Participation populaire aux projets du développement agricole à Kisangani.par Dieudonné MOPENE MANGALA Université de Kisangani - Licence 2018 |
II.1.4. Différentes interprétations de la participation381(*)Nombreux sont ceux qui ont manifesté la volonté de prendre en considération la participation dans l'exécution des projets et programmes de développement. Mais, son application a quand même suscité diverses interprétations quant à sa mise en valeur réelle de la part des acteurs concernés. Pour certains, elle représente un moyen et pour d'autres elle constitue une fin en soi dans le développement. Pour le premier cas, elle sous - entend l'implication et l'appropriation des projets par les populations bénéficiaires pour les rendre plus efficace, c'est-à-dire la population doit être responsable de son propre développement.1(*) Dans le second cas, la participation est considérée comme un processus et une opportunité que les groupes vulnérables doivent saisir pour mieux réaliser leur développement. Au bout du compte, la participation a connu son essor à un moment où le modèle de développement fut remis en cause. Elle est devenue donc, une notion à la mode en faisant l'objet de nombreux débats pendant environ deux décennies de la part des bailleurs de fonds, des organisations internationales de développement en prenant sa place dans l'agenda du développement, face à toute son importance . Il s'avère urgent de la considérer, quelle que soit l'exécution d'un type de projet et programmes de développement. II.1.5. Participation dans la conceptionSelon le PETIT LAROUSSE39, la conception est définie comme étant l'action d'élaborer quelque chose dans son esprit. Ainsi, la conception d'un projet est -elle, une étape capitale dont dépend la réussite ou l'échec de ce dernier. Dès lors il convient de constater que si l'esprit de la population de la commune MAKISO n'a pas élaboré un projet, il est difficile qu'elle soit disposée à s'y consacrer totalement.1(*) Dans notre entendement, la participation dans la conception doit reposer simultanément sur la gouvernance, la transparence et l'information. II.1.5.1. La gouvernanceAccélérer le processus de développement agricole de la ville de Kisangani suppose que la gouvernance locale des projets doit impliquer la participation des dirigeants locaux, des acteurs publics et privés, des comités, des associations et des institutions locales, d'une part, et la population locale elle - même d'autre part. Cette gouvernance se caractérise par la construction d'un système de relations sociales et de rapports de pouvoir entre les acteurs et les institutions locales à travers les projets de développement local. Cependant, Billy KAKELENGWA et Alphonse MAINDO40 soutiennent surtout la citoyenneté comme moteur du changement social qui permet ainsiaux différentes structures locales et à la population, de se constituer en une force sociale capable de faire changer le cours des choses en faveur de ses droits. Cette question peut être analysée à la lumière de la sociologie de l'action. En effet, la production d'une société selon Alain TOURAINE vient de sa capacité créatrice de se produire et de se transformer. Le sort de populations locales dépend également de leur capacité à se prendre en charge par la construction de leur devenir social. Pour l'obtenir, il faut leur propre engagement dans l'action. A ce niveau, il est donc question que ces populations soient capables de se construire en tant que sujet historique.1(*) * 45. Laurent ALEMO MBOLE, Op.cit., p.68 * 46. PETIT LAROUSSE, Librairie Larousse, Paris, 1988, p.250 * 47. Billy KAKELENGWA et Alphonse MAINDO, La gestion locale de la redevance coutumière relative à l'exploitation forestière. L'autorité coutumière face à l'exigence populaire de la redevabilité enprovince orientale, Tropenbos International R .D. Congo, Kisangani /Wagenigen, R. D. Congo /Pays - Bas, 2016, p.39 |
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