WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Société rurale face aux enjeux et défis de la participation dans les projets de développement local. Cas des communautés paysannes de Bria dans la haute Kotto.


par Ali Guy ABOUKAR
Université de Bangui - Master 2 de sociologie 2017
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Page - 1 -

Page - 2 -

TABLE DE MATIERE

Table de Matière i

Dédicace v

Remerciements vi

Résumé vii

Liste des sigles et abréviations: viii

Liste des graphiques : ix

Liste des tableaux : X

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE I. CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE 3

1.1 Justification du choix du sujet d'étude 4

1.1.1 Les raisons objective 4

1.1.2 Les raisons subjectives 4

1.2 Problématique de l'étude 4

1.3 Les objectifs de la recherche 9

1.3.1. L'objectif général 10

1.3.2. Les objectifs spécifiques 10

1.4. Les hypothèses de la recherche 10

1.4.1. L'hypothèse principale 10

1.4.2. Les hypothèses spécifiques 10

1.5 Cadre conceptuel opératoire et théorique 11

1.5.1 Le concept de société rurale 12

1.5.2 Le concept de participation 13

1.5.3 Le concept de développement local 14

1.6 Perspective théorique de la professionnalisation 17

Page - 3 -

1.6.1 Théorie de développement local participatif 17

CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE 20

2.1. Délimitation du champ d'étude 20

2.1.1. Délimitation spatiale 20

2.1.2 La délimitation sociologique 21

2.2.1 La méthode structuro-fonctionnaliste 22

2.2.2 La méthode stratégique 24

2.3. Les techniques de collecte de données 25

2.3.1. La pré-enquête 25

2.3.2. La recherche documentaire 26

2.3.3. L'observation 32

2.3.4. L'échantillonnage aléatoire 32

2.3.5. Les entretiens semi-directifs 33

2.3.7. Le choix des organisations à diagnostiquer 33

2.3.8. Le dépouillement des données colligées 36

2.4 Les difficultés rencontrées 36

CHAPITRE III : CARACTERISTIQUES SOCIOLOGIQUES DES

ENQUETES ET LA PARTICIPATION DE LA POPULATION

RURALE AU DEVELOPPEMENT LOCAL 38

3.1. Caractéristiques sociologiques des enquêtés 39

3.1.1. Présentation des enquêtés selon la variable sexe et âge 40

3.1.2. Niveau d'instruction des enquêtés 40

3.1.3. Statut matrimonial des enquêtés 41

3.1.4. Profession des enquêtés 42

3.1.5. Taille des ménages 43

3.1.6. Type de famille des enquêtés 44

3.1.7. Origine familiale des enquêtés 45

3.2 La participation de la population rurale au développement local 46

3.2.1. La mise en oeuvre des micro-projets communautaires 47

CONCLUSION GENERALE 75

Page - 4 -

3.2.2-Le suivi-évaluation et la gestion des affaires locales 49

3.2.3-La prise en compte des attentes de la population 50

3.2. 4. Participation aux prises de décisions 54

3.2.5 Perceptions de la participation 55

3.2.6 Les Opinions de la population sur la prise de décision 58

3.3- Les diagnostiques participatifs dans le cadre des projets de

développement local 58

3.4. Processus de mise en place des structures de participation 59

CHAPITRE IV: CONTRAINTES LIÉES À LA PARTICIPATION

DE LA POPULATION DANS LE PROCESSUS DU DÉVELOPPEMENT LOCAL

A BRIA ET SOLUTIONS APPROPRIÉS 63

4.1 Les contraintes liées à la participation de la population dans le 63

4.1.1. L'absence de transparence dans la gestion des biens collectifs 63

4.1.2. Les pesanteurs socioculturelles 64

4.1.3. La mésentente dans les prises de décision 64

4.1.4. Faible niveau de capacité technique 64

4.1.5. Les contraintes techniques 65

4.1.6. L'exclusion des certaines couches sociales 66

4.1.7-l'influence de l'extérieure 67

4.2 Les stratégies envisageables afin de promouvoir une participation

proactive des populations au développement local à Bria 67

4.2.1. La communication pour le changement de mentalité 68

4.2.3. La participation de toutes les couches sociales dans les instances

de prise de décision 69

4.2.4. La promotion d'un leadership communautaire 69

4.2.5. La promotion du genre 70

4.2.6. La prise en compte des savoirs locaux et techniques

pérennisation de la participation au développement local 71

Page - 5 -

Bibliographie 78

1- ouvrages généraux et méthodologiques 78

3- ouvrages spécifiques 79

4. Mémoires, rapports, articles de périodiques 80

V webographie 81

Annexe i 82

Annexe ii 83

Annexe iii 84

Annexe iv 85

Annexe v 86

Annexe vi 87

Annexe vii 88

Annexe ix 89

Page - 6 -

DÉDICACE

A notre feu grand-père Moïse KOTAYE qui n'a ménagé aucun effort pour prendre en charge nos études. Notre souhait aurait été qu'il soit à nos côtés lors de la soutenance de notre mémoire mais la vie en a décidé autrement. Qu'il trouve ici le fruit de son précieux soutien multiforme !

Page - 7 -

REMERCIEMENTS

L'accomplissement d'une oeuvre humaine se présente dans une certaine mesure comme étant le fruit de la contribution de plusieurs acteurs, nous profitons de cette page pour affirmer notre reconnaissance à tous ceux ou celles qui, nous ont permis de mener à bout notre formation.

Nous tenons à exprimer nos sincères remerciements à son excellence Dr MOUKADAS Nouré, Maître de conférence de sociologie à l'université de Bangui qui a dirigé le travail d'un bout à l'autre, compte tenu de ses responsabilités ; Dr TCHECHOUPARD Hilaire, Maître-assistant de sociologie à l'université de Bangui, a pris le relais pour nous encadrer. Ses orientations méthodologiques et scientifiques nous ont été d'une très grande utilité.

Notre reconnaissance va également à l'endroit de tous les enseignants de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines et en particulier ceux du Département des Sciences Sociales de l'Université de Bangui. Cette reconnaissance est témoignée à Dr Mathurin SONGOSSAYE, Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines et Monsieur Hyacinthe BEKPA, Chef de département des Sciences Sociales, qui nous ont motivé à finaliser ce travail.

Nous témoignons aussi notre gratitude à Monsieur ADJI Abdoulaye, Directeur Régional N05 au Ministère de l'Agriculture et du développement rural avec résidence à Bria, notre Directeur de stage, qui a mis à notre disposition des informations et des documents ayant facilité l'élaboration de notre problématique. Nous remercions M. Maurice BALEKOUZOU et M. WAMBE DJIMO TATALA respectivement Maire de la commune Bria et Secrétaire Général de la mairie de Bria, Monsieur Ernest MOUSSAPA Directeur Régional des Affaires Sociales (DRAS N°5), M. Barnabé HOE, Chef service ACDA et Directeur Régional Intérimaire de l'ACDA N°5. Nous ne saurions oublier les acteurs ayant participé à notre recherche notamment les Organisations Paysannes et les ONGs pour les informations et les documents qu'ils

Page - 8 -

nous ont livrés. Nous ne saurions oublier Emilie LUCCHESE Cheffe de Projet Food Sec de Triangle Génération Humanitaire à Bambari pour ses corrections.

Page - 9 -

RÉSUMÉ

Bien que depuis l'époque coloniale, le thème de la participation soit présent dans les discours et les pratiques du développement, on observe une évolution marquante de son importance.

De plus, en contribuant à une prise en charge du développement par les populations, la participation améliorerait le succès et la pérennité des projets et programmes de développement. Car l'atteinte de ces objectifs implique une reconfiguration des rapports de pouvoir.

En effet, la participation est très importante parce qu'elle permet à tous les acteurs du développement de la commune de Bria de s'approprier le modèle du développement local. Malheureusement, la phase de sa vulgarisation n'a pas été véritablement suivie.

Mots clés : participation, développement local, République Centrafricaine, Bria.

ABSTRACT

Although since the colonial era, the theme of participation is present in the discourses and practices of development, we observe a significant evolution of its importance.

In addition, by contributing to people taking charge of development, participation would improve the success and sustainability of development projects and programs, because achieving these goals involves a reconfiguration of power relations.

Indeed the participation is very important because it allows all the actors of the development of the municipality of Bria to take ownership the model of local development. But the stage of witch vulgarization was not really followed.

Key words: participation, local development, Central African Republic, Bria.

Page - 10 -

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ADL : Animateur de Développement Local

AGEPA : Accès et Gestion de l'Eau Potable et de l'Assainissement

BM : Banque Mondiale

CLCOP : Cadre Local de Concertation des Organisations Paysannes

CVD : Comité Villageois de développement

CR : Communauté Rurale

DL : Développement local

DP : Diagnostic Participatif

DRAS : Direction Régionale des Affaires sociales

DRDR : Direction Régionale de Développement Rural

GRDL : Groupe de Recherches et de Réalisations pour le Développement Local MARP : Méthode Accéléré de la Recherche Participative

OCB : Organisation communautaire de Base

ONG : Organisation Non Gouvernementale

OP : Organisation Paysanne

PAIDEL : Programme d'Appui aux Initiatives pour le Développement Local PDHL : Programme de Développement Humain à l'échelle Locale

PED : Pays en Voie de Développement

PNUD : Programme de Nations Unies pour le Développement

RCA : République Centrafricaine

TDR : Termes De Référence

Page - 11 -

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Répartition des enquêtés suivant le sexe et l'âge 38

Graphique 2 : Répartition des enquêtés suivant le niveau d'instruction 40

Graphique 3 : Répartition des enquêtés suivant la variable statut matrimonial 41

Graphique 4 : Répartition des enquêtés suivant la profession 42

Graphique 5 : Répartition des enquêtés selon le type de famille 44

Graphique 6 : Répartition des enquêtés selon leur origine familiale 45

Graphique 7 : La participation au développement local 46

Graphique 8 : Participation aux prises de décision 54

Graphique 9 : Opinions de la population à la prise de décisions 58

Graphique 10 : Les contraintes liées à la participation au développement local 63

Graphique 11 : Opinion des enquêtés sur les contraintes technique 65

Graphique 12 : Proportion des opinions de la population sur la pérennisation de la

participation au développement local 72

Page - 12 -

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Répartition des organisations et de leurs membres par village 35

Tableau 2 : Répartition des organisations selon l'échantillon 36

Tableau 3 : Répartition des enquêtés suivant la taille des ménages 43

Tableau 4 : Récapitulatif de la participation de Bria à la réalisation des

infrastructures 48
Tableau 6: Les stratégies envisageables à une participation proactive des populations

au développement local à Bria 62

P a g e - 13 -

INTRODUCTION GENERALE

La République Centrafricaine à l'instar des autres pays du tiers monde, s'efforce de lutter contre la pauvreté qui sévit dans le pays. La participation de la population est un moyen efficace à l'autopromotion du monde rural. Les institutions Multilatérales et bilatérales de développement telles la Banque mondiale (BM) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), accordent aujourd'hui une place cruciale à la participation des acteurs locaux au sein de leurs discours et de leurs stratégies.

Dans un document du Comité d'aide au développement de l'OCDE ayant pour but de réfléchir aux enseignements des cinquante dernières années de coopération au développement, il a affirmé que l'objectif global consiste à « améliorer la qualité de vie de tous les peuples ». Pour ce faire, il est indispensable de « renforcer la participation de tous les citoyens » et de «réduire la dépendance des populations et des pays les plus pauvres en améliorant leur capacité à se prendre en charge»1. Ces transformations dans les stratégies de développement mises en avant par les bailleurs de fonds et notamment l'importance accordée à la lutte contre la pauvreté consacrent l'émergence d'un consensus de la communauté internationale quant à la nécessité de la participation, de l'appropriation et de la prise en charge du développement par les populations concernées.

En insistant sur la « responsabilisation » et « la prise en charge par les populations de leurs propres problèmes », l'autopromotion vise l'émergence d'une dynamique endogène de développement issue de la base, et non imposée de « haut en bas» comme ce fut le cas dans les années 1950-19602.

Cela suppose comme disait Monsieur PAREFA (J) Chargé de mission au Ministère de l'Administration du Territoire Centrafricain « La nouvelle politique de développement à vocation participative introduite avant l'indépendance qui a

1 Rapport de l'OCDE sur la coopération au développement des pays Africains 2010

2Pierre Olivier dé Sardan. 2001. «Le développement participatif : ni solution miracle, ni complot néolibéral», Afrique contemporaine, no spécial, p. 149-150

Page - 14 -

toujours visé la croissance économique manifestée par une incitation des populations à produire d'avantage sans que l'accent ne soit mis sur une politique de participation des populations aux grandes décisions qui sont prises souvent aux niveaux central est tombée en désuétude »3.

La République Centrafricaine en général et la commune rurale de Bria en particulier, ayant été bénéficiaires de plusieurs projets tels que le projet d'appui aux communautés affectées par la crise, ce projet a pour but d'améliorer l'accès des communautés affectées par la crise et aux communautés accueillantes, au service de base. Ce projet a été financé par la banque mondiale et mis en oeuvre par les ONG intervenant dans la commune de Bria. En outre, le projet CHF (Commun Humanitary Fund) c'est-à-dire le fond commun humanitaire, a permis la participation de la communauté dans le projet de développement local.

Pour ce faire, nous avons structuré ce mémoire en cinq chapitres de la manière suivante :

- Le premier chapitre porte sur le cadre théorique de la recherche ;

- Le deuxième est axé sur le cadre méthodologique ;

- Le troisième concerne les caractéristiques sociologiques des enquêtés et de la participation de la population au développement local ;

- Le quatrième chapitre met l'accent sur les contraintes liées à la participation de la population dans le développement local et les stratégies relatives à la

participation proactive des populations au développement local à Bria.

3PAREFA Joe : Document de contribution pour la mise en oeuvre d'une méthodologie de planification régionale ou décentralisée, Bangui Juin 1996 p13

Eu égard à ce qui précède, les approches d'intervention si participatives soient-elles ne prennent pas toujours en compte les aspirations des populations concernées. Cette

Page - 15 -

CHAPITRE I. CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHE

Dans ce chapitre, nous allons présenter les bases théoriques de notre travail structurées comme suit : la justification du choix du sujet, la problématique, les objectifs visés, les hypothèses et la clarification des concepts clés.

1.1 Justification du choix du sujet d'étude

Le développement doit être global. Cela revient à dire que tous les aspects sociaux doivent être touchés. Ainsi, le choix de notre thème d'étude répond à un désir d'analyse institutionnelle de la participation des différents acteurs de développement, ainsi qu'à leurs contributions au développement local dans la commune de Bria. Deux (2) principales raisons justifient ce choix. Elles sont d'ordre objectif et subjectif.

1.1.1 Les raisons objectives

Le concept de participation est devenu depuis un certain temps le maitre-mot des documents de projet d'intervention et de développement. On parle d'approche participative, de diagnostique participatif, de développement participatif, de développement par le bas, de développement local ou endogène, de participation communautaire, etc. Pour certains services administratifs publics y compris les partenaires au développement, c'est une exigence de recevabilité des projets et programmes par les organismes subventionnaires appelés bailleurs de fonds. Autrement dit, c'est une attitude indispensable pour pérenniser les actions de développement.

L'approche participative laisse libre cours aux interprétations. En effet, chaque acteur semble comprendre et mettre en pratique le concept à sa façon dans ses actions de développement.

4RCA : ministère du plan et de la coopération internationale, document de stratégies de réduction de la pauvreté 20082010, p. 10

Page - 16 -

insuffisance constitue un risque important d'échec de la participation au développement local.

1.1.2 Les raisons subjectives

Après plus de dix années consécutives passées dans la commune de Bria, nous gardons des relatives affections qui motivent notre intérêt à comprendre et expliquer pourquoi en dépit d'une dizaine d'année d'intervention des partenaires d'appui au développement la mobilisation autour des activités communautaire reste toujours faible. En d'autres mots, comment comprendre le faible niveau de réalisation des activités de développement local.

Par ailleurs, notre formation en sociologie particulièrement le cours de théorie économique du développement nous a guidé dans le choix de ce sujet.

Enfin, le développement local est un modèle appliqué en République Centrafricaine. Ainsi, il importe d'évaluer ses forces et ses faiblesses pour proposer des pistes de solution pour le rendre plus efficace.

1.2 Problématique de l'étude

La République Centrafricaine (RCA), est un pays pauvre et doublement enclavé. Son économie est basée sur l'exportation des matières premières (coton, café, bois, diamants, etc.). Selon le Document de Stratégies de Réduction de la Pauvreté (DSRP), l'agriculture représente 56,6% du PIB et emploie près de 80% de la population active4.

La RCA est confrontée à une crise multidimensionnelle sévissant depuis plusieurs décennies avec une situation socioéconomique fragile affectant notamment les institutions nationales. L'autorité de l'Etat reste principalement concentrée dans la capitale (Bangui) et ses alentours ainsi que dans quelques villes. Les crises militaro-

Page - 17 -

politiques ont donc entrainé le pays dans une paupérisation croissante et une grande vulnérabilité sociale.

A la sortie de la colonisation française en 1960, la RCA s'est placée dans une logique particulière de développement pour améliorer les conditions de vie des citoyens. Cet Etat manquait de moyens pour construire des infrastructures de base, de stratégies politiques et d'institutions adéquates qui peuvent répondre efficacement aux besoins de la population qualitativement et quantitativement.

La Centrafrique ne dispose pas de stratégies et d'outils participatifs répondant aux conditions de réussite de la décentralisation du développement rural. Les conditions requises et nécessaires pour assurer la réussite et la pérennité des projets participatifs n'étaient pas réunis à savoir :

- le cadre de politique générale et les institutions n'étaient pas ouverts à une prise de décision décentralisée ;

- les populations ne sont pas en mesure de constater que leur participation leur rapporte des avantages économiques et/ou sociaux permanents ;

- l'absence de formation spécifique et d'autres formes d'appui au renforcement des capacités institutionnelles ;

- la mise en oeuvre des approches participatives n'a pas abordé la question du renforcement des capacités des institutions et organisations participatives. L'Etat n'a pas fourni les ressources supplémentaires, en temps et en argent, nécessaires pour couvrir les coûts récurrents associés aux projets participatifs.

