 Choix et conception des instruments de collecte de
données 32
2.7 Type et plan d'analyse. 34
CHAPITRE 3 : CADRE DES RESULTATS DE LA RECHERCHE 36
3.1 Traitement des données 37
3.2 Analyse des données collectées et
interprétation des résultats 37
3.3 Vérification et validation des hypothèses
48
3.4 Discussion des résultats de la recherche 51
3.5 Limites de la recherche 53
3.6 Formulation des propositions d'action 54
CONCLUSION 58
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 60
ANNEXES 62
TABLES DES MATIERES 69
iv
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
BA Bénéfice Agricole
BIC Bénéfice Industriel et Commercial
BNC Bénéfice Non Commercial
CA Chiffre d'Affaires
CI Commissariat des Impôts
CGI Code Général des Impôts
CNRF Commission Nationale de Recours fiscal
DCF Direction du Contrôle Fiscal
DCIG Direction des Centres des Impôts du Golfe
DDL Degré de Liberté
DER Division des Enquêtes et Recoupements
DOFR Direction des Opérations Fiscales
Régionales
DGD Direction Générale des Douanes
DGI Direction Générale des Impôts
DGFiP Direction Générale des Finances
Publiques
DPARS Division Programmation Analyse des Risques et Suivi
DRHFP Direction des Ressources Humaines et de la Formation
Professionnelle
IGF Inspection Générale des Finances
IMF Impôt Minimum Forfaitaire
IRPP Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques
LPF Livre de procédures fiscales
OCDE Organisation de Coopération et de
Développement Economique
OTR Office Togolais des Recettes
PV Procès-Verbal
SPSS Statistical Package for Social Science
TH Taxe d'habitation
TP Taxe Professionnelle
TPU Taxe Professionnelle Unique
TS Taxe sur Salaires
TVA Taxe sur la Valeur Ajoutée
v
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Statistiques sur l'évolution dans
l'exécution du programme de contrôle 17
Tableau 2 : Indicateurs de contrôle fiscal 29
Tableau 3 : Indicateurs d'efficacité 29
Tableau 4 : Répartition des vérificateurs de la
DCIG et DOFR 32
Tableau 5 : Répartition des vérificateurs par
grade 38
Tableau 6 : Score moyen de l'appréciation de la
programmation 39
Tableau 7 : Résultat du test de la comparaison de la
moyenne 40
Tableau 8 : Résultat prise en compte des propositions
de dossiers 40
Tableau 9 : Résultat pertinence des
éléments d'analyse de risques 41
Tableau 10 : Score moyen de l'appréciation des
recoupements 42
Tableau 11 : Résultat du test de la comparaison de la
moyenne 42
Tableau 12 : Résultat de la mise à jour ou non
des dossiers 43
Tableau 13 : Résultat des difficultés
éprouvées 43
Tableau 14 : Score moyen de l'importance des procédures
fiscales 44
Tableau 15 : Résultat du test de la comparaison de la
moyenne 44
Tableau 16 : Score moyen des moyens à la disposition
des vérificateurs 45
Tableau 17 : Résultat du test de la comparaison de la
moyenne 45
Tableau 18 : Résultat sous-effectif 46
Tableau 19 : Résultat nombre de vérificateurs de
votre division 46
Tableau 20 : Résultat de la spécialisation dans
un secteur 47
Tableau 21 : Résultat de l'efficacité des ratios
48
Tableau 22 : Statistiques sur l'évolution dans
l'exécution du programme de contrôle 49
AVERTISSEMENT
vi
L'ENA N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION
AUX
OPINIONS EMISES DANS CE MEMOIRE, ELLES SONT CONSIDEREES COMME
PROPRES
A LEUR AUTEUR
INTRODUCTION
La « corvée » acquittée en nature par
la fourniture d'un travail a été instaurée au
moyen-âge au profit des seigneurs et institutionnalisée sous Louis
XIV sous le nom de corvée royale.1 Critiquée, elle fut
transformée en impôt de manière définitive en 1787.
Elle est l'ancêtre de l'impôt.
Les auteurs proposent ainsi plusieurs définitions de
l'impôt selon que l'on met l'accent sur l'un ou l'autre de ses aspects.
Mais la définition classique est celle de Gaston JEZE, l'un des plus
grands financiers du 18e siècle. Selon lui, l'impôt est
« une prestation pécuniaire requise des particuliers par voie
d'autorité à titre définitif et sans contrepartie, en vue
de la couverture des charges publiques. »2
Bien que la définition proposée par JEZE soit
classique, nous ne l'adoptons pas en totalité dans le cadre de notre
étude, car en parlant de la prestation pécuniaire requise des
particuliers, l'auteur ne voyait comme contribuable que les personnes physiques
; et pourtant de nos jours, cette prestation est requise des personnes
physiques que morales de droit privé, voire de droit public.
En outre, bien que l'impôt n'ait pas de contrepartie,
nous pensons qu'il sied de préciser que l'impôt n'a pas de
contrepartie déterminée, car dans une certaine mesure,
l'impôt comporte toujours une contrepartie indirecte. De même, dans
son évolution, l'Etat prévoit certains impôts qui servent
aujourd'hui d'instrument d'interventionnisme dans la vie économique et
sociale.
Tenant compte de tous ces éléments, nous
retiendrons pour notre étude la définition proposée par L.
Mehl et P. Beltrame qui définissent l'impôt comme : «une
prestation pécuniaire requise des personnes physiques et morales de
droit privé voire de droit public, d'après leurs facultés
contributives par voie d'autorité, à titre définitif et
sans contrepartie déterminée en vue de la couverture des charges
publiques ou à des fins d'intervention de la puissance publique.
»3
Il ressort de cette définition que l'impôt est
une prestation pécuniaire mise à la charge des personnes
physiques et morales de droit privé et public, perçue en fonction
de la capacité
1
1 Bourin (Monique) dir, Pour une anthropologie du
prélèvement seigneurial dans les campagnes
médiévales (XIe-XIVe siècles):
réalités et représentations paysannes,
Publications de la Sorbonne, 2004, p. 271-381
2 G. JEZE, cité par M. DUVERGER,
Finances Publiques, 11e édition,
PUF, Paris, 1988, p.125.
3 L. MEHL et P.BELTRAME ; Science et
techniques fiscales, PUF, Paris, 1972, p 142.
contributive du contribuable, par voie d'autorité,
à caractère définitif, pour la couverture des
dépenses publiques et la réalisation d'objectifs
économiques et sociaux fixés par les puissances publiques.
A cet effet, l'Etat moderne cherche non seulement à
lever l'impôt mais également à orienter sa politique
économique et sociale. Il doit alors définir des
stratégies fiscales pour atteindre ces objectifs auxquels les citoyens
doivent adhérer.
Ainsi le système fiscal togolais à l'instar de
ceux de la plupart des pays francophones est déclaratif
auto-liquidé. La contrepartie de ce système est le contrôle
reconnu à l'administration fiscale à partir des instruments
légaux et réglementaires. Le contribuable est tenu de
déclarer et de payer lui-même l'impôt dû par un
mécanisme d'acomptes provisionnels, conformément aux
échéances prévues par les dispositions du Code
Général des Impôts (CGI) en ses articles 1150 à
1155.
Cependant, force est de constater que certaines entreprises
choisissent volontairement d'aller à l'encontre de la volonté
exprimée par l'autorité publique d'orienter efficacement sa
politique économique et sociale, en provoquant l'évitement
fiscale.
Parmi ces attributions, le contrôle fiscal qui constitue
le cadre juridique de notre réflexion, est une arme, bref l'artillerie
lourde contre les infractions fiscales.
Pour Michel Bouvier, « le contrôle fiscal permet
à l'administration de s'assurer du respect des obligations de
déclarations sincères faites par le contribuable et de
procéder le cas échant aux rectifications des bases imposables
nécessaires. »4
Il convient alors de remarquer que les états financiers
déposés par les contribuables peuvent comporter des erreurs. Les
chiffres d'affaires ne reflètent pas la plupart du temps la
réalité, dans l'intention de payer moins d'impôts.
Face à cette situation, il reste à chercher les
voies et moyens d'atténuer les pratiques frauduleuses et d'augmenter
sensiblement les recettes de l'Etat. Comment y parvenir ? Il faudra alors
trouver les problèmes liés à l'efficacité du
contrôle fiscal.
2
4 Michel Bouvier ; Introduction au droit fiscal
général et à la théorie de l'Impôt
; édition LGDJ, Paris, 2007.P 101
3
La réponse à cette question justifie le choix de
notre thème « les problèmes liés à
l'efficacité du contrôle fiscal : cas de la Direction des Centres
des Impôts du Golfe (DCIG) et de la Direction des Opérations
Fiscales Régionales (DOFR).» Pour éviter la
fraude et l'évasion fiscales, le contrôle effectué par les
acteurs que sont les vérificateurs des impôts se doit d'être
efficace. Aussi, l'une des préoccupations majeures du Commissariat des
Impôts de l'OTR est la performance du contrôle fiscal vu son
rôle primordial dans le dispositif fiscal de demain.
Notre travail se limitera dans l'identification des
problèmes liés à son efficacité et ceci en terme
d'objectifs assignés et dans le respect des procédures.
Notre présentation comporte trois chapitres : le
premier chapitre traitera du cadre théorique de la problématique,
un second sera consacré à la méthodologie de la collecte
des données. Enfin le troisième chapitre abordera les
résultats obtenus et les discussions.
4
CHAPITRE 1: CADRE THEORIQUE
IDENTIFICATION DU PROBLEME, OBJECTIFS ET PROBLEMATIQUE
DE L'ETUDE
5
Seront présentés dans ce chapitre, les
objectifs, l'organisation et les organes de gestion du contrôle fiscal.
Ensuite la littérature existante et enfin la problématique de
notre recherche.
1.1 Objectifs du contrôle fiscal au TOGO
Garant du civisme fiscal, le contrôle fiscal
exercé par les divisions opérationnelles du Commissariat des
Impôts a pour vocation d'appréhender l'ensemble des manquements
à la législation fiscale, qu'ils soient commis de bonne foi ou de
manière délibérée :
> pour les professionnels, l'assiette des principaux
impôts dans la catégorie des bénéfices industriels
commerciaux et artisanaux, des bénéfices non commerciaux et des
bénéfices agricoles porte sur les résultats de
l'entreprise.
Sont considérés comme bénéfices
industriels et commerciaux pour l'application de l'impôt sur le revenu,
les bénéfices réalisés par des personnes physiques
et provenant de l'exercice d'une profession commerciale, industrielle ou
artisanale, à l'exception des artisans pêcheurs pour les revenus
correspondant aux rémunérations dites "à la part" qui leur
reviennent au titre de leur travail personnel, ces rémunérations
étant classées dans la catégorie des salaires.
Les bénéfices de l'exploitation agricole pour
l'application de l'impôt sur le revenu, sont les revenus que
l'exploitation de biens ruraux (culture et élevage) procure soit aux
fermiers ou métayers, soit aux propriétaires exploitants
eux-mêmes.
Les bénéfices provenant de l'exercice d'une
profession non commerciale ou revenus assimilés aux
bénéfices non commerciaux sont les bénéfices des
professions libérales, des charges et offices dont les titulaires n'ont
pas la qualité de commerçants et de toutes occupations,
exploitations lucratives et sources de profits ne se rattachant pas à
une autre catégorie de bénéfices ou revenus.
> pour les particuliers, les impôts portent sur les
revenus, les actifs patrimoniaux (droits de succession) ainsi que sur les
valeurs locatives sur lesquelles sont assis les impôts locaux (taxe
d'habitation, taxes foncières et taxe professionnelle).
Le contrôle fiscal poursuit principalement quatre (04)
objectifs spécifiques:
> un objectif pédagogique
> un objectif budgétaire ou financier > un objectif
répressif
> un objectif dissuasif
6
1.1.1 Objectif pédagogique du contrôle
fiscal
L'objectif pédagogique est d'instruire le contribuable
sur les pratiques et les modalités d'application des règles
fiscales. Les chefs de redressements sont appuyés par les articles du
Code Général des Impôts (CGI), les textes fiscaux ou les
lois de finances. Ce qui contraint les deux parties à recourir à
la loi fiscale pour une meilleure compréhension.
Le contrôle externe ou sur place dans les entreprises
est fait de débat oral et contradictoire. Des discussions sur des points
litigieux aboutissent à des compromis ou parfois débouchent sur
des désaccords.
Le rôle d'information, de formation et
d'éducation du contrôle apparait à travers les
résultats de ces contrôles qui renferment des leçons pour
la compréhension des textes fiscaux et favorise l'amélioration
des déclarations futures.
Le non-respect de ces principes fiscaux entraîne des
sanctions conséquentes, ce qui amène à parler de
l'objectif répressif.
1.1.2 Objectif répressif du contrôle
fiscal
Les impositions supplémentaires, découlant de la
rectification des bases imposables, supportent l'application des sanctions.
Lorsqu'à l'issue du contrôle fiscal, on relève des erreurs,
des insuffisances, des omissions ou des inexactitudes dans les
déclarations des contribuables, elles sont réprimées.
Outre le paiement des droits, taxes et impôts éludés, des
sanctions prévues par la loi sont également appliquées
suivant la nature de l'infraction fiscale commise.
Il est donc impérieux d'appliquer les lois fiscales
avec droiture et de façon désintéressée afin de
répondre au respect du principe de l'égalité du citoyen
devant l'impôt.
Pour y parvenir, le contrôle fiscal doit respecter les
principes établis et s'exercer dans un cadre juridique qui respecte les
droits et obligations des parties. C'est pourquoi le CGI et les autres textes
législatifs doivent constituer le soubassement des différentes
formes de contrôle fiscal susceptibles d'être engagées.
1.1.3 Objectif dissuasif du contrôle fiscal
7
L'exercice du contrôle fiscal dans les entreprises
suscite une inquiétude pour les assujettis. Ainsi, par crainte de
représailles, ces derniers s'efforcent d'améliorer la
qualité de leurs déclarations pour ne pas enfreindre la loi
fiscale.
L'absence de contrôle condamnerait le système
déclaratif car la crainte du contrôle et les sanctions
éventuelles qui s'en suivent, poussent les contribuables à un
minimum de sérieux et de véracité dans leurs
déclarations. Le contrôle fiscal contribue ainsi à la
consolidation du civisme fiscal.
1.1.4 Objectif budgétaire du contrôle
fiscal
L'objectif budgétaire répond au souci de
collecter au profit du budget de l'Etat et des collectivités locales les
impôts et taxes éludés. Il implique une capacité
à déceler la fraude, à réaliser des redressements
parfaitement fondés au fond et en la forme et à obtenir le
recouvrement le plus rapide possible des droits.
Pour ce faire, les finalités du contrôle sont
affirmées : une finalité dissuasive, qui consolide le civisme
fiscal de tous les contribuables, une finalité budgétaire qui
vise à recouvrer avec rapidité et efficacité l'impôt
éludé et enfin une finalité répressive qui
sanctionne les comportements les plus frauduleux (au plan financier que
pénal). Ces trois finalités visent à remédier
à l'ensemble des manquements à la loi fiscale pour faire
progresser le civisme fiscal, c'est-à-dire l'accomplissement volontaire
de leurs obligations par les contribuables.
En un mot, le contrôle fiscal est l'ensemble des
dispositions juridiques, administratives et techniques prévues par la
loi fiscale, en vue de s'assurer de la sincérité des
déclarations fiscales déposées et des paiements
d'impôts effectués par les contribuables.
Dans cet esprit, des dispositions juridiques à l'instar
de l'article 875 du Code Général des Impôts
confèrent à l'administration des Impôts, « le
droit de contrôler les déclarations ainsi que les actes et
documents utilisés pour l'établissement des impôts, droits,
taxes et redevances... ».
