5. Aspects chimiques
Les préoccupations sanitaires associées aux
constituants chimiques de l'eau de boisson sont de nature différente de
celles suscitées par la contamination microbienne et résultent
principalement de la capacité de ces constituants chimiques à
provoquer des effets nocifs pour la santé à l'issue de
durées d'exposition prolongées. Il existe peu de constituants
chimiques de l'eau susceptibles d'entraîner des problèmes de
santé après une exposition unique, sauf en cas de contamination
accidentelle massive d'un approvisionnement en eau de boisson. En outre,
l'expérience montre que, dans une forte proportion des cas d'incidents
de ce type, mais non tous, l'eau devient imbuvable en raison d'un goût,
d'une odeur ou d'un aspect inacceptable.
6. Aspects radiologiques.
Il convient de toujours prendre en considération les
risques sanitaires associés à la présence de
radionucléides d'origine naturelle dans l'eau de boisson, bien que la
contribution de cette eau à l'exposition totale aux
radionucléides soit très faible en conditions normales. Il n'a
pas été défini de valeurs guides formelles pour les
différents radionucléides présents dans l'eau de boisson.
On applique plutôt une approche reposant sur la détection dans
cette eau des radioactivités alpha et bêta brutes.
Bien que la détection de niveaux d'activité
supérieurs aux limites de détection n'indique pas un risque
immédiat pour la santé, un tel résultat doit
déclencher des investigations plus poussées, visant à
déterminer les radionucléides en cause et les risques potentiels,
compte tenu des conditions locales. Les valeurs guides pour les
radionucléides recommandées dans les présentes Directives
ne s'appliquent pas aux approvisionnements en eau de boisson contaminés
pendant les situations de crise résultant de rejets accidentels de
substances radioactives dans l'environnement
Les rejets liquides de l'industrie de transformation des
produits de la mer sont un vecteur majeur de pollution et de dégradation
de la qualité d'eaux. En
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7. Aspects relatifs à l'acceptabilité :
goût, odeur et aspect
L'eau doit être exempte de goûts et d'odeurs qui
seraient inacceptables pour la majorité des consommateurs. Lorsqu'ils
évaluent la qualité de l'eau de boisson, les consommateurs se
fient principalement à leurs sens. Les constituants microbiologiques,
chimiques et physiques de l'eau peuvent influer sur son aspect, son goût
ou son odeur, et le consommateur évaluera la qualité et
l'acceptabilité de cette eau sur la base de ces critères. Bien
que ces constituants puissent être sans effet direct sur la santé,
une eau présentant une turbidité élevée, fortement
colorée ou ayant un goût ou une odeur inacceptables peut
être considérée comme malsaine par les consommateurs et
susciter un rejet. Dans les cas extrêmes, il se peut que les
consommateurs évitent des eaux inacceptables sur le plan
esthétique, mais saines par ailleurs, pour se tourner vers des sources
d'aspect plus plaisant, mais moins sûres.
Il est donc prudent d'être informé des
perceptions des consommateurs et de prendre en compte à la fois les
valeurs guides intégrant des impératifs sanitaires et des
critères esthétiques lors de l'évaluation des
approvisionnements en eau de boisson et de la mise au point de
réglementations et de normes. Des variations de l'aspect, de l'odeur ou
du goût de l'approvisionnement en eau de boisson (par rapport aux
conditions habituelles) peuvent indiquer des changements dans la qualité
de la source d'eau brute ou des défaillances dans le
procédé de traitement. Ces variations doivent faire l'objet d'une
enquête
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