ÉPIGRAPHE
Le pouvoir n'est pas seulement crier fort. Le pouvoir est
d'agir positivement avec tous les composants [e la puissance.
Gamal Ab[el Nasser
II
DÉDICACE
A mon père ZUKA MAKIADI Gode ;
A ma mère NANA WANDO Françoise ;
A mes frères : Arsène Zuka, Diegra Zuka et
Miradi Zuka.
III
AVANT PROPOS
Au seuil de ce travail qui est le fruit conjugué de
plusieurs personnes qui d'une manière ou d'une autre, ont bien voulu
contribuer à son élaboration puissent ces personnes trouve ici ma
reconnaissance et mes remerciements.
Il s'agit plus particulièrement :
Du chef de travaux NTAMBWE qui en dépit de ses
multiples occupations, a bien voulu diriger ce travail en le suivant
étape par étape.
Nous remercions l'Eternel Dieu pour sa protection
divine.
Nous remercions tous le corps professoral de la
faculté des sciences sociales politiques et administratifs qui ont
contribué à notre formation pendant les trois années que
nous avons au sein de la faculté.
Nous serons aussi reconnaissants envers nos amis(es) qui
n'ont cessé de nous apporter assistance. Il s'agit de : Elyada Kabwe,
Rostand Ramazani, Monica Mazono, Daniel Amisi, Manassé Tubadi, Dandy
Nawej, Henoc Kabasele.
Enfin que ceux qui ont participé d'une façon ou
d'une autre à la réalisation de ce travail trouvent ici
l'expression de notre profonde gratitude.
1
Nous avons porté notre choix sur ce sujet pour
comprendre comment les pouvoirs publics interviennent dans le fonctionnement
des entreprises publiques (SNEL) et
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1 PRESENTATION DU SUJET.
Le pouvoir public qui est propriétaire de toutes les
entreprises publiques congolaise met en place certains normes et règles
pour le bon fonctionnement de ces derniers.
Pour notre étude dont le thème porte sur le <
les pouvoirs publics et fonctionnement des entreprises publiques congolaise,
regard sur la Société Nationale d'Électricité, SNEL
en sigle.
Notre démarche dans ce travail consiste d'abord à
appréhender comment fonctionne les entreprises publiques par et travers
les pouvoirs publics et aussi l'application stricte des dispositions
prévues pour un bon fonctionnement dans les entreprises publiques,
ensuite proposer une piste des solutions pouvant apporter les remèdes.
Car il a été constaté beaucoup d'abus dans la gestion des
entreprises publiques.
2 CHOIX ET INTERET DU SUJET.
2.1 CHOIX DU SUJET.
Le choix de ce sujet devient nécessaire car elle nous
permettra de comprendre le fonctionnement des entreprises publiques congolaises
en général et celle de la SNEL en particulier, plus
précisément sa structure, son fonctionnement et son
organisation.
L'importance de ce travail est capitale du fait qu'il nous
permettra de connaître comment s'effectue le fonctionnement d'une
entreprise publique en interne et en externe.
2
comprendre aussi les interférences qui peuvent influencer
ces entreprises publiques.
2.2 INTERET DU SUJET.
L'intérêt de ce travail se situe à trois
plans à savoir :
a. Le plan scientifique
b. Le plan sociétal
c. Le plan personnel
Le plan scientifique
Ce présent travail servira de référence pour
tous ceux-là qui voudront parler du pouvoir public et fonctionnement des
entreprises publiques congolaise. Quoi qu'ils ne trouvent pas tout ici mais au
moins une partie nécessaire des données dont ils auront besoin
pour expliquer et trouver les réponses aux préoccupations en
rapport avec le pouvoir public et le fonctionnement des entreprises publiques
congolaise.
Le plan sociétal
Ce travail a une utilité certaine parce qu'il lance un cri
de détresse, un son de cloche et pressant pour que les dirigeants se
rendent compte du fonctionnement des entreprises publiques congolaise en vue
d'améliorer leur rendement et éviter le clientélisme,
éviter de confondre les entreprises publiques comme un fait privé
et personnel. Car les entreprises publiques sont dans le cas de la SNEL, une
génératrice des recettes et ces recettes vont permettre à
l'État congolais de réaliser certains projets à
caractère social.
Le plan personnel
En tant que futur politologue et administrativiste congolais
recherchant les moyens et les voies pour améliorer le fonctionnement des
entreprises publiques congolaise en général et celui de la SNEL
en particulier. Ce travail nous permettra d'apporter notre contribution au
problème du fonctionnement des entreprises publiques congolaise et
ensuite ce travail nous permettra de parfaire notre formation de futur
gestionnaire
3
3 ETAT DE LA QUESTION.
ILUNGA MUKOMBE Joyce, < gestion informatisé des
affections et permutations des agents techniques de la SNEL>1, sa
préoccupation se résume dans le but de tout ce qui concerne le
recouvrement, coupure intempestives du courant électrique, que la SNEL
informatise sa gestion.
LUSA Chancelle, < la SNEL est la problématique du
délestage de l'énergie électrique >2,
comment la gestion se fait sur le recouvrement des agents de la SNEL et
d'où vient la problématique du délestage
électrique.
KONGOLA NDAYA, < l'incidence de la catégorisation du
personnel sur le rendement d'une entreprise publique cas de la
SNEL>3, il démontre que pour durer l'entreprise doit
être rentable, réaliser des bénéfices et pour
atteindre ses objectifs l'entreprise doit mettre un mécanisme de gestion
et d'organisation favorable à la croissance économique et les
stratégies doivent lui permettre de produire.
La démarcation qu'il y'a entre les autres travaux et le
nôtre est que notre travail porte sur < les pouvoirs publics et le
fonctionnement des entreprises publiques congolaise cas de la SNEL>,
où nous démontrons les mécanismes pour avoir un bon
fonctionnement au sein d'une entreprise publique et quel est le rôle du
pouvoir public.
4. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE DU TRAVAIL.
4.1. PROBLEMATIQUE DU TRAVAIL.
La problématique est l'écart entre ce qui est et ce
qui devrait être que le chercheur perçoit en comparant la
situation d'un domaine ou d'un secteur avec la situation des différents
domaines ou secteurs de la collectivité globale d'une part et s'appuyant
sur l'essentiel constitué par des observations, des
représentants,
1 ILUNGA MUKOMBE Joyce, gestion
informatisé des agents techniques de la SNEL>, travail de fin de
cycle, G3 SPA, 2013, UNILU.
2 LUSA Chancelle, la SNEL est la
problématique du délestage de l'énergie électrique,
travail de fin cycle, G3 SPA, 2007, UNILU
3 KONGOLO NDAYA, l'incidence de la
catégorisation du personnel sur le rendement d'une entreprise publique
cas de la SNEL, travail de fin cycle, G3 SPA, 2011, UNILU
4
des informations lui fournissent par les rapports administratifs,
les laboratoires, les différents consultants d'une autre
part4.
Selon WENU BECKER, la problématique comme une expression
de la préoccupation majeure qui concourent de façon
précise et déterminée avec l'absolue clarté les
dimensions essentielles de l'objet d'étude que le chercheur se propose
de mener.5
Selon le dictionnaire Larousse, la problématique est
l'ensemble des questions qu'une science ou un philosophe se pose relativement
à un domaine particulier. 6
Il a été constaté dans les entreprises
publiques une mauvaise gestion par les mandataires nommés par la
hiérarchie de l'État. Ces mandataires sont issues des partis
politiques, des coalitions ou des plates-formes politiques. Ces mandataires une
fois à la direction des entreprises publiques ne considèrent pas
les objectifs des entreprises, ne tiennent pas compte de toutes les situations
trouvées. Ils sont redevables vis-à-vis de la personne qui les
nomme. Et cela impact sur le bon fonctionnement des entreprises publiques.
Devant cette situation, notre problématique sera
axée sur les questions suivantes : ? Comment fonctionne les entreprises
publiques congolaises ?
? Quel est l'impact du pouvoir politique sur les entreprises
publiques congolaises ?
4.2. HYPOTHESE DU TRAVAIL.
Déprime abord, il sied de dire que le terme
hypothèse sous-entend une ou plusieurs propositions qui ne sont que des
simples possibilités formulées en guise des réponses
provisoires aux préoccupations soulevées par la
problématique.
4 Professeur MULUMBATI NGASHA Adrien, Manuel de
sociologie générale, édition africa, Lubumbashi,
20102011, p.41
5 WENU BECKER, recherche scientifique, presse
universitaire de Lubumbashi, 2004, p.14
6 Dictionnaire Larousse, 1997, p.714
5
Paul Robert, défini l'hypothèse comme étant
< une proposition relative à l'explication des
phénomènes naturels admis provisoirement avant d'être
soumise au contrôle de l'expression >7.
Le professeur MULUMBATI NGASHA Adrien, pour sa part défini
que < les hypothèses naissent d'une observation courante portant sur
le fait de la vie quotidienne ou d'une élaboration purement
théorique >8.
Ayant constaté la manière dont les nominations des
dirigeants des entreprises publiques, ces nominations impactent sur le
fonctionnement des entreprises publiques, car les mandataires sont des produits
venant des partis politiques, des connaissances des politiciens, et devant
cette situation, ne connaissant pas la réalité interne des
entreprises publiques, ces mandataires bloquent le bon fonctionnement des
entreprises publiques.
Nous constatons aussi beaucoup de détournements du denier
public, lesquels devraient servir à l'État pour réaliser
certains projets. Toutes ces observations amènent au mauvais
fonctionnement, la mauvaise gestion et au manque de volonté du pouvoir
public
5. METHODE ET TECHNIQUE DE RECHERCHE.
5.1. METHODE DE RECHERCHE.
PINTO R et GRAWITZ M, définissent la méthode comme
l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline
cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontres et les vérifies9.
Pour notre part nous avons opté pour la méthode
dialectique dans la mesure où elle nous permettra de saisir les
contradictions que regorgent la législation, que réglementent le
fonctionnement des entreprises publiques congolaise et la SNEL en
particulier.
Les lois de la méthode dialectique sont :
7 Paul Robert, cité par MUTUNDA KANDA,
cours des méthodes et recherches en sciences sociales, G2 Droit, UNILU,
2002-2003, inédit
8 Op.cit. p.21
9 PINTO R et GRAWITZ M, cité par MULUMBATI
NGASHA Adrien, Manuel de sociologie générale,
édition africa, LUBUMBASHI, 2010-2011, p. 19
1.
6
La loi de la connexion universelle ou loi de la
totalité dialectique
Selon cette loi, dans la nature comme dans la
société, les faits et les phénomènes sont
liés, d'une manière ou d'une autre, les uns aux autres, agissent
les uns sur les autres.
2. La loi de la contradiction
Cette loi stipule qu'au sein de tout phénomène, il
existe des forces en opposition ou en conflit. C'est le contraire.
3. La loi du changement dialectique
Celle-ci part de l'affirmation selon laquelle, tout est en
mouvement et en changement perpétuel et tout se transforme, car rien
n'est statique.