Dans sa mise en oeuvre, le contrôle fiscal opère
une distinction entre les contribuables selon qu'ils soient ou non de bonne
foi.
8
En ce qui concerne la lutte contre la fraude, la
priorité est donnée à la répression de la fraude la
plus grave, qui peut aboutir à des poursuites pénales
(domiciliation fiscale fictive à l'étranger ; avoirs à
l'étranger non déclarés ; activités occultes ;
carrousels TVA..).
En outre, la priorité en matière de lutte contre
la fraude vise également les paradis fiscaux et les montages complexes
et abusifs mis en oeuvre pour échapper à l'impôt.
Le contrôle fiscal regroupe la recherche des
activités non déclarées (activités occultes ou
déclarations minorées), le contrôle des particuliers (en
principe un travail de bureau, et exceptionnellement sur place), et le
contrôle des professionnels, ou sociétés (ce travail se
fait au bureau ou sur place dans l'entreprise ou la société).
1.2 Organisation administrative du contrôle
fiscal
La mission de collecte et de gestion des impôts au Togo,
était confiée à la Direction Générale des
Impôts. Depuis la loi N° 2012-016 du 14 décembre 2012 portant
création de l'OTR et le décret N° 2016-017/PR portant
attributions, organisation et fonctionnement de l'OTR; intégrant la DGI
et la DGD au sein d'une structure unique, l'Office Togolais des Recettes est
chargé de recouvrer les impôts, taxes et droits de douanes pour le
compte de l'Etat et les collectivités locales.
L'OTR est subdivisé en trois (03) commissariats
à savoir le Commissariat des Services Généraux (CSG), le
Commissariat des Impôts (CI) et le Commissariat des Douanes et des Droits
Indirects (CDDI). Le CI, conformément aux attributions légales
qui leur sont confiées est chargé d'une mission de gestion de la
fiscalité intérieure, donc le devoir de mobiliser de
manière optimale les ressources fiscales.
1.2.1 Missions fiscales du commissariat des
Impôts
En matière fiscale, les missions du CI sont les
suivantes : Asseoir, contrôler l'impôt et le
recouvrer.
1.2.1.1 Opérations d'assiette et de
liquidation
Le CI a pour tâche principale l'établissement de
l'impôt. Asseoir l'impôt consiste à déterminer
à partir des éléments portés dans les
déclarations, la base d'imposition sur laquelle sera calculée
ensuite par application des taux et/ou barèmes en vigueur, le montant de
l'impôt à payer par le contribuable.
Comme nous l'avons dit plus haut, le système fiscal
togolais étant déclaratif auto-liquidé, la plupart des
impôts (impôts non payable par voie de rôle ou de bulletin
d'émission) doivent faire l'objet d'une déclaration
spontanée, c'est-à-dire que le contribuable lui-même
assoie, liquide, et paie ses impôts dus. Le corollaire étant le
contrôle fiscal, l'administration procède au contrôle des
déclarations et paiements effectués.
1.2.1.2 Contrôle fiscal
Le contrôle fiscal, l'une des missions essentielles du
CI, qui fait objet de notre étude, est un droit reconnu à
l'administration de procéder à la vérification des
déclarations souscrites par les contribuables.
Le contrôle fiscal a ainsi pour objet de permettre aux
services de l'administration fiscale de s'assurer, par divers moyens
prévus par la loi, que les contribuables ont respecté leurs
obligations fiscales (COZIAN, 1999). Il se manifeste à travers divers
moyens que sont le droit de contrôle (sur place et sur
pièce), le droit de questionnement, le droit de
communication, le droit d'enquête, le droit de visite auxquels
on peut adjoindre les droits des vérificateurs à
l'assistance technique externe et à celle des forces de
l'ordre.
Le droit de contrôle est celui conféré aux
agents de l'administration des Impôts de contrôler l'exactitude des
impositions. Il résulte essentiellement des dispositions de l'article
875 du CGI. qui prévoit que « l'administration des Impôts
dispose du droit de contrôler les déclarations ainsi que les actes
et documents utilisés pour l'établissement des impôts,
droits, taxes et redevances... »5. Ce droit est
général et tend à chercher toutes les erreurs ou omissions
commises, de bonne foi ou non, par les contribuables et à assurer, le
cas échéant, l'établissement des impositions
éludées.
Le droit de questionnement est le droit conféré
aux agents de l'administration fiscale selon l'article 875 du CGI de «
.....demander aux contribuables tous renseignements, justifications, ou
éclaircissements relatifs aux déclarations souscrites ou actes
déposés. »6
Le droit de communication est le droit en l'article 939 du CGI
reconnu « à l'administration de prendre connaissance et au besoin,
copie sur supports informatiques ou tous autres supports, des informations et
documents détenus par des tiers, en vue de leur utilisation à des
fins d'assiette, de contrôle ou de recouvrement des impôts dus,
soit par la personne physique ou
9
5 Article 875 du CGI
6 Article 875 du CGI
morale auprès de laquelle il est exercé, soit
par des tiers à cette personne, sans qu'il en découle toutefois
directement l'établissement d'impositions supplémentaires ».
Autrement dit, il permet aux agents des impôts d'avoir connaissance des
documents demandés dans le respect des lois.
Le droit d'enquête, vise à « rechercher les
manquements aux règles et obligations de facturation prévues aux
articles 338 et 339 du CGI auxquelles sont tenus les assujettis à la
Taxe sur Valeur Ajoutée (TVA). »7 Le droit
d'enquête est une procédure qui se distingue des procédures
de contrôle de l'impôt et qui permet à l'administration
d'intervenir de manière inopinée chez un assujetti.
Le droit de visite résulte des dispositions de
l'article 898 du CGI. Il vise la recherche des infractions à la
législation fiscale et peut s'exercer en tous lieux, aussi bien
professionnel que d'habitation où les pièces et documents
pourraient se trouver. Il est soumis à l'autorisation préalable
du juge du lieu où doit s'exercer ce contrôle.
On peut ajouter à ces moyens d'action des agents de
l'administration fiscale le droit à l'assistance, qu'il s'agisse d'une
assistance professionnelle ou de celle des forces de l'ordre. En effet, le CGI
permet désormais aux vérificateurs de se faire assister par des
personnes compétentes pouvant leur apporter une expertise qu'ils n'ont
pas, dans le domaine d'activité du contribuable vérifié.
De même, les agents des impôts et des domaines peuvent
requérir l'assistance des autorités civiles et militaires,
chargées du maintien de l'ordre public et qui sont tenus de
déférer à la réquisition.
Le droit de contrôle de l'administration est
complété par le droit de reprise qui se définit comme la
faculté offerte à l'administration de réparer les
omissions totales ou partielles constatées dans l'assiette ou le
recouvrement de tous impôts, taxes ou redevances, dus en vertu des lois
fiscales, ainsi que les erreurs susceptibles d'entacher leur
détermination. Ce droit permet ainsi aux agents de l'administration des
Impôts de réparer les insuffisances commises par les
contribuables, mais aussi, les erreurs préjudiciables au Trésor,
imputables éventuellement aux opérations d'assiette et de
contrôle.
Par ailleurs, le droit de contrôle de l'administration
s'exerce à travers diverses procédures que sont le
contrôle formel, le contrôle sur pièces et le contrôle
sur place.
Le contrôle formel s'exerce sur les déclarations
des assujettis, au moment de leur dépôt au niveau des services
d'assiette et de contrôle. Cette procédure de contrôle vise
la rectification
10
7 Article 963-bis du CGI
11
12
des erreurs matérielles constatées sur ces
déclarations, ainsi que la vérification des différentes
mentions exigées sur celles-ci. Ce contrôle s'exerce aussi sur les
calculs opérés sur la déclaration et l'exactitude des
sommes qui y sont portées, de même que leur concordance avec
celles versées en guise de paiement des droits liquidés.
Le contrôle sur pièces (CSP) s'exerce, lui aussi,
dans les locaux de l'administration. L'agent contrôleur utilise, pour ce
faire, les éléments qu'il détient dans le dossier du
contribuable, qu'ils soient issus de ses déclarations, ou qu'ils aient
une autre origine, notamment les recoupements divers, les bulletins de
renseignements ou toutes autres informations qui lui parviennent de diverses
sources. Il peut aussi demander au contribuable de lui apporter des
éclaircissements par rapport à toute incohérence qu'il
aurait notée dans les déclarations de celui-ci.
Sous peine de nullité, le contrôle formel et le
contrôle sur pièces s'exercent au bureau du vérificateur.
Il ne se déplace pas dans l'entreprise à contrôler.
Le contrôle sur place résulte des dispositions
des articles 880 et 881 du CGI qui fixent le principe et les modalités
de ce contrôle qui, lui-même, vise à vérifier la
comptabilité et les documents détenus par les assujettis,
permettant d'asseoir et de contrôler les impôts, droits, taxes et
redevances prévus dans ledit code. Ce contrôle s'exerce au
domicile déclaré par le contribuable. Il peut consister, soit en
une vérification de la situation fiscale personnelle, soit en une
vérification de la comptabilité.
Selon les termes de l'article 830-3 du CGI, la
Vérification Approfondie de la Situation Fiscale d'Ensemble (VASFE) est
l'opération par laquelle l'administration contrôle la
cohérence entre, d'une part, les revenus déclarés d'une
personne physique et d'autre part, sa situation patrimoniale, sa situation de
trésorerie et les éléments du train de vie de son foyer
fiscal, en vue de s'assurer, éventuellement de l'établissement
des impôts et taxes éludés. La VASFE n'est pas encore
rentrée dans la pratique au Togo. Le travail de contrôle
aujourd'hui se fait au niveau des entreprises individuelles (les
établissements) et les personnes morales (les
sociétés).
La Vérification de Comptabilité se
définit, quant à elle, comme « un ensemble
d'opérations ayant pour objet de contrôler la
sincérité des déclarations souscrites au regard d'une ou
de plusieurs catégories d'impôts et d'assurer,
éventuellement, l'établissement des impôts et taxes
éludés ». Elle découle des dispositions de l'article
881 du CGI et vise à constater les minorations de droits ou de base, les
déductions abusives et toutes autres infractions aux obligations
prévues dans ledit code. L'administration confronte, dans cette
procédure, les déclarations du contribuable avec les
éléments issus de sa comptabilité, pour essayer de
déceler les irrégularités,
erreurs, omissions commises, volontairement ou non, par
celui-ci et d'assurer donc la perception des droits omis.
La vérification de comptabilité s'exerce sur
place et dans l'entreprise du contribuable vérifié. Elle peut
aussi se dérouler chez le conseil fiscal du contribuable sur sa demande.
Après le contrôle, il faut aussi recouvrer les impôts dus
pour le compte du trésor.
1.2.1.3 Recouvrement
Cette mission était du ressort du Trésor public
mais depuis 1990, elle était confiée à la DGI. Aujourd'hui
avec la fusion Douanes et impôts, elle est assurée par l'OTR, plus
précisément, le Commissariat des impôts (CI). Le CI assure
le recouvrement des recettes fiscales et parafiscales de la fiscalité
intérieure à l'instar des impôts directs et indirects, des
droits d'enregistrement et timbres...
1.2.2 Structures et organisation du CI de l'OTR
Le Commissariat des Impôts (CI), l'un des commissariats
de l'OTR est divisé en six (06) directions. Ces directions à leur
tour sont subdivisées en vingt-trois (23) divisions qui sont elles aussi
sectionnées. Ainsi des contrôles préfectoraux sont à
la charge de certaines divisions. On distingue les directions des services
centraux et les directions des services extérieurs.
1.2.2.1 Directions des services centraux du CI:
> La Direction du Contrôle Fiscal (DCF) qui comprend
la Division des Enquêtes et
Recoupements et la Division de la Programmation, du Suivi et
l'Analyse des Risques. > La Direction de la Législation Fiscale et du
Contentieux (DLFC) comprend la Division
de la Législation et la Division du Contentieux.
> La Direction des Grandes Entreprises (DGE)
> La Direction des Moyennes Entreprises (DME)
La DGE et la DME ont la même structuration. Elles ont
chacune une Division Gestion des Déclarations, une Division des
Recouvrements et une Division de Vérification des impôts.
Il existe au niveau des services centraux du Commissariat des
Impôts à part les divisions rattachées aux directions, une
Division Immatriculation rattachée directement au CI. (Voir organigramme
en annexe 1)
1.2.2.2 Directions des services extérieurs du
CI
13
Le CI compte deux (02) directions des services extérieurs
à savoir :
> La Direction des Centres des Impôts du Golfe (DCIG)
comprenant les divisions des impôts: Lomé Sud-Ouest, Lomé
Sud-Est, Lomé Nord-Ouest, Lomé Nord-Est, Agoè et
Adidogomé. (Voir organigramme en annexe 2)
> La Direction des Opérations Fiscales
Régionales (DOFR) avec les divisons des opérations fiscales
régionales Maritime, Plateaux- Est, Plateaux-Ouest, de la Centrale, de
la Kara et des Savanes. (Voir organigramme en annexe 3)
1.2.2.3 Organisation du CI de l'OTR
Dans le cadre de notre travail, nous nous limiterons aux
divisions des services extérieurs chargées du contrôle
fiscal et celles de la Direction du Contrôle Fiscal chargé des
enquêtes, recoupements, de la programmation du suivi et de l'analyse
risque.
L'administration fiscale dans sa nouvelle organisation dispose
des services de contrôles fiscaux centraux et opérationnels. Au
niveau de chaque division opérationnelle, il existe une section
vérification chargée du contrôle fiscal proprement dit
à l'actif de l'OTR.
Suivant la note de service N° 03/2014/OTR/CG/CI portant
segmentation des entreprises, ces dernières sont regroupées en
trois (03) segments : les grandes, les moyennes et les petites. Le CI organise
par catégorie les contribuables et par compétence
territoriale.
> Direction des Centres des Impôts du Golfe
(DCIG)
Les entreprises établies dans la commune de Lomé
et dans la Préfecture du Golfe ayant un chiffre d'Affaires (CA)
inférieur ou égal à 50 000 000 F CFA relèvent de la
DCIG tout en respectant dans leur gestion, le régime propre au seuil
d'imposition défini par la loi.
> Direction des Opérations Fiscales
Régionales (DOFR)
Relèvent, de la DOFR, toutes les entreprises
établies au Togo outre la commune de Lomé et la Préfecture
du Golfe ayant un CA inférieur ou égal à 50 000 000
FCFA.
Ces deux directions avec à la tête des directeurs
sont chargées chacune en ce qui les concerne de l'exécution des
services d'assiette, de recouvrement et de contrôle de l'impôt sur
toute l'étendue du territoire, des entreprises relevant de leur
direction.
Chaque division opérationnelle de ces directions est
dirigée par un chef division qui coordonne les activités de sa
division et dispose de plusieurs sections dont une section vérification
chargée du contrôle.
> Direction du Contrôle fiscal
La DCF est chargée de rechercher par enquête et
par recoupement toutes les informations sur les contribuables,
d'évaluer, de gérer les risques et d'apporter son appui technique
aux vérificateurs. Elle est aussi chargée de la programmation du
contrôle fiscal sur l'analyse du risque et des propositions, suit
l'exécution du contrôle fiscal et évalue les
vérificateurs.
La Direction du Contrôle Fiscal est alors chargée
de faire les enquêtes, recoupements et de programmer les dossiers pour
les contrôles par les vérificateurs des divisions
opérationnelles. Les vérificateurs sont rattachés
techniquement à la DCF et administrativement à leur division
respective.