Cette situation était due, contrairement à ce que certains perçoivent comme un manque de patriotisme des acteurs impliqués, au fait que le projet a été conçu par les acteurs institutionnels de développement alors que les populations n'avaient pas été associées comme dans le cas de la commune de Bria. C'est ce que les sociologues appellent « participation-acceptation » ce qui veut dire que le projet est conçu en amont et on demande de l'exécuter en bas. Il y a alors acceptation mais ce n'est pas une véritable participation.

Page - 18 -

Concernant la Commune de Bria, celle-ci reste confrontée aux problèmes de développement bien que disposant d'un potentiel important de ressources naturelles et d'une population exerçant diverses activités socio-économiques. La participation des populations au développement local est caractérisée par deux enjeux essentiels. D'abord, l'exercice de la démocratie à la base et le développement local constituent une occasion pour la participation directe des populations au développement local.

En effet, certaines pesanteurs empêchent la participation au développement local de la commune de Bria.

Toutefois, les différents acteurs de développement local de la commune de Bria devraient pouvoir assurer la participation locale et insuffler un esprit d'autosuffisance dans la population en mobilisant et en utilisant effectivement les ressources locales, humaines, matérielles et financières pour planifier, exécuter, contrôler et mettre en place, de manière durable, une gouvernance locale devant permettre la fourniture participative de services sociaux à tous les citoyens. Car, si la population locale ne peut pas mobiliser ses propres énergies et ressources pour son propre développement, si elle doit dépendre éternellement de l'assistance extérieure, on ne pourrait parler de gouvernance locale.

Ainsi, la politique de développement local de la commune de Bria vise des objectifs précis dont l'importance et la pertinence sont fonction du contexte sociopolitique et économique. Dans le cadre de ce travail, nous avons retenus quatre (4) enjeux qui sont observable dans la commune de Bria, qui sont entre autre les enjeux politiques, économiques, sociaux et culturels.

Auparavant, la politique de développement était gérée par le gouvernement central qui décidait des besoins des populations. Les conséquences d'une telle gestion sont les suivantes :

- une mauvaise planification des actions de développement ;

- la non-implication des populations dans la prise de décisions et la gestion ; - des investissements ne répondant pas aux besoins des populations.

Page - 19 -

Alors que l'un des objectifs premiers de développement local est de favoriser la participation de toute la population locale. Elle offre ainsi plus de responsabilité au citoyen d'influencer la vie collective.

Pour ce faire, il est question de mettre l'accent sur la politique de la régionalisation et de la décentralisation afin de permettre à la population à la base de prendre leur autonomie dans la gestion de leur devenir et de leurs affaires

Du point de vue économique, pour qu'il est développement local, il faut que les ressources locales soient aussi gérer par les communautés locales pour qu'il est péréquation. Autrement dit le développement local de la commune de Bria renforce l'engagement des populations à réaliser leurs micro-projets en comptant sur leurs propres initiatives. Aussi, le citoyen profite d'un développement local accéléré avec la prise en compte de ses préoccupations et bénéficie également de biens et de services qui correspondent à ses besoins.

Du point de vue social, il est question de mettre l'accent sur l'organisation sociale et la capacitation de la population à la base et qu'il est un plan de développement local avec la dynamique locale. C'est à dire le développement local de la commune de Bria favorisera en outre la promotion d'un développement économique durable des ressources disponibles de ladite localité. Grâce à une identification plus certaine des véritables besoins des populations et leur auto-responsabilisation progressive dans la gestion des affaires locales, la vie socioéconomique à la base.

Du point de vue culturel, il est question de tenir compte de la culture du milieu et les savoirs locaux. Cette diversité culturelle doit rentrer en ligne de compte pour qu'il est intégration culturelle. C'est-à-dire qu'elle doit favoriser la promotion des sites touristiques, des traditions, des masques, des mets traditionnels, etc.

En bref, il ressort de tous ces enjeux que le développement local renforce l'identité et la cohésion socioculturelle, crée des espaces de coopération, de dialogue, de réflexion et de créativité, et constitue également une alternative aux modèles classiques de développement. Le manque de transparence et le phénomène

P a g e - 20 -

d'exclusion dans la gestion des biens collectifs plus précisément la gestion des ressources financières, l'analphabétisme qui frappe une frange importante de la population, l'insuffisance des appuis techniques à la population rurale de Bria et le manque d'informations sont autant de facettes du problème de la participation au développement local de la Commune de Bria.

Le débat sur les nouvelles stratégies de développement rural fait percevoir aux dires de Jean-Marc Ela (1990) ceci : « la richesse et la diversité des savoir-faire locaux et des dynamiques paysannes refoulées par les modèles de développement imposés par le haut ». N'Kaloulou (1984), quant à lui, estime que « l'éclosion des initiatives locales en milieu rural marque une volonté paysanne de sortir de l'ornière en comptant avant tout sur ses propres forces ».

En général, on observe une relation étroite entre le développement des organisations paysannes et les espaces politiques et légaux que laisse l'État aux acteurs autonomes. Le désengagement de l'État est rarement volontaire et de fortes résistances existent encore à l'émergence d'organisations paysannes autonomes et capables de faire entendre leur voix et de peser sur les décisions.

La participation de la population à la base est un maillon essentiel dans la mise en oeuvre de toute politique de développement local de la commune de Bria qui se veut efficace et durable. Car, en effet, le développement local est un processus dynamique à inscrire dans la durée, et sa mise en oeuvre nécessite des adéquations que seule la vision prospective permettra de repérer.

Le développement local de la commune de Bria vise des objectifs précis dont l'importance et la pertinence sont fonction du contexte socioculturel, politique et économique. Il reste cependant certain que dans tous les cas de figure, les enjeux sont d'une importance capitale. L'un des objectifs premiers de développement local est de favoriser la participation de toute la population locale. Car la participation offre plus de responsabilité au citoyen d'influencer la vie collective. En outre, elle permet aux diverses initiatives de la communauté rurale de Bria de s'exprimer en

Page - 21 -

vue d'un développement local maîtrisé par les populations elles-mêmes et crée un espace de diversité culturelle.

Par ailleurs, en contribuant à la prise en charge du développement local par les populations de Bria, la participation améliorerait le succès et la pérennité des actions et programmes de développement. C'est en ce sens que le concept d' « autopromotion » ou encore d' « auto-développement » est en vue de lutter contre la pauvreté (Chambers, 1990). Insistant sur la « responsabilisation » et la « prise en charge par la population de leurs propres problèmes », l'autopromotion vise l'émergence d'une dynamique endogène de développement issue de la base et non imposé ou encore de « haut en bas » comme ce fut le cas dans les années 19501960 (Olivier de Sardan, 1995). C'est pour combler ce vide et comprendre la participation de la population rurale au développement local que nous entendons mener cette étude.

Ainsi, fort de ce qui précède, quelques interrogations méritent d'être soulevées :

? Comment les populations paysannes de Bria participent-elles au développement local ?

Cette question principale fait appel aux questions subsidiaires suivantes :

? Quelles sont les contraintes liées à la participation paysanne au développement local à Bria ?

? Quelles sont les stratégies envisageables concernant la participation proactive des populations au développement local à Bria ?

Ces questions ainsi posées nous conduisent à déterminer les objectifs liés à cette étude.

Pour cette étude, nous nous sommes fixés un objectif général et deux objectifs spécifiques.

1.3 Les objectifs de la recherche

? La faible participation des communautés à la prise de décision, l'absence de transparence dans la gestion de biens collectifs, les pesanteurs

P a g e - 22 -

1.3.1. L'objectif général

D'une manière générale, ce travail vise à analyser la dynamique participative des populations de Bria face à leur développement local.

1.3.2. Les objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques consistent à :

? Identifier les contraintes liées à la participation paysanne au développement local de Bria.

? Proposer des stratégies adéquates pour favoriser une participation proactive des populations au développement local à Bria.

Les objectifs ainsi fixés, permettent de formuler les hypothèses de la recherche. 1.4. Les hypothèses de la recherche

Une hypothèse de recherche est une explication ou une proposition que l'on se contente d'énoncer sans prendre position sur son caractère véridique. Il s'agit donc d'une simple supposition, appartenant au domaine du possible ou du probable. Pour ce faire, nous avons formulé trois hypothèses de recherche dont une principale et deux subsidiaires.

1.4.1. L'hypothèse principale

La mise en oeuvre des micro-projets communautaires, le suivi-évaluation de gestion des affaires locales, la prise en compte des attentes des populations, de leurs savoirs locaux et techniques, constituent des facteurs de participation de la population au développement local de la commune de Bria.

1.4.2. Les hypothèses spécifiques

P a g e - 23 -

socioculturelles, le faible niveau de capacité technique, constituent des contraintes liées à la participation paysanne au développement local à Bria.

? La communication pour le changement de mentalité, le renforcement des capacités des acteurs locaux en matière de développement participatif, ainsi que la promotion d'un leadership communautaire sont des stratégies appropriées pour valoriser une participation proactive des populations au développement local à Bria.

1.5 Cadre conceptuel opératoire et théorique

D'après Mogba et Moukadas (1995), la définition des concepts a pour tâche de clarifier les termes clés qui seront utilisés du point de vue théorique dans les analyses et démonstrations. La raison d'être d'une définition est de constituer un réseau de termes opérationnels auquel la recherche va devoir se référer de façon rigoureuse et sans ambiguïté. Autrement dit, dans la définition du concept, il s'agit de mettre en place de la conception usuelle souvent confuse, une conception plus claire et plus distincte. Quant à Madeleine GRAWITZ (1983), la définition des concepts permet « ... d'organiser la réalité en retenant les caractères distinctifs du flot d'impression qui assaillent le chercheur. Le concept doit ensuite guider la recherche en lui procurant au départ, un point de vue ».

Il s'agit des concepts suivants :

? Participation ;

? Développement local.

1.5.1 Le concept de participation

Étymologiquement, le concept de participation vient du latin « participatio » et « participare » signifiant action, le fait de participer à quelque chose. C'est donc l'ensemble des actes, des caractéristiques qu'entraine ce fait social. C'est le fait

P a g e - 24 -

d'adhérer à une activité sociale5. Selon le glossaire du développement durable6, la participation se définit comme le «fait de prendre part» à quelque chose. Ce glossaire présente une typologie de la participation à huit (8) procédés ou niveaux classés du moins au plus participatifs. Seuls les trois (3) derniers sont considérés comme générant un véritable processus intégré de participation7 :

- L'information considérée comme l'action de donner (unilatéralement) des renseignements ;

- La consultation qui est une action de solliciter un avis ;

- La concertation en tant qu'action d'échanger des avis (préétablis) et de rechercher un compromis ;

- Le dialogue qui est une action d'échanger mutuellement et équitablement des points de vue et propositions ;

- L'implication vue comme une action de s'engager dans un processus ou d'y engager sa responsabilité ;

- La participation en tant qu'action de s'associer activement à un processus ;

- L'Appropriation considérée comme l'action de faire sien et de s'emparer en tant que partie prenante ;

- Enfin, l'adhésion qui est une action de s'allier et de partager totalement les objectifs.

Du point de vue sociologique, le concept de participation peut être définit comme « [...] un mode d'organisation sociale où le pouvoir de décider ne serait plus confisqué par quelques-uns mais systématiquement partagé avec les personnes composant les communautés de vie (villes, régions, pays) [...] » (Chauveau, 1994). Dans cette perspective, l'ensemble des groupes d'une population prendrait part aux décisions qui les concernent. Ce type de participation impliquerait que les

5Dictionnaire encyclopédique, op. cit.

6Edgerlon. et al. 2001.«Participatory Processes in the Poverty Reduction Strategy», in Poverty Reduction Strategy Source book. Washington D.C: The World Bank, p.2. En ligne : http://povlibrary.world bank.org/files/l3843 part l030.pdf Consulté le 18 Juin 2015

7Brodhag, Christian. 2001. Glossaire du développement durable, op cit

P a g e - 25 -

populations marginalisées acquièrent le pouvoir de prendre part à l'élaboration, à la prise de décision et au suivi des interventions de développement.

Dans un document préparé au renforcement des capacités de la Recherche Agricole pour le Développement (RAD) pour le compte du Centre International de la Recherche Agricole orientée vers le développement (CIRA), Jules Pretty et autres (2010), ont considéré la participation populaire comme l'intégration de la population rurale dans toutes les étapes de mise en oeuvre d'un processus de développement. Par rapport à cette considération, ces auteurs proposent une typologie de la participation pouvant servir de support pour évaluer la dimension participative d'un projet. Il s'agit de :

- Participation passive : souvent appelée la « non-participation » c'est-à-dire la population est simplement informée de la réalisation d'une activité planifiée par les autorités ;

- Participation consultative : la population ne dispose d'aucune possibilité d'influer sur le processus de mise en place des activités et son degré de participation est faible ;

- Participation rémunérée : la population est récompensée pour un travail fourni, ce qui accuse dans certains cas la démotivation pour conduire les activités après la période de rémunération ;

- Participation fonctionnelle : elle correspond à la participation de certaines associations dans des projets qui sont créées pour bénéficier uniquement des avantages. En général, elles disparaissent après la phase d'exécution du projet;

- Participation interactive : il y a l'implication de la population locale dans la mise en place des activités du projet par les agents extérieurs. Après la phase d'exécution du projet, les associations locales intégrées ont la possibilité de contrôler et de poursuivre les activités du projet ;

- Auto-mobilisation : la population se mobilise pour poser des actions collectives sans l'intervention des agents externes. Toutefois, elle peut solliciter l'appui des agents externes tout en continuant d'être responsable de

P a g e - 26 -

leur propre destin. « Elle s'oppose aux centres des pouvoirs établis » (FMI, 2005).

1.5.2 Le concept de développement local

Le terme développement local est composé de deux notions différentes. Il est important de les définir séparément, avant de donner une définition globale de ce groupe de mots. Étymologiquement, le concept de développement dérive du latin « developusmen »8. La racine « deve » signifie émission des idées, la naissance des initiatives et de l'esprit de décision par une prise de conscience de la vie et l'émission des efforts pour une production. « Lopus » renvoie à l'idée du terrain d'où s'opère les initiatives de production et « men » désigne le social raisonnable, la société. Par contre, le local vient du bas latin « localis », repose sur le territoire, et les polémiques sur l'échelle de pertinence d'un territoire ses richesses et comporte plusieurs entrées que sont : le découpage administratif, parfois arbitraire et sans correspondance avec la géographie humaine ; l'appartenance identitaire, qui peut entrer en conflit avec « l'espace vécu », le champ d'action, autour d'une coalition d'acteurs de développement et enfin par le système ouvert, qui porte à dire que « l'action ne s'exerce pas sur le territoire, elle le crée ».9

De cette définition, nous pouvons dire que le développement est la transformation quantitative, qualitative et durable d'une structure. Il englobe les domaines sociaux, économiques, culturels et politiques de la vie.

Par conséquent, le concept de développement local fait appel à de nombreuses définitions et de diverses appellations depuis plus de deux décennies. Certains auteurs comme J-F Tremblay (1994) parlent d'une vision de développement par le bas, ce qui est contraire au paradigme de développement par le haut.

Ainsi, le développement local ou encore le développement à la base, selon Zéphirin MOGBA : « est conçu comme un processus avant tout endogène et

8Dictionnaire illustré de latin, français, Hachette F. G, Février, 1994, p.82. 9- http://www.globenet.org//; op.cit

P a g e - 27 -

participatif, qui met l'accent sur les besoins immédiats des populations à la base. Il s'agit d'un développement à la base qui prend en compte les demandes locales exprimées et les réponses locales à ces demandes. »10

En un mot, le concept de développement local est la transformation qualitative, quantitative et durable d'une zone donnée. Cela vise à améliorer la qualité de la vie de la population de ladite localité. C'est un changement social qui affecte d'une manière particulière une partie de la société globale, il devient donc l'action de consentir des efforts en vue d'étendre et d'aménager un milieu au bénéfice de l'homme. La notion du développement local recouvre alors six (6) dimensions suivantes :

? La dimension sociale visant l'amélioration des conditions de vie des populations rurales et leurs participations au développement local ;

? La dimension économique mettant l'accent sur la gestion des terroirs et la lutte contre la paupérisation des populations rurale et le développement local ;

? La dimension spatiale s'intéressant aux différents aspects géophysiques et économiques favorables à la participation de la population au développement local ;

? La dimension liée à la durabilité consistant à préserver, améliorer et valoriser les ressources écologiques d'une région donnée ;

? La dimension politique liée aux stratégies des acteurs institutionnels, des collectivités locales et communautés locales sur la participation au développement local.

1.6 Perspective théorique de la professionnalisation

La perspective théorique de professionnalisation est un moment fort de notre travail. Car elle permet d'orienter les actions et les stratégies de réponse à un problème posé. Ainsi, nous orientons notre perspective théorique de professionnalisation dans une vision du développement local tournée vers une dimension participative qui ne se

10Dr Zéphirin MOGBA, Cours de sociologie de développement, Université de Bangui FLSH 2014-2016.

P a g e - 28 -

limite pas seulement à un système de partenariat provoqué ou directif, mais plutôt à une démocratie participative.

1.6.1 Théorie de développement local participatif

L'approche participative du développement local insiste sur l'importance de la participation et de la responsabilisation des populations rurales de Bria dans toutes les actions de développement local à travers les informations, de sensibilisation, d'éducation et la séance de formation. Pour ce faire, notre perspective théorique s'articule autour des critères ou gradients suivants :

? La concertation permettant d'échanger des avis (préétablis) et de rechercher un compromis ou action d'échanger mutuellement et équitablement des points de vue et propositions avec les acteurs institutionnels et les acteurs locaux sur la participation au développement local de la commune de Bria;

? Les compromis contractuels impliquant une forme d'échange, d'interaction entre les partenaires émus par l'idée de parvenir à un accord de trouver un accommodement entre des principes ou des intérêts contradictoires. Autrement dit, c'est ce qui accompagne une action de développement rural depuis la gestation de l'idée de base, et qui entre dans les moeurs des populations locales bien au-delà d'une première tentative. C'est une succession de pratiques dictées par des impératifs temporels spécifiques et définies à travers un vécu réel sur le terrain.

? Une démarche volontaire signifiant que l'approche participative du développement local repose sur les acteurs se réunissant sur un territoire à taille humaine pour envisager l'avenir de leur territoire ;

? Une vision du local dans le global qui voit le territoire comme un système de relations avec d'autres systèmes et d'autres acteurs. C'est pour dire que les acteurs oeuvrent à l'amélioration des conditions de vie de leurs populations, ce qui passe, notamment par le développement des activités de production, de la

P a g e - 29 -

santé, de l'éducation et l'approfondissement de la démocratie et la gouvernance locale.