4. La loi du changement de la quantité en
qualité ou la loi du changement du progrès
Cette loi pose le principe du changement de tout ce qui existe.
Et ce changement qualitatif ne peut s'abstenir qu'à travers
l'accumulation des changements quantitatifs.
A la lumière de cette méthode, nous avons retenu
deux éléments : le
fonctionnement de la SNEL au niveau national de direction et au
niveau provincial d'exécution, les deux éléments
interagissent pour assurer une bonne stabilité de l'entreprise.
5.2. TECHNIQUE DE RECHERCHE.
PINTO R et GRAWITZ M, définissent la technique comme
étant des moyens utilisés pour atteindre un but. Mais elles se
situent au moins au niveau des faits ou des pratiques10.
Les techniques ne sont donc que les outils, mise à la
disposition de la recherche et organisé par la méthode dans ce
but
10 PINTO R et GRAWITZ M op.cit. p.16
7
11 MAURICE DUVERGER, cité par KINYONGO
RALISHAMA Jean, fonctionnement et exercice des libertés en RDC,
mémoire de DEA SPA, UNILU, 2007-2008
Dans le cadre le nôtre travail nous allons utiliser la
technique documentaire. Elle nous permettra de faire les traces disait Maurice
Duverger11, des phénomènes sociaux à travers la
recension des écrits.
6. DELIMITATION DU SUJET.
Notre étude s'entend dans le temps et dans l'espace
Dans le temps notre étude couvre la période allant
de 2011-2018, cette période nous permettra d'étudier le
fonctionnement de la SNEL pendant le second mandat du Président Joseph
KABILA KABANGE.
Dans l'espace notre étude est focalisée sur la SNEL
en particulier celle de la ville de Lubumbashi, celle-ci se situe au carrefour
de la ville de Lubumbashi, sur l'avenue LUVUNGI, dans le commune de Lubumbashi,
elle est représentée par ses concentrations appelé
régions.
7. SUBDIVISION DU SUJET.
Hormis l'introduction et la conclusion notre travail s'articule
autour de 4 chapitres :
? Le premier chapitre est consacré à la
définition des concepts de base ainsi qu'à la théorie
scientifique de base, dans ce chapitre nous allons nous appesantir à la
compréhension des concepts tels que : pouvoirs publics, fonctionnement
et entreprises publiques.
? Le deuxième chapitre portera sur la
Société Nationale d'Électricité.
? Le troisième chapitre portera sur les
difficultés rencontrées par la SNEL.
? Le quatrième chapitre portera sur l'implication du
pouvoir public dans le fonctionnement de la SNEL.
8
9
CHAPITRE PREMIER : GENERALITES CONCEPTUELLES ET
THEORIQUES.
La conceptualisation comme définit R.Quivy et
L.Van Campenhoudt est plus qu'une simple définition ou convention
terminologique. Elle constitue une construction théorique qui vise
à rendre compte du réel.12
Cette partie a pour objet justement la précision du
contexte dans lequel nous utiliserons certains concepts clefs. L'avantage de la
clarification des concepts fondamentaux et connexes consiste dans la
minimisation de l'équivocité susceptible de naître de leur
polysémie.13
A cette effet, notre conceptualisation ne
retient pas tous les aspects de la réalité concernée, mais
seulement ce qui en constitue l'essentiel de notre point de vue et de la
discipline qui est la science politique et administrative.
Section 1 : DEFINITIONS DES CONCEPTS DE BASE
Nous clarifierons les concepts de base ci-après :<
pouvoirs publics >, <fonctionnement >, et <entreprises publiques
> ainsi que les concepts connexes qui seront traités directement avec
les concepts de base dont ils relèvent.
1.1 POUVOIRS PUBLICS
1.2 POUVOIRS
Le dictionnaire d'économie et de sciences sociales entend
par pouvoir <capacité d'imposer sa volonté, de faire
prévaloir des objectifs, de faire respecter les règles même
contre une volonté contraire, avec le recours éventuel à
des moyens coercitifs. >14
Selon Max Weber, le pouvoir est la capacité
générale de mener à bien ses fins ;< de faire triompher
au sein d'une relation sociale sa propre volonté, malgré les
résistances. >15
12 R.Quivy et L.Van Campenhoudt, Manuel de
recherche en sciences sociales, Paris, Dunod, 2006, édition 1, 1998,
p.116
13 R.Quivy et L.Van Campenhoudt, idem
14 C.D Echaudemaison, dictionnaire
d'économie et des sciences sociales, Paris, 2001, édition 5,
p.392-393
15 M. Weber, cité par le professeur Asipate
Sikitiko Siki : Cours de sociologie politique, p.29
Le professeur Asipate Sikitiko Siki, ajoute que le pouvoir comme
puissance est un concept trop abstrait et trop vague pour être utile en
sciences sociales. C'est pour cette raison qu'il a été
écarté par Weber, qui lui préfère le concept de
domination, lequel renvoie au droit du dirigeant, dans un ordre établi,
à donner des ordres et s'attendre à être
obéit.'6
Notons que le pouvoir dans les sociétés globales et
complexes. Par sociétés complexes, il faut entendre le
regroupement et la coordination des groupes alimentaires.'7
Le pouvoir dont il est question dans notre travail est politique.
Il s'agit de la capacité de contrainte légitime reconnue dans le
cadre étatique à certaines institutions et à ceux qui les
représentent. Ce pouvoir se comprend comme < l'ensemble des moyens
institutionnels permettant la conduite des affaires générales de
la cité, éventuellement au bénéfice de certains
groupes sociaux. Cet ensemble organisé comprend dans la
société moderne. Le gouvernement, le parlement, la justice,
l'armée, la police.>'8
Mais face au pouvoir de l'État précité se
dressent d'autres centres de pouvoir : pouvoir économique, pouvoir
idéologique (églises, élites intellectuelles, etc.)
Pouvoir des médias, pouvoir des partis politiques.
1.2. PUBLICS.
Le concept public désigne < ce qui concerne le peuple,
qui appartient à l'État.>'9 Dans ce sens, on
parlera des affaires publiques d'intérêt d'intérêts
publics.
Quand le concept public est relatif à l'État,
entendu comme forme institutionnalisée du pouvoir du suprême, qui
par le monopole de la violence légale, crée l'ordre social par la
loi, on parlera alors des <pouvoirs publics.>
1.3. POUVOIRS PUBLICS.
Le dictionnaire pratique de la langue française entend par
< pouvoirs publics > l'ensemble des autorités pouvant imposer des
règles aux citoyens. Il s'agit
16 Asipate Sikitiko Siki, idem
17 J.L Chabot, introduction à la
politique, Grenoble, PUG, 203
18 C.D Echaudemaison, op.cit.
19 Dictionnaire pratique de la langue
française, Paris, édition le petit Robert, p. 1545-1546
10
également du pouvoir qui appartient à la
collectivité sociale ou politique et en émane >20
Les pouvoirs publics dont il est question dans notre travail se
comprennent dans les différentes acceptions qui ressortent des textes
des lois congolaises. Dans la loi numéro 78-002 du 06 janvier 1978 sur
les entreprises publiques, par exemple, le concept <pouvoirs publics >
revient plusieurs fois ; cette loi stipule à l'article 2 qu'il y'a
entrepris publique chaque fois qu'un groupement est soit créé
et
contrôlé par les < pouvoirs publics > entre
eux, soit créé à l'initiative de ceux-ci en association
avec des personnes morales de droit public. Aussi dans cette loi, le professeur
Lukombe Nghenda soutient que le législateur et interprète se
doivent de substituer le mot <République Démocratique du Congo
> là où chaque fois le texte parle de < pouvoirs publics
>21. Il s'agit donc d'entendre par < pouvoirs publics >,
l'État congolais.
Parler de l'État congolais comme < pouvoirs publics
> revient à le saisir au travers des institutions et des
représentants de l'État.
Les pouvoir publics congolais comprennent alors l'ensemble
d'organes politiques et administratifs ;
? Gouvernement
? Parlement
? Les différentes administrations centrales et locales
L'appareil de l'État, comme pouvoirs publics, s'incarne
dans les hommes, les représentants de l'État, avec lesquels
l'État ne se confond pas dans un État qui se veut
véritablement démocratique.
20 Idem, p. 1490
21 Lukombe Nghenda, droit congolais des
sociétés, tome 1, société commerciale mixte et
société d'État ou entreprise publique, Kinshasa, PUC 1999,
p. 50
11
12
1.2. FONCTIONEMENT
Selon le dictionnaire Larousse, le fonctionnement est l'action,
manière de fonctionner.22
Selon le petit Robert, c'est la manière dont quelque chose
fonctionne ou c'est la manière de faire fonctionner une entreprise ou un
service. 23
1.3. ENTREPRISES PUBLIQUES
l Généralités
Il n'existe pas de notion unique d'entreprise publique. Cette
expression peut être employée dans le langage courant tantôt
dans un sens restreint pour désigner des entreprises issues de la
nationalisation, tantôt dans le sens large qui comprend l'ensemble
d'activité industrielle et commerciale de l'État qui est
doté d'un statut autonome. Dans ce dernier sens < entreprise publique
> est un terme générique, un nom usuel appliqué aux
sociétés mixtes.24
A. Sociétés nationales ou
nationalisées
Une société nationale ou nationalisée est
toute société issue de la nationalisation et qui a
conservé les organes et les règles de fonctionnement d'une
société anonyme de droit privé, en clair il ne s'agit pas
d'une société créée par l'État mais
créée par les particuliers mais compte tenu de l'importance du
secteur de cette société, l'État arrache des mains de
particuliers pour en faire un patrimoine national.25
B. Société d'État
22 Dictionnaire Larousse, p. 506
23 Dictionnaire pratique de la langue
française, Paris, ed. Petit Robert, p.600
24 Professeur Jeef Mudimbi Kapilu, cours de grands
services publics, FSSPA, UNILU, 2020-2021
25 Op.cit.
C'est une société qui a pour créateur
l'État c'est-à-dire elle est une création de l'État
ou de la collectivité publique, une telle société peut
conserver les méthodes et les techniques de gestion d'une
société privée pour son efficacité, toute fois il
ne faut pas confondre une société d'État et une
société étatisée. Une société
étatisée est au service de la bureaucratie régnante,
c'est-à-dire elle ne travaille pas dans le but de la satisfaction de
l'intérêt général mais elle fonctionne dans le sens
de la bureaucratie régnante c'est-à-dire de ceux qui assurent
l'exercice du pouvoir politique, comme on peut bien le voir, une
société étatisée n'est pas une
société d'État, n'est pas non plus une
société nationale mais une société d'État et
une société nationale peuvent être des
sociétés étatisée.26
C. Société d'économie mixte
C'est une société dans laquelle on trouve une
participation administrative et financière des personnes morales de
droit public au côté des personnes privées.