1.3 Cadre juridique et règlementaire du
contrôle fiscal
Afin de mieux cerner notre étude sur
l'efficacité du contrôle fiscal, il est important de
définir, tout d'abord, le cadre juridique et réglementaire
régissant le contrôle fiscal au Togo.
Au Togo, la fiscalité est assise sur des textes
juridiques, ainsi le contrôle fiscal n'est pas du reste. Ces instruments
juridiques sont entre autres le CGI, les autres dispositions
réglementaires et le livre de procédures fiscales.
1.3.1 Code Général des Impôts (CGI) et
Lois de finances
Le Code Général des Impôts a
été promulgué par la loi n° 83-22 du 30
décembre 1983 portant Code Général des Impôts (CGI)
en remplacement du Recueil Fiscal précédemment en vigueur, le CGI
renferme trois livres et plusieurs parties subdivisées en titres puis en
chapitres. Le contrôle fiscal, objet de notre étude est
inséré dans le premier livre, quatrième partie.
Ainsi, grâce au CGI, l'administration des Impôts
dispose du droit de recherche d'informations et de renseignements auprès
de tous les contribuables relatifs aux déclarations souscrites ou aux
actes déposés8.
14
8 Article 875 du CGI
15
Dans son application, le CGI subit des modifications et
innovations consécutives aux lois de finances annuelles. Alors, il est
nécessaire d'insérer, chaque année, les dispositions
fiscales prises dans les lois de finances, au CGI pour faciliter leur
application.
L'exécution du contrôle nécessite aussi des
dispositions réglementaires.
1.3.2 Autres dispositions réglementaires
L'arrêté N° 22/CD du 9 janvier 1943 qui a
créé les Services des Contributions Directes (SCD), ancienne
appellation de l'administration des Impôts, avait déjà
prévu le service du contrôle de l'impôt. Les mêmes
préoccupations du contrôle fiscal sont exprimées dans le
décret 68-33/PR du 29 février 1968 qui a mis en place une brigade
de vérification chargée de la vérification de
comptabilité dans les entreprises privées.
Pour les organes chargés du contrôle interne ou
du contrôle de bureau, les plus récentes dispositions
réglementaires sont entre autres :
> l'arrêté N° 044/MEF/DGI du 10 avril
1995 portant création de l'inspection des Grandes Entreprises devenue
Direction des Grandes Entreprises depuis le 1er février 2007
;
> la note de service N° 0012/MEF/DGI du 23 mars 2006
portant création de la Direction des Petites et Moyennes Entreprises
(DPME).
Les divisions d'assiettes et de contrôle de ces deux
structures ainsi que celles des centres des impôts sont chargés
d'effectuer le contrôle formel et le contrôle sur pièces des
dossiers relevant de leur compétence territoriale.
Notons également que depuis la loi N°2012-016 du
14 décembre 2012 portant création de l'Office Togolais des
Recettes et le décret N°2016-017/PR du 18 février 2016
portant attribution, organisation et fonctionnement de l'Office Togolais des
Recettes, chaque division opérationnelle dispose d'une section
vérification pour les différents contrôles.
1.3.3 Livre de procédures fiscales
Le livre de procédures fiscales au Togo est un des
codes associés au Code Général des Impôts. C'est un
document juridique de référence pour les vérificateurs que
pour les contribuables. C'est aussi une source d'inspiration et un canevas de
travail pour toute action de contrôle.
Une procédure selon le Petit Robert, édition
1973 « est un ensemble de règles, des formalités, qui
doivent être observées ; des actes, qui doivent être
accomplis pour parvenir à une solution juridictionnelle.» Ainsi la
qualité du contrôle repose sur le fait que les agents des
impôts respectent strictement les procédures légales dans
la conduite de leurs opérations de contrôle faute de quoi leurs
opérations risquent d'être annulées dans une
procédure contentieuse.
Aussi le livre de procédures fiscales, contient les
garanties du contribuable prévues par le législateur, des
sanctions et dispositions diverses. Il faut également noter que toutes
les procédures relatives au contrôle, au recouvrement et au
contentieux de l'impôt y figurent afin de rendre plus efficace la
législation, de permettre de déceler et de rectifier les erreurs
ou omissions éventuelles.
1.4 Problèmes actuels liés au
contrôle fiscal
Le contrôle fiscal, corollaire du régime
déclaratif, demeure un instrument de régulation du système
fiscal. Cependant, l'efficacité du contrôle fiscal tant
souhaitée, passe nécessairement par plus de transparence, le
respect des procédures et la maitrise du travail par les agents en
charge de la vérification.
Nombreuses sont les entreprises qui déclarent un
chiffre d'affaires (CA) inférieur à 50 000 000 FCFA. Elles
relèvent alors des directions des services extérieurs du
Commissariat des Impôts selon la segmentation en vigueur. Selon la
Division de l'Immatriculation, en charge de l'immatriculation et du changement
de régime des contribuables, environ 4000 sont au régime du
forfait communément appelé TPU.
La Taxe Professionnelle Unique (TPU) est un régime
d'imposition synthétique. Elle est libératoire de certains
impôts et taxes (IRPP, IMF, TP, TS, TVA ) dus par les personnes physiques
dont le chiffre d'affaires annuel tel que défini en matière de
bénéfices industriels et commerciaux est inférieur ou
égal à trente millions (30 000 000) de francs CFA quelle que soit
la nature de l'activité.9 Le dépassement de la limite
prévue en cours d'année entraîne une dénonciation
systématique de la TPU par l'administration.
Les contribuables étant considérés de
bonne foi, le contrôle fiscal corollaire du système
déclaratif, permet de dénoncer leur régime si la limite
est atteinte. Les rehaussements de la base et des sanctions seront
appliquées. Le contribuable passera du régime du forfait (TPU)
au
16
9 Article 1421,1422 du CGI
17
régime Réel d'imposition. Cette
dénonciation dans ce cas aura : une conséquence énorme
c'est-à-dire l'augmentation des recettes puisque le contribuable devra
payer plus d'impôt et un double intérêt : payer selon sa
faculté contributive donc réduire la fraude.
Aujourd'hui avec la programmation des dossiers qui est faite
par la Direction du Contrôle fiscal et en raison de l'effectif des
vérificateurs, la plupart des entreprises à contrôler
relève du régime réel. Les entreprises du régime du
forfait ne sont pas trop inquiétées. Du coup plusieurs
entreprises relèvent du régime de la TPU.
Parlant d'efficacité en termes d'atteinte des objectifs
et selon le tableau ci- dessous beaucoup d'efforts restent à faire.
Tableau 1 : Statistiques sur l'évolution dans
l'exécution du programme de contrôle
ANNEE
|
2014
|
2015
|
2016 (Au 1er semestre)
|
|
PROGRAMMES
|
NOTIFIES
|
PROGRAMMES
|
NOTIFIES
|
PROGRAMMES
|
NOTIFIES
|
DCIG
|
159
|
66
|
539
|
204
|
2270
|
230
|
DOFR
|
136
|
55
|
120
|
54
|
121
|
81
|
Source DAPRS/DCF
Certes, le système fiscal togolais a connu quelques
aspects de modernisation grâce à l'arrivée de l'Office
Togolais des Recettes (OTR) mais il pourra devenir encore plus moderne si le
Commissariat des Impôts arrive à combler les lacunes du
passé qui sont entre autres :
> Les intervenants dans le processus de contrôle
fiscal,
> la compétence du vérificateur,
> l'insuffisance de l'effectif des vérificateurs,
> l'absence d'outils techniques et informatiques performants
pour le contrôle.
1.4.1 Intervenants dans le processus de contrôle
fiscal
Mis à part le service chargé des
vérifications fiscales, les principaux intervenants dans le processus de
contrôle fiscal sont :
> La division des enquêtes et recoupements (DER),
> La division de la programmation, de l'analyse risque et du
suivi.
18
Aujourd'hui, compte tenu de l'action peu visible de la DER,
dans l'assistance aux missions de la vérification, certains
vérificateurs qualifient l'action de la division comme «
insuffisante ». Ce qui pousse à approfondir la réflexion sur
ce constat afin de proposer des solutions idoines permettant de redynamiser
l'action de cette division.
La programmation est très importante pour la
performance voire l'efficacité du contrôle fiscal. Il est inutile
d'effectuer un contrôle dont le vérificateur ne voit aucun
intérêt si son rendement sera brisé par un facteur qui lui
échappe totalement, tel que la non pertinence de la programmation. Le
vérificateur ne pourra pas refuser un contrôle même s'il est
en mesure de prouver son inefficacité.
1.4.2 Compétence du vérificateur
Le vérificateur est le maillon dur dans la chaine de
vérification. Il est l'opérationnel chargé d'effectuer le
contrôle et qui est en face du contribuable et son conseil. Par
conséquent, le vérificateur est l'artisan du succès du
contrôle fiscal. Un accent doit être mis sur sa compétence
et sur sa capacité intrinsèque. Il doit avoir un savoir-faire et
un savoir-être.
Force est de constater actuellement que la plupart des jeunes
vérificateurs de la DCIG et de la DOFR ne sont pas
spécialisés. Ils n'ont pas une connaissance avérée
en la matière afin de mieux cerner les différents secteurs
d'activité à contrôler. Ils doivent faire preuve d'une
parfaite polyvalence dans le droit, l'économie et dans les techniques
financières et comptables.
1.4.3 Insuffisance de l'effectif des
vérificateurs
Selon le rapport de l'Organisation de Coopération et de
Développement Economiques (OCDE) sur les moyens en personnel
consacrés aux vérifications et aux travaux en rapport, « Les
administrations fiscales sont dotées de ressources limitées pour
mener à bien leurs missions. La principale d'entre elles étant le
personnel, la manière de les répartir pour répondre
à une multiplicité de besoins concurrents est une décision
d'importance essentielle (il s'agit par exemple de savoir combien d'agents sont
affectés aux fonctions primordiales en rapport avec la discipline
fiscale, comme les services aux contribuables, leur information, les
enquêtes et le recouvrement des créances ; combien au traitement
de l'information et à la gestion des dossiers
fiscaux, qui sont des travaux essentiels d'assistance ; et
combien aux fonctions de moyens telles que les technologies de l'information,
la gestion des ressources humaines etc.) »10
Dans les divisions opérationnelles, certains
vérificateurs font le travail des autres. Un agent en formation n'est
plus remplacé, les dossiers de ce dernier sont confiés aux
autres. Le nombre de dossiers à contrôler augmente chaque
année en raison de l'augmentation du nombre de contribuables. Le
recrutement ou l'affectation de nouveaux agents ne vient pas combler cette
hausse.
1.5 Circonscription du sujet
Notre recherche se limite au niveau des divisions
opérationnelles du Commissariat des Impôts notamment les divisions
de la Direction des Centres des Impôts du Golfe et celles de la Direction
des Opérations Fiscales Régionales. Elle se propose de trouver
les problèmes liés à l'efficacité du contrôle
fiscal dans les divisions des impôts. Ainsi nous nous limiterons à
trouver les problèmes liés à l'efficacité et
proposer des solutions. Cette efficacité sera analysée par
rapport au nombre de dossiers notifiés et au taux de recouvrement des
produits de vérification.
1.6 Objectifs de l'étude
Au Togo, les besoins de l'Etat sont énormes. La
mobilisation des recettes fiscales doivent permettre à l'Etat de combler
ses besoins. L'efficacité de l'administration fiscale dans la
mobilisation des recettes passe par celle du contrôle fiscal. Notre
étude a pour objectif de trouver les problèmes liés
à la pratique du contrôle fiscal donc liés à son
efficacité et de trouver des solutions pour l'amélioration du
mode de management du contrôle fiscal sans épargner pour autant
les moyens et outils de perfectionnement de son efficacité. Notre
étude a alors un double objectif :
> Un objectif académique tout d'abord, puisque la
revue de littérature et l'étude de cas permettent
d'accroître la connaissance sur le sujet des problèmes liés
à l'efficacité du contrôle fiscal;
> Un objectif managérial ensuite, puisque cette
connaissance conduit à la formulation des recommandations pratiques et
concrètes à destination de l'administration.
19
10 L'administration fiscale dans les pays de l'OCDE et dans
certains pays hors OCDE: série « Informations comparatives » ;
2006 ; P 127.
20
1.7 Efficacité du contrôle fiscal en
France et au Maroc
1.7.1 CAS DE LA FRANCE
En France, selon le rapport public annuel de la cour des
comptes en Février 2010, « le contrôle fiscal est aussi
nécessaire pour que l'égalité des citoyens et des
entreprises devant la loi soit respectée. Il doit permettre le
recouvrement des droits éludés (finalité
budgétaire), de sanctionner les irrégularités
intentionnelles (finalité répressive) et d'inciter l'ensemble des
contribuables au civisme fiscal (finalité dissuasive). La
législation fiscale est complexe et pour atteindre ses objectifs, il
faut des méthodes et une organisation efficace».
Ce rapport de la cour des comptes de France identifie les
problèmes liés à l'efficacité du contrôle
fiscal à savoir : les outils de programmation à moderniser,
une efficacité limitée des outils et méthodes au regard de
la difficulté des contrôles et une organisation complexe.
Selon les conclusions de ce rapport, Il convient donc de
redonner plus de poids à une couverture plus complète du tissu
fiscal et à la finalité dissuasive du contrôle, tout en
améliorant ses résultats en termes de rendement budgétaire
et de répression des fraudes. Ces objectifs peuvent être atteints
simultanément car, si les évolutions techniques et
économiques de la société rendent le contrôle fiscal
plus difficile, les technologies de l'information et de la communication
peuvent en améliorer la productivité. Les outils et
méthodes des services fiscaux peuvent à l'évidence
être encore améliorés. L'organisation des services est trop
complexe et peu propice à un pilotage efficace. Elle est mal
adaptée au traitement des dossiers complexes.
La Cour souligne que les difficultés du contrôle
fiscal tiennent aussi à la complexité et à
l'instabilité croissantes de la législation fiscale, notamment
à la multiplication des dispositifs dérogatoires.
Son enquête a également mis en évidence
des insuffisances dans le contrôle interne du contrôle fiscal. Les
investigations des vérificateurs sont difficiles à tracer, mais
les informations disponibles dans les dossiers montrent qu'elles sont parfois
insuffisantes. Les décisions qui conduisent à réduire les
redressements et les pénalités, ou à ne pas en appliquer,
ne sont pas systématiquement justifiées.
Des initiatives importantes ont été
récemment annoncées par le Gouvernement pour renforcer le
contrôle fiscal (coordination entre les services, lutte contre
l'utilisation abusive des paradis
21
fiscaux...). La Cour en prend acte et recommande d'aller plus
loin sur la base de ses analyses et recommandations. La fusion des services des
impôts et de la comptabilité publique est l'occasion de progresser
sur les indicateurs, les méthodes et l'organisation.
Les principales recommandations de la Cour sont les suivantes
:
> accélérer l'adaptation des outils et
méthodes aux évolutions techniques et économiques, en
matière de programmation, d'une part et plus particulièrement en
matière de contrôle des comptabilités informatisées,
des impôts sur le patrimoine et des opérations internationales,
d'autre part ;
> mieux valoriser la complexité des dossiers et la
fonction dissuasive du contrôle fiscal dans la démarche de
performance ;
> mieux couvrir l'ensemble des contribuables, des
impôts et des dispositifs dérogatoires tout en améliorant
les résultats du contrôle fiscal en termes de rendement
budgétaire et de répression des fraudes ;
> renforcer le contrôle interne, notamment à
travers une meilleure traçabilité des investigations des
vérificateurs et des décisions favorables aux contribuables ;
> délocaliser dans un autre département le
contrôle des obligations déclaratives des agents des impôts
;
> accélérer l'intégration et la
modernisation des systèmes d'information, notamment pour ce qui concerne
l'articulation entre le contrôle et le recouvrement des impôts ;
> mieux individualiser les fonctions de contrôle des
impôts par rapport aux fonctions de gestion et rapprocher davantage les
services de contrôle au sein des directions des services fiscaux pour
favoriser une approche globale et cohérente des impôts dus par les
contribuables.
