CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES,
CADRE D'ETUDE ET LA DEFINTION DES CONCEPTS
1.1 PROBLEMATIQUE
Depuis plusieurs décennies, on constate avec amertume
la dégradation des forêts dont les biens contribuent à la
survie des populations. En effet, près de 90 % des populations dans les
pays en voie de développement utilisent comme source d'énergie le
bois (FAO, 1994). Selon Gilliard, (2005), pour la majorité des
régions tropicales soit la quasi-totalité des ruraux et une forte
proportion des citadins, le bois et le charbon de bois restent le plus souvent
les uniques sources économiquement accessibles et culturellement
acceptées -éventuellement complétées avec des humus
d'animaux et les résidus agricoles. Pour Bergonzini et Landy (2000), la
pression démographique est un facteur de la déforestation
immédiatement perceptible, qui reste important à la
périphérie des espaces forestiers. Ils signalent également
de manière très approximative, qu'il est difficile d'obtenir des
statistiques précises en ce domaine, pour l'année 1995 ; par
exemple la FAO estimait à 1,9 % milliards de mètres cubes la
consommation mondiale de bois de feu et d'équivalent en charbon de bois.
Par ailleurs, la récolte excessive du bois énergie pour
satisfaire une demande sans cesse croissante des milieux ruraux et urbains, le
fait considérer par certains auteurs comme la plus importante et
préoccupante cause de la déforestation avec pour cortège
de conséquences (Oloukounle, 2012). Au nombre de ces
conséquences, on peut citer : la disparition de certaines espèces
(végétale et animale), le réchauffement de la terre, la
perte progressive de la biodiversité, la perte des espèces
agroalimentaires : Manguifera indica, Vitellaria paradoxa, Parkia
biglobosa, anarcadium occidentalis. A partir des études
effectuées par Sounon Bouko et al, (2007) sur l'effet de la
dynamique d'occupation du sol, il ressort que la culture itinérante est
la première cause de déboisement. Selon FAO (2013), la
récolte et l'extraction du bois influencent profondément les
écosystèmes forestiers. D'après le CARDER-BORGOU (2001),
la faible densité d'occupation permet encore des jachères plus ou
moins longues et la défriche de nouvelle zone de culture. Les diverses
pratiques agricoles, le sciage de bois, l'extraction ou l'abattage du bois pour
des fins socioéconomiques, les feux de végétation,
l'installation des infrastructures sont d'une manière ou d'une autre les
différentes
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causes de la déforestation dans cette commune de Nikki.
Par ailleurs, sur la base de relevée effectuée par CENATEL, la
CDAO (2005) annonce que les forêts denses disparaitraient au rythme de
0,5 % par an ; les forêts claires et les savanes boisées au 0,25 %
par an. Il est donc nécessaire que les autorités communales de
Nikki élaborent un tant soit peu une véritable politique de
gestion durable des ressources forestières sinon, le couvert
végétal de cette commune disparaitrait et cela aurait des
répercussions sur son environnement de même que ses habitants.
C'est l'importance que prend cette pratique qui justifie le
choix de ce thème : « impacts environnementaux de
l'exploitation forestière dans la commune de Nikki ». Face
à une telle dégradation, quelles sont les stratégies ou
actions adoptives pour un développement durable des ressources
forestières ? Ce thème est focalisé sur une étude
ayant des objectifs bien déterminés.
1.1.1 Objectifs de recherche
Cette étude a un objectif global et des objectifs
spécifiques. - Objectif Global
L'objectif global de cette étude est d'évaluer
les impacts environnementaux de l'exploitation forestière dans la
commune de Nikki.
- Objectifs spécifiques : Il s'agit de
:
> déterminer les caractéristiques du couvert
végétal dans la commune de Nikki ; > évaluer les
impacts environnementaux de l'exploitation forestière dans la zone
d'étude ;
> élaborer un plan de gestion stratégique des
ressources forestières pour un développement durable dans la
commune.
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