27
l Définition de l'entreprise publique
Pour mieux comprendre la notion de l'entreprise publique, il nous
paraît d'indiquer de parler d'abord de l'entreprise tout court puis de
chercher à comprendre l'adjectif public qui accompagne le mot
entreprise.
L'entreprise peut être définie comme une
unité économique de production c'est-à-dire un ensemble
coordonné des moyens humains et matériels en vue de la production
des biens et services à caractère
économique.28
Une entreprise peut aussi signifier une unité juridique
c'est-à-dire que l'entreprise est un sujet de droit et à ce titre
elle dispose d'un patrimoine qui lui est propre.29
Nous pouvons alors comprendre l'entreprise publique comme une
unité juridique, économique et financière destinée
ou affectée à la production des biens et services à
caractère économique et placée sous diverses
modalités sous
26 Op.cit.
27 Op.cit.
28 Op.cit.
29 Op.cit.
13
l'autorité d'une collectivité publique,
c'est-à-dire sous l'autorité de l'État ou des personnes
morales publiques.30
J.Waline et J.Rivero définissent pour leur part
l'entreprise publique comme une entreprise publique comme une entreprise
commerciale et industrielle qui échappe à l'approbation exclusive
des privés et relève de l'autorité de
l'État.31
La loi numéro 78/002 du 06 janvier 1978 portant
création des entreprises au Zaïre (RDC) défini l'entreprise
publique comme toute entreprise quel que soit sa nature :
? Créer et contrôler par le pouvoir public pour
pouvoir remplir une tâche d'intérêt
général,
? Créer à l'initiative du pouvoir public entre eux
en vie de l'exploitation d'un service ou d'une activité
donnée,
? Créer à l'initiative des personnes morales de
droit public entre elles en vue de l'exploitation d'un service ou d'une
activité donnée,
? Créer à l'initiative des pouvoirs publics en
association avec les personnes morales de droit public en vue d'exploitation en
commun d'un service ou d'une activité donnée.
La loi numéro 08/008 du 07 juillet 2008 portant des
engagements de l'État dans les entreprises du portefeuille défini
l'entreprise publique comme toute entreprise du portefeuille de l'État
dans laquelle l'État ou toute personne morale de droit public
détient la majorité absolue de part sociale.
1) Comparaison entre entreprise publique et entreprise
privée
? Critère lié au but
En considérant leur but il y'a lieu de dire que le but
d'une entreprise publique est l'intérêt général
alors que le but de l'entreprise privée est le profit.32
30 Op.cit.
31 J.Waline et J.Rivero, Op.cit.
32 Op.cit.
14
? Critère de la direction et de la
propriété de l'entreprise
La direction et la propriété d'une entreprise
publique sont publiques c'est-à-dire une entreprise publique est une
création de la collectivité publique par contre la direction et
la propriété d'une entreprise privée relève des
particuliers c'est-à-dire qu'elle est une création des
privés. 33
2) Comparaison entre entreprise publique et service public
administratif Les deux ont un même but qui est l'intérêt
général.
S'il est vrai que l'entreprise publique et le service public
administratif ont des similitudes liées essentiellement au fait qu'il
vise l'intérêt général, il est aussi évident,
il y'a lieu de faire remarquer qu'entre les deux il existe une
différence. L'entreprise publique vise essentiellement la production des
biens et services à caractère économique alors le
rôle d'un service public administratif est de réglementer et de
contrôler autrement dit le service public administratif offre des
prestations à caractère administratif. 34
? Idéologie de nationalisation
a) Définition
Plusieurs définitions sont avancées pour rendre
compte de la notion de nationalisation, J.Rivero et J.Waline définissent
la nationalisation comme processus ayant pour objet de transférer
à la collectivité publique une entreprise ou un groupe
d'entreprise afin de le soustraire à la direction du capitalisme
privé et d'orienter leur gestion vers l'intérêt
général. 35
L'analyse de cette définition précise clairement
la nature de la nationalisation, son objet ainsi que son inspiration.
L'inspiration de la nationalisation relève de l'hostilité contre
le capitalisme privé et le souci de donner à l'entreprise un
motif autre que le profit.36
b) Les raisons de nationalisation
33 Idem
34 Ibidem
35 Op.cit.
36 Op.cit.
15
Ces raisons varient selon qu'il s'agit de système
socialiste, capitaliste ou du tiers monde
o Dans les pays socialistes
L'idée de base dans le système socialiste est que
tous les moyens de production doivent appartenir à l'État, il
s'ensuit que l'État doit non seulement créer des entreprises
publiques mais aussi il doit récupérer toutes les entreprises aux
mains de privés pour éviter l'exploitation de l'homme par l'homme
et assurer une bonne répartition des revenus entre les
différentes couches de la population. 37
o Dans les pays capitalistes
L'économie étant du type libérale, on
reconnaît une certaine importance du capitalisme privé pour
assurer le développement d'un État, il est souvent soutenu que le
profit est le moteur du développement, et la concurrence en est le
support, si on recours dans ces pays à la nationalisation se part
l'hostilité contre le capitalisme privé et le souci de donner
à la gestion un motif autre que celui du profit c'est-à-dire
réaliser l'intérêt général. Dans ces pays
faudra reconnaître que la nationalisation n'est pas l'étatisation.
38
o Dans les pays du tiers monde
Dans ces pays on reconnaît un rôle primordial de
l'entreprise publique dans le développement c'est-à-dire que
l'entreprise publique peut aider ces pays du tiers monde à se
développer. 39
L'État nationalise quand le secteur de production est
vital pour la nation.40 Lorsque l'État voudrait conserver un
monopole d'exploitation. 41
L'État peut nationaliser par imposition ou par
sanctions42
37 Op.cit.
38 Op.cit.
39 Op.cit.
40 Op.cit.
41 Op.cit.
42 Op.cit.
16
17
18
19
20
Section 2. THEORIES SCIENTIFIQUES DE BASE
S'agissant des théories scientifiques de base, nous
précisons dans cette section les auteurs et les théories qui nous
ont inspiré comme modèle d'analyse.
Selon François Depeltau, le choix et la construction d'une
théorie se fait concrètement en trois opérations. D'abord,
le chercheur revient sur son exploration et procède à
l'inventaire des théories pertinentes à son sujet d'étude
; Ensuite, il procède à l'examen critique de chacune des
théories répertoriées ; Enfin, il en adopte une, la
modifie ou en construit une nouvelle. 43
Pour notre part, nous avons répertoriés plusieurs
théories dont : la théorie systémique, la théorie
fonctionnaliste, la théorie des organisations et la théorie du
management public.
De ces quatre théories, nous avons retenu la
théorie systémique comme théorie principale, mieux comme
modèle d'analyse principal, et celle fonctionnaliste comme modèle
secondaire.
Le choix de ces deux théories ne relève nullement
de l'arbitraire.
En effet, le management public et la théorie des
organisations s'inspirent énormément de la théorie
systémique ou celle fonctionnaliste.
Nous avons donc retenu le modèle d'analyse
systématique et celui d'analyse fonctionnaliste puisqu'ils nous
permettent de mieux cerner le rapport entre les pouvoirs publics et le
fonctionnement de la SNEL.
2 .1. THEORIE SYSTEMIQUE.
L'analyse systémique ou l'analyse en termes de
système est < toute recherche théorique ou empirique qui part
du postulat que la réalité sociale présente les
caractères d'un système, pour interpréter et expliquer les
phénomènes sociaux
43 F.Depeltau, la démarche d'une recherche
scientifique en sciences humaines :de la question de départ à la
communication des résultats, Bruxelles-Laval, presse de
l'université Laval/De Boeck, 2000, p.145
par les liens d'interdépendance qui les relient et qui les
constituent en une totalité.>44
Dire que la réalité à étudier forme
un système signifie qu'on lui attribue des propriétés
suivantes :
I. Elle est constituée d'éléments ayant
entre eux des rapports d'interdépendance ;
II. La totalité formée par l'ensemble des
éléments n'est pas réductible à leur somme.
III. Les rapports d'interdépendance entre les
éléments et à totalité qui en résultent
obéissent à des règles qui peuvent s'exprimer en termes
logiques.
L'idée est qu'un système réagit globalement,
comme un tout, aux pressions extérieures et aux réactions de ses
éléments internes. 45
Bertalanffy est généralement
considéré comme le père de la théorie
systémique moderne. Il constatait au début des années 20
qu'il y'avait des lacunes évidente dans la recherche et la
théorie en biologie. L'approche mécaniste alors dominant semblait
négliger, sinon carrément nier, précisément ce qui
est essentiel dans le phénomène de la vie. Il prône alors
la conception organique en biologie. Cette conception met l'accent sur la prise
en compte de l'organisme en tant que tout système.46
A ce titre, il y'a prédominance du tout sur la partie dans
l'examen des objets d'étude, l'opposition à une approche
mécaniste et l'importance à donner à l'organisation du
tout pour la compréhension de l'organisation.
A mesure qu'apparaissaient, se précisaient et
s'agençaient les uns par rapport aux autres les divers concepts de
Bertalanffy à savoir
l'entropie47,l'homéostasie48,
44 Professeur MBAYA KABAMBA, cours des
systèmes administratifs comparés, L1 SPA, UNILU, 2006-2007
45 R.G SCHWARTENBERG, sociologie politique,
Paris, ed.Montchrétien, 1998, p. 81
46 La théorie de Bertalanffy a
été résumée dans son ouvrage, General system
theory, New York, Georges Brazilles, 1968
47 Bertalanffy observe que les systèmes vivants
sont capables de contrer l'effet entropique grâce à des
échanges avec l'environnement, ce qui leur permet de maintenir un
certain équilibre interne face aux perturbations dont ils sont
l'objet.
48 Il faut recourir à un concept plus
général l'homéostasie, selon lui dans le mode
d'organisation particulier aux organismes vivants. Ce concept est à
entendre comme la disposition commune aux organismes vivants à
l'equifinalité (capacité d'un système
à attendre l'état d'équilibre à partir des
différentes conditions initiales et par des voies différentes),
le feed-back, la téléonomie ( étude du maintien de la
stabilité structurelle d'un système), la téléologie
(entendu comme l'étude des systèmes acceptant différentes
plage de stabilité structurelle), émergeaient progressivement la
notion de système ouvert et la théorie qui la
supporte.49
Deux constats concernant les systèmes sont incontournables
aux yeux de Bertalanffy. Le premier a trait à l'omniprésence de
ceux-ci : les systèmes sont partout, la réalité empirique
est faite des systèmes.
La complexité est omniprésente et exige un regard
non parcellaire qui tienne compte de l'ensemble, du tout. Bref une vision
systémique s'impose dans tous les champs de la connaissance.
Le deuxième constat est qu'il existe des
similarités dans les structures des systèmes que l'on retrouve
dans différents champs d'investigation. Découvrir ces
similarités, c'est aller au coeur des principes d'organisation.