1.7.2 CAS DU MAROC
22
Au Maroc, la performance fiscale passe d'abord par celle du
contrôle fiscal. Ikram Gheriss dans sa thèse professionnelle sur
la performance fiscale au Maroc en Novembre 2007, explique que la performance
du contrôle fiscal est une priorité majeure pour la DGI. Elle
s'est consacrée au diagnostic stratégique de la situation du
contrôle fiscal au Maroc en identifiant au niveau interne, les
dysfonctionnements inhérents aux différents intervenants dans le
processus du contrôle fiscal, que ce soit en amont, c'est-à-dire
dans la phase de préparation du contrôle qu'en aval, durant la
phase du déroulement du contrôle lui-même ainsi que dans la
phase post contrôle.
L'auteur trouve que la performance du contrôle fiscal
dépend étroitement du cadre législatif qui l'explicite
mais dépend surtout des agents de l'administration fiscale qui
manipulent la mission en question. La responsabilité d'un bon marketing
fiscal leur incombe entièrement car ils sont les garants d'une image
moderne de l'administration fiscale. C'est pour cela qu'une valorisation des
agents de la DGI en général et des vérificateurs en
particulier doit être une priorité de la DGI.
La formation, la motivation des ressources humaines et leur
implication dans la stratégie de l'entité constituent un levier
majeur, voire même, une condition sine qua none pour la réussite
de ce processus.
Il est à ajouter que la performance du contrôle
fiscal passe également par la modernisation des outils de travail pour
mener à bien cette mission et surtout afin de la rendre la plus efficace
possible.
Pour finir, elle propose que l'évolution du
contrôle fiscal doit se faire en harmonisant et en adaptant sa pratique
actuelle aux réalités socio-économiques.
Pour un environnement de contrôle favorable, il faut :
> Améliorer le cadre juridique des recoupements pour
appréhender la réalité des flux physiques et financiers
échangés entre les contribuables ;
> Etablir des monographies sectorielles pertinentes ;
> Renforcer la brigade de recoupements en moyens
matériels suffisants ;
> Inviter les services d'assiette à effectuer des
travaux de recoupements, d'identification et de contrôle sur place ;
23
> Renforcer la collaboration entre administrations pour la
détection de la fraude et de l'évasion fiscales.
Pour des garanties du contribuable renforcées :
> Etablir une charte du contribuable qui précise, en
cas de contrôle, ses droits et ses obligations et la faculté de se
faire assister par un conseil de son choix ;
> Reconnaître la valeur probante de la
comptabilité du contribuable et ne la rejeter que si des faits graves et
répétés concourent à lui ôter sa
régularité et sa sincérité ;
> Mettre à la disposition du contribuable les
décisions de la CNRF, des tribunaux
administratifs, de la Chambre Administrative de la Cour
Suprême, ainsi que la doctrine administrative ;
> Envisager la création d'un Conseil National des
Impôts.
Pour des moyens de contrôle plus adéquats :
> Un référentiel des diligences à
dérouler par un corps de métier spécialisé à
l'instar de ce qui est prévu en matière d'audit financier ;
> Une formation continue et spécialisée
comportant la maîtrise de l'outil informatique ; > Des études
monographiques et des guides de contrôle sectoriels qui intègrent
les spécificités de chaque métier concerné ;
> Un contrôle fiscal qui n'ignore pas les autres
contrôles normalisés qui s'exercent sur l'entreprise :
commissariat aux comptes, audit interne, contrôle de l'IGF, audit
financier ;
> Le recours à l'informatique pour rationaliser la
sélection des dossiers à vérifier et à
accélérer la fréquence des vérifications.
Pour des résultats de contrôle plus efficients :
> Engager un débat oral et contradictoire à la
fin des travaux de contrôle, assorti d'un PV de clôture ;
> Fonder chaque motif de redressement sur la base d'une
référence légale précise et non sur une simple
pratique ;
> Inciter le contribuable à payer immédiatement
en lui accordant une bonification d'une partie des pénalités et
majorations afin d'accélérer le recouvrement et d'éviter
les contentieux longs et coûteux.
24
1.8 Problématique de notre étude
L'efficacité du contrôle fiscal est la
priorité majeure de l'OTR d'où le renforcement du contrôle
dans les divisions opérationnelles est une nécessité et
ce, pour diverses raisons :
Tout d'abord, sur le plan civique, le contrôle fiscal
est un moyen d'assurer le respect de l'égalité entre les
citoyens. L'équilibre entre les pouvoirs de l'administration et les
droits reconnus à l'usager lors d'un contrôle fiscal est un enjeu
majeur en termes de garantie des droits des contribuables
Sur le plan économique, le contrôle fiscal
constitue une condition substantielle d'une saine concurrence entre les
entreprises.
Fort de son ambition et de son engagement dans un processus de
performance, l'Office Togolais des Recettes se propose d'être parmi les
administrations les plus modernes et les plus performantes. Cette performance
passe par :
> l'amélioration de la qualité du service rendu
à ses usagers,
> l'efficacité de la lutte contre la fraude fiscale,
> la maîtrise de ses coûts de fonctionnement,
> l'amélioration de la qualité de la vie
professionnelle offerte à ses agents.
Face à cette ambition de l'OTR, notre contribution
permettra par ce travail de recherche à l'identification et
à l'évaluation des problèmes liées à
l'efficacité du contrôle fiscal tout en analysant un
certain nombre de préoccupations qui s'articuleront autour de certaines
questions et hypothèses.
1.8.1 Questions de recherche
La problématique de l'efficacité du
contrôle fiscal dans les divisions opérationnelles des
impôts au Togo interpelle une série de questionnements qui se
résume comme suit :
> Le contrôle fiscal dans les divisions est-il efficace
?
> Quelles imperfections et lacunes entravent son
efficacité ?
> Quel mode de management faudrait-il adopter pour un
contrôle fiscal réussi ?
> Comment mesurer l'efficacité du contrôle fiscal
?
> Comment rendre plus efficace le contrôle fiscal ?
25
> Comment évaluer l'efficacité d'un
vérificateur ?
1.8.2 Hypothèses de recherche
Afin de répondre à ces différentes
questions, les hypothèses suivantes ont été émises
:
Le contrôle fiscal dans les divisions est inefficace
La programmation et le recoupement ne sont pas efficaces
Les agents vérificateurs dans ses divisions n'ont pas une
compétence avérée L'efficacité d'un
vérificateur se mesure par un ratio
26
CHAPITRE 2 : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
Le chapitre précédent nous a permis
d'identifier, de définir les objectifs et la problématique de
notre recherche. Comme dit plus haut, l'efficacité du contrôle
fiscal est nécessaire pour toute administration qui se veut moderne et
aspire à une mobilisation optimale des recettes. Ce chapitre tentera
d'apporter une lumière sur la méthodologie adoptée. La
méthodologie de l'étude sert à définir les outils
qui nous ont permis de mener les recherches à terme en décrivant
très succinctement la démarche suivie pour aboutir aux
résultats.
Nous aborderons donc les points relatifs au type
d'étude, à l'identification des variables et à la
conception des instruments de collecte.
2.1 Type d'étude
L'étude de cas est une méthodologie qui est
employée pour appréhender quelque chose de spécifique dans
un phénomène complexe. Selon Jacques HAMEL,
« l'étude de cas consiste à rapporter un
événement à son contexte et à le considérer
sous cet aspect pour voir comment il s'y manifeste et s'y développe. En
d'autres mots, il s'agit, de saisir comment un contexte donne acte à
l'événement que l'on veut aborder11 ».
Notre étude sur l'efficacité du contrôle
fiscal dans les divisions opérationnelles des impôts porte sur une
étude de cas des problèmes liés à
l'efficacité de ce contrôle dans les divisions de la Direction des
Centres des Impôts du Golfe et de la Direction des Opérations
Fiscales Régionales. Les conclusions ne sauraient alors être
extrapolées à l'ensemble des divisions opérationnelles des
impôts voire même de l'Office Togolais des Recettes car les
réalités ne sont peut-être pas les mêmes.
2.2 Choix méthodologiques
Pour mener à bien notre étude, la collaboration
des agents des impôts des deux directions suscitées était
primordiale. Pour l'obtention des documents nous édifiant sur ce sujet,
nous nous sommes rapprochés des professeurs en la matière, des
chefs divisions et des chefs sections pour le recueil des informations et des
données qui nous ont permis de mieux canaliser et centrer notre
sujet.
Ainsi, nous avons pu avoir certaines informations pratiques
indispensables dans la recherche. De ce fait, nous avons décidé
d'utiliser les éléments suivants :
27
11 Jacques HAMEL, Étude de cas et sciences
sociales, Paris, L'Harmattan, 1997.
28
> La recherche documentaire : elle s'est
faite à travers certains ouvrages et supports de cours mis à
notre disposition au sein de la bibliothèque de l'Ecole Nationale
d'Administration (ENA), de la documentation fournie par l'encadreur et aussi
grâce à l'utilisation de l'internet.
> Le Guide d'analyse : pour notre
étude, nous avons procédé à une analyse de
l'efficacité du contrôle fiscal au Togo faisant ressortir les
problèmes qui entravent son efficacité dans les divisions
ciblées et les apports de solutions pour un accroissement de
recettes.
La méthodologie adoptée s'articule autour des axes
ci-après :
> Choix du sujet de recherche avec présentation du
contrôle fiscal ;
> Validation de la problématique ainsi que de la
méthodologie de recherche ;
> Recueil des informations nécessaires et
suffisantes, par la recherche documentaire et le guide d'analyse, pour la
maîtrise de l'état des lieux du contrôle fiscal en
général et des pratiques adoptées en particulier ;
> Exploitation et analyse des résultats des
questionnaires dans le cadre du diagnostic des problèmes.
C'est ainsi qu'à l'issue d'entretiens avec les
praticiens, nous avons soulevé les problèmes liés à
l'efficacité du contrôle fiscal après une
présentation du cadre juridique et administratif afin de proposer des
solutions pour rendre plus efficace ce contrôle et permettre d'accroitre
considérablement les recettes fiscales dans ces divisions.
2.3 Variables de l'étude et indicateurs
Nous avons identifié une variable indépendante
dite exogène et une autre variable dépendante (endogène)
dans le cadre de notre travail. Les variables sont des caractéristiques
ou des renseignements qui dans une recherche prennent différentes
valeurs et sont mesurées. Elles peuvent être qualitatives et
quantitatives.
Les variables indépendantes sont celles qui, dans une
étude sont manipulées ou traitées afin de voir quels
effets les différences dans ces variables auront sur les variables
proposées comme étant dépendantes de celles-ci.
Les variables dépendantes en ce qui les concernent sont
celles dont les changements résultent du niveau, de la quantité
ou de la qualité des variables indépendantes.
29
La pertinence du sujet nous oblige à retenir « le
contrôle fiscal » comme variable indépendante et «
l'efficacité » comme variable dépendante.
L'efficacité dépend alors du contrôle fiscal ; des moyens
et des procédures mis en oeuvre pour effectuer le contrôle.
Ces variables ont été dérivées en
indicateurs jugés mieux adaptés à partir desquels nous
avons pu les mesurer.
2.3.1 Variable indépendante et ses indicateurs
Nous distinguons pour la variable indépendante, deux (02)
indicateurs consignés dans le tableau suivant:
Tableau 2 : Indicateurs de contrôle fiscal
Variable indépendante Indicateurs
(02)
|
Contrôle fiscal
|
-moyens utilisés (matériels et humains)
-Respect des procédures : avant, pendant et
après
|
Les moyens matériels ou humains utilisés nous
permettent de nous situer quant à l'efficacité ou non d'un
contrôle. De plus si la procédure n'est pas respectée,
l'efficacité du travail sera remise en cause.
2.3.2 Variable dépendante et ses indicateurs
L'efficacité d'un contrôle peut être
mesurée en termes d'atteinte des objectifs, du taux de nullité de
la procédure et du taux de recouvrement d'un produit de
vérification. Les indicateurs de la variable « efficacité
» sont résumés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 3 : Indicateurs d'efficacité
Variable indépendante Indicateurs
(03)
|
Efficacité
|
-taux d'atteinte des objectifs -taux de nullité de la
procédure -taux de recouvrement
|
30
Ainsi notre étude cherche à identifier les
problèmes liés à l'efficacité du contrôle
dans les divisions opérationnelles à travers ces indicateurs.
2.4 Choix de terrain de recherche
Notre recherche a été entièrement faite
au Togo, plus précisément à Lomé et en particulier
au sein de l'administration des Impôts (Commissariat des Impôts de
l'Office Togolais des Recettes).
Aussi, compte tenu des nouvelles orientations de
l'administration fiscale, des recommandations de la Banque Mondiale et le Fonds
Monétaire International, le système fiscal se doit d'être
moderne et efficace.
L'administration fiscale se modernise donc pour rendre un
service de qualité aux usagers et attirer les Investissements Directs
Etrangers ; d'où l'impérieuse nécessité de
l'efficacité des services de contrôle fiscal afin de lutter contre
la fraude et l'évasion fiscale.
Le Commissariat des Impôts est une administration au
coeur de l'Etat. Elle assure des missions primordiales : l'assiette et le
contrôle de l'ensemble des impôts, le recouvrement des recettes
fiscales.
2.5 Choix du lieu et la population de notre
étude
2.5.1 Lieu de l'étude
Notre travail a été effectué dans deux
(02) directions opérationnelles du Commissariat des Impôts
à savoir la Direction des Centres des Impôts du Golfe (DCIG) et la
Direction des opérations fiscales régionales (DOFR) afin de
déceler les problèmes liés au contrôle dans leurs
divisions respectives.
Comme nous l'avons dit plus haut, la DCIG est composée de
six (06) divisions :
> La division des impôts Lomé Sud-Ouest > La
division des impôts Lomé Sud-Est > La division des impôts
Lomé Nord-Ouest > La division des impôts Lomé Nord-Est
> La division des impôts d'Agoè > La division des
impôts d'Adidogomé
31
La DOFR, elle aussi est composée de six (06) divisions
suivant les régions économiques du Togo à savoir :
> La division des opérations fiscales régionales
Maritime > La division des opérations fiscales régionales
Plateaux-Ouest > La division des opérations fiscales
régionales Plateaux-Est > La division des opérations fiscales
régionales de la Centrale > La division des opérations
fiscales régionales de la Kara > La division des opérations
fiscales régionales des Savanes
Chaque division des impôts dispose en son sein d'une
section vérification chargée du contrôle de
l'impôt.
2.5.2 Population et échantillon de notre
étude
Pour identifier la population de notre étude, nous
avons choisi les acteurs directs chargés de la vérification.
Notre population est ainsi composée des agents de la section
vérification de la DCIG et de la DOFR comprenant :
> Le chef section vérification
> L'agent sénior vérification
> Les agents vérificateurs (professionnels)
Selon la répartition de la Section Stratégie,
Politique et Planning du personnel de la Direction des Ressources Humaines et
de la Formation Professionnelle (DRHFP) de l'OTR, il y a au total
cinquante-deux (52) vérificateurs y compris les chefs sections dans les
deux directions choisies pour notre étude. Ces vérificateurs sont
répartis comme suit selon le tableau suivant :
32
Tableau 4 : Répartition des vérificateurs de
la DCIG et DOFR
Direction
|
Nombre de vérificateurs
|
Direction
|
Nombre de vérificateurs
|
DCIG
|
28
|
DOFR
|
24
|
ADIDOGOME
|
4
|
SAVANES
|
4
|
AGOE
|
5
|
CENTRALE
|
5
|
NORD-EST
|
4
|
KARA
|
5
|
NORD-OUEST
|
4
|
PLATEAUX
|
7
|
SUD-EST
|
4
|
MARITIME
|
3
|
SUD-OUEST
|
7
|
|
|
Source : DRHFP /OTR, Août 2016
Déterminer la taille de l'échantillon revient en
fait à estimer la taille minimale requise pour obtenir des
résultats avec un degré de confiance satisfaisant.