? L'appropriation qui est une action de faire sien et de s'emparer en tant que partie prenante ou de s'allier et de partager totalement des objectifs.

? L'interaction qui se traduit par l'implication de la population locale dans la mise en place des activités du projet par les agents extérieurs. Après la phase d'exécution du projet, les associations locales intégrées ont la possibilité de contrôler et de poursuivre les activités du projet ;

? L'auto-mobilisation signifiant que la population se mobilise pour poser des actions collectives sans l'intervention des agents externes. Toutefois, elle peut solliciter l'appui des agents externes tout en continuant d'être le responsable de leur propre destin. « Elle s'oppose aux centres des pouvoirs établis ».

Page - 30 -

CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE

Ce chapitre s'articule autour des principaux points suivants : la délimitation du champ d'étude, les méthodes d'analyse, les techniques de collecte de données et les difficultés rencontrées lors de l'élaboration de ce travail de recherche.

2.1. Délimitation du champ d'étude

Pour faciliter le bon déroulement de cette étude sur le terrain, nous avons procédé à une délimitation spatiale et sociologique.

2.1.1. Délimitation spatiale

Un champ d'étude est l'espace où se déroule la recherche. Dans le cadre de ce travail, nous avons choisi la commune de Bria. La raison de ce choix se justifie du fait que cette localité présente des caractéristiques socioéconomiques et culturelles constituant des facteurs explicatifs de la participation au développement local.

Figure 1. Carte de la commune de Bria

Page - 31 -

La commune de Bria est le chef-lieu de la Préfecture de la Haute-Kotto. Elle est située au Nord-Est de la République Centrafricaine à 600 Km de Bangui, capitale du pays. Pour se rendre à Bria, il faut emprunter la route nationale n°5 qui part de Bangui, Damara, Sibut, Grimari, Bambari, Ippy.

La commune de Bria est limitée à l'Est par la Commune de Daba-Nydou, à l'Ouest par la commune Ayingou (Sous-préfecture d'Ippy), au Nord par la Commune de Maikaga et au Sud par la Commune de Daho-Mboutou. Elle couvre une superficie de 10.000 Km2 et compte 59.565 habitants avec 145 villages et quartiers11.

La Commune de Bria fut dirigée par un Chef de District et par la suite érigée en commune rurale de SAMBA-BOUNGOU en 1960 devenue commune de Moyen Exercice de Bria en 1982 puis en 1984 érigée en commune de plein exercice. La Commune de Bria a été successivement dirigée par les Maires et les présidents des Délégations Spéciales.

Selon le Maire de la Commune de Bria, la ville de Bria a pris naissance en 1910. Les premiers habitants furent les Banda qui, à partir de 1830 en vagues successives quittent le Nord pour occuper le centre-Est de la préfecture fuyant l'hégémonie esclavagiste de SENOUSSI, et suite aux Razzias de RABBA en1890.12 C'est dans ce contexte historique que le poste de Bria a été créé. L'appellation Bria est en dialecte Togbo qui est un sous-groupe ethnique « Banda » Les explorateurs coloniaux ont croisé les Togbo au bord du cours d'eau bria au niveau de l'affluent de la Kotto. Bria veut dire « pourquoi» en français (breuka en Togbo).

2.1.2 La délimitation sociologique

Cette seconde forme de délimitation du champ d'étude consiste à circonscrire l'objet d'étude et à déterminer la population cible c'est-à-dire les individus ou groupes d'individus sociologiquement représentatifs qu'il faut toucher au moment de la recherche sur le terrain. Ainsi, l'enquête concerne directement les acteurs locaux de la commune de Bria. Et plus indirectement, elle vise également les acteurs

11 Monographie de la commune de Bria, Novembre 2010, p.2

12 Ibidem Monographie de la commune de Bria

Page - 32 -

institutionnels et les responsables de services déconcentrés de l'Etat. Pour leur expérience sur la participation au développement local.

Notons que cette délimitation est faite en conformité aux objectifs que nous nous sommes fixés dans le cadre de cette recherche. Ainsi, après avoir procédé à la délimitation du champ d'étude, nous aborderons dans les lignes suivantes la partie consacrée aux méthodes d'analyse.

2.2. Les méthodes d'analyse

Selon Mogba et Moukadas (1995) : « la méthode est un ensemble d'opérations mises en oeuvre pour atteindre un ou plusieurs objectifs, un corps de principes résidant à toute recherche organisée, un ensemble de normes permettant de sélectionner et coordonner les techniques ». En rapport avec notre sujet et les objectifs que nous nous sommes fixés pour réaliser cette étude, nous avons opté pour la méthode structuro-fonctionnaliste et la méthode stratégique. Ces deux méthodes sont adéquates par rapport à notre objet d'étude visant à comprendre la participation de la population au développement local de la commune de Bria. A ce niveau, la perception, le comportement et les représentations de la population sont des éléments à travers lesquels nous pouvons mieux cerner notre objet d'étude.

2.2.1 La méthode structuro-fonctionnaliste

La méthode structuro-fonctionnaliste est une théorie qui a été développée par les anthropologues Américains Robert Kurt MERTON et Talcoot PARSONS.

En choisissant cette méthode, nous avons considéré les différents acteurs locaux de la commune de Bria comme des entités institutionnelles faisant partie du système social. Elle nous a permis également d'identifier les interactions entre les autorités locales, la population et les acteurs institutionnels, de rechercher les fonctions sociales que remplissent ces institutions et d'établir des relations entre la population et les autorités locales, d'identifier leurs aspirations profondes sur la participation de la population rurale au développement local, de cerner les fonctions des structures associatives, à savoir : la fonction de production et d'investissement. Il faut dire

Page - 33 -

aussi que cette méthode repose sur un certain nombre de principes théoriques d'analyse à savoir :

? La notion de besoin visant à comprendre les attentes des populations locales de la commune de Bria à travers les réalisations des infrastructures socioéconomiques relevant de la participation. Cette notion nous renvoie à la perception des populations rurales sur les concepts de participation et de développement local.

? La notion d'histoire permettant de comprendre l'évolution de la participation, et son impact sur le développement local de la commune de Bria depuis son origine à nos jours. Elle nous a permis de retracer l'historique de la participation et d'analyser l'actualité en prenant compte des dimensions diachroniques et fonctionnelles.

? La notion de fonction manifeste qui consiste à déterminer la perception de la population de Bria sur le concept de participation et du développement local.

? La notion de fonction latente concerne l'ingérence des autorités locales et la mauvaise compréhension du concept de participation et de développement local par les acteurs locaux. Cet aspect permet d'identifier les rôles moins visibles (politique, idéologique, culturel) que joue la population.

? La notion de disfonctionnement permettant d'identifier les facteurs négatifs qui limitent la participation de la population au développement local. Ces facteurs négatifs sont, entre autres, l'absence de la concertation, la non implication des populations locales dans les prises de décision, les facteurs socioculturels et politiques.

Nous avons complété cette méthode structuro-fonctionnaliste par la méthode stratégique afin de cerner tous les contours de notre objet d'étude.

Page - 34 -

2.2.2 La méthode stratégique

Le choix de cette méthode nous a permis d'apporter une solution au problème soulevé, d'analyser le comportement, l'attitude des acteurs impliqués dans la participation au développement local. Pour comprendre cette démarche analytique, M. Crozier dans ses travaux sur l'organisation, avait mis l'accent sur les dimensions intentionnelles et stratégiques du comportement des acteurs. Les relations humaines résultent des stratégies des acteurs qui : « manoeuvrent, mobilisent les ressources, négocient et concluent des alliances pour atteindre des objectifs dont la rationalité est limitée ».13 A travers cette analyse, nous avons voulu chercher en priorité à comprendre comment ont été construites les actions collectives à partir des comportements et d'intérêts individuels, parfois contradictoires entre eux. Au lieu de relier la structure d'organisation à un ensemble des facteurs externes. Cette analyse l'appréhende comme un construit humain, rejoignant à cela une démarche qui situe les déterminants causals comme allant principalement de l'individu.

L'analyse stratégique permet de constater que l'individu, de par son comportement et son opinion, n'accepte pas d'être traité comme objet du fonctionnement des objectifs d'une organisation. Mais plutôt comme un agent libre ayant ses propres buts et la possibilité de développer ses stratégies. Ainsi, ces idées nous ont permis de saisir la réalité des acteurs et leurs stratégies mises en oeuvre pour la participation au développement local de la commune de Bria. L'auteur de cette méthode a souligné que l'individu est rationnel. Alors nous pouvons dire que chacun des acteurs de la participation au développement local aurait raison d'être impliqué ou non, de réaliser les infrastructures socioéconomiques de base ou non pour le développement local de la commune de Bria. Ces différentes opinions nous amènent à réfléchir sur les solutions pratiques par rapport à l'objectif recherché. Il est question d'analyser les stratégies pouvant considérer la participation au développement local comme l'une des priorités du renforcement de pouvoir économique et à l'amélioration de n de vie des populations à la base à travers les diverses réalisations.

13 Michelle GIACOBI, jean pierre ; hatier 1990. P. 291.

En effet, au cours de notre pré-enquête, nous avons pris attache avec différents responsables de différentes structures qui sont directement ou indirectement

Page - 35 -

S'agissant de la notion de pouvoir qui accorde une certaine autonomie aux acteurs impliqués dans le développement local et qui leur permet de participer à la mise en oeuvre des activités de développement local de la commune de Bria et d'atteindre leurs propres objectifs (intérêt personnel), ainsi que ceux de l'organisation. Force est de constater que les réalisations des objectifs des acteurs ne s'accommodent pas avec les attentes des communautés locales de la commune de Bria. La collectivité locale, les services déconcentrés de l'Etat ne pourront s'arroger de ces projets, un manque à gagner pour les communautés et un retard pour le développement local de la commune de Bria. Les projets réalisés dans la commune de Bria doivent réduire la paupérisation et améliorer le bien-être des populations locales.

2.3. Les techniques de collecte de données

En sciences sociales, il existe plusieurs techniques d'investigation permettant ainsi de collecter des informations sur le terrain. Pour mieux recueillir et analyser le discours de nos enquêtés autour de notre objet d'étude, nous avons fait recours aux techniques de collecte des données suivantes : la pré-enquête, la recherche documentaire, l'observation préparée, l'échantillonnage, les entretiens directifs et semi-directifs.

2.3.1. La pré-enquête

La pré-enquête est une étape préalable et essentielle au commencement de toute recherche en sciences sociales. Elle nous a donné l'opportunité de faire la connaissance de notre champ d'étude, mais aussi de prendre contact avec le Maire de la commune de Bria, les populations riveraines et les acteurs institutionnels afin de collecter les premières données se rapportant à notre objet d'étude. Elle nous a aussi permis de voir les réalisations relevant des participations au développement local et de tester la pertinence et la clarté des questions formulées. Aussi, est-il que son intérêt réside dans la connaissance du milieu d'abord et ensuite de l'ensemble social sur lequel l'enquête s'est portée.

Page - 36 -

concernés par notre étude. Nous pensons aux Directeurs Régionaux N°5 de Bria, notamment celui de l'Agence Centrafricaine de Développement Agricole (ACDA) et celui des Affaires Sociales, ainsi que les acteurs institutionnels de développement et les autorités locales.

2.3.2. La recherche documentaire

Dans une logique de recherche scientifique, on est rarement le premier à entreprendre cette étude. Alors la question qui fait l'objet de cette étude aurait été partiellement ou intégralement traitée par nos prédécesseurs ou par des structures nationales et/ou internationales dans les zones ayant les mêmes caractéristiques géographiques et sociales. Cette phase a couvert toutes les étapes de notre recherche et a visé dans un premier temps à capitaliser les connaissances utiles pour l'orientation théorique de notre travail. En bref, nous avons procédé à une revue de la littérature en lien avec le sujet d'étude. Cette revue critique permet de faire une fouille approfondie des théories et approches qui ont déjà été émises par des chercheurs sur le phénomène que nous cherchons à expliciter afin de montrer leurs points de convergence, de divergence et d'en faire la synthèse. Ainsi, nous avons recensé un certain nombre d'ouvrages susceptibles de fournir des informations en rapport avec l'étude que nous avons entreprise. Par conséquent, nous avons organisé cette revue de littérature autour de deux (2) grands axes thématiques suivants.

a) Axe thématique traitant de la participation

Nous avons utilisé le document de Jean-Pierre CHAUVEAU, Philippe LAVIGNE DELVILLE et un groupe de chercheurs de l'APAD intitulé la participation en pratique. Ce document traite le problème de la participation cachée dans les projets participatifs ciblés sur les groupes ruraux défavorisés, sous l'angle de pessimisme méthodologique.

En abordant le problème de la participation ces auteurs se proposent de dégager les faits en précisant que ni l'ajustement supposé des stratégies de développement rural aux problèmes réels des populations, ni la dynamique de l'autopromotions ne suffisent à transformer rapidement les réalités socioéconomiques et les pratiques

Page - 37 -

réelles du développement. Ces chercheurs montrent que les situations de projets participatifs orientés sur les groupes les plus vulnérables cumulent à priori les sources d'incertitudes quant à leurs effets réels. Ils nous montrent aussi qu'une forte participation de l'ensemble des acteurs aux différentes phases des projets peut être contradictoire avec la prise en compte privilégiée de la situation des groupes les plus vulnérables, car elle peut renforcer les dynamiques sociales inégalitaires qui préexistent ou créer de nouvelles inégalités. Selon eux « Sans la participation active des ruraux, notamment des groupes défavorisés, il n'y a guère de chance pour que les initiatives soient viables à long terme et que les injustices dans les campagnes puissent être corrigées ». Tout en adhérant à ce postulat, ils ont jugé plus productif d'adopter une attitude de « pessimisme méthodologique » afin de mieux identifier les obstacles et les malentendus auxquels peut se heurter la stratégie du développement participatif orienté sur les plus pauvres.

François DOLIGUEZ (2005), quant à lui, a écrit l'ouvrage intitulé : la participation : un cadre d'analyse ». Avec l'approche empowerment, l'auteur retrace l'évolution au niveau du concept de participation de l'animation rurale dans le cadre des indépendances à l'empowerment des politiques actuelles de lutte contre la pauvreté, de faire le point sur les pratiques réelles et de contribuer aux débats en cours sur les conditions et les enjeux, de sa mise en oeuvre opératoire dans le cadre actuel de la coopération au développement.

Par ailleurs, DOLIGUEZ (2005) souligne que la « participation » est un thème récurrent qui existait dès la mise en valeur coloniale ; et de ce fait, plusieurs objectifs peuvent être relevés derrière la participation car certains sont expressément utilitaristes. Ensuite, il nous fait savoir que dans les interventions de développement, « il y a un décalage, quasiment inévitable, entre les populations visées et celles qui sont touchées : certaines « participent » sans être prévues, d'autres sont exclues par le projet parfois sans qu'ils s'en rendent compte, d'autres enfin ne sont pas intéressées et restent à l'écart ». Il a également mis l'accent sur le placage des valeurs occidentales, souvent inconsciemment de la participation un idéal du comportement citoyen. Mais, force est de constater que, souvent, cela n'est pas le

Page - 38 -

cas et que certains se contentent d'user les droits et services que d'autres ont conquis par la lutte sociale. Pour finir, l'auteur met un accent sur la question de la relation entre participation et le statut social, selon lui dans les sociétés sahéliennes (et d'autres), la participation est liée au statut social. D'où le questionnement sur la « représentativité » dans la participation.

CHAMBERS et CERNEA (1998) dans leur ouvrage intitulé le développement rural et la pauvreté cachée, en abordant le problème de participation avec l'approche participative ces auteurs ont beaucoup insisté sur l'importance que les populations défavorisées deviennent actrices de leur propre développement. C'est dans cet ordre d'idées que CHAMBERS demande aux intervenants qu'il appelle «outsiders», de changer leurs pratiques afin d'écouter ce qu'on à dire les «exclus» et d'utiliser leur marge de manoeuvre à leur profit. Il recommande aux intervenants d'arrêter de mépriser les pauvres et d'apporter les changements nécessaires dans la relation qu'ils entretiennent avec eux. Enfin, il met l'accent sur la nécessité de découvrir les connaissances et savoir des populations et de se «mettre à l'école des pauvres».

Nous avons exploité aussi l'ouvrage de Philippe LAVIGNE DELVILLE 2003) intitulé « De la participation à l'animation rurale ». L'auteur fait recours au populisme méthodologique pour aborder le thème de la participation à l'époque de la création de l'IRAM à la fin des années 50. Pour lui, c'est un thème récurrent du développement. Ainsi, il précise que la participation permet d'avoir de la main d'oeuvre gratuite ou à coût réduit et une intervention plus « efficace », parce qu'elle part des « besoins exprimés » (avec tous les biais connus) et non des idées préconçues des « développeurs », parce qu'elle corrige l'action en fonction des opinions (effet « feed back » du suivi-évaluation), parce qu'elle informe correctement les populations et évite les rumeurs (dimension communication, plus ou moins manipulée). En bref, la participation relève de la fameuse «Participation, piège à con» ou la caricature si souvent dénoncée, mais encore pratiquée par de nombreuses ONG et projets, notamment vis-à-vis des « paysans » ou des « femmes ». Ces derniers « participent » en amenant les matériaux, en cotisant, en s'inscrivant dans les organisations ad-hoc, en balayant les points d'eau, voire en

Page - 39 -

préparant les repas lors de stages, sous le regard complaisant des techniciens et des cadres intermédiaires. On conclut que ces auteurs dans leur analyse ont mis l'accent sur la manière dont les paysans participent au développement.

b) Axe thématique abordant le problème de développement local

Dans l'ouvrage de Damien TALBOT (2003) intitulé « la gouvernance locale, est-elle une forme de développement local et durable ? », l'auteur aborde le problème de la gouvernance locale qui peut présenter des caractéristiques de durabilité. Dans son analyse, il définit le développement durable comme un mode de développement qui répond aux besoins des acteurs présents sans compromettre la capacité des générations suivantes à répondre aux leurs en démontrant que les principes fondateurs d'interdépendance et d'éthique du développement durable sont partiellement appliqués. Toutefois, le caractère durable des pays est limité par nombre de difficultés. Les principes de prévention, de précaution et de participation des acteurs sont au coeur d'un mode de développement qui se veut solidaire et partagé. Et toujours selon lui, la gouvernance renvoie au système de décision publique préconisant une diminution de l'intervention étatique et/ou une affirmation de la participation des acteurs privés à la définition et à la mise en oeuvre de l'action publique.