De la biologie, la théorie systémique s'est
entendue aux organisations humaines vue comme des systèmes ouverts
devant s'adapter à leur environnement. Cette vision systémique
marque le champ des théories de l'organisation ainsi que celui des
systèmes d'information. Il en va de même des concepts de < tout
> de < synergie>, < d'adaptation >, etc. Qui sont
transférables d'un domaine de la science à l'autre.
Maurice Landry et Claude Banville caractérisent les
approches systémiques en gestion comme étant des tentatives
délibérées de mise au point de demandes originales
d'intervention interdisciplinaires pour aborder des problèmes complexes
de gestion.
La gestion dont il est surtout question est celle portant sur les
problèmes à portée sociale, économique,
organisationnelle, etc. Concrète dans lesquels le chercheur
maintenir un état d'équilibre face à des
conditions changeantes qu'elles soient physiques, chimiques ou
psychologique.
49 Nous nous inspirons de l'analyse de M. Landry et
C.Banville, caractéristiques et balises d'évaluation de la
recherche systémique, dans le document de l'atelier-Forum sur
l'évaluation des recherches en ingénierie des organisations,
p.4
doit appuyer simultanément sa demande sur des objets durs
et sur les objets mous.50
Les objets de connaissance dits durs sont ceux des sciences de la
nature exacte ; tandis que les objets mous sont ceux des sciences
sociales.51
David Easton formalise un modèle systémique portant
sur les transactions entre le système politique et son environnement. La
vie politique est considérée comme un mécanisme
entrée-sortie ou inputs-outputs ; les inputs proviennent de
l'environnement sociétal et sont constitués d'exigences et de
soutiens.
Les exigences sont les demandes adressées au
système politique, elles pénètrent ce dernier après
une conversion des données en exigences. Cette première
conversion s'effectue selon deux mécanismes de régulation ;
régulation structurale qui fait appel à la notion de portier et
à des rôles spécialisés dans la formulation des
exigences politiques, et la régulation culturelle, qui complète
les freins mis en place par le système politique.
La réduction ou agrégation des exigences politiques
est un des principaux instruments de régulation de flux des exigences
spécifiques et variées en exigence globale, c'est une fonction
assumée, notamment par les partis politiques et les syndicalistes. C'est
après cette réduction que le système peut traiter les
exigences et formuler des priorités ou encore avancer des propositions
de décision. Les issues portent sur le fond de la matière ou sur
les moyens d'action. Le système peut être soumis à une
accumulation d'exigences, souvent contradictoire, pouvant créer une
surcharge.
Le soutien, cette notion lié le système politique
à son environnement. Sans soutien le système s'effondre devant la
moindre surcharge. Il y'a trois objets de soutien dans un système
politique : la communauté, le régime et les autorités.
La rétroaction : les outputs opèrent sur
l'environnement, produisant des effets qui donnent naissance à des
nouvelles exigences et à des nouveaux soutiens. Ainsi se
50 M Landry et Banville idem, p.17
51 Trois caractéristiques essentielles sont
données pour les objets durs : ils sont données
c'est-à-dire d'origine empirique, ont une stabilité suffisante.
(Concept aller d'une observation à l'autre de manière
répétitive), le sujet doit se trouver en position
d'extériorité suffisante pour les études. Beaucoup
d'objets des sciences du social ne remplissent pas suffisamment ces
conditions.
développent des bouches rétroactives, des relations
dialectiques ininterrompues entre les entrée et les sorties des
systèmes.
Le modèle théorique d'Easton a été
reformulé par Jean William Lapierre, celui-ci distingue pour sa part, la
société globale qui est une totalité concrète, des
systèmes sociaux, ensemble abstraits que le chercheur découpe
dans la société globale pour les besoins d'analyse.
Le système politique en ce sens n'est que < l'ensemble
des processus de décisions qui concernent la totalité de la
société globale.>52
Si d'une part, la décision politique est chez Easton une
allocation autoritaire de valeur et le système politique limite dans la
sphère nationale principalement, d'autres parts, chez J.W Lapierre,
cette conception lui semble réductrice de la réalité. Car
le système politique semble vague et désincarné. Easton ne
s'intéresserait uniquement qu'aux transactions de système sans se
pencher sur le rapport entre système politique et d'autres
systèmes politiques.
Ici il sied selon Lapierre de prendre aussi compte d'autres
systèmes extra-sociaux à savoir les sociétés
globales du monde. Comme les autres systèmes sociaux, les
systèmes politiques sont des systèmes ouverts, qui
reçoivent et produisent des inputs et des outputs. En effet, le
système politique évolue constamment dans une situation
d'information incomplète ; tant au niveau des inputs que des outputs.
Alors que l'exécution d'un programme consiste à appliquer un
ensemble d'instructions, ce qui suppose un degré limité
d'incertitude, la décision est le comportement qui permet
d'opérer des choix entre plusieurs.
2.2. THEORIE FONCTIONNALISTE.
52 M.N SARGET, problèmes et limites de
l'approche systémique de la décision, version web :
http//www.afscet.asso Fr
21
Deux tenants de cette théorie vont nous inspirer de
manière principale : Talcoltt Parsons et Robert Karl
Merton53. Pour T. Parsons le fonctionnaliste est systémique
et absolu. La société peut-être expliqué en parlant
des individus54.
Les individus sont porteurs de valeur. En tant qu'acteurs sociaux
qui cherchent à optimiser leurs satisfactions, ils se donnent des
objectifs et déterminent les moyens les plus efficaces pour y parvenir.
L'action sociale résulte donc des choix individuels qui ont un sens pour
leurs acteurs.
Ces choix des individus sont des choix sous contraintes :
contraintes matérielles, mais essentiellement contraintes symboliques
car la société véhicule des valeurs et des normes qui
orientent les actions. Les actions remplissent des fonctions au sein d'un
système sociale cela signifie qu'elles servent à quelque chose,
qu'elles ont une utilité au niveau de la société. La
société est considérée comme système,
c'est-à-dire un objet complexe composé d'éléments
interdépendances dont la fonction principale est d'intégrer les
individus.
Ce système peut évoluer sans cesser de remplir ses
fonctions, quelles que soient les évolutions au sein du système
ou des sous-systèmes, la cohérence demeure et il ne peut y avoir
de contradiction durable. Parsons se situe à l'antipode de Karl Marx
pour qui l'histoire évolue dans une dialectique entre deux classes.
R.K. Merton relativisera la théorie fonctionnaliste de T.
Parsons et sa théorie sera appelé < théorie
fonctionnaliste relativisée >, il estimera que T. Parsons a
surestimé la fonction sociale intégrative des actions
individuelles normales. Toutes les pratiques sociales n'ont pas
nécessairement une fonction intégrative, l'intégration
peut se faire par d'autres pratiques sociales que celles qui sont dominantes.
Il introduit une certaine indétermination là où Parsons
voyait de la nécessité55. De Merton nous avons
hérité de nombreux concepts qui seront utiles dans notre travail.
Il s'agit notamment de la distinction entre fonctions manifestes
53 Nous nous référons à la
synthèse faite par M.Moutousse et G.Renouard, 100 fiches pour comprendre
la sociologie, Rosnay, BREAL, 1997
54 La pensée de T. Parsons est
résumé dans un livre collectif toward a general theory of
action, Harvard university press, 1991
55 M.Moutousse et G.Renouard op.cit., p.49
22
et fonctions latentes56, le concept de rôle et
de statut57, la notion d'équivalent fonctionnel58,
la notion de dysfonction (il s'agit des éléments qui gênent
l'adaptation ou l'ajustement du système). Il en est le cas de certains
éléments culturels (conception des rapports sociaux dans une
culture...).
Par-delà les constructions théoriques parfois
complexes, les théories fonctionnalistes posent finalement une question
très simple : A quoi sert un phénomène social ? En terme
sociologique : Quelle fonction remplit-il ?
La réponse à cette réponse permet de mettre
de l'ordre dans le social en assignant une ou plusieurs fonctions à
chaque phénomène.
Il sied de reconnaître que le risque est alors grand de
considérer que tout ce qui existe est nécessaire à cet
ordre et de négliger les fractures parfois criantes du social.
En effet, ce qui semble prévaloir, c'est
l'idéologie intégrationniste et à la fois dans le
consensus en plus de l'< ethnocentrisme
>59.
Il existe d'autres modèles qui méritent notre
attention notamment le courant de Vilfredo Pareto portant sur les élites
et leur circulation60. L'avantage de la théorie de Pareto
pour notre travail est justement le fait qu'il montre qu'il est facile de
remplacer une classe gouvernante qui est surtout mue par des sentiments
humanitaires, alors qu'il est difficile de déposséder une classe
gouvernante qui sait se servir de la ruse, de la fraude, de la corruption,
d'une manière avisée. La
56 La fonction manifeste d'une action est à la
fois visible et souhaitée par les individus alors que la fonction
latente échappe à leur perception immédiate du social.
57 Les individus interprètent des rôles
théâtraux. Tout comme l'acteur de théâtre qui
interprète un texte qu'il est obligé de respecter, l'acteur
social répond aux attentes d'autrui d'une manière qui lui est
propre, les rôles s'imposent aux individus sous peine des sanctions
sociales. Du statut il s'agit des droits et obligations. A chaque statut peut
correspondre plusieurs rôles qui répondent aux attentes de
différents partenaires d'un individu.
58 Appelé aussi substitut fonctionnel,
c'est-à-dire qu'une fonction peut-être remplie par des
éléments interchangeables.
59 En posant comme postulat l'universalisme des
fonctions politiques, la démarche devient ethnocentrique, la
catégorie fonction dérive en effet des systèmes politiques
occidentaux.
60 Pour lui dans toute société une
minorité gouverne au sens propre, grâce aux aptitudes diverses et
une majorité lui est soumise. On constante que la minorité
gouvernante subit divers changements, ses membres sont remplacés
régulièrement par d'autres individus, globalement ou en partie.
Pour empêcher la violence ou pour y résister, la classe
gouvernante recourt à la ruse, à la fraude et pour dire en un
mot, le gouvernement, de loin se fait renard, la classe gouvernante s'incline
devant la menace de violence, mais ne cède qu'en apparence et s'efforce
de tourner l'obstacle qu'elle ne peut surmonter ouvertement. Cette
théorie est développé par Nicole LAURIN-FRENETTE,
classe et pouvoir : théorie fonctionnaliste, Montréal,
presse universitaire de Montréal, 1978, p. 126
23
tâche est encore plus difficile si le grand nombre de ceux
qui sont au pouvoir s'assimilent des personnes intelligentes, rusées
sachant user avec des artifices que sont les ruses, les mensonges, la
corruption..., ils deviennent alors les chefs de ceux qui sont disposés
à faire usage de la violence61.
Toute réalité est sensée obéir aux
exigences systémiques. L'analyse systémique n'est pas un
modèle panacée 62.Autrement face à une
réalité bien déterminée, il sied de prendre en
compte les éléments du système, les causes qui ont
générées ce qu'on observe.