Déterminer la taille d'un échantillon avant d'effectuer le
recueil des données est essentiel pour éviter que
l'échantillon ne se révèle trop petit après le
traitement des données (Thietart, 2007).
Il se pose alors le problème de
représentativité de l'échantillon.
Pour éviter ce problème, nous avons
adressé le questionnaire à notre population donc aux 52
vérificateurs. Aucun critère de sélection n'a donc
été posé, notre échantillon sera constitué
de tous les vérificateurs qui ont bien voulu répondre à
notre questionnaire et à qui des entretiens ont été
faits.
Notre échantillon utile représente alors les
réponses obtenues des vérificateurs qui seront finalement
retenues pour l'étude.
2.6 Choix et conception des instruments de collecte de
données
Notre étude vise à identifier les
problèmes liés à l'efficacité du contrôle
fiscal dans les divisions opérationnelles des impôts du Togo. Pour
obtenir ces informations, un questionnaire a été adressé
aux vérificateurs de ces différentes divisions. Le choix des
vérificateurs a été fait parce qu'ils sont les acteurs
directs c'est-à-dire les acteurs qui effectuent le contrôle. En
outre, pour une efficacité du contrôle, il faut que ces acteurs
directs que sont les vérificateurs disposent des moyens leur permettant
de bien accomplir leurs missions.
Ainsi notre questionnaire est structuré en trois
parties : la première est relative aux recoupements et à la
programmation des dossiers du contribuable en vérification ; la
deuxième au respect des procédures et aux moyens mis à
leur disposition. Enfin la troisième partie au recouvrement des produits
de vérification et aux indicateurs de performance.
D'après les objectifs spécifiques que vise notre
étude, à savoir l'identification et l'analyse des
problèmes, nous avons eu recours à deux instruments de collecte
que sont les entretiens semi-directifs et le questionnaire afin d'obtenir ces
informations.
> Les entretiens semi- directifs
Des entretiens ont été faits à certains
chefs sections vérification et aux agents vérificateurs. Ces
entretiens nous ont permis de leur situer le thème et l'objet de notre
recherche puis expliquer le contenu de nos questionnaires à ceux qui ont
souhaité s'entretenir avec nous après l'avoir lu.
> Le questionnaire
Le questionnaire adressé aux vérificateurs est
le principal outil de collecte des informations pour notre étude. Il est
structuré de la manière suivante :
La partie I: est relative aux recoupements et à la
programmation des dossiers du contribuable en vérification ;
La partie II: au respect des procédures et aux moyens mis
à leur disposition;
La dernière partie : au recouvrement des produits de
vérification et aux indicateurs de performance. (voir annexe 4)
L'échelle de Likert ci-après : 1-pas du tout
important, 2-peu important, 3-indifférent, 4-important, 5-très
important a été utilisée pour apprécier le jugement
porté sur certains points précis par les vérificateurs.
Une échelle de Likert (du nom du psychologue
américain Rensis Likert12) est une échelle de jugement
répandue dans les questionnaires par laquelle la personne
interrogée exprime son degré d'accord ou de désaccord
vis-à-vis d'une affirmation. Pour les échelles impaires, le
niveau central permet de n'exprimer aucun avis. A chaque réponse, il est
possible d'attribuer une note (positive ou négative) qui permet un
traitement quantitatif des données, pour calculer par exemple la moyenne
(et l'écart-type) des réponses données par
l'échantillon interrogé.
33
12 Rensis Likert, « A Technique for the
Measurement of Attitudes », Archives of Psychology, vol. 140,
1932, p. 1-55
34
En somme, les vérificateurs de la Direction des Centres
des Impôts du Golfe et de la Direction des Opérations Fiscales
Régionales ont rempli quarante (40) questionnaires. Ainsi sur 40
questionnaires obtenus entre septembre et octobre 2016, trente-six (36) ont
été bien remplis et jugés conformes, ce qui nous a permis
de procéder à notre analyse.
Ces trente-six (36) réponses retenues constitueront notre
échantillon utile pour l'étude.
Nous précisons aussi que la plupart des
vérificateurs se sont intéressés au thème, raison
de certains entretiens semi-directifs.
Comme nous l'avions dit plus haut, les entretiens
semi-directifs ont permis de réduire l'interprétation souvent
erronée des questions et donc d'éviter des réponses
biaisées. Le choix du questionnaire se justifie donc par le fait que
cette méthode permet aux vérificateurs d'exprimer librement et
sans contraintes leurs réponses. De plus, nous avons estimé que
le questionnaire était l'instrument de collecte le mieux adapté
à notre étude.
2.7 Type et plan d'analyse.
Après notre revue littéraire sur les objectifs
du contrôle fiscal et les différents travaux
réalisés sur la question de recherche, nous avons
élaboré un modèle d'analyse qui nous a servi de
référence dans le cadre de notre étude. Exposer notre
démarche en vue de répondre à notre problématique,
est ce à quoi répond notre modèle. C'est le canevas qu'il
faut suivre pour mener à bien notre mission.
Dans la première phase de notre étude, nous
avons recueilli les informations nécessaires à l'identification
du dispositif existant en matière de contrôle fiscal notamment les
moyens et les procédures dont disposerait l'administration fiscale.
L'aboutissement de cette phase requiert des techniques de
collecte et d'analyse illustrées à travers la figure.
Modèle d'analyse
Description de l'existant
|
|
|
Revue documentaire
Questionnaire
|
|
|
Identification des problèmes
|
|
|
|
|
Recommandations
|
|
Entretiens
|
|
|
|
Source : nous-même
Cette étude quantitative à l'aide des
questionnaires a été soutenue par des entretiens avec certains
chefs sections et agents. L'utilisation de la combinaison de l'approche
quantitative et qualitative nous permet de tirer parti des deux approches en
comblant les défauts d'une approche par les qualités de l'autre
(Jick, 1979).
35
En conclusion, la méthodologie de recherche
décrite dans ce chapitre comprend la collecte et l'analyse des
données. C'est un modèle conceptuel qui permet d'exposer notre
démarche en vue de répondre à notre problématique.
Elle décrit les différents outils utilisés pour la
collecte des données nécessaires à notre travail. C'est
une étape essentielle de notre travail permettant d'aboutir à un
exposé qui retrace les différentes phases de conception de notre
recherche et nous servira de fil conducteur.
36
CHAPITRE 3 : CADRE DES RESULTATS DE LA RECHERCHE
37
Ce dernier chapitre est consacré à
l'exploitation des données recueillies. Nous procéderons, dans un
premier temps à la mise en forme et à l'analyse des
données, dans un second temps à la vérification des
hypothèses et au commentaire des résultats et enfin aux
contributions, limites et perspectives de la recherche.
3.1 Traitement des données
Le traitement des données consiste à mettre sous
forme statistique les données recueillies au cours de l'enquête
afin de faciliter l'analyse des données issues du terrain.
Dans le cadre de notre analyse, le logiciel statistique SPSS a
permis le traitement des données collectées auprès de
trente-six (36) vérificateurs des impôts de la DCIG et de la DOFR.
Plusieurs étapes ont été nécessaires pour aboutir
aux résultats exploitables :
> Obtention des réponses aux questionnaires et
contrôle de leur cohérence ;
> Codification des questions. Cette étape consiste
à traduire les données brutes
recueillies en données utiles pour un traitement
statistique informatisé ; > Saisie des données dans le
logiciel statistique Epidata ;
> Vérification des données saisies pour
s'assurer de la conformité avec les données recueillies ;
> Téléchargement et installation du logiciel
SPSS version 20 ;
> Exportation de la base de données du logiciel Epidata
vers SPSS ;
> Traitement proprement dit et exportation des tableaux et
graphiques pour interprétation.
3.2 Analyse des données collectées et
interprétation des résultats
Selon Kerlinger (1973), analyser les données signifie
catégoriser, ordonner, manipuler et résumer les données en
vue de répondre aux questions et de tester les hypothèses de
recherche.
Les variables de l'étude ont été
analysées au moyen des résultats fournis par le logiciel SPSS.
Les éléments suivants sont utilisés pour
l'interprétation : les moyennes des scores ; les effectifs, les
fréquences, le test de student...
Le test de student permet de comparer les moyennes de deux
groupes de données ou de comparer la moyenne d'un groupe de
données à une valeur donnée à priori.
3.2.1 Identification de l'échantillon
38
Dans le questionnaire soumis aux vérificateurs, il leur
a été demandé de préciser leur grade afin de faire
une répartition des vérificateurs qui ont répondu au
questionnaire. Le tableau ci-dessous nous montre la répartition des
vérificateurs par grade.
Tableau 5 : Répartition des vérificateurs par
grade
Répartition par grade
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Agent
professionnel
|
22
|
61,1
|
61,1
|
61,1
|
Agent sénior
|
7
|
19,4
|
19,4
|
80,6
|
Chef section
|
7
|
19,4
|
19,4
|
100,0
|
Total
|
36
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : données de l'enquête
Le grade 3 correspond à la catégorie des agents
professionnels, le grade 4 aux agents séniors et le grade 5 aux chefs
sections. Les agents séniors sont responsables de leur équipe
constituée des agents professionnels ; les chefs sections quant à
eux dirigent la section vérification composée des agents
séniors et professionnels.
Il ressort de cette analyse que 61% des vérificateurs
qui ont répondu à notre questionnaire sont des agents
professionnels, 19,4% des agents séniors et les 19,4% restant des chefs
sections.
3.2.2 Analyse descriptive de l'échantillon
Le tri à plat est une opération consistant
à déterminer comment les observations se répartissent sur
les différentes modalités que peut prendre une variable à
modalités discrètes. Le résultat de cette opération
est donc un simple tableau appelé tableau de fréquences. Ce
tableau peut faire apparaître simplement le nombre d'individus pour
chaque modalité, la fréquence d'individus par modalité, ou
le pourcentage. Ainsi, nous procédons à l'analyse descriptive de
l'échantillon.
Faire une analyse descriptive, c'est dresser un
portrait de la situation telle qu'elle nous apparaît suite à la
compilation et du classement des données qualitatives ou quantitatives
obtenues.
39
3.2.2.1 Appréciation de la programmation des
dossiers à contrôler
A la seconde question « quelle appréciation
faîtes-vous de la programmation des dossiers de vérification ?
», les vérificateurs ont apprécié la qualité
du travail effectué par la division de la programmation de la Direction
du Contrôle fiscal en jugeant de son efficacité. L'échelle
de Likert a été utilisée. De ce fait, la moyenne m
a été calculée suivant l'appréciation de
chaque vérificateur. Cette moyenne m est à comparer avec
la valeur du test choisi qui est 3 et qui montre l'indifférence du
vérificateur par rapport au travail effectué par la division
programmation. Lorsque la moyenne calculée est strictement
inférieure à 3, cela signifie que la programmation n'est pas
efficace. Dans le cas contraire, la programmation est alors jugée
efficace. Le tableau 6 ci-dessous nous montre l'appréciation faite par
les vérificateurs de la programmation des dossiers.
Tableau 6 : Score moyen de l'appréciation de la
programmation
Appréciation de la programmation
|
Effectif
|
Moyenne (m)
|
Ecart- type
|
Erreur standard moyenne
|
Quelle appréciation faîtes-vous de la programmation
des dossiers
|
36
|
2,92
|
0,967
|
0,161
|
Source : données de l'enquête
Le tableau 6 indique que la moyenne (m) est
égale à 2,92 donc légèrement inférieure
à la valeur du test choisi qui est 3. Le tableau 7 suivant indiquant le
test t de Student réalisé sur un échantillon
unique à un taux de risque de 5% des résultats issus du
questionnaire permet de mieux nous prononcer sur l'appréciation des
vérificateurs grâce à la différence de la moyenne et
la comparaison de la valeur t à la borne supérieure de
l'intervalle de confiance.
40
Tableau 7 : Résultat du test de la comparaison de la
moyenne
Appréciation de la programmation
|
Valeur du test = 3
|
t
|
ddl
|
Sig.
(bilatérale)
|
Différence moyenne
|
Intervalle de confiance 95% de la différence
|
Inférieure
|
Supérieure
|
Quelle appréciation faîtes-vous de la programmation
des dossiers
|
-0,517
|
35
|
0,608
|
-,083
|
-0,41
|
0,24
|
Source : données de l'enquête
L'examen du tableau montre que la différence de la moyenne
est négative et légèrement inférieure à
zéro. De plus, la valeur du test de Student t (-0.517) est
inférieure à la borne supérieure de l'intervalle de
confiance (0.24) à un seuil de 5%.
A la lumière de tout ce qui précède, les
conclusions sont claires. La programmation des dossiers n'est pas jugée
efficace par les acteurs directs de la vérification.
3.2.2.2 Prise en compte des dossiers
proposés
Dans le cadre des tâches à effectuer, la section
gestion des déclarations doit proposer les dossiers à
contrôler à la division chargée de la programmation. Le
tableau 8 nous renseigne sur la prise en compte ou non de toutes les
propositions de dossiers.
Tableau 8 : Résultat prise en compte des propositions
de dossiers
Propositions de dossiers
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
OUI NON Total
|
15
21
36
|
41,7
58,3
100,0
|
41,7
58,3
100,0
|
41,7
100,0
|
Source : données de l'enquête
Il s'agissait en effet de répondre par « OUI
» ou par « NON » selon que les dossiers proposés sont
totalement pris en compte ou non dans la programmation. A la lecture de ce
tableau, 41.7% des vérificateurs estiment que tous les dossiers
proposés sont pris en compte contre 58,3% qui pensent que les dossiers
ne sont pas pris en compte. Le « NON » l'emporte donc en
conclusion
41
tous les dossiers proposés ne sont pas totalement pris en
compte dans la programmation des dossiers à contrôler.
3.2.2.3 Pertinence des éléments de
risque
Dans la programmation des dossiers, certains indicateurs
appelés « éléments d'analyse de risque »
permettent à la DPARS de programmer ou non le dossier en contrôle.
Les principaux éléments de risque sont :
> l'évolution anormale des indicateurs de performance
de l'entreprise,
> la déclaration de déficits,
> l'entreprise n'a pas été
vérifiée il y a plus de 3 ans ou n'a jamais été
vérifiée,
> la vérification ponctuelle antérieure,
> les enquêtes et recoupements,
> la nature de l'activité de l'entreprise,
> le régime d'imposition inadéquat,
> l'incohérence dans les déclarations,
> l'importance du chiffre d'affaires,
> le crédit reporté de Taxe sur la valeur
ajoutée (TVA),
> le contentieux.
Il s'agit pour les vérificateurs de juger de la pertinence
de ces éléments d'analyse de risque sur lesquels s'appuie la
DPARS pour programmer les dossiers en contrôle.
Tableau 9 : Résultat pertinence des
éléments d'analyse de risques
Eléments d'analyse
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
OUI NON Total
|
32
4
36
|
88,9
11,1
100,0
|
88,9
11,1
100,0
|
88,9
100,0
|
Source : données de l'enquête
Les résultats issus du tableau montrent que 88,9% de
notre échantillon affirment que les éléments d'analyse de
risque sont pertinents alors que 11,1% pensent le contraire.
3.2.2.4 Appréciation des données de
recoupements
42
Comme, il a été procédé plus haut
dans le cas de l'appréciation de la programmation, il s'agit ici
d'apprécier également l'efficacité des données
issues des recoupements. La moyenne (m) a été calculée et
est comparée à la valeur du test choisi 3. Le test t de
Student réalisé permet de mieux nous prononcer sur
l'appréciation des vérificateurs.
Tableau 10 : Score moyen de l'appréciation des
recoupements
Appréciation des recoupements
|
Effectif
|
Moyenne (m)
|
Ecart- type
|
Erreur standard moyenne
|
Quelle appréciation faîtes-vous des recoupements?
|
36
|
2,75
|
1,105
|
0,184
|
Source : données de l'enquête
Les données du tableau nous montrent que la moyenne
calculée de l'appréciation qui est faite des recoupements est
égale à 2,75 donc inférieure à 3 (valeur du test
choisi). Les vérificateurs trouvent alors les recoupements
effectués par la division Enquêtes et Recoupements non
efficaces.
Tableau 11 : Résultat du test de la comparaison de la
moyenne
Appréciation des recoupements
|
Valeur du test = 3
|
t
|
ddl
|
Sig.
(bilatérale)
|
Différence moyenne
|
Intervalle de confiance 95% de la différence
|
Inférieure
|
Supérieure
|
Quelle appréciation faîtes-vous des recoupements?
|
-1,357
|
35
|
0,183
|
-0,250
|
-0,62
|
0,12
|
Source : données de l'enquête
Du tableau 11 est issu le résultat du test de Student
réalisé à un niveau de risque de 5% qui permet de conclure
sur la non efficacité des recoupements de la division en charge. La
différence de moyenne étant inférieure à
zéro.
3.2.2.5 Gestion des dossiers du contribuable
43
Dans chaque division opérationnelle, il y a une section
Gestion des Déclarations qui s'occupe de la gestion des dossiers du
contribuable. Ce dossier du contribuable comprend toutes les
déclarations et les paiements ainsi que toutes les demandes et
échanges d'informations entre le contribuable et l'administration. Nous
avions voulu savoir si ces dossiers sont à jour et si les
vérificateurs n'éprouvaient pas de difficultés dans la
reconstitution des déclarations lors d'un contrôle sur
pièces.
Tableau 12 : Résultat de la mise à jour ou non
des dossiers
Mise à jour des dossiers
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
OUI NON Total
|
10
26
36
|
27,8
72,2
100,0
|
27,8
72,2
100,0
|
27,8
100,0
|
Source : données de l'enquête
Les résultats nous montrent que le « NON »
l'emporte à 72,2% contre 27,8% pour le « OUI ». Les dossiers
des contribuables ne sont pas mis à jour dans les divisions de la DCIG
et de la DOFR.
A la question de savoir si les vérificateurs
éprouvent des difficultés dans la reconstitution des dossiers, le
tableau 13 ci-dessous nous montre que 69,4% des vérificateurs de notre
échantillon éprouvent des difficultés dans la
reconstitution des déclarations du contribuable pour cause d'absence des
bordereaux de déclarations et de paiement dans les dossiers.
Tableau 13 : Résultat des difficultés
éprouvées
Difficultés lors d'un CSP
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
OUI NON Total
|
25
11
36
|
69,4
30,6
100,0
|
69,4
30,6
100,0
|
69,4
100,0
|
Source : données de l'enquête
3.2.2.6 Respect des procédures fiscales de
contrôle
44
Le respect des procédures en matière de
contrôle fiscal comme nous l'avons vu plus haut est un
élément permettant aussi de juger de l'efficacité d'un
contrôle fiscal. Le non-respect de cette procédure peut entrainer
la nullité d'un contrôle, raison pour laquelle nous avions voulu
savoir l'importance qu'accordent les vérificateurs dans le respect de
cette procédure.
Pour répondre à cette question, nous avons
utilisé l'échelle de Likert qui nous permet d'apprécier le
degré d'importance qu'accordent les vérificateurs au respect de
ces procédures. Les résultats issus du calcul de la moyenne et du
test de Student sont consignés dans les tableaux suivants :
Tableau 14 : Score moyen de l'importance des
procédures fiscales
Importance des procédures fiscales
|
Effectif
|
Moyenne
|
Ecart- type
|
Erreur standard moyenne
|
Quelle importance accordez-vous au respect des
procédures
|
36
|
4,72
|
0,566
|
0,094
|
Source : données de l'enquête
L'analyse du tableau 14 montre que la moyenne de l'importance
accordée au respect des procédures fiscales est supérieure
à la valeur du test choisi 3 qui est égale à 4,72.
Tableau 15 : Résultat du test de la comparaison de la
moyenne
Importance des procédures fiscales
|
Valeur du test = 3
|
t
|
ddl
|
Sig.
(bilatérale)
|
Différence moyenne
|
Intervalle de confiance 95% de la différence
|
Inférieure
|
Supérieure
|
Quelle importance accordez-vous au respect des
procédures
|
18,249
|
35
|
0,000
|
1,722
|
1,53
|
1,91
|
Source : données de l'enquête
L'examen du tableau 15, celui du test de Student à un
seuil de 5%, montre que la différence de moyenne est largement positive
et supérieure à zéro.
45
Il ressort que les vérificateurs accordent une
importance capitale au respect des procédures de contrôle
fiscal.
3.2.2.7 Moyens matériels et humains
Pour apprécier les moyens mis à la disposition
des vérificateurs lors d'un contrôle, nous avons utilisé
comme précédemment l'échelle de Likert.
Tableau 16 : Score moyen des moyens à la disposition
des vérificateurs
Moyens des vérificateurs
|
Effectif
|
Moyenne
|
Ecart- type
|
Erreur standard moyenne
|
Les moyens sont-ils satisfaisants ?
|
36
|
2,75
|
0,937
|
0,156
|
Source : données de l'enquête
Nous remarquons que la moyenne calculée sur la question
de savoir si les vérificateurs sont satisfaits des moyens mis à
leur disposition lors d'un contrôle fiscal est égale à 2,75
donc inférieure à la valeur du test. De plus, le tableau 17 du
test de comparaison de la moyenne indique que la différence de moyenne
est inférieure à zéro. Il convient de dire que les moyens
mis à la disposition des vérificateurs ne sont pas suffisamment
satisfaisants.
Tableau 17 : Résultat du test de la comparaison de la
moyenne
Moyens des vérificateurs
|
Valeur du test = 3
|
t
|
ddl
|
Sig.
(bilatérale)
|
Différence moyenne
|
Intervalle de confiance 95% de la différence
|
Inférieure
|
Supérieure
|
Les moyens sont-ils satisfaisants ?
|
-1,600
|
35
|
0,119
|
-0,250
|
-0,57
|
0,07
|
Source : données de l'enquête
A la question, « par rapport au nombre de dossiers
à contrôler, pensez-vous que vous êtes en sous-effectif
», 75% des vérificateurs de notre échantillon estiment
qu'ils sont en sous-effectif avec une moyenne de 4 vérificateurs par
division. (Voir Tableau 18 et 19).
46
Tableau 18 : Résultat sous-effectif
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
OUI NON Total
|
27
9
36
|
75,0
25,0
100,0
|
75,0
25,0
100,0
|
75,0
100,0
|
Source : données de l'enquête
Tableau 19 : Résultat nombre de vérificateurs
de votre division
Effectif Moyenne Somme
11
4,72
52
Source : données de l'enquête
3.2.2.8 Spécialisation dans un secteur
d'activité
Pour savoir si les vérificateurs ont besoin de se
spécialiser en contrôle fiscal dans un secteur d'activité
donné, ou s'ils ont besoin d'une formation dans un secteur donné,
trois questions leur ont été posé à savoir «
souhaiteriez-vous uniquement faire des contrôles dans un secteur
donné? Aviez-vous besoin d'une formation spéciale dans un domaine
précis? Etes-vous disposés à un renforcement de
capacités? ». Le tableau 20 nous donne les résultats obtenus
à ces questions.
47
Tableau 20 : Résultat de la spécialisation
dans un secteur
|
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Souhaiteriez-vous uniquement faire des contrôles
dans un secteur donné?
|
OUI
|
7
|
19,4
|
19,4
|
NON
|
29
|
80,6
|
100,0
|
Total
|
36
|
100,0
|
-
|
Aviez-vous besoin d'une formation spéciale dans un
domaine précis?
|
OUI
|
33
|
91,7
|
91,7
|
NON
|
3
|
8,3
|
100,0
|
Total
|
36
|
100,0
|
-
|
Etes-vous disposés à un renforcement
de capacités?
|
OUI
|
36
|
100,0
|
100,0
|
NON
|
-
|
-
|
-
|
Total
|
36
|
100,0
|
-
|
Source : données de l'enquête
A la lecture de ce tableau, 80,6% des agents ne souhaitent pas
faire uniquement des contrôles dans un secteur donné contre 19,4%
qui veulent se spécialiser uniquement dans un secteur donné. On
constate également que tous les agents sont disposés à un
renforcement de capacités. 91,7% d'entre eux ont besoin d'une formation
dans des domaines précis.
3.2.2.9 Analyse par les ratios
Afin de mesurer l'efficacité du vérificateur,
certains ratios sont utilisés par la Division Programmation, Analyse des
Risques et Suivi. Ces ratios sont les suivants :
> Ratio 1 : Taux de recouvrement
> Ratio 2 : Taux d'abandon des produits de
vérification
> Ratio 3 : Rappel moyen = montant notifié sur
nombre de dossiers notifiés
Le ratio taux de recouvrement est égal au taux de
recouvrement des produits de vérification sur le montant total
notifié alors que le taux d'abandon est égal à la
différence entre le montant de la 1ère notification et
le montant de la dernière notification sur le montant de la
1ère notification.
Les résultats issus du tableau 21 nous donnent un
« OUI » à 36,1% pour le Ratio 1 ; 55,6% pour le Ratio 2 et
47,2% pour le Ratio 3. Certains vérificateurs sont indifférents
quant à
48
l'utilisation de certains ratios dans la mesure de
l'efficacité du vérificateur. C'est ainsi que pour le ratio 1,
44,4% des agents sont indifférents, 33,3% pour le ratio 2 et 25% pour le
ratio 3.
En conclusion, les vérificateurs estiment que le ratio
taux d'abandon est très important dans la mesure de l'efficacité
d'un vérificateur.
Tableau 21 : Résultat de l'efficacité des
ratios
|
Modalités
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Ratio1 : Peut-on se baser sur le Ratio taux
de recouvrement
|
OUI
|
13
|
36,1
|
36,1
|
NON
|
7
|
19,4
|
55,6
|
Indifférent
|
16
|
44,4
|
100,0
|
Total
|
36
|
100,0
|
|
Ratio 2 : Peut-on se baser sur le Ratio
taux d'abandon
|
OUI
|
20
|
55,6
|
55,6
|
NON
|
4
|
11,1
|
66,7
|
Indifférent
|
12
|
33,3
|
100,0
|
Total
|
36
|
100,0
|
|
Ratio 3 : Peut-on se baser sur le Ratio
Rappel moyen
|
OUI
|
17
|
47,2
|
47,2
|
NON
|
10
|
27,8
|
75,0
|
Indifférent
|
9
|
25,0
|
100,0
|
Total
|
36
|
100,0
|
|
Source : données de l'enquête
3.3 Vérification et validation des
hypothèses
Après l'analyse des données issues de
l'enquête, nous allons essayer d'apprécier le degré de
validité des hypothèses émises pour enfin formuler la
synthèse du diagnostic. La plupart des éléments du
questionnaire ont pour but de vérifier les hypothèses.
3.3.1 Hypothèse 1 : le contrôle fiscal dans
les divisions est inefficace
Comme nous l'avons évoqué antérieurement,
les données reçues de la Division Programmation, Analyse des
Risques et Suivi du Commissariat des Impôts nous indiquent de la
façon la plus claire possible que :
49
En 2014, sur 159 dossiers programmés pour la
vérification à la DCIG toutes les divisions confondues, seuls 66
dossiers ont été notifiés soit 41%. Dans la même
année, à la DOFR sur 136 dossiers, 55 ont été
notifiés.
En 2015 aussi sur 539 dossiers programmés pour la DCIG 204
dossiers ont été notifiés. A la DOFR sur 120 dossiers, 54
ont été notifiés soit 45%.
Tableau 22 : Statistiques sur l'évolution dans
l'exécution du programme de contrôle
ANNEE
|
2014
|
2015
|
2016 (Au 1er semestre)
|
|
PROGRAMMES
|
NOTIFIES
|
PROGRAMMES
|
NOTIFIES
|
PROGRAMMES
|
NOTIFIES
|
DCIG
|
159
|
66
|
539
|
204
|
2270
|
230
|
DOFR
|
136
|
55
|
120
|
54
|
121
|
81
|
Source DAPRS/DCF
Du tableau ci-dessus on remarque que depuis 2014, les
objectifs ne sont jamais atteints en matière de vérification de
comptabilité.
De ce fait, nous concluons que le contrôle n'est pas
efficace dans les divisions de la DCIG et DOFR. Cette efficacité se
mesure en termes d'atteinte de leurs objectifs puisque tous les dossiers
programmés ne sont jamais contrôlés.
L'hypothèse 1 a affirmé que le contrôle
fiscal n'est pas efficace dans les divisions opérationnelles de la DCIG
et de la DOFR. Comme nous avons pu le constater à travers les
données, les objectifs ne sont jamais atteints en matière de
contrôle durant ces trois dernières années.
L'hypothèse 1 a alors été validée.
3.3.2 Hypothèse 2 : La programmation et le
recoupement ne sont pas efficaces
Selon les résultats de l'analyse de données des
tableaux 6 et 7 sur l'appréciation de la programmation des dossiers, la
programmation des dossiers dans les DCIG et DOFR n'est pas jugée
efficace par les acteurs.
De plus 58,3% des agents de notre échantillon estiment
que la totalité des dossiers proposés pour la programmation ne
sont pas pris en compte.
50
Concernant le recoupement des données, la même
analyse nous a donné que la différence de moyenne est
inférieure à Zéro.
Ainsi, la programmation et le recoupement importants dans la
procédure de contrôle fiscal ne sont pas efficaces d'après
les résultats de notre analyse. En conséquence,
l'hypothèse 2 est ainsi validée. Beaucoup d'efforts restent
à faire en matière de programmation et de recoupement pour une
efficacité avérée du contrôle fiscal.
3.3.3 Hypothèse 3 : Les agents vérificateurs
dans ses divisions n'ont pas une compétence avérée
La plupart des agents vérificateurs de la DCIG et la
DOFR n'ont pas une compétence avérée en fiscalité
selon les résultats de l'analyse du tableau 19. 100% des agents ont
besoin d'une formation en renforcement de capacités et 91,7% de ces
agents ont exprimé le besoin de formation dans certains domaines
clés.
De ces résultats, 80,6% estiment qu'ils n'ont pas
besoin de se spécialiser dans un secteur d'activité donné
pour effectuer les contrôles et 19,4% proposent la
spécialisation.
Il faut noter que l'hypothèse 3 qui parle de la
compétence des vérificateurs est aussi validée en raison
de l'expression des vérificateurs à travers ces
résultats.
3.3.4 Hypothèse 4 : L'efficacité d'un
vérificateur se mesure par un ratio
L'hypothèse 4 vise à justifier la mesure de
l'efficacité des vérificateurs. Quel outil permet de mesurer
cette efficacité ? La dernière question de notre questionnaire a
essayé de répondre à cette inquiétude. Les ratios
suivants : taux de recouvrement, taux de rappel moyen et taux d'abandon sont
les ratios utilisés par la Direction du Contrôle fiscal afin de
mesurer l'efficacité du vérificateur.