LAMOTHE D. (2010) dans son mémoire de DEA intitulé « l'évolution des initiatives par les acteurs locaux de la commune à travers des projets de développement exécutés dans la région d'Haïti », explique que les initiatives du développement de la commune d'Haïti était sous le contrôle des acteurs individuels jusqu'à la fin des années 70. Des acteurs religieux et certains notables ont essayé d'apporter leur contribution à l'amélioration et à la création de quelques services de base au profit de la communauté. Ces associations ont essayé d'avoir une vision du développement plus large par rapport à celle des acteurs individuels. Pour atteindre leur objectif, elles ont entamé de nouvelles formes de mobilisation leur permettant d'intégrer davantage la population locale dans ce processus de développement. Cette forme de regroupement de la population sous forme associative a suscité une

P a g e - 40 -

harmonisation vers un objectif unique qu'est le développement de leur territoire. Les apports de l'État central via les représentants des collectivités territoriales se sont révélés faibles pour aider à satisfaire les besoins primaires de la population. Les résultats publiés par ce jeune chercheur, ont montré que la plupart des initiatives de développement prises par les associations communautaires sont à caractère social. Dans ce cas, l'auteur a souligné l'insuffisance d'activité de création d'emplois pouvant contribuer à l'autopromotion des acteurs locaux.

En conclusion nous pouvons dire que ces auteurs ont abordé le même problème avec des visions qui diffèrent de l'un à autre. Le premier a mis l'accent sur l'approche de développement durable. Par contre, le second a mis en avant l'approche de développement communautaire pour aborder le même problème.

En nous référant à la thèse de doctorat de Fritz DORVILIER dont le sujet porte sur « l'apprentissage organisationnel et dynamique de développement local en Haïti », l'auteur a précisé qu'une dynamique associative entre les paysans crée du développement communautaire par la valorisation des secteurs d'ordre économique, social et politique. Leur modèle de production vise l'augmentation de la productivité agricole et se construit autour « des principes éthiques promouvant l'égalité et la solidarité ». Cette pratique leur a permis d'assurer de par eux-mêmes l'autosuffisance alimentaire. Autrement dit, les paysans s'investissent dans une dynamique socio-organisationnelle leur permettant de consolider les liens entre eux. Cette forme d'organisation pratiquée par ces acteurs locaux a incité une dynamique collective pour le développement territorial. Ce système d'apprentissage a permis aux paysans de mieux comprendre leur réalité de vie en milieu rural. Ils définissent de par eux-mêmes plusieurs formes d'organisation du travail de manière collective.

A travers cette dynamique associative, les « acteurs-paysans »visent la gestion durable de leur territoire tout en évitant les erreurs commises par le mouvement populaire associatif du XIXème siècle et début du XXème. Toutefois, les « acteurs-paysans » restent vigilants vis-à-vis des acteurs nationaux afin d'éviter que leur mouvement soit désorienté pour des raisons purement politiques.

P a g e - 41 -

Par ailleurs, Y. SAINSINE dans sa thèse de doctorat en développement-environnement-population porté sur « la mondialisation, développement et paysans au Sénégal : proposition d'une approche en terme de résistance », a précisé que les communautés paysannes des sections communales du Sénégal étudiées pratiquent un modèle de « développement autocentré ». Ce modèle se définit à travers des initiatives de développement à caractère social, politique, économique et culturel.

Cette pratique permet à la communauté locale de satisfaire ses besoins fondamentaux avec l'utilisation des « ressources humaines et matérielles locales ». Les paysans s'organisent en associations et arrivent à mettre en place des stratégies d'autofinancement, d'épargne collective, de prêts et dons d'intrants agricoles, etc., pour essayer de résoudre en particulier les problèmes de productivité agricole. Chaque communauté s'emploie à redéfinir des règles de vie en collectivité et prônent l'interdépendance de ses membres afin de lutter contre l'enrichissement individuel. La réussite individuelle est souvent mal perçue et vue comme un risque potentiel de désagrègement de la communauté et des solidarités prônées comme valeurs primordiales.

Il faut conclure que de par son courant de pensée, Fritz DORVILIER met l'accent sur « l'approche du développement local » pour défendre sa thèse. Par contre Y. SAINSINE faisait recours à l'approche de développement autocentré pour défendre sa théorie. En bref, les modèles du développement défendus par tous les auteurs présentent des limites, car en dépit de l'intégration des facteurs sociologiques, il est question de voir leur influence sur le développement local. A titre d'exemple, dans le cas spécifique de la RCA, la prise en compte de ces modèles de développement nécessite un dispositif de recueil et d'actualisation d'informations sur la vie socio-économique locale. Cela signifie que le champ d'application de ces modèles est limité à des pays développés avec une configuration économique maîtrisée, ce qui fait défaut dans les pays moins avancés dont le Centrafrique fait partie.

P a g e - 42 -

2.3.3. L'observation

Nous avons fait usage de l'observation préparée. Ce type d'observation consiste à préparer d'avance ce que l'on veut observer. Cette technique nous a permis d'observer la manière dont les organisations paysannes participent au développement local. Elle te également à observer et à recueillir des données relatives aux faits à observer.

2.3.4. L'échantillonnage aléatoire

Un échantillon, est une partie de la population auprès de laquelle les informations sont recueillies à des fins scientifiques, pour permettre de faire des estimations généralisables à toute la population concernée par l'étude. L'objectif est de donner la chance à chacune des populations concernées d'appartenir à l'échantillon et de même, d'avoir la chance d'être interrogées lors de l'enquête proprement dite. Il constitue un type d'échantillonnage, selon Angers, « où la probabilité qu'un élément d'une population soit choisi pour faire partie de l'échantillon n'est pas connue et qui ne permet pas d'estimer le degré de représentativité de l'échantillon ainsi constitué »14. Ainsi, pour mener à bien notre étude, un taux minimum de 25% est appliqué aux différentes organisations paysannes diagnostiquées.

2.3.5. Les entretiens semi-directifs

Les entretiens semi-directifs font partie des techniques qualitatives d'investigation en sciences sociales. Tout comme les autres techniques de collecte de données, l'entretien semi-directif a pour but de recueillir des informations auprès des enquêtés sur un problème donné. Dans le cadre de ce présent travail, nous avons fait usage des entretiens semi directifs. Ces différents entretiens ont été rendus possibles grâce aux supports appelés « guide d'entretien ».Afin de nous permettre de bien cerner notre objet d'étude pour mieux l'expliquer, nous nous sommes entretenus avec les personnalités et représentants des institutions ci-après :

14Angers Maurice, initiation pratique à la méthodologie des sciences humaines, 2ème édition Québec1996.p.10.

Ce guide d'entretien est focalisé sur les points suivants : historique de la commune de Bria, la participation au développement local.

P a g e - 43 -

? le Directeur Régional de Développement Rural à Bria ; ? le Directeur Régional des Affaires sociales à Bria ; ? les Responsable des Organisations paysannes ;

? les Responsables des ONG de développement à Bria ; ? enfin, le Secrétaire général de la Mairie de Bria ;

Notons que les guides d'entretien adressés à ces différentes personnalités comportent chacun différentes thématiques toutes liées aux objectifs de notre recherche. Ainsi, voici comment ces guides d'entretien sont structurés :

a) Guide d'entretien adressé au Directeur Régional de Développement Rural et à celui des Affaires sociales de Bria

Notre entretien avec le Directeur Régional de Développement Rural de Bria s'est organisé autour des thématiques suivantes : la participation au développement local, les enjeux de la participation.

b) Guide d'entretien adressé aux Responsable des Organisations paysannes.

Avec les Responsables des Organisations paysannes notre entretien s'est focalisé sur les thématiques suivantes : Historique des organisations paysannes, la connaissance de la participation et de la pérennisation des projets de développement local, les enjeux de la participation.

c) Guide d'entretien adressé aux acteurs institutionnels de développement à Bria

Ce guide d'entretien est articulé autour des points suivants : Connaissance des acteurs institutionnels, la pérennité de projet de développement local par la participation.

d) Guide d'entretien adressé au Secrétaire General de la commune de Bria

P a g e - 44 -

2.3.6. Le questionnaire

Notre questionnaire est adressé uniquement à la population rurale de la commune de Bria. En effet, ce questionnaire nous a permis de recueillir des informations auprès de cette population sur sa participation au développement local. Ainsi, notre questionnaire contient les quatre (4) rubriques suivantes : l'identification des enquêtés ; la participation de la population au développement local ; les contraintes liées à la participation communautaire ; enfin, les stratégies envisageables en vue d'une participation proactive des populations au développement local à Bria.

2.3.7. Le choix des organisations à diagnostiquer

Deux critères ont été déterminants dans le choix des organisations à diagnostiquer. Il repose sur leur appartenance à la zone d'étude et le fait que leur membership soit composé de groupements à vocation agropastoral et social. Le tableau 1 ci-après présente la répartition des organisations et de leurs membres par village.

Tableau 1: Répartition des organisations et de leurs membres par village

Village

OP

Pop

masculine

Pop

féminine

Effectif

1

ABA KPA

ABA KPA

10

18

28

2

DINGUI

ABA ZA MEU

15

25

40

3

GBADJIA

TOURBION

11

19

30

4

GOMBA

KOMO DA MO

11

14

25

5

IRRA BANDA

TOMBA NZARA

9

16

25

6

KOBALET

TARA MO BA

15

17

32

7

KOCHA

KOSSO NA TI MO

14

11

25

8

KPAKAWA 1

ANGBODJO

14

18

32

9

KPAKAWA 4

AFAGERB

13

17

30

10

NANGBA

BIRA A TOUMBA I

11

20

31

11

NGADJIA

WA FANGO KODE

12

18

30

12

NGOUBADJIA

ANGOAROGO

12

14

26

13

NGOUBADJIA 2

OTORO

14

16

30

14

ORLO

BATA INDOU

10

15

25

15

PIMBA

PERSEVERENCE

10

15

15

16

SAMBA 1

GFAM

0

35

35

17

YAMBELE

YAMBELE

20

22

42

18

YANGOUNGAYA

CALVERS

12

14

26

19

YANGOUNGBA 2

PACKY et FRERE

26

26

52

TOTAL

181

398

579

Source : Enquête de terrain

P a g e - 45 -

Tableau 2 : Répartition des organisations selon l'échantillon

OP

Pop

Masculine

Pop

Féminine

Effectif

Taux de Sondage

Effectifs des hommes

Effectifs des femmes

Total

ABA KPA

10

18

28

25%

3

4

7

ABA ZAMEU

15

25

40

25%

4

6

10

AFAGERBE

13

17

30

25%

3

4

7

ANGBODJO

14

18

32

25%

3

5

8

ANGOAROGO

11

14

25

25%

3

4

7

BA TA INDOU

10

15

25

25%

2

4

6

BI RA A TOU MBA I

11

20

31

25%

3

5

8

CALVERS

12

14

26

25%

3

4

7

GFAM

-

35

35

25%

-

9

9

KO MO DA MO

11

14

25

25%

2

4

6

KOSSO NA TI MO

14

11

25

25%

3

2

5

OTORO

14

16

30

25%

3

4

7

PACKY ET FRERE

26

26

52

25%

7

7

14

PERSEVERENCE

10

15

25

25%

3

4

7

TARA MO BA

15

17

32

25%

3

4

7

TOMBA NZARA

9

16

25

25%

2

4

6

TOURBION

11

19

30

25%

3

5

8

WA FA NGOKODE

12

18

30

25%

3

6

9

YAMBELE

20

22

42

25%

5

6

11

Total

181

398

579

25%

58

92

150

Source : Enquête de terrain

2.3.8. Le dépouillement des données colligées

Le dépouillement est l'ensemble des opérations de comptage des réponses permettant de connaître les résultats d'une enquête. C'est une technique quantitative de traitement de données.

A la fin de la collecte des données sur le terrain, nous avons procédé à un dépouillement informatisé du questionnaire ainsi que des guides d'entretien. L'exploitation des données s'est faite grâce à l'utilisation de deux logiciels « Epi Data et Excel » et ce, dans le but de faciliter l'analyse. Car ils nous offrent des possibilités de synthèse à travers des tableaux et des graphiques qui reflètent directement la manifestation de chaque paramètre sur les variables capitales de l'étude.

2.4 Les difficultés rencontrées

Les difficultés rencontrées sont liées à l'indisponibilité des personnes ciblées pour participer à nos entretiens. En effet, à plusieurs reprises, des rendez-vous ont été reportés. L'autre difficulté importante est liée à la mobilité des membres du Comité

P a g e - 46 -

de pilotage (qui sont des acteurs étatiques, des organisations sociales, qui ont pour rôle de superviser les activités mise en oeuvre par les ONG et aussi d'apporter leur expertise technique en formation dans la Commune de Bria) du fait de l'affectation de la plupart de ses membres pour des raisons de travail. En effet, rien n'est garanti que leurs successeurs aient une connaissance parfaite de l'état des lieux du développement local à Bria.

Enfin, la disponibilité des documents sur le suivi en matière de participation des différents acteurs à la mise en oeuvre du développement local a été un handicap pour une bonne appréciation de participation au développement local de la commune de Bria. Toutefois, ces difficultés ont pu être surmontées ou contournées.

Les données de la figure 1 porte sur le sexe et l'âge des enquêtés. Ces résultats ont révélé que 150 personnes ont été soumises aux enquêtes dont 58 individus de sexe

P a g e - 47 -

CHAPITRE III : CARACTERISTIQUES SOCIOLOGIQUES DES ENQUETES ET LA PARTICIPATION DE LA POPULATION RURALE AU DEVELOPPEMENT LOCAL

Ce chapitre s'articule autour de deux principaux points : la présentation des enquêtés selon les variables sociodémographiques ainsi que la participation de la population rurale au développement local.

3.1. Caractéristiques sociologiques des enquêtés

Il est question ici de présenter nos enquêtés selon les variables que nous avons retenues lors de la phase de l'enquête. Il s'agit des variables : sexe, âge, niveau d'instruction, situation matrimoniale, catégorie socioprofessionnelle, taille de ménage et origine familiale.

3.1.1. Présentation des enquêtés selon la variable sexe et âge

Le premier sous point de ce chapitre s'articule autour des paragraphes suivants la répartition des enquêtés selon leur sexe et leur âge (voir graphique 1).

Graphique 1 : Répartition des enquêtés suivant le sexe et l'âge

20-25 25-30 30-35 35-40 40-45 45-50 55 et plus

12%

16%

14%

12%

13%

16%

17%

Source : Enquêtes de terrain

P a g e - 48 -

masculin et 92 de sexe féminin. L'âge des enquêtés varie de 20 à 55 ans et plus réparti en tranches d'âge révolu de cinq ans. La tranche d'âge la plus importante numériquement est celle de 25 à 30 ans, soit 15,33%. Cette proportion est suivie des tranches d'âge de 40 à 45ans qui représentent 14%. Ensuite viennent ceux de 30 à 35 ans qui représentent 14,66% et ceux de 55 ans et plus dont leur taux est de 12,66%. Le reste des enquêtés se situent dans la tranche d'âge de 20 à 25 ans soit 11,33% ; les tranches d'âge de 35-40 ans et de 45 à 50 ans représentent respectivement chacune 10,66%.

Une telle répartition laisse entrevoir que la mise en oeuvre des activités de projet de développement local dans notre zone d'étude est pratiquée en majorité par des jeunes, pour ne pas parler des personnes en âge avancé. La participation au développement local demande beaucoup d'énergies et du temps et de ce fait, elle mobilise la population jeune autours du projet.

Ainsi, le faible taux de participation des personnes âgées à la participation au développement local, peut-il se justifier par le fait que, ceux-ci ont des âges avancés qui ne leur permettent de participer à la mise en oeuvre des activités de développement local et leur participation se limite à la décision.

Selon les économistes, l'abondance des bras valides dans une société constitue un capital humain important pour leur développement socio-économique. C'est ce qui constitue l'espoir de développement des pays en voie de développement et en particulier la commune de Bria.

3.1.2. Niveau d'instruction des enquêtés.

L'instruction est l'un des facteurs clés du développement durable. Ainsi, les populations enquêtées n'ont pas les mêmes niveaux d'instruction, la figure qui suit nous donne les détails.

La figure qui suit donne une vue d'ensemble sur la situation matrimoniale des enquêtés.

P a g e - 49 -

Graphique 2 : Répartition des enquêtés suivant le niveau d'instruction

Masculin Feminin

40%

0

 
 

3.33%

2%

6%

0

1.33%

1.33%

2.66%

8.66%

14.66%

9.33%

ANALPHABÈTES PRIMAIRE SECONDAIRE LYCÉE

SUPÉRIEUR

AUTRES

Source : Enquête de terrain

Les données de la graphique 2 ont révélé que la grande majorité des individus enquêtés sont analphabètes, ils représentent 40% des répondants ; suivis de ceux qui ont le niveau d'étude primaire, soit 23,32% ; ensuite viennent ceux qui ont fait le niveau secondaire (12,66%) et ceux du lycée (8%). Les niveaux d'instruction les moins représentés sont le niveau supérieur représentant 1,33% qui est tous des hommes, ainsi que ceux qui ont fait d'autres études représentent 4% de la population totale. Ceci s'explique d'une part, par le conservatisme de la population qui privilégie la scolarisation des garçons par rapport aux filles et d'autre part, par l'absence des enseignants qualifiés. A cela s'ajoute l'abandon scolaire surtout chez les filles dont les parents ne permettent pas qu'elles s'éloignent d'eux avant leur mariage, ce qui a contribué pour sa part à maintenir le niveau d'instruction jusqu'à présent au plus bas niveau.

3.1.3. Statut matrimonial des enquêtés

Nous constatons que la majorité des personnes mariées sont des polygames et ce fait est perçu comme un pouvoir social et un atout économique, car plus la famille est

P a g e - 50 -

Graphique 3 : Répartition des enquêtés suivant la variable statut matrimonial

célibataire Marié (e) Veuf (ve) Divorcé(e)

14%

9%

5%

72%

Source : Enquête de terrain

Il ressort de ce graphique que la plus forte proportion des enquêtés représente les mariés soit 72% des répondants. Ils sont suivis de celle des veufs qui représentent 14%, ainsi que les divorcés qui représentent 9%. Enfin, la plus faible proportion est celle des célibataires soit 5%.