Une réalité économique, politique, sociale
revêt les caractéristiques d'un système. Le cas du rapport
entre les pouvoirs publics et le fonctionnement de la SNEL n'en échappe
pas. Malgré l'inspiration des modèles précités,
notre modèle d'analyse systémique sera adapté aux
réalités politiques, économiques et sociales de la
République Démocratique du Congo en général et du
Haut-Katanga en particulier. Il s'agit à proprement parler, d'une prise
en compte de l'historicité congolaise dans un modèle
systémique d'inspiration Eastonienne.
61 Cette théorie est abondamment
développée dans son ouvrage, traité de sociologie
générale, oeuvre complète. Tome XII, Genès,
Droz, 1968, p. 1386-1388
62 Le professeur Didier Mpia prévient le
chercheur contre le placage systémique. Il faut toujours adapter son
modèle au contexte particulier. C'est la contextualisation d'un
modèle, mieux une prise en compte de l'historicité (tenir compte
du temps et du lieu des réalités particulières) D. MPIA,
cours d'analyse des systèmes, L2 SPA, FSSPA, UNILU, 2007-2008,
inédit
24
25
26
CHAPITRE DEUXIÈME : PRÉSENTATION DE LA
SNEL/LUBUMBASHI Section 1. Historique et présentation de la SNEL
1.1. Historique.
La SNEL est un établissement de droit public à
caractère industriel et commercial créé par l'ordonnance
loi n°73/033 du 16 mai 1970.
A l'origine l'entreprise a reçue également de
l'État. En étant que maître de l'ouvrage, le mandat de
maître d'oeuvre dans les travaux de la première étape de
l'aménagement de la centrale hydroélectrique du site Inga.
En effet, soucieux de répondre aux besoins
énergétiques du pays, les pouvoirs publics, par l'ordonnance
présidentielle n°67-398 du 23 septembre 1967, constituaient le
comité de contrôle technique et financier pour les travaux d'Inga,
le comité sera remplacé e 1970 par la SNEL.
Effectivement producteur, transporteur et distributeur
d'énergie électrique à l'instar d'une autre
société d'État, REGIDESO et des 6 sociétés
commerciales privées existantes, ayant le même objet social,
à savoir :
· COMETRICK
· Forces de l'Est
· Forces du Bas-Congo
· Société générale
Zaïroise des forces hydroélectriques (SOGEMECO)
· Société générale Africaine
d'Électricité (SOGELEC)
· COGELIN
Société privée par la SNEL, l'issu de ce
processus de produira par l'instauration d'une situation monopole de la SNEL
confortée ensuite par la loi n°74/012 du 14 juillet 1974.
Cependant, en ce qui concerne la REGIDESO, la reprise totale de
la SNEL de ses activités électriques, y compris ses centrales
n'interviendra qu'en 1979, depuis lors la SNEL contrôle en
réalité toutes les grandes centrales hydroélectriques et
thermiques du pays.
Seules quelques micros et mini centrales hydroélectriques
du secteur minier et des petites centrales thermiques intégrées
aux installations d'entreprises isolées demeurent
indépendantes.
A ce jour, le service public de l'électricité est
confié à la SNEL érigée sous forme de
société d'État, régie par la loi cadre sur les
entreprises publiques et l'ordonnance n°78/196 du 5 mai 1978 approuvant
ses statuts sous la tutelle du ministère ayant l'énergie dans ses
attributions.
Ainsi, après sa création administrative et sa
définition statuaire par le pouvoir public, il incombait à la
nouvelle société de s'assumer en matérialisant ses
structures fonctionnelles et ses activités sur le terrain. Partant des
anciennes sociétés productives et distributives d'énergie
électrique ayant la structure et des cultures différentes, il a
fallu :
? Traduire dans les faits une véritable
société d'électricité à l'échelon
national et international
? Définir son développement à court et long
terme en rapport avec les objectifs généraux lui assignés
par l'État : produire, transporter et distribuer
l'électricité au moindre coût possible.
Accomplissant aux mieux ces deux objectifs la SNEL poursuit sa
mission de maître d'oeuvre pour les travaux d'aménagement du site
d'Inga dont la première phase (puissance installée : 350 MW),
officiellement démarré le 1 janvier 1968, fit inauguré le
24 novembre 1972.
La deuxième phase, d'Inga 2 (puissance installée :
1400 MW), a vu ses installations entre en service en 1982.
Cette période des grands travaux a été
couronné par la construction de la ligne 500 KV THTTC Inga-Shaba, 1740
km, le plus long du monde, entrée en service en 1983 pour approvisionner
en énergie électrique les mines et usines du Shaba au sud du
pays.
Parallèlement de 1980 à 1986, sur le plan de ses
structures, la SNEL créa progressivement sa propre culture à la
place de celles héritées de ses prédécesseurs.
La restructuration de la SNEL devenue aujourd'hui un fait
acquis, était préalable à la conception et à la
définition d'un développement à long terme de la
société. Ce processus réforme, accompagné d'une
nationalisation progressive des cadres de direction et de commandement en
remplacement du personnel européen, a abouti à la situation
où, depuis 1989, la SNEL fonctionne entièrement sans compter
aucun agent expatrié dans ses effectifs.
En 1980, il est engagé une étude de
développement de la société et devant la
nécessité de mener parallèlement des actions de
sauvegarde, il intervient une mise en place des deux programmes
intérimaires successifs : un programme 1981-1983 suivi d'un programme
1984-1986.
À l'issue du second programme intérimaire,
pareillement aux actions, se produit l'achèvement de l'étude d'un
plan de développement qui devait prendre en compte tous les
problèmes de l'entreprise et ceux des acquis qui concourent aux
mêmes objectifs.
Ainsi est né l'actuel plan directeur national de
développement du secteur de l'électricité à
l'horizon 2015 dont dispose la SNEL depuis 1988, aujourd'hui ce plan s'est
actualisé.
Ce plan s'articule autour des axes stratégiques suivants
:
· Rentabilisation des infrastructures de production et de
transport existantes
· Satisfaction de la demande au moindre coût
· Amélioration de la productivité
· Recherche de l'équilibre financier
Vision de la SNEL
· Faire de la SNEL dans les 20 ans à venir une
société d'électricité capable d'assurer un large
désert du territoire national et d'autres pays en énergie
fiable
· De produire à moindre coût et à la
satisfaction de la clientèle telle est la vision de la SNEL
Valeurs cardinales de la SNEL
·
27
L'article 3 de l'ordonnance loi portant création de la
SNEL précise que la SNEL a pour objet de :
Respect et application efficient des règles,
procédures et instructions de gestion en force dans l'entreprise
· Ponctualité et assiduité aux travaux
· Utilisation rationnelle de l'outil de travail et des
fonds de l'entreprise
· Traitement diligent des dossiers à la satisfaction
notamment de la clientèle
· Sens de responsabilité des cadres et lutte contre
les antivaleurs
· Exclusion du tribalisme ou toute forme de favoritisme
dans la gestion
· Poursuit constante de l'amélioration de l'image de
marque de l'entreprise par le respect des règles de bienséance et
de décence
· Respect du secret professionnel dans l'exercice de ses
fonctions
1.2. Présentation de la SNEL.
1.2.1. Situation géographique.
La SNEL a son siège social et administratif à
Kinshasa au croisement des avenues de la justice et Batetela au n°2861
dans la commune de la Gombe.
1.2.2. Nature juridique et objet social.
La SNEL est un établissement de droit public à
caractère industriel et commercial, dotée d'une
personnalité juridique créé par l'ordonnance loi
n°67-0033 du 16 mars 1970.
Technique et financier par les travaux d'Inga créé
par l'ordonnance présidentielle n°67/391 duv27 septembre 1967.
En ce qui concerne l'objet social, mission de la SNEL est de
produire, transporter et distribuer l'énergie électrique sur
toute l'étendue de la République Démocratique du Congo.
·
28
Capter et utiliser les eaux du fleuve Congo dans les sites d'Inga
pour la production de l'énergie électrique ou à toute
autre fin ;
· Construire, équiper et exploiter par
elle-même ou par les tiers tout ouvrage, installation et usine pour le
captage des forces hydrauliques ou l'utilisation des sources d'énergie
;
· Produire par les moyens, transformer et utiliser de
façon quelconque, l'énergie dans toutes ses fonctions ;
· Vendre et utiliser elle-même l'énergie
produite.
1.2.3. Objectif de la SNEL.
La SNEL a pour objectif :
· Produire, transporter et distribuer l'énergie
électrique ;
· Servir la population l'énergie électrique
au moindre coût possible ;
· Permettre au pays de vendre de l'énergie
électrique aux pays voisins en vue d'avoir des devises
nécessaires.
a. La production de l'énergie
électrique
Cette production se fait par des centrales
hydroélectriques et thermiques. Les centrales hydroélectriques
produisent le courant à partir des eaux, tandis que la production par
les centrales thermiques se fait par groupes électrogènes qui
fonctionnent avec le carburant.
b. Le transport de l'énergie électrique
Le transport du lieu de la production aux ports de distribution
est assuré par un réseau des lignes et des câbles.
c. La distribution de l'énergie
électrique Elle se fait en trois tensions
· La haute tension dont la consommation est destinée
aux sociétés et grandes usines ;
29
? La moyenne tension dont a consommation est destinée
aux sociétés, chambres froides, etc. ;
? La base tension réservée à l'usage
domestique, commercial et semi industriel
1.3. Structure organisationnelle administrative et
fonctionnelle de la
SNEL.
L'organisation actuelle de la SNEL est régie par le
décret n°09/12 et 09/12 du 24 avril 2009 portant respectivement
mesures transitoires relatives à la transformation des entreprises
publiques et liste des entreprises publiques transformées en
sociétés commerciales, établissements publics par les
services publics tel que complétés et modifiés par le
décret n°10/12 du 29 avril 2010.
1.3.1. Organes de gestion.
La SNEL est structurée de la manière suivante :
I. Le conseil d'administration : pose les actes d'administration
et de disposition en rapport avec l'objet social ;
II. La direction générale : gère les
affaires courantes de l'entreprise conformément à la
délégation des pouvoirs confiés par le conseil
d'administration. Elle est composée de l'administrateur
délégué et du directeur général adjoint ;
III. Le comité de direction est la structure consultative
et technique. Il est composé, outre de la direction
générale ; de tous les directeurs de département et est
organisé suivant la note de service n°DG/108/09 du 22 juin 2009
;
IV. Le collège des commissaires aux comptes assure le
contrôle des opérations financières de l'entreprise.
La SNEL a également des succursales dans toutes les
communes de la ville de Kinshasa et possèdes également des
représentations, directions régionales dans les provinces de
notre pays par ses directions régionales nous citons la direction
provinciale du Katanga DPK/Lubumbashi en sigle, qui est au numéro 5
de
30
l'avenue LUVUNGI, au quartier industriel, commune de Kampemba,
province du Haut-Katanga.
En effet, l'organisation provinciale de la SNEL Katanga est
structurée comme suit, il y'a l'existence de quatre directions
provinciales dont :
· Direction provinciale de distribution
· Direction commerciale du Katanga
· Direction de la production sud
· Direction du transport
La direction commerciale du Katanga basée à
Lubumbashi est constituée de deux divisions : celle de la gestion
clientèle HT/BT et celle de la coordination commerciale qui gère
à son tour les autres entités commerciales à l'instar de
la GCL, UED ET DTK
La direction de la production sud et basée à
Kolwezi et est structurée comme suit :
· PDS/service centraux
· Centrales de Mwadingusha
· Centrale de Nseke
· Centrale de Bendera
· Centrale Kiluba
La direction du transport sud est basée à Likasi
et est structurée comme suit :
· DTS : division poste et ligne de Likasi
· PUL : division lignes et poste de Lubumbashi
· PFU : division poste et lignes de Fungurume
· PKZ : division poste et lignes de Kolwezi
· SCK : division de la station de conversion
Enfin, la DPK/services centraux basée à Lubumbashi
est à son tour structurée comme suit :
· KDI : la division de distribution du Katanga
· FKT : division financière du Katanga
· AKT : division de l'administration et services
généraux du Katanga
31
? SAP : services d'approvisionnement
? CJ : conseil juridique
? CTK : division de contrôle du Katanga
? ITL : service informatique et
télécommunication.
2. ORGANIGRAMME
DIRECTION PROVINCIALE
SECRÉTARIAT ADMINISTRATIF
SECRÉTARIAT TECHNIQUE
CENTRE
Secteur bureau technique
Service du personnel
Service commercial
Service de
comptabilité
Secrétariat ingénieur et service
`
|
32
33
34
35
CHAPITRE 3 : LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
PAR LA SNEL.
La réforme des entreprises publiques est un long processus
certes, mais jusqu'à présent quel bilan pouvons-nous tirer
à mi-parcours en ce qui concerne la transformation de la SNEL,
entreprise publique au départ, en société commerciale?
Ainsi, la production d'électricité de la SNEL Sarl
ne parvient pas à couvrir les besoins de la République
Démocratique du Congo bien que dotée des ressources
hydroélectriques primaires considérables évaluées
à quelques 100.000 MW disséminées sur l'ensemble du
territoire national dont 44% sont concentrées, par ailleurs, dans le
site d'Inga. La République Démocratique du Congo dispose à
l'heure actuelle de 215 sites hydroélectriques aménageables
identifiés disséminés sur l'étendue du territoire
national.
Aussi la centrale hydroélectrique d'Inga III dont la
capacité est évaluée à quelques 3 500 MW demeure
toujours à l'état de projet, Inga I et II ne fonctionnant,
malheureusement, qu'actuellement à 20 % de leur capacité, la
plupart des turbines étant à l'arrêt, faute de maintenance
et de pièces de rechange.
A titre illustratif, le taux actuel de la couverture en
fourniture du courant électrique sur la ville de Lubumbashi est
relativement faible. Etant technique un certain nombre d'éléments
nous ont été fournis afin d'arriver à percevoir le taux de
couverture et de desserte en énergie électrique. Procédant
ainsi, la situation se présente comme suit :
l 22% le nombre des cabines installées
s'élèvent à 360;
l Le nombre des cabines disponibles s'élèvent
à 339;
l Le taux de disponibilité en pourcentage (%) est de
94,1%;
l Le taux de desserte en énergie est de 60%;
l Le nombre des cabines délestées totalement :
47;
l Le nombre des cabines avec avarie : 16;
l Le nombre des cabines sous régime de délestage
s'élèvent à 82. Le taux de desserte en énergie
électrique étant de 60%, donc la couverture de l'énergie
électrique pour la ville de Lubumbashi est de 40%.
Ce faible taux peut s'expliquer par plusieurs facteurs :
l'extension géographique sans cesse de la ville et la croissance
démographique significative et exponentielle de sa population;
l'augmentation sans cesse de la demande en énergie électrique due
surtout à l'accroissement des activités économiques, et en
particulier celles des sociétés minières au Katanga; la
surcharge et la vétusté des équipements de production, de
transport ainsi que ceux de distribution; les interventions non
autorisées sur le réseau des tierces personnes; les raccordements
frauduleux; etc. En outre, du point de vue de la gestion et du fonctionnement
de la SNEL Sarl, bien que transformée en société
commerciale, la société continue à être
gérée et à fonctionner comme par le passé. Cette
gestion qualifiée, par ailleurs, d'étatiste continue à la
caractériser sa gestion. En effet, l'Etat continue à nommer et
à révoquer les mandataires de cette entreprise quand bien
même transformée en société commerciale comme par le
passé et ce, sans se soucier de leur profil. Et il est malheureux de
constater qu'au lieu de veiller aux intérêts de la
société, les gestionnaires sont enclins à veiller aux
intérêts de ceux qui les y ont placés en se comportent non
pas comme des mandataires de cette dernière, mais comme des mandataires
de l'Etat.
Selon le Chef de Centre à la SNEL/DRK, l'entreprise
connait actuellement plusieurs problèmes politiques.
Mais en quelque sorte, les problèmes d'ordre technique et
financier sont les plus remarquables dans la société et exercent
plus d'influence sur l'organisation de celle-ci.
La société connait aujourd'hui un déficit
énergétique au niveau de la centrale Ruzizi 1, Cela est dû
à l'arrêt du quatrième groupe par manque des pièces
de rechange, manque d'entretien, ce problème étant
généralisé, les trois groupes encore fonctionnels sont
aussi menacés d'arrêt. Ceci tend à réduire
sensiblement la qualité et la quantité du courant
électrique que la société met à la disposition de
sa clientèle alors que le nombre de sa clientèle a
sérieusement augmenté. A
cet élément s'ajoute aussi la surcharge des cabines
qui, avec l'explosion démographique qui a entrainé
l'agrandissement des quartiers et la création d'autres, sont
obligées de servir un nombre d'abonné supérieur à
la capacité de production de la centrale Ruzizi 1. Ceci tend à
créer les pannes des transformateurs devenues monnaie courante dans
plusieurs communes et quartiers aujourd'hui.
Le vol du courant par certains abonnés et non
abonnés appelés «Dahuleurs» vient encore
aggraver la situation. A cela s'ajoute aussi l'incompétence de certains
électriciens qui manipulent mal l'outil de travail occasionnant ainsi
certaines pannes, perturbant la fourniture d'électricité dans
certains quartiers.
La conséquence majeure de tous ces problèmes est
l'incapacité de la SNEL de fournir le courant 24 heures sur 24 heures
causant un manque à gagner très important .Il se crée
alors un cercle vicieux car pour que la SNEL réhabilite son outil de
production et de distribution, il lui faut des moyens suffisants. Ces moyens
devraient provenir des payements des factures par ses abonnés qui, comme
ils ne sont pas servis régulièrement, ne payent pas pour la
plupart.
D'où le choix d'un système palliatif: le
délestage pour assurer les maintenances des équipements. Cette
mesure met les clients et la société dans une certaine
rivalité; le non payement régulier des factures débouche
ainsi à des recouvrements forcés accompagnés des coupures
de fourniture.
Malgré la réforme de 1986 qui aboutit à la
mise en place de la macrostructure, créant des centres de distribution
au sein des directions régionales, ces derniers n'ont jamais eu une
autonomie nette de gestion. Les gros investissements et les grosses
dépenses restent les prérogatives de la Direction
Générale basée dans la capitale (Kinshasa).
Pour ce faire, les factures de l'énergie électrique
vendue à l'étranger sont régularisées à
travers la Direction générale et en devise. Ceci prive les
dirigeants ici sur place de la possibilité de procéder à
des acquisitions des nouveaux équipements faute des moyens suffisants
car les matériels de production et de distribution coutant tellement
cher.
Les problèmes de gestion ne sont pas aussi absents dans
cette crise que traverse la SNEL. Le peu des recettes
générées par le payement des factures au niveau local;
s'il était géré avec minutie, pouvait déjà
permettre seulement le maintien et même l'acquisition
régulière des petits matériels et auraient permis
d'éviter des grosses réparations.
Source : Direction provinciale de la Snel Sarl/ Katanga :
Division des Réseaux de Distribution.
36
63 TSHITAMBWE KAZADI, syllabus de
Droit Administratif : Grands Services Publics de l'Etat, inédit,
1ère licence Droit, Unilu, 2010-2011, p3
CHAPITRE 4 : L'IMPLICATION DU POUVOIR PUBLIC DANS
LE
FONCTIONNEMENT DE LA SNEL.
1. INTRODUCTION
Jusqu' au milieu du 19eme siècle l'Etat se cantonnait dans
des tâches relativement réduites, dites régaliennes
où il ne pouvait exercer sa puissance intrinsèque que dans des
domaines à peu près limités, à savoir la police, la
diplomatie, l'armée, la fiscalité, la justice...
Il s'agissait, en réalité, d'une époque
où le rôle de l'Etat consistait à protéger ses
citoyens contre les menaces extérieures et garantir leur
sécurité et leur tranquillité à l'intérieur
des frontières nationales.
C'est donc la période qualifiée de « stade du
fonds régalien », période pendant laquelle l' Etat, en tant
que puissance des puissances, se trouvait cantonné dans l'
accomplissement des tâches spécifiques pour des raisons
idéologiques et politiques; l'activité de l' Etat se
réduisait à l' essentiel, à savoir quelques services
administratifs tels que les travaux publics, l'assistance sociale, la
sécurité, la diplomatie ... assurément des secteurs
d'activités qui ne pouvaient être pris en charge que par
l'Etat.
Cependant avec le déclin du libéralisme
économique, politique et social du fait des difficultés que
connurent beaucoup de pays au sortir de la première guerre mondiale, et
surtout depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l'Etat-gendarme s'est
transformé en Etat-providence.63
Désormais l'Etat peut s'occuper de tout. L'Etat prend en
mains les services assurés autrefois par les particuliers; il exerce
lui-même aussi les mêmes activités que les particuliers et
se trouve le plus souvent soit en concurrence soit en collaboration avec eux
dans leurs propres secteurs. L'Etat vend, achète, fabrique,
37
investit et veille même à la santé et aux
besoins pécuniaires de sa population, c'est-à-dire autant
d'activités relevant jusque- là du domaine privé.
C'est dans cette optique qu'il convient de situer la
création ainsi que la prolifération des services publics à
objet économique, à savoir les entreprises publiques.
La République Démocratique du Congo, vaste pays au
milieu du continent
africain, n'a pas échappé à cette
réalité. Elle s'est ainsi dotée d'un ensemble des services
publics hétéroclites à vocation économique
appelées entreprises publiques. Celles-ci furent organisées par
la loi- cadre n°78 -002 du 06 janvier 1978.
Toutefois de l'aveu même du législateur de la loi
n°08/007 du 07 juillet 2008 portant dispositions générales
relatives à la transformation des entreprises publiques, dans son
exposé des motifs, il a été constaté que les
entreprises publiques, si pas toutes du moins la majorité d' entre
elles, telles que organisées par la loi-cadre N°78-002 du 06
janvier 1978 n'avaient pas atteint les objectifs économiques et sociaux
leur assignés. Leur réforme s'est avérée
impérieuse, car elles constituaient une charge supplémentaire
pour l'Etat congolais.
C'est dans cet ordre d'idées qu'il convient de situer la
promulgation d'un complexe de lois en vue d'assurer leur redynamisation. De ce
complexe législatif, nous pouvons épingler de manière
particulière la loi n°08/007 du 07 juillet 2008 portant
dispositions générales relatives à la transformation des
entreprises publiques de l'Etat congolais. Celle-ci va faire l'objet de notre
analyse en rapport avec la transformation de la Société Nationale
d'Electricité, en sigle SNEL, qui, au départ, était une
entreprise publique, et a été transformée en
société commerciale.
2. DES MODALITES DE LA REFORME DES ENTREPRISES
PUBLIQUES.
Ainsi notre préoccupation majeure s'articulera autour non
seulement de l'analyse des modalités de la réforme des
entreprises publiques de l'Etat congolais, mais aussi de l'étude des
effets de cette réforme sur la Société Nationale
d'Electricité.
38
Le processus de la réforme des entreprises publiques a
débuté depuis 2002 avec la mise sur pied du comité de
pilotage de la réforme des entreprises publiques, en sigle COPIREP, par
l'Etat congolais dont les structures de mise en place aux termes des
décrets N° 136/2002 du 30 octobre 2002 et N° 04/07 du 30 mai
2004 par le gouvernement chargé de conduire la politique de la
transformation des entreprises publiques, en l'occurrence dans les secteurs
considérés rentables pour l'Etat congolais.
Il convient de noter qu'à l'instar d'autres pays, la
République Démocratique du Congo est restée sans
définition légale de la notion d'entreprise publique; et il a
fallu donc attendre la loi-cadre n°78 -002 du 06 Janvier 1978 pour la voir
la République Démocratique du Congo se doter d'un texte organique
sur les entreprises publiques.
A son article 2, cette loi stipulait que par Entreprise publique,
il faut entendre tout établissement qui, quelle que soit sa nature,
1°. Est créé et contrôlé par les
Pouvoirs Publics pour remplir une tâche d'intérêt
général;
2°. Est créé à l'initiative des
Pouvoirs Publics entre eux pour l'exploitation en commun d'un service ou d'une
activité donnée;
3°. Est créé à l'initiative des
personnes morales de Droit public entre elles pour l'exploitation en commun
d'un service ou d'une activité donnée;
4°. Est créé à l'initiative des
Pouvoirs Publics avec les personnes de Droit public pour l'exploitation en
commun d'un service ou d'une activité donnée.
Pour sa part, Gustave Peiser estime qu'il est malaisé de
définir l'entreprise publique. Il apparait, pour lui, que l'idée
fondamentale du régime juridique des entreprises publiques est leur
soumission très large au Droit privé et leur assimilation aux
entreprises privées similaires.64
Ainsi la transformation d'une entreprise peut répondre
à des objectifs variés. Mais parmi ceux-ci, il y a la
justification qui parait simple comme l'est la volonté
64 G., PEISER, Droit administratif
général, 24ème éd. Éd. Dalloz, 2008,
p.174
39
des associés, d'adapter la société à
la vie économique qui est sans cesse en mouvement et donc
évolutive.
En effet, les entreprises publiques qui sont
prépondérantes dans l'économie de la République
Démocratique du Congo et, de ce fait, sources budgétaires par
excellence n'ont pas joué leur rôle des vecteurs et instruments
privilégiés des stratégies de développement
économique. Au contraire, elles ont été des facteurs
d'aggravation de la crise économique du pays.65
La réforme aura en définitive procédé
au groupement de ces entreprises publiques en trois catégories
distinctes et régies dorénavant par un régime juridique
propre à chacune des catégories.
C'est ainsi que la loi N° 08/007 du 07 juillet 2008 portant
dispositions générales relatives à la transformation des
entreprises publiques en son article 2 dispose que les entreprises publiques
sont, selon le cas :
1. Soit transformées en sociétés
commerciales;66
2. Soit transformées en établissements publics ou
en services publics;
3. Soit dissoutes et liquidées.
3. DES EFFETS DE LA REFORME DES ENTREPRISES PUBLIQUES
DE
2008 : CAS DE LA SOCIETE NATONALE D'ELECTRICITE (SNEL).
Il sera question dans cette partie d'analyser les effets que nous
pouvons déceler consécutivement à la réforme
menée par l'Etat congolais sur ses entreprises publiques, en
l'occurrence pour la Société Nationale d'Electricité, SNEL
en sigle.
En effet, de l'aveu même du législateur dans
l'exposé des motifs de la loi n° 08/007 du 07 juillet 2008 portant
dispositions générales relatives à la transformation des
entreprises publiques, les entreprises publiques organisées
65 LUKOMBE NGHENDA, Droit congolais des
sociétés, Tome 2, PUC, 1999, p. 942.
66 Art 2 de la loi N° 08/007 du 07 juillet 2008
portant dispositions générales relatives à la
transformation des entreprises publiques
40
sous de la loi-cadre n°78-002 du 06 janvier 1978 n'avaient
pas atteint les objectifs économiques et sociaux qui leur avaient
été assignés.
Au lieu de constituer le fer de lance de la politique
financière, budgétaire, économique et sociale au service
du gouvernement congolais, les entreprises publiques congolaises se sont
caractérisées dans leur fonctionnement par une insuffisance ou un
manque de performances financières, économiques et sociales
à tel point que leur endettement et leur manque de rentabilité
entrainaient, pour ainsi dire, une charge supplémentaire pour les
finances publiques de l'Etat congolais.
En outre l'on s'est aperçu que les activités de
certaines entreprises publiques ne rentraient pas dans le domaine marchand;
elles ne réalisaient pas des activités lucratives et, par
conséquent, il apparaissait illogique que ces organismes soient soumis
aux mêmes contraintes que ceux qui évoluaient dans le secteur
marchand.
Dans ce contexte et dans la perspective du programme de
redressement macroéconomique et sectoriel initié par l'Etat
congolais, un vaste programme de réforme des entreprises publiques fut
engagé pour, non seulement, leur insuffler une dynamique nouvelle en vue
d'améliorer leur potentiel de production et de rentabilité, mais
aussi, pour contribuer au renforcement de leur compétitivité et
au redressement de l'économie de la République
Démocratique du Congo.
C'est dans ce cadre qu'il convient de situer la transformation de
la Société Nationale d'Electricité, en sigle SNEL,
entreprise publique, en société commerciale.
3.1. Des origines de la Société Nationale
d'Electricité.
Dans le souci de répondre aux besoins
énergétiques du pays, le chef de l'Etat d'alors prit l'ordonnance
n° 67-391 du 23 septembre 1967 instituant un comité de
contrôle technique et financier comme maître d'oeuvre dans les
travaux de la première étape d'aménagement
hydroélectrique du site d'Inga.
Ainsi, en remplacement de ce comité, la
Société Nationale d'Electricité, en sigle SNEL, fut alors
créée par l'ordonnance- loi n° 73/033 du 16 mai 1970 comme
un
41
établissement public à caractère industriel
et commercial à la suite de la mise en service de la centrale
hydroélectrique d'Inga I.
Ainsi, à partir de novembre 1972, la SNEL assurait la
production, le transport et la distribution de l'énergie
électrique à l'instar des autres organismes d'alors ayant le
même objet social, tels que la REGIDESO, établissement public et
des autres sociétés commerciales privées. Peu après
l'Etat congolais va mettre en marche le processus de leur absorption et
nationalisation progressive par la SNEL, lequel processus consacrera le
monopole au profit de la SNEL par la loi n° 74/0112 du 14 juillet 1974
portant reprise par SNEL de leurs droits, obligations et activités.
Ce processus a donc traduit la volonté de l'Etat d'assurer
le contrôle direct de la production, du transport et de la distribution
de l'électricité, produit stratégique pour le
développement économique et social de la République
Démocratique du Congo.
3.2. Statut juridique.
La société Nationale d'Electricité,
«SNEL» en sigle, est une Société par actions à
responsabilité limitée. Elle a son siège social au
n°2831 sur l'avenue de la Justice dans la Commune de la Gombe à
Kinshasa. Elle est enregistrée sous 6076 Kinshasa au Nouveau Registre de
Commerce et son numéro d'identification Nationale est A 03 970 O.
Cependant avec l'entrée en vigueur de la
législation OHADA en République Démocratique du Congo, la
société sera transformée en société anonyme,
et les modifications statutaires requises à cette fin seront soumises
à l'assemblée générale extraordinaire.
Au terme de l'article 14 des statuts de la société
Nationale d'Electricité du 24 décembre 2010, les actions
émises sont nominatives. Elles sont transcrites au nom de leur titulaire
dans un registre tenu au siège social et qui peut y être
consulté par les actionnaires. Toutefois l'assemblée
générale, statuant dans les conditions requises pour la
modification des statuts, peut créer des actions au porteur, dans le
respect des lois et règlements en vigueur.
42
3.3. De l'objet social.
La société a pour objet, la production, le
transport, la distribution et la commercialisation de l'énergie
électrique en République Démocratique du Congo
principalement et à l'étranger. Elle pourra aussi
s'intéresser par voie d'association, apport fusion, Souscription,
interventions financières ou de toute autre manière à
toutes les entreprises ou sociétés ayant en tout ou partie un
objet similaire ou connexe au sien de nature à faciliter, directement ou
indirectement, la réalisation de l'objet social dans le cadre d'une
Intégration verticale ou horizontale.
Ainsi la SNEL a joui pendant longtemps d'un monopole de droit
dans ce secteur. Actuellement l'Etat congolais se propose de libéraliser
ce secteur stratégique; mais jusque-là il n'a pas encore mis en
place le dispositif législatif approprié. 67
4. Organisation et fonctionnement de la SNEL Sarl.
4.1. Le Conseil d'Administration
*Composition et durée des fonctions des
administrateurs.
Au terme de l'article 30 et suivants des statuts de la SNEL Sarl
du 24 décembre 2010, La société est administrée par
un Conseil d'Administration composé de trois membres au minimum et de
neuf membres au maximum. Ils sont nommés par l'Assemblée
Générale ordinaire.68
La durée des fonctions des administrateurs est de quatre
années. Ces fonctions prennent fin à l'issue de
l'assemblée générale ordinaire; Les administrateurs sont
rééligibles. Ils peuvent être révoqués
à tout moment par l'assemblée générale
ordinaire.
La limite d'âge des administrateurs est de soixante-dix
ans. Si cette limite est dépassée, l'administrateur le plus
âgé est réputé démissionnaire d'office
à l'issue
67 Article 3 des statuts de la SNEL du 24
décembre 2010.
68 Lire amplement l'article 30 et suivant des statuts
de la SNEL Sarl du 24 décembre 2010.
43
de l'assemblée générale ordinaire
statuant sur les comptes de l'exercice au cours duquel le dépassement
aura lieu.
*Pouvoirs du Conseil d'Administration
Le conseil d'administration est investi des pouvoirs les plus
étendus pour agir, en toute circonstance au nom de la
société. Il les exerce dans les limites de l'objet social et sous
réserve de ceux expressément attribués par la loi ou les
statuts à l'assemblée générale. 69
Il a notamment les pouvoirs suivants :
l Il précise les objectifs de la société
et l'orientation qui doit être donnée à son
administration;
l Il exerce un contrôle permanent de la gestion
assurée, selon le mode de direction retenu, par
l'administrateur-délégué;
l Il arrête les comptes de l'exercice social;
l Il approuve les primes sur base des résultats atteints
conformément aux textes en vigueur;
l Il confie à un ou plusieurs membres du conseil des
tâches spécifiques en cas de besoin et arrête
également les états financiers de synthèse et le rapport
de gestion sur l'activité de la société à soumettre
à l'approbation de l'assemblée générale
Ordinaire;
l Il entreprend toutes les opérations qui entrent dans
l'objet social ainsi que tous apports, cessions, souscriptions, commandites,
associations, participations ou interventions financières relatives
à ces opérations;
l La société est représentée en
justice par le conseil d'administration lequel peut intenter, former ou
soutenir au nom de la société toutes actions judiciaires, tant en
demande qu'en défense, devant les juridictions, exercer tous recours,
poursuivre l'exécution des décisions intervenues, signer tous
actes, procurations, documents
69 L'article 35 des statuts de la SNEL Sarl du 29
décembre 2009
44
ou pièces quelconques, subdéléguer son
pouvoir dans la limite et pour la durée qu'il détermine.
Cependant seule l'assemblée générale
extraordinaire des actionnaires peut limiter les pouvoirs du conseil
d'administration en soumettant certaines de ses décisions à une
autorisation préalable de l'assemblée générale
extraordinaire. Toutefois, ces limitations de pouvoirs sont inopposables aux
tiers de bonne foi. Les pouvoirs ci-dessus sont énumérés
à titre énonciatif et non limitatif.
4.2. La Direction Générale.
L'article 36 des statuts de la SNEL Sarl stipule que le conseil
d'administration délègue, à
l'administrateur-délégué qu'il choisit parmi ses membres,
les pouvoirs nécessaires pour lui permettre d'assurer la gestion
courante de la société.
L'administrateur-délégué est éventuellement
assisté d'un directeur général adjoint nommé par le
conseil, parmi ses membres ou en dehors d'eux, dont le conseil fixe les
pouvoirs.
L'administrateur a la principale tâche d'assurer la gestion
courante de la société. Il peut déléguer tout ou
partie de ses pouvoirs à un ou plusieurs directeurs nommés par le
conseil d'administration. Il rend compte de sa gestion au conseil dont il suit
les directives.
Le conseil d'administration fixe la durée des fonctions de
l'administrateur
délégué qui ne peut excéder celle de
son mandat d'administrateur. Le mandat de l'administrateur
délégué est renouvelable. Les mêmes principes
s'appliquent au directeur général adjoint lorsqu'il est choisi
parmi les administrateurs.
Le conseil d'administration peut limiter les pouvoirs de
l'administrateur délégué en soumettant certaines de ses
décisions à une autorisation préalable du conseil
d'administration. Toutefois, ces limitations de pouvoirs sont inopposables aux
tiers de bonne foi. La limite d'âge est fixée à
soixante-dix ans accomplis pour l'exercice des fonctions d'administrateur
délégué et de directeur général adjoint.
Pour veiller à la stricte application des statuts,
l'assemblée générale ordinaire peut procéder
à la nomination de censeurs choisis parmi les actionnaires ou en
45
dehors d'eux. Le nombre de censeurs ne peut excéder
quatre. Les censeurs sont nommés pour une durée de quatre ans
renouvelable.70
4.3. Les Commissaires aux comptes.71
C'est l'assemblée générale ordinaire des
actionnaires qui désigne, pour un mandat d'une durée de trois
exercices sociaux, renouvelable. Un ou plusieurs commissaires aux comptes,
parmi les actionnaires ou non et qui peut les révoquer.72
Le commissaire aux comptes a un droit illimité de
surveillance et de contrôle sur les opérations de la
société. Il peut prendre connaissance, sans déplacement,
des livres, de la correspondance, des procès-verbaux et
généralement de toutes les écritures sociales, et doit
soumettre à l'assemblée générale les
résultats de sa mission, avec les propositions qu'il croit convenables,
et lui faire connaître le mode d'après lequel il a
contrôlé les inventaires.
Les émoluments du commissaire aux comptes consistent en
une somme fixe, imputable sur les frais généraux de la
société, déterminée par l'assemblée
générale ordinaire au début et pour la durée du
mandat.
70 L'article 38 des statuts de la SNEL Sarl du 29
décembre 2009.
71 L'article 40 des statuts de la SNEL Sarl du 29
décembre 2009;
72 Lire les articles 41 et 42 des statuts de la SNEL
Sarl du 29 décembre 2009.
46
CONCLUSION GÉNÉRALE
Nous voici arrivé au terme de notre travail
consacré à l'étude sur < les pouvoirs publics et le
fonctionnement des entreprises publiques congolaise cas de la SNEL>.
Pour Bornéo mener notre analyse nous avons
subdivisé notre travail en quatre chapitres.
Le premier chapitre axé sur les
généralités conceptuelles et théoriques, nous a
permis à définir les concepts de base et analyser les
théories de références.
Le deuxième chapitre est consacré à la
présentation de la SNEL qui est notre
cadre d'étude.
Le troisième chapitre retrace les difficultés
rencontrées par la SNEL dans son fonctionnement.
Le quatrième chapitre analyse l'implication du pouvoir
public dans le fonctionnement de la SNEL.
47
Pour bien mener notre étude, nous nous sommes posé
la problématique suivante :
? Comment fonctionne les entreprises publiques congolaises ?
? Quel est l'impact du pouvoir public sur les entreprises
publiques congolaises ?
Dans notre hypothèse, nous avons constaté que les
nominations des mandataires (dirigeants) des entreprises publiques impactent
sur le bon fonctionnement des entreprises publiques. Ces mandataires sont des
produits émanant des partis politiques, des connaissances des
politiciens, des affinités ou amitiés. Le fait de nommer les
mandataires en considérant les éléments
énumérés ci-haut, impactent négativement sur le
fonctionnement des entreprises publiques. Cette nomination favorise aussi le
détournement du denier public qui devrait servir à l'Etat de
réaliser certains projets. Le fait que ces mandataires sont
nommés, sans tenir compte de la compétence mais en
considérant leur provenance, ils n'ont pas de compte à rendre
à la nation.
Avec le régime actuel, nous pensons que les nominations
des mandataires des entreprises publiques doivent se tenir sur base des
compétences, des tests et surtout promouvoir le cadre des entreprises
publiques comme ces derniers maîtrisent bien les
antécédents de leurs entreprises et peuvent donner des bons
résultats.
Que l'État congolais mette en place des manuels de
dispositions ou critères pour la nomination des mandataires des
entreprises publiques afin que ceux qui seront à la direction des
entreprises puissent travailler pour le bon fonctionnement de ces
entreprises.
48
49
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DICTIONNAIRE
ECHAUDEMAISON C (2001). Dictionnaire
d'économie et des sciences sociales. Paris: 5
LAROUSSE
51
TABLE DE MATIÈRE
DÉDICACE 1
AVANT PROPOS 3
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
1 PRESENTATION DU SUJET. 1
2 CHOIX ET INTERET DU SUJET
1
2.1 CHOIX DU SUJET. 1
2.2 INTERET DU SUJET. 2
3 ETAT DE LA QUESTION. 3
4. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE DU TRAVAIL
3
4.1. PROBLEMATIQUE DU TRVAIL. 3
4.2. HYPOTHESE DU TRAVAIL. 4
5. METHODE ET TECHNIQUE DE
RECHERCHE. 5
5.1. METHODE DE RECHERCHE. 5
5.2. TECHNIQUE DE RECHERCHE. 6
6. DELIMITATION DU SUJET.
7
7. SUBDIVISION DU SUJET. 7
CHAPITRE PREMIER : GENERALITES CONCEPTUELLES ET
THEORIQUES. 8
SECTION 1 : DEFINITIONS DES CONCEPTS DE BASE
8
1.1 POUVOIRS PUBLICS 8
1.2 POUVOIRS 8
1.2. PUBLICS. 9
1.3. POUVOIRS PUBLICS. 9
1.2. FONCTIONEMENT 11
1.3. ENTREPRISES PUBLIQUES 11
Section 2. THEORIES SCIENTIFIQUES DE BASE
16
2 .1. THEORIE SYSTEMIQUE. 16
2.2. THEORIE FONCTIONNALISTE 20
CHAPITRE DEUXIÈME : PRÉSENTATION DE LA
SNEL/LUBUMBASHI 24
SECTION 1. HISTORIQUE ET PRESENTATION DE LA SNEL
24
1.1. HISTORIQUE. 24
1.2. PRESENTATION DE LA SNEL. 27
52
1.2.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE. 27
1.2.2. NATURE JURIDIQUE ET OBJET SOCIAL.
27
1.2.3. OBJECTIF DE LA SNEL. 28
A. LA PRODUCTION DE L'ENERGIE ELECTRIQUE
28
B. LE TRANSPORT DE L'ENERGIE ELECTRIQUE
28
C. LA DISTRIBUTION DE L'ENERGIE ELECTRIQUE
28
1.3. STRUCTURE ORGANISATIONNELLE ADMINISTRATIVE ET
FONCTIONNELLE DE LA SNEL. 29
1.3.1. ORGANES DE GESTION. 29
2. ORGANIGRAMME 31
CHAPITRE 3 : LES DIFFICULTÉS
RENCONTRÉES PAR LA SNEL. 32
CHAPITRE 4 : L'IMPLICATION DU POUVOIR PUBLIC DANS
LE FONCTIONNEMENT DE LA SNEL. 36
1. INTRODUCTION 36
2. DES MODALITES DE LA REFORME DES ENTREPRISES
PUBLIQUES. 37
3. DES EFFETS DE LA REFORME DES ENTREPRISES PUBLIQUES
DE 2008 : CAS DE LA SOCIETE NATONALE
D'ELECTRICITE (SNEL). 39
3.1. DES ORIGINES DE LA SOCIETE NATIONALE
D'ELECTRICITE. 40
3.2. STATUT JURIDIQUE. 41
3.3. DE L'OBJET SOCIAL. 42
4. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE LA SNEL SARL.
42
4.1. LE CONSEIL D'ADMINISTRATION
42
4.2. LA DIRECTION GENERALE. 44
4.3. LES COMMISSAIRES AUX COMPTES.
45
CONCLUSION GÉNÉRALE 46
BIBLIOGRAPHIE 49