D'après les résultats du tableau 20, le ratio
taux d'abandon a été choisi à 55,6% par les
vérificateurs comme étant le ratio mesurant effectivement
l'efficacité d'un vérificateur. Le ratio taux de recouvrement des
vérificateurs a été choisi à 36,1% et le ratio
rappel moyen à 47,2%
Malgré l'indifférence de certains agents et les
résultats issus des entretiens semi-directifs avec certains chefs
sections, il est montré que l'analyse par les ratios permet de voir si
le vérificateur est efficace ou non.
51
Enfin, il ressort de tout ce qui précède que
nous pouvons conclure encore une fois sur la validation de l'hypothèse
4. On mesure l'efficacité d'un vérificateur par les ratios.
Nous considérons important de rappeler, que nous avons
exclu certaines questions dans la validation de nos hypothèses car elles
nous permettent seulement d'élargir nos réflexions. C'est ainsi
que les questions relatives au nombre de dossiers affectés à
chaque vérificateur afin de mesurer l'importance de leurs tâches
n'ont pas été prises en compte.
3.4 Discussion des résultats de la recherche
Les résultats issus de notre recherche nous ont permis
de valider toutes les hypothèses émises au départ et ainsi
de répondre à notre problématique :
l'identification et l'évaluation des problèmes
liées à l'efficacité du contrôle fiscal dans les
divisions de la Direction des Centres des Impôts du Golfe et de la
Direction des Opérations fiscales Régionales.
Les problèmes liés à l'efficacité
du contrôle fiscal dans les divisions choisies pour notre étude
sont très importants et des solutions doivent être prises si on
aspire à rendre efficace le contrôle voire moderniser
l'administration fiscale. Le premier chapitre nous a permis d'identifier notre
étude à travers les finalités, buts du contrôle
fiscal et même de parler de l'organisation et des problèmes
liés à ce dernier. Ensuite le chapitre sur la méthodologie
nous a servi à étaler les techniques et outils utilisés
afin d'obtenir les résultats de notre enquête. Les
résultats ainsi obtenus ont été interprétés
dans ce chapitre.
Ainsi l'efficacité du contrôle fiscal n'est pas
seulement le problème d'une personne c'est-à-dire des acteurs
directs que sont les vérificateurs. Mais aussi de toutes les personnes
intervenant dans la procédure de contrôle fiscal à savoir
les agents de la Direction du contrôle fiscal (DCF) et les agents du
recouvrement des produits de vérification. Les agents de la DCF sont
responsables des enquêtes et recoupements, aussi de la programmation des
dossiers de contrôle de l'analyse risque et du suivi.
Un contrôle efficace dépend fondamentalement des
enquêtes et recoupements obtenus et de la programmation effectuée
sur la base des éléments de l'analyse des risques. Il est clair
qu'un contrôle est efficace si les recoupements sont bien fondés
et si les programmations sont bien faites. De notre analyse, nous avons
constaté que les recoupements ne sont pas efficaces et ceci pour
diverses raisons : il y a absence de détails dans les informations
reçues et parfois ces informations sont incomplètes ou
erronées.
52
53
> Les recoupements ne sont pas accompagnés de
détails des opérations afin d'identifier les opérations;
qu'il s'agisse d'une acquisition d'immobilisation ou non.
> Certains montants recoupés sont inférieurs au
montant déclarés par le contribuable
> Les recoupements arrivent tard et ne tiennent pas compte des
opérations effectuées par
les contribuables avec les entreprises parapubliques et publiques
de l'intérieur du pays > Les valeurs COTEC sont souvent
contestées.
Concernant la programmation, elle n'est pas non plus efficace,
les raisons sont multiples :
> Les dossiers déjà vérifiés
figurent encore dans la programmation alors que l'une des garanties
accordées au contribuable est l'impossibilité du renouvellement
d'une vérification déjà achevée pour un impôt
et pour une période donnée à moins qu'il ne s'agisse d'une
manoeuvre frauduleuse.
> Absence d'outils informatisés adaptés
à la programmation, le travail se fait mécaniquement et ne prend
pas en compte toutes les réalités liées au dossier
(fermeture de l'entreprise)
> Les produits de vérification n'ont pas connu une
évolution notoire ces dernières années.
Rappelons que le contrôle même n'est pas efficace
en terme d'atteinte des objectifs c'est-à-dire en terme du nombre de
dossiers à contrôler. Les vérificateurs n'arrivent à
notifier tous les dossiers programmés et ceux pour les raisons suivantes
:
> La programmation ne prend pas en compte toutes les
réalités liées au dossier,
Certaines entreprises sont introuvables. Les agents
vérificateurs sur le terrain ont du mal à trouver les
entreprises, l'entreprise entre temps a changé d'adresse. Ces
informations à mettre à jour dans le dossier du contribuable ne
sont pas faites. De plus certaines entreprises ont procédé au
cours de l'exercice à la fermeture pour des raisons
économiques.
> Les moyens mis à la disposition des
vérificateurs ne sont pas satisfaisants.
Au rang des besoins non encore satisfaits, on peut citer les
outils de travail, le matériel roulant, les locaux et le cadre d'accueil
des contribuables lors de leurs visites. Il faut aussi ajouter que l'archivage
des données n'est pas chose aisée. Dans la plupart de ces
divisions, les vérificateurs éprouvent des difficultés
dans la reconstitution des déclarations lors d'un contrôle sur
pièces. Les déclarations et les bordereaux de paiement ne sont
pas classés dans le dossier du contribuable.
> L'effectif restreint des vérificateurs,
En effet, certains agents partent en formation en cours
d'année et leurs dossiers sont redistribués à l'effectif
restant. Les agents des services de contrôle font face au nombre sans
cesse croissant des contribuables mais le nombre d'agents n'augmente pas.
> La compétence des vérificateurs,
La plupart des vérificateurs n'ont pas une
compétence avérée en fiscalité, certains dossiers
ont du mal à être clôturés et débouchent
parfois au contentieux. Les erreurs, les manquements, les vices de
procédures dans le contrôle proprement dit découlent de la
compétence du vérificateur. Un contrôle est efficace s'il
suscite peu d'observations de la part des contribuables.
Les agents de l'intérieur se plaignent, ils sont
oubliés pour les formations. La plupart des formations se
déroulent à Lomé et seuls les agents de Lomé y
participent.
Un travail important doit être fait afin de trouver des
solutions idoines pour l'amélioration et l'efficacité des travaux
de vérification par tous les acteurs intervenant dans le processus.
3.5 Limites de la recherche
Tout travail de recherche comporte toujours des limites. La
première limite à souligner est essentiellement liée au
temps imparti pour la réalisation de ce travail. Ceci nous a
amené à circonscrire notre travail par rapport au nombre de
dossiers notifiés et à la procédure de contrôle
fiscal. La seconde contrainte est liée à la disponibilité
de certains acteurs nous obligeant souvent à reprogrammer les
rendez-vous d'entretien alors que le temps accordé à ce travail
n'est que de 3 mois. En effet, les agents chargés du contrôle
fiscal sont souvent sur le terrain, c'est-à-dire dans les entreprises,
occupés à effectuer des contrôles. La troisième
contrainte est liée à la mobilité, nous n'avions pas pu
nous déplacer vers les divisions de l'intérieur du pays. Les
questionnaires ont été envoyés et reçus par mail ;
et via certains réseaux sociaux. La quatrième difficulté
ou limite est liée à l'absence d'une base de données
fiable permettant de connaitre le nombre de dossiers exact affecté
à chaque vérificateur, ce qui nous permettra de juger de
l'importance ou non du nombre de dossiers à contrôler.
Malgré toutes ces difficultés il faut signaler
que ces dernières n'affectent pas les données recueillies, mais
n'expliquent que les limites de ces informations.
54
3.6 Formulation des propositions d'action
L'intérêt du problème posé
lié à l'efficacité du contrôle réside dans le
fait qu'il nous est désormais possible de relier en toute transparence,
chacun des problèmes spécifiques en résolution à
des causes réelles bien identifiées. C'est donc au regard de
celles-ci que nous pouvons proposer des approches de solutions.
3.6.1 Outils et techniques de la DCF à
améliorer
La programmation des dossiers des contribuables à
contrôler est une mission qui ne peut être ni spontanée ni
livrée au hasard. C'est une mission confiée à la division
suivi, programmation et analyse des risques de la direction du contrôle
fiscal, une division chargée d'étudier les propositions
reçues et d'élaborer le programme annuel des vérifications
sur la base des éléments probants.
La mission de la programmation doit être orientée
vers une identification des contribuables à hauts risques donc
engendrant un grand risque fiscal. L'administration doit se doter
prioritairement d'outils d'analyse-risques performants et laisser le travail
mécanique à la chaine. Il est inutile d'enclencher une
vérification dont le risque est faible, le vérificateur lui ne
pourra pas refuser le contrôle même s'il est en mesure de prouver
que le rendement sera faible.
La programmation doit être dynamique, en cas de
notifications des dossiers programmés basés sur l'analyse des
risques, les vérificateurs ne doivent plus attendre la prochaine
programmation avant de continuer leur contrôle. Il faut aussi que dans la
programmation des dossiers, un accent soit mis sur les entreprises du
régime du forfait.
La modernisation des outils et méthodes doit donc
être accélérée. L'implication des différentes
divisions est appelée à être améliorée afin
de rendre leur action plus performante et d'une réelle valeur
ajoutée à la mission du vérificateur.
Quant aux recoupements effectués par la Division
Enquêtes et recoupements, beaucoup d'efforts restent à faire. A
part ce qui se fait actuellement, leurs sources d'informations doivent
être élargies, et un partenariat doit être établi
entre les administrations. Les enquêteurs doivent avoir accès aux
bases de données :
> de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale
(CNSS),
Les déclarations des salaires et charges sociales et
autres doivent correspondre avec celles des impôts
> de la Douane pour le montant des importations
effectuées par les contribuables.
55
Distinguer les produits, s'agit-il d'une immobilisation ou non
?
> des Marchés publics
Disposer du montant total des marchés reçus et les
déclarations de TVA
> des services des Transports Routiers pour
l'immatriculation des matériels de transports pour connaître le
train de vie des contribuables et de faire une comparaison par rapport à
leurs déclarations
> des Services de l'Immigration
Une étroite collaboration doit exister entre
l'administration fiscale et les services de l'immigration afin que les
contribuables s'acquittent de leurs impôts avant de quitter le pays.
Les recoupements doivent être suffisamment
accompagnés de détails des opérations pour rendre plus
efficace le travail des vérificateurs. Quant aux outils de travail dont
ce service devrait disposer, c'est essentiellement une base de données
capable de traiter les informations fiscales recoupées, les vulgariser
selon des paramètres précis d'un logiciel informatique
préinstallé.
En outre, pour bien mener leur mission d'enquête et
d'investigation sur le terrain, les agents de cette division doivent être
dotés de la logistique indispensable à la réalisation de
ladite mission. Une mise à niveau des compétences par le moyen de
formations pointus sur les techniques et méthodes de recoupements afin
de bien les préparer à faire face à cette mission combien
décisive pour l'efficacité du contrôle fiscal.
Une implication de la direction de l'informatique est
importante dans l'acquisition et le développement des outils
informatisés adaptés à la programmation des dossiers et
aux enquêtes - recoupements.
3.6.2 Moyens matériels et humains à
renforcer
Sur le plan matériel, les besoins exprimés
concernent :
> l'aménagement d'un cadre devant servir à
accueillir les contribuables pour mettre à l'aise les
bénéficiaires et refléter l'importance que revêtent
le Commissariat des Impôts et ses divisions de vérification;
56
> l'aménagement d'une salle d'archives pour les
dossiers relatifs aux opérations de contrôle ; mettre à
jour régulièrement les dossiers en classant les
déclarations et les bordereaux de paiement
> une connexion internet permanente et accessible
permettant l'échange d'informations en temps et en heures entre
divisions opérationnelles et centrales
> un logiciel de gestion fiscale complet intégrant
toutes les options et fonctionnalités liées permettant des
analyses croisées entre la vérification, le recouvrement et la
déclaration voire le contrôle fiscal.
Sur le plan humain, il faut renforcer l'effectif des
vérificateurs étant donné que l'assiette des impôts
ne cesse de croitre. Un agent en formation doit être remplacé afin
d'éviter les cumuls de fonction.
3.6.3 Renforcement de capacités des
vérificateurs
Pour permettre aux vérificateurs de relever le
défi d'être à la hauteur des tâches qui leur sont
assignées et d'exécuter convenablement leurs missions, il faut
nécessairement renforcer leurs capacités d'action en les rendant
beaucoup plus professionnelles. Cela passe par la spécialisation
c'est-à-dire des formations continues organisées à
l'intention des vérificateurs pour leur permettre de maîtriser les
procédures de contrôle et la pratique comptable.
Aussi, convient-il que pendant la formation et le recyclage
des agents chargés du contrôle, l'accent soit mis sur la
maîtrise de la comptabilité générale pour leur
permettre d'avoir une meilleure compréhension des divergences existant
entre celle-ci et la fiscalité. L'accompagnement des
vérificateurs par des séminaires de formation pointue
renforcerait le développement de leur compétence. La plupart des
vérificateurs de ces divisions expriment le besoin de renforcer leurs
capacités dans les domaines et secteurs suivants :
> Bâtiments et Travaux Publics (BTP)
> Assurance- Banques
> Télécommunications
> Compagnie Maritime et aérienne
> Opérations taxables des Institutions de
Microfinance
> Hôtellerie
> Transit
57
Un vérificateur doit avoir des qualités
intrinsèques, il doit faire preuve de bon sens, être
intègre et impartial. Tout au long de la réalisation de sa
mission, le vérificateur doit être motivé et constamment
être encadré par ses supérieurs, orienté par leurs
conseils et éclairé par leur expérience en la
matière.
Les vérificateurs de la Direction des Opérations
Fiscales Régionales ne doivent pas être du reste, ils doivent
aussi participer à ces formations puisqu'ils sont le plus souvent
oubliés. L'office Togolais des Recettes doit toujours continuer par
nouer des partenariats avec des centres de formation sur le plan national et
sur le plan international. Pourquoi ne pas créer une institution de
formation en fiscalité ?
La gestion axée sur les résultats est
aujourd'hui une nécessité pour une administration telle que
l'Office Togolais des Recettes, des indicateurs doivent être
utilisés pour mesurer l'efficacité des agents. Le ratio taux
d'abandon vu dans les précédents points est très important
dans la mesure de l'efficacité des vérificateurs. Ceci dans
l'optique de motivation des vérificateurs à plus de
sérieux et de professionnalisme dans l'exercice de leur
métier.
CONCLUSION
Le contrôle fiscal est un outil essentiel tant en termes
de sécurisation des recettes budgétaires que d'acceptation de
l'impôt ; le contexte actuel caractérisé par de graves
tensions sur les finances publiques et la nécessité de demander
aux contribuables des efforts accrus rend plus forte encore l'exigence d'un
contrôle fiscal efficace.
En matière de finances publiques, le contrôle
fiscal participe directement à l'équilibre budgétaire par
le complément de ressources qu'il procure, et indirectement en
dissuadant les tentations des contribuables de minorer leurs bases
d'imposition.
Cependant, le constat révèle que l'impôt
n'est jamais facilement accepté par le contribuable. D'ailleurs, s'il
est demandé aux contribuables de choisir entre payer ou non
l'impôt, personne ne s'inscrirait en payement. Dans ce sens, Laurent
FABIUS soutenait que « personne n'aime payer ses impôts, mais
personne n'imagine que l'Etat pourrait fonctionner sans argent.
»13
Le contribuable a donc tendance à recourir à des
pratiques pouvant lui permettre de payer moins d'impôts. A ce titre,
malgré les évolutions engagées, le système de
contrôle fiscal n'arrive pas à s'adapter aux nouvelles formes de
la fraude, qui s'est dématérialisée,
internationalisée, accélérée et
complexifiée.
A la lumière de notre analyse sur les
problèmes liés à l'efficacité du contrôle
fiscal au sein de la Direction des Centres des Impôts du Golfe et de la
Direction des Opérations fiscales Régionales,
beaucoup restent à faire. Les hypothèses formulées au
début de cette étude, ont toutes été
vérifiées une à une avec efficience.
Aux termes de notre réflexion, Il incombe alors
à l'administration fiscale de mettre en place des dispositifs fiables
pour déceler les dissimulations ou erreurs et ramener à l'ordre
les contribuables qui ne se conforment pas aux dispositions juridiques en
vigueur car une telle attitude des contribuables, a des conséquences
négatives sur l'efficacité du contrôle fiscal voire du
Commissariat des impôts.
Les résultats ont montré que les outils et
techniques de programmation, de recoupements doivent être
modernisés. Les moyens matériels et humains doivent
également être renforcés. L'on ne peut pas oublier le
renforcement des capacités des acteurs directs chargés du
contrôle
58
13 A. BARILARI, " le consentement à
l'impôt, Presses sciences po. Préface de Laurent FABIUS, 2000".
59
fiscal que sont les vérificateurs des impôts. Ils
sont les responsables principaux de l'efficacité du contrôle
fiscal.
Les agents chargés du contrôle fiscal doivent par
conséquent avoir une conscience professionnelle élevée et
ne jamais ignorer la portée de leur tâche. Le vérificateur
ne doit pas être "le gendarme" craint et fuit par le contribuable. Ce
dernier ne doit pas non plus être perçu comme " l'homme à
abattre" par le vérificateur.
Il est important de renforcer et d'encourager le travail
qu'abat la direction de la communication de l'OTR sur l'éducation et la
sensibilisation des contribuables. Cette sensibilisation permettra à
long terme aux contribuables du Togo de consentir volontairement au paiement de
l'impôt.
Notons également que malgré les insuffisances
constatées dans le contrôle fiscal dans les divisions de notre
étude, sa contribution dans les recettes budgétaires du
Commissariat des Impôts n'est pas à ignorer.
En outre, l'administration doit mettre en application la
Vérification Approfondie de Situation fiscale d'Ensemble, une forme de
contrôle longtemps oubliée, qui vise à vérifier les
revenus des particuliers quelle que soit leur source afin de démasquer
les richesses qui échappent à la fiscalité.
Finalement nous nous sommes rendus compte que le but d'un
travail de recherche n'est pas forcement de donner des réponses
concrètes mais d'essayer de contribuer, même si c'est d'une
façon limitée aux problématiques actuelles. Une question
nous tourmente encore l'esprit, une chose est de bien contrôler et une
autre chose est de bien recouvrer l'impôt.
60
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
> DOCUMENTS OFFICIELS
Le Code Général des Impôts
Le Livre de Procédures Fiscales
Loi de Finances 2016
> OUVRAGES GENERAUX ET SPECIALISES
BARILARI (A.), " le consentement à l'impôt,
Presses sciences po. Préface de Laurent FABIUS, 2000".
BOUVIER (Michel) ; Introduction au droit fiscal
général et à la théorie de l'Impôt,
édition LGDJ, Paris, 2007.P 101
COZIAN (Maurice) ; Précis de fiscalité des
entreprises, 28ème édition, Litec, 2004-2005 G.
GOUR- J. (Moliner) et Tournié ;Procédure fiscale ; PUF,
1982, p.2. 3 H
GONZE (Kola), Cours de Droit Pénal International,
2ème Licence, Unikin, 2003-2004. TZARTES (H°),
Fascicule de formation, contrôle fiscal, DGE/DGI, 2002.
TROTABAS (Louis) et COTTERET (Jean-Marie) : Droit fiscal,
7ème édition, Dalloz, 1992
TREMBLAY (Raymond Robert) et PERRIER (Yvan), Les Éditions
de la Chenelière inc., 2006, Savoir plus : outils et méthodes
de travail intellectuel, 2e éd. 5
LAROUSSE, Dictionnaire universel, 4ème
édition, Jaune, Paris, 1996, p.271
Fisc Infos, Bulletin de la DGI TOGO, N°002 Sept /Oct 1998
> MEMOIRES ET RAPPORTS
61
ABOTSITSE (Komi Edenam) ; Impact du contrôle fiscal
sur la performance de l'administration des Impôts au Togo ; 2010
ALLARABEYE (Josué) ; La problématique de
l'efficacité du contrôle fiscal à la DGE du Tchad ;
2015
GADHOUM (Oualid) ; L'organisation du contrôle fiscal
en tunisie à travers la doctrine de l'administration fiscale ;
Colloques International « Regards croisés sur le
contrôle fiscal », organisé les 6 et 7 décembre 2006
en collaboration avec le Centre d'Etudes Fiscales de la Faculté de Droit
de Sfax, RTF, 2007, n°7, p 115 et s.
GHERISS (Ikram) ; La performance du contrôle fiscal au
Maroc ; Novembre 2007
LIKERT (Rensis) ; A Technique for the Measurement of Attitudes
; Archives of Psychology, vol. 140, 1932, p. 1-55
OUARI (Francis Madjiyengar) ; Le contrôle fiscal en
matière de vérification de comptabilité au Tchad
;2014
MAEBENA (Toudiguina) ; L'image du commissariat des impots
vis-à-vis des contribuables ; 2015
NGAOSYVATHN (Pheuiphann) ; Le rôle de l'impôt
dans les pays en voie de développement ;1978, LGDJP.144
NGARBATIDJE Dimanche Mathurin ; Les déterminants de
la performance du contrôle fiscal au Tchad ; 2014
Rapport annuel de la cour des comptes de France, Février
2010
> WEBOGRAPHIE
www.otr.tg
www.wikipedia.com
www.memoireonline.com
ANNEXES
62
ANNEXE 1 : Organigramme du Commissariat des Impôts
ANNEXE 2 : Organigramme de la Direction des Centres des
Impôts du Golfe ANNEXE 3 : Organigramme de la Direction des
Opérations Fiscales Régionales ANNEXE 4 : Questionnaire
d'enquête
ANNEXE 1
Source : OTR/DRHFP
ORGANIGRAMMES
63
COMMISSARIAT DES IMPOTS
ANNEXE 2
Directeur
Chef section liaison
Planton
Chef section liaison
Division SUD EST
Division AGOE
Division NORD EST
Section vérification
Section vérification
Section vérification
Section vérification
Section vérification
Section déclaration
Section déclaration
Section déclaration
Section déclaration
Section déclaration
Section déclaration
Division SUD OUEST
Section
recouvrement
Division NORD OUEST
Section vérification
Section
recouvrement
Section
recouvrement
Secretaire principale
Section
recouvrement
Section
recouvrement
Division
ADIDOGOME
Section
recouvrement
DIRECTION DES CENTRES DES IMPOTS DU GOLFE
Source : OTR/DRHFP
64
ANNEXE 3
Division Maritime
Section vérification
Section déclaration
Section
recouvrement
Division Plateaux Ouest
Section vérification
Section déclaration
Section
recouvrement
Division Plateaux
Est
Agent de liaison Zone A
Chef section liaison
Zone B
Section vérification
Section déclaration
Section
recouvrement
Directeur
Division Centrale
Secretaire
Section vérification
Section déclaration
Section
recouvrement
Division Kara
Section vérification
Section déclaration
Section
recouvrement
Division Savane
Section vérification
Section déclaration
Section
recouvrement
Source : OTR/DRHFP
65
DIRECTION DES OPERATIONS FISCALES REGIONALES
ANNEXE 4
66
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
PROBLEMATIQUE DE L'EFFICACITE DU CONTROLE FISCAL DANS
LES DIVISIONS OPERATIONNELLES
Quel est votre grade ?
|
|
|
|
3
|
4
|
5
|
2.
|
Quelle appréciation faites-vous de la
programmation des dossiers de vérification ?
|
|
Pas efficace
|
Peu efficace
|
Indifférent
|
Efficace
|
Très efficace
|
|
|
|
|
|
|
Commentez :
3. Les propositions de dossiers sont-elles prises en compte ?
|
OUI
|
NON
|
En totalité
|
|
|
En partie
|
|
|
|
4. Quelle appréciation faites-vous des recoupements ?
Pas efficace
|
Peu efficace
|
Indifférent
|
Efficace
|
Très efficace
|
|
|
|
|
|
|
Commentez :
5. Les éléments de risque sont-ils pertinents
?
|
OUI
|
NON
|
|
6. Si non, proposez quelques indicateurs :
7. Avant l'envoi de l'avis de vérification, que doit
faire un vérificateur sur le dossier à contrôler ?
8.
Dans votre division, les dossiers du contribuable sont-ils
à jour ?
9. Eprouvez-vous des difficultés dans la reconstitution
des déclarations du contribuable, lors d'un CSP ?
67
Citez les documents qui manquent le plus souvent dans le dossier
fiscal du
contribuable :
OUI
NON
10. Avez-vous des propositions à faire pour une
amélioration des dossiers du
contribuable ?
11. Quelle importance accordez-vous au respect des
procédures fiscales en matière de contrôle?
Pas important
|
Peu important
|
Indifférent
|
Important
|
Très important
|
12. Les moyens mis à votre disposition lors d'un
contrôle fiscal sont-ils satisfaisants ?
Insignifiant
|
Pas satisfaisant
|
Indifférent
|
Satisfaisant
|
Très satisfaisant
|
13. Par rapport au nombre de dossiers à contrôler,
pensez-vous que vous êtes en sous-
effectif ?
Quel est le nombre de vérificateurs de votre division
?
14. Quelle est votre appréciation par rapport au nombre
de dossiers à vérifier par trimestre ? Que ce soit en
matière de VG ou VP.
Nul
|
Insignifiant
|
Indifférent
|
Suffisant
|
Trop élevé
|
Quel est le nombre de dossiers à vérifier par
trimestre de votre division ?
VG VP
15.
Souhaiteriez-vous uniquement faire des contrôles dans un
secteur d'activité donné? Si Oui Précisez :
16. Aviez-vous besoin d'une formation spéciale dans un
domaine précis ? Si Oui Précisez :
17. Etes-vous disposés à un renforcement de
capacités ?
18.
68
Quelle appréciation faites-vous du ratio « taux de
recouvrement des produits de vérification sur le montant total
notifié » dans la performance d'un
vérificateur ?
Faible
|
Pas efficace
|
Indifférent
|
Efficace
|
Très efficace
|
|
19. Selon vous, sur quel(s) ratio (s) peut-on se baser pour
mesurer l'efficacité d'un vérificateur ?
RATIO
|
OUI
|
NON
|
Taux d'abandon = montant 1ère notif - montant
dernière notif
|
|
|
montant 1ère notif
|
|
|
|
Nombre de dossiers notifiés
|
|
|
|
Montant notifié
|
|
|
20. Aviez-vous des suggestions qui ne sont pas prises en compte
dans ce questionnaire ?
MERCI POUR VOTRE
COLLABORATION
TABLES DES MATIERES
DEDICACE
i
69
REMERCIEMENTS ii
SOMMAIRE iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS iv
LISTE DES TABLEAUX v
INTRODUCTION 1
CHAPITRE 1: CADRE THEORIQUE 4
IDENTIFICATION DU PROBLEME, OBJECTIFS ET PROBLEMATIQUE DE
L'ETUDE 4
1.1 Objectifs du contrôle fiscal au TOGO 5
1.1.1 Objectif pédagogique du contrôle fiscal 6
1.1.2 Objectif répressif du contrôle fiscal 6
1.1.3 Objectif dissuasif du contrôle fiscal 7
1.1.4 Objectif budgétaire du contrôle fiscal 7
1.2 Organisation administrative du contrôle fiscal 8
1.2.1 Missions fiscales du commissariat des Impôts 8
1.2.1.1 Opérations d'assiette et de liquidation 8
1.2.1.2 Contrôle fiscal 9
1.2.1.3 Recouvrement 12
1.2.2 Structures et organisation du CI de l'OTR 12
1.2.2.1 Directions des services centraux du CI: 12
1.2.2.2 Directions des services extérieurs du CI 13
1.2.2.3 Organisation du CI de l'OTR 13
1.3 Cadre juridique et règlementaire du contrôle
fiscal 14
1.3.1 Code Général des Impôts (CGI) et Lois
de finances 14
1.3.2 Autres dispositions réglementaires 15
1.3.3 Livre de procédures fiscales 15
1.4 Problèmes actuels liés au contrôle fiscal
16
70
1.4.1 Intervenants dans le processus de contrôle fiscal
17
1.4.2 Compétence du vérificateur 18
1.4.3 Insuffisance de l'effectif des vérificateurs 18
1.5 Circonscription du sujet 19
1.6 Objectifs de l'étude 19
1.7 Efficacité du contrôle fiscal en France et au
Maroc 20
1.7.1 CAS DE LA FRANCE 20
1.7.2 CAS DU MAROC 22
1.8 Problématique de notre étude 24
1.8.1 Questions de recherche 24
1.8.2 Hypothèses de recherche 25
CHAPITRE 2 : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE 26
2.1 Type d'étude 27
2.2 Choix méthodologiques 27
2.3 Variables de l'étude et indicateurs 28
2.3.1 Variable indépendante et ses indicateurs 29
2.3.2 Variable dépendante et ses indicateurs 29
2.4 Choix de terrain de recherche 30
2.5 Choix du lieu et la population de notre étude 30
2.5.1 Lieu de l'étude 30
2.5.2 Population et échantillon de notre étude
31
2.6 Choix et conception des instruments de collecte de
données 32
2.7 Type et plan d'analyse. 34
CHAPITRE 3 : CADRE DES RESULTATS DE LA RECHERCHE 36
3.1 Traitement des données 37
3.2 Analyse des données collectées et
interprétation des résultats 37
3.2.1 Identification de l'échantillon 38
3.2.2 Analyse descriptive de l'échantillon 38
71
3.2.2.1 Appréciation de la programmation des dossiers
à contrôler 39
3.2.2.2 Prise en compte des dossiers proposés 40
3.2.2.3 Pertinence des éléments de risque 41
3.2.2.4 Appréciation des données de recoupements
42
3.2.2.5 Gestion des dossiers du contribuable 43
3.2.2.6 Respect des procédures fiscales de contrôle
44
3.2.2.7 Moyens matériels et humains 45
3.2.2.8 Spécialisation dans un secteur d'activité
46
3.2.2.9 Analyse par les ratios 47
3.3 Vérification et validation des hypothèses 48
3.3.1 Hypothèse 1 : le contrôle fiscal dans les
divisions est inefficace 48
3.3.2 Hypothèse 2 : La programmation et le recoupement ne
sont pas efficaces 49
3.3.3 Hypothèse 3 : Les agents vérificateurs dans
ses divisions n'ont pas une
compétence avérée 50
3.3.4 Hypothèse 4 : L'efficacité d'un
vérificateur se mesure par un ratio 50
3.4 Discussion des résultats de la recherche 51
3.5 Limites de la recherche 53
3.6 Formulation des propositions d'action 54
3.6.1 Outils et techniques de la DCF à améliorer
54
3.6.2 Moyens matériels et humains à renforcer 55
3.6.3 Renforcement de capacités des vérificateurs
56
CONCLUSION 58
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 60
ANNEXES 62
TABLES DES MATIERES 69