En fait, dans cette région de la Haute-Kotto attachée à sa tradition, le mariage est un facteur de reconnaissance sociale, l'homme s'y affirme par son statut matrimonial qui est le symbole de la responsabilité. « L'âge moyen du mariage est de 20 à 25 ans chez les garçons et de 14 à 16 ans chez les filles », affirme un chef de village à Bria. C'est ce qui explique d'ailleurs que le nombre de célibataires est de loin le taux le plus bas chez les femmes que chez les hommes. Aussi nous avons rencontré parmi nos enquêtés un nombre restreint de veufs. Cela s'explique par la solidarité entre les membres de la communauté qui assistent les veufs qui se remarient aussitôt après la perte de leurs conjointes, soit par le sororat soit par les alliances entre les clans. Et les veuves sont mariées aussitôt après la fin de leur période de veuvage par les « héritiers » légitimes, qui sont les frères du conjoint décédé, c'est le système du lévirat.

Par ailleurs la presque totalité des personnes enquêtés ayant une activité principale autre que l'agriculture, et les agriculteurs eux-mêmes, déclarent pratiquer non

P a g e - 51 -

nombreuse moins elle est exposée au risque de la faim à cause de l'abondance de la main d'oeuvre.

Cette prise de responsabilité familiale et les perceptions qui y sont associées peuvent faciliter l'émergence de l'esprit d'appartenance à une communauté qui manifeste des manques à gagner, et de ce fait se sentir responsable pour la recherche de solutions aux problèmes de ladite communauté.

3.1.4. Profession des enquêtés

Les données de l'enquête ont démontré que les populations enquêtées n'ont pas la même catégorie socioprofessionnelle (voir la figure ci-après).

Graphique 4 : Répartition des enquêtés suivant la profession

Fonctionnaire Agriculteurs Artisans Commerçants Autre à préciser

7%

11% 3%

2%

77%

Source : Enquête de terrain

Les données de graphique 4 révèlent la profession ou l'activité principale des enquêtés. Ces données montrent que la majeure partie des enquêtés pratique comme activité principale l'agriculture soit 77%. Cette catégorie socioprofessionnelle est suivie des Commerçants (11%) et des artisans qui représentent (7%). Ceux qui pratiquent d'autres activités sont des fonctionnaires qui représentent 2%.

P a g e - 52 -

seulement l'agriculture mais aussi l'orpaillage (l'extraction traditionnelle de l'or, surtout les femmes) comme activités secondaires.

3.1.5. Taille des ménages

Les données de l'enquête ont montré que la majorité de nos enquêtés sont des personnes en charge. Leur nombre varie selon la taille des ménages. C'est ce qui est détaillé dans le tableau ci-dessous.

Tableau 3 : Répartition des enquêtés suivant la taille des ménages

Intervalle

1 à 5 pers

5 à 10 pers

10 à 15 pers

Nombre

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

Sexe

F

0

2

1

4

7

4

3

1

2

9

8

6

7

10

 

M

0

3

5

3

4

2

7

2

5

12

10

5

10

18

Total

18

37

95

Source : Enquête de terrain

Au regard du tableau 3, il ressort que la majeure partie des enquêtés appartiennent à des ménages dont la taille varie de 1 à 5 personnes représentante 18 enquêtés. Ils sont suivis de 37 enquêtés dont la taille se situe entre 5 à10 personnes ; enfin, vient la majorité des enquêtés soit 95 dont la taille de leurs ménages varie de 10 à 15 personnes. Ces données ont montré que la taille moyenne des ménages des enquêtés est de 16, ce qui signifie qu'elle est très importante numériquement. Cette situation est due au fait que dans la zone d'étude, le type de famille le plus répandu est la famille élargie ou étendue, encore appelée lignage.

3.1.6. Type de famille des enquêtés

Les données de l'enquête ont révélé que les populations interrogées sont issues de différents types de famille (voir figure 6 ci-après).

Autochtone Pole de décision Chef religieux Allogene

9%

7%

12%

72%

Source : Enquêtes de terrain

P a g e - 53 -

Graphique 5 : Répartition des enquêtés selon le type de famille

57%

4%

0%

39%

Monogame Polygame à 2 Polygame à 3 Polygame à 4

Source : Enquêtes de terrain

Les résultats de graphique 5 ont révélé que le type de famille le plus répandu dans la zone d'étude est la famille polygame composée d'un homme avec ses deux femmes. Plus de 57% des enquêtés appartiennent à ce type suivis des familles monogames comprenant les deux conjoints représentant 39% des répondants. Le type famille peu représenté est celui de type polygame composé de trois épouses en moyenne représentant 4% des enquêtés. Signalons qu'il n'existe pas dans la zone d'étude des familles à plus de quatre épouses.

3.1.7. Origine familiale des enquêtés

Les populations enquêtées n'ont pas les mêmes origines familiales comme nous témoigne le graphique ci-dessous.

Graphique 6 : Répartition des enquêtés selon leur origine familiale

13% 7%

28%

52%

La mise en oeuvre des micro-projets communautaires le suivi-évaluation et gestion des affaires locales

La prise en compte des attentes de la population

La prise en compte des savoirs locaux et techniques

Autres à (préciser)

Source : enquête de terrain

P a g e - 54 -

Les données de graphique 6 ont révélé que la majeure partie de la population rencontrée est autochtone soit 72%. Cette proportion d'enquêtés provient de familles n'ayant aucun pouvoir de décisions politiques et socio-culturelles. 7,33% déclarent être autochtones et descendants de familles de chefs religieux ; 12% sont des étrangers. Enfin, 8,66% affirment être autochtones et proviennent de familles de pôle de décision.

Somme toute, les populations enquêtées sont majoritairement autochtones, car force est de reconnaître le degré de leur attachement à leur milieu, à la terre de leurs ancêtres et à l'importance que la religion a dans la communauté. Les allogènes et les étrangers sont là pour des raisons de service et/ou d'exploitation minière. Ainsi, le fait d'être majoritairement originaire de la localité facilite l'engagement de la population pour le développement local, comme il en apparaît la création des nombreux groupements à vocation agro-pastoraux.

3.2 La participation de la population rurale au développement local

Après avoir dressé le portrait des caractéristiques sociologiques de nos enquêtés, le premier sous-point de ce chapitre s'articule autour des paragraphes suivants : la mise en oeuvre des micro-projets communautaires, le suivi-évaluation et gestion des affaires locales, la prise en compte des attentes de la population et des savoirs locaux et techniques. La figure ci-dessous montre la manière dont la population rurale participe au développement local.

Graphique 7 : La participation au développement local

P a g e - 55 -

3.2.1. La mise en oeuvre des micro-projets communautaires

A la lumière de cette figure, les résultats ont montré que 52% de nos enquêtés disent avoir participé à la mise en oeuvre des micro-projets communautaires. Au-delà de toutes les théories relatives à la participation des populations au processus de développement, on peut dire qu'il y a une participation réelle de la population dans le développement local de la commune de Bria. Cela s'explique par les différentes réalisations faites dans cette commune depuis la mise en oeuvre de la politique de développement local, bien que le processus soit plus ou moins lent. En termes d'infrastructure un certain nombre d'écoles primaires, des postes de santés communautaires, des forages et des points d'eau ont été réalisés comme nous témoignent les photos ci-dessous.

Sur le plan de l'eau, hygiène et assainissement, la population de la commune de Bria a participé à la réalisation de trois (3) forages et cinq (5) points d'eau avec l'appui de l'ONG OXFAM et Vitalité Plus dans les villages suivant : Dangbatro, Ngoubi, Ngboga, Orongou, kette Flô.

Photo 1 : Réalisation d'un forage/ point d'eau village Ngboga et Kette Flô

Source : enquête de terrain

Sur le plan éducatif, la population de la commune de Bria a participé à la réalisation de trois (3) écoles primaires dans les villages Irra Banda, Kongbo, et au village Péndé avec l'appui de l'ONG NDA et MAHADED.

P a g e - 56 -

Photo 2 : Réalisation des écoles village Péndé et Kongbo

Source : enquête de terrain

Sur le plan de la santé communautaire, la communauté avec le concours des partenaires aux développements (IMC) ont eu à réaliser cinq (5) postes de santé communautaire dans la commune de Bria, dans les villages Ngoubi , Nangba, Koba, Ngoubadja et Gbadjia.

Photo 3 : Réalisation d'une poste de santé communautaire village Ngoubi

Source : Enquête de terrain

Le tableau qui suit nous donne les récapitulatifs des activités réalisées par les ONG

avec la participation de la population de Bria.

P a g e - 57 -

Tableau 4 : Récapitulatif de la participation de Bria à la réalisation des

infrastructures.

Actions

Nombre

Lieu

Acteurs

Construction des

postes de santé

communautaire et
pharmacies villageoises

5

Villages Ngoubi , Nangba,

Koba, Ngoubadja et Gbadjia.

Population /ONG

Construction et

clôture de

forage/ point d'eau

8

Villages Dangbatro, Ngoubi, Ngboga, Orongou, kette Flô

ONG/ Population

Construction des

bâtiments scolaire

3

Villages Irra Banda, Kongbo, et au village Péndé

ONG/ Population

Source: Comité de Pilotage

Il est à préciser que le dynamisme de la commune de Bria est à l'actif des ressources internes et externes. Ce dynamisme se saisit beaucoup dans l'apport des ONG et projets évoluant dans la localité comme OXFAM, IMC, VITALITE PLUS, NDA, MAHADED.

3.2.2-Le suivi-évaluation et la gestion des affaires locales

Il faut noter ici que 7% de nos enquêtés disent avoir participé au suivi-évaluation et à la gestion des affaires locales en matière de participation au développement endogène. La communauté met en place dans certains cas une commission composée essentiellement des jeunes et des sages pour le suivi des travaux d'intérêt collectif. Un agent participe auprès de la communauté rurale à l'élaboration et à la mise en oeuvre des projets communautaires. Il s'agit de l'agent de développement local (ADL) qui est sous la supervision du Chef de service préfectoral de Plan.

Le suivi, l'évaluation et la gestion des affaires locales sont tenus par les sages de la communauté, les chefs coutumiers et les élus locaux.

Ces problèmes sont également mentionnés par certains acteurs villageois interrogés qui les considèrent même comme le principal obstacle à la pérennité des actions de développement menées dans leur village : « La viabilité des projets est une question

P a g e - 58 -

de bonne gestion. Les gens doivent faire une bonne gestion et ne doivent pas se dire que c'est le projet qui a fait car alors ils ne vont pas bien gérer.»15

Selon notre analyse, l'insuffisance du dispositif d'appui et de formation ainsi que l'absence d'un programme d'alphabétisation fonctionnelle explique la faiblesse de ces comités.

Pour le directeur exécutif de l'ONG VITALITE PLUS, les comités de gestion mis en place ne sont toujours pas en mesure d'assurer la pérennité des actions menées :

« La plupart des comités ont encore besoin de formation et de sensibilisation. On doit obligatoirement mettre l'accent là-dessus puisque la finalité des projets ce n'est pas l'école ou la case de santé en tant que telle mais plutôt de créer une dynamique qui favorisera une prise en charge à long terme du développement par les populations locales. Le problème actuel est vraiment le manque d'appropriation. On construit des écoles et des puits et ensuite ça se perd. Les gens parlent de l'école du projet, du puits du projet alors que celui-ci ne devrait être qu'un simple outil. Présentement, il n'y a pas suffisamment d'efforts qui sont faits pour leur expliquer que ça leur appartient. Très souvent, on voit des villages qui attendent que l'État ou le projet vienne pour faire les réparations sur une infrastructure. Il faut vraiment oeuvrer à changer les mentalités. En ce sens, les activités de formation et de renforcement des capacités jouent un rôle majeur. »

3.2.3-La prise en compte des attentes de la population

A la lumière de cette étude, 13% de nos enquêtés nous ont confirmé que leurs aspirations ont été prise en compte. L'analyse de la manière dont s'effectue le choix des actions de développement qui sont réalisées dans les villages, dans le cadre du Développement Local (DL), confirme l'écart entre la perception des villageois et celle des agents de projet. L'analyse de ce processus de prise de décision nous permet

15 Prise de position d'un membre du comité de gestion du village Kongbo, entretien le 15 juin 2016.

P a g e - 59 -

en fait de constater la persistance d'un modèle descendant en ce qui concerne le choix des priorités et actions de développement.

Cette logique de développement de haut en bas se dégage clairement du discours des acteurs villageois interrogés. Lors de nos entretiens avec des membres de Comités Villageois de Développement, nous avons demandé comment s'est effectué le choix des projets réalisés dans le village. Pour la majorité d'entre eux, le choix entre telle ou telle infrastructure s'est fait en fonction de l'information que les délégués villageois ont obtenue sur le DL :

« C'est au cours d'une assemblée que nous avons appris qu'avec le DL nous pouvions faire telle ou telle chose16. »

« Lors de l'assemblée de zone, on voit ce que le projet peut offrir, on revient avec l'information au village et ensuite si ça nous intéresse, on fait une demande17. »

« C'est le comité villageois de développement qui capte les informations et convoque une assemblée. Il informe alors tout le monde que selon les informations qu'ils ont reçues lors de l'assemblée communale, qu'il y aurait telle ou telle possibilité. Et c'est sur cette base qu'ils vont décider de ce qu'ils vont faire18. »

Contrairement aux perceptions villageoises, les agents communautaires mentionnent à l'unanimité que c'est lors d'une assemblée villageoise que se discutent et se définissent les «vrais besoins» et les priorités de développement d'un village. Toutefois, nos entretiens avec les villageois révèlent que cette assemblée est alimentée selon une logique de haut en bas où des informations recueillies par des délégués déterminent le choix des projets qui seront subséquemment présentés au DL pour fins d'approbation. Plutôt que d'être un espace d'échange et de négociation des priorités, cette assemblée villageoise représente donc davantage un espace d'information où le choix des villageois se fait à partir de ce qu'offre le projet.

16 SABELENGA Eric membre du groupement, village Yambelé entretien le 26 juillet 2016 à 10h 15Mn)

17 AZOUKANDJE Constantin Délégué Technique, village de Yangoungba 2, entretien le 30 juillet 2016 à14h 50Mn

18 POUNOUTROUMON Gustave membre d'une Organisation paysanne village Kocha, entretien le 22 juillet 2016 à 15h 15Mn

P a g e - 60 -

Au même titre que le choix des projets villageois soumis au Comité de Gestion de Commune, le choix des priorités et orientations de développement de chaque zone est perçu par les acteurs villageois comme étant descendant. L'assemblée de zone, telle que mentionnée plus haut, a le rôle formel d'effectuer le choix des priorités de développement de la zone, par voie de consensus, en fonction des besoins exprimés par les villages. Toutefois, aucun des acteurs villageois interrogés ne fait mention d'un espace d'échange et de débat en ce qui concerne la définition des priorités de la zone. En effet, plusieurs d'entre eux croient que le choix des activités de la zone se fait non pas en fonction de leurs besoins mais plutôt à partir de la programmation du comité cantonal de développement.

La plus faible proportion représente 13,60% de nos enquêtés qui mettent l'accent sur la prise en compte des attentes de la population. On revanche, la prise en compte des savoirs locaux demeure problématique.

Notre recherche sur la participation au développement local dans la commune de Bria, nous a permis de constater un écart entre le rôle formel attribué aux différentes structures de participation mises en place et leur rôle tel que perçu par les différents acteurs villageois interrogés. Ainsi, ce constat rend compte de la présence d'un processus au sein duquel les villageois se sont appropriés à leur manière les structures mises en place. Bien que d'un projet à l'autre, il semble y avoir d'importantes similitudes en ce qui concerne les rôles et responsabilités attribués aux structures de participation.

La participation des populations est essentielle pour les projets afin de s'assurer de leur volonté et de leur engagement à faire de ces actions un succès. Cette participation prend la forme d'une contribution matérielle, financière et physique et permettrait, selon l'idéologie participationniste, une appropriation locale des actions entreprises.

Selon l'un des responsables de l'ONG OXFAM, « dès qu'il y a réalisation d'une infrastructure, il y a toujours une contrepartie physique et .financière que doit fournir la population pour la rendre consciente que la réalisation est en fait sa

P a g e - 61 -

propriété. Elle doit se rendre compte que le projet lui appartient. C'est la seule manière pour qu'elle porte attention à son bien et qu'elle en assure l'entretien19. »

Au sein du modèle de participation à Bria, la participation physique prend quant à elle la forme d'une contribution des villageois aux travaux en échange d'un perdiem visant à compenser l'arrêt des activités quotidiennes génératrices de revenus.

II est intéressant ici de remarquer que plusieurs des acteurs villageois interrogés font référence à la présence de rédacteurs alphabétisés venus des villages voisins afin d'élaborer leur demande.

Notre recherche sur le terrain nous a permis de constater que les villageois avaient acquis une perception très différente du rôle associé à cette structure. En fait, ils attribuent aux membres de ce groupement un rôle essentiellement de circulation d'information :

« Les délégués collectent les informations au niveau du projet. Ensuite, ils les divulguent aux membres du groupement pour que chacun dans leurs hameaux en fasse part à leur communauté20. »

« Maintenant, avec le Comité villageois de développement (CVD), s'il y a de l'information par rapport au projet, les délégués la ramènent et convoquent une assemblée. C'est le seul changement que cela a apporté21. »

Au sujet de la fréquence des rencontres, plusieurs membres des organisations paysannes nous ont affirmé qu'il n'y en a jamais eu. C'est juste pour faire circuler l'information sur le Projet. Dans ce contexte, on suppose que la maîtrise d'ouvrage n'est pas l'oeuvre collective de ce comité. En effet, aucun des acteurs interrogés n'attribue un tel rôle au CVD. La prise de décision en ce qui concerne l'approbation des microprojets qui seront réalisés dans les villages s'effectue au niveau de la zone. Tout d'abord, une assemblée de zone composée des trois délégués de chaque village a pour rôle d'élire les 10 membres (6 hommes et 4 femmes) appelés à constituer le

19 Point de vue d'un responsable de suivi-évaluation à l'ONG OXFAM à Bria

20 Opinion d'un membre de groupement au village Ngoubi, entretien le 14 Août 2016.

21 Opinion d'un membre de groupement au village Ngoubi, entretien le 14 Août 2016.

P a g e - 62 -

Comité d'Octroi Zonal. Tout dépend du nombre de villages par zone, cette assemblée peut regrouper de 33 à 75 personnes. Cette assemblée a également pour responsabilité de définir les priorités et orientations de développement de la zone et d'élire les délégués qui seront présents au niveau communal.

Ainsi, on observe de manière générale, à travers l'analyse des projets, un écart entre le rôle formel attribué aux structures de participation par les acteurs extérieurs et celui perçu par les villageois. On remarque par ailleurs que les structures de développement villageois, plutôt que d'être un lieu de prise de décision tel que prévu par le projet, représentent dans la pratique un espace d'information.

3.2. 4. Participation aux prises de décisions

Les histogrammes qui suivent tentent d'étayer les discours des enquêtés sur la participation aux prises de décision.

Graphique 8 : Participation aux prises de décision

Proportion de la participation à la prise de

décision

Les sage Les jeunes Les autorité Locale Autres à préciser

0%

56%

23%

21%

Source : Enquêtes de terrain

Les données de la graphique 8 ont révélé que les autorités locales et les agents du pouvoir administratif déconcentré représentent la plus forte proportion soit 56% des réponses recueillies. Ensuite, viennent des sages, c'est-à-dire les personnes âgées, ils sont les détenteurs privilégiés du pôle de décision qui représentent 23%. Enfin, les catégories les moins citées sont les jeunes qui représentent 21%.

P a g e - 63 -

En dépit des efforts fournis par la population en termes de participation au développement local, celle-ci demeure anesthésiée. Car la prise de décision est dans la main de certaines couches sociales.

3.2.5 Perceptions de la participation

Notre recherche menée auprès des différentes communautés paysannes de Bria nous a permis de dégager certaines tendances en ce qui concerne les objectifs attribués aux approches participatives de développement local.

Pour MAHADED, ONG nationale assurant la maîtrise d'ouvrage de nombreux projets de développement local dans la commune de Bria, « l'approche participative consiste à accompagner les initiatives à la base dans une perspective de responsabilisation. Les objectifs de la participation sont donc de rendre compte des problèmes spécifiques de la population et de les responsabiliser afin de faire d'eux les véritables acteurs de leur développement. Afin que les populations prennent conscience que le développement c'est d'abord leur affaire, leur participation doit être effective à toutes les étapes du processus22. »

Pour un membre des organisations paysannes, « la participation doit avoir pour ultime objectif la maîtrise d'ouvrage du développement par les communautés concernées. C'est-à-dire que les communautés doivent être décisionnelles dans l'exécution des actions qui les concernent et dans leur contrôle afin d'en assurer la pérennité. »23

Selon un membre du CVD, « la participation représente une prise de conscience démocratique à la base nécessaire à l'atténuation de la pauvreté24. » Pour lui, le développement local passe nécessairement par des approches participatives fondées sur des principes de démocratie locale et d'égalité entre groupes sociaux. Cette dimension est également mentionnée par le Chef de base de l'ONG VITALITE PLUS qui précise : « Il ne s'agit pas d'amener un modèle clé en mains mais plutôt

22 Propos recueillis auprès du chef de base de l'ONG MAHADED à Bria Entretien, le 2 Août 2016.

23 Entretien avec le Président de l'UGAP réalisé le 01 Août 2016.

24 Entretien avec un membre de groupement Entretien, le 01 Août 2016.

P a g e - 64 -

d'accompagner les populations dans leur création des richesses ainsi que dans sa distribution afin de s'assurer qu'elle soit équitable pour tous, notamment entre les hommes et les femmes. »25

Il est intéressant ici de souligner qu'à partir des témoignages recueillis, se dégage une tendance des intervenants à envisager le diagnostic participatif comme une étape de cueillette d'informations sur le milieu au sein duquel ils seront appelés à intervenir. En effet, les notions d'échanges, de débat et de consensus sur les priorités et actions de développement à mener sont très peu présentes dans leurs discours.

Nous avons également constaté que la majorité des projets de développement local analysés dans la commune de Bria réalise des diagnostics participatifs dans un nombre limité de villages au sein de la zone d'intervention. Il y a donc une tendance à l'échantillonnage, méthode que les acteurs extérieurs interrogés considèrent comme étant représentative des besoins de l'ensemble des populations locales présentes dans une zone d'intervention.

D'après un représentant de l'ONG MAHADED « On regroupe les villages en sous-zones composées de 5 villages. Ce sont les représentants de ces villages qui participent au diagnostic pour nous renseigner sur leur situation. En amont, vous avez des animateurs qui vont dans les villages recueillir de l'information qui servira de base de discussion au diagnostic de la sous-zone26.

Suite à notre analyse on constate que, lorsqu'on arrive dans le village, ce sont les leaders qui parlent très souvent. Ces individus tentent de monopoliser la démarche en exprimant au nom du village les opinions et intérêts d'une minorité.

Selon le Directeur Exécutif de MAHADED, ONG Centrafricaine maître d'oeuvre du Projet de construction des écoles à Bria, pour permettre l'identification des enjeux des pouvoirs locaux ainsi qu'une connaissance plus juste des dynamiques locales, la réalisation d'un diagnostic participatif devrait prendre un minimum de trois semaines dans tous les villages d'une zone d'intervention. Or, on remarque que ce projet a

25 Chef de Base de l'ONG VITALITE PLUS à Bria entretien, le 03 Août 2016.

26 Entretien le 6 Août 2016.

P a g e - 65 -

privilégié la réalisation des diagnostics courts d'une durée de trois jours et ce, dans un nombre très limité de villages.

A Bria, la majorité des diagnostics participatifs réalisés en milieux ruraux sont fondés uniquement sur l'identification des potentialités et contraintes du milieu. L'analyse des dynamiques sociales et enjeux de pouvoir demeure limitée engendrant ainsi une méconnaissance des groupes exclus au sein des villages où intervient un projet. À la question de savoir « comment les acteurs et les projets de développement envisagent-ils de s'attaquer aux inégalités et à l'exclusion de certains groupes sociaux ? », les acteurs interrogés affirment cibler leurs actions auprès des femmes. Les autres groupes victimes d'exclusion demeurent donc en marge des interventions de développement.

Nous pouvons dire que face aux enjeux et défis de la participation analysés, notre cible est l'ensemble de la population comme bénéficiaire des interventions et non pas spécifiquement les groupes les plus marginalisés. On constate donc que la communauté de Bria ne participe pas au développement dans sa dimension politique, c'est-à-dire comme un processus de changement sociopolitique visant à combattre les inégalités et mécanismes d'exclusion existants au sein d'une communauté. La participation demeure essentiellement utilitariste, c'est-à-dire comme un moyen d'assurer l'appropriation et l'adhésion des populations à la démarche.

À l'unanimité, les acteurs interrogés, quelle que soit la catégorie dans laquelle ils se situent, perçoivent la participation comme un moyen d'assurer la pérennisation des actions entreprises ainsi qu'une prise en charge du développement par les populations concernées.

P a g e - 66 -

3.2.6 Les Opinions de la population sur la prise de décision Graphique 9 : Opinions de la population à la prise de décisions

non

12.92%

Proportion de la population à la prise de décision

50.00%

H

8.17%

F

32.65%

46.26%

45.00%

40.00%

35.00%

30.00%

25.00%

20.00%

15.00%

10.00%

5.00%

0.00%

oui

Source : Enquêtes de terrain

Il ressort de ce graphique que 59,18% des enquêtés ne participent pas à la prise de décision concernant les actions de développement de leur localité ; ils représentent la plus forte proportion des répondants. Soulignons que dans cette proportion, les femmes représentent 12,92% de l'ensemble des enquêtés contre 46,26% des hommes. 40,82% des répondants ont déclaré avoir participé à la prise de décision. Cette proportion est en majorité représentée par les hommes soit 32,65% de la population à l'étude contre 8,17% seulement des femmes.

3.3- Les diagnostiques participatifs dans le cadre des projets de développement local

La participation est au coeur des pratiques de conception et de mise en oeuvre des projets de développement. Ainsi, la participation des «bénéficiaires» à l'élaboration d'un projet passe par la réalisation de diagnostics ayant pour objectif l'identification de leurs besoins. Ces diagnostics sont le plus souvent réalisés selon les Méthodes accélérées de recherche participative (MARP) devenues bien souvent une exigence des principaux bailleurs de fonds subventionnant des projets de développement en

P a g e - 67 -

Afrique. Ainsi, les MARP sont très populaires et largement utilisées par la majorité des intervenants du développement.

Ce type de diagnostic constitue une étape incontournable des actions de développement local à un tel point qu'une confusion existe entre MARP et approches participatives du point de vue de plusieurs acteurs interrogés. Ayant pour objectif d'évaluer de manière rapide les «vrais besoins» des populations et de fournir une « image fine et pertinente de la réalité»27, ces méthodes permettraient aux paysans de participer activement à la réalisation des projets de développement local. A l'ambition de rapidité, s'est vite ajoutée une exigence de dialogue avec les paysans, de prise en compte de leur point de vue dans l'analyse des situations et dans le choix des priorités. Ces méthodes de diagnostic seraient censées redéfinir les relations entre intervenants et populations puisque ces dernières deviennent actrices du changement social avec l'appui d'agents de projet jouant uniquement un rôle de facilitateur.

Nous nous intéresserons dans cette rubrique, à la façon dont ces MARP sont perçues par les différents acteurs du développement dans la commune de Bria pour ensuite dégager la manière dont ces exercices sont concrètement mis en pratique dans les projets de développement local. Mais débutons d'abord par dresser un bref survol des principes de base de ces méthodes dont les vertus semblent faire l'unanimité au sein de la communauté du développement.

3.4. Processus de mise en place des structures de participation

L'ensemble des structures de participation présentes aux différentes échelles d'intervention (villages, groupement, commune) sont de manière générale composées de plusieurs membres ainsi que d'un président, d'un vice-président, d'un secrétaire et d'un trésorier. Le processus de sélection des membres de ces structures est particulièrement important à analyser puisqu'il permet de rendre compte en partie de la représentativité des différents groupes sociaux au sein de celles-ci. À l'unanimité, les villageois interrogés affirment que le choix des personnes qui

27 Chambers et Cernea, op cit p.45

P a g e - 68 -

assumeront ces postes se fait par consensus lors d'une assemblée villageoise convoquée à cet effet. Il est intéressant de souligner que la majorité des acteurs extérieurs avec lesquels nous avons discuté font, quant à eux, référence au vote comme moyen utilisé afin d'assurer une représentation des différents groupes sociaux au sein des structures de participation.

Cette culture du vote prônée par les projets se heurte à des réalités villageoises bien différentes où le choix des représentants se fait sur la base, non pas des compétences, mais plutôt de critères tels que l'âge, le statut, l'équilibre ethnique ou territorial. Une étude menée par le DRAS sur les Dynamiques Sociales et le Développement Local à Bria a permis de recueillir des témoignages de villageois très révélateurs à cet effet :

« Personnellement, j'étais intervenu pour dire que les gens sont les mêmes et qu'il ne doit pas y avoir un vote entre deux sages. Ils doivent s'entendre pour que l'un soit président et l'autre soit vice-président. Ils se sont entendus car l'un a dit qu'il serait le vice-président. C'est comme cela qu'il n'y a pas eu de tiraillements .Quand j'ai vu qu'ils voulaient recourir au vote, j'ai préféré me retirer pour lui laisser la place. »28

Comme l'explique le Chef du projet OXFAM « les membres des différentes structures sont supposés être élus de manière démocratique par le vote lors d'assemblées villageoises. Mais, pour avoir moi-même observé comment ça se passe, ce sont toujours les personnes proches du pouvoir coutumier qui sont désignées sans que personne d'autre n'ose s'interposer. »29

Par conséquent, pour l'ONG MAHADED, « ce mode de désignation selon le statut social fait en sorte que les membres de ces comités font le plus souvent partie de l'élite locale.»30 Du moment où une personne se présente et qu'aucune autre ne veut se présenter, alors c'est révélateur. Ce sont des gens qui sont influents. Il y a deux comportements au niveau du village : soit l'activité est perçue comme étant

28 Directeur régional des affaires sociales Entretien, le 28 juillet 2016 à 14h25Mn

29 Le chef de projet OXFAM à Bria entretien le 23 juillet 2016 à 10h 00

30 CB de l'ONG MAHADED, entretien le 28 juillet 2016 à 14h 35Mn).

P a g e - 69 -

importante et à ce moment ce sont les personnes influentes qui cherchent à prendre le contrôle, soit l'activité est vu banale et ça ne les intéresse pas. Alors seulement, les personnes non influentes pourront avoir des postes. Lorsque c'est important, les membres d'une organisation vont tout faire pour bloquer les changements qu'on souhaiterait apporter dans la composition du groupe par exemple. »31

Bien que les agents du développement aient sensibilisé les populations quant à la nécessité d'éviter que les chefs de village occupent des postes au sein de ces structures, la consigne semble avoir été contournée dans la mesure où le chef se trouve le plus souvent représenté par des membres de sa famille. Le président de zone avec qui nous avons discuté nous confirme cet accaparement des structures participatives par les pouvoirs locaux.

D'après un membre d'un groupement au village Boungou, « ici le chef de village ou encore un de ses frères est la plupart du temps le président des comités de village. Lorsqu'il désigne un représentant, le travail n'avance pas, ce n'est pas sérieux. Si c'est le village, alors là le travail se fait. Par exemple, pour l'entretien des pistes, ce sont tous des gens désignés par le chef32.

Du point de vue des représentations populaires relatives au rôle du chef dans les structures villageoises, dans bon nombre des cas, on constate que la présence directe ou indirecte des chefs de village «va de soi ».

En effet, bien qu'il y ait une volonté de la part des projets d'utiliser un processus d'élection démocratique fondé sur le vote, on constate la persistance d'un système de consensus villageois influencé par les élites locales. On remarque donc qu'en réalité, la culture du vote mentionnée par plusieurs des acteurs extérieurs demeure de l'ordre du discours. Nos entretiens avec les villageois confirment plutôt la présence d'un système de consensus reproduisant les rapports de force présents dans l'espace politique locale.

31 CB de l'ONG MAHADED, entretien le 28 juillet 2016 à 14h 35Mn).

32 Membre d'un groupement, village Boungou 2 entretien le 28 Juillet 2016 à 16h 35Mn)

P a g e - 70 -

Le processus de mise en place des structures de participation au sein du Projet de Développement à Bria confirme l'importance qu'accordent les villageois au consensus. Lors des discussions concernant le choix des membres ainsi que celui des personnes attitrées aux différents postes, les acteurs villageois interrogés font tous référence à un choix fondé sur le consensus lors d'assemblées prévues. Par conséquent, c'est toujours la même procédure. Les gens n'aiment pas passer aux élections tout de suite. Ils préfèrent chercher un consensus en assemblée générale au moyen de discussions et de négociations. Ce qui arrive le plus souvent, c'est que quelqu'un se propose et qu'il fait partie du cercle d'influence. Alors, plus personne n'ose se porter volontaire car ils savent qu'ils n'ont aucune chance.

Lorsqu'on approfondit la notion de consensus dont font mention les différents acteurs villageois, on constate une intrusion des enjeux des pouvoirs locaux et des rapports de force. En fait, on constate que la sélection des membres de ces comités se fait par désignation.

P a g e - 71 -

CHAPITRE IV: CONTRAINTES LIÉES À LA PARTICIPATION DE LA POPULATION DANS LE PROCESSUS DU DÉVELOPPEMENT LOCAL A BRIA ET SOLUTIONS APPROPRIÉS

4.1 Les contraintes liées à la participation de la population dans le développement local

Ce chapitre comporte les sous chapitres suivants : l'absence de transparence dans la gestion des biens collectifs, les pesanteurs socioculturels, la mésentente dans la prise de décision, le faible niveau de capacité technique, l'exclusion de certaines couches sociales et l'influence de l'extérieur.

Le graphique ci-après met en exergue les contraintes liées à la participation de nos enquêtés au développement local.

Graphique 10 : Les contraintes liées à la participation au développement local

15%

21%

17%

10%

25%

12%

L'absence de transparence dans la gestion de bien collectifs

Les pesanteurs socio culturelles

La mésentente dans les prises de décision

Faible niveau de capacité technique

L'exclusion des certaines couches sociales

L'influence extérieure

Source : enquête de terrain

4.1.1. L'absence de transparence dans la gestion des biens collectifs

Selon les données recueillies sur le terrain, 19,72 % des enquêtés ont dit qu'il y a absence de transparence dans la gestion des biens collectifs. Il est important de noter qu'une organisation paysanne a pour but d'améliorer les conditions de vie de ses membres, ainsi que de son terroir. Cette mesure importante et judicieuse est mal appréciée par les défavorisés et ils ne comprennent pas pourquoi on leur interdit de participer à la gestion des biens collectifs.

P a g e - 72 -

4.1.2. Les pesanteurs socioculturelles

La proportion de 25,2%de nos enquêtés ont confirmé que le poids de la tradition constitue des pesanteurs dans les OP. Ainsi, plusieurs facteurs freinent la dynamique locale dans la commune de Bria. Il s'agit de l'influence de la sorcellerie, du complexe d'infériorité, de la phallocratie, et du penchant au paternalisme qui ont également une dominance dans la prise de décision.

L'influence de la sorcellerie se justifie par le fait que nos enquêtés croient à ce phénomène social et sont obligés de vivre très modestement.

4.1.3. La mésentente dans les prises de décision

12,24 % de nos enquêtés ont mis l'accent sur la mésentente dans les prises de décision. Dans une structure sociale, il existe toujours des mésententes entre les membres. Ces mésententes sont liées aux problèmes qui sont, entre autres, le non-respect du règlement intérieur de l'association et le non-respect des heures de réunion ou des options des activités à réaliser et des travaux communautaires. A cela s'ajoute le problème de la prise de décision tendant à exclure certaines couches sociales.

4.1.4. Faible niveau de capacité technique

Plus de 10,88% de nos enquêtés ont évoqué le problème de la faible capacité technique. Dans les associations paysannes, la plupart des formations organisées par les ONG de développement ou les structures déconcentrées de l'Etat, ce sont souvent les responsables considérés comme les leaders qui en bénéficient, alors qu'en principe à leur retour, ils doivent restituer aux membres les connaissances et les techniques acquises. Parfois ceux qui sont choisis par la population sont des leaders d'opinion ou des incompétents, d'où la restitution de ces acquis est souvent déformée. Dans cette perspective, la population rurale reste sous informée et peu formée pour une véritable autopromotion socioéconomique.

P a g e - 73 -

4.1.5. Les contraintes techniques

A travers le graphique qui suit, nous allons mettre en exergue les opinions de nos enquêtés sur les contraintes techniques.

Graphique 11 : Opinion des enquêtés sur les contraintes technique

27%

Oui Non

73%

Source : enquête de terrain

73,32% de nos enquêtés ont affirmé qu'il y a des contraintes techniques depuis le diagnostic jusqu'à la mise en oeuvre des activités à réaliser. Car il y a un problème de la formation et que c'est toujours les mêmes qui participent à la formation et à la fin ces derniers ne font pas de la restitution et 26,66% de nos enquêtés ont dit qu'il n'y a pas de problème technique parce qu'il y a des formations sur les suivis des activités sur le terrain, pour renforcer leurs capacités techniques en tenu des fiche de suivi des activités sur le terrain et la technique de mobilisation périodiquement. D'après notre constat sur le terrain, ce sont des gens plus proche du pouvoir local qui, les plus souvent, bénéficient de la formation et rend compte directement à celui qui l'a choisi.

4.1.6. L'exclusion des certaines couches sociales

Il ressort des données de terrain que 17% des catégories sociales exclues sont les femmes, les enfants et les étrangers auxquels pourraient s'ajouter les personnes marginalisées pour leur moralité douteuse. Selon l'opinion générale, ces catégories sont soit totalement soit partiellement exclues du mouvement collectif.

6%

5%3%

14%

7%

55%

10%

La participation ou l'implication de toutes les couches sociales dans les

instances de prise de décision La promotion d'un leadership

communautaire

La prise en compte des savoirs locaux et techniques

Autre à préciser

la communication pour le changement de comportement

L'éducation pour le développement participatif

La promotion du genre

Source : enquête de terrain

P a g e - 74 -

4.1.7 L'influence de l'extérieure

14,96 % ont montré qu'il y a l'influence de l'extérieur dans la mise en oeuvre de développement car certains mobilisateurs abusent de leur rôle d'animateur avec la tendance à mépriser les paysans. Car l'agent de Projet avec leurs connaissances toutes faites influence les paysans dans les prises de décision.

4.2 Les stratégies envisageables afin de promouvoir une participation proactive des populations au développement local à Bria.

Cette partie s'articule autour de six principaux points : la communication pour le changement de comportement, l'éducation pour le développement participatif, la participation ou l'implication de toutes les couches sociales dans les instances de prise de décision, la promotion d'un leadership communautaire, la promotion du genre et la prise en compte des savoirs locaux et techniques.

Nos enquêtés ont donné des différents points de vue sur la stratégie envisagée pour pérenniser la participation.

Graphique 6 : les stratégies envisageables a une participation proactive des populations au développement local à Bria

P a g e - 75 -

4.2.1. La communication pour le changement de mentalité

La communication pour le changement de mentalité est l'ensemble des interactions participatives entre individus et au sein des groupes ou communautés, ainsi que des actions de communication dirigées vers les communautés afin d'opérer un changement volontaire du comportement individuel et des normes sociales.

Au regard du tableau 18, nous constatons que 7% ont mis l'accent sur la communication pour le changement de mentalité. Les objectifs de comportement sont définis à partir du taux de pratique du comportement recommandé. On identifie quelle est ou quelles sont la ou les catégorie(s) d'adhérents que représente ce taux avant le changement. Cela montre que la communication pour le changement de comportement ou pour un changement social puisse nécessiter le plaidoyer et la mobilisation sociale au sein de la communauté. Cet aspect concerne les activités de communication par et/ou en direction des individus, des familles, des leaders communautaires. Il s'agit en général des individus ou groupes d'individus qui peuvent changer la règle explicite ou implicite sous-tendant la pratique collective (sociale). A ce niveau, les leaders traditionnels, religieux d'opinion, les membres des réseaux sociaux peuvent être mis à contribution. Autrement dit, le développement local dépend de la circulation de l'information et du système de communication mis en place. Par ailleurs, la complexité des situations locales ne peut pas être perçue par les autorités locales ou les acteurs institutionnels de développement ou des services et ceci par manque d'information, d'échange ou de référence culturelle commune.

Il faut placer la communication au centre de projets et programme de développement en tant que base de leur réussite. Quelle que soit sa forme (verbale, écrite, visuelle), elle vise à établir un consensus entre la population et les intervenants pour qu'ensemble, ils ne soient plus seulement acteurs de leur développement. Il faut alors une démarche participative avec des outils flexibles pour mettre en place cette communication et réaliser une participation communautaire efficiente. La flexibilité dans les approches d'intervention apparait comme la clé de l'appropriation locale des projets de développement et donc de leur pérennisation.

P a g e - 76 -

4.2.2 L'éducation pour le développement participatif

L'éducation ici vise à renforcer les compétences des individus sur les enjeux du développement participatif. Sa démarche pédagogique peut se résumer par la formule suivante : s'informer, comprendre, agir, élément constitutif de l'apprentissage de la citoyenneté.

Au regard des données colligées sur le terrain, 10% de nos enquêtés se sont prononcés sur l'éducation pour le changement de comportement. S'assurant que l'éducation est à la base de toutes choses, elle améliore aussi le taux d'analphabétisme tout en mettant l'accent sur l'instruction civique.

L'éducation de la communauté est une condition préalable dans l'intervention de certains projets, programmes ou ONG, dans la commune de Bria qui a une population relativement jeune et des potentialités naturelles énormes susceptibles de contribuer durablement au développement local. Avec le mécanisme de l'éducation pour le développement participatif, nous estimons que le défi des problèmes d'un contexte international marqué par l'inégalité et une situation nationale de disparité sur la qualité de la vie, peut être relevé. .

4.2.3. La participation de toutes les couches sociales dans les instances de prise de décision

Parmi les 150 individus enquêtés, 55% se sont mis d'accord sur la participation ou l'implication de toutes les couches sociales dans les instances de prise de décision. Suite à cette affirmation, nous pouvons dire que la participation des populations aux initiatives de développement est primordiale, car même si les interventions extérieures apportent des solutions à certains problèmes, elles n'ont pour autant pas la capacité de comprendre en profondeur les désidératas des bénéficiaires de leurs apports. D'où la nécessité d'associer ces dernières aux prises de décision, à la conception des projets, ainsi qu'au suivi-évaluation des activités réalisées pour une meilleure amélioration des conditions de vie et de travail des communautés rurales dans une perspective de développement durable.

P a g e - 77 -

4.2.4. La promotion d'un leadership communautaire

Le leadership communautaire est définit comme la communauté d'un individu à mener ou à conduire d'autres individus ou organisation en vue d'atteindre un objectif commun. Dans toute communauté, il existe des leaders qui sont considérés comme des représentants de la communauté par les acteurs extérieurs. Ces leaders peuvent émerger à partir de plusieurs sources de légitimité.

Dans le cadre de notre recherche, les données colligées révèlent que 6% de la population ont mis l'accent sur la promotion d'un leadership communautaire. Compte tenu du fait que le leadership communautaire est une notion complexe et évolutive, nous pensons qu'il représente plus qu'une compétence ou une fonction. Par ailleurs, la coexistence de ces divers leaders pose la question de leur mode d'émergence. En effet, le processus d'émergence des leaders n'est pas le même selon que l'on se positionne du côté de l'autorité publique ou du côté de la population. Les critères d'émergences n'étant pas les mêmes.

Au demeurant, plus la communauté se reconnaîtra dans ses leaders, plus elle sera disposée à prendre part à la mobilisation populaire. En d'autre termed'un leadership actif, dynamique et surtout reconnu au sein de la communauté détermine l'engagement de cette dernière dans le processus de participation. Et l'inverse aussi pourrait se justifier : la participation peut conduire à l'émergence de nouveaux leaders plus représentatifs au sein de la communauté.

4.2.5. La promotion du genre

Le concept de genre fait allusion aux relations entre l'homme et la femme sous le seul angle des rapports sociaux. De façon concrète, c'est l'analyse des statuts ou des rôles de l'homme et la femme dans une société.

En ce qui concerne la promotion du genre, 14% des enquêtés se sont prononcés en sa faveur. Dans la société Centrafricaine en général et en particulier dans la commune de Bria, le constat montre que bien souvent ce sont les hommes qui ont accès à presque tous les domaines de la vie (économique, social, politique, voire

P a g e - 78 -

culturel). Ce qui se traduit par l'inégalité et l'injustice entre les hommes et les femmes.

Le retard accusé au niveau de la scolarisation de la jeune fille ne s'explique pas par son genre, mais plutôt à travers la perception que l'on a du rôle de la femme à savoir celui d'être bon pour la procréation, la religion et le ménage. Le constat est que les études sont encouragées pour les jeunes garçons, alors que l'instruction des femmes est négligée. C'est l'une des causes de la faible représentation de celle-ci dans les institutions.

Le genre qui nécessite d'être promu apparaît donc comme une stratégie pour transformer les préoccupations et les expériences des femmes et des hommes dans une dimension intégrale au niveau de l'élaboration, l'exécution, la supervision et l'évaluation des politiques et des programmes dans toutes les sphères.

En outre, le genre vise l'équité c'est-à-dire le fait de tenir compte de l'identité et la spécificité de la femme et de l'homme dans les actions à mener la justice sociale. L'équité prône également la participation de la femme au poste de prise des décisions à l'échelle nationale, provinciale et locale, en tant qu'actrice de développement au même pied d'égalité que l'homme. La promotion du genre serait une campagne de valorisation de la femme, une idéologie de bouleversement de l'identité culturelle centrafricaine ou une structure qui essaye de mettre en place une division des classes sociales entre les hommes et les femmes. Elle peut favoriser la participation et la représentation significative de la femme dans un projet de développement.

4.2.6. La prise en compte des savoirs locaux et techniques

D'après l'UNESCO (2003), les savoirs locaux désignent les ensembles cumulatifs et complexes de savoir, savoir-faire, pratiques et représentations qui sont perpétués et développés par des personnes ayant une longue histoire d'interaction avec leur environnement naturel. Le savoir local représente le reflet des facteurs agro-écologiques et socio-économiques emboités dans les préférences et traditions culturelles. Tout savoir local est donc relatif à une culture.

P a g e - 79 -

En ce qui concerne la prise en compte des savoirs locaux et technique, 5% des populations interrogées se sont appesanties dans cette posture. Les populations rurales ont des connaissances adaptées leur permettant de survivre, mais elles ne détiennent pas les leviers de contrôle sur les éléments clés grâces auxquels elles pourraient vaincre la pauvreté. Parmi les actifs dont elles disposent, les plus importants sont les ressources naturelles dont elles dépendent pour leur survie.

4.3. La pérennisation de la participation

A travers le graphique qui suit, nous allons mettre en exergue l'opinion de nos enquêtés sur la participation au développement local.

Graphique 12 : Proportion des opinions de la population sur la pérennisation de la participation au développement local

100%

0%

Oui Non

Source : enquête de terrain

A l'échelle de ce camembert, 100% de nos enquêté ont donné un point de vue commun qui est celui de pérenniser la participation au développement local. La problématique de la pérennisation des projets de développement met en confrontation deux logiques : les pratiques sociales et la logique de projet avec comme passerelle possible la participation.

Ainsi, Les pratiques paysannes obéissent à des logiques rationnelles. Les comportements des populations paysannes face aux projets de développement manifestent leur capacité de prendre des décisions cohérentes en fonction des

P a g e - 80 -

objectifs et de contraintes qui leur sont propres, tant dans le domaine de la production que dans ceux de la reproduction sociale, politique et identitaire. Les sociétés paysannes ne sont pas des groupes unis, solidaires et collectivistes, comme le veut une certaine pensée. L'idée d'utilisation collective des projets comme biens communs doit être relativisée.

La notion de "développement" telle que l'entendent les projets de développement, est dotée d'une connotation économique qui ne s'inscrit pas forcement dans la logique de développement des populations locales.

Les projets de développement se caractérisent de plus en plus par une certaine lourdeur, des objectifs et des moyens prédéfinis qui les rendent peu adaptés au contexte local, insuffisamment flexible et incontrôlable par les populations bénéficiaires. Ce qui ne favorise pas leur pérennisation.

Les approches participatives favorisent l'implication des populations bénéficiaires et permettent à celles-ci d'avoir un pouvoir d'initiative et de décision (qu'il faut tout de même relativiser) dans la définition et la mise en oeuvre des actions et programmes qui concernent leur propre avenir. Elles contribuent tout de même à transformer les normes sociales. Les stratégies de réorganisation des sociétés bénéficiaires favorisent la création de nouvelles formes d'organisation qui se superposent aux formes d'organisations traditionnelles. Il se pose des risques de dysfonctionnement et même de représentativité des groupements créés.

A la lumière des constats ci-dessus, trois problèmes fondamentaux à notre avis, entravent la pérennisation des projets de développement dans une approche participative. Ces problèmes sont les suivants :

- La définition de l'action prioritaire à mettre en oeuvre : même avec une approche participative, elle se fait avec beaucoup des biais qui sont dus au poids des ONG et à la faiblesse relative de la population paysanne pendant cet exercice. Par courtoisie ou ruse, les populations acceptent n'importe quel projet, même s'il ne constitue pas directement une préoccupation, sans que le courtier local, très imbu de son approche participative et qui est présent dans

P a g e - 81 -

le village depuis un ou deux jours, ne s'aperçoive de la « supercherie ». Ce qui est important aux yeux des populations paysannes, c'est moins leur participation, que le calcul de ne pas laisser filer entre leurs mains l'opportunité que représente un projet.

- La précarité des projets de développement : il s'agit de la dépendance complète des courtiers locaux aux partenaires financiers du Nord. Dans la mise en oeuvre des projets de développement, les deux brandissent la participation des populations comme garante de leur pérennisation. Mais sur le terrain, cette pérennisation est prise en otage par les durées courtes des contrats entre le courtier local et son financeur du Nord, les longues périodes de rupture entre deux contrats, les arrêts brusques des projets pour manque de financement.

- Les innovations techniques et/ou organisationnelles apportées par le projet ne s'inspirent pas des pratiques locales. Elles contribuent même dans certains cas à transformer les normes sociales préétablies, semant ainsi les bases de conflits latents.

En principe, l'approche participative est un outil de travail et doit être considéré comme tel. Elle implique certes, les populations bénéficiaires dans le choix des actions qui les concernent. Cependant, elle ne doit pas être vue comme une sorte de baguette magique dont l'utilisation entrainerait ipso facto l'appropriation et la pérennisation des projets de développement. Celles-ci dépendent dans une large mesure de la prise en compte des logiques communautaires. Ces logiques dans la plupart des cas sont confrontées aux logiques de projet qui réfléchissent essentiellement en termes de « cadre logique ».

P a g e - 82 -

CONCLUSION GENERALE

La participation des populations au développement local de la commune de Bria est une question fondamentale à laquelle on ne peut se passer si l'on veut réussir la mise en oeuvre des projets de développement local. De nos jours, elle reste très influencée par les facteurs politiques, socio-culturels et économiques, et par la divergence des approches des partenaires au développement. La responsabilité de la collectivité locale dans le cadre de la décentralisation, en tant que maitre

L'exemple de la commune de Bria nous édifie et amène à dire qu'il ne s'agit pas seulement de décrire la participation de la population dans le projet de développement local. Mais il s'agit de mobiliser et de responsabiliser la population dans la mise en oeuvre des projets de développement local. Cela permettra de faciliter au sein de la population la manifestation de leur expression, de leur fourniture en main d'oeuvre et donc de leur engagement dans la mise en oeuvre de projet de développement local.

Dans le souci d'avancer une approche de solution aux multiples problèmes qui dressent des obstacles divers au développement des communautés rurales centrafricaines et en particulier la commune de Bria.

Ainsi, nous avons jugé utile de chercher à comprendre la part de la population dans le développement de notre pays à travers la commune de Bria. Dans cette étude, nous sommes partis de la question de recherche suivante : Comment les populations paysannes de Bria participent-elles au développement local ?

Les principaux résultats auxquels notre étude a abouti sont : la participation de la population rurale au développement local ; les contraintes liées à la participation de la population dans le développement local et les stratégies envisageables a une participation proactive des populations au développement local à Bria.

L'hypothèse générale est confirmée à 52% qui sous-tendent que, les facteurs qui expliquent la participation de la population au développement local de la commune de Bria sont entre autre, la mise en oeuvre des micro-projets communautaires, le

P a g e - 83 -

suivi-évaluation de gestion des affaires locales, la prise en compte des attentes des populations, de leurs savoirs locaux et techniques.

Première hypothèse spécifique est nuancée à 25% les facteurs qui empêche la participation paysanne au développement local à Bria, sont entre autre, la faible participation des communautés à la prise de décision, l'absence de transparence dans la gestion de biens collectifs, les pesanteurs socioculturelles et le faible niveau de capacité technique.

Deuxième hypothèse spécifique est confirmée à 55%, qui montrent que, les stratégies qui favorisent la participation de la population au développement local sont entre autre, la communication pour le changement de mentalité, le renforcement des capacités des acteurs locaux en matière de développement participatif, ainsi que la promotion d'un leadership communautaire.

Ces résultats ont corroboré la participation des populations de ladite Commune aux actions de développement de leur localité nonobstant qu'elles ne participent pas toutes à tout le processus depuis la conception des projets jusqu'à leur mise en oeuvre et le suivi-évaluation. Retenons qu'à ce niveau, la participation de la communauté est souvent tributaire du statut social des acteurs de la zone d'étude. D'où la confirmation de notre hypothèse de recherche.

Au demeurant, plus la communauté se reconnaîtra dans ses leaders, plus elle sera disposée à prendre part à la mobilisation populaire. En d'autres termes, l'existence d'un leadership actif, dynamique et surtout reconnu au sein de la communauté détermine l'engagement de cette dernière dans le processus de participation. Et l'inverse aussi pourrait se justifier : la participation peut conduire à l'émergence de nouveaux leaders plus représentatifs au sein de la communauté.

Mais la population doit jouer leurs rôles de pression sociale pour éviter toute bavure. Il se dégage donc que la communication pour le changement de comportement, l'éducation pour le développement participatif, la participation de toutes les couches sociales dans les instances de prise de décision, la promotion d'un leadership communautaire, la promotion du genre, la prise en compte des savoirs locaux et

P a g e - 84 -

techniques, et la pérennisation de la participation, doivent être au centre de la mise en oeuvre des projets de développement local.

Cela est d'autant plus nécessaire qu'il faut assurer la coordination des actions communales, harmoniser les approches d'intervention et les cadrés avec les principes et les orientations nationales pour produire un développement cohérent, harmonieux et durable. Nombreux sont des volets qui n'ont pas pu être abordés au cours de cette recherche, faute d'expérience approfondie, de temps et de moyens nécessaires pour mener une étude plus exhaustive. Nous estimons avoir laissé la voie de recherche, fort enviée, libre pour les prochaines aventures scientifiques.

P a g e - 85 -

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES GÉNÉRAUX ET METHODOLOGIQUES

? ATHANASE, P. 1989. Méthodologie de la communication, C.F.P.B, 2è édition LIVAROT, 1989, 116 pages

? COLIN, R. et PARODI E. (dir.) 1995. Former à la gestion participative et démocratique du développement : manuel à l'usage des formateurs, I.R.E.D, Bruxelles, 228 pages

? FERREOL, G. (dir.). 1991. Dictionnaire de Sociologie, Cursis, Armand Colin, Paris, 300 pages.

? GENTIL, DOMINIQUE. 2003. «Les méthodes participatives en débat», in Journée d'Étude IRAM 2003 «De la Participation à l'Empowerment», Paris : Institut de Recherches et d'Applications des Méthodes de développement.

? Glossaire des termes clés, New York: Oxford University Press, 1996.

? GRAWITZ, M. 1993. Méthodes des sciences sociales, DALLOZ, 9è Edition, Paris, 870 pages.

? LAROUSSE illustré, Paris 1989, 1680 pages.

? MOGBA, J.R. et MOUKADAS, N. 1995. Éléments pratiques de méthodologie à l'usage des étudiants en Sciences Sociales, Département de Philosophie - Section Sociologie, 1ère Edition, Université de Bangui, 52 pages.

? NDOLOMBAYE, J. 2002. Pour mieux connaitre le milieu sociologique : comment enquêter et comment exposer les résultats, collection Pore, Bangui, 56 pages.

? NDOLOMBAYE, J. 2010. Comment préparer et comment rédiger un mémoire ou tout autre travail universitaire, collection Pore, Bangui, 40 pages.

P a g e - 86 -

II. OUVRAGES SPECIFIQUES

Q BAKO-ARIFARI, N. et LE MEUR, P.-Y. 2001. «Les dynamiques locales face aux interventions de développement», in G. Winter, Inégalités et politiques publiques en Afrique ; pluralité des normes et jeux des acteurs, Paris : Karthala-IRD.

Q BIERSCHENK, Thomas et OLIVIER DE SARDAN, Jean-Pierre. 1998. Les pouvoirs au village : le Bénin rural entre démocratisation et décentralisation, Paris : Karthala.

Q BONNAL, J. (dir.). 1997. La dynamique des sociétés rurales face aux projets participatifs de développement : Réflexion et proposition d'action à partir d'expériences d'Afrique de l'Ouest, FAO, Rome, 150 pages.

Q CAMPBELL, B., HATCHER, P. et Messabe Moluh, G. 2005. «Participation et stratégies de lutte contre la pauvreté», in Campbell, B., Qu'allons-nous faire des pauvres ? Réformes institutionnelles et espaces politiques ou, les pièges de la gouvernance pour les pauvres, Paris : L'Harmattan.

Q CERNEA, Michael M. 1998. La dimension humaine dans les projets de développement les variables sociologiques et culturelles. Paris : Karthala.

Q CHAMBERS, R., PACEY, A. et THRUPP, L.A. 1994. Les paysans d'abord. Innovation des agriculteurs et recherches agronomiques, Paris : Karthala.

Q CHAUVEAU, J.-P. 1994. «Participation paysanne et populisme bureaucratique. Essai d'histoire et de sociologie de la culture du développement», in Jacob et Lavigne-Delville, Les associations paysannes en Afrique : organisation et dynamiques, Paris : APAD/Karthala IUED.

Q DOLIGEZ, F. 2003. «La participation : un cadre d'analyse», in Journée d'Étude IRAM 2003 «De la Participation à l'Empowerment», Paris : Institut de Recherches et d'Applications des Méthodes de développement.

Q DONGIER P., VAN DOMELEN J. et Al. 2001. «Community-Driven Development», in Poverty Reduction Strategy Source book, Washington D.C.: Banque mondiale.

P a g e - 87 -

Q DUMONT (R.) ; L'Afrique noire est mal partie, Seuil, Paris, 1962, 245 pages.

Q JACOB, J.-P., LAVIGNE- DELVILLE, P. 1994. Les associations paysannes en Afrique. Organisation et dynamiques, Paris : APAD-Karthala- IUED.

Q LAMBERT, AGNES. 2003. «La participation dans l'élaboration des politiques de développement rural et de lutte contre la pauvreté et les inégalités», in Journée d'Étude IRAM 2003 «De la Participation à l'Empowerment», Paris, Institut de Recherches et d'Applications des Méthodes de développement.

Q LAVIGNE-DELVILLE P. et MATHIEU M. 2003. «Le diagnostic participatif comme enjeu de pouvoir et comme processus social», in Journée d'Étude IRAM 2003 «De la Participation à l'Empowerment», Paris, Institut de Recherches et d'Applications des Méthodes de développement.

Q OLIVIER DE SARDAN, JP. 1995. Anthropologie et développement, en socio anthropologie du changement social, Paris : APAD/Karthala.

III. MEMOIRES, RAPPORTS, ARTICLES DE PERIODIQUES

? BANQUE MONDIALE. 1980. Rapport sur le développement dans le monde : Pauvreté et développement humain, Washington D.C.: Banque mondiale. .

? BANQUE MONDIALE. 2000. Rapport sur le développement dans le monde 2000/2001 : Combattre la pauvreté, Paris : Eska.

? BONNAL, J. 1995. Participation et risques d'exclusion : réflexions à partir de quelques exemples sahéliens, série «Participation populaire», no 9, Rome : FAO.

? OLIVIER DE SARDAN, J.-P. 2003. «Populisme développementaliste et populisme en sciences sociales, idéologie, action, connaissance», in Cahiers d'Études africaines, no 120, p.475-492.

P a g e - 88 -

? OLIVIER DE SARDAN, J-P. 2005. «Le développement participatif : ni solution miracle, ni complot néolibéral», Afrique contemporaine, no spécial, p.148.

IV. WEBOGRAPHIE

? BRODHAG, CHRISTIAN. 2001. Glossaire du développement durable. En

ligne : http://www.ecologie.gouv.friimg/pdf/glossaire-dd.pdf (consulté
le 6 mai 2015).

? DOLIGEZ, F. 2003. «La participation : un cadre d'analyse», in Journée d'Élude lRAM 2003 "De la Participation à l'Empowerment», Paris, Institut de Recherches et d'Applications des Méthodes de développement. En ligne : htlp://www.iram fr.org/documents/journées d'études, 2003 particip empowerment.pdf (consulté le 4 Aout 2015).

? LAVIGNE-DELVILLE, P. et MATHIEU, M. 2003. «Le diagnostic participatif comme enjeu de pouvoir et comme processus social», in Journée d'Étude IRAM 2003 «De la Participation à l'Empowerment», Paris, Institut de Recherches et d'Applications des Méthodes de développement, p. 2. En ligne : http://www.iram-fr.org/documents/journees études/de 2003 panicip empowerment. Pdf (consulté le 10 Aout 2015).

? PNUD. 1998. Glossaire des termes clé, New York : Programme des Nations

:

Unies pour le Développement. En ligne

http://murror.undp.org/rnagnet/Docs/:UN9S-J I.PDF

I.GOVERNA.NCE/GSHD.FRE/ !gshdbac.pdf (consulté le 6 mai 2015).

ANNEXES

P a g e - 89 -

Nous vous remercions de votre collaboration !

P a g e - 90 -

ANNEXE I :

GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AU DIRECTEUR REGIONAL DE

DEVELOPPEMENT RURAL A BRIA THEME :

Société rurale face aux enjeux et aux défis de la participation au développement local en République Centrafricaine : Cas de la communauté paysanne de Bria dans la préfecture de Hotte Kotto. I-Identification de la population

1.1-Parlez-nous de l'historique de développement rural dans la sous-préfecture de

Bria

1.2- Parlez-nous des activités socioéconomiques de la sous-préfecture de Bria

1.3-Que pensez-vous de la situation du GENRE ?

II-La participation au développement

2.1 Parlez-nous des acteurs de développement communal

2.2 Que pensez-vous de la gouvernance locale ?

2.3 De quelle manière furent élus les représentants des comités villageois de

développement ?

2.4 Y avait-il consensus sur le choix de ces actions ? Comment avez-vous géré les

divergences d'intérêts dans la communauté ?

2.5 Des conflits ont-ils émergé à l'intérieur des instances de participation lors des discussions concernant le choix des actions à mener ? Et de quelle manière s'est

effectué le choix des actions à mener?

2.6 Avez-vous d'autre chose à nous dire dont vous juger mieux ?

P a g e - 91 -

ANNEXE II :

GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX RESPONSABLES DES GROUPEMENTS PAYSANS DE BRIA

THEME :

Société rurale face aux enjeux et aux défis de la participation au développement local en République Centrafricaine : Cas de la communauté paysanne de Bria dans la préfecture de Hotte Kotto.

I-Historique de l'organisation paysanne

1.1 Quant a été créé votre organisation ?

1.2 Qui vous a initié à la création de cette organisation ? .

1.3 Tenez- vous compte du GENRE dans l'élaboration et la mise en oeuvre des

activités de votre organisation ?

1.4 Quel type de rapports sociaux avez-vous avec les autorités locales, et les acteurs

institutionnels de développement ?

II-La connaissance de la participation et sa pérennisation

2.1Que pensez-vous sur la participation de la population au développement local et

la pérennisation de ces acquis ?

2.2 Comment définissez-vous la participation au développement ? À quel niveau est-

elle souhaitable (local, nationale) ? .

2.3 Comment votre organisation tente-t-elle de faire valoir l'intérêt des populations

pauvres ?

III-Les enjeux de la participation

3.1Quels sont les facteurs de succès d'une démarche intégrant le renforcement des

pouvoirs des populations locales ?

3.2 Quels sont les principaux obstacles ou enjeux liés à votre activité ?

3.2 Selon vous, est-il possible d'accroître la capacité des pauvres à faire valoir leurs intérêts et à prendre en charge leur propre développement ? Si oui, comment ?

Avez-vous d'autre chose à nous dire dont vous juger important ?

Nous vous remercions de votre collaboration !

P a g e - 92 -

ANNEXE III :

GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX RESPONSABLES DES ONG DE DEVELOPPEMENT A BRIA

THEME :

Société rurale face aux enjeux et aux défis de la participation au développement local en République Centrafricaine : Cas de la communauté paysanne de Bria dans la préfecture de Hotte Kotto.

I-Connaissance des organisations paysannes

1.1 Quant a été installé votre ONG à Bria

1.2 Peut-on compter combien d'organisation paysanne à Bria ?

1.3 Comment les objectifs initiaux de votre ONG ont-ils été définis ?

1.3 Quelles actions furent entreprises afin de réaliser cet objectif ?

1.4 Comment coordonnez-vous les actions de ces organisations ?

1.5 A quel niveau se situe la coopération entre les organisations paysannes, les

autorités locales et votre institution ?

II -Diagnostic MARP

2.2 Quels étaient les objectifs Poursuivis par la réalisation des diagnostics

participatifs ?

2.3 Considérez-vous avoir atteint ces objectifs ?

2.4 Les diagnostics participatifs vous ont-ils permis de connaître la dynamique locale de la population à Bria ?

III-La pérennité de projet de développement par la participation

3.1Le projet a-t-il pour objectif d'accroître la capacité de ces groupes à faire valoir leurs intérêts ? Si oui, comment pensez-vous être en mesure d'atteindre cet

objectif?

3.2 Y a-t-il des conditions favorables à une prise en charge des projets par les populations concernées ?

3.3 Comment c'est effectué le processus de suivi-évaluation ?

Avez-vous d'autre chose à nous dire dont vous juger important ?

Nous vous remercions sincèrement de votre collaboration !

P a g e - 93 -

ANNEXE IV :

GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX AUTORITES LOCALES DE LA COMMUNE DE BRIA

THEME :

Société rurale face aux enjeux et aux défis de la participation au développement local en République Centrafricaine : Cas de la communauté paysanne de Bria dans la préfecture de Hotte Kotto. I-Identification de la population

1.1 Parlez-nous de l'historique de votre commune

1.2 Quelle est la situation géographique de votre localité ?

1.3 Quelles sont les données démographiques de votre commune ?

1.4 Parlez-nous des activités économiques de votre localité

1.5 Composition socioculturelle de la population

1.6 Catégorie socioprofessionnelle

1.7 Que pensez-vous de la situation du GENRE ?

1.8 Parlez-nous des organisations administratives de votre commune

II-La participation au développement

2.1 Parlez-nous des acteurs de développement communal

2.2 Que pensez-vous de la gouvernance locale ?

2.3 Y avait-il consensus sur le choix de ces actions ? Comment avez-vous géré les divergences d'intérêts dans la communauté ?

2.4 Des conflits ont-ils émergé à l'intérieur des instances de participation lors des discussions concernant le choix des actions à mener ? Et de quelle manière s'est effectué le choix des actions à mener ?

P a g e - 94 -

2.5 De quelle manière les populations locales ont-elles participé à la mise en oeuvre

des projets réalisés ?

2.6 Les structures mise en place afin d'assurer la participation des populations au choix, à la réalisation, à la gestion et au contrôle des activités les concernant étaient-elles représentatives de tous les groupes sociaux ?

2.7 L'institutionnalisation de structures de participation constituait-elle un pré requis à une prise en charge des actions de développement par les populations concernées 9

2.8 Y a-t-il des conditions favorables à une prise en charge des projets par les

populations concernées 9 ...

Avez-vous d'autre chose à nous dire dont vous juger mieux ?

Nous vous remercions sincèrement de votre collaboration !

P a g e - 95 -

ANNEXE V :

QUESTIONNAIRE ADRESSÉ À LA POPULATION

Ce questionnaire a pour but de recueillir des informations sur la participation de la population rurale au développement local afin de réaliser un projet de mémoire de master 2 en sociologie portant sur le thème : « Société rurale face aux enjeux et aux défis de la participation au développement local en République Centrafricaine : Cas de la communauté paysanne de Bria dans la préfecture de Hotte Kotto ».

Votre collaboration est donc indispensable et toutes les garanties de l'anonymat vous ont assurés.

QUESTIONNAIRE N° \ ....\

I- CARACTERISTIQUE SOCIOLOGIQUE DES ENQUETES 1. Sexe

00. Masculin

1. Féminin

2. Age

00. 20 à 25ans

01. 25 à 30ans

02. 30 à 35ans

4. 35 à 40 ans

5. 40 à 45 ans

6. + (plus) de 45 ans

3. Catégories socioprofessionnelle 00. Fonctionnaire /retraité

1. Cultivateurs

2. Commerçant

3. Artisan

4. Pêcheur

5. Éleveur

6. Membre d'un groupement/organisation, si oui Nom du groupement /organisation

P a g e - 96 -

.....

07. Autre à

préciser

4. Niveau d'instruction 00. Non instruit

1. Primaire

2. Secondaire premier cycle

3. Secondaire second cycle

4. Supérieur

5. Autre (à préciser) :

5. Situations matrimoniale 00. Marié(e)

1. Divorcé(e)

2. Veuf (ve)

3. Célibataire

6. Taille de Ménage 00. 1 à 5 personnes

1. 6 à 10 personnes

2. + (plus) de 10 personnes

7. Types de famille 00. Monogame

1. Polygame à 2

2. Polygame à 3

3. Polygame à 4

8. Origine familiale 00. Autochtone

1. Pôle de décision

2. Chef religieux

3. Allogène

II-LA PARTICIPATION DE LA POPULATION AU DÉVELOPPEMENT

LOCAL

......

P a g e - 97 -

9. Comment participez-vous au développement local ? 00. La mise en oeuvre des micro-projets communautaires

1. le suivi-évaluation et gestion des affaires locales

2. La prise en compte des attentes des populations

3. La prise en compte des savoirs locaux et techniques

10. Participez-vous à la prise de décision ? 00. Oui

01. Non

11. Quelles sont les catégories sociales qui participent aux prises de décisions dans votre communauté ?

00. Les sages

1. Les jeunes

2. Les autorités locales

3. Les femmes

4. Intellectuels

5. Les responsables des associations/groupement

6. Autre à préciser

III-LES CONTRAINTES LIÉES À LA PARTICIPATION DE LA POPULATION PAYSANNE AU DÉVELOPPEMENT LOCAL DE COMMUNE DE BRIA

12. Qu'est ce qui explique les contraintes liées à la participation ? 00. L'absence de transparence dans la gestion de bien collectifs,

1. Les pesanteurs socio culturelles,

2. La mésentente dans les prises de décision,

3. Faible niveau de capacité technique,

4. L'exclusion des certaines couches sociales

5. L'influence extérieure

6. Complexe d'infériorité

13. Avez-vous des contraintes techniques ? 00. Oui

2. Non

3. Si oui

lesquelles

P a g e - 98 -

IV - LES STRATEGIES ENVISAGEABLES A UNE PARTICIPATION PROACTIVE DES POPULATIONS AU DEVELOPPEMENT LOCAL A BRIA

14. Quelle stratégie envisagez-vous ?

00. la communication pour le changement de comportement

1. L'éducation pour le développement participatif

2. La participation ou l'implication de toutes les couches sociales dans les instances de prise de décision

3. La promotion d'un leadership communautaire

4. La promotion du genre

5. La prise en compte des savoirs locaux et techniques

15. Comptez-vous pérenniser cette participation ? 00. Oui

1. Non

2. Si oui comment

29.Avez-vous d'autres informations à nous

fournir ?

Merci de votre collaboration !

P a g e - 99 -

ANNEXE VII :

Source : Enquete de terrain

Source : Enquête de terrain

DIAGNOSTIC PARTICIPATIF AVEC LES HOMMES ET LES FEMMES DE VILLAGE KETTE FLO

Page - 100 -

ANNEXE IX :

LOGEMENT DE LA DIRECTION REGIONAL N° 5 DE DEVELOPPEMENT RURAL

Source : enquête de terrain